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Chapitre Introductif

1-Définition

La Comptabilité Générale décrit l’activité économique de l’entreprise pendant 1 an.


Elle est basée sur la comptabilisation des opérations au niveau microéconomique ainsi
que sur le traitement des opérations commerciales de l’entreprise.

Par contre, la Comptabilité Nationale décrit l’activité économique et financière d’un


pays pendant 1 an. Elle comptabilise les opérations au niveau macroéconomique et
traite les dépenses publiques de l’Etat (Recettes et dépenses de l’Etat).

La comptabilité nationale est une branche de la science économique qui s’intéresse aux
unités macroéconomiques (contrairement à la CG et à la CA qui s’intéressent aux
unités microéconomiques). C’est une technique de synthèse statistique: représentation
quantifiée de l’économie d’un pays et description globale qui permet de visualiser
l’ensemble des phénomènes économiques dans un cadre comptable cohérent.

La comptabilité Nationale est une technique d’enregistrement de toutes les opérations


effectuées par tous les agents économiques appartenant à un territoire économique au
cours d’une période donnée.

Selon Bernard Brunhes : « La comptabilité nationale est une présentation


synthétique, suivant un cadre comptable rigoureux, de l’ensemble des informations
chiffrées relatives à l’activité économique de la nation, fournissant une description
des phénomènes fondamentaux de :

▪ la production,

▪ de la distribution,

▪ de la répartition

▪ et de l’accumulation des richesses ».

L’Organisation des Nations Unies (O.N.U.) définit la comptabilité nationale comme


suit : la comptabilité nationale se propose de saisir la structure d’un système
économique à travers les transactions.

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2- Les objectifs de la comptabilité nationale

L’objectif majeur de la comptabilité nationale est de représenter la réalité économique


d’une façon simplifiée pour décrire les opérations de la production, de la
consommation, de la répartition et de l’investissement qui s’effectuent entre les grands
pôles de décisions économiques. Cette représentation de l’activité économique est faite
à travers un circuit économique intégré qui se présente comme un ensemble de
relations réelles et monétaires regroupées dans des grandes catégories découlant d’une
division fonctionnelle du travail.

La comptabilité nationale permet l’enregistrement des opérations saisies au niveau


macroéconomique et réalisées par les agents économiques constituant un ensemble
conventionnellement délimité dans l’espace et appelé Nation. L’enregistrement se fait
par des comptes d’analyse et des tableaux d’une façon plus précise.

L’objectif primordial de la comptabilité nationale étant celui de décrire les faits


économiques. C’est dans cette raison qu’elle est considérée beaucoup plus une
technique d’enregistrement qu’un instrument d’analyse.

Ainsi, à ce niveau, la comptabilité nationale quantifie les comportements


interdépendants des unités économiques élémentaires dans un circuit économique
intégré.

3- Intérêt de la Comptabilité Nationale

❖ L’unification du langage économique:

Avec des définitions et des conventions précises et adoptées par tous les utilisateurs, la
comptabilité nationale permet de standardiser et d’unifier le langage économique (ex:
taux de croissance de PIB, taux d’investissement, taux d’autofinancement, …).

❖ L’information exhaustive sur l’activité économique:

Les données statistiques hétérogènes collectées dans diverses sources sont présentées
par la CN, après les avoir sélectionnées, dans un cadre logique et cohérent. Ce qui

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permet de fournir une information claire et complète sur la structure et le
fonctionnement de l’économie.

❖ La possibilité de faire des prévisions économiques:

L’analyse des différentes données rétrospectives fournies par la comptabilité nationale


permet de suivre l’évolution quantitative du système économique du pays dans le
passé, et voir qu’elle a été la réaction de cette économie face à des mesures
antérieurement prises par les pouvoirs publics. Autrement dit, la comptabilité nationale
peut être utilisée pour prévoir le devenir de l’économie nationale en extrapolant dans
l’avenir, les tendances observées dans le passé.

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Chapitre I: Le nouveau système de la comptabilité
nationale marocaine
Le système international de comptabilité nationale est établi par les Nations Unies,
pour la première fois, au début des années 50. Il a été révisé vers la fin des années 60 à
cause de son caractère fonctionnel et global, en vue d’élaborer un système plus
développé et plus intégré. Cette révision a abouti en 1968 à l’adoption du système de
comptabilité nationale (SCN 68).

En février 1993, la commission statistique des Nations Unies a adopté une nouvelle
norme mondiale de comptabilité nationale : le système de comptabilité nationale de
1993. Celle-ci constitue le résultat d’une autre révision plus approfondie et
substantielle du système de comptabilité nationale (SCN) précédent. Elle est
l’aboutissement des mouvements de remise en cause du système de comptabilité
nationale de 1968 qui doit s’adapter davantage aux exigences en matière d’analyse
économique et aux transformations rapides engendrées par l’évolution économique et
financière.

Divers objectifs ont été assignés à la dite révision. En plus de son caractère
international, il y a lieu d’en citer entre autres :

✓ La mise à jour et la clarification du contenu du système de comptabilité


nationale marocain de 1968;

✓ L’harmonisation avec les autres systèmes statistiques : balance des paiements,


statistiques des finances publiques et statistiques monétaires et financières du
FMI ;

✓ L’introduction d’éléments permettant de répondre aux nouvelles préoccupations


d’analyse et de politique économiques,

Sans constituer une rupture avec le système de comptabilité nationale marocain de


1968, le système de comptabilité nationale de 1993 comporte de nombreuses
modifications de fond. Celles-ci ont porté sur les concepts, les modes de classification,
le système de valorisation des opérations sur biens et services, la structure
comptable,...

Le nouveau système a aussi introduit une certaine souplesse permettant de prendre en


compte les particularités de certains pays et d’élargir le champ des comptes nationaux
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aux comptes satellites. Le schéma théorique sous-jacent au système n’a pas subi de
changement.

L’activité de production crée des revenus qui sont distribués aux facteurs de
production (distribution primaire) et redistribués par des mécanismes sociaux entre les
agents économiques (distribution secondaire) pour aboutir à la construction de leurs
revenus disponibles. Ces revenus sont affectés à la consommation finale et à l’épargne.
Cette dernière constitue avec d’autres formes d’accumulation (réévaluation) la
variation du patrimoine.

✓ Révision et modifications du SCNM :

La révision du système de comptabilité nationale de 1968 a accordé une grande


importance au côté conceptuel du système. De grands progrès ont été réalisés dans ce
domaine par l’introduction d’éléments pouvant à la fois servir dans les comparaisons
internationales et tenir compte des situations spécifiques dans l’analyse économique et
sociale.

✓ Principales modifications apportées par le SCN 1993 :

La notion de consommation finale constitue, à cet égard, le premier concept important


qui a subi des remaniements dans ce sens. Deux concepts de consommation finale sont
retenus au niveau du système de comptabilité nationale de 1993 : dépense de
consommation finale et consommation finale effective.

