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FACULTE DE PHYSIQUE
MEMOIRE
Présenté pour l’obtention du diplôme de MAGISTER
EN : PHYSIQUE
Spécialité : Physique Médicale
Par : LARABI Karima
Sujet :
Mes remerciements iront à Madame F. Abdelaziz pour son aide précieuse, Monsieur
A. Bellal, chef de service de suivi dosimétrique de CRNA. Mes remerciements vont
également à tous les membres du laboratoire de dosimétrie des rayonnements ionisants du
CRNA, Madame D. Mebhah, Madame M. Mezaguer, Madame S. Mihoubi, Melle F. Dari,
Monsieur M. Ait ziane pour l’aide qu’ils m’ont apportée et pour le climat de sympathie et la
bonne humeur.
Je tiens finalement à remercier mes copines Nora, Rabiha, Samira et tout spécialement
Nassiba pour son soutien permanent, ses encouragements tout au long de ces trois années et
pour avoir supporté mes changement d’humeur au gré de l’évolution de mon travail. Merci
infiniment.
CHAPITRE I
CHAPITRE II
LES ASPECTS DE LA RADIOPROTECTION EN MEDECINE
NUCLEAIRE
CHAPITRE III
CHAPITRE IV
i
Liste des figures 2010
Figure III.4 : schéma et photo de porte pastille en PMMA utilisé pour les irradiations
des détecteurs…………….. .................................................................................................... 91
Figure III.5 : Lecteur HARSHAW 4000 disponible au laboratoire de dosimétrie (CRNA)
………………….......................................................................................................................91
Figure III.6 : Schéma du cycle de chauffage des détecteurs Thermoluminecents (TLD-100 et
α-Al2O3 :C……………………………………………………………………………………93
Figure III.7 : Schéma synthétique des conditions d’irradiation pour la source de Cs-137
………………………………………………………………………………………………...96
Figure III.8 : Représentation graphique (a) moyenne des trois lectures par détecteur, (b)
reproductibilité pour chaque détecteur, calculée en utilisant la relation III.3 et (c) distribution
des détecteurs par rapport à leur reproductibilité pour le 1er lot composé de 100 détecteurs.
……………………….. ............................................................................................... ………98
Figure III.9 : Représentation graphique (a) moyenne des trois lectures par détecteur, (b)
reproductibilité pour chaque détecteur, calculée en utilisant la relation III.3 et (c) distribution
des détecteurs par rapport à leur reproductibilité pour le 2em lot composé de 114 détecteurs..99
Figure III.10 : La courbe d’étalonnage des bagues dosimètres sur la gamme recommandée
1mSv à1000mSv ……………………………………………………………………………101
Figure III.11 : La courbe d’étalonnage en termes de kerma à l'air libre des détecteurs
(TLD-100) .. .......................................................................................................................... 106
Figure III.12 : Le dispositif et la géométrie expérimentale d’irradiation à RX ................... 107
Figure III.13 : La représentation graphique du K apparent / Hp(0.07) communiqué en fonction de
l’énergie des dosimètres bague...............................................................................................108
Figure III.14 : La courbe de réponse énergétique des dosimètres bagues pour les différentes
qualités RX et de la source photonique du Cs-137 ............................................................ .109
Figure III.15 : Le dispositif expérimental angulaire d’irradiation à RX ............................ .110
Figure III.16 : La géométrie d’irradiation pour la réponse angulaire des bagues dosimètre…
……………………………………………………………………………………………….111
Figure III.17 : Le résultat de la réponse angulaire des bagues dosimètres pour les angulations
recommandées……………………………………………………………………………….112
Figure III.18 : Représentation graphique des résultats de test de fading des dosimètres bague
……………………………………………………………………………………………….113
Figure III.19 : La courbe d’étalonnage en termes de Kerma apparent pour α- Al2O3 : C
……………………………………………………………………………………………….117
Figure IV.1 : La répartition des examens au niveau du service de médecine nucléaire du
CHU-BEO …………………………………………………………………………………124
Figure IV.2 : Distribution de Hp (0.07) et les localisations des bagues dosimètres sur la main
dominante d’une infirmière …………………………………………………………………125
Figure IV.3 : L’histogramme des résultats de la distribution de l’équivalent de dose sur la
main dominante pendant l’injection……………………………………………... ………....127
Figure IV.4 : Equivalents de dose mensuels enregistrés au niveau des extrémités pour les
manipulateurs du service Scintigraphie et de l’unité d’Irrathérapie durant la première période
de surveillance………………… ……………………………………………... ……………129
Figure IV. 5 : Equivalents de dose mensuels enregistrés au niveau des extrémités pour les
Equivalents de dose mensuels enregistrés au niveau des extrémités pour la deuxième période
de surveillance ...................................................................................................................... 131
Figure IV.6 : Equivalents de dose mensuels enregistrés au niveau des extrémités pour les
Equivalents de dose mensuels enregistrés au niveau des extrémités pour la troisième période
de surveillance ...................................................................................................................... 132
ii
Liste des figures 2010
Figure IV.7 : Equivalents de dose mensuels enregistrés au niveau des extrémités pour
les equivalents de dose mensuels enregistrés au niveau des extrémités pour la quatrième
période de surveillance ......................................................................................................... 134
Figure IV.8 : Equivalents de dose mensuels enregistrés au niveau des extrémités pour les
Equivalents de dose mensuels enregistrés au niveau des extrémités pour la cinquième période
de surveillance ………………………………………………………………………………136
Figure IV.9 : Equivalents de dose mensuels enregistrés au niveau des extrémités pour les
Equivalents de dose mensuels enregistrés au niveau des extrémités pour la sixième période de
surveillance …………………………………………………………………………………138
Figure IV.10 : Equivalents de dose mensuels enregistrés au niveau des extrémités pour les
Equivalents de dose mensuels enregistrés au niveau des extrémités pour la septième période
de surveillance………………………………………………………………………….…... 139
Figure IV.11 : Comparaison de l’activité préparée et Hp(0.07) enregistrés pour l’ensemble
des manipulateurs sur les six périodes de surveillance au niveau du service de médecine
nucléaire du CHU-BEO. ...................................................................................................... 141
Figure IV.12 : Comparaison du nombre de patient injectés et Hp(0.07) enregistré pour
l’ensemble des infirmières sur les six périodes de surveillance au niveau du service de médecine
nucléaire du CHU-BEO. .…….. ………….. ………………………………………………..141
Figure IV.13 : Comparaison entre l’équivalent de dose cumulé annuel corps entiers-
extrémité pour l’ensemble de travailleurs du service Scintigraphie et unité Irrathérapie.......144
Figure IV.14 : Comparaison entre les équivalents de dose mensuels corps entier- extrémités
pour l’ensemble des travailleurs sélectionnés … .................................................................. 145
Figure IV.15 : Comparaison des équivalents de doses cumulées corps entier- extrémité pour
le manipulateur Sc-1 sur des périodes trimestrielles ............................................................ 145
Figure IV.16 : Comparaison des équivalents de doses cumulées corps entier-extrémité pour
le manipulateur Sc-Irr-4 sur les périodes trimestrielles…………………………………... 145
Figure IV.17 : Equivalent de dose cumulée corps entier- extrémité pour le manipulateur Sc-5
sur des périodes trimestrielles...……………………………………………………………. 147
Figure IV.18 : Comparaison des équivalents de doses cumulés corps entier-extrémités pour
l’infirmière Sc-1 sur des périodes différentes (trimestrielle, bimensuelle)………………....147
Figure IV.19 : Comparaison des équivalents de doses cumulées corps entier-extrémités pour
l’infirmière Sc-3 sur des périodes différentes (trimestrielle, bimensuelle). ……………….149
Figure IV.20 : Comparaison des équivalents de doses cumulés corps entier-extrémités pour
l’infirmière Sc-4 sur des périodes différentes (trimestrielle, bimensuelle)………………....149
Figure IV.21 : Les équivalents de dose ambiant H*(10) moyens mesurés dans les quatre
salles du service de Scintigraphie durant la première période de surveillance….…………. 151
Figure IV.22 : Les équivalents de dose ambiant H*(10) moyens mesurés dans les quatre
salles du service de Scintigraphie durant la deuxième période de surveillance……………151
Figure IV.23 : Mesure de H*(10) mensuel de quatre salles du service Scintigraphie et d’unité
d’Irrathérapie durant la troisième période de surveillance. …………………………………151
Figure IV.24 : Mesure de H*(10) mensuel de quatre salles du service de Scintigraphie et
d’unité d’Irrathérapie durant la quatrième période de surveillance…………………………151
Figure IV.25 : Mesure de H*(10) mensuel de quatre salles du service Scintigraphie et
d’unité d’Irrathérapie durant la cinquième période de surveillance ………………………..151
Figure IV.26 : Mesure de H*(10) mensuel de quatre salles du service Scintigraphie et d’unité
d’Irrathérapie durant la sixième période de surveillance ………………………...................151
Figure IV.27 : Equivalent de dose ambiant H*(10) totale des différentes salles du
service…………………………………………………………………………………….....153
iii
Liste des tableaux 2010
v
Liste des tableaux 2010
Tableau IV.22 : Equivalents de dose mensuels enregistrés pour les extrémités, le corps
entier peau et corps entier par le manipulateur N°Sc-5 sur les différentes périodes de
surveillance............................................................................................................................. 148
Tableau IV. 23 : Equivalents de dose enregistrés par le manipulateur N°Sc-5 normalisés par
rapport aux doses maximales admissibles .............................................................................. 148
Tableau IV.24 : Les différentes salles surveillées à l’aide de dosimètre d’ambiance au niveau
du service de médecine nucléaire de CHU-BEO ................................................................... 150
Tableau IV.25 : Les débits d’équivalents de dose ambiants des différents locaux surveillés du
service de médecine nucléaire de CHU- BEO. ...................................................................... 154
Tableau IV. 26 : Les équivalents de doses intégrés par le film dosimètre individuel et des
dosimètres d’ambiance ........................................................................................................... 155
vi
Introduction Générale
Introduction Générale 2010
1
Introduction Générale 2010
des problèmes particuliers de radioprotection liés à la nature des radiopharmaceutiques, dont le plus
utilisé est le18F (18F-FDG). Ces problèmes sont présents lors de tout le processus, depuis la
production jusqu’à la détection, sachant que ces produits émettent des positrons qui s’annihilent
avec les électrons de la matière provoquant l’émission simultanée de deux photons gamma de
511keV chacun, dans deux directions diamétralement opposées. L’introduction de cette nouvelle
modalité d’exploration dans nos services de médecine nucléaire contribue surement à la détection
précoce et l’évaluation du traitement thérapeutique de certaines maladies comme le cancer mais
exigera, en contre partie, une radioprotection très contraignante pour le personnel, le patient et le
public, afin de permettre une exploitation optimal et sûre de cette nouvelle modalité.
Dans ce travail, nous nous sommes intéressées à tous les aspects physiques et de
radioprotection au niveau du service de Médecine Nucléaire du CHU-BEO (Mohamed Debaghine)
qui se prépare à abriter le premier cyclotron médical pour l’introduction de la Tomographie à
Emission de Positon (TEP) en Algérie.
A cette fin, nous nous proposons d’évaluer le risque potentiel auquel est exposé le
personnel en Médecine Nucléaire Conventionnelle à travers une étude de la situation radiologique.
Au vu du nombre important de malades traités et des procédures médicales suivies pour le
diagnostic et en thérapie, il ressort que la dosimétrie devrait être globale avec attention particulière à
l’exposition des extrémités des personnels manipulant les produits radiopharmaceutiques.
Constatant l’absence de la dosimétrie des extrémités, nous avons orienté notre travail vers
l’implémentation d’une surveillance complémentaire des extrémités (mains) à l’aide de dosimètres
bagues.
Ces dosimètres ont été caractérisés et étalonnés, en termes d’équivalent de dose Hp(0.07)
conformément aux normes pour les extrémités ISO-12794, ISO-4037, IEC 62387-1. La réponse
énergétique, la réponse angulaire, la réponse en dose, le fading et le seuil de détection ont été
déterminés en utilisant les moyens d’irradiation disponibles au niveau du Laboratoire Secondaire
d’Etalons en Dosimétrie (LSED) du Centre de Recherche Nucléaire d’Alger (CRNA). Ces
dosimètres ont été ensuite utilisés pour la surveillance complémentaire des extrémités pour le
personnel (Médecin, opérateurs au laboratoire chaud, infirmières) du service de scintigraphie et de
l’unité d’irrathérapie du CHU-BEO.
Les résultats de la surveillance radiologiques des extrémités ont été comparés avec les
équivalents de doses corps entier fournis par le médecin du travail.
2
Introduction Générale 2010
Pour parfaire notre étude, une surveillance radiologique du lieu de travail par un dosimètre
d’ambiance développé par le laboratoire de la dosimétrie (CRNA) a été aussi entreprise, afin
d’estimer les risques d’exposition externe.
Le présent manuscrit est structuré en quatre chapitres afin de présenter l’essentiel des
résultats obtenus. Dans le premier chapitre, nous exposons les plus important aspects physiques en
médecine nucléaire notamment les différents types de rayonnements utilisés, leur mode
d’interaction et les moyens de leur détection.
Le deuxième chapitre, est consacré aux aspects réglementaires ainsi qu’à l’organisation d’un
service de médecine nucléaire tenant compte des paramètres pertinents pour la radioprotection tels
que l’application des sources non scellées, les radioéléments et type d’examens et l’évolution des
différentes modalités diagnostique et thérapeutique.
Dans le troisième chapitre, sont présentés les principaux résultats de l’étude de
caractérisation et d’étalonnage des outils utilisés pour l’évaluation des équivalent de dose à savoir
les dosimètres bagues ainsi que les dosimètres d’ambiance.
