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L’économie est faite de la rencontre d’acteurs réalisant de multiples opérations. Dans une
approche macroéconomique, on observe et représente l’économie dans son ensemble, au
contraire de l’approche microéconomique où est analysé le comportement des acteurs pris
individuellement. Il importe donc de comprendre les articulations et le fonctio nnement de
l’économie d’abord au travers de la représentation d’un circuit puis sous la forme d’un
tableau, le TES (tableau des entrées –sorties). La démarche retenue est celle de la comptabilité
nationale. L’objectif est bien de comprendre les principes de la comptabilité nationale, et
d’observer « qui fait quoi » dans l’économie.
Tous les Ménages sont donc bien des UI. De la même façon, les personnes morales, qu’elles
soient droit privé (des entreprises) ou de droit public (des administrations), le sont.
Ces UI sont très nombreuses : plus de 20 millions de Ménages et plus de 2,5 millions
d’entreprises, sans compter tous les autres agents ! Il importe donc de faire des regroupements
en définissant des catégories ayant du sens, permettant ensuite d’établir une représentation
claire, intelligible et opérationnelle de l’économie.
Ceci impose de construire des catégories d’une part homogènes, d’autre part en nombre
limité. C’est le but des nomenclatures. Il en existe pour décrire les activités, les opérations, les
branches. Celle qui s’intéresse aux agents est appelée « nomenclature institutionnelle » par la
comptabilité nationale.
Cinq grands secteurs institutionnels (SI) dits « résidents » sont établis, auxquels on ajoute un
sixième ayant un statut spécifique, le « reste du monde ». Chaque secteur est défini par deux
critères : la fonction principale et les ressources principales. Ces deux critères garantissent
l’homogénéité de la catégorie ainsi constituée. L’idée générale est bien que le fait de remplir
le même rôle dans l’économie et d’en tirer le même type de ressources fonde un groupe
d’acteurs cohérent.
En revanche, le reste du monde est parfois considéré comme un « faux » secteur, en raison
de son hétérogénéité : il regroupe tous les acteurs avec lesquels la nation à une relation
économique, mais rassemble aussi bien des Entreprises que des Ménages ou d’autres Etats.
Il néanmoins indispensable pour pouvoir ensuite mettre en évidence l’insertion
internationale de l’économie considérée.
Tableau 1.1
Elles rassemblent toutes les opérations relatives à la création et à l’utilisation des produits.
Très importantes, elles constituent bien souvent dans l’esprit du public les opérations
économiques de base. Dans le langage courant, ces opérations s’appellent la production, la
consommation et l’investissement, auxquels on ajoute les opérations du commerce
international que sont les exportations et les importations. Ce sont donc toutes les opérations
qui portent sur les biens et les services, leur création comme leur utilisation. La comptabilité
nationale les présente sous deux formes.
La production ;
La consommation intermédiaire ;
La dépense de consommation finale ;
La consommation finale effective ;
La formation brute de capital ;
Les exportations de biens et services ;
Les importations de biens et services ;
La variation des stocks.
Chaque poste est à son tour subdivisé, et l’on obtient ainsi différents niveaux d’agrégation de
la nomenclature. Ainsi par exemple, la production se subdivise en trois rubriques :
La production marchande ;
La production pour emploi final propre ;
La production non marchande.
b. L’équilibre emplois-ressources
La présentation la plus usuelle regroupe les opérations citées précédemment en deux grandes
catégories plus fonctionnelles : les ressources et les emplois (tableau1.1).
D’un côté, les « ressources » rendent compte de l’origine des produits offerts sur le marché :
la production (somme des valeurs ajoutées et des consommations intermédiaires) et les
importations sont les deux seules provenances possibles de biens et services.
De l’autre sont rassemblés les « emplois » qui rendent compte de l’utilisation de biens et
services : consommation finale (qui satisfait directement les besoins humains), consommation
intermédiaire (utilisée dans le processus de production), formation brute de capital fixe
(FBCF) ou investissement, exportations et variations de stocks.
