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Economie et gestion

Introduction
Pour Williamson, « une entreprise est une organisation administrée qui assure la
production et / ou la distribution de biens et services » (1994). Cette définition
n’est pas si éloignée de la perception qu’en a l’individu pour qui l’entreprise
représente très souvent le lieu où s’effectuent le travail et la production.
Celle-ci ne saurait cependant être réduite à sa fonction de création de biens et de
services, ni même à l’espace d’exercice d’une profession. Pour réaliser la
production, elle a en effet besoin de réunir un certain nombre de moyens
(humains, matériels, immatériels et financiers), c’est-à-dire qu’elle doit combiner
divers facteurs de production (capital, travail et matières premières). Pour y
parvenir, elle doit s’approvisionner sur différents marchés (le marché financier
des capitaux, le marché du travail, le marché des biens d’équipement, etc.).
I) Notions et définitions
Un agent économique est une personne, physique ou morale, qui prend des décisions
économiques. L'INSEE regroupe ces agents économiques en 6 secteurs institutionnels
selon leurs comportements.
Un agent économique est une personne qui a un comportement économique, c'est-à-dire
qui prend des décisions qui influencent l'économie d'un pays.

Un agent économique est défini par :

 Ses fonctions : consommer, produire, épargner, etc. ;


 Ses ressources : revenus, salaire, impôt, recettes, etc. ;
 Ses dépenses : consommation, paiement des salaires, etc

1) Les ménages

Un ménage correspond à l'ensemble des habitants d'un même foyer, qui habitent sous le
même toit :

 Les principales fonctions d'un ménage sont de consommer et d'épargner un


revenu.
 Les principales ressources d'un ménage sont ses revenus.
 Les principales dépenses d'un ménage sont sa consommation et son épargne.
2) Les entreprises financières

Ce sont :

 les banques (y compris la Banque de France) ;


 les organismes de crédit ;
 les intermédiaires financiers ;
 les compagnies d'assurance ;
 les fonds de pension.

Elles sont caractérisées comme suit :

 Leur fonction principale est de faire circuler la monnaie dans un pays à travers
la gestion des dépôts et l'octroi de crédits.
 Leurs ressources principales sont l'épargne collectée et les intérêts reçus des
crédits octroyés.
 Leurs principales dépenses sont les crédits accordés et les intérêts versés sur
l'épargne.

3) Les entreprises non financières

Les entreprises non financières sont les sociétés et les entreprises d'un pays, quelle que
soit leur activité et quel que soit leur statut juridique.

Les entreprises non financières ont un but lucratif :

 La principale fonction d'une entreprise non financière est de produire un bien ou


un service marchand.
 La principale ressource d'une entreprise non financière est le produit de ses
ventes.
 Les principales dépenses d'une entreprise non financière sont le paiement des
salaires de ses employés et l'achat des biens et services indispensables à sa
production.

Bon à savoir : un bien ou un service est dit « marchand » quand son prix est supérieur à son
coût de production, c'est-à-dire qu'il permet de dégager un profit.

4) Les administrations publiques

Les administrations publiques (APU) regroupent :

 L’État ;
 Les collectivités territoriales ;
 Les administrations de la Sécurité sociale.

Les principales fonctions d'une administration publique sont de :

 Proposer des services non marchands ;


 D’assurer la redistribution des richesses entre les autres agents économiques ;

Les principales ressources d'une administration publique sont les impôts et taxes.
Les principales dépenses d'une administration publique sont la rémunération de ses
fonctionnaires (traitements) et le financement des dépenses publiques.

Exemples : police, justice, armée, éducation nationale, hôpitaux, remboursements de


médicaments, etc.

5) Le reste du monde

Le reste du monde regroupe tous les agents économiques à l'étranger :

 La principale fonction du reste du monde est d'échanger avec les agents


économiques nationaux.
 Les principales ressources du reste du monde sont les recettes de nos
importations.
 Les principales dépenses du reste du monde sont les paiements de nos
exportations.