Le premier concept concerne la valeur des biens et services qu’un « secteur final »
(administrations publiques, ménages ou institutions privées sans but lucratif au service
des ménages), dépense en dernier lieu au profit du consommateur effectif.

Le second porte sur les biens et services effectivement consommés par le secteur
concerné.

Des subdivisions de ces grandeurs sont prévues pour faciliter le passage d’un concept
à l’autre et ce, grâce à l’introduction de nouveaux transferts dits « transferts sociaux en
nature» qui s’effectuent entre secteurs consommateurs finals. Les « transferts sociaux
en nature » (dépenses de santé et d’éducation, remboursements des frais des services
de santé, etc.) des administrations publiques aux ménages constituent l’exemple le plus
significatif.
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L’analyse des revenus, à l’instar de la consommation finale, a reçu également, une
grande attention dans la présente révision. De nouveaux concepts de revenus sont
introduits. Le premier concept retenu est le revenu primaire qui résulte de la
distribution du PIB (ou valeurs ajoutées) et des revenus de la propriété. Pour rester en
articulation avec les deux notions de consommation finale retenues, la redistribution de
ce revenu va apparaître, dans le cadre central du système, en deux étapes : distribution
secondaire où ne sont pris entre les secteurs concernés que des transferts en espèce et
la redistribution en nature qui fait apparaître entre ces mêmes secteurs les transferts
sociaux en nature.

D’autres remaniements importants ont été apportés au concept de formation de capital.


Cette notion, limitée uniquement aux biens dans le système de comptabilité nationale
de 1968, se trouve élargie à certains services. Cette réforme annule, par conséquent,
l’hypothèse de base des systèmes de comptabilité nationale. Celle-ci considère par
définition que tout service, quelle que soit sa nature, se consomme au moment même
de sa production et ne peut faire l’objet de formation de capital.

Or, tout en restant valable pour la majorité des services, cette hypothèse fait exception
dans le nouveau système pour ceux ayant un long processus de production (les études,
l’ingénierie, la publicité, etc.). Il a été donc admis, pour ce cas, qu’il peut y avoir des
travaux en cours et par conséquent la formation de stocks au niveau des producteurs.

A propos du capital fixe, trois types de dépenses, consacrés à l’acquisition de certains


éléments immatériels, contribueront à sa formation dans le système de comptabilité
nationale de 1993. Il s’agit de celles effectuées pour l’acquisition des logiciels et des
ouvrages littéraires et artistiques ainsi que de l’ensemble des dépenses de recherches et
d’exploitation minière et énergétique.

Les travaux littéraires et artistiques qui donnent lieu à la formation des actifs
incorporels dans le système de comptabilité nationale de 1968 rentrent désormais dans
le cadre du processus de production dont le produit créé est destiné à la formation de
capital.

La production s'étend, en conséquence, au droit d’utilisation par le tiers du nouveau


capital fixe. Aussi, la formation brute de capital fixe intègre les biens durables acquis
par les militaires et susceptibles d’être utilisés aussi bien à des fins militaires que
civiles.

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Les autres dépenses de « recherche-développement », point ayant soulevé beaucoup de
controverses, demeurent traitées, comme par le passé, en consommation intermédiaire
tout en recommandant la confection d’un compte satellite spécifique.

✓ Modifications au niveau de la structure du système :

Comme au niveau conceptuel, la structure du système a connu suffisamment de


modifications qui apparaissent, en particulier, à travers la structure comptable. En
effet, la nouvelle structure a pour avantage majeur, par rapport à celle du système de
comptabilité nationale de 1968, d’être plus explicite et plus complète en intégrant
totalement les composantes du cadre central. Elle est composée de trois types de
comptes complètement articulés et cohérents. Il s’agit des comptes courants, des
comptes d’accumulation et les comptes de patrimoine. Ces derniers ne figurent pas
explicitement dans le système de comptabilité nationale de 1968.

Les comptes d’accumulation, limités aux comptes de capital et de financement au


niveau du système de comptabilité nationale de 1968, intègrent deux nouveaux
comptes dans la structure comptable du nouveau système de comptabilité nationale
afin de couvrir la totalité des variations affectant le patrimoine des secteurs en tenant
compte des variations exceptionnelles en volume et de la réévaluation.

Les nouveaux comptes introduits dans le système sont le compte « des autres
variations de volume des actifs et des passifs » et le compte de « réévaluation ». Le
premier décrit les changements de volume des actifs et passifs qui sont dus à des
évènements exceptionnels. Le second compte retrace les gains ou les pertes nominales
dus aux variations des prix spécifiques des actifs et des passifs.

L’introduction des comptes du patrimoine, bien articulés avec les comptes


d’accumulation, complète la séquence des comptes du système de comptabilité
nationale révisé. Celle-ci se trouve, en conséquence, complètement intégrée et
cohérente. Elle est complétée par des tableaux considérés essentiellement comme
instruments de synthèse et faisant partie intégrante du cadre central. Il s’agit du «
tableau central des ressources et emplois de biens et services » (équivalent du TES) et
des « comptes économiques intégrés » (équivalent du TEE dans l’ancienne
comptabilité française s’étendant aux comptes du patrimoine) ainsi que de la matrice
des comptes sociaux qui constitue une présentation matricielle de l’ensemble des
comptes du cadre central du système.
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✓ Autres modifications :

D’autres modifications non moins importantes ont été introduites par la nouvelle
version du système de comptabilité nationale, parmi lesquelles, il y a lieu de relever la
valorisation de la production au prix de base et le total des importations au prix FOB
(Free On Board). Le prix de base s’obtient en soustrayant du prix du marché (départ
usine) les impôts sur les produits et en ajoutant les subventions sur les produits.

Le nouveau système accorde un grand intérêt à la flexibilité pour laisser la possibilité


aux pays d’adapter le système à leur spécificité et d’apporter des compléments
répondant aux préoccupations de chaque pays. Cette souplesse touche aussi bien les
opérations et les nomenclatures que la séquence des comptes et la présentation des
résultats. Elle permet aussi l’application du système de comptabilité nationale dans
diverses circonstances pour répondre à des besoins spécifiques d’analyses
approfondies.

Il y a lieu de signaler également qu’il a été convenu de procéder à la mise à jour du


système de comptabilité nationale de 1993 d’une manière permanente dans le temps au
lieu de procéder périodiquement à des révisions profondes.

