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LUKAU NKODI
Economiste – Informaticien
Professeur Ordinaire
_______________________________________
MACROECONOMIE
PREAMBULE
Les étudiants doivent, à chaque instant, se rappeler que tout sujet traité dans les
exposés oraux est un événement élémentaire équiprobable du domaine de définition de la
matière de l’examen.1
Les étudiants qui auraient des problèmes ou des questions à débattre et surtout les
problèmes de parallélisme à faire entre ce cours et celui de Microéconomie peuvent
contacter les assistants du Professeur.
1
Le titulaire de ce cours est Docteur en Sciences Economiques de l’Université Libre de Bruxelles depuis le 14
juillet 1983, Ingénieur-Concepteur en Informatique de la première promotion du Ministère des Finances en
Janvier 1977, Agrégé de l’Enseignement Moyen du Degré Supérieur depuis 1974 et Breveté en Docimologie
et Pédagogie Universitaire depuis 1982.
1
INTRODUCTION
1.- Objectif du cours.
L’objectif de ce cours est d’amener l’étudiant à se familiariser avec les principaux
instruments d’analyse utilisés par les techniques d’approche totalitaire de l’économie, c’est-
à-dire celles qui considèrent l’économie d’un Etat comme un tout différent de l’ensemble
des parties, les agents économiques comme des entités macrosociales ou groupes
macrosociaux, l’ensemble de la société comme un corps humain doté des membres en
interdépendance permanente, les différentes disciplines scientifiques comme des branches
complémentaires d’une science de la société.
Les généralités sont traitées dans trois chapitres abordant, à tour de rôle, la définition
de la macroéconomie, les concepts de base et le survol des principaux agrégats.
Les instruments dont la liste n’est pas exhaustive, sont étudiés dans quatre chapitres
relatifs, respectivement aux comptes nationaux, aux fonctions de production, de
consommation et au multiplicateur et accélérateur.
Tandis que le survol du déséquilibre de moyenne période se basera sur les modèles
à double déficit.
2
Le pont entre ces deux branches sans frontière étanche est jeté par l’analyse de
l’équilibre général et la théorie de l’optimum (𝑊𝑒𝑙𝑓𝑎𝑟𝑒 𝑒𝑐𝑜𝑛𝑜𝑚𝑖𝑐𝑠) qui utilisent les outils de
l’analyse microéconomique (décideurs, biens individuels, …) pour résoudre le problème
d’organisation de l’économie dans son ensemble (marché ou plan). La théorie de l’optimum
a pour objet l’évaluation, dans le sens de la désirabilité sociale, des différents états de
l’économie.
Section 3 : GENESE.
La science économique est une science humaine et les faits démontrent que le
phénomène humain est par nature complexe. En effet, l’activité économique a pour objectif
primordial la répartition des ressources rares entre des besoins alternatifs et concurrents en
vue d’obtenir le maximum de satisfaction.
Boisguillebert (1646-1714) est, à notre avis, l’un des pionniers de l’analyse
macroéconomique moderne bien avant Quesnay, Marx, Keynes et autres. Il fut le premier
à relever les interdépendances économiques à différents niveaux : entre professions, entre
régions, entre classes sociales, entre les intérêts individuels et l’intérêt général, entre
diverses périodes économiques. Il fut également le premier à discerner la différence entre
un flux et un stock, entre un bien final et un bien intermédiaire, entre capital fixe (machines)
et capital circulant (semences), entre flux réels (flux de biens et services) et flux monétaires.
Ce magistrat de Rouen avait adopté une approche macroéconomique dans l’étude des prix,
de la consommation privée et publique, des relations entre revenu, production et dépenses,
etc.
Boisguillebert se trouvait dans une phase de l’analyse économique où celle-ci n’était
pas encore indépendante de l’analyse sociale, éthique, politique, etc. c’est ainsi que les
interrelations entre le social, la politique et l’économique sont continuellement fréquentes
dans ses écrits. Son analyse de la société demeure macro-économique : pour lui, les agents
économiques ne sont pas des individus considérés isolément mais, plutôt, des groupes
macro-sociaux.
Le problème de la détermination du niveau d’équilibre macro-économique a suscité
des graves controverses dans l’histoire de la pensée économique, à cause de son importance
théorique et politique. En effet, les classiques comme David Ricardo (1772-1823), John
Stuart Mill (1806-1873), Alfred Marshall (1842-1924), Edgeworth et Arthur Cecil Pigou
(1877-1959) conseillaient le "laisser-faire" en politique économique, parce que à leurs yeux,
compte tenu de l’hypothèse de concurrence parfaire, la situation normale de l’économie
n’était rien d’autre que le plein emploi de toutes les ressources économiques, travail y
compris. Mais, en démontrant qu’un équilibre de sous-emploi est possible, John Maynard
Keynes (1883-1946) justifiait d’une certaine façon l’intervention de l’Etat dans l’économie ;
ce qui ne manque pas de compliquer le schéma théorique de détermination de l’équilibre
macroéconomique.
La macroéconomie est donc née en tant qu’instrument de la politique économique,
science qui vise généralement à coloniser l’avenir, c’est-à-dire à gouverner les forces
économiques et sociales de manière telle que l’univers économique et social prenne une
configuration voulue par nous.
En effet, la production, l’accumulation et la consommation des biens et services
exigent chaque jour un nombre incalculable de décisions individuelles. S’il fallait analyser
chacune d’elles avant de proposer une solution à chaque problème que pose l’utilisation des
ressources rares, l’économiste serait totalement incapable de proposer une quelconque
mesure de politique économique. C’est pour cette raison que la simplification s’impose ; on
simplifie en réduisant les millions de produits et d’agents économiques en un nombre
raisonnable de catégories relativement homogènes qu’on appelle "agrégats".
L’étude de la macroéconomie se fait généralement en quatre étapes :
1°) étude des instruments utilisés ;
2°) détermination du niveau d’équilibre macroéconomique ;
3°) élévation du niveau d’équilibre macroéconomique et ;
4°) étude des variations du niveau d’équilibre et des fluctuations économiques.
4
« Tout objet économique a un prix », c’est-à-dire une valeur unitaire qu’on peut
représenter par un nombre rationnel non négatif pour exprimer le taux de conversion (ou
de substitution) socialement reconnu d’une unité physique de cet objet économique choisi
comme numéraire.
Ce prix peut être un « prix du marché » (la valeur résulte de la confrontation offre-
demande sur le marché), un « prix administré » (la valeur résulte d’une décision unilatérale
d’un agent économique) ou un « prix imputé » (la valeur est reconstituée par un calcul
économique rationnel).
L’observation selon laquelle il n’existe pas quelque chose comme un repas gratuit
exprime un principe fondamental de la science économique. En effet, nous pensons souvent
que certaines ressources sont si abondantes qu’elles peuvent satisfaire tous les besoins
possibles ; c’est le cas de l’air et de l’eau par exemple ; mais, même dans ce cas, une
décision de répartition doit être prise lorsque l’on reconnaît que certaines activités polluent
l’air et l’eau. Si nous conduisons davantage d’automobiles et produisons plus d’acier, nous
disposerons de moins d’air et d’eau purs. Même si ce problème est résolu par l’utilisation de
convertisseurs par catalyse ou tout autre moyen technique, les ressources utilisées dans ces
installations de contrôle de la pollution doivent être distraites (détournées) d’autres
utilisations possibles. Il existe dès lors un coût d’opportunité, et donc un prix.
Le prix constitue un outil d’allocation des ressources rares. C’est par conséquent un
instrument privilégié de politique économique. Le problème économique peut d’ailleurs être
défini comme un problème de détermination des quantités (production) et des prix
(répartition) optimaux, c’est-à-dire assurant un équilibre aussi bien microéconomique
(échanges sur les marchés) que macroéconomique (balance matérielle).
B.- Existence
C.- Création-destruction
« Aucun objet économique ne peut être créé par voie autre que celle de la production
et aucun objet économique ne peut être détruit par une voie autre que celle de la
consommation ».
5
2
NDONGO, Complément de MACRO, L2/ECO, UNAZA, 1974, p. 5.
3
FRANK, M., Théorie Economique des Finances Publiques, Vol. 1, PUB, 1976, p. 60.
4
LUKAU NKODI, PRAGMAZ : un Modèle de Projection des Agrégats Macroéconomiques Zaïrois , thèse de
doctorat en Sciences Economiques, Université Libre de Bruxelles, Juillet 1983, p. 12.
5
PEROUX, cité par LUKAU dans PRAGMAZ, op. cit., p. 12.
6
Perroux, nous dirons que "les modèles constituent l’expression la moins mauvaise de la
rationalité économique".
Pour illustrer ceci, l’exemple précédent peut être transposé sous la forme continue
correspondante. La condition de flux pour le retard de l’output doit être exprimée à l’aide
des différentielles et la forme la plus simple est :
𝑑𝑌⁄𝑑𝑡 = 𝜆(𝑍 − 𝑌), 𝜆 étant une constante positive. Cette condition exprime l’hypothèse
selon laquelle les producteurs réagissent sous l’influence d’un déficit courant (𝑍 − 𝑌) de
6
ALLEN, R., G. D., Théorie Macroéconomique, une étude mathématique, Librairie Armand Colin, Paris,
1969, p.4.
7
l’output par rapport à la demande, en accroissant l’output dans une proportion () de cette
différence. La condition posée par définition est encore : 𝑍 = 𝐶 + 𝐼 et les relations
fonctionnelles sont 𝐶 = 𝑐𝑌 et 𝐼 = 𝐴. On suppose à nouveau que la consommation (ou
l’investissement) ex ante de la relation fonctionnelle est réalisée, de même que les achats
ex post. Il s’ensuit la réduction à une équation en Y :
(1⁄𝜆)(𝑑𝑌⁄𝑑𝑡) = 𝑍 – 𝑌 = 𝐶 + 𝐼 – 𝑌 = 𝑐𝑌 + 𝐴 – 𝑌 = 𝐴 – 𝑠 avec 𝑠 = 1 – 𝑐, c’est-à-dire :
1 𝑑𝑌
. + 𝑠𝑌 = 𝐴
𝜆 𝑑𝑡
(II)
qui est une équation différentielle du 1 ordre.
er
Comme pour le PIB, le passage du coût des facteurs au prix du marché s’effectue
moyennant la prise en compte des impôts indirects (𝑇𝑖 ) nets de subventions. En d’autres
termes, le PNB au coût des facteurs est égal au PNB au prix du marché augmenté des
subventions et diminué des impôts indirects. Tout comme pour le PIB, le passage du produit
brut au produit net se réalise par la déduction des amortissements (A).
7
Le symbole ‘’Y’’ vient de la lettre initiale ‘’𝑖𝑛𝑐𝑜𝑚𝑒’’ qui signifie ‘’revenu’’ en anglais.
9
Le revenu national est généralement divisé en deux catégories : 1°) Les revenus du
travail qui comprennent les salaires et traitements bruts (avant déduction des cotisations
sociales des travailleurs), les prestations sociales et les cotisations sociales des employeurs ;
2°) Les revenus de la propriété et de l’entreprise qui vont respectivement aux particuliers,
aux sociétés et aux administrations.
Les revenus font également l’objet d’une ponction de la part de l’Etat en ce sens qu’ils
sont en principe taxables dans tous les pays. Si l’on déduit les impôts directs du revenu
national, on obtient un agrégat de première importance appelé Revenu National Disponible
(𝑌𝑑 ).
8
Le symbole ‘’G’’ vient de l’initiale de Gouvernement, en anglais, 𝐺𝑜𝑣𝑒𝑟𝑛𝑚𝑒𝑛𝑡.