Elles décrivent l’ensemble des flux de revenus entre les différents secteurs institutionnels,
c’est-à-dire comment la valeur ajoutée, la richesse créée dans l’économie, est distribuée puis
redistribuée dans l’économie. On distingue ainsi la répartition primaire des revenus de la
répartition secondaire.
a. La répartition primaire
Elle décrit la première étape de la formation des revenus créés par la production, qui sont
répartis entre la main-d’œuvre (revenu du travail), le capital (revenu du capital ou de la
propriété) et les administrations publiques (impôts). Cette répartition est opérée par les
entreprises à l’issue du processus productif, lorsqu’elles rémunèrent les apporteurs des
facteurs de production. Parmi ces revenus, on trouve :
b. La répartition secondaire
Dans des pays comme la France, influencés par les premières créations de systèmes
sociaux réalisées en Allemagne à la fin du e siècle par Bismarck, la sécurité
sociale gère en grande partie cette redistribution en plus de l’action de l’Etat lui-
même. Dans d’autres pays, influencés par le système conçu par Beveridge pendant la
seconde Guerre mondiale au Royaume-Uni, l’Etat gère l’ensemble de la
redistribution et la distinction Etat / sécurité sociale n’y a aucun sens.
Elles sont liées aux opérations sur les actifs et les passifs financiers entre unités
institutionnelles, qu’elles soient résidentes ou non. Elles décrivent donc les mouvements de
créances et de dettes.
Les opérations qui ne figurent dans aucunes des catégories précédentes sont regroupées dans
la rubrique « autres opérations », telles que la consommation de capital fixe, qui retrace la
dépréciation du stock de capital fixe au cours de la période du fait de l’usure ou de
l’obsolescence, ou encore les acquisitions et cessions d’actifs non financiers non produits,
qu’ils soient corporels (comme les terrains ou les gisements) ou incorporels (comme les
brevets, droits d’auteur ou fonds de commerce).
Les différents types de production ont été affinés dans le dernier système comptable
(SEC95)
a. La production marchande
C’est la production échangée ou destinée à être échangée sur un marché. Elle comprend
les produits vendus à un prix « économiquement significatif » (si le prix couvre au moins
50% des coûts de production, il est significatif, la production est alors marchande ; sinon,
elle est non marchande). Elle comprend également les produits troqués, et les produits
cédés pour effectuer des paiements en nature, y compris des rémunérations de salariés en
nature.
Cette activité représente environ 5% de la production totale, réalisée à 92% par les
Ménages. Elle correspond aux Biens et services qu’une unité institutionnelle produits et
conserve pour sa consommation finale ou sa FBCF (l’investissement).
L’évolution de notre société fait que cette production a énormément chuté au cours du temps.
On mesure encore la production de services personnels et domestiques du fait de l’emploi de
personnel rémunéré. Ici en revanche, on ne peut éviter que des changements de statut aient
une incidence sur le PIB, qui baisse lorsqu’une personne épouse sa femme de ménage ou son
jardinier. Ceci s’explique par le fait que les mêmes activités domestiques réalisées par les
Ménages eux-mêmes pour leur propre compte ne rentrent pas dans le champ de la production
et ne participent donc pas à la formation du PIB.
Cette expression désigne la production qui ne passe pas par le marché, définie précisément
comme la production fournie à d’autres unités soit gratuitement, soit à des prix
économiquement non significatifs (inférieure à la limite de 50% des coûts de production).
Il est important de retenir que l’on dépasse le seul cas de la gratuité : les frais d’inscription
à l’université, le droit d’entrée à une piscine municipale, loin de couvrir 50% des coûts,
n’empêchent pas ces services d’être non marchands. Se trouvent ici deux types de
producteurs, les administrations et les ISBLSM, qui ont en commun de fonctionner grâce
à des subventions puisque les seuls prix payés par les usagers ne permettent d’équilibrer
les comptes. On trouve à la fois ici des services q ui sont hors marché par volonté politique
(l’accès à l’éducation et à la santé ou aux équipements sportifs par exemple) ou ceux qui y
sont parce qu’ils sont indivisibles : les services de défense bénéficient à l’ensemble de la
population, et on ne peut pas identifier quels sont véritablement les usagers des services de
l’éclairage public, de la justice ou de la police… la théorie économique y voit en
particulier des Biens collectifs.
Si l’opération qui est à l’origine de la création de valeur est la production, il faut retenir
que ce n’est pas la production elle- même que l’on estime au niveau de toute l’économie,
mais la valeur ajoutée qui en découle. En effet, si l’on agrégeait la valeur de toutes les
productions des entreprises, en faisant le total de tous les chiffres d’affaire (CA),
beaucoup de produits seraient valorisés plusieurs fois parce que toutes les entreprises
intègrent dans leurs produits des biens fabriqués par d’autres.
