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Année académique : 2021-2022

TVA ET IS APPROFONDIES

Conforme à la loi de finance 2021

LP
FISCALITE

Responsable du cours:
Verges Valery DONGMO KANA, Ph.D
Senior Lecturer
Accounting, Audit & Tax consultant
Tel : 696159905/ 672039722
Email : vergesvalery@gmail.com

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PREMIERE PARTIE : LA TVA ET DROIT D’ACCISES
CHAPITRE I : TRAITEMENT DES OPERATIONS SPECIFIQUES DE LA TVA

I. Généralité sur le crédit de TVA


I.1. La notion de crédit de TVA (Art 149 du CGI) Quand la TVA déductible est supérieure
à la TVA Collectée alors le redevable doit exiger un crédit de TVA à l’Etat. Deux cas de
figure peuvent se présenter :
- Crédit de TVA exceptionnel ;
- Crédit de TVA structurel ou chronique
Crédit de TVA exceptionnel Crédit de TVA Chronique

- Ventes exclusivement à l’exportation


- Ventes exclusives aux clients habilités à retenir la
MOTIFS Achats importants
TVA à la source
Acquisition d’immobilisations
- Ventes à des entreprises bénéficiant du régime des
achats en franchise (cas des sociétés pétrolières,
des exportateurs … qui achètent HT)
- Cessation d’activité (crédit détenu à la date de
la cessation correspondant à la TVA/Achats
acquittée non récupérée

PROCEDURE DE Report du crédit de TVA sur les Demande de remboursement du crédit de TVA
REMBOURSEMENT déclarations suivantes sur
DU CREDIT DE TVA autorisation préalable de
l’administration fiscale.

2.2 - Les conditions de remboursement de crédit de TVA


Les entreprises désirant obtenir le remboursement des crédits de TVA dont elles disposent sont
tenues désormais d’introduire leurs demandes avant le 20 du mois qui suit le trimestre au terme
duquel un crédit de taxe a été constaté. La loi de finance 2009 en son article 50 astreint les
entreprises désirant obtenir le remboursement de TVA de ne plus reporter sur leurs déclarations
de chiffre d’affaire suivantes les crédits de TVA dont le remboursement est demandé et ce, dès
le dépôt de la demande. L’imputation de ces crédits est ainsi momentanément suspendue
jusqu’à l’intervention de la décision de remboursement.
Ainsi, les dates limites d’introduction des demandes de remboursement des crédits de TVA sont
donc fixées comme suit :
Tableau : Délai d’introduction des demandes de remboursement de crédit de TVA

2
Trimestre de JANVIER AVRIL JUILLET OCTOBRE
constitution FEVRIER MAI AOUT NOVEMBR
E
des crédits de MARS JUIN SEPTEMBRE
TVA DECEMBRE
2020 2020 2020
2016

Date limite
d’introduction
Avant le 20 Avant le 20 Avant Avant le
des demandes
avril juillet le 20 20 janvier
de
octobre 2021
remboursement 2020 2020
2020

