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Cours d’économie générale ECS 2 Année académique 2020-2021

COURS D’ECONOMIE GENERALE ECS2


Module 6 : LA COMPTABILITE NATIONALE ET
LES FONCTIONS DE COMPORTEMENT
Chapitre 1 : LA COMPTABILITE NATIONALE
INTRODUCTION
Les premiers travaux pouvant réellement être considérés comme précurseurs de la comptabilité
nationale remontent au XVIIe siècle, notamment à la réalisation des premières estimations du
revenu national et de la richesse de l'Angleterre en 1665 par William Petty et d’un système
intégré de statistiques, toujours en Angleterre, par Gregory King en 1696. Mais c'est surtout
François Quesnay qui fait figure de grand précurseur avec son Tableau Economique de 1758.
Tous ces travaux furent cependant critiqués pour leur manque de fiabilité et restèrent sans suite
notable jusqu'au XXe siècle.
Dans les années 1930 et 1940, les travaux du britannique Colin Clark et de l'américain Simon
Kuznets permirent d'améliorer considérablement la mesure du revenu national mais c'est
précisément en 1936 qu'eut lieu l'évènement décisif qui fut directement à l'origine de la
comptabilité nationale : la publication de la « Théorie générale de l'emploi, de l'intérêt et de la
monnaie » par John Maynard Keynes.
La comptabilité nationale évolua différemment dans chaque pays, mais dans un souci de
normalisation, l'ONU adoptait en 1950 un système qui devrait servir de base aux comptes de tous
les pays. Ce système ne sera pas adopté partout, néanmoins, les travaux d'harmonisation au
niveau international vont se poursuivre toujours sous l'égide des Nations Unies et vont aboutir à
d’importantes réformes en 1976 (SECN de l’ONU), en 1993 (SCN 93) et vont se terminée avec
la publication du Système de comptabilité nationale 2008 (SCN 2008).
Après avoir défini et présenter l’objet de la comptabilité nationale, nous analyserons
respectivement le circuit macroéconomique et la production en comptabilité nationale.

Section 1 : DEFINITION ET OBJET DE LA COMPTABILITE


NATIONALE
La comptabilité nationale est une technique de synthèse des données statistiques dont le but est
de fournir une représentation quantifiée de l'économie d'un pays dans un cadre comptable
(information) d’une part, et de permettre des prévisions aussi bien à court (prévisions
budgétaires) qu’à long terme (planification).
Elle a donc deux vocations principales : modéliser et étudier l'activité économique d'un pays
donné pendant une durée précise (la plupart du temps un an) d'une part, et prévoir l'évolution
d'une conjoncture d'autre part. Ainsi elle est un outil d’information et de prévision pour aider un
gouvernement à trouver des solutions macroéconomiques.

Section 2 : LE CIRCUIT MACROECONOMIQUE EN COMPTABILITE


NATIONALE

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Le circuit économique est une représentation graphique simplifiée de l'activité économique. Il


permet de décrire au moyen de flux les relations essentielles entre les différents agents.
Ainsi, décrirons-nous successivement les agents, leurs opérations, leurs comptes et le
regroupement de ces derniers en un grand tableau de synthèse appelé Tableau économique
d'ensemble (TEE).

1- Les agents économiques

Dans les comptes de la nation, l'agent économique élémentaire est une « unité institutionnelle ».

1-1- L’unité institutionnelle


Une unité institutionnelle est un acteur indépendant de la vie économique, composé d’une ou
plusieurs personnes physiques ou morales, mais constituant un centre unique de décision
autonome dans l’exercice de sa fonction économique principale.
Les unités institutionnelles sont regroupées en « secteurs institutionnels », qui représentent les
pôles du circuit économique national.

1-2- Les secteurs institutionnels


Un secteur institutionnel regroupe les unités institutionnelles ayant un comportement
économique analogue. L'analogie de comportement est établie par la similitude de la fonction
principale.
On distingue ainsi cinq secteurs institutionnels : ménages, sociétés non financières, sociétés
financières, administrations publiques, institutions sans but lucratif au service des ménages
(anciennes « administrations privées »). On ajoute un agent fictif, le reste du monde, pour
retracer toutes les opérations avec l’étranger. Notons ici que, par commodité de langage, nous
emploierons souvent le terme « agent » pour désigner un secteur institutionnel ou les unités
institutionnelles qui le composent.
Le tableau ci-après présente les différents secteurs institutionnels.

