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Microéconomie et macroéconomie

Aujourd'hui on divise la science économique en deux branches principales : la microéconomie et la


macroéconomie. Il s'agit de deux échelles d'analyse qui se complètent. On désigne par théorie
macroéconomique les études des économistes qui ont développé les idées de Keynes concernant le
plein emploi dans une économie moderne. Le terme a ensuite été utilisé dans son sens étymologique
pour décrire les théories qui étudient les relations entre agrégats (la consommation nationale,
l'investissement global, etc.), c'est-à-dire de larges ensembles de biens concernant différents agents (les
consommateurs, les producteurs, etc.). La macroéconomie s'intéresse au niveau global de la production
et de l'emploi. Elle étudie l'évolution du revenu national et de ses composantes.

En microéconomie on s'intéresse à l'activité économique d'individus-types ou de groupes homogènes


d'individus. La microéconomie distingue les différents agents et biens et elle tient compte de leur
caractère particulier. Cette condition paraît nécessaire pour une étude complète des phénomènes
économiques.

Néanmoins, il est parfois préférable de considérer seulement des agrégats si l'on veut examiner des
phénomènes globaux tels que le produit national ou le taux d'inflation. En effet, si l'on part des
individus, il faut résoudre les problèmes très difficiles de l'agrégation pour pouvoir obtenir des résultats
concernant les phénomènes macroéconomiques.

La microéconomie étudie l'allocation des ressources entre les agents économiques. Elle est l'héritière de
la théorie des prix et des marchés.

Son but ultime est la détermination simultanée des prix et des quantités produites, échangées et
consommées. Les prix jouent un rôle prépondérant dans l'analyse microéconomique.

Les limites entre la macroéconomie et la microéconomie ne sont pas très nettes. En effet, lorsque la
macroéconomie cherche les "fondements" de ses theories, elle doit utiliser des notions
microéconomiques et lorsque l'on agrège les résultats de la microéconomie, on arrive à des valeurs
macroéconomiques. La distinction principale entre les deux branches concerne plutôt le type de
simplifications utilisées. En microéconomie on suppose que les agents économiques (consommateurs,
producteurs, etc.) agissent sur la base d'un comportement optimisant qui est pris explicitement en
considération. Actuellement, les principaux résultats de la microéconomie concernent des problèmes
d'équilibre tandis que la macroéconomie a surtout contribué à l'étude des problèmes de déséquilibre
(sous-emploi, inflation, etc.).

B. Les méthodes

Lorsqu'on observe les phénomènes économiques on se trouve en présence d'une multitude de faits qui
semblent difficiles à expliquer. Comme dans toute science, on construit alors un modèle abstrait qui ne
prend en considération que les éléments essentiels. Les explications et les prévisions du modèle sont
ensuite confrontées avec la réalité. Si les résultats sont suffisamment près de ce qui se passe
effectivement, on accepte le modèle comme moyen pour expliquer la réalité économique. Il faut
toujours choisir le modèle qui décrit le mieux les phénomènes économiques.

Les modèles examinés dans ce cours seront formalises en utilisant souvent les méthodes
mathématiques. Cette manière de procéder est celle qui permet d'éviter le plus facilement les erreurs
de logique qui peuvent se glisser dans les raisonnements élaborés. Néanmoins il faut se rappeler que les
modèles ne sont qu'un moyen pour mieux atteindre le but qui est d'expliquer les phénomènes
économiques.

Il arrive souvent que les caractéristiques essentielles d'une théorie et les principaux résultats puissent
facilement être saisis en utilisant des graphiques. Le fait de se limiter à deux dimensions n'est pas une
restriction importante si l'on peut montrer que les résultats restent valables dans un cadre économique
plus général. On représentera graphiquement le modèle chaque fois que cela sera possible puisque
l'expérience indique que cette manière de procéder facilite l'assimilation d'une matière qui, au début,
peut paraître assez abstraite et sans aucun lien évident avec la réalité.

Les théories exposées dans ce cours peuvent être présentées en utilisant des modèles mathématiques
plus généraux mais plus difficiles.

Si la généralisation est purement mathématique ou si elle apporte peu de résultats économiques


nouveaux, elle ne sera pas examinée ici. En effet, la seule généralisation qui nous intéresse est celle
économique. Par conséquent, on utilisera fréquemment des propriétés mathématiques restrictives,
comme par exemple la différentiabilité des fonctions, puisque cela est plus facile et du point de vue
économique il n'y a souvent aucune perte de généralité. Un rappel des principales techniques
mathématiques utilisées se trouve dans l'Appendice.
D'autre part, les modèles et les résultats seront aussi présentés en utilisant la forme verbale de telle
manière qu'on puisse comprendre la portée et les limites des résultats obtenus même si l'on ne suit pas
tous les développements formels. En conclusion, on utilisera dans chaque cas les méthodes les plus
appropriées sans aucun a priori.

Les modèles microéconomiques que les économistes ont développés afin d'expliquer les phénomènes
économiques semblent au premier abord trop théoriques et sans aucune application immédiate. Par
ailleurs, l'utilisation de ces modèles exige souvent un certain entraînement car il faut identifier dans la
réalité les variables du modèle. Les exercices qui figurent à la fin de chaque chapitre sont des
illustrations des possibilités d'application de la théorie et des extensions du modèle de base. Ils
constituent une partie intégrante du manuel.

Comme lorsqu'on apprend à conduire une voiture, il est indispensable de résoudre ces exercices afin
d'apprendre à mettre en pratique les notions théoriques et en même temps de contrôler la
compréhension du modèle microéconomique.

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