✓ Mise en application du SCN 1993 :

A l’instar des différents pays du monde, le Royaume du Maroc a décidé en 1998 de


mettre en place ce système et de procéder à une refonte approfondie de la comptabilité
nationale marocaine. L’année 1998 a été choisie comme la nouvelle année de base des
comptes nationaux. Pour ce faire, la Direction de la Statistique, relevant du Ministère
de la Prévision Economique et du Plan, a entrepris la mise à niveau de son système
d’informations statistiques en réalisant depuis 1998 de nouvelles opérations
statistiques d’envergure, en particulier des enquêtes structurelles auprès des :

- Entreprises disposant de la comptabilité ;

- Entreprises ne disposant pas de comptabilité et informelles ;

- Ménages (enquête sur le niveau de vie et enquête sur les dépenses de


consommation) ;

- Entités administratives (investissements).

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Elle a aussi entrepris le développement des statistiques d’origine administrative en
proposant, notamment, le renforcement de la coordination avec les départements et
établissements concernés. Ces statistiques sont d’une nécessité absolue pour la
constitution notamment d’un système statistique d’entreprises adéquat et cohérent,
permettant l’élaboration permanente de l’ensemble des comptes d’entreprises et le
suivi de leur performance et comportement économiques dans le temps. Sans ces
informations, le Maroc ne pourrait prétendre mettre en place un système de
comptabilité nationale complet et cohérent tant aux niveaux annuel que trimestriel.

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Chapitre II : Territoire économique national, branches
d’activités, unités et secteurs institutionnels.

1- Territoire économique national.

Le champ de l’application de la comptabilité nationale c’est l’économie marocaine.

1-1- Critères de délimitation du territoire économique national :

Historiquement, les trois critères avancés par les comptables nationaux pour tracer les
frontières du territoire économique national sont :

✓ Critère juridique : c’est la nationalité des agents économiques. C’est l’ensemble


des unités économiques ayant la nationalité d’un pays qu’elles soient à
l’intérieur ou à l’extérieur de ce pays. Dans le cas de notre pays, c’est
l’ensemble des marocains.
✓ Critère géographique : c’est l’ensemble des unités économiques qui sont à
l’intérieur du pays, quelque soit leur nationalité. C’est l’ensemble des agents
intérieurs.
✓ Critère de résidence : c’est l’ensemble des unités qui exercent durablement (au
moins six mois) une activité économique dans le pays.

Le critère retenu par la comptabilité nationale normalisée est celui de résidence. Ainsi,
le territoire économique national peut être défini comme étant l’ensemble des unités
qui exercent durablement une activité économique dans le pays (consommation,
investissement, financement, assurance, etc.).

1-2- Composantes du territoire économique national selon le critère de résidence :

On peut noter sept différentes composantes du territoire économique national :

✓ Territoire politique dans lequel il ya libre circulation des biens, des


capitaux et des personnes ;
✓ Espace aérien et les eaux territoriales nationaux ;
✓ Enclaves territoriales nationales situées à l’étranger mais qui sont
exploitées par le Maroc (ambassades, consulats, mosquées, etc.) ;
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✓ Les enceintes de zones franches, les entrepôts de marchandises et les
usines sous contrôle douanier national ;
✓ Les navires et les avions exploités par les résidents avec les autres pays ;
✓ Les flottilles de pèche, les navires et plates-formes flottantes exploitées
par les résidents dans les eaux internationales ;
✓ Les gisements situés dans les eaux internationales et exploités
principalement par les résidents.

2- Les branches d’activités économiques :

Les branches d’activités économiques sont l’ensemble des établissements qui


produisent les mêmes biens, à l’aide des mêmes matières premières dans un même
processus de production et en utilisant une même technique de production.

On parle à titre d’exemple de branche automobile, branche électrique, branche laitière,


etc. Chaque branche a deux types de production :

✓ Production effective : ce que la branche a effectivement et réellement produit.


C’est la production distribuée + produits fatals + produits voisins.
✓ Production distribuée : se compose uniquement des produits caractéristiques de
la branche.

Le produit fatal est un produit dont la fabrication est indissociable de celle du produit
principal de la branche. Par contre, les produits voisins sont des produits fabriqués par
des branches différentes à l’aide des matières premières différentes et des techniques
de production différentes mais qui satisfont un même type de besoin.

L’intérêt de la notion de branche nous permet d’étudier les relations techniques de


production au sein d’un système productif. La notion de branche ne représente pas une
réalité économique concrète. Elle est une simple construction statistique qui regroupe
l’ensemble des produits identiques.

3- Unités et secteurs institutionnels :

Un agent économique ou unité institutionnelle en comptabilité nationale est un centre


de décision économique qui a un comportement économique. Ces agents économiques

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entretiennent, entre eux, des opérations économiques que l’on peut repérer par des flux
économiques. C’est une unité économique élémentaire jouissant de l’autonomie de
décision et ayant sa propre comptabilité (entreprise, banque, famille, administration,
personne, etc.).

Le secteur institutionnel est l’ensemble des unités institutionnelles exerçant une même
fonction économique principale et donc, ayant une même source de revenu.

Les unités institutionnelles résidentes qui constituent l’économie nationale se


répartissent en cinq secteurs institutionnels mutuellement exclusifs :

✓ Sociétés et quasi-sociétés non financières ;


✓ Institutions financières ;
✓ Administrations publiques ;
✓ Institutions privées sans but lucratif ;
✓ Les ménages.
Les unités relevant de ces différents secteurs entretiennent des opérations économiques
avec des unités non résidentes. Celles-ci sont regroupées dans un secteur fictif,
dénommé Reste du Monde, pour rendre compte de ces opérations.

Chaque secteur institutionnel est traité ici, en tenant compte des spécificités et des
particularités de l’économie marocaine.

3-1- Les Sociétés et Quasi-Sociétés Non Financières :

Le secteur des sociétés non financières est constitué des unités dont l’activité
principale est de produire des biens ou des services marchands non financiers. Ces
unités doivent disposer d’une autonomie de décision, vis-à-vis de leurs propriétaires, et
tenir une comptabilité complète pour décrire leurs activités.

Elles se composent des sociétés et quasi-sociétés non financières publiques (OCP,


RAM, ONCF, etc.), ainsi que des sociétés et quasi-sociétés non financières privées
(toutes les entreprises privées). Leur ressource principale c’est le produit de la vente
des biens et services.

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3-2- Les Institutions Financières :

Le secteur des sociétés financières regroupe toutes les unités institutionnelles


résidentes dont l'activité principale est "l'intermédiation financière" ou l'exercice des
activités financières. Il se compose de toutes les banques y compris la banque centrale
en plus des sociétés de financement et les institutions de crédit, les entreprises ou
compagnies d’assurance et caisses de retraite ainsi que les organismes de placement
collectif en valeurs mobilières OPCVM et la bourse des valeurs.

Leur fonction économique principale est la production des services financiers pour le
marché. Les produits de la vente des services financiers, notamment les primes, les
intérêts, les commissions, etc., constituent la ressource principale de ce secteur.

