PLAN DU COURS
O. INTRODUCTION
CHAP VII LES COMPTES FINANCIERS (TOF : TABLEAU DES OPERATIONS FINANCIERES)
0. INTRODUCTION
1. L’EMERGENCE DE LA MACROECONOMIE
1ère étape : C’est avec François QUESNAY et le circuit d’une économie précapitaliste agricole.
3ème étape : John Maynard KEYNES et le circuit d’une économie monétaire de production.
1ère classe : Constituée des fermiers, elle est considérée comme la classe productive c’est-à-dire qui crée la
richesse en exploitant la terre (F).
2ème classe : Celle des propriétaires terriens. C’est une classe qui vit grâce au revenu des richesses versées
par les fermiers (P).
3ème classe : Constituée des commerçants qualifiés par les physiocrates de classe stérile car elle ne fait que
transformer des richesses du sous-sol (A).
Schématiquement, nous pouvons présenter les 3 classes sous forme d’un circuit de la
manière suivante : Ach
at
des
Ach bie Autoconsommation (2)
at ns F
de
outi con Fermage
llag so
mm
e Achat alimentaire (1)
atio
n
(2)
A P
Achat des biens manufacturés (1)
Ce circuit proposé par QUESNAY peut être jugé de fondamental à plusieurs niveaux :
Le niveau d’innovation : sa présentation est très simplifiée. Il a voulu démontrer qu’il existe une
corrélation entre les trois classes sociales.
Au 2ème niveau, il met l’accent sur la notion de production et il démontre comment une classe peut
créer une richesse et comment une autre classe peut s’accaparer de cette richesse. C’est à partir
de là que Quesnay a créé une brèche pour la théorie de plus-value de Karl MARX.
Au 3ème niveau, il a été l’un des premiers économistes à parler de la valeur ajoutée qui est une
notion capitale en comptabilité nationale.
Il a essayé de modéliser pour la première fois la dynamique macroéconomique sous forme d’une
succession de séquence temporelle.
b) Karl MARX
Keynes met alors l’accent sur la macroéconomie et il introduit l’Etat dans le circuit
économique à travers la macroéconomie. Au lieu de raisonner tout simplement en termes de marché où
l’équilibre s’opère à travers l’offre et la demande, et la régulation par les prix où l’accent est mis sur le
comportement individuel, Keynes met l’accent sur l’approche de la dynamique de l’évolution économique,
et il va prendre la place de l’équilibre de la théorie de marché que Keynes considère comme une théorie
statique c’est-à-dire qui n’évolue pas.
Les entreprises vont s’occuper de la production, les ménages notés (M) vont s’occuper de la
consommation et les opérations financières : produits, verset de revenus dépensés etc. qui sont des
agrégats et doit toujours avoir un équilibre à chaque pôle de l’économie par l’équilibre des flux monétaires
entrants et des flux monétaires sortants.
Ce qui nous ramène à un circuit économique que nous pouvons schématiser de la manière
suivante :
S F
Y I+U
M E
C
M : Ménages ;
S : Epargne des ménages ;
Y : Revenu des ménages qui peut être décomposable en salaire et revenu de la propriété et de l’entreprise
qu’on appelle profit (Π) et salaire (W) ;
C : Consommation finale ;
U : Coût d’usage de la production représenté par la consommation intermédiaire et l’amortissement.
A partir de ces 3 pôles, on mettra plus tard en évidence l’identité qui lie les 3 optiques de
lecture des activités économiques :
De ces égalités, on peut tirer la relation qui lie épargne (S) et financement (F) : F=Y-C-S.
La comptabilité nationale a donc un but descriptif c’est-à-dire elle rassemble dans un cadre
comptable cohérent toutes les opérations effectuées par les agents économiques d’une économie
nationale au cours d’une année en vue de construire et de synthétiser la situation de cette économie.
Par contre, la macroéconomie est consacrée à l’analyse des facteurs qui déterminent le
niveau de l’activité globale d’une économie.
En terme clair, la macroéconomie a pour but d’expliquer les conditions d’équilibre des flux
globaux c’est-à-dire les opérations s’établissant entre les agents économiques.
Notons que les 2 disciplines sont profondément complémentaires. D’une part, la comptabilité
nationale est l’outil de la mise en œuvre de la macroéconomie car elle peut rendre saine la traduction des
variables macroéconomiques en grandeurs observées. La comptabilité nationale est en quelque sorte le
cœur du système d’information économique dont une nation doit se doter.
En définitive, dans ces 2 disciplines, les agents macroéconomiques sont les pôles du circuit et
les opérateurs économiques qui mettent en relation les agents macroéconomiques sont les flux du circuit.
En somme, c’est seulement dans les pays qui sont statistiquement bien équipés en
infrastructures que les données macroéconomiques ont une grande signification. Lorsque le secteur
informel est important et mal connu, cela a un impact défavorable au niveau des données
macroéconomiques et à partir de là la statistique macroéconomique n’a pas beaucoup de valeurs et
souvent les données sont sous-estimées.
Au niveau de la collecte des données statistiques, on peut avoir des difficultés géographiques
telles que l’urbanisation, facteurs politique, administratif, économique, etc. et certains problèmes sont
5
spécifiques tels que statistiques d’économie non monétaire, la sous-estimation des revenus fiscaux, le
marché parallèle, les transactions fictives,…
Et la plus grande question, comment estimer la consommation des ménages dans certains
pays en développement ?
Ces différents éléments doivent être à l’esprit lorsqu’on parle de la comptabilité nationale.
La comptabilité nationale enregistre les transactions entre les grandes entités économiques
c’est-à-dire les entreprises, les ménages, le pouvoir public et le reste du monde (RDM).La comptabilité
permet de mesurer le produit national ainsi que sa répartition. Il s’agit ici de la répartition du revenu en
même temps de son affectation.
A partir de cette définition, retenons que lorsqu’on parle des transactions, on pense aux
transactions monétaires et financières. Mais ce qui nous intéresse c’est le courant financier.
Il mesure tout simplement la richesse produite par un pays pendant une période donnée. En
terme clair, il s’agit de la somme de valeurs ajoutées suscitées par les entreprises productrices des biens et
services ainsi que le pouvoir public et le RDM pendant une période déterminée.
2) La Valeur Ajoutée
La VA c’est la nouvelle valeur qui s’ajoute à la valeur existante grâce à l’activité économique,
elle est donc une richesse qui se crée.
Input Output
- Rémunération 500
- Impôts divers 100
- Amortissement 75
- Bénéfice et perte
Ce sont des prix tels qu’ils peuvent être recensés sur le marché pendant une période donnée.
Ce concept « prix du marché » peut être exprimé en termes de prix courants et prix constants. Les prix
courants sont des prix pratiqués sur le marché, mais les prix constants sont les prix fictifs obtenus en
diminuant les prix courants de l’effet de l’augmentation du coût de la vie.
Le prix national exprimé à prix courant c’est un concept économique pertinent qui facilite
une comparaison internationale ou de l’évolution du produit national d’une année à une autre en terme
réel.