Selon l’Art. 149 bis du CGI 2020, les remboursements des crédits de TVA doivent respecter
les modalités suivantes :
• Pour les entreprises à risque faible, le remboursement est automatique et n’est pas
subordonné à aucune procédure de contrôle de validation préalable ;
• Pour les entreprises à risque moyen, le remboursement s’effectue après une procédure de
validation des crédits ;
• Pour les entreprises à risque élevé, le remboursement n’intervient qu’après une procédure
de vérification générale de comptabilité qui doit intervenir dans un délai d’un mois après
l’introduction de la demande de remboursement.
Les entreprises à risque faible sont celles qui remplissent à la date de l’introduction de leur
demande, les critères cumulatifs ci – dessous :
▪ Appartenir au portefeuille de la Direction des grandes entreprises (DGE) ;
▪ Ne pas avoir d’arriérés fiscaux y compris dans le cadre d’un contentieux fiscal ;
▪ Avoir régulièrement bénéficié de remboursement de crédits de TVA au cours des trois
derniers exercices non remis en cause à l’occasion d’un contrôle fiscal.
Toutefois, les entreprises à risque faible ayant bénéficié d’un remboursement automatique font
l’objet d’un contrôle a posteriori de validation de leurs crédits. Ainsi, les redressements fiscaux
effectués à l’occasion de ce contrôle à posteriori auprès de ces contribuables et ayant bénéficié
de remboursements de crédits sans contrôles préalables donnent lieu à l’application des
pénalités de 150% majorées des intérêts de retard sans plafonnement et sans possibilités de
remise gracieuse
Les entreprises à risque moyen sont celles qui remplissent les critères suivants :
▪ Appartenir au portefeuille de la DGE ou du CIME ;
▪ Ne pas avoir d’arriérés fiscaux ou disposer d’un sursis de paiement ;
▪ Avoir régulièrement bénéficié de remboursement de crédits de TVA au cours d’un exercice
fiscal clos non remis en cause à l’occasion d’un contrôle fiscal.
Sont considérées comme entreprises à risque élevé, celles n’appartenant à aucune des catégories
ci-dessus.
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Cependant, les redressements fiscaux en matière de TVA effectués à l’occasion d’une
vérification générale de comptabilité de ces contribuables et ayant bénéficié de remboursements
de crédits après contrôle de validation donnent lieu à l’application des pénalités de 100%
majorées des intérêts de retard sans plafonnement.
NB : - La loi de finance 2019, supprime l’exigence de validation préalable des crédits de TVA
à partir d’un certain seuil.
- L’administration fiscale peut à tout moment procéder à un contrôle de validation d’un
crédit de TVA exposé par un assujetti. Pour les activités de commerce général, qui
par leur nature, ne sont pas susceptibles de générer un crédit structurel de Taxe sur
la Valeur Ajoutée, tout report de crédit sur les déclarations ultérieures, n’est admis
au-delà d’une période de trois (03) mois qu’au terme de sa validation préalable par
les services compétents de l’administration fiscale.
Sont considérées comme entreprises à risque élevé, celles n’appartenant à aucune des catégories
ci-dessus.
Test de connaissances 1
Soient les trois entreprises suivantes qui ont introduit leur dossier de remboursement de crédit
de TVA auprès de l’administration fiscale camerounaise. Le contenu de ces dossiers se présente
comme suit : Tableau : Demande de remboursement de crédit de TVA
Entreprises DECLARATION G 50 SORT DE LA DEMANDE
2è Crédit TVA TVA à Date
Trimest PAYER demande
re
Avril -2 000 000 -

CAMEX SA Mai -9.000.000 -


Juin -52.000.000 - 16/07/2016
Avril - 4.000.000 -

SOTRAC Mai -5 000 000 -


SARL
Juin -7.000.000 - 5 / 07 / 2016
Avril 4.000.000 -

UTC SARL Mai 7.000.000 -


Juin 25.000.000 - 10 / 08 /
2016

Travail à Faire : Déterminer le sort réservé à ces demandes de remboursement sous l’hypothèse
que CAMEX SA relève de la DGE et les autres entreprises du CIME.