3-3- Les Administrations Publiques :

Le secteur des administrations publiques comprend toutes les unités institutionnelles


dont la fonction principale consiste à produire des biens et services non marchands
destinés à la consommation individuelle et collective et/ou à effectuer des opérations
de redistribution de revenu et de la richesse nationale. On peut regrouper le secteur des
administrations publiques ainsi :

• Administrations publiques centrales : les différents ministères et services


centraux ;
• Administrations publiques locales : les régions, provinces, communes, etc.
• Administrations de la sécurité sociale : la CNOPS, la CNSS, etc.

Les ressources principales de ces unités proviennent des contributions obligatoires


reçues directement ou indirectement des unités appartenant aux autres secteurs
(impôts, taxes et droits assimilés). Ces unités tiennent une comptabilité sur leurs
recettes et dépenses au cours de l’exercice comptable.

3-4- Institutions privées sans but lucratif IPSBL :

Ce secteur se compose des associations, clubs, maisons d’handicapés, centres de


vieillesse, syndicats, etc. Sa fonction principale étant la production des services non
marchands pour les adhérents. Ainsi, la principale ressource provient des cotisations
volontaires des adhérents, en plus des subventions de l’Etat.
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3-5- Les ménages :

Le Système de Comptabilité Nationale SCN 1993 définit le ménage comme étant un


petit groupe de personnes qui partagent le même logement, qui mettent en commun
une partie ou la totalité de leur revenu et de leur patrimoine et qui consomment
collectivement certains types de biens et de services, principalement, les produits
alimentaires et les services de logement.

Le secteur des ménages comprend les ménages ordinaires qui ont, comme principale
fonction, la consommation et comprend aussi les ménages producteurs (professions
libérales et entreprises individuelles). Ainsi, la principale ressource du secteur des
ménages est représentée par les revenus des facteurs de production.

Il faut noter qu’un ménage producteur qui fait une nette distinction entre son activité
professionnelle et son activité domestique doit être classé dans le secteur des sociétés
et quasi-sociétés non financières.

3-6- Le reste du monde :

Les unités relevant des différents secteurs entretiennent des opérations économiques
avec des unités non résidentes. Celles-ci sont regroupées dans un secteur fictif,
dénommé Reste du Monde, pour rendre compte de ces opérations. Donc, le reste du
monde est une simple construction statistique dans laquelle on regroupe l’ensemble
des relations économiques et financières entre les résidents et les non-résidents.

Ainsi, le reste du monde comprend l'ensemble des unités qui ne sont pas caractérisées
par une fonction et des ressources principales ; il regroupe les unités non résidentes
dans la mesure où elles effectuent des opérations avec des unités institutionnelles
résidentes.

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Chapitre III : Les catégories d’opérations dans le
système de comptabilité nationale marocain.
La comptabilité nationale permet de faire la distinction entre trois grandes catégories
d’opérations qui sont enregistrées selon le principe de la comptabilité en partie double,
en ressources et en emplois, avec l’obligation d’atteindre un équilibre final.

1- Les opérations sur les biens et services :

Ceux sont toutes les opérations portant sur la production et l’utilisation des biens et des
services par les agents économiques. En d’autres termes, ceux sont les ressources et les
emplois des biens et services. Donc, pour chaque bien et service on doit avoir un
équilibre entre les ressources et les emplois.

Ressources Emplois
Production (P) Consommation Intermédiaire (CI)
Importation (M) Consommation Finale (CF)
Formation Brute du Capital Fixe (FBCF)
Variation des Stocks (V ST)
Exportation (X)

Les opérations sur biens et services sont reliées entre elles par l’équation d’équilibre,
en volume, fondamentale suivante :

P + M = CI+ CF + FBCF + V ST + X
CI : demande intérieure

CF+FBCF+ Variation du Stock + X : demande finale

CI + CF + FBCF + Variation du Stock : demande intérieure

X : demande extérieure.

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L’équation d’équilibre en valeur est la suivante :

P + M + DTI + MC + TVA = CI + CF + FBCF + V ST + X


DTI : Droits et Taxes à l’Importation

MC : Marges commerciales

1-1- La production

A- Définition

Dans toutes les fonctions économiques principales c’est la production qui a retenu
l’attention des économistes depuis l’apparition de la science économique, en tant que
science à part, au 17ème siècle avec les premiers classiques. La définition de la
production a évolué dans le temps en fonction du développement socio-économique de
chaque époque.

On retient aujourd’hui que la production est l’activité socialement organisée et


destinée à produire des biens et des services marchands ainsi que des services non
marchands, mais obtenus à l’aide d’un travail rémunéré

A partir de cette définition, on peut préciser les activités qui entrent dans cette
définition :

Production

Activités Activités non


marchandes marchandes

Services non
Services
Agriculture Industrie marchands
marchands
rémunérés

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Tous les biens et services qui sont produits gratuitement ne font pas partie de la
production.

B- Evaluation ou mesure de la production :

Plusieurs prix sont avancés pour évaluer la valeur de la production.

✓ Prix départ-usine PDU : c’est le prix des produits à la porte de l’usine, avant
d’arriver sur le marché.

PDU = CI + Rémunération salariale + Excédent brut d’exploitation + Impôts liés à la


production – subventions d’exploitation

✓ Prix d’acquisition : c’est le prix des biens et services sur le marché.

Prix d’acquisition = PDU + marges commerciales

Les marges commerciales constituent les frais et les coûts supplémentaires qui peuvent
être générés de la distance géographique entre l’usine et le marché.

✓ Coût des facteurs : On l’utilise pour neutraliser l’impact de la fiscalité. C’est le


prix qui permet juste la rémunération des facteurs de production et la couverture
du coût des consommations intermédiaires.

Coût des facteurs = CI + Rémunération salariale + Excédent brut d’exploitation

C- Evaluation des productions specifiques:

Il y a des branches et des secteurs dont la production ne peut pas être évaluée par les
prix précédemment cités. Ils demandent alors, des évaluations spécifiques.

a- Production de la branche commerce :

Production = Marges commerciales = Prix d’acquisition – PDU

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b- Production des institutions de crédit :

Production = SBNF + SBF (PISB)

SBNF sont évalués à leur prix de vente PDU.

PISB (Production Imputée des Services Bancaires) = (Intérêts +dividendes) reçus sur
capitaux étrangers – Intérêts versés.

c- Production des compagnies d’assurance :

On peut faire la distinction entre l’assurance dommage (1) et l’assurance vie-


capitalisation (2).

Production (1) = Primes brutes reçues – Indemnités versées

Production (2) = (Primes brutes reçues + revenus des placements) – (Indemnités


versées + variations des réserves mathématiques)

d- Production des administrations publiques :

Pour les activités non marchandes, la production est évaluée au coût de production

Coût de production = CI + Salaires + CCF + (ILP – subventions d’exploitation)

e- Production des ménages :

La comptabilité nationale fait la différence entre trois catégories de ménages :

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• Production = PDU
Ménages producteurs

Ménages ordinaires (produisant leurs • Production = salaires


services domestiques à l'aide d'un
personnel domestique rémunéré
payés

Ménages ordinaires produisant leurs • Production = 0 pas de


services domestiques par eux mêmes flux monétaires

1-2- L’importation (M):

L’importation est l’ensemble des biens et des services qui proviennent du reste du
monde et entrant définitivement sur le territoire économique national.

