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CHAPITRE 1 : LE CIRCUIT ECONOMIQUE

L’économie est faite de la rencontre d’acteurs réalisant de multiples opérations. Dans une
approche macroéconomique, on observe et représente l’économie dans son ensemble, au
contraire de l’approche microéconomique où est analysé le comportement des acteurs pris
individuellement. Il importe donc de comprendre les articulations et le fonctio nnement de
l’économie d’abord au travers de la représentation d’un circuit puis sous la forme d’un
tableau, le TES (tableau des entrées –sorties). La démarche retenue est celle de la comptabilité
nationale. L’objectif est bien de comprendre les principes de la comptabilité nationale, et
d’observer « qui fait quoi » dans l’économie.

I. Les acteurs de l’économie


A. Les agents élémentaires : des unités institutionnelles

La comptabilité nationale fournit une représentation à la fois synthétique et détaillée de


l’activité économique d’une nation, dans un cadre comptable cohérent. Elle décrit et évalue
les multiples opérations s’y déroulant chaque année et s’appuie pour cela sur un travail très
important de repérage, de définition et de classification.

1. Les unités institutionnelles

En comptabilité nationale, les acteurs de l’économie, éléments élémentaires ou individus,


sont nommés « unités institutionnelles » (UI) et sont définis comme des centres élémentaires
de décision économique, disposant d’une autonomie de décision dans l’exercice de leur
fonction principale, et d’une comptabilité propre.

 Une famille, que la comptabilité nationale va nommer « Ménage », décide seule, ce


qui n’est pas le cas d’un de ses enfants (lequel n’est donc pas un UI). Elle n’établit
pas nécessairement une comptabilité, mais serait en mesure de le faire si cela lui était
imposé, et elle remplit une fonction principale essentielle à l’économie, consommer.

Tous les Ménages sont donc bien des UI. De la même façon, les personnes morales, qu’elles
soient droit privé (des entreprises) ou de droit public (des administrations), le sont.

2. Les nomenclatures institutionnelles

Ces UI sont très nombreuses : plus de 20 millions de Ménages et plus de 2,5 millions
d’entreprises, sans compter tous les autres agents ! Il importe donc de faire des regroupements
en définissant des catégories ayant du sens, permettant ensuite d’établir une représentation
claire, intelligible et opérationnelle de l’économie.

Ceci impose de construire des catégories d’une part homogènes, d’autre part en nombre
limité. C’est le but des nomenclatures. Il en existe pour décrire les activités, les opérations, les
branches. Celle qui s’intéresse aux agents est appelée « nomenclature institutionnelle » par la
comptabilité nationale.

B. Les catégories d’acteurs : les secteurs institutionnelles


1. Les critères de classification

Cinq grands secteurs institutionnels (SI) dits « résidents » sont établis, auxquels on ajoute un
sixième ayant un statut spécifique, le « reste du monde ». Chaque secteur est défini par deux
critères : la fonction principale et les ressources principales. Ces deux critères garantissent
l’homogénéité de la catégorie ainsi constituée. L’idée générale est bien que le fait de remplir
le même rôle dans l’économie et d’en tirer le même type de ressources fonde un groupe
d’acteurs cohérent.

En revanche, le reste du monde est parfois considéré comme un « faux » secteur, en raison
de son hétérogénéité : il regroupe tous les acteurs avec lesquels la nation à une relation
économique, mais rassemble aussi bien des Entreprises que des Ménages ou d’autres Etats.
Il néanmoins indispensable pour pouvoir ensuite mettre en évidence l’insertion
internationale de l’économie considérée.

2. Les différents secteurs Institutionnels

Les « 5+1 » secteurs Institutionnels sont définis par la comptabilité nationale.

Tableau 1.1

Secteur institutionnel Fonction principale Ressources principales


Sociétés non financières Produire des biens et services Montant des ventes de
(SNF) marchands et non financiers la production
Sociétés financieres (SF) : Produire des services financiers, Fonds provenant des
les banques et assurances c’est-à-dire financer et assurer engagements financiers
Administrations publiques Produire des services non Versement obligatoires
(APU) marchands pour la collectivité des autres unités
 Redistribuer la richesse institutionnelles :
nationale impôts et cotisations
sociales
Ménages y compris les  Consommer  Salaires
Entrepreneurs individuels  Produire des B&S  Revenus du capital
(EI) marchands (EI)  Transferts
 Produire pour un usage final  Produits des ventes
propre
Institutions sans but Produire des services non  Contributions
lucratifs au service des marchands individuels volontaires des
Ménages (ISBLSM) Ménages
 Versement des APU
 Revenus de la
propriété
Reste du monde Compte retraçant les relations économiques entre les unités
résidentes et les unités non résidentes

II. Les opérations économiques


A. La nomenclature des opérations
Pour dresser des catégories homogènes d’opérations retraçant ce que font les agents, on
retient trois catégories principales.
1. Les opérations sur produits, dites aussi sur bien et services

Elles rassemblent toutes les opérations relatives à la création et à l’utilisation des produits.
Très importantes, elles constituent bien souvent dans l’esprit du public les opérations
économiques de base. Dans le langage courant, ces opérations s’appellent la production, la
consommation et l’investissement, auxquels on ajoute les opérations du commerce
international que sont les exportations et les importations. Ce sont donc toutes les opérations
qui portent sur les biens et les services, leur création comme leur utilisation. La comptabilité
nationale les présente sous deux formes.

a. La nomenclature de biens et services


La première est la nomenclature elle- même, qui opère un regroupement en huit
opérations, parce qu’elle détaille dès le niveau le plus global les différents types de
consommation :

 La production ;
 La consommation intermédiaire ;
 La dépense de consommation finale ;
 La consommation finale effective ;
 La formation brute de capital ;
 Les exportations de biens et services ;
 Les importations de biens et services ;
 La variation des stocks.

Chaque poste est à son tour subdivisé, et l’on obtient ainsi différents niveaux d’agrégation de
la nomenclature. Ainsi par exemple, la production se subdivise en trois rubriques :

 La production marchande ;
 La production pour emploi final propre ;
 La production non marchande.

b. L’équilibre emplois-ressources

La présentation la plus usuelle regroupe les opérations citées précédemment en deux grandes
catégories plus fonctionnelles : les ressources et les emplois (tableau1.1).