La somme de toutes les Valeurs Ajoutées de tous les secteurs institutionnels donne le PIB,
produit Intérieur Brut. Cet agrégat représente la richesse totale créée dans une économie
une année donnée.
Une première définition du PIB est donc fondée sur cette notion de VA :
Les besoins des individus sont couverts par différents types de consommation finale, que
l’on peut préciser :
La consommation de Biens et Services individuels des Ménages, autrement dit leurs
achats personnels ;
La consommation de services collectifs indivisibles, à savoir les grands services
publics fournis simultanément à tous les membres de la collectivité par les
administrations (défense nationale et sécurité…) ;
La consommation de services individualisables (ou individuels) proposé par les
Administrations publiques et par les ISBLSM, mais cette fois les utilisateurs peuvent
être identifiés individuellement, il n’y a pas de globalisation (services de santé,
d’éducation, services culturels, etc.)
Les Ménages ne sont donc pas le seul secteur à faire de la consommation finale, même
s’ils sont bien le secteur principal pour cette fonction économique ; les APU et les
ISBLSM en réalisent également. Pour les administrations, on distingue la consommation
qui peut être individualisée de celle qui reste collective, l’ensemble donnant la dépense de
consommation finale des Administrations. Quant aux ISBLSM, par convention leur
activité est entièrement individualisée puisqu’ils ne s’adressent qu’à leurs adhérents. Leur
dépense collective est donc nulle. Le tableau 1.3 résume ce qui vient d’être présenté.
Que faut- il entendre par formation « brut » ? Chaque année, le capital fixe se déprécie,
soit du fait de l’usure normale, soit du fait du vieillissement technique (l’obsolescence).
L’usure du capital est considérée comme de l’amortissement économique, que la
comptabilité nationale qualifie de « consommation de capital fixe ». Son calcul tient
compte de la valeur du stock d’actifs fixes et de la durée de vie probable. Lorsque l’on
soustrait cette consommation de capital fixe à la FBCF, on obtient la « formation nette de
capital fixe ».
Pour l’essentiel, ce sont les Entreprises qui réalisent la FBCF au niveau de la nation. Les
Ménages prennent tout de même leur part avec les acquisitions de logement, seule
dépenses qui corresponde à de l’Investissement pour eux. Tous les autres achats de Biens,
compris les Biens durables (mobiliers, équipements électroménager…) sont classés
comme de la consommation.
On peut conclure que ce ne sont pas les biens qui font la nature de l’opération : un même
bien comme un ordinateur est consommation pour les Ménages mais investissement pour
les Entreprises.
Les importations sont évaluées CAF (coût, assurance, fret) : avant le paiement des impôts
et droits sur ces importations, celui des marges et du coût de transport en France.
Les exportations sont évaluées FAB (franco à bord) : prix de base des Biens + Services de
transport et distribution jusqu’à la frontière + impôts sur les produits moins les éventuels
subventions sur les produits exportés.
M/ (PIB+M-X)
A. Un circuit élémentaire
Le circuit le plus simple que l’on puisse concevoir résume la vie économique en
établissant les relations entre deux groupes d’agents, les Entreprises et les Ménages.
Si l’on veut retracer les flux circulant entre eux, on remarquera que ces flux sont deux
natures, des flux réels d’abord, représentés en trait fin dans le schéma de la figure 4.1 et
des flux monétaires (en gras) qui sont la contrepartie monétaire de tout flux réel. Il faut
retenir ce premier principe simple : tout flux réel est toujours doublé d’un flux monétaire.
La contrepartie monétaire de l’achat d’un Bien est son paiement, celle du travail est le
salaire…
Biens et Services
MENAGES ENTREPRISES
I
C P
Marchés des B&S
M
G
X
La figure 4.2 met en évidence la distinction entre les ressources et les emplois déjà
évoqués. En effet, deux opérations fournissent des Biens et Services au marché (flux
monétaire qui « sortent » du marché), la production et les importations, qui consiste nt les
ressources en biens et Services ou en produits. Quatre autres montrent comme ces produits
sont utilisés (flux monétaire qui «entent »sur le marché), la consommation,
l’investissement, la dépense publique et les exportations. S’y ajoutent les stocks, dont on
mesure simple la variation : selon l’importance des autres emplois, les stocks gonflent ou
dégonflent. Dans la mesure où « rien ne tombe du ciel rien ne s’évapore », il existe
nécessairement une égalité entre les ressources et les emplois en Biens et Services que
l’on peut formaliser par l’équation :
P + M = C + I + X + VS.