L’importation est évaluée à la valeur CAF (Coût Assurance Fret) des biens importés.

CAF = Coût des biens + frais d’assurances + frais de transport des biens importés
jusqu’à la frontière marocaine

1-3- La Consummation Intermédiaire (CI):

C’est la valeur des biens et services marchands consommés définitivement dans un


processus de production, pour produire d’autres biens et services.

Elle est généralement évaluée au prix d’acquisition HT. Par contre, l’intra-
consommation intermédiaire qui constitue la consommation intermédiaire d’une
branche de ses propres produits, est évaluée au PDU.

N.B. :

- Les services bancaires financiers sont considérés comme la consommation


intermédiaire d’une branche fictive.

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- L’usure ou la dépréciation du capital fixe (amortissement) ne fait pas partie de la
consommation intermédiaire.

- La consommation intermédiaire des ménages est nulle. Les ménages consomment à


titre final.

1-4- La Consommation Finale (CF):

C’est la valeur des biens et des services marchands et des services non marchands
consommés par un ménage, pour satisfaire un besoin propre.

Elle est évaluée au prix d’acquisition TTC. Au niveau macro-économique, il y a daux


types de consommations finales :

CF Nationale CF Intérieure

CF des résidents sur le TEN+ CF des résidents + CF des


CF dans le Reste du Monde non résidents sur le TEN

La Consommation Finale des ménages comprend :

CF Marchande CF non marchande

Tous les biens et services Services domestiques


acquis par le ménage produits par les ménages
exeption faite du eux mêmes+ services non
logement qui est marchands des AP payés
considéré comme FBCF partiellement

Pour des raisons purement comptables, les services non marchands des administrations
publiques sont consommés à titre final par les administrations publiques elles-mêmes,
à l’exception des paiements partiels.

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1-5- La Formation Brute du Capital Fixe (FBCF) :

C’est la valeur des biens durables et reproductibles utilisés sans disparaitre, pour
produire d’autres biens et services.

Elle est évaluée au prix d’acquisition HT, pour les biens achetés et au PDU pour les
biens produits.

N.B. :

- Les terrains, l’actif incorporel, l’actif financier et les services ne font pas partie de la
FBCF.

- La FBCF des ménages ordinaires ne comporte que leurs bâtiments.

- L’acquisition des biens durables par les administrations militaires n’entre pas dans la
FBCF.

1-6- La variation des stocks :

Un stock est la valeur de tous les biens non durables conservés par les unités
productrices en vue de les utiliser ou de les vendre.

Pour les producteurs, les stocks sont évalués au PDU. Par contre, pour les
commerçants, ils sont évalués au prix d’acquisition HT.

N.B. :

- La comptabilité nationale enregistre seulement la variation des stocks entre le début


et la fin de l’année. Elle ne tient pas compte de leur valeur.

Variation des stocks = Entrées en stocks – Sorties de stocks

- Les ménages ne sont pas censés avoir de stock, en tant que consommateurs, à
l’exception des logements.
- Les services ne peuvent pas être stockés parce qu’on peut pas faire la différence
entre la production et la vente des services.

1-7- Les exportations (X) :

Les exportations constituent la valeur de tous les biens et services qui quittent
définitivement le territoire économique national à destination du Reste du Monde.

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La valeur des exportations est évaluée au prix FOB (Free On Board), frais à bord.

FOB = PDU des biens exportés + Frais d’assurance + Frais de transport jusqu’à la
frontière marocaine

Les exportations contiennent aussi, les services fournis par les résidents aux non-
résidents et qui sont évalués au prix du marché.

2- Les opérations de répartition :

Les opérations de répartition sont des opérations par lesquelles la valeur ajoutée
engendrée par la production est répartie entre le travail, le capital et les administrations
publiques et des opérations impliquant la redistribution du revenu et du patrimoine
(impôts sur le revenu et le patrimoine et autres transferts).

La comptabilité nationale fait la distinction entre deux types d’opérations de


répartition à savoir : la répartition du revenu et la répartition du capital.

2-1- La répartition du revenu :

La répartition de revenu se compose de la répartition primaire des revenus et de la


redistribution des revenus.

A- La répartition primaire des revenus :

La répartition primaire des revenus est la répartition de la valeur ajoutée brute sur les
facteurs de production, notamment le travail et le capital. Elle se compose de la
rémunération salariale et des revenus de la propriété de l’entreprise.

a- La rémunération salariale (RS) :

C’est la rémunération du facteur travail. Elle comprend :

✓ Les salaires et traitements bruts : ils se composent des salaires, primes,


avantages en nature et de la cotisation sociale effective salariale (CSE).

✓ Les cotisations sociales effectives patronales : c’est la part de l’employeur, des


versements effectués par l’entreprise à la CNSS ou à la CNOPS.

✓ Les cotisations sociales fictives CSF : elles représentent uniquement la


contrepartie comptable des prestations sociales directes qui constituent des

22
aides financières octroyées par l’employeur directement à son employé, sans
passer par le circuit de la sécurité sociale.

b- Les revenus de la propriété de l’entreprise (RPE) :

C’est la rémunération du facteur capital. En principe, à chaque type de propriété


correspond un type de revenu.

Propriété Revenu

Propriété foncière Fermage, métayage,


etc.

Propriété Brevets d'invention,


incorporelle divers droits, etc.

Propriété immobilière Loyers

Propriété financière Intérêts

Propriété de Dividendes, parts de


l'entreprise bénéfices, ect.

B- La redistribution des revenus :

C’est la répartition secondaire. En effet, l’Etat fait une nouvelle répartition des revenus
primaires entre les divers secteurs institutionnels. Les éléments qui entrent dans la
redistribution sont :

- Impôts liés à la production et à l’importation ILPM ;


- Subventions d’exploitation ;
- Impôts sur le revenu et Impôts sur les sociétés ;
- Primes brutes d’assurance ;
- Prestations de la sécurité sociale ;
- Transferts courants entre les résidents ;
- Indemnités d’assurance ;
- Transferts courants internationaux.

2-2- Les transferts en capital :

Les transferts en capital participent à la redistribution de l'épargne ou du patrimoine


plutôt qu’à la redistribution du revenu. Ils peuvent être regroupés ainsi :

23
✓ Les subventions d’investissement : Ce sont des aides financières octroyées pour
financer les projets d’investissement de certains secteurs.

✓ Les impôts en capital : Ce sont des prélèvements obligatoires effectués par les
pouvoirs publics sur la cession des éléments du capital.

