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PLAN DU COURS

O. INTRODUCTION

CHAP I. DEFINITION, OBJET, DIFFERENTS CONCEPTS DU PRODUIT NATIONAL

CHAP II. TYPES DES TRANSACTIONS ET LES CONCEPTS FONDAMENTAUX DE LA COMPTABILITE


NATIONALE

CHAP III. CALCUL DES GRANDEURS MACROECONOMIQUES

CHAP IV. LE TABLEAU ENTREE-SORTIE OU INPUT/OUTPUT (TES)

CHAP V. LES AGREGATS ET LES RATIOS

CHAP VI. L’EQUILIBRE COMPTABLE, CROISSANCE ET INFLATION

CHAP VII LES COMPTES FINANCIERS (TOF : TABLEAU DES OPERATIONS FINANCIERES)

CHAP VIII. LE TABLEAU ECONOMIQUE D’ENSEMBLE (TEE)

CHAP IX. LA BALANCE DES PAIEMENTS

0. INTRODUCTION

La comptabilité nationale a un objet descriptif tandis que la macroéconomie a un objet


explicatif. En d’autres termes, la comptabilité nationale décrit et la microéconomie explique, fait l’analyse.
Ces disciplines sont distinctes mais en réalité ou sur le plan pratique, ces deux disciplines sont
profondément liées à cause de l’approche globale de l’économie qu’elle préconise. Cette approche est
justifiée en termes d’une représentation sous forme d’un circuit. Cette représentation commune peut être
illustrée à travers l’émergence de la macroéconomie, les principes de la comptabilité nationale et la
spécificité de l’approche comptable qui apparaît à travers l’évolution historique de la comptabilité
nationale.

1. L’EMERGENCE DE LA MACROECONOMIE

Nous pouvons distinguer 3 grandes étapes :

1ère étape : C’est avec François QUESNAY et le circuit d’une économie précapitaliste agricole.

2ème étape : Karl MARX et le circuit du capitalisme industriel.

3ème étape : John Maynard KEYNES et le circuit d’une économie monétaire de production.

a) François QUESNAY (1694-1774)

C’est un médecin français, fondateur de l’école physiocrate et auteur du tableau économique


1758 qui est la première représentation globale de l’économie sous forme d’un circuit. Il a fourni à travers
la quantification des flux de revenu et de dépense entre les 3 classes constituant la société à savoir : les
cultivateurs, les propriétaires fonciers et les commerciaux ou artisans. Cet auteur a fourni le premier
embryon du modèle macroéconomique.
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1ère classe : Constituée des fermiers, elle est considérée comme la classe productive c’est-à-dire qui crée la
richesse en exploitant la terre (F).

2ème classe : Celle des propriétaires terriens. C’est une classe qui vit grâce au revenu des richesses versées
par les fermiers (P).

3ème classe : Constituée des commerçants qualifiés par les physiocrates de classe stérile car elle ne fait que
transformer des richesses du sous-sol (A).

Schématiquement, nous pouvons présenter les 3 classes sous forme d’un circuit de la
manière suivante : Ach
at
des
Ach bie Autoconsommation (2)
at ns F
de
outi con Fermage
llag so
mm
e Achat alimentaire (1)
atio
n
(2)
A P
Achat des biens manufacturés (1)
Ce circuit proposé par QUESNAY peut être jugé de fondamental à plusieurs niveaux :

 Le niveau d’innovation : sa présentation est très simplifiée. Il a voulu démontrer qu’il existe une
corrélation entre les trois classes sociales.
 Au 2ème niveau, il met l’accent sur la notion de production et il démontre comment une classe peut
créer une richesse et comment une autre classe peut s’accaparer de cette richesse. C’est à partir
de là que Quesnay a créé une brèche pour la théorie de plus-value de Karl MARX.
 Au 3ème niveau, il a été l’un des premiers économistes à parler de la valeur ajoutée qui est une
notion capitale en comptabilité nationale.

Il a essayé de modéliser pour la première fois la dynamique macroéconomique sous forme d’une
succession de séquence temporelle.

b) Karl MARX

Cet auteur a pris à son actif l’approche macroéconomique en termes d’interdépendance


socioéconomique présenté dans le circuit économique.

Dans sa démarche d’analyse, il a voulu présenter l’anatomie du mode de production


capitaliste et il a voulu comprendre l’articulation de 3 fonctions essentielles à savoir :

 La création des valeurs c’est-à-dire des richesses, sa répartition et son accumulation ;


 L’analyse en termes du circuit global hiérarchisé au lieu d’approche en termes de marché
(équilibre entre l’offre et la demande) et la régulation par les prix et tout ceci reposant sur les
composantes individuelles ;
 Bref, Karl MARX va mettre l’accent sur la relation AMA (Agent Marchandise Argent).

c) John Maynard KEYNES (circuit d’une économie monétaire de production)


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Keynes propose une rupture décisive vis-à-vis de la microéconomie et il veut faire de la


théorie classique qu’il considère comme standard comme un cas particulier de sa théorie générale. Pour
lui, il fallait faire une des constructions de postulats microéconomiques mis en œuvre par Jean Baptiste
SAY qui n’ont jamais été discutés selon Marx. Les postulats de Keynes sont simples, abandonnés le
raisonnement en termes d’économie monétaire de production car c’est seulement la monnaie qui
intéresse la comptabilité nationale.

Keynes met alors l’accent sur la macroéconomie et il introduit l’Etat dans le circuit
économique à travers la macroéconomie. Au lieu de raisonner tout simplement en termes de marché où
l’équilibre s’opère à travers l’offre et la demande, et la régulation par les prix où l’accent est mis sur le
comportement individuel, Keynes met l’accent sur l’approche de la dynamique de l’évolution économique,
et il va prendre la place de l’équilibre de la théorie de marché que Keynes considère comme une théorie
statique c’est-à-dire qui n’évolue pas.

Ces nouvelles disciplines, à savoir la comptabilité nationale et la macroéconomie ont besoin


d’avoir de nouveaux concepts appelés les agrégats macroéconomiques qui vont directement agir sur
l’activité économique dans ses principaux aspects à savoir : la production, la répartition et la dépense au
niveau global. Ainsi, les agrégats vont permettre de mesurer la production nationale, la consommation
finale nationale, l’investissement national d’un pays,…

Ces instruments étant inédits, leur estimation nécessite le recours à un appareillage


statistique qu’il faut reconstruire. D’où le développement de la comptabilité nationale qui s’en suivra sous
les effets conjugués de l’impulsion Keynésienne de la crise de 1929. Cette dernière ayant contribué à
accréditer l’approche Keynésienne de l’économie et dans ce circuit Keynésien, les banques ont un grand
rôle à jouer c’est-à-dire le premier rôle par l’impulsion monétaire qu’elle déclenche vis-à-vis de la
production. Il considère qu’il y a des agents économiques qu’il appelle les agents globaux qu’il qualifie
d’agents fonctionnels dont les banques avaient comme rôles de création monétaire et de financement des
entreprises.

Les entreprises vont s’occuper de la production, les ménages notés (M) vont s’occuper de la
consommation et les opérations financières : produits, verset de revenus dépensés etc. qui sont des
agrégats et doit toujours avoir un équilibre à chaque pôle de l’économie par l’équilibre des flux monétaires
entrants et des flux monétaires sortants.

Ce qui nous ramène à un circuit économique que nous pouvons schématiser de la manière
suivante :

S F

Y I+U
M E
C

F : Financement des entreprises par les crédits bancaires (investissement) ;


B : Banque ;
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M : Ménages ;
S : Epargne des ménages ;
Y : Revenu des ménages qui peut être décomposable en salaire et revenu de la propriété et de l’entreprise
qu’on appelle profit (Π) et salaire (W) ;
C : Consommation finale ;
U : Coût d’usage de la production représenté par la consommation intermédiaire et l’amortissement.

Il y a donc 3 pôles : Banque, Ménages et Entreprise.

Au niveau de chaque pôle, il y a des équilibres :

o Pôle Banque (B) : F=S


o Pôle Entreprise (E) : I+U+Y=U+I+C+F
o Pôle Ménages (M) : Y=C+S

A partir de ces 3 pôles, on mettra plus tard en évidence l’identité qui lie les 3 optiques de
lecture des activités économiques :

 La formation du revenu, Y=W+Π


 L’utilisation du revenu, Y=C+S
 L’optique de dépense c’est-à-dire qui repose sur la demande, Y=C+F

De ces égalités, on peut tirer la relation qui lie épargne (S) et financement (F) : F=Y-C-S.

La comptabilité nationale a donc un but descriptif c’est-à-dire elle rassemble dans un cadre
comptable cohérent toutes les opérations effectuées par les agents économiques d’une économie
nationale au cours d’une année en vue de construire et de synthétiser la situation de cette économie.

Par contre, la macroéconomie est consacrée à l’analyse des facteurs qui déterminent le
niveau de l’activité globale d’une économie.

En terme clair, la macroéconomie a pour but d’expliquer les conditions d’équilibre des flux
globaux c’est-à-dire les opérations s’établissant entre les agents économiques.

Notons que les 2 disciplines sont profondément complémentaires. D’une part, la comptabilité
nationale est l’outil de la mise en œuvre de la macroéconomie car elle peut rendre saine la traduction des
variables macroéconomiques en grandeurs observées. La comptabilité nationale est en quelque sorte le
cœur du système d’information économique dont une nation doit se doter.

En définitive, dans ces 2 disciplines, les agents macroéconomiques sont les pôles du circuit et
les opérateurs économiques qui mettent en relation les agents macroéconomiques sont les flux du circuit.

Au niveau de la comptabilité nationale, nous allons utiliser un système de comptabilité à


partie double c’est-à-dire le circuit doit toujours être équilibré c’est-à-dire la somme des flux entrants doit
être égale à la somme des flux sortants. Dans la comptabilité nationale, nous allons utiliser les données de
statistiques macroéconomiques qui sont les données issues des estimations.

En somme, c’est seulement dans les pays qui sont statistiquement bien équipés en
infrastructures que les données macroéconomiques ont une grande signification. Lorsque le secteur
informel est important et mal connu, cela a un impact défavorable au niveau des données
macroéconomiques et à partir de là la statistique macroéconomique n’a pas beaucoup de valeurs et
souvent les données sont sous-estimées.

Au niveau de la collecte des données statistiques, on peut avoir des difficultés géographiques
telles que l’urbanisation, facteurs politique, administratif, économique, etc. et certains problèmes sont
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spécifiques tels que statistiques d’économie non monétaire, la sous-estimation des revenus fiscaux, le
marché parallèle, les transactions fictives,…

Et la plus grande question, comment estimer la consommation des ménages dans certains
pays en développement ?

Ces différents éléments doivent être à l’esprit lorsqu’on parle de la comptabilité nationale.

CHAP I. DEFINITION, OBJET, DIFFERENTS CONCEPTS DU PRODUIT NATIONAL

I.1. DEFINITION ET OBJET

La comptabilité nationale enregistre les transactions entre les grandes entités économiques
c’est-à-dire les entreprises, les ménages, le pouvoir public et le reste du monde (RDM).La comptabilité
permet de mesurer le produit national ainsi que sa répartition. Il s’agit ici de la répartition du revenu en
même temps de son affectation.