II. La notion de prorata (Art 147 du CGI)


Quand l’activité d’une entreprise est soumise en totalité à la TVA, on dit que cette dernière est
un assujetti total. Mais dans la réalité des cas, on constate que plusieurs entreprises ont une
activité mixte, c’est à dire qu’elles réalisent à la fois des activités taxables à la TVA et des
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activités non taxables à la TVA. C’est le cas des pharmacies, des boulangeries – pâtisseries
etc… Face à cette situation, ces entreprises ne peuvent déduire qu’une fraction de TVA payée
en amont aux fournisseurs. Cette fraction n’est autre que le prorata (1.1). Mais, pour éviter le
calcul complexe du prorata, le législateur a prévu une disposition légale qui autorise les
assujettis au prorata d’avoir une option pour la tenue d’une comptabilité séparée en secteurs
d’activités (1.2).
II.1. Les assujettis partiels de TVA
Les assujettis partiels ne sont autorisés qu’à déduire une fraction de la TVA déductible. Dès
lors, la difficulté ici réside dans le calcul de ce prorata de déduction. Ainsi, le prorata applicable
au cours d’une année donnée est calculé soit :
- sur les recettes de l’année précédente pour les anciens contribuables ;
- sur les recettes prévisionnelles de l’année en cours pour les nouveaux redevables. Avant 2010
ce prorata était égal au rapport entre la CAHT taxable à la TVA (au numérateur), y compris le
CAHT taxable au taux zéro et le total du CAHT (au dénominateur). La LF 2010 a introduit dans
le calcul du prorata au numérateur et au dénominateur les opérations imposables par nature,
mais exonérées de TVA par la loi ou un texte équivalent. Il s’agit des exonérations par
destination.
Prorata de déduction : CAHT taxable (taux normal et zéro) + CAHT taxable mais exonéré par destination
CAHT global
Le CAHT exonéré par destination concerne :
o Les achats effectués par des Ambassades et Consulats,
o Les achats réalisés par des Organisations internationales ayant reçu un accord de siège,
o Les achats effectués par les ONG reconnues d’utilité publique,
o Les achats effectués par les entreprises privées ayant signé une convention d’exonération avec
le Ministère de Finances (MINFI).
NB : Lorsque le prorata de déduction est inférieur à 10%, l’entreprise n’est pas autorisée à
effectuer des déductions sur la TVA collectée en ce moment la TVA due sera égale à celle
Collectée.
Il est à noter que le chiffre d’affaires des opérations taxables au taux zéro concerne les
exportations des produits taxables.
Test de connaissance 1 : Cas CAMEX SARL
La SARL CAMEX, une société de droit camerounais créée en 2005, opère dans deux branches
d’activités distinctes, à savoir la commercialisation des mobiliers de bureau et des produits de
première nécessité. Au cours de l’année 2014, elle a eu à réaliser les opérations suivantes :
• Ventes des produits de première nécessité ………………….. 5.000.000. FCFA ;
• Ventes des mobiliers de bureau aux privés ………………… 8.000.000.FCFA ;
• Ventes de mobiliers à l’ONG « AMADEUS » reconnue d’utilité publique 2.000.000.FCFA ;
• Ventes mobiliers au Consulat d’Espagne au Cameroun 4.000.000.FCFA ;
• Ventes mobiliers à la SA SODICAM (Exonérée de TVA selon une convention avec le
Cameroun) …………………………………………… 6.000.000.FCFA.
Travail A Faire :
1 - Calculer le prorata prévisionnel de déduction pour l’année 2015 ;

5
2– Calculer le montant de la TVA à reverser en Septembre 2015 sous l’hypothèse que le
montant des ventes de Septembre 2015 s’élève à 50.000. 000FCFA tandis que les achats de la
même période se chiffrent à 25.000. 000. FCFA.
Test de connaissance 2
La SA CAMINCI est une importante société camerounaise créée le 02 Janvier 2015 et
spécialisée dans le commerce général. Les données prévisionnelles de son activité pour le
compte de l’exercice 2015 font ressortir les éléments suivants :
o Ventes des biens d’équipement : 119.250.000.FCFA (TTC) ;
o Ventes des produits pharmaceutiques : 20.000.000.FCFA (HT) ;
o Exportation du bois débité en Asie : 30.000.000.FCFA (HT) ;
o Remboursement de débours au transitaire : 5.000.000.FCFA (HT).
Travail à Faire :
1 – Calculer le prorata provisoire de l’exercice 2015.
1 – Calculer le montant de la TVA à reverser pour le compte du mois de Janvier 2015 sachant
que le CAHT du mois de Janvier 2015 et celui de Février 2015 se sont élevés respectivement
à 20 millions FCFA et à 30 millions FCFA tandis que les achats du mois de Janvier 2015
se chiffrent à 8.000. 000.FCFA
Test de connaissance 3
La Sarl SCIMEX a réalisé les opérations suivantes au cours du mois de Février 2015 :
Paiement de la facture N° C0058 du Cabinet « Wanssy » 3.500.000 HT
Achat d’un groupe électrogène à Bernabé Cameroun 10.000.000 HT
Ventes de marchandises 30.000.000 HT
Paiement de la facture M01256 de MTN 650.000 HT
Paiement de la Facture ENEO 112.500 HT
Paiement de la quittance Camerounaise des Eaux 140.000 HT
Travail à Faire :
1 -Calculer le montant de la TVA déductible au titre du mois de Février 2015 sous les
hypothèses que : le prorata prévisionnel de déduction est de 9%, le prorata prévisionnel de
déduction est de 40%
2- Calculer le montant de la TVA à payer pour le compte du mois de Février 2015

