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SOMMAIRE

CHAPITRE I : PRESENTATION DE LA COMPTABILITE NATIONALE

CHAPITRE 2 : NOMENCLATURE DES SECTEURS INSTITUTIONNELS

CHAPITRE 3 : NOMENCLATURE DES OPERATIONS ECONOMIQUES

CHAPITRE 4 : COMPTE D’OPERATION ET DE SECTEURS INSTITUTIONNELS

CHAPITRE 5 : LE TABLEAU D’ENTREE -SORTIES (TES)

CHAPITRE 6 : LE TABLEAU ECONOMIQUE D’ENSEMBLE ET LE


TABLEAU DES OPERATIONS FINANCIERES

CHAPITRE 7 : LES AGREGATS ET LES INDICES

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CHAPITRE I : PRESENTATION DE LA COMPTABILITE NATIONALE

I- Définition de la comptabilité nationale

La comptabilité nationale se définit comme une représentation simplifiée et chiffrée du


fonctionnement d’un ensemble économique pendant une période déterminée. Plus
précisément, elle apparait comme « une technique statistique qui cherche à donner à
l’économie nationale une représentation chiffrée, complète, mais suffisamment simplifiée
pour qu’on puisse y discerner facilement les principaux aspects de la vie économique
nationale, en reconnaitre les mécanismes essentiels, tenter enfin de prévoir l’évolution ».

Cette définition appelle trois observations :

- La comptabilité nationale apparait comme une représentation simplifiée de l’économie


nationale,
- C’est aussi une représentation chiffrée de l’économie nationale,
- C’est enfin une représentation de la vie économique nationale

A- Représentation simplifiée de l’économie


Pour donner une représentation simplifiée de l’économie, les comptables nationaux
considèrent l’univers économique comme une maquette et s’efforcent de distinguer les
principaux acteurs économiques autour desquelles s’organisent l’activité et les relations
économiques qui s’établissent entre eux.

Les acteurs nationaux par soucis de simplification regroupent les acteurs en six (6)
catégories selon la fonction économique principale qu’ils accomplissent.

1- Les agents économiques


La comptabilité nationale retient généralement le découpage institutionnel pour représenter
l’ensemble des agents économiques. On parle alors d’unités institutionnelles. Celles-ci sont
des centres de décisions économiques, répondant en principe au double critère suivant : (i)
elles jouissent de l'autonomie de décisions dans l'exercice de leur fonction principale ; (ii)
elles disposent d'une comptabilité complète, avec bilan. Les unités institutionnelles sont

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regroupées en secteurs institutionnels. On appelle « secteur institutionnel, un ensemble
d'unités institutionnelles qui ont un comportement économique analogue ».

La comptabilité nationale distingue 6 secteurs institutionnels :

 Les sociétés et quasi-sociétés non financières (SQS)


 Les sociétés financières
 Les ménages
 Les administrations publiques
 . Les institutions sans but lucratif au service des ménages (ISBLSM)
 Le Reste du Monde

2- Les opérations économiques


Les actes économiques accomplis par ces acteurs économiques sont agrégés en un petit nombre
d'opérations présentant une certaine homogénéité. Ces opérations peuvent être regroupées en
trois catégories selon la nature de l’activité économique considérée.

On distingue :
- Les opérations sur biens et services,
- Les opérations financières,
- Les opérations de répartition.

B- Représentation chiffrée de l’économie


Les opérations économiques des différents acteurs sont quantifiables dans un système de
compte articulé. La quantification est essentielle pour comprendre les résultats de l’activité
économique et en prévoir son évolution. Les éléments mesurables sur lesquels porte la
comptabilité nationale sont les flux et les stocks.

Un flux est une grandeur en mouvement réalisé au cours d’une année. Il a une dimension
temporelle. Il est égal à la valeur de la variation de stock.

Un stock est une grandeur économique possédée à un moment par un acteur économique. Il n’y
a pas de dimension temporelle, mais il est daté.

Exemple : la masse monétaire, le capital fixe, le patrimoine d’un ménage à un moment donné,
…..etc.

Variation de stock = stock initial- stock final

Exemple: soient les opérations d’une entreprise donnée :

- Achat de matières premières : 50

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- Stock de matières premières : -2
Calculer la consommation intermédiaire.

II- Le circuit économique


La comptabilité nationale représente les opérations économiques qui s’établissent entre les
différents agents économiques au moyen d’un circuit économique. Le circuit de base comprend
deux (2) acteurs : entreprises et ménages.