D’un côté, les « ressources » rendent compte de l’origine des produits offerts sur le marché :
la production (somme des valeurs ajoutées et des consommations intermédiaires) et les
importations sont les deux seules provenances possibles de biens et services.

De l’autre sont rassemblés les « emplois » qui rendent compte de l’utilisation de biens et
services : consommation finale (qui satisfait directement les besoins humains), consommation
intermédiaire (utilisée dans le processus de production), formation brute de capital fixe
(FBCF) ou investissement, exportations et variations de stocks.

Tableau1.2 : l’équilibre emplois-ressources

Production Consommation finale


(VA+CI) Consommation intermédiaire (CI)
Importations FBCF
Exportations
Variations de stocks
RESSOURCES EMPLOIS
Comme les consommations intermédiaires apparaissent en ressources et en emplois, on peut
les supprimer des deux côtés.

2. Les opérations de répartition

Elles décrivent l’ensemble des flux de revenus entre les différents secteurs institutionnels,
c’est-à-dire comment la valeur ajoutée, la richesse créée dans l’économie, est distribuée puis
redistribuée dans l’économie. On distingue ainsi la répartition primaire des revenus de la
répartition secondaire.

a. La répartition primaire

Elle décrit la première étape de la formation des revenus créés par la production, qui sont
répartis entre la main-d’œuvre (revenu du travail), le capital (revenu du capital ou de la
propriété) et les administrations publiques (impôts). Cette répartition est opérée par les
entreprises à l’issue du processus productif, lorsqu’elles rémunèrent les apporteurs des
facteurs de production. Parmi ces revenus, on trouve :

 La rémunération du travail (salaires, honoraires, et traitements bruts, avantages en


nature) ;
 Les rémunérations du capital : les intérêts (qui rémunèrent les créanciers), les dividendes
(qui rémunèrent les actionnaires), les investissements directs à l’étranger (IDE), les
revenus des terrains et gisements, les loyers, etc.

b. La répartition secondaire

La répartition secondaire permet une redistribution du revenu répondant à plusieurs types


d’objectifs. Elle s’effectue par les prélèvements obligatoires (impôts et cotisations sociales), et
le versement des prestations et autres transferts. Elle passe par l’encaissement et le paiement
de transferts courants, terme qui désigne des versements réalisés sans aucune contrepartie, par
opposition aux revenus qui rémunèrent l’apport soit de travail soit de capital.
Cette redistribution résulte à la fois de l’histoire de chaque pays et de la politique de réduction
des inégalités menée par chaque Etat. Ces opérations varient considérablement d’un pays à
l’autre, dans leur montant comme dans leur organisation institutionnelle.

 Dans des pays comme la France, influencés par les premières créations de systèmes
sociaux réalisées en Allemagne à la fin du e siècle par Bismarck, la sécurité
sociale gère en grande partie cette redistribution en plus de l’action de l’Etat lui-
même. Dans d’autres pays, influencés par le système conçu par Beveridge pendant la
seconde Guerre mondiale au Royaume-Uni, l’Etat gère l’ensemble de la
redistribution et la distinction Etat / sécurité sociale n’y a aucun sens.

3. Les opérations financières

Elles sont liées aux opérations sur les actifs et les passifs financiers entre unités
institutionnelles, qu’elles soient résidentes ou non. Elles décrivent donc les mouvements de
créances et de dettes.

4. Les autres opérations

Les opérations qui ne figurent dans aucunes des catégories précédentes sont regroupées dans
la rubrique « autres opérations », telles que la consommation de capital fixe, qui retrace la
dépréciation du stock de capital fixe au cours de la période du fait de l’usure ou de
l’obsolescence, ou encore les acquisitions et cessions d’actifs non financiers non produits,
qu’ils soient corporels (comme les terrains ou les gisements) ou incorporels (comme les
brevets, droits d’auteur ou fonds de commerce).

B. De la production à la valeur ajoutée et au PIB


1. Définir la production

La production est définie comme l’activité exercée sous le contrôle et la responsabilité


d’une unité institutionnelle. Celle-ci combine des ressources en main-d’œuvre, capital et
Biens et Services dans le but de fabriquer des biens ou fournir des services.

La bonne compréhension du périmètre de la production suppose de repérer quelques cas


particulier qui ne sont pas comptabilisés dans la production. Sont exclus du périmètre de
la production les processus purement naturels, sans intervention ou contrôle humain, de
même que la production domestique non rémunérée (le travail des femmes au foyer en
particulier ou l’éducation des enfants par les parents) et les services bénévoles. Les
activités informelles (illégales) ne sont pas retracée s dans les comptabilités des pays
européens ; en revanche, ces pays tentent d’estimer les activités dissimulées comme le
travail au noir.

2. Les différents types de production

Les différents types de production ont été affinés dans le dernier système comptable
(SEC95)

a. La production marchande

C’est la production échangée ou destinée à être échangée sur un marché. Elle comprend
les produits vendus à un prix « économiquement significatif » (si le prix couvre au moins
50% des coûts de production, il est significatif, la production est alors marchande ; sinon,
elle est non marchande). Elle comprend également les produits troqués, et les produits
cédés pour effectuer des paiements en nature, y compris des rémunérations de salariés en
nature.

b. La production pour usage final propre

Cette activité représente environ 5% de la production totale, réalisée à 92% par les
Ménages. Elle correspond aux Biens et services qu’une unité institutionnelle produits et
conserve pour sa consommation finale ou sa FBCF (l’investissement).

 On trouve par exemple dans cette production la production de services de logements,


par les Ménages qui sont propriétaires occupants : se louant leur logement à eux-
mêmes, on fait comme s’ils se payaient un loyer (intégré dans leur consommation) et
recevaient donc ce même loyer (intégré dans leurs revenus). Cette démarche permet
d’éviter que le statut des occupants n’affecte le niveau de la production : si on ne le
fait pas, une augmentation du nombre de propriétaires diminuerait la prod uction
nationale, et donc le PIB. C’est aussi la production agricole auto consommée : les
potagers et la production pour eux- mêmes des agriculteurs.