II) Le circuit économique


1) Les relations entre les agents économiques

Les agents économiques ont différentes fonctions (produire,


consommer…) et ont donc des besoins complémentaires (un ménage a
besoin de travailler pour avoir un salaire et consommer donc il va entrer
en relation avec une entreprise ou une administration). Ces relations sont
illustrées par le circuit économique.
Ce circuit représente des flux (qui représentent une circulation de biens,
de crédit…) soit réels (les biens par exemple) soit monétaires (un
intérêt versé suite à un emprunt). Il y a toujours un flux qui en compense
un autre ; par exemple si un ménage propose son travail à une
entreprise (flux réel), l’entreprise lui versera un salaire (flux monétaire).
On peut le représenter de cette manière :

Ces relations se font grâce aux différents marchés qui mettent en


relation les besoins de certains agents avec l’offre d’autres agents
économiques. Les principaux marchés économiques sont :
- marché des biens et des services : on échange des biens et des
services en fonction de leur prix. Les demandeurs sont les ménages
mais aussi les entreprises et les administrations ; les offreurs sont
essentiellement les entreprises et les administrations.

- marché du travail : les ménages offrent leur capacité de travail tandis


que les entreprises et les administrations demandent du travail
(attention, ici à ne pas confondre avec les offres d’emplois qui viennent
des entreprises). Le prix est le salaire.

- marché financier : on échange sur ce marché des titres (actions et


obligations) à un certain prix.

- marché monétaire : les banques ont besoin de monnaie fiduciaire


(billets) pour alimenter leurs réserves ; elles peuvent se procurer cette
monnaie contre un taux d’intérêt.
2) Représentation d'un circuit simplifié

Les relations sont très nombreuses entre les différents agents


économiques ; il est difficile de tout représenter ; il faut donc se concentrer
sur les flux principaux. Il faut bien avoir à l’esprit que chaque flux
(monétaire ou financier) génère un flux inverse. Les dépenses de
certains agents font les recettes des autres. L’État, par l’intermédiaire
des administrations, intervient pour compenser les inégalités créées.
• Prestations sociales : revenus de transfert (allocations, bourses…)
• Services non marchands : éducation, santé…
• Prélèvements obligatoires : impôts, taxes et cotisations sociales.
• Remboursements : principal de la dette plus les intérêts.

Cette représentation de l’économie relève d’une vision


macroéconomique ; on s’intéresse aux relations entre les agents
économiques, aux interdépendances. La vision de l’économie est ici
envisagée de manière globale, contrairement à la Microéconomie qui
analyse les agents économiques de manière isolée (ils sont
indépendants dans les décisions qu’ils prennent de manière rationnelle
face aux contraintes de leur environnement).

III) L'équilibre emplois-ressources

1) Le principe
L’équilibre emplois-ressources illustre un principe avant tout comptable selon lequel tout
ce qui est mis à disposition dans une économie (les ressources ou l’Offre) sera utilisé
d’une manière ou d’une autre (les emplois ou la demande).

• Du côté des ressources, on trouve la production nationale (Y) mais aussi les importations
(M).

• Du côté des emplois, on retrouve la consommation (finale des ménages, Cf, mais aussi
les consommations intermédiaires des entreprises Ci), l’investissement (FBCF –
Formation brute de capital fixe) et les exportations (X).

Évidemment, chaque année, ce qui est produit n’est pas toujours entièrement utilisé ; il y
a donc aussi une variation des stocks (VS) ; c’est cette variable qui permet d’équilibrer de
manière comptable les ressources et les emplois. Si, une année, la production n’est pas
toute écoulée, alors les stocks augmenteront et inversement. L’équilibre ressources
emplois s’écrit donc :

Y + M = Cf + Ci + FBCF + X + VS

C’est-à-dire :

Production + importations

Consommation finale + Consommation intermédiaire + investissement +


exportation + variation des stocks

La production (Y) est elle-même composée de la valeur ajoutée et des consommations


intermédiaires ; celles-ci se retrouvant de chaque côté de l’égalité on peut donc les
supprimer. En tenant compte du fait que le PIB est mesuré par la somme des valeurs
ajoutées, on peut écrire l’égalité ainsi :

PIB = Cf + FBCF + VS + (X-M)

X-M représentant le solde de la balance courante. On peut ainsi, du point de vue


économique, analyser les causes de la croissance.