Les entreprises créent des biens et services (flux réels) et génèrent des revenus (flux
monétaires). Les manages perçoivent des revenus (flux monétaires) en échange des facteurs de
production qu’ils offrent aux entreprises (flux réels). Les ménages dépensent leur revenu pour
acheter sur le marché des biens et services produits par les entreprises.

Marché des facteurs (K et L)

Entreprises
Ménage

Marché des biens et services

Flux réel
Flux monétaire

A partir du schéma du circuit économique de base, on observe que l’activité économique se


décompose en trois temps ou encore en trois optiques différentes :

- La production crée des revenus (optique des revenus),


- Les revenus créent des dépenses (optique de la dépense),
- Les dépenses suscitent la production (optique production).

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L’analyse du circuit économique par la comptabilité nationale est centrée sur :

- L’équilibre du marché des produits


- L’analyse des flux de revenus
- L’analyse des flux monétaires et financiers
Il s’ensuit que dans circuit économique, la production, le revenu et les dépenses sont
équivalents. La production donne lieu à des revenus, et les revenus permettent de financer les
dépenses qui rendent possible la production.

Production

Dépense Revenu

III- Convention fondamentale de la comptabilité nationale

A- Convention de temps
La comptabilité nationale établie les comptes sur la base annuelle qui est l’année civile, les
sources statistiques étant le plus souvent, elles aussi, annuelle.

B- La convention d’espace
La comptabilité nationale décrivant l’activité économique nationale, il faut délimiter le champ
de ses observations en précisant le territoire observé et les unités ou agents retenus.

Pour la comptabilité nationale, le champ d’observation est le territoire économique, et les


unités retenues sont les unités résidentes. Il convient de préciser ces deux notions.

 Le territoire économique
Le territoire économique comprend :

- Le territoire géographique ;

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- Les enclaves territoriales du pays dans le reste du monde, c’est-à-dire les territoires
situés à l’étranger et utilisés en vertu des traités internationaux ou accords entre Etats
par des administrations publiques (ambassades, consulats, bases militaires ou
scientifiques, etc.) ;
- L’espace aérien national, les eaux territoriales et les plateformes continentales situées
dans les eaux internationales sur laquelle le pays dispose de droits exclusifs, les
gisements (pétrole, gaz naturel, etc.) situés dans les eaux internationales en dehors de la
plate-forme continentale mais exploités par des unités résidentes ;
- Les enceintes des zones franches, entrepôts et usines sous contrôle douanier.
A cela, il faut retrancher les enclaves extraterritoriales sur le territoire géographique utilisées
par les administrations publiques d’autres pays, par les institutions de l’union africaine ou par
des organisations internationales en vertu de traités internationaux ou d’accords entre Etats.

 Les unités résidentes


Une unité est considérée comme résidente si elle a un centre d’intérêt économique sur le
territoire économique du pays. L’expression « centre d’intérêt économique » signifie que l’unité
en question exerce ou entend continuer d’exercer des activités économiques sur ce territoire
soit pour une durée indéterminée, soit pour une période d’au moins un an.

Ainsi, qu’il s’agisse de personnes physiques ou morales, la notion de résidence ne se confond


pas avec celle de la nationalité.

C- Une comptabilité de flux


La plupart des opérations réalisées sont sous forme de flux sauf au niveau des comptes
patrimoine.

On distingue le flux net et le flux brut. Le flux brut correspond à l’agrégation de flux
élémentaires agissant dans le même ses. Par contre, les flux nets représentent l’agrégation de
flux n’agissant pas dans le même sens.

D- Comptabilité monétaire
Pour agréger les données correspondantes aux différentes opérations, il faut disposer d’une
unité monétaire d’évaluation commune. La comptabilité nationale fait donc une évaluation
monétaire de ces opérations en utilisant les prix. On distingue quatre types de prix :

- Prix de production : cout de facteur de production,


- Prix départ usine : prix de production+ autres impôts liés à la production net des
subventions,

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- Prix d’acquisition hors taxes (HT) : prix de base + marge commerciale + frais de
transport,
- Prix d’acquisition TTC : prix d’acquisition HT + TVA
Cette évaluation monétaire est indispensable à l’agrégation des données. Pour les données
donnant lieu à un échange, il n’y a pas de problème d’évaluation. Si les opérations donnent lieu
à une opération non marchande (troc, service de logements occupés par les propriétaires-
occupants, etc.), on se réfère au prix pratiqué sur le marché pour les biens et services analogues.
Dans le cas d’une production issue de l’économie souterraine, une évaluation approchée est
faite par les comptables nationaux.