A partir de cette définition, retenons que lorsqu’on parle des transactions, on pense aux
transactions monétaires et financières. Mais ce qui nous intéresse c’est le courant financier.

On peut schématiser la répartition et l’affectation des revenus de la manière suivante :

Transfert des revenus


Ménages Transfert des revenus Reste du
Rémunération, allocation familiale Versés
Impôt + contribution sociale
Monde
Reçus
Consommation (achat)
X M
Revenus + Transferts
Revenus + Transferts Rémunération
Subvention
Pouvoir Impôt sur le bénéfice Entreprise
Public
La comptabilité nationale se rapporte à une période donnée. Cette période peut être
annuelle, semestrielle, etc. et peut être établie à prix courant (prix du marché) ou à prix constant.
Lorsqu’on raisonne en termes du prix constant, on tient compte de l’inflation.En comptabilité nationale,
les opérations sont enregistrées sous leur aspect de transactions monétaires et non en tant que
transactions matérielles.

En comptabilité nationale, c’est seulement les transactions qui influencent le niveau du


patrimoine national qui sont pris en compte. Comme toute comptabilité, la comptabilité nationale est à
partie double c’est-à-dire chaque opération doit apparaître deux fois : une première fois en tant que
recette, on peut alors citer crédit ou ressource. Et une deuxième fois en tant que dépense, on peut alors
noter débit ou emploi. Le nombre de compte est donc de 4 au minimum à savoir les ménages, les
entreprises, l’Etat et le reste du monde (RDM). Il est toujours possible de déconsolider les comptes
existants en fonction des besoins de la comptabilité nationale.

La comptabilité nationale est un outil indispensable pour la planification économique. Elle


nous renseigne également sur la structure économique et l’évolution des grandeurs macroéconomiques
dans le temps.
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II.2. DIFFERENTS CONCEPTS DU PRODUIT NATIONAL

1) Le Produit National (PN)

Il mesure tout simplement la richesse produite par un pays pendant une période donnée. En
terme clair, il s’agit de la somme de valeurs ajoutées suscitées par les entreprises productrices des biens et
services ainsi que le pouvoir public et le RDM pendant une période déterminée.

2) La Valeur Ajoutée

La VA c’est la nouvelle valeur qui s’ajoute à la valeur existante grâce à l’activité économique,
elle est donc une richesse qui se crée.

Nous pouvons illustrer la notion de VA dans le domaine industriel de la manière suivante :


Achat des biens et services auprès d’autres entreprises,
valeur 150
Produit manufacturé, valeur marchande 1000

Input Output

Valeur ajoutée =1000-150=850


Qui se décomposent en :

- Rémunération 500
- Impôts divers 100
- Amortissement 75
- Bénéfice et perte

Pour la valeur ajoutée nette, il faut soustraire les amortissements.

Donc 850-75=775 et 850-675=175

3) Les Prix du marché

Ce sont des prix tels qu’ils peuvent être recensés sur le marché pendant une période donnée.
Ce concept « prix du marché » peut être exprimé en termes de prix courants et prix constants. Les prix
courants sont des prix pratiqués sur le marché, mais les prix constants sont les prix fictifs obtenus en
diminuant les prix courants de l’effet de l’augmentation du coût de la vie.

Le prix national exprimé à prix courant c’est un concept économique pertinent qui facilite
une comparaison internationale ou de l’évolution du produit national d’une année à une autre en terme
réel.

4) Le Produit National Brut (PNB)

Le PNB couvre tous les biens et services. On y inclut les biens de production produits à la
substitution des biens ou des produits usés ou économiquement vieillis (amortissables).

On peut distinguer le PIB du PNB :


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Le PIB tient compte de critère de résidence et le PNB tient compte de la richesse produite par
les nationaux qu’ils soient à l’intérieur ou à l’extérieur du pays. Pour le PNB, on tient compte du critère de
nationalité.

5) Le Produit National Net (PNN)

PNN=PNB-Valeur des biens qui ont vieillis (amortissement)

6) Le Revenu National (RN)

Le RN est le total de revenu rémunéré dans une période déterminée au titulaire des facteurs
de production en échange des biens et services produits. Ceci étant, le RN=Produit National aux prix des
facteurs.

Le RN est donc la contrepartie du produit national et vice-versa. On parle aussi du RN aux


prix courants et du RN aux prix constants.

Le RN réel s’attache aux prix constants et devient un indicateur du progrès et du bien-être. Et


beaucoup de statistiques internationales sont basées sur le RN par tête d’habitant c’est-à-dire le RN divisé
par le nombre d’habitants du pays.

Il faut aussi noter que le RN est un indicateur défectueux car c’est une moyenne qui ne tient
pas compte de la répartition effective du RN sur l’ensemble de la population.

7) Le Revenu National des Particuliers (RNP)

C’est la partie du RN qui revient aux individus sous la forme de salaire et traitement, de
bénéfices distribués, d’intérêt augmenté par le paiement de transfert aux particuliers de la part du
pouvoir public.

En soustrayant de ce total les impôts directs et les contributions sociales et en additionnant


les allocations sociales diverses, on obtient le Revenu National Disponible des Particuliers (RNDP).

En définitive, notons que nous pouvons calculer toutes ces grandeurs macroéconomiques au
départ de la comptabilité nationale.

Le PNB est la grandeur macroéconomique la plus utilisée. Il reflète l’activité économique du


pays et indique l’importance économique vis-à-vis des autres.

A partir du PIB, nous pouvons déterminer la croissance économique du pays.

Le RN est également très important pour des comparaisons dans l’espace et dans le temps.
Sa moyenne peut nous donner sous certaines réserves un indice du bien-être.

CHAP II. TYPES DES TRANSACTIONS ET COMPTES FONDAMENTAUX DE LA COMPTABILITE

II.1. TYPES DES TRANSACTIONS

La comptabilité nationale enregistre les transactions sous leur aspect monétaire. Ex : On a les
ménages et les entreprises.

Ménages→Entreprises : il y a achat des biens de consommation par les ménages aux entreprises.

Entreprises→ Ménages : il y a vente des biens de consommation aux ménages par les entreprises.

Ménages Entreprises
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R Ménages M R Entreprises M

Achat des Vente des


biens biens

Chaque dépense sur un compte donne lieu à une recette équivalente sur un autre compte,
exception faite pour les recettes et les dépenses amputées.

Nous pouvons distinguer les types de transactions suivantes :

II.1.1. ACHAT ET VENTE DES BIENS ET SERVICES

Illustration de quelques opérations importantes :

1°) Achat auprès des entreprises des biens de consommation par les ménages (120) ;

2°) Les ménages achètent au RDM (achat d’un véhicule en Belgique 540) ;

3°) Les entreprises vendent au RDM (exportation du café vers la Belgique 820) ;

4°) Les entreprises achètent des biens d’équipement au RDM (1240) ;

5°) L’Etat achète auprès des entreprises (620).

Question : Dresser les différents comptes de la comptabilité nationale.

Ménages Entreprises
R D
- Achat biens 120 (1) -Vente biens aux M 120(1) –Achat équi 1240(4)
- Achat véhicule 540 (2) -Export café 820 (3) -Vente au PP 620 (5)

PP RDM

-Achat Ets 620(5) -Vente véhi 540(2) -Import café 820(3)


-Vente B eq 1240(4)

II.1.2. REMUNERATION

On rémunère :

1) Le Travail

Illustration
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- Les entreprises paient le salaire 980 ;


- Le pouvoir public paie les allocations familiales aux ménages 325 ;
- Le RDM paie aux ménages 180 ;
- Le RDM paie aux entreprises 280.

Question : Dresser les différents comptes de la comptabilité nationale.

Ménages Entreprises

-Salaires reçus des Revenus reçus de Salaire versé aux


ets 980 (1) RDM 280 (4) ménages 980 (1)
-Alloc fam reçues du
PP 325 (2)
-Revenus reçus du
RDM 180 (3)

PP RDM

Alloc fam versées -Transfert des rev. Aux


Mén 180 (3)
aux ménages 325
-Transfert des rev. Aux
(2) ets 280 (4)

2) Le Capital (intérêt, loyer, dividende)

Illustration

- Le revenu du capital payé aux ménages par les entreprises 760 ;


- Les entreprises paient du revenu au RDM 1180 ;
- Le revenu du RDM aux entreprises 515 ;

Question : Dresser les comptes

Ménages Entreprises

Revenus reçus des Revenus reçus du -Revenus versés aux


entreprises 760 (1) RDM 515 (3) ménages 760 (1)
- Revenus versés au
RDM 1180 (2)

RDM

Revenus reçus des Revenus


versés aux
entreprises 1180 entreprises
(2) 715 (3)

3) La Rémunération mixte (Capital + Travail)


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L’exemple porte sur la profession libérale, l’agriculture, l’artisanat et le commerce.

Exemple : (1) Les ménages reçoivent un revenu mixte des entreprises 420.

Ménages Entreprises

Revenus reçus
Revenus versés
420 (1)
420 (1)

N.B : Un médecin ou un avocat lorsqu’il exerce une activité professionnelle c’est-à-dire il a un cabinet ; il
est assimilé aux entreprises. Il devient un particulier c’est-à-dire le ménage lorsqu’il reçoit son revenu et le
dépense car le ménage ne produit pas mais consomme.

Vous remarqueriez que chaque compte présentera un solde qui peut être positif ou négatif.
Si les dépenses sont plus élevées que les recettes, cela signifie une désépargne (épargne négative). Si les
recettes sont plus élevées que les dépenses, cela signifie qu’il y a une épargne. Nous allons faire ressortir
ces éléments après avoir mis l’accent sur le transfert.

II.1.3. LE TRANSFERT

Il s’agit d’une transaction monétaire mais qui n’est pas assimilée à une transaction
économique. En d’autres termes, ce sont les opérations qui n’ont pas de liens avec l’activité économique
(les impôts, les subsides, les dons, les opérations de sécurité sociale, la contribution internationale).

N.B : Les intérêts de la dette publique c’est un transfert très important ; et ils sont enregistrés en recettes
pour le RDM et en dépenses pour le pays.

Exemple : Dresser les comptes nationaux sur base des éléments ci-dessous :

1) Le pouvoir public paie les allocations sociales aux ménages 320 ;


2) Les ménages paient les impôts au pouvoir public 330 ;
3) Les entreprises paient les impôts 275 ;
4) Les entreprises de transport reçoivent les subsides 620 ;
5) Les ménages paient les cotisations sociales 80 ;
6) La contribution du pouvoir public à une organisation internationale 1 195 ;
7) La France donne un don de médicaments à la RDC 2 850.