10
Les principales composantes de la balance des paiements sont les exportations (X)
et les importations (M) des biens et services (au sens large). Leur différence (X - M)
correspond à la dette extérieure ou déficit du commerce extérieur (𝐺𝑥 ) (9). En effet, les flux
des biens et services formant la balance de base sont doublés par des flux financiers
(rubriques 2, 3 et 4) d’un solde équivalent.
Si la balance des biens et services (balance de base) est positive, son solde
correspond à une créance acquise par la nation sur l’étranger (RDM) ; les titres de créance
étant globalement désignés sous l’appellation de devises étrangères. Les avoirs extérieurs
9
La lettre G vient de l’initiale du mot anglais ‘’Gap’’ qui signifie Déficit (ou écart). 𝐺𝑥 désigne le déficit des
exportations (‘’Exports Gap’’ ou ‘’Trade Gap’’).
11
Le solde de la balance des paiements, s’il est positif, est identique à l’accroissement
des avoirs extérieurs ; c’est le prêt net au reste du monde. Si ce solde est négatif, on parle
d’emprunt net au reste du monde. Le prêt net au reste du monde est donc égal aux devises
étrangères acquises au cours d’une période donnée. Ce flux de devises étrangères acquises
correspond à la différence entre les placements (sorties) et les emprunts (entrées) des
capitaux à l’étranger. On distingue les capitaux à long terme de ceux à court terme
(mouvements monétaires et or).
Le terme déséquilibre de la balance des paiements est très souvent associé à un solde
débiteur établi après enregistrement des exportations et importations des biens et services
ainsi que des capitaux à long terme. Ce solde doit obligatoirement donner lieu à des entrées
nettes de capitaux à court terme.
C = Consommation privée c’est-à-dire la valeur des biens et services consommés par les
particuliers (ménages) ;
G = Consommation publique comprenant les traitements des fonctionnaires, les pensions
ainsi que les achats de biens et services par l’Etat ;
I = Investissements : achats de biens de capital fixe ou biens de production durables, c’est-
à-dire utilisables pendant plusieurs années (au moins deux) uniquement comme
facteurs de production. Exemple : outils, machines, bâtiments, ouvrages d’art, etc. ;
X = Exportations de biens et services.
10
DUPREZ, C., MACRO I, p. 13.
12
11
DUPREZ, C., MACRO I, pp. 1-2.
13
On peut étudier, pour l’ensemble des particuliers, les dépenses et les recettes.
⋮ ⋮ ⋮ ⋮
50 50 50 50
⋮ ⋮ ⋮ ⋮
100 100 100 100
Les agents économiques sont groupés en secteurs ; les critères d’agrégation sont
basés sur les distinctions suivantes :
(i) - agents nationaux (résidant dans ou situés sur le territoire national) ;
- agents étrangers : secteur du reste du monde.
(ii) Pour les agents nationaux :
- agents consommateurs : secteur des particuliers ;
- agents producteurs des biens et services.
(iii) Pour les agents producteurs :
- ceux qui cèdent des biens et services à titre onéreux : secteur des entreprises ;
- ceux qui cèdent des services à titre gratuit : secteur de l’Etat.
12
Un agent économique est une personne physique ou morale pouvant être considérée comme centre de
décision économique.
16
On assimile aux particuliers, les institutions privées sans but lucratif au service des
ménages (clubs sportifs, syndicats, etc.).
On distingue dans le secteur des entreprises :
les entreprises privées : sociétés de capitaux, sociétés de personnes et indépendants
(ou entreprises individuelles) ;
les entreprises publiques qui sont contrôlées à des degrés divers par les pouvoirs
publics ; n’y sont comprises que les institutions vendant des biens et services même
si elles sont couramment en déficit (SNELL, REGIDESO,…).
On distingue dans le secteur de l’Etat :
le pouvoir central (départements ministériels) ;
les pouvoirs subordonnés (provinces et communes) et
la sécurité sociale.
Les stocks sont des grandeurs mesurées à un moment donné (V) enregistrées dans
des bilans. Ils résultent de l'accumulation des flux résiduels : la variation d'un stock a la
dimension d'un flux (𝑉𝑇 −1 ). On distingue :
(i) Les stocks réels de capital fixe déprécié, accumulation des flux résiduels des opérations
en capital fixe : 𝐾𝑑 𝐸𝑡 = ∑𝑡𝑖=1 𝐼𝐸𝑖 𝑜𝑢 ∆𝐾𝑑 𝐸 = 𝐼𝐸𝑡 ; 𝐾𝑑 𝐺𝑡 = ∑𝑡𝑖=1 𝐼𝐺𝑖 𝑜𝑢 ∆𝐾𝑑 𝐺 = 𝐼𝐺𝑡 ∙
(ii) Les stocks financiers, accumulation des soldes des opérations financières :
𝐶𝑎𝑝𝑎𝑐𝑡 = 𝑃𝑜𝑟𝑡𝑎𝑐𝑡 = ∑𝑡𝑖=1 𝐴𝑐𝑡𝑖 ; 𝐷𝑝𝑢𝑏𝑡 = 𝑃𝑜𝑟𝑡𝑜𝑏𝑡 = ∑𝑡𝑖=1 𝑜𝑏𝑖 ; 𝐴𝑣𝑒𝑥𝑡 = ∑𝑡𝑖=1 𝐷𝑒𝑣𝑖 ∙
(iii) Les épargnes cumulées, accumulation des soldes des opérations courantes :
𝑅𝑒𝑠𝑡 = ∑𝑡𝑖=1 𝑆𝐸𝑖 ; ∑𝑡𝑖=1 𝐷é𝑓𝐺𝑡 = ∑𝑡𝑖=1 𝑆𝐺𝑖 ; 𝑆𝑃𝑡 = ∑𝑡𝑖=1 𝑆𝑃𝑖 ∙
Les modalités de flux financiers sont plus diversifiées que les seuls flux de Monnaie,
Actions, Obligations et Devises. Les formes de mise à disposition des facteurs de la propriété
au bénéfice des agents producteurs nationaux ou étrangers, comprennent aussi :
18
Placements Revenus
− Obligations…………………………………………………... − Intérêt
Au − Prêts hypothécaires……………………………………… − Intérêt
bénéfice − Dépôts en banque………………………………………… − Intérêt
des − Propriété d'habitations………………………………… − Loyer net(1)
entreprises − Propriété d'entreprises individuelles………− Revenu de l'entreprise
− Liquidités……………………………………………………. − Intérêt
− Titres………………………………………………………… − Dividendes, intérêt
De R − Or…………………………………………………………………. – Néant
− Participation dans les entreprises individuelles – Bénéfices
− Biens immeubles………………………………………….. − Loyer net.
10.- Subventions.
Les subventions, transferts aux entreprises en difficulté, sont assimilées à des impôts
indirects négatifs, le PIB sous l'optique des revenus s'écrivant alors :
𝑃𝐼𝐵 = 𝑌 + 𝐴 + (𝑇𝑖 − 𝑆𝑖𝑏𝑣).
Il y en a cinq, à savoir : 1°) les entreprises non financières, 2°) les administrations,
3°) les institutions financières, 4°) les ménages et 5°) le reste du monde.
On pose l'hypothèse que les prix ne varient pas au cours de la période considérée,
les grandeurs sont donc exprimées à prix constants.
Pour construire un modèle, il faut choisir certaines catégories d'agents avec leurs
opérations, définir les variables macro-économiques et établir une relation entre ces
variables.
Le modèle peut être statique en ce sens que toutes les grandeurs ont trait à la même
période, ou dynamique lorsque les grandeurs se rapportent à des périodes différentes.
21
Section 1 : GENERALITES.
1.- Notion.
13
Pour la définition de la fonction de production, voir DUPREZ, Macro II, sec. III, pp. 5 ; VAN OMMESLAGHE,
Micro I, pp. 1-14 ; NDONGO, Complément de Macro, pp. 15.
14
DUPREZ, Macro I, pp. 8.
15
VAN OMMESLAGHE, Micro I, pp. 1-14.
22
N.B. : Etant donné que Q exprime la valeur ajoutée brute, on remplace généralement
cette quantité par le revenu réel (revenu à prix constants) 16 dans les fonctions de
production, c'est-à-dire : 𝑄 = 𝑌 = 𝐹(𝐾, 𝐿, 𝑇). Cette expression, comme l'expression (I) est
généralement appelée "fonction globale de production".
Cette forme globale est la plus utilisée en Analyse macroéconomique parce qu'elle
permet de déterminer :
le produit réalisable en une année à l'aide des facteurs disponibles, c'est-à-dire la
capacité de production ou 𝑄𝑚𝑎𝑥 (𝑌𝑚𝑎𝑥 ) ;
les quantités de facteurs requises pour réaliser une production donnée en une année.
Les variables de la fonction de production s'expriment sous forme de stocks, c'est-à-
dire de niveau moyen au cours de la période considérée, ou sous forme de flux de services
de facteurs. Ainsi, le capital fixe (K) sera exprimé sous forme de stock (𝐾𝑛) ou de flux de
consommation de capital (Amortissement) ; le travail (L) sera exprimé sous forme de stock
de travailleurs disponibles (population active) ou utilisés (emploi) ou sous forme de leurs
prestations (travailleurs/an ou heures prestées/an) ; la terre (T) sera exprimée sous forme
d'un stock (superficie disponible ou utilisée en km2 ou en ha).
16
Condition d'agrégation des quantités de biens et services de nature différente.
17
Millésime n. m. Année qui figure comme date sur les monnaies, les médailles, etc. ∥
Numéro d'une année civile.
23
6°.- Sauf pour le cas de coefficients fixes de production, on suppose que le facteur capital
est malléable, c'est-à-dire qu'une unité de capital peut être combinée avec n'importe
quelle quantité de travail.
7°.- Le problème de la combinaison des facteurs est abordé de la même façon qu'en
Microéconomie :
a) Dans l'hypothèse d'une combinaison variable des facteurs, on cherche à déterminer
la combinaison optimale des facteurs pour obtenir une production désirée.
b) Dans l'hypothèse d'une combinaison fixe des facteurs, on fait jouer la loi des
rendements constants en fonction de l'échelle de la production, c'est-à-dire que toute
variation du volume de la production résulte d'une variation proportionnelle des
quantités de facteurs employés (exemple : pour doubler la production, il faut doubler
tous les facteurs employés).
8°.- L'hypothèse des coefficients variables de production est adoptée en tenant compte de
la distinction entre courte et longue période.
a) Un facteur est fixe lorsque sa quantité ne peut être rapidement modifiée pour
répondre à une demande qui requiert une variation immédiate de la production. Le
facteur de production généralement pris pour fixe en courte période est le capital (K).
b) Un facteur est variable lorsque sa quantité peut être modifiée sans délai pour
répondre à une demande qui requiert une variation immédiate de la production. C'est
généralement le facteur travail (L) qui est pris pour facteur variable en courte période.
c) − En courte période, la variation de la production ne résulte que de la modification
des
quantités des facteurs variables.
− En longue période, un même volume de production peut être obtenu à partir de
plusieurs combinaisons de facteurs parce que tous les facteurs sont variables.
9°.- La prise en compte du progrès technique revient à introduire le facteur temps dans la
fonction c'est-à-dire à admettre que, toutes choses égales ailleurs, et en particulier les
quantités de facteurs traditionnels mis en œuvre, la quantité produite augmente du seul
fait de l'écoulement du temps. On peut utiliser une fonction de la forme : 𝑌 = 𝐹(𝐾, 𝐿, 𝑡)
où t = temps.