IV- Utilisation de la comptabilité nationale


La comptabilité nationale est un instrument qui permet de rassembler de façon synthétique les
données statistiques. C’est aussi à la fois un instrument d’information sur l’activité économique
passée et présente, et un instrument de prévision.

A- Instrument de synthèse statistique


Les statistiques établies par les administrations publiques et privés ont souvent des définitions
différentes et sont enregistrées avec des nomenclatures pas toujours identiques. Ainsi, les
chiffres n’ont pas toujours la prévision voulue. L’intérêt de la comptabilité nationale est d’offrir
un cadre général et logique permettant de retrouver les données économiques sous une forme
homogène avec des définitions et nomenclatures communes.

B- Instrument d’information sur la passée et le présent


En synthétisant les données statistiques, la comptabilité nationale permet d’effectuer des
analyses comparatives dans le temps et dans l’espace des résultats de l’activité économique
d’un pays. A partir des comptes rétrospectifs ou de séries longues, la comptabilité nationale à
la possibilité de retracer l’évolution économique des grandeurs macro-économique
significatives ou agrégats d’un pays (production nationale, consommation, épargne,
investissement, exportations et importations, prix, salaires, etc.). Ainsi, on peut suivre au cours
du temps, les périodes d’expansion ou de récession, d’inflation ou de stabilité des prix, de déficit
ou d’excédents commerciaux à partir de l’observation des tendances de ces agrégats.

La comptabilité nationale permet de faire des comparaisons dans l’espace au niveau


international en appréciant les performances différentes des économies et en comparant le
rythme d’évolution des différents agrégats des pays. Cette comparaison suppose des agrégats
normalisés, donc des grandeurs calculées par tous les pays selon une méthode identique et

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transmise aux organisations internationales (ONU, FMI, BM) à des fins de comparaison
internationale.

C- Instrument de prévision économique


La comptabilité nationale est destinée à éclairer le choix de politique économique. Elle permet
d’apprécier les conséquences des décisions économiques que les décideurs envisagent. À partir
des comptes rétrospectifs et des tendances présentes de l’activité économique, elle permet
d’établir des prévisions économiques à court terme ou à moyen terme.

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CHAPITRE 2 : NOMENCLATURE DES SECTEURS INSTITUTIONNELS

Aux termes de ce chapitre, les étudiants doivent être capable de :

- Définir un secteur institutionnel


- Définir une unité institutionnelle
- Identifier les 6 secteurs institutionnels retenus en comptabilité nationale
- Connaitre les fonctions principales des secteurs institutionnels
- Savoir ranger les différents acteurs économiques à l’aide de cette nomenclature
Ce chapitre fait une représentation générale et décrit pour chaque secteur institutionnel, sa
fonction, sa source principale de revenu et sa typologie.

I. Présentation générale
Un secteur institutionnel est un ensemble d’unités institutionnelles. On appelle unité
institutionnelle, tout centre élémentaire de décision économique caractérisé par une unicité de
comportement et une autonomie de décision dans l’exercice de sa fonction principale. Ainsi,
une unité institutionnelle est caractérisée par une homogénéité de comportement, une
autonomie de décision et dispose d’une comptabilité complète.

Les unités institutionnelles sont regroupées en secteurs institutionnels selon la fonction


économique principale de ces unités (production, consommation financement, etc.) et la nature
de leurs ressources principale (vente de produits, revenus salariaux, marges d’intérêt, etc.).

La comptabilité nationale retient 5 secteurs institutionnels résidents et un secteur non-résident


qui retrace les relations économique et financière (flux de biens et services, de revenus,
d’épargne, etc.).

Les 6 secteurs institutionnels sont :

 Les sociétés non financières (SNF)


 Les sociétés financières (Institution financière, Entreprise d’assurance)
 Les administrations publiques (APU)
 Les ménages (y compris les entreprises individuels) (M)
 Les institutions sans but lucratif au service des ménages (ISBLSM)
 Le Reste du Monde (RDM)

II. Les sociétés non financières (SNF)


Le secteur des sociétés non financière regroupe les unités institutionnelles dont la fonction
économique principale est la production de biens et services marchands non financiers.

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Les ressources de (SNF) proviennent du produit de leurs ventes. Ces ventes doivent représentés
50% de l’ensemble des ressources de l’unité économique classée comme SNF. Ce secteur
comprend les sociétés privées et les sociétés publiques

A- Les sociétés privées


Elles ne sont pas contrôlées par l’Etat ou les collectivités locales. Leur statut juridique est varié :
société anonyme, société à responsabilité limitée, société de personne, société en nom
collectif... ….etc.