Question :Dresser les comptes nationaux

Ménages Entreprises

Allocations -Impôt payé Subsides Impôts payés


sociales 320 au PP 330 (2)
au PP 275 (3)
(1) - Cotisation
sociale 80 (5)
PP RDM
-Impôts perçus 330 -Allocations
C.O.I reçu Don accordé
(2) sociales 320 (1)
-Impots reçus 275 -Subsides aux 1195 (6) 2850 (7)
(3) entreprises 620 (4)
-Cotisation sociale -Contribution
des Mén 80 (5) d’une organisation
-Don reçu de la inter. 1195 (5)
France 2850 (7)
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N.B : Les intérêts de la dette publique constituent un transfert très important. Ils sont enregistrés en
recettes pour le RDM et en dépenses pour le pays.

II.2. LES QUATRE COMPTES FONDAMENTAUX

II.2.1. ENTREPRISES

Les entreprises produisent des biens et services en vue de les vendre sur le marché à un prix
qui couvre au moins le coût de production. Le compte entreprise inclut toutes les entreprises quelle que
soit leur forme juridique (entreprises individuelles, coopératives, SPRL, SARL, entreprises publiques,
entreprises mixtes…). Si nous devons y voir plus clair le compte entreprise peut être déconsolidé en
fonction du désidérata spécifique de l’analyse.

II.2.2. LES MENAGES

Il comprend entre autres les communautés religieuses, les associations sans but lucratif. Les
ménages ne produisent pas mais consomment et les autres auto-producteurs sont assimilés aux
entreprises.

II.2.3. LE POUVOIR PUBLIC

Ce secteur hétérogène produit des services dont certains sont consommés involontairement
ou inconsciemment. Comme par exemple la défense nationale, l’enseignement, l’autorité judiciaire,…

Il comprend le pouvoir central, l’administration, l’enseignement, la défense nationale, le para


stato. Les entreprises publiques sont inclues dans le compte entreprise. Dans le compte pouvoir public, il
faut y inclure le pouvoir décentralisé appelé en RDC Entités Territoriales Décentralisées (ETD) et la
sécurité sociale. Ici également on peut déconsolider le compte pouvoir public en un certain nombre des
sous comptes.

II.2.4. LE RDM

Il correspond aux opérations courantes de la balance des paiements plus les transferts de
capital. La plupart des opérations de capital de la balance des paiements n’intéressent pas la comptabilité
nationale puisque ces opérations n’affectent pas le patrimoine national.

II.3. LES OPERATIONS DE CAPITAL

La comptabilité nationale n’enregistre pas de transactions à l’intérieur d’un même secteur.


Les ventes d’une entreprise à une autre entreprise par exemple se neutralisent car il y aura un même
montant des recettes et des dépenses. Pour cela, il faudrait faire une déconsolidation plus poussée comme
le tableau entrée-sortie.

Il est toutefois extrêmement important pour un économiste de pouvoir apprécier une


catégorie de ventes ou d’achats très particulière inter-entreprises notamment les investissements. Pour le
faire apparaître, il faut déconsolider le compte entreprise en le remplaçant par le compte entreprise pour
les opérations courantes et le compte entreprise pour les opérations du capital c’est-à-dire investissement
et amortissement.

On aura ainsi deux comptes : entreprise opération courante et entreprise opération de capital.

Ese op. courante Ese op. du capital


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Exemple : L’entreprise achète un équipement de production à 1800 et l’amortissement 150.

E.O.C E.O.C
Vente Amortiss Amortis Investisse
d’équipe ement sement ment
ment 150 (2) 150 (2) 1800 (1)
1800 (1)

1) Il s’agit de vente des biens d’équipement et c’est une opération inter-entreprises.


2) Amortissement :Ce compte fonctionne de 2 côtés ; il y a un côté dépense pour une opération
courante, dans notre cas 150 et pour les opérations de capital 150 qui constitue une épargne.

Cependant ; ce ne sont pas seulement les entreprises qui investissent, le pouvoir public investit, les
particuliers également investissent en construisant les habitations. Dans ce dernier cas, ils sont aussi
considérés comme les entreprises.

Pour résoudre tous ces problèmes, il faut créer un cinquième compte fondamental qui est le
compte des opérations du capital qui nous permettra de comptabiliser à chaque temps les investissements
du pouvoir public, des entreprises, en habitations, les variations en stock, les amortissements et autres
moyens de financement d’investissement.

C Opération de capital D
(E) Amortissement entreprise Investissement entreprise (A)
(F) Amortissement de PP Investissement PP (B)
(G) Epargne des entreprises Investissement ménages (C)
(H) Epargne des ménages Variation de stock du capital (D)
(I) Epargne de PP
Solde du compte RDM
Total Total

N.B : Pour ce 5ème compte, on ne va pas raisonner en termes de recettes- dépenses mais en crédit–débit.
Du côté crédit, on mettra les amortissements.

Les opérations A, B, C et D se trouvent ne recettes au compte entreprise car lorsqu’il s’agit


d’un investissement, celui-ci est enregistré directement au compte entreprise. L’inscription E se trouve en
dépense au compte entreprise. L’inscription F se trouve en dépense du compte pouvoir public. Les
inscriptions G, H, I et J se trouvent en solde de différents comptes.

N.B : Les ménages ne produisent pas mais consomment, par conséquent, on ne peut pas les amortir. A
partir de ces opérations, nous pouvons dégager les règles de comptabilisation suivantes :

1) Les investissements des entreprises et les variations des stocks sont comptabilisés en recettes au
compte « entreprise » et au débit du compte « capital ».
2) Les investissements de pouvoir public sont comptabilisés en recettes au compte entreprise et au
débit du compte capital.
3) Les investissements en habitation sont comptabilisés en recettes au compte entreprise et au débit
du compte capital.
4) Les amortissements des entreprises sont comptabilisés en dépenses au compte entreprise et au
crédit du compte capital.
5) Les amortissements de pouvoir public sont comptabilisés en dépenses au compte pouvoir public
et au crédit du compte capital.
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6) Le solde est égal à l’épargne positive ou négative de différents comptes sont comptabilisés au
crédit plus (+) et au débit (-) du compte capital.

En résumé, le compte d’opération en capital peut se présenter de la manière suivante :

C Opération de capital D
S (épargne) Ie (y compris Δs)
Sg (épargne publique) Ig
Sp (épargne privée) Ih
Solde RDM Δs (variation des stocks)
Amortissement
Epargne (S)=Investissement (I)

En macroéconomie,

 Si S=I on parle d’un équilibre ;


 Si S>I, il y a une capacité de financement ;
 Si S<I, il y a un besoin de financement.

Et il y a 3 sources de financement qui sont la dette intérieure, la dette extérieure et la planche à billet.

N.B : Pour le RDM, on ne parle pas d’épargne ou de désépargne mais on parle plutôt du prêt net de RDM.

II.4. LA COMPOSITION DE 5 COMPTES FONDAMENTAUX

II.4.1. ENTREPRISE

Recettes Dépenses
- Vente aux ménages ; - Achat à l’étranger ;
- Vente au PP ; - Rémunération payée aux ménages ;
- Vente au RDM ; - Rémunération payée à l’étranger ;
- Investissement des entreprises ; - Revenu mixte des ménages ;
- Investissement de PP ; - Revenu mixte des entreprises publiques ;
- Investissement en habitat ; - Revenu payé au RDM ;
- Variation de stocks ; - Revenu capitalistique des ménages ;
- Intérêt de la dette publique ; - Impôt direct ;
- Subsides du PP - Impôt indirect ;
- Revenu provenant de l’étranger ; - Amortissements divers ;
- Transfert provenant de l’étranger - Transferts divers ;
- Epargne (S) des entreprises (+)
Total recettes courantes Total dépenses courantes

II.4.2. POUVOIR PUBLIC (PP)

Recettes Dépenses
- Impôt direct : entreprises et ménages ; - Achat des biens et services auprès des
- Impôts indirects ; entreprises ;
- Cotisations sociales ; - Rémunération du personnel ;
- Revenu des entreprises publiques ; - Allocations sociales ;
- Transferts divers ; - Subsides aux entreprises ;
- Epargne de pouvoir public (-) - Intérêts de la dette intérieure (ménages et
entreprises) ;
- Intérêts de la dette extérieure ;
- Transferts divers au RDM ;
- Epargne de pouvoir public (+)
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Total recettes courantes Total dépenses courantes

II.4.3. LES MENAGES

Recettes Dépenses
- Rémunération provenant des entreprises ; - Achat des biens et services (entreprises,
- Revenu mixte en provenance des RDM) : Tourisme ;
entreprises ; - Consommation privée ;
- Revenu capitalistique en provenance des - Impôt indirect et direct (TVA et impôt sur
entreprises ; le revenu) ;
- Rémunération en provenance de pouvoir - Cotisation sociale ;
public ; - Transferts du RDM ;
- Rémunération du RDM ; - Epargne des particuliers (+)
- Allocation sociale ;
- Transfert du RDM ;
- Intérêts de la dette publique ;
- Epargne (-)
Total des recettes courantes Total des dépenses courantes

II.4.4. LE RDM

Recettes Dépenses
- Vente des biens et services (importation - Achat des biens et services (exportation
nationale) ; nationale) ;
- Rémunération et autres revenus des - Rémunération et autres revenus des
facteurs en provenance des entreprises ; facteurs (ménages et entreprises) ;
- Transferts en provenance des ménages et - Transferts (ménages, entreprises et
du pouvoir public (intérêts de la dette pouvoir public) ;
publique) ; - Solde de RDM (prêt net de RDM ou
- Solde RDM (emprunt net ou prêt net à emprunt net à l’extérieur)
l’étranger)
Total des recettes courantes Total des dépenses courantes

II.4.5. LE COMPTE OPERATION DE CAPITAL

Recettes Dépenses
- Epargne des ménages (+) ; - Formation brute du capital fixe
- Epargne des entreprises (+) ; (entreprises, pouvoir public et
- Epargne de pouvoir public (+) ; habitation) ;
- Transferts des capitaux (+) ; - Variation des stocks ;
- Emprunt net à l’extérieur (solde du RDM - Emprunt net à l’étranger ;
+); - Solde du compte RDM (-) ;
- Amortissement des entreprises ; - Transferts des capitaux (-)
- Amortissement de pouvoir public

Total des moyens de financement, épargne (S) Total des investissements (I)

CHAP III. CALCUL DES GRANDEURS MACROECONOMIQUES

En se basant sur les données fournies par les 5 comptes fondamentaux ou les 5 comptes
nationaux, un certain nombre des grandeurs macroéconomiques peuvent être déterminées ou calculées :

1) La Consommation Privée, Cp
15

Il s’agit de l’achat des biens et services par des ménages auprès des entreprises plus
achat des biens et services par les ménages au Reste du Monde (RDM). Ex : Dépense touristique

2) La Consommation Publique, Cg

Il s’agit de l’achat des biens et services de pouvoir public auprès des entreprises plus les
dépenses de fonctionnement.

Exemple : Rémunération, loyer, amortissement, valeur ajoutée du pouvoir public.

3) L’Exportation totale,Xtot

Il s’agit d’exportation des biens et services plus rémunération et autres revenus des
facteurs en provenance du RDM versé.

4) L’Importation totale,Mtot

Il s’agit d’importation des biens et services plus rémunération et d’autres revenus des
facteurs versés au RDM.