L'essentiel
Le circuit économique permet donc une représentation synthétique de
l’activité économique et des relations entre les agents économiques. Il
reflète donc une vision globale, macroéconomique. Au niveau global,
tout ce qui est produit doit être utilisé d’une manière ou d’une autre ;
c’est l’équilibre entre ressources et emplois qui permet d’isoler les
facteurs de la croissance ou du ralentissement économique.
Chapitre 2 : Classification selon le critère
dimensionnel
La classification dimensionnelle est une classification quantitative basée sur des critères mesurables,
tels que le nombre d’employés, le chiffre d’affaires, l’investissement, etc. Généralement les critères les
plus souvent retenus sont le nombre d’employés et le chiffre d’affaire réalisés. Il faut signaler que
l’importance de ces deux critères peut varier d’un pays à l’autre et dans un même pays d’un secteur à
l’autre et d’une région à l’autre. En revanche on peut faire une classification qualitative. Cette dernière
est fondée sur les principales caractéristiques communes à toutes les entreprises tels que :

1) Le secteur d’activité
La classification de Colin Clark : Les trois grands secteurs d’activité “The
conditions of Economic Progress”, 1941. Clark découpe le système productif en
3 grands secteurs d’activité:
• Le secteur primaire : regroupe les entreprises liées à l’exploitation du milieu
naturel, et aboutissant à la mise à disposition de matières premières (agriculture,
pêche, extraction minière)
• Le secteur secondaire : rassemble les entreprises qui réalisent la transformation
des matières premières en biens de production ou en biens de consommation
(industrie, BTP…)
• Le secteur tertiaire : Inclut les entreprises réalisant la production de services
(commerces, banques, assurances, transport…)
Clark introduit un nouveau concept : “La loi des trois secteurs”. Le
développement économique est lié à l’évolution de la part respective de chacun
des 3 secteurs dans l’activité économique
 Au départ, c’est le secteur primaire qui est dominant,
 Puis, le secteur secondaire se développe, et finit par dépasser le secteur
primaire,
 Enfin, le secteur tertiaire prend de l’importance et devient petit à petit
dominant.
D’aucuns aujourd’hui, parlent du secteur quaternaire : il concernerait les
prestations intellectuelles (en général, cette appellation désigne les sociétés de
conseil informatique).
2) La branche d’activité et filière :
Le secteur regroupe des entreprises qui ont la même activité́ principale. (Ex :
Marjan, secteur commerce distribution).
La nomenclature marocaine des activités économiques, définit à la fois les
branches et les secteurs, elle comporte 9 secteurs codés de 01 à 09 :
- 01, agriculture, forêts, pêche ; - 02, mines et énergies ;
- 03, industrie de transformation ; - 04, bâtiments et travaux publics ;
- 05, commerce ; - 06, transport et communication ;
- 07 banques et assurances ; - 08 hébergements et restauration ;
- 09 les autres services.
Une branche regroupe des entreprises qui fabriquent les mêmes produits, et donc
une entreprise qui fabrique plusieurs produits sera classée dans plusieurs
branches.
Une filière représente une chaîne d’activités qui se complètent, liées entre elles
par des opérations d’achat et de vente. Elle regroupe toutes les entreprises et toutes
les branches qui participent à l’élaboration d’un produit final, c’est donc
l’ensemble des entreprises qui mettent un produit à la disposition d’une
consommation finale grâce à une succession d’opérations réalisées par des
entreprises différentes qui se complètent.
3) La forme juridique
La notion de forme juridique permet de définir le statut fiscal d'une entreprise. Il
existe cinq formes juridiques principales :