Ce secteur comprend également les quasi-sociétés privées représentées par les succursales
d’entreprises étrangères établis dans le pays. On y trouve aussi les institutions privées sans but
lucratif au service des sociétés non financières (syndicats patronaux).En revanche, les
entrepreneurs individuels qui n'ont pas de personnalité juridique distincte de celle de
l'entrepreneur, sont exclus de ce secteur institutionnel. En effet, les entreprises individuelles
(agriculteurs, petits industriels, artisans, commerçants, professions libérales), qui vendent des
biens et des services non financiers, sont considérées par la comptabilité nationale comme des
ménages.

B- Les sociétés publiques


Elles peuvent être soit des établissements publics qui ont une autonomie financière mais restent
sous la tutelle de l’Etat, soit des sociétés d’économie mixte où capitaux publics et capitaux
privés sont associées avec une majorité pour l’Etat ou une participation minoritaire de sa part.

III. Les sociétés financières


Ce secteur regroupe les unités institutionnelles dont la fonction principale est de financer, c'est-
à- dire collecter, transformer et répartir les disponibilités financières. Leur rôle est de mettre en
rapport les gens à besoin de financement (qui cherchent des fonds) avec les gens à capacité de
financement (disposés à placer des fonds).

Le secteur se décompose en deux sous-secteurs.

A- Les institutions financières


Les institutions financières regroupant les institutions qui ont le pouvoir de créer de la monnaie.
On y distingue la banque centrale (qui a le monopole d’émission de la monnaie légale) ; les
autres institutions de dépôts (banques du second rang qui créent de la monnaie scripturale) et

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les autres intermédiaires financiers (SICAV…). Les auxiliaires financiers (Groupe
MasterCard…).

B- Les sociétés d’assurance et fond de pension


Les sociétés d’assurance (y compris les mutuelles, institutions dont les ressources sont des
cotisations sociales volontaires). Les sociétés d’assurance ont pour fonction principale de
transformer les risques individuels en risques collectifs, en garantissant le paiement d'une
indemnité en cas de réalisation d'un risque. Elles ont comme ressources les primes payées par
les assurés en vertu de contrats librement consentis. Toutefois, depuis les années 90, elles se
sont également engagées dans activités financières, voire bancaires (Exemple : NSIA)

IV. Les administrations publiques (APU)

Ce secteur regroupe toutes les unités dont la principale fonction consiste à produire des services
non marchands destinés à toutes les unités ou à effectuer des opérations de redistribution du
revenu ou du patrimoine national. En d'autres termes, elles fournissent des services collectifs
gratuits ou quasi gratuits, et redistribuent le revenu national. Les ressources principales sont les
prélèvements obligatoires : impôts, cotisations sociales.

Ce secteur se décompose en trois sous-secteurs :

Les administrations publiques : il s’agit de l’Etat et des organes divers d’administration


centrale dont l’activité s’exerce dans des domaines spécialisés (Exemple : université, musées).

Les administrations publiques locales : elles concernent les collectivités locales (région
département, communes) et les organismes dépendantes (districts, syndicats internationaux,
communauté urbaines).elles regroupent également des organismes divers locale (exemple :
chambre de commerce, d’industrie, d’agriculture, de métier)

Les administrations de sécurité locale : leur activité économique principale consiste à


« distribuer des revenus sous forme de prestations sociale ». Leurs ressources proviennent de
cotisations sociales obligataires. C’est le cas des régimes d’assurance sociale, les hôpitaux
publics.

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V. Les ménages
Ce secteur regroupe les unités institutionnelles dont la fonction principale est de consommer
les biens et services sur le marché. Ils produisent également des biens ou services marchands
non financiers dans le cadre d’une entreprise individuelle.

Les ressources de ce secteur proviennent de la rémunération des facteurs de production


(salaires, intérêts, dividendes, loyer), de transferts versés par d’autres secteurs (retraites,
allocations divers) ou encore de la vente de biens et services marchands non financiers produits
par les entrepreneurs individuels.

En incluant l'entrepreneur individuel aux ménages, le système de comptabilité nationale a créé


un secteur institutionnel aux comportements très hétérogènes.

VI. Les institutions sans but lucratif au service des ménages (ISBLSM)

Elles regroupent des organismes privés sans but lucratif produisant des services non marchands
destinés aux ménages.

Ce secteur comprend :

- Les syndicats, les groupements professionnels, les associations de consommateurs, les


partis politiques, les églises, les clubs sociaux, culturels sportifs……….etc.
- Les organismes de charité et associations de bienfaisance financées par des transferts en
espèce ou en nature provenant d’autres unités institutionnelles.