5) La Demande globale

D= Cp+ Cg+ Ie+ Ig+ Ih± Δs+ Xtot

6) L’offre globale

O=Cp+Cg

7) PNB au prix du marché

PNB= Cp+ Cg+ Ie+ Ig+ Ih± Δs+ X-M

8) PIB au prix du marché

PIB= Cp+ Cg+ Ie+ Ig+ Ih± Δs+ X-M

9) Le Produit National Intérieur Net au prix du marché

PNIN ou PNN=PIB ou PNB – Amortissement

10) PIB ou PNB au coût des facteurs=7)+8)+9) – Impôts indirects + Subsides

CHAP IV. LE TABLEAU ENTREE-SORTIE

IV.1. INTRODUCTION

Le tableau entrée-sortie (TES) a été mis au point par Leontief sur base de la théorie générale
de l’équilibre de Léon WALRAS. D’après cette théorie, la production d’un secteur individuel trouve des
débouchés dans d’autres branches d’activité et dans la demande finale : Cp+ Cg+ Ie+ Ig+ Ih± Δs+ X.

Ce tableau est à l’origine d’un tableau des transactions interindustrielles établies sur base de
compte sectoriel. Le compte sectoriel découle d’une consolidation poussée de compte entreprise. Ainsi les
transactions entre ce secteur peuvent être enregistrées sans se neutraliser.

Le tableau Input-Output permet donc :


16

 D’enregistrer les achats de chaque secteur d’activité auprès des autres secteurs ;
 D’enregistrer les ventes de chaque secteur d’activité auprès des autres secteurs ;
 D’enregistrer les ventes de chaque secteur d’activité aux demandeurs finaux.

Notons que pour l’ensemble des secteurs déconsolidés la somme des achats intersectoriels
est égale à la somme des ventes intersectorielles et est égale à la demande intermédiaire.

IV.2. PRESENTATION GENERALE DU TABLEAU INPUT-OUTPUT

Le tableau entrée-sortie est composé de 3 cadrans :

DI / CI DF OUTPUT
1 2 DF OUTPUT
CI /DI Total DI Total DF Total Output
3
INPUT Total Input

Le nombre des secteurs dépend du but poursuivi et des statistiques disponibles. Leur
définition est formalisée. La présentation générale est la suivante :

Cadran 1 : Matrice intersectorielle (achats et ventes intermédiaires)

N.B : La diagonale principale reste parfois ou généralement vide car les transactions intra-sectorielles sont
négligées et la dernière colonne donne les demandes intermédiaires sectorielles.

Cadran 2 : Il s’agit des composantes de la demande finale à savoir ; Cp, Cg, Ig, Ie, Ih, Δs et X.

Les 2 dernières colonnes donnent la demande finale et les outputs sectoriels.

Cadran 3 : Les composantes de l’input qui sont l’importation, la valeur ajoutée (VA=Rémunération
salariale+ Amortissement+ Impôt direct), les impôts indirects et les subsides, les inputs sectoriels.

Le PNB ou le PIB peut se lire au 3ème cadran comme la somme des valeurs ajoutées.La somme
de tous les inputs sectoriels est égale à la somme de tous les outputs sectoriels.

Les grandeurs macroéconomiques se lisent sur la ligne de totaux des composantes de la


demande finale Cp, Cg, Ie, Ig, Ih, Δs, X et sur la colonne de totaux du 3ème cadran (M, PNB, PIB).

Le tableau input-output peut être établi à prix courant ou à prix constant.

N.B : Pour déterminer les inputs, il faut soustraire les subsides de la colonne des chiffres s’ils existent. On
les soustrait car ce n’est pas généré par l’activité économique, mais c’est l’Etat qui le donne pour soutenir
une entreprise en difficulté.

INPUT=∑DI+M+VA+Impôt indirect – Subsides

OUTPUT=DI+DF

On peut établir un tableau du coefficient technique en partant du cadran 1 et du cadran 3 et


des inputs. En terme clair, on divise les éléments du cadran 1 par les inputs sectoriels correspondants.

Le coefficient technique

Pour faire de la matrice des flux entrant et sortant un outil exploitable pour la planification
ou l’analyse, une hypothèse essentielle s’impose : si l’on admet que le rapport des achats et de la VA à la
production totale est fixé pour chaque secteur et sera valable à l’avenir ; le guichet comptable instantané
17

des coûts se transforme en une fonction de production d’économiste comportant des coefficients
déterminés. Il indique que pour tout secteur d’activité, les entrants et le coût doivent augmenter une
proportion de la production. On peut convertir la matrice des flux en une matrice de rapport, c’est ce
qu’on appelle le coefficient technique.

C’est ce que nous pouvons faire en nous servant des données du tableau précédent cadrans 1
et 3. Chaque colonne de ce tableau doit être divisée par son total. Le tableau entrée-sortie peut se
présenter donc de la manière suivante :

Secteur Biens de Biens Services DI DF Output


primaire consommation d’équipement
1 Secteur 20 75 50 0 145 255 400
primaire

2 Biens de 0 30 0 0 30 270 300


consommation

3 Biens
d’équipement 60 60 75 0 195 55 250

4 Services 40 15 50 70 175 175 350


DI 120 180 175 70 545 755 1300
VA 280 120 75 280 755
Input 400 300 250 350 1300

Questions :

- Compléter le tableau entrée-sortie


- Calculer le PIB selon les 3 approches
- Calculer la matrice de coefficient technique
- Déterminer la production par secteur d’activité
- Calculer le coefficient de dispersion
- Déterminer le secteur qui a plus des effets propagateurs

Solution

 Voir le tableau

 - Approche de la production : PIB=∑VA=755


- Approche de la demande : PIB= C+ I± Δs+(X-M) où C+ I± Δs+ X=DF
D’où PIB=DF-M, DF=755 et M=0 alors PIB=755-0=755
-Approche du revenu
PIB=RS+(T-Subventions) +EBE
Ici RS+(T-Sub) +EBE=VA ; d’où PIB=755

 La matrice du coefficient technique

Pour calculer le coefficient technique c’est-à-dire avoir la matrice de coefficient technique,


nous devons partir des échanges intersectoriels et on va diviser chaque élément de ces échanges par les
inputs sectoriels correspondants. Ce qui donne la matrice suivante :

0,05 0,25 0,20 0

0 0,10 0 0
18

0,15 0,20 0,30 0

0,10 0,05 0,20 0,20

Si on prend par exemple la 3ème colonne, nous pouvons lire que pour produire les biens
d’équipement cela nécessite 20% de la production en provenance du secteur primaire, 0% des biens de
consommation, 30% en provenance du même secteur c’est-à-dire échange intra-sectoriel et 20% en
provenance du secteur des services.

La lecture en colonne montre ce que le secteur a besoin en provenance des autres secteurs.
En colonne, on a les échanges intra-sectoriels ; et en ligne, on a sa production et ce qu’il donne aux autres
pour son fonctionnement (échange intersectoriel).

On peut voir dans la matrice de coefficient technique que l’on appelle la matrice A un
ensemble des fonctions de production pour chaque secteur présenté dans les colonnes. Ces fonctions de
production à coefficient déterminé sont appelées de production de Leontief. Et les éléments de la matrice
entrée-sortie que nous appelons ici les coefficients sont habituellement désignés par aij c’est-à-dire les
indices se rapportant dans l’ordre à la rangée i pour les intrants et à la colonne j.

Ainsi dans le cadre de notre exemple, nous pouvons établir la matrice suivante :

a11 a12 a13 a14

a21 a22 a23 a24

a31 a32 a33 a34

a41 a42 a43 a44

a12 par exemple représente la production du produit primaire d’un montant de 0,25 et a 43 par exemple
représente les unités des services qui sont de 0,20 requises pour produire une unité des biens
d’équipement manufacturés.

La matrice de Leontief dont nous faisons allusion convient particulièrement pour résoudre
les types des problèmes suivants :

1°) Par exemple au niveau de la planification, on peut évaluer un état des biens finaux produits et services
achetés par les consommateurs privés, les investisseurs, le pouvoir public et les importateurs étrangers
pour lesquels il y aura une demande à un niveau élevé du revenu.

2°) Au niveau de la production, on peut chercher à savoir quel sera approximativement la production
nécessaire de chaque branche du secteur d’activité pour réaliser cet ensemble des biens finaux.

L’analyse des échanges intersectoriels apporte à ces préoccupations ainsi qu’à d’autres non
évoqués des réponses extrêmement globales et ne contient pas d’orientation précise ni détaillée à
l’intention de la planification ; mais le résultat obtenu constitue des indicateurs ou des orientations utiles
pour une planification plus spécifique des projets d’investissement.
19

On peut se poser une autre question entrant dans le cadre de notre exemple pour un niveau
quelconque de production de 4 branches que nous définissons désormais de X 1 à X4, quelle quantité d’un
produit de base X1 faudra-t-il ?

La réponse est X1=a11X1+a12X2+a13X3+a14X4+F1

F1 représente la demande finale, il s’agit de celle du premier secteur.

Cette équation signifie qu’il faut produire une quantité suffisante de X 1 pour satisfaire la
demande d’intrants de chacun des secteurs de production donné par le coefficient d’entrée et de sortie
multiplié par le niveau de production que nous notons tout simplement a ijXj auquel nous ajoutons la
quantité X1 requise pour la demande finale F1.

Le même calcul reste valable pour chacun des autres secteurs (produits). On arrive ainsi à :

X2=a21X1+a22X2+a23X3+a24X4+F2

X3=a31X1+a32X2+a33X3+a34X4+F3

X4=a41X1+a42X2+a43X3+a44X4+F4

De F1 à F4 sont des biens finaux que nous appelons la demande finale (DF) répondant à nos
objectifs de croissance.

Comme nous avons 4 équations et 4 inconnues, nous pouvons résoudre cette série
d’équations simultanées pour chaque production et obtenir une réponse à la question posée.

Pour cette série d’équations, nous devons inverser la matrice I-A (1ère démarche) où I
représente la matrice identité et A la matrice de Leontief. Ce qui va nous permettre d’arriver à une matrice
des coefficients d’intrants directs et indirects représentés par rijque nous appelons tout simplement
l’inverse de Leontief.

N.B : Nous devons calculer les cofacteurs et ces derniersne seront pas négatifs parce que nous partons
de la matrice I-A.

1°) On doit donc calculer le déterminant à partir de la matrice I-A.