II.2. La tenue d’une comptabilité séparée par secteur d’activité (Art 148 du CGI)
Afin d’éviter la complexité d’utilisation du prorata, la législation fiscale a prévu une deuxième
option pour les cas d’entreprises qui pratiquent une activité mixte. Ces dernières peuvent diviser
leurs activités en deux secteurs principaux. Un premier secteur qui regroupe toutes les activités
taxables et non taxables ouvrant droit à déduction et un deuxième secteur constitué des activités
non taxables n’ouvrant pas droit à déduction. A cet effet, elles doivent tenir une comptabilité
séparée par secteur d’activité. La conséquence logique qui en découle est que, la TVA qui a
grevé les achats auprès des fournisseurs sera totalement déductible, ce qui n’est pas le cas pour
les opérations non taxables à la TVA.
Test de connaissance

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La SA CAMITEX est une entreprise industrielle située dans la zone industrielle de Douala –
Bassa. Elle dispose d’une activité mixte. La première concerne le montage des ordinateurs
qu’elle revend sur le marché national. La seconde consiste en la production du lait en poudre
qu’elle revend aux boulangeries. Au cours de l’exercice 2014, elle a réalisé les opérations
suivantes :
Ventes du mois d’Avril 2014 : 50.000. 000. FCFA dont
Ventes des ordinateurs 35.000.000
Ventes Lait en poudre 15.000.000
Achats du mois d’Avril 2014 : 30.000. 000. FCFA dont
Achats composants ordinateurs 20.000.000
Achat Lait 10.000.000
NB : - L’ordinateur est un bien taxable à la TVA
- Le lait en poudre est un bien de première nécessité, donc exonéré de TVA
Travail à Faire :
1 - Calculer le montant de la TVA à payer pour le compte du mois d’Avril 2014 sous les
hypothèses que :
Hypothèse 1 : La SA CAMITEX n’est pas organisée en secteur d’activité et tient une
comptabilité globale
Hypothèse 2 : LA SA CAMITEX tient une comptabilité séparée en deux secteurs
2 – Laquelle des méthodes semblent avantageuse pour la SA CAMITEX ?
N.B : Le prorata de déduction prévisionnel est 65% ; 8%

III. Les régularisations de TVA (Art. 147 du CGI)


Dans la pratique, les déductions de TVA régulièrement effectuées sont admises définitivement.
Elles doivent être effectivement justifiées, selon le mécanisme de TVA, par l’affectation a une
activité taxable des éléments y afférents.

Si cette affectation n’est pas confirmée ultérieurement ou est modifiée, alors des rectifications
des déductions initiales ou régularisations peuvent ainsi être nécessaires et ceci dans certaines
conditions prévues par le législateur.

Dès lors, les régularisations qui en découlent diffèrent selon qu’elle porte sur les
immobilisations ou sur les autres valeurs d’exploitation ou services.

III.1. Les régularisations portant sur les immobilisations


La TVA déductible payée au fournisseur lors des achats ne peut être régularisée que dans les
deux cas suivants :
• Sortie de l’immobilisation du champ de la TVA ;
• La connaissance du prorata réel de fin d’exercice.

III.1.1- La sortie de l’immobilisation du champ de la TVA

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Cette situation peut se retrouver dans toutes les entreprises y compris celles qui sont assujetties
partiellement à la TVA. La sortie peut résulter des situations suivantes :
• Transfert de propriété (cession de l’immobilisation avant la fin des amortissements, vol, don
gratuit, détournement, disparition de l’immobilisation) ;

• Changement d’affectation de l’immobilisation (Exemple l’affectation d’un matériel


d’exploitation aux dirigeants ou cadres) ;
• Perte de qualité d’assujetti (faillite, cessation d’activité).

Lorsqu’un redevable cède une immobilisation avant la fin de la quatrième année à compter de
la date d’acquisition et que cette cession n’est pas soumise à la TVA pour une raison
quelconque, ledit redevable est tenu de reverser une fraction de la TVA qu’il a déduit
initialement.

La somme à reverser est égale à la déduction initiale diminuée d’un cinquième par année ou
fraction d’année depuis l’acquisition. En d’autres termes, le montant à reverser est égal à la
fraction du cinquième de la TVA initialement déduite pondérée par le délai restant à courir pour
atteindre 5 ans. Mathématiquement on a :

Soient n1 : la durée d’utilisation de l’immobilisation et n2 : la durée restant à courir pour


atteindre cinq ans ; n1 + n2 = 5 ans
TVA à reverser = TVA déductible - TVA déductible x n1
5
TVA à reverser = TVA déductible (5 – n1)
5

TVA à reverser = TVA déductible x n2


5
La régularisation pour cause de sortie de l’immobilisation du champ de la TVA doit se faire
dans la déclaration déposée au titre du mois au cours duquel la sortie a eu lieu effectivement.