VII. Le reste du monde


C'est un regroupement des relations entre les unités économiques étrangères et les unités
économiques nationales. Ce n'est donc pas un véritable secteur institutionnel. Car, il n’est pas
caractérisé par une homogénéité de fonctions et de ressources principale. Les comptes du reste
du monde retracent les flux entre les unités résidentes et non résidentes. Le reste du monde est
ventilé selon la localisation géographique.

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Tableau 1 : Ressources et fonctions des secteurs institutionnels

Secteur Institutionnel Fonction Principale Ressources principales

SQS et SQS NF Produire des biens et services Résultat de la vente


marchands non financiers

Sociétés financières Financer, c’est à dire collecter Fonds provenant des engagements
transformer et répartir des financiers contractés
disponibilités financières.

Les ménages (y compris les Consommer, et en tant Rémunérations des facteurs de


entreprises individuelles) qu’entrepreneurs individuels, production, transferts effectués par
produire des biens et services les autres secteurs, produits de la
marchands non financiers vente

Administrations Publiques Produire des services non Versements obligatoires effectués


marchands destinés à la par les autres secteurs et reçus
collectivité et effectuer des directement ou indirectement
opérations de redistribution de
revenu et des richesses
nationales.

Les Institutions sans but lucratif Produire des services non Les contributions volontaires
au service des ménages marchands et dans certains cas effectuées par les ménages, et
(ISBLSM) produire, sans but lucratif des éventuellement des achats de biens
services marchands destinés par les ménages
aux ménages.

Le Reste du Monde Sous l’appellation «Reste du Monde », on regroupe dans un même


ensemble de comptes les opérations entre unités résidentes et unités
non-résidentes.

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CHAPITRE 3 : NOMENCLATURE DES OPERATIONS ECONOMIQUES

Tous les actes économiques effectués chaque année par les secteurs institutionnels sont agrégés
en un petit nombre d'opérations présentant une certaine homogénéité. Ces opérations peuvent
être regroupées en trois catégories selon la nature de l’activité économique considérée.

On retrouve :

- Les opérations sur biens et services,


- Les opérations de répartition,
- Les opérations financières.

I. Les opérations sur biens et services


Ces opérations indiquent d’une part l’origine des biens et services (Ressources) utilisés par
l’économie nationale et d’autre part leurs différentes utilisations (Emploi) pendant une période
considérée.

A- Ressources en biens et services


1- Production et produit
Selon la Comptabilité Nationale, la production, c'est l'activité économique de créer des biens et
services s'échangeant sur le marché.

Pour étudier la production, on préfère utiliser les unités de production homogène plutôt que les
secteurs institutionnels. De même que les unités institutionnelles sont regroupées en secteurs
institutionnels, les unités de production homogène sont regroupées en branches. La production
(P) se décompose en production marchande (PM), en production pour emploi final propre
(PEFP) et en autre production non marchande (APNM).

2- Production marchande et non marchande


La production marchande (PM) : la production est marchande lorsqu’elle s’échange ou est
susceptible de s’échanger sur un marché, à un prix tel qu’on puisse considérer qu’il vise au
moins à couvrir les coûts de production. La production est non marchande quand elle concerne
des produits échangés gratuitement ou à un prix inférieur à leur cout.

Tous les biens sont considérés par convention comme marchands. Cependant certains biens ne
sont pas destinés à être vendus, ce sont ceux que le producteur réserve à son propre usage, soit

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comme consommation intermédiaire, soit comme consommation finale, soit la production pour
compte propre de biens.

Les services sont marchands quand ils peuvent être acheté ou sur un marché et quand ils sont
produits par une unité marchande, c’est-à-dire par une unité dont les ressources proviennent
majoritairement de la vente de sa production.

Les services sont non marchands quand ils sont fournis par les administrations publiques ou
privées à la collectivité dans son ensemble ou à certains groupes de ménages, à titre gratuit ou
quasi gratuit.

La production non marchande comprend aussi la production pour usage final propre et autre
production non marchande.

