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AUDIT DES DECLARATIONS

FISCALES DE L’ENTREPRISE
INTRODUCTION
1. Définition de l’audit fiscal

Technique d’analyse méthodique de la situation d’une


entreprise, l’audit est un examen critique des
informations fournies par l'entreprise.
2. Objectifs de l’audit fiscal

2.1 Contrôle de la régularité fiscale

L’audit consiste à effectuer une analyse des comptes


arrêtés à la fin d’une période donnée.

24 Janvier 2014
L’entreprise devra procéder à un rapprochement entre
l’assiette reconstituée à partir de la comptabilité et celle
déclarée auprès de l’Administration fiscale.

Cette pratique est destinée à minimiser les risques


fiscaux existant au sein de l’entreprise.

Ce contrôle peut faire apparaître des erreurs fiscales au


niveau des comptes de l’entreprise.
2.2Contrôle de l’efficacité fiscale

Il s’agit d’apprécier :

- les mesures d’incitation et de faveur contenues dans la


législation fiscale ;

- les choix fiscaux qui s’offrent à l’entreprise et qui


constituent la matière première de l’efficacité fiscale.
3. Démarche préliminaire

3.1Prendre connaissance des documents juridiques et


comptables

3.2Prendre connaissance des principales


conventions

3.3Relever les « avantages fiscaux » dont l’entreprise a


bénéficié ou aurait pu bénéficier
3.4 Prendre connaissance des derniers
redressements fiscaux

3.5 Dresser la cartographie du régime fiscal


(obligations fiscales et exonérations)
de l’entreprise
3.6 Faire la revue systématique de tous les impôts
auxquels la société doit être soumise compte
tenu de son activité

3.7 Investiguer les possibilités d’optimisation


fiscale
4. Démarche de l’audit

Afin de mener à bien sa mission, l’auditeur doit


procéder à l’analyse des différentes impositions
auxquelles est assujettie l’entreprise en vue :
- de vérifier les déclarations d’impôts souscrites ;

- de vérifier l’assiette des différents impôts auxquels


l’entreprise est soumise ;

- d’identifier les risques fiscaux latents.


CHAPITRE 1. Taxe sur la valeur ajoutée (TVA)
1. Objectifs

La revue de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) due par


les sociétés tend à vérifier que :
- tous les produits passibles de la taxe sont
correctement déclarés.
Il s’agit ici de s’assurer de la parfaite concordance entre
le chiffre d’affaires déclaré à l’Administration fiscale et
le chiffre d’affaires comptabilisé ou les encaissements
reçus (prestataires de services) ;
- toutes les refacturations de charges imposables sont
correctement déclarées ;

- toutes les récupérations de taxes sont fondées ;

- la taxe supportée est correctement déterminée et


acquittée ;
- les crédits de TVA sont justifiés ;

- les soldes de compte de TVA au bilan en fin


d’exercice sont justifiés.
L’audit de la TVA doit être effectué en ayant à l’esprit les
enjeux en termes de redressement pour l’entreprise, rappelés
comme suit :

 Si le CA déclaré est supérieur au CA comptabilisé :


incidence impôt BIC et IRVM;

 Si le CA déclaré est inférieur au CA comptabilisé :


incidence TVA.
2. Contrôles généraux

 Les opérations réalisées sont-elles situées dans le


champ d’application de la TVA, exonérées ou
taxables ?

 Opérations situées hors du champ d’application


de la TVA
Deux hypothèses sont concernées :

- l’activité entière est située hors du champ de la


TVA (activités civiles; activités agricoles);

- seules certaines opérations sont situées hors


du champ de la TVA (opérations relatives à la
gestion du patrimoine privé, etc.).
 Opérations exonérées de TVA

Opérations imposables mais dispensées de TVA par une


disposition légale notamment les articles 355 et suivants
du CGI.
Dans une telle hypothèse, il convient de vérifier si :

- l’activité entière est exemptée de TVA (exportations);


ou si

- seules certaines opérations réalisées par l’entreprise


sont exonérées (assujettis partiels).
 Opérations imposables à la TVA (article 339 et
suivants CGI)

En pratique, la correcte identification du régime de


TVA applicable aux opérations de l’entreprise
permet d’apprécier le régime de déduction de la
TVA supportée sur ses achats de biens et services :
- déduction totale ;

- déduction partielle (application d’un prorata de


déductibilité) ;

- absence totale de déduction (la TVA devient une


charge définitive).
 Les règles en matière d’obligations déclaratives sont-
elles correctement respectées ?

 Fait générateur et exigibilité

En matière de livraison de biens, fait générateur et


exigibilité coïncident : lors de la livraison des biens.
En matière de prestations de services, les deux notions
ne coïncident pas.

Le fait générateur se produit lors de l’exécution des


services et travaux.
En revanche, la taxe est exigible lors de l’encaissement
ou de l’inscription en compte-courant, des avances, des
acomptes, du prix ou de la rémunération.

Les prestataires de services peuvent toutefois opter pour


l’acquittement de la taxe d’après les débits.
3. Contrôles spécifiques

- contrôle de la TVA collectée ;

- contrôle de la TVA déductible ;

- contrôle des opérations particulières ;

- contrôle de l’obligation de délivrance de factures


normalisées.
3.1 Contrôle de la TVA collectée

3.1.1 Au regard du chiffre d’affaires

a) Contrôles généraux
a-1) Rapprochement entre le chiffre d’affaires
reconstitué et le chiffre d’affaires déclaré

 Action à mener : rapprochement entre le chiffre


d’affaires reconstitué et le chiffre d’affaires
déclaré
 Risque : l’insuffisance de déclaration comporte un
risque de redressement

 Méthode : faire un état de rapprochement des


chiffres d’affaires figurant sur les états financiers et
sur les déclarations de TVA, et justifier les écarts.
 Cas des entreprises réalisant des ventes

• A partir des comptes de produits figurant dans la


balance générale

L’auditeur devra passer en revue tous les comptes de


produits figurant dans la balance générale de
l’entreprise.
Il s’assurera que les opérations inscrites dans les
grands livres correspondent au libellé du compte.

La somme des produits taxables reconstitués sera


rapprochée du chiffre d’affaires taxable déclaré.

Tout écart relevé devra être investigué.


• A partir des états financiers
CA hors taxes déclaré sur états financiers = CA hors
taxes à la TVA
CA HT sur états financiers = ligne TI
(TA+TC+TD+TH) page 2/4
Rechercher l’égalité entre le chiffre d’affaires déclaré
sur les états financiers (page 2/4), et le total des
déclarations mensuelles de TVA de l’exercice considéré.

Cette égalité se retrouve également en principe chez les


prestataires ayant opté pour l’acquittement de la TVA
d’après les débits.
Cas des entreprises réalisant des ventes

Les prestations sont à rattacher comptablement à l’exercice


de leur achèvement ; par contre l’exigibilité en matière de
TVA se produit à la date de l’encaissement, d’où la nécessité
de tenir compte du décalage achèvement/encaissement.
L’égalité à vérifier est donc la suivante :

CA TTC déclaré à la TVA = CA HT comptabilisé (classe 7 et 8) + TVA (comptes


4432 + 4433)

– solde clients à la clôture (compte 411 en N)

+ solde clients à l’ouverture (compte 411 en N-1)

+ solde acomptes clients à la clôture (comptes 4191 et 4192 en N)

– solde acomptes clients à l’ouverture (comptes 4191 et 4192 en N-1)


Le non-respect de l’exigibilité entraîne des anomalies dans le
chiffre d’affaires déclaré et peut occasionner des
redressements difficiles à contester, même lorsque l’erreur
commise n’est qu’un simple décalage de trésorerie, souvent à
l’avantage du Trésor public.
Dans le cas d’entreprises prestataires de services n’ayant pas opté pour le
paiement de la taxe d’après les débits, il convient de s’assurer que le
système mis en place distingue « livraisons de biens meubles corporels »
(exigibilité livraison) et « prestations de services » (exigibilité
encaissement).