Dans le quatrième et dernier chapitre, nous présentons d’abord les résultats de l’étude de la
distribution de doses sur la main dominante d’une infirmière dans le but de repérer le doigt le plus
adéquat au port de dosimètre bague lors de l’injection et de la préparation du produit
radiopharmaceutique. Les résultats de la surveillance complémentaire des extrémités pour le
personnel (Médecin, opérateurs au laboratoire chaud, infirmières) sont ensuite présentés en détail
avec ceux de la surveillance d’ambiance des lieux de travail du service de scintigraphie et de l’unité
d’irrathérapie. Les résultats obtenus sont discutés et comparés aux résultats de suivi dosimétrique
individuel corps entier réalisé par film dosimètre.
3
CHAPITRE I
Les aspects physiques liés
à la Médecine Nucléaire
Chapitre I : Les aspects physiques liés à la médecine nucléaire 2010
I. 1. INTRODUCTION
I. 2. L’ATOME
L’atome est un système matériel, électriquement neutre constitué d’un noyau central entouré
d’un ensemble d’électrons en mouvement incessant. Le noyau est porteur d’une charge électrique
(+Ze) de protons neutralisé par la charge des Z électrons qui l’entourent. Les Z électrons constituent
le cortège électronique réparti sur différentes couches (niveaux, orbites). Un électron reste sur son
orbite aussi longtemps qu’on ne lui fournit pas l’énergie minimale égale au moins à l’énergie de
liaison nécessaire pour l’en extraire. Cette énergie de liaison d’un électron, pour un atome donné,
varie d’une couche à l’autre, la plus élevée correspondant à la couche profonde (K).
L’apport d’énergie à un électron planétaire de l’atome peut être suffisant, soit pour le faire
passer sur une orbite moins centrale (de K sur L ou M ; de L sur Mou N etc.), soit pour l’extraire
totalement du cortège électronique. Dans le premier cas l’atome est excité, dans le second il est
ionisé. Les deux états, éminemment instable, tendent à revenir à l’état fondamental initial. A chaque
saut d’un électron vers une couche plus interne, une énergie se trouve libérée. Cette énergie se
manifeste concurremment de deux façons :
Tel que cité auparavant, le noyau est un constituant de l’atome, il représente une association
compacte de deux espèces de particules élémentaires (Voir tableau I.1), les nucléons, qui sont :
4
Chapitre I : Les aspects physiques liés à la médecine nucléaire 2010
La stabilité de l’atome passe à travers la stabilité des électrons sur leurs niveaux ou orbites
de son cortège électronique ainsi que des différentes configurations données de son noyau. Une
réalisation déterminée du noyau, formée par l’association d’un nombre caractéristique de protons et
de neutrons appelé nucléide. Le nombre de protons indique l’appartenance d’un atome à un élément
chimique déterminé, il est indiqué par le numéro atomique Z. Le nombre total de nucléons (protons
+ neutrons) est indiqué par le nombre de masse A. Le nombre de neutrons vaut donc A – Z. Le
terme nucléide définit donc une espèce d’atomes caractérisée par sa composition nucléaire
(A ; Z ; N)
La classification des nucléides s’effectue selon le processus dans lequel un atome se trouve
engagé, telle propriété se trouve particulièrement dépendante soit de Z, soit de N, soit de A. D’où
diverses classifications rassemblées dans le tableau I.2.
Isobares A Z, N , ,
Isotones N-Z A, N, Z , ,
5
Chapitre I : Les aspects physiques liés à la médecine nucléaire 2010
La plupart des éléments comportent plusieurs nucléides qui diffèrent, par leur nombre de
neutrons et donc par leur masse. On appelle isotopes (du grec : isos = même et topos = lieu) tous les
nucléides qui ont le même nombre de protons (Z).
Les isotopes d’un élément donné présentent de légères différences dans leur comportement
physique et physicochimique. C’est grâce à ces différences que les isotopes d’un élément peuvent
être séparés. L’instabilité des nucléides évoluent spontanément vers un état soit instable, soit moins
instable, soit vraiment stable. Ce nouvel état diffère de l’état initial soit par composition du noyau,
soit simplement par l’état énergétique du noyau initial.
Ces transitions spontanées au niveau du noyau, s’accompagne dans la plupart des cas de
l’émission d’un rayonnement d’origine nucléaire en plus de l’émission de rayonnement
extranucléaire. On dit donc d’un atome instable qu’il est radioactif ou radionucléide et cette
propriété elle-même est la Radioactivité.
I.2.1. LE RADIONUCLEIDE
I.2.1.1. L’ACTIVITE
L’activité, à un instant donné t, d’une quantité donnée d’un radionucléide dans un état
d’énergie particulier représente le nombre moyen de désintégrations ou de transitions subies par
unité de temps d’une population de noyaux radioactifs à l’instant considéré selon la relation
suivante :
∆
(I.1)
∆
6
Chapitre I : Les aspects physiques liés à la médecine nucléaire 2010
Elle s’exprime dans le système international en Becquerel(Bq) tel que 1Bq=1 transition par
seconde. Une autre unité est cependant utilisée concurremment avec la précédente : le curie(Ci) et
ses sous-multiples, le mCi (10-3 Ci), le µCi (10-6 Ci), où :
1Ci = 3.7 1010 Bq
Le nombre des individus d’une population d’atomes radioactifs de même espèce décroit
exponentiellement au cours du temps selon la relation (I.2).
!
(I.2)
Où
En prenant comme origine des temps l’instant t1, la relation (I.2) peut s’écrire comme dans la
relation (I.3) et représentée dans la figure I.1 :
(I.3)
Nt Log Nt
N0 Log N0
t t
Coordonnées cartésiennes Coordonnées semilogarithmiques
7
Chapitre I : Les aspects physiques liés à la médecine nucléaire 2010
La variation de l’activité en fonction du temps est donc identique à celle exprimant la variation du
nombre d’atomes. La période physique (#$ ) d’un radionucléide est donc l’intervalle de temps au
bout duquel l’activité ou le nombre d’atomes présent au début de cet intervalle a décru de moitié.
%&'
#$ (I.5)
(
Les périodes physiques des radioéléments les plus couramment utilisés en médecine
nucléaire vont de quelques heures à quelques jours [HUS98 ; SAI96].
I. 3. LA SOURCE RADIOACTIVE
Une source radioactive est tout corps qui peut provoquer une exposition à des rayonnements.
La source radioactive représente la matière radioactive qui est enfermée d’une manière permanente
dans une capsule ou fixée sous forme solide. La source radioactive peut être de deux types scellée
ou non scellée.
Sont considérées comme sources scellées toutes sources constituées par des substances
radioactives solidement incorporées dans des matières solides inactives, ou scellées dans une
enveloppe inactive présentant une résistance suffisante pour éviter toute dispersion de substance
radioactive dans les conditions normales d’emploi. Des sources scellées sous forme spéciale doivent
répondre à certains critères. Ce type de sources est généralement utilisé en curiethérapie (Césium et
Iridium) pour un traitement localisé.
Sont considérées comme sources non scellées toutes sources radioactives pouvant entraîner
dans les conditions normales d’emploi la dispersion indésirable de substances radioactives, elles
peuvent se présenter sous forme solide, liquide ou gazeux. Les radioisotopes utilisés en médecine
nucléaire que ce soit pour les actes diagnostiques ou thérapeutiques, sont de sources non scellées de
type 99mTc, 131I, 153Sm, 90Y.
8
Chapitre I : Les aspects physiques liés à la médecine nucléaire 2010
i. Rayonnement corpusculaire (n, p, α, β-, β+), constitué par des masses matérielles en
mouvement.
ii. Rayonnement ondulatoire, champ électromagnétique (lumière visible, rayons X, rayons γ,
etc...), ondes élastiques.
Les rayonnements nucléaires sont très importants en médecine nucléaire que ce soit pour les
actes diagnostiques ou thérapeutiques. Ils sont émis par les noyaux instables de certains éléments
lors de leur transformation spontanée. A cette émission s’ajoutent simultanément dans certains cas,
des rayonnements extranucléaires résultant des perturbations du cortège électronique (RX de
fluorescence, électrons Auger).
- . / / 012 (I.6)
9
Chapitre I : Les aspects physiques liés à la médecine nucléaire 2010
56 5
43 - 473 / , / 012 (I.7)
L’énergie libérée par la réaction est constante mais elle se répartit de façon aléatoire entre
l’électron émis et l’antineutrino. Lorsque l’on représente la distribution énergétique des électrons
émis, on obtient un spectre continu (voir figure I.2.) entre une énergie nulle (l’antineutrino emporte
toute l’énergie) et une énergie maximale E 8 max=1.35MeV (l’électron emporte toute l’énergie) dans
40
le cas du K par exemple. Grâce à l’antineutrino, le principe de conservation de l’énergie est
respecté, de plus sa présence permet d’expliquer la continuité du spectre d’énergie des électrons β-.
L’énergie moyenne emportée par l’électron est de Emax/3 [FIS80 ; POU00]. Selon le nucléide
considéré, plusieurs transitions sont possibles. Une transition unique vers le niveau fondamental ou
des transitions vers des niveaux excités intermédiaires, suivies nécessairement d’émission γ de
désexcitation. Dans le premier cas, l’émetteur est dit , pur comme dans le cas de radioélément
utilisé en thérapie pour les synoviorthèses Yttrium-90 (Colloid -90Y) (figure I.3a). Dans le second
cas, ce sont des émetteurs,, γ le spectre , complexe observé résulte de la superposition des spectres
simples des transitions partielles (figure I. 3(b)).
N(E)
1.35MeV
E (keV)
E max
On caractérise les émetteurs , par l’énergie maximale du spectre en disant par exemple que
tel radionucléide émet une raie , de telle énergie qui est l’énergie maximale du spectre (98:;< ).
D’un émetteur (,, γ) (figure I.3(b), on dira qu’il émet plusieurs raies , tel que le radionucléide
utilisé pour le traitement thérapeutique et la scintigraphie de la glande thyroïdienne l’Iode -131
(131I) ou le Samarium -153 (153Sm) (voir le tableau I.3).
10
Chapitre I : Les aspects physiques liés à la médecine nucléaire 2010
E1
- ß -3
ß2 E2
ß- γ3
E3
ß -1 γ2 γ4
0
(a) (b)
Figure I.3 : Schémas d’intégration , -
Tableau I.3 : Les énergies correspondant aux émetteurs bêtas purs et bêtas gammas utilisés en médecine
nucléaire pour la thérapie et le diagnostique [DEL02]
131 90 153
Radionucléide I Y Sm
Energie (keV) (Iode-131) (Yttrium-90) (Samarium-153)
Les énergies Eßmax des radionucléides émetteurs bêtas purs varient de quelques
keV à quelques MeV [FIS80].
. - / 7 / 02 (I.8)
11
Chapitre I : Les aspects physiques liés à la médecine nucléaire 2010
56 5
43 - 43 / , 7 / 02 (I.9)
Le spectre d’énergie, continu, est semblable à celui des , et défini par son énergie
maximale à cette seule différence près que la proportion des , 7 de très faible énergie et
notablement plus réduite (figure I.4).
N (E)
E maxi
E(MeV)
12
Chapitre I : Les aspects physiques liés à la médecine nucléaire 2010
Tableau I.4 : Les radionucléides émetteurs de positrons les plus utilisés en médecine nucléaire et leur
énergie [DEL02 ; REY07 ; AUB06 ; DRE02]
β
Radionucléides périodeT1/2(min) + Emission gamma
Energie (max) keV
(%) (keV)
63 603
1988-3141 82 1077
62 555
84 777
Les radionucléides les plus utilisés sont F-18, C-11, N-13 et O-15 alors que les plus
prometteurs sont le cuivre-64 (période de 12 heures), l’iode-124 (période de 4,1 jours) et l’yttrium-
86 (période de 15 heures). Ces 2 derniers radionucléides posent néanmoins des problèmes de
radioprotection du personnel encore plus importants du fait principalement d’un pourcentage
d’émission non négligeable de photons gamma de haute énergie, venant s’ajouter au rayonnement
photonique de 511 keV [AUB06 ; DRE02].
LE FLUOR-18(18 F)
β
+
Ec
18
O (stable)
E A, Z E1
α3
α2 E3
α γ3
E2
α1 γ1 γ2
0 O 0
(a) (b)
Figure I.6 : Transition α
Les tests d’utilisation de radionucléides, autres que ceux déjà utilisés en médecine nucléaire,
continuent de par le monde. Ainsi, une classe de radionucléides émetteurs de particules alpha (α) est
actuellement en cours d’évaluation préclinique et clinique aux USA et en Europe pour être utilisée
en Irrathérapie tels que le Bismuth-213 et l’Astate-211 qui ont de courtes périodes physiques
(45 minutes et 7.2 heures respectivement) et l’Actinium-225 et le Radium-223 qui ont des périodes
14
Chapitre I : Les aspects physiques liés à la médecine nucléaire 2010
plus longues (10 et 11.4 jours) [BAU06]. Une étude préclinique avec du chlorure de radium-223
pour le traitement antalgique des métastases osseuses des cancers de la prostate est également à un
stade avancé [AUB06].
Si dans le noyau des neutrons et des protons sont en déséquilibre par raison d’un excès
d’énergie, un réarrangement aura lieu en émettant une énergie électromagnétique sous forme de
photon. Ce rayonnement caractérise la transition radiative d’un noyau excité ; c’est un mécanisme
de désexcitation nucléaire. Cette transition du niveau excité au niveau fondamental peut s’opérer,
soit directement, soit en plusieurs étapes soit concurremment en une et en plusieurs étapes. Quel
que soit le cas, on est en présence d’un spectre de raies autrement dit le spectre photonique discret
(voir figure I.7).
E1 E1
?
?
E2
?
0 0
(a) (b)
Figure I.7 : La transition des gammas [FIS80]
Les rayonnements gamma sont identiques aux ultraviolets, à la lumière, aux infrarouges et
aux ondes radios, ils se déplacent à la vitesse de la lumière c = 3.10+8 m/s. Les photons qui
composent le rayonnement n’ont ni masse, ni charge, ils transportent de l’énergie. Leur pouvoir de
pénétration leur permet de traverser des plaques en Plomb et bien sûr le corps humain. Le
radionucléide caractérisé par cette émission le pus répandu en médecine nucléaire est 99mTc pour les
actes diagnostiques (Voir figure I.8).
