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FACULTE DE PHYSIQUE
MEMOIRE
Présenté pour l’obtention du diplôme de MAGISTER
EN : PHYSIQUE
Spécialité : Physique Médicale
Par : LARABI Karima
Sujet :
Mes remerciements iront à Madame F. Abdelaziz pour son aide précieuse, Monsieur
A. Bellal, chef de service de suivi dosimétrique de CRNA. Mes remerciements vont
également à tous les membres du laboratoire de dosimétrie des rayonnements ionisants du
CRNA, Madame D. Mebhah, Madame M. Mezaguer, Madame S. Mihoubi, Melle F. Dari,
Monsieur M. Ait ziane pour l’aide qu’ils m’ont apportée et pour le climat de sympathie et la
bonne humeur.
Je tiens finalement à remercier mes copines Nora, Rabiha, Samira et tout spécialement
Nassiba pour son soutien permanent, ses encouragements tout au long de ces trois années et
pour avoir supporté mes changement d’humeur au gré de l’évolution de mon travail. Merci
infiniment.
CHAPITRE I
CHAPITRE II
LES ASPECTS DE LA RADIOPROTECTION EN MEDECINE
NUCLEAIRE
CHAPITRE III
CHAPITRE IV
i
Liste des figures 2010
Figure III.4 : schéma et photo de porte pastille en PMMA utilisé pour les irradiations
des détecteurs…………….. .................................................................................................... 91
Figure III.5 : Lecteur HARSHAW 4000 disponible au laboratoire de dosimétrie (CRNA)
………………….......................................................................................................................91
Figure III.6 : Schéma du cycle de chauffage des détecteurs Thermoluminecents (TLD-100 et
α-Al2O3 :C……………………………………………………………………………………93
Figure III.7 : Schéma synthétique des conditions d’irradiation pour la source de Cs-137
………………………………………………………………………………………………...96
Figure III.8 : Représentation graphique (a) moyenne des trois lectures par détecteur, (b)
reproductibilité pour chaque détecteur, calculée en utilisant la relation III.3 et (c) distribution
des détecteurs par rapport à leur reproductibilité pour le 1er lot composé de 100 détecteurs.
……………………….. ............................................................................................... ………98
Figure III.9 : Représentation graphique (a) moyenne des trois lectures par détecteur, (b)
reproductibilité pour chaque détecteur, calculée en utilisant la relation III.3 et (c) distribution
des détecteurs par rapport à leur reproductibilité pour le 2em lot composé de 114 détecteurs..99
Figure III.10 : La courbe d’étalonnage des bagues dosimètres sur la gamme recommandée
1mSv à1000mSv ……………………………………………………………………………101
Figure III.11 : La courbe d’étalonnage en termes de kerma à l'air libre des détecteurs
(TLD-100) .. .......................................................................................................................... 106
Figure III.12 : Le dispositif et la géométrie expérimentale d’irradiation à RX ................... 107
Figure III.13 : La représentation graphique du K apparent / Hp(0.07) communiqué en fonction de
l’énergie des dosimètres bague...............................................................................................108
Figure III.14 : La courbe de réponse énergétique des dosimètres bagues pour les différentes
qualités RX et de la source photonique du Cs-137 ............................................................ .109
Figure III.15 : Le dispositif expérimental angulaire d’irradiation à RX ............................ .110
Figure III.16 : La géométrie d’irradiation pour la réponse angulaire des bagues dosimètre…
……………………………………………………………………………………………….111
Figure III.17 : Le résultat de la réponse angulaire des bagues dosimètres pour les angulations
recommandées……………………………………………………………………………….112
Figure III.18 : Représentation graphique des résultats de test de fading des dosimètres bague
……………………………………………………………………………………………….113
Figure III.19 : La courbe d’étalonnage en termes de Kerma apparent pour α- Al2O3 : C
……………………………………………………………………………………………….117
Figure IV.1 : La répartition des examens au niveau du service de médecine nucléaire du
CHU-BEO …………………………………………………………………………………124
Figure IV.2 : Distribution de Hp (0.07) et les localisations des bagues dosimètres sur la main
dominante d’une infirmière …………………………………………………………………125
Figure IV.3 : L’histogramme des résultats de la distribution de l’équivalent de dose sur la
main dominante pendant l’injection……………………………………………... ………....127
Figure IV.4 : Equivalents de dose mensuels enregistrés au niveau des extrémités pour les
manipulateurs du service Scintigraphie et de l’unité d’Irrathérapie durant la première période
de surveillance………………… ……………………………………………... ……………129
Figure IV. 5 : Equivalents de dose mensuels enregistrés au niveau des extrémités pour les
Equivalents de dose mensuels enregistrés au niveau des extrémités pour la deuxième période
de surveillance ...................................................................................................................... 131
Figure IV.6 : Equivalents de dose mensuels enregistrés au niveau des extrémités pour les
Equivalents de dose mensuels enregistrés au niveau des extrémités pour la troisième période
de surveillance ...................................................................................................................... 132
ii
Liste des figures 2010
Figure IV.7 : Equivalents de dose mensuels enregistrés au niveau des extrémités pour
les equivalents de dose mensuels enregistrés au niveau des extrémités pour la quatrième
période de surveillance ......................................................................................................... 134
Figure IV.8 : Equivalents de dose mensuels enregistrés au niveau des extrémités pour les
Equivalents de dose mensuels enregistrés au niveau des extrémités pour la cinquième période
de surveillance ………………………………………………………………………………136
Figure IV.9 : Equivalents de dose mensuels enregistrés au niveau des extrémités pour les
Equivalents de dose mensuels enregistrés au niveau des extrémités pour la sixième période de
surveillance …………………………………………………………………………………138
Figure IV.10 : Equivalents de dose mensuels enregistrés au niveau des extrémités pour les
Equivalents de dose mensuels enregistrés au niveau des extrémités pour la septième période
de surveillance………………………………………………………………………….…... 139
Figure IV.11 : Comparaison de l’activité préparée et Hp(0.07) enregistrés pour l’ensemble
des manipulateurs sur les six périodes de surveillance au niveau du service de médecine
nucléaire du CHU-BEO. ...................................................................................................... 141
Figure IV.12 : Comparaison du nombre de patient injectés et Hp(0.07) enregistré pour
l’ensemble des infirmières sur les six périodes de surveillance au niveau du service de médecine
nucléaire du CHU-BEO. .…….. ………….. ………………………………………………..141
Figure IV.13 : Comparaison entre l’équivalent de dose cumulé annuel corps entiers-
extrémité pour l’ensemble de travailleurs du service Scintigraphie et unité Irrathérapie.......144
Figure IV.14 : Comparaison entre les équivalents de dose mensuels corps entier- extrémités
pour l’ensemble des travailleurs sélectionnés … .................................................................. 145
Figure IV.15 : Comparaison des équivalents de doses cumulées corps entier- extrémité pour
le manipulateur Sc-1 sur des périodes trimestrielles ............................................................ 145
Figure IV.16 : Comparaison des équivalents de doses cumulées corps entier-extrémité pour
le manipulateur Sc-Irr-4 sur les périodes trimestrielles…………………………………... 145
Figure IV.17 : Equivalent de dose cumulée corps entier- extrémité pour le manipulateur Sc-5
sur des périodes trimestrielles...……………………………………………………………. 147
Figure IV.18 : Comparaison des équivalents de doses cumulés corps entier-extrémités pour
l’infirmière Sc-1 sur des périodes différentes (trimestrielle, bimensuelle)………………....147
Figure IV.19 : Comparaison des équivalents de doses cumulées corps entier-extrémités pour
l’infirmière Sc-3 sur des périodes différentes (trimestrielle, bimensuelle). ……………….149
Figure IV.20 : Comparaison des équivalents de doses cumulés corps entier-extrémités pour
l’infirmière Sc-4 sur des périodes différentes (trimestrielle, bimensuelle)………………....149
Figure IV.21 : Les équivalents de dose ambiant H*(10) moyens mesurés dans les quatre
salles du service de Scintigraphie durant la première période de surveillance….…………. 151
Figure IV.22 : Les équivalents de dose ambiant H*(10) moyens mesurés dans les quatre
salles du service de Scintigraphie durant la deuxième période de surveillance……………151
Figure IV.23 : Mesure de H*(10) mensuel de quatre salles du service Scintigraphie et d’unité
d’Irrathérapie durant la troisième période de surveillance. …………………………………151
Figure IV.24 : Mesure de H*(10) mensuel de quatre salles du service de Scintigraphie et
d’unité d’Irrathérapie durant la quatrième période de surveillance…………………………151
Figure IV.25 : Mesure de H*(10) mensuel de quatre salles du service Scintigraphie et
d’unité d’Irrathérapie durant la cinquième période de surveillance ………………………..151
Figure IV.26 : Mesure de H*(10) mensuel de quatre salles du service Scintigraphie et d’unité
d’Irrathérapie durant la sixième période de surveillance ………………………...................151
Figure IV.27 : Equivalent de dose ambiant H*(10) totale des différentes salles du
service…………………………………………………………………………………….....153
iii
Liste des tableaux 2010
v
Liste des tableaux 2010
Tableau IV.22 : Equivalents de dose mensuels enregistrés pour les extrémités, le corps
entier peau et corps entier par le manipulateur N°Sc-5 sur les différentes périodes de
surveillance............................................................................................................................. 148
Tableau IV. 23 : Equivalents de dose enregistrés par le manipulateur N°Sc-5 normalisés par
rapport aux doses maximales admissibles .............................................................................. 148
Tableau IV.24 : Les différentes salles surveillées à l’aide de dosimètre d’ambiance au niveau
du service de médecine nucléaire de CHU-BEO ................................................................... 150
Tableau IV.25 : Les débits d’équivalents de dose ambiants des différents locaux surveillés du
service de médecine nucléaire de CHU- BEO. ...................................................................... 154
Tableau IV. 26 : Les équivalents de doses intégrés par le film dosimètre individuel et des
dosimètres d’ambiance ........................................................................................................... 155
vi
Introduction Générale
Introduction Générale 2010
1
Introduction Générale 2010
des problèmes particuliers de radioprotection liés à la nature des radiopharmaceutiques, dont le plus
utilisé est le18F (18F-FDG). Ces problèmes sont présents lors de tout le processus, depuis la
production jusqu’à la détection, sachant que ces produits émettent des positrons qui s’annihilent
avec les électrons de la matière provoquant l’émission simultanée de deux photons gamma de
511keV chacun, dans deux directions diamétralement opposées. L’introduction de cette nouvelle
modalité d’exploration dans nos services de médecine nucléaire contribue surement à la détection
précoce et l’évaluation du traitement thérapeutique de certaines maladies comme le cancer mais
exigera, en contre partie, une radioprotection très contraignante pour le personnel, le patient et le
public, afin de permettre une exploitation optimal et sûre de cette nouvelle modalité.
Dans ce travail, nous nous sommes intéressées à tous les aspects physiques et de
radioprotection au niveau du service de Médecine Nucléaire du CHU-BEO (Mohamed Debaghine)
qui se prépare à abriter le premier cyclotron médical pour l’introduction de la Tomographie à
Emission de Positon (TEP) en Algérie.
A cette fin, nous nous proposons d’évaluer le risque potentiel auquel est exposé le
personnel en Médecine Nucléaire Conventionnelle à travers une étude de la situation radiologique.
Au vu du nombre important de malades traités et des procédures médicales suivies pour le
diagnostic et en thérapie, il ressort que la dosimétrie devrait être globale avec attention particulière à
l’exposition des extrémités des personnels manipulant les produits radiopharmaceutiques.
Constatant l’absence de la dosimétrie des extrémités, nous avons orienté notre travail vers
l’implémentation d’une surveillance complémentaire des extrémités (mains) à l’aide de dosimètres
bagues.
Ces dosimètres ont été caractérisés et étalonnés, en termes d’équivalent de dose Hp(0.07)
conformément aux normes pour les extrémités ISO-12794, ISO-4037, IEC 62387-1. La réponse
énergétique, la réponse angulaire, la réponse en dose, le fading et le seuil de détection ont été
déterminés en utilisant les moyens d’irradiation disponibles au niveau du Laboratoire Secondaire
d’Etalons en Dosimétrie (LSED) du Centre de Recherche Nucléaire d’Alger (CRNA). Ces
dosimètres ont été ensuite utilisés pour la surveillance complémentaire des extrémités pour le
personnel (Médecin, opérateurs au laboratoire chaud, infirmières) du service de scintigraphie et de
l’unité d’irrathérapie du CHU-BEO.
Les résultats de la surveillance radiologiques des extrémités ont été comparés avec les
équivalents de doses corps entier fournis par le médecin du travail.
2
Introduction Générale 2010
Pour parfaire notre étude, une surveillance radiologique du lieu de travail par un dosimètre
d’ambiance développé par le laboratoire de la dosimétrie (CRNA) a été aussi entreprise, afin
d’estimer les risques d’exposition externe.
Le présent manuscrit est structuré en quatre chapitres afin de présenter l’essentiel des
résultats obtenus. Dans le premier chapitre, nous exposons les plus important aspects physiques en
médecine nucléaire notamment les différents types de rayonnements utilisés, leur mode
d’interaction et les moyens de leur détection.
Le deuxième chapitre, est consacré aux aspects réglementaires ainsi qu’à l’organisation d’un
service de médecine nucléaire tenant compte des paramètres pertinents pour la radioprotection tels
que l’application des sources non scellées, les radioéléments et type d’examens et l’évolution des
différentes modalités diagnostique et thérapeutique.
Dans le troisième chapitre, sont présentés les principaux résultats de l’étude de
caractérisation et d’étalonnage des outils utilisés pour l’évaluation des équivalent de dose à savoir
les dosimètres bagues ainsi que les dosimètres d’ambiance.
Dans le quatrième et dernier chapitre, nous présentons d’abord les résultats de l’étude de la
distribution de doses sur la main dominante d’une infirmière dans le but de repérer le doigt le plus
adéquat au port de dosimètre bague lors de l’injection et de la préparation du produit
radiopharmaceutique. Les résultats de la surveillance complémentaire des extrémités pour le
personnel (Médecin, opérateurs au laboratoire chaud, infirmières) sont ensuite présentés en détail
avec ceux de la surveillance d’ambiance des lieux de travail du service de scintigraphie et de l’unité
d’irrathérapie. Les résultats obtenus sont discutés et comparés aux résultats de suivi dosimétrique
individuel corps entier réalisé par film dosimètre.
3
CHAPITRE I
Les aspects physiques liés
à la Médecine Nucléaire
Chapitre I : Les aspects physiques liés à la médecine nucléaire 2010
I. 1. INTRODUCTION
I. 2. L’ATOME
L’atome est un système matériel, électriquement neutre constitué d’un noyau central entouré
d’un ensemble d’électrons en mouvement incessant. Le noyau est porteur d’une charge électrique
(+Ze) de protons neutralisé par la charge des Z électrons qui l’entourent. Les Z électrons constituent
le cortège électronique réparti sur différentes couches (niveaux, orbites). Un électron reste sur son
orbite aussi longtemps qu’on ne lui fournit pas l’énergie minimale égale au moins à l’énergie de
liaison nécessaire pour l’en extraire. Cette énergie de liaison d’un électron, pour un atome donné,
varie d’une couche à l’autre, la plus élevée correspondant à la couche profonde (K).
L’apport d’énergie à un électron planétaire de l’atome peut être suffisant, soit pour le faire
passer sur une orbite moins centrale (de K sur L ou M ; de L sur Mou N etc.), soit pour l’extraire
totalement du cortège électronique. Dans le premier cas l’atome est excité, dans le second il est
ionisé. Les deux états, éminemment instable, tendent à revenir à l’état fondamental initial. A chaque
saut d’un électron vers une couche plus interne, une énergie se trouve libérée. Cette énergie se
manifeste concurremment de deux façons :
Tel que cité auparavant, le noyau est un constituant de l’atome, il représente une association
compacte de deux espèces de particules élémentaires (Voir tableau I.1), les nucléons, qui sont :
4
Chapitre I : Les aspects physiques liés à la médecine nucléaire 2010
La stabilité de l’atome passe à travers la stabilité des électrons sur leurs niveaux ou orbites
de son cortège électronique ainsi que des différentes configurations données de son noyau. Une
réalisation déterminée du noyau, formée par l’association d’un nombre caractéristique de protons et
de neutrons appelé nucléide. Le nombre de protons indique l’appartenance d’un atome à un élément
chimique déterminé, il est indiqué par le numéro atomique Z. Le nombre total de nucléons (protons
+ neutrons) est indiqué par le nombre de masse A. Le nombre de neutrons vaut donc A – Z. Le
terme nucléide définit donc une espèce d’atomes caractérisée par sa composition nucléaire
(A ; Z ; N)
La classification des nucléides s’effectue selon le processus dans lequel un atome se trouve
engagé, telle propriété se trouve particulièrement dépendante soit de Z, soit de N, soit de A. D’où
diverses classifications rassemblées dans le tableau I.2.
Isobares A Z, N , ,
Isotones N-Z A, N, Z , ,
5
Chapitre I : Les aspects physiques liés à la médecine nucléaire 2010
La plupart des éléments comportent plusieurs nucléides qui diffèrent, par leur nombre de
neutrons et donc par leur masse. On appelle isotopes (du grec : isos = même et topos = lieu) tous les
nucléides qui ont le même nombre de protons (Z).
Les isotopes d’un élément donné présentent de légères différences dans leur comportement
physique et physicochimique. C’est grâce à ces différences que les isotopes d’un élément peuvent
être séparés. L’instabilité des nucléides évoluent spontanément vers un état soit instable, soit moins
instable, soit vraiment stable. Ce nouvel état diffère de l’état initial soit par composition du noyau,
soit simplement par l’état énergétique du noyau initial.
Ces transitions spontanées au niveau du noyau, s’accompagne dans la plupart des cas de
l’émission d’un rayonnement d’origine nucléaire en plus de l’émission de rayonnement
extranucléaire. On dit donc d’un atome instable qu’il est radioactif ou radionucléide et cette
propriété elle-même est la Radioactivité.
I.2.1. LE RADIONUCLEIDE
I.2.1.1. L’ACTIVITE
L’activité, à un instant donné t, d’une quantité donnée d’un radionucléide dans un état
d’énergie particulier représente le nombre moyen de désintégrations ou de transitions subies par
unité de temps d’une population de noyaux radioactifs à l’instant considéré selon la relation
suivante :
∆
(I.1)
∆
6
Chapitre I : Les aspects physiques liés à la médecine nucléaire 2010
Elle s’exprime dans le système international en Becquerel(Bq) tel que 1Bq=1 transition par
seconde. Une autre unité est cependant utilisée concurremment avec la précédente : le curie(Ci) et
ses sous-multiples, le mCi (10-3 Ci), le µCi (10-6 Ci), où :
1Ci = 3.7 1010 Bq
Le nombre des individus d’une population d’atomes radioactifs de même espèce décroit
exponentiellement au cours du temps selon la relation (I.2).
!
(I.2)
Où
En prenant comme origine des temps l’instant t1, la relation (I.2) peut s’écrire comme dans la
relation (I.3) et représentée dans la figure I.1 :
(I.3)
Nt Log Nt
N0 Log N0
t t
Coordonnées cartésiennes Coordonnées semilogarithmiques
7
Chapitre I : Les aspects physiques liés à la médecine nucléaire 2010
La variation de l’activité en fonction du temps est donc identique à celle exprimant la variation du
nombre d’atomes. La période physique (#$ ) d’un radionucléide est donc l’intervalle de temps au
bout duquel l’activité ou le nombre d’atomes présent au début de cet intervalle a décru de moitié.
%&'
#$ (I.5)
(
Les périodes physiques des radioéléments les plus couramment utilisés en médecine
nucléaire vont de quelques heures à quelques jours [HUS98 ; SAI96].
I. 3. LA SOURCE RADIOACTIVE
Une source radioactive est tout corps qui peut provoquer une exposition à des rayonnements.
La source radioactive représente la matière radioactive qui est enfermée d’une manière permanente
dans une capsule ou fixée sous forme solide. La source radioactive peut être de deux types scellée
ou non scellée.
Sont considérées comme sources scellées toutes sources constituées par des substances
radioactives solidement incorporées dans des matières solides inactives, ou scellées dans une
enveloppe inactive présentant une résistance suffisante pour éviter toute dispersion de substance
radioactive dans les conditions normales d’emploi. Des sources scellées sous forme spéciale doivent
répondre à certains critères. Ce type de sources est généralement utilisé en curiethérapie (Césium et
Iridium) pour un traitement localisé.
Sont considérées comme sources non scellées toutes sources radioactives pouvant entraîner
dans les conditions normales d’emploi la dispersion indésirable de substances radioactives, elles
peuvent se présenter sous forme solide, liquide ou gazeux. Les radioisotopes utilisés en médecine
nucléaire que ce soit pour les actes diagnostiques ou thérapeutiques, sont de sources non scellées de
type 99mTc, 131I, 153Sm, 90Y.
8
Chapitre I : Les aspects physiques liés à la médecine nucléaire 2010
i. Rayonnement corpusculaire (n, p, α, β-, β+), constitué par des masses matérielles en
mouvement.
ii. Rayonnement ondulatoire, champ électromagnétique (lumière visible, rayons X, rayons γ,
etc...), ondes élastiques.
Les rayonnements nucléaires sont très importants en médecine nucléaire que ce soit pour les
actes diagnostiques ou thérapeutiques. Ils sont émis par les noyaux instables de certains éléments
lors de leur transformation spontanée. A cette émission s’ajoutent simultanément dans certains cas,
des rayonnements extranucléaires résultant des perturbations du cortège électronique (RX de
fluorescence, électrons Auger).
- . / / 012 (I.6)
9
Chapitre I : Les aspects physiques liés à la médecine nucléaire 2010
56 5
43 - 473 / , / 012 (I.7)
L’énergie libérée par la réaction est constante mais elle se répartit de façon aléatoire entre
l’électron émis et l’antineutrino. Lorsque l’on représente la distribution énergétique des électrons
émis, on obtient un spectre continu (voir figure I.2.) entre une énergie nulle (l’antineutrino emporte
toute l’énergie) et une énergie maximale E 8 max=1.35MeV (l’électron emporte toute l’énergie) dans
40
le cas du K par exemple. Grâce à l’antineutrino, le principe de conservation de l’énergie est
respecté, de plus sa présence permet d’expliquer la continuité du spectre d’énergie des électrons β-.
L’énergie moyenne emportée par l’électron est de Emax/3 [FIS80 ; POU00]. Selon le nucléide
considéré, plusieurs transitions sont possibles. Une transition unique vers le niveau fondamental ou
des transitions vers des niveaux excités intermédiaires, suivies nécessairement d’émission γ de
désexcitation. Dans le premier cas, l’émetteur est dit , pur comme dans le cas de radioélément
utilisé en thérapie pour les synoviorthèses Yttrium-90 (Colloid -90Y) (figure I.3a). Dans le second
cas, ce sont des émetteurs,, γ le spectre , complexe observé résulte de la superposition des spectres
simples des transitions partielles (figure I. 3(b)).
N(E)
1.35MeV
E (keV)
E max
On caractérise les émetteurs , par l’énergie maximale du spectre en disant par exemple que
tel radionucléide émet une raie , de telle énergie qui est l’énergie maximale du spectre (98:;< ).
D’un émetteur (,, γ) (figure I.3(b), on dira qu’il émet plusieurs raies , tel que le radionucléide
utilisé pour le traitement thérapeutique et la scintigraphie de la glande thyroïdienne l’Iode -131
(131I) ou le Samarium -153 (153Sm) (voir le tableau I.3).
10
Chapitre I : Les aspects physiques liés à la médecine nucléaire 2010
E1
- ß -3
ß2 E2
ß- γ3
E3
ß -1 γ2 γ4
0
(a) (b)
Figure I.3 : Schémas d’intégration , -
Tableau I.3 : Les énergies correspondant aux émetteurs bêtas purs et bêtas gammas utilisés en médecine
nucléaire pour la thérapie et le diagnostique [DEL02]
131 90 153
Radionucléide I Y Sm
Energie (keV) (Iode-131) (Yttrium-90) (Samarium-153)
Les énergies Eßmax des radionucléides émetteurs bêtas purs varient de quelques
keV à quelques MeV [FIS80].
. - / 7 / 02 (I.8)
11
Chapitre I : Les aspects physiques liés à la médecine nucléaire 2010
56 5
43 - 43 / , 7 / 02 (I.9)
Le spectre d’énergie, continu, est semblable à celui des , et défini par son énergie
maximale à cette seule différence près que la proportion des , 7 de très faible énergie et
notablement plus réduite (figure I.4).
N (E)
E maxi
E(MeV)
12
Chapitre I : Les aspects physiques liés à la médecine nucléaire 2010
Tableau I.4 : Les radionucléides émetteurs de positrons les plus utilisés en médecine nucléaire et leur
énergie [DEL02 ; REY07 ; AUB06 ; DRE02]
β
Radionucléides périodeT1/2(min) + Emission gamma
Energie (max) keV
(%) (keV)
63 603
1988-3141 82 1077
62 555
84 777
Les radionucléides les plus utilisés sont F-18, C-11, N-13 et O-15 alors que les plus
prometteurs sont le cuivre-64 (période de 12 heures), l’iode-124 (période de 4,1 jours) et l’yttrium-
86 (période de 15 heures). Ces 2 derniers radionucléides posent néanmoins des problèmes de
radioprotection du personnel encore plus importants du fait principalement d’un pourcentage
d’émission non négligeable de photons gamma de haute énergie, venant s’ajouter au rayonnement
photonique de 511 keV [AUB06 ; DRE02].
LE FLUOR-18(18 F)
β
+
Ec
18
O (stable)
E A, Z E1
α3
α2 E3
α γ3
E2
α1 γ1 γ2
0 O 0
(a) (b)
Figure I.6 : Transition α
Les tests d’utilisation de radionucléides, autres que ceux déjà utilisés en médecine nucléaire,
continuent de par le monde. Ainsi, une classe de radionucléides émetteurs de particules alpha (α) est
actuellement en cours d’évaluation préclinique et clinique aux USA et en Europe pour être utilisée
en Irrathérapie tels que le Bismuth-213 et l’Astate-211 qui ont de courtes périodes physiques
(45 minutes et 7.2 heures respectivement) et l’Actinium-225 et le Radium-223 qui ont des périodes
14
Chapitre I : Les aspects physiques liés à la médecine nucléaire 2010
plus longues (10 et 11.4 jours) [BAU06]. Une étude préclinique avec du chlorure de radium-223
pour le traitement antalgique des métastases osseuses des cancers de la prostate est également à un
stade avancé [AUB06].