Exemple de tableau de rapprochement du chiffre d’affaires des


prestataires de services :
Compte Libellés Montants

706000 Prestations de services en CI 1 210 949 369


706001 Prestations de services hors CI 654 443 826
771000 Revenus des prêts 20 003 768
781000 Transfert de charges d'exploitation 99 541 372
822000 Produits des cessions d'immo corp 5 000 000
Chiffre d'affaires total hors taxes 1 989 938 335
443200 TVA facturée sur services 236 788 333
Chiffre d'affaires TTC 2 226 726 668
Clients N-1 (à ajouter) 1 275 536 802
Clients N (à déduire) 1 022 007 145
Avance N (à ajouter) 0
Avance N-1 (à déduire) 0
Encaissements TTC reconstitués 2 480 256 325
Encaissements TTC déclarés 2 341 469 756
Ecart 138 786 569
TVA (15,25%) 21 164 952
a-2) Contrôle des soldes de comptes de TVA

 Action à mener : analyse des soldes des comptes de TVA collectée

 Risque : l’insuffisance de déclaration induit un risque de redressement

 Méthode : Séparer les comptes de TVA collectée sur ventes et sur


services
Rapprocher la TVA facturée déclarée et la TVA collectée comptabilisée
(Etat annexé, page12/28, ligne I – C7)

Diligences à mener, si possible chaque mois ou au moins à la clôture de


l’exercice, rappelées ci-après.
a-2-1) TVA collectée sur ventes

Vérifier que le compte 4431 « TVA facturée sur ventes » est soldé
après chaque déclaration (sinon anomalie à expliquer et corriger).
a-2-2) TVA collectée sur prestations de services

Vérifier que le solde des comptes 4432 « TVA facturée sur prestations
de services » et, le cas échéant, 4433 « TVA facturée sur travaux »,
correspond à la TVA sur prestations non encore encaissées.
a-3) Contrôle des exonérations

a-3-1) Rappel du dispositif fiscal

Il faut rappeler que les exonérations sont expresses et limitativement énumérées (articles
355 et suivants CGI).

Une opération comprise dans le champ d’application de la TVA et non taxée doit être
justifiée par une exonération.
Lesdites exonérations sont

• soit légales (article 355 du CGI)

• soit conventionnelles
a-3-2) Techniques d’audit

 Action à mener : justifier le montant total des produits


déclarés comme exonérés sur les déclarations mensuelles de
TVA
 Risque : redressement en cas d’exonérations non justifiées

 Observation : le montant total des produits déclarés au titre


des exonérations doit correspondre au chiffre d’affaires exonéré
en comptabilité, sauf les exportations.
a-4) Contrôle de la taxation des refacturations

a-4-1) Rappel du dispositif fiscal

 Principe : taxation des refacturations

Les livraisons de biens et les prestations de services


effectuées à prix coûtant sont imposables à la TVA
Les refacturations de charges communes entre
plusieurs entreprises demeurent également imposables
à la TVA.

Principale difficulté : Distinction entre la prise en


charge d’une dépense pour le compte d’un tiers et la
réalisation d’une prestation de services effectuée à
prix coûtant.
La prise en charge d’une dépense pour le compte d’un
tiers s’analyse en une simple avance de trésorerie.

Ainsi, en cas de refacturation de la dépense prise en


charge au bénéficiaire, cette refacturation ne peut être
assimilée à une prestation de services et n’est pas, en
conséquence, passible de la TVA.
De notre point de vue, trois critères permettent de
distinguer l’avance de trésorerie d’une prestation de
services effectuée à prix coutant :

- il existe un contrat qui détermine clairement la


société qui supporte la dépense ;
- l’avance de trésorerie n’a pas d’impact sur les
comptes d’exploitation de la société qui effectue
ladite avance. Ainsi, seuls les comptes de bilan
(comptes de tiers) sont mouvementés dans le cadre
de l’opération ;
- la dépense prise en charge n’est pas liée à une
charge commune c’est-à-dire une prestation ou la
mise à disposition d’un bien dont bénéficient les
deux entreprises parties à l’opération.
Cette notion de charges communes est
particulièrement importante en matière de relations
entre sociétés appartenant au même groupe.

Il est en effet fréquent que l’une des sociétés du


groupe (en général, la société mère) prenne en charge
certaines dépenses qu’elle refacture par la suite aux
autres sociétés.
Ces refacturations ne seront passibles de la TVA que si
les charges refacturées constituent des charges
communes.

Si la dépense refacturée incombe uniquement aux


sociétés destinataires, l’opération ne peut être analysée
comme une prestation de services mais comme une
avance de trésorerie.
Lorsque le contrat conclu avec le prestataire de
services ou le fournisseur prévoit une répartition du
montant facturé en fonction de chaque société
bénéficiaire, la refacturation de la quote-part de
chaque bénéficiaire par la société à qui a été adressée
la facture initiale, s’analyse en un paiement pour
compte non imposable à la TVA.
Il y a lieu cependant de noter que si les frais refacturés
sont au préalable comptabilisés dans un compte de
charges, la refacturation sera soumise à la TVA.
Pour éviter les risques de redressement en matière de
TVA sur les charges communes, nous recommandons
que les factures des fournisseurs soient directement
adressées aux sociétés bénéficiaires ou même dans le
cas où elles sont adressées à la société mère, que ces
factures portent la mention « société mère pour le
compte de…. ».
EXEMPLE :

Dans le cadre des relations avec ses filiales, la holding


effectue les opérations suivantes :

- 1er cas : refacturation d’une quote-part des charges


communes aux filiales;
Dans ce cas, la refacturation est passible de la TVA
sauf dans l’hypothèse où le contrat initial avec le
fournisseur répartit le montant total de la facture entre
les différents bénéficiaires.
- 2nd cas : paiement de factures émises au nom
des filiales ;

Dans cette hypothèse, il s’agit clairement d’un


paiement pour compte de tiers. La refacturation des
dépenses prises en charge n’est pas passible de la
TVA.
- 3ème cas : la holding ordonnance une dépense
servant à l’activité d’une de ses filiales.

La facture émise au nom de la holding est acquittée


par cette dernière.

Il s’agit d’un paiement pour compte de tiers dans


la mesure où la holding n’est pas le bénéficiaire de
la prestation. La refacturation n’est pas passible de
la TVA à condition que la facture initiale n’ait pas
été comptabilisée en charges.
a-4-2) Techniques d’audit

 Action à mener : vérifier le traitement fiscal des


refacturations imposables, par exemple les frais
de port ou de transport, de missions, etc.

 Risque : redressement en cas d’omission de


taxation de refacturations imposables
Dans le cadre des contrôles effectués, l’auditeur
devra examiner le grand livre des comptes courants
intra groupe (compte 466), afin d’analyser le
traitement applicable aux opérations inscrites en
compte courant.

De même, le grand livre des comptes de transfert de


charges (comptes 78) devra être investigué.
b) Contrôles spécifiques aux ventes (exportations)

b-1) Rappel des règles

La territorialité des livraisons de biens dépend du


flux physique des marchandises (lieu de départ et
lieu d’arrivée) et non des lieux d’établissement du
vendeur et de l’acheteur.
L’exemption de l’exportation doit être prouvée.

Nous pouvons distinguer deux types d’exportation.


b-1-1)Exportations directes

Les exportations sont exemptées de TVA du pays de


départ.

Cette exemption s’applique sous réserve de


justification de l’exportation (preuve du passage en
douanes).

En cas de défaut de preuve : Opération est réputée


constituer un flux interne taxable.
b-1-2)Exportations indirectes

L’exonération s’applique également si le bien est livré


à l’acheteur dans le pays de départ, où il n’est pas
établi, et que l’acheteur réalise ou fait réaliser lui-
même le transport en dehors du pays.

Il s’agit donc du cas de transport du bien à destination


de l’étranger réalisé par le client ou pour son compte
(par un commissionnaire en douanes).
La preuve de l’exportation est apportée, à partir des
documents suivants :

- la déclaration en douanes enregistrée par le bureau


des douanes où elle a été déposée ; et

- la déclaration du transporteur ou du transitaire qui a


pris en charge les biens accompagnés de la preuve
du paiement des biens par le client.
Nota :

Les pièces suivantes doivent être conservées :

- copie de la déclaration en douane (ou document en


tenant lieu) ;

- documents de transport mentionnant le point de


départ et le point d’arrivée des marchandises (LTA,
connaissement maritime, etc.) ;
- déclaration en douane authentifiée par
l’Administration des douanes du pays de
destination finale, ou une attestation de cette
Administration accompagnée d’une traduction
officielle (Cas des exportations par voie terrestre).
b-2) Techniques d’audit

 Action à mener : contrôler et justifier les


exportations

 Risque : redressement en l’absence de document


douanier
 Méthode : vérifier l’égalité entre le total des
justificatifs d’exportation et le montant total des
exportations figurant sur les déclarations de TVA
c) Contrôles spécifiques aux prestations de services

c-1) Contrôle des règles de territorialité

c-1-1) Rappel du dispositif


 Principes

Les prestations de services sont imposables en Côte


d’Ivoire lorsqu’elles y sont exécutées.