L’évolution de notre société fait que cette production a énormément chuté au cours du temps.
On mesure encore la production de services personnels et domestiques du fait de l’emploi de
personnel rémunéré. Ici en revanche, on ne peut éviter que des changements de statut aient
une incidence sur le PIB, qui baisse lorsqu’une personne épouse sa femme de ménage ou son
jardinier. Ceci s’explique par le fait que les mêmes activités domestiques réalisées par les
Ménages eux-mêmes pour leur propre compte ne rentrent pas dans le champ de la production
et ne participent donc pas à la formation du PIB.

c. La production non marchande

Cette expression désigne la production qui ne passe pas par le marché, définie précisément
comme la production fournie à d’autres unités soit gratuitement, soit à des prix
économiquement non significatifs (inférieure à la limite de 50% des coûts de production).
Il est important de retenir que l’on dépasse le seul cas de la gratuité : les frais d’inscription
à l’université, le droit d’entrée à une piscine municipale, loin de couvrir 50% des coûts,
n’empêchent pas ces services d’être non marchands. Se trouvent ici deux types de
producteurs, les administrations et les ISBLSM, qui ont en commun de fonctionner grâce
à des subventions puisque les seuls prix payés par les usagers ne permettent d’équilibrer
les comptes. On trouve à la fois ici des services q ui sont hors marché par volonté politique
(l’accès à l’éducation et à la santé ou aux équipements sportifs par exemple) ou ceux qui y
sont parce qu’ils sont indivisibles : les services de défense bénéficient à l’ensemble de la
population, et on ne peut pas identifier quels sont véritablement les usagers des services de
l’éclairage public, de la justice ou de la police… la théorie économique y voit en
particulier des Biens collectifs.

3. Différencier production et valeur ajoutée

Si l’opération qui est à l’origine de la création de valeur est la production, il faut retenir
que ce n’est pas la production elle- même que l’on estime au niveau de toute l’économie,
mais la valeur ajoutée qui en découle. En effet, si l’on agrégeait la valeur de toutes les
productions des entreprises, en faisant le total de tous les chiffres d’affaire (CA),
beaucoup de produits seraient valorisés plusieurs fois parce que toutes les entreprises
intègrent dans leurs produits des biens fabriqués par d’autres.

Pour agréger la création de valeur (ou valeur ajoutée), on retranche de la production le


montant de tous ces achats (appelés « consommations intermédiaires »). Le solde est
nommé Valeur Ajoutée (VA), qui retrace plus fidèlement cette fois la richesse créée dans
les Entreprises en question.

4. De la Valeur Ajoutée au Produit intérieur Brut (PIB)

La somme de toutes les Valeurs Ajoutées de tous les secteurs institutionnels donne le PIB,
produit Intérieur Brut. Cet agrégat représente la richesse totale créée dans une économie
une année donnée.

Une première définition du PIB est donc fondée sur cette notion de VA :

PIB=somme des VA + TVA + droits de douane – subventions à l’importation

C. Les principales utilisations des Biens et Services : Consommation et


Investissement
Le chapitre suivant présente les analyses relatives à la consommation et à
l’investissement. Ici, ce sont uniquement les questions de définition et de délimitation des
périmètres qui sont envisagées.

1. Les différents types de consommation

En comptabilité nationale, deux appellations différencient la consommation réalisée par


les Ménages et celle faite par les Entreprises. Celle des Ménages est dite finale (CF), dans
la mesure où elle rassemble la valeur des Biens et Services utilisés à la satisfaction des
besoins humains (c’est l’idée de la fin d’une chaîne, de la dernière étape de la circulation
de ces produits). Celle des Entreprises est dite Intermédiaire (CI) puisque les Biens et
Services sont cette fois intégrés dans le processus de production, transformés ou
entièrement consommés au cours du processus de production. Dans la mesure où tous les
achats des Entreprises sont liés à ce processus, un critère temporel permet de définir les
achats considérés comme de la consommation : ce sont ceux qui sont utilisés dans l’année
de l’achat. Au contraire, les autres, utilisés pendant plus d’un an, constituent un
Investissement.

Les besoins des individus sont couverts par différents types de consommation finale, que
l’on peut préciser :
 La consommation de Biens et Services individuels des Ménages, autrement dit leurs
achats personnels ;
 La consommation de services collectifs indivisibles, à savoir les grands services
publics fournis simultanément à tous les membres de la collectivité par les
administrations (défense nationale et sécurité…) ;
 La consommation de services individualisables (ou individuels) proposé par les
Administrations publiques et par les ISBLSM, mais cette fois les utilisateurs peuvent
être identifiés individuellement, il n’y a pas de globalisation (services de santé,
d’éducation, services culturels, etc.)

2. Les agrégats de consommation finale

Dans le système de comptabilité nationale, on évalue trois agrégats principaux décrivant la


consommation, c’est-à-dire trois grandeurs statistiques calculées par sommation ou
agrégation.

a. La dépense de consommation finale (DC) des Ménages


C’est la dépense qui permet l’acquisition de Biens et Services pour la satisfaction directe
des Ménages, qui comprend les dépenses de consommation qui bénéficient aux Ménages
et que ceux-ci supportent financièrement ; s’y trouvent par exemple inclus la part de la
consultation médicale qui n’est pas prise en charge (nommée le « ticket modérateur »), ou
encore le billet d’entrée à un musée ou une piscine municipale, ou encore l’inscription à
l’université.

b. Les dépenses de consommation finale individualisable des APU et des ISBLSM


C’est la fraction de la production des administrations et des ISBLSM qui fait l’objet d’une
consommation individualisable gratuite. Ces dépenses de consommation sont prises en
charge par les administrations (le financement de l’école, la part remboursée des soins…),
mais bénéficient à des consommateurs clairement identifiés. On les nomme parfois aussi
« transfert sociaux en nature ». Dans une société organisée différemment, ces services
pourraient être totalement payants. Le fait de les intégrer donne une image plus exacte de
ce que consomment véritablement les Ménages.

c. La consommation finale effective des Ménages


C’est le total des deux précédentes :

Dépenses de consommation finale des Ménages

+ Consommation Individualisable gratuite prises en charge

par les Administrations publiques et les ISBLSM.