Si dans le noyau des neutrons et des protons sont en déséquilibre par raison d’un excès
d’énergie, un réarrangement aura lieu en émettant une énergie électromagnétique sous forme de
photon. Ce rayonnement caractérise la transition radiative d’un noyau excité ; c’est un mécanisme
de désexcitation nucléaire. Cette transition du niveau excité au niveau fondamental peut s’opérer,
soit directement, soit en plusieurs étapes soit concurremment en une et en plusieurs étapes. Quel
que soit le cas, on est en présence d’un spectre de raies autrement dit le spectre photonique discret
(voir figure I.7).
E1 E1
?
?
E2
?
0 0
(a) (b)
Figure I.7 : La transition des gammas [FIS80]
Les rayonnements gamma sont identiques aux ultraviolets, à la lumière, aux infrarouges et
aux ondes radios, ils se déplacent à la vitesse de la lumière c = 3.10+8 m/s. Les photons qui
composent le rayonnement n’ont ni masse, ni charge, ils transportent de l’énergie. Leur pouvoir de
pénétration leur permet de traverser des plaques en Plomb et bien sûr le corps humain. Le
radionucléide caractérisé par cette émission le pus répandu en médecine nucléaire est 99mTc pour les
actes diagnostiques (Voir figure I.8).
99m
Tc 0.1427 MeV
?
0.140 MeV
?
?
99
Tc 0 MeV
Figure I.8 : La transition gamma de 99mTc utilisé pour les actes diagnostiques
15
Chapitre I : Les aspects physiques liés à la médecine nucléaire 2010
Pour ce qui est du rayon X, c’est un rayonnement identique au rayonnement gamma mais
moins énergétique, il diffère de ce dernier par son mode de production :
a. Rayonnement de freinage qui résulte du passage d’un électron à proximité d’un noyau, il
subit, sous l’influence du champ électrique, une déviation de sa trajectoire ; il freine ; une partie
de l’énergie ainsi perdue se retrouve dans l’émission d’un photon X (Voir figure I.9).
Photon X (E-E’)
Electron
E
-e Direction initiale de
l’électron incident
Noyau (+Ze) E’
Trajectoire de l’électron
Photon
Rayonnement
Noyau
Figure I.10 : Production des photons par réarrangement des électrons atomiques [FIS80].
Les radionucléides émetteurs des rayonnements gamma (γ) et X sont également utilisés en
99m 131 201
médecine nucléaire dans un but diagnostique tel que Tc, I, Tl, 153Sm, 67
Ga, grâce à leurs
énergies élevées qui permettent une détection de l’extérieur du corps (Tableau I.5).
Tableau I.5 : Les émetteurs gamma et RX utilisés en médecine nucléaire pour le diagnostique [DEL02]
99m 131 153 201 67
Radionucléides Tc I Sm Tl Ga
Energie (keV)
(γ, X)
E1 18 (Xk) 284 (γ) 41* (γ) 71*(Xk) 93*(γ)
E2 21 (Xk) 365*(γ) 47(γ) 135(γ) 185(γ)
*
E3 141 (γ) 637 (γ) 103(γ) 167(γ) 300(γ)
*
L’émission la plus probable
Lors du passage des rayonnements à travers la matière, ils interagissent avec les électrons et
les noyaux des atomes du milieu traversé. A la suite de ces interactions, une particule peut céder
toute son énergie au milieu (absorption) ou elle peut changer de direction (diffusion) avec perte
d’une partie de son énergie (diffusion inélastique) ou sans perte d’énergie (diffusion élastique)
[BER07 ; FIS80]. Ces interactions conduisent à un transfert d’énergie du rayonnement à la matière.
On distingue deux classes de radiations en fonction de la nature de leur interaction avec la matière
[POD05] :
1. Les rayonnements directement ionisants, qui comprennent toutes les particules chargées y
compris les rayonnements (, ,, 7 ) ; ces particules subissent un freinage continu dans la
matière, dû à un grand nombre de petites interactions ;
2. Les rayonnements indirectement ionisants, qui comprennent toutes les particules non
chargées (photons, neutrons) ; ces particules subissent des modifications majeures de leur
trajectoire et de leur énergie à la suite d’interactions rares, mais importantes.
17
Chapitre I : Les aspects physiques liés à la médecine nucléaire 2010
Les particules chargées qui pénètrent dans la matière interagissent avec les électrons
proches de leur trajectoire. Les deux particules étant chargées, les interactions sont de type
électromagnétique et conduisent à une attraction ou une répulsion. Beaucoup de très petites
interactions ont lieu continuellement le long de la trajectoire, ce qui a comme un effet de freinage
permanent des particules chargées. Lorsque ces particules auront perdu toute leur énergie, elles
s’arrêtent. Par conséquent, le parcours des particules chargées dans la matière est limité. La
médecine nucléaire se base sur cette propriété pour les traitements thérapeutiques des cellules
cancéreuses par l’utilisation de radionucléides émetteurs d’électrons. Quand un traceur a une grande
spécificité de fixation tumorale, il peut être à l'origine d'une méthode de radiothérapie interne dite
aussi métabolique. Le traceur est alors utilisé comme tel, mais à haute activité. C'est le cas
de l'Iode- 131 (606 keV (90%)) utilisé dans les cancers de la thyroïde [LIE88].
Le comportement des photons est radicalement différent de celui des particules chargées.
L’interaction n’a plus un caractère obligatoire mais est soumise au hasard car les photons
parcourent de grandes distances entre deux collisions. En traversant un milieu, un photon peut ou
non interagir ; donc dans le cas d’un faisceau photonique intercepté par un milieu matériel, un
certain nombre des photons du faisceau traversent ce milieu sans avoir réagi.
Diverses modalités d’interaction sont possibles, chacune caractérisée par une probabilité lui
correspondant et qui dépend de l’énergie du photon et de la nature du milieu. Des différentes
interactions théoriques possibles, les plus importantes sont au nombre de trois, deux avec les
électrons et la troisième avec le noyau.
a. L’EFFET COMPTON
Cet effet a été prédit par Einstein et calculé en 1922 par Compton [BER07]. Le processus se
réalise par la rencontre du photon incident d’énergie E= h0 avec un électron orbitale périphérique
dit peu lier, diffusé d’un angle @ par rapport à sa direction originale et cède une partie de son
énergie à un électron du cortège électronique. L’électron cible est extrait du cortège avec une
énergie cinétique Te et dans une direction déterminée avec un angle φ (Voir figure I.11). L’énergie
du photon incident E= hA , se distribue sur le photon diffusé, Eγ=hA ′ et sur l’électron éjecté de
Compton, note Te (énergie cinétique). Au cours de ce processus, il y a conservation d’énergie et de
la quantité de mouvement (relation I.10). En négligeant la liaison de l’électron dans l’atome,
l’énergie cinétique de cet électron vaut (relation I.11) :
18
Chapitre I : Les aspects physiques liés à la médecine nucléaire 2010
#2 9 B 9C DA B DA E (I.10)
F
#2 (I.11)
7
G HIJKL!
F
Avec : M représente le rapport entre l’énergie du photon incident et celle de la masse de
:N O
V
"E B " : O 1 B QRS@! (I.12)
N
La probabilité de l’effet Compton, que l’on caractérise par la section efficace Compton est
fonction de l’énergie de photon incident E= hA et de la nature du milieu [FIS80 ; REY07].
=Eγ
E=
Te
La section efficace Compton (WO ) entre un photon et un électron libre est établie par Klein et
Nishina [REY07]. Pour un milieu de numéro atomique Z, nous pouvons admettre que chaque
électron contribue à la section efficace totale de la même manière, la section efficace Compton par
atome devient donc :
19
Chapitre I : Les aspects physiques liés à la médecine nucléaire 2010
WOX:YXZ = Z WO (I.13)
Cette fonction décroit avec l’énergie plus lentement que celle qui représente la section
efficace de l’effet photoélectrique, elle est par ailleurs proportionnelle à Z/A [REY07], donc dépend
peu du milieu. Pour minimiser la diffusion Compton au profit de l’effet photoélectrique, il convient
donc d’utiliser préférentiellement un matériau à Z élevé comme dans le cas du Plomb (Z=82) utilisé
dans la plupart des équipements de protection afin d’absorber les rayonnements (tablier en plomb,
les contenir etc...).
b. L’EFFET PHOTOELECTRIQUE
L’effet photoélectrique a été expliqué par Einstein en 1905 [BER07], l’effet photoélectrique
est un processus d’absorption totale d’un photon d’énergie 9C DA par un électron atomique,
lequel acquiert une énergie cinétique Te qui représente l’énergie suffisante pour être éjecté de son
atome (relation I.14). La figure I.12 illustre ce processus.
#2 9C B [2 D0 B [2 (I.14)
Où We est l’énergie de liaison de l’électron dans l’atome ; elle est comprise entre 0.01 et 100 keV
selon l’atome cible et la couche occupée par l’électron atomique [REY07 ; BER07 ;
FIS80 ; HAB06].
La section efficace (probabilité) relative à l’effet photoélectrique présente une dépendance
]
en \ 9 [REY07]. Elle est d’autant plus grande que Z est plus élevé, ce qui favorise le
phénomène à basse énergie et dans les milieux lourds.
Te
Eγ
20
Chapitre I : Les aspects physiques liés à la médecine nucléaire 2010
c. L’EFFET DE MATERIALISATION
Lorsque l’énergie du photon incident est supérieure à 1.02 MeV, c’est-à-dire que l’énergie E
du photon est plus grande que deux fois la masse de l’électron au repos (2m0c2 =1.02 MeV), le
photon pénètre dans le champ électromagnétique intense qui règne au voisinage d’un noyau, il
disparait en se matérialisant en une paire électron-positon (, , , 7 !. Ce processus est illustré dans
la figure I.13. Bien que ces deux particules soient créées au détriment de l’énergie du photon, la
section efficace croît avec l’énergie du photon E.
E-
^
Photon Négaton (électron de matérialisation
(h0! incident
Positon 511keV
180°
^7
E+
Noyau +ze e-
Annihilation
511keV
L’énergie cinétique totale des deux électrons ( , 7 ! appariés est 9 D0 1.02 bc; elle
est distribuée de façon quelconque entre eux. Ces électrons sont émis vers l’avant ; l’angle qu’ils
font avec la direction du photon incident est d’autant plus petit que l’énergie du photon est plus
élevée.
La probabilité de cet effet de matérialisation est nulle tant que D0 d 1.02bc , elle croît
avec l’énergie et peut dépasser celle de l’effet Compton. Par ailleurs, elle est proportionnelle à Z2 ;
elle est plus appréciable pour les éléments légers que pour des énergies considérables.
d. LA DIFFUSION RAYLEIGH
La diffusion Rayleigh est aussi appelée diffusion cohérente car il s’agit d’un choc élastique
d’un photon avec un électron fortement lié à l’atome. Dans ce cas, l’électron reste lié à l’atome
puisque l’énergie de liaison de l’électron est élevée et c’est l’atome entier qui stocke l’énergie de
choc du photon. Ainsi, dans une diffusion Rayleigh, une importante quantité de mouvement peut
être échangée entre le photon incident et l’atome cible sans échanger pratiquement aucune énergie.
21
Chapitre I : Les aspects physiques liés à la médecine nucléaire 2010
À la fin, le photon se trouve dévié de sa trajectoire initiale, ce qui confère à l’effet Rayleigh
son importance (Voir figure I.14). Ce type d’interaction est fréquent pour des milieux de numéro
atomique élevé et pour des photons d’énergie faible. Cet effet est souvent négligé en TEP ; par
exemple, dans le NaI et pour une énergie de 140 keV, l’effet Rayleigh représente seulement 6% des
interactions dans le cristal, ce qui est négligeable face à l’effet photoélectrique et la diffusion
Compton.
E=hv’
E=hv0
Pour un milieu quelconque, il existe pour chacun des trois effets, un domaine d’énergie où il
est prépondérant, c’est-à-dire où le nombre d’interactions correspondantes l’emporte sur celui des
deux autres. Ainsi, pour certains matériaux tels que le Plomb, le Tungstène et le PMMA utilisés
souvent comme écrans de protection contre les rayonnements (?, ,, , =! soit en médecine nucléaire
ou ailleurs, on se base sur ces trois effets. Pour le plomb par exemple, l’effet photoélectrique
l’emporte sur les autres au-dessous de 500 keV et l’effet de matérialisation prédomine au-delà de
5 MeV [POU00]. Pour les éléments légers (Carbone, Oxygène, Azote), matérialisation et
absorption photoélectrique, sont négligeables devant l’effet Compton de 50 keV à 20 MeV. La
figure I.15, reporte les trois processus d’interaction des rayonnements avec le milieu traversé en
fonction du numéro atomique (Z) et de l’énergie des photons en (MeV).
22
Chapitre I : Les aspects physiques liés à la médecine nucléaire 2010
Figure I.15 : Importance relative des trois modes d’interaction des photons avec la matière
23
Chapitre I : Les aspects physiques liés à la médecine nucléaire 2010
Le principe consiste à exciter des atomes ou des molécules d’un milieu détecteur qui ayant
absorbé de l’énergie, la restitue sous forme de photons. L’un des modes de désexcitation est la
fluorescence : émission quasi instantané de photons d’énergie constante, caractéristique du premier
niveau d’excitation de l’atome ou de la molécule utilisée. La collection de ces photons par un
photomultiplicateur permet de constituer un signal dont l’amplitude est proportionnelle à l’énergie
de la particule.
Les scintillateurs utilisés en imagerie médicale sont généralement de type
cristal inorganique. Lorsqu’un rayonnement électromagnétique ionisant interagit avec ce cristal, une
fraction du rayonnement est en général absorbée par effet photoélectrique. Cette absorption
engendre des excitations électroniques, donnant lieu à leur tour à la formation d’électrons et de
trous électroniques qui peuvent transférer leur énergie à des centres luminescents. La figure I.16
représente le principe de détection.
Un détecteur à scintillation est constitué essentiellement de deux éléments distincts (figure I.16) :
a. Le scintillateur (photons γ vers photons lumineux) : bloc de matière luminescente (cristal)
qui, lorsqu’il est traversé par un photon cédant toute son énergie par effet photoélectrique, un
photon-électron est éjecté à une énergie suffisante pour provoquer à son tour l’expulsion de
nombreux autres électrons dans le cristal. Un photon de fluorescence est émis pour chaque
photoélectron expulsé ; on obtient ainsi un ensemble de photons lumineux, c’est la scintillation.
b. Le photomultiplicateur (photons lumineux vers signal électrique) : Il s’agit d’une ampoule
en verre contenant principalement une photocathode, des dynodes et une anode. Lorsque les
photons de scintillation heurtent la cathode, celle-ci émet des électrons à nouveau par effet
photoélectrique. Ces électrons sont accélérés de la photocathode vers la première dynode sous
l’application d’un champ électrique origine de la force électrique. Lorsqu'il heurte la dynode
avec une grande vitesse, l’électron acquiert une énergie cinétique suffisante pour arracher
plusieurs électrons à la dynode, ce phénomène s'amplifie pour atteindre l’anode et donne un
signal. Le tout est monté dans une enceinte étanche à la lumière ambiante. Lorsque la source
radioactive est à l’extérieur, une fenêtre, étanche à la lumière mais transparente au rayonnement
nucléaire, doit être interposée entre la source et le scintillateur [REY07].
Dans la gamme d’énergie qui concerne les scintillateurs (1 keV – 10 MeV), l’absorption
d’un photon du rayonnement incident par la matière donne lieu à trois processus principaux : l’effet
photoélectrique, la diffusion Compton et la création de paires électron-positon [SEL06]. Les
Caractéristiques de la scintillation de quelques matériaux utilisés en imagerie médicale sont
illustrées dans le tableau I.6.
25
Chapitre I : Les aspects physiques liés à la médecine nucléaire 2010
Tableau I.6 : Les caractéristiques de la scintillation de quelques matériaux utilisés en imagerie médicale
[SEL06]
Certains solides présentent la propriété d’émettre, si on élève leurs température à une valeur
suffisante, une luminescence dont le matériau préalablement irradié par un rayonnement ionisant.
Dans un cristal parfait, les électrons occupent un certain nombre de niveaux d’énergie qui constitue
ce qu’on appelle une bande d’énergie. Ces niveaux d’énergie sont répartis dans des bandes permises
appelées bande de conduction et bande de valence. Ces deux dernières étant séparées par une bande
interdite dans laquelle les électrons ne peuvent occuper aucun niveau énergétique.
A la température absolue, l’énergie des électrons est minimale (proche de 0), la bande de
conduction est vide contrairement à la bande de valence. A la température ambiante, un électron ne
peut jamais atteindre spontanément la bande de conduction. Cependant, une irradiation externe
dépose de l’énergie dans le cristal, un électron peut recevoir alors une énergie au moins égale à
W1-W2 (Voir figure I.16) suffisante pour passer à la bande de conduction. L’électron devenu libre
peut alors se déplacer dans le cristal en l’occurrence dans la bande de conduction puis il redescendra
quasi instantanément dans la bande de valence, en émettant un photon ce phénomène est une
fluorescence (Voir figure I.17).
26
Chapitre I : Les aspects physiques liés à la médecine nucléaire 2010
Energie
Bande de conduction
W1
La bande
W1-W2=E
interdite
W2
Photon de fluorescence
Bande de valence
W : Energie qu’il faut pour que les électrons passent à la bande de conduction.
En pratique, un cristal naturel ou synthétique n’est jamais parfait, et présente des défauts (présence
d’autres éléments chimiques, dislocations, lacunes atomiques, etc.). Ces imperfections ou
activateurs conduisent à l’apparition de pièges sous forme des niveaux d’énergie situés dans la
bande interdite. Certains de ces défauts se situent au voisinage de la bande de valence et constituent
donc des pièges pour les trous positifs créés par l’éjection d’un électron sous l’effet d’un
rayonnement incident. D’autres sont situés au voisinage de la bande de conduction considéré
comme des pièges pour les électrons libres éjectés de la bande de valence à la bande de conduction.
Ainsi, si un rayonnement dépose de l’énergie dans le cristal, un électron va monter de la bande de
valence (BV) à la bande de conduction (BC) avec une certaine probabilité de se retrouver ensuite
pris dans un piège introduit par ces impuretés, l’électron se trouve dans un état métastable. Un
chauffage va permettre de libérer l’électron, qui peut descendre dans un centre de recombinaison
radiatif en émettant de la lumière, ce cycle complet donne lieu au phénomène de
radiothermoluminescence (RTL) ou d’une façon plus courante thermoluminescence. Le diagramme
énergétique ci-dessous permet d’expliquer d’une façon simple ce phénomène.
27
Chapitre I : Les aspects physiques liés à la médecine nucléaire 2010
Ces matériaux thermoluminescents sont caractérisés par des pics d’émission lumineuse qui
apparaissent à des températures de chauffage différentes selon les niveaux d’énergies des pièges de
la bande interdite. Ces différents pics représentent la courbe de thermoluminescence propre à
chaque matériau (en anglais Glow curves) voir la figure II.19. Ces
es pics de luminescence
correspondant à l’évacuation des pièges de plus en plus profonds (énergie de liaison de plus en plus
importante). Ce type de détecteurs, grâce à certaines de ses caractéristiques, est très utilisé en
radioprotection pour la surveillance
illance dosimétrique du personnel médical, et en particulier ceux de la
médecine nucléaire (corps entiers, extrémités) ainsi que pour la surveillance de l’environnement des
lieux de travail qui sera traitée dans les chapitre III et IV.
28
Chapitre I : Les aspects physiques liés à la médecine nucléaire 2010
Intensité de la luminescence
Pic V
Pic IV
Pic III
Pic II
Pic I
Température (°C)
Un traitement approprié du film révèle l’image définitive sous forme d’un noircissement
visible à l’œil nu. Après l’exposition, le noircissement du film est mesuré avec un densitomètre. La
densité optique, fonction croissante du noircissement du film, est proportionnelle à la dose absorbée
par celui-ci. L’évaluation de la dose absorbée par le porteur de dosimètre nécessite l’étalonnage
d’une série de dosimètre par des rayonnements de référence à des doses connues. Le film n’est pas
équivalent tissu : la présence d’éléments lourds tel l’argent, entraine une absorption par effet
photoélectrique supérieure à celle des tissus à un degré dépendant de l’énergie des photons
incidents. A cet effet, des écrans sont ajoutés permettent de remédier à ces différences (figure
I.20). La dose corps entier est déduite à partir de la formule suivante [IMA04]:
Avec : DN, DP, Dc2, Dc6,, DS, les valeurs de doses estimées sous les plages Nue, Plastique,
Cuivre 0.2mm, Cuivre 0.6mm et enfin plage étain respectivement. Les facteurs a, b, c sont calculés
expérimentales à partir de la courbe d’étalonnage.
29
Chapitre I : Les aspects physiques liés à la médecine nucléaire 2010
Filtre
Film
I.7.1. LE RADIOPHARMACEUTIQUE
L’intérêt d’un isotope radioactif d’un élément donné est de présenter les mêmes propriétés
chimiques que celui-ci, d’émettre des rayonnements du fait de l’instabilité de son noyau, il permet
de suivre le comportement des atomes stables d’une réaction biochimique ou physiologique. Ces
produits radioactifs administrés à l’être humain dans le but diagnostique ou thérapeutique sont
considérés comme des médicaments appelés Radiopharmaceutiques ou Traceurs constitués d’un
vecteur de type moléculaire ou cellulaire représentant la substance endogène qui peut être évaluée
par la méthode de détection des rayonnements sur lequel se fixe un atome radioactif d’intérêt
(Voir figure I.21).
30
Chapitre I : Les aspects physiques liés à la médecine nucléaire 2010
.DRlR γ
Molécule vecteur
1. Produit prêt à l’emploi qui est délivré au service de médecine nucléaire par le service
spécialisé du commissariat à l’énergie atomique, prêt pour une administration immédiate
aux patients tels que 201Tl ,131I et 67
Ga et d’autres de période moyenne ou longue (Tableau
I.7 et I.8).
2. Générateur de radionucléides : Un système automatique hautement protégé qui permet
d’obtenir une solution stérile de radionucléide fils à partir de son ascendant. Le plus connu
est le générateur de 99mTc (Technétium) descendant du 99Mo (molybdène). Un radionucléide
99m
radioactif qui se transforme en Tc avec une période T1\2=6 h. Comme ces deux
radionucléides ont des propriétés différentes, leur séparation étant plus facile. On dispose
ainsi d’une source de 99mTc qu’on élue au moment désiré.
3. Radionucléides produit localement : Cette catégorie concerne les produits dérivés des
matières premières par un cyclotron qui sont soit stable ou radioactif, à l’intérieur ou à
proximité de l’hôpital. Ils sont caractérisés par des périodes courtes comme dans le cas des
émetteurs de positon tels que 124I (T1\2 =100.3h), 18
F (T1\2=1.83h) ,11C (T1\2=20.4 min),
13
N (T1\2=9.97 min) [AUB06].
31
Chapitre I : Les aspects physiques liés à la médecine nucléaire 2010
4. Echantillons biologiques marqués tels que des cellules, molécules prélevées sur patient qui,
une fois marquées, sont administrées à ce même patient ;
5. Molécules prêtes à être marquées (vecteur) : Comme des molécules chimiques ayant la
caractéristique de se fixer sur des organes bien définis qui, une fois marquées, sont
administrées au patient telles que DMSA, MAG3, DTPA, HMDP, MIBG, etc.
• La forme chimique à travers la molécule chimique utilisée. L’acte diagnostique n’aura pas
de sens que si le radiopharmaceutique choisi se fixe sélectivement sur les organes que l’on souhaite
explorer en diffusant le moins possible dans le reste de l’organisme pour le diagnostique et efficace
dans le cas thérapeutique. La qualité du marquage de la molécule est importante car si l’élément
radioactif se détache de son substrat, il y a diffusion de la radioactivité dans tous les organes
voisins ;
• La nature de rayonnement émis par le radiopharmaceutique. Il est primordial de faire appel
aux émetteurs des rayonnements γ et X pour les actes diagnostiques, au lieu des bêtas (,! qui sont
absorbés à proximité du point d’émission. De plus, les bêtas perdent leur énergie de façon localisée
au niveau de l’organe cible où le produit radiopharmaceutique sans permettre d’obtenir une image
exploitable. Or, une image de bonne qualité est plus que nécessaire pour un bon diagnostique et par
conséquent la réussite du traitement thérapeutique ;
32
Chapitre I : Les aspects physiques liés à la médecine nucléaire 2010
• L’énergie du radiopharmaceutique qui doit être suffisamment importante (> 20 keV) pour ne
pas être absorbé par les tissus et permettre la détection des lésions ou organes profonds, et en même
temps pas trop élevé (< 600 keV) pour permettre une détection optimale pour les actes
diagnostiques. L’énergie pour être adaptée aux gammas caméras, doit être idéalement comprise
entre 100 et 300 keV [HUS98]. De plus, il faut tenir compte de la sensibilité du cristal détecteur en
fonction de l’énergie (Voir tableaux I.4 et I.5). Par contre, pour les actes thérapeutiques pour la
destruction des cellules cancéreuses, l’iode-131est toujours le plus utilisé mais il tend à être
remplacé par l’Yttrium-90 (90Y) émetteur bêta pur avec des énergies bêta de 606 keV (90%),
2284 keV (100%) [AUB06].
/ (I.16)
uNvv u $ uw
Teff est toujours inférieure à la plus petite des deux périodes Tb et T1/2.
Pour être utilisable en médecine nucléaire, les radionucléides doivent avoir une période
physique suffisamment longue pour permettre une exploration correcte d’un organe ou l’étude d’un
métabolisme mais aussi suffisamment courte pour ne pas entraîner une irradiation excessive du
patient, inutile et nuisible ;
33
Chapitre I : Les aspects physiques liés à la médecine nucléaire 2010
La contamination par les impuretés doit être aussi faible que possible. Comme dans le cas du 99mTc
par exemple où seulement 0,1% de la radioactivité 99Mo doit se trouver dans une solution de 99mTc
[HUS98].
99m
Il faut noter que 80% des actes diagnostiques conventionnels sont réalisés à l’aide du Tc
qui rapporte de l’efficacité de détection à l’activité administrés. Le premier objectif d’une telle
sélection est d’aboutir au résultat désiré tout en maintenant les risques encourus par le patient et le
personnel aussi bas que raisonnablement possible (ALARA) [ICR90]. L’évolution des applications
18
diagnostiques ont été étendues aux années 2000 au F [AUB06] en France notamment et dans
18
d’autres pays. Les premières molécules marquées au F ont été synthétisées à la fin des années
1970 [REY07 ; REI79]. À la même époque, ont été construits les premiers tomographes à émission
de positrons (caméras TEP) utilisables dans un environnement clinique [POG75]. Le 18F-FDG, ou
2-[18F] fluoro-2-désoxy-D-glucose est le plus important radiopharmaceutique marqué par un
émetteur de positron. L’estimation de la fréquence d'utilisation des autres radiopharmaceutique
utilisés en Tomographie par Emission de Positrons (TEP) atteint seulement 10 % de la fréquence du
FDG [LEB98]. La molécule Fluorodéoxy-D-glucose est obtenue par le marquage de la molécule
du sucre glucose par l’élément radioactif 18F (figure I.22).