Le PNB couvre tous les biens et services. On y inclut les biens de production produits à la
substitution des biens ou des produits usés ou économiquement vieillis (amortissables).
Le PIB tient compte de critère de résidence et le PNB tient compte de la richesse produite par
les nationaux qu’ils soient à l’intérieur ou à l’extérieur du pays. Pour le PNB, on tient compte du critère de
nationalité.
Le RN est le total de revenu rémunéré dans une période déterminée au titulaire des facteurs
de production en échange des biens et services produits. Ceci étant, le RN=Produit National aux prix des
facteurs.
Il faut aussi noter que le RN est un indicateur défectueux car c’est une moyenne qui ne tient
pas compte de la répartition effective du RN sur l’ensemble de la population.
C’est la partie du RN qui revient aux individus sous la forme de salaire et traitement, de
bénéfices distribués, d’intérêt augmenté par le paiement de transfert aux particuliers de la part du
pouvoir public.
En définitive, notons que nous pouvons calculer toutes ces grandeurs macroéconomiques au
départ de la comptabilité nationale.
Le RN est également très important pour des comparaisons dans l’espace et dans le temps.
Sa moyenne peut nous donner sous certaines réserves un indice du bien-être.
La comptabilité nationale enregistre les transactions sous leur aspect monétaire. Ex : On a les
ménages et les entreprises.
Ménages→Entreprises : il y a achat des biens de consommation par les ménages aux entreprises.
Entreprises→ Ménages : il y a vente des biens de consommation aux ménages par les entreprises.
Ménages Entreprises
8
R Ménages M R Entreprises M
Chaque dépense sur un compte donne lieu à une recette équivalente sur un autre compte,
exception faite pour les recettes et les dépenses amputées.
1°) Achat auprès des entreprises des biens de consommation par les ménages (120) ;
2°) Les ménages achètent au RDM (achat d’un véhicule en Belgique 540) ;
3°) Les entreprises vendent au RDM (exportation du café vers la Belgique 820) ;
Ménages Entreprises
R D
- Achat biens 120 (1) -Vente biens aux M 120(1) –Achat équi 1240(4)
- Achat véhicule 540 (2) -Export café 820 (3) -Vente au PP 620 (5)
PP RDM
II.1.2. REMUNERATION
On rémunère :
1) Le Travail
Illustration
9
Ménages Entreprises
PP RDM
Illustration
Ménages Entreprises
RDM
Exemple : (1) Les ménages reçoivent un revenu mixte des entreprises 420.
Ménages Entreprises
Revenus reçus
Revenus versés
420 (1)
420 (1)
N.B : Un médecin ou un avocat lorsqu’il exerce une activité professionnelle c’est-à-dire il a un cabinet ; il
est assimilé aux entreprises. Il devient un particulier c’est-à-dire le ménage lorsqu’il reçoit son revenu et le
dépense car le ménage ne produit pas mais consomme.
Vous remarqueriez que chaque compte présentera un solde qui peut être positif ou négatif.
Si les dépenses sont plus élevées que les recettes, cela signifie une désépargne (épargne négative). Si les
recettes sont plus élevées que les dépenses, cela signifie qu’il y a une épargne. Nous allons faire ressortir
ces éléments après avoir mis l’accent sur le transfert.
II.1.3. LE TRANSFERT
Il s’agit d’une transaction monétaire mais qui n’est pas assimilée à une transaction
économique. En d’autres termes, ce sont les opérations qui n’ont pas de liens avec l’activité économique
(les impôts, les subsides, les dons, les opérations de sécurité sociale, la contribution internationale).
N.B : Les intérêts de la dette publique c’est un transfert très important ; et ils sont enregistrés en recettes
pour le RDM et en dépenses pour le pays.
Exemple : Dresser les comptes nationaux sur base des éléments ci-dessous :
Ménages Entreprises
N.B : Les intérêts de la dette publique constituent un transfert très important. Ils sont enregistrés en
recettes pour le RDM et en dépenses pour le pays.
II.2.1. ENTREPRISES
Les entreprises produisent des biens et services en vue de les vendre sur le marché à un prix
qui couvre au moins le coût de production. Le compte entreprise inclut toutes les entreprises quelle que
soit leur forme juridique (entreprises individuelles, coopératives, SPRL, SARL, entreprises publiques,
entreprises mixtes…). Si nous devons y voir plus clair le compte entreprise peut être déconsolidé en
fonction du désidérata spécifique de l’analyse.
Il comprend entre autres les communautés religieuses, les associations sans but lucratif. Les
ménages ne produisent pas mais consomment et les autres auto-producteurs sont assimilés aux
entreprises.
Ce secteur hétérogène produit des services dont certains sont consommés involontairement
ou inconsciemment. Comme par exemple la défense nationale, l’enseignement, l’autorité judiciaire,…
II.2.4. LE RDM
Il correspond aux opérations courantes de la balance des paiements plus les transferts de
capital. La plupart des opérations de capital de la balance des paiements n’intéressent pas la comptabilité
nationale puisque ces opérations n’affectent pas le patrimoine national.
On aura ainsi deux comptes : entreprise opération courante et entreprise opération de capital.
E.O.C E.O.C
Vente Amortiss Amortis Investisse
d’équipe ement sement ment
ment 150 (2) 150 (2) 1800 (1)
1800 (1)
Cependant ; ce ne sont pas seulement les entreprises qui investissent, le pouvoir public investit, les
particuliers également investissent en construisant les habitations. Dans ce dernier cas, ils sont aussi
considérés comme les entreprises.
Pour résoudre tous ces problèmes, il faut créer un cinquième compte fondamental qui est le
compte des opérations du capital qui nous permettra de comptabiliser à chaque temps les investissements
du pouvoir public, des entreprises, en habitations, les variations en stock, les amortissements et autres
moyens de financement d’investissement.
C Opération de capital D
(E) Amortissement entreprise Investissement entreprise (A)
(F) Amortissement de PP Investissement PP (B)
(G) Epargne des entreprises Investissement ménages (C)
(H) Epargne des ménages Variation de stock du capital (D)
(I) Epargne de PP
Solde du compte RDM
Total Total
N.B : Pour ce 5ème compte, on ne va pas raisonner en termes de recettes- dépenses mais en crédit–débit.
Du côté crédit, on mettra les amortissements.
N.B : Les ménages ne produisent pas mais consomment, par conséquent, on ne peut pas les amortir. A
partir de ces opérations, nous pouvons dégager les règles de comptabilisation suivantes :
1) Les investissements des entreprises et les variations des stocks sont comptabilisés en recettes au
compte « entreprise » et au débit du compte « capital ».
2) Les investissements de pouvoir public sont comptabilisés en recettes au compte entreprise et au
débit du compte capital.
3) Les investissements en habitation sont comptabilisés en recettes au compte entreprise et au débit
du compte capital.
4) Les amortissements des entreprises sont comptabilisés en dépenses au compte entreprise et au
crédit du compte capital.