Cependant, lorsque la prestation, bien qu’exécutée dans un


autre pays, est utilisée en Côte d’Ivoire, l’imposition est
faite en Côte d’Ivoire.
Les prestations de services exécutées en Côte d’Ivoire
mais utilisées dans un autre pays ne sont pas imposées
en Côte d’Ivoire.
c-1-2) Techniques d’audit

 Action à mener : vérifier la justification des


prestations exonérées en application des règles de
territorialité
 Risque : redressement si l’exonération n’est pas
justifiée

 Méthode : recenser les cas d’exonération pratiqués


dans l’entreprise et s’assurer de leur caractère légal.
c-2) Gestion des options : Option pour
l’acquittement de la taxe d’après les débits

 Action à mener : vérifier la régularité de l’option

 Méthode : vérifier l’existence des correspondances


adressées à l’Administration fiscale et des réponses
y afférentes
3.1.2 Au regard des opérations spécifiques

a) Contrôle des livraisons à soi-même

a-1) Rappel des principes

Les livraisons internes sont imposables à la TVA.

Il n’y pas lieu d’imposer les opérations portant sur des


biens, objets ou services ouvrant droit à déduction.
Demeurent donc seules soumises à TVA :

 les livraisons à soi-même de biens, objets ou


services utilisés à la fabrication de produits exonérés ;

 les livraisons à soi-même de produits, objets,


appareils ou services utilisés dans une opération non
soumise à la TVA et les livraisons à soi-même
d’immeubles exclus du droit à déduction ;
 les biens ou les services destinés à la consommation
personnelle des dirigeants et du personnel.

Exemple : une entreprise de téléphonie qui octroie


gratuitement des cartes de recharge à ses employés ou
une entreprise de distribution d’électricité qui dispense
ses salariés du paiement des factures d’électricité.
a-2) Technique d’audit

 Action à mener : vérifier la déclaration des


livraisons à soi-même taxables

 Risque : redressement en cas de non-imposition des


à soi-même taxables
Faire attention aux livraisons à soi-même de travaux
immobiliers.

Deux méthodes de comptabilisation possible :


- soit inscription des montants hors taxes en «
immobilisations en cours », puis inscription à
l’achèvement dans le compte d’immobilisations
correspondant pour le coût de revient total ;

- soit constatation en charges par nature puis


neutralisation par le compte « production immobilisée
».
Dans les deux cas, il convient de constater la TVA
collectée au moment de l’achèvement et la déduire dans
les conditions de droit commun.
b) Cession de biens d’occasion

b-1) Rappel des principes

Le régime applicable aux cessions de bien d’occasion


varie selon que les biens d’occasion concernés ont ouvert
droit à déduction de la TVA ou non.
Si la TVA sur le bien objet de la cession a ouvert droit à
déduction totale ou partielle, la société devra soumettre
ladite cession à la TVA.

A contrario, la cession de biens usagés n’ayant pas ouvert


droit à déduction n’est pas soumise à la TVA.
b-2) Technique d’audit

 Action à mener : vérifier la taxation des cessions


d’immobilisations

 Risque : redressement en cas de non taxation de


cessions soumises à la taxe
Les cessions d’immobilisations sont exonérées si
aucune TVA n’a été déduite lors de l’achat.

C’est notamment le cas pour :

- les biens exclus du droit à déduction (exemple :


véhicules de tourisme dont la puissance fiscale excède
12 CV) ;
- les entreprises qui ne bénéficient d’aucun droit à
déduction (banques, assurances, etc.).

Le contrôle consistera à investiguer les opérations


enregistrées dans le compte 82 « produits des cessions
d’immobilisations ».
3.2 Contrôle de la TVA déductible

3.2.1 Contrôles des assujettis de droit commun

a) Conditions de forme

a-1) Factures justificatives

a-1-1) Rappel des principes


Les mentions obligatoires prévues par les articles 384
du CGI et 144 du LPF doivent figurer sur les factures.

Nous sommes également d’avis que les factures


justifiant l’exercice du droit à déduction doivent être
normalisées (hologramme sécurisé ou sticker rouge).
a-1-2) Techniques d’audit

 Achats locaux de biens et services

 Action à mener : vérifier que l’entreprise respecte les


conditions de forme de déductibilité (originaux de
factures mentionnant une TVA régulièrement facturée
suivant les règles susvisées)

 Risque : rejet des déductions de TVA opérées si


toutes les conditions ne sont pas remplies
 Importations

 Action à mener : vérifier que la TVA à l’importation


est bien déduite et que l’entreprise possède bien
l’original du document attestant du paiement de la TVA
au cordon douanier.

 Risque : perte pour l’entreprise si la TVA douanière a


été constatée en « droits de douanes ». A l’inverse,
redressement en l’absence de document douanier.
 Méthode : procéder par sondage sur la
comptabilisation des factures des transitaires ou des
transporteurs ayant assuré le dédouanement en
vérifiant la présence du document douanier joint en
original.
a-2) Etat des taxes déductibles

Cet état doit faire ressortir les mentions ci-après.

 Achats sur place et prestations de services

- le nom ou la raison sociale et le numéro de compte


contribuable du fournisseur ;

- les références et le montant de la facture ;


- le montant de la taxe déductible acquittée par le
client et mentionnée sur ladite facture ;

- la nature de l’opération au titre de laquelle la TVA


fait l’objet de déduction.

 Pour les importations

En plus des mentions susvisées :

- le numéro de la déclaration de mise en


consommation ou de sortie de l’entrepôt ;
- les références de la quittance délivrée par le service
des Douanes ;

- le montant de la TVA mentionnée sur ladite


quittance.
b) Conditions de délai

b-1) Moment à partir duquel le droit à déduction peut


être exercé et délai de récupération

En ce qui concerne les ventes de biens meubles


corporels, le droit à déduction peut être exercé dès la
livraison des biens.
En cas de prestations de services, le droit à déduction ne
peut être exercé par le bénéficiaire de la prestation
qu’au moment de l’encaissement par le prestataire, ou
de l’inscription en compte courant, des avances, des
acomptes, du prix ou de la rémunération.
En pratique, on observe une anticipation dans l’exercice
du droit à déduction par les entreprises.

Le droit à déduction est exercé dès la réception des


factures, qu’il s’agisse de livraison de biens ou de
prestation de services.

En cas de contrôle, l’Administration fiscale est en droit


remettre en cause l’exercice anticipé du droit à
déduction.
b-2) Technique d’audit

 Action à mener : contrôler le respect de la date de


déductibilité pour les prestations de services.

La TVA ne peut être déduite à réception de facture que


si l’option pour les débits est expressément mentionnée
par le fournisseur sur la facture
 Risque : redressement en cas de déduction anticipée

 Méthode : vérifier qu’un système qui relie paiement


de la prestation et déductibilité de la TVA a bien été
mis en place et fonctionne (sondage).

Vérifier que le solde du compte TVA déductible


(compte 445) correspond bien à la TVA sur prestations
non encore réglées.
c) Conditions de fond d’exercice du droit à déduction

c-1) Conditions générales

c-2) Produits ouvrant droit à déduction

c-2-1) Rappel des principes


c-2-2) Technique d’audit

 Action à mener : s’assurer que les exclusions


du droit à déduction sont correctement traitées :
ni déductions interdites, ni exclusions
excessives

 Risque : redressement si TVA déduite à tort,


perte pour l’entreprise en cas d’exclusion
excessive
 Méthode : procéder par sondage sur les cas
d’exclusion totale : logement du personnel et
services connexes (gardiennage), dépenses de
restauration et réception, carburant

Analyser le cas relatif aux achats de véhicules et


services accessoires (réparation et entretien), dans
la mesure où le traitement est fonction des
caractéristiques dudit véhicule
3.2.2 Contrôle des assujettis partiels

a) Principes généraux

Le premier principe en matière de règles applicables


aux assujettis partiels est la règle de l’affectation.

Ce principe comporte toutefois des difficultés


d’application.
Pour y remédier, il est prévu la possibilité pour les
entreprises d’utiliser le prorata général pour l’ensemble
de leurs acquisitions.
 Action à mener : rechercher si l’entreprise réalise
concomitamment des opérations imposables à la
TVA et des opérations exonérées ou hors du champ
d’application.