18
L’utilisation de cette molécule F-FDG en oncologie présente les indications les plus
prometteuses pour la détection des tumeurs ou la mesure de leur activité métabolique, ce traceur va
permettre de différencier une cellule normale d’une néoplasique car une cellule maligne aura une
augmentation de son métabolisme en glucose. En conséquence, le traceur injecté se fixera en
quantité plus importante sur les cellules malades [DET98].
34
Chapitre I : Les aspects physiques liés à la médecine nucléaire 2010
L’établissement d’un diagnostic, commence par la recherche des radionucléides appropriés pour
l’exploration de l’organe d’intérêt, comme cité précédemment, (paragraphe V.1, &2), afin de
l’introduire dans la molécule ou un vecteur de marquage convenable. L’examen pratique s’effectue
sur le patient de deux façons : soit directement en l’administrant au patient « diagnostique in vivo »,
soit par un dosage d’un échantillon biologique marqué telle que des cellules ou molécules prélevées
du patient, en particulier en hormonologie « diagnostique in vitro ».
a. DIAGNOSTIQUE IN VIVO
La répartition des traceurs radioactifs émetteurs γ dans un organe est obtenue par détection
externe en moyen d’une scintigraphie à scintillation couplée à un sélecteur d’amplitude qui permet
de compter les impulsions, donc de dénombrer les photons. Les rayonnements émis au niveau des
organes sont de même nature que ceux utilisés en radiologie conventionnelle avec le faisceau RX, la
différence est qu’en médecine nucléaire la source de rayonnement étant l’organe cible à l’intérieur
du corps non pas à l’extérieur.
Pour pouvoir comparer les deux modalités de diagnostique in vivo, on doit parler du même
flux de photons. Par conséquence, ceci nécessiterait l’injection de quantités importantes de produit
radiopharmaceutique au patient ce qui pose un problème de radioprotection pour les opérateurs, le
public et le patient lui-même .Or, comme cité précédemment, la source est située à l’intérieur du
patient et le temps d’élimination biologique se chiffre en minutes, voire en jours et même en mois
pour certains radiopharmaceutiques. L’une des caractéristiques pour le choix du
radiopharmaceutique est son pouvoir d’être détectée depuis l’extérieur du corps au moyen d’une
caméra scintigraphique.
b. DIAGNOSTIQUE IN VITRO
pour l’hormonologie pour différents bilans : bilan thyroïdien, bilan de fertilité, bilan de la
croissance, bilan androgénique et bilan d’obésité, ainsi que pour les marqueurs tumoraux : dépistage
précoce et suivi en oncologie.
Le principe est le même que celui de l’exploration in vivo, elle repose sur la sélectivité des
radionucléides vis-à-vis d’organe ou d’une pathologie. L’objectif est la destruction des cellules ou
des tissus cancéreux en irradiant le moins possible les tissus sains du voisinage. La différence
fondamentale réside dans le type d’émetteur considéré qui doit être sélectif et efficace et dont le
parcours moyen est faible afin de déposer l’essentiel de leur énergie au contact du tissu cible.
L’efficacité de traitement par ce type de radiopharmaceutique peut être influencée par plusieurs
paramètres tels que :
36
Chapitre I : Les aspects physiques liés à la médecine nucléaire 2010
Tableau I.7 : Les radionucléides les plus utilisés dans les diagnostiques en médecine nucléaire
[SAI96 ; DEL02 ; GAM08]
Radionucléide Période Energie Probabilité de Applications
désintégration
T1\2 (MeV) (%)
99m
Tc 6,007 h 0,140 89 Exploration fonctionnelle et scintigraphie (cerveau,
cœur, reins le foie, Poumons, squelette, estomac,
thyroïde, moelle osseuse, sang, le Système
vasculaire)
131
I 8,021 j 0,365 82 Fixation thyroïdienne scintigraphie surrénal
neuroblastome
123
I 13,21 h 0,159 83 Exploration thyroïdienne, les métastases
125
I 59,9 h 0,027 114 Mesure de volume plasmatique
0,031 26
201
Tl 3,0408 j 0,071 47 Scintigraphie Myocardique,
0,167 10
67
Ga 3,26 j 0,093 39 Détection des foyers inflammatoires et cancéreux
0,185 21
0,300 17
111
Tn 67,3 h 0,171 90 Marquage des cellules sanguinesm et Scintigraphie
de moelle rouge, exploration
0,245 94
18
F 109,7 min. 0,511 194 Imagerie fonctionnelle en cancérologie
(bilan d’extension cancérologique, étude de la
0,511 variabilité myocardique)
51
Cr 27,7 j 0,320 10 Mesure de volume sanguin
24
Na 14,96 h 1.369 100 Exploration métabolique
2.754 100
42
K 12,359 h 1.525 18 Exploration métabolique
37
Chapitre I : Les aspects physiques liés à la médecine nucléaire 2010
Tableau I.8 : Les principaux radionucléides utilisés dans les actes thérapeutiques
[SAI96 ; DEL02 ; GAM08]
β_
32
P 14,28 J 1,710 100 traitement des polyglobulies
(maladie de vaquez)
β_
90
Y 64,1 h 2,284 100 Synoviorthèse : traitement des
arthrites inflammatoires
(genoux, hanches),
craniopharyngiome,
Lymphomes
β_
198
Au 2,70 J 0 .412 96 Synoviorthèse
β_
186
Re 3 ,78 J 0.939 22 Synoviorthèse : traitement des
β_
131
I 8,02 J 0,606 90 Traitement :
β_
169
Er 9,40 J 0,344 42 Synoviorthèse : traitement des
38
Chapitre I : Les aspects physiques liés à la médecine nucléaire 2010
Echantillon Amplificateur
Vers sélection du
Blindage radionucléide et
en Pb affichage
HT
Les rayonnements gamma émis par les isotopes administrés aux patients sont généralement
détectés par des Gammas caméras reposant sur le principe de détection à scintillation (cf. §. I.6.2).
Ces caméras ont été initialement développées par Anger en 1958 [ANG58].
39
Chapitre I : Les aspects physiques liés à la médecine nucléaire 2010
Ces appareils comportent essentiellement un collimateur qui permet une meilleure sélection
des photons qui le frappent et améliore la résolution spatiale de l’image, il est sous forme de plaque
suffisamment épaisse pour absorber les photons γ. Seuls les photons émis dans l’axe d’un trou
traversent le collimateur et parviennent au détecteur. L’image correspond à la projection de l’objet
sur le plan du détecteur. Ce dernier couplé à plusieurs photomultiplicateurs (quelques dizaines dans
une tète de gamma caméra actuelle) rend la détection à scintillion plus efficace, et une acquisition
simultanée des signaux en plusieurs points, ce qui permet ainsi de constituer une image de l’organe
d’intérêt en un temps réduit (voir figure I.24). La gamma-caméra collecte les informations sur un
grand nombre de points simultanément. Il est ainsi possible d’obtenir des images de grandes zones,
ou du corps dans sa totalité. Pour une énergie typique de 140 keV, les gamma-caméras disposent
d’une résolution spatiale intrinsèque de 4 mm (de 6 à 7 mm avec collimateur), d’une résolution
énergétique de 10% et d’une efficacité de l’ordre de 0.01 % [PIT02]. L’efficacité de détection ainsi
que la résolution spatiale du système dépendent principalement de la géométrie du collimateur,
définie suivant l’énergie du radio-isotope utilisé [PIT02].
Tube photomultiplicateurs
Guide de lumière
Patient
L’ensemble de photomultiplicateurs
Figure I.24 : Schéma du principe de fonctionnement d’une gamma caméra [BUV06, SEL06].
Autre technique d’imagerie fonctionnelle, l’imagerie par gamma caméra utilise la même
technique de radiomarquage des tissus : L’imagerie SPECT
(Single-Photon Emission Computed Tomography, tomographie d’émission mono-photonique) est
une variante de l’imagerie par gamma- caméra.
40
Chapitre I : Les aspects physiques liés à la médecine nucléaire 2010
Cette fois, la gamma-caméra tourne autour du patient pour prendre différents clichés
(coupes) et obtenir ainsi par reconstruction une image tridimensionnelle du patient (figure I.25).
C’est le principe de la tomographie (du grec tomos, coupe, tranche) que l’on retrouve également en
imagerie TEP. La résolution spatiale se trouve ainsi améliorée, et peut atteindre 3 mm [SEL06].
Elle est appelée aussi Tomographe à Emission Mono-Photonique (TEMP) par opposition à
Tomographie d’Emission de Positrons et met en œuvre deux ou trois têtes de détection gamma afin
de réduire le temps d’examen scintigraphique.
99m
Les radionucléides utilisés sont les émetteurs γ, on utilise ainsi couramment Tc qui émet
des photons γ à 140 keV pour suivre la circulation sanguine à l’intérieur du myocarde ou du cerveau
[SEL006]. Les critères déterminants en imagerie SPECT sont par ordre décroissant d’importance
[MOS99 ; SEL06] :
a. Une bonne luminosité, en raison de la perte importante de signal due au collimateur
spatial ;
b. Une longueur d’atténuation courte afin de limiter l’épaisseur du scintillateur ;
c. Un coût surfacique réduit, en prenant en compte la surface de la plaque
de scintillateur et une épaisseur idéalement égale à trois fois la longueur d’atténuation
du matériau ;
d. Une longueur d’onde d’émission du scintillateur adaptée au photomultiplicateur ;
e. Une réponse rapide.
41
Chapitre I : Les aspects physiques liés à la médecine nucléaire 2010
Ces isotopes présentent un grand avantage de pouvoir être incorporés aux molécules
d’intérêt biologique sans en altérer ni la structure ni le comportement biologique. Le principe de
base de la TEP consiste à détecter les deux photons de 511keV pour déterminer le lieu de la réaction
d’annihilation. L’information mesurée correspond au lieu d’annihilation et non à celui de l’émission
du positron. Les positrons une fois émis dans un milieu (tissu) sont caractérisés par un libre
parcours moyen c.-à-d. la distance moyenne du positron avant la réaction d’annihilation, d’une
énergie cinétique d’émission et d’une période radioactive qui empêchera l’utilisation des molécules
marquées par ces isotopes à des distances du site de leurs productions. Le libre parcours des
positrons dans la matière est fonction de l’énergie cinétique initiale de libération du positron et de
ce fait du radionucléide employé et aussi de la densité électronique de la matière traversé. Ce libre
parcours est de 1 à 2mm selon le radionucléide dans l’eau constituant principale les tissus
biologiques ; cette distance constitue une limite intrinsèque de la technique [PIT02].
Les spécificités de certains radiopharmaceutiques, et plus particulièrement celle
18
du F-FDG (Fluoro-desoxuglugcose), font de la tomographie par émission de positrons un examen
18
précieux dans l’élaboration du diagnostic de nombreux cancers. Le F-FDG est devenu depuis
quelques années la référence en médecine nucléaire. Un sucre qui s'apparente au glucose marqué au
fluore-18 radioactif, de période physique T1/2=110min ≈ 2 heures doit être produit par un cyclotron
implanter soit en sien même de l’hôpital ou situé à proximité.
Cette technique utilise une caméra spéciale, appelée caméra TEP utilisant principalement le
même principe physique de détection par scintillation, couplé à un système de détection comprenant
plusieurs couronnes de détecteurs. A cet effet, elle permet de localiser, en chaque point d’un organe,
la substance marquée par le radioélément administré à un sujet vivant, et de suivre dans le temps
l’évolution de cette substance. Elle fournit ainsi une image quantitative du fonctionnement de
l’organe étudié.
Le principe d’imagerie par émission de positrons repose sur la détection des deux photons
de 511 keV, émis suite à la réaction d’annihilation survenant lors de la rencontre dans la matière
d’un positron β+ et d’un électron, l’information mesurée correspond au lieu d’annihilation et non à
celui de l’émission de β . Ces deux photons, émis en coïncidence dans les directions opposées
interagissent avec des détecteurs diamétralement opposés (Voir figure I.26(c)).
Le tomographe par émission de positrons dédié, ou caméra TEP, est donc constitué d’un
système de modules de détection réparti en anneau (figure I.26(a) et (b)), ou chaque module est
composé d’un cristal scintillant de type BGO, LSO ou GSO (Voir tableau I.9) couplé à un
photomultiplicateur. Pour détecter simultanément les deux gammas de 511 keV, les modules de
détection sont reliés avec ceux qui leur font face par une électronique de détection en coïncidence.
42
Chapitre I : Les aspects physiques liés à la médecine nucléaire 2010
(a) (b)
(c) (d)
43
Chapitre I : Les aspects physiques liés à la médecine nucléaire 2010
Tableau I.9 : Les caractéristiques physiques des cristaux les plus utilisés pour la caméra TEP
[MRY07 ; INB06]
I.8.3. L’IMAGERIE CT
44
Chapitre I : Les aspects physiques liés à la médecine nucléaire 2010
45
CHAPITRE II
Les aspects de la Radioprotection
en Médecine Nucléaire
Chapitre II : Les aspects de la radioprotection en médecine nucléaire 2010
II. 1.INTRODUCTION
L’utilisation des sources non scellées en médecine nucléaire comporte des risques pour la
santé de l’homme. Les rayonnements ionisants qu’elles émettent peuvent entraîner une
irradiation externe de l’organisme, et s’ils pénètrent à l’intérieur des tissus, constituer une source
interne d’irradiation. Dans l’un ou l’autre des cas, l’interaction de ces rayonnements avec
l’organisme s’accompagne d’un dépôt d’énergie qui provoque des modifications
physicochimiques, et si elles sont suffisamment importantes, elles pourront conduire à des
altérations cellulaires entraînant des effets pathologiques au niveau des différents tissus ou
organes.
Pour protéger efficacement l’homme des effets nocifs que peuvent causer les rayonnements
ionisants, une spécialité est apparue nommée « Radioprotection » : c’est l’ensemble des principes et
des moyens pouvant être mis en œuvre pour protéger les personnes exposées aux radiations
ionisantes. Il n’existe pas de solution miracle, mais un ensemble de moyens que l’on doit choisir et
adapter à chaque situation. La Commission Internationale de Protection Radiologique (CIPR)
établit et révise périodiquement les normes en matière de radioprotection sur la base des nouvelles
connaissances scientifiques des effets pathologiques des rayonnements ionisants. La nature et
l’importance de ces effets varient considérablement selon les tissus irradiés et selon le niveau des
doses reçues par ces tissus. Les effets préjudiciables au niveau de la santé de l’homme suite à une
exposition aux rayonnements, comprennent les effets somatiques qui peuvent se manifester chez
l’individu exposé, et les effets héréditaires qui peuvent affecter sa descendance. Les effets
somatiques des rayonnements ionisants dans les tissus irradiés causent à la fois des effets
stochastiques et déterministes [ICR77 ; ICR90 ; ICR07].
En médecine nucléaire, la radioprotection a une place très importante. Durant les trente
99m
dernières années, la radioprotection a été principalement conçue autour du technétium Tc pour
les applications de diagnostique et de 131I pour les actes thérapeutiques. Le rapide développement de
la Tomographie par Emission de Positon (TEP) a mis en évidence des problèmes particuliers de
radioprotection liés à la nature des radiopharmaceutiques, dont le plus utilisé est le 18F (18F-FDG).
Ces problèmes sont rencontrés tout le long du processus, depuis la production du radionucléide
jusqu’à l’acquisition de l’image TEP. Malgré l’apport certain de cette nouvelle modalité
d’exploration dans le domaine d’oncologie notamment dans la détection précoce et le suivi
thérapeutique de certains cancers, son introduction dans nos services de médecine nucléaire ne
devrait se concrétiser qu’après une évaluation objective qui permet de définir les règles
46
Chapitre II : Les aspects de la radioprotection en médecine nucléaire 2010
La médecine nucléaire en Algérie est parmi les spécialités les plus pratiquées. Elle fournit,
comme d’autres méthodes physiques plus récemment apparues, des données différentes de la
radiologie conventionnelle. Elle compte un nombre assez important d’établissements de soins dans
les secteurs publique et privé, répartis entre des unités de diagnostique « in vivo », thérapie
métabolique et actes « in vitro » dans des unités de Radio-analyse. Tous ces établissements
utilisent des produits radiopharmaceutiques sous forme de sources non scellées. Leurs noms et
localisation ainsi que le type des actes pratiqués sont regroupés dans le tableau II.1.
47
Chapitre II : Les aspects de la radioprotection en médecine nucléaire 2010
99m
CDEH Scintigraphie Constantine Tc
99m
CIAS Scintigraphie, Thérapie Batna Tc,131I
99m
CIMA Scintigraphie, Thérapie Kouba Tc, 131I ,
Alger MIBG-131I
125
EMH(CPMC) Analyse médicales Alger I
99m
EMR (CPMC) Scintigraphie, Thérapie Alger Tc, 131I, 67Ga, 201Tl
125
LEK Analyse médicales Constantine I
99m
MNA Scintigraphie Annaba Tc
99m
MNT Analyse médicales, Tlemcen Tc, 131I ,153Sm
Scintigraphie, Thérapie
99m
GNM Scintigraphie Constantine Tc
125
SBA Analyses médicales Sidi Bel Abbes I
131
SEB Analyse médicales, et Thérapie Bologhine I
Alger
99m
SRT Scintigraphie, Thérapie Constantine Tc, 131I ,153Sm
99m
CMCO Scintigraphie, Thérapie Oran Tc
99m
CMTO Scintigraphie, Thérapie Tizi-Ouzou Tc, 131I
99m
HCA Scintigraphie, Thérapie Aïn Naadja Tc, 131I, 125I,67Ga, 90Y, 201Tl, 186Rh,
153
Analyse médicales Alger Sm,60Co, 137Cs, 51Cr
99m
MGTSS Scintigraphie Alger Tc
* : Code des clients des produits radiopharmaeutiques.
La médecine nucléaire joue un rôle important dans le dépistage précoce et garantit une
thérapie plus efficace d’un grand nombre de pathologies.
A cet effet, les différents et principaux examens pratiqués dans la plupart des services de
médecine nucléaire en particulier celui du CHU-BEO ainsi que les radiopharmaceutiques utilisés
sont illustrés sur la figure II.1.
48
Chapitre II : Les aspects de la radioprotection en médecine nucléaire 2010
En plus de ces examens figurant sur cette figure, ce même service pratique d’autres
99m
examens tels que la scintigraphie antigranulucytes utilisant toujours Tc pour diagnostiquer les
67
inflammations osseuses ou tissulaire au niveau abdominale, la scintigraphie au Ga selon la
201
localisation de la tumeur, la scintigraphie cœur et parathyroïde avec le Tl, la scintigraphie pour la
153
détermination de métastase osseuse avec le Sm ainsi que le balayage post thérapeutique avec
l’131I et l’examen de synoviorthèse avec l’yttrium -90(90Y).
Scintigraphie Osseuse
Parathyroïdes Scintigraphie Thyroïdienne
(HMDP-99mTc)
Squelette (99mTc (TcO-4))
Thyroïde
Scintigraphie Hypothyroïdies
Scintigraphie pulmonaire et Hyperthyroïdies (131I)
(Maa-99mTc, DTPA99mTc)
Poumons
Cœur
Scintigraphie
Digestive (99mTc) Scintigraphie Myocardique
(Myoview- 99mTc , Mibi-99mTc)
Estomac
Scintigraphie splénique
Foie (99mTc + pyrophosphate)
Rate
Tube digestif
Surrénales
Scintigraphie
Digestive
Scintigraphie à mIBG (99mTc)
Scintigraphie Lymphatique
(Nanocis-99mTc)
Figure II.1 : Schéma descriptif des différentes applications diagnostiques des radionucléides
49
Chapitre II : Les aspects de la radioprotection en médecine nucléaire 2010
La médecine nucléaire pose en terme de pratique médicale un cas très particulier de risque et
d’exposition externe et interne. En effet, le patient traité n’est généralement pas hospitalisé en
isolement sauf lors de l’administration d’une activité supérieure à 740 MBq de l’iode -131 pour la
thérapie [AUB06]. Le patient devient une source d’exposition pour son entourage. Trois catégories
de personnes sont susceptibles d’être irradiées ou exposés : le personnel du service se classe en
premier, suivi par l’entourage familial participant au soutien et le confort du patient, et en troisième
lieu les autres personnes considérées comme des personnes du public. Les sources non scellées sont
préparées manuellement par les manipulateurs, des incorporations du radionucléide manipulé
peuvent se produire par inhalation qui est la voie principale, ou par ingestion directe, certains
radionucléides peuvent même être absorbés à travers une peau intacte. L'emploi de fluor 18, sous
18
forme de F-FGD, associé à la mise en œuvre de la TEP dans les unités de médecine nucléaire
implique des dispositions particulières sur le plan de la radioprotection, du fait des caractéristiques
de ce radioélément et des conditions d’utilisation. Cependant l’injection de ce produit radioactif
entraîne une exposition du patient et du personnel lors de la préparation et l’injection en particulier
au niveau des mains (extrémités) et même durant la réalisation d’examen qui pourrait atteindre ou
En médecine nucléaire, les sources radioactives utilisées sont le plus souvent à l’état liquide
et parfois gazeux. Ces sources se présentent sous forme d’ampoule scellée, flacon type pénicilline,
seringue uni-dose ou encore capsule. Contrairement aux autres sources utilisées en médecine,
l’emploi des sources non scellées dans les conditions normales d’utilisation peut entraîner des
dispersions indésirables de la substance radioactive. Le plus souvent, elles sont conditionnées de
telle sorte à permettre leur division ou encore leur dilution. Par conséquent, leur manipulation
expose l’utilisateur à une exposition externe du corps entier et des extrémités (les mains) en plus
d’une exposition interne. Dans les laboratoires, ces sources sont manipulées dans des boîtes à gants
ventilées dont la conception et l’aménagement dépendent de la nature des sources, des activités
mises en jeu et de leur forme physicochimique. La détermination des risques d’exposition interne
et externe se base sur l’évaluation des débits de dose équivalente reçus durant les manipulations du
produit radiopharmaceutique, son injection et durant la réalisation des examens.
Tous ces risques rencontrés en diagnostique s’ajoutent à l’exposition reçue lors des
consultations des patients subissant une thérapie métabolique d’autant plus que l’activité mise en
œuvre est importante.
50
Chapitre II : Les aspects de la radioprotection en médecine nucléaire 2010
Dans la figure II.2, on peut regrouper les risques et types de contamination existant dans un
service de médecine nucléaire conventionnel.
Les risques
Contamination
externe
Objet –
Surface Mains
Air
Contamination
Boisson Interne
Vêtement- Objets Bouche
Nourriture personnels
Poumon
Blessure Sang
Organe
Critique
Figure II.2 : Schéma récapitulatif des risques et des contaminations encourus par le personnel dans un
service de médecine nucléaire
51
Chapitre II : Les aspects de la radioprotection en médecine nucléaire 2010
Radiopharmacie
Préparation des Radiopharmaceutique 18F-FDG
Injection du 18F-FDG
18
Installation du patient sous la camera TEP F-FDG
Figure II.3 : Les différents postes de travail avec risque d’exposition professionnelle en unité TEP
a. L’EXPOSITION EXTERNE
L’exposition externe existe lorsque le corps humain est soumis aux rayonnements ou à
l’irradiation d’une ou plusieurs sources radioactives qui lui sont externes, dans ce cas l’action prend
fin dès que l’individu quitte le champ d’irradiation. Les radiopharmaceutiques provoquent une
exposition externe qui dépend de la nature du rayonnement (X, γ, , ) de son énergie ainsi que
du conditionnement et de la géométrie de la source. En plus de ce type d’exposition vient s’ajouter
le risque de dispersion du la substance radioactive dans l’atmosphère du lieu de travail qui constitue
une source de contamination.
L’exposition externe aux sources non scellées dans un service de médecine nucléaire
conventionnel ou doté d’une caméra, TEP est de deux types : « l’exposition en contact » et
«l’exposition à distance » ; dont la différence entre ces deux type d’exposition réside dans la valeur
du débit d’équivalent de dose et la nature des organes exposés.
52
Chapitre II : Les aspects de la radioprotection en médecine nucléaire 2010
18
F 2.88E+0 5.63E-1
L’exposition externe est dite à distance lorsque la source est suffisamment éloignée pour
produire une exposition globale de l’organisme [SAI96)]. Dans le cas où la source radioactive est
disposée à distance par rapport à un individu, par exemple à l’intérieur d’une boîte à gants ou dans
leurs conteneurs, cette exposition dépendra de la nature de la source et de l’activité ainsi que des
conditions locales de protection. Généralement, ce type d’exposition est produit par des émetteurs
gamma ou X et des bêtas de haute énergie mais pas par les émetteurs bêta de faible énergie car ces
derniers sont absorbés par les parois du conteneur en plomb utilisé pour minimiser l’exposition.
Le débit d’équivalent de dose est variable par rapport à la distance entre la source et l’individu
exposé.
Le tableau II.3 présente, pour la majorité des radionucléides utilisés en médecine nucléaire
(diagnostique ou en thérapie), le débit d’équivalent de dose sur deux distance différentes : 30 cm
qui représente la longueur moyenne de l’avant-bras d’un individu, et 100 cm de la source pour un
flacon en verre de 10 ml avec une activité de 1 MBq.
53
Chapitre II : Les aspects de la radioprotection en médecine nucléaire 2010
Tableau II.3 : Le débit d’équivalent de dose (en mSv/h) à distance pour 30 cm et 100 cm de la source non
scellée en médecine nucléaire [DEL02]
En médecine nucléaire, le personnel est également soumis aux radiations émises par le
patient auquel ont été administrés des radiopharmaceutiques qu’on appelle « un patient chaud ».
Celui-ci, après injection, devient porteur de source et représente un risque d’exposition externe pour
le personnel.
A titre comparatif, le tableau II.4 indique le débit d’exposition (en mSv/h) à 100 cm du
patient pour quatre situations cliniques avec des activités variables [AUB06] en utilisant les
radionucléides tels que : 99mTc, 131I et 18F.
Tableau II.4 : Ordre de grandeur du débit d’exposition (en mSv/h) à 1 m du patient dans quatre situations
cliniques correspondant à l’utilisation de 99mTc, 131I et 18F [AUB06].
Les débits des équivalents de dose et des épaisseurs des écrans nécessaires pour
les principales énergies rencontrées en médecine nucléaire sont illustrés dans le tableau II.5.