5) Les amortissements de pouvoir public sont comptabilisés en dépenses au compte pouvoir public
et au crédit du compte capital.
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6) Le solde est égal à l’épargne positive ou négative de différents comptes sont comptabilisés au
crédit plus (+) et au débit (-) du compte capital.
C Opération de capital D
S (épargne) Ie (y compris Δs)
Sg (épargne publique) Ig
Sp (épargne privée) Ih
Solde RDM Δs (variation des stocks)
Amortissement
Epargne (S)=Investissement (I)
En macroéconomie,
Et il y a 3 sources de financement qui sont la dette intérieure, la dette extérieure et la planche à billet.
N.B : Pour le RDM, on ne parle pas d’épargne ou de désépargne mais on parle plutôt du prêt net de RDM.
II.4.1. ENTREPRISE
Recettes Dépenses
- Vente aux ménages ; - Achat à l’étranger ;
- Vente au PP ; - Rémunération payée aux ménages ;
- Vente au RDM ; - Rémunération payée à l’étranger ;
- Investissement des entreprises ; - Revenu mixte des ménages ;
- Investissement de PP ; - Revenu mixte des entreprises publiques ;
- Investissement en habitat ; - Revenu payé au RDM ;
- Variation de stocks ; - Revenu capitalistique des ménages ;
- Intérêt de la dette publique ; - Impôt direct ;
- Subsides du PP - Impôt indirect ;
- Revenu provenant de l’étranger ; - Amortissements divers ;
- Transfert provenant de l’étranger - Transferts divers ;
- Epargne (S) des entreprises (+)
Total recettes courantes Total dépenses courantes
Recettes Dépenses
- Impôt direct : entreprises et ménages ; - Achat des biens et services auprès des
- Impôts indirects ; entreprises ;
- Cotisations sociales ; - Rémunération du personnel ;
- Revenu des entreprises publiques ; - Allocations sociales ;
- Transferts divers ; - Subsides aux entreprises ;
- Epargne de pouvoir public (-) - Intérêts de la dette intérieure (ménages et
entreprises) ;
- Intérêts de la dette extérieure ;
- Transferts divers au RDM ;
- Epargne de pouvoir public (+)
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Recettes Dépenses
- Rémunération provenant des entreprises ; - Achat des biens et services (entreprises,
- Revenu mixte en provenance des RDM) : Tourisme ;
entreprises ; - Consommation privée ;
- Revenu capitalistique en provenance des - Impôt indirect et direct (TVA et impôt sur
entreprises ; le revenu) ;
- Rémunération en provenance de pouvoir - Cotisation sociale ;
public ; - Transferts du RDM ;
- Rémunération du RDM ; - Epargne des particuliers (+)
- Allocation sociale ;
- Transfert du RDM ;
- Intérêts de la dette publique ;
- Epargne (-)
Total des recettes courantes Total des dépenses courantes
II.4.4. LE RDM
Recettes Dépenses
- Vente des biens et services (importation - Achat des biens et services (exportation
nationale) ; nationale) ;
- Rémunération et autres revenus des - Rémunération et autres revenus des
facteurs en provenance des entreprises ; facteurs (ménages et entreprises) ;
- Transferts en provenance des ménages et - Transferts (ménages, entreprises et
du pouvoir public (intérêts de la dette pouvoir public) ;
publique) ; - Solde de RDM (prêt net de RDM ou
- Solde RDM (emprunt net ou prêt net à emprunt net à l’extérieur)
l’étranger)
Total des recettes courantes Total des dépenses courantes
Recettes Dépenses
- Epargne des ménages (+) ; - Formation brute du capital fixe
- Epargne des entreprises (+) ; (entreprises, pouvoir public et
- Epargne de pouvoir public (+) ; habitation) ;
- Transferts des capitaux (+) ; - Variation des stocks ;
- Emprunt net à l’extérieur (solde du RDM - Emprunt net à l’étranger ;
+); - Solde du compte RDM (-) ;
- Amortissement des entreprises ; - Transferts des capitaux (-)
- Amortissement de pouvoir public
Total des moyens de financement, épargne (S) Total des investissements (I)
En se basant sur les données fournies par les 5 comptes fondamentaux ou les 5 comptes
nationaux, un certain nombre des grandeurs macroéconomiques peuvent être déterminées ou calculées :
1) La Consommation Privée, Cp
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Il s’agit de l’achat des biens et services par des ménages auprès des entreprises plus
achat des biens et services par les ménages au Reste du Monde (RDM). Ex : Dépense touristique
2) La Consommation Publique, Cg
Il s’agit de l’achat des biens et services de pouvoir public auprès des entreprises plus les
dépenses de fonctionnement.
3) L’Exportation totale,Xtot
Il s’agit d’exportation des biens et services plus rémunération et autres revenus des
facteurs en provenance du RDM versé.
4) L’Importation totale,Mtot
Il s’agit d’importation des biens et services plus rémunération et d’autres revenus des
facteurs versés au RDM.
5) La Demande globale
6) L’offre globale
O=Cp+Cg
IV.1. INTRODUCTION
Le tableau entrée-sortie (TES) a été mis au point par Leontief sur base de la théorie générale
de l’équilibre de Léon WALRAS. D’après cette théorie, la production d’un secteur individuel trouve des
débouchés dans d’autres branches d’activité et dans la demande finale : Cp+ Cg+ Ie+ Ig+ Ih± Δs+ X.
Ce tableau est à l’origine d’un tableau des transactions interindustrielles établies sur base de
compte sectoriel. Le compte sectoriel découle d’une consolidation poussée de compte entreprise. Ainsi les
transactions entre ce secteur peuvent être enregistrées sans se neutraliser.
D’enregistrer les achats de chaque secteur d’activité auprès des autres secteurs ;
D’enregistrer les ventes de chaque secteur d’activité auprès des autres secteurs ;
D’enregistrer les ventes de chaque secteur d’activité aux demandeurs finaux.
Notons que pour l’ensemble des secteurs déconsolidés la somme des achats intersectoriels
est égale à la somme des ventes intersectorielles et est égale à la demande intermédiaire.
DI / CI DF OUTPUT
1 2 DF OUTPUT
CI /DI Total DI Total DF Total Output
3
INPUT Total Input
Le nombre des secteurs dépend du but poursuivi et des statistiques disponibles. Leur
définition est formalisée. La présentation générale est la suivante :
N.B : La diagonale principale reste parfois ou généralement vide car les transactions intra-sectorielles sont
négligées et la dernière colonne donne les demandes intermédiaires sectorielles.
Cadran 2 : Il s’agit des composantes de la demande finale à savoir ; Cp, Cg, Ig, Ie, Ih, Δs et X.
Cadran 3 : Les composantes de l’input qui sont l’importation, la valeur ajoutée (VA=Rémunération
salariale+ Amortissement+ Impôt direct), les impôts indirects et les subsides, les inputs sectoriels.
Le PNB ou le PIB peut se lire au 3ème cadran comme la somme des valeurs ajoutées.La somme
de tous les inputs sectoriels est égale à la somme de tous les outputs sectoriels.
