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CURIETHERAPIE

Idrissa M. Diarra
Objectifs pédagogiques

• Etre capable de définir la curiethérapie

• Etre capable d’expliquer les différentes formes de


curiethérapie

• Pouvoir citer les sources utilisées en curiethérapie


Buts et définition
 Buts

- Traiter les tumeurs à dose efficace

- Eviter l’irradiation des organes avoisinants

 Définition

Technique de radiothérapie qui consiste à traiter des


tumeurs solides par implantation du matériel radioactif
Principe de la curiethérapie
Principe de la curiethérapie
 
 Trois principes de bases :

•Tumeur accessible
•Volume cible précis et limité
•Respect des règles d’application des systèmes utilisés
(ICRU 38/ système de paris).

Le principe général est d’englober le lit tumoral avec une


marge de sécurité de 2cm tout autour
Principe de la curiethérapie

• Dose importante dans un volume réduit

• Décroissance rapide de dose en périphérie

• Meilleure préservation des tissus adjacents

• Souvent réalisé en complément de la


radiothérapie externe ou de la chirurgie mais
peut parfois être utilisé seul.
Principe de la curiethérapie
 Le patient est porteur de la source pendant le
traitement :
˃ implants temporaires (Cs 137, Ir 192)
˃ implants permanents (I 125)

 Hospitalisation dans une chambre spécialement


aménagée (zone contrôlée)
 Le malade n’est plus « radioactif » à la fin de
son traitement sauf:
˃ Oubli, perte de source etc. contrôle
˃ Prostate Iode 125,  implants permanents
Différence entre radiothérapie
externe et curiethérapie

RTH externe Curiethérapie

Source/Patient Éloignée Au contact

Volume irradié Grand Limité

Fractions Multiples 1à2

Durée Plusieurs semaines 2 à 7 jours

Irradiation Homogène Hétérogène


Avantages de la curiethérapie

o Volume précis, limité et accessible

o Forte dose dans un volume réduit au contact des

sources

o Décroissance rapide de la dose au voisinage

o Technique de chargement différé : meilleure

radioprotection
Mode d'action

Identique à celui de la radiothérapie externe mais :


– irradiation continue
– en une seule fois
– une dose très importante sur la tumeur
– à débit faible
– avec de l'iridium 192

Nécessite une hospitalisation de plusieurs jours (2 à 6)


et un alitement strict en chambre plombée, qui absorbe
le rayonnement.
Critères d’une bonne curiethérapie

Les critères d’une bonne curiethérapie sont :


– des lignes parallèles

– équidistantes entre elles de 1.8 à 2cm

- respect des règles d’implantation et de dosimétrie

Ces normes ont été définis par le système de Paris,


ce qui permettait de dessiner les isodoses de
traitement par le physicien.
Chaque radioélément est défini par

Radioélément demie vie énergie Présentation

Césium 137 30.18 ans 0.662MV grains scelles gaine en


acier L8 cm

I192 74 jours 0.612 MV Fil en platine

L 14 cm / 5 mm

I125 60 jours 0.030 MV Grains de titane L 4.5 mm/


0.8mm

CO 60 5.27 ans 1.25 MV Trains de source


Type de curiethérapie
Selon l’implantation du radioélément

 A l’intérieur du tissu à irradier = C INTERSTITIELLE


(ou endocuriethérapie)
Ex : prostate, ORL, peau (T. maligne ou bénigne) et tissus mous, canal anal,
sein, vagin, vessie, …

 A l’intérieur d’une cavité naturelle =


C.ENDOCAVITAIRE (ou plésiocuriethérapie)
Ex : col utérin, endomètre, vagin (fond vaginal)

 Au contact du tissu à irradier = C. ENDOLUMINALE


OU DE CONTACT
Ex : bronches, rectum, coronaires, peau
COL

 ENDOMETRE

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LES DIFFERENTES TECHNIQUES

 La curiethérapie interstitielle

consiste à implanter des sources


radioactives à l’intérieur du tissu à irradier.
Utilisé : sein, orl, prostate
Système vecteur utilisé : un tube plastique
qui est placé sous la peau après anesthésie
locale ou générale dans lequel passe le fil
radioactif.
Curiethérapie interstitielle sein
Curiethérapie interstitielle d’une langue
 La curiethérapie de contact =
plésiocuriethérapie

** Soit endocavitaire :
consiste à placer des sources radioactives dans
une cavité naturelle et au contact des tissus à
irradier.
Utilisé : gynéco
Système vecteur utilisé : applicateurs de
différentes formes selon la localisation. Son rôle
est de remplir au mieux la cavité et de rester au
plus près de la lésion (empreinte vaginale,
applicateur de Fletcher)
LE MOULAGE VAGINAL

APPAREILLAGE POUR CURIE HD


H

COLPOSTAT DE
DELOUCHE
** Soit endoluminale :

La source radioactive est introduite par


le système vecteur dans un organe creux
à la lumière étroite.
Utilisé : tumeur bronchique, œsophage,
vésicule biliaire…
Système vecteur utilisé : tube plastique
LES DIFFERENTES TECHNIQUES
Selon le débit de dose

• Bas Débit de Dose (BDD) : < 2 Gy/h


˃ Irradiation continue

• Moyen Débit de dose : 2-12 Gy/h


˃ Débit pulsé (PDR)

• Haut Débit de Dose (HDD) : > 12 Gy/h


˃ Irradiation discontinue
LES DIFFERENTES TECHNIQUES
 CURIETHERAPIE A BAS DEBIT DE DOSE
Technique la plus ancienne.
Les sources sont mises en place soit manuellement (radiothérapeute +
manip), soit mécaniquement (projecteur de source).

