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Dr.

Module : Radiologie (S1, C4) 2019/2020

Les Produits de Contraste

1. Définition :
En imagerie médicale, un produit (ou agent) de contraste est une substance qui augmente
artificiellement le contraste permettant de visualiser une structure anatomique une tumeur)
normale(par exemple, un organe) ou pathologique (par exemple, naturellement peu ou pas contrastée
et qu’on aurait donc du mal à distinguer des tissus voisins.
C’est une substance injectable par voie intra veineuse, intra artérielle ou ingérée par voie
orale qui améliore la visualisation des organes explorés.
Le principe de fonctionnement du produit de contraste dépend de la technique d'imagerie utilisée : en
radiographie, on exploite la capacité du produit à absorber les rayons X ; en imagerie par résonance
magnétique, les composés utilisés sont choisis en fonction de leurs propriétés magnétiques ; en
échographie, on utilisera des substances dont l'écho aux ultrasons est caractéristique.
Il existe plusieurs catégories de produit de contraste. Les plus utilisés actuellement sont les produits de
contraste iodés (PCI) et les produits de contraste gadolinés (PCG) utilisés en IRM.
Les plus anciens de ces produits de contraste sont ceux utilisés pour l’exploration du tube digestif à base
de sulfate de baryum.
2. Les produits de contraste iodé :
Les produits de contraste iodés hydrosolubles absorbent fortement les rayons X grâce à l'iode qui
possède un numéro atomique élevé : 53.
Ces produits de contraste contiennent de l’iode qui les rend visibles aux Rayons X.
Ce sont des produits injectés le plus souvent par voie veineuse (posent d’un cathéter au niveau d’une
veine du bras) ils sont alors transportés par le sang jusqu’à l’organe à explorer.
Bien plus rarement, ils sont injectés :
- Par voie artérielle : (artériographie), un exemple la coronarographie, pour étudier les vaisseaux du
cœur.
- Dans une articulation : arthrographie.
- Par l’intermédiaire d’une petite sonde directement dans l’utérus :(hystérosalpingographie) ou dans la
vessie (cystographie).
2. 1. Pharmacocinétique :
2. 1. 1. Une phase vasculaire :
Très rapide (quelques secondes), elle correspond à une homogénéisation de la concentration
plasmatique, compte tenu de l'embole d'injection, du flux sanguin et du débit cardiaque. Cette phase
permet l'imagerie vasculaire (le produit restant dans le lit vasculaire).
2. 1. 2. Une phase de diffusion dans l'interstitium :
Rapide (quelques minutes) elle correspond à l'atteinte d'un état d'équilibre. En imagerie cette phase
permet de marquer le système veineux (et la distribution dans certains organes vascularisés).
2.1.3 Une phase d'élimination urinaire :
Tardive par rapport aux précédentes, elle est notable dans les quinze minutes qui suivent l'injection. Elle
permet par exemple l'exploration radiologique des reins et de la vessie.
Quand ils sont injectés dans une veine ou une artère, ils sont éliminés par les reins, raison pour laquelle
il est recommandé de boire abondamment avant et après l’examen.
2.2 Effets Secondaires :
Les produits de contraste iodés administrés par voie intraveineuse peuvent provoquer un
flush, sensation transitoire de chaleur diffuse, sans danger. Ils peuvent déclencher
des nausées, imposant que l'examen soit fait à jeun.
Ils peuvent donner une réaction allergoïde allant à d'une l'œdème simple de sensation de démangeaison
jusqu'au choc anaphylactique et Quincke pouvant comporter un risque pour le patient. Ces réactions sont
rares.
1 Radio : Les Produits de Contraste
Les facteurs de risque les plus courants sont l'existence d'un terrain allergique, une réaction préalable à un
produit de contraste.
Potentiellement, ils présentent deux inconvénients qui seront pris en compte :
- Ils peuvent être allergisants
- L’autre inconvénient de ces PCI est qu’ils nécessitent un bon fonctionnement des reins. C’est pourquoi il
faut faire des examens de sang avant l’examen et à plus forte raison s’il existe des facteurs de risque (âge,
hypertension artérielle, diabète…).
- Il peut y avoir également un risque s’il ya un examen radiographique avec injection de produit de
contraste iodé dans les 48h précédentes.
2. 3. Précaution D’emploi :
- Chez les patients allergiques connus, des médicaments antihistaminiques (contre l'allergie) sont
administrés avant ou peu avant l'examen. Ce traitement peut être complété éventuellement par l'injection
de corticoïdes dans certains cas.
- Chez les patients en insuffisance rénale modérée, une hydratation correcte du patient avant et après
l'examen est essentielle.
- Chez les patients en insuffisance rénale, l'injection de produits de contraste iodés doit être réalisée avec
précautions (hydratation, réduction du volume injecté, contrôle de la fonction rénale 3 à 4 jours après
l'examen).
- Si le patient est dialysé, l'examen peut être fait sans problème.
3. Les produits de contraste Gadolines :
Le produit gadoliné est composé d’un noyau magnétique qui est spontanément visible en IRM.
Ces produits de contraste sont injectés par voie intra-veineuse et permettent en se répartissant dans le
réseau veineux et interstitiel, d'imager l'ensemble du corps humain.
Ils sont plus rarement injectés par voie intra-articulaire à haute dilution.
3. 1. Pharmacocinétique (même que pour les produits iodes) :
Comme pour les produits iodés, le produit gadoliné est éliminé par voie urinaire (par filtration