N.B : Pour déterminer les inputs, il faut soustraire les subsides de la colonne des chiffres s’ils existent. On
les soustrait car ce n’est pas généré par l’activité économique, mais c’est l’Etat qui le donne pour soutenir
une entreprise en difficulté.
OUTPUT=DI+DF
Le coefficient technique
Pour faire de la matrice des flux entrant et sortant un outil exploitable pour la planification
ou l’analyse, une hypothèse essentielle s’impose : si l’on admet que le rapport des achats et de la VA à la
production totale est fixé pour chaque secteur et sera valable à l’avenir ; le guichet comptable instantané
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des coûts se transforme en une fonction de production d’économiste comportant des coefficients
déterminés. Il indique que pour tout secteur d’activité, les entrants et le coût doivent augmenter une
proportion de la production. On peut convertir la matrice des flux en une matrice de rapport, c’est ce
qu’on appelle le coefficient technique.
C’est ce que nous pouvons faire en nous servant des données du tableau précédent cadrans 1
et 3. Chaque colonne de ce tableau doit être divisée par son total. Le tableau entrée-sortie peut se
présenter donc de la manière suivante :
3 Biens
d’équipement 60 60 75 0 195 55 250
Questions :
Solution
Voir le tableau
0 0,10 0 0
18
Si on prend par exemple la 3ème colonne, nous pouvons lire que pour produire les biens
d’équipement cela nécessite 20% de la production en provenance du secteur primaire, 0% des biens de
consommation, 30% en provenance du même secteur c’est-à-dire échange intra-sectoriel et 20% en
provenance du secteur des services.
La lecture en colonne montre ce que le secteur a besoin en provenance des autres secteurs.
En colonne, on a les échanges intra-sectoriels ; et en ligne, on a sa production et ce qu’il donne aux autres
pour son fonctionnement (échange intersectoriel).
On peut voir dans la matrice de coefficient technique que l’on appelle la matrice A un
ensemble des fonctions de production pour chaque secteur présenté dans les colonnes. Ces fonctions de
production à coefficient déterminé sont appelées de production de Leontief. Et les éléments de la matrice
entrée-sortie que nous appelons ici les coefficients sont habituellement désignés par aij c’est-à-dire les
indices se rapportant dans l’ordre à la rangée i pour les intrants et à la colonne j.
Ainsi dans le cadre de notre exemple, nous pouvons établir la matrice suivante :
a12 par exemple représente la production du produit primaire d’un montant de 0,25 et a 43 par exemple
représente les unités des services qui sont de 0,20 requises pour produire une unité des biens
d’équipement manufacturés.
La matrice de Leontief dont nous faisons allusion convient particulièrement pour résoudre
les types des problèmes suivants :
1°) Par exemple au niveau de la planification, on peut évaluer un état des biens finaux produits et services
achetés par les consommateurs privés, les investisseurs, le pouvoir public et les importateurs étrangers
pour lesquels il y aura une demande à un niveau élevé du revenu.
2°) Au niveau de la production, on peut chercher à savoir quel sera approximativement la production
nécessaire de chaque branche du secteur d’activité pour réaliser cet ensemble des biens finaux.
L’analyse des échanges intersectoriels apporte à ces préoccupations ainsi qu’à d’autres non
évoqués des réponses extrêmement globales et ne contient pas d’orientation précise ni détaillée à
l’intention de la planification ; mais le résultat obtenu constitue des indicateurs ou des orientations utiles
pour une planification plus spécifique des projets d’investissement.
19
On peut se poser une autre question entrant dans le cadre de notre exemple pour un niveau
quelconque de production de 4 branches que nous définissons désormais de X 1 à X4, quelle quantité d’un
produit de base X1 faudra-t-il ?
Cette équation signifie qu’il faut produire une quantité suffisante de X 1 pour satisfaire la
demande d’intrants de chacun des secteurs de production donné par le coefficient d’entrée et de sortie
multiplié par le niveau de production que nous notons tout simplement a ijXj auquel nous ajoutons la
quantité X1 requise pour la demande finale F1.
Le même calcul reste valable pour chacun des autres secteurs (produits). On arrive ainsi à :
X2=a21X1+a22X2+a23X3+a24X4+F2
X3=a31X1+a32X2+a33X3+a34X4+F3
X4=a41X1+a42X2+a43X3+a44X4+F4
De F1 à F4 sont des biens finaux que nous appelons la demande finale (DF) répondant à nos
objectifs de croissance.
Comme nous avons 4 équations et 4 inconnues, nous pouvons résoudre cette série
d’équations simultanées pour chaque production et obtenir une réponse à la question posée.
Pour cette série d’équations, nous devons inverser la matrice I-A (1ère démarche) où I
représente la matrice identité et A la matrice de Leontief. Ce qui va nous permettre d’arriver à une matrice
des coefficients d’intrants directs et indirects représentés par rijque nous appelons tout simplement
l’inverse de Leontief.
N.B : Nous devons calculer les cofacteurs et ces derniersne seront pas négatifs parce que nous partons
de la matrice I-A.
0 1 0 0 0 0,10 0 0 0 0,90 0 0
= 0,80 (0,5985-0,027)
= 0,80 x 0,5715
Dét.= 0,4572
0 0,508 0 0
0 1,11111 0 0
1
(I-A)-1= 𝑥𝐴𝑑𝑗. (𝐼 − 𝐴)= 0,236220,39808 1,49606 0
0,4572
0 1,11111 0 0 270
x
X 0,23622
= 0,39808 1,49606 0 55
399,9986
299,9997
X= 250,001
350,0005
Si la demande finale est de 255, la production générée par le secteur primaire serait de
399,9986 ; et ainsi de suite…
L’intégration industrielle peut aussi être mesurée par le coefficient de dispersion qui tient à la
fois compte des effets directs et indirects. Ce coefficient noté P j montre comment l’accroissement de la
production d’un secteur donné se propage à travers tous les autres secteurs.
Si Pj est inférieur à1, nous disons que le secteur considéré ne produit que de faibles stimulants pour
l’économie.
Si Pjest supérieur à 1, cela signifie que le secteur considéré génère les effets propagateurs plus élevés.
N.B : r.j=∑rij
r.1=1,10236+0+0,23622+0,19685=1,53543
r.2=2,10089
r.3=2,22441
r.4=1,25
Tous nos calculs ont été faits à partir de la matrice inverse de Leontief (I-A)-1.
Calculons les coefficients de dispersion pour avoir le secteur ayant des effets propagateurs
sur le reste de l’économie.
4 𝑥 1,53543 6,14172
P1= = = 0,8637 Avec ∑∑𝒓𝒊𝒋= r.1+r.2+r.3+r.4=7,11122
7,11122 7,11122
4 𝑥 2,10138 8,40552
P2= = = 1,182
7,11122 7,11122
4 𝑥 2,22441 8,89764
P3= = =1,25121
7,11122 7,11122
4 𝑥 1,25 5
P4= = =0,703
7,11122 7,11122
Conclusion
22
Il faut privilégier le secteur 3 c’est-à-dire celui des biens d’équipement dont le coefficient de
dispersion est le plus élevé. C’est un secteur qui a un effet d’entraînement plus grand ou plus élevé.