Secteurs
Fonctions principales Ressources principales
institutionnels

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Sociétés non financières Production de biens et services Produit des ventes


(SNF) marchands non financiers.

Sociétés financières - Intermédiation financière Fonds provenant des


(SF) (opérations de banque). engagements financiers
- Opération de mutualisation des contractés.
risques (assurances).
- Activités financières auxiliaires
(courtage, bourse).
(financement de l’économie)

Administrations - Production et fourniture de Prélèvements obligatoires


publiques (APU) produits non marchands effectués sur les autres
destinés à la consommation secteurs et perçus
individuelle et collective. directement ou indirectement
- Opérations de redistribution du (impôts, cotisations sociales).
revenu et de la richesse
nationale.

Ménages :
- En leur qualité de - Consommation. - Rémunération des
consommateurs. facteurs de production ;
transferts effectués par
les autres secteurs ;
- En leur qualité - Production de biens et services - Produit des ventes.
d’entrepreneurs marchands et de biens et
individuels services pour usage final
propre.

Institutions sans but Contributions volontaires des


lucratif au service des Production et fourniture de ménages, et éventuellement,
ménages (ISBLSM) produits non marchands destinés à vente de services marchands
la consommation individuelle. ou des subventions des
administrations.

Remarque : Le reste du monde est un compte qui enregistre toutes les opérations économiques
entre les unités résidentes et non-résidents. En effet, le RDM n'est pas un SI au sens propre mais,
comme les SI, il constitue un pôle (le sixième) du circuit économique national.
2- Les opérations économiques
Trois catégories d'opérations sont définies en comptabilité nationale : les opérations sur produits,
les opérations de répartition, les opérations financières.

2-1- Les opérations sur produits

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Elles portent sur des biens et services produits. La comptabilité nationale les classe dans cet ordre
: production ; consommation intermédiaire ; consommation finale ; formation brute de capital ;
exportations ; importations. Nous y intercalerons la consommation de capital fixe.

2-1-1- La production

La production est définie comme « l'activité qui combine des ressources en main-d'œuvre, en
capital, en biens ou services pour fabriquer des biens ou fournir des services » ; elle est aussi le
résultat de cette activité. À ce titre, elle regroupe trois composantes : tous les biens ou services
fournis ou destinés à être fournis à d'autres agents ; la production pour usage final propre,
comprenant essentiellement : l'autoconsommation des agriculteurs et l'autoconsommation de
services de logement par les propriétaires occupant leur propre logement ; certaines activités
bénévoles.
La production est également subdivisée en production marchande et production non marchande.
La production marchande est celle qui est vendue ou susceptible de l'être à un prix de marché. La
production non marchande est, pour l'essentiel, des services fournis gratuitement (ou à un prix
inférieur à la moitié de leur coût de production) par l'État ou autres administrations publiques et,
accessoirement, par des institutions privées sans but lucratif.
Les services non marchands peuvent être des services individuels (tels les services de santé pris
en charge par les organismes de sécurité sociale) ou des services collectifs, indivisibles par
nature (tels les services de défense nationale ou de sécurité intérieure rendus par l'État).
L'évaluation de la production marchande est faite au prix de base. Celui-ci est : le prix facturé par
le producteur - les impôts sur le produit (TVA ou taxe à la valeur ajoutée principalement) + les
subventions sur le produit. C'est en somme le prix de marché du point de vue du producteur.
Quant à la production non marchande, son évaluation est faite par la somme de ses coûts de
production (coût salarial, coûts intermédiaires, coût d'amortissement du capital fixe).
S'agissant de la production pour usage final propre, son évaluation se fait par référence au prix de
marché du bien ou service correspondant.

2-1-2- La consommation intermédiaire

C’est la valeur des biens (sauf les biens de capital fixe) et des services consommés ou
transformés au cours du processus de production. Parmi les biens ou services intermédiaires, les
plus typiques sont les matières premières ; y figurent aussi les services d'entretien ou de
réparation du capital fixe ainsi que les services payés aux intermédiaires financiers (sous forme
d'intérêts débiteurs principalement) par les agents économiques dans leur activité de production ;
en sont exclus les biens ou services non marchands parce qu’ils sont comptés en consommation
finale. La consommation intermédiaire est évaluée au prix d'acquisition, prix de marché du point
de vue de l'acquéreur.

2-1-3- La consommation de capital fixe

Elle est définie comme « la dépréciation subie, dans le temps, par le capital fixe par suite d'usure
normale, d'obsolescence prévisible ou à la suite de dommages accidentels assurables ».