18
𝐹𝐾 = 𝐹𝐿 = 0 impliquerait l'impossibilité d'accroître le produit puisque l'on aurait
𝑑𝑄 = 𝑑𝐹 = 𝐹𝐾 𝑑𝐾 = 𝐹𝐿 𝑑𝐿 = 0 ; cette éventualité doit être éliminée.
19
Avec 𝐹𝐾 𝑒𝑡 𝐹𝐿 fonctions de K et L, on écarte le cas particulier où 𝐹𝐾 𝑒𝑡 𝐹𝐿 sont des constants (positives) et
où, par conséquent, 𝐹𝐾𝐾 = 𝐹𝐿𝐿 = 0, et aussi celui où on aurait 𝐹𝑘 𝑜𝑢 𝐹𝐿 = 0.
25
en réalisant indépendamment 𝐹1 (𝐾) 𝑒𝑡 𝐹2 (𝐿), sauf si 𝐹1 (𝐾) + 𝐹2 (𝐿) ne peuvent être mis en
œuvre simultanément.
b) Divisibilité.
Cette hypothèse signifie que si 𝐹1 (𝐾) définit une production possible et 𝐹2 (𝐿) un
nombre compris entre 0 et 1, alors 𝑄 = 𝐹1 (𝐾) × 𝐹2 (𝐿) définit aussi une production possible.
Elle suppose que toute opération productive peut être fractionnée et réalisée à petite échelle
sans modifier les proportions entre inputs et outputs. Ceci ne doit cependant pas être pris
au pied de la lettre, car il existe presque toujours un seuil en dessous duquel l'opération ne
peut être réalisée dans des conditions identiques.
c) Séparabilité.
Cette hypothèse permet d'obtenir, à partir des fonctions microéconomiques sous-
jacentes de la technologie ou des fonctions séparables pour les différentes branches de
l'économie, une fonction de toute l'économie par simple agrégation. Cela veut dire qu'en
ayant 𝑄𝑖 = 𝐹𝑖 (𝐾𝑖 , 𝐿𝑖 ) = 𝐹1,𝑖 (𝐾𝑖 ) + 𝐹2,𝑖 (𝐿𝑖 ) 𝑎𝑣𝑒𝑐 𝑖 = 1, 2, ⋯ , 𝑛, on arrive à 𝑄 = 𝐹(𝐾, 𝐿) =
𝐹1,𝑖 (𝐾𝑖 ) + 𝐹2,𝑖 (𝐿𝑖 ) où les expressions 𝐹1,𝑖 (𝐾𝑖 ) 𝑒𝑡 𝐹2,𝑖 (𝐿𝑖 ) sont des moyennes (pas
nécessairement arithmétiques) des facteurs K et L mis en œuvre dans n branches.
Une fonction de production est dite classique (𝑤𝑒𝑙𝑙 𝑏𝑒ℎ𝑎𝑣𝑒𝑑) lorsque le produit
marginal du capital décroît de façon continue de +∞ à 0 pour K croissant de 0 à +∞, c'est-
à-dire
𝑠𝑖 𝑙𝑖𝑚 𝐹𝐾 = +∞, 𝑎𝑙𝑜𝑟𝑠 𝑙𝑖𝑚 𝐹𝐾𝐾 = −∞ ; et
𝐾=0 𝐾=0
𝑠𝑖 lim 𝐹𝐾 = 0, 𝑎𝑙𝑜𝑟𝑠 lim 𝐹𝐾𝐾 = 0.
𝐾=+∞ 𝐾=+∞
épuisé et se trouve réparti dans les proportions a et 1-a. Comme a est une constante, cette
répartition est également constante.
𝐹𝐾 𝐹𝐾𝐾
0 K
0 K
Figure 2.b
Figure 2.a
K
Isoquants
Figure 3
𝑄2
𝑄1
𝑄0
0 L
que le produit marginal de ce facteur est nul). En définitive, les isoquantes seront réduites
aux points A, B, C, … Elles sont punctiformes.
K R
A
𝛼ൗ
𝛽
O L
Figure 4
A 𝑅𝑛−1
B
C 𝑅𝑛
D
E
O L
Figure 5
3°.- Remarque.
Le rapport 𝛼⁄𝛽 est une constante qui indique la proportion selon laquelle K et L
doivent être combinés dans la production. Ce rapport étant fixe, toute quantité excédentaire
de K ou de L reste inutilisée. Cela étant, on peut représenter la fonction de production
𝐾 𝐿
sous la forme 𝑄 = min(𝛼 , 𝛽) pour dire que la production s'établira à un niveau défini par
30
𝑃1
Q
𝑃0
N Figure 6
𝑄ൗ
𝐿
𝑃2 𝑃3
O 𝐹𝐿 L
De par la loi de la productivité marginale décroissante, les trois courbes vont d'abord
s'élever, passer par un maximum, puis décroître à mesure de l'augmentation du facteur
variable L dans la production.
Les trois courbes ont des caractéristiques particulières :
20
Voir LUKAU, N., Cours de Microéconomie, L1/STAT, ISS-KIN, chapitre 1, figure 1.3.
31
𝑄2
Barrière de plein-emploi
𝑄3
Zone de suremploi
sous-emploi
Zone de
O 𝐿3 𝐿2 𝐿1 L
Figure 7
32
Figure 8
𝑇2
𝐾2 𝑄0
O 𝐿1 « 𝐿2 L
Le volume de production 𝑄0 peut être atteint à l'aide d'une faible quantité de travail
𝑂𝐿1 et d'une forte quantité de capital 𝑂𝐾1 . On peut aussi l'atteindre à l'aide d'une forte
quantité de travail 𝑂𝐿2 et d'une faible quantité de capital 𝑂𝐾2 .
A l'aide de cette isoquante, on peut déterminer le taux auquel K peut être substitué
à L ou L à K pour maintenir le rapport technique entre facteurs. Ce taux est mesuré par la
valeur absolue de la pente de la tangente en un point quelconque de l'isoquante, soit 𝑑𝐾/𝑑𝐿.
Comme la pente est négative, le TMST est défini par la quantité − 𝑑𝐾 ⁄𝑑𝐿.
b) Elasticité de substitution.
Elle est définie par la variation relative du rapport K/L à la variation du TMST, c'est-
à-dire la variation en pourcentage du rapport K/L provoquée par une variation en
pourcentage donnée du TMSTLK.
L'élasticité de substitution permet de dire dans quelle mesure une modification du
rapport des productivités marginales des facteurs entraîne une modification de la
combinaison de ces mêmes facteurs.
Pour un produit donné, Q = Q0, on a : 𝑑𝑄 = 𝑑𝐹 = 𝐹𝐾 𝑑𝐾 + 𝐹𝐿 𝑑𝐿 = 0 ; d'où :
𝐹𝐿 𝑑𝐾
= − 𝑑𝐿 = 𝑅 = 𝑇𝑀𝑆𝑇𝐿𝐾 . Par définition, l'élasticité de substitution ε est donnée par :
𝐹𝐾
𝑑𝐾𝐿−1
𝐾𝐿−1 𝑑𝑙𝑜𝑔𝐾𝐿−1 𝑑𝑙𝑜𝑔𝐾𝐿−1
𝜀= 𝑑𝑅 = = 𝑑𝑙𝑜𝑔𝐹 . Ce qui peut également s'écrire, en posant 𝐾𝐿−1 = 𝑘 ∶
𝑑𝑙𝑜𝑔𝑅 𝐿 ⁄𝐹𝐾
𝑅
𝑑𝑘⁄𝑘 𝑑𝑘 𝑅
𝜀 = 𝑑𝑅⁄𝑅 = 𝑑𝑅 × 𝑘 . Remarquons que :
i) 𝜀 > 0 parce que le TMSTLK et le rapport K/L varient dans le même sens.
ii) 𝜀 > 1 𝑠𝑖 𝑑𝑅 ⁄𝑅 < 𝑑𝑘⁄𝑘 , 𝜀 = 1 𝑠𝑖 𝑑𝑅 ⁄𝑅 = 𝑑𝑘⁄𝑘 , 𝑒𝑡 𝜀 < 1 𝑠𝑖 𝑑𝑅 ⁄𝑅 > 𝑑𝑘⁄𝑘 .
K 𝑅1
Figure 9
𝐾4 N
𝐾3 C 𝑅2
𝐾2 B 𝑁′
𝐾1 A 𝐶′ 𝑄𝑛
′
𝐵 𝑄3
𝛼1 𝐴′
𝛼2 𝑄2
𝑄1
O 𝐿1 𝐿2 𝐿3 𝐿4 𝐿
Figure 9
Le déplacement le long d'un isoquant correspond à une production constante et à
une combinaison variable de facteurs, parce que l'isoquante est le lieu des différentes
combinaisons des facteurs K et L ou des différents rapports K/L qui permettent d'aboutir à
un même niveau de production. Au revers, un segment issu de l'origine définit une
combinaison constante des facteurs. Dès lors, le déplacement le long d'un tel segment
(𝑂𝑅1 𝑒𝑡 𝑂𝑅2 ) correspond à un rapport K/L constant et une production variable.
21
Cte = constante.
36
Nous savons que les fonctions homogènes vérifient l'identité d'Euler selon laquelle la
somme des produits de chaque dérivée partielle par la variable correspondante est un
multiple de la fonction de production, soit 𝐾𝐹𝐾 + 𝐿𝐹𝐿 = 𝜆𝐹(𝐾, 𝐿) quels que soient K et L.
Lorsque 𝜆 = 1, l'identité d'Euler s'écrit 𝐾𝐹𝐾 + 𝐿𝐹𝐿 = 𝐹(𝐾, 𝐿) = 𝑄. De même, en élevant λ à
une certaine puissance r, on arrive à : 𝐾𝐹𝐾 + 𝐿𝐹𝐿 = 𝜆𝑟 𝐹(𝐾, 𝐿) = 𝜆𝑟 𝑄.
De cela, on tire que les rendements à l'échelle sont : i) croissants pour r>1, ii)
décroissants pour r<1, constants pour r=1 et dans ce cas, on a :
𝐹(𝜆𝐾, 𝜆𝐿) = 𝜆1 𝐹(𝐾, 𝐿) = 𝜆𝐹(𝐾, 𝐿). On qualifie alors la fonction de production de linéaire
homogène, c'est-à-dire que la production s'accroît dans la même proportion que les
quantités d'inputs utilisés.
Comme signalé dans les hypothèses de départ, l'analyse économique retient surtout
le cas des fonctions linéaires homogènes à cause de leur simplicité. Retenons en première
analyse l'hypothèse des rendements constants à l'échelle. Sur le graphique (figure 8), des
intervalles égaux pris sur le segment 𝑂𝑅1 issu de l'origine (AB = BC = CN ou A'B' = B'C' =
C'N') représentent des accroissements égaux de la production.
En effet, il a été dit plus haut que l'une des conditions de substituabilité entre facteurs
est que le produit marginal soit positif mais décroissant lorsque la quantité employée de
l'input augmente et que la décroissance était illustrée par le fait que les deux dérivées
secondes sont négatives, c'est-à-dire 𝜕𝑄⁄𝜕𝐿 > 0 𝑒𝑡 𝜕 2 𝑄⁄𝜕𝐿2 < 0 ; 𝜕𝑄⁄𝜕𝐾 >
2 ⁄ 2
0 𝑒𝑡 𝜕 𝑄 𝜕𝐾 < 0.
37
C’est l’une des fonctions de production les plus utilisées en analyse économique. Elle
a été proposée par Charles W. Cobb, mathématicien-économiste, et le sénateur Paul H.
Douglas, statisticien-économiste, en 1928 sous sa forme à rendements constants (22), pour
exprimer le comportement de la production manufacturière américaine entre 1899 et 1922.