La production pour emploi final propre (PEFP) concerne :

- La production des biens agricoles conservés par les agriculteurs comme semences,
- La production de services de logements produits par les propriétaires occupant évaluée
sur la base du loyer que ces propriétaires devraient payer qu’ils devraient louer le
logement ;
- La production de service personnels et domestiques du fait de l’emploi de personnel
rémunéré (c’est la production de ménages employeurs),
- La production des biens en capital fixe fabriqués pour eux même par l’ensemble des
secteurs institutionnels (constructions et extensions de logements par les ménages,
machines fabriquées par les entreprises elles-mêmes pour leur propre usage) ;
-
L’autre production non marchande (APNM) est fournie à d’autres unités institutionnelles soit
gratuitement soit à des prix économiques non significatifs par les administrations publiques et
ISBLSM. Cette production recouvre :

Les services individuels fournis par les administrations publiques à la collectivité dans son
ensemble (service de la justice, police ou la défense)

Des services qui font l’objet de consommation individualisée comme la santé ou l’éducation
que l’on pourrait faire payer par les usagers mais qui, pour des raisons de politique économique
ou sociale, sont vendus à un prix non économiquement significatif.

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3- Importation
Les importations de biens et services comprennent tous les biens, neufs ou d’occasion, qui à
titre onéreux ou gratuit, entrent définitivement sur le territoire économique en provenance du
reste du monde et tous les services fournis par les unités non-résidentes à des unités résidentes.
Les importations sont évaluées CAF (cout, assurance, fret), c’est-à-dire à leur valeur à la
frontière du pays exportateur, plus frais d’acheminement à la frontière du pays importateur.

B- Emplois en biens et services


Ces emplois concernent :

- La consommation (la consommation intermédiaire (CI), la consommation finale (CF))


- La Formation Brute de Capital Fixe (FBCF),
- La variation de stocks (VS),
- Les exportations (EXP).

1- Consommation
Elle se décompose en consommation intermédiaire (CI) et en dépense de consommation
finale (CF). La consommation intermédiaire représente la valeur des biens et services
transformés ou entièrement consommés au cours du processus de production. Ces biens et
services disparaissent totalement dans le processus de production, soit par incorporation
dans les produits élaborés, soit par destruction comme énergie. Autrement dit, elle
représente la valeur des biens et services marchands détruits dans les différents processus
de production.

La consommation finale représente la valeur des biens et services utilisés pour la


satisfaction directe des besoins individuels (consommation finale des ménages) ou collectifs
(consommation finale de service non marchands par les admirations publiques ou privées).
Par définition, seuls les ménages et les administrations publiques et privées ont des
consommations finales.

La consommation finale concerne trois secteurs institutionnels : les ménages, les


administrations publiques et les ISBLSM.

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La consommation finale des ménages est essentiellement une consommation de biens et
services marchands. Les ménages sont supposés consommer immédiatement les biens qu’ils
achètent où qui leur fournis gratuitement, quelles que soit la durée de vie des biens qu’ils
acquièrent (logement mis à part, lequel est considéré comme une formation brute de capital
fixe).

La consommation finale des administrations publiques et privées en service non marchands


représente la valeur des services non marchands produits par les administrations, déduction
faite des paiements partiels effectués par les ménages pour la fourniture de ces services (au
cas où la gratuité n’est pas totale).

2- La Formation Brute de Capital Fixe (FBCF)


La Formation Brute de Capital Fixe (FBCF) représente la valeur des biens durables acquis par
les unités de production pour être utilisés pendant au moins un an dans leur processus de
production. Autrement dit, elle est égale aux acquisitions moins les cessions d’actifs fixes
réalisées par les producteurs résidents. L’actif est fixe parce qu’il peut être utilisé de façon
continue et répétée pendant plus d’un an. Les actifs fixes sont des actifs corporels et incorporels
issus du processus de production et utilisés de façon répétée ou continue dans d’autres processus
de production pendant au moins un an.

Les actifs corporels comprennent les machines, les logements, les bâtiments, les ouvrages du
génie civil (ponts, routes…) ainsi que la valeur des grosses réparations de ces actifs.

Les actifs incorporels comprennent :

- Les acquisitions de logiciels,


- Les dépenses de prospection minière et pétrolière,
- Les acquisitions récréatives, littéraires ou artistiques originales (y compris
audiovisuelles)
La FBCF des ménages non-entrepreneurs individuels ne concerne que l’acquisition de
logements neufs ou les grosses réparations effectuées sur les logements existants. Les
entreprises individuelles ont une FBCF identique à celle des autres entreprises.

La comptabilité nationale exclut de la FBCF, l’intensité en recherche développement, qui a


pourtant des effets positifs pendant plusieurs années sur la production.

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3- La variation de stocks (VS)
La variation de stock est la différence entre la valeur des stocks en début d’année et celle en fin
d’année. Les stocks sont constitués par tous les biens autres que les bien en capital, détenu à un
moment donné par les unités productrices résidentes, et dont la durée de vie est inferieur à un
an. Par exemple, les stocks comprennent les matières premières et fourniture, les produits en
cours de fabrication, les produits finis.