Le concept de consommation effective ainsi défini permet une meilleure appréhension du


niveau de vie en fournissant une image du niveau réel de consommation des Ménages, que
la consommation soit individuelle ou socialisée.

Les Ménages ne sont donc pas le seul secteur à faire de la consommation finale, même
s’ils sont bien le secteur principal pour cette fonction économique ; les APU et les
ISBLSM en réalisent également. Pour les administrations, on distingue la consommation
qui peut être individualisée de celle qui reste collective, l’ensemble donnant la dépense de
consommation finale des Administrations. Quant aux ISBLSM, par convention leur
activité est entièrement individualisée puisqu’ils ne s’adressent qu’à leurs adhérents. Leur
dépense collective est donc nulle. Le tableau 1.3 résume ce qui vient d’être présenté.

Tableau 1.3 les secteurs de dépense de consommation finale

Secteur effectuant la dépense Total


Ménages APU ISBLSM
Consommation Dépenses de Consommation Consommation Consommation
finale consommation individualisable individualisable finale effective
individuelle finale des des Ménages
Ménages
Consommation Dépense Consommation
finale collective finale effective
collective des APU
Total Dépense de Dépense de Dépense de Consommation
consommation consommation consommation finale effective
finale des finale des APU finale des =
Ménages ISBLSM Dépense de
consommation
finale
3. La formation brute de capitale fixe (FBCF)
a. Définition de la FBCF

En comptabilité nationale, l’investissement est qualifié de « formation brute de capital


fixe ». Elle est constituée du solde entre acquisitions moins cessions d’actives fixes
réalisées par les producteurs résidents. Disons plus simplement que l’on fait la différence
entre les achats et les ventes de capital fixe. Depuis 1999, la FBCF comporte non
seulement les achats de biens (bâtiments, machines…), mais aussi certains actifs
incorporels encore appelés investissement immatériels : acquisitions de logiciels,
d’œuvres littéraires et artistiques. Les dépenses de recherche-développement et celles de
formation, pourtant considérées par les Entreprises comme un Investissement destiné à
leur permettre d’augmenter leur création de valeur, sont restées hors du champ.

b. Du brut au net : la consommation de capital fixe

Que faut- il entendre par formation « brut » ? Chaque année, le capital fixe se déprécie,
soit du fait de l’usure normale, soit du fait du vieillissement technique (l’obsolescence).
L’usure du capital est considérée comme de l’amortissement économique, que la
comptabilité nationale qualifie de « consommation de capital fixe ». Son calcul tient
compte de la valeur du stock d’actifs fixes et de la durée de vie probable. Lorsque l’on
soustrait cette consommation de capital fixe à la FBCF, on obtient la « formation nette de
capital fixe ».

c. Les acteurs de l’Investissement

Pour l’essentiel, ce sont les Entreprises qui réalisent la FBCF au niveau de la nation. Les
Ménages prennent tout de même leur part avec les acquisitions de logement, seule
dépenses qui corresponde à de l’Investissement pour eux. Tous les autres achats de Biens,
compris les Biens durables (mobiliers, équipements électroménager…) sont classés
comme de la consommation.

On peut conclure que ce ne sont pas les biens qui font la nature de l’opération : un même
bien comme un ordinateur est consommation pour les Ménages mais investissement pour
les Entreprises.

D. Le commerce extérieur, importation et exportation


Ces deux opérations marquent l’importance de l’ouverture de l’économie, qui n’est pas un
phénomène nouveau.
Les importations rassemblent à l’ensemble des Biens et Services fournis par des non
résidants à des résidents, à titre onéreux ou gratuite, symétriquement aux exportations qui
sont, elles, des emplois et se définissent comme l’ensemble des Biens et Services fournis
par des résidents à des non-résidents, à titre onéreux ou gratuite.
Ces deux composantes du commerce extérieur sont fondées sur la notion de résidence :
c’est le fait que l’échange (le transfert de propriété) se produise entre résidents et non-
résidents qui donne le caractère d’importation(ou symétriquement d’exportation et non le
fait de franchir une frontière physique. On peut même imaginer que le bien ne circule pas :
les achats d’une ambassade font partie du commerce extérieur.
Ces flux commerciaux sont enregistrés en leurs valeurs à la frontière du territoire
économique français. Il faut entendre par là que :

Les importations sont évaluées CAF (coût, assurance, fret) : avant le paiement des impôts
et droits sur ces importations, celui des marges et du coût de transport en France.

Les exportations sont évaluées FAB (franco à bord) : prix de base des Biens + Services de
transport et distribution jusqu’à la frontière + impôts sur les produits moins les éventuels
subventions sur les produits exportés.

Le commerce extérieur est appréhendé à partir de différents indicateurs :

 Le solde commercial (exportation moins importation) ;


 Le taux de couverture (exportation sur importation) ;
 L’effort à l’exportation (exportation rapportée au PIB) ;
 Le taux de pénétration (importation rapportée au marché intérieur) :

M/ (PIB+M-X)

III. La représentation du circuit économique


La comptabilité nationale n’envisage pas l’économie comme un ensemble de marché mais
comme un circuit parce qu’il y a circulation de ressources, de revenus ou de produits.
C’est la façon la plus simple de mettre en évidence les flux.

A. Un circuit élémentaire
Le circuit le plus simple que l’on puisse concevoir résume la vie économique en
établissant les relations entre deux groupes d’agents, les Entreprises et les Ménages.
Si l’on veut retracer les flux circulant entre eux, on remarquera que ces flux sont deux
natures, des flux réels d’abord, représentés en trait fin dans le schéma de la figure 4.1 et
des flux monétaires (en gras) qui sont la contrepartie monétaire de tout flux réel. Il faut
retenir ce premier principe simple : tout flux réel est toujours doublé d’un flux monétaire.
La contrepartie monétaire de l’achat d’un Bien est son paiement, celle du travail est le
salaire…

Figure 4.1 le circuit avec flux réel et flux monétaires

Salaires et autres revenus

Travail des Ménages


Entreprises Ménages

Biens et Services

Valeurs des Biens


et Services
La comptabilité nationale considère ce circuit sous deux angles complémentaires. A
achetés
l’origine de l’activité économique, la production permet de créer les Biens et Services.
La comptabilité nationale développe en ce sens une « approche par les produits » qui
débouche sur la construction d’un grand tableau, le tableau entrée-sortie (TES).
Mais la production permet aussi de créer des revenus, grâce auxquels les agents peuvent
achetés les produits. La comptabilité nationale propose donc une « approche par les
revenus », qui débouche sur la construction de comptes sectoriels et d’un autre tableau, le
tableau économique d’ensemble (TEE).