Pour le vendeur, le cout du bien cédé est majoré du montant de la TVA régularisée. Cette
majoration est prise en compte pour le calcul et l’analyse fiscale du résultat de cession.
Pour l’acheteur, un droit à déduction d’un montant égal est ainsi créé.

Test de connaissance
La Sarl SCIMEX avait acquis une machine d’une valeur de 29.812. 500.FCFA TTC le 1er
Octobre 2013. À la suite d’un ralentissement de son activité, cette société avait cédé cette
immobilisation le 1er Juillet 2015 au prix de 18.000.000FCFA HT.
Travail à Faire :
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1 – Déterminer le montant de la TVA à reverser dans les cas suivants :
- le prorata réel de 2013 est de 100% ;
- le prorata réel de 2013 est de 60%.

III.1.2 - La connaissance du prorata réel de fin d’exercice


Dans la pratique, cette situation ne se rencontre que dans le cas des assujettis partiels à la TVA.
En effet, la déduction effectuée par application d’un prorata prévisionnel a un caractère
provisoire et le montant de la TVA déductible doit être définitivement arrêté au vu du prorata
réel calculé d’après les recettes de l’année même au cours de laquelle l’immobilisation est
acquise1.

Le prorata réel de fin d’exercice doit être déterminé au plus tard avant la fin du premier trimestre
qui suit la fin de l’exercice en question. La régularisation est rendue possible dès lors que ce
prorata réel s’éloigne du prorata prévisionnel.
La régularisation est donnée par la formule suivante :

Régularisation = TVA / Achats x Ecart de prorata


Avec Ecart de prorata = Prorata prévisionnel pratiqué – Prorata réel
• Si Ecart > 0 alors la déduction est exagérée (reverser la régularisation à l’Etat)
• Si Ecart < 0 alors la déduction est insuffisante (Exiger un crédit de TVA à l’Etat)
NB : Cette régularisation affecte la valeur à laquelle l’immobilisation figure à l’actif du bilan.
Ainsi, la réclamation d’un crédit de TVA affecte négativement la valeur de l’immobilisation
tandis qu’un reversement de TVA à l’Etat entraîne une augmentation de la valeur réelle de
l’immobilisation. A cet effet, la firme doit constituer des amortissements sur la base de ces
immobilisations corrigées.

Base d’amortissement = Montant HT immobilisation ± régularisation de TVA


Test de connaissance
La Sarl SCIMEX, une entreprise industrielle spécialisée dans le traitement et la production du
beurre de cacao, a acquis au cours de l’exercice 2017, une trieuse électronique. Cet achat lui a
permis de récupérer une TVA de 60 Millions FCFA après application d’un prorata prévisionnel
de 20%.
Travail à Faire : Quel est le sort fiscal de cette TVA déductible si :

 Le prorata réel de fin d’exercice 2017 est de 15% ?


 Le prorata réel de fin d’exercice 2017 est de 30% ?
 Le prorata réel de fin d’exercice 2017 est de 8% ?

1
Cet ajustement de la TVA doit entraîner une correction de la valeur d’actif de l’immobilisation
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IV. Les régularisations portant sur les autres valeurs d’exploitation ou services
Pour les biens autres que les immobilisations et pour les services, la régularisation de la TVA
déduite au moment où la dépense est effectuée, peut faire l’objet d’un reversement total ou
partiel dans les cas suivants :

- disparition de la marchandise du champ de la TVA sans que la firme puisse justifier que
c’est par suite de destruction ou de vol ;

- utilisation des biens ou des services dont la TVA amont a été déduite pour une opération
exonérée de TVA ;
- achats destinés aux dirigeants et aux personnels

Dans ces cas, la TVA / achat de ces biens et services déduite à tord doit être intégralement
reversée dans les caisses de l’Etat.

V. Cas particulier de l’option des débits.


Il est à noter que cette option est généralement réservée aux entreprises opérant dans le secteur
des travaux publics.

- L’acquittement de la TVA d’après les débits stipule que l’entreprise calcule et paye
la TVA une fois la facture émise même si le règlement n’est pas encore effectué ;
- L’acquittement de la TVA sans tenir compte des débits stipule que le calcul et le
paiement de la TVA est conditionnés par l’encaissement au préalable de cette dernière.