✓ Les transferts en capital : les transferts effectués par les administrations


publiques à titre de dommage de guerre, catastrophes naturelles, etc.

3- Les opérations financières :

Une opération financière est une opération qui porte sur l’émission et la circulation
d’un actif financier. Les actifs financiers sont des actifs économiques qui se présentent
sous la forme de moyens de paiement ou de créances financières ou qui sont
assimilables par nature à des créances financières. On peut citer à titre d’exemple, la
monnaie papier, les actions, les parts sociales, etc.

La comptabilité nationale fait la différence entre quatre grandes catégories


d’opérations financières selon leur liquidité décroissante.

3-1- Les instruments de règlement :

Ce sont des moyens monétaires utilisés pour régler les transactions au niveau national
(monnaie papier, monnaie métallique, monnaie scripturale) ou international (devises,
or financier et droits de tirage spéciaux DTS), de façon immédiate et sans
transformation préalable.

3-2- Les instruments de placement :

Les moyens de placement sont moins liquides. Ils permettent aux agents économiques
de placer leurs liquidités pour une période plus ou moins langue. On peut les regrouper
ainsi :

✓ Les dépôts non monétaires : dépôts bancaires à terme, comptes d’épargne, etc.
✓ Les titres à court terme : titres représentatifs à court terme, bons de caisse,
certificats de dépôt, etc.
✓ Les obligations et les bons à long et moyen terme : obligations, bons de trésor à
moyen et long terme.
✓ Les actions et autres participations : actions et parts sociales.

3-3- Les instruments de financement :

Ce sont des créances issues d’un transfert direct de liquidités d’un créancier à un
débiteur (dont la relation de confiance entre eux est fondamentale), pour une période
plus ou moins longue. Selon leur échéance, les moyens de financement peuvent être

24
regroupés en trois éléments à savoir : les crédits à court terme, les crédits à moyen
terme et les crédits à long terme.

3-4- Les réserves techniques d’assurance :

C’est le montant des primes mis en réserve par les compagnies d’assurance en vue de
garantir les versements éventuels des indemnités aux assurés sinistrés. Elles sont
considérées comme une sorte de créances des assurés sur leurs assureurs.

Elles sont à l’ordre de trois :

✓ Réserves primes : c’est une somme mise en réserve à la date de l’inventaire,


pour couvrir la période assurée dans l’exercice à venir ;

✓ Réserves sinistres : c’est une somme d’argent mise en réserve à la date de


l’inventaire, pour régler les sinistres réalisés au cours de l’exercice ;

✓ Réserves mathématiques : ce sont des fonds à très long terme liés aux contrats
d’assurance-vie capitalisation, placés à long terme en actif physique ou
financier pour couvrir les risques assurés à long terme.

25
Chapitre IV : Les comptes des secteurs institutionnels.

La comptabilité nationale propose un certain nombre de comptes découlant des


opérations de production, de répartition et d’accumulation, en vue de décrire l’activité
économique des différents secteurs institutionnels. En d’autres termes, les comptes des
secteurs institutionnels ont pour but de retracer les différentes opérations et autres flux
liés à la vie économique de chacun de ces secteurs. Le Système de Comptabilité
Nationale utilise la présentation classique des comptes sous forme de tableaux
équilibrés, enregistrant les ressources à droite et les emplois à gauche.

Ainsi, l’activité économique et financière de chaque secteur institutionnel est décrite


dans une séquence de comptes articulés par leurs soldes, depuis la production jusqu’à
la situation financière. Par conséquent, le solde de chaque compte alimente les
ressources du compte suivant.

Quatre principaux comptes sont distingués à savoir : le compte de production, le


compte revenu et dépense, le compte capital et le compte financier.

I- Les comptes articulés des Sociétés et quasi-sociétés non financières :

1- Compte de production

Emplois Ressources
- CI - Production des biens et services
Production – CI = VAB
- Rémunération salariale - VAB
- ILPM - Subventions d’exploitation reçues
Excèdent Brut d’Exploitation EBE

2- Compte de revenu et dépense

Emplois Ressources
- Impôts sur revenu et patrimoine - EBE
- RPE versés - RPE reçus (revenus de la propriété
- Primes nettes d’assurance de l’entreprise)
dommage - Indemnités d’assurance dommage
- Prestations sociales directes - Cotisations Sociales Fictives
- Transferts courants versés aux - Transferts courants reçus des
résidents résidents
- Transferts courants versés au Reste - Transferts courants reçus du Reste
du Monde du Monde
Revenu Disponible Brut
Epargne brut Revenu Disponible Brut

26
3- Compte capital

Emplois Ressources
- FBCF - Epargne Brute
- Variation des stocks - Subventions d’investissement
- Impôts en capital versés reçues
- Achats nets de terrains - Transferts en capital reçus des
- Achats nets d’actifs incorporels résidents
- Transferts en capital versés - Transferts en capital reçus du
Reste du Monde
Capacité de financement Besoin de financement

4- Compte financier

Variation nette des créances Variation nette des engagements


- Devises - Titres du marché monétaire
- Monnaie nationale - Obligations et bons à M et L terme
- Dépôts non monétaires - Actions et autres participations
- Titres du marché monétaire - Crédits à Court Moyen et Long
- Obligations et bons à LM terme terme
- Actions et autres participations - Autres engagements
- Crédits à Court Moyen et Long
terme
- Autres créances
Solde des engagements Solde des créances

II- Les comptes articulés des institutions de crédit :

1- Compte de production

Emplois Ressources
- CI - Production des services financiers
PISB
- VAB - Production des services non
financiers
- Rémunération salariale - VAB
- ILPM - Subventions d’exploitation reçues
- Ajustement des services bancaires
imputés PISB
Excèdent Brut d’Exploitation EBE

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2- Compte de revenu et dépense

Emplois Ressources
- Impôts sur revenu et patrimoine - EBE
- RPE versés - RPE reçus (revenus de la propriété
- Primes nettes d’assurance de l’entreprise)
dommage - Indemnités d’assurance dommage
- Prestations sociales directes - Cotisations Sociales Fictives
- Transferts courants versés aux - Transferts courants reçus des
résidents résidents
- Transferts courants versés au Reste - Transferts courants reçus du Reste
du Monde du Monde
- Revenu Disponible Brut
Epargne brut Revenu Disponible Brut

3- Compte capital

Emplois Ressources
- FBCF - Epargne Brute
- Variation des stocks - Subventions d’investissement
- Impôts en capital versés reçues
- Achats nets de terrains - Transferts en capital reçus des
- Achats nets d’actifs incorporels résidents
- Transferts en capital versés - Transferts en capital reçus du
Reste du Monde
Capacité de financement Besoin de financement