Vérifier dans ce cas la correcte application de la règle


de l’affectation.

En cas de difficulté pratique relative à l’affectation,


recommander l’utilisation d’un prorata de
déductibilité.
b) Calcul du prorata

b-1) Règles de calcul

Le prorata ou pourcentage général de déduction est le


rapport existant entre les affaires imposables et
assimilées et le chiffre d’affaires total de l’entreprise,
au titre d’un exercice donné.
Le pourcentage de déduction à appliquer par les
assujettis partiels est obtenu par le calcul suivant :

chiffre d’affaires taxable ou assimilé X 100


Chiffre d’affaires total

Sont exclues du calcul, les opérations hors du champ


d’application de la TVA.
Il s’agit notamment des :

- activités salariées ;

- activités agricoles ;

- locations d’immeubles nus ;

- produits de valeurs mobilières (dividendes), etc.


b-2) Démarche d’audit

 Action à mener : pour les redevables partiels,


vérifier que le prorata de déduction est correctement
déterminé

 Risque : redressement si le prorata est trop élevé ;


perte de TVA déductible dans le cas inverse.
 Méthode : vérifier la procédure de calcul,
notamment le traitement des opérations exonérées, et
de celles hors du champ d’application de la TVA qui
sont exclues du calcul tant au numérateur qu’au
dénominateur.
b-3) Régularisations

b-3-1) Rappel des règles

En cas de variation du pourcentage initial de


déduction, la TVA ayant grevé les biens doit en
principe donner lieu à reversement ou à complément
de déduction.
Le prorata doit en principe être remis en cause chaque
année pendant toute la durée d’amortissement d’un
bien, la régularisation éventuelle portant sur une
fraction de taxe calculée d’après le temps
d’amortissement restant à courir.
b-3-2)Technique d’audit

 Action : vérifier si les variations du prorata


nécessitent de procéder à des régularisations, et le cas
échéant, si cela a été correctement effectué

 Méthode : comparer les proratas de déduction sur


l’exercice contrôlé et celui précédent en vue
d’investiguer tout écart.
3.3 Opérations particulières

3.3.1 Ventes impayées ou annulées

En application de la règle du butoir, les opérations


simplement impayées ne peuvent pas autoriser le
vendeur à déduire la TVA facturée initialement à son
débiteur défaillant ;
La taxe payée est donc définitivement acquise au
Trésor.

Toutefois, le vendeur pourrait constituer une provision


sur le prix TVA comprise et éventuellement passer en
pertes la créance TTC.
3.3.2 TVA illégalement facturée

La TVA facturée par un non-assujetti ou sur des


opérations exonérées ne peut ouvrir droit à déduction
chez le client.

Toute déduction dans ce cas donne lieu à restitution du


montant de la taxe irrégulièrement déduite.
Toutefois, la déduction pourra être admise si la
facturation procède d’une erreur commise de bonne
foi.

Les parties en cause doivent être en mesure de faire la


preuve de leur bonne foi par tout moyen de fait ou de
droit.
3.3.3 Ventes à perte

Il importe peu que l’opération soit réalisée avec un


bénéfice, à prix coûtant ou à perte.

La TVA frappe non un résultat bénéficiaire mais un


chiffre d’affaires ou une recette.

Les ventes à perte demeurent passibles de la TVA


Toutefois, le contribuable qui réalise une vente à perte
doit effectuer une régularisation des déductions
opérées.

Ainsi, la fraction de la TVA déduite correspondant à la


taxe relative à la perte (différence entre prix d’achat et
prix de vente) doit être reversée au Trésor Public.
3.3.4 Contrôle de la TVA pour compte de tiers

a) Principes

Si la prestation de services, bien qu’exécutée dans un


autre pays, est utilisée en Côte d’Ivoire, l’imposition
est faite en Côte d’Ivoire (article 351 CGI).
En l’absence d’établissement stable en Côte d’Ivoire,
la taxe est acquittée par la personne intervenant en
quelque qualité que ce soit pour le non résident ou, à
défaut, par l’acheteur ou le bénéficiaire de la prestation
de services qui sont solidairement responsables de son
paiement.
b) Démarche d’audit

 Action à mener : vérifier la correcte application des


règles de territorialité et l’exhaustivité des
déclarations de TVA pour le compte de tiers

 Risque : redressement en cas d’absence de


déclaration ;
 Méthode : contrôler dans le grand livre des
fournisseurs, la nature des opérations réalisées avec
des fournisseurs étrangers, et les règles de
territorialité applicables.

Contrôler les comptes courants groupes en vue


d’investiguer le traitement fiscal des opérations avec
des sociétés du groupe situées à l’étranger.

Demander la production des contrats et factures


afférents aux opérations susvisées.
Contrôler l’assiette de la taxe déclarée :

(Base imposable = rémunérations + frais accessoires


ou annexes)

Investiguer l’existence de frais accessoires non


déclarés (billets d’avion, hébergement, restauration,
transport), dans les comptes de charges correspondant.
3.4 Obligation de délivrance de factures
normalisées

Les contribuables sont doivent obligatoirement utilisés


des factures normalisées. (article 145 LPF)
Chapitre 2. Taxes sur le chiffre d’affaires
spécifiques à certains secteurs d’activités
1. Objectifs de l’audit

La revue des taxes sur le chiffre d’affaires vise à vérifier que


tous les produits passibles de la taxe sont correctement déclarés.

Il s’agit ici de s’assurer de la parfaite concordance entre le


chiffre d’affaires déclaré à l’Administration fiscale et le chiffre
d’affaires encaissé.
2. Taxe sur les contrats d’assurances (TCA)

2.1 Rappel du dispositif fiscal

Est soumise à la TCA, toute convention d’assurance ou


de rente viagère conclue avec un assureur ivoirien ou
étranger à l’exclusion notamment des contrats
d’assurances sur la vie et assimilées.
La taxe est perçue sur le montant des sommes stipulées
au profit de l’assureur et de tous accessoires directs ou
indirects.

Le taux applicable est fonction du risque couvert.

La taxe est acquittée lors de l’encaissement des primes


ou des acomptes.
2.2Techniques d’audit

2.2.1 Rapprochement entre le chiffre d’affaires


reconstitué et le chiffre d’affaires déclaré

 Techniques d’audit

Action à mener : rapprochement entre le chiffre d’affaires


reconstitué et le chiffre d’affaires déclaré
Risque : l’insuffisance de déclaration comporte un
risque de redressement

Méthode : faire un état de rapprochement des chiffres


d’affaires figurant sur la balance générale.
En pratique, nous relevons que certaines sociétés
comptabilisent les primes indifféremment dans les
mêmes comptes.

Conséquence : Impossibilité de reconstituer les primes


par nature.

Recommandation: Mise en place de sous comptes


enregistrant les primes par nature.
 Cas des acomptes perçus

Nous relevons que certaines compagnies ne soumettent


pas les acomptes perçus à la TCA.

Seules sont soumises à la TCA, les primes soldées au


cours d’un exercice donné.
2.2.2 Justification des exonérations

L’exonération est obtenue:

- soit par le système d’attestation d’exonération ;

- soit par le système de remboursement.

 Techniques d’audit

Action à mener : justifier le montant total des produits déclarés


comme étant exonérés sur les déclarations mensuelles
Risque : redressement en cas d’exonérations non
justifiées

Observation : le montant total des produits déclarés au


titre des exonérations doit correspondre au chiffre
d’affaires exonéré en comptabilité.
2.2.3 Taux

Taux applicables en fonction du risque couvert.

 Techniques d’audit

Procéder à l’analyse d’un échantillon de contrats


d’assurance en vue de s’assurer de la bonne
application du taux d’imposition.
3. Taxe sur les opérations bancaires (TOB)

3.1Rappel du dispositif fiscal

Sont soumises à la TOB, les opérations qui se rattachent aux


activités bancaires, financières et d’une manière générale, au
commerce de l’argent, à l’exception des opérations de crédit-
bail.

La taxe est acquittée lors de l’encaissement des rémunérations


ou des acomptes.
3.2. Techniques d’audit

3.2.1 Observations sur la déclaration

L’analyse des déclarations de TOB souscrites par les banques révèle


des anomalies.

Nous notons que seuls figurent sur la déclaration souscrite au titre


d’un mois donné :

le montant du chiffre d’affaires taxable ;

le montant de la taxe due par la banque.