Test de connaissance
OPTIMA INVENT TECHNOLOGIE est une entreprise installée au Cameroun depuis plusieurs
années. Son activité consiste à construire des immeubles. Pendant le mois de Février 2020, elle
a facture à ses clients des travaux réalisés en Janvier 2020 à concurrence de 143 100 000 FCFA
TTC, ainsi que des travaux réalisés en Février 2020 pour 116 268 750 FCFA TTC. Pendant le
même mois, elle a perçu 23 611 500FCFA en espèce et 90 454 500 FCFA TTC par chèque sur
les travaux effectués en février ou antérieurement. Elle a également perçu 5 998 275 FCFA
TTC en espèce et 60 817 500FCFA par chèque sur les travaux factures en février ainsi que 39
352 500FCFA comme avance sur les travaux en cours. Par ailleurs, en février elle a acquis :

- Une grue de chantier pour 66 000 000 HT ;


- Un engin de terrassement pour 93 000 000 HT.

Les frais généraux et les autres achats du mois sont évalués 10 940 000 HT. L’entreprise est
assujetti à la TVA à 100% ;

TAF :
1) Calculer la TVA à reverser au mois de février 2020 dans l’hypothèse ou l’entreprise
acquitte la TVA d’après les débits.
2) Calculer la TVA à reverser au mois de février 2020 dans l’hypothèse ou l’entreprise
n’acquitte pas la TVA d’après les débits.
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CHAPITRE 2 : DROITS D’ACCISES
1- Définition du Droit d'accises
Le droit d'accises est un Impôt ad valorem assis sur la dépense de consommation et perçu lors
de la livraison sur le marché local de certains produits spécifiques.
2 - Les produits soumis au droit d'accise
Il s'agit pour l'essentiel des biens importés ou produits locaux notamment :
Bières de malt ; Boissons gazeuses, eaux minérales ; Jus de fruits naturels ; Vins de raisins frais.
Vermouths et autres vins de raisins frais ;Autres boissons fermentées (cidre, poiré, hydromel
par exemple) ;Eaux-de-vie, whiskies, rhum, gin et spiritueux, Cigares, cigarillos et cigarettes,
en tabac ou en succédanées de tabacs ;Tabac à mâcher et à priser ;Autres tabacs fabriqués ;Foie
gras ;Caviar et ses succédanés ;Saumons du Pacifique, de l'Atlantique et du Danube séchés,
salés ou en saumure ;Perles fines, pierres précieuses ;Métaux précieux ;Bijouteries ;Véhicule
de tourisme d'une cylindrée supérieure etc……..
3 - Fait générateur
Il est constitué par :
· La livraison des biens et marchandises par le producteur ou par le grossiste, s'agissant
des ventes ou des échanges ;
· Le franchissement du cordon douanier s'agissant des importations.
4- Exigibilité
Le droit d'accise est exigible à la livraison des biens en ce qui concerne les ventes et lors de la
déclaration d'importation, s'agissant des importations.
5- La base d'imposition au droit d'accise
5.1. Importation Hors CEMAC
En matière d'importations, la base est déterminée en ajoutant à la valeur imposable (CAF) telle
qu'elle est définie par les articles 23 à 26 du Code des Douanes de la CEMAC, le montant du
droit de douane.
- Droit d’Accise = CAF + Droit de douane
- Droit de Douane = CAF
- CAF = FOB ou prix d’achat + Freight + Assurance + Frais accessoires
- TVA = CAF + Droit de douane + Droit d’Accise.
5.2. Cas particulier des importations dans la zone CEMAC
S'agissant des biens et marchandises en provenance d'un Etat membre de la CEMAC, elle est
constituée par la valeur sortie usine, à l'exclusion des frais d'approche et des droits de douane.
- Droit d’Accise = FOB ou Prix d’Achat
- TVA = FOB + Droit d’Accise
6-Quel est le taux du droit d'accise ?
Il existe trois taux :
Taux super élevé …………………50%
Taux élevé ………………………..30%
Taux général …………………….25 %
Taux moyen ………………….. 12,5 %
Taux réduit ………….………....... 5%
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Taux super réduit ………………...2 %
Le taux de 50% : l’hydroquinone et les produits cosmétiques du chapitre 33 du CGI contenant
de l’hydroquinone ;
Le taux de 30% : les cigares, les cigarettes et les autres tabacs du chapitre 24 du CGI ; les
pipes et leurs parties, les tabacs et préparations pour pipes ;
Le taux de 25% qui s'applique à tous les autres produits sus listés ;
Le taux moyen de 12,5% qui s'applique aux :
- véhicules de tourisme d’une cylindrée inférieure ou égale à 2 500 cm3, de plus de 10 ans à 15
ans d’âge ;
- véhicules de tourisme d’une cylindrée supérieure à 2 500 cm3, de 1 à 15 ans d’âge ;
- autres véhicules utilitaires, véhicules de transport en commun, remorques, tracteurs à
l’exclusion de ceux agricoles quelle que soit la cylindrée, de plus de 15 ans à 25 ans d’âge ;
- articles de friperie et pneumatiques d’occasion.
- motocycles d’une cylindrée supérieure à 250 cm3
- parties de tous les motocycles des positions 8714.10, 8714.91 à 871499 ;
- les cheveux, perruques, laines, barbes, sourcils, cils, mèches et autres matières textiles
préparés pour la fabrication de perruques ou d'articles similaires en cheveux des positions
tarifaires 6703. À 6704 ;
- bouquets des programmes et contenus audiovisuels numériques
Le taux réduit du droit d’accises s’applique aux jeux de hasard et de divertissement non
assujettis à la taxe spéciale sur :
- les jeux de hasard et de divertissement visée à l’article 206 et suivants du présent Code, sur le
chiffre d’affaires réalisé.
- sucreries sans cacao de la position 1704 ;
- chocolats et autres préparations alimentaires à forte teneur de cacao des positions 1806.20 à
180690,
- motocycles d’une cylindrée inférieure ou égale à 250 cm3,
- préparations pour consommation des positions tarifaires 2103 à 2104 ;
- les glaces de consommation du 2105.
Les Taux super réduit 2% qui s’applique sur le chiffre d’affaires hors taxes des entreprises
de communication téléphonique mobile et de services internet.
Ce taux n'est pas majoré de 10 % au titre des centimes additionnels communaux.
Pour le cas spécifique des tabacs, le montant du Droit d’accises résultant de l’application du
taux de 25 % visé à l’alinéa (1) b ci-dessus, ne peut être inférieur à 5 000 F CFA pour 1000
tiges de cigarettes, s’agissant des produits finis de tabac importés.
Pour le cas spécifique des boissons alcoolisées, le montant du droit d’accises résultant de
l’application du taux de 25% est majoré d’un droit spécifique. Le montant des droits d’accises
additionnels résultant de l’application du système de taxation spécifique est de :
-75 F CFA pour toutes les bières de 65 centilitres et 37,5 F CFA pour les bières de 33
centilitres
- pour les vins, spiritueux, whiskies et champagnes produits localement :
o 2 F CFA par centilitre pour les spiritueux dits alcools mix ;