4- Compte financier

Variation nette des créances Variation nette des engagements


- Or financier et DTS - Monnaie nationale
- Devises - Dépôts non monétaires
- Monnaie nationale - Titres du marché monétaire
- Dépôts non monétaires - Obligations et bons à M et L terme
- Titres du marché monétaire - Actions et autres participations
- Obligations et bons à LM terme - Crédits à Court Moyen et Long
- Actions et autres participations terme
- Crédits à Court Moyen et Long - Autres engagements
terme
- Autres créances
Solde des engagements Solde des créances

28
III- Les comptes articulés des compagnies d’assurance :

1- Compte de production

Emplois Ressources
- CI - Production des biens et services
VAB marchands
- Rémunération salariale - VAB
- ILPM - Subventions d’exploitation reçues
Excèdent Brut d’Exploitation EBE

2- Compte de revenu et dépense

Emplois Ressources
- Impôts sur revenu et patrimoine - EBE
- RPE versés - RPE reçus (revenus de la propriété
- Indemnités d’assurance dommage de l’entreprise)
- Prestations de la sécurité sociale - Primes nettes d’assurance
- Transferts courants versés aux dommage
résidents - Cotisations Sociales effectives
- Transferts courants versés au Reste - Transferts courants reçus des
du Monde résidents
- Transferts courants reçus du Reste
du Monde
- Revenu Disponible Brut
Epargne brut Revenu Disponible Brut

3- Compte capital

Emplois Ressources
- FBCF - Epargne Brute
- Variation des stocks - Subventions d’investissement
- Impôts en capital versés reçues
- Achats nets de terrains - Transferts en capital reçus des
- Achats nets d’actifs incorporels résidents
- Transferts en capital versés - Transferts en capital reçus du
Reste du Monde
Capacité de financement Besoin de financement

29
4- Compte financier

Variation nette des créances Variation nette des engagements


- Devises - Titres du marché monétaire
- Monnaie nationale - Obligations et bons à M et L terme
- Dépôts non monétaires - Actions et autres participations
- Titres du marché monétaire - Crédits à Court Moyen et Long
- Obligations et bons à LM terme terme
- Actions et autres participations - Réserves techniques d’assurance
- Crédits à Court Moyen et Long - Autres engagements
terme
- Autres créances
Solde des engagements Solde des créances

IV- Les comptes articulés des administrations publiques :

1- Compte de production

Emplois Ressources
- CI - Production des services non
Production – CI = VAB marchans
- Rémunération salariale - VAB
- ILPM - Subventions d’exploitation reçues
Excèdent Brut d’Exploitation EBE

2- Compte de revenu et dépense

Emplois Ressources
- Subventions d’exploitation versées - EBE
- RPE versés sauf dividendes et - Impôts liés à la production et à
assimilés l’importation reçus
- Primes nettes d’assurance - Impôts sur le revenu et patrimoine
dommage - RPE reçus (revenus de la propriété
- Prestations sociales directes de l’entreprise)
- Transferts courants versés aux - Indemnités d’assurance dommage
résidents - Cotisations Sociales Fictives
- Transferts courants versés au Reste - Cotisations sociales effectives
du Monde - Transferts courants reçus des
résidents
- Transferts courants reçus du Reste
du Monde
Revenu Disponible Brut
CF Revenu Disponible Brut
Epargne brut

30
3- Compte capital

Emplois Ressources
- FBCF - Epargne Brute
- Variation des stocks - Impôts en capital reçus
- Impôts en capital versés - Transferts en capital reçus des
- Achats nets de terrains résidents
- Achats nets d’actifs incorporels - Transferts en capital reçus du
- Subventions d’investissement Reste du Monde
versées
- Transferts en capital versés
Capacité de financement Besoin de financement

4- Compte financier

Variation nette des créances Variation nette des engagements


- Devises - Monnaie scripturale
- Monnaie nationale - Dépôts non monétaires
- Dépôts non monétaires - Titres du marché monétaire
- Titres du marché monétaire - Obligations et bons à M et L terme
- Obligations et bons à LM terme - Crédits à Court Moyen et Long
- Actions et autres participations terme
- Crédits à Court Moyen et Long - Autres engagements
terme
- Autres créances
Solde des engagements Solde des créances

V- Les comptes articulés des ménages :

1- Compte de production

Emplois Ressources
- CI - Production marchande
Production – CI = VAB - Production des services
domestiques
- Rémunération salariale - VAB
- ILPM (sauf TVA) - Subventions d’exploitation reçues
Excèdent Brut d’Exploitation EBE

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2- Compte de revenu et dépense

Emplois Ressources
- Impôts sur revenu et patrimoine - EBE
- RPE versés sauf dividendes et - Rémunération des salariés
assimilés résidents
- Primes nettes d’assurance - RPE reçus (revenus de la propriété
dommage de l’entreprise)
- Cotisations Sociales Fictives - Prestations sociales directes
- Cotisations sociales effectives - Prestations de la sécurité sociale
- Transferts courants versés aux - Transferts courants reçus des
résidents résidents
- Transferts courants versés au Reste - Transferts courants reçus du Reste
du Monde du Monde
Revenu Disponible Brut
CF (TTC) Revenu Disponible Brut
Epargne brut

3- Compte capital

Emplois Ressources
- FBCF - Epargne Brute
- Variation des stocks - Subventions d’investissement
- Impôts en capital versés reçues
- Achats nets de terrains - Transferts en capital reçus des
- Achats nets d’actifs incorporels résidents
- Transferts en capital versés - Transferts en capital reçus du
Reste du Monde
Capacité de financement Besoin de financement

4- Compte financier

Variation nette des créances Variation nette des engagements


- Devises
- Monnaie nationale - Crédits à Court terme
- Dépôts non monétaires - Crédits à Moyen et Long terme
- Titres du marché monétaire - Autres engagements
- Obligations et bons à LM terme
- Actions et autres participations
- Crédits à Court Moyen et Long
terme
- Droits des assurés sur les réserves
techniques d’assurance
- Autres créances
Solde des engagements Solde des créances

32
VI- Les comptes articulés du Reste du Monde :

Les comptes articulés du Reste du Monde enregistrent l’ensemble des opérations


effectuées entre les secteurs institutionnels résidents et le reste du monde. Toutes les
opérations sont enregistrées du point de vue du reste du monde.