B. Un circuit à quatre secteurs


Pour passer à un circuit un peu plus détaillé utilisant les nomenclatures abordées dans ce
chapitre, tout en restant synthétique et lisible, nous allons mettre en jeu quatre secteurs et
non les six de la comptabilité nationale, ce qui suffit à mettre en évidence les rôles de
chacun dans l’économie.

1. Le circuit montrant les opérations sur Biens et Services

Conformément à la méthodologie retenue par le système de comptabilité nationale, seuls


les flux monétaires sont représentés (on se souvient qu’ils sont la contrepartie de flux
réels, et l’on évite ainsi de doubler tous ces flux). Les flèches vont dans le sens où la
monnaie circule. Dans un premier temps, nous allons représenter uniquement les
opérations sur les Biens et Services.

Figure 4.2 le schéma des opérations sur Biens et services

MENAGES ENTREPRISES
I
C P
Marchés des B&S

M
G
X

ADMINISTRATIONS RESTE DU MONDE

2. L’égalité ressources- emplois

La figure 4.2 met en évidence la distinction entre les ressources et les emplois déjà
évoqués. En effet, deux opérations fournissent des Biens et Services au marché (flux
monétaire qui « sortent » du marché), la production et les importations, qui consiste nt les
ressources en biens et Services ou en produits. Quatre autres montrent comme ces produits
sont utilisés (flux monétaire qui «entent »sur le marché), la consommation,
l’investissement, la dépense publique et les exportations. S’y ajoutent les stocks, dont on
mesure simple la variation : selon l’importance des autres emplois, les stocks gonflent ou
dégonflent. Dans la mesure où « rien ne tombe du ciel rien ne s’évapore », il existe
nécessairement une égalité entre les ressources et les emplois en Biens et Services que
l’on peut formaliser par l’équation :

P + M = C + I + X + VS.

C’est la première forme de cette égalité. Elle est construise à partir de la production, dont
on a dit plus haut qu’il fallait éviter d’en faire l’agrégation, car alors on obtiendrait de
nombreux doubles comptes. Autrement dit, tant que l’on n’agrège pas, c’est-ç-dire tant
que l’on raisonne à un niveau micro (l’unité institutionnelle qu’est par exemple une
Entreprise) ou méso (la branche) économique, cette égalité convient et retrace bien ce
principe fondamentale de l’économie.

En revanche, si l’on raisonne un niveau agrégé, macroéconomique, il faut déduire ces fameux
doubles comptes pour savoir de quelles quantités dispose réellement l’économie pour
satisfaire tous les emplois finals. Pour ce faire, il suffit de retrancher les consommations
intermédiaires (CI) de la production, ce qui nous donne la VA, et, afin de maintenir l’égalité,
de les retrancher également à droite du signe «= ». C’est, logiquement, à la consommation que
l’on va les retrancher, obtenant ainsi la seule consommation finale (CF).

On retranche les CI de chaque côté : (P – CI) + M = (C – CI) + I + VS + X.

On retrouve ici P – CI, c’est-à dire la VA, dont la somme donne le PIB.

Soit : PIB + M = CF + I + VS + X

C’est la relation la plus synthétique entre les différentes opérations sur Biens et Services
d’une économie. On dit qu’il s’agit de l’un des grands équilibres de l’économie. On n’y
retrouve exactement la même idée que précédemment, à savoir que les ressources en Biens et
Services sont nécessairement égales aux emplois. Mais fois, la relation est adaptée à une
vision d’ensemble de l’économie, qui totalise les différentes branches, puisque les doubles
comptes (CI) ont été éliminés.

3. Le bouclage du circuit : l’égalité entre capacité et besoin de financement


a. Le circuit avec des opérations de répartition

Les principales opérations de répartition sont :


 Les salaires et autres revenus versés par les Entreprises ou Ménages (a) ;
 Les impôts indirects et cotisations sociales collectés par les Entreprises et versés aux
Administrations (b) ;
 Les salaires versés par les Administrations à leurs salariés et prestations sociales versés
aux Ménages (c) ;
 Les impôts directs versés par les Ménages aux Administrations (d).

Ces opérations, par nature, sont biens des flux monétaires, autrement dit des flux de même
nature que ceux des opérations sur Biens et Services déjà placés.

La superposition des opérations sur Biens et Services et des opérations financières donne le
schéma 4.3. Seuls les flux monétaires sont représentés sur ce schéma.

Figure 4.3- le schéma des opérations sur Biens et Services et des opérations de
répartition

Salaires (a)

MENAGES ENTREPRISES
I
Salaires et C P Impôts
prestation Marchés des B&S indirects et
s sociales cotisations
(c) sociales (b)
M
Impôts G
directs (d) X

ADMINISTRATIONS RESTE DU MONDE

b. Secteur à capacité ou besoin de financement

A partir du schéma, il est possible de réaliser le bilan de la situation de chacun des secteurs. Il
suffit pour cela de regrouper d’un côté les flux « entrant » et de l’autre les flux « sortant ». Les
premiers correspondant aux ressources des secteurs, les secondes à leurs emplois (tous types
d’opérations confondus). Ce travail revient à construire ce que la comptabilité nationale
appelle des comptes des secteurs ou comptes des opérations courantes. Toutes les opérations
représentées dans le schéma 4.3 sont inscrites dans les comptes ci-après.