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o 2 F CFA par centilitre pour les vins ;
o 8 F CFA par centilitre pour les whiskies ;
o 25 F CFA par centilitre pour les champagnes ;
- pour les vins, spiritueux, whiskies et champagnes de gamme inférieure importés :
o 3 F CFA par centilitre pour les spiritueux dits alcools mix ;
o 3 F CFA par centilitre pour les vins ;
o 10 F CFA par centilitre pour les whiskies ;
o 30 F CFA par centilitre pour les champagnes ;
- pour les vins, spiritueux, whiskies et champagnes de gamme supérieure importés :
o 6 F CFA par centilitre pour les spiritueux dits alcools mix ;
o 6 F CFA par centilitre pour les vins ;
o 20 F CFA par centilitre pour les whiskies ;
o 60 F CFA par centilitre pour les champagnes.
Pour le cas spécifique des emballages non retournables, il est appliqué un droit d’accises
spécifique selon les tarifs ci-après :
- 15 F CFA par unité d’emballage non retournable pour les boissons alcooliques et gazeuses ;
- 5 F CFA par unité d’emballage non retournable, plafonné à 10% de la valeur du produit, pour
tous les autres produits. ;
Pour le cas spécifique des boissons gazeuses, sodas et autres boissons sucrées importés, outre
le droit d’accises visé plus haut, il est appliqué un droit d’accises spécifique au tarif de 2,5 F
CFA par centilitre.
NB : Article 141 bis nouveau Pour le cas spécifique des boissons ci-après listées, la base
d’imposition au droit d’accises est déterminée après application d’un abattement de :
- 25% pour les boissons gazeuses ;
- 10% pour les bières titrant un degré d’alcool inférieur ou égal à 5,5.
La loi de finances pour l’exercice 2020 a aligné le régime d’exonération en
matière de droits d’accises sur celui prévu par la directive N° 03/19-UEAC-
010A-CM-33 du 08 avril 2019 portant harmonisation des législations des Etats
membres de la CEMAC en matière de droit d’accises.
Désormais, les intrants des produits finis soumis au droit d’accises sont
exonérés dudit prélèvement. Cette mesure s’applique exclusivement aux entreprises locales de
production soumises au droit d’accises. Par entreprise de production, il faut entendre
celles qui procèdent à la transformation des intrants en produits finis. Les entreprises qui
importent des intrants en vue de la revente aux entreprises productrices ne sont pas éligibles à
l’exonération du droit d’accises sur les intrants.
La loi de finances pour l’exercice 2020 soumet au droit d’accises ad valorem, les bouquets de
programmes audiovisuels numériques. Au taux moyen de 12,5%. Il est assis sur le chiffre
d’affaires hors TVA des entreprises de distribution de programmes audiovisuels numériques,
exclusion faite de la vente de matériel.
Test de connaissance 1
Les informations suivantes sont fournies sur l'importation d'une bijouterie.
- Prix d'achat : 14 400 000 FCFA