1 0 0 0 0,05 0,25 0,20 0 0,95 -0,25 -0,20 0

0 1 0 0 0 0,10 0 0 0 0,90 0 0

0 0 1 0 - - 0,15 0,20 0,30 0 = -0,15 -0,20 0,70 0

0 0 0 1 0,10 0,05 0,20 0,20 -0,10 -0,05 -0,20 0,80

0,95 -0,25 -0,20 0,95 -0,25


20

Dét.= 0,80 0 0,95 0 0 0,90

-0,15 -0,20 0,70 -0,15 -0,20

= 0,80 (0,5985-0,027)

= 0,80 x 0,5715

Dét.= 0,4572

2°) Calcul des cofacteurs

En les calculant, nous obtenons :

a11=0,504 ; a12=0 ; a13=0,108 ; a14=0,09 ;

a21=0,172 ; a22=0,508 ; a23=0,182 ; a24=0,09875

a31=0,144 ; a32=0 ; a33=0,684 ; a34=0,189

a41=0 ; a42=0 ; a43=0 ; a44=0,5715

0,504 0,172 0,144 0

0 0,508 0 0

Adj. (I-A)= 0,108 0,182 0,684 0

0,09 0,09875 0,189 0,5715

1,10236 0,37571 0,31496 0

0 1,11111 0 0
1
(I-A)-1= 𝑥𝐴𝑑𝑗. (𝐼 − 𝐴)= 0,236220,39808 1,49606 0
0,4572

0,19685 0,21599 0,41339 1,25

Calculons la production représentée par : X= (I-A)-1 x DF

1,10236 0,37571 0,31496 0 255


21

0 1,11111 0 0 270
x
X 0,23622
= 0,39808 1,49606 0 55

0,19685 0,21599 0,41339 1,25 175

399,9986

299,9997

X= 250,001

350,0005

Si la demande finale est de 255, la production générée par le secteur primaire serait de
399,9986 ; et ainsi de suite…

Détermination du secteur ayant plus d’effets propagateurs sur le reste de l’économie :

L’intégration industrielle peut aussi être mesurée par le coefficient de dispersion qui tient à la
fois compte des effets directs et indirects. Ce coefficient noté P j montre comment l’accroissement de la
production d’un secteur donné se propage à travers tous les autres secteurs.

Si Pj est inférieur à1, nous disons que le secteur considéré ne produit que de faibles stimulants pour
l’économie.

Si Pjest supérieur à 1, cela signifie que le secteur considéré génère les effets propagateurs plus élevés.

Ce coefficient de dispersion n Pjest calculé à l’aide de la formule suivante :


∑𝒓𝒊𝒋
𝒏 ∑𝒓𝒊𝒋
Pj= ∑𝒓𝒊𝒋
𝒏
= Où n= nombre des colonnes
∑∑𝒓𝒊𝒋
𝒏

N.B : r.j=∑rij

r.1=1,10236+0+0,23622+0,19685=1,53543
r.2=2,10089
r.3=2,22441
r.4=1,25
Tous nos calculs ont été faits à partir de la matrice inverse de Leontief (I-A)-1.
Calculons les coefficients de dispersion pour avoir le secteur ayant des effets propagateurs
sur le reste de l’économie.

4 𝑥 1,53543 6,14172
P1= = = 0,8637 Avec ∑∑𝒓𝒊𝒋= r.1+r.2+r.3+r.4=7,11122
7,11122 7,11122

4 𝑥 2,10138 8,40552
P2= = = 1,182
7,11122 7,11122

4 𝑥 2,22441 8,89764
P3= = =1,25121
7,11122 7,11122

4 𝑥 1,25 5
P4= = =0,703
7,11122 7,11122

Conclusion
22

Il faut privilégier le secteur 3 c’est-à-dire celui des biens d’équipement dont le coefficient de
dispersion est le plus élevé. C’est un secteur qui a un effet d’entraînement plus grand ou plus élevé.
L’investissement dans ce secteur d’économie peut entraîner les autres secteurs vers la croissance.
Toutefois pour le fonctionnement de ce secteur, on aura besoin des entreprises de sous-traitance.

En définitive, disons que la relance économique de ce pays X ne peut passer que par le
secteur des biens d’équipement considéré à juste titre comme le poumon de cette économie.

CHAP V. LES AGREGATS ET RATIOS

V.1. LES AGREGATS

Un agrégat est une grandeur globale synthétique qui mesure le résultat de l’activité
économique de l’ensemble des secteurs institutionnels résidents.

V.1.1. AGREGATS DE PRODUCTION

Ils servent à mesurer la production nationale et parmi ces agrégats nous avons :

1) Le PIB qui mesure les valeurs des biens et services produits par les unités résidentes et
disponibles pour les emplois finaux (évalués aux prix du marché).
Le PIB=∑VA

Il s’agit des valeurs des biens et des services produits sur le territoire national. On peut formaliser le PIB
de la manière suivante :

PIB=∑VA+ Impôt et taxes – Subventions

2) Le PNB, le PIB a envisagé l’ensemble des revenus créés lors de l’activité productive des unités
institutionnelles résidentes.

Le PNB, on le calcule en ajoutant au PIB les revenus primaires reçus du RDM par les unités
résidentes en soustrayant les revenus primaires versés par les unités résidentes à des unités non
résidentes.

Ces revenus primaires comprennent la rémunération des salariés, les revenus de propriété
et les impôts sur la production et des importations nettes de subvention.

En terme clair, on obtient le PNB= PIB+Revenus primaires reçus-Revenus primaires


versés au RDM.

Le PNB est généralement l’agrégat le plus utilisé dans les comparaisons internationales et ce
concept est identique à celui du revenu national brut.

V.1.2. AGREGATS DES REVENUS ET DES DEPENSES

Ces agrégats permettent de rendre compte de la circulation des flux à travers les 3 pôles du
circuit, à savoir : revenu – production – dépense.

Ces agrégats sont envisagés sous 3 optiques :


23

 L’optique des revenus, c’est le PIB qui est égal à la somme des emplois du compte d’exploitation
de l’économie. Il correspond à la somme des revenus distribués par les unités institutionnelles
résidentes lors de la production.
 L’optique de la production, c’est le PIB qui est envisagé sous l’angle de la production. On le mesure
donc sous l’angle du solde de compte production.

N.B : Le revenu est obtenu en faisant la somme de rémunération des salariés versés par les secteurs
institutionnels résidents plus les impôts liés à la production et à l’importation moins subventions plus
excédent brut d’exploitation (EBE) plus revenu mixte brut (RMB).

 L’optique de la demande (dépense), on calcule le PIB à partir de la somme des emplois finaux des
biens et services dont on déduit les importations.

En terme clair, PIB= Consommation +Formation Brute du Capital + (X-M).

La différence entre la formation brute du capital et formation brute du capital fixe. La FBC=
FBCF(I) ± les Δs + toutes les acquisitions (cessions d’actif).

V.1.3. AUTRES AGREGATS DE REVENU ET DE DEPENSE

1. REVENU NATIONAL DISPONIBLE BRUT (RNDB)

C’est la somme de revenu disponible brut des secteurs institutionnels résidents.

RNDB= RNB – Transferts courants versés aux unités non résidentes + les transferts courants reçus du
RDM par les unités institutionnelles résidentes.

N.B : Ce revenu représente la part dont disposent les secteurs institutionnels résidents pour consommer
et épargner.

2. DEPENSE INTERIEURE BRUTE (DIB)

Cet agrégat représente les emplois des biens et services effectués par les agents
économiques résidents. Dans cette dépense, nous pouvons recenser la consommation finale notée (CF) et
l’effort d’investir des agents, noté FBC.Ceci étant DIB= FBC+CF

En somme, les 3 agrégats de production à savoir : le PIB, le PNB et la DIB représentent 3


pôles du circuit économique et la situation peut être schématisée de la manière suivante lorsque nous
nous retrouvons dans une économie fermée :

PIB

CF
RNDB DIB

EB
 Selon l’optique du revenu déjà analysée, le PIB est distribué sous forme de revenu aux agents
résidents. Dans ce cas, nous pouvons noter PIB=RNDB=RM+ (IT+ Sub) +EB

 Selon l’optique d’utilisation, le RNDB= CF+EB

Cela signifie que le revenu est soit consommé ou épargné.


24

 Selon l’optique de la demande, le revenu RNDB=CF+FBC

Le revenu peut être dépensé en biens de consommation ou en biens d’investissement.

La condition d’équilibre du marché des biens et des services dans ce contexte est
égale :EB=FBC noté tout simplement S=I (dans une économie fermée).

Mais dans une situation d’une économie ouverte, il faut tenir compte de la relation entre les résidents et
les non-résidents.

Ceci étant, la formation du PIB peut être formulée de la manière suivante :

 Selon l’optique du revenu

RNDB=PIB+ revenus primaires reçus du RDM – revenus versés au RDM

 Selon l’optique d’utilisation du revenu, RNDB=CF+EB


 Selon l’optique de la demande, DIB=CF+FBC

On peut obtenir à partir des comptes de capital de l’économie nationale la condition


d’équilibre du marché des biens et services dans une économie ouverte qui est EB plus transferts en
capital net vis-à-vis de RDM qui est égal à FBC (en ne tenant pas compte des acquisitions, cessions d’actifs
non financiers, non produits qui ne figurent pas dans la formation brute du capital dont la valeur est
faible) plus la capacité de financement (CF t) (+) c’est-à-dire on a un excédent moins le besoin de
financement (BFt) (-).

En terme clair, la condition d’équilibre FBC=EB + Transferts en capital vis-à-vis du RDM (Tr) -
𝑪𝑭𝒕⁄
𝑩𝑭𝒕.Nous mettons ainsi en évidence qu’une capacité de financement national est une fraction de son
épargne qui est fournie au RDM et qu’un besoin de financement représente un apport d’épargne du RDM à
la nation.

Schématiquement et en partant du circuit dans une économie fermée, nous pouvons


schématiser le circuit dans une économie ouverte de la manière suivante

PIB
+ Revenu primaire et de transferts nets vis-à-vis du RDM
X (+)
M (-)

CF
RNDB DIB=CF+FBC

-CFt/BFt de la nation
EB
+ Transfert en capital net vis-à-vis du RDM

En définitive, DIB représente au niveau de cette analyse l’ensemble des emplois finaux des
ressources disponibles au sein de l’économie nationale et s’identifie par DIB=CF+FBC qui est égale à
CF+EB+ les transferts nets en capital vis-à-vis du RDM - 𝑪𝑭𝒕⁄𝑩𝑭𝒕.A partir de la DIB, on peut retrouver le
PIB=CF+FBC+X-M=DIB+X-M

V.2. LES RATIOS

Au niveau des ratios en comptabilité nationale, nous pouvons distinguer les ratios critiques.
25

I. Les ratios de comportement décrivent le comportement d’une catégorie d’agents économiques. Et


parmi ces ratios, nous pouvons distinguer :
 La Propension Moyenne à Consommer

𝑪𝑭𝒎é𝒏
PMC=
𝑹𝑫𝑩𝒎é𝒏

 La Propension Moyenne à Epargner


𝑬𝑩𝒎é𝒏
PMS=1-PMC=
𝑹𝑫𝑩𝒎é𝒏

 La Propension Marginale à Consommer

∆𝑪𝑭𝒎é𝒏 𝑪𝑭𝒕𝒏−𝑪𝑭𝒕𝒏−𝟏
c= =
∆𝑹𝑫𝑩𝒎é𝒏 𝑹𝑫𝑩𝒕𝒏−𝑹𝑫𝑩𝒕𝒏−𝟏

Cette propension indique de combien la consommation augmente quand le revenu augmente à une unité.