L’investissement dans ce secteur d’économie peut entraîner les autres secteurs vers la croissance.
Toutefois pour le fonctionnement de ce secteur, on aura besoin des entreprises de sous-traitance.
En définitive, disons que la relance économique de ce pays X ne peut passer que par le
secteur des biens d’équipement considéré à juste titre comme le poumon de cette économie.
Un agrégat est une grandeur globale synthétique qui mesure le résultat de l’activité
économique de l’ensemble des secteurs institutionnels résidents.
Ils servent à mesurer la production nationale et parmi ces agrégats nous avons :
1) Le PIB qui mesure les valeurs des biens et services produits par les unités résidentes et
disponibles pour les emplois finaux (évalués aux prix du marché).
Le PIB=∑VA
Il s’agit des valeurs des biens et des services produits sur le territoire national. On peut formaliser le PIB
de la manière suivante :
2) Le PNB, le PIB a envisagé l’ensemble des revenus créés lors de l’activité productive des unités
institutionnelles résidentes.
Le PNB, on le calcule en ajoutant au PIB les revenus primaires reçus du RDM par les unités
résidentes en soustrayant les revenus primaires versés par les unités résidentes à des unités non
résidentes.
Ces revenus primaires comprennent la rémunération des salariés, les revenus de propriété
et les impôts sur la production et des importations nettes de subvention.
Le PNB est généralement l’agrégat le plus utilisé dans les comparaisons internationales et ce
concept est identique à celui du revenu national brut.
Ces agrégats permettent de rendre compte de la circulation des flux à travers les 3 pôles du
circuit, à savoir : revenu – production – dépense.
L’optique des revenus, c’est le PIB qui est égal à la somme des emplois du compte d’exploitation
de l’économie. Il correspond à la somme des revenus distribués par les unités institutionnelles
résidentes lors de la production.
L’optique de la production, c’est le PIB qui est envisagé sous l’angle de la production. On le mesure
donc sous l’angle du solde de compte production.
N.B : Le revenu est obtenu en faisant la somme de rémunération des salariés versés par les secteurs
institutionnels résidents plus les impôts liés à la production et à l’importation moins subventions plus
excédent brut d’exploitation (EBE) plus revenu mixte brut (RMB).
L’optique de la demande (dépense), on calcule le PIB à partir de la somme des emplois finaux des
biens et services dont on déduit les importations.
La différence entre la formation brute du capital et formation brute du capital fixe. La FBC=
FBCF(I) ± les Δs + toutes les acquisitions (cessions d’actif).
RNDB= RNB – Transferts courants versés aux unités non résidentes + les transferts courants reçus du
RDM par les unités institutionnelles résidentes.
N.B : Ce revenu représente la part dont disposent les secteurs institutionnels résidents pour consommer
et épargner.
Cet agrégat représente les emplois des biens et services effectués par les agents
économiques résidents. Dans cette dépense, nous pouvons recenser la consommation finale notée (CF) et
l’effort d’investir des agents, noté FBC.Ceci étant DIB= FBC+CF
PIB
CF
RNDB DIB
EB
Selon l’optique du revenu déjà analysée, le PIB est distribué sous forme de revenu aux agents
résidents. Dans ce cas, nous pouvons noter PIB=RNDB=RM+ (IT+ Sub) +EB
La condition d’équilibre du marché des biens et des services dans ce contexte est
égale :EB=FBC noté tout simplement S=I (dans une économie fermée).
Mais dans une situation d’une économie ouverte, il faut tenir compte de la relation entre les résidents et
les non-résidents.
En terme clair, la condition d’équilibre FBC=EB + Transferts en capital vis-à-vis du RDM (Tr) -
𝑪𝑭𝒕⁄
𝑩𝑭𝒕.Nous mettons ainsi en évidence qu’une capacité de financement national est une fraction de son
épargne qui est fournie au RDM et qu’un besoin de financement représente un apport d’épargne du RDM à
la nation.
PIB
+ Revenu primaire et de transferts nets vis-à-vis du RDM
X (+)
M (-)
CF
RNDB DIB=CF+FBC
-CFt/BFt de la nation
EB
+ Transfert en capital net vis-à-vis du RDM
En définitive, DIB représente au niveau de cette analyse l’ensemble des emplois finaux des
ressources disponibles au sein de l’économie nationale et s’identifie par DIB=CF+FBC qui est égale à
CF+EB+ les transferts nets en capital vis-à-vis du RDM - 𝑪𝑭𝒕⁄𝑩𝑭𝒕.A partir de la DIB, on peut retrouver le
PIB=CF+FBC+X-M=DIB+X-M
Au niveau des ratios en comptabilité nationale, nous pouvons distinguer les ratios critiques.
25
𝑪𝑭𝒎é𝒏
PMC=
𝑹𝑫𝑩𝒎é𝒏
∆𝑪𝑭𝒎é𝒏 𝑪𝑭𝒕𝒏−𝑪𝑭𝒕𝒏−𝟏
c= =
∆𝑹𝑫𝑩𝒎é𝒏 𝑹𝑫𝑩𝒕𝒏−𝑹𝑫𝑩𝒕𝒏−𝟏
Cette propension indique de combien la consommation augmente quand le revenu augmente à une unité.
𝑪𝑭𝒎é𝒏
TEF=
𝑹𝑫𝑩𝒎é𝒏
Ce ratio représente la part du revenu investi en épargne financière et le reste étant soit consommé ou soit
investi autrement qu’en épargne financière.
Un autre groupe des rations est celui qui constitue le secteur non financier appelé simplement le SNF.
𝑽𝒂𝒍𝒆𝒖𝒓 𝑩𝒓𝒖𝒕𝒆
TVASNF=
𝑷𝒓𝒐𝒅𝒖𝒄𝒕𝒊𝒐𝒏
Ce ratio représente la part de la richesse créée par le SNF à partir de leur activité productive.
𝑭𝑩𝑪𝑭 𝑰𝒏𝒗𝒆𝒔𝒕𝒊𝒔𝒔𝒆𝒎𝒆𝒏𝒕
TISNF= =
𝑽𝑨𝑩 𝑽𝑨𝑩
𝑬𝑩
TESNF=
𝑽𝑨𝑩
Ce ratio représente la part des richesses créées par le SNF consacrée à l’épargne.
Le Taux d’Autofinancement de SNF mesure la capacité des entreprises à investir sans recourir au
financement extérieur.
𝑬𝑩𝑬
TMSNF= où EBE : Excédent Brut d’Exploitation
𝑽𝑨𝑩
II. Les ratios critiques servent à décrire un état général de l’économie. On le calcule à partir du
compte de capital. Parmi ces ratios, nous avons :
𝑬𝑩
TEN=
𝑷𝑰𝑩
2. Taux d’Investissement
𝑭𝑩𝑪𝑭
TINV= , ce ratio exprime la contribution d’investissement au PIB.