L’intérêt de cette démarche est de faire apparaitre le solde du compte de chaque acteur.
Lorsque le solde est positif, le secteur a reçu plus de ressources qu’il n’a réalisé d’emplois ; il
est en « capacité de financement », autrement dit il va pouvoir utiliser ses excédents pour
financer d’autres acteurs. Au contraire, lorsque le solde est négatif, le secteur a eu des emplois
supérieurs à ses ressources, il est en « besoins de financement » et il doit alors rechercher des
financements extérieurs.

Comptes des Entreprises

Emplois Ressources
Salaires Versés (a) Produit (p)
Impôts et Cotisations (b)
Investissement (I)

Solde : capacité ou besoin de


financement

Compte des Ménages

Emplois Ressources
Consommation (C) Salaires reçus (a)
Impôts directs (d) Salaires et prestations sociales (c)

Solde : capacité ou besoin de


financement

Compte des Administrations

Emplois Ressources
Dépense publique (g) Impôts et cotisations sociales (b)
Salaires et prestations sociales (c) Impôts directs (d)
Solde : capacité ou besoin de
financement

Compte du reste du monde

Emplois Ressources
Exportations (x) Importations (M)

Solde : capacité ou besoin de


financement

Pour certains secteurs, le solde est prévisible. Ainsi, les Ménages sont toujours en capacité
de financement, ce sont eux qui dégagent des ressources pour financer le reste de
l’économie. Les Entreprises, de leur côté, sont généralement attendues en besoins de
financement ; cette situation traduit leur dynamisme et en particulier un fort
Investissement de leur part, élément très positif pour la modernisation de l’économie. Le
rôle du système financier, au travers les opérations financières (de crédit en particulier),
consiste précisément à ce que les capacités des uns financent les besoins des autres.

Pour les autres, la situation est variable : il est clair depuis longtemps que les
Administrations publiques sont généralement en déficit, donc en besoin de financement.
Quant au reste du monde, son solde varie en fonction de la compétitivité de l’économie ou
du taux de change.

c. L’autre grand équilibre : l’égalité entre capacité de financement et besoin de


financement

Lorsque tous ces soldes des secteurs sont identifiés, une observation s’impose : ils vont
eux aussi s’équilibrés. Les capacités et les besoins de financement sont égaux.

Dit autrement, les excédents des uns couvrent exactement les besoins des autres.
Il est possible de regrouper tous ces comptes de secteur en un seul document, app elé
tableau économique d’ensemble (TEE) : toutes les colonnes emplois sont regroupées à
gauche du document, toutes les colonnes ressources à droite.

Ce TEE, publié chaque année par l’INSEE, reprend les grandes égalités évoquées, et les
principaux agrégats et soldes significatifs.

IV. UNE AUTRE VISION DES INTERACTIONS : LE TABLEAU DES ENTREES-


SORTIES (TES)

A. La classification des objets économiques


D’un point de vue fonctionnel, la comptabilité nationale s’intéresse aux unités qui
participent à la production, en cherchant à identifier les réalisations techniques que ces
unités entretiennent, réalisation entre les produits finis et les consommations
intermédiaires nécessaire à cette production, c’est-à-dire entre les produits fabriqués et les
matières premières et produits semi- finis utilisés. Cette étude met en évidence l’état des
techniques. Le très grand nombre d’unité de production impose de définir des catégories
homogènes.

1. Les unités de productions homogènes (UPH)

L’unité institutionnelle (Entreprise) n’est pas la plus adaptée dans ce type d’approche,
dans la mesure où une Entreprise réalise souvent plusieurs produits. La comptabilité
nationale définit donc des UPH, de pure construction (on ne les observe pas
nécessairement telles quelles) qui sont des unités ne produisant qu’un seul produit ou
groupe de produit homogène. On a donc « un produit = une PUH ». ainsi, une UI peut
correspondre à plusieurs UPH : c’est le cas de beaucoup de multinationale actuelle qui
sont présentent sur plusieurs secteurs d’activités (pharmacie et chimie par exemple). Mais
même une Entreprise traditionnelle peut se trouver dans ce cas : elle peut fabriquer des
chaussures et des sacs à mains.

2. La nomenclature d’activité, ou les branches


Historiquement, les critères de classement ont varié. Actuellement, la France utilise la
NAF (Nomenclature d’Activités Françaises) et la TES, plus fine encore (du nom du
tableau des entrées-sorties qui l’utilise). Cette dernière comprend cinq (5) niveaux
d’agrégation, de 5 puis 16 postes jusqu’à 472 au niveau de plus fin.

A chaque produit de la nomenclature est donc associée une branche, qui se définit comme
le regroupement des UPH exerçant leur activité productive sur un même produit ou un
même groupe de produit. On ne peut donc pas définir une liste de branche sans disposer
d’une nomenclature de produits. Tout chacun connait d’ailleurs la nomenclature la plus
simple des branches et des produits, qui distingue : agriculture, industrie, services. Elle est
commode pour évoquer l’évolution des divers secteurs économiques, mais trop imprécise.
La comptabilité nationale utilise en version de base celle à 5 postes, et en réalité la plus
part de ses tableaux sont construits avec celle à 16 postes.

B. Le TES

1. Définition et objet du TES

Le tableau des entrées-sorties a pour objet de représenter très globalement l’équilibre des
opérations sur produits déjà évoqué, mais dans une optique différente. Il s’appuie sur les
branches dont il recense les diverses consommations intermédiaires. Ce faisant, il
représente de manière exhaustive l’équilibre ressources – emplois de chaque branche (ou
de chaque produit). Les TES permet aussi de mettre en évidence les relations
interindustrielles, c’est-à-dire tous les achats et toutes les ventes entre les différentes
branches de l’économie. On retrace ainsi la dépendance dans laquelle se trouve chaque
branche vis-à-vis des autres, pour ses approvisionnements comme ses débouchés. Cette
démarche corresponde à une approche technico-économique de l’économie : on mène une
analyse détaillée de la production, mais pas d’analyse des comportements des acteurs.

Le TES répond donc aux questions : qu’est-ce que l’on produit ? Comment le produit-on ?
Qu’est-ce que l’on fait de ce que l’on produit ?