C’est la première forme de cette égalité. Elle est construise à partir de la production, dont
on a dit plus haut qu’il fallait éviter d’en faire l’agrégation, car alors on obtiendrait de
nombreux doubles comptes. Autrement dit, tant que l’on n’agrège pas, c’est-ç-dire tant
que l’on raisonne à un niveau micro (l’unité institutionnelle qu’est par exemple une
Entreprise) ou méso (la branche) économique, cette égalité convient et retrace bien ce
principe fondamentale de l’économie.
En revanche, si l’on raisonne un niveau agrégé, macroéconomique, il faut déduire ces fameux
doubles comptes pour savoir de quelles quantités dispose réellement l’économie pour
satisfaire tous les emplois finals. Pour ce faire, il suffit de retrancher les consommations
intermédiaires (CI) de la production, ce qui nous donne la VA, et, afin de maintenir l’égalité,
de les retrancher également à droite du signe «= ». C’est, logiquement, à la consommation que
l’on va les retrancher, obtenant ainsi la seule consommation finale (CF).
On retrouve ici P – CI, c’est-à dire la VA, dont la somme donne le PIB.
Soit : PIB + M = CF + I + VS + X
C’est la relation la plus synthétique entre les différentes opérations sur Biens et Services
d’une économie. On dit qu’il s’agit de l’un des grands équilibres de l’économie. On n’y
retrouve exactement la même idée que précédemment, à savoir que les ressources en Biens et
Services sont nécessairement égales aux emplois. Mais fois, la relation est adaptée à une
vision d’ensemble de l’économie, qui totalise les différentes branches, puisque les doubles
comptes (CI) ont été éliminés.
Ces opérations, par nature, sont biens des flux monétaires, autrement dit des flux de même
nature que ceux des opérations sur Biens et Services déjà placés.
La superposition des opérations sur Biens et Services et des opérations financières donne le
schéma 4.3. Seuls les flux monétaires sont représentés sur ce schéma.
Figure 4.3- le schéma des opérations sur Biens et Services et des opérations de
répartition
Salaires (a)
MENAGES ENTREPRISES
I
Salaires et C P Impôts
prestation Marchés des B&S indirects et
s sociales cotisations
(c) sociales (b)
M
Impôts G
directs (d) X
A partir du schéma, il est possible de réaliser le bilan de la situation de chacun des secteurs. Il
suffit pour cela de regrouper d’un côté les flux « entrant » et de l’autre les flux « sortant ». Les
premiers correspondant aux ressources des secteurs, les secondes à leurs emplois (tous types
d’opérations confondus). Ce travail revient à construire ce que la comptabilité nationale
appelle des comptes des secteurs ou comptes des opérations courantes. Toutes les opérations
représentées dans le schéma 4.3 sont inscrites dans les comptes ci-après.
L’intérêt de cette démarche est de faire apparaitre le solde du compte de chaque acteur.
Lorsque le solde est positif, le secteur a reçu plus de ressources qu’il n’a réalisé d’emplois ; il
est en « capacité de financement », autrement dit il va pouvoir utiliser ses excédents pour
financer d’autres acteurs. Au contraire, lorsque le solde est négatif, le secteur a eu des emplois
supérieurs à ses ressources, il est en « besoins de financement » et il doit alors rechercher des
financements extérieurs.
Emplois Ressources
Salaires Versés (a) Produit (p)
Impôts et Cotisations (b)
Investissement (I)
Emplois Ressources
Consommation (C) Salaires reçus (a)
Impôts directs (d) Salaires et prestations sociales (c)
Emplois Ressources
Dépense publique (g) Impôts et cotisations sociales (b)
Salaires et prestations sociales (c) Impôts directs (d)
Solde : capacité ou besoin de
financement
Emplois Ressources
Exportations (x) Importations (M)
Pour certains secteurs, le solde est prévisible. Ainsi, les Ménages sont toujours en capacité
de financement, ce sont eux qui dégagent des ressources pour financer le reste de
l’économie. Les Entreprises, de leur côté, sont généralement attendues en besoins de
financement ; cette situation traduit leur dynamisme et en particulier un fort
Investissement de leur part, élément très positif pour la modernisation de l’économie. Le
rôle du système financier, au travers les opérations financières (de crédit en particulier),
consiste précisément à ce que les capacités des uns financent les besoins des autres.