54
Chapitre II : Les aspects de la radioprotection en médecine nucléaire 2010
Tableau II.5 : Les débits de dose (mSv/h) et l’épaisseur des écrans pour les plus importantes énergies
rencontrées en médecine nucléaire [DRE02]
L’analyse de ces données souligne l’aspect particulier des émetteurs de positons : les débits
99m
de dose sont 7 (sept) fois plus importants que ceux du technétium Tc, et les couches de demi-
atténuation (CDA) sont 13(treize) fois plus épaisses que celles relatives aux photons de 140 keV.
b. LA CONTAMINATION
• LA CONTAMINATION SURFACIQUE
• LA CONTAMINATION ATMOSPHERIQUE
Elle est la conséquence de la présence d’un gaz radioactif dans l’atmosphère ou des vapeurs
provenant de produits volatils notamment l’iode.
55
Chapitre II : Les aspects de la radioprotection en médecine nucléaire 2010
Elle peut engendrer une contamination des vêtements, des surfaces, des murs et du plancher.
Lors de la contamination de l’air ambiant les particules radioactives présentes dans l’atmosphère
conduisent à une contamination corporelle interne des individus par inhalation, ingestion ou par
blessure ou même à travers la peau.
• LA CONTAMINATION INDIVIDUELLE
Tableau II.6 : Le débit d’équivalent de dose en (mSv/h) pour un dépôt cutané de radionucléide en médecine
nucléaire [DEL02]
Radionucléide Débit d’équivalent de dose pour la
contamination au contact de la main
(mSv/h)
Gouttelette de Dépôt uniforme
0.05ml (1 kBq) (1 kBq/cm2)
99m
Tc 8.77E-3 2.46E-1
131
I 5.72 E-1 1.62E+0
125
I 6.30E-3 2.11E-2
153
Sm 7.19E-1 1.62E+0
67
Ga 4.17E-3 3.51E-1
201
Tl 8.39E-3 2.70E-1
18
F 7.88E-1 1.95E+0
56
Chapitre II : Les aspects de la radioprotection en médecine nucléaire 2010
la peau. Les incorporations de radionucléides peuvent se produire par les voies précitées. Pour
l’exposition professionnelle du personnel, la voie principale d’incorporation est l’inhalation, bien
qu’une fraction de la matière déposée dans le système respiratoire sera transférée vers la gorge et
avalée, créant ainsi la possibilité d’un passage vers dans le tractus gastro-intestinal.
Des incorporations par ingestion directe peuvent se produire et, pour certains radionucléides,
il peut y avoir absorption même à travers une peau intacte. Des dommages cutanés par coupures ou
autres blessures peuvent également entraîner des incorporations de radionucléides.
Pour les travailleurs professionnellement exposés, l’ICRP a développé deux modèles
représentant le comportement des radionucléides qui s’introduisent dans l’organisme par inhalation
ou par ingestion. Les autres voies d’exposition, des incorporations ne sont susceptibles de se
produire qu’à la suite d’incident dont la nature exacte ne peut être prévue facilement [AIE04b]. La
figure II.4 illustre les différentes voies d’incorporation, de transfert ainsi que d’excrétion
[AIE04b ; ICR88].
Figure II.4 : Voies d’incorporation, de transfert et d’excrétion d’une contamination [AIE04b, ICR88].
57
Chapitre II : Les aspects de la radioprotection en médecine nucléaire 2010
Le public inclut les personnes vivant près d’un service de médecine nucléaire ou de
radiologie, les visiteurs présents dans le service, les parents, amis et autres personnes qui peuvent
être en contact direct avec les patients traités par radiopharmaceutiques, personnels d’autres
services ou départements ainsi que les sous traitants. Il ne doit pas être exposé aux radiations
ionisantes médicales qui dépassent la limite réglementaire Algérienne de 1mSv/an noté dans
l’article 84 [DEC05]. En médecine nucléaire, les patients traités par l’iode soit pour des thérapies
131
en particulier thyroïdienne ou diagnostique comme dans le cas des bailliages à I représentent
58
Chapitre II : Les aspects de la radioprotection en médecine nucléaire 2010
un risque important pour le public. Règlementairement, seuls les patients traités avec plus de 740
131
MBq (20 mCi) de I doivent être hospitalisés [AUB06]. Cette période dure 3 à 4 jours pendant
lesquels les visites sont limitées, voire même interdites. La réglementation Algérienne prévoit dans
l’article 79 du décret présidentiel n° 05-117 que les patients ayant subi un traitement au moyen de
radionucléides scellés ou non scellés doivent être maintenus en hospitalisation jusqu’à ce que
l’activité des substances radioactives administrées ait atteint des niveaux déterminés sans préciser
les valeurs [DEC05]. Il convient alors d’informer le patient ou son accompagnant des mesures de
précaution à prendre pour limiter les risques d’exposition externe et de contamination. Par contre, à
ce jour, aucune disposition pratique n’est recommandée sur la base du débit d’exposition du patient
ou de l’exposition de l’entourage [AUB06].
Il est vrai que les hypothèses d’exposition (temps, distance, situation, …) sont tellement
variables que toute estimation s’avère imprécise. L’approche la plus simple consisterait à s’appuyer
sur le débit d’exposition à 1 mètre du patient à sa sortie. Le tableau II.7 donne un aperçu de l’ordre
de grandeur de ce débit pour un certain nombre de situations cliniques correspondant à des
applications thérapeutiques et diagnostiques. Les valeurs ont été calculées en ne considérant que la
décroissance physique, ce qui majore la valeur du débit dans la mesure où l’élimination biologique
a été négligée.
Tableau II.7 : Débit d’exposition en (mSv/h) à 100 cm du patient lors de sa sortie du service [AUB06].
Thérapie
131
Thyroïde I 3700 72 0.026
131
Thyroïde I 555 1 0.036
90
Tumeurs Y 4440 24 0.004
Diagnostic
99m
Squelette Tc 600 4 0.007
18
Tumeurs F 400 2 0.030
* : Prise en compte de la période physique uniquement.
59
Chapitre II : Les aspects de la radioprotection en médecine nucléaire 2010
Dans un service de médecine nucléaire, le personnel est réparti selon les tâches et les
grades. Par contre, la répartition de la responsabilité en radioprotection repose sur tous les membres
du service depuis l’employeur jusqu'à la personne exécutant les actes.
II.4.2.1. L’EMPLOYEUR
60
Chapitre II : Les aspects de la radioprotection en médecine nucléaire 2010
Le chef d’un service en particulier de médecine nucléaire doit être qualifié et compétent en
radioprotection et être exemplaire pour les personnels de service par connaissance du règlement
interne de l’hôpital en plus celle de la radioprotection afin d’appliquer la réglementation nationale et
veiller à les faire respecter. Le rôle du chef service dans la protection des travailleurs exposés peut
se résumer à [GAM08] :
organisation fonctionnelle de la radioprotection en mettant à la disposition de la personne
chargée de la radioprotection les moyens nécessaires à l’exercice de sa tache ;
identification et estimation des risques en procédant à une analyse périodique des postes de
travail et mettre à jour l’occasion de toute modification des conditions de travail ;
la gestion de risques par la classification des zones de travail ainsi que celle des travailleurs
du service en concertation avec la personne chargée de radioprotection et le médecin du
travail.
Dans un service de médecine nucléaire comme il a été souligné (cf. §. II.3.1), le personnel
est en état d’exposition professionnelle au rayonnement ionisant émis par les sources non scellées
utilisées durant leurs tâches quotidiennes.
Dans un tel secteur, un médecin de travail est d’une grande utilité, à travers la surveillance et
le suivi régulier des travailleurs afin d’éviter les maladies professionnelles.
A cet effet, le médecin de travail doit :
1. Assurer le suivi médical tout au long de la carrière professionnelle ;
2. Faire examiner régulièrement toutes les personnes susceptibles de recevoir une dose
supérieure au trois dixième (3/10) de la limite annuelle soit 6mSv/mois comme les manipulateurs
du laboratoire chaud ;
3. S’assurer que toute personne prévue pour un recrutement au sein d’un service de médecine
nucléaire ne présente aucune anomalie contre-indiquée ;
4. Prendre les décisions nécessaires en cas d’une surexposition d’une personne dans un poste
de travail, pour l’éloigner de son poste pour un certain temps, ou alors lui changer carrément de
poste et lui interdire l’accès aux laboratoires chauds ;
5. Etre au courant de l’ensemble des obligations et responsabilités qui sont imposées en
matière de radioprotection ;
61
Chapitre II : Les aspects de la radioprotection en médecine nucléaire 2010
1. Vérifier la présence d’une signalisation correcte en effectuant une étude des postes de
travail pour identifier et quantifier le risque encouru par les travailleurs exposés ;
2. S’assurer que le personnel qui travaille sous rayonnement a bien lu et appliqué les règles de
radioprotection durant le travail ;
3. Mettre à la disposition du personnel des dosimètres réglementaires passives ou
opérationnelles (corps et extrémités) afin d’évaluer les doses reçus par le personnel au cours de leur
travail ;
4. Etablir des rapports techniques détaillés portant sur toute anomalie radiologique constatée au
niveau du service au chef de service et au médecin de travail ;
5. Veiller au respect des mesures de protection contre les rayonnements ionisants ;
6. Recenser les situations où les modes de travail sont susceptibles de conduire à des
expositions exceptionnelles ou accidentelles des personnes, et élaborer un plan d'intervention en cas
d'incident, et être capable à le mettre en œuvre et à prendre les premières mesures d'urgence ;
7. Assister à la réception des produits radiopharmaceutiques pour s’assurer de leurs
confinements ;
62
Chapitre II : Les aspects de la radioprotection en médecine nucléaire 2010
8. Vérifier l’efficacité du blindage des murs, des portes, des fenêtres ou autres lors des
nouvelles installations ;
9. S’assurer de la présence des dispositifs de protection individuelle tel que les tabliers en
plomb, gants et lunettes en plomb et vêtement de protection contre la contamination ;
10. S’assurer que le tri et le stockage des déchets radioactifs générés au sein du service sont
pris en charge en respectant les normes de radioprotection en vigueur, et le cas échéant veiller à
l’évacuation par les services compétents du Commissariat à l’Energie Atomique.
63
Chapitre II : Les aspects de la radioprotection en médecine nucléaire 2010
Parmi les travailleurs d’un service de médecine nucléaire qui peuvent, par leurs propres
actions, contribuer à leur protection et à celle des autres, on peut citer :
• Radiopharmacien : Toute unité de médecine nucléaire doit disposer d’un radiopharmacien
aux qualifications d’utilisation des médicaments radiopharmaceutiques.
• Manipulateurs en électroradiologie médicale : Parmi le personnel paramédical, les
techniciens ou ingénieurs en radiologie qui sont autorisés à contribuer à la réalisation d’actes de
médecine nucléaire.
• Infirmières : Les infirmières ne sont ni habilitées à préparer les produits radioactifs, ni à
réaliser l’acquisition ou le traitement d’images. Elles ont cependant le droit, statutairement, de
réaliser des administrations de radiopharmaceutiques aux patients.
• Biologistes nucléaires ou chimiste : La réalisation d’actes de biologie nucléaire ou contrôle
de qualité du produit radiopharmaceutique préparé ne peut être effectuée que par des chimistes ou
biologistes.
Tout ce personnel exerçant au sein d’un service de médecine nucléaire est tenu de manipuler
les produits radioactifs avec soin et précaution en respectant les règles de radioprotection. Il doit
porter les tenues de protection requises pour se protéger contre la contamination et les
rayonnements ionisants et ne pas s’exposer inutilement, porter les dosimètres à tout moment dans
les zones réglementées. En résumé, ce personnel devra avoir reçu les notions de base en
radioprotection avant leur mise en poste.
A cet effet, le personnel a le devoir de signaler à la personne chargée de la radioprotection
et au chef de service toute anomalie radiologique ou déficience d’équipements de protection contre
les rayonnements ionisants constatée, de participer à la réalisation des programmes de
radioprotection, et à faire respecter la réglementation.
64
Chapitre II : Les aspects de la radioprotection en médecine nucléaire 2010
Les dispositions concernant l’aménagement d’un service de médecine nucléaire sont relatives
aux conditions d’emploi des radionucléides artificiels utilisés en sources non scellées à des fins
médicaux. Ces dispositions doivent être vérifiées en cas de l’introduction de la TEP pour prendre en
compte le FDG avec toutes ses caractéristiques radiologiques.
En médecine nucléaire, où sont entreprises des manipulations à haut risque de
contamination, le service se divise en deux zones :
a. Zone active : « zone chaude ou zone contrôlée » :
Dans la zone active, le travailleur est susceptible de dépasser le 3/10 des limites de dose
annuelle dans les conditions normales de travail [DEC05].
65
Chapitre II : Les aspects de la radioprotection en médecine nucléaire 2010
Les doses annuelles qui peuvent être enregistrées par les travailleurs dans cette zone
peuvent se situer entre 6 et 20 mSv en irradiation globale.
En pratique, cette zone englobe :
• La zone de réception des produits radioactifs ;
• Le laboratoire chaud (radiopharmacie) ;
• La salle d’injection des radiopharmaceutiques (99mTc, 131I, 18F-FDG) ;
• La zone de manipulation et de stockage des déchets solide et liquide (flacons ;
seringues ;……..) ;
• La salle d’attente des patients radioactifs ;
• Les chambres d’hospitalisation (acte thérapeutique) ;
• La paillasse de manipulation (boîte à gants) ;
• La salle de comptage « In vitro » ;
• La salle de la caméra TEP en raison de l’énergie élevée de radioélément injecté au patient ;
• L’enceinte blindée et la boite à gants dans la quelle sont séparées les seringues de 18F-FDG.
L’accès à ces zones est limité aux seules personnes autorisées par la personne chargée de la
radioprotection et le chef de service. La réglementation impose que ces zones disposent d’une
ventilation spécifique et indépendante.
b. Zone inactive : « zone froide ou zone surveillée » :
La zone inactive est une zone d’accès réglementé, dans laquelle les travailleurs sont
susceptibles de dépasser, dans les conditions normales de travail, un dixième (1/10) de la limite de
dose fixée par la réglementation nationale [DEC05].
Lors de l’implantation d’une unité TEP dans un service de médecine nucléaire, diverses
modifications doivent être apportées : Réorganisation de la zone du laboratoire chaud afin
18
d’accueillir les nouveaux radiopharmaceutiques tel que F-FDG et d’autres, création d’une salle
d’injection spécifique pour les examens TEP ainsi que des box d’installation de patient après
injection.
Le tableau II.8 indique les doses susceptibles d’être reçues par les travailleurs dans les zones
contrôlées et surveillées.
66
Chapitre II : Les aspects de la radioprotection en médecine nucléaire 2010
Tableau II.8 : Les limites de dose en zone contrôlée et en zone surveillée [GAM08]
Le classement d’un travailleur découle directement de l’étude de son poste de travail, à des
fins de radioprotection. Dans un service de médecine nucléaire, les travailleurs peuvent être exposés
à des rayonnements ionisants émis par les différents radiopharmaceutiques utilisés soit par des
expositions externes ou internes (contamination) durant leurs fonctions. Ce classement des
travailleurs est défini par la personne chargée de la radioprotection et du chef de service après avis
du médecin du travail en deux catégories, A et B.
Sur l’avis du médecin du travail, elle doit être affectée à un poste de travail plus adapté afin que
l’embryon ou le fœtus bénéficie du même niveau général de protection radiologique que celui qui
est requis pour les personnes du public. Une femme qui allaite ne peut être affectée ou maintenue à
un poste de travail en zone contrôlée impliquant un risque de contamination interne.
Les travailleurs de la catégorie « B » sont ceux pour lesquels il est peu probable que la limite
de dose annuelle puisse dépasser le dixième (1/10) de la limite réglementaire soit 2 mSv dans les
conditions normales de travail tout en restant inférieure à (3/10). Le tableau II.8 illustre de manière
générale le classement du personnel d’un service de médecine nucléaire [GAM08].
Tableau II.9 : Classification des travailleurs dans un service de médecine nucléaire [GAM08]
Autre personne susceptible de Appréciation cas par cas avec la personne chargée de la radioprotection
pénétrer occasionnellement en
zone surveillée ou contrôlée
Secrétaire, personnel d’accueil Ne doivent pas être affectés en zone réglementée ;
Ils ne sont pas concernés par le classement
68
Chapitre II : Les aspects de la radioprotection en médecine nucléaire 2010
L'aménagement des locaux d'une unité de médecine nucléaire doit satisfaire certaines règles
telle que :
• Situés à l'écart des circulations générales ;
• Individualisés nettement des locaux à usage ordinaire ;
• Regroupés afin de former un ensemble d'un seul tenant permettant la délimitation aisée des
zones surveillée et contrôlée ;
• La salle d’injection doit se trouver à proximité de la salle de la caméra TEP et du laboratoire
chaud dans l’unité TEP ;
L’unité de médecine nucléaire comprend nécessairement les locaux suivants :
• Sas-vestiaire pour le personnel comprenant deux parties distinctes permettant la séparation
des vêtements de ville de ceux de travail ;
• Salles d'examen et de mesure ;
• Pièces réservées à l'attente, avant examen, des patients injectés (prévoir des locaux
distincts pour les patients valides et ceux couchés) ;
• Salles d'injections ;
• Laboratoire chaud et pièces annexes formant la radiopharmacie ;
• Local spécifique pour la livraison des produits radioactifs. Ce local doit être conçu de façon
à éviter les risques d’actes de malveillance ou d’intrusion ;
• Installations de stockage des déchets et des effluents radioactifs (elles peuvent ne pas être
situées au sein de l'unité de médecine nucléaire (sous -sol, bâtiment extérieur...).
En ce qui concerne les chambres d’hospitalisation, elles doivent répondre à certains critères dont :
• Des chambres individuelles munies de toilettes ;
• Revêtements des sols et des murs y compris les toilettes facilement décontaminables ;
• Sanitaires des chambres protégées raccordés à des cuves de décroissance réservées à cet
usage. Ces cuves doivent être distinctes de celles collectant les effluents des laboratoires de
préparation. Les sanitaires de ces chambres peuvent être équipés de toilettes séparant les matières
solides et liquides qui sont seuls dirigés vers des cuves de décroissance réservées à cet usage ;
• Prévoir, dans la mesure du possible, une ventilation spécifique forcée de la chambre.
Au minimum, s’assurer qu’il n’y a pas de recyclage de l’air extrait de la pièce et qu’elle dispose en
toute circonstance d’une bonne aération.
L'ensemble des installations d'aération et d'assainissement des locaux de l’unité de médecine
nucléaire doit être maintenu en bon état de fonctionnement et être régulièrement contrôlé. En
particulier, les locaux à pollution spécifique, tels que ceux où des sources non scellées sont
manipulées, et qui doivent faire l'objet d'un contrôle au minimum annuel.
69
Chapitre II : Les aspects de la radioprotection en médecine nucléaire 2010
L’objectif fondamental de la gestion des déchets radioactif est d’assurer pendant toute la
durée nécessaire et en toute situation prévisible, la protection des individus et du public en général
contre les risques radiologiques qui ne seraient pas acceptables. Elle doit viser également à
préserver l’environnement et ses ressources [PAN82 ; SAI96]. La gestion des déchets radioactifs se
fait en partenariat avec la personne chargée de la radioprotection. En médecine nucléaire, tous les
lieux de travail où des déchets radioactifs peuvent être produits, doivent être équipés de récipients et
de poubelles blindés appropriés pour les recueillir.
Les déchets radioactifs sont triés et gérés en fonction de certaines caractéristiques telles
que : la période physique du radionucléide, la nature ainsi que l’activité totale ou encore l’activité
spécifique, l’état infectieux et toxique qui peut entraîner des risques pathogènes beaucoup plus
graves que ceux liés à la radioactivité.
70
Chapitre II : Les aspects de la radioprotection en médecine nucléaire 2010
Il existe d’autres caractéristiques qui peuvent être indépendants de la radioactivité telles que
l’état physique (solide, liquide ou gazeux) et la composition chimique. Ces déchets doivent faire
l’objet d’une élimination contrôlée et différenciée en utilisant les possibilités locales, sinon faire
appel aux services spécialisés du COMENA.
Vu les périodes physiques modérées des radionucléides utilisés dans les services de
médecine nucléaire en Algérie (voir la figure II.1) tel que : 99mTc (T1/2 =6h), 131I (T1/2 =8.02j) et 125I
(T1/2 =60j), la gestion de ces déchets est effectuée par l'entreposage en décroissance qui peut être
provisoire ou d'une durée déterminée. Le stockage s’effectue dans des locaux adaptés dans l’attente
de leur enlèvement par des entreprises spécialisées ou alors éliminés localement sous contrôle après
classification. Le lieu de stockage des déchets radioactifs ne doit pas être accessible aux personnes
non autorisées. La réglementation Algérienne classe les déchets selon la période [DEC05] :
• Type I: T1/2 < 6 jours (99mTc, 133Xe, 201Tl, 90Y, 123I, 67Ga, 111In, 186Re, 24Na, 42K, 198Au) ;
• Type II : 6 jours ≤ T1/2 ≤ 74 jours (131I, 125I, 51Cr,59Fe,169Er, 58Co,32P, 33P) ;
• Type III : 74 jours ≤ T1/2 ≤ 30 ans (35S, 3H, 57Co) ;
• Type IV : T1/2 > 30 ans (14C).
Par définition même de la période physique, l’activité des ces déchets est diminuée soit :
• En trois périodes, l’activité diminuée au huitième de l’activité initiale ;
• En six périodes, l’activité diminuée au soixante-quatrième de l’activité initiale ;
• En dix périodes, l’activité diminuée au millième de l’activité initiale.
Il en résulte qu’une gestion optimale des déchets, de fait de leur radioactivité, nécessite une
aire de stockage provisoire permettant de stocker les déchets au moins : une semaine pour le 99mTc,
trois mois pour l’ 131I et deux ans pour 125I [SAI96].
71
Chapitre II : Les aspects de la radioprotection en médecine nucléaire 2010
En plus de ces trois objectifs, il convient d’ajouter l’obligation d’informer les travailleurs sur
leurs expositions et de les rassurer dans le cas contraire.
La dosimétrie est une donnée fondamentale pour le médecin de travail, elle doit être mise
en perspective par rapport à d’autres sources de nuisances auxquelles les travailleurs peuvent être
exposés et prévenir des effets pathologiques des rayonnements. Elle est aussi indispensable pour les
études épidémiologiques pour lesquelles les informations qualitatives sont utiles.
72
Chapitre II : Les aspects de la radioprotection en médecine nucléaire 2010
73
Chapitre II : Les aspects de la radioprotection en médecine nucléaire 2010
La dosimétrie externe consiste à mesurer les doses reçues par une personne exposée dans un
champ de rayonnements (rayons X, gamma, bêta) générés par une source externe à la personne.
La mesure de l’exposition externe est évaluée généralement par les dosimètres portés par les
travailleurs adaptés aux différents types de rayonnements (film dosimètre). Elle permet de connaître
la dose reçue par le corps entier (dosimètres portés à la poitrine) ou par une partie du corps comme
le cas des extrémités.
Par contre, la surveillance dosimétrique individuelle de l’exposition interne des travailleurs
s’effectue à l’aide de deux méthodes directe ou indirecte. La méthode directe désignée sous le nom
74
Chapitre II : Les aspects de la radioprotection en médecine nucléaire 2010
* : ISO 1757(1999).
** : CEI 62387-1 (2007).
*** :A. RANNOU et al (1998).
75
Chapitre II : Les aspects de la radioprotection en médecine nucléaire 2010
En général, un dosimètre individuel (figure II.5), qu’il soit actif ou passif, d’extrémités ou
corps entier doit répondre à certaines conditions telles que :
• Le milieu actif du dosimètre doit être équivalent tissu ;
• Le seuil de détection le plus bas possible ;
• Le dosimètre doit être adapté au type de rayonnement et d’énergie utilisé ;
• La gamme d’énergie d’utilisation doit être assez large ;
• L’incertitude sur la mesure de la grandeur visée doit être selon les normes et
les recommandations ;
b. LA DOSIMETRIE DES EXTREMITES
76
Chapitre II : Les
es aspects de la radioprotection en médecine nucléaire 2010
L’évaluation
’évaluation des doses des travailleurs en médecine nucléaire exposés couramment ou
potentiellement aux rayonnements via l’incorporation de substances radioactives fait partie
intégrante de tout programme de radioprotection et aide à garantir des conditions radiologiques
suffisamment sûres et satisfaisantes. Les méthodes classiques de contrôle radiologique individuel
pour les incorporations internes sont : l’activité globale de l’organisme « Anthropogammamétrie»,
77
Chapitre II : Les aspects de la radioprotection en médecine nucléaire 2010
l’activité des organes (comme le contrôle radiologique de la thyroïde ou des poumons) et l’analyse
d’échantillons biologiques (tests Radiotoxicologique). L’échantillonnage de l’air inhalé à l’aide
d’analyseurs d’air individuels est également utilisé [AIE04b]. La dosimétrie interne a pour but
l’évaluation de la dose efficace engagée dans l’organisme.
Les travailleurs soumis à un risque de contamination interne doivent faire l’objet d’une
surveillance individuelle destinée à déterminer de manière aussi précise que possible les activités
d’incorporation et les doses qui en résultent afin de : [PWJ85] :
• S’assurer du respect des limites de dose pour chaque individu ;
• Prévenir les surexpositions en détectant précocement les anomalies dans les
conditions de travail.
En général, la décision d’appliquer à un travailleur un programme de contrôle radiologique
de l’exposition interne devrait être basée sur la probabilité pour l’individu de subir une
incorporation de substances radioactives dépassant un niveau prédéterminé tel que le niveau
d’enregistrement, d’investigation et les niveaux de référence dérivés, que ce soit pour la
surveillance de routine ou spéciale.
Les incorporations de radionucléides peuvent se produire via un certain nombre de voies cité
précédemment (Paragraphe II.3.1(b)). Des recommandations ont été faites par la CIPR 60(1990) sur
les méthodes d’évaluation des incorporations et des doses résultantes, à partir des données du
contrôle radiologique [ICR88 ; ICR97]. La grandeur d’importance majeure pour l’évaluation de la
dose interne est l’incorporation, qui est définie comme l’activité d’un radionucléide introduit dans
l’organisme. L’évaluation de cette activité incorporée se base sur des courbes de rétention ou
d’excrétion [PWJ85]. A cet effet, une fraction décrivant la quantité choisie pour effectuer la
surveillance des travailleurs (de rétention ou d’excrétion) a été définie par qinh t
avec t le temps
de mesure après l’incorporation durant la surveillance.