99m
Tc 0.1427 MeV
?
0.140 MeV
?
?
99
Tc 0 MeV
Figure I.8 : La transition gamma de 99mTc utilisé pour les actes diagnostiques
15
Chapitre I : Les aspects physiques liés à la médecine nucléaire 2010
Pour ce qui est du rayon X, c’est un rayonnement identique au rayonnement gamma mais
moins énergétique, il diffère de ce dernier par son mode de production :
a. Rayonnement de freinage qui résulte du passage d’un électron à proximité d’un noyau, il
subit, sous l’influence du champ électrique, une déviation de sa trajectoire ; il freine ; une partie
de l’énergie ainsi perdue se retrouve dans l’émission d’un photon X (Voir figure I.9).
Photon X (E-E’)
Electron
E
-e Direction initiale de
l’électron incident
Noyau (+Ze) E’
Trajectoire de l’électron
Photon
Rayonnement
Noyau
Figure I.10 : Production des photons par réarrangement des électrons atomiques [FIS80].
Les radionucléides émetteurs des rayonnements gamma (γ) et X sont également utilisés en
99m 131 201
médecine nucléaire dans un but diagnostique tel que Tc, I, Tl, 153Sm, 67
Ga, grâce à leurs
énergies élevées qui permettent une détection de l’extérieur du corps (Tableau I.5).
Tableau I.5 : Les émetteurs gamma et RX utilisés en médecine nucléaire pour le diagnostique [DEL02]
99m 131 153 201 67
Radionucléides Tc I Sm Tl Ga
Energie (keV)
(γ, X)
E1 18 (Xk) 284 (γ) 41* (γ) 71*(Xk) 93*(γ)
E2 21 (Xk) 365*(γ) 47(γ) 135(γ) 185(γ)
*
E3 141 (γ) 637 (γ) 103(γ) 167(γ) 300(γ)
*
L’émission la plus probable
Lors du passage des rayonnements à travers la matière, ils interagissent avec les électrons et
les noyaux des atomes du milieu traversé. A la suite de ces interactions, une particule peut céder
toute son énergie au milieu (absorption) ou elle peut changer de direction (diffusion) avec perte
d’une partie de son énergie (diffusion inélastique) ou sans perte d’énergie (diffusion élastique)
[BER07 ; FIS80]. Ces interactions conduisent à un transfert d’énergie du rayonnement à la matière.
On distingue deux classes de radiations en fonction de la nature de leur interaction avec la matière
[POD05] :
1. Les rayonnements directement ionisants, qui comprennent toutes les particules chargées y
compris les rayonnements (, ,, 7 ) ; ces particules subissent un freinage continu dans la
matière, dû à un grand nombre de petites interactions ;
2. Les rayonnements indirectement ionisants, qui comprennent toutes les particules non
chargées (photons, neutrons) ; ces particules subissent des modifications majeures de leur
trajectoire et de leur énergie à la suite d’interactions rares, mais importantes.
17
Chapitre I : Les aspects physiques liés à la médecine nucléaire 2010
Les particules chargées qui pénètrent dans la matière interagissent avec les électrons
proches de leur trajectoire. Les deux particules étant chargées, les interactions sont de type
électromagnétique et conduisent à une attraction ou une répulsion. Beaucoup de très petites
interactions ont lieu continuellement le long de la trajectoire, ce qui a comme un effet de freinage
permanent des particules chargées. Lorsque ces particules auront perdu toute leur énergie, elles
s’arrêtent. Par conséquent, le parcours des particules chargées dans la matière est limité. La
médecine nucléaire se base sur cette propriété pour les traitements thérapeutiques des cellules
cancéreuses par l’utilisation de radionucléides émetteurs d’électrons. Quand un traceur a une grande
spécificité de fixation tumorale, il peut être à l'origine d'une méthode de radiothérapie interne dite
aussi métabolique. Le traceur est alors utilisé comme tel, mais à haute activité. C'est le cas
de l'Iode- 131 (606 keV (90%)) utilisé dans les cancers de la thyroïde [LIE88].
Le comportement des photons est radicalement différent de celui des particules chargées.
L’interaction n’a plus un caractère obligatoire mais est soumise au hasard car les photons
parcourent de grandes distances entre deux collisions. En traversant un milieu, un photon peut ou
non interagir ; donc dans le cas d’un faisceau photonique intercepté par un milieu matériel, un
certain nombre des photons du faisceau traversent ce milieu sans avoir réagi.
Diverses modalités d’interaction sont possibles, chacune caractérisée par une probabilité lui
correspondant et qui dépend de l’énergie du photon et de la nature du milieu. Des différentes
interactions théoriques possibles, les plus importantes sont au nombre de trois, deux avec les
électrons et la troisième avec le noyau.
a. L’EFFET COMPTON
Cet effet a été prédit par Einstein et calculé en 1922 par Compton [BER07]. Le processus se
réalise par la rencontre du photon incident d’énergie E= h0 avec un électron orbitale périphérique
dit peu lier, diffusé d’un angle @ par rapport à sa direction originale et cède une partie de son
énergie à un électron du cortège électronique. L’électron cible est extrait du cortège avec une
énergie cinétique Te et dans une direction déterminée avec un angle φ (Voir figure I.11). L’énergie
du photon incident E= hA , se distribue sur le photon diffusé, Eγ=hA ′ et sur l’électron éjecté de
Compton, note Te (énergie cinétique). Au cours de ce processus, il y a conservation d’énergie et de
la quantité de mouvement (relation I.10). En négligeant la liaison de l’électron dans l’atome,
l’énergie cinétique de cet électron vaut (relation I.11) :
18
Chapitre I : Les aspects physiques liés à la médecine nucléaire 2010
#2 9 B 9C DA B DA E (I.10)
F
#2 (I.11)
7
G HIJKL!
F
Avec : M représente le rapport entre l’énergie du photon incident et celle de la masse de
:N O
V
"E B " : O 1 B QRS@! (I.12)
N
La probabilité de l’effet Compton, que l’on caractérise par la section efficace Compton est
fonction de l’énergie de photon incident E= hA et de la nature du milieu [FIS80 ; REY07].
=Eγ
E=
Te
La section efficace Compton (WO ) entre un photon et un électron libre est établie par Klein et
Nishina [REY07]. Pour un milieu de numéro atomique Z, nous pouvons admettre que chaque
électron contribue à la section efficace totale de la même manière, la section efficace Compton par
atome devient donc :
19
Chapitre I : Les aspects physiques liés à la médecine nucléaire 2010
WOX:YXZ = Z WO (I.13)
Cette fonction décroit avec l’énergie plus lentement que celle qui représente la section
efficace de l’effet photoélectrique, elle est par ailleurs proportionnelle à Z/A [REY07], donc dépend
peu du milieu. Pour minimiser la diffusion Compton au profit de l’effet photoélectrique, il convient
donc d’utiliser préférentiellement un matériau à Z élevé comme dans le cas du Plomb (Z=82) utilisé
dans la plupart des équipements de protection afin d’absorber les rayonnements (tablier en plomb,
les contenir etc...).
b. L’EFFET PHOTOELECTRIQUE
L’effet photoélectrique a été expliqué par Einstein en 1905 [BER07], l’effet photoélectrique
est un processus d’absorption totale d’un photon d’énergie 9C DA par un électron atomique,
lequel acquiert une énergie cinétique Te qui représente l’énergie suffisante pour être éjecté de son
atome (relation I.14). La figure I.12 illustre ce processus.
#2 9C B [2 D0 B [2 (I.14)
Où We est l’énergie de liaison de l’électron dans l’atome ; elle est comprise entre 0.01 et 100 keV
selon l’atome cible et la couche occupée par l’électron atomique [REY07 ; BER07 ;
FIS80 ; HAB06].
La section efficace (probabilité) relative à l’effet photoélectrique présente une dépendance
]
en \ 9 [REY07]. Elle est d’autant plus grande que Z est plus élevé, ce qui favorise le
phénomène à basse énergie et dans les milieux lourds.
Te
Eγ
20
Chapitre I : Les aspects physiques liés à la médecine nucléaire 2010
c. L’EFFET DE MATERIALISATION
Lorsque l’énergie du photon incident est supérieure à 1.02 MeV, c’est-à-dire que l’énergie E
du photon est plus grande que deux fois la masse de l’électron au repos (2m0c2 =1.02 MeV), le
photon pénètre dans le champ électromagnétique intense qui règne au voisinage d’un noyau, il
disparait en se matérialisant en une paire électron-positon (, , , 7 !. Ce processus est illustré dans
la figure I.13. Bien que ces deux particules soient créées au détriment de l’énergie du photon, la
section efficace croît avec l’énergie du photon E.
E-
^
Photon Négaton (électron de matérialisation
(h0! incident
Positon 511keV
180°
^7
E+
Noyau +ze e-
Annihilation
511keV
L’énergie cinétique totale des deux électrons ( , 7 ! appariés est 9 D0 1.02 bc; elle
est distribuée de façon quelconque entre eux. Ces électrons sont émis vers l’avant ; l’angle qu’ils
font avec la direction du photon incident est d’autant plus petit que l’énergie du photon est plus
élevée.
La probabilité de cet effet de matérialisation est nulle tant que D0 d 1.02bc , elle croît
avec l’énergie et peut dépasser celle de l’effet Compton. Par ailleurs, elle est proportionnelle à Z2 ;
elle est plus appréciable pour les éléments légers que pour des énergies considérables.
d. LA DIFFUSION RAYLEIGH
La diffusion Rayleigh est aussi appelée diffusion cohérente car il s’agit d’un choc élastique
d’un photon avec un électron fortement lié à l’atome. Dans ce cas, l’électron reste lié à l’atome
puisque l’énergie de liaison de l’électron est élevée et c’est l’atome entier qui stocke l’énergie de
choc du photon. Ainsi, dans une diffusion Rayleigh, une importante quantité de mouvement peut
être échangée entre le photon incident et l’atome cible sans échanger pratiquement aucune énergie.
21
Chapitre I : Les aspects physiques liés à la médecine nucléaire 2010
À la fin, le photon se trouve dévié de sa trajectoire initiale, ce qui confère à l’effet Rayleigh
son importance (Voir figure I.14). Ce type d’interaction est fréquent pour des milieux de numéro
atomique élevé et pour des photons d’énergie faible. Cet effet est souvent négligé en TEP ; par
exemple, dans le NaI et pour une énergie de 140 keV, l’effet Rayleigh représente seulement 6% des
interactions dans le cristal, ce qui est négligeable face à l’effet photoélectrique et la diffusion
Compton.
E=hv’
E=hv0
Pour un milieu quelconque, il existe pour chacun des trois effets, un domaine d’énergie où il
est prépondérant, c’est-à-dire où le nombre d’interactions correspondantes l’emporte sur celui des
deux autres. Ainsi, pour certains matériaux tels que le Plomb, le Tungstène et le PMMA utilisés
souvent comme écrans de protection contre les rayonnements (?, ,, , =! soit en médecine nucléaire
ou ailleurs, on se base sur ces trois effets. Pour le plomb par exemple, l’effet photoélectrique
l’emporte sur les autres au-dessous de 500 keV et l’effet de matérialisation prédomine au-delà de
5 MeV [POU00]. Pour les éléments légers (Carbone, Oxygène, Azote), matérialisation et
absorption photoélectrique, sont négligeables devant l’effet Compton de 50 keV à 20 MeV. La
figure I.15, reporte les trois processus d’interaction des rayonnements avec le milieu traversé en
fonction du numéro atomique (Z) et de l’énergie des photons en (MeV).
22
Chapitre I : Les aspects physiques liés à la médecine nucléaire 2010
Figure I.15 : Importance relative des trois modes d’interaction des photons avec la matière
23
Chapitre I : Les aspects physiques liés à la médecine nucléaire 2010
Le principe consiste à exciter des atomes ou des molécules d’un milieu détecteur qui ayant
absorbé de l’énergie, la restitue sous forme de photons. L’un des modes de désexcitation est la
fluorescence : émission quasi instantané de photons d’énergie constante, caractéristique du premier
niveau d’excitation de l’atome ou de la molécule utilisée. La collection de ces photons par un
photomultiplicateur permet de constituer un signal dont l’amplitude est proportionnelle à l’énergie
de la particule.
Les scintillateurs utilisés en imagerie médicale sont généralement de type
cristal inorganique. Lorsqu’un rayonnement électromagnétique ionisant interagit avec ce cristal, une
fraction du rayonnement est en général absorbée par effet photoélectrique. Cette absorption
engendre des excitations électroniques, donnant lieu à leur tour à la formation d’électrons et de
trous électroniques qui peuvent transférer leur énergie à des centres luminescents. La figure I.16
représente le principe de détection.
Un détecteur à scintillation est constitué essentiellement de deux éléments distincts (figure I.16) :
a. Le scintillateur (photons γ vers photons lumineux) : bloc de matière luminescente (cristal)
qui, lorsqu’il est traversé par un photon cédant toute son énergie par effet photoélectrique, un
photon-électron est éjecté à une énergie suffisante pour provoquer à son tour l’expulsion de
nombreux autres électrons dans le cristal. Un photon de fluorescence est émis pour chaque
photoélectron expulsé ; on obtient ainsi un ensemble de photons lumineux, c’est la scintillation.
b. Le photomultiplicateur (photons lumineux vers signal électrique) : Il s’agit d’une ampoule
en verre contenant principalement une photocathode, des dynodes et une anode. Lorsque les
photons de scintillation heurtent la cathode, celle-ci émet des électrons à nouveau par effet
photoélectrique. Ces électrons sont accélérés de la photocathode vers la première dynode sous
l’application d’un champ électrique origine de la force électrique. Lorsqu'il heurte la dynode
avec une grande vitesse, l’électron acquiert une énergie cinétique suffisante pour arracher
plusieurs électrons à la dynode, ce phénomène s'amplifie pour atteindre l’anode et donne un
signal. Le tout est monté dans une enceinte étanche à la lumière ambiante. Lorsque la source
radioactive est à l’extérieur, une fenêtre, étanche à la lumière mais transparente au rayonnement
nucléaire, doit être interposée entre la source et le scintillateur [REY07].