𝑷𝑰𝑩
𝑭𝑵𝑪𝑭𝒔𝒏𝒇
RCK= où FNCF : Formation Nette du Capital Fixe
𝑩𝑭𝒔𝒏𝒇
Ce ratio permet d’appréhender à partir de FNCF l’autofinancement net. On peut également évaluer à partir
de la situation extérieure nette de la nation.
On peut également recourir à d’autres ratios pour faire une évaluation de la situation de la
nation ; et parmi ces ratios, nous pouvons retenir :
𝑿
R=
𝑴
𝑩𝑭𝒏𝒂𝒕𝒊𝒐𝒏
R=
𝑷𝑰𝑩
On peut également calculer les ratios qui ont un poids sur le secteur public. En terme clair, il
s’agit des ratios qui mesurent le poids du secteur public. Et parmi ces ratios, nous pouvons retenir :
𝑬𝒏𝒔𝒆𝒎𝒃𝒍𝒆𝒅𝒆𝒔𝒊𝒎𝒑ô𝒕𝒔𝒓𝒆ç𝒖𝒔𝒑𝒂𝒓𝒍′ 𝒂𝒅𝒎𝒊𝒏𝒊𝒔𝒕𝒓𝒂𝒕𝒊𝒐𝒏𝒑𝒖𝒃𝒍𝒊𝒒𝒖𝒆
TPF=
𝑷𝑰𝑩
Notons que quand on parle d’impôt, on met l’accent sur 2 types d’impôts à savoir :
En définitive, notons que ces ratios sont qualifiés de critique parce qu’ils permettent de
signaler une éventuelle entrée dans une situation critique du point de vue sectoriel ou global. Mais la
détermination du seuil critique pose problème du point de vue économique.
Les agrégats et les ratios étudiés dans le chapitre précédent ont permis d’apporter une
appréciation synthétique sur les flux et sur les performances d’une économie nationale.
Cependant, l’utilisation et la compréhension plus poussée des informations fournies par les
comptes nationaux nécessitent le maniement des concepts de base tels que le taux de croissance ou
d’indice (1), le déflateur (2) ou l’analyse de la contribution à la croissance (3).
Le calcul du taux de variation consiste à comparer la valeur finale d’une grandeur à la date tn à sa valeur
initiale à la date to. Ainsi, le taux de variation du PIB permet de déterminer le taux de croissance que nous
notons g d’une économie entre deux dates données.
∆ 𝑷𝑰𝑩 𝑷𝑰𝑩𝒕𝒏−𝑷𝑰𝑩𝒕𝒏−𝟏
Dans ce cas, g= = x 100
𝑷𝑰𝑩 𝑷𝑰𝑩𝒕𝒏−𝟏
Exemple : Le PIB du pays A en 2013 est de 1463,7 et en 2012 ; c’était de 1416,9. Calculer la croissance
économique de ce pays en 2013.
1463,7−1416,9
g2013 = =0,033 x 100=3,3%
1416,9
Un indice est un nombre exprimant le rapport entre deux grandeurs quelconque permettant
d’en faire apparaître l’évolution.
En général, l’indice d’une grandeur donnée à une date t npar rapport à une date to servant
d’année e référence ou de base, s’écrit base to=100.
𝑽𝒂𝒍𝒆𝒖𝒓 𝒙 (𝒕𝒏)
On peut alors écrire I x (tn/to)= x 100
𝑽𝒂𝒍𝒆𝒖𝒓 𝒙 (𝒕𝒐)
1463,7
Pour notre exemple, nous aurons : 𝑥 100 = 103,3
1416,9
28
Avec la base 100 qui est égale à l’année 2012, ce résultat peut être interprété de deux
manières :
1) Si l’on donne au PIB de 2012 la valeur 100, le PIB atteint la valeur de 103,3 en 2013 ;
2) Le % d’augmentation entre les deux dates est de 3,3%.
En conséquence, l’indice d’une année donne la variation relative enregistrée par rapport à
l’année de référence choisie.
𝑃𝐼𝐵2013
Si nous notons I =I PIB22012+ (1+g)
𝑃𝐼𝐵2012
En généralisant si g est égal au taux de croissance sur la période t o à tn, on peut écrire I x (
tn/to)=I x to x (1+g)
N.B : L’année de référence peut être éloignée dans le temps et ça ne peut pas être nécessairement l’année
de référence.
Dans ce cas, si l’on connait le taux de croissance de la période n année, on peut évaluer le
𝒏
taux de croissance annuelle à partir du calcul de la moyenne géométrique : g= √𝑿𝟏. 𝑿𝟐 … 𝑿𝒏
Si nous prenons le cas d’un indice qui est par exemple de 100 en t o et qui passe à 120 en tn.
Cela signifie que les prix ont augmenté de 20 dans cet intervalle de temps. Cela signifie également que 100
unités monétaires au temps topermettraient d’acquérir le même panier des biens et services que 120
unités au temps tn. La comparaison des agrégats suppose que l’on élimine l’influence de la variation des
prix entre deux dates.
Nous partons de l’hypothèse que l’évolution de la valeur d’un agrégat c’est-à-dire à prix
courants résulte de la combinaison de plusieurs effets. Il y a un effet prix que l’indice des prix permet
d’isoler ; il y a un effet volume qui résume lui seul les effets de tous les autres facteurs, à savoir : la
quantité, la qualité, les nouveaux produits.
Ceci étant, les indices de prix permettent ou servent à réaliser la conversion d’évaluation
faite à prix courants ou en valeur c’est-à-dire aux prix de l’année observée ; à prix constants ou en volume
c’est-à-dire aux prix de l’année initiale ou prix de l’année de base.
Plusieurs organisations élaborent plusieurs types d’indices de prix selon les analyses que
l’on souhaite faire :
L’indice de prix à la consommation permet d’évaluer les incidences de l’inflation sur le pouvoir
d’achat des ménages.
L’indice des prix du PIB permet d’évaluer l’influence plus générale de l’inflation sur l’économie
dans la mesure où il est une moyenne pondérée des prix de tous les biens du PIB. La pondération
étant fonction du poids de chaque catégorie des biens dans le PIB.
Les évaluations à prix constants (en volume) sont égales aux évaluations à prix courants (en
valeur) divisées par l’indice des prix. Elles indiquent la valeur qu’aurait prise un agrégat si le prix était
resté identique. On peut alors écrire agrégat en volume = agrégat en valeur sur l’indice des prix multiplié
par 100.
𝑨𝒈𝒓é𝒈𝒂𝒕 𝒆𝒏 𝒗𝒂𝒍𝒆𝒖𝒓
Agrégat en volume= 𝒙 𝟏𝟎𝟎
𝑰𝒏𝒅𝒊𝒄𝒆 𝒅𝒆𝒔 𝒑𝒓𝒊𝒙
N.B : Ce calcul peut être indifféremment effectué sur les agrégats évalués à l’unité monétaire ou par des
indices.