Pour les autres, la situation est variable : il est clair depuis longtemps que les
Administrations publiques sont généralement en déficit, donc en besoin de financement.
Quant au reste du monde, son solde varie en fonction de la compétitivité de l’économie ou
du taux de change.
Lorsque tous ces soldes des secteurs sont identifiés, une observation s’impose : ils vont
eux aussi s’équilibrés. Les capacités et les besoins de financement sont égaux.
Dit autrement, les excédents des uns couvrent exactement les besoins des autres.
Il est possible de regrouper tous ces comptes de secteur en un seul document, app elé
tableau économique d’ensemble (TEE) : toutes les colonnes emplois sont regroupées à
gauche du document, toutes les colonnes ressources à droite.
Ce TEE, publié chaque année par l’INSEE, reprend les grandes égalités évoquées, et les
principaux agrégats et soldes significatifs.
L’unité institutionnelle (Entreprise) n’est pas la plus adaptée dans ce type d’approche,
dans la mesure où une Entreprise réalise souvent plusieurs produits. La comptabilité
nationale définit donc des UPH, de pure construction (on ne les observe pas
nécessairement telles quelles) qui sont des unités ne produisant qu’un seul produit ou
groupe de produit homogène. On a donc « un produit = une PUH ». ainsi, une UI peut
correspondre à plusieurs UPH : c’est le cas de beaucoup de multinationale actuelle qui
sont présentent sur plusieurs secteurs d’activités (pharmacie et chimie par exemple). Mais
même une Entreprise traditionnelle peut se trouver dans ce cas : elle peut fabriquer des
chaussures et des sacs à mains.
A chaque produit de la nomenclature est donc associée une branche, qui se définit comme
le regroupement des UPH exerçant leur activité productive sur un même produit ou un
même groupe de produit. On ne peut donc pas définir une liste de branche sans disposer
d’une nomenclature de produits. Tout chacun connait d’ailleurs la nomenclature la plus
simple des branches et des produits, qui distingue : agriculture, industrie, services. Elle est
commode pour évoquer l’évolution des divers secteurs économiques, mais trop imprécise.
La comptabilité nationale utilise en version de base celle à 5 postes, et en réalité la plus
part de ses tableaux sont construits avec celle à 16 postes.
B. Le TES
Le tableau des entrées-sorties a pour objet de représenter très globalement l’équilibre des
opérations sur produits déjà évoqué, mais dans une optique différente. Il s’appuie sur les
branches dont il recense les diverses consommations intermédiaires. Ce faisant, il
représente de manière exhaustive l’équilibre ressources – emplois de chaque branche (ou
de chaque produit). Les TES permet aussi de mettre en évidence les relations
interindustrielles, c’est-à-dire tous les achats et toutes les ventes entre les différentes
branches de l’économie. On retrace ainsi la dépendance dans laquelle se trouve chaque
branche vis-à-vis des autres, pour ses approvisionnements comme ses débouchés. Cette
démarche corresponde à une approche technico-économique de l’économie : on mène une
analyse détaillée de la production, mais pas d’analyse des comportements des acteurs.
Le TES répond donc aux questions : qu’est-ce que l’on produit ? Comment le produit-on ?
Qu’est-ce que l’on fait de ce que l’on produit ?
Les premiers TES ont été inventé dans les années 1930 par Wassily Leontief, économiste
Américain d’origine Russe, qui les avait nommés tableau « inputs-outputs ». il lui avait
permis d’analyser l’évolution de l’économie américaine de 1919 à 1929, puis de faire des
prévisions et des simulations (1941).
2. Principes de construction
Le tableau des entrées intermédiaires (TEI) est le cœur du TES puisque c’est lui qui décrit
les interdépendances entre les branches, les relations techniques entre les différentes
fabrications. Il est réalisé sous la forme d’un tableau « carré » (autant de lignes que de
colonnes) à double entrée. Et dans la mesure où, par construction, à chaque produit
correspond une branche (et réciproquement), on a les mêmes intitulés de lignes et de
colonnes, qui relèvent de la nomenclature choisie.
Chaque ligne retrace les ventes intermédiaires par produit au prés de chaque branche. Au
bout de chaque ligne le total indique le montant total de ventes réalisées pour ce produit.