Dans la gamme d’énergie qui concerne les scintillateurs (1 keV – 10 MeV), l’absorption
d’un photon du rayonnement incident par la matière donne lieu à trois processus principaux : l’effet
photoélectrique, la diffusion Compton et la création de paires électron-positon [SEL06]. Les
Caractéristiques de la scintillation de quelques matériaux utilisés en imagerie médicale sont
illustrées dans le tableau I.6.
25
Chapitre I : Les aspects physiques liés à la médecine nucléaire 2010
Tableau I.6 : Les caractéristiques de la scintillation de quelques matériaux utilisés en imagerie médicale
[SEL06]
Certains solides présentent la propriété d’émettre, si on élève leurs température à une valeur
suffisante, une luminescence dont le matériau préalablement irradié par un rayonnement ionisant.
Dans un cristal parfait, les électrons occupent un certain nombre de niveaux d’énergie qui constitue
ce qu’on appelle une bande d’énergie. Ces niveaux d’énergie sont répartis dans des bandes permises
appelées bande de conduction et bande de valence. Ces deux dernières étant séparées par une bande
interdite dans laquelle les électrons ne peuvent occuper aucun niveau énergétique.
A la température absolue, l’énergie des électrons est minimale (proche de 0), la bande de
conduction est vide contrairement à la bande de valence. A la température ambiante, un électron ne
peut jamais atteindre spontanément la bande de conduction. Cependant, une irradiation externe
dépose de l’énergie dans le cristal, un électron peut recevoir alors une énergie au moins égale à
W1-W2 (Voir figure I.16) suffisante pour passer à la bande de conduction. L’électron devenu libre
peut alors se déplacer dans le cristal en l’occurrence dans la bande de conduction puis il redescendra
quasi instantanément dans la bande de valence, en émettant un photon ce phénomène est une
fluorescence (Voir figure I.17).
26
Chapitre I : Les aspects physiques liés à la médecine nucléaire 2010
Energie
Bande de conduction
W1
La bande
W1-W2=E
interdite
W2
Photon de fluorescence
Bande de valence
W : Energie qu’il faut pour que les électrons passent à la bande de conduction.
En pratique, un cristal naturel ou synthétique n’est jamais parfait, et présente des défauts (présence
d’autres éléments chimiques, dislocations, lacunes atomiques, etc.). Ces imperfections ou
activateurs conduisent à l’apparition de pièges sous forme des niveaux d’énergie situés dans la
bande interdite. Certains de ces défauts se situent au voisinage de la bande de valence et constituent
donc des pièges pour les trous positifs créés par l’éjection d’un électron sous l’effet d’un
rayonnement incident. D’autres sont situés au voisinage de la bande de conduction considéré
comme des pièges pour les électrons libres éjectés de la bande de valence à la bande de conduction.
Ainsi, si un rayonnement dépose de l’énergie dans le cristal, un électron va monter de la bande de
valence (BV) à la bande de conduction (BC) avec une certaine probabilité de se retrouver ensuite
pris dans un piège introduit par ces impuretés, l’électron se trouve dans un état métastable. Un
chauffage va permettre de libérer l’électron, qui peut descendre dans un centre de recombinaison
radiatif en émettant de la lumière, ce cycle complet donne lieu au phénomène de
radiothermoluminescence (RTL) ou d’une façon plus courante thermoluminescence. Le diagramme
énergétique ci-dessous permet d’expliquer d’une façon simple ce phénomène.
27
Chapitre I : Les aspects physiques liés à la médecine nucléaire 2010
Ces matériaux thermoluminescents sont caractérisés par des pics d’émission lumineuse qui
apparaissent à des températures de chauffage différentes selon les niveaux d’énergies des pièges de
la bande interdite. Ces différents pics représentent la courbe de thermoluminescence propre à
chaque matériau (en anglais Glow curves) voir la figure II.19. Ces
es pics de luminescence
correspondant à l’évacuation des pièges de plus en plus profonds (énergie de liaison de plus en plus
importante). Ce type de détecteurs, grâce à certaines de ses caractéristiques, est très utilisé en
radioprotection pour la surveillance
illance dosimétrique du personnel médical, et en particulier ceux de la
médecine nucléaire (corps entiers, extrémités) ainsi que pour la surveillance de l’environnement des
lieux de travail qui sera traitée dans les chapitre III et IV.
28
Chapitre I : Les aspects physiques liés à la médecine nucléaire 2010
Intensité de la luminescence
Pic V
Pic IV
Pic III
Pic II
Pic I
Température (°C)
Un traitement approprié du film révèle l’image définitive sous forme d’un noircissement
visible à l’œil nu. Après l’exposition, le noircissement du film est mesuré avec un densitomètre. La
densité optique, fonction croissante du noircissement du film, est proportionnelle à la dose absorbée
par celui-ci. L’évaluation de la dose absorbée par le porteur de dosimètre nécessite l’étalonnage
d’une série de dosimètre par des rayonnements de référence à des doses connues. Le film n’est pas
équivalent tissu : la présence d’éléments lourds tel l’argent, entraine une absorption par effet
photoélectrique supérieure à celle des tissus à un degré dépendant de l’énergie des photons
incidents. A cet effet, des écrans sont ajoutés permettent de remédier à ces différences (figure
I.20). La dose corps entier est déduite à partir de la formule suivante [IMA04]:
Avec : DN, DP, Dc2, Dc6,, DS, les valeurs de doses estimées sous les plages Nue, Plastique,
Cuivre 0.2mm, Cuivre 0.6mm et enfin plage étain respectivement. Les facteurs a, b, c sont calculés
expérimentales à partir de la courbe d’étalonnage.
29
Chapitre I : Les aspects physiques liés à la médecine nucléaire 2010
Filtre
Film
I.7.1. LE RADIOPHARMACEUTIQUE
L’intérêt d’un isotope radioactif d’un élément donné est de présenter les mêmes propriétés
chimiques que celui-ci, d’émettre des rayonnements du fait de l’instabilité de son noyau, il permet
de suivre le comportement des atomes stables d’une réaction biochimique ou physiologique. Ces
produits radioactifs administrés à l’être humain dans le but diagnostique ou thérapeutique sont
considérés comme des médicaments appelés Radiopharmaceutiques ou Traceurs constitués d’un
vecteur de type moléculaire ou cellulaire représentant la substance endogène qui peut être évaluée
par la méthode de détection des rayonnements sur lequel se fixe un atome radioactif d’intérêt
(Voir figure I.21).
30
Chapitre I : Les aspects physiques liés à la médecine nucléaire 2010
.DRlR γ
Molécule vecteur
1. Produit prêt à l’emploi qui est délivré au service de médecine nucléaire par le service
spécialisé du commissariat à l’énergie atomique, prêt pour une administration immédiate
aux patients tels que 201Tl ,131I et 67
Ga et d’autres de période moyenne ou longue (Tableau
I.7 et I.8).
2. Générateur de radionucléides : Un système automatique hautement protégé qui permet
d’obtenir une solution stérile de radionucléide fils à partir de son ascendant. Le plus connu
est le générateur de 99mTc (Technétium) descendant du 99Mo (molybdène). Un radionucléide
99m
radioactif qui se transforme en Tc avec une période T1\2=6 h. Comme ces deux
radionucléides ont des propriétés différentes, leur séparation étant plus facile. On dispose
ainsi d’une source de 99mTc qu’on élue au moment désiré.
3. Radionucléides produit localement : Cette catégorie concerne les produits dérivés des
matières premières par un cyclotron qui sont soit stable ou radioactif, à l’intérieur ou à
proximité de l’hôpital. Ils sont caractérisés par des périodes courtes comme dans le cas des
émetteurs de positon tels que 124I (T1\2 =100.3h), 18
F (T1\2=1.83h) ,11C (T1\2=20.4 min),
13
N (T1\2=9.97 min) [AUB06].
31
Chapitre I : Les aspects physiques liés à la médecine nucléaire 2010
4. Echantillons biologiques marqués tels que des cellules, molécules prélevées sur patient qui,
une fois marquées, sont administrées à ce même patient ;
5. Molécules prêtes à être marquées (vecteur) : Comme des molécules chimiques ayant la
caractéristique de se fixer sur des organes bien définis qui, une fois marquées, sont
administrées au patient telles que DMSA, MAG3, DTPA, HMDP, MIBG, etc.
• La forme chimique à travers la molécule chimique utilisée. L’acte diagnostique n’aura pas
de sens que si le radiopharmaceutique choisi se fixe sélectivement sur les organes que l’on souhaite
explorer en diffusant le moins possible dans le reste de l’organisme pour le diagnostique et efficace
dans le cas thérapeutique. La qualité du marquage de la molécule est importante car si l’élément
radioactif se détache de son substrat, il y a diffusion de la radioactivité dans tous les organes
voisins ;
• La nature de rayonnement émis par le radiopharmaceutique. Il est primordial de faire appel
aux émetteurs des rayonnements γ et X pour les actes diagnostiques, au lieu des bêtas (,! qui sont
absorbés à proximité du point d’émission. De plus, les bêtas perdent leur énergie de façon localisée
au niveau de l’organe cible où le produit radiopharmaceutique sans permettre d’obtenir une image
exploitable. Or, une image de bonne qualité est plus que nécessaire pour un bon diagnostique et par
conséquent la réussite du traitement thérapeutique ;
32
Chapitre I : Les aspects physiques liés à la médecine nucléaire 2010
• L’énergie du radiopharmaceutique qui doit être suffisamment importante (> 20 keV) pour ne
pas être absorbé par les tissus et permettre la détection des lésions ou organes profonds, et en même
temps pas trop élevé (< 600 keV) pour permettre une détection optimale pour les actes
diagnostiques. L’énergie pour être adaptée aux gammas caméras, doit être idéalement comprise
entre 100 et 300 keV [HUS98]. De plus, il faut tenir compte de la sensibilité du cristal détecteur en
fonction de l’énergie (Voir tableaux I.4 et I.5). Par contre, pour les actes thérapeutiques pour la
destruction des cellules cancéreuses, l’iode-131est toujours le plus utilisé mais il tend à être
remplacé par l’Yttrium-90 (90Y) émetteur bêta pur avec des énergies bêta de 606 keV (90%),
2284 keV (100%) [AUB06].
/ (I.16)
uNvv u $ uw
Teff est toujours inférieure à la plus petite des deux périodes Tb et T1/2.
Pour être utilisable en médecine nucléaire, les radionucléides doivent avoir une période
physique suffisamment longue pour permettre une exploration correcte d’un organe ou l’étude d’un
métabolisme mais aussi suffisamment courte pour ne pas entraîner une irradiation excessive du
patient, inutile et nuisible ;
33
Chapitre I : Les aspects physiques liés à la médecine nucléaire 2010
La contamination par les impuretés doit être aussi faible que possible. Comme dans le cas du 99mTc
par exemple où seulement 0,1% de la radioactivité 99Mo doit se trouver dans une solution de 99mTc
[HUS98].
99m
Il faut noter que 80% des actes diagnostiques conventionnels sont réalisés à l’aide du Tc
qui rapporte de l’efficacité de détection à l’activité administrés. Le premier objectif d’une telle
sélection est d’aboutir au résultat désiré tout en maintenant les risques encourus par le patient et le
personnel aussi bas que raisonnablement possible (ALARA) [ICR90]. L’évolution des applications
18
diagnostiques ont été étendues aux années 2000 au F [AUB06] en France notamment et dans
18
d’autres pays. Les premières molécules marquées au F ont été synthétisées à la fin des années
1970 [REY07 ; REI79]. À la même époque, ont été construits les premiers tomographes à émission
de positrons (caméras TEP) utilisables dans un environnement clinique [POG75]. Le 18F-FDG, ou
2-[18F] fluoro-2-désoxy-D-glucose est le plus important radiopharmaceutique marqué par un
émetteur de positron. L’estimation de la fréquence d'utilisation des autres radiopharmaceutique
utilisés en Tomographie par Emission de Positrons (TEP) atteint seulement 10 % de la fréquence du
FDG [LEB98]. La molécule Fluorodéoxy-D-glucose est obtenue par le marquage de la molécule
du sucre glucose par l’élément radioactif 18F (figure I.22).
18
L’utilisation de cette molécule F-FDG en oncologie présente les indications les plus
prometteuses pour la détection des tumeurs ou la mesure de leur activité métabolique, ce traceur va
permettre de différencier une cellule normale d’une néoplasique car une cellule maligne aura une
augmentation de son métabolisme en glucose. En conséquence, le traceur injecté se fixera en
quantité plus importante sur les cellules malades [DET98].
34
Chapitre I : Les aspects physiques liés à la médecine nucléaire 2010
L’établissement d’un diagnostic, commence par la recherche des radionucléides appropriés pour
l’exploration de l’organe d’intérêt, comme cité précédemment, (paragraphe V.1, &2), afin de
l’introduire dans la molécule ou un vecteur de marquage convenable. L’examen pratique s’effectue
sur le patient de deux façons : soit directement en l’administrant au patient « diagnostique in vivo »,
soit par un dosage d’un échantillon biologique marqué telle que des cellules ou molécules prélevées
du patient, en particulier en hormonologie « diagnostique in vitro ».
a. DIAGNOSTIQUE IN VIVO
La répartition des traceurs radioactifs émetteurs γ dans un organe est obtenue par détection
externe en moyen d’une scintigraphie à scintillation couplée à un sélecteur d’amplitude qui permet
de compter les impulsions, donc de dénombrer les photons. Les rayonnements émis au niveau des
organes sont de même nature que ceux utilisés en radiologie conventionnelle avec le faisceau RX, la
différence est qu’en médecine nucléaire la source de rayonnement étant l’organe cible à l’intérieur
du corps non pas à l’extérieur.
