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SELON LES INNOVATIONS FISCALES 2022 ET 2023
Par: Expert ARIS TONI KATUMBAYI
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Sommaire
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1. Introduction
2. Impôt sur le Bénéfice et Profit (IBP)
1.Redevable et contribuable de l’IBP
2.Base imposable
3.Détermination du résultat
4.Taux et calcul de l’IBP
5.Période imposable
6.Paiement de l’IBP
7.Déclaration de l’IBP
8.Comptabilisation de l’IBP
3. Illustrations pratiques
1. Introduction
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La production des états financiers fiables selon l’article 8 de l’Acte Uniforme
relatif au Droit Comptable et à l’Information Financière « A.U.D.C.I.F » est un
impératif pour les entreprises installées en République Démocratique du
Congo et assujetties au Système comptable OHADA.
Cette production des états financiers de synthèse n’est rien d’autre que
l’aboutissement d’un certain nombre des travaux comptables et
extracomptables qui impliquent les tâches telles que la détermination du
résultat fiscal, le calcul de l’Impôt sur le Bénéfice et Profit, etc.
Ces quelques tâches citées ci-haut et leurs contours constituent la base du
présent article. Le système fiscal congolais reconnut par ses caractéristiques :
auto déclaratif, auto liquidatif, cédulaire et territorial, fournit des bases
nécessaires pour la détermination du résultat fiscal et le calcul de l’I.B.P.
Etant dans un environnement dynamique, un certain nombre d’innovations fiscales
ont été constatées avec l’avènement du code des impôts de mars 2021, de la Loi de
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finances n°21/2029 du 31 décembre 2021 pour l’exercice 2022 et celui de la Loi de
finances n°22/071 du 28 décembre 2022 pour l’exercice 2023. Ainsi, les opérateurs
économiques ne peuvent s’en passer, et ont le devoir de s’y conformer afin d’exercer
leurs activités lucratives dans le respect des dispositions légales en vigueur.
Ces innovations fiscales n’ont pas pour objet la modification des principes édictés
par l’A.U.D.C.I.F sur la comptabilisation des opérations réalisées par les
entreprises. Elles ne se limitent que sur les aspects fiscaux. C’est ainsi que la
comptabilité doit continuer à être tenue sur base des principes qui les régissent.
Néanmoins, en cas des discordances entre la comptabilité et la fiscalité, certains
éléments peuvent être traités en extracomptable. Car dans le domaine de la fiscalité
c’est la primauté des règles fiscales qui doit être observée.
Le présent numéro poursuit l’objectif d’apporter de la lumière sur les
préoccupations liées à la détermination du résultat fiscal, l’I.B.P, la détermination
du résultat net des entités, ainsi que la comptabilisation. Il est donc clair que son
contenu est destiné aux professionnels comptables, aux enseignants et chercheurs
intéressés par cette question en République Démocratique du Congo.
2. Impôt sur le Bénéfice et Profit « I.B.P »
Point de vigilance
Le bénéfice (Résultat) à considérer comme base à l’I.B.P n’est pas le résultat comptable mais
plutôt le résultat fiscal. Les points qui suivront apporteront plus de lumière sur le passage du
résultat comptable au résultat fiscal.
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La détermination du résultat en fiscalité se fait également par la différence
entre les produits (imposables) et les charges (décaissables). La prééminence
des règles fiscales (code des impôts) sur celles édictées par l’AUDCIF est le
principe de base pour satisfaire la fiscalité.
Lorsque nous partons du résultat comptable pour pouvoir déterminer le
résultat fiscal, tout en sachant que les charges admises en comptabilité ne les
sont pas forcément en fiscalité et tous les produits comptabilisés ne sont pas
toujours imposables, nous devons procéder à un certain nombre de
retraitements fiscaux qui consisterons à des réintégrations et des déductions.
Les réintégrations correspondent aux charges non admissibles du point de vue
fiscal. Les déductions concernent des produits non imposables à l’IBP et ceux
qui sont déjà imposés dans d’autres cédules.
Il parait donc clair que ce passage est effectué en extracomptable et n’a aucune
incidence sur la passation des écritures comptables. La note 55 de la liasse
fiscale fournit un tableau indispensable pour renseigner le passage du résultat
comptable avant impôt au résultat fiscal.
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Quelles sont les réintégrations à faire?
14 o Les charges relatives aux revenus déjà imposés dans une autre cédule, autre que
l’IBP. Par exemple, les charges d’entretien d’un bâtiment non affecté à l’exercice de
la profession, les dotations aux amortissements de ce bâtiment-là, etc. (Art. 43-5° de
l’O.L 69/009 de 1969)
o La partie de la dotation de l’exercice aux amortissements non admissible du point de
vue fiscal.
o Les dotations et charges pour dépréciation de l’exercice. (Art. 46-6 de l’O.L 69/009 de
1969)
o Les dotations et charges pour provisions. Sauf les provisions règlementées, provisions
pour reconstruction des gisements miniers, provisions pour la réhabilitation de cite,
provisions pour créances douteuses constituées par les établissements de crédit et de
microfinance. etc. (Art. 46-6 de l’O.L 69/009 de 1969 : Code des impôts 2021).