Pour certains auteurs comme J.PIECHOWSKI [PWJ85], il définit le temps «t » au mi-
intervalle de la période de surveillance correspondant à une incorporation unique par hypothèse
d’admettre que toute l’incorporation a eu lieu au milieu de l’intervalle qui a été retenue dans le cas
d’une surveillance de routine. Par contre, pour une surveillance spéciale à la suite d’un incident,
l’incorporation est supposée isolée et unique. L’incorporation I (Bq) peut être estimée à partir de la
mesure de l’activité M(t) par rapport à la fraction de rétention ou d’excrétion tabulée pour chaque
78
Chapitre II : Les aspects de la radioprotection en médecine nucléaire 2010
I Bq
(II.1)
Par conséquence, l’estimation des doses résultantes d’une incorporation chez un travailleur
qu’elle soit pour l’organisme entier ou pour un organe bien spécifique tel que la thyroïde ou les
poumons peut être déterminée par les relations II.2 et II.3 [PWJ85]:
! " (II.2)
# ! "# (II.2)
L’objectif d’une surveillance radiologique du lieu de travail est d’évaluer, dans des
conditions normales de travail, les doses susceptibles d’être délivrées au personnel, consécutives à
des expositions externes et internes aux rayonnements ionisants.
79
Chapitre II : Les aspects de la radioprotection en médecine nucléaire 2010
Elle permet ainsi d’identifier les dangers et d’estimer les risques encourus, afin de mettre en
œuvre les actions de prévention adaptées et d’apporter des éléments pour la gestion des incidents
éventuels.
En médecine nucléaire, la surveillance radiologique du lieu de travail doit également
permettre d’identifier l’existence des risques d’exposition interne conséquence d’une incorporation
interne de radionucléide dans l’organisme et de la contamination de surface ainsi que de l’air
ambiant du milieu de travail, afin de mettre en œuvre les actions de prévention adéquates et la
détection de la contamination radioactive atmosphérique et surfacique.
Elle permet ainsi de déterminer le niveau de l’équivalent de dose ambiant H*(10) dans les
différentes zones de travail du service, et l’activité volumique, y compris leurs fluctuations
prévisibles ainsi que la probabilité des expositions potentielles.
Le plus souvent, le contrôle radiologique des lieux de travail dans un service de médecine
nucléaire est régi par plusieurs facteurs tels que :
• Le type de travail accompli ;
• La classification des lieux de travail ;
• Les conditions de travail ;
• La fréquence d’utilisation de substances radioactives.
ces derniers sont en charbon actif pour piéger la vapeur de l’iode radioactif, dans le but de
l’échantillonnage de l’air inhalé par les travailleurs ;
• Dans le cas d’une contamination de surfaces, après un contrôle préliminaire à l’aide
d’un détecteur adapté à la nature des rayonnements en cause, un frottis sur la zone définie de la
surface avec des matériaux tels que du papier-filtre ou du coton-tige imbibé d’alcool est nécessaire.
Ces matériaux sont choisis pour leur capacité de transférer les contaminants de la surface et de les
relâcher selon le besoin pour les analyser.
(a) (b)
Figure II.6 : La chambre d’ionisation « Babyline » et le détecteur Geiger-Müller pour la surveillance des
lieux de travail
Tableau II.12 : Les caractéristiques des instruments de surveillance en radioprotection des lieux de
travail les plus utilisés en médecine nucléaire
81
Chapitre II : Les aspects de la radioprotection en médecine nucléaire 2010
82
Chapitre II : Les aspects de la radioprotection en médecine nucléaire 2010
L’état des lieux effectué au niveau du service a été réalisé pour un objectif purement
pédagogique. Les résultats de cette étude seront sans doute exploités par le responsable de ce
service en vu de sa préparation à l’introduction de la modalité TEP. Toutes les observations ont été
effectuées sur la plupart des postes du travail qui poserait problème en terme d’exposition et par
conséquent en terme de radioprotection.
En premier, nous nous sommes intéressés à l’organisation de ce service et aux principaux
postes clés à savoir celui du chef de service, de la personne chargée de la radioprotection et du
radiophysicien. Le chef de service, conformément à ses tâches citées précédemment (cf. § II.4.2.2),
veille au strict respect des règles et aspects réglementaires de la radioprotection par son personnel.
Il a mis à leur disposition tous les moyens de protection contre les risques d’exposition
externe et interne (tablier en plomb, les gants, tenues de type chirurgicale, bavette, des écrans en
plomb et en plexiglas, poubelles blindées et de pinces etc…). Il assure l’obligation d’une
surveillance dosimétrique individuelle corps entier (films dosimètres) et de surveillance des lieux de
travail (Babyline).
Durant notre présence dans ce service, on a constaté qu’en plus de ses tâches comme
professeur en médecine et chef de service, il contribue à la préparation et à l’injection des produits
radiopharmaeutiques pour certains actes thérapeutiques (synoviorthése) avec le respect des règles
pratiques (préparation, injection).
Concernant la personne chargée de la radioprotection, et durant notre séjour au service, nous
avons constaté que cette personne assure certaines taches qui lui sont attribuées (cf.§II.4.2.4)
comme :
La collecte et la distribution mensuelle des dosimètres films pour corps entier ;
La réception des produits radiopharmaeutiques ;
Le stockage des déchets et les effluents radioactifs.
Mais, il y a lieu de signaler certaines insuffisances qui devront être prises en charge pour la
surveillance du personnel dans ce type de service. Il s’agit de :
L’absence de lieu de rangement des dosimètres individuels et qui devra être en dehors
des zones réglementées ;
L’absence de la dosimétrie complémentaire des extrémités surtout au niveau de certains
postes manipulant les radiopharmaeutiques en contact direct (préparation, injection) ;
Manque de sensibilisation au risque des rayonnements ionisants des personnels
paramédicaux.
83
Chapitre II : Les aspects de la radioprotection en médecine nucléaire 2010
Il est à signaler d’abord le nombre élevé de patients reçus à ce service pour certains examens
où on a enregistré pour la scintigraphie myocardique une moyenne de 50 patients par jour, la
scintigraphie rénale d’environ 40 patients par jour et la scintigraphie osseuse avec 20 par jour.
Au vu de cette importante activité, il est de notre devoir comme physicien médical d’attirer
l’attention sur les risques d’exposition qui peuvent être particulièrement élevés au niveau des mains
(extrémités) surtout lors de la préparation et de l’injection des radiopharmaceutiques par ce
personnel ainsi que le risque d’une contamination externe et interne encouru, vu que la surveillance
des extrémités ainsi que le suivi radiotoxicologique sont absentes.
Des nombreuses études sur la surveillance des extrémités, ont montré que la dose reçue au
niveau des doigts en fonction de l’activité du service, peut conduire à une exposition annuelle
proche, et parfois même supérieure à la limite annuelle de 500 mSv [BAL91 ; SCH82 ; AUB97].
En effet, la manipulation des substances radioactives en contact direct est très irradiante. Du point
de vue de la radioprotection, ces travailleurs sont classés dans la catégorie A.
Dans de tels postes, le suivi radiotoxocologique ou anthropogammamétrique du personnel
est d’une grande importance afin de détecter une contamination interne vu le caractère volatile et
radiotoxique de certains produits radiopharmaceutiques qui accentuent le risque d’exposition.
85
Chapitre II : Les aspects de la radioprotection en médecine nucléaire 2010
II.8.4. CONCLUSION
Il est important de signaler la nécessité d’une formation de base en radioprotection pour tout
le personnel paramédical et médical (manipulateurs, infirmière, médecins) du service qui sont
directement affectés aux travaux sous rayonnements afin de mieux comprendre les effets des
irradiations et de garantir le respect de la réglementation dans leur tâches quotidiennes.
18
Ce service s’apprête à introduire la TEP pour laquelle un nouveau radioisotope F-FDG
doit être localement produit et dont la manipulation exige une radioprotection très contraignante
comparée aux radioisotopes conventionnels tels que :99mTc, 131
I, 201
Tl, 67Ga, 153
Sm etc.….. d’où la
nécessité de mettre l’accent sur la formation d’un personnel beaucoup plus conscient des dangers et
des risques des rayonnements en situation normale et en cas d’incident. Il est nécessaire d’introduire
une surveillance complémentaire des extrémités très sévère et régulière, afin d’assurer une
utilisation plus sure.
Il est important à travers ce travail de démontrer l’importance de la surveillance radiologique
complémentaire des extrémités, ceci ne pourra se faire qu’a travers une étude pilote au niveau de ce
service en dotant son personnel de dosimètre d’extrémité et en assurant une surveillance régulière.
Il aurait était souhaitable d’effectuer cette surveillance sur une période d’une année mais
malheureusement, du fait de la durée limitée pour la réalisation de ce mémoire et vu que la période
d’observation a duré plus de trois mois, la surveillance complémentaire des extrémités a été
entreprise sur une période de sept (07) mois seulement.
Par ailleurs, est conformément à la réglementation internationale, les équivalents de dose
mesuré pour les extrémités devraient être exprimés en terme de Hp (0.07). Le dosimètre d’extrémité
disponible en laboratoire de dosimétrie devrait être obligatoirement caractérisé en terme de
Hp(0.07).Cette opération a été entreprise parallèlement au niveau du laboratoire de dosimétrie et le
laboratoire secondaire d’étalonnage dosimétrique dont les résultats feront l’objet du chapitre III.
Des dosimètres bagues caractérisés et étalonnées en terme Hp(0.07) vont être utilisés pour
la surveillance radiologique complémentaire au niveau du service de médecine nucléaire du CHU-
BEO dont les résultats seront présentés au chapitre IV. Il est à noter que le choix des postes de
travail pour cette étude est fait en collaboration avec le chef de service, le surveillant médical chef
et le médecin de travail.
86
CHAPITRE III
Dispositifs et Moyens
Expérimentaux
Chapitre III : Dispositifs et Moyens Expérimentaux 2010
III. 1. INTRODUCTION
Le dosimètre individuel utilisé dans notre présente étude pour la surveillance radiologique
des extrémités (doigt) est composé d’un dosimètre bague en acier inoxydable codée avec un code
numérique à quatre chiffres. Un détecteur de type thermoluminiscent est placé au centre de la bague
telle que illustrée dans la figure III.1. Le fluorure de lithium LiF qui est un "parfait" matériau
équivalent-tissu Zeff=8.14 dopé au Magnésium et Titane (LiF : Mg,Ti ) est le matériau détecteur
sélectionné pour notre étude. Connu sous le nom de TLD-100, il se présente sous forme de pastille,
de dimension 3.18 × 3.18 × 0.3 mm3, de poids 23.5 mg, d’épaisseur 2.32 mg / mm2. L’avantage que
présente ce détecteur est sa réutilisation pour un très grand nombre de fois. Le système bague-
détecteur est protégé par une gaine thermotractable en Polyéthylène (équivalent tissu) d’épaisseur
10mg /cm2 qui maintient l’ensemble en place [MED90 ; MEB93].
87
Chapitre III : Dispositifs et Moyens Expérimentaux 2010
La position
des détecteurs
Le code
Détecteur
0
La gaine thermotractable
Figure III.1. : Schéma du dosimètre bague pour la surveillance radiologique des extrémités
Le système dosimétrique d’ambiance qu’on propose d’utiliser pour la surveillance des zones
de lieu de travail a été développé par le laboratoire de dosimétrie au CRNA [IMA08]. Il est
composé d’un support en PMMA (Polyméthyl-méthacrylate) où sont logés quatre détecteurs sous
forme de pastilles de type thermoluminiscent connu sous le nom d’oxyde d’aluminium trivalent ou
d’alumine de forme chimique α-Al2O3 : C avec un Zeff=10.2 [PRO93]. Il se trouve dans la nature
sous la forme d’alumine alpha de structure cristallin-rhomboédrique, dopé au cabrons [POR78].
L’un de ces éléments détecteurs placé entre 2mm d’épaisseur de PMMA, les trois autres sont
placés entre trois différentes filtrations d’épaisseurs variables ; 0.2mm d’Aluminium, 0.2mm de
cuivre et 0.4mm de plomb (voir la figure III.2). Ces détecteurs étant très sensibles à la lumière, ils
doivent être scellés dans une pochette anti- lumière et leur lecture devra s’effectuer à l’aide d’une
lampe infrarouge dans le but d’éviter la perte d’information.
PMMA (2mm)
Al (0.2mm)
Face
Cu (0.2mm)
30mm
Pb (0.4mm) 2mm(PMMA)
)
10mm
Filtres
20mm
88
Chapitre III : Dispositifs et Moyens Expérimentaux 2010
L’ensemble des irradiations photoniques (RX et les γ) ont été faites auprès du Laboratoire
d’Etalonnage Secondaire (SSDL) au CRNA en utilisant :
Faisceau de Cs-137,
Faisceau de RX avec ces différentes qualités (N-40, N-60, N-80, N-100, N-120, N-150,
N-200, N-250) [ISO99a].
Les caractéristiques de l’unité de Cs-137 utilisé dans le cadre de ce travail sont comme
suit [BEN96] :
89
Chapitre III : Dispositifs et Moyens Expérimentaux 2010
Le fantôme utilisé pour les irradiations est celui recommandé par l’Organisation
Internationale de Normalisation de type fantôme -rondin ISO [ISO99b, ISO00]. Il se présente sous
forme d’un cylindre droit en PMMA, de19mm de diamètre de la base et 300mm de hauteur (figure
III.3.).
300mm
mm
mm
19 mm
Figure III.3 : Fantôme ISO en PMMA utilisé pour les irradiations en termes de Hp (0.07)
90
Chapitre III : Dispositifs et Moyens Expérimentaux 2010
4mm
13cm
13cm
Figure III.4 : schéma et photo de porte pastille en PMMA utilisé pour les irradiations des détecteurs.
Après irradiation des dosimètres et détecteurs, l’information est recueillie par une simple
lecture au moyen du lecteur TLD de type universel Harshaw modèle 4000 (figure III.5). Ce lecteur
conçu spécialement pour les détecteurs thermoluminescents comporte :
Une plaquette métallique montée sur un support mobile destinée à porter les pastilles TLD à
la température voulue par contact thermique ;
Le lecteur peut fonctionner en deux modes : mode de calibration et mode chauffage. Dans
notre cas on s’intéresse au mode de chauffage par palier (méthode intégrale de la lumière) pour
atteindre une meilleure précision et un cycle de lecture plus régulier.
91
Chapitre III : Dispositifs et Moyens Expérimentaux 2010
Ce mode est généralement basé sur la sommation de la lumière émise par les pics stables, par
excitation thermique appropriée avec un cycle de chauffage reproductible, la vitesse de chauffage
varie de 0 à 30 °C/s.
Le mode de chauffage par paliers peut se résumer comme suit : le préchauffage qui vide les
pièges de basse température et s’effectue à une température comprise entre la température
d’ambiance et 220° ; il peut durer jusqu'à 99 secondes [MED90]. La lecture, correspondant à
l’intégration de signal de luminescence émise par les pics stables (pic dosimétrique V,
voir figure I.19, cf. § I.6.3) de la lecture qui commence à partir de la température de préchauffage
jusqu'à la température maximum 300°C et dans un temps t lecture en suivant la loi linéaire :
Pour estimer l’erreur systématique de lecteur Harchaw 4000 et la stabilité de bruit de font on
effectuera 5séries de lectures à vide sous l’azote avant et après lecture des dosimètres. De même le
contrôle de sa stabilité se fait à l’aide des lectures de la source lumineuse interne de référence.
92
Chapitre III : Dispositifs et Moyens Expérimentaux 2010
Température (°C)
T annihilation
T préchauffage
Temps(S)
Tlecture
t préchauffage t annihilation
Figure III.6 : Schéma du cycle de chauffage des détecteurs Thermoluminecents (TLD-100 et α-Al2O3 :C )
Le spectre de thermoluminescence est visualisé sur les 200 cannaux du lecteur, où chaque
canal représente 1.25°C pour un Tmax de 300°C. Une région d’intérêt peut être sélectionnée par ROI
I, représentant la portion des 200 canaux de lecture dans laquelle le courant du photomultiplicateur
peut être intégré.
L’élimination de la luminescence résiduelle ainsi que le rétablissement de la sensibilité
initiale des détecteurs (réarrangement des pièges) après l’irradiation et lecture nécessitent une
régénération. Cette dernière s’effectue dans un four programmable suivant un cycle régulier de
chauffage d’une (01) heure à Température T=25°C puis une (01) heure à 400°C suivi d’un
chauffage de deux (02) heures à 200°C est terminant par un chauffage d’une (01) heure à T=25°C
afin d’assurer la reproductibilité de ce dernier. Ce qui concerne les paramètres de lecture de nos
différents détecteurs utilisés, ils sont résumés dans le tableau III.2 :
93
Chapitre III : Dispositifs et Moyens Expérimentaux 2010
La caractérisation des dosimètres bagues est réalisée en suivant la démarche édictée par la
norme ISO 12794 [ISO00]. La procédure adoptée est la suivante :
1. Sélection des détecteurs à utiliser après une étude de la reproductibilité de la réponse de
ces détecteurs pour un équivalent de dose de référence de 10 mSv par série de mesures
en répétant trois fois de suite l’étude dans les mêmes conditions d’irradiation et de
lecture. Les normes [ISO00 ; IEC07] recommandes l’utilisation de la source de Cs-137
pour l’étude de la reproductibilité des détecteurs qui doit être inferieure ou égale à 10%
tandis que pour les lots, une homogénéité de 15% est tolérée en dosimétrie du personnel
pour les extrémités. Cette étude devra nous permettre de stabiliser le bruit de fond des
détecteurs neufs et de travailler avec des lots de détecteurs présentant une sensibilité
homogène.
2. Détermination de la réponse en équivalent de dose des dosimètres ou la linéarité de des
dosimètres avant leur utilisation. Cette étude de linéarité devra être entreprise dans
l’intervalle d’équivalent de dose allant de 1 mSv à 1 Sv [ISO00] en utilisant le
rayonnement de référence photonique de la source de Cs-137. Pour les rayonnements de
référence bêtas, deux lots de dosimètres bagues de vingt bagues chacun ont été envoyés
dans un laboratoire de recherche au USA (National Livermol Laboratory) dans le but de
compléter leur caractérisation en terme de grandeurs opérationnelle en vu de leur
utilisation une fois que les examens de TEP seront fonctionnels où les traceurs 18F-FDG
94
Chapitre III : Dispositifs et Moyens Expérimentaux 2010
Tableau III.3 : Les recommandations et les prescriptions de bon fonctionnement des dosimètres
bagues [ISO00]
Réponse angulaire (photons) Après irradiation aux photons de (60 ±5) keV, la valeur moyenne
de la réponse aux angles d'incidence de 0°, 20°, 40° et 60° par
rapport à la normale ne doit pas différer de la valeur correspondant
à l'incidence normale de plus de 15 %.
Réponse énergétique (photons) Après irradiation aux photons dans la gamme d'énergie de 15 keV
à 3,0 MeV, la réponse ne doit pas varier de plus de ± 50 %
95
Chapitre III : Dispositifs et Moyens Expérimentaux 2010
Porte pastille
DSS=1m
L’unité de Cs-137
Figure III.7. : Schéma synthétique des conditions d’irradiation pour la source de Cs-137
A titre indicatif, nous avons présenté dans le tableau III.4 les résultats des trois irradiations
successives de quelques détecteurs. La première colonne de ce tableau reporte le code du détecteur.
Dans les colonnes 2, 3 et 4 sont représentés les résultats de chaque irradiation qui correspondent à
l’intensité lumineuse maximum émise par chaque détecteur dans la région d’intérêt après chaque
irradiation à laquelle on a retranché le bruit fond. La lecture moyenne, la déviation standard, la
reproductibilité ainsi que la sensibilité individuelle des détecteurs enregistrée parmi les trois lectures
successives figurent respectivement dans les colonnes 5,6 et 7.
96
Chapitre III : Dispositifs et Moyens Expérimentaux 2010
(III.3)
N° de TLD L-BF(nC) L-BF (nC) L-BF (nC) L(nC)Moyenne Ecart type (nC) Reproductibilité (%) Sensibilité
427.08
σ (nC) 14.18
Variation 3%
Cette reproductibilité ne doit pas excéder 10 % telle recommandé par la norme ISO-12794.
Les résultats présentés dans tableau III.4 à titre indicatif, montrent que certains détecteurs
présentent une reproductibilité sur les trois lectures supérieures à 10%. La première sélection
consiste à éliminer automatiquement tous ces détecteurs pour la suite de notre travail.
Dans la figure III.8 sont présentés les résultats des tests de la reproductibilité qui ont subis
les détecteurs du premier lot. Ces mêmes tests ont été effectués pour les détecteurs du second lot.
Cette figure montre que tous les résultats des lectures moyennes des détecteurs de ce lot sont
compris entre 248.67 nC et 317.14 nC. Ces résultats nous indiquent que 87% des détecteurs de ce
lot présentent une reproductibilité inferieure ou égale à 10% (figure III.8(a)) sauf pour les pastilles
14,1,5,16,27,47 ,66,70,72,78, 81,85 qui sont automatiquement éliminées pour la suite de ce travail.
97
Chapitre III : Dispositifs et Moyens Expérimentaux 2010
350
(a)
16 12
14 10
12 Reproductibilité(%)
8
10
Fréquence
8 6
6 4
4
2
2
0 0
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 1 8 15 22 29 36 43 50 57 64 71 78 85
(b) (c)
Figure III.8 : Représentation graphique (a) moyenne des trois lectures par détecteur, (b) reproductibilité
pour chaque détecteur, calculée en utilisant la relation III.3 et (c) distribution des détecteurs
par rapport à leur reproductibilité pour le 1 er lot composé de 100 détecteurs.
De même, ces tests de sélection ont été aussi appliqués pour les détecteurs du second lot
composé de 114 détecteurs et dont les résultats sont présentés dans la figure III.9. Pour ce lot, la
majorité des lectures moyennes sont comprises entre 382.81 nC et 480.42 nC. Ces résultats
montrent que 91% des détecteurs de ce lot présentent une reproductibilité inférieure ou égale à 10%
sauf pour les détecteurs dont les codes sont 9’,37’53’,86’,95’,105’,107’,108’,109’, et qui sont aussi
écartés de la suite de ce travail.
98
Chapitre III : Dispositifs et Moyens Expérimentaux 2010
600.00
500.00
Lecteure moyenne(nC)
400.00
300.00
200.00
100.00
1'
7'
102'
112'
14'
20'
26'
32'
39'
45'
51'
58'
64'
70'
76'
82'
89'
96'
Code des détecteurs
(a)
12
30
10
25
Reproductibilité (%)
8
20
6
Fréquence
15
4
10
2
5
0
0
12'
22'
32'
43'
54'
64'
74'
84'
96'
1'
110'
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11
Code des détecteurs Reproductibilité (%)
(b) (c)
Figure III.9 : Représentation graphique (a) moyenne des trois lectures par détecteur, (b) reproductibilité
pour chaque détecteur, calculée en utilisant la relation III.3 et (c) distribution des détecteurs
par rapport à leur reproductibilité pour le 2em lot composé de 114 détecteurs.
D’après le traitement statistique des résultats des lectures de tous les détecteurs irradiés au
Cs-137 à une dose de référence de 10 mSv, la condition d’une reproductibilité inférieure ou égale à
10% toléré par la norme ISO-12794 en dosimétrie du personnel (extrémités) nous oblige à écarter
dés le début de notre travail 21 détecteurs des 214 détecteurs initialement prévus pour cette étude.
99
Chapitre III : Dispositifs et Moyens Expérimentaux 2010
Après une première sélection des détecteurs selon la reproductibilité, on doit vérifier la
dispersion des sensibilités de ces derniers. Il est important de signaler que la sensibilité d’un
détecteur, représente la fraction de l’énergie absorbé et réémise sous forme de photon lumineux ;
La variation de la sensibilité est due, aux imperfections physiques du réseau cristallin qui
influent sur la distribution des niveaux énergétiques du cristal et sa transparence ainsi que aux
conditions de lecture qui dépendent du matériel utilisé (le choix du photomultiplicateur ; l’efficacité
de la collection lumineuse ; le coefficient d’amplification électronique).
Le classement de nos détecteurs est réalisé selon les deux modes suivants :
Ces deux classements se basent sur le calcul de la sensibilité individuelle des détecteurs qui
s’effectue selon deux étapes :
(III.4)
La sensibilité individuelle de chaque détecteur a été calculée pour les deux lots et à titre
indicatif, les résultats pour quelques détecteurs sont présentés dans la colonne 8 du tableau III.4
Les coefficients de variation de la lecture moyenne des détecteurs pour les lots (a) et (b) ont
été trouvés de l’ordre de 7% et 5% respectivement ; Ces coefficients sont en accord avec la norme
ISO-12794 qui exige un coefficient inferieur ou égal à 15%.
Par ailleurs, pour le classement par lot, la sensibilité moyenne de chaque lot est, dans tous
les cas, voisine de 1.0. Selon la distribution Gaussienne des deux lots, cette dernière varie entre 0,97
100
Chapitre III : Dispositifs et Moyens Expérimentaux 2010
à 1.01 pour le premier lot et entre 0.98 à 1.02 pour le second lot. Ceci permet de conclure que
l’ensemble des détecteurs ainsi formés sont homogènes.
La réponse en dose des dosimètres bagues a été étudiée dans la gamme de dose allant de
1mSv à 1Sv conforment à la norme ISO-12794 (voir Tableau III.3). Pour cette présente étude six
(06) groupes de cinq (5) dosimètres chacun ont été pris des lots des détecteurs sélectionnés
précédemment.
Les irradiations ont été effectuées en terme de Hp(0.07) sur fantôme cylindrique en PMMA
(voir figure III.3) à différentes équivalent de doses à l’aide d’une source de Cs-137 à une distance
de un mètre pour incidence normale. Les équivalents de doses communiqués correspondants sont
déterminés en appliquent le facteur de conversion hk =Hp(0.07) /Ka de 1.12 Sv/Gy [ISO99b ;
ISO00].
100 000
y=27.284x + 6.136
R2=0.999
10 000
1 000
Lecture(nC)
100
10
1
1.00 10.00 100.00 1 000.00
Hp(0.07) Communiqué(mSv)
Figure III.10 : La courbe d’étalonnage des bagues dosimètres sur la gamme recommandée
1mSv à1000mSv
Cette variation de la réponse est décrite par la droite linéaire d’équation analytique :
101
Chapitre III : Dispositifs et Moyens Expérimentaux 2010
Il apparait clairement de la figure III.10 que cette droite de linéarité ne passe pas par la
valeur de 1mSv. Pour tester nos dosimètres et déterminer la gamme de dose où la réponse peut être
considérée comme linéaire conforment à la norme ISO-12794, nous avons utilisé la relation (III.6).
(III.6)
Le résumé des résultats de la réponse de nos dosimètres bagues pour chaque équivalent de
dose communiqué est présenté dans le tableau III .5.
Tableau III.5 : Le résumé des résultats de la linéarité des dosimètres bague sur la gamme 1mSv à1Sv
Par définition, une bonne linéarité de la réponse d’un dosimètre dans une gamme de dose
spécifique, implique le maximum de précision de mesure dans cette gamme. Les résultats obtenu
dans le tableau III.5 atteste que mis à part la valeur de 1mSv ou la déviation est de 13 %, la réponse
de notre dosimètre bague est conforme à la norme dans la gamme d’équivalent de dose allant de
2mSv à 1Sv où la déviation maximale obtenue ne dépasse pas 8%.