Pour pouvoir comparer les deux modalités de diagnostique in vivo, on doit parler du même
flux de photons. Par conséquence, ceci nécessiterait l’injection de quantités importantes de produit
radiopharmaceutique au patient ce qui pose un problème de radioprotection pour les opérateurs, le
public et le patient lui-même .Or, comme cité précédemment, la source est située à l’intérieur du
patient et le temps d’élimination biologique se chiffre en minutes, voire en jours et même en mois
pour certains radiopharmaceutiques. L’une des caractéristiques pour le choix du
radiopharmaceutique est son pouvoir d’être détectée depuis l’extérieur du corps au moyen d’une
caméra scintigraphique.
b. DIAGNOSTIQUE IN VITRO
pour l’hormonologie pour différents bilans : bilan thyroïdien, bilan de fertilité, bilan de la
croissance, bilan androgénique et bilan d’obésité, ainsi que pour les marqueurs tumoraux : dépistage
précoce et suivi en oncologie.
Le principe est le même que celui de l’exploration in vivo, elle repose sur la sélectivité des
radionucléides vis-à-vis d’organe ou d’une pathologie. L’objectif est la destruction des cellules ou
des tissus cancéreux en irradiant le moins possible les tissus sains du voisinage. La différence
fondamentale réside dans le type d’émetteur considéré qui doit être sélectif et efficace et dont le
parcours moyen est faible afin de déposer l’essentiel de leur énergie au contact du tissu cible.
L’efficacité de traitement par ce type de radiopharmaceutique peut être influencée par plusieurs
paramètres tels que :
36
Chapitre I : Les aspects physiques liés à la médecine nucléaire 2010
Tableau I.7 : Les radionucléides les plus utilisés dans les diagnostiques en médecine nucléaire
[SAI96 ; DEL02 ; GAM08]
Radionucléide Période Energie Probabilité de Applications
désintégration
T1\2 (MeV) (%)
99m
Tc 6,007 h 0,140 89 Exploration fonctionnelle et scintigraphie (cerveau,
cœur, reins le foie, Poumons, squelette, estomac,
thyroïde, moelle osseuse, sang, le Système
vasculaire)
131
I 8,021 j 0,365 82 Fixation thyroïdienne scintigraphie surrénal
neuroblastome
123
I 13,21 h 0,159 83 Exploration thyroïdienne, les métastases
125
I 59,9 h 0,027 114 Mesure de volume plasmatique
0,031 26
201
Tl 3,0408 j 0,071 47 Scintigraphie Myocardique,
0,167 10
67
Ga 3,26 j 0,093 39 Détection des foyers inflammatoires et cancéreux
0,185 21
0,300 17
111
Tn 67,3 h 0,171 90 Marquage des cellules sanguinesm et Scintigraphie
de moelle rouge, exploration
0,245 94
18
F 109,7 min. 0,511 194 Imagerie fonctionnelle en cancérologie
(bilan d’extension cancérologique, étude de la
0,511 variabilité myocardique)
51
Cr 27,7 j 0,320 10 Mesure de volume sanguin
24
Na 14,96 h 1.369 100 Exploration métabolique
2.754 100
42
K 12,359 h 1.525 18 Exploration métabolique
37
Chapitre I : Les aspects physiques liés à la médecine nucléaire 2010
Tableau I.8 : Les principaux radionucléides utilisés dans les actes thérapeutiques
[SAI96 ; DEL02 ; GAM08]
β_
32
P 14,28 J 1,710 100 traitement des polyglobulies
(maladie de vaquez)
β_
90
Y 64,1 h 2,284 100 Synoviorthèse : traitement des
arthrites inflammatoires
(genoux, hanches),
craniopharyngiome,
Lymphomes
β_
198
Au 2,70 J 0 .412 96 Synoviorthèse
β_
186
Re 3 ,78 J 0.939 22 Synoviorthèse : traitement des
β_
131
I 8,02 J 0,606 90 Traitement :
β_
169
Er 9,40 J 0,344 42 Synoviorthèse : traitement des
38
Chapitre I : Les aspects physiques liés à la médecine nucléaire 2010
Echantillon Amplificateur
Vers sélection du
Blindage radionucléide et
en Pb affichage
HT
Les rayonnements gamma émis par les isotopes administrés aux patients sont généralement
détectés par des Gammas caméras reposant sur le principe de détection à scintillation (cf. §. I.6.2).
Ces caméras ont été initialement développées par Anger en 1958 [ANG58].
39
Chapitre I : Les aspects physiques liés à la médecine nucléaire 2010
Ces appareils comportent essentiellement un collimateur qui permet une meilleure sélection
des photons qui le frappent et améliore la résolution spatiale de l’image, il est sous forme de plaque
suffisamment épaisse pour absorber les photons γ. Seuls les photons émis dans l’axe d’un trou
traversent le collimateur et parviennent au détecteur. L’image correspond à la projection de l’objet
sur le plan du détecteur. Ce dernier couplé à plusieurs photomultiplicateurs (quelques dizaines dans
une tète de gamma caméra actuelle) rend la détection à scintillion plus efficace, et une acquisition
simultanée des signaux en plusieurs points, ce qui permet ainsi de constituer une image de l’organe
d’intérêt en un temps réduit (voir figure I.24). La gamma-caméra collecte les informations sur un
grand nombre de points simultanément. Il est ainsi possible d’obtenir des images de grandes zones,
ou du corps dans sa totalité. Pour une énergie typique de 140 keV, les gamma-caméras disposent
d’une résolution spatiale intrinsèque de 4 mm (de 6 à 7 mm avec collimateur), d’une résolution
énergétique de 10% et d’une efficacité de l’ordre de 0.01 % [PIT02]. L’efficacité de détection ainsi
que la résolution spatiale du système dépendent principalement de la géométrie du collimateur,
définie suivant l’énergie du radio-isotope utilisé [PIT02].
Tube photomultiplicateurs
Guide de lumière
Patient
L’ensemble de photomultiplicateurs
Figure I.24 : Schéma du principe de fonctionnement d’une gamma caméra [BUV06, SEL06].
Autre technique d’imagerie fonctionnelle, l’imagerie par gamma caméra utilise la même
technique de radiomarquage des tissus : L’imagerie SPECT
(Single-Photon Emission Computed Tomography, tomographie d’émission mono-photonique) est
une variante de l’imagerie par gamma- caméra.
40
Chapitre I : Les aspects physiques liés à la médecine nucléaire 2010
Cette fois, la gamma-caméra tourne autour du patient pour prendre différents clichés
(coupes) et obtenir ainsi par reconstruction une image tridimensionnelle du patient (figure I.25).
C’est le principe de la tomographie (du grec tomos, coupe, tranche) que l’on retrouve également en
imagerie TEP. La résolution spatiale se trouve ainsi améliorée, et peut atteindre 3 mm [SEL06].
Elle est appelée aussi Tomographe à Emission Mono-Photonique (TEMP) par opposition à
Tomographie d’Emission de Positrons et met en œuvre deux ou trois têtes de détection gamma afin
de réduire le temps d’examen scintigraphique.
99m
Les radionucléides utilisés sont les émetteurs γ, on utilise ainsi couramment Tc qui émet
des photons γ à 140 keV pour suivre la circulation sanguine à l’intérieur du myocarde ou du cerveau
[SEL006]. Les critères déterminants en imagerie SPECT sont par ordre décroissant d’importance
[MOS99 ; SEL06] :
a. Une bonne luminosité, en raison de la perte importante de signal due au collimateur
spatial ;
b. Une longueur d’atténuation courte afin de limiter l’épaisseur du scintillateur ;
c. Un coût surfacique réduit, en prenant en compte la surface de la plaque
de scintillateur et une épaisseur idéalement égale à trois fois la longueur d’atténuation
du matériau ;
d. Une longueur d’onde d’émission du scintillateur adaptée au photomultiplicateur ;
e. Une réponse rapide.
41
Chapitre I : Les aspects physiques liés à la médecine nucléaire 2010
Ces isotopes présentent un grand avantage de pouvoir être incorporés aux molécules
d’intérêt biologique sans en altérer ni la structure ni le comportement biologique. Le principe de
base de la TEP consiste à détecter les deux photons de 511keV pour déterminer le lieu de la réaction
d’annihilation. L’information mesurée correspond au lieu d’annihilation et non à celui de l’émission
du positron. Les positrons une fois émis dans un milieu (tissu) sont caractérisés par un libre
parcours moyen c.-à-d. la distance moyenne du positron avant la réaction d’annihilation, d’une
énergie cinétique d’émission et d’une période radioactive qui empêchera l’utilisation des molécules
marquées par ces isotopes à des distances du site de leurs productions. Le libre parcours des
positrons dans la matière est fonction de l’énergie cinétique initiale de libération du positron et de
ce fait du radionucléide employé et aussi de la densité électronique de la matière traversé. Ce libre
parcours est de 1 à 2mm selon le radionucléide dans l’eau constituant principale les tissus
biologiques ; cette distance constitue une limite intrinsèque de la technique [PIT02].
Les spécificités de certains radiopharmaceutiques, et plus particulièrement celle
18
du F-FDG (Fluoro-desoxuglugcose), font de la tomographie par émission de positrons un examen
18
précieux dans l’élaboration du diagnostic de nombreux cancers. Le F-FDG est devenu depuis
quelques années la référence en médecine nucléaire. Un sucre qui s'apparente au glucose marqué au
fluore-18 radioactif, de période physique T1/2=110min ≈ 2 heures doit être produit par un cyclotron
implanter soit en sien même de l’hôpital ou situé à proximité.
Cette technique utilise une caméra spéciale, appelée caméra TEP utilisant principalement le
même principe physique de détection par scintillation, couplé à un système de détection comprenant
plusieurs couronnes de détecteurs. A cet effet, elle permet de localiser, en chaque point d’un organe,
la substance marquée par le radioélément administré à un sujet vivant, et de suivre dans le temps
l’évolution de cette substance. Elle fournit ainsi une image quantitative du fonctionnement de
l’organe étudié.
Le principe d’imagerie par émission de positrons repose sur la détection des deux photons
de 511 keV, émis suite à la réaction d’annihilation survenant lors de la rencontre dans la matière
d’un positron β+ et d’un électron, l’information mesurée correspond au lieu d’annihilation et non à
celui de l’émission de β . Ces deux photons, émis en coïncidence dans les directions opposées
interagissent avec des détecteurs diamétralement opposés (Voir figure I.26(c)).
Le tomographe par émission de positrons dédié, ou caméra TEP, est donc constitué d’un
système de modules de détection réparti en anneau (figure I.26(a) et (b)), ou chaque module est
composé d’un cristal scintillant de type BGO, LSO ou GSO (Voir tableau I.9) couplé à un
photomultiplicateur. Pour détecter simultanément les deux gammas de 511 keV, les modules de
détection sont reliés avec ceux qui leur font face par une électronique de détection en coïncidence.
42
Chapitre I : Les aspects physiques liés à la médecine nucléaire 2010
(a) (b)
(c) (d)
43
Chapitre I : Les aspects physiques liés à la médecine nucléaire 2010
Tableau I.9 : Les caractéristiques physiques des cristaux les plus utilisés pour la caméra TEP
[MRY07 ; INB06]
I.8.3. L’IMAGERIE CT
44
Chapitre I : Les aspects physiques liés à la médecine nucléaire 2010
45
CHAPITRE II
Les aspects de la Radioprotection
en Médecine Nucléaire
Chapitre II : Les aspects de la radioprotection en médecine nucléaire 2010
II. 1.INTRODUCTION
L’utilisation des sources non scellées en médecine nucléaire comporte des risques pour la
santé de l’homme. Les rayonnements ionisants qu’elles émettent peuvent entraîner une
irradiation externe de l’organisme, et s’ils pénètrent à l’intérieur des tissus, constituer une source
interne d’irradiation. Dans l’un ou l’autre des cas, l’interaction de ces rayonnements avec
l’organisme s’accompagne d’un dépôt d’énergie qui provoque des modifications
physicochimiques, et si elles sont suffisamment importantes, elles pourront conduire à des
altérations cellulaires entraînant des effets pathologiques au niveau des différents tissus ou
organes.
Pour protéger efficacement l’homme des effets nocifs que peuvent causer les rayonnements
ionisants, une spécialité est apparue nommée « Radioprotection » : c’est l’ensemble des principes et
des moyens pouvant être mis en œuvre pour protéger les personnes exposées aux radiations
ionisantes. Il n’existe pas de solution miracle, mais un ensemble de moyens que l’on doit choisir et
adapter à chaque situation. La Commission Internationale de Protection Radiologique (CIPR)
établit et révise périodiquement les normes en matière de radioprotection sur la base des nouvelles
connaissances scientifiques des effets pathologiques des rayonnements ionisants. La nature et
l’importance de ces effets varient considérablement selon les tissus irradiés et selon le niveau des
doses reçues par ces tissus. Les effets préjudiciables au niveau de la santé de l’homme suite à une
exposition aux rayonnements, comprennent les effets somatiques qui peuvent se manifester chez
l’individu exposé, et les effets héréditaires qui peuvent affecter sa descendance. Les effets
somatiques des rayonnements ionisants dans les tissus irradiés causent à la fois des effets
stochastiques et déterministes [ICR77 ; ICR90 ; ICR07].
En médecine nucléaire, la radioprotection a une place très importante. Durant les trente
99m
dernières années, la radioprotection a été principalement conçue autour du technétium Tc pour
les applications de diagnostique et de 131I pour les actes thérapeutiques. Le rapide développement de
la Tomographie par Emission de Positon (TEP) a mis en évidence des problèmes particuliers de
radioprotection liés à la nature des radiopharmaceutiques, dont le plus utilisé est le 18F (18F-FDG).
Ces problèmes sont rencontrés tout le long du processus, depuis la production du radionucléide
jusqu’à l’acquisition de l’image TEP. Malgré l’apport certain de cette nouvelle modalité
d’exploration dans le domaine d’oncologie notamment dans la détection précoce et le suivi
thérapeutique de certains cancers, son introduction dans nos services de médecine nucléaire ne
devrait se concrétiser qu’après une évaluation objective qui permet de définir les règles
46
Chapitre II : Les aspects de la radioprotection en médecine nucléaire 2010
La médecine nucléaire en Algérie est parmi les spécialités les plus pratiquées. Elle fournit,
comme d’autres méthodes physiques plus récemment apparues, des données différentes de la
radiologie conventionnelle. Elle compte un nombre assez important d’établissements de soins dans
les secteurs publique et privé, répartis entre des unités de diagnostique « in vivo », thérapie
métabolique et actes « in vitro » dans des unités de Radio-analyse. Tous ces établissements
utilisent des produits radiopharmaceutiques sous forme de sources non scellées. Leurs noms et
localisation ainsi que le type des actes pratiqués sont regroupés dans le tableau II.1.
