Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Abstract
Ways of Macroeconometrics Modelling The aim of this paper is to present various routes of macro-econometric modelling and to
discuss their advantages and limits. We first review the main properties of macro-econometric models and discuss the main
reasons which led to their gradual neglecting, at least in the academic world. We then present the VAR methodology and we
show that this approach can suffer from important limits. Next, we present the DSGE approach and discuss some econometric
problems. Finally, we study the links between descriptive and structural approaches in macro- modelling.
Résumé
Patrick Fève Voies de la modélisation macro-économétrique. L'objet de cet article est de présenter les différentes voies de la
modélisation macro-économétrique et de discuter des apports et des limites de ces approches. Nous présentons dans un
premier temps la modélisation issue de la macro-économie de la synthèse et discutons des raisons de son abandon progressif,
du moins à un niveau académique. Nous exposons ensuite les apports de la méthodologie VAR et nous montrons à l'aide d'un
exemple numérique certaines limites de cette approche. Puis, nous présentons l'approche structurelle des modèles d'équilibre
général intertemporels stochastiques et certains problèmes posés par cette modélisation. Finalement, nous esquissons certaines
pistes de rapprochement entre ces différentes voies de la modélisation macro-économétrique.
Fève Patrick. Voies de la modélisation macro-économétrique?. In: Revue française d'économie. Volume 20 N°1, 2005. pp. 147-
179.
doi : 10.3406/rfeco.2005.1567
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rfeco_0769-0479_2005_num_20_1_1567
Patrick
FÈVE
Voies de la modélisation
macro-économétrique ?
La modélisation économétrique
issue de la macro-économie
de la synthèse
Présentation
Malgré le feu croisé des critiques, force est de constater que ces
modèles n'ont pas été totalement abandonnés. Plusieurs raisons
peuvent être invoquées. Tout d'abord, la portée empirique de cer
taines critiques (voir la discussion sur la portée de la critique de
Lucas) est loin d'être établie et sans une alternative convainc
ante, du moins au niveau empirique, la modélisation existante
garde de sérieux atouts (voir Malgrange, [1992]). Ensuite, ces
modèles ont su intégrer assez rapidement certains éléments
importants de l'économétrie des séries temporelles (non-sta-
tionnarité, co-intégration) de sorte que leurs propriétés dyna
miques se sont enrichies. Enfin ces modèles ont incorporé pro
gressivement de nombreux enseignements de la théorie
économique (anticipations, fondements micro-économiques)5, de
La modélisation VAR
Présentation
Yt = i=l
ÎAiYt.i +A0+ Ut
que l'horizon retenu pour la prévision ne doit pas être trop grand
car le modèle VAR fournira des prévisions peu « informatives »
à long terme :
k—>°°
lim ÝT+k = k—*°°
limAj YT + k—^°°
lim \Y,
\i=0 A\ +Á\ÁÍ
I
л л
= (/„ -A,)-'A0
Le modèle VAR
/ A* \ p / Axt-i \
\ht ou Ah Л = ŽA; \ЬЫ ou Ah A + Ut
[htouAh\ = B(L)Ut
avec B{L) = (In — JJ=/ Aff)'1. Le problème est que les résidus Ut
dits canoniques ne sont pas (en général) orthogonaux et il est alors
difficile (voire impossible) de les interpréter comme des chocs
structurels. Pour ce faire, on pose le modèle VAR structurel
Yt = B{L)Set
= C(L)et
Le modèle structurel
l°g(X) = Px xV г
AlogiZ) = % + aze
zez> t
Figure 1
Réponses des heures (modèle RBC)
0.26 -
ture10
10 : P = 0.99, a = 0.4, ô = 0.025, oz = 0.01, p = 0.98 et
Ox = 0.01. Nous pouvons alors calculer la réponse des heures à
un choc technologique. Celle-ci est reportée dans la figure n° 1 .
Dans ce modèle, les heures augmentent suite au choc technolo
gique et reviennent progressivement de façon persistante vers
leur valeur de long terme.
titatif est mené avec les deux spécifications des heures dans le
modèle VAR : heures en différence et heures en niveau. Les
résultats des simulations sont reportés dans la figure n° 2. Le trait
fin représente la réponse dans le modèle RBC. Le trait épais est
celui obtenu par le modèle VAR et la zone grise correspond à l'i
ntervalle de confiance. Le modèle VAR avec les heures en diffé
rence conduit à identifier une réponse négative et significative-
ment différente de zéro des heures à un choc technologique. Ce
résultat est en complet désaccord avec le modèle RBC engendrant
les données. En d'autres termes, la réponse négative obtenue par
Gali [1999] est tout à fait compatible avec un modèle structur
el
où les heures augmentent suite au choc technologique. Gali
[1999] et Gali et Rabanal [2004] obtiennent effectivement ce type
de réponse négative des heures à partir des données observées et
concluent que ces résultats suggèrent d'abandonner le modèle
RBC de base avec prix flexibles en faveur de modèles avec rigi
dités nominales aptes à reproduire ce fait. On voit ici que cette
conclusion est erronée. La réponse biaisée et négative des heures
provient en partie d'une distorsion créée par la sur-différencia
tion
de cette variable dans le modèle VAR et par l'incapacité de
la restriction de long terme à distinguer les chocs ayant un effet
permanent de ceux ayant un effet très persistant. Dans le cas du
modèle VARavec les heures en niveau, la réponse des heures est
positive. En revanche, elle sur-estime fortement la vraie réponse.
Plus problématique est le très large intervalle de confiance de la
réponse des heures. Celles-ci sont non significativement différentes
de zéro. Il apparaît ici impossible de discriminer entre deux théor
ies(ou deux paradigmes) en utilisant le modèle VARen niveau.
Cette expérience montre ainsi qu'il peut être très hasardeux de
construire un programme de recherche à partir de la modélisa
tion
VAR.
intertemporels stochastiques
Présentation
Уг = aEtyt+1 + bxt
Figure 2
Réponses des heures
Heures en différence
-ел
-0,8
Heures en niveau
Jt '
1-ap
Cette forme réduite exprime la variable endogène yt
comme une fonction linéaire de la variable exogène. Cette solu
tion montre que lorsque le paramètre de politique économique
p change, le paramètre de la forme réduite varie. L'absence d'in
variance du paramètre de la forme réduite est une illustration de
la critique de Lucas.
L'approche quantitative de la macro-économie initiée
par Lucas [1981], et largement promue et développée par Kyd-
land et Prescott [1982], propose d'utiliser des modèles dyna
miques d'équilibre afin d'étudier les fluctuations agrégées. Elle
permet à l'aide d'une représentation parcimonieuse et rigou-
La critique de la critique
Identification
У
У'~ '
1-ap
Equivalence observationelle
yt = aEtyt+1
Л = {Уг-i + e/
yt = ajEtyt+I + a2yt.j + xt
Л -
1-х,
a l
__ IX^Xi „
Cet article a bénéficié de nombreuses remarques lors d'une discussion au séminaire Four-
geaud « Etudier la macro-économie aujourd'hui : deux voies » (direction de la Prévi
sion, novembre 2004). L'auteur tient à remercier S. Avouyi-Dovi, F. Collard, E. Dubois,
M. Dupaigne, H. Le Bihan, P. Morin et J. Matheron pour leurs commentaires. Les
erreurs et imprécisions sont les siennes et n 'engagent en aucun cas la Banque de France.
Notes
Références