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L’évaluation de la consommation de capital fixe reste délicate, très imparfaite, reposant sur des
hypothèses incertaines (comme le taux d'amortissement retenu ou la durée de vie supposée des
équipements). C'est pourquoi les comptables nationaux préfèrent recourir le moins possible à
cette grandeur pour la théorie économique. Il préfère la laisser soudée aux grandeurs la contenant
et dites alors grandeurs brutes ; celles-ci deviennent grandeurs nettes après soustraction de la
consommation de capital fixe.

2-1-4- La consommation finale

C’est la valeur des biens et services produits et utilisés pour la satisfaction directe des besoins
humains, individuels et collectifs. On distingue ainsi la consommation individuelle et
consommation collective.
La consommation individuelle se subdivise entre consommation individuelle des ménages et
consommation individuelle des administrations (ou des institutions sans but lucratif). La
première inclut les achats de biens (sauf de logements) et de services par les ménages ainsi que
les produits pour usage final propre (sauf les logements), qui sont par nature des produits
autoconsommés.
La seconde est constituée par les transferts sociaux en nature, à savoir des services non
marchands rendus aux ménages par les administrations publiques (ou des institutions privées
sans but lucratif) dès lors qu'il s'agit de services individualisables, comme les services
d'enseignement ou de santé, sauf la part de ces services à la charge des ménages, comptée dans
leur consommation individuelle. La consommation collective est celle des services non
marchands et non individualisables, dits services collectifs, rendus par les administrations
publiques aux ménages. Consommation collective et consommation individuelle des
administrations (ou des institutions sans but lucratif), bien que destinées aux ménages, ne sont
pas portées à leur compte mais à celui des administrations publiques (ou, pour la partie
concernée, des institutions sans but lucratif). Elles forment la dépense de consommation finale
des administrations (ou des institutions sans but lucratif).
L'évaluation de la consommation finale, dans le cas de biens et de services marchands, se fait au
prix d’acquisition (prix de marché pour l'acquéreur).
On a : prix d'acquisition = prix de base + marges commerciales + frais de transport (du lieu de
production au lieu de consommation) + impôts sur le produit (TVA) - subventions sur le produit.
Dans le cas de biens ou services non marchands, l'évaluation est identique à celle de la
production.

2-1-5- La formation brute de capital (FBC)

Elle correspond à ce que l'on appelle couramment l'investissement. Elle recouvre trois sortes
d'investissement : la formation brute de capital fixe (FBCF), à savoir les acquisitions moins les
cessions d'actifs fixes (équipements, logements, etc., mais pas les terrains parce que non
produits) au cours de la période ; la variation des stocks (investissement ou désinvestissement en
stocks), les stocks étant tous les biens, sauf ceux de capital fixe, détenus par l'agent concerné ; les
acquisitions moins les cessions d'objets de valeur (métaux précieux, objets d'art et de collection,

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etc.). Si de la FBC ou de la FBCF de l'agent concerné on retranche sa consommation de capital


fixe on obtient sa FNC (formation nette de capital) ou FNCF (formation nette de capital fixe).

2-1-6- Les exportations et les importations

Ils consistent en la fourniture (vente, troc, don ou transfert) de biens ou services par des résidents
à des non-résidents. Les importations désignent des fournitures de même nature mais de sens
opposé.
Il est important de noter que les importations et les exportations de biens apparaissent lors d'un
changement de propriété économique entre résidents et non-résidents; peu importe que ce
transfert s'accompagne ou non d'un franchissement physique des frontières. Par exemple, les
achats des touristes étrangers dans un pays correspondent à des ventes de résidents à des non-
résidents, c'est-à-dire à des exportations, même si les marchandises ou les services achetés ne
franchissent pas la frontière.

Remarque : La relation d’équilibre sur biens et services est la suivante :


Ressources = Emplois
Soit Y + M = CF + CI + FBCF + X + ∆S
ou Y = CF + CI + FBCF + ∆S + (X –
M)
avec ∆S = variation des stocks, c'est-à-dire la différence entre la valeur des entrées en stocks et
celle des sorties (mais pas la différence entre la valeur du stock en fin de période et celle du
stock en début de période) et des éventuelles pertes courantes sur stocks (détériorations
physiques, dommages accidentels ou vols). Cette définition est imposée par l’équilibre des
opérations sur biens et services.