47
Chapitre II : Les aspects de la radioprotection en médecine nucléaire 2010
99m
CDEH Scintigraphie Constantine Tc
99m
CIAS Scintigraphie, Thérapie Batna Tc,131I
99m
CIMA Scintigraphie, Thérapie Kouba Tc, 131I ,
Alger MIBG-131I
125
EMH(CPMC) Analyse médicales Alger I
99m
EMR (CPMC) Scintigraphie, Thérapie Alger Tc, 131I, 67Ga, 201Tl
125
LEK Analyse médicales Constantine I
99m
MNA Scintigraphie Annaba Tc
99m
MNT Analyse médicales, Tlemcen Tc, 131I ,153Sm
Scintigraphie, Thérapie
99m
GNM Scintigraphie Constantine Tc
125
SBA Analyses médicales Sidi Bel Abbes I
131
SEB Analyse médicales, et Thérapie Bologhine I
Alger
99m
SRT Scintigraphie, Thérapie Constantine Tc, 131I ,153Sm
99m
CMCO Scintigraphie, Thérapie Oran Tc
99m
CMTO Scintigraphie, Thérapie Tizi-Ouzou Tc, 131I
99m
HCA Scintigraphie, Thérapie Aïn Naadja Tc, 131I, 125I,67Ga, 90Y, 201Tl, 186Rh,
153
Analyse médicales Alger Sm,60Co, 137Cs, 51Cr
99m
MGTSS Scintigraphie Alger Tc
* : Code des clients des produits radiopharmaeutiques.
La médecine nucléaire joue un rôle important dans le dépistage précoce et garantit une
thérapie plus efficace d’un grand nombre de pathologies.
A cet effet, les différents et principaux examens pratiqués dans la plupart des services de
médecine nucléaire en particulier celui du CHU-BEO ainsi que les radiopharmaceutiques utilisés
sont illustrés sur la figure II.1.
48
Chapitre II : Les aspects de la radioprotection en médecine nucléaire 2010
En plus de ces examens figurant sur cette figure, ce même service pratique d’autres
99m
examens tels que la scintigraphie antigranulucytes utilisant toujours Tc pour diagnostiquer les
67
inflammations osseuses ou tissulaire au niveau abdominale, la scintigraphie au Ga selon la
201
localisation de la tumeur, la scintigraphie cœur et parathyroïde avec le Tl, la scintigraphie pour la
153
détermination de métastase osseuse avec le Sm ainsi que le balayage post thérapeutique avec
l’131I et l’examen de synoviorthèse avec l’yttrium -90(90Y).
Scintigraphie Osseuse
Parathyroïdes Scintigraphie Thyroïdienne
(HMDP-99mTc)
Squelette (99mTc (TcO-4))
Thyroïde
Scintigraphie Hypothyroïdies
Scintigraphie pulmonaire et Hyperthyroïdies (131I)
(Maa-99mTc, DTPA99mTc)
Poumons
Cœur
Scintigraphie
Digestive (99mTc) Scintigraphie Myocardique
(Myoview- 99mTc , Mibi-99mTc)
Estomac
Scintigraphie splénique
Foie (99mTc + pyrophosphate)
Rate
Tube digestif
Surrénales
Scintigraphie
Digestive
Scintigraphie à mIBG (99mTc)
Scintigraphie Lymphatique
(Nanocis-99mTc)
Figure II.1 : Schéma descriptif des différentes applications diagnostiques des radionucléides
49
Chapitre II : Les aspects de la radioprotection en médecine nucléaire 2010
La médecine nucléaire pose en terme de pratique médicale un cas très particulier de risque et
d’exposition externe et interne. En effet, le patient traité n’est généralement pas hospitalisé en
isolement sauf lors de l’administration d’une activité supérieure à 740 MBq de l’iode -131 pour la
thérapie [AUB06]. Le patient devient une source d’exposition pour son entourage. Trois catégories
de personnes sont susceptibles d’être irradiées ou exposés : le personnel du service se classe en
premier, suivi par l’entourage familial participant au soutien et le confort du patient, et en troisième
lieu les autres personnes considérées comme des personnes du public. Les sources non scellées sont
préparées manuellement par les manipulateurs, des incorporations du radionucléide manipulé
peuvent se produire par inhalation qui est la voie principale, ou par ingestion directe, certains
radionucléides peuvent même être absorbés à travers une peau intacte. L'emploi de fluor 18, sous
18
forme de F-FGD, associé à la mise en œuvre de la TEP dans les unités de médecine nucléaire
implique des dispositions particulières sur le plan de la radioprotection, du fait des caractéristiques
de ce radioélément et des conditions d’utilisation. Cependant l’injection de ce produit radioactif
entraîne une exposition du patient et du personnel lors de la préparation et l’injection en particulier
au niveau des mains (extrémités) et même durant la réalisation d’examen qui pourrait atteindre ou
En médecine nucléaire, les sources radioactives utilisées sont le plus souvent à l’état liquide
et parfois gazeux. Ces sources se présentent sous forme d’ampoule scellée, flacon type pénicilline,
seringue uni-dose ou encore capsule. Contrairement aux autres sources utilisées en médecine,
l’emploi des sources non scellées dans les conditions normales d’utilisation peut entraîner des
dispersions indésirables de la substance radioactive. Le plus souvent, elles sont conditionnées de
telle sorte à permettre leur division ou encore leur dilution. Par conséquent, leur manipulation
expose l’utilisateur à une exposition externe du corps entier et des extrémités (les mains) en plus
d’une exposition interne. Dans les laboratoires, ces sources sont manipulées dans des boîtes à gants
ventilées dont la conception et l’aménagement dépendent de la nature des sources, des activités
mises en jeu et de leur forme physicochimique. La détermination des risques d’exposition interne
et externe se base sur l’évaluation des débits de dose équivalente reçus durant les manipulations du
produit radiopharmaceutique, son injection et durant la réalisation des examens.
Tous ces risques rencontrés en diagnostique s’ajoutent à l’exposition reçue lors des
consultations des patients subissant une thérapie métabolique d’autant plus que l’activité mise en
œuvre est importante.
50
Chapitre II : Les aspects de la radioprotection en médecine nucléaire 2010
Dans la figure II.2, on peut regrouper les risques et types de contamination existant dans un
service de médecine nucléaire conventionnel.
Les risques
Contamination
externe
Objet –
Surface Mains
Air
Contamination
Boisson Interne
Vêtement- Objets Bouche
Nourriture personnels
Poumon
Blessure Sang
Organe
Critique
Figure II.2 : Schéma récapitulatif des risques et des contaminations encourus par le personnel dans un
service de médecine nucléaire
51
Chapitre II : Les aspects de la radioprotection en médecine nucléaire 2010
Radiopharmacie
Préparation des Radiopharmaceutique 18F-FDG
Injection du 18F-FDG
18
Installation du patient sous la camera TEP F-FDG
Figure II.3 : Les différents postes de travail avec risque d’exposition professionnelle en unité TEP
a. L’EXPOSITION EXTERNE
L’exposition externe existe lorsque le corps humain est soumis aux rayonnements ou à
l’irradiation d’une ou plusieurs sources radioactives qui lui sont externes, dans ce cas l’action prend
fin dès que l’individu quitte le champ d’irradiation. Les radiopharmaceutiques provoquent une
exposition externe qui dépend de la nature du rayonnement (X, γ, , ) de son énergie ainsi que
du conditionnement et de la géométrie de la source. En plus de ce type d’exposition vient s’ajouter
le risque de dispersion du la substance radioactive dans l’atmosphère du lieu de travail qui constitue
une source de contamination.
L’exposition externe aux sources non scellées dans un service de médecine nucléaire
conventionnel ou doté d’une caméra, TEP est de deux types : « l’exposition en contact » et
«l’exposition à distance » ; dont la différence entre ces deux type d’exposition réside dans la valeur
du débit d’équivalent de dose et la nature des organes exposés.
52
Chapitre II : Les aspects de la radioprotection en médecine nucléaire 2010
18
F 2.88E+0 5.63E-1
L’exposition externe est dite à distance lorsque la source est suffisamment éloignée pour
produire une exposition globale de l’organisme [SAI96)]. Dans le cas où la source radioactive est
disposée à distance par rapport à un individu, par exemple à l’intérieur d’une boîte à gants ou dans
leurs conteneurs, cette exposition dépendra de la nature de la source et de l’activité ainsi que des
conditions locales de protection. Généralement, ce type d’exposition est produit par des émetteurs
gamma ou X et des bêtas de haute énergie mais pas par les émetteurs bêta de faible énergie car ces
derniers sont absorbés par les parois du conteneur en plomb utilisé pour minimiser l’exposition.
Le débit d’équivalent de dose est variable par rapport à la distance entre la source et l’individu
exposé.
Le tableau II.3 présente, pour la majorité des radionucléides utilisés en médecine nucléaire
(diagnostique ou en thérapie), le débit d’équivalent de dose sur deux distance différentes : 30 cm
qui représente la longueur moyenne de l’avant-bras d’un individu, et 100 cm de la source pour un
flacon en verre de 10 ml avec une activité de 1 MBq.
53
Chapitre II : Les aspects de la radioprotection en médecine nucléaire 2010
Tableau II.3 : Le débit d’équivalent de dose (en mSv/h) à distance pour 30 cm et 100 cm de la source non
scellée en médecine nucléaire [DEL02]
En médecine nucléaire, le personnel est également soumis aux radiations émises par le
patient auquel ont été administrés des radiopharmaceutiques qu’on appelle « un patient chaud ».
Celui-ci, après injection, devient porteur de source et représente un risque d’exposition externe pour
le personnel.
A titre comparatif, le tableau II.4 indique le débit d’exposition (en mSv/h) à 100 cm du
patient pour quatre situations cliniques avec des activités variables [AUB06] en utilisant les
radionucléides tels que : 99mTc, 131I et 18F.
Tableau II.4 : Ordre de grandeur du débit d’exposition (en mSv/h) à 1 m du patient dans quatre situations
cliniques correspondant à l’utilisation de 99mTc, 131I et 18F [AUB06].
Les débits des équivalents de dose et des épaisseurs des écrans nécessaires pour
les principales énergies rencontrées en médecine nucléaire sont illustrés dans le tableau II.5.
54
Chapitre II : Les aspects de la radioprotection en médecine nucléaire 2010
Tableau II.5 : Les débits de dose (mSv/h) et l’épaisseur des écrans pour les plus importantes énergies
rencontrées en médecine nucléaire [DRE02]
L’analyse de ces données souligne l’aspect particulier des émetteurs de positons : les débits
99m
de dose sont 7 (sept) fois plus importants que ceux du technétium Tc, et les couches de demi-
atténuation (CDA) sont 13(treize) fois plus épaisses que celles relatives aux photons de 140 keV.
b. LA CONTAMINATION
• LA CONTAMINATION SURFACIQUE
• LA CONTAMINATION ATMOSPHERIQUE
Elle est la conséquence de la présence d’un gaz radioactif dans l’atmosphère ou des vapeurs
provenant de produits volatils notamment l’iode.
55
Chapitre II : Les aspects de la radioprotection en médecine nucléaire 2010
Elle peut engendrer une contamination des vêtements, des surfaces, des murs et du plancher.
Lors de la contamination de l’air ambiant les particules radioactives présentes dans l’atmosphère
conduisent à une contamination corporelle interne des individus par inhalation, ingestion ou par
blessure ou même à travers la peau.
• LA CONTAMINATION INDIVIDUELLE
Tableau II.6 : Le débit d’équivalent de dose en (mSv/h) pour un dépôt cutané de radionucléide en médecine
nucléaire [DEL02]
Radionucléide Débit d’équivalent de dose pour la
contamination au contact de la main
(mSv/h)
Gouttelette de Dépôt uniforme
0.05ml (1 kBq) (1 kBq/cm2)
99m
Tc 8.77E-3 2.46E-1
131
I 5.72 E-1 1.62E+0
125
I 6.30E-3 2.11E-2
153
Sm 7.19E-1 1.62E+0
67
Ga 4.17E-3 3.51E-1
201
Tl 8.39E-3 2.70E-1
18
F 7.88E-1 1.95E+0
56
Chapitre II : Les aspects de la radioprotection en médecine nucléaire 2010
la peau. Les incorporations de radionucléides peuvent se produire par les voies précitées. Pour
l’exposition professionnelle du personnel, la voie principale d’incorporation est l’inhalation, bien
qu’une fraction de la matière déposée dans le système respiratoire sera transférée vers la gorge et
avalée, créant ainsi la possibilité d’un passage vers dans le tractus gastro-intestinal.
Des incorporations par ingestion directe peuvent se produire et, pour certains radionucléides,
il peut y avoir absorption même à travers une peau intacte. Des dommages cutanés par coupures ou
autres blessures peuvent également entraîner des incorporations de radionucléides.
Pour les travailleurs professionnellement exposés, l’ICRP a développé deux modèles
représentant le comportement des radionucléides qui s’introduisent dans l’organisme par inhalation
ou par ingestion. Les autres voies d’exposition, des incorporations ne sont susceptibles de se
produire qu’à la suite d’incident dont la nature exacte ne peut être prévue facilement [AIE04b]. La
figure II.4 illustre les différentes voies d’incorporation, de transfert ainsi que d’excrétion
[AIE04b ; ICR88].
Figure II.4 : Voies d’incorporation, de transfert et d’excrétion d’une contamination [AIE04b, ICR88].