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Les produits déjà imposés dans d’autres cédules différentes de celle de l’IBP,
notamment celles du revenu locatif et du revenu mobilier, afin d’éviter une
double imposition. A titre d’exemples, nous pouvons citer : les dividendes ou
revenus des participations ; les revenus de titres d’emprunts émis par l’Etat,
les redevances et tantièmes alloués dans les sociétés par action de droit
national, les loyers reçus et enregistrés à titre de produits accessoires, etc.
(Art. 60 de l’O.L 69/009 de 1969)
Les prélèvements de l’exercice sur les provisions et dépréciations déjà
frappés ou imposées (Reprises de dotations et charges pour provisions et
dépréciations).
Les revenus déjà soumis à l’impôt spécial sur les profits excédentaires ou le
super profit pour les entreprises minières. (Art. 83 de l’O.L 69/009 de 1969)
D’après cette disposition légale, le super profit est dégagé sur base de
l’Excèdent Brut d’Exploitation calculé dans la comptabilité du titulaire. Il
parait donc clair que les revenus à réintégrer sont constitués des produits
allant de la marge commerciale à l’excèdent brut d’exploitation calculé en
comptabilité.
Innovations fiscales (Loi de finances du 31/12/2021, exercice 2022)
Le 1/3 tierce de charges relatives au frais d’établissement, de recherche et développement à la
deuxième et troisième année d’amortissement lorsque la durée d’amortissement est de 3ans.
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Innovations fiscales (Loi de finances du 28 décembre 2022, exercice 2023)
Plus-value sur la cession d’une immobilisation réévaluée (Article 71 LF)
22 Est-il possible d’éponger les pertes antérieures pour le nouvel exploitant lors de l’achat d’une entreprise
déficitaire ou dans le cas de changement d’activité d’une entité qui conserve sa personnalité juridique ?
Non, au sens de l’article 42 bis 1° de l’O.L susmentionnée.
Combien à déclarer pour les personnes physiques et morales étrangères non établies en RDC ?
Le taux d’imposition est de 14% du chiffre d’affaires. (Art. 83 de l’O.L 69/009 de 1969)
Il est question des personnes physiques et morales n’ayant pas de siège social en R.D.C. C’est-à-dire ayant une
durée de séjour ne dépassant pas 6 mois. Car au-delà de cette durée, elles doivent être considérées comme
résidents et par conséquent, présenter les états financiers et payer l’IBP de 30% comme les autres entités.
Ces personnes sont taxées par la fiscalité congolaise lorsque le bénéficiaire de leurs services est sur le sol
congolais (la territorialité). Dans ce cas, ont dit que l’IBP est calculé sur le revenu brut.
Combien à déclarer pour les entreprises de petite taille ?
Pour les entreprises de petite taille, l’IBP est basé sur le chiffre d’affaire et le secteur d’activité
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1. 1% du CA pour les activités de négoce (achats et ventes) ;
2. 2% du CA pour les activités de prestation de services.
Lorsqu’un contribuable exerce à la fois les activités de vente et de service, les chiffres d’affaires
respectifs sont cumulés et imposés suivant l’activité principale. (Art. 6 de l’O.L 13/006 de 2013)
Est dite Petite Entreprise, toute entité qui réalise un chiffre d’affaires annuel supérieur à
10.000.000,00 de Francs congolais et inférieur à 80.000.000,00 de Francs congolais. (Art. 1 de la
l’O.L 13/006 de 2003)
2.4.2. En cas de perte
L’IBP demeure obligatoire même en cas d’un résultat fiscal déficitaire. Dans ce cas, il est fixé à
1% du chiffre d’affaire. (Art. 92 par.1. de l’O.L 69/009 de 1969)
Quelles sont les échéances de paiement des acomptes provisionnels pour les
moyennes et les grandes entreprises?
Paiement du solde lorsque les acomptes versés sont inférieurs à l’impôt à payer
D C LIBELLES D C
441 Impôts sur les bénéfices x
52 Banque x
449 Etat, avances et acomptes versés sur impôts x
Cas de crédit d’impôt lorsque les acomptes versés sont supérieurs à l’impôt déclarer
D C LIBELLES D C
441 Impôts sur les bénéfices x
449 Etat, avances et acomptes versés sur impôts x
Illustrations pratiques
NB :
o Les intérêts de l’emprunt contracté pour la fabrication de l’immobilisation en
cours n’ont pas été réintégrés à cause de l’écriture de l’incorporation dans le
coût de production passée en comptabilité avec l’usage du compte 787
Transferts de charges financières.
o Les intérêts des emprunts vis-à-vis des apporteurs est réintégrer parce que
somme de cet emprunt est supérieur au capital social libéré.