ENTREPRISES PRIVEES ENTREPRISES DU SECTEUR


ENTREPRISES
PUBLIC

ENTREPRISES ENTREPRISES AUTRE TYPE


INDIVIDUELLES SOCIETAIRES D’ENTREPRISES
ENTREPRISES ENTREPRISES
SEMI PUBLIC PUBLIC

Sociétés de SARL / SARLAU Sociétés de


personnes capitaux
Les entreprises privées : Les entreprises individuelles représentent plus de 60%
de l’ensemble des entreprises. Bien que la responsabilité du propriétaire soit
totale, les entreprises individuelles présentent l’avantage d’être des structures
simples à créer. Cette forme juridique est le plus souvent retenue par des artisans
commerçants, exploitants agricoles et les petites entreprises industrielles.

 Les sociétés de personnes comprennent la société en nom collectif (SNC)


et la société en commandite simple (SCS).
 Dans la SNC les associes apportent un capital (pas de minimum) divise en
parts sociales. Ils sont indéfiniment et solidairement responsables des pertes
de l’entreprise sur leur patrimoine personnel.
 Quant à la SCS, elle comprend deux types d’associes : les commandites dont
le statut est identique à celui des associes en nom collectif ; et les
commanditaires qui obéissent au même régime juridique de la responsabilité
des dettes sociales que celui des sociétés de capitaux (dettes à hauteur des
apports).
 Les propriétaires des capitaux au sein de la SCS sont appelés des associes
détenteurs de parts sociales et ceux de la société en commandite par actions
(SCA) des actionnaires.
 La SA est une société ouverte car les actions sont librement cessibles. Les
actionnaires ne sont responsables des pertes de la société qu’à hauteur de
leurs apports. C’est la forme juridique des grandes entreprises.
 La SARL est d’une nature juridique mixte dont les caractéristiques relèvent
plutôt des sociétés de capitaux, mais aussi des sociétés de personnes. Les
parts des associes ne sont cessibles a des personnes étrangères à la société
qu’avec le consentement des associes (société fermée). L’engagement de ces
derniers est limité.
Les entreprises du secteur public : L’apparition de ce secteur au Maroc est liée à
des raisons politiques, économiques et sociales. Un certain nombre d’entreprises
appartenant à ce secteur ont été privatisées depuis 1990, d’autres le seront au cours
d’années à venir.
L’Etat ne conservera que les entreprises publiques jugées d’intérêt stratégique
pour le pays. (Comme la Royale Air Maroc, par exemple)
 Les entreprises semi-publiques : ce sont des entreprises contrôlées par les
pouvoirs publics (choix d’investissement, niveau des prix, emploi…) mais
où des personnes privées participent au financement ou à la gestion.
 Les entreprises publiques : L’Etat détient l’intégralité du capital, et possède
le pouvoir absolu de décision et de gestion.
4) Selon la dimension
A) L’effectif
• La micro entreprise de 1 à 10 personnes ;
• La petite entreprise de 10 à 50 salariés ;
• La moyenne entreprise de 50 à 500 salariés ;
• La grande entreprise au-delà de 500.
B) Le chiffre d’affaires
Pour une entreprise commerciale, le chiffre d’affaires correspond au montant des
ventes. Pour une entreprise industrielle, le chiffre d’affaires correspond à la
production vendue (quantité vendue×prix de vente).
C) Le bénéfice net
Le bénéfice net est la somme des produits réalisés par celle-ci sur la période, de
laquelle on a déduit l’ensemble des charges (d’exploitation, financières et
exceptionnelles) engagées sur la même période, ainsi que l’impôt sur les sociétés.
D) La valeur ajoutée
La valeur ajoutée représente la différence entre le prix de vente d’un produit et la
valeur totale des dépenses qu’elle a engagée pour se procurer les biens et services
qu’une entreprise donnée transforme.

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