102
Chapitre III : Dispositifs et Moyens Expérimentaux 2010
Le seuil de détection est un facteur dosimétrique aussi important que la sensibilité, car il
détermine la dose minimale détectable par les dosimètres à utiliser ainsi que le choix du domaine
d’utilisation spécifique. Il représente la valeur minimale évaluée pour laquelle la valeur de lecture
d'un dosimètre ou d'un détecteur est significativement différente de la valeur de lecture d'un
dosimètre ou d'un détecteur non irradié. Dans ce présent travail, pour l’évaluation du seuil de
détection de nos dosimètres bagues nous avons suivi la procédure décrite par la norme ISO-12794
où un lot de 9 détecteurs non irradiés a été lu dans les mêmes conditions utilisé précédemment pour
la détermination de la réponse en dose (voir tableau III .3).
Avec :
t(n,p) : représente le coefficient de student qui tient compte de nombre de mesure (n) et de la
précision souhaitée, dans notre cas le nombre de mesure choisi est égal à 9 ce qui correspond
à t=2.31 dans l'intervalle de confiance de 95% [ISO00].
103
Chapitre III : Dispositifs et Moyens Expérimentaux 2010
Tableau III.6 : Le résumé des résultats des lectures pour la détermination de seuil
D’où :
(III.8)
(III.9)
On obtient : (III.10)
Le seuil de détection est estimé à 0.42 mSv±35% (relation III.10). Cette valeur de seuil est
conforme à la prescription de bon fonctionnement recommandée pour les dosimètres d’extrémité
(Tableau III.3).
La réponse en énergie est l’une des principales caractéristique d’un dosimètre. Elle doit être
définie expérimentalement pour estimer le domaine de sa validité.
La dépendance énergétique des dosimètres bagues a été étudiée pour le faisceau de RX
« spectre étroit » des différentes qualités (énergies) recommandé par les normes ISO4037-3 et
ISO-12794 disponible au LSED tels que : N-40, N-60, N-80, N-100, N-120, N-150, N-200 et N-250
ainsi que pour le rayonnement photonique de référence du Cs-137(voir le Tableau III.7)
104
Chapitre III : Dispositifs et Moyens Expérimentaux 2010
Tableau III.7 : Les conditions d’irradiation et caractéristiques des différentes qualités RX utilisées
Pour pouvoir appliquer une même valeur d’équivalent de dose pour les différentes qualités
(énergie) nous avons procédé à l’irradiation des dosimètres bagues en terme équivalent de dose. Le
temps d’irradiation a été déterminé pour chaque qualité en utilisant le facteur de conversion hk
(Sv/Gy) donné dans le tableau III.7.
Au préalable, la relation entre la lecture des détecteurs en (nC) et le kerma apparent à été
déterminé en procédant à l’irradiation d’un lot de huit (08) détecteurs en terme de kerma à l’air
libre par la source de Cs-137 pour les valeurs de dose allant de 1mGy à 1000mGy en utilisent le
dispositif décrit dans la figure III.7.
La figure III.11 présente la courbe d’étalonnage en terme de kerma à l’air libre pour la
source de Cs-137. Les valeurs des lectures sont évaluées avec une incertitude composée qui varie
entre 7% à 10% selon les détecteurs.
105
Chapitre III : Dispositifs et Moyens Expérimentaux 2010
100 000
y=32.624x -42.608
R2=0.999
10 000
100
10
1
1 10 100 1000
Kerma à l'air libre (mGy)
Figure III.11 : La courbe d’étalonnage en termes de kerma à l’air libre des détecteurs
(TLD-100).
L (III.11)
(III.12)
Lorsque la courbe d’étalonnage est utilisée pour l’évaluation du kerma pour une source de
rayonnement autre que le Cs-137, le kerma à l’air libre est dit kerma apparent.
Pour pouvoir estimer la valeur du kerma apparent indiqué par nos dosimètres bagues dans
les différentes situations d’utilisation et à n’apporte quelle énergie, il suffit de convertir les charges
(nC) correspondante aux différentes lectures en kerma apparent (mGy) en utilisant la relation
(III.12). A cet effet, pour chaque énergie correspondante à chaque qualité, cinq (05) dosimètres
bagues ont été placés sur le fantôme (voir figure III.12) à une distance source –dosimètres de
2 mètre[ISO99b] et ont été irradiés en terme d’équivalent de dose dans un champ de 20x20cm2 à un
même équivalent de dose de référence de Hp(0.07)=10mSv.
106
Chapitre III : Dispositifs et Moyens Expérimentaux 2010
Les débits de kerma en µGy/min utilisé dans cette partie a été mesuré avec une chambre
d’ionisation de type LS-01#226 et l’électromètre unidos #20622. Pour ces conditions d’irradiations,
le kerma à l’air libre est estimé avec une incertitude relative de l’ordre de 3%.
DSS=2m
Filtration
additionnelle
Le fantôme sur lequel sont positionnés
Tube à RX les cinq (05) dosimètres bague
(III.13)
107
Chapitre III : Dispositifs et Moyens Expérimentaux 2010
1.6
1.2
(mGy/mSv)
0.8
0.6
0.4
0.2
0
20 200
Energie (keV)
Le rapport entre le kerma apparent et Hp(0.07) communiqué est entre 0.80 et 1.30, ce qui
nous donne une valeur moyenne de 1.05 c'est-à-dire que :
=1.05 (III.14)
(III.15)
D’où (III.16)
108
Chapitre III : Dispositifs et Moyens Expérimentaux 2010
Tableau III.8 : Le résume des résultats de la réponse énergétique de dosimètres pour les
différentes qualités RX normalisé au Cs-137
1.4
1.2
1
0.8
0.6
0.4 ISO 12794 (2000) -50%
0.2
0
20 120 220 320 420 520 620 720
Energie (keV)
Figure III.14 : La courbe de réponse énergétique des dosimètres bagues pour les différentes qualités RX
normalisée par rapport au Cs-137
On constate sur la courbe de la figure III.14 que la réponse énergétique de nos dosimètres
dans la gamme d’énergie allant de 33 keV à 662 keV présente une variation de ±21%. On peut
conclure que la réponse énergétique de notre dosimètre en terme de Hp(0.07) est conforme à la
norme et peut être utilisée pour la surveillance radiologique d’extrémité dans la gamme d’énergie
photonique étudiée.
109
Chapitre III : Dispositifs et Moyens Expérimentaux 2010
La dépendance angulaire de la réponse de nos dosimètres bagues a été déterminé pour quatre
(04) angulations d’incidence 0°, ±20°, ± 40°, ± 60° respectivement pour la qualité N-80 des RX
d’énergie moyenne (60±5) keV [ISO00]. La disposition des dosimètres bagues est la géométrie
des irradiations sont représentées dans la figure III.15.
19 mm
300 mm
-α 0 +α
Pour avoir une distance fixe source- dosimètre, les irradiations pour les angles ±20°, ±40°,
±60° nécessitent une correction de quelques millimètres par rapport à la distance source-dosimètre
calculé comme suite (Voir figure III.16) :
(III.17)
(III.18)
(III.19)
110
Chapitre III : Dispositifs et Moyens Expérimentaux 2010
R X
α }d
Direction d’irradiation
DSS
==
Figure III.16 : La géométrie d’irradiation pour la réponse angulaire des bagues dosimètres
Afin de communiquer à ces dosimètres un équivalent de dose de Hp(0.07)= 10mSv pour ces
différentes angulations, les irradiations ont été effectués sur fantôme à l’aide du dispositif
expérimental décrit par la figure III.15, en utilisent cinq (05) dosimètres pour chaque irradiation.
L’équivalent de dose communiqué pour chaque angulation a été fractionné selon les deux directions
(-α et +α) (voir Tableau III.9).
Tableau III .9: Les conditions d’irradiation de l’étude angulaire des bagues dosimètre
hk =1,14 Sv/Gy
0° 2h 30min ± 0.1s 10
+20° 1h 15.04min±0.4s 5
-40° 1h15.3min±0.3s 5
+40° 1h15.3min±0.3s 5
111
Chapitre III : Dispositifs et Moyens Expérimentaux 2010
Les résultats expérimentaux relatifs aux lectures de ces dosimètres bagues pour la
dépendance angulaire sont illustrés dans le tableau III.10. L’équivalent de dose Hp(0.07) a été
évaluée pour chaque direction en utilisent la relation (III.16) ainsi que la relation (III.5) de la
courbe de la réponse en dose.
Tableau III .10 : Le résumé des résultats de la réponse angulaire des dosimètres bagues
La variation
L'angle(°) L-BF Hp(0.07)évaluée Réponse normalisée Réponse normalisée de la réponse
(nC) (mSv) à l’incidence normale à l’incidence normale
(Relation III.16) (Relation III.16) (Relation III.5)
α=0° 374.81 12.16 ±5% 1.00 1.00 0%
0
1.2
330 30
1.0
0.8
300 60
0.6
0.4
0.2
0.0 270 90
0.2
0.4
0.6
240 120
0.8
1.0
210 150
1.2
180
Figure III.17 : Le résultat de la réponse angulaire des bagues dosimètres pour les angulations
recommandées
Les résultats de la réponse angulaire de nos dosimètres bagues pour les directions
0°,20°,40°,60° de part et d’autre de l’incidence normale sont présentés sur la figure III. 17. On peut
constater que le maximum de variation où la diminution d’information observé est de 6 à 7%
obtenu pour l’incidence ±60°. Ce résultat étant inferieur à 15% est conforme, à la recommandation
ISO-12794. La figure III.17, illustre l’isotrope de la réponse angulaire de nos dosimètres
112
Chapitre III : Dispositifs et Moyens Expérimentaux 2010
La stabilité de l’information dans le temps, est une caractéristique importante dans le choix
d’un dosimètre pour une utilisation bien spécifique, en particulier en radioprotection du personnel.
L’utilisation des dosimètres bagues pour la surveillance des extrémités sur une période de temps
allant de 15 à 30 jour nécessite une estimation de perte d’information et de restituer toute
l’information enregistrée. A cet effet, il peut être estimé par la relation (III.20) [MOU04 ; AYM02].
(III.20)
L(J) et L(Jo) représentent respectivement les lectures moyennes de chaque lot irradié à la dose
durant la date d’évaluation J par rapport au lot lu à la date d’irradiation Jo.
L’étude de l’effet de fading a été réalisé en irradiant en terme de Hp (0.07), quatre lots
de cinq (05) dosimètres chacun le même jour, au même équivalent de dose de référence que celle
utilisée pour l'étude de la reproductibilité (10mSv) en moyenne de la source photonique du Cs-137.
Les lots des dosimètres bagues ont été gardés à température ambiante, leurs lectures sont évaluées à
des intervalles de temps différents. La lecture du premier lot a été effectuée le jour d’irradiation par
contre les trois autres lots ont été évalués à des intervalles de temps allant de 77, 91 et 98 jours
après irradiation. Le facteur kfading a été calculé en comparant la lecture moyenne (L(nC)) des
différents lots par rapports à la lecture moyenne du premier lot évaluée le jour d’irradiation J0. La
figure III.18 (a,b) illustre la perte d’information enregistré.
1.4
La perte d'information Hp(0.07)en (mSv)
dans la temps en jours
Lecteurs moyenne normalisée
12
1.2
10 9.88
1 9.43
8 9.33
0.8 8.46
6
0.6 4
0.4 2
0.2 0
77
0 91
98
0 77 91 98
Jours
(a) (b)
Figure III.18 : Représentation graphique des résultats de test de fading des dosimètres bague.
113
Chapitre III : Dispositifs et Moyens Expérimentaux 2010
Les résultats sont presentés sur la figure III.18. Ces résultats montrent que sur une périodes
de 2 à 3mois, le signal thermoluminiscent décroit d’environ 5% à 7 %(figure III.18(a)) de meme
que en terme de l’équivalent de dose Hp(0.07)(figure III.18(b)), au-delà de trois mois on note une
décroissance qui atteint 14% ( L(J98)). Compte tenu, que les teste de sélection des détecteurs reposé
sur une reproductibilité toléré de 10% ( Voir tableau III.3), il est à noté que le fading de nos
dosimètres bagues pour une période inférieur à trois (03) est insignifiante. Le porte d’information
de notre dosimètre pour la période recommandé de 15 à 30 jour ne pose pas de problème de point
de vu fading.
Les dosimètres utilisés dans le cadre de la surveillance de l’ambiance de lieu de travail, ont
fait l’objet d’un développement et tests de performance pour les rayonnements photoniques par le
laboratoire de dosimétrie au niveau de CRNA [IMA08]. Les caractéristiques de ces derniers
peuvent être résumées dans le tableau récapitulatif III.11.
114
Chapitre III : Dispositifs et Moyens Expérimentaux 2010
115
Chapitre III : Dispositifs et Moyens Expérimentaux 2010
Tableau III.12 : Les résultats de calcule de facteur de correction de la sensibilité des α-Al2O3 :C
N° de TLD 0.5mGy 1mGy 2mGy 10mGy Facteur de correction
(α-Al2 O 3 :C) Si=Li/L1moy Si=Li/L2moy Si=Li/L3moy Si=Li/L4moy
1 0.79 0.86 0.78 0.80 0.81
2 1.01 0.97 0.97 0.90 0.96
3 0.87 0.92 0.97 0.87 0.91
4 0.77 0.80 0.83 0.82 0.80
5 1.07 1.11 1.16 1.12 1.12
6 1.34 1.40 1.36 1.34 1.36
7 1.11 1.13 1.10 1.15 1.12
8 1.19 1.00 0.99 1.01 1.05
9 0.98 0.91 0.93 0.90 0.93
10 0.85 0.81 0.82 0.84 0.83
11 0.87 0.87 0.93 0.86 0.88
12 1.10 1.07 1.03 1.07 1.07
13 1.20 1.24 1.20 1.30 1.24
14 0.88 0.85 0.89 0.91 0.88
15 1.10 1.18 1.15 1.17 1.15
16 0.92 0.86 0.89 0.88 0.89
17 0.77 0.74 0.72 0.80 0.75
18 1.08 0.99 0.98 1.07 1.03
19 1.21 1.26 1.28 1.26 1.25
20 0.86 0.84 0.85 0.81 0.84
21 1.03 0.98 1.05 0.93 1.00
22 1.14 1.16 1.15 1.17 1.15
23 1.16 1.22 1.17 1.22 1.19
24 0.95 0.95 0.93 0.94 0.94
25 1.14 1.21 1.24 1.18 1.19
26 1.00 1.08 1.08 1.05 1.05
27 0.92 0.97 0.94 0.92 0.94
28 0.85 0.83 0.84 0.80 0.83
29 0.87 0.83 0.79 0.86 0.84
30 1.07 1.10 1.10 1.11 1.09
31 1.01 1.04 1.02 1.05 1.03
32 0.90 0.81 0.87 0.87 0.86
116
Chapitre III : Dispositifs et Moyens Expérimentaux 2010
L’opération d’étalonnage ou réponse en dose est basé sur l’étude de la réponse des
détecteurs α-Al2O 3 : C à des doses généralement rencontrées dans le domaine de la radioprotection
de l’environnement allant de 0.5 à 10mGy [IMA08] pour la source du Cs-137. Cette opération nous
permettra d’étudier la linéarité de la réponse dans la gamme de dose précitée et de pouvoir convertir
les lectures de nos détecteurs en kerma à l’air libre par la relation linéaire entre la lecture nette et la
dose communiqué en terme de kerma. Les résultats de ces lectures nous ont permis de tracer la
courbe d’étalonnage, lecture moyenne en fonction de kerma à l’air libre pour chaque détecteur de la
figure III.19.
60000
50000
Lecture moyenne (nC)
40000
30000
20000
10000
0
0 2 4 6 8 10 12
Figure III.19 : La courbe d’étalonnage en termes de Kerma à l’air libre pour α- Al2O3 : C
La courbe de la figure III.19, nous a permis de calculer le kerma à l’air libre en fonction de la
lecture (nC) par la relation analytique de la forme :
(III.21)
D’où (III.22)
L’équation (III.22), nous a permis de convertir les lectures de nos dosimètres pendant leurs
utilisations pour la surveillance d’ambiance au kerma apparent en (mGy) afin de les introduire dans
la formule empirique (III.23) pour le calcul de l’équivalent de dose d’ambiant[IMA08].
117
Chapitre III : Dispositifs et Moyens Expérimentaux 2010
(III.23)
On constate sur la figure III.19 que les lectures (nC) en fonction du kerma à l’air libre
(mGy) nous donne une bonne linéarité à travers l’équation analytique III.21, avec le coefficient de
corrélation R2=1, calculé par la méthode des moindres carrées.
III.3.CONCLUSION
118
Chapitre III : Dispositifs et Moyens Expérimentaux 2010
Tableau III.13 : Tableau récapitulatif et comparatifs des nos résultats et ceux de la norme
119
CHAPITRE IV
La Surveillance Radiologique au niveau
du service de Médecine Nucléaire
du CHU- BEO
Chapitre IV : Surveillance radiologique au niveau d’un service de Médecine Nucléaire 2010
IV. 1. INTRODUCTION
Cette étude est basée sur la recommandation de l’AIEA, certains travaux récemment publiés
[VIS04 ; BEN07] et les résultats de l’étude de la situation radiologique au début de notre travail.
Ainsi, en se basant sur le principe de rotation de sept (07) à quinze (15) jours instauré dans le
service pour le poste de manipulateur au niveau du laboratoire chaud, la périodicité du port du
dosimètre bague a été arrêtée à 15 jours, afin de cibler les personnes qui manipulent durant cette
période, de telle façon à pouvoir enregistrer des équivalents de dose significatifs et éviter toute perte
d’information. Les lectures et les préparations des dosimètres bagues s’effectuent au niveau du
laboratoire de dosimétrie des rayonnements ionisants du CRNA où des précautions particulières
sont prises pour la manipulation des détecteurs TLD à l’aide d’une pince ou un aspirateur afin
d’éviter toute contamination ou toute influence extérieure sur les lectures. Des recommandations
ont été aussi faites au personnel du service afin de veiller à ce que la gaine du dosimètre reste
propre et étanche ce qui devrait donc offrir une protection suffisante aux détecteurs.
Avant d’entamer la surveillance radiologique des extrémités pour le personnel de ce service,
nous avons d’abord déterminé le doigt le plus approprié au port du dosimètre bague par une étude
de la distribution de l’équivalent de dose au niveau des différents doigts et à différentes positions de
la main dominante d’une infirmière.
Une fois que la position représentant le maximum d’équivalent de dose enregistré a été
choisie et la périodicité fixée, nous avons procédé à la distribution de deux séries X et Z
120
Chapitre IV : Surveillance radiologique au niveau d’un service de Médecine Nucléaire 2010
des dosimètres bagues pour la surveillance radiologique des extrémités, chacune sur une période de
15 jours étalées sur 07 périodes. Deux dosimètres bagues ont été attribués à chaque personne. Les
codes ainsi que les tâches de chaque personne surveillée sont reportés dans les tableaux IV.1.
Tableau IV.1 : Les codes des séries X et Z des dosimètres bagues attribués au personnel surveillé du
service de scintigraphie et de l’unité d’irrathérapie
121
Chapitre IV : Surveillance radiologique au niveau d’un service de Médecine Nucléaire 2010
Pendant la période d’utilisation, les dosimètres bagues sont rangés dans une boîte à
l’intérieur de laquelle on a introduit un dosimètre témoin afin d’estimer le bruit de fond. Ce dernier
est systématiquement retranché de chaque lecture de dose.
Tableau IV.2 : Les différents radionucléides manipulés au niveau du service (Scintigraphie et Irrathérapie)
99m
Scintigraphie Thyroïdienne 1mCi 5 à 15 2 à 5 mCi Normale Tc (TcO4-)
ans 7 mCi Obèse
Scintigraphie osseuse 2 mCi 2 – 10 16 à 30 mCi Normale HMDP-99mTc
5 à 7 mCi a
10 ans
131
Bailliage dose traceuse 6 à 8 mCi Normale I
8 à 9 mCi Normale
Repos
Scintigraphie 11à 12 mCi Obèse Myoview-99mTc
Myocardique 8 à 9 mCi Normale Mibi-99mTc
Stress 11à 12 mCi Obèse
131
Hypothyroïdie 10 à s25 mCi Normale I
131
Hyperthyroïdie 10à 25 mCi Normale I
122
Chapitre IV : Surveillance radiologique au niveau d’un service de Médecine Nucléaire 2010
99m
Scintigraphie Splénique 5à10mCi 25à30 mCi Normale Tc + pyrophoshate
99m
Scintigraphie Digestive 1 mCi 2 mCi Normale Tc
99m
Scintigraphie 7 à15 mCi Normale Tc
Antigranulucytes
99m
Scintigraphie des glandes 500 µCi à 1 2 à 5 mCi Normale Tc
salivaires mCi
153
Métastase 70 à 85 mCi Normale Sm
Scintigraphie au 67Ga 3 à 5 mCi 67
Ga
201
Scintigraphie Cœur et 1à 3 mCi Normale Tl
parathyroïde
99m
Scintigraphie osseuse 15 à 30 mCi Tc
131
Balayage post thérapeutique 100 à 200 mCi Normale I
90
Synoviorthèse 2 à 7mCi Normale Y- Colloïde
La représentation statistique des différents examens réalisés dans ce service durant notre
étude est présentée dans la figure IV.1.
La figure IV.1, montre bien que les examens prépondérants sont : la scintigraphie
99m 99m
Myocardique au Tc avec un pourcentage de 26%, suivie par la scintigraphie Rénale au Tc
avec 23%. La scintigraphie osseuse au99mTc vient en troisième position avec 22%. En ce qui
99m
concerne les scintigraphies thyroïdienne et pulmonaire au Tc, elles contribuent avec 11% et 5%
respectivement. Les autres types d’examen présentés dans le tableau IV.2 contribuent avec moins
de 2%.
123
Chapitre IV : Surveillance radiologique au niveau d’un service de Médecine Nucléaire 2010
Figure IV.1 : La répartition des examens au niveau du service de médecine nucléaire du CHU-BEO
En outre, lors de l’analyse des résultats, deux niveaux de référence sont recommandés en
radioprotection : enregistrement et investigation [RAD94 ; ICR82 ; ICR90]. Ainsi, le niveau
d’enregistrement, représente l’équivalent de dose au-dessus duquel les valeurs relevées doivent être
enregistrées et conservées. Il est défini par le dixième (1/10) de la limite annuelle de l’équivalent de
dose, soit 4.17 mSv/mois dans le cas des extrémités. Le second est le niveau d’investigation, c’est la
valeur de l’équivalent de dose au-dessus de laquelle les valeurs relevées sont considérées comme
suffisamment importantes pour qu’une investigation plus poussée sur les conditions de travail soit
menée. Il est fixé au trois dixième (3/10) de la limite annuelle soit 150 mSv/an pour les extrémités
[RAD94 ; ICR82 ; ICR90 ; AIE82].
L’ICRP dans sa publication 35 [ICR82], suggère que le niveau d’enregistrement soit pris
pour être le seuil de détection du système dosimétrique. Dans notre travail, toutes les valeurs de
l’équivalent de dose enregistrées même celles inférieures au seuil de détection qui est de l’ordre
0.42 mSv avec une incertitude de ±35% (cf. § III.5.1.3) sont prises en compte et ont été reportées
dans les tableaux des résultats. Cette démarche s’explique par le fait qu’il s’agit de la première
étude du genre qui est entreprise, on voudrait donc approfondir l’étude de la répartition globale des
équivalents de dose pour les personnes occupant un même poste. Toutefois, et lors des
interprétations, on ne considérera que les équivalents de doses supérieurs au niveau
d’enregistrement conformément aux recommandations de l’ICRP.
124
Chapitre IV : Surveillance radiologique au niveau d’un service de Médecine Nucléaire 2010
Figure IV.2 : Distribution de Hp (0.07) et les localisations des bagues dosimètres sur la main dominante
d’une infirmière
Les valeurs des équivalents de dose enregistrées au niveau des différentes localisations où
les dosimètres bagues ont été portés sont également représentés sur la figure IV.2. Il apparaît
clairement que le dosimètre bague porté au niveau de la position interphalangienne proximale de
l’index a enregistré la valeur la plus élevée de l’équivalent de dose qui est de 9.24 mSv suivi par
celle enregistrée au niveau de l’auriculaire et l’annulaire avec 7.58 mSv et 6.95 mSv
respectivement.
125
Chapitre IV : Surveillance radiologique au niveau d’un service de Médecine Nucléaire 2010
Tableau IV.4 : Distribution de l’équivalent de dose dans la main dominante à différentes positions
126
Chapitre IV : Surveillance radiologique au niveau d’un service de Médecine Nucléaire 2010
10
9
8
7
Hp(0.07)(mSv)
6
5
4
3
2
1
0
Figure IV.3 : L’histogramme des résultats de la distribution de l’équivalent de dose sur la main dominante
pendant l’injection.
Les résultats obtenus lors de la surveillance des extrémités des travailleurs de la catégorie A
(manipulateurs, infirmières) sont présentés et interprétés sur des périodes mensuelles représentant le
cumul sur les deux séries (X+Z).
127
Chapitre IV : Surveillance radiologique au niveau d’un service de Médecine Nucléaire 2010
Tableau IV.5 : La nature et l’activité des radionucléides utilisés durant la première période de surveillance
Tableau IV.6 : Résultats de la première période de surveillance radiologique des extrémités au niveau
du service de Scintigraphie et l’unité d’Irrathérapie
128
Chapitre IV : Surveillance radiologique au niveau d’un service de Médecine Nucléaire 2010
18.00
16.50
15.00
Hp(0.07)(mSv) mensul
13.50
12.00
10.50
9.00
7.50
4.17mSv/mois
6.00
4.50
3.00
1.50
-
Manip N° Sc-Irr-11
Manip N° Sc-5
Manip N° Sc-7
Manip N° Sc-8
Manip N° Sc-9
Témoin N° Sc-1(P)
Témoin N° Sc-2(P)
Manip N°Sc-1
Manip N°Sc-2
Manip N° Sc-Irr-4
ManipN° Sc-6
Manip N° Sc-10
Manip N° Sc-3
Infir N° Sc-1
Infir N° Sc-2
Infir N° Sc-3
Infir N° Sc-4
Figure IV.4 : Equivalents de dose mensuels enregistrés au niveau des extrémités pour les manipulateurs
du service Scintigraphie et de l’unité d’Irrathérapie durant la première période de
surveillance.