2-2- Les opérations de répartition


Les opérations de répartition comprennent l’ensemble des opérations contribuant à la formation,
la circulation et la redistribution du revenu des différents agents économiques. Il s’agit
simplement de transferts d’un agent vers un autre, des revenus issus de la production. En premier
lieu, elles portent sur les opérations de répartition du revenu à l'occasion de la production
(répartition primaire). Elles englobent en second lieu la répartition secondaire, c'est-à-dire les
opérations de redistribution du revenu par la voie de prélèvements (impôts, cotisations sociales)
ou de prestations sociales. On y associe, en troisième lieu, des opérations de répartition du
patrimoine correspondant à des transferts en capital (qui constituent des transferts d’épargne).
On distingue ainsi :
- les transferts courants avec contrepartie (rémunérations des salariés, impôts liés à la
production et à l’importation, subventions à la production et d’exploitation, revenus de la
propriété et de l’entreprise, opération d’assurance dommage) ;
- les transferts courants sans contrepartie (impôts sur revenus et patrimoine, cotisations
sociales, prestations sociales aux ménages, transferts courants entre administrations
publiques, transfert aux institutions sans but lucratif, coopération internationale courante,…) ;
- les transferts en capital (aides à l’investissement, autres transferts en capital).

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2-3- Les opérations financières


Ce sont les opérations portant sur des actifs ou passifs financiers. Les actifs financiers sont des
actifs économiques qui se présentent sous la forme de moyens de paiement ou de créances
financières ou qui sont assimilables par nature à des créances financières. Les opérations
financières entre unités institutionnelles impliquent soit la création ou la liquidation simultanée
d'un actif financier et de son passif de contrepartie, soit le changement de propriété d'un actif
financier, soit encore la souscription d'un engagement.
En somme, les opérations financières décrivent les créances acquises et cédées et les dettes
contractées et remboursées. Elles sont enregistrées en flux de créances et en flux de dettes. On y
trouve les opérations monétaires, les opérations sur titres, les crédits, etc.
Exemple : Or monétaire et DTS, numéraire et dépôts, titres autres qu’actions, crédits, actions et
autres participations, provisions techniques d’assurance, autres comptes à recevoir/à payer.

3- Les comptes des secteurs institutionnels


Un compte de SI est établi sur deux colonnes : la colonne gauche enregistre les opérations du
secteur correspondant à des flux sortants, et la colonne droite les opérations correspondant à des
flux entrants. Le total des flux sortants étant en principe égal au total des flux entrants, le compte
est équilibré. Le compte du secteur est divisé en sous comptes, qui ne sont pas en principe
forcément équilibrés, mais le sont artificiellement par leur solde.

3-1- Les sous-comptes

Il y a sept sous comptes : cinq comptes d'opérations courantes et deux comptes d'accumulation.

3-1-1- Les comptes d’opérations courantes

Ils retracent toutes les opérations du SI depuis l'opération de production jusqu'à celle d'épargne.
Ils sont tenus en emplois (colonne gauche) et ressources (colonne droite). Ce sont dans l'ordre où
ils interviennent :
3-1-1-1- Le compte de production

Il retrace les opérations sur produits conduisant à la formation de la valeur ajoutée brute.
Il a la structure suivante :

Compte de production

Emplois Ressources
CI Production

Solde = VAB

3-1-1-2- Le compte d'exploitation

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Il décrit, du point de vue des producteurs, les opérations de répartition de la valeur ajoutée à
l'occasion de la production (rémunération des salariés, impôts 1iés à la production, etc.). Compte
d’exploitation

Emplois Ressources

Rémunération des salariés VAB

Impôts liés à la production et à l’importation Subvention d’exploitation reçus

EBE

3-1-1-3- Le compte d'affectation des revenus primaires

Il décrit, du point de vue des producteurs, les autres opérations de répartition liées à la production
(intérêts, etc.) et, du point de vue des titulaires de facteurs (salariés, rentiers, etc.), toutes les
opérations de répartition primaire (c'est-à-dire liées à la production).

Compte d'affectation des revenus primaires

Emplois Ressources

Intérêts versés EBE

SRPB Rémunération des salariés

Impôts sur les produits

Intérêts reçus

3-1-1-4- Le compte de distribution secondaire du revenu

Il montre comment les revenus primaires du secteur sont modifiés par des opérations de
répartition secondaire ou redistribution (impôts sur le revenu et le patrimoine, cotisations et
prestations sociales, etc.).