glomérulaire, sans réabsorption ni sécrétion et sous forme inchangée). Ce produit ne traverse pas la
barrière hémato-encéphalique si celle-ci est intègre.
Ce produit ne traverse pas la barrière hémato-encéphalique si celle-ci est intègre.
Un lien a été proposé entre l'administration de certains produits gadolinés et la survenue de fibrose
néphrogénique systémique chez les patients insuffisants rénaux sévères, pathologie très rare mais
grave, voire mortelle.
Comme les PCI, les PCG peuvent être à l’origine de réactions allergiques, allant de la simple rougeur de
la peau, urticaire parfois troubles cardio Ŕrespiratoires.
Les PCG peuvent également avoir un effet nocif sur les reins, le risque n’existe qu’en cas d’insuffisance
rénale avérée, et le plus souvent chez des patients dialysés ou suivis en néphrologie.
4. Les produits de contraste en radiologie digestive :
4. 1. Les Sulfates De Baryum (Baryte) :
Ce sont des produits à très haut contraste non hydrosolubles utilisés en radiologie médicale pour
examiner les organes digestifs (œsophage, estomac, intestin et côlon) :
- Ils se présentent sous forme de poudre soit sous forme semi liquide ;
- Utilisés Pour l’opacification du haut appareil digestif (transit oeso-gastroduodénal, transit du grêle);
ces produits sont ingérés et leur passage à travers le tube digestif sera suivi en scopie avec réalisation de
clichés sur les zones à examiner.
- Pour le côlon (lavement baryté), le produit de contraste baryté sont introduit directement sous
pression douce après mise en place d’une sonde dans le rectum. Dans ces cas également la progression
du contraste à contre-courant dans le côlon est suivie en scopie et des clichés sont réalisés sur les zones
anormales.
- L’utilisation de ces produits barytés présente très peu de risque en dehors des fausses routes lors de la
déglutition avec efforts de toux (leur goût n’est pas très agréable…), et leur élimination se fait
comme pour les aliments par les selles. Il faut cependant savoir que du fait de leur couleur blanche ils
entraînent tout à fait normalement des selles plâtreuses et très décolorées.
2 Radio : Les Produits de Contraste
4. 2. Contre Indication De La Baryte :
- Perforation en péritoine libre : pneumopéritoine ;
- Contrôle post opératoire précoce ;
- Après une rectoscopie ou colonoscopie ayant comportant des biopsies.
4.3 Autres produits de contraste pour le tube digestif :
Les produits de contraste iodés hydrosolubles peuvent être utilisés pour les opacifications digestives :
- Administration : solution buvable ou par voie rectale.
- Indication : exploration du tube digestif en conventionnel en cas de contre indication à la baryte
notamment en post opératoire.
- Effet indésirables : des réactions mineurs : troubles digestifs (nausées, vomissements, diarrhées) et
troubles neuro-sensorielles (céphalées, sensation de chaleur).
4. 4. Opacification des voies biliaires :
Peut se faire soit :
- Par absorption : ingestion d’un produit de contraste .
- Par injection d’un produit de contraste biliaire hydrosoluble : radio-sélectan biliaire ou transbilix.
Ces deux techniques sont contre indiquées en cas d’ictère et ne sont plus réalisées depuis l’apparition
de l’échographie et la CHOLANGIO-IRM.
5. Produits de contraste échographiques :
En échographie de contraste, on peut utiliser un produit de contraste qui se compose d'un liquide
injecté par voie sanguine, on utilise la voie veineuse. Ce produit contient de très petites microbulles
stabilisées par une paroi biocompatible. Elles sont généralement inférieures à 8 µm de diamètres
Ces microbulles vont créer une différence d’échogénicité, à l'origine d'un artéfact (artéfactd'interface),
entre le sang (devenant hyperéchogène) et les parois des vaisseaux sanguins normalement
indifférenciables en échographie.
- Le produit est totalement éliminé en quelques minutes par la respiration.
- Cette injection est très bien tolérée et n’a aucun effet toxique.
6. Cas particuliers :
6. 1. Femme Enceinte :
- L’injection d'un agent de contraste IRM n'est pas recommandée mais peut être réalisée après
appréciation du rapport bénéfice/risque.
- Les produits iodés peuvent être injectés en cas d'absolue nécessité (recherche d'embolie pulmonaire
par exemple), mais il faut absolumenten avertir le pédiatre après la naissance de l'enfant, car le seul
risque est celui d'un dysfonctionnement de la thyroïde du fœtus.
- L’utilisation de produits de contraste iodé Chez la femme allaitante, impose une
l’interruptiondel’allaitement durant 48h, car l'iode passe dans le lait et peut agir sur la thyroïde du
nourrisson. Par contre il semble ne pas avoir de risque avec le Gadolinium.
6. 2. METFORMINE (interaction PDC iodé et médicament) :
Ce médicament est utilisé dans le traitement du diabète. Du fait du risque d'acidose lactique et
d'insuffisance rénale induite par les produits de contraste en particulier iodés, il est recommandé
d'interrompre le traitement par Metformine le jour de l'examen et de le reprendre au bout de 48h si le
contrôle sanguin est satisfaisant.
7. Conclusion :
Toute utilisation d’un produit de contraste lors d’un examen d’imagerie comporte un risque élevé et par
précaution doit être réalisé après appréciation du rapport bénéfice (informations Diagnostiques
obtenues) /risque (de survenue de réactions aigues notamment).

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