Par convention, les ménages dans leur activité domestique et les administrations publiques et
privées ne détiennent pas de stocks (sauf des stocks stratégiques pour les administrations
publiques). La variation des stocks (notée VS) représente la différence entre les entrées en
stocks et les sorties de stocks, évaluées aux prix du marché au jour de la transaction.

4- Les exportations (EXP).


Les exportations de biens et de services comprennent tous les biens neufs ou d’occasion, qui à
titre onéreux ou gratuit, sortent définitivement du territoire économique à destination du reste
du monde, et tous les services fournis par les unités résidentes à des unités non-résidentes.

II. Les opérations de répartition

Ce sont les opérations par lesquelles la valeur ajoutée générée par la production est distribuée
entre la main d’œuvre, le capital et les administrations publiques, ainsi que les opérations de
redistribution du revenu et de la richesse.

La valeur ajoutée est donnée par la différence entre la production et les consommations
intermédiaires.

VA= Production- Consommation intermédiaire

Une distinction est effectuée entre les opérations de répartition primaire qui correspondent à la
distribution des revenus liés à la rémunération des facteurs de production (salaire, intérêt,
dividendes) et les opérations de répartition secondaire qui décrivent la distribution opérée par
les administrations publiques.

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La répartition primaire (RP) concerne le partage de la valeur ajoutée, c’est-à-dire la répartition
des revenus avant redistribution (RS) par les APU.

A- Rémunération des salaires (RP)


La rémunération des salariés comprend tous les versements en espèces et avantages fournis en
nature par les employeurs au titre de la rémunération du travail. Cette opération se décompose
en salaires et traitements bruts ; cotisations sociales effectives à la charge des employeurs et
cotisations sociales fictives (elles représentent la contrepartie des prestations sociales fournies
directement, en dehors de tout circuit de cotisations, par les employeurs à leurs salariés,
exemple du maintien du salaire intégral même en cas de maladie).

B- Revenus de la propriété et de l’entreprise (RP)


Ce sont les revenus que reçoit le propriétaire d’un actif financier ou d’un actif corporel non
produit (comme terrain) en échange de sa mise à disposition d’une autre unité institutionnelle.

Elles comprennent les intérêts et rémunération de certaines créances ; les revenus de la terre
(fermage, métayage) et les actifs incorporels ; les dividendes et autres revenus distribués des
sociétés ; les revenus prélevés par les entrepreneurs de quasi-société ; la participation des
salariés aux fruits de l'expansion de l'entreprise.

C- Impôts liés à la production et à l’importation


Ce sont des prélèvements obligatoires des administrations publiques qui frappent la production
et l'importation de biens et services.

Ils comprennent la TVA grevant les produits6, les autres impôts liés à la production (cette
catégorie peu homogène comprend par exemple la taxe d'apprentissage, taxe sur les alcools, les
produits pétroliers...), les droits de douane et assimilés.

D- Subventions d’exportation et à l’importation


ce sont les transferts courants versés par les administrations aux unités productrices dans le but
d'abaisser le prix de leurs produits et/ou de permettre une rémunération suffisante des facteurs
de production.

E- Opérations d’assurance-dommage
Elles comprennent les primes nettes d'assurance-dommages et les indemnités d'assurance-
dommages. Les primes nettes d'assurance-dommages qui sont égale à la partie de la prime

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destinée à couvrir, pendant la période, la part du risque non encore couverte par les produits
financiers. Les indemnités d'assurance-dommages représentent les sommes versées en cas de
réalisation du sinistre et sont enregistrées en sens inverse des primes.

F- Les transferts courants sans contrepartie


Ils comprennent les impôts courants sur le revenu et le patrimoine (impôt sur le bénéfice, sur le
revenu des personnes physiques, impôts locaux, vignette payée par les ménages...) ; les
cotisations sociales effectives versées soit par les assurés, soit par leurs employés ; les
cotisations sociales fictives (contrepartie des prestations sociales fournies directement par les
employeurs à leurs salariés) ; les prestations sociales ; les transferts courants entre
administrations publiques (transfert de recettes fiscales) ; les transferts courants aux ISBLSM ;
la coopération internationale courante ; les transferts privés internationaux (exemple du
transfert des fonds des migrants) et les transferts courants divers.

III. Les opérations financières


Ce sont les opérations qui ont lieu entre les unités institutionnelles et qui portent sur les actifs
ou des passifs financiers.