Or, doivent également être mentionnées, les
informations relatives au :

- montant du chiffre d’affaires total réalisé au cours de


la période objet de la déclaration ;

- montant du chiffre d’affaires réalisé à l’exportation ;

- montant du chiffre d’affaires exonéré


(conventionnelle ou légale).
Le respect d’un tel formalisme est de nature à permettre
d’effectuer un rapprochement entre le chiffre d’affaires
inscrit dans la comptabilité et celui déclaré par la
banque.
3.2.2 Rapprochement entre chiffre d’affaires reconstitué et
chiffre d’affaires déclaré

Action à mener : rapprochement entre le chiffre d’affaires


reconstitué et le chiffre d’affaires déclaré

Risque : l’insuffisance de déclaration comporte un risque de


redressement

Méthode : faire une analyse des comptes de produits ;


Distinguer les produits taxables, des produits exonérés ;

Pour la détermination de la base imposable, il convient de déduire


des sommes comptabilisées en produits, les créances rattachées.

Créances rattachées: Constituées des produits courus et non


encaissés, compris dans le chiffre d’affaires de l’exercice, en
application du principe de la comptabilité d’engagement du droit
comptable OHADA.
Le chiffre d’affaires ainsi reconstitué sera rapproché du chiffre
d’affaires déclaré.

Nota

En pratique : les comptes enregistrent à la fois des opérations


taxables et des opérations non taxables à la TOB dans le même
compte de produits.

Nous recommandons de recourir à des sous comptes, en vue de


garantir un meilleur suivi du traitement des produits.
3.2.3 Justification des exonérations

Observation : le montant total des produits


déclarés au titre des exonérations doit
correspondre au chiffre d’affaires exonéré en
comptabilité.
Chapitre 3. Taxe spéciale d’équipement (TSE)
L’audit de la TSE a pour objectif de vérifier:

- que l’assiette de la taxe a été correctement évaluée;


et;

- que l’impôt y afférent a été correctement déterminé


et acquitté.
Pour mener à bien sa mission, l’auditeur doit disposer:

- de la balance des comptes de produits ;

- des grands livres des comptes de produits;

- des déclarations effectuées et acquittées pendant la


période auditée.
1. Contrôle de la base d’imposition

1.1Détermination de la base imposable

L’auditeur doit déterminer l’assiette de la taxe à partir de la comptabilité.

La TSE est assise sur le chiffre d’affaires hors taxes des entreprises
soumises à un régime réel d’imposition.
Chiffre d’affaires : ensemble des recettes et produits acquis
dans le cadre de l’exercice de l’activité, y compris toutes les
sommes provenant des activités annexes et accessoires ou de
la gestion de l’actif commercial quelle que soit leur situation
fiscale au regard des taxes sur le chiffre d’affaires
Sont considérés comme passibles de la TSE :

- les produits financiers (dividendes, intérêts de prêts, intérêts de DAT) ;

- les loyers ;

- les produits de cession d’immobilisations;

- etc.
1.2Rapprochement entre chiffre d’affaires reconstitué et chiffre d’affaires
déclaré

L’auditeur doit passer en revue les comptes de produits et établir un tableau de


synthèse des sommes devant constituer l’assiette de la taxe.

Il doit ensuite, établir un deuxième tableau récapitulatif du chiffre d’affaires


figurant sur les déclarations déposées par la société.
Enfin, il convient de rapprocher les montants du premier
tableau et ceux du second tableau, et investiguer l’écart.
2. Contrôle de la TSE acquittée

Lorsque l’entreprise effectue des livraisons de biens, si le chiffre d’affaires


déclaré à la TSE est inférieur au chiffre d’affaires déclaré à la TVA, il y a une
insuffisance de déclaration, de nature à engendrer un risque fiscal.

Il faut également s’assurer que le taux de la taxe (0.1 %) a été correctement


appliqué.
Chapitre 4. Impôt sur les traitements et salaires (ITS)
1. Généralités

1.1Objectifs d’audit fiscal

La revue fiscale devra permettre de :

- s’assurer que toutes les rémunérations imposables ont été déclarées, et que
celles qui ne le sont pas sont correctement traitées d’un point de vue fiscal ;
- vérifier que la charge salariale déclarée à
l’Administration fiscale correspond à celle que la société
a comptabilisée au cours de la période ;

- s’assurer que les impôts et taxes dus par l’entreprise ont


été correctement déterminés et acquittés.
1.2 Documents d’audit

- le journal de paie ;

- les déclarations mensuelles d’ITS de la période auditée ;

- l’état 301 ;
- la liste des différentes primes, indemnités et allocations allouées au
personnel et le traitement fiscal appliqué par l’entreprise ;

- les copies de certains bulletins de salaires ;

- la liste des bénéficiaires des avantages en nature avec le détail par


personne des avantages consentis ;
- le détail de l’évaluation des avantages en nature ;

- la balance détaillée et les grands livres des comptes 61 à 66.


1.3 Travaux préliminaires

La première approche consiste à faire un contrôle de


cohérence des éléments inscrits en comptabilité avec les
déclarations d’ITS de la période, suivant la démarche ci-
après :
- établir un premier tableau de comparaison de la
masse salariale comptabilisée hors avantages en
nature entre le total des déclarations mensuelles
d’ITS et les charges de personnel (comptes 66) ;

- établir un deuxième tableau de comparaison des


impôts et taxes à acquitter entre les déclarations et
les comptes d’impôts et taxes (comptes 447) ;
- tirer les conséquences des différents rapprochements
et investiguer les écarts éventuels.
2. Rémunérations imposables

2.1 Rappel des principes

Sont imposables aux ITS, tous les traitements et salaires


sous réserve des exonérations prévues à l’article 116 du
Code.
Les rémunérations versées aux membres du conseil
d’administration pour les fonctions de direction qu’ils
occupent (travail effectif) sont passibles des ITS,
conformément aux dispositions de l’article 232 du
Code.
2.2 Démarche d’audit

 Action : vérifier la correcte imposition de l’ensemble


des salaires et revenus assimilés versés au cours de la
période

 Risque : redressement en cas d’omission


d’imposition de traitements et salaires imposables
 Méthode : vérifier à partir des comptes de charges de
personnel, l’exhaustivité de l’imposition des salaires
versés sur la période.

Justifier tout cas d’absence d’imposition aux ITS


3. Rémunérations exonérées

3.1 Revenus visés

3.1.1 Indemnités et primes diverses

a) Allocations spéciales destinées à couvrir les frais


inhérents à la fonction (article 116-1° du Code général
des Impôts)
Elles sont exonérées dans la limite de 10% de la
rémunération totale, indemnités comprises hors
avantages en nature.

Il s’agit des allocations visant à couvrir des frais


engagés dans l’intérêt exclusif de l’entreprise et qui sont
occasionnés directement par l’exercice de la profession
salariée.
Toutefois, les bénéficiaires des allocations doivent être
capables de produire des factures ou autres justificatifs
qui établissent clairement que lesdites allocations ont
été utilisées à des fins professionnelles.

En outre, les allocations ne doivent pas faire double


emploi avec des remboursements réels de frais ayant le
même objet.

Sont notamment visés :


- les frais de mission et autres frais de séjour y
afférents : l’Administration fiscale conditionne leur
exonération par la production de pièces ou tout autre
document de nature à justifier l’effectivité et la
matérialité de la dépense.

La démarche d’audit consiste donc à s’assurer de la


tenue d’un dossier relatif aux frais de mission au sein de
l’entreprise, notamment la mise en place d’un système
de fiche portant sur les missions à effectuer par les
salariés.
Il s’agira de fournir des informations techniques et
d’ordre général sur la mission réalisée (durée, objet,
personnes visitées…).

Cette fiche de mission devra notamment être visée par


les personnes visitées à l’occasion de la mission. Par
ailleurs, le salarié devra joindre à cette fiche, l’ensemble
des justificatifs des dépenses engagées à l’occasion de
la mission ;
- les indemnités de représentation : elles sont
exonérées dans les conditions visées à l’article 116-
1° du Code, sous réserve de ne pas excéder 10% de
la rémunération brute mensuelle du salarié (hors
avantages en nature), et de pouvoir être prouvées par
les pièces justificatives de leur utilisation conforme.

Lesdites indemnités doivent être versées à des cadres


dirigeants.
- les indemnités kilométriques : dans la mesure où
elles visent à permettre aux salariés de faire face à
certains déplacements professionnels liés à leurs
fonctions, elles sont considérées comme des
allocations pour frais professionnels, exonérés des
ITS dans la limite de 10% de la rémunération totale
de chaque salarié bénéficiaire.
Lesdites indemnités doivent être versées à des salariés
qui eu égard à leurs fonctions, effectuent des
déplacements.