La forme à rendements quelconques a été publiée par Douglas (23) en 1948.
Cette fonction a pour expression générale : 𝑄 = 𝐴𝐾 𝛼 𝐿𝛽 où A = coefficient de
dimension constant dépendant des unités de mesure employées ; et = paramètres
positifs qui représentent les élasticités de la production Q par rapport à K et L. Ils
indiquent dans quelle mesure Q réagit aux variations de K et de L.
En incorporant la constante A dans les unités de mesure choisies, on simplifie la
formule qui devient alors : Q = F (K, L) = K L . Cette expression est telle que
F (K, L) = + F (K, L). Cela signifie qu’on est en présence d’une fonction homogène
de degré (+). Les rendements à l’échelle sont donc : - croissants si + 1 ; -
décroissants si + < 1, et - constants si + = 1.
L’hypothèse la plus généralement adoptée est celle des rendements constants à
l’échelle, c’est-à-dire le cas de (+ =1) qui donne =1 - . Cette hypothèse est très
commode parce qu’on a une fonction qui n’a plus qu’un paramètre () dont la valeur est
comprise entre 0 et 1. C’est pour cette raison que la Cobb-Douglas est généralement écrite
sous la forme : Q = K L1- avec 0< < 1.
Pour étudier les caractéristiques de cette fonction, on peut recourir à la forme par
𝑄 𝐾𝛼 𝐿1−𝛼 𝐾 𝛼 𝐿
tête, soit : = = ( 𝐿 ) 𝑐𝑎𝑟 𝐿1−𝛼 = ; d'où 𝑓 = 𝑘𝛼. .
𝐿 𝐿 𝐿𝛼
Si la fonction de production est linéaire homogène, donc lorsque les rendements sont
constants à l'échelle, l'élasticité de substitution est égale à l'unité si cette fonction est de la
forme 𝑄 = 𝐾 𝛼 𝐿1−𝛼 .
D.- Remarque.
La Cobb-Douglas est généralement exprimée sous une forme logarithmique. On part
de sa forme générale 𝑄 = 𝐾 𝛼 𝐿𝛽 ; puis, on prend les logarithmes des grandeurs et on passe
aux différentielles. On écrit alors, en prenant (𝛼 + 𝛽) = 1 :
𝐿𝑜𝑔𝑄 = 𝛼𝐿𝑜𝑔𝐾 + (1 – 𝛼)𝐿𝑜𝑔𝐿. En passant aux différentielles, on arrive à :
𝜕𝐿𝑜𝑔𝑄 𝜕𝐿𝑜𝑔𝑄 𝜕𝐿𝑜𝑔𝑄 𝜕𝐿𝑜𝑔𝑄
𝑑𝐿𝑜𝑔𝑄 = 𝛼 𝜕𝐿𝑜𝑔𝐾 𝑑𝐿𝑜𝑔𝐾 + (1 − 𝛼) 𝜕𝐿𝑜𝑔𝐿 𝑑𝐿𝑜𝑔𝐿 avec 𝜕𝐿𝑜𝑔𝐾 𝑒𝑡 𝜕𝐿𝑜𝑔𝐿 = élasticités partielles
de Q par rapport à K et L.
On utilise aussi la formule (ℎ𝑦𝑝𝑜𝑡ℎè𝑠𝑒 : 𝜀𝑄ൗ = 𝜀𝑄ൗ = 1) :
𝐾 𝐿
𝑑𝐿𝑜𝑔𝑄 = 𝛼𝑑𝐿𝑜𝑔𝐾 + (1 − 𝛼)𝑑𝐿𝑜𝑔𝐿 avec 𝑑𝐿𝑜𝑔𝑄 = 𝑄 −1 𝑑𝑄 ; 𝑑𝐿𝑜𝑔𝐾 = 𝐾 −1 𝑑𝐾 𝑒𝑡
𝑑𝑄 𝑑𝐾 𝑑𝐿
𝑑𝐿𝑜𝑔𝐿 = 𝐿−1 𝑑𝐿. On peut donc écrire : 𝑄 = 𝛼 𝐾 + 𝛽 𝐿 . En remplaçant "d" par "∆" c'est-
∆𝑄 ∆𝐾 ∆𝐿
à-dire les différentielles par des différences, on a : =𝛼 +𝛽 où
𝑄 𝐾 𝐿
22
Cobb, C.W. and Douglas, P.C., “A theory of production”, American Economic Review, Suppl. Vol. XVIII,
March 1928, pp. 139 - 168.
23
DOUGLAS, P.C., ‘’Are the Laws of production ?’’, American Economic Review, vol. XXXVIII,
March 1948.
38
∆𝑄 ∆𝐾
= 𝑡𝑎𝑢𝑥 𝑑 ′ 𝑎𝑐𝑐𝑟𝑜𝑖𝑠𝑠𝑒𝑚𝑒𝑛𝑡 𝑑𝑒 𝑄, = 𝑡𝑎𝑢𝑥 𝑑 ′ 𝑎𝑐𝑐𝑟𝑜𝑖𝑠𝑠𝑒𝑚𝑒𝑛𝑡 𝑑𝑢 𝑐𝑎𝑝𝑖𝑡𝑎𝑙 𝑢𝑡𝑖𝑙𝑖𝑠é et
𝑄 𝐾
∆𝐿
= 𝑡𝑎𝑢𝑥 𝑑′ 𝑎𝑐𝑐𝑟𝑜𝑖𝑠𝑠𝑒𝑚𝑒𝑛 𝑑𝑒 𝑙 ′ 𝑒𝑓𝑓𝑒𝑐𝑡𝑖𝑓𝑑𝑒𝑠 𝑡𝑟𝑎𝑣𝑎𝑖𝑙𝑙𝑒𝑢𝑟𝑠 𝑜𝑢 𝑑𝑒𝑠 ℎ𝑒𝑢𝑟𝑒𝑠 𝑝𝑟𝑒𝑠𝑡é𝑒𝑠.
𝐿
E.- Estimation.
Cobb et Douglas ont établi des séries chronologiques de Q, K et L dans l’industrie
manufacturière américaine pour la période de 1899 à 1922. Ensuite, ils ont calculé les
logarithmes de ces variables et la relation qui les liait, soit :
𝑙𝑜𝑔 𝑄 = 𝑙𝑜𝑔 𝐴 + 𝑙𝑜𝑔 𝐾 + (1 − ) 𝑙𝑜𝑔 𝐿. Ceci est l’équation d’un plan. Cobb et
Douglas ont effectué l’ajustement statistique par la méthode des moindres carrés et ont
trouvé = 0,25. Ils ont ensuite testé la validité de ce résultat par le calcul d’intervalle de
confiance. Ce résultat permet d’attribuer 25% du produit au capital et 75% au travail.
24
CES = Constant Elasticity of Substitution
𝐴𝐶𝑀𝑆 = 𝐴𝑟𝑟𝑜𝑤, 𝐶ℎ𝑒𝑛𝑒𝑟𝑦, 𝑀𝑖𝑛ℎ𝑎𝑠 𝑎𝑛𝑑 𝑆𝑜𝑙𝑜𝑤.
25
ARROW, K.J., CHENERY, H.B., MINHAS, B.S., and SOLOW, R.S., ‘’Capital-labor Substitution and
Economic Efficiency’’, Revlew of Economics and Statistics, XLIII, 3, August 1961, pp. 225-48.
39
26
Pour plus de détails, voir DUPREZ, MACRO II, Sec. III, pp. 30-31.
27
DUPREZ, R., MACRO II, section III, pp. 50-51.
40
6°) à être "classique" (ou well behaved) sous sa forme à rendements constants, c'est-à-dire
dont la dérivée de la forme par tête décroît de façon continue de +∞ à 0 (prend toutes
les valeurs de +∞ à 0), lorsque le capital par tête croît de 0 à +∞, soit
lim 𝑓 ′ = +∞, 0 ; lim 𝑓 ′′ = −∞, 0. Ce qu'on vérifie pour 𝑓 ′ = 𝛼𝑘 𝛼−1 ,
𝑘=0,+∞ 𝑘=0,+∞
′′
𝑓 = 𝛼(1 − 𝛼)𝑘 (avec 0 < 𝛼 < 1) et dont le caractère exclusif (propre) à la Cobb-
𝛼−2
Douglas (dans la famille des ACMS car il existe d'autres fonctions classiques), résulte de
l'homogénéité de la fonction par tête ; et aussi
7°) pour laquelle les parts du produit revenant aux facteurs, dans l'hypothèse de
maximisation du profit en concurrence pure et parfaite, sont constantes et identiques
aux exposants des facteurs ; on trouve, selon que les rendements sont décroissants ou
constants,
𝜌𝐾 𝜌 1 𝐹 𝜔𝐿 𝜔 1 𝐹𝐿
= −1
= 𝐾−1 = 𝜀𝐹⁄𝐾 = 𝑟𝛼 𝑜𝑢 𝛼 ; = −1
= −1 = 𝜀𝐹⁄𝐿 = 𝑟(1 − 𝛼) 𝑜𝑢 1 − 𝛼.
𝑝𝑄 𝑝 𝐹𝐾 𝐹𝐾 𝑝𝑄 𝑝 𝐹𝐿 𝐹𝐿
8°) qui, sous sa forme à rendements constants et parce qu'elle est alors classique, conduit
nécessairement à une valeur d'équilibre de la proportion des facteurs, dans l'hypothèse
de maximisation du profit en concurrence parfaite, quel que soit le taux de
rémunération fixé de façon exogène, pour l(un ou l'autre facteur , quel que soit 𝜔 =
𝜔∗ 𝑜𝑢
𝜌 = 𝜌∗ .
De même que l'ACMS est la seule fonction à élasticité de substitution constante (CES),
le cas limite pour 𝛽 = −1 est la seule fonction homogène à élasticité de substitution infinie
(les facteurs sont dits infiniment ou parfaitement substituables) ou, ce qui revient au même,
la seule fonction homogène pour laquelle le taux marginal de substitution est constant. Ce
cas est également appelé 𝒇𝒐𝒏𝒄𝒕𝒊𝒐𝒏 𝒅𝒆 𝑩𝒂𝒓𝒏𝒂.
2°.- Propriétés.
28 1
Si 𝜀𝑘⁄𝑅 = est variable, on a des fonctions VES (Variable Elasticity of Substitution) qui ne sont étudiées
𝛽+1
ici.
41
1°.- Définition.
Pour 𝛽 = +∞, on est conduit , comme pour 𝛽 = 0, à une indétermination, cette fois
de la forme 𝜙 = 00 . Cette indétermination est levée en recourant à la forme par tête (𝑓) et
à la forme par unité de capital (𝜙𝐾 −1 ). Les manipulations mathématiques29 conduisent à
trouver : 𝑓 = 𝑚𝑖𝑛(𝑘, 1) ; d'où 𝜙 = 𝑚𝑖𝑛(𝐾, 𝐿) et 𝐹 = 𝑚𝑖𝑛(𝐾 𝑟 , 𝐿𝑟 ).
L'éventualité de 𝑘 ⋚ 1 𝑜𝑢 𝐾 ⋚ 𝐿 ne peut se concevoir qu'au niveau des facteurs
disponibles 𝐾 ∗ 𝑜𝑢 𝐿∗ ; en termes de facteurs utilisés, on a nécessairement que
𝑓 = 𝑘 = 1, 𝜙 = 𝐾 = 𝐿, 𝐹 = 𝐾 𝑟 = 𝐿𝑟 . Les facteurs disponibles ne peuvent qu'être supérieurs
ou égaux aux facteurs utilisés : 𝐾 ∗ ≥ 𝐾, 𝐿∗ ≥ 𝐿 ; dès lors, si 𝐾 ∗ ≶ 𝐿∗ , nécessairement la
capacité de production s'écrit : 𝜙 = 𝐾 ∗ = 𝐾 = 𝐿 < 𝐿∗ ou 𝜙 = 𝐾 ∗ < 𝐿∗ ;
𝜙 = 𝐿∗ = 𝐿 = 𝐾 < 𝐾 ∗ ou 𝜙 = 𝐿∗ < 𝐾 ∗ .