Les premiers TES ont été inventé dans les années 1930 par Wassily Leontief, économiste
Américain d’origine Russe, qui les avait nommés tableau « inputs-outputs ». il lui avait
permis d’analyser l’évolution de l’économie américaine de 1919 à 1929, puis de faire des
prévisions et des simulations (1941).

2. Principes de construction

Le TES résulte de la juxtaposition de cinq tableaux.

Tableau des Tableau des entrées intermédiaires Tableau des


ressources -Produits en ligne emplois finals
en produits -Branche en colonne

Compte de production des branches

Compte d’exploitation des branches

Le tableau des entrées intermédiaires (TEI) est le cœur du TES puisque c’est lui qui décrit
les interdépendances entre les branches, les relations techniques entre les différentes
fabrications. Il est réalisé sous la forme d’un tableau « carré » (autant de lignes que de
colonnes) à double entrée. Et dans la mesure où, par construction, à chaque produit
correspond une branche (et réciproquement), on a les mêmes intitulés de lignes et de
colonnes, qui relèvent de la nomenclature choisie.

Chaque ligne retrace les ventes intermédiaires par produit au prés de chaque branche. Au
bout de chaque ligne le total indique le montant total de ventes réalisées pour ce produit.

Chaque colonne retrace les achats intermédiaires effectués par la branche dans les
différents produits. Donc, en bas de chaque colonne, on retrouve les consommations
intermédiaires (CI) de la branche.

 Si par exemple, dans le TES publié par l’INSEE, la ligne des consommations
intermédiaires faites par toutes les branches en produits « énergie » indique ces
valeurs (milliards d’euros) :
Agriculture Industrie Construc Services Services Total des
tion principal administr consommati
ement és ons
marchan intermédiaire
ds s en énergie
« énergie » 7 67 4 33 8 119

 Au total, 119 milliards d’euros de produits énergétiques ont été consommés par
toutes les branches, dont un peu plus de moitié par la seule industrie (56,3%).

 A la lecture en colonne, on peut obtenir toutes les consommations intermédiaires par
exemple de la branche « automobile » :
Consommations intermédiaires de la
branche automobiles
Produits agricoles 0
Biens industriels 64
Construction 0
Services principalement marchands 11
Services administrés 0
Total des CI 75 milliards d’euros

3. Un outil de prévision économique

Le TES décrit le réseau des interdépendances qui tissent l’économie. En tant que tel, il
constitue un outil de prévision économique. En effet, le TEI qui est en son cœur permet
d’évaluer l’impact sur le système productif- et sur la répartition de la VA- d’une
modification volontaire ou subie d’un élément de la demande finale (consommation,
investissement, exportation). Par exemple une variation volontaire constituerait en une
augmentation de la consommation finale (ou de l’investissement) liée à une politique de
relance. En connaitre l’impact précis est possible en activant le tableau. On dit alors qu’on
le fait « tourner ».

Synthèse
Les secteurs institutionnels

Les acteurs de l’économie sont regroupés en secteur institutionnels cohérents : les sociétés
non financières, les sociétés financières, les administrations publiques, les Ménages (y
compris les entrepreneurs individuels), les institutions sans but lucratifs au service des
Ménages (ISBLM) et les reste du monde.

Les différentes opérations et l’égalité emplois-ressources

La comptabilité nationale décrit les opérations entre ses agents en distinguant les
opérations sur les biens et services, les opérations de répartitions et les opérations
financières. Les opérations sur les biens et services sont toujours équilibrées, puisque les
ressources (production et importations) sont nécessairement égales aux emplois
(consommation, investissement, exportations et variations de stocks).

Différentes approches du PIB

En éliminant les doubles comptes que représentent les consommations intermédiaires


faites par les Entreprises, on peut écrire cette égalité fondamentale au niveau
macroéconomique : PIB + Importations = Consommation finale + Investissement +
Variations des stocks + Exportations.

En effet, aux différents types de productions (marchande et non marchande), pour usage
finale propre, on doit retrancher les consommations intermédiaires que réalisent les
Entreprises. Le solde est une grandeur essentielle en économie, la valeur ajoutée (VA). La
somme des VA permet de définir le PIB.

Consommation et investissement

La dépense de consommation des Ménages est constituée de ce qu’ils paient eux- mêmes.
Si l’on y ajoute la consommation individualisable des Administrations, on obtient la
consommation finale effective des Ménages.

L’Investissement, nommé FBCF, est réalisé par les Entreprises lorsque les produits
achetés sont utilisés pendant au moins un an dans le processus de production. Celui des
Ménages est limité aux seuls achats de logements.

Définition des Branches

Les branches correspondent à un regroupement fonctionnel des Entreprises, pour


lesquelles on identifie des Unités de productions homogènes correspondant chacune à une
catégorie de produit.

TES et TEI
Un tableau essentiel de la comptabilité nationale, le tableau des Entrées-Sorties (TES),
montre les relations interindustrielles dans l’économie, en détaillant en son cœur (le TEI)
les consommations intermédiaires, et en mettant en évidence l’impact d’un choc sur
chaque Branche de l’économie.

Exercice 4. Définir : Opérations sur biens et services, opérations de répartition,


opérations
financières et branche.
Opérations sur B&S : Le TES retracent l’origine des B&S (ressources) disponibles dans
l’économie nationale et leurs différentes utilisations (emplois). Il présente l’équilibre emplois
ressources par produits. Son principal intérêt est de faire ressortir l’interdépendance des
branches d’activité à partir de leurs consommations intermédiaires.
Opérations de répartition : Le TEE permet d’établir l’équilibre des capacités et des
besoins de financement des agents économiques. Pour le remplir, il est fort conseillé de
commencer par établir les séquences des comptes des secteurs.
Opérations de répartition : Le TEE permet d’établir l’équilibre des capacités et des besoins de
financement des agents économiques. Pour le remplir, il est fort conseillé de commencer par
établir les séquences des comptes des secteurs.
Opérations financières : Le TOF fait apparaître les variations des créances et des dettes
des agents économiques.
Une Branche : Elle regroupe les unités de production homogènes (ayant la même
production).

Exercice 6. Construction d’un TES.