A partir de la figure IV.4, on peut constater quatre (04) cas de dépassement du niveau
d’enregistrement mensuel qui est de 4.17 mSv/mois : le manipulateur N°Sc-5 avec une valeur
de 17.07mSv/mois ; le manipulateur N°Sc-8 avec une valeur 4.56mSv ; l’infirmière N°Sc-1 avec
4.50mSv et l’infirmière N°Sc-2 avec 4.43mSv. L’équivalent de dose le plus élevé a été enregistré
pour le manipulateur N°Sc-5 dont la valeur enregistrée représente 40.96% de la limite mensuelle.
Ceci dénote d’une forte exposition aux extrémités de la personne manipulant au laboratoire chaud.
DEUXIEME PERIODE
129
Chapitre IV : Surveillance radiologique au niveau d’un service de Médecine Nucléaire 2010
Les résultats de mesure de l’équivalent de dose (Hp(0.07)) reçu par le même groupe pour
cette deuxième période sont rapportés dans le tableau IV.8. Ces résultats sont aussi représentés sur
la figure IV.5.
130
Chapitre IV : Surveillance radiologique au niveau d’un service de Médecine Nucléaire 2010
13.50
Hp(0.07)(mSv) mensuel
12.00
10.50
9.00
7.50
6.00 4.17mSv/mois
4.50
3.00
1.50
-
Témoin N° Sc-1(P)
Témoin N° Sc-2(P)
Manip N° Sc-Irr-4
ManipN° Sc-5
Manipr N° Sc-7
Manip N° Sc-10
Manip N° Sc-3
Infir N° Sc-1
Infir N° Sc-2
Infir N° Sc-3
Manip N° Sc-Irr-11
ManipN°Sc-2
Manip N° Sc-6
Manip N° Sc-8
Manip N° Sc-9
InfirN° Sc-4
Manip N°Sc-1
Figure IV.5 : Equivalents de dose mensuels enregistrés au niveau des extrémités pour les
manipulateurs du service Scintigraphie et de l’unité d’Irrathérapie durant
la deuxième période de surveillance.
TROISIEME PERIODE
Durant cette période, on remarque à travers le tableau IV.9 qu’une quantité élevée
de radionucléide de l’ordre de 6960.24 mCi ±2% a été manipulée pour différents types d’examens
(voir le tableau IV.2). On peut noter aussi qu’un nombre important de patients ont été injectés. On
constate que l’activité préparée de 99mTc au niveau du laboratoire chaud par le manipulateur N°Sc-5
durant cette période a augmenté d’un facteur de 2 par rapport à celle manipulée durant la période
précédente et d’un facteur de 1.4 par rapport à la première période.
Tableau IV.9 : Nature et activité des radionucléides utilisés durant la troisième période de surveillance
Le tableau IV.10 donne les résultats de la surveillance durant cette période qui sont aussi
illustrés par l’histogramme de la figure IV.6
131
Chapitre IV : Surveillance radiologique au niveau d’un service de Médecine Nucléaire 2010
44.00
40.00
Hp(0.07)(mSv) mensuel
36.00
32.00
28.00
24.00
20.00
16.00
12.00 4.17mSv/mois
8.00
4.00
-
Tém N° Sc-2(P)
Manip N° Sc-Irr-11
Manip N° Sc-5
Manip N° Sc-8
Manip N° Sc-7
TémN° Sc-1(P)
Manip N° Sc-Irr-4
Manip N° Sc-10
Manip N° Sc-3
Manip N°Sc-2
ManipN° Sc-6
ManipN° Sc-9
Infir N° Sc-1
Infir N° Sc-2
Infir N° Sc-3
Infir N° Sc-4
ManipN°Sc-1
Figure IV.6 : Equivalents de dose mensuels enregistrés au niveau des extrémités pour les manipulateurs
du service Scintigraphie et de l’unité d’Irrathérapie sur la troisième période de
surveillance.
132
Chapitre IV : Surveillance radiologique au niveau d’un service de Médecine Nucléaire 2010
L’équivalent de dose le plus élevé a été mesuré pour le manipulateur N°Sc-5 qui représente
107.37% de la limité mensuelle. Par contre, les deux autres cas représentent 17.09% et 10.97%
respectivement.
QUATRIEME PERIODE
Tableau IV.11 : La nature et l’activité des radionucléides utilisés durant la quatrième période de
surveillance
Structure Service Scintigraphie Unité irrathérapie
99m 131
Radionucléide utilisé Tc I (solution)
L’ordre de grandeur de l’activité
manipulée par le travailleur 3015.3mCi 437.25mCi
Le nombre de patient traité
Pour les différents types 379 43
d’examens
* : L’incertitude sur la mesure de l’activité par l’activimètre est de l’ordre de ± 2%.
Le résumé des résultats de cette période de surveillance est rapporté dans le tableau IV.12 et
représenté par l’histogramme sur la figure IV.7. Un seul cas de dépassement du niveau
d’enregistrement est constaté. Il s’agit toujours du manipulateur N°Sc-5 avec une valeur
de 9.55 mSv/mois. Cette valeur de l’équivalent de dose représente 22.92% de la limite mensuelle
pour les extrémités.
133
Chapitre IV : Surveillance radiologique au niveau d’un service de Médecine Nucléaire 2010
10
Hp(0.07)(mSv) mensuel
9
8
7
6 4.17mSv/mois
5
4
3
2
1
0
Témoin N° Sc-1(P)
Témoin N° Sc-2(P)
Manip N° Sc-Irr-4
Manip N° Sc-10
ManipN° Sc-8
Manip N° Sc-3
Infir N° Sc-1
Infir N° Sc-2
Infir N° Sc-3
Infir N° Sc-4
Manip N° Sc-Irr-11
Manip N° Sc-5
Manip N° Sc-6
Manip N° Sc-7
Manip N° Sc-9
Manip N°Sc-1
Manip N°Sc-2
Figure IV.7 : Equivalents de dose mensuels enregistrés au niveau des extrémités pour les manipulateurs du
service Scintigraphie et de l’unité d’Irrathérapie sur la quatrième période de surveillance.
134
Chapitre IV : Surveillance radiologique au niveau d’un service de Médecine Nucléaire 2010
LA CINQUIEME PERIODE
Tableau IV.13 : La nature et activité des radionucléides utilisés durant la cinquième période
de surveillance.
Il apparaît clairement dans le tableau IV.14 et l’histogramme de la figure IV.8, que deux cas
de dépassement du niveau d’enregistrement sont enregistrés durant cette période : le manipulateur
N°Sc-5 avec 13.44 mSv/mois et de l’infirmière N°Sc-4 avec 5.58 mSv/mois. Les équivalents de
dose reçus par ces deux individus représentent 32.52%, 13.39% de la limite mensuelle
respectivement.
135
Chapitre IV : Surveillance radiologique au niveau d’un service de Médecine Nucléaire 2010
13.50
Hp(0.07)(mSV) mensuel
12.00
10.50
9.00
7.50
6.00 4.17mSv/mois
4.50
3.00
1.50
-
Témoin N° Sc-1(P)
Témoin N° Sc-2(P)
Manip N° Sc-Irr-4
Manip N° Sc-10
Manip N° Sc-3
ManipN° Sc-5
Infir N° Sc-1
Infir N° Sc-2
Infir N° Sc-3
Infir N° Sc-4
Manip N° Sc-Irr-11
Manip N° Sc-8
Manip N° Sc-9
Manip N° Sc-6
Manip N° Sc-7
Manip N°Sc-1
Manip N°Sc-2
Figure IV.8 : Equivalents de dose mensuels enregistrés au niveau des extrémités pour les
manipulateurs du service Scintigraphie et de l’unité d’Irrathérapie durant la cinquième
période de surveillance.
136
Chapitre IV : Surveillance radiologique au niveau d’un service de Médecine Nucléaire 2010
LA SIXIEME PERIODE
Tableau IV.15 : Nature et activité des radionucléides utilisés pour les différents types d’examens
réalisés durant la sixième période de surveillance.
Les résultats de mesure de Hp(0.07) enregistrés pour cette période sont présentés dans le
tableau IV.16 ainsi que par l’histogramme de la figure IV.9 .
Tableau IV.16 : Résultats de la sixième période de surveillance radiologique des extrémités au niveau
du service de Scintigraphie et l’unité d’Irrathérapie.
La sixième période de surveillance
137
Chapitre IV : Surveillance radiologique au niveau d’un service de Médecine Nucléaire 2010
13.50
Hp(0.07)(mSv) mensuel
11.50
9.50
7.50
5.50
4.17mSv /mois
3.50
1.50
-0.50
Témoin N° Sc-1(P)
Témoin N° Sc-2(P)
Manip N° Sc-3
ManipN° Sc-4
ManipN° Sc-5
Manip N° Sc-10
Manip N° Sc-Irr-11
Infir N° Sc-1
Infir N° Sc-2
Infir N° Sc-3
Infir N° Sc-4
ManipN°Sc-1
Manip N° Sc-6
Manip N° Sc-7
Manip N° Sc-8
Manip N° Sc-9
Manip N°Sc-2
Figure IV.9 : Equivalents de dose mensuel enregistrés au niveau des extrémités pour les manipulateurs du
service Scintigraphie et de l’unité d’Irrathérapie sur la sixième période de surveillance.
Durant cette période trois cas de dépassement du niveau d’enregistrement sont observés : le
manipulateur N°Sc-5 avec 7.44mSv, le manipulateur N°Sc-Irr-4 avec 6.90mSv et l’infirmière N°Sc-
4 avec 4.18mSv. Durant cette période, une rotation pour le poste de préparation au niveau du
laboratoire chaud est constatée sur les résultats des deux manipulateurs N°Sc-5 et N°-Irr-4 où les
équivalents de dose enregistrés pour ces derniers sont très voisins (tableau IV.16). La valeur
d’équivalent de dose enregistré pour le manipulateur N°Sc-5 ne représente que le 16.56% de la
limite mensuelle.
LA SEPTIEME PERIODE
Les activités manipulées par les manipulateurs du service scintigraphie ainsi qu’injectée par
les infirmières durant cette période sont rassemblées dans le tableau IV.17. Comme on le constate
99m 131
sur ce tableau, l’activité du Tc et du I préparées et injectées sont très élevées par rapport aux
99m
périodes précédentes. Elles sont de l’ordre de 19517.48 mCi ± 2% pour Tc et de 365mCi±2%
pour 131I avec un nombre de patients injectés de 662 pour la scintigraphie et de 32 pour la thérapie.
Tableau IV.17 : Nature et activité des radionucléides utilisés pour les différents types d’examens réalisés
durant la septième période de surveillance.
138
Chapitre IV : Surveillance radiologique au niveau d’un service de Médecine Nucléaire 2010
Les résultats de cette dernière période de surveillance sont résumés dans le tableau IV.18 et
sont aussi illustrés par l’histogramme de la figure IV.10.
Tableau IV.18 : Résultats de la septième période de surveillance radiologique des extrémités au niveau du
service de Scintigraphie et l’unité d’Irrathérapie
6.00
Hp(0.07)(mSv) mensuel
4.17mSv /mois
5.00
4.00
3.00
2.00
1.00
-
Témoin N° Sc-1(P)
Témoin N° Sc-2(P)
Manip N° Sc-3
ManipN° Sc-4
ManipN° Sc-7
ManipN° Sc-8
ManipN° Sc-9
Manip N° Sc-10
Infir N° Sc-1
Infir N° Sc-2
Infir N° Sc-3
Infir N° Sc-4
Manip N° Sc-Irr-11
Manip N° Sc-5
Manip N° Sc-6
Manip N°Sc-1
Manip N°Sc-2
Figure IV.10 : Equivalents de dose mensuels enregistrés au niveau des extrémités pour les manipulateurs
du service Scintigraphie et de l’unité d’Irrathérapie durant la septième période de
surveillance.
139
Chapitre IV : Surveillance radiologique au niveau d’un service de Médecine Nucléaire 2010
Durant cette période, deux cas seulement de dépassement du niveau d’enregistrement sont
observés, le manipulateur N°Sc-5 et l’infirmière N°Sc-4 avec des doses équivalentes de
4.79mSv et 5.08mSv respectivement. Il est à noter que durant cette dernière période notre présence
au niveau du service était très limitée. Par conséquent, les résultats enregistrés pendant cette période
ne seront pas pris en considération lors de l’interprétation des résultats.
La totalité de l’activité manipulée et le nombre de patients injectés durant les sept périodes
(décembre 2008- novembre 2009) de la surveillance radiologique des extrémités au niveau du
service de médecine nucléaire de CHU-BEO ainsi que les équivalents de doses enregistrés pour
l’ensemble de manipulateurs et des infirmières sont résumés dans le tableau IV.19. Ces résultats
sont aussi comparés aux activités manipulées et au nombre de patients injectés dans les figures
IV.11 et IV.12 respectivement.
Tableau IV.19 : Tableau récapitulatif et comparatif de l’activité préparée et injectée avec les équivalents
de doses totales enregistrées pour l’ensemble des manipulateurs et infirmières durant les
sept périodes de la surveillance radiologique des extrémités.
140
Chapitre IV : Surveillance radiologique au niveau d’un service de Médecine Nucléaire 2010
N o m b re de p a rie nt
6000 40
Activité préparée(mCi)
H p (0.07 )(m S v )
38
Hp(0.07)(mSv)
5500 36 700
34
8
5000 32
30 600
28
4500
26
500 6
24
4000 22
20
400
3500 18
16 4
3000 14 0 1 2 3 4 5 6 7
0 1 2 3 4 5 6 7 Période(mois)
Période(mois)
Comme on peut le constater sur les figures IV.11 et le tableau IV.19, les équivalents doses
Hp(0.07) enregistrés pour l’ensemble des manipulateurs varient de la même façon que l’activité
préparée sur les six (06) périodes. Ces résultats montrent que les équivalents de doses enregistrés
sont en rapport direct avec l’activité préparée au niveau du laboratoire chaud pour les différents
types d’examens pratiqués présentant un risque d’exposition des extrémités plus ou moins variable
pour l’ensemble des manipulateurs du service.
Concernant les infirmières, la figure IV.12 montre bien que la corrélation entre le nombre
de patient injectés et l’équivalent de dose enregistré pour l’ensemble des infirmières est respectée
mise à part les deux premières périodes où des équivalents de dose plus élevés ont été enregistrés.
Le manque d’expérience en terme pratique en radioprotection pour ces infirmières est à l’origine de
surplus d’équivalents de dose enregistrés au début de notre étude. Une simple sensibilisation a
permis de corriger certains gestes pratiques, ce qui s’est traduit par une nette réduction de
l’équivalent de dose moyen qui est passé ainsi de 23.15 µSv/patient à 12.40 µSv/patient soit
presque de moitié.
Pour le poste d’acquisition des images au niveau des salles de scintigraphie, les équivalents
de dose enregistrés par le personnel sont en-dessous du niveau d’enregistrement. Donc, ce poste ne
présente pas de risque d’exposition spécifique pour les extrémités et la surveillance radiologique
corps entier est suffisante.
141
Chapitre IV : Surveillance radiologique au niveau d’un service de Médecine Nucléaire 2010
Une synthèse de l’ensemble des résultats obtenus sur les sept périodes pour les personnes les
plus exposés est donnée dans le tableau IV.20, où les pourcentages (%) des équivalents de dose
enregistrés par rapport à la limité mensuelle qui est de 41.67 mSv/mois sont indiqués pour chaque
période individuellement.
Ce tableau a mis en évidence le cas du manipulateur N°Sc-5 qui tout au long de notre étude
a présenté des équivalents de dose mensuels importants dépassant parfois la limite mensuelle (3ème
période). Le manipulateur N°Sc-Irr-4 durant la 6ème période de surveillance, l’infirmière N°Sc-1
durant la 3ème période, et l’ l’infirmière N°Sc-4 durant les 5ème et 7ème périodes sont aussi des cas à
investiguer.
Il apparaît clairement du tableau IV.20 une inhomogénéité entre les équivalents de doses
enregistrés pour un même poste de travail, que ce soit pour le poste des manipulateurs où celui
des infirmières et ce d’une période à une autre. Cela est dû probablement à un déséquilibre dans la
répartition des tâches ainsi qu’à la rotation du personnel à ces postes qui sont considérés comme les
plus pénalisants en matière d’exposition.
Les équivalents de doses enregistrés tout au long de notre surveillance sur les sept périodes,
pouvaient être réduits si le personnel a veillé au respect des consignes de travail, telles que
l’utilisation des protèges seringues en Plomb, qui sont disponibles au niveau du service lors des
préparations et des injections ainsi que la rotation effective du personnel sur les postes les plus
irradiants afin d’éviter la surexposition d’une seule personne.
En effet, des études ont montré qu’une épaisseur de 0.28 mm de plomb diminue l’exposition
99m
des mains au Tc de la moitié [FIO05]. Whitby et Martin ont trouvé une réduction de dose
99m
de 75-85% par l’utilisation de protège seringue dans le cas du Tc [WHI03 ; VAN08]. En
particulier, l’utilisation de protège seringue en tungstène réduit la dose par un facteur 27 à 178, si
l’épaisseur de ce dernier est choisi dans l’ordre de 1.9 à 3.05 mm [TAN07]. De même, dans le cas
99m
d’injection, une épaisseur de 0.5mm de Plomb lors d’une injection de Tc-HDP pour une
scintigraphie Myocardique (8 à 12 mCi), pourra réduire l’équivalent de dose d’un facteur de 2
[SMA04]
142
Chapitre IV : Surveillance radiologique au niveau d’un service de Médecine Nucléaire 2010
Tableau IV.20 : Pourcentage de Hp(0.07) reçu par les individus les plus exposés par rapport à la limite mensuelle
Moyenne (%) 3.45% 7.50% 36.75% 4.84% 10.94% 9.94% 5.46% 6.90% 11.87%
143
Chapitre IV : Surveillance radiologique au niveau d’un service de Médecine Nucléaire 2010
110
100
Hp(0.07) cumulé (mSv)
90
80 Corps entier Hp(0.07)
70 Extrémités Hp(0.07)
60 Corps entier Hp(10)
50
40
30
20
10
0
Figure IV.13 : Comparaison entre l’équivalent de dose cumulé annuel corps entiers- extrémité pour
l’ensemble de travailleurs du service Scintigraphie et unité Irrathérapie
144
Chapitre IV : Surveillance radiologique au niveau d’un service de Médecine Nucléaire 2010
dose de l’organisme entier qui est de Hp(10)= 0 mSv. Ce résultat prouve que cette personne
manipule des sources non scellées émettrices de rayonnement bêta.
La figure IV.14, représente l’équivalent de dose reçu mensuellement pour l’ensemble
des personnes concernées, obtenu après normalisation par rapport à la période de réalisation
de la surveillance radiologique.
16.00
14.00
Manipr N° Sc-9
Manip N° Sc-10
Manip N° Sc-3
Infir N° Sc-1
Infir N° Sc-2
Infir N° Sc-3
Infir N° Sc-4
Manip N° Sc-Irr-11
Manip N° Sc-5
Manip N° Sc-6
Manip N° Sc-7
Manip N° Sc-8
Manip N°Sc-1
Manip N°Sc-2
Figure IV.14 : Comparaison entre les équivalents de dose mensuels corps entier- extrémités pour
l’ensemble des travailleurs sélectionnés
Pour une étude plus poussée, nous avons pris quelques cas que nous avions jugés
comme illustratifs pour notre étude. Il s’agit du manipulateur N°Sc-1, le manipulateur
N°Sc-Irr-4, le manipulateur N°Sc-5, l’infirmière N°Sc-1, l’infirmière N°Sc-3, et l’infirmière
N°Sc-4 dont les résultats de comparaison des équivalents de doses des extrémités-corps
entiers sont illustrés sur les figures ci-dessous.
Manipulateur N°Sc-Irr-4
Manipulateur N°Sc-1
Corps entier Hp(0.07)
2.5 Corps entier Hp(0.07) Extrémités Hp(0.07)
L'équivalent de dose (mSv)
L'équivalent dose(mSv)
Période Période
145
Chapitre IV : Surveillance radiologique au niveau d’un service de Médecine Nucléaire 2010
La figure IV.15, représente la comparaison entre l’équivalent de dose cumulé du corps entier
(Hp (0.07), Hp(10)) et l’équivalent de dose cumulé des extrémités (Hp (0.07)) sur des périodes de
surveillance trimestrielle. On remarque sur cette figure que durant le premier trimestre (décembre-
Janvier-Février), l’équivalent de dose cumulé pour la peau corps entier du manipulateur Sc-1 est de
l’ordre de 1.26 mSv alors que l’équivalent de dose cumulé à l’organisme est de 0 mSv. Après
investigation, nous avons constaté que cette personne est l’unique personne du service qui prépare
des radiopharmaceutiques émetteurs bêta (90Y) ce qui explique l’enregistrement des équivalents de
doses au niveau des extrémités. L’équivalent de dose cumulé par les extrémités sur cette même
période est de l’ordre de 2.08 mSv, ce qui représente un facteur de 1.65 par rapport à celui
enregistré par film dosimètre pour la peau corps entier. Par contre, pendant le deuxième trimestre
(février- mars-avril), ce même manipulateur a cumulé un dose équivalent aux extrémités de l’ordre
de 0.67 mSv alors que l’équivalent de dose peau et organisme entier était toujours nul. Enfin, pour
les deux derniers trimestres de notre surveillance, on constate que l’équivalent de dose cumulé aux
extrémités est plus important par apport à celui cumulé par la peau corps entier et l’organisme
entier.
Il est important de remarque que les valeurs d’équivalents de dose cumulés par ce
manipulateur sont acceptables du point de vue de la réglementation puisqu’elles restent en-dessous
des limites admissibles. Toutefois, du point de vue de l’optimisation qui demeure un objectif
permanent de la radioprotection, une attention particulière doit être consacrée aux extrémités de ce
manipulateur vu qu’il manipule des sources bêta (90Y) d’énergie de 2.284 MeV pour des buts
thérapeutiques et palliatifs des patients en Irrathérapie.
A titre indicatif, les limites de l’équivalent de dose maximale admissible mensuel, bimensuel
et trimestriel pour les extrémités, la peau corps entier et l’organisme entier sont rapportées dans le
tableau IV.21.
Tableau IV.21 : Les doses maximales admissibles mensuelle, bimensuelle et trimestrielle pour les
extrémités, la peau et l’organisme entier.
146
Chapitre IV : Surveillance radiologique au niveau d’un service de Médecine Nucléaire 2010
Manipulateurs N°Sc-5
Infirmière N° Sc-1
9
L'équivalent de dose(mSv)
60 Extrémités Hp(0.07) 8
Corps entier Hp(10) Extrémités Hp(0.07)
50 7
6 Corps entier Hp(10)
40
5
30 4
20 3
2
10
1
0 0
Période
Période
Figure IV.17 : Equivalent de dose cumulée Figure IV.18 : Comparaison des équivalents de
corps entier- extrémité pour le manipulateur doses cumulés corps entier-extrémités pour
Sc-5 sur des périodes trimestrielles l’infirmière Sc-1 sur des périodes différentes
(trimestrielle, bimensuelle)
147
Chapitre IV : Surveillance radiologique au niveau d’un service de Médecine Nucléaire 2010
Pour le manipulateur Sc-5, on remarque que les équivalents de dose extrémités sont
importants par rapport à ceux du corps entier. Dans le tableau IV.22, nous avons ramené la période
d’exposition à un mois et dans le tableau IV.23 nous avons comparé les résultats obtenus aux
limites mensuelles admissibles.
Tableau IV.22 : Equivalents de dose mensuels enregistrés pour les extrémités, le corps entier peau et corps
entier par le manipulateur Sc-5 sur les différentes périodes de surveillance.
Tableau IV. 23 : Equivalents de dose enregistrés par le manipulateur N°Sc-5 normalisés par rapport aux
doses maximales admissibles.
Les pourcentages des équivalents de dose évalués pour le manipulateur Sc-5 comparés aux
limites admissibles sur les différentes périodes de surveillance varient respectivement entre 3.82 et
43.93 % pour les extrémités et entre 0.42 et 1.56 % pour corps entier. Une correspondance entre la
variation des équivalents de doses enregistrés par les deux systèmes (dosimètre bagues et film
dosimètre) est observée avec un maximum d’équivalent de dose mesuré pour la seconde période
mais avec un facteur de 28 entre les deux rapports.
Les résultats de la comparaison pour l’infirmière Sc-3 montrent que tout au long des
périodes de notre surveillance radiologique les équivalents de doses enregistrés au niveau des
extrémités sont quatre (04) à six (06) fois plus élevés que ceux mesurés pour le corps entier (figure
IV.19).
En dernier lieu, on s’est intéressé à l’infirmière Sc-4. Les résultats de la comparaison des
équivalents de doses extrémités-corps entier cumulées pour cette infirmière sur la période durant
laquelle elle a travaillée au sein du service de Scintigraphie sont présentés par l’histogramme
de la figure IV.20. Cette infirmière n’a été affectée à ce service qu’au mois de mai. Toutefois, un
148
Chapitre IV : Surveillance radiologique au niveau d’un service de Médecine Nucléaire 2010
facteur de 15 est observé entre l’équivalent de dose extrémités et corps entier durant le premier
trimestre.
L'équivalent de dose(mSv)
Corps entier Hp(0.07) 10
8 Extrémités Hp(0.07) Corps entier Hp(0.07)
Corps entier Hp(10) Extrémités Hp(0.07)
6 Corps entier Hp(10)
5
4
2
0
0
Période Période
Figure IV.19 : Comparaison des équivalents de Figure IV.20 : Comparaison des équivalents de
doses cumulées corps entier-extrémités pour doses cumulés corps entier-extrémités pour
l’infirmière Sc-3 sur des périodes différentes l’infirmière Sc-4 sur des périodes différentes
(trimestrielle, bimensuelle). (trimestrielle, bimensuelle)
La différence entre les valeurs des équivalents de doses enregistrés par les dosimètres
bagues et les films dosimètre nécessite une investigation plus poussée.
A travers les résultats de cette comparaison entre les équivalents de doses cumulés au niveau
des extrémités et corps entier on confirme l’évaluation des équivalents de dose aux extrémités des
travailleurs en contact directe des sources non scellées notamment en médecine nucléaire est
indispensable et constitue le premier niveau d’alerte pour toute investigation en cas d’un
dépassement de niveau de référence. A travers de tous les résultats présentés le long de ce travail, il
ressort que le port de dosimètre bagues pour ces activités devra être une obligation réglementaire.
149
Chapitre IV : Surveillance radiologique au niveau d’un service de Médecine Nucléaire 2010
Cette étude a pour objectif d’estimer l’équivalent dose ambiant H*(10) dans certains locaux
et de comparer les résultats avec ceux enregistrés par les travailleurs occupant ces locaux
notamment les zéros équivalent de dose enregistrés par le film dosimètre.