Dans le cas contraire, lesdites indemnités sont


totalement imposables aux ITS.
b) Indemnités versées dans le cadre de stages (article
116-12° du Code général des Impôts)

Sont exonérées des ITS, les indemnités de stage versées


aux étudiants dans le cadre de leur stage-école pour une
durée n’excédant pas six mois et pour la tranche de
l’indemnité mensuelle égale ou inférieure à 100 000 F
CFA.
La démarche d’audit consiste à s’assurer, pour tout cas
de stage-école allégué, de l’existence d’une convention
de stage entre l’entreprise et l’établissement d’origine
du stagiaire.

En l’absence de conventions, traiter le stage comme un


stage pré-emploi.
c) Indemnités de départ versées aux salariés

Toutes les indemnités versées à l’occasion du départ


définitif du salarié sont imposables, à l’exception des
indemnités revêtant le caractère de dommages et
intérêts.
Toutefois, ne sont pas imposables :

- l’indemnité de licenciement ou de départ à la retraite


dont le montant est inférieur ou égal à 50 000
francs ;

- 50% de l’indemnité de licenciement lorsque celle-ci


est supérieure à 50 000 francs ;
- les indemnités présentant le caractère de dommages
et intérêts, c’est-à-dire celles qui sont destinées à
réparer un préjudice.

Ces indemnités, sous réserve des conditions susvisées,


sont exonérées des ITS, mais demeurent imposables à la
contribution employeur, sauf l’indemnité
transactionnelle qui est entièrement exonérée.
La démarche d’audit consistera, dans un premier temps,
à analyser les conventions de départ conclues et
déterminer la qualification exacte des sommes versées.

Ensuite, il convient de s’assurer du respect des limites


d’exonération susvisées, et de la correcte imposition des
indemnités de départ à la contribution employeur.
d) Indemnités de transport (article 116-10° du Code
général des Impôts)

Elles sont exonérées dans la limite de 25 000 F CFA par


mois par salarié.

Les indemnités de transport versées durant le congé


annuel du salarié ne peuvent bénéficier de
l’exonération.
L’auditeur devra donc s’assurer que l’exonération de la
prime de transport ne s’applique que sur une période
maximum de onze mois.

Il convient également de s’assurer au cours du contrôle


que la fraction de l’indemnité excédant la limite
mensuelle exonérée est imposée aux ITS.
Il peut être recommandé au Service de la comptabilité
de recourir à des sous comptes (« indemnité de transport
exonérée » et « indemnité de transport imposable »), en
vue de garantir un meilleur suivi du traitement desdites
indemnités.

Par ailleurs, les dépenses de transport collectif au profit


des salariés sont aussi exonérées dans la limite de 20
000 F CFA par mois et par salarié.
La démarche dans ce cas consistera à rapprocher les
charges mensuelles de transport collectif (à partir du
coût mensuel facturé par le prestataire de transport
collectif) du nombre total de salariés bénéficiant de
ladite prestation sur chaque mois considéré, en vue de
vérifier le respect de la limite susvisée.

En cas de dépassement de la limite exonérée, le surplus


est à rapporter à l’assiette des ITS dus par chaque
salarié transporté.
3.1.2 Avantages en nature et en argent

Les avantages en nature et en argent sont imposables


aux ITS.

Deux modes d’évaluation des avantages en nature sont


cependant prévus :

- un mode d’évaluation forfaitaire, applicable au


logement et ses accessoires et à la domesticité;
- un mode d’évaluation par la valeur réelle pour les
autres avantages.

Des règles particulières sont rappelées pour les


avantages ci-après :

- frais de téléphone cellulaire : seule une quote-part


correspond à un usage professionnel, l’autre fraction
(évaluée forfaitairement à 1/3 desdits frais) étant
imposable comme avantage en nature.
Le contrôle portera ici sur les comptes de charges de
téléphone cellulaire facturées par les opérateurs de
téléphonie mobile ;

- frais de gardiennage à domicile : ils sont imposables


pour leur valeur réelle dans le cas d’un recours à un
professionnel non salarié (société de sécurité).
La démarche d’audit consistera à analyser le grand livre
des charges de gardiennage et sécurité des locaux
d’habitation.

Pour un meilleur suivi des opérations en cause, il est


recommandé de créer des sous comptes en comptabilité
afférents à chaque type de locaux surveillés (un sous
compte dédié aux locaux professionnels et un autre pour
les locaux d’habitation) ;
3.2 Technique d’audit

 Action : vérifier la régularité des exonérations d’ITS


pratiquées par l’entreprise

 Risque : redressement en cas d’exonération accordée


à tort ; perte pour le salarié en cas d’imposition à tort
de rémunérations exonérées

 Méthode : investiguer l’existence de rémunérations


exonérées au sein de l’entreprise et vérifier la
conformité des justificatifs (base légale)
Faire un sondage à partir du livre de paie et des bulletins
de salaires en vue de contrôler le traitement effectué à
l’occasion de la paie du salarié

Investiguer les grands livres de certaines charges en vue


d’identifier les possibles omissions de rémunérations ou
avantages accordés aux salariés

Tenir compte des règles particulières applicables à


certaines rémunérations telles que précisées ci-dessus.
A partir du tableau des avantages en nature et en argent,
vérifier la correcte évaluation des avantages alloués aux
salariés, conformément aux règles précitées.

Procéder au contrôle des grands livres des comptes de


charges (comptes 61 à 65), notamment les comptes de
transport, entretien et réparation, frais de
télécommunication, locations, eau, électricité, etc., en
vue d’investiguer tout avantage non déclaré.
4. Etablissement de l’état 301

(Voir imprimé)
Chapitre 5. Retenues à la source
1. Objectifs de l’audit

L’audit des retenues permet de s’assurer que les sommes


versées aux prestataires et autres personnes ont fait
l’objet d’une retenue lorsqu’il y a lieu, que l’impôt y
afférent a été correctement déterminé et que les
prélèvements ont été déclarés.
2. Retenues BNC

2.1 Retenues BNC sur les rémunérations versées


aux prestataires locaux

2.1.1 Rappel du dispositif fiscal

La retenue BNC frappe les sommes dues ou versées à


certaines catégories de contribuables.
Il s’agit notamment :

- des sommes dues aux professions médicales et


paramédicales ;

- des rémunérations versées aux enseignants


vacataires;

- des rémunérations versées aux entreprises


individuelles de consultance ou d’expertise ;
- des rémunérations versées aux artistes et musiciens ;

- des rémunérations versées aux avocats, notaires,


huissiers de justice, conseils juridiques et fiscaux, et
commissaires-priseurs.
2.1.2 Procédure d’audit

Il faut examiner les documents ci-après :

- l’état 302 ;

- l’état des prestataires ;

- la balance auxiliaire des fournisseurs ;


- le grand livre des comptes de charges ou de bilan des
opérations concernées ou des prestataires ;

- l’état des sommes dues ou versées à chacune de ces


personnes ;

- les déclarations BNC effectuées et acquittées


pendant la période auditée.
a) Vérification des sommes imposables

a-1) Contrôle de l’état des personnes imposables

L’auditeur doit passer en revue l’état des personnes


passibles des différentes retenues à la source.
Pour ce faire, il convient de vérifier :

- l’état des prestataires et autres personnes devant


subir le prélèvement ;

- l’état 302.
Il convient également de vérifier que certaines
personnes, exonérées, n’ont pas fait l’objet de la
retenue.

Il s’agit :

- des enseignants vacataires justifiant d’une


immatriculation au fichier des contribuables de la
Direction générale des Impôts (DGI) et relevant du
régime réel normal d’imposition ;
- des entreprises individuelles de consultance justifiant
d’une immatriculation au fichier des contribuables
de la DGI et relevant du régime réel normal
d’imposition ;

- des professions libérales exerçant sous la forme de


sociétés de capitaux et qui sont passibles de l’impôt
BIC.
a-2) Vérification des sommes versées

Le contrôle de l’état des personnes imposables étant


effectué, il faut vérifier les sommes perçues par chaque
personne.