57
Chapitre II : Les aspects de la radioprotection en médecine nucléaire 2010
Le public inclut les personnes vivant près d’un service de médecine nucléaire ou de
radiologie, les visiteurs présents dans le service, les parents, amis et autres personnes qui peuvent
être en contact direct avec les patients traités par radiopharmaceutiques, personnels d’autres
services ou départements ainsi que les sous traitants. Il ne doit pas être exposé aux radiations
ionisantes médicales qui dépassent la limite réglementaire Algérienne de 1mSv/an noté dans
l’article 84 [DEC05]. En médecine nucléaire, les patients traités par l’iode soit pour des thérapies
131
en particulier thyroïdienne ou diagnostique comme dans le cas des bailliages à I représentent
58
Chapitre II : Les aspects de la radioprotection en médecine nucléaire 2010
un risque important pour le public. Règlementairement, seuls les patients traités avec plus de 740
131
MBq (20 mCi) de I doivent être hospitalisés [AUB06]. Cette période dure 3 à 4 jours pendant
lesquels les visites sont limitées, voire même interdites. La réglementation Algérienne prévoit dans
l’article 79 du décret présidentiel n° 05-117 que les patients ayant subi un traitement au moyen de
radionucléides scellés ou non scellés doivent être maintenus en hospitalisation jusqu’à ce que
l’activité des substances radioactives administrées ait atteint des niveaux déterminés sans préciser
les valeurs [DEC05]. Il convient alors d’informer le patient ou son accompagnant des mesures de
précaution à prendre pour limiter les risques d’exposition externe et de contamination. Par contre, à
ce jour, aucune disposition pratique n’est recommandée sur la base du débit d’exposition du patient
ou de l’exposition de l’entourage [AUB06].
Il est vrai que les hypothèses d’exposition (temps, distance, situation, …) sont tellement
variables que toute estimation s’avère imprécise. L’approche la plus simple consisterait à s’appuyer
sur le débit d’exposition à 1 mètre du patient à sa sortie. Le tableau II.7 donne un aperçu de l’ordre
de grandeur de ce débit pour un certain nombre de situations cliniques correspondant à des
applications thérapeutiques et diagnostiques. Les valeurs ont été calculées en ne considérant que la
décroissance physique, ce qui majore la valeur du débit dans la mesure où l’élimination biologique
a été négligée.
Tableau II.7 : Débit d’exposition en (mSv/h) à 100 cm du patient lors de sa sortie du service [AUB06].
Thérapie
131
Thyroïde I 3700 72 0.026
131
Thyroïde I 555 1 0.036
90
Tumeurs Y 4440 24 0.004
Diagnostic
99m
Squelette Tc 600 4 0.007
18
Tumeurs F 400 2 0.030
* : Prise en compte de la période physique uniquement.
59
Chapitre II : Les aspects de la radioprotection en médecine nucléaire 2010
Dans un service de médecine nucléaire, le personnel est réparti selon les tâches et les
grades. Par contre, la répartition de la responsabilité en radioprotection repose sur tous les membres
du service depuis l’employeur jusqu'à la personne exécutant les actes.
II.4.2.1. L’EMPLOYEUR
60
Chapitre II : Les aspects de la radioprotection en médecine nucléaire 2010
Le chef d’un service en particulier de médecine nucléaire doit être qualifié et compétent en
radioprotection et être exemplaire pour les personnels de service par connaissance du règlement
interne de l’hôpital en plus celle de la radioprotection afin d’appliquer la réglementation nationale et
veiller à les faire respecter. Le rôle du chef service dans la protection des travailleurs exposés peut
se résumer à [GAM08] :
organisation fonctionnelle de la radioprotection en mettant à la disposition de la personne
chargée de la radioprotection les moyens nécessaires à l’exercice de sa tache ;
identification et estimation des risques en procédant à une analyse périodique des postes de
travail et mettre à jour l’occasion de toute modification des conditions de travail ;
la gestion de risques par la classification des zones de travail ainsi que celle des travailleurs
du service en concertation avec la personne chargée de radioprotection et le médecin du
travail.
Dans un service de médecine nucléaire comme il a été souligné (cf. §. II.3.1), le personnel
est en état d’exposition professionnelle au rayonnement ionisant émis par les sources non scellées
utilisées durant leurs tâches quotidiennes.
Dans un tel secteur, un médecin de travail est d’une grande utilité, à travers la surveillance et
le suivi régulier des travailleurs afin d’éviter les maladies professionnelles.
A cet effet, le médecin de travail doit :
1. Assurer le suivi médical tout au long de la carrière professionnelle ;
2. Faire examiner régulièrement toutes les personnes susceptibles de recevoir une dose
supérieure au trois dixième (3/10) de la limite annuelle soit 6mSv/mois comme les manipulateurs
du laboratoire chaud ;
3. S’assurer que toute personne prévue pour un recrutement au sein d’un service de médecine
nucléaire ne présente aucune anomalie contre-indiquée ;
4. Prendre les décisions nécessaires en cas d’une surexposition d’une personne dans un poste
de travail, pour l’éloigner de son poste pour un certain temps, ou alors lui changer carrément de
poste et lui interdire l’accès aux laboratoires chauds ;
5. Etre au courant de l’ensemble des obligations et responsabilités qui sont imposées en
matière de radioprotection ;
61
Chapitre II : Les aspects de la radioprotection en médecine nucléaire 2010
1. Vérifier la présence d’une signalisation correcte en effectuant une étude des postes de
travail pour identifier et quantifier le risque encouru par les travailleurs exposés ;
2. S’assurer que le personnel qui travaille sous rayonnement a bien lu et appliqué les règles de
radioprotection durant le travail ;
3. Mettre à la disposition du personnel des dosimètres réglementaires passives ou
opérationnelles (corps et extrémités) afin d’évaluer les doses reçus par le personnel au cours de leur
travail ;
4. Etablir des rapports techniques détaillés portant sur toute anomalie radiologique constatée au
niveau du service au chef de service et au médecin de travail ;
5. Veiller au respect des mesures de protection contre les rayonnements ionisants ;
6. Recenser les situations où les modes de travail sont susceptibles de conduire à des
expositions exceptionnelles ou accidentelles des personnes, et élaborer un plan d'intervention en cas
d'incident, et être capable à le mettre en œuvre et à prendre les premières mesures d'urgence ;
7. Assister à la réception des produits radiopharmaceutiques pour s’assurer de leurs
confinements ;
62
Chapitre II : Les aspects de la radioprotection en médecine nucléaire 2010
8. Vérifier l’efficacité du blindage des murs, des portes, des fenêtres ou autres lors des
nouvelles installations ;
9. S’assurer de la présence des dispositifs de protection individuelle tel que les tabliers en
plomb, gants et lunettes en plomb et vêtement de protection contre la contamination ;
10. S’assurer que le tri et le stockage des déchets radioactifs générés au sein du service sont
pris en charge en respectant les normes de radioprotection en vigueur, et le cas échéant veiller à
l’évacuation par les services compétents du Commissariat à l’Energie Atomique.
63
Chapitre II : Les aspects de la radioprotection en médecine nucléaire 2010
Parmi les travailleurs d’un service de médecine nucléaire qui peuvent, par leurs propres
actions, contribuer à leur protection et à celle des autres, on peut citer :
• Radiopharmacien : Toute unité de médecine nucléaire doit disposer d’un radiopharmacien
aux qualifications d’utilisation des médicaments radiopharmaceutiques.
• Manipulateurs en électroradiologie médicale : Parmi le personnel paramédical, les
techniciens ou ingénieurs en radiologie qui sont autorisés à contribuer à la réalisation d’actes de
médecine nucléaire.
• Infirmières : Les infirmières ne sont ni habilitées à préparer les produits radioactifs, ni à
réaliser l’acquisition ou le traitement d’images. Elles ont cependant le droit, statutairement, de
réaliser des administrations de radiopharmaceutiques aux patients.
• Biologistes nucléaires ou chimiste : La réalisation d’actes de biologie nucléaire ou contrôle
de qualité du produit radiopharmaceutique préparé ne peut être effectuée que par des chimistes ou
biologistes.
Tout ce personnel exerçant au sein d’un service de médecine nucléaire est tenu de manipuler
les produits radioactifs avec soin et précaution en respectant les règles de radioprotection. Il doit
porter les tenues de protection requises pour se protéger contre la contamination et les
rayonnements ionisants et ne pas s’exposer inutilement, porter les dosimètres à tout moment dans
les zones réglementées. En résumé, ce personnel devra avoir reçu les notions de base en
radioprotection avant leur mise en poste.
A cet effet, le personnel a le devoir de signaler à la personne chargée de la radioprotection
et au chef de service toute anomalie radiologique ou déficience d’équipements de protection contre
les rayonnements ionisants constatée, de participer à la réalisation des programmes de
radioprotection, et à faire respecter la réglementation.
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Chapitre II : Les aspects de la radioprotection en médecine nucléaire 2010
Les dispositions concernant l’aménagement d’un service de médecine nucléaire sont relatives
aux conditions d’emploi des radionucléides artificiels utilisés en sources non scellées à des fins
médicaux. Ces dispositions doivent être vérifiées en cas de l’introduction de la TEP pour prendre en
compte le FDG avec toutes ses caractéristiques radiologiques.
En médecine nucléaire, où sont entreprises des manipulations à haut risque de
contamination, le service se divise en deux zones :
a. Zone active : « zone chaude ou zone contrôlée » :
Dans la zone active, le travailleur est susceptible de dépasser le 3/10 des limites de dose
annuelle dans les conditions normales de travail [DEC05].
65
Chapitre II : Les aspects de la radioprotection en médecine nucléaire 2010
Les doses annuelles qui peuvent être enregistrées par les travailleurs dans cette zone
peuvent se situer entre 6 et 20 mSv en irradiation globale.
En pratique, cette zone englobe :
• La zone de réception des produits radioactifs ;
• Le laboratoire chaud (radiopharmacie) ;
• La salle d’injection des radiopharmaceutiques (99mTc, 131I, 18F-FDG) ;
• La zone de manipulation et de stockage des déchets solide et liquide (flacons ;
seringues ;……..) ;
• La salle d’attente des patients radioactifs ;
• Les chambres d’hospitalisation (acte thérapeutique) ;
• La paillasse de manipulation (boîte à gants) ;
• La salle de comptage « In vitro » ;
• La salle de la caméra TEP en raison de l’énergie élevée de radioélément injecté au patient ;
• L’enceinte blindée et la boite à gants dans la quelle sont séparées les seringues de 18F-FDG.
L’accès à ces zones est limité aux seules personnes autorisées par la personne chargée de la
radioprotection et le chef de service. La réglementation impose que ces zones disposent d’une
ventilation spécifique et indépendante.
b. Zone inactive : « zone froide ou zone surveillée » :
La zone inactive est une zone d’accès réglementé, dans laquelle les travailleurs sont
susceptibles de dépasser, dans les conditions normales de travail, un dixième (1/10) de la limite de
dose fixée par la réglementation nationale [DEC05].
Lors de l’implantation d’une unité TEP dans un service de médecine nucléaire, diverses
modifications doivent être apportées : Réorganisation de la zone du laboratoire chaud afin
18
d’accueillir les nouveaux radiopharmaceutiques tel que F-FDG et d’autres, création d’une salle
d’injection spécifique pour les examens TEP ainsi que des box d’installation de patient après
injection.
Le tableau II.8 indique les doses susceptibles d’être reçues par les travailleurs dans les zones
contrôlées et surveillées.
66
Chapitre II : Les aspects de la radioprotection en médecine nucléaire 2010
Tableau II.8 : Les limites de dose en zone contrôlée et en zone surveillée [GAM08]
Le classement d’un travailleur découle directement de l’étude de son poste de travail, à des
fins de radioprotection. Dans un service de médecine nucléaire, les travailleurs peuvent être exposés
à des rayonnements ionisants émis par les différents radiopharmaceutiques utilisés soit par des
expositions externes ou internes (contamination) durant leurs fonctions. Ce classement des
travailleurs est défini par la personne chargée de la radioprotection et du chef de service après avis
du médecin du travail en deux catégories, A et B.
Sur l’avis du médecin du travail, elle doit être affectée à un poste de travail plus adapté afin que
l’embryon ou le fœtus bénéficie du même niveau général de protection radiologique que celui qui
est requis pour les personnes du public. Une femme qui allaite ne peut être affectée ou maintenue à
un poste de travail en zone contrôlée impliquant un risque de contamination interne.
Les travailleurs de la catégorie « B » sont ceux pour lesquels il est peu probable que la limite
de dose annuelle puisse dépasser le dixième (1/10) de la limite réglementaire soit 2 mSv dans les
conditions normales de travail tout en restant inférieure à (3/10). Le tableau II.8 illustre de manière
générale le classement du personnel d’un service de médecine nucléaire [GAM08].
Tableau II.9 : Classification des travailleurs dans un service de médecine nucléaire [GAM08]
Autre personne susceptible de Appréciation cas par cas avec la personne chargée de la radioprotection
pénétrer occasionnellement en
zone surveillée ou contrôlée
Secrétaire, personnel d’accueil Ne doivent pas être affectés en zone réglementée ;
Ils ne sont pas concernés par le classement
68
Chapitre II : Les aspects de la radioprotection en médecine nucléaire 2010
L'aménagement des locaux d'une unité de médecine nucléaire doit satisfaire certaines règles
telle que :
• Situés à l'écart des circulations générales ;
• Individualisés nettement des locaux à usage ordinaire ;
• Regroupés afin de former un ensemble d'un seul tenant permettant la délimitation aisée des
zones surveillée et contrôlée ;
• La salle d’injection doit se trouver à proximité de la salle de la caméra TEP et du laboratoire
chaud dans l’unité TEP ;
L’unité de médecine nucléaire comprend nécessairement les locaux suivants :
• Sas-vestiaire pour le personnel comprenant deux parties distinctes permettant la séparation
des vêtements de ville de ceux de travail ;
• Salles d'examen et de mesure ;
• Pièces réservées à l'attente, avant examen, des patients injectés (prévoir des locaux
distincts pour les patients valides et ceux couchés) ;
• Salles d'injections ;
• Laboratoire chaud et pièces annexes formant la radiopharmacie ;
• Local spécifique pour la livraison des produits radioactifs. Ce local doit être conçu de façon
à éviter les risques d’actes de malveillance ou d’intrusion ;
• Installations de stockage des déchets et des effluents radioactifs (elles peuvent ne pas être
situées au sein de l'unité de médecine nucléaire (sous -sol, bâtiment extérieur...).