Cette fonction a été utilisée par WALRAS, LEONTIEFF et HARROD-DOMAR30. C'est la
seule fonction ACMS compatible avec l'idée de chômage d'un des facteurs si le rapport de
complémentarité n'est pas satisfait.
2°.- Propriétés.
a.- La complémentarité correspond à une forme dégénérée de l'ACMS et à une valeur limite
de la proportion des facteurs 𝑘 = 1, en-deçà et au-delà de laquelle la fonction n'est plus
dérivable à gauche et à droite, mais se sépare en deux branches : 𝐹 = 𝐾 𝑟 pour 0 ≤ 𝑘 <
1, et 𝐹 = 𝐿𝑟 pour 1 < 𝑘 ≤ +∞. Ces deux branches, chacune pour le domaine de variation
de la proportion des facteurs qui lui est impartie,
excluent l'éventualité des rendements croissants;
29
Pour les détails, voir DUPREZ, R., MACRO II, section III, pp.40.
30
Tous les cas limites ont été étudiés avant la fonction synthétique qu'est l'ACMS.
42
e.- Si la fonction est à rendements constants, κ est le coefficient moyen de capital (COR),
inverse du produit moyen du capital (utilisé), et π le produit moyen du travail (utilisé),
1
avec 𝜋 , coefficient moyen du travail :
1 1
𝐹 = 𝜙 = min [𝜅 𝐾, 𝜋𝐿] ; 𝜙𝐾 −1 = 𝜅 ; 𝜙𝐿−1 = 𝜋 𝑝𝑜𝑢𝑟 𝑘 = 𝜅𝜋.
31
− HICKS, J. R., 𝑇ℎ𝑒𝑜𝑟𝑦 𝑜𝑓 𝑤𝑎𝑔𝑒𝑠, London, 1932.
− HARROD, R. F., 𝑇𝑜𝑤𝑎𝑟𝑑𝑠 𝑎 𝐷𝑦𝑛𝑎𝑚𝑖𝑐 𝐸𝑐𝑜𝑛𝑜𝑚𝑦, London, 1948.
32
ALLEN, R. G. D., 𝑇ℎé𝑜𝑟𝑖𝑒 𝑚𝑎𝑐𝑟𝑜é𝑐𝑜𝑛𝑜𝑚𝑖𝑞𝑢𝑒 ∶ 𝑢𝑛𝑒 é𝑡𝑢𝑑𝑒 𝑚𝑎𝑡ℎé𝑚𝑎𝑡𝑖𝑞𝑢𝑒, op.cit., pp. 269.
33
Idem, pp.278.
34
ALLEN, R. G. D., op.cit., pp. 179 et 288 ; DUPREZ, R., MACRO II, section II, pp. 10.
45
d'efficacité économique fonction de la qualité des machines. Les unités efficaces de capital
̅ désignent donc le nombre de machines pondéré par leur qualité.
𝐾
2.- Progrès technique incorporé.
L'effet du progrès technique sur un facteur de production est d'accroître la
productivité marginale de ce facteur. S'il n'agit que sur le capital, il est évident que la
productivité marginale de K augmentera plus que la productivité marginale de L. Dans ce
cas, les entrepreneurs ont intérêt à utiliser plus de capital que de travail, en termes relatifs.
Un progrès qui incite à utiliser plus de capital est dit : "capital-using" (utilisateur de capital)
ou "labour-saving" (générateur d'économies de travail). Au revers, un progrès qui entraîne
une productivité du travail supérieure à la productivité marginale du capital est "labour-
using" (utilisateur de travail) ou "capital-saving" (générateur d'économies de capital).
A regarder les choses en face, un progrès technique neutre est difficilement
acceptable car il équivaudrait à un effet sans cause. Le progrès technique ne tombe pas
comme "la manne du ciel", sur tous les hommes et toutes les machines, mais seulement sur
certains types d'équipement en capital et certains éléments de la force de travail. Le progrès
technique incorporé affecte différemment les diverses composantes des ou du facteur
auquel il bénéficie. On peut valablement imaginer que le progrès technique incorporé aux
composantes d'un facteur est d'autant plus considérable que ces composantes sont les plus
récentes.
Les modèles dans lesquels figurent de telles fonctions sont dits "à générations"
(vintage models), en ce sens qu'on est conduit à distinguer les générations successives de
facteurs dont l'efficacité est croissante par hypothèse. Dans une analyse de périodes, les
générations successives correspondent à des intervalles égaux de temps, d'une ou de
plusieurs années.
Considérons le progrès technique incorporé au capital (Solow). Par hypothèse, le
stock de capital est composé de différentes générations de machines. Chaque génération
consiste en un ensemble homogène de machines produites pour être mises en service à
une période donnée ; les générations successives se rattachent à une suite de périodes. Il
est nécessaire d'utiliser deux variables de temps : l'une (t) pour le temps dans son sens
habituel et l'autre (τ) pour indiquer la date de mise en service des générations de machines
en usage au temps t.
Il est supposé que le progrès technique est incorporé dans les nouvelles machines
ou dans les dernières générations de machines en fonctionnement (par opposition aux
anciennes machines existantes). Dès lors, toute opération d'investissement introduit le
progrès technique dans l'économie, qu'elle concerne un investissement de remplacement
ou un investissement nouveau. Donc, le simple fait de remplacer des équipements usagés
par des équipements neufs suffit à augmenter la productivité du capital; et du fait de cette
hétérogénéité du capital, l'analyse de l'investissement doit se faire en termes de FBCF et
non de la seule FNCF (formation nette de capital fixe).
Concernant le facteur travail, on utilise des hommes de "génération' différentes
répartis selon l'âge et la formation. Les hommes de la dernière génération, par exemple
ceux qui ont été récemment formés, sont supposés plus productifs que ceux des générations
précédentes. Le progrès technique est naturellement incorporé dans la formation des
hommes qui constituent la force de travail dans la période actuelle, par opposition à la
formation de ceux de la période précédente. Comme l'amélioration de l'éducation concerne
46
surtout les nouveaux venus sur le marché de l'emploi, E. F. DENISON évalue la contribution
de l'enseignement à la croissance en tenant compte de la structure par âge de la population
active. Notons cependant que les hommes étant perfectibles, la main-d'œuvre peut encore
s'adapter au progrès par recyclage, ce qui exclut l'existence de couches figées de
travailleurs.
Si, dans la construction d'un modèle à générations, on choisit, pour toutes les
générations, la fonction Cobb-Douglas à rendements constants et avec un seul paramètre,
on aura : 𝑄𝜏 = 𝑒 𝜆𝜏 𝐾𝜏𝛼 𝐿1−𝛼
𝜏 . Cette fonction donne l'output 𝑄𝜏 à partir d'un input travail L et
d'un nombre de machines 𝐾𝜏 de la génération τ, quand celles-ci sont nouvelles. Si on tient
compte du progrès technique au taux m, (jusqu'au temps τ ), le coefficient λ doit être pris
sous la forme 𝜆 = 𝑚(1 − 𝛼) quand on envisage le cas de la neutralité de Harrod, et sous la
forme 𝜆 = 𝑚𝛼 dans le cas de celle de Solow.
3.- Progrès technique induit.
Le succès appelle le succès et chaque amélioration en appelle d'autres. Plus on
produit, plus on accumule de l'expérience, et l'expérience elle-même conduit à une
amélioration de productivité. C'est le phénomène de l'accélération du progrès ou du
caractère cumulatif de la croissance. L'existence de ce phénomène permet naturellement
de relier le rythme de croissance de la productivité au rythme de croissance du produit
national.
L'économiste norvégien MENDERHAUSEN a modifié la Cobb-Douglas en faisant
intervenir le progrès technique induit, c'est-à-dire résultant d'une amélioration portant sur
le mode de combinaison des facteurs : 𝑄 = 𝐴𝐾 𝛼 𝐿𝛽 𝑒 𝑚𝑡 où 𝑒 = 2,71828 = base des
logarithmes népériens, t = temps, m = une constante qui exprime le taux annuel de progrès
technique, α, β = constantes indépendantes du temps. Dans cette formule, le progrès
technique paraît être un facteur autonome et le fait qu'il soit induit permet de faire de la
constante m une fonction du niveau du PNB, c'est-à-dire 𝑚 = 𝑚(𝑄) ou d'une autre variable
statistique telle que le rapport capital-produit (K/Q) ou le rapport capital-travail (K/L).
Calcul du taux de croissance : 𝑄 = 𝐴𝐾 𝛼 𝐿𝛽 𝑒 𝑚𝑡 , fonction de MENDERHAUSEN (CMEG, pp.105)
𝑑𝑄 𝑑𝐾
𝑑𝑙𝑜𝑔𝑄 𝑑𝑙𝑜𝑔𝐾 𝑑𝑙𝑜𝑔𝐿 𝑑𝑡 𝑄 𝐾
𝑙𝑜𝑔𝑄 = 𝑙𝑜𝑔𝐴 + 𝛼𝑙𝑜𝑔𝐾 + 𝛽𝑙𝑜𝑔𝐿 + 𝑚𝑡𝑙𝑜𝑔𝑒 ; =𝛼 +𝛽 + 𝑚 𝑑𝑡 ; =𝛼 +
𝑑𝑡 𝑑𝑡 𝑑𝑡 𝑑𝑡 𝑑𝑡
𝑑𝐿
𝐿
𝛽 𝑑𝑡 + 𝑚 ; 𝑞 ′ = 𝛼𝑘 ′ + 𝛽𝑙 ′ + 𝑚 où 𝑞 ′ = taux de croissance du produit ; 𝑘 ′ = taux de
croissance de K ; 𝑙 ′ = taux de croissance de L ; 𝑚 exprime le rythme de nouveaux
investissements.
N.B.− Une fonction de production signifie que la production est au maximum égale à ce que
permettent les facteurs de production.
− La fonction de MENDERHAUSEN simplifiée 𝑄 = 𝐴𝐾 𝛼 𝐿1−𝛼 𝑒 𝑚𝑡 dont le taux de
croissance est 𝑞 ′ = 𝛼𝑘 ′ + (1 − 𝛼)𝑙 ′ + 𝑚 a été adoptée par le CEE.
47
35
POELMANS J., Cours d’analyse et Prévisions de consommation, P.U.B., Bruxelles, 1978-1979, p. 3.
36
POELMANS, J., op. cit., pp. 8.
48
37
Keynes J.M., Théorie générale de l’emploi, de l’intérêt de la monnaie, chapitre 8, cité par
DUPREZ R., MACRO I, Sec. II, p. 139.
49
Pour la Belgique des années 1967 à 1970, les différentes études ont abouti à une
moyenne de la 𝑝𝑚𝑐 de l’ordre de 0,80 ; d’où s = 0,20. Selon Keynes, l’élasticité de la
consommation par rapport au revenu varie entre 0 et 1 :
0 < (C/Y)(Y/C) = 𝑝𝑚𝑐 ⁄𝑝𝑀𝑐 < 1.
50
C Figure 6.1.