2. Pour la constitution de la JUKAS, les frais suivants ont été engagés par le notaire :
Droit d’enregistrement 2 150 000 CDF
31 Coût des insertions au journal officiel 1 350 000 CDF
Frais d’actes 600 000 CDF
Honoraires du conseil juridique 1 400 000 CDF.
Quelle est la part des frais de constitution qui seront déductibles du point de vue fiscale pour le
premier exercice de cette entité ? Quel est le montant à déduire du résultat fiscal à la 2e et 3e
année ?
Solution
Frais de constitution : 2 150 000 + 1 350 000 + 600 000 + 1 400 000 = 5 500 000 CDF
Ces frais sont amortissables en linéaire sur 3ans au minimum, selon la Loi des finances 2022.
On aura : 5 500 000/ 3ans = 1 833 333 CDF, c’est la part déductible des frais de constitution
pour le premier exercice.
Pour le calcul de l’IBP à la fin de l’exercice, il faudrait réintégrer le reste,
soit : 5 500 000 – 1 833 333 = 3 666 667 CDF
A la 2e et 3e année, il faut déduire un montant de CDF 1 833 333, à cause du fait que cela
correspond à la charge déductible du point de vue fiscale pour chaque exercice, et que la
comptabilisation était effectué au premier exercice.
3. BALANCE AUXILIAIRE DES COMPTES DE GESTION DE LA SARL ATK AU 31/12/2023 EN CDF
Résultat fiscal provisoire : 1 512 200 +1 151 000 - 719 000 = 1 944 200
Résultat fiscal définitif : Résultat fiscal provisoire - Pertes antérieures - ARD
Assiette destinée à éponger les pertes : 60% du résultat fiscal provisoire, soit
1 944 200 x 0,6 = 1 166 520 CDF
Cette assiette est de loin supérieure aux pertes antérieures de 250 000 CDF
Résultat fiscal définitif : 1 944 200 – 250 000 = CDF 1 694 200, c’est la base
d’imposition à l’IBP
L’IBP est de 30%, soit 1 694 200 x 0,3
IBP 2022 = 508 260 CDF
Les écritures comptables
36 - Impôt sur le résultat à la fin de l’exercice : déclaration de l’IBP
D C LIBELLES D C
891 Impôts sur les bénéfices de l'exercice 508 260
441 Impôts sur les bénéfices 508.260
II. REINTEGRATIONS
1. Charges relatives aux revenus imposables dans une cédule différente de celle des revenus 04. 200 000
professionnels (suivant détail à joindre en annexe)
2. Frais exposés à l'étranger passés en comptabilité, non admis dans les charges du point de vue
Fiscal :
- pour les personnes morales de droit national ; 05. 0,00
3. Partie de la dotation de l'exercice aux amortissements non admissibles du point de vue fiscal 07. 0,00
7. Intérêts des capitaux empruntés aux associés comptabilisés dans les charges de l'entreprise 11. 0,00
8. Contrevaleur des avantages en nature alloués aux associés 12. 0,00
9. Autres dépenses comptabilisées dans les charges de l’entreprise, mais non admises du point de 13. 759 200
vue fiscal, soit qu'elles n'aient pas une relation directe avec son activité, soit qu'elles correspondent
40 à des libéralités, soit qu'elles aient été exposées pour le compte des tiers (actionnaires, etc.), soit
enfin qu'elles aient été rendues non déductibles par une disposition expresse de la loi. (10)
TOTAL DES REINTEGRATIONS (lignes 04 à 13) 14. 1 151 000
III. DEDUCTIONS
1. Revenus imposables dans une cédule différente de celle des revenus professionnels (suivant 15. 585 000
détail à joindre en annexe)(3)
2. Prélèvements de l'exercice sur les provisions déjà imposées 16. 134 000
3. Autres(2) 17. 0,00
TOTAL DES DEDUCTIONS (lignes 15 à 17) 18 719 000
IV. RESULTAT FISCAL PROVISOIRE (lignes 03+14-18) 19 1 944 200
Pertes professionnelles admises au point de vue fiscal au titre de deux années antérieures 20 250 000
Amortissements réputés différés 21 0,00
Autres(2) 22 0,00
V. RESULTAT FISCAL DEFINITIF (lignes 19-20-21-22) 1 694 200
(9) Concernant les associés des sociétés des personnes, des sociétés de fait.
B. OUVRAGES