A cet effet, il faut passer en revue :

- la balance auxiliaire des fournisseurs ;

- le grand livre des fournisseurs ;


- le grand livre des comptes de charges ou de bilan des
opérations concernées ;

- l’état des sommes versées à chaque personne.


b) Contrôle de l’impôt acquitté

b-1) Rapprochement entre les sommes déclarées et les


sommes comptabilisées

Il faut passer en revue les déclarations effectuées et


acquittées pendant la période auditée, et établir un
tableau récapitulatif par personne de ces déclarations
pour les sommes ayant fait l’objet de la retenue.
Puis, établir un second tableau qui fait la synthèse des
sommes réglées par la société à chacun des prestataires
passibles de la retenue BNC ou inscrites en compte-
courant avec ces mêmes prestataires, avec indication de
la nature de la prestation et, le cas échéant, du pays de
résidence dudit prestataire.

Enfin, il faut rapprocher les montants du premier


tableau et ceux du second et investiguer l’écart.
Il convient de préciser que la retenue à la source doit
être effectuée lors du paiement de la rémunération au
fournisseur.

En pratique, certaines sociétés effectuent ladite retenue


lors de l’inscription de la facture en compte de charges.
Nous attirons l’attention sur le fait qu’en cas de contrôle
fiscal, le vérificateur procédera à un rapprochement
entre les sommes versées et celles déclarées.

Il importe d’effectuer un suivi extra comptable afin


d’apporter les preuves de déclarations souscrites en
année N-1.
b-2) Contrôle des retenues effectuées

• Vérification de l’assiette de la retenue

L'assiette de la retenue à la source est constituée par le


montant brut des honoraires, commissions, courtages,
rétributions occasionnelles et toute somme versée
relevant des BNC.

Il convient de vérifier que les retenues sont effectuées


sur les montants versés hors taxes, hors débours, hors
frais d’actes.
Pour ce faire, en ce qui concerne les professionnels du
droit, l’auditeur devra procéder à une analyse des
factures afin de reconstituer l’assiette à soumettre à la
retenue à la source.
• Vérification des taux applicables

L’auditeur doit vérifier que le taux appliqué au titre des


retenues BNC sur les prestataires locaux est de 7,5 %.
2.2 Retenues BNC sur les sommes versées aux
prestataires étrangers

2.2.1 Rappel du dispositif fiscal

La retenue BNC frappe les sommes versées en


rémunération de prestations de services à des personnes
ou sociétés n’ayant pas d’installation professionnelle en
Côte d’Ivoire.
Lorsque les rémunérations sont versées à des personnes
qui résident fiscalement dans un Etat avec lequel la Côte
d’Ivoire a conclu une convention fiscale de non double
imposition, les dispositions de cette convention
prévalent sur le droit interne des deux Etats.
Les conventions fiscales actuellement en vigueur sont
celles conclues par la Côte d’Ivoire avec les pays
suivants :
- France ;
- Allemagne ;
- Belgique ;
- Canada ;
- Italie ;
- Norvège ;
- Royaume- Uni/Irlande du Nord ;
- Suisse ;
- Etats de l’UEMOA.
La Côte d’Ivoire est signataire de la convention OCAM
qu’elle applique sous réserve de réciprocité, malgré la
dissolution de cette organisation.

La Côte d’Ivoire est membre de l’Union Economique et


Monétaire Ouest Africain (UEMOA).
2.2.2 Méthode d’audit

Les documents à utiliser sont les mêmes que ceux


utilisés au point 1.1.3.

A cela, il faut ajouter, les contrats, conventions signés et


honorés pendant la période auditée.
a) Contrôle de l’état des prestations passibles de la
retenue à la source

En cas de rémunérations versées à des prestataires


étrangers, s’assurer de l’existence ou non d’une
convention fiscale internationale, et définir le traitement
fiscal approprié au regard de ladite convention.
Lorsque la rémunération est versée à un prestataire
établi dans un état n’ayant pas conclu de convention
fiscale avec la Côte d’Ivoire, la retenue doit être
effectuée.
Lorsque le prestataire est établi dans un état ayant
conclu une convention fiscale avec la Côte d’Ivoire, il
faudra procéder à l’examen des contrats conclus pour
s’assurer qu’il y a lieu ou non de procéder à la retenue à
la source.
En pratique, il s’agit de distinguer les prestations
comportant des informations relatives à une expérience
acquise dans le domaine agricole, industriel,
commercial ou scientifique qui donnent lieu à
versement de redevances, des autres prestations de
services.
L’un des éléments qui permet de distinguer les contrats de
transfert de savoir-faire de prestations de services réside
dans la nature des informations fournies ou utilisées :

- si celles-ci sont secrètes, il y a, à priori, transfert de


savoir-faire ;
- si l’entreprise n’a fait qu’utiliser son expérience et les
connaissances usuelles de sa profession pour rendre un
service, qu’un autre professionnel aurait pu rendre, il
s’agit en principe, de la réalisation d’une prestation de
services, soumise au régime des bénéfices d’entreprises.
b) Rapprochement entre sommes versées et sommes
déclarées

Il faut établir un premier tableau de synthèse des


déclarations souscrites par la société.

Puis, établir un second tableau qui fait la synthèse des


sommes réglées par la société à chacun des prestataires
passibles de la retenue BNC.
Enfin, effectuer un rapprochement des montants du premier
tableau et ceux du second tableau.

De plus, la prise en charge par l’entreprise des frais


d’hébergement et des frais de déplacement doit être incluse
dans l’assiette soumise à la retenue à la source.
c) Vérification des taux appliqués

- 20 % au titre de la retenue à la source BNC pour compte


de tiers non-résidents ;

- 12,5% sur les primes versées aux compagnies de


réassurance étrangères.
En présence d’une convention fiscale internationale
prévoyant le droit pour la Côte d’Ivoire d’opérer la retenue,
vérifier la correcte application du taux de 15% (Règlement
UEMOA) ou de 10% (autres conventions).
3. Retenue BIC

3.1 Rappel du dispositif fiscal

La retenue BIC frappe les sommes dues ou versées par


certaines personnes à une certaine catégorie de
contribuables. Il s’agit notamment :
- des rémunérations des intermédiaires en matière de
contrat d’assurance à l’exclusion des agents généraux
d’assurances et des courtiers d’assurances;

- des ristournes, commissions ou remises versées par les


importateurs, fabricants, grossistes et demi-grossistes aux
revendeurs principaux ne relevant pas de la Direction des
grandes Entreprises;
- des sommes versées par les exportateurs de café ou de
cacao à leurs traitants ;

- des sommes versées à des producteurs de palmiers à


huile, d’ananas et de produits hévéicoles.
3.2 Procédure d’audit

3.2.1 Documents requis

L’auditeur doit disposer des documents suivants :

- l’état des prestataires et autres personnes devant subir le


prélèvement;

- l’état 302 ;
- le grand livre des comptes de charges ou de bilan des
opérations concernées ou des prestataires ;

- l’état des sommes dues ou versées à chacune de ces


personnes ;

- les contrats, conventions signés et honorés pendant la


période auditée ;

- les déclarations effectuées et acquittées pendant la


période auditée.
3.2.2 Démarche d’audit

Il faut :

- établir un premier tableau de synthèse des sommes dues


ou versées par la société à chacune des personnes
concernées ;

- établir un second tableau récapitulatif par personne des


déclarations déposées par la société pour les sommes
ayant fait l’objet de la retenue ;
- rapprocher les montants du premier tableau et ceux
du second tableau puis, investiguer l’écart.
4. Prélèvement à la source à titre d’acompte sur les
revenus locatifs

4.1 Rappel du dispositif fiscal

L’acompte au titre des impôts sur les revenus locatifs est


prélevé par :

- les agences immobilières, les syndics d’immeubles, les


gérants de biens, les sociétés civiles immobilières et tous
autres intermédiaires, sur le montant brut des loyers qu’ils
reversent à leurs bailleurs propriétaires des locaux loués ;
- les entreprises relevant d’un régime réel
d’imposition, les ambassades et les organismes
internationaux sur le montant des loyers de l’ensemble
des immeubles pris en location sauf pour les immeubles
loués par les intermédiaires.
4.2 Procédure d’audit

Cette procédure nécessite les documents suivants :

- l’état des propriétaires des logements pris à bail ;

- les copies des contrats de bail ;

- l’état 302 ;

- le grand livre des comptes au bilan des


propriétaires ;
- le grand livre des comptes de loyers (comptes de
charges) ;

- les déclarations effectuées et acquittées pendant la


période auditée.
4.2.1 Vérification de l’état des personnes passibles de
l’acompte

L’auditeur doit passer en revue l’état des personnes


passibles de l’acompte sur les revenus locatifs.