45°
𝐶 = 𝑌𝑑
𝛼 𝛾 𝛽
0 𝛿 𝑆𝑃 = 0 𝑌𝑑
𝑡𝑔𝛼 = 0.8
−𝑎 𝑡𝑔𝛽 = 0.2
38
La « droite à 45° » n’est la bissectrice de l’angle formé par les axes coordonnés que si on adopte la
même échelle pour les deux axes, ce qui n’est pas indispensable.
51
pour « défendre leur standard de vie ». Cette valeur particulière de 𝑌𝑑 correspond à une
sorte de minimum vital (39), dont le niveau tend à augmenter dans le temps ; lorsque le
revenu disponible croît − ce qu’il fait généralement à long terme − la droite de
consommation à court terme s’élève (parallèlement à elle-même ou non), de même que son
ordonnée à l’origine 𝑎, et son intersection avec la droite de 45°. La forme 𝐶 = 𝑎 + 𝑐𝑌𝑑 n’est
donc valable que pour un intervalle de temps limité.
En effet, de façon générale, les modèles keynésiens sont des modèles à court terme,
conduisant à déterminer le niveau que les différentes grandeurs exprimées en termes réels
(à prix constants) atteindront en un ou deux ans, voire en moins d’un an (en un semestre
ou trimestre). Il en résulte que les relations de comportement qui figurent dans ces modèles
sont elles-mêmes des relations valables à court terme, c’est-à-dire pour un nombre réduit
de périodes − quatre ou cinq ans, 16 à 20 trimestres − et qu’elles ne sont pas censées
refléter des comportements qui se maintiendraient invariablement durant un nombre plus
élevé de périodes, c’est-à-dire à long terme.
Lorsque 𝑌𝑑 = 0, 𝐶 = 𝑎 > 𝑂 à court terme. Cela signifie que les agents économiques
continuent à consommer bien qu’ils n’aient plus de revenus. Dans une économie
monétarisée, ce phénomène n’est explicable que s’il existe une épargne et un stock de biens
produits au cours des périodes précédentes. Tant que le revenu reste nul, l’existence d’une
consommation a de valeur positive correspond à une épargne négative -a. C’est une
situation caractéristique de la courte période.
Le niveau de consommation a s’appelle consommation autonome parce qu’il
correspond à un minimum incompressible indépendant du revenu. Remarquons que
l’existence d’une consommation autonome et d’un minimum incompressible lié à une
épargne antérieure n’a pas de signification en longue période. Cela veut dire que 𝑎 = 0 en
longue période et la fonction de consommation a pour expression : 𝐶 = 𝑐𝑌𝑑 . Considérant la
fonction de consommation à court terme et pour 𝑌𝑑 croissant, on note que : - la 𝑝𝑀𝑐 décroît
et tend vers la𝑝𝑚𝑐 ; - la 𝑝𝑀𝑠 croît et tend vers la 𝑝𝑚𝑠. Cela apparaît dans la figure 6.1
puisque : 𝑝𝑀𝑐 = 𝐶 ⁄𝑌𝑑 = 𝑡𝑔𝛾 et 𝑝𝑀𝑠 = 𝑆𝑃⁄𝑌𝑑 = 𝑡𝑔𝛿 et que pour 𝑌𝑑 → +∞, 𝛾 → 𝛼, 𝛿 → 𝛽.
39
𝐶 = 𝑌𝑑 est à l’origine de la prise en compte du panier de la ménagère dans le calcul du SMIG
(Salaire Minimum Interprofessionnel Garanti).
52
𝐶𝑡 = 𝛼⁄(1 − 𝛽) + 𝛽 ⁄(1 − 𝛽) 𝐼𝑡 , qui est la forme réduite du modèle structurel créé par le
système d’équations linéaires simultanées ci-après : 𝑌 = 𝐶 + 𝐼 et 𝐶 = 𝛼 + 𝛽𝑌, aux Etats-Unis
pour la période de 1866 à 1929. Il a ensuite effectué des analyses cross-section sur le
comportement des ménages. Il a constaté des variations de la 𝑝𝑚𝑐 en cross-section même
sur des courtes périodes. Et de plus il a trouvé que la 𝑝𝑚𝑐à CT < 𝑝𝑚𝑐 à LT. DUESENBERRY
et MODIGLIANI ont expliqué ce résultat par l’effet d’habitudes (40). La séparation des
consommations peut facilement entrer dans la fonction du type C = C(Y). Il suffit pour cela
d’admettre que la propension marginale à consommer décroît quand le revenu augmente.
40
WEISERBS, D., Exposés réalisés dans le cadre du cours de Techniques Econométriques et Méthodes
quantitatives de Victor GINSBURGH, 20/10/1978, ULB, 1978-1979, Notes manuscrites.
41
KALDOR N, « Economic Growth and the Problem of Inflation », Economica, August-November, 1989.
53
42
Voir NDONGO, Complément de MACRO, op.cit., pp. 69.
43
FRIEDMAN M., A Theory of the consumption function, Princeton University Press, 1957.
44
DUESENBERRY, I.S., Income, Saving and the Theory of consumer Behavior, Havard University Press,
1949. N.B. : La théorie de Keynes est basée sur l’hypothèse du revenu absolu.
54
45
ANDO, A., and MODIGLIANI, F., A Life Cycle Hypothesis of Saving, 1963.
55
CLT
C3
𝑎3 𝐶2
𝑎2
C1
𝑎1
45°
0 Y
Figure 6.3.
La deuxième hypothèse est que la consommation est aussi fonction du stock existant
d’un bien donné. Car, contrairement à la situation économique normale, la pénurie perlée
pousse à la constitution de stocks. Sachant que le revenu est indépendant du bien qu’on
consomme, ces auteurs ont construit pour chaque bien i, l’équation de comportement ci-
après : 𝑞𝑖 = 𝛼𝑖 + 𝛽𝑖 𝑆𝑖 + 𝛾𝑖 𝑦 dans laquelle : qi = consommation d’un bien i, y = revenu, Si
= valeur du stock du bien i que l’individu veut atteindre compte tenu des habitudes acquises,
i < 0 pour les biens durables et i 0 pour les biens non durables.
Les auteurs supposent donc que les ménages ont, pour chaque bien, un niveau désiré
de consommation auquel ils vont essayer de s’ajuster progressivement. Le problème de la
quantification de S se résout par comptage. Ainsi, s’il s’agit des vêtements, comptez-les et
donnez-leur un poids proportionnel à leur usure.
La deuxième relation fonctionnelle est une équation d’état 𝑆𝑖̇ = 𝑞𝑖 − 𝛿𝑖 𝑆𝑖 dans
laquelle 𝑆𝑖̇ = variation du stock du bien i. L’estimation du modèle issu de la combinaison des
équations d’état et de comportement pour 130 catégories de biens a permis aux auteurs de
constater que : 1°) 𝑝𝑚𝑐𝐶𝑇 < 𝑝𝑚𝑐𝐿𝑇 pour les biens non durables, et 2°) 𝑝𝑚𝑐𝐶𝑇 > 𝑝𝑚𝑐𝐿𝑇 pour
les biens durables. En considérant tous les biens comme non durables, c’est-à-dire sujets
à la formation d’habitudes, les auteurs ont abouti à la fonction de consommation 𝐶 = 𝛼 +
𝛽𝑆 + 𝛾𝑌. Mais, l’épargne (E) est fonction des biens durables : E = Y - C E = - - S +
(1 - ) Y.
2.- Concept.
1 𝑎+𝐼
L'équation 𝑌 = 1−𝑐 (𝑎 + 𝐼) = représente une fonction linéaire dont la forme
𝑠
générale est 𝑦 = 𝑎𝑥, c'est-à-dire une fonction dans laquelle 1⁄(1 − 𝑐) est une constante
telle que 0 < 𝑐 < 1 et le terme (𝑎 + 𝐼) une variable indépendante. Cela signifie que toute
modification de a et/ou de I entraîne nécessairement une variation du revenu réel Y. Mais,
il n'est pas sûr que la variation de la variable autonome et celle du revenu seront d'égale
ampleur.
1
Puisque l'équilibre de départ était donné par 𝑌 = (𝑎 + 𝐼), nous pouvons dégager
1−𝑐
l'accroissement du revenu réel en soustrayant cette dernière équation de (3). Cela conduit
1 1
à : ∆𝑌 = 1−𝑐 ∆𝐼 𝑜𝑢 ∆𝑌 = 𝑠 ∆𝐼. Etant donné que c est inférieur à l'unité, le terme 1⁄(1 − 𝑐)
a une valeur supérieure à 1. Dès lors, la variation de Y que résulte d'une variation autonome
de l'investissement est plus importante que la variation de cet investissement. C'est pour
1
cette raison que le terme 1−𝑐 est appelé multiplicateur simple. On le représente
∆𝑌 1 1
généralement par la lettre k. Cela permet d'écrire : 𝑘 = = 1−𝑐 = 𝑠 .
∆𝐼
3.- Remarques.
1°.- Toute variation autonome d'une composante de la demande globale peut entraîner
une variation plus que proportionnelle du revenu. L'essentiel est que cette variation
ne soit pas provoquée par un changement du revenu lui-même (qu'elle ne soit pas
induite). C'est ainsi qu'on peut parler d'un multiplicateur de l'investissement, de la
consommation et du commerce extérieur. Tout dépend du phénomène que l'on veut
mettre en relief, et donc, de la nature du multiplicande. Toutefois, quel que soit le
phénomène étudié, la valeur du multiplicateur simple k reste la même. Celle-ci se
trouve automatiquement déterminée dès que la propension marginale à consommer c
est connue.
2°.- Plus la 𝑝𝑚𝑐 est élevée, plus petite est la valeur du dénominateur, et donc plus grande
est la valeur du multiplicateur k. A la limite, si la 𝑝𝑚𝑐 tend vers 1, le multiplicateur
tend vers l'infini, c'est-à-dire que la variation autonome d'un élément de la demande
finale (ex. ∆I) provoquerait une modification du revenu ∆Y telle qu'on ne pourra
atteindre aucune situation d'équilibre. A l'inverse, une 𝑝𝑚𝑐 égale à 0 donne un
multiplicateur k = 1 et conduit à ∆Y = ∆I.
3°.- Si on suppose que l'investissement global comprend une partie autonome 𝐼𝑎 et une
partie induite 𝐼𝑖 liée au revenu Y par une relation du type 𝐼𝑖 = 𝑏𝑌 où b = propension
marginale à investir, on arrive à 𝐼 = 𝐼𝑎 + 𝐼𝑖 = 𝐼𝑎 + 𝑏𝑌 qui conduit à une équation
d'équilibre du type 𝑌 = 𝐶 + 𝐼 = 𝑎 + 𝑐𝑌 + 𝐼𝑎 + 𝑏𝑌. La variation de la seule fraction
autonome de l'investissement ∆𝐼𝑎 entraînera une modification du revenu ∆Y qui sera
1 ∆𝑌 1
donnée par ∆𝑌 = 1−𝑐−𝑏 ∆𝐼𝑎 . Le multiplicateur vaudra 𝑘 = ∆𝐼 = 1−𝑐−𝑏 ∙ L'expression
𝑎
1 1
est appelée multiplicateur composé par opposition au multiplicateur simple ∙
1−𝑐−𝑏 1−𝑐
4°.- On peut énoncer un principe général qui dit que " toute variation autonome de la
demande D entraîne une variation du revenu Y dont l'ampleur dépend de la valeur de
la propension marginale à dépenser d dans l'ensemble économique considéré ", de
∆𝑌 1
manière à avoir ∆𝐷 = 1−𝑑 ∙ Notez que la propension marginale à dépenser est la
somme des propensions marginales de tous les agents économiques à dépenser en
achats de biens de consommation ou en biens d'investissement.