 Le Taux d’Epargne Financière

𝑪𝑭𝒎é𝒏
TEF=
𝑹𝑫𝑩𝒎é𝒏

Ce ratio représente la part du revenu investi en épargne financière et le reste étant soit consommé ou soit
investi autrement qu’en épargne financière.

N.B : Tous ces ratios dépendent du secteur des ménages.

Un autre groupe des rations est celui qui constitue le secteur non financier appelé simplement le SNF.

1) Taux de Valeur Ajoutée du SNF

𝑽𝒂𝒍𝒆𝒖𝒓 𝑩𝒓𝒖𝒕𝒆
TVASNF=
𝑷𝒓𝒐𝒅𝒖𝒄𝒕𝒊𝒐𝒏

Ce ratio représente la part de la richesse créée par le SNF à partir de leur activité productive.

2) Taux d’Investissement du SNF

𝑭𝑩𝑪𝑭 𝑰𝒏𝒗𝒆𝒔𝒕𝒊𝒔𝒔𝒆𝒎𝒆𝒏𝒕
TISNF= =
𝑽𝑨𝑩 𝑽𝑨𝑩

Ce ratio représente la part de la richesse créée par le SNF destiné à l’investissement.

3) Taux d’Epargne du SNF

𝑬𝑩
TESNF=
𝑽𝑨𝑩

Ce ratio représente la part des richesses créées par le SNF consacrée à l’épargne.

4) Taux d’Autofinancement du SNF

Nous devons prendre en considération deux scenarios :


𝑬𝑩
Au sens strict, TA=
𝑭𝑩𝑪𝑭

𝑬𝑩+𝑻𝒓𝒂𝒏𝒔𝒇𝒆𝒓𝒕 𝒆𝒏 𝒄𝒂𝒑𝒊𝒕𝒂𝒍 𝒏𝒆𝒕


Au sens large, TA=
𝑭𝑩𝑪
26

Le Taux d’Autofinancement de SNF mesure la capacité des entreprises à investir sans recourir au
financement extérieur.

5) Taux de Marge du SNF

𝑬𝑩𝑬
TMSNF= où EBE : Excédent Brut d’Exploitation
𝑽𝑨𝑩

Ce ratio est un indicateur de partage du salaire/profit.

II. Les ratios critiques servent à décrire un état général de l’économie. On le calcule à partir du
compte de capital. Parmi ces ratios, nous avons :

1. Taux d’Epargne de la Nation

𝑬𝑩
TEN=
𝑷𝑰𝑩

2. Taux d’Investissement

𝑭𝑩𝑪𝑭
TINV= , ce ratio exprime la contribution d’investissement au PIB.
𝑷𝑰𝑩

3. Ratio Critique Keynésien

𝑭𝑵𝑪𝑭𝒔𝒏𝒇
RCK= où FNCF : Formation Nette du Capital Fixe
𝑩𝑭𝒔𝒏𝒇

Ce ratio permet d’appréhender à partir de FNCF l’autofinancement net. On peut également évaluer à partir
de la situation extérieure nette de la nation.

On peut également recourir à d’autres ratios pour faire une évaluation de la situation de la
nation ; et parmi ces ratios, nous pouvons retenir :

 Le Taux de couverture des importations par les exportations

𝑿
R=
𝑴

 Le ratio d’endettement extérieur

𝑩𝑭𝒏𝒂𝒕𝒊𝒐𝒏
R=
𝑷𝑰𝑩

On peut également calculer les ratios qui ont un poids sur le secteur public. En terme clair, il
s’agit des ratios qui mesurent le poids du secteur public. Et parmi ces ratios, nous pouvons retenir :

 Le Taux de Pression Fiscale

𝑬𝒏𝒔𝒆𝒎𝒃𝒍𝒆𝒅𝒆𝒔𝒊𝒎𝒑ô𝒕𝒔𝒓𝒆ç𝒖𝒔𝒑𝒂𝒓𝒍′ 𝒂𝒅𝒎𝒊𝒏𝒊𝒔𝒕𝒓𝒂𝒕𝒊𝒐𝒏𝒑𝒖𝒃𝒍𝒊𝒒𝒖𝒆
TPF=
𝑷𝑰𝑩

Notons que quand on parle d’impôt, on met l’accent sur 2 types d’impôts à savoir :

- Les impôts spécifiques (droit des douanes, la TVA, le droit d’accises).


- Les impôts généraux payés par les entreprises et l’impôt payé par les particuliers appelé
contribution personnelle minimum (CPM).
27

 Le Taux de Prélèvement Obligatoire

𝑬𝒏𝒔𝒆𝒎𝒃𝒍𝒆 𝒅𝒆𝒔 𝒊𝒎𝒑ô𝒕𝒔+𝑪𝒐𝒕𝒊𝒔𝒂𝒕𝒊𝒐𝒏𝒔 𝒔𝒐𝒄𝒊𝒂𝒍𝒆𝒔


TPO=
𝑷𝑰𝑩

En définitive, notons que ces ratios sont qualifiés de critique parce qu’ils permettent de
signaler une éventuelle entrée dans une situation critique du point de vue sectoriel ou global. Mais la
détermination du seuil critique pose problème du point de vue économique.

CHAP VI. EQUILIBRE COMPTABLE, CROISSANCE ET INFLATION

Les agrégats et les ratios étudiés dans le chapitre précédent ont permis d’apporter une
appréciation synthétique sur les flux et sur les performances d’une économie nationale.

Cependant, l’utilisation et la compréhension plus poussée des informations fournies par les
comptes nationaux nécessitent le maniement des concepts de base tels que le taux de croissance ou
d’indice (1), le déflateur (2) ou l’analyse de la contribution à la croissance (3).

VI.1. LE TAUX DE CROISSANCE ET INDICE

La croissance est l’augmentation durable de la production ou une variation dans le temps de


la production intérieure brute ou une progression soutenue de celle-ci.

La croissance économique peut être déterminée à partir de la production intérieure brute en


termes de taux d variation d’un part et en termes d’indice d’autre part.

VI.1.1. LE RECOURS AU TAUX DE VARIATION

Le calcul du taux de variation consiste à comparer la valeur finale d’une grandeur à la date tn à sa valeur
initiale à la date to. Ainsi, le taux de variation du PIB permet de déterminer le taux de croissance que nous
notons g d’une économie entre deux dates données.
∆ 𝑷𝑰𝑩 𝑷𝑰𝑩𝒕𝒏−𝑷𝑰𝑩𝒕𝒏−𝟏
Dans ce cas, g= = x 100
𝑷𝑰𝑩 𝑷𝑰𝑩𝒕𝒏−𝟏

Exemple : Le PIB du pays A en 2013 est de 1463,7 et en 2012 ; c’était de 1416,9. Calculer la croissance
économique de ce pays en 2013.
1463,7−1416,9
g2013 = =0,033 x 100=3,3%
1416,9

VI.1.2. LE RECOURS AUX INDICES

Un indice est un nombre exprimant le rapport entre deux grandeurs quelconque permettant
d’en faire apparaître l’évolution.

En général, l’indice d’une grandeur donnée à une date t npar rapport à une date to servant
d’année e référence ou de base, s’écrit base to=100.

𝑽𝒂𝒍𝒆𝒖𝒓 𝒙 (𝒕𝒏)
On peut alors écrire I x (tn/to)= x 100
𝑽𝒂𝒍𝒆𝒖𝒓 𝒙 (𝒕𝒐)

1463,7
Pour notre exemple, nous aurons : 𝑥 100 = 103,3
1416,9
28

Avec la base 100 qui est égale à l’année 2012, ce résultat peut être interprété de deux
manières :

1) Si l’on donne au PIB de 2012 la valeur 100, le PIB atteint la valeur de 103,3 en 2013 ;
2) Le % d’augmentation entre les deux dates est de 3,3%.

En conséquence, l’indice d’une année donne la variation relative enregistrée par rapport à
l’année de référence choisie.
𝑃𝐼𝐵2013
Si nous notons I =I PIB22012+ (1+g)
𝑃𝐼𝐵2012

En généralisant si g est égal au taux de croissance sur la période t o à tn, on peut écrire I x (
tn/to)=I x to x (1+g)

N.B : L’année de référence peut être éloignée dans le temps et ça ne peut pas être nécessairement l’année
de référence.

Dans ce cas, si l’on connait le taux de croissance de la période n année, on peut évaluer le
𝒏
taux de croissance annuelle à partir du calcul de la moyenne géométrique : g= √𝑿𝟏. 𝑿𝟐 … 𝑿𝒏

Dans ce cas, on peut écrire : 1+g annuel= 𝒏√𝟏 + 𝒈 𝒅𝒆 𝒍𝒂 𝒑é𝒓𝒊𝒐𝒅𝒆

VI.2. EVALUATION MONETAIRE ET DEFLATEUR

VI.2.1. DES PRINCIPES AUX REALITES

Si nous prenons le cas d’un indice qui est par exemple de 100 en t o et qui passe à 120 en tn.
Cela signifie que les prix ont augmenté de 20 dans cet intervalle de temps. Cela signifie également que 100
unités monétaires au temps topermettraient d’acquérir le même panier des biens et services que 120
unités au temps tn. La comparaison des agrégats suppose que l’on élimine l’influence de la variation des
prix entre deux dates.

Nous partons de l’hypothèse que l’évolution de la valeur d’un agrégat c’est-à-dire à prix
courants résulte de la combinaison de plusieurs effets. Il y a un effet prix que l’indice des prix permet
d’isoler ; il y a un effet volume qui résume lui seul les effets de tous les autres facteurs, à savoir : la
quantité, la qualité, les nouveaux produits.

Ceci étant, les indices de prix permettent ou servent à réaliser la conversion d’évaluation
faite à prix courants ou en valeur c’est-à-dire aux prix de l’année observée ; à prix constants ou en volume
c’est-à-dire aux prix de l’année initiale ou prix de l’année de base.

Plusieurs organisations élaborent plusieurs types d’indices de prix selon les analyses que
l’on souhaite faire :

 L’indice de prix à la consommation permet d’évaluer les incidences de l’inflation sur le pouvoir
d’achat des ménages.
 L’indice des prix du PIB permet d’évaluer l’influence plus générale de l’inflation sur l’économie
dans la mesure où il est une moyenne pondérée des prix de tous les biens du PIB. La pondération
étant fonction du poids de chaque catégorie des biens dans le PIB.

Exemple : Soit l’évolution de prix en CDF des produits de base suivants :

Prix 2012 Prix 2013 % Taux


Sac manioc 42000 45000 107,14 7,14
5 litres huile 7500 8400 112 12
29

1Rchamchand 18000 21000 116,67 16,67


5kgs sucre 4500 7500 166,67 66,67
Inflation 25,62

VI.2.2. DES EVALUATIONS EN VALEUR AUX EVALUATIONS EN VOLUME

Les évaluations à prix constants (en volume) sont égales aux évaluations à prix courants (en
valeur) divisées par l’indice des prix. Elles indiquent la valeur qu’aurait prise un agrégat si le prix était
resté identique. On peut alors écrire agrégat en volume = agrégat en valeur sur l’indice des prix multiplié
par 100.