Les actifs financiers se présentent sous la forme de moyens de paiement ou de créances


financières.

Les passifs financiers correspondent aux engagements monétaires et financiers contractés par
les différents secteurs institutionnels.

Les opérations financières sont la contrepartie :

- des opérations sur bens et services (l’achat d’un bien entraine le transfert d’un
instrument de paiement ou la naissance d’une dette) ;
- des opérations de répartition (le versement d’une prestation sociale entraine le transfert
d’un instrument de paiement qui éteint le droit de l’assuré à sa possession) ;
- des opérations financiers elles même (l’émission d’une obligation entraine le transfert
d’un instrument de placement et la création d’une dette pour l’émetteur).
La nomenclature des opérations financières et des actifs et passifs financiers est fondée sur
le degré de liquidité des actifs financiers (la liquidité parfaite étant représentée par les
moyens de paiement sans frais et sans risque de perte en capital) et sur les caractéristiques

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juridiques des actifs financiers. On distingue 7 catégories d’actifs financiers auxquels
correspondent tant d’opérations financières.

A- Or monétaire et droit de tirage spéciaux (DTS)


Or monétaire dont il est question ici est uniquement celui détenu par les autorités monétaires
(banque centrale et Etat). L’or détenu par les autres institutions financières, les entreprises ou
les ménages est enregistré avec les « acquisitions moins cession d’objets de valeur » ou les
« consommations intermédiaires » ou les « stocks » s’il entre dans un processus de production.

Les DTS sont des actifs financiers de réserves crée par la FMI et repartis entre ses membres
pour leur permettre d’augmenter leurs actifs de réserves existants. Il ne constitue cependant pas
une créance sur le FMI. Ils permettent aux banques centrales d’obtenir des devises de la part
des autres banques centraux ou du FMI.

B- Le numéraire (monnaie) et les dépôts


Le numéraire et les dépôts comprennent tout d’abord la monnaie (monnaie fiduciaire sous
forme de pièces et billets ; monnaie scripturale sous forme de dépôts transférables par chèque,
virement…) ; les autres dépôts qui peuvent être à vue ou à échéance mais ne sont pas
directement transférables (comptes sur livret, épargne logement). Ajoutons que les réserves
obligatoires que les banques du second rang sont tenues de constituer auprès de la Banque
centrale font partie de la monnaie.

C- Les titres autres que les actions


Ce sont des actifs financiers négociables sur les marchés mais qui ne donne à leur porteur aucun
droit de propriété sur l’unité institutionnelle émettrice. On distingue les obligations qui sont des
titres longs, donnant droit à un intérêt annuel (elles sont émises par les sociétés, les institutions
de crédit ou les administrations publiques et sont cotées en Bourse) et les titres de créance
négociables qui sont des titres courts négociables sur le marché monétaire et dont les noms
changent en fonction de la nature de l’émetteur (billets de trésorerie si l’émetteur est une
entreprise ; certificats de dépôts négociables si c’est une banque ; bons du Trésor négociables
si c’est l’Etat).

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D- Les crédits
Les crédits sont décomposés en crédits à court terme (d’une durée inférieure à deux ans, ils
sont destinés à financer les besoins de trésorerie) et les crédits à long terme (d’une durée
supérieure à deux ans, ils sont destinés à financer les investissements des entreprises, des
ménages et des administrations publiques). Sont exclus les crédits commerciaux (ceux
accordés par les fournisseurs à leurs clients).

E- Les actions et autres titres de participations


Les actions sont des titres représentatifs d'un droit de propriété partiel sur une société. Elles
ouvrent droit à la perception de dividendes. La comptabilité nationale les associe à des créances
par les détenteurs. A côté des actions cotées en bourse et non cotées, prennent place les autres
participations, c'est-à-dire les parts des sociétés autres que les sociétés par action (SARL,
mutuelles…). Les OPCVM (organismes de placement collectif en valeurs mobilières) sont des
sociétés financières dont la seule fonction est de placer les fonds qu’elles collectent en émettant
des titres appelés parts. Les plus connus sont les SICAV (sociétés d’investissements en capital
variable) et les FCP (fonds communs de placement).

F- Les réserves techniques d’assurance


En contrepartie des primes qu'elles encaissent, les entreprises d'assurance sont tenues de
constituer des provisions destinées à effectuer des versements futurs. Ces réserves sont
considérées comme des dettes des entreprises d'assurance et comme des créances de leurs
clients. Elles sont relatives à l’assurance vie et à des opérations d’assurance dommage.

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