5°.- Le concept de multiplicateur décrit un mécanisme qui repose sur des quantités évaluées
à prix constants (Y, C, I), c'est-à-dire que l'accroissement du produit national
correspond à une augmentation effective de la production de biens et services et non
à une augmentation nominale liée à la hausse des prix.
6°.- La valeur effective du multiplicateur peut varier avec les caractéristiques des groupes
de consommateurs engagés dans son mécanisme et avec la nature des produits
demandées, c'est-à-dire avec les branches d'activités considérées. C'est ainsi que pour
mieux décrire le mécanisme de multiplication, on utilise les tableaux d'input-output du
59
Supposons que la 𝑝𝑚𝑐 reste constante de période en période et que cette propension
est la même pour tous les consommateurs. Supposons en outre qu'il y ait un accroissement
autonome de l'investissement, ∆I. Ces nouvelles dépenses entraîneront une variation égale
de revenu pour les agents économiques qui en bénéficient (les producteurs de biens
d'équipement, par exemple). Cet accroissement de revenu va, à son tour, entraîner un
accroissement de revenu des producteurs de biens de consommation qui vont bénéficier
des dépense des producteurs de biens d'équipement en biens de consommation. Mais cette
augmentation sera inférieure à l'accroissement de l'investissement si la 𝑝𝑚𝑐 est inférieure
à 1.
Toutefois, il n'est pas certain que les choses se passent si automatiquement. Il peut
exister des décalages dans le temps entre le moment de la perception du revenu et le
moment de sa dépense. Ce décalage est appelé "Décalage de Robertson". Il implique une
fonction de consommation de la forme 𝐶𝑡 = 𝑎 + 𝑐𝑌𝑡−1 . Il peut exister aussi un délai entre le
moment où s'exprime la demande et le moment où la production s'accroît pour s'y adapter.
Ce délai s'appelle "𝐷é𝑐𝑎𝑙𝑎𝑔𝑒 𝑑𝑒 𝐿𝑢𝑛𝑑𝑏𝑒𝑟𝑔". Il implique que la production Q ou le revenu Y
d'une période dépend de la demande de la période précédente : 𝑄𝑡 𝑜𝑢 𝑌𝑡 = 𝐷𝑡−1 .
Compte tenu de la 𝑝𝑚𝑐, les dépenses supplémentaires que vont effectuer les
producteurs de biens d'investissement seront égales à 𝑐∆𝐼. Ce sera l'augmentation de
46
ROBERTSON, D., Banking Policy and the Price Level, London, 1926.
60
Etant donné que c est une fraction, si nous considérons un nombre infinitésimal de
périodes, le terme 𝑐 𝑡 devient très faible et s'annule à la limite. Dès lors, l'accroissement
total du revenu au cours de la série de périodes prises en compte sera donné par
1 1
𝑌𝑡 − 𝑌0 = 1−𝑐 ∆𝐼. Nous retrouvons donc le multiplicateur simple 𝑘 = 1−𝑐 ; mais, il a fallu une
longue série de périodes pour que l'accroissement de I épuise tous ses effets.
Remarque.- La similitude des résultats est due au fait qu'on suppose que l'augmentation
de l'investissement est définitive, en ce sens que l'investissement global se maintient
constamment au même niveau pendant toute la durée du processus. Mais, si
l'investissement global revient à son niveau primitif, l'accroissement de l'investissement ne
durant qu'une période, le revenu des périodes successives sera chaque fois de : 𝑌1 = 𝑌0 +
∆𝐼 ;
𝑌2 = 𝑌1 + 𝑐∆𝐼 − ∆𝐼 = 𝑌0 + ∆𝐼 + 𝑐∆𝐼 − ∆𝐼 = 𝑌0 + 𝑐∆𝐼 ; puisqu'il y a réduction de la demande
globale à ∆𝐼 étant donné le retour de l'investissement au niveau initial.
𝑌3 = 𝑌2 + 𝑐 2 ∆𝐼 − 𝑐∆𝐼 = 𝑌0 + ∆𝐼 + 𝑐∆𝐼 + 𝑐 2 ∆𝐼 − 𝑐∆𝐼 = 𝑌0 + 𝑐 2 ∆𝐼. En généralisant, on arrive à
𝑌𝑡 = 𝑌0 + 𝑐 𝑡−1 ∆𝐼 ; d'où 𝑌𝑡 − 𝑌0 = 𝑐 𝑡−1 ∆𝐼. Lorsque t devient très grand, le terme 𝑐 𝑡−1
s'annule et on a : 𝑌𝑡 − 𝑌0 = 0.
Admettons que :
1°.- la demande de biens de consommation dépend du revenu courant : 𝐶𝑡 = 𝑐𝑌𝑡 ;
2°.- le revenu d'une période s'identifie à la valeur de la production de cette période, c'est-
à-dire pas de décalage entre la production et la distribution des revenus aux travailleurs
: 𝑄𝑡 = 𝑌𝑡 .
47
LUNDBERG, E., Studies in the Theory of Economic Expansion, 1937.
62
2.- Super-multiplicateur.
Le principe d'accélération n'explique pas les modifications de l'investissement net
induites par les variations du revenu. Il ne tient pas compte de l'investissement autonome
net ni de l'investissement de remplacement. Mais, puisque les changements du produit
global sont déterminés par l'investissement brut total, on peut encore approfondir l'analyse
en prenant en compte l'investissement brut total et écrire : 𝐼𝑏 = 𝐼𝑛 + 𝐼𝑟 où 𝐼𝑏 =
investissement brut total, 𝐼𝑛 = investissement net, et 𝐼𝑟 = investissement de remplacement.
Et si on admet que l'investissement de remplacement est lié au stock de capital par
une relation proportionnelle, on peut écrire : 𝐼𝑟 = 𝑟𝐾 où 𝑟 = constante comprise entre 0 et
1. Et puisque le stock de capital (𝐾) est lui-même lié au produit global par la relation 𝐾 =
𝜐𝑌, on arrive à 𝐼𝑟 = 𝑟𝜐𝑌. Dans ces conditions, l'équation de l'équilibre macroéconomique
devient : 𝑌 = 𝐶 + 𝐼 = 𝐶 + 𝐼𝑛 + 𝐼𝑟 . En posant 𝐶 = 𝑎 + 𝑐𝑌, on aboutit à 𝑌 = 𝑎 + 𝑐𝑌 + 𝐼𝑛 +
1
r𝜐𝑌 et 𝑌= (𝑎 + 𝐼𝑛 ).
1−𝑐−𝑟𝜐
Dès lors, toute variation de l'investissement net engendre une variation du produit
1 1
telle que 𝑌 = 1−𝑐−𝑟𝜐 𝐼𝑛 . Le terme 1−𝑐−𝑟𝜐 porte le nom de super-multiplicateur parce que le
fait de retrancher la constante 𝑟𝜐 au dénominateur a pour effet d'accroître le quotient et
par ricochet, le résultat de la multiplication.
épargne disponible importante n'aide pas les entreprises à investir puisqu'elle ne sert qu'à
accentuer la dépression en diminuant la demande de biens de consommation.
l'ensemble des impôts. La reprise entraînera une augmentation des rentrées fiscales qui
vont, en partie, combler l'impasse ainsi créée.
4.- De ce qui précède, on peut déduire que l'équilibre macroéconomique est véritablement
général lorsqu'on réalise un triple équilibre : 1°) l'équilibre de l'offre et de la demande du
travail ; 2°) l'équilibre de l'offre et de la demande de monnaie ; et 3°) l'égalité de l'épargne
et de l'investissement "ex ante".
B.- L'offre de travail (𝐿𝑂 ) est une fonction croissante du taux de salaire réel (𝜔⁄𝑝). On
suppose donc que les travailleurs ne sont pas sujets à "l'illusion monétaire". Ils ne
67
confondent pas la valeur nominale de la monnaie avec sa valeur réelle et exigent un salaire
𝜔
réel, c'est-à-dire un pouvoir d'achat. La fonction d'offre de travail peut s'écrire : 𝐿𝑂 = 𝑂 ( 𝑝 ).
𝜔 𝜔
C.- L'équilibre du marché du travail est réalisé lorsque 𝐿𝑑 = 𝐿𝑂 ou 𝐷 ( 𝑝 ) = 𝑂 ( 𝑝 ).
On peut le représenter graphiquement (figure 13)
𝜔
𝑝
𝐿𝑂
𝜔 E
(𝑝)
𝐸
𝐿𝑑
0 𝐿𝐸 𝐿𝑂 𝑒𝑡 𝐿𝑑
Figure 13.
Le point d'intersection (E) des courbes d'offre (𝐿𝑂 ) et de demande (𝐿𝑑 ) permet de
déterminer le volume de l'emploi (𝐿𝐸 ) pour lequel 𝐿𝑂 = 𝐿𝑑 et le taux de salaire réel
𝜔
d'équilibre ( 𝑝 ) .
𝐸
D.- En courte période, le stock de capital et l'état de la technique sont considérés comme
constants. Le volume du produit ou revenu réel n'est donc déterminé que par le niveau de
l'emploi : 𝑌 = 𝑌(𝐿). Autrement dit, la détermination du niveau d'équilibre de l'emploi (𝐿𝐸 )
sur le marché du travail permet de fixer automatiquement le niveau du produit ou revenu
réel (Y) de toute l'économie.
Si l'on connaît le volume du revenu Y, l'équation d'équilibre sur le marché des biens
et services sera : 𝑌 = 𝐷 = 𝐶 + 𝐼 ou 𝐼 = 𝑌 − 𝐶 = 𝑆 ou encore 𝐼 = 𝑆.
Or, l'investissement, comme toute demande, est une fonction décroissante du prix.
De même, l'épargne, comme toute offre, est une fonction croissante du prix. Le prix est
représenté ici par le taux d'intérêt. On peut donc écrire : 𝐼(𝑖) = 𝑆(𝑖).
𝜔 𝜔 𝜔
Travail 𝐷( ) = 𝑂( ) 𝐷 ( ) = 𝑂(𝜔)
𝑝 𝑝 𝑝
𝑎𝑣𝑒𝑐 min 𝜔 = 𝜔0 .
Chez Keynes,
1°) l'épargne dépend du revenu : 𝑆 = 𝑆(𝑌),
2°) la demande de monnaie (M) comprend la demande de transaction (𝑘. 𝑝𝑌) et la demande
spéculative qui est fonction du taux d'intérêt (𝑝𝑙𝑓(𝑖)),
3°) l'offre de travail (𝐿𝑂 ) subit l'illusion monétaire.
Keynes a eu le grand mérite d'expliquer que l'on peut obtenir un équilibre économique
sans plein-emploi de la main-d'œuvre.
48
𝑝𝑙𝑓 = plan de financement (encaisse de spéculation).
69
Section 2 : SORTES.
On peut classifier les types d’inflation selon les causes ou selon les effets.
Selon l’origine, on distingue l’inflation par les coûts (push) et l’inflation par la demande
(pull).
Parmi les facteurs de hausse de coûts au niveau d’une entreprise, on peut citer : les
salaires et traitements, la marge bénéficiaire (profit fixé en pourcentage du prix de revient),
les prix d’achats des matières premières et les impôts indirects.
49
Fait scientifique, observable.
50
Y compris la variation des stocks.
51
Y compris les transferts unilatéraux nets.
70
Les quatre composantes de la demande globale constituent des causes d’inflation par
la demande :
1°) Une consommation privée (C) trop élevée rend l’épargne (S) insuffisante face
aux besoins d’investissement (I) ; ce qui, en période de plein-emploi, génère
l’inflation ;
2°) Des décisions d’investir (I) trop importantes, suite par exemple à des nouvelles
découvertes, aboutissent au même résultat ;
3°) Idem pour une consommation publique (G) supplémentaire, par exemple, en
temps de guerre ;
4°) Lorsque l’étranger sollicite trop de l’économie nationale, la demande
d’exportation (X) produit un effet similaire.