𝑨𝒈𝒓é𝒈𝒂𝒕 𝒆𝒏 𝒗𝒂𝒍𝒆𝒖𝒓
Agrégat en volume= 𝒙 𝟏𝟎𝟎
𝑰𝒏𝒅𝒊𝒄𝒆 𝒅𝒆𝒔 𝒑𝒓𝒊𝒙

N.B : Ce calcul peut être indifféremment effectué sur les agrégats évalués à l’unité monétaire ou par des
indices.

Dans ce dernier cas, on peut écrire :

𝑰𝒏𝒅𝒊𝒄𝒆 𝒆𝒏 𝒗𝒂𝒍𝒆𝒖𝒓
Indice en volume= x 100
𝑰𝒏𝒅𝒊𝒄𝒆 𝒅𝒆𝒔 𝒑𝒓𝒊𝒙

VI.2.3. DU PIB NOMINAL AU PIB REEL

Le PIB mesure la valeur des biens et services produits c’est-à-dire il le mesure au prix du
marché. Pour évaluer l’évolution de la production dans le temps, nous devons nous assurer que les prix
eux-mêmes n’ont pas varié dans le temps. Pour cela, nous devons calculer le PIB réel en utilisant l’indice
des prix du PIB.

Si nous posons p=indice des prix ou déflateur du PIB et si nous considérons PIB appelé
nominal ou PIB aux prix courants ; un autre type de PIB peut être qualifié de réel ou PIB à prix constant
que nous formulons comme suit :

𝑷𝑰𝑩 à 𝒑𝒓𝒊𝒙 𝒄𝒐𝒖𝒓𝒂𝒏𝒕 (𝑷𝑰𝑩 𝒏𝒐𝒎𝒊𝒏𝒂𝒍)


PIB réel= 𝒙 𝟏𝟎𝟎
𝒑

Exemple : L’indice des prix en 2012 était de 100 et de 120 en 2013. Le PIB en 2012 était de 10 milliards et
en 2013 de 20 milliards. Quel est le niveau réel du PIB ?
20 𝑥 100
PIB réel= =16,67 milliards en terme réel
120

Le PIB n’a pas augmenté car le prix a varié entre 2012 et 2013 en terme réel. Il y a une augmentation de
16,67% et non de 20%.

VI.3. EQUILIBRE COMPTABLE ET CONTRIBUTION A LA CROISSANCE

L’équilibre comptable est réalisé quand les ressources sont égales aux emplois en biens et
services. Cet équilibre sur le marché des biens et services est exprimé par l’égalité comptable suivante qui
détermine le PIB.

PIB= C+FBCF ± Δs+(X-M) où C : dépense de consommation finale, C f

FBCF : Formation Brute du Capital Fixe

Δs : variation des stocks

X : Exportation
30

M : Importation

Notons également que FBCF +Δs =FBC (Formation Brute du Capital)

X-M représente le solde commercial.

Cet équilibre est une identité comptable observée une fois que toutes les opérations ont été
effectuées. Il exprime l’effet que toute production nette a forcément un emploi.

En d’autres termes, il s’agit donc que les biens produits sont soit consommés par les ménages
ou par les administrations publiques (au titre de consommation finale) ou investis par les différents
secteurs institutionnels résidents (au titre d’investissement et de variation des stocks) soit par l’extérieur
(les exportations nettes des importances).

Il est possible de calculer à partir de cet équilibre comptable la part en % de différentes


composantes de la demande globale dans le PIB. On peut également déterminer à partir de taux de
croissance de différentes variables la contribution de chaque élément de la demande globale ou finale à la
croissance du PIB.

En terme clair, la contribution d’un élément à la croissance du PIB en t n est égale à son taux
de croissance de tn-1 à tn multiplié par sa part dans le PIB de l’année tn-1.

𝑪𝑭𝒕𝒏−𝑪𝑭𝒕𝒏−𝟏 𝑪𝑭𝒕𝒏−𝟏
On peut ainsi obtenir par exemple : 𝒙
𝑪𝑭𝒕𝒏−𝟏 𝑷𝑰𝑩𝒕𝒏−𝟏

𝑪𝑭𝒕𝒏−𝟏
PCFtn-1= qui représente la part de la consommation finale dans le PIB au t n-1.
𝑷𝑰𝑩𝒕𝒏−𝟏

On peut calculer la croissance de la consommation finale :

𝑪𝑭𝒕𝒏−𝑪𝑭𝒕𝒏−𝟏
gCFtn=
𝑪𝑭𝒕𝒏−𝟏

gCFtn représente le taux de croissance de la consommation finale entre t et t-1.

Ceci étant, le taux de croissance du PIB sera égal à la somme de taux de croissance de
différents emplois pondérés par la part de chaque élément dans le PIB de l’année précédente.

N.B : Pour obtenir les évaluations non biaisées par l’inflation, les calculs sont effectués sur les données en
volume.

CHAP VII. COMPTE FINANCIER ET LE TABLEAU DES OPERATIONS FINANCIERES

VII.1. CADRE COMPTABLE, AGENTS ET OPERATIONS

VII.1.1. LE SECTEUR INSTITUTIONNEL

En comptabilité nationale, on compte 5 secteurs institutionnels résidents auxquels on ajoute


un sixième compte qui est le reste du monde. Nous avons les sociétés non financières (SNF), les sociétés
financières (SF), les administrations publiques (APU ou PP), les ménages, les institutions sans but lucratif
au service du ménage (ASBLM) et le RDM.

On peut présenter ces différentes institutions dans un tableau comme suit :

Secteur institutionnel (SI) Fonctions principales Ressources principales


31

1. Secteur non financier Production des biens et services Montant de la vente


non financiers marchands
2. Secteur financier Intermédiation financière et/ou Fonds provenant des
activités financières auxiliaires engagements financiers
contractés (cas de dépôt, prime
contractuelle ou cotisation
volontaire
3. Administrations -Production d’autres biens et
publiques services non marchands destinés Versement obligatoire effectué
à la consommation individuelle par les utilisateurs ou par
et collective ; d’autres unités institutionnelles
-Réalisation d’opération de émanant d’autres secteurs
redistribution de revenu et de la
richesse nationale
4. Ménages La consommation, la production -La rémunération des facteurs de
des biens et services marchands, production ;
et des biens et services pour leur -Transfert effectué par d’autres
usage final propre secteurs ;
-On peut ajouter le produit de
vente
5. Institutions sans but Production et fournitures -Une contribution volontaire en
lucratif au service des d’autres biens et services non nature ou en espèces des
ménages ou ASBL marchands destinés à la ménages, de pouvoir public ;
consommation individuelle -Produit de vente occasionnel
6. RDM, c’est le regroupement de l’ensemble des opérations des unités résidentes avec les unités
non résidentes. Ce secteur ne représente pas un véritable secteur institutionnel. Il enregistre
uniquement les opérations et les unités institutionnelles résidents (UIR) qu’un pays a eu avec les
unités institutionnelles non résidentes.

1. LE SECTEUR NON FINANCIER

Ce secteur comprend l’ensemble des unités dotées de la personnalité juridique qui sont des
producteurs marchands et dont leur activité principale consiste à produire des biens et services non
financiers. Il s’agit ici des sociétés et des quasi-sociétés qu’elle soit privées ou publiques.

N.B : Lorsqu’on parle d’une société, ça peut être aussi une société contrôlée et majoritairement financée
par l’administration publique. On peut ajouter aussi les associations et les institutions sans but lucratif.

Le SNF est subdivisé en 3 sous-secteurs :

 Sociétés non financières publiques ;


 Sociétés non financières privée nationales ;
 Sociétés non financières sous contrôle étranger.

2. LES SOCIETES FINANCIERES

Il regroupe 3 sous-secteurs :

 Les institutions financières ; ce sont des institutions qui fournissent des services d’intermédiation
financière. On y trouve par exemple dans le cadre de la RDC ; la BCC et les banques du second
rang.
Bref, les autres institutions financières monétaires telles que les caisses d’épargne, les sociétés de
crédit-bail, société financière spécialisée.
 Les auxiliaires financiers ; il s’agit ici des courtiers (agence de voyage), des sociétés de gestion de
portefeuille, bureaux de change.
32

 Les sociétés d’assurance et des fonds de pension dont l’activité principale est la mutualisation des
risques. Ex : INSS, SONAS

3. LES ADMINISTRATION PUBLIQUES

Il s’agit :

- De l’administration centrale c’est-à-dire l’Etat et d’autres administrations ;


- L’administration publique locale (ETD) ;
- L’administration de sécurité sociale : leur activité principale est de fournir les prestations sociales
(hôpitaux, les homes des vieillards,…).

4. LES MENAGES

Nous devons distinguer ménages purs et autres ménages.

 Les ménages purs sont des ménages ordinaires qui occupent une même habitation ou les
populations des institutions par exemple les militaires de contingent. On y ajoute encore des
entrepreneurs individuels qui possèdent une unité économique, mais qui n’a pas une personnalité
juridique distincte de la personnalité physique.
Ex : les artisans, les agriculteurs.
Ce secteur comprend 5 sous-secteurs :
- Les employeurs ;
- Les salariés ;
- Les bénéficiaires du revenu de la propriété ;
- Les bénéficiaires de pension (retraités) ;
- Les bénéficiaires d’autres revenus de transfert.
 Autres ménages, il s’agit de toutes les personnes qui vivent en permanence en collectivité.

5. LES ASBL ET ISBL

Ce secteur regroupe les unités dotées de la personnalité juridique. On y trouve les partis
politiques, les syndicats de salariés, les associations et fondations.

N.B : - Lorsque ces institutions sont de faible importance, leurs opérations restent confondues avec celles
des ménages.

- Lorsque les ISBLM ou ASBLM dont plus de la moitié des ressources et publiques, on va les classer
dans les administrations publiques (APU).

Si plus de la moitié des coûts de production sont couverts par les produits de vente, l’unité
sera considérée comme secteur marchand, on va les classer dans les sociétés financières.

VII.1.2. LES OPERATIONS FINANCIERES

Il y a 7 opérations financières qui reprennent les actifs et les passifs financiers. Ces 7
catégories d’opérations financières se distinguent en fonction du degré de liquidité des actifs ou de leurs
caractères juridiques.

Parmi les opérations financières, nous avons :

1) Monétaires et DTS

Ces opérations sont les deux seuls actifs qui n’ont pas de passifs en contrepartie. On peut y
mettre dans cette catégorie :
33

 L’or retenu à titre de réserve officielle par les autorités monétaires ou par les organismes soumis
à leur contrôle effectif.
 Droits de Tirages Spéciaux (DTS) qui sont des actifs internationaux des réserves créées par le FMI
et qui sont en règle générale détenues exclusivement par les banques centrales.

2) Numéraires et dépôts

Il s’agit des opérations concernant la monnaie en circulation (billets en circulation, des


pièces considérées comme moyens de paiement et les devises). On peut y ajouter les dépôts de toute
nature en monnaie nationale ou étrangère. Exemples : les dépôts à vue, d’épargne, à terme.