Soit une économie réduite à deux types de produits (agricoles et industriels) et deux branches
(Agriculture et Industrie).
La production agricole est de 500 UE, utilisée à hauteur de 60 UE par l’agriculture et à
hauteur de
200 UE par l’industrie.
La production industrielle de cette économie s’élève à 900 UE, dont 120 UE à destination de
l’agriculture et 70 UE utilisés par l’industrie elle- même.
On suppose qu’il n’y a ni investissement, ni variation de stocks, ni relations avec l’extérieur.

Question 1. Remplir le tableau ci-après.


Question 2. Calculer le PIB de cette économie. (voir p.40, circuit éco.)

Question n°1 question suivante


Le circuit économique est :
- un schéma qui montre toutes les opéra tions entre les sec teurs insti tutionnel s
- une théori e de l'acti vi té économique qui part des rela tions entre ac teurs
- une représenta tion si mplifiée de l'économie qui montre les rela tions entre les ac teurs
économiques

Question n°2 question suivante


Les ventes des entreprises aux ménages sont représentées par VRAI
une fl èche partant des entreprises et allant aux ménages. FAUX

Question n°3 question suivante


Dans le circuit économique, un acteur a autant de ressources VRAI
monétaires que d'emplois. FAUX
Question n°4 question suivante
La flèche qui part du "reste du monde" et va vers les entreprises correspond aux
exportations
importations

Vous avez tort, lorsque nous i mportons,


nous devons payer "le reste du monde", le
flux financier irait dans ce cas de nos
entreprises vers le reste du mond e. Il
s'agi t des exportations.

Question n°5 question suivante


La production est égale
à l'investissement
à la consommation
aux revenus
Vous avez rai son, la production est égale
aux revenus.
Consomma tion + Investi ssement =
Production
(compte non tenu des échanges
extérieurs)

uestion n°6 question suivante


A quelle condition l'économie est-elle en équilibre ?
revenu = consommation + épargne
dépense = investissement + consommation
épargne = investissement

Vous avez tort, le revenu est toujours égal à la consomma tion plus
l'épargne. Ce n'est pas une condi tion d'équilibre.
La bonne réponse étai t : épargne = investi ssement.

Vous avez tort, la dépense est toujours égale à l'investi ssement plus
la consomma tion, ce n'est pas une condi tion d'équilibre.
La bonne réponse étai t : épargne = investi ssement.

Vous avez rai son, si l'investi ssement est égal à l'épargne, l'économie
est à "l'équilibre".

Question n°7 question suivante


Les bourses des lycéens sont
des revenus primaires
des revenus secondaires

Vous avez tort, les revenus pri maires sont


ceux liés à la production. Les étudiants et
les lycéens boursiers ne produisent pa s.
Les bourses sont d es revenus secondaires.

Vous avez rai son, les revenus pri maires


sont ceux liés à la production. Les
étudiants et les lycéens boursiers ne
produisent pa s. Les bourses sont des
revenus secondaires.
Question n°8 question suivante
Qu'est-ce qu'un marché ?
un lieu de rencontre d'offres et de demandes
une administration
une société
une institution

Vous avez rai son, le terme " marché", en


économie, désigne le lieu de rencontre des
offres et des demandes d'une
ma rchandise.

Vous avez tort, le terme " marché", en


économie, désigne le lieu de rencontre des
offres et des demandes d'une
ma rchandise.
Ce peut-être un lieu précis comme le
ma rché du sa medi dans votre ville, ou un
ensemble de communica tions comme le
ma rché d es monnaies.

Question n°9 question suivante


Le circuit économique montre bien les enchaînements macro-économiques comme
les effets d'une hausse ou d'une baisse des revenus.
VRAI
FAUX

Vous avez rai son, le but du circui t est


bien de montrer les rela tions entre les
acteurs et les effets de leurs
comportements.

Question n°10 Le QCM est terminé


Le circuit économique montre bien les contraintes liées à l'ouverture
internationale.
VRAI
FAUX

Vous avez tort, le circuit économique ne


montre que les i mporta tions et
exporta tions, il rend difficilement compte
des changements structurels, comme le
progrès technique ou la concurrence.

Vous avez rai son, le circuit économique ne


montre que les i mporta tions et
exporta tions, il rend difficilement compte
des changements structurels, comme le
progrès technique ou la concurrence.

LA COMPTABILITE NATIONALE
Economie fermée, économie ouverte
l'enjeu Eta ts-
Europe Japon France
première approche .Chiffres 2001 Unis
(1) (1) (2)
(1)
le circuit économique
Population
les échanges 275,3 275,3 126,9 60,4
2000 - millions
extérieurs
PIB milliards 11 4
ouverture 8 882,7 1 235,3
d'Euros 516,7 810,3
balance courante
taux de couverture Exporta tions
1
QCM milliards 3 352,5 527,6 397,7
305,5
approfondir d'Euros

analyser une si tua tion Importa tions


1
économique milliards 3 301,0 464,9 373,0
715,3
d'Euros
Taux 38
13%** 11 % 11 % 32 %
d'ouverture* %
Vous avez rai son ! ** le taux d'ouverture de
Il semblerai t logique qu'un pays en avance Source : (1) ministère
l'Europe est de 38 % si
exporte plus mais ce n'est pa s confirmé pa r français de l'industrie
les échanges entre pays
le tableau : les Eta ts-Unis sont en avance (2) INSEE, comptes
européens sont comptés,
technologiquement mais exportent moins nationaux
de 13 % si on les exclut.
proportionnellement à leur PIB car c'est un
* Le taux d'ouverture est le rapport
grand pays.
Exporta tions / PIB
(on peut aussi utiliser (Exporta tions +
Importa tions) / 2 * PIB.
Il montre donc le poids des éc hanges ex téri eurs
dans la production intérieure.

Quelles sont les affirma tions exac tes ?


L'Europe est plus ouverte VRAI FAUX
que les Eta ts-Unis et le
Japon.
Les pays européens VRAI FAUX
échangent beaucoup entre
eux.
L'ouverture dépend VRAI FAUX
uniquement de la
population.
Un pays ouvert est VRAI FAUX
déficitaire.
Un pays en avance VRAI FAUX
technologiquement est plus
ouvert (il exporte plus).
suite

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