𝑰𝒏𝒅𝒊𝒄𝒆 𝒆𝒏 𝒗𝒂𝒍𝒆𝒖𝒓
Indice en volume= x 100
𝑰𝒏𝒅𝒊𝒄𝒆 𝒅𝒆𝒔 𝒑𝒓𝒊𝒙
Le PIB mesure la valeur des biens et services produits c’est-à-dire il le mesure au prix du
marché. Pour évaluer l’évolution de la production dans le temps, nous devons nous assurer que les prix
eux-mêmes n’ont pas varié dans le temps. Pour cela, nous devons calculer le PIB réel en utilisant l’indice
des prix du PIB.
Si nous posons p=indice des prix ou déflateur du PIB et si nous considérons PIB appelé
nominal ou PIB aux prix courants ; un autre type de PIB peut être qualifié de réel ou PIB à prix constant
que nous formulons comme suit :
Exemple : L’indice des prix en 2012 était de 100 et de 120 en 2013. Le PIB en 2012 était de 10 milliards et
en 2013 de 20 milliards. Quel est le niveau réel du PIB ?
20 𝑥 100
PIB réel= =16,67 milliards en terme réel
120
Le PIB n’a pas augmenté car le prix a varié entre 2012 et 2013 en terme réel. Il y a une augmentation de
16,67% et non de 20%.
L’équilibre comptable est réalisé quand les ressources sont égales aux emplois en biens et
services. Cet équilibre sur le marché des biens et services est exprimé par l’égalité comptable suivante qui
détermine le PIB.
X : Exportation
30
M : Importation
Cet équilibre est une identité comptable observée une fois que toutes les opérations ont été
effectuées. Il exprime l’effet que toute production nette a forcément un emploi.
En d’autres termes, il s’agit donc que les biens produits sont soit consommés par les ménages
ou par les administrations publiques (au titre de consommation finale) ou investis par les différents
secteurs institutionnels résidents (au titre d’investissement et de variation des stocks) soit par l’extérieur
(les exportations nettes des importances).
En terme clair, la contribution d’un élément à la croissance du PIB en t n est égale à son taux
de croissance de tn-1 à tn multiplié par sa part dans le PIB de l’année tn-1.
𝑪𝑭𝒕𝒏−𝑪𝑭𝒕𝒏−𝟏 𝑪𝑭𝒕𝒏−𝟏
On peut ainsi obtenir par exemple : 𝒙
𝑪𝑭𝒕𝒏−𝟏 𝑷𝑰𝑩𝒕𝒏−𝟏
𝑪𝑭𝒕𝒏−𝟏
PCFtn-1= qui représente la part de la consommation finale dans le PIB au t n-1.
𝑷𝑰𝑩𝒕𝒏−𝟏
𝑪𝑭𝒕𝒏−𝑪𝑭𝒕𝒏−𝟏
gCFtn=
𝑪𝑭𝒕𝒏−𝟏
Ceci étant, le taux de croissance du PIB sera égal à la somme de taux de croissance de
différents emplois pondérés par la part de chaque élément dans le PIB de l’année précédente.
N.B : Pour obtenir les évaluations non biaisées par l’inflation, les calculs sont effectués sur les données en
volume.
Ce secteur comprend l’ensemble des unités dotées de la personnalité juridique qui sont des
producteurs marchands et dont leur activité principale consiste à produire des biens et services non
financiers. Il s’agit ici des sociétés et des quasi-sociétés qu’elle soit privées ou publiques.
N.B : Lorsqu’on parle d’une société, ça peut être aussi une société contrôlée et majoritairement financée
par l’administration publique. On peut ajouter aussi les associations et les institutions sans but lucratif.
Il regroupe 3 sous-secteurs :
Les institutions financières ; ce sont des institutions qui fournissent des services d’intermédiation
financière. On y trouve par exemple dans le cadre de la RDC ; la BCC et les banques du second
rang.
Bref, les autres institutions financières monétaires telles que les caisses d’épargne, les sociétés de
crédit-bail, société financière spécialisée.
Les auxiliaires financiers ; il s’agit ici des courtiers (agence de voyage), des sociétés de gestion de
portefeuille, bureaux de change.
32
Les sociétés d’assurance et des fonds de pension dont l’activité principale est la mutualisation des
risques. Ex : INSS, SONAS
Il s’agit :
4. LES MENAGES
Les ménages purs sont des ménages ordinaires qui occupent une même habitation ou les
populations des institutions par exemple les militaires de contingent. On y ajoute encore des
entrepreneurs individuels qui possèdent une unité économique, mais qui n’a pas une personnalité
juridique distincte de la personnalité physique.
Ex : les artisans, les agriculteurs.
Ce secteur comprend 5 sous-secteurs :
- Les employeurs ;
- Les salariés ;
- Les bénéficiaires du revenu de la propriété ;
- Les bénéficiaires de pension (retraités) ;
- Les bénéficiaires d’autres revenus de transfert.
Autres ménages, il s’agit de toutes les personnes qui vivent en permanence en collectivité.
Ce secteur regroupe les unités dotées de la personnalité juridique. On y trouve les partis
politiques, les syndicats de salariés, les associations et fondations.
N.B : - Lorsque ces institutions sont de faible importance, leurs opérations restent confondues avec celles
des ménages.
- Lorsque les ISBLM ou ASBLM dont plus de la moitié des ressources et publiques, on va les classer
dans les administrations publiques (APU).
Si plus de la moitié des coûts de production sont couverts par les produits de vente, l’unité
sera considérée comme secteur marchand, on va les classer dans les sociétés financières.
Il y a 7 opérations financières qui reprennent les actifs et les passifs financiers. Ces 7
catégories d’opérations financières se distinguent en fonction du degré de liquidité des actifs ou de leurs
caractères juridiques.
1) Monétaires et DTS
Ces opérations sont les deux seuls actifs qui n’ont pas de passifs en contrepartie. On peut y
mettre dans cette catégorie :
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L’or retenu à titre de réserve officielle par les autorités monétaires ou par les organismes soumis
à leur contrôle effectif.
Droits de Tirages Spéciaux (DTS) qui sont des actifs internationaux des réserves créées par le FMI
et qui sont en règle générale détenues exclusivement par les banques centrales.
2) Numéraires et dépôts
N.B : Le numéraire s’il peut être détenu par l’ensemble des secteurs, ne peut être émis que par les
autorités monétaires nationales et internationales.
Cette catégorie comprend les opérations sur des titres qui donnent le droit de percevoir sans
condition les revenus monétaires sous forme des coupons à des dates prédéterminées ainsi que des
opérations sur produits financiers dérivés. Ceci étant, cette catégorie regroupe les actifs financiers
négociables tels que titres de marchés monétaires, obligations, papiers commerciaux et les produits
financiers dérivés. On y trouve le contrat d’option, le contrat de souscription (Ex : le Warrant), le contrat
de garantie de taux.