Compte de distribution secondaire du revenu

Emplois Ressources

Impôts sur le revenu versés SRPB

RDB Impôts sur le revenu reçus

3-1-1-5- Le compte d'utilisation du revenu


Il met en évidence le partage du revenu disponible du secteur entre consommation finale et
épargne.

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Compte d'utilisation du revenu

Emplois Ressources
Consommation finale RDB

Epargne brute

3-1-2- Les comptes d'accumulation


Ils montrent comment l'épargne du secteur ainsi que d'autres opérations de celui-ci ont affecté
son patrimoine au cours de la période, à l'actif comme au passif. Aussi sont-ils tenus en
variations d'actifs (colonne gauche) et variations de passifs (colonne droite). Ils sont
successivement :

3-1-2-1- Le compte de capital


Il met en balance la formation brute de capital (FBC) du secteur avec son épargne (brute) de
manière à pouvoir juger si cette épargne couvre l'investissement ou si, ne le couvrant pas, le
secteur doit faire appel à un financement extérieur.

Compte de capital

Emplois Ressources
FBCF Epargne brute

Capacité (+) ou besoin (-) de financement

3-1-2-2- Le compte financier

Il rassemble toutes les opérations financières effectuées par le secteur dans la période et montre
ainsi comment il a employé l'excédent éventuel de son épargne sur son investissement ou, au
contraire, comment il a financé l'excédent de son investissement sur son épargne. Compte
financier
Emplois Ressources

Capacité (+) ou besoin (-) de financement

Monnaie Monnaie

Titres Titres

Crédits Crédits

3-2- Les soldes


Les soldes des sous-comptes permettent à la fois de les équilibrer et de les articuler l'un à l'autre.
Pour les six premiers sous-comptes (les cinq comptes d'opérations courantes et le compte de

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capital), la règle est constante. Le solde est inscrit du côté des flux sortants (emplois ou
variations d'actifs) et calculé ainsi :
Solde = flux entrants (ressources ou variations de passifs) - flux sortants.
D'où l'équilibre du compte : solde + flux sortants = flux entrants.
Les cinq premiers soldes (soldes des cinq comptes d'opérations courantes), inscrits en emplois
(flux sortants) du compte correspondant, sont reportés dans le compte suivant en flux entrants,
c'est-à-dire en ressources ou, s'agissant du cinquième solde reporté dans le sixième compte (celui
de capital), en variations de passifs. Ce report articule chacun des cinq premiers comptes au
suivant et permet, le cas échéant, la consolidation des six premiers sous-comptes en un compte
unique de toutes les opérations non financières du secteur ; le solde de ce compte consolidé
s'identifie alors à celui du compte de capital.
Les soldes des six premiers sous-comptes portent les noms suivants :

Compte Solde

Production Valeur ajoutée brute (VAB)

Exploitation Excédent brut d’exploitation (EBE)

Affectation des revenus primaires Solde des revenus primaires bruts (SRPB) ou
revenu primaire brut (RPB)

Distribution secondaire du revenu Revenu disponible brut (RDB)

Utilisation du revenu Epargne brute

Capital Capacité (+) ou besoin (-) de financement


Ces soldes sont normalement tous positifs sauf celui du compte de capital, qui change de nom
selon son signe : capacité de financement, s'il est positif; besoin de financement, s'il est négatif.
C'est aussi le seul solde dont le nom (quel que soit le signe) ne contient plus l'adjectif « brut »,
qui indique la présence de la consommation de capital fixe du secteur. En effet, dans le compte
de capital, l’épargne brute est reportée en variations de passifs et la formation brute de capital est
inscrite en variations d'actifs, ce qui entraîne dans le solde l'élimination de la consommation de
capital fixe et, dans l'intitulé du solde, la disparition de l'adjectif « brut ».
Pour le septième et dernier sous-compte (le compte financier), la règle est inversée. Le solde est
inscrit du côté des flux entrants (variations de passifs) et calculé ainsi :
Solde (du compte financier) = flux sortants (variations d'actifs) - flux entrants.
D'où l'équilibre du compte financier : flux sortants = solde + flux entrants.
NB : S'il n'y a aucune erreur dans l'évaluation des opérations (financières ou non financières), le
solde des opérations financières (solde du compte financier) est l'exact reflet du solde des
opérations non financières (solde du compte consolidé des opérations non financières) : le solde
du compte financier et celui du compte de capital sont alors identiques et portent pour cette
raison le même nom. En

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