En ce qui concerne les chambres d’hospitalisation, elles doivent répondre à certains critères dont :
• Des chambres individuelles munies de toilettes ;
• Revêtements des sols et des murs y compris les toilettes facilement décontaminables ;
• Sanitaires des chambres protégées raccordés à des cuves de décroissance réservées à cet
usage. Ces cuves doivent être distinctes de celles collectant les effluents des laboratoires de
préparation. Les sanitaires de ces chambres peuvent être équipés de toilettes séparant les matières
solides et liquides qui sont seuls dirigés vers des cuves de décroissance réservées à cet usage ;
• Prévoir, dans la mesure du possible, une ventilation spécifique forcée de la chambre.
Au minimum, s’assurer qu’il n’y a pas de recyclage de l’air extrait de la pièce et qu’elle dispose en
toute circonstance d’une bonne aération.
L'ensemble des installations d'aération et d'assainissement des locaux de l’unité de médecine
nucléaire doit être maintenu en bon état de fonctionnement et être régulièrement contrôlé. En
particulier, les locaux à pollution spécifique, tels que ceux où des sources non scellées sont
manipulées, et qui doivent faire l'objet d'un contrôle au minimum annuel.
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Chapitre II : Les aspects de la radioprotection en médecine nucléaire 2010
L’objectif fondamental de la gestion des déchets radioactif est d’assurer pendant toute la
durée nécessaire et en toute situation prévisible, la protection des individus et du public en général
contre les risques radiologiques qui ne seraient pas acceptables. Elle doit viser également à
préserver l’environnement et ses ressources [PAN82 ; SAI96]. La gestion des déchets radioactifs se
fait en partenariat avec la personne chargée de la radioprotection. En médecine nucléaire, tous les
lieux de travail où des déchets radioactifs peuvent être produits, doivent être équipés de récipients et
de poubelles blindés appropriés pour les recueillir.
Les déchets radioactifs sont triés et gérés en fonction de certaines caractéristiques telles
que : la période physique du radionucléide, la nature ainsi que l’activité totale ou encore l’activité
spécifique, l’état infectieux et toxique qui peut entraîner des risques pathogènes beaucoup plus
graves que ceux liés à la radioactivité.
70
Chapitre II : Les aspects de la radioprotection en médecine nucléaire 2010
Il existe d’autres caractéristiques qui peuvent être indépendants de la radioactivité telles que
l’état physique (solide, liquide ou gazeux) et la composition chimique. Ces déchets doivent faire
l’objet d’une élimination contrôlée et différenciée en utilisant les possibilités locales, sinon faire
appel aux services spécialisés du COMENA.
Vu les périodes physiques modérées des radionucléides utilisés dans les services de
médecine nucléaire en Algérie (voir la figure II.1) tel que : 99mTc (T1/2 =6h), 131I (T1/2 =8.02j) et 125I
(T1/2 =60j), la gestion de ces déchets est effectuée par l'entreposage en décroissance qui peut être
provisoire ou d'une durée déterminée. Le stockage s’effectue dans des locaux adaptés dans l’attente
de leur enlèvement par des entreprises spécialisées ou alors éliminés localement sous contrôle après
classification. Le lieu de stockage des déchets radioactifs ne doit pas être accessible aux personnes
non autorisées. La réglementation Algérienne classe les déchets selon la période [DEC05] :
• Type I: T1/2 < 6 jours (99mTc, 133Xe, 201Tl, 90Y, 123I, 67Ga, 111In, 186Re, 24Na, 42K, 198Au) ;
• Type II : 6 jours ≤ T1/2 ≤ 74 jours (131I, 125I, 51Cr,59Fe,169Er, 58Co,32P, 33P) ;
• Type III : 74 jours ≤ T1/2 ≤ 30 ans (35S, 3H, 57Co) ;
• Type IV : T1/2 > 30 ans (14C).
Par définition même de la période physique, l’activité des ces déchets est diminuée soit :
• En trois périodes, l’activité diminuée au huitième de l’activité initiale ;
• En six périodes, l’activité diminuée au soixante-quatrième de l’activité initiale ;
• En dix périodes, l’activité diminuée au millième de l’activité initiale.
Il en résulte qu’une gestion optimale des déchets, de fait de leur radioactivité, nécessite une
aire de stockage provisoire permettant de stocker les déchets au moins : une semaine pour le 99mTc,
trois mois pour l’ 131I et deux ans pour 125I [SAI96].
71
Chapitre II : Les aspects de la radioprotection en médecine nucléaire 2010
En plus de ces trois objectifs, il convient d’ajouter l’obligation d’informer les travailleurs sur
leurs expositions et de les rassurer dans le cas contraire.
La dosimétrie est une donnée fondamentale pour le médecin de travail, elle doit être mise
en perspective par rapport à d’autres sources de nuisances auxquelles les travailleurs peuvent être
exposés et prévenir des effets pathologiques des rayonnements. Elle est aussi indispensable pour les
études épidémiologiques pour lesquelles les informations qualitatives sont utiles.
72
Chapitre II : Les aspects de la radioprotection en médecine nucléaire 2010
73
Chapitre II : Les aspects de la radioprotection en médecine nucléaire 2010
La dosimétrie externe consiste à mesurer les doses reçues par une personne exposée dans un
champ de rayonnements (rayons X, gamma, bêta) générés par une source externe à la personne.
La mesure de l’exposition externe est évaluée généralement par les dosimètres portés par les
travailleurs adaptés aux différents types de rayonnements (film dosimètre). Elle permet de connaître
la dose reçue par le corps entier (dosimètres portés à la poitrine) ou par une partie du corps comme
le cas des extrémités.
Par contre, la surveillance dosimétrique individuelle de l’exposition interne des travailleurs
s’effectue à l’aide de deux méthodes directe ou indirecte. La méthode directe désignée sous le nom
74
Chapitre II : Les aspects de la radioprotection en médecine nucléaire 2010
* : ISO 1757(1999).
** : CEI 62387-1 (2007).
*** :A. RANNOU et al (1998).
75
Chapitre II : Les aspects de la radioprotection en médecine nucléaire 2010
En général, un dosimètre individuel (figure II.5), qu’il soit actif ou passif, d’extrémités ou
corps entier doit répondre à certaines conditions telles que :
• Le milieu actif du dosimètre doit être équivalent tissu ;
• Le seuil de détection le plus bas possible ;
• Le dosimètre doit être adapté au type de rayonnement et d’énergie utilisé ;
• La gamme d’énergie d’utilisation doit être assez large ;
• L’incertitude sur la mesure de la grandeur visée doit être selon les normes et
les recommandations ;
b. LA DOSIMETRIE DES EXTREMITES
76
Chapitre II : Les
es aspects de la radioprotection en médecine nucléaire 2010
L’évaluation
’évaluation des doses des travailleurs en médecine nucléaire exposés couramment ou
potentiellement aux rayonnements via l’incorporation de substances radioactives fait partie
intégrante de tout programme de radioprotection et aide à garantir des conditions radiologiques
suffisamment sûres et satisfaisantes. Les méthodes classiques de contrôle radiologique individuel
pour les incorporations internes sont : l’activité globale de l’organisme « Anthropogammamétrie»,
77
Chapitre II : Les aspects de la radioprotection en médecine nucléaire 2010
l’activité des organes (comme le contrôle radiologique de la thyroïde ou des poumons) et l’analyse
d’échantillons biologiques (tests Radiotoxicologique). L’échantillonnage de l’air inhalé à l’aide
d’analyseurs d’air individuels est également utilisé [AIE04b]. La dosimétrie interne a pour but
l’évaluation de la dose efficace engagée dans l’organisme.
Les travailleurs soumis à un risque de contamination interne doivent faire l’objet d’une
surveillance individuelle destinée à déterminer de manière aussi précise que possible les activités
d’incorporation et les doses qui en résultent afin de : [PWJ85] :
• S’assurer du respect des limites de dose pour chaque individu ;
• Prévenir les surexpositions en détectant précocement les anomalies dans les
conditions de travail.
En général, la décision d’appliquer à un travailleur un programme de contrôle radiologique
de l’exposition interne devrait être basée sur la probabilité pour l’individu de subir une
incorporation de substances radioactives dépassant un niveau prédéterminé tel que le niveau
d’enregistrement, d’investigation et les niveaux de référence dérivés, que ce soit pour la
surveillance de routine ou spéciale.
Les incorporations de radionucléides peuvent se produire via un certain nombre de voies cité
précédemment (Paragraphe II.3.1(b)). Des recommandations ont été faites par la CIPR 60(1990) sur
les méthodes d’évaluation des incorporations et des doses résultantes, à partir des données du
contrôle radiologique [ICR88 ; ICR97]. La grandeur d’importance majeure pour l’évaluation de la
dose interne est l’incorporation, qui est définie comme l’activité d’un radionucléide introduit dans
l’organisme. L’évaluation de cette activité incorporée se base sur des courbes de rétention ou
d’excrétion [PWJ85]. A cet effet, une fraction décrivant la quantité choisie pour effectuer la
surveillance des travailleurs (de rétention ou d’excrétion) a été définie par qinh t
avec t le temps
de mesure après l’incorporation durant la surveillance.
Pour certains auteurs comme J.PIECHOWSKI [PWJ85], il définit le temps «t » au mi-
intervalle de la période de surveillance correspondant à une incorporation unique par hypothèse
d’admettre que toute l’incorporation a eu lieu au milieu de l’intervalle qui a été retenue dans le cas
d’une surveillance de routine. Par contre, pour une surveillance spéciale à la suite d’un incident,
l’incorporation est supposée isolée et unique. L’incorporation I (Bq) peut être estimée à partir de la
mesure de l’activité M(t) par rapport à la fraction de rétention ou d’excrétion tabulée pour chaque
78
Chapitre II : Les aspects de la radioprotection en médecine nucléaire 2010
I Bq
(II.1)
Par conséquence, l’estimation des doses résultantes d’une incorporation chez un travailleur
qu’elle soit pour l’organisme entier ou pour un organe bien spécifique tel que la thyroïde ou les
poumons peut être déterminée par les relations II.2 et II.3 [PWJ85]:
! " (II.2)
# ! "# (II.2)
L’objectif d’une surveillance radiologique du lieu de travail est d’évaluer, dans des
conditions normales de travail, les doses susceptibles d’être délivrées au personnel, consécutives à
des expositions externes et internes aux rayonnements ionisants.
79
Chapitre II : Les aspects de la radioprotection en médecine nucléaire 2010
Elle permet ainsi d’identifier les dangers et d’estimer les risques encourus, afin de mettre en
œuvre les actions de prévention adaptées et d’apporter des éléments pour la gestion des incidents
éventuels.
En médecine nucléaire, la surveillance radiologique du lieu de travail doit également
permettre d’identifier l’existence des risques d’exposition interne conséquence d’une incorporation
interne de radionucléide dans l’organisme et de la contamination de surface ainsi que de l’air
ambiant du milieu de travail, afin de mettre en œuvre les actions de prévention adéquates et la
détection de la contamination radioactive atmosphérique et surfacique.
Elle permet ainsi de déterminer le niveau de l’équivalent de dose ambiant H*(10) dans les
différentes zones de travail du service, et l’activité volumique, y compris leurs fluctuations
prévisibles ainsi que la probabilité des expositions potentielles.
Le plus souvent, le contrôle radiologique des lieux de travail dans un service de médecine
nucléaire est régi par plusieurs facteurs tels que :
• Le type de travail accompli ;
• La classification des lieux de travail ;
• Les conditions de travail ;
• La fréquence d’utilisation de substances radioactives.
ces derniers sont en charbon actif pour piéger la vapeur de l’iode radioactif, dans le but de
l’échantillonnage de l’air inhalé par les travailleurs ;
• Dans le cas d’une contamination de surfaces, après un contrôle préliminaire à l’aide
d’un détecteur adapté à la nature des rayonnements en cause, un frottis sur la zone définie de la
surface avec des matériaux tels que du papier-filtre ou du coton-tige imbibé d’alcool est nécessaire.
Ces matériaux sont choisis pour leur capacité de transférer les contaminants de la surface et de les
relâcher selon le besoin pour les analyser.
(a) (b)
Figure II.6 : La chambre d’ionisation « Babyline » et le détecteur Geiger-Müller pour la surveillance des
lieux de travail
Tableau II.12 : Les caractéristiques des instruments de surveillance en radioprotection des lieux de
travail les plus utilisés en médecine nucléaire
81
Chapitre II : Les aspects de la radioprotection en médecine nucléaire 2010
82
Chapitre II : Les aspects de la radioprotection en médecine nucléaire 2010
L’état des lieux effectué au niveau du service a été réalisé pour un objectif purement
pédagogique. Les résultats de cette étude seront sans doute exploités par le responsable de ce
service en vu de sa préparation à l’introduction de la modalité TEP. Toutes les observations ont été
effectuées sur la plupart des postes du travail qui poserait problème en terme d’exposition et par
conséquent en terme de radioprotection.
En premier, nous nous sommes intéressés à l’organisation de ce service et aux principaux
postes clés à savoir celui du chef de service, de la personne chargée de la radioprotection et du
radiophysicien. Le chef de service, conformément à ses tâches citées précédemment (cf. § II.4.2.2),
veille au strict respect des règles et aspects réglementaires de la radioprotection par son personnel.
Il a mis à leur disposition tous les moyens de protection contre les risques d’exposition
externe et interne (tablier en plomb, les gants, tenues de type chirurgicale, bavette, des écrans en
plomb et en plexiglas, poubelles blindées et de pinces etc…). Il assure l’obligation d’une
surveillance dosimétrique individuelle corps entier (films dosimètres) et de surveillance des lieux de
travail (Babyline).
Durant notre présence dans ce service, on a constaté qu’en plus de ses tâches comme
prof