Les comptes articulés du reste du monde sont à l’ordre de deux comptes, en plus du
compte financier qui ne représente que les soldes :

1- Compte des opérations courantes du reste du monde

Emplois Ressources
- Exportation des biens et services - Importation des biens et services
- CF des non-résidents sur le - CF des résidents du reste du
territoire économique national monde
- Salaires versés aux résidents par le - Salaires versés aux non-résidents
Reste du monde - Solde des opérations d’assurance
- RPE reçus du reste du monde avec le reste du monde
- Transferts courants reçus du reste - Transferts courants versés au Reste
du monde du Monde
Solde des opérations courantes avec le
reste du monde

2- Compte capital

Emplois Ressources
- Achats nets des terrains au reste du - Solde des opérations courantes
monde avec le reste du monde
- Achats nets d’actifs incorporels au - Transferts en capital versés au
reste du monde reste du monde
- Transferts en capital reçus du reste
du monde
Capacité de financement du RM Besoin de financement du RM
BF de la Nation CF de la Nation

3- Compte financier

Variation des créances Variation des engagements

Besoin de financement du reste du RM Capacité de financement du RM

Solde des engagements du RM Solde des créances du RM

33
Chapitre V : Les comptes consolidés et agrégats
économiques de la nation

I- Les comptes consolidés :

Un compte consolidé c’est le regroupement des comptes élémentaires des différents


secteurs institutionnels. Il s’agit de faire leurs sommes algébriques tout en éliminant les
opérations qui figurent à la fois en tant que ressource et emploi dans un même compte
sectoriel.

Consolider les comptes c’est avoir, pour l’ensemble de l’économie, un seul compte de
production, un seul compte de revenu et dépense et un seul compte de capital et
financement.

1- Compte de production consolidé

Emplois Ressources
- CI - Production marchande
Produit Intérieur Brut PIB - Production non marchande
- Droits et taxes à l’importation
- Salaires versés aux résidents et - PIB
non résidents - Subventions d’exploitation reçues
- ILPM
Excèdent Brut d’Exploitation de
l’économie EBE

2- Compte de revenu et dépense consolidé

Emplois Ressources
- Subventions d’exploitation - EBE de l’économie
versées - ILPM
- Salaires des résidents versés par
- RPE versés au Reste du Monde les résidents et les non-résidents.
- RPE reçus du Reste du Monde
- Solde des opérations d’assurance
- Transferts courants versés au avec le Reste du Monde
Reste du Monde - Transferts courants reçus du Reste
du Monde
Revenu National Disponible Brut
RNDB
- Consommation Finale Nationale - Revenu National Disponible Brut
RNDB
Epargne Nationale brute ENB

1
3- Compte consolidé du capital et de financement

Emplois Ressources
- FBCF - Epargne Nationale Brute
- Variation des stocks
- Solde des opérations d’achats nets - Transferts en capital reçus du
de terrains et d’actifs incorporels Reste du Monde
entre les résidents et les non
résidents
- Transferts en capital versés au RM
Capacité de financement de la Besoin de financement de la
Nation Nation
- Variation des créances de la - Variation des engagements de la
Nation Nation
Solde de la variation des Solde de la variation des
engagements créances

II- Les agrégats macroéconomiques

Un agrégat est une grandeur macroéconomique qui serve à mesurer l’activité


économique de la nation, au cours d’une période donnée, généralement une année. Les
agrégats représentent les soldes des comptes consolidés.

La comptabilité nationale fait la différence entre trois types d’agrégats :

1- Les agrégats de produit :

Le PIB constitue l’agrégat le plus utilisé dans les comparaisons des économies inter-
pays. Il est déterminé à partir du compte de production de la nation. Le PIB est ainsi,
égale à la somme des valeurs ajoutées.
Il peut être calculé selon trois optiques à savoir l’optique de produit, l’optique de revenu
et l’optique de dépense.

1-1 PIB dans une optique de produit :

PIB = VAB – PISB + TVA + DTI

2
1-2 PIB dans une optique de revenu :

PIB = RS + EBE + ILPM – Subventions d’exploitation

1-3 PIB dans une optique de dépense :

PIB = CF + FBCF + Variation des stocks + X - M

Le PIB peut être exprimé de plusieurs façons différentes :

✓ PIB au prix du marché :

PIB (pm) = RS + EBE + ILPM - Subventions d’exploitation

✓ PIB au coût des facteurs :

PIB (cf) = RS + EBE = PIB (pm) - ILPM + Subventions d’exploitation

✓ Produit Intérieur Net PIN :

PIN = PIB (pm) – CCF = RS + ENE + ILPM – Subventions d’exploitation

✓ Le Produit National Brut PNB :

Pour passer du PIB au PNB, il faut donc ajouter les revenus entrant sur le territoire
national au cours de l’année et soustraire les revenus qui en sortent.

PNB = RNB = PIB + Revenus reçus du RM – Revenus versés au RM

3
2- Les agrégats de revenu :

Le principal agrégat de revenu c’est le Revenu National Disponible Brut RNDB, en plus
de l’Epargne Nationale Brute et le Revenu National.

2-1 Revenu National RN:

C’est un concept de revenu donc il est plus utile et significatif du RN net. Ainsi, il est
plus approprié de raisonner en coûts des facteurs.

RN (cf) = PIB + RPR – RPV – (DTI + ILP – SE) - CCF

Ainsi, en écrivant le PIB d’une autre manière, on obtient :

RN = PNN (cf) = RS + ENE + RPR -RPV

PNN (cf) : Produit National Net au coût des facteurs

RPR: Revenus de la Propriété Reçus

RPV: Revenus de la Propriété Versés

2-2 Le Revenu National Disponible Brut RNDB :

Cet agrégat est obtenu dans le compte de revenu et dépense consolidé.

RNDB = RN (cf) + CCF +DTI + ILP – Subventions d’exploitation + RTR – RTV

RTR : transferts courants reçus du reste du monde par des unités résidentes (impôts
courants sur le revenu, impôts sur le patrimoine, cotisations sociales, prestations sociales
et autres transferts courants) ;

RTV : transferts courants versés

2-3 L’Epargne Nationale Brute ENB :

C’est le solde final du compte de revenu et dépense consolidé. Cet agrégat mesure la
partie du RNDB qui n’est pas utilisée par les résidents dans la consommation finale aussi
bien sur le territoire économique national que dans le reste du monde.

4
ENB = RNDB - CFN

L’E.N.B renseigne sur l’aptitude d’une économie à renouveler ses équipements et


financer ses investissements par ses propres moyens de financement.

3- Les agrégats de la dépense :

Ce sont des grandeurs macroéconomiques qui servent à mesurer la dépense dans une
économie donnée. Deux agrégats à retenir : la Dépense Nationale Brute (D.N.B) et la
Demande Finale (D.F).

3-1 Dépense Nationale Brute :

Il s’agit d’un agrégat qui mesure la partie du P.I.B consommée, à titre final, par les
nationaux (par les agents résidents) aussi bien sur le territoire économique national que
dans le reste du monde.

DNB = CFN + FBCF + VS

3-2 La Demande Finale DF:

Cet indicateur macroéconomique montre la part du P.I.B consommée, à titre final, sur
le territoire économique national ou exportée par des résidents et des non résidents.

DF = CFI + FBCF + VS + X = PIB + M

Avec, CFI : consommation finale intérieure sur le territoire économique national.

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