A cet effet, il doit opérer une distinction entre les


sociétés civiles immobilières de location ou gestion
(exonérées) et les propriétaires des immeubles loués.
4.2.2 Rapprochement entre les sommes versées et les
sommes déclarées

Il faut rapprocher les loyers versés des loyers déclarés.


Si ces derniers sont supérieurs aux montants versés, il
s’agit d’un trop déclaré.

Dans le cas où les montants versés sont supérieurs aux


montants déclarés, il y a insuffisance de déclaration, de
nature à entraîner un risque fiscal.
4.2.3 Vérification du taux

Il est important de s’assurer que le taux de l’acompte


sur les revenus locatifs a été correctement appliqué.

Le taux applicable est fonction du taux d’imposition du


propriétaire.
5. Prélèvement à la source à titre d’acompte
d’impôt sur le revenu du secteur informel
(AIRSI)

5.1 Rappel du dispositif fiscal

Sont soumises à l’AIRSI :

- les importations effectuées par les contribuables


relevant de l’impôt synthétique ou de la taxe
forfaitaire des petits commerçants et artisans ;
- les ventes effectuées par tout importateur, fabricant
ou commerçant relevant d’un régime réel
d’imposition aux entreprises ne relevant pas d’un
régime réel d’imposition.
5.2 Procédure d’audit

5.2.1 Documents

Les documents requis sont les suivants :

- l’état des clients relevant du secteur informel ;


- les grands livres des comptes de produits ou des
comptes de tiers (clients) relatifs aux opérations avec
ces clients ;

- l’état récapitulatif des ventes réalisées avec chaque


client informel ;
- l’état des prélèvements AIRSI effectués sur les
ventes aux clients informels ;

- l’état des déclarations acquittées sur la période ;

- l’état des attestations d’exonération d’AIRSI.


5.2.2 Démarche

La démarche recommandée est la suivante :

- établir un premier tableau des sommes versées lors


des ventes effectuées à chacune des personnes
relevant du secteur informel;

- établir un second tableau récapitulatif par personne


des déclarations déposées par la société pour les
sommes ayant fait l’objet de la retenue ;
- rapprocher les montants du premier tableau et ceux
du second tableau puis, investiguer l’écart ;

- vérifier que le taux de la retenue a été bien


appliqué.
6. Retenue à la source sur les rémunérations versées
aux prestataires de services du secteur informel

Cette retenue est effectuée sur le montant des


prestations de services fournies par les entreprises
soumises au régime de l’impôt synthétique ou à la taxe
forfaitaire des petits commerçants et artisans.
 Procédure d’audit

L’auditeur doit procéder à l’examen des documents ci-


après :

- l’état des prestataires;

- le grand livre des comptes de charges ou de bilan des


opérations concernées ou des prestataires ;
- l’état récapitulatif des prélèvements effectués aux
prestataires du secteur informel ;

- l’état des sommes dues ou versées à chacun de ces


prestataires ;

- les déclarations effectuées et acquittées pendant la


période auditée.
6.1 Vérification de l’état des personnes passibles
de la retenue

L’auditeur doit vérifier l’état des personnes passibles de


la retenue à la source sur les rémunérations versées aux
prestataires de services du secteur informel.

Il doit en effet, distinguer les contribuables du secteur


informel réalisant des prestations de services et ceux
effectuant des livraisons de biens.
6.2 Rapprochement entre les sommes versées et les
sommes déclarées

Il faut s’assurer que l'assiette de la retenue à la source


est constituée par le montant brut des sommes versées
aux prestataires du secteur informel.

Lorsqu’un fournisseur effectue à la fois une livraison de


bien et une prestation de services, il convient de se
référer à la facture pour déterminer l’assiette de la
retenue à la source.
Puis, rapprocher les sommes versées aux prestataires
des sommes déclarées à l’Administration fiscale.

Enfin, vérifier que le taux de la retenue (7,5 %) a été


correctement appliqué.
Chapitre 6. Impôt foncier et contribution des
patentes
1. Impôt foncier

1.1 Rappel du dispositif fiscal

Sont soumis à l’impôt foncier :

- les constructions ;

- les terrains non cultivés employés à un usage


commercial ou industriel ;
- les travaux d’aménagements assimilables à des
constructions ;

- les constructions non achevées au 31 décembre et


qui figurent en immobilisations en cours dans les
bilans des entreprises.
1.2 Objectif de l’audit fiscal

L’objectif de cet audit est de vérifier que toutes les


propriétés bâties et non bâties, imposables ou exonérées,
appartenant à la société ont été déclarées à
l’Administration, et que les impôts établis par cette
dernière sont correctement déterminés.
1.3 Procédure d’audit

1.3.1 Documents requis

- la déclaration foncière et l’avis d’imposition du ou


des exercices audités ;

- les contrats de bail des locaux donnés en location par


la société ;
- le grand livre des comptes de produits de loyers ;

- le fichier détaillé des immobilisations de la société


avec indication des valeurs brutes comptables.
1.3.2 Démarche d’audit

a) Détermination des biens imposables

Il faut classifier à partir des documents énumérés ci-


dessus, les différents éléments imposables par nature.

- usine ;
- bureaux ;

- terrains ;

- etc.

L’auditeur doit tenir compte des exonérations et autres


avantages en nature dont bénéficie la société.
b) Détermination de la valeur locative

La démarche préconisée par le Code général des Impôts


doit être rigoureusement suivie. Elle procède par
élimination selon l’ordre ci-après.
b-1) Référence au bail

b-2) Méthode de comparaison

b-3) Voie d’appréciation directe

b-4) Détermination de la valeur locative par les


services d’impôts
c) Rapprochements

Il convient de rapprocher la charge fiscale déterminée


du ou des derniers avis d’imposition reçus, puis
expliquer tout écart éventuel relevé.
Ensuite, l’on doit s’assurer que l’impôt foncier
apparaissant sur l’avis d’imposition est correct, et le
rapprocher du compte de charges correspondant, et
expliquer tout écart éventuel.

Enfin, il faut vérifier que si la société bénéficie d’une


exonération de l’impôt foncier, elle a acquitté la taxe de
voierie pour les immeubles et bâtiments imposables.
2. Audit de la contribution des patentes

2.1 Rappel du dispositif fiscal

La contribution des patentes est due par toute personne


qui exerce en Côte d’Ivoire un commerce, une industrie,
une profession.
La contribution des patentes est composée:

- d’un droit sur le chiffre d’affaires (0,5 % ou 0,7 %


du chiffre d’affaires); et

- d’un droit sur la valeur locative (18,5 % ou 16 % de


la valeur locative).
 Droit sur le chiffre d’affaires

Le chiffre d’affaires s’entend de l’ensemble des recettes


et produits acquis dans le cadre de l’exercice de
l’activité, y compris toutes les sommes provenant des
activités annexes et accessoires ou de la gestion de
l’actif commercial quelle que soit leur situation fiscale
au regard des taxes sur le chiffre d’affaires.
 Droit sur la valeur locative

La valeur locative est déterminée dans les mêmes


conditions qu’en matière d’impôt foncier.

A cela, il faut ajouter les loyers versés pour les locaux


servant à l’activité de l’entreprise.
2.2 Objectif de l’audit fiscal

L’audit des déclarations de patente permet d’établir que


la contribution des patentes mises à la charge de la
société est correctement déterminée ou que la
contribution acquittée par cette dernière a été
correctement évaluée, eu égard à la nature de son
activité et, à ses éléments d’exploitation.
2.3 Procédure d’audit

2.3.1 Documents exigés

- la déclaration CD PAT-05;

- les contrats de bail des locaux professionnels de la


société ;
- le grand livre des comptes de charges de loyers ;

- le fichier détaillé des immobilisations de la société


avec indication des valeurs comptables ;

- le chiffre d’affaires de l’exercice, le cas échéant, le


chiffre d’affaires réalisé par établissement.
2.3.2 Démarche

a) Détermination de la charge fiscale

Il faut classifier les différents éléments imposables par


nature en vue de la détermination de la charge fiscale
(droit sur le chiffre d’affaires et droit sur la valeur
locative) :
- chiffre d’affaires ;

- loyers professionnels ;

- usine ;

- bureaux ;

- terrains ;

- etc.
- L’auditeur doit tenir compte des exonérations et
autres avantages fiscaux dont bénéficie la société.
b) Rapprochements

La charge fiscale déterminée, il convient de la


rapprocher de la patente déclarée, puis expliquer tout
écart éventuel relevé.
Merci de votre aimable attention.

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