Avantages : - distribution de dose très homogène


- effets secondaires moins important que pour
l’HDD
- contrôle total de l’irradiation (manuel)

Inconvénients :- irradiation continue


- hospitalisation longue
- chambre radio protégée
- visite courte(15 min max / j)
- utilisation paravent plombé pour les soins
- manipulation des sources
- arrêt à n’importe quel moment (jour/nuit)
 CURIETHERAPIE A DEBIT PULSE

La dose est délivrée en plusieurs fractions, chaque fraction


correspond au passage de la source dans le dispositif vecteur. C’est ce
qu’on appel un PULSE.

La durée d’un pulse varie entre 10 à 60 min répété à intervalle


régulier (ex: toutes les 2 heures).
On utilise un projecteur de source PDR.
Avantages : - augmente la radioprotection du personnel et des visiteurs.
- effets secondaires comparable au bas débits.
- 1 seule source à remplacer tous les 3 mois environ.

Inconvénients : - hospitalisation longue


- surveillance permanente du
projecteur.
- technique coûteuse
(hospitalisation et personnels).
- projecteur spécifique.
 CURIETHERAPIE A HAUT DEBIT DE DOSE (HDD)

Utilisation d’un projecteur de source HDD qui contient une seule source
d’Iridium192, qui se trouve dans une capsule d’acier attaché à un câble d’acier
lui-même relié au moteur du projecteur de source.

La source se déplace seule en s’arrêtant en différentes positions pendant un temps


prédéfinit.

Avantages : - irradiation rapide


- hospitalisation moins longue (gêne moins importante du
matériel pour le patient).
- radioprotection optimale pour le personnel et les visiteurs.
- 1 seule source à remplacer tous les 3 mois environ.

Inconvénients : - matériel spécifique et coûteux.


- effets secondaires plus fréquents et plus prononcés.
Salle d’application

Projecteur de source
LES SOURCES RADIOACTIVES

Il faut différencier les sources scellées et non scellées.


Scellées : matière radioactive renfermée dans une ou
plusieurs enveloppes ou avec un revêtement étanche (fil
métallique, grains…)

Non scellées : radioélément sous forme de solution


(administré par voie orale ou IV).

Les sources utilisées en curiethérapie sont :


* Césium 137 : Cancers gynécologiques
* Iridium 192 ( I192 ) : Cancers cutanés ou du sein, ORL
Cancer du canal anal, bronche, œsophage
* Iode 125 ( I125 ) : Cancers de la Prostate
* Cobalt 60 ( CO 60) : Applicateurs ophtalmiques
Matériel pour curie gynécologique

1) colpostat de
Delouche
2) hystéromètre
3) Applicateur
vaginal
4) bougie
5) pince de Pozzi
6) spéculum
Clichés orthogonaux
Clichés orthogonaux
GEC ESTRO Handbook of
Brachytherapy
Complications

A. Liés aux gestes 5 à 10 jours après curiethérapie


* Traumatiques : perforation utérine, déchirure vaginale,
hémorragie, sténose urétrale
* Accidents thromboemboliques

B. Liés à l’irradiation 10 à 15 jours après curiethérapie


* Nécrose tumorale : hémorragie nécessite un méchage
* Mucite vaginale
* Cystite Traitement symptomatique
* Rectite
Indications thérapeutiques
 Tumeurs malignes solides :
˃ Prostate
˃ Gynécologiques : col utérin, endomètre, vagin
˃ Sein : en remplacement du boost de RTE
˃ Digestives : canal anal, rectum
˃ ORL : cavité buccale, oropharynx
˃ Peau, lèvres
˃ Plus rare : bronchique, vessie, sarcomes

 Quelques pathologies bénignes


˃ Peau (chéloïdes)
˃ Coronaires (athérome)
Indications thérapeutiques

 Exclusive : Tum d’évolution locale : petite taille,


bourgeonnante
* Dose : tumoricide est de 60 – 70 GY
* Exemple : Carcinome basocellulaire peau, kc gynéco

 Pré, per, post-opératoire

 En complément d’une radiothérapie externe


RADIOPROTECTION

Stockage des sources radioactives

•Fils d’iridium stockés dans des conteneurs plombés, dans un local


fermé “labo chaud”
•Fils réutilisables jusqu’à leur demi-vie (72j)

•Manipulation des fils avec des pinces, derrière un paravent plombé

•Fils jetés dans conteneurs plombés, renvoyés dans un centre


spécialisé.
RADIOPROTECTION

 3 grands principes :

- TEMPS (réduire au maximum le temps d’exposition)

- ECRAN (différentes protection possible entre la source


et le personnel, ex : mur, paravent plombé…)

- DISTANCE (le débit de dose émis par une source varie en


fonction de l’inverse carré de la distance)
RADIOPROTECTION

Principes généraux

- Port d’un dosimètre individuel


-Distance = 1er moyen de protection
-Ne jamais saisir à main nue de source scellée ou des flacons
contenant des sources non scellées de radio isotope (ex : iode
131)
-Interposer des écrans ou protections plombées pour le
personnel, réduire à une durée minima l’exposition aux
rayonnements
- Surveillance périodique du personnel aptitude à l’emploi
Paravent plombé
Assurance qualité
 Chaque traitement doit être administré avec précision
et sécurité
 L’application doit être correctement centrée par
rapport au volume tumoral compte tenu des
précisions suivantes :
˃ Géometrique
˃ Temporelle
˃ Calcul de la dose
˃ Calibration des sources
 Définition d’objectifs précis et réalisables
 Procédures écrites

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