N.B : Le numéraire s’il peut être détenu par l’ensemble des secteurs, ne peut être émis que par les
autorités monétaires nationales et internationales.

3) Titres autres qu’actions

Cette catégorie comprend les opérations sur des titres qui donnent le droit de percevoir sans
condition les revenus monétaires sous forme des coupons à des dates prédéterminées ainsi que des
opérations sur produits financiers dérivés. Ceci étant, cette catégorie regroupe les actifs financiers
négociables tels que titres de marchés monétaires, obligations, papiers commerciaux et les produits
financiers dérivés. On y trouve le contrat d’option, le contrat de souscription (Ex : le Warrant), le contrat
de garantie de taux.

4) Les crédits

Il s’agit des crédits à court terme et des crédits à long terme. D’une manière générale, il s’agit
des dettes matérialisées par un document ou par un document non négociable.

5) Actions et autres participations

On y trouve les actifs financiers qui représentent des droits sur la propriété des sociétés ou
des quasi-sociétés à savoir : les actions cotées, les actions non cotées, les autres participations ainsi que les
parts d’organismes de placement collectif.

6) Provisions et techniques d’assurance

Cette catégorie regroupe les provisions constituées par les sociétés d’assurance et les fonds
de pension à l’égard des titulaires de police d’assurance.

7) Autres comptes à recevoir/à payer

On y trouve les actifs servant de contrepartie aux opérations pour lesquelles un décalage est
observé entre des moments de la réalisation de l’opération et celui du paiement correspondant. Cette
catégorie englobe les crédits commerciaux et les avances consenties. Pour le premier par les fournisseurs
aux acheteurs. Et pour le second par les acheteurs aux producteurs. Ainsi que le décalage comptable (il
s’agit de toutes les sommes à payer telles que le loyer, impôt, salaire et traitement, dividendes et intérêt.

VII.2. LES COMPTES FINANCIERS

Ces comptes retracent les opérations financières effectuées par les agents économiques. Ils
s’insèrent à la suite de séquence des comptes de secteurs institutionnels et l’articulation se faisant au
niveau du compte capital (capacité ou besoin de financement).
34

En théorie, la capacité ou le besoin de financement devrait ainsi correspondre au solde du


compte financier (solde des créances et des dettes) c’est-à-dire à l’excédent des acquisitions d’actifs
financiers sur les ressources résultant des emprunts ou d’autres formes d’apport des fonds.

Les comptes financiers en cours ou comptes de patrimoine financier représentent le stock ou


encours d’actifs et de passifs financiers en fin d’année. Les actifs financiers sont des actifs économiques
qui se présentent sous la forme d’un moyen de paiement ou des créances financières. Les passifs
financiers sont des dettes. Ces actifs et ces passifs constituent le patrimoine financier à une unité ou d’un
secteur et leur solde est la valeur financière nette.

Les comptes financiers comptent en emplois et en ressources 4 comptes :

Le compte d’utilisation du revenu ;


Le compte d’accumulation ;
Le compte de capital ;
Le compte financier.

L’information peut être résumée dans un tableau comme suit :

N° EMPLOIS RESSOURCES
1 Compte RDB Idem qu’emplois
d’utilisation du CF
revenu
2 Compte Compte d’accumulation
d’accumulation
Variation d’actif EB Variation d’actifs et la
valeur nette
3 Compte de capital FBC Compte de capital
-Il s’agit de transfert en
capital à recevoir et
transfert en capital à
payer
=capacité de
financement
4 Compte financier -acquisition nette d’actif Compte financier
financier
-accroissement net de
passif
-or non monétaire et
DTS
- numéraires et dépôts
-titres autres qu’actions
-crédits
-actions et autres
participations
-provisions techniques
d’assurance
-autres comptes à
recevoir/à payer
35

VII.3. LE TABLEAU D’OPERATIONS FINANCIERES (TOF)

Dans ce tableau, le compte financier de différents secteurs et du RDM sont regroupés pour
une année donnée dans le tableau des opérations financières. Ce tableau synthétise les opérations
financières en prenant en compte 14 sous-secteurs :

 Secteur de société financière et des agrégats en 6 sous-secteurs et celui des administrations


publiques en 4 et 50 opérations financières classées par ordre de liquidité décroissante ;
 Secteurs institutionnels sont inscrits en colonne tandis que les opérations sont inscrites en ligne.

La partie gauche du TOF représente le flux net des créances (variation d’actif) c’est-à-dire
comment a été placé l’épargne financière de secteur au cours de l’année. La partie droite concerne le flux
net des dettes à savoir comment est satisfait le besoin de financement du secteur.

Une variation représente la différence entre les accroissements et les diminutions du poste
considéré.

N.B : Le TOF comme le TEE est construit selon le principe du compte écran. Cela signifie que les comptes
financiers en flux sont enregistrés en variation d’actifs et de passifs et non pas en ressources et emplois. Le
terme variation indique qu’il s’agit des acquisitions d’actifs et de passifs financiers diminuées de cessions
d’actifs ou de passifs financiers. En fin de compte, l’opération est précédée du signe plus (+) et du signe
moins (-) dans le cas contraire.

OPCVM : Organisme de Placement Collectif des Valeurs Mobilières

En définitive, les comptes financiers nationaux servent à la compréhension et à


l’interprétation des phénomènes monétaires et financiers de l’économie. Ils peuvent être analysés chaque
année.

CHAP VIII. LE TABLEAU ECONOMIQUE D’ENSEMBLE

Le TEE entre dans la catégorie des comptes économiques intégrés (CEI). Les CEI décrivent et
font la synthèse des opérations effectuées par les différents secteurs institutionnels. De la production à la
formation de leur patrimoine en passant par leurs comptes financiers. Ils rassemblent dans un même
tableau les comptes de secteurs en portant le secteur institutionnel en colonnes et les opérations
financières ou non en lignes.

Dans le cadre de cette, nous allons mettre l’accent sur les comptes d’opérations sur les
principes des comptes de secteurs (principe du compte écran et principe du compte miroir) ; et après
nous allons faire une synthèse des flux non financiers (comptes courants et comptes de capital effectués
dans le TEE).

Le TEE sera présenté en 3 dimensions c’est-à-dire il y aura 3 tableaux.

VIII.1. LE COMPTE D’OPERATIONS

Un compte d’opérations regroupe tous les secteurs institutionnels concernés par une
opération donnée. La comptabilisation en ligne repose sur deux principes ou conventions à savoir : le
principe du compte écran et le principe du compte miroir.

VIII.1.1. LE PRINCIPE DU COMPTE ECRAN

Dans le compte écran, chaque opération donne lieu à une double écriture. Ce qui est un
emploi pour un secteur institutionnel est une ressource pour un autre secteur.
36

En théorie; si l’on prend l’ensemble de grandes catégories d’opérations et de répartition


entre les 6 secteurs institutionnels, il y a 648 flux qu’il faudra représenter. Or, il est impossible de
visualiser un tel nombre de flux dans un seul tableau.

Pour cette raison et pour tant d’autres et surtout de la disponibilité des données statistiques,
le compte d’opérations doit être simplifié et on retiendra pour chaque secteur institutionnel que le total
des flux reçus ou versés quelle que soit leur destination ou provenance. C’est ce qu’on appelle le principe
du compte écran.

En terme clair, deux flux seront inscrits : il y a le flux total des revenus reçus (sans tenir
compte de l’origine de ses flux) et le flux total des revenus versés (sans que l’on sache à qui ces fonds sont
versés).

On peut formuler comme critique à ce principe du compte écran qu’il y a une perte
d’information à deux niveaux :

 Au premier niveau, on ne connait pas l’origine des fonds ;


 Au deuxième niveau, on ne connait pas à qui ces fonds sont destinés.

Néanmoins, ça nous permet de représenter le flux sur une même ligne.

VIII.1.2. LE PRINCIPE DU COMPTE MIROIR

Selon ce principe, l’équilibre emploi-ressource ligne par ligne c’est-à-dire opération par
opération doit toujours être vérifié. Les emplois d’un secteur sont nécessairement une ressource d’un
autre secteur. En revanche, si l’équilibre emploi-ressource pour les biens et services est bien vérifié sur
l’ensemble des opérations, il ne l’est pas ligne par ligne. Ceci est dû au fait que les opérations sur produit
n’ont pas le même nom selon qu’elles sont comptabilisées en emploi ou en ressource.

Ainsi, par exemple, la production d’une machine sera inscrite en ressource sur une ligne de
production et en emploi sur une ligne formation brute du capital fixe. Ces opérations sont des opérations
de répartition ou des opérations financières. Pour les opérations sur produit, l’équilibre ligne par ligne va
exister qu’au prix d’une convention comptable.

La création d’un septième secteur institutionnel fictif est une sorte de marché des biens et
services. On suppose que ce marché achète dans un premier temps ce qui est produit ou importé, ce qui
est inscrit en ressource en opération de production ou d’importation et est inscrit sur la même ligne en
emploi du compte des biens et services. Et c’est revendu plus tard pour la consommation des
investissements, etc. Ces opérations sont alors inscrites en ressource du compte des biens et services.

VIII.2. LA PRESENTATION DU TABLEAU ECONOMIQUE D’ENSEMBLE

Le Tableau Economique d’Ensemble (TEE) donne une synthèse des flux de toute nature
(produits, revenus, financiers, etc…) entre secteur institutionnel ainsi qu’une présentation des comptes du
patrimoine et de leur variation. Le TEE emprunte une partie de ses informations contenues dans deux
autres tableaux de synthèse respectivement le Tableau Entrée-Sortie (TES) et le Tableau d’Opérations
Financières (TOF).

Le TEE représente donc un double avantage de synthèse c’est-à-dire il y a une synthèse de la


totalité des flux d’une économie donnée tout en permettant d’effectuer de lien entre ce tableau de
synthèse de constitution différente. Ce tableau a pour spécificité de récapituler dans un même tableau
l’ensemble des postes de flux de secteur institutionnel dont l’inscription se fait en colonne.
37

De même pour le compte de secteur, on inscrit les emplois des comptes courant et les
variations d’actif des comptes d’accumulation ou les actifs des comptes de patrimoine sur la partie gauche
du TEE. Et les ressources des comptes courants et les variations de passif des comptes de patrimoine sur
sa partie droite. Chacune de ces parties comporte 10 colonnes, une par secteur institutionnel.

Il y a 5 secteurs institutionnels résidents et le RDM. La colonne économie nationale, la


colonne non vétillée, la colonne biens et services et la colonne totale qui représente la somme de
l’économie nationale du RDM et des biens et services.

Ces comptes de l’économie nationale sont obtenus par agrégation des comptes du secteur
institutionnel résident sachant que les informations obtenues dans la colonne de non vétillée doivent être
ré-ajoutées au montant obtenu par la sommation des données du secteur institutionnel résident. Notons
que la colonne économie nationale permet de lire directement un certain nombre d’agrégats relatifs à
l’économie nationale.

Concrètement, le Tableau Economique d’Ensemble peut être présenté en 3 dimensions de la


manière suivante : Voir les trois différents tableaux.

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