La surveillance d’ambiance consiste seulement dans la mesure de l’exposition externe aux
rayonnements ionisant (γ et X) dans certains locaux du service de médecine nucléaire de CHU-BEO
(laboratoire chaud, salles d’injection, salles d’examens scintigraphie etc...). La période d’exposition
de ces dosimètres est mensuelle selon les recommandations de laboratoire de dosimétrie (CRNA)
[IMA08]. Les différents locaux sélectionnés pour notre surveillance d’ambiance après l’étude de la
situation radiologique, leur nombre ainsi que le nombre de mesures effectués dans chaque local sont
rapportés dans le tableau IV.24 ci-dessous.
Tableau IV.24 : Les différentes salles surveillées à l’aide de dosimètre d’ambiance au niveau du service de
médecine nucléaire de CHU-BEO
La mesure de l’exposition externe n’a pas été suffisamment étalé dans le temps, à cause de
nombre limité de dosimètres (08) qui a été mis à notre disposition ainsi qu’aux travaux
d’aménagement en cours de réalisation au sein de service pendant la duré de notre surveillance.
Cette étude a été effectuée sur six (06) périodes avec une fréquence de 1 à 4 (de un mois à 4 mois)
par lieu de mesure, en utilisant deux dosimètres pour chaque mesure.
L’équivalent de dose ambiant H*(10) a été déterminé en utilisant la formule empirique
donnée par la relation III.23 (cf. §.III. 5.2.3) [IMA08]. Les résultats de cette étude sont présentés,
pour chaque période de mesure, dans les histogrammes des figures IV.21, IV.22, IV.23, IV.24,
IV.25 et IV.26.
150
Chapitre IV : Surveillance radiologique au niveau d’un service de Médecine Nucléaire 2010
4
2 3.5
3
H*(10)(mSv)
1.5 2.5
H*(10) (mSv)
2
1.5
1 1
0.5
0.5 0
0
salle de Salle Salle salle de
préparation d'injection d'injection controle de
N°1 N°2 qualité
2 2.5
1.8
1.6 2
H*(10)(mSv)
1.4 H*(10)(mSv)
1.2 1.5
1
0.8 1
0.6
0.4
0.5
0.2
0
0
Figure IV.23 : Mesure de H*(10) mensuel Figure IV.24 : Mesure de H*(10) mensuel de
de quatre salles du service Scintigraphie et quatre salles du service de Scintigraphie et d’unité
d’unité d’Irrathérapie durant la troisième d’Irrathérapie durant la quatrième période de
période de surveillance. surveillance.
4.5
4
3.5 0.9
H*(10)(mSv)
3 0.8
2.5 0.7
H*(10)(mSv)
2 0.6
1.5
0.5
1
0.4
0.5
0.3
0
0.2
0.1
0
Salle d'injection Hall du sevice
N°2 Scintigraphie
Figure IV.25 : Mesure de H*(10) mensuel Figure IV.26 : Mesure de H*(10) mensuel de
de quatre salles du service Scintigraphie et quatre salles du service Scintigraphie et d’unité
d’unité d’Irrathérapie durant la cinquième d’Irrathérapie durant la sixième période de
période de surveillance. surveillance.
151
Chapitre IV : Surveillance radiologique au niveau d’un service de Médecine Nucléaire 2010
Les mesures des équivalents de dose ambiant H*(10) pendant les deux premières périodes
ont été effectuées dans (4) salles au niveau du service de scintigraphie, à savoir la salle de
préparation (laboratoire chaud) ; les salles d’injection N°1et N°2 et la salle de contrôle de qualité
(figures IV.21 et IV.22). Les résultats de ces mesures montrent que les valeurs des équivalents de
dose ambiant H*(10) enregistrées durant ces deux premières périodes sont respectivement : de
l’ordre de 1,97mSv/mois et 3.93mSv/mois au niveau de la salle d’injection N°1, de l’ordre de
0.52mSv/mois et 0.18mSv/mois au niveau de la salle de préparation et de 0.17mSv/mois et
1.27mSv /mois au niveau de la salle d’injection N°2. Pour la salle de contrôle de qualité, elle
présente les plus faibles valeurs (0.18 mSv).
La surveillance radiologique d’ambiance durant la troisième période a concerné la salle
d’examen d’Irrathérapie ainsi que les salles de scintigraphie N°1, N°2 et N°3 (figure IV.23). Pour la
salle d’Irrathérapie l’équivalent de dose ambiant enregistré est de l’ordre de 1.86 mSv/mois.
Les résultats de cette surveillance radiologique d’ambiance sur les six (06) périodes sont
résumés dans l’histogramme de la figure IV.27 qui représente la distribution de l’équivalent de dose
ambiant sur l’ensemble des locaux du service qui ont fait l’objet de cette étude.
La valeur la plus élevée de l’équivalent de dose ambiant a été enregistré au niveau de la salle
d’injection N°1 avec la valeur de H*(10) =10.01mSv/3mois. Cette salle représente l’endroit le plus
chaud du service. La deuxième valeur de H*(10) a été mesurée au niveau de la salle de préparation
avec une valeur de H*(10) de l’ordre de 5.31mSv/4mois.
152
Chapitre IV : Surveillance radiologique au niveau d’un service de Médecine Nucléaire 2010
12
10
H*(10)(mSv) 8
Figure IV.27 : Equivalent de dose ambiant H*(10) totale des différentes salles du service
En ce qui concerne les autres locaux pour lesquels on a enregistré des équivalents de dose
ambiant assez important de point de vu de la radioprotection du personnel : la salle d’injection N°2
avec H*(10)= 3.67mSv sur trois (3) mois de surveillance ; la salle de consultation d’irratherapié qui
se trouve à l’entrée de l’unité d’irrathérapié avec H*(10) de 3.57mSv sur deux mois. Ces quatre
salles doivent être séparées, de reste des lieux de travail, avec un accès réglementé.
Les résultats obtenus pour la surveillance d’ambiance du lieu de travail de ces locaux nous a
permis de déterminer le débit d’équivalent de dose, donné dans le tableau IV.25. Ces résultats
reflètent vraiment l’existence d’une exposition du personnel dans ces endroits qui devraient être
classés en zone réglementée où le débit de dose est supérieur à 0.5 µSv/h [DEC05].
153
Chapitre IV : Surveillance radiologique au niveau d’un service de Médecine Nucléaire 2010
Tableau IV.25 : Les débits d’équivalents de dose ambiants des différents locaux surveillés du service de
médecine nucléaire de CHU -BEO.
Dans le tableau IV.26 sont reportés les équivalents de dose mensuelle enregistrés par film
dosimètre pour les manipulateurs Sc-Irra-N°4, Sc-N°10, Sc-N°6, Sc-°9 et pour les infirmières
Sc-N°1, Sc-N°3 pour les périodes où ils ont reçu des valeurs nulles. Ces personnes travail dans les
locaux désignés par cette étude comme les endroits les plus chauds. A travers le tableau IV.26 nous
avons essayé d’estimer les équivalents de doses minimums susceptibles d’être enregistrées pour une
charge horaire de travail de huit (8) heures, de 6 heures, de 4 heures et de 2 heures par jour, cinq
jours par semaine et quatre semaines par mois .
154
Chapitre IV : Surveillance radiologique au niveau d’un service de Médecine Nucléaire 2010
Tableau IV. 26 : Les équivalents de doses intégrés par le film dosimètre individuel et des dosimètres d’ambiance.
Classement
Local Poste Film dosimètre* Dose (mSv) Dose (mSv) Dose (mSv) Dose ( mSv) Dose annuelle estimée du local
(mSv) 08heures 06heures 04heures 02heures sur la base de 4 heures/Jour (Décret 05-117)
(mSv)
Salle de préparation Manipulateur Sc-Irra-N°4 0.00 0.49 0.37 0.25 0.12 4.06 Réglementé
(Janvier-Février-Mars)
Salle de contrôle de qualité Manipulateur Sc-N°10 0.00 0.07 0.05 0.03 0.02 0.56 Réglementé
(Janvier-Novembre)
Salle d'injection N°1 Infirmière Sc-N°1 0.00 1.39 1.04 0.70 0.35 11.47 Réglementé
(Janvier)
Salle d'injection N°2 Infirmière Sc-N°3 0.00 0.34 0.25 0.17 0.08 2.80 Réglementé
(Janvier ; Mars)
Salle de scintigraphie N°1(Argus) Manipulateur Sc-N°6 0.00 0.08 0.06 0.04 0.02 0.66 Réglementé
(Mars-Avril-Mai-Juin)
Salle de scintigraphie N°2(Forté) Manipulateur Sc-N°9 0.00 0.11 0.08 0.06 0.03 0.93 Réglementé
(Mars-Avril- Mai- Juin)
Salle de consultation d'irrathérapie Manipulateur Sc- Irr-N°11 0.00 0.50 0.37 0.25 0.12 4.09 Réglementé
(Mars-Avril- Mai- Juin)
155
Chapitre IV : Surveillance radiologique au niveau d’un service de Médecine Nucléaire 2010
Les valeurs des équivalents de dose ambiant H*(10) calculées sur la base d’une charge
horaires du travail de 8 heures, 6 heures, 4 heures et de 2 heures sont respectivement de l’ordre de
0.49 mSv, 0. 37 mSv, 0.25 mSv et 0.12 mSv pour le manipulateur Sc-Irr-4.
Pour l’infirmière Sc-1, les valeurs des équivalents de dose ambiant H*(10) calculées sur la
base d’une charge horaires du travail de 8 heures, 6 heures, 4 heures et de 2 heures sont
respectivement de l’ordre de 1.39 mSv, 1.04 mSv, 0.70 mSv et 0.35 mSv.
Le film dosimètre présente un seuil de détection de l’ordre de 0.42mSv [IMA99]. Les zéros
enregistrés par les films dosimètres pourront être partiellement expliqués par une charge horaire de
travail inférieure à 4 heures dans les locaux qui ont fait objet de cette surveillance et/ou au non port
du film dosimètre pendant l’exercice des tâches à l’intérieur de ces locaux.
Les résultats des équivalents de dose dus à l’exposition externe X et γ des extrémités du
personnel du service de médecine nucléaire du CHU- BEO évalués par dosimètres bagues le long
des sept périodes de la présente étude pilote, montrent le niveau d’exposition des extrémités de ce
personnel au niveau de certains postes de travail notamment la préparation des
radiopharmaceutiques et l’injection . Ils attestent de la nécessité d’une surveillance radiologique des
extrémités par dosimètre bague en complément du dosimètre corps entier réglementaire.
156
Chapitre IV : Surveillance radiologique au niveau d’un service de Médecine Nucléaire 2010
La troisième partie de cette étude a été consacrée à une comparaison des équivalents de
doses enregistrés au niveau des extrémités par dosimètres bagues et ceux corps entier donnés par
films dosimètres pour le personnel du service de médecine nucléaire du CHU- BEO. Cette
comparaison a permis de confirmer la sensibilité des mesures au niveau des extrémités par rapport à
celles du corps entier où un facteur de 28 a été obtenu pour des manipulateurs travaillant en contact
direct avec les sources non scellées.
IV.7. PERSPECTIVES
157
Chapitre IV : Surveillance radiologique au niveau d’un service de Médecine Nucléaire 2010
Une autre étude réalisée par H .Visseaux et al [VIS04], dans laquelle ils ont estimé la dose
efficace et l’équivalent de dose reçu par les indexes des deux mains sur deux postes: la préparation
des seringues de 18FDG par rapport au nombre de patients traité par jour, et l’installation de patients
sous la caméra TEP. La dose efficace du corps entier reçue par le manipulateur lors de la
préparation d’une seringue est de l’ordre de 8.1 µSv/patient tandis que l’équivalent de dose
enregistré au niveau de l’index est de l’ordre de 400 µSv/patient. En ce qui concerne les techniciens
à la caméra TEP, ils ont enregistrés une dose efficace de 8. 9µSv et et un équivalent de dose de
65µSv pour l’index pour un seul patient traité par jour [VIS04].
158
Conclusion Générale
Conclusion Générale 2010
Dans ce travail nous avons présenté les plus important aspects physiques et réglementaires
en matière de protection radiologique dans un service de médecine nucléaire, à savoir les différents
types de source, les types de rayonnements, les systèmes de détection, l’aménagement,
l’organisation et les risques radiologiques encourus par les personnels, le patient et le public ainsi
que les moyens nécessaire pour leur protection en se basant sur la réglementation nationale et les
recommandations internationales. L’analyse de ces différents aspects a permis de faire le point sur
la situation radiologique du service de médecine nucléaire du CHU BEO qui se prépare à introduire
la modalité TEP et d’identifier les lacunes et les insuffisances dans son programme de
radioprotection.
La situation radiologique au niveau de ce service a été effectuée dans le cadre d’une étude pilote
réalisée en deux phases, une première phase d’observations qui a permis de :
• distinguer les deux postes où le risque d’exposition est majeur à savoir le poste de
préparation au laboratoire chaud et d’injection
• mettre en évidence les principaux paramètres qui contribuent à l’exposition à savoir les
procédures (scintigraphique ; radiothérapeutique), la situation de l’opérateur et la position
des mains (extrémités) par rapport à la source d’exposition. De plus, il a été noté que pour la
même procédure des différences sont observés d’un opérateur à un autre (expérience, geste,
postures et habilité).
• constater l’absence de la surveillance radiologique complémentaire des extrémités.
La seconde phase était consacrée à l’établissement du bilan dosimétrique individuel et
d’ambiance au niveau de ce service. Ce bilan comporte l’évaluation des équivalents de dose aux
extrémités, corps entier et d’ambiance. La surveillance radiologique des extrémités a été effectuée
par dosimètre bague à base de TLD caractérisé et étalonné en terme de la grandeur opérationnelle
Hp(0.07). Les principaux résultats de cette caractérisation et l’étalonnage sont :
• Une linéarité avec une variation de 8% sur la gamme de dose allant de 2 à 1000 mSv
et de ±13% sur la gamme allant de 1à 1000 mSv.
• Un seuil de détection estimé à 0.42 mSv ±35%.
• Une réponse énergétique avec une variation de ±21% dans la gamme d’énergie allant
de 33 à 662 keV,
• Une réponse angulaire isotropique pour les angulations 0°, ±20°,±40°,±60° avec une
variation maximale de 8 %,
• Un fading de 7 % sur une période de trois mois
159
Conclusion Générale 2010
Les résultats de cette caractérisation ont été trouvés en bon accord avec les prescriptions de
bon fonctionnement de la norme ISO-12794(2000).
Les résultats de la surveillance radiologique individuelle des extrémités ont conduit aux
conclusions suivantes :
• Le dosimètre bague pour la surveillance radiologique des extrémités doit être porté à
l’index au niveau de la localisation intrephalangienne proximale.
• Les équivalents de dose évalués par dosimètres bagues le long des sept périodes de
la présente étude pilote, montrent un niveau majeur d’exposition des extrémités du
personnel au niveau de certains postes de travail notamment préparation des
radiopharmaceutiques et injection où des valeurs des équivalents de dose mensuels
important dépassant parfois la limite mensuelle ont été enregistrés (44.74 mSv
enregistré pour la 3ème période pour le poste de préparation). Ces résultats
confirment la nécessité d’une surveillance radiologique des extrémités par dosimètre
bague en complément du dosimètre photographique réglementaire.
• une comparaison des équivalents de doses enregistrés au niveau des extrémités par
dosimètres bagues et ceux corps entier donnés par films dosimètres pour le
personnel de ce service pendant la même période de surveillance ont montré que Le
rapport entre l’équivalent de dose enregistrés au niveau des extrémités Hp(0.07) et
celui corps entier peau Hp(0.07) et Hp(10) atteint un facteur 28 pour le poste de
préparation et 15 pour le poste d’injection.
Les résultats de la surveillance radiologique d’ambiance dans différents locaux au niveau du service
de médecine nucléaire du CHU BEO a permis de mettre en évidence une sous-estimation des
équivalents de doses enregistrés par les films dosimètres qui pourrait avoir un impact non
négligeable sur l’équivalent des doses cumulés à long terme par les travailleurs sur leurs fiches du
suivi dosimétrique. Il est impératif d’améliorer la qualité du suivi dosimétrique opérationnelle.
160
Annexes
Annexe A 2010
Annexe A
PRINCIPAUX TESTS DU CONTROLE DE QUALITE
Un contrôle de qualité d’un dispositif médicale en médecine nucléaire est l’ensemble des
opérations destinées à évaluer le maintien des performances revendiquées par le fabricant et assuré
la protection du patient.
A.1. ACTIVIMETRE
Bruit de fond.
Fenêtre spectrale (avec du Tc-99m).
Uniformité.
Sensibilité. Avec une source plane de Co-60
Fenêtre spectrale.
Mesure avec une source standard de I-131.
Bruit de fond.
161
Annexe A 2010
A.4. RADIOPHARMACEUTIQUES
Considération radiologique :
Pureté radiologique :
Mo-99 dans Tc-99m.
I-126 dans I-131.
Tl-200, Tl- 202 dans Tl-201.
Pureté radiochimique.
Activité.
Considération pharmaceutique :
Inspection visuelle.
Pureté chimique.
pH.
Considération biologique :
Stérilité.
Apyrogénité.
162
Annexe B 2010
Annexe B
FICHE D’EXPOSITION
ETABLISSEMENT :
PERSONNEL CONCERNE
PERIODE D’EXPOSITION
Médecine nucléaire :
Période de travail (par semaine ou mois) au laboratoire de préparation, à l’administration diagnostique, thérapeutique,
à proximité des patients après administration du radionucléide, dans le voisinage (bureaux, salle d’interprétation …) à
l’accueil.
SURVEILLANCE DE L’EXPOSITION
Exposition externe
-Dosimétrique passive poitrine (film, TLD, autre) Dosimétrie des neutrons (type)
Périodicité (mensuelle, trimestrielle)
-Dosimétrie passive d’extrémité (film, TLD, autre) Type (poignet, bague)
Périodicité (mensuelle, trimestrielle)
-Dosimétrie opérationnelle ( oui, non)
Exposition interne
Exposition anormale
Risques physique : bruit ; éclairage naturel, artificiel, température (chaleur, froid), installation électrique, installation
de gaz, climatisation, charge physique…
Risques biologiques
Risques chimiques
Risques cognitifs : charge mentale….
163
Annexe C 2010
Annexe C
GRANDEURS ET UNITES DOSIMETRIQUES ET DE RADIOPROTECTION
Pour rendre compte globalement des interactions et des effets des rayonnements sur la
matière, des grandeurs spécifiques sont utilisées. On distingue trois catégories :
a. KERMA ( )
L’ICRU en collaboration avec l’ICRP introduit la notion du Karma (Kinectic Energy
Released per unit Mass), pour définir clairement et quantitativement le transfert d'énergie d'un
rayonnement indirectement ionisant à des particules directement ionisantes dans un milieu irradié.
Le Kerma représente la somme de toutes les énergies cinétiques initiales de toutes les
particules chargées libérés par des rayonnements indirectement ionisants (RX, photons) dans la
matière par unité de masse du même volume [ICR 90] (Voir figure C.1). Le kerma est définie
par :
(C.1)
164
Annexe C 2010
γ γ
γ
e E γ'
e γ
γ
E
e - e
γ
γ γ
Le kerma est mesuré à l’équilibre électronique, c’est à dire le kerma dans l’air est égale à la dose
absorbée dans l’air. En absence de cet équilibre le kerma est supérieur à la dose absorbée.
b. LA FLUENCE(Ø)
Elle représente les nombre de particules dN par unité de surface dA, plus généralement
employée pour des faisceaux particulaires (protons, neutrons). Cette quantité sert à décrire un
faisceau de rayonnement ionisant mono énergétique.
Ø C. 2
c. LA DOSE ABSORBEE
La dose absorbée (D) est une grandeur dosimétrique macroscopique, recommandée par
l’ICRP pour évoquer les effets des rayonnements en termes d’énergie transférée.
Cette grandeur est définie comme étant la quantité d’énergie moyenne communiquée par les
rayonnements ionisants à la matière dans un volume ∆V, de masse ∆m contenue dans cet élément
de volume uniformément irradié [ICR90].
"#
! (C.3)
L’unité de la dose absorbée est (J .Kg-1) qui est désigné dans le S.I. sous le nom Gray(Gy).
1 Gy = 1 J.kg-
165
Annexe C 2010
Le débit de dose absorbée !$ est défini comme étant le rapport entre la dose absorbée et le
temps d’irradiation.
Les grandeurs de protection, à savoir la dose équivalente à l’organe et la dose efficace, sont
associées aux doses absorbées dans l’organisme résultant d’une exposition externe ou interne. Ces
grandeurs sont utilisées pour indiquer les implications biologiques de l’exposition aux
rayonnements à des niveaux de doses absorbées rencontrées en radioprotection dans les organes et
les tissus. Ce type de grandeurs ne sont pas directement mesurables, mais c’est à elles que
s’appliquent les limites réglementaires, tant pour les doses reçues annuellement par les travailleurs
que pour la délimitation des zones de travail.
L’équivalent de dose dans un tissu ou organe DT due au rayonnement R est définit par :
%&,( )& !&,( (C.6)
1 J.Kg-1 =1Sv
L’équivalent de dose intégré sur le volume du tissu ou de l’organe est noté H « Dose
T
équivalente à l’organe » pour un organe exposé à plusieurs rayonnements R et d’énergie ayant des
valeurs différente de WR (voir Tableau C.1), H s’exprime par la relation (C.7) ci-dessous :
T
166
Annexe C 2010
E > 20 MeV 5
1
Toutes les valeurs se rapportent au rayonnement ayant une incidence sur le corps ou, pour les sources internes, émises
à partir de la source.
2
A l’exception des électrons Auger émis à partir de noyau liés à l’ADN.
b. LA DOSE EFFICACE
L’équivalent de dose effectif H est une grandeur relative au corps entier qui tient compte
E
des sensibilités individuelles de chaque organe. Cette grandeur introduite par la ICRP, a été
récemment redéfinie [ICR90] « dose effective E » (Equation (C.8)). La dose équivalente à l’organe
H est pondérée par un facteur W pour les tissus, indépendant de l’énergie et du type de
T T
correspondant au corps entier est égale à l’unité. La dose effective ou efficace est définie par :
012 ∑& )& %& ∑& )& ∑( )( !&,( ∑( )( ∑& )& !&,( (C.8)
tissu T.
D : la dose absorbée moyenne dans un tissu T délivrée par le rayonnement R.
T,R
167
Annexe C 2010
Les valeurs de W , regroupées dans le tableau C.2, résultent des dernières modifications réalisées
T
Gonades 0.20
Moelle osseuse, Colon, Poumons, Estomac
0.12
Vessie, Sein, Foie, Œsophage, Thyroïde
0.05
Peau, Surface des os 0.01
0.05
Autre tissus et organes**
WT (Totale) 1
* : Est le rapport entre le risque du aux effets stochastique par unité d’irradiation de cet organe ou de tissu et
le risque totale résultant de tel effet lors d’une irradiation uniforme de tout le corps.
** : Constitué les organes susceptibles d’être le siège d’un cancer induit : Cerveau, Surrénales, Intestin
grêle, Riens, muscle, Pancréas, Rate, Thymus, Utérus, Région respiratoire, extra-thoracique.
Les expositions des individus, résultant d’un certain nombre de pratiques et caractérisées par E
et/ou H (exposition locale), sont soumises à des limites de dose dont le but est d’assurer qu’aucun
T
individu ne soit exposé à des risques biologiques jugés inacceptables dans le cadre de ses activités
habituelles.
c. DOSE ENGAGEE :
La dose engagée (E(50)) correspond à la dose totale moyennée sur tout l’organe ou tissu
durant 50ans après l’incorporation ainsi la période d’intégration de l’équivalent de dose pour un
travailleurs [BAD86].
Dans le cas de l’impact total de la radioexposition sur un ensemble d’individus, on peut
parler d’une exposition collective. La dose efficace collective, définie la somme des produits
obtenus en multipliant la dose efficace moyenne à chaque groupe de personnes exposées par le
nombre d’individus de chaque groupe, son unité est homme-Sievert(H.Sv).
Lorsque des personnes sont exposées aux rayonnements ionisants, il est généralement
nécessaire de spécifier le niveau d’irradiation en terme numérique réelle et pour montrer que les
limites réglementaires et les niveaux autorisés sont respectés.
168
Annexe C 2010
des équivalents de dose dans certains de ces organes : l’équivalent de dose efficace HE. Ces
équivalents de dose ne peuvent, dans la plupart des cas, être mesurés et, par conséquent, doivent
être estimés à partir des équivalents de dose déterminés en des endroits appropries du fantôme
adéquats. Ces équivalent de dose sont appelés grandeurs opérationnelle.
Par définition, une grandeur opérationnelle doit pouvoir être utilisée en métrologie et doit
présenter, par conséquent, les caractéristiques suivantes [DIE94, MOU04] :
être définie en un point d’un fantôme approprié,
être unique quel que soit le rayonnement, et additive pour plusieurs rayonnements incidents,
être mesurable par les détecteurs existants et servir de grandeur de référence au cours des
étalonnages,
être suffisamment proche, tout en lui restant supérieure, de la grandeur limitative qu’elle
représente ; cela, pour toute énergie et tout angle d’incidence du rayonnement afin que le non
dépassement des limites qui lui sont appliquées garantisse celui des limites établies pour les
grandeurs limitatives
Dans le concept de la surveillance dosimétrique, l’ICRU, définit dans son rapport 39
[ICR85], des quantités opérationnelles pour la surveillance de zone ou de l’environnement et la
surveillance individuelle Hp(d), H*(d), H’ (d,3 représentant respectivement l’équivalent de dose
individuelle, l’équivalent de dose ambiant et l’équivalent de dose directionnel.
L’équivalent de dose personnel, Hp(d), est l’équivalent de dose dans un tissu mou à une
profondeur appropriée « d » au dessous d’un point spécifique à la surface du corps [ICR93, ISO99,
ICR85]. L’unité dans SI et le joule/kilogramme (J/kg). Le nom spécial est le Sievert (Sv).
Les profondeurs recommandées « d » pour cette quantité sont :
d=10mm pour la surveillance dosimétrique personnel de l’organisme entiers, Hp(10)
dans un tissu qui convient pour les rayonnements fortement pénétrants (photons, neutrons, β >
14 MeV).
d= 0.07mm, 3mm, pour les rayonnements faiblement pénétrants (photons < 15 MeV,
neutrons, β < 3 MeV) [MOU04], ces profondeurs recommandées respectivement sont pour
l’équivalente de dose à la peau, des extrémités noté Hp (0.07) et au cristallin de l’œil Hp(3).
Ces grandeurs peuvent être mesurées avec des dosimètres portés sur corps (tronc, extrémités,
cristallin).
169
Annexe C 2010
170
Annexe C 2010
(Grandeurs mesurés)
GRANDEURS PRIMAIRES
Etalonnage
(Physique, Dosimétrique)
(Activité, Kerma, fluence, dose absorbé)
Calculées* Calcul**
171
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