Chaque colonne retrace les achats intermédiaires effectués par la branche dans les
différents produits. Donc, en bas de chaque colonne, on retrouve les consommations
intermédiaires (CI) de la branche.
Si par exemple, dans le TES publié par l’INSEE, la ligne des consommations
intermédiaires faites par toutes les branches en produits « énergie » indique ces
valeurs (milliards d’euros) :
Agriculture Industrie Construc Services Services Total des
tion principal administr consommati
ement és ons
marchan intermédiaire
ds s en énergie
« énergie » 7 67 4 33 8 119
Au total, 119 milliards d’euros de produits énergétiques ont été consommés par
toutes les branches, dont un peu plus de moitié par la seule industrie (56,3%).
A la lecture en colonne, on peut obtenir toutes les consommations intermédiaires par
exemple de la branche « automobile » :
Consommations intermédiaires de la
branche automobiles
Produits agricoles 0
Biens industriels 64
Construction 0
Services principalement marchands 11
Services administrés 0
Total des CI 75 milliards d’euros
3. Un outil de prévision économique
Le TES décrit le réseau des interdépendances qui tissent l’économie. En tant que tel, il
constitue un outil de prévision économique. En effet, le TEI qui est en son cœur permet
d’évaluer l’impact sur le système productif- et sur la répartition de la VA- d’une
modification volontaire ou subie d’un élément de la demande finale (consommation,
investissement, exportation). Par exemple une variation volontaire constituerait en une
augmentation de la consommation finale (ou de l’investissement) liée à une politique de
relance. En connaitre l’impact précis est possible en activant le tableau. On dit alors qu’on
le fait « tourner ».
Synthèse
Les secteurs institutionnels
Les acteurs de l’économie sont regroupés en secteur institutionnels cohérents : les sociétés
non financières, les sociétés financières, les administrations publiques, les Ménages (y
compris les entrepreneurs individuels), les institutions sans but lucratifs au service des
Ménages (ISBLM) et les reste du monde.
La comptabilité nationale décrit les opérations entre ses agents en distinguant les
opérations sur les biens et services, les opérations de répartitions et les opérations
financières. Les opérations sur les biens et services sont toujours équilibrées, puisque les
ressources (production et importations) sont nécessairement égales aux emplois
(consommation, investissement, exportations et variations de stocks).
En effet, aux différents types de productions (marchande et non marchande), pour usage
finale propre, on doit retrancher les consommations intermédiaires que réalisent les
Entreprises. Le solde est une grandeur essentielle en économie, la valeur ajoutée (VA). La
somme des VA permet de définir le PIB.
Consommation et investissement
La dépense de consommation des Ménages est constituée de ce qu’ils paient eux- mêmes.
Si l’on y ajoute la consommation individualisable des Administrations, on obtient la
consommation finale effective des Ménages.
L’Investissement, nommé FBCF, est réalisé par les Entreprises lorsque les produits
achetés sont utilisés pendant au moins un an dans le processus de production. Celui des
Ménages est limité aux seuls achats de logements.
TES et TEI
Un tableau essentiel de la comptabilité nationale, le tableau des Entrées-Sorties (TES),
montre les relations interindustrielles dans l’économie, en détaillant en son cœur (le TEI)
les consommations intermédiaires, et en mettant en évidence l’impact d’un choc sur
chaque Branche de l’économie.
Vous avez tort, le revenu est toujours égal à la consomma tion plus
l'épargne. Ce n'est pas une condi tion d'équilibre.
La bonne réponse étai t : épargne = investi ssement.
Vous avez tort, la dépense est toujours égale à l'investi ssement plus
la consomma tion, ce n'est pas une condi tion d'équilibre.
La bonne réponse étai t : épargne = investi ssement.
Vous avez rai son, si l'investi ssement est égal à l'épargne, l'économie
est à "l'équilibre".
LA COMPTABILITE NATIONALE
Economie fermée, économie ouverte
l'enjeu Eta ts-
Europe Japon France
première approche .Chiffres 2001 Unis
(1) (1) (2)
(1)
le circuit économique
Population
les échanges 275,3 275,3 126,9 60,4
2000 - millions
extérieurs
PIB milliards 11 4
ouverture 8 882,7 1 235,3
d'Euros 516,7 810,3
balance courante
taux de couverture Exporta tions
1
QCM milliards 3 352,5 527,6 397,7
305,5
approfondir d'Euros