Selon les effets, les différents qualificatifs associés au concept « inflation » dépendent
du rythme (taux de croissance) et de la durée de la hausse de l’indice général des prix
(indice du coût de la vie).
A.- Stagflation.
Selon le Petit Larousse, le concept « stagflation » provient d’une fusion des mots
« stagnation » et « inflation » et désigne la situation économique d’un pays qui souffre
d’inflation sans connaître un développement économique notable.*
B.- Hyperinflation.
Par contre, l’hyperinflation est considérée comme une inflation ouverte ou déclarée
(c’est-à-dire qui provoque des anticipations d’achats) ayant atteint son degré le plus élevé,
estimé en général à plus de 200 % pendant un minimum d’un an.
Certains auteurs vont jusqu’à établir une distinction entre l’inflation chronique et
l’inflation aiguë52. Selon ces auteurs, l’inflation chronique varie de 25 à 50 % par an pendant
un minimum de trois ans ; tandis que l’inflation aiguë est celle qui atteint un minimum de
50 % par an pendant une période de plus ou moins trois années consécutives.
52
Malcom GILLIS, H. Dwish PERKINS, Michael ROEINER et R. Donald SNODGRASS, Economie de
développement, Editions Universitaires, Bruxelles, 1990, pp. 406.
71
C.- Régflation.
Dans le cas de la RDC des années 1990, aucune des épithètes susmentionnées n’est
de trop pour caractériser le processus inflationniste.
Dans la mesure où le pays a connu, au cours des années 1990, une inflation
accompagnée d’une régression économique, le professeur LUKAU de l’ISS-KIN avait enrichi
la base conceptuelle universelle sur l’inflation avec le vocable « régflation »53.
Ce concept a été créé par analogie avec son homologue « stagflation » issu, comme
signalé plus haut, de la fusion des mots « stagnation » et « inflation ». Nous avons été
inspiré par la situation concrète de l’économie congolaise qui avait connu, au cours des
années 1990, une régression continue du produit intérieur brut à prix constants
accompagnée d’une hyperinflation chronique.
N.B.- Les étudiants intéressés par le diagnostic statistique de la régflation peuvent se référer
à l’article du professeur cité dans la note infrapaginale.
53
LUKAU Nkodi, « Régflation et gestion des entreprises », Revue de la FASE, UPC-CRIP, 6ème année, n° 6,
2004, pp. 101-139.
72
54
JORGE BRAGA DE MACEDO, Fondements de la politique économique et mondialisation, Cours 8 :
Politiques monétaire et budgétaire et leurs effets sur l’équilibre macroéconomique, Lundi 19 Avril 2004,
jbmacedo@oecd.org
73
55
JORGE BRAGA DE MACEDO, Fondements de la politique économique et mondialisation, Cours 9 :
Chômage et Inflation, Lundi 26 Avril 2004, jbmacedo@oecd.org
74
taux de chômage descend jusqu’à 4 % aux Etats-Unis contre 8 % dans la zone euro. Cet
écart peut être rapproché de l’écart énorme entre les taux de cotisations sociales.
2. Comment réduire le chômage structurel à court terme ? Rép. A court terme, les solutions
usuelles sont la baisse des charges sociales et des impôts directs, ainsi que celle des
revenus de remplacement. Le problème est que ces solutions sont très difficilement
applicables, en particulier en période de vieillissement démographique où le besoin de
financement des retraites s’accroît, ou pour des raisons liées à l’équité.
3. Comment réduire le chômage structurel à long terme ? Rép. Dans une logique de long
terme, on peut essayer : - de stimuler l’investissement pour accroître la productivité du
travail, - d’influencer le comportement des syndicats pour qu’ils prennent davantage le
chômage en compte, - de déréglementer le marché des biens pour le rendre plus
concurrentiel, - d’améliorer l’efficacité des processus d’appariement (de matching)
(association des informations de même nature).
4. Quelles sont les implications pour la politique économique des théories du salaire
d’efficience et de insiders-outsiders ? Rép. “(…) C’est une bonne idée de subventionner
le travail, plutôt que le non-travail. Donc (…) de plaider en faveur d’un programme de
subventions, en particulier pour le recrutement de travailleurs à bas salaires. C’est là que
se trouve une bonne partie du chômage. Il peut aussi s’avérer nécessaire de réduire la
plupart des subventions aux chômeurs sous forme des prestations chômage.’’
le plus élevé parmi les deux déficits, appelé déficit dominant, qui détermine le montant
de l’assistance extérieure nécessaire à un PVD.
9. Quel est l’objectif des modèles à double déficit ? Rép. L’objectif des modèles à double
déficit est de déterminer le montant des ressources extérieures nécessaires à un pays,
sous forme de prêts et dons, pour soutenir une croissance auto-entretenue et combler le
déficit dominant de façon que l’économie soit capable de s’autofinancer (fonctionner sans
recours à des ressources externes).
10. Que savez-vous de la régflation ? Rép. C’est un néologisme inventé par le professeur
LUKAU lors d’une conférence tenue à l’Université Libre de Kinshasa le 24 mai 1994 pour
désigner la situation d’un pays qui connaît une inflation accompagnée d’une régression
économique comme cela a été le cas du Zaïre de la première moitié des années 1990.
Le terme régflation est issu de la fusion des mots régression et inflation. Toute économie
en régflation est qualifiée de “régflationniste’’.
11. Comment reconnaît-on la régression économique ? Rép. Par la croissance négative du
PIB.
5. Citez les objectifs de politique économiques retenus par Little et Mirrlees dans le cadre
de l’évaluation économique des projets. Rép. La consommation actuelle et future,
l’équité, l’emploi, l’indépendance, la puissance et le prestige.
6. Citez les spécificités du secteur public. Rép. 1°) Un large secteur en partie dirigé par le
pouvoir central ; 2°) un secteur non soumis à l’impératif du profit ; 3°) un secteur ayant
le pouvoir de déroger ou de réglementer les activités des autres secteurs ; 4°) un secteur
ayant un champ d’action beaucoup plus vaste et souple sur le plan financier ; 5°) un outil
d’action collective.
7. Citez, en trois mots, les objectifs de la politique budgétaire. Rép. Allocation, distribution,
stabilisation.
8. Qu’est-ce qu’un bien sous tutelle ? Rép. C’est un bien dont l’Etat cherche à encourager
ou à décourager la consommation.
9. Explicitez le sigle HLM. Rép. Habitation à loyer modéré.
76
10. Qu’entend-t-on par économie externe ? Rép. C’est le fait que l’activité d’un particulier
ou entreprise profite à un autre particulier ou entreprise.
11. Citez les règles qui résument le principe de l’effet compensatoire des finances publiques.
Rép. 1°) Si un chômage règne, il faut accroître le niveau de la demande afin de l’ajuster
à la valeur de l’output (produit) de plein-emploi ; 2°) Si l’inflation sévit, il convient de
réduire le niveau de la demande afin de l’égaler à la valeur de l’output mesurée à prix
courants ; 3°) Si le plein-emploi et la stabilité des prix sont réalisés, il convient de
maintenir le niveau des dépenses monétaires pour éviter chômage et inflation.
12. Citez les instruments de la politique de stabilisation. Rép. la politique budgétaire, la
politique monétaire, la dette publique, le contrôle des salaires et des prix.
13. Citez les cinq classes d’instruments de politique économique. Rép. Les instruments de
politique budgétaire, les instruments de politique monétaire, les instruments de politique
de la dette publique, les interventions directes par la voie d’injonctions ou de
prohibitions, les entreprises publiques.
14. Citez les instruments de la politique budgétaire. Rép. Les impôts directs, les impôts
indirects, les redevances, la vente des biens et services, l’achat des biens et services, le
paiement des subventions et d’allocations sociales.
15. Définissez la substitution aux importations. Rép. C’est le remplacement par une
production locale des biens précédemment importés.
16. Citez les facteurs de base conditionnant la politique monétaire. Rép. La position
technique de la monnaie, les besoins en disponibilités monétaires, et l’organisation du
système bancaire.
17. Citez les déterminants de la position technique de la monnaie. Rép. L’état de la balance
des paiements, le montant des réserves de change, l’endettement intérieur,
l’endettement extérieur global, et les possibilités d’appuis extérieurs.
18. Citez trois mesures de politique économique susceptibles d’améliorer la position
technique de la monnaie. Rép. L’action sur le taux d’intérêt, le contrôle de change,
l’intégration dans une zone monétaire.
19. Citez les conditions d’association de plusieurs pays dans une zone monétaire. Rép. La
stabilité de la définition des parités, la libre circulation des monnaies, la globalisation
des réserves de change, et des structures économiques compatibles.
20. Citez les fonctions traditionnelles des finances publiques. Rép. Procurer les ressources
nécessaires au financement des pouvoirs publics et influencer la répartition et
l’affectation des revenus privés.
21. Citez les trois assiettes (ou matières imposables ou catégories) des impôts directs. Rép.
Les personnes, les sociétés et la propriété.
22. Quelle est la plus grande injustice en matière d’impôt ? Rép. C’est l’inégalité devant la
fraude.
23. Citez les principes qui gouvernent les relations entre l’impôt et l’équité. Rép. Le principe
du bénéfice qui est le fondement de la taxe administrative et le principe des facultés
(ou capacités) contributives qui est le fondement de l’impôt progressif.
24. Définissez la pression fiscale macroéconomique. Rép. C’est l’expression en pourcentage
du rapport entre les recettes fiscales et le PIB.
25. Comment mesure-t-on la croissance économique ? Rép. Par l’augmentation du PIB réel
exprimée en pourcentage.
26. Pourquoi dans les PVD le PIB prime-t-il sur le PNB ? Rép. Parce que les revenus versés
au reste du monde (RDM) sont supérieurs à ceux reçus.
27. Qu’est-ce qu’un pourcentage ? Rép. C’est l’expression d’un nombre dans la base cent.
77
28. Qu’entend-t-on par fiscalité ? Rép. C’est l’ensemble des dispositions juridiques et
administratives relatives à l’impôt.
29. Définissez l’impasse budgétaire. Rép. C’est l’excédent des dépenses sur les recettes
prévues.
30. Citez les acceptions économiques de l’intérêt. Rép. Revenu du capital prêté et coût du
capital emprunté.
31. Qu’est-ce qui justifie le mariage entre la monnaie et le crédit ? Rép. Le crédit crée de
la monnaie et ne peut être octroyé qu’en monnaie.
32. Citez deux instruments de politique économique dont l’un est central et l’autre privilégié.
Rép. Le budget et la fiscalité.
33. Citez, dans l’ordre alphabétique, sept épithètes associables aux sous-ensembles de la
politique économique. Rép. 1. Agricole, 2. Budgétaire, 3. Commerciale, 4. Foncière, 5.
Industrielle, 6. Monétaire, 7. Sociale.
56
Selon la Banque Mondiale (World Bank, Annual Report 1981, pp. 128), la dette extérieure publique désigne
la dette envers des non-résidents, remboursable en devises, biens ou services, d’une durée initiale ou révisée
de plus d’un an, et qui constitue un engagement direct, ou jouit d’une garantie de remboursement d’un
organisme public dans le pays emprunteur.
57
Chercher le Rapport Annuel de la Banque Centrale du Congo pour 2013 et 2014 sous forme électronique.
Consulter Encarta et Internet pour la théorie et les expériences des autres pays.
78