4) Les crédits
Il s’agit des crédits à court terme et des crédits à long terme. D’une manière générale, il s’agit
des dettes matérialisées par un document ou par un document non négociable.
On y trouve les actifs financiers qui représentent des droits sur la propriété des sociétés ou
des quasi-sociétés à savoir : les actions cotées, les actions non cotées, les autres participations ainsi que les
parts d’organismes de placement collectif.
Cette catégorie regroupe les provisions constituées par les sociétés d’assurance et les fonds
de pension à l’égard des titulaires de police d’assurance.
On y trouve les actifs servant de contrepartie aux opérations pour lesquelles un décalage est
observé entre des moments de la réalisation de l’opération et celui du paiement correspondant. Cette
catégorie englobe les crédits commerciaux et les avances consenties. Pour le premier par les fournisseurs
aux acheteurs. Et pour le second par les acheteurs aux producteurs. Ainsi que le décalage comptable (il
s’agit de toutes les sommes à payer telles que le loyer, impôt, salaire et traitement, dividendes et intérêt.
Ces comptes retracent les opérations financières effectuées par les agents économiques. Ils
s’insèrent à la suite de séquence des comptes de secteurs institutionnels et l’articulation se faisant au
niveau du compte capital (capacité ou besoin de financement).
34
N° EMPLOIS RESSOURCES
1 Compte RDB Idem qu’emplois
d’utilisation du CF
revenu
2 Compte Compte d’accumulation
d’accumulation
Variation d’actif EB Variation d’actifs et la
valeur nette
3 Compte de capital FBC Compte de capital
-Il s’agit de transfert en
capital à recevoir et
transfert en capital à
payer
=capacité de
financement
4 Compte financier -acquisition nette d’actif Compte financier
financier
-accroissement net de
passif
-or non monétaire et
DTS
- numéraires et dépôts
-titres autres qu’actions
-crédits
-actions et autres
participations
-provisions techniques
d’assurance
-autres comptes à
recevoir/à payer
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Dans ce tableau, le compte financier de différents secteurs et du RDM sont regroupés pour
une année donnée dans le tableau des opérations financières. Ce tableau synthétise les opérations
financières en prenant en compte 14 sous-secteurs :
La partie gauche du TOF représente le flux net des créances (variation d’actif) c’est-à-dire
comment a été placé l’épargne financière de secteur au cours de l’année. La partie droite concerne le flux
net des dettes à savoir comment est satisfait le besoin de financement du secteur.
Une variation représente la différence entre les accroissements et les diminutions du poste
considéré.
N.B : Le TOF comme le TEE est construit selon le principe du compte écran. Cela signifie que les comptes
financiers en flux sont enregistrés en variation d’actifs et de passifs et non pas en ressources et emplois. Le
terme variation indique qu’il s’agit des acquisitions d’actifs et de passifs financiers diminuées de cessions
d’actifs ou de passifs financiers. En fin de compte, l’opération est précédée du signe plus (+) et du signe
moins (-) dans le cas contraire.
Le TEE entre dans la catégorie des comptes économiques intégrés (CEI). Les CEI décrivent et
font la synthèse des opérations effectuées par les différents secteurs institutionnels. De la production à la
formation de leur patrimoine en passant par leurs comptes financiers. Ils rassemblent dans un même
tableau les comptes de secteurs en portant le secteur institutionnel en colonnes et les opérations
financières ou non en lignes.
Dans le cadre de cette, nous allons mettre l’accent sur les comptes d’opérations sur les
principes des comptes de secteurs (principe du compte écran et principe du compte miroir) ; et après
nous allons faire une synthèse des flux non financiers (comptes courants et comptes de capital effectués
dans le TEE).
Un compte d’opérations regroupe tous les secteurs institutionnels concernés par une
opération donnée. La comptabilisation en ligne repose sur deux principes ou conventions à savoir : le
principe du compte écran et le principe du compte miroir.
Dans le compte écran, chaque opération donne lieu à une double écriture. Ce qui est un
emploi pour un secteur institutionnel est une ressource pour un autre secteur.
36
Pour cette raison et pour tant d’autres et surtout de la disponibilité des données statistiques,
le compte d’opérations doit être simplifié et on retiendra pour chaque secteur institutionnel que le total
des flux reçus ou versés quelle que soit leur destination ou provenance. C’est ce qu’on appelle le principe
du compte écran.
En terme clair, deux flux seront inscrits : il y a le flux total des revenus reçus (sans tenir
compte de l’origine de ses flux) et le flux total des revenus versés (sans que l’on sache à qui ces fonds sont
versés).
On peut formuler comme critique à ce principe du compte écran qu’il y a une perte
d’information à deux niveaux :
Selon ce principe, l’équilibre emploi-ressource ligne par ligne c’est-à-dire opération par
opération doit toujours être vérifié. Les emplois d’un secteur sont nécessairement une ressource d’un
autre secteur. En revanche, si l’équilibre emploi-ressource pour les biens et services est bien vérifié sur
l’ensemble des opérations, il ne l’est pas ligne par ligne. Ceci est dû au fait que les opérations sur produit
n’ont pas le même nom selon qu’elles sont comptabilisées en emploi ou en ressource.
Ainsi, par exemple, la production d’une machine sera inscrite en ressource sur une ligne de
production et en emploi sur une ligne formation brute du capital fixe. Ces opérations sont des opérations
de répartition ou des opérations financières. Pour les opérations sur produit, l’équilibre ligne par ligne va
exister qu’au prix d’une convention comptable.
La création d’un septième secteur institutionnel fictif est une sorte de marché des biens et
services. On suppose que ce marché achète dans un premier temps ce qui est produit ou importé, ce qui
est inscrit en ressource en opération de production ou d’importation et est inscrit sur la même ligne en
emploi du compte des biens et services. Et c’est revendu plus tard pour la consommation des
investissements, etc. Ces opérations sont alors inscrites en ressource du compte des biens et services.
Le Tableau Economique d’Ensemble (TEE) donne une synthèse des flux de toute nature
(produits, revenus, financiers, etc…) entre secteur institutionnel ainsi qu’une présentation des comptes du
patrimoine et de leur variation. Le TEE emprunte une partie de ses informations contenues dans deux
autres tableaux de synthèse respectivement le Tableau Entrée-Sortie (TES) et le Tableau d’Opérations
Financières (TOF).
De même pour le compte de secteur, on inscrit les emplois des comptes courant et les
variations d’actif des comptes d’accumulation ou les actifs des comptes de patrimoine sur la partie gauche
du TEE. Et les ressources des comptes courants et les variations de passif des comptes de patrimoine sur
sa partie droite. Chacune de ces parties comporte 10 colonnes, une par secteur institutionnel.
Ces comptes de l’économie nationale sont obtenus par agrégation des comptes du secteur
institutionnel résident sachant que les informations obtenues dans la colonne de non vétillée doivent être
ré-ajoutées au montant obtenu par la sommation des données du secteur institutionnel résident. Notons
que la colonne économie nationale permet de lire directement un certain nombre d’agrégats relatifs à
l’économie nationale.