13
- Freight : 800 000 FCFA
- Assurance : 800 000 FCFA
Droits de douane : 30% de la valeur CAF
TAF : Déterminer le droit d'accise, la TVA liée à l’importation et la valeur imposable en
considérant que :
- Les marchandises sont importées de France
- Les marchandises sont importées du Gabon
Test de connaissance 2 : Cas SOCIMAF SA
La SA SOCIMAF est une entreprise industrielle spécialisée dans l’importation des parfums
dans des fûts de 10 Litres qu’elle reconditionne dans son usine située à Douala – Bassa, avant
de les écouler sur le marché camerounais.

Au cours des mois de Décembre 2013 et de Janvier 2014, elle a eu à réaliser les opérations
suivantes :
Décembre 2013 Janvier 2014
IMPORTATIONS 100.000.000. FCFA ( Prix CAF ) 268.312.500. FCFA TTC
VENTES 175.000.000. FCFA HT 250.000.000. FCFA HT
De même au cours du mois de Janvier 2014, la SA SOCIMAF a cédé la camionnette de livraison
au prix HT de 6.000.000.FCFA. Cette camionnette avait été acquise le 14 Octobre 2012 au prix
TTC de 21.465.000.FCFA. Taux de douane des parfums : 50% de la valeur CAF
Travail à Faire
1 – Retrouver le montant CAF des importations de Janvier 2014 (Taux de douane 30% de la
valeur CAF)
2 – Calculer les montants du droit d’accises Amont et Aval
3 – Calculer le montant de la régularisation de la TVA
4 – Calculer le montant de la TVA à payer pour le compte du mois de Janvier 2014.

14
DEUXIEME PARTIE : IMPOT SUR LES SOCIÉTÉS
CHAPITRE 3 : ANALYSE FISCALE DES CHARGES ET DES PRODUITS
I. Commissions sur achats ou vente de marchandises à l’étranger
Les commissions ou courtages portant sur les marchandises achetées pour le compte des
entreprises situées au Cameroun, dans la limite de 5 % du chiffre des achats (achat FOB)
profiteront aux entreprises camerounaises. Ces commissions doivent faire l’objet d’une facture
régulière jointe à celle des fournisseurs.
Détermination de la valeur des achats FOB (Free on Board) et CAF (Cout d’assurance Fret).

Valeur FOB = Prix de la marchandise à la sortie de l’usine du pays expéditeur + transport


+ assurance de l’usine du pays expéditeur jusqu’au port du pays expéditeur.

Valeur CAF = Valeur FOB + Transport + assurance + Fret (du port du pays expéditeur
jusqu’au port du pays destinataire.
II. Charges locatives
Le montant des locations concédées à une société est admis dans les charges à la seule condition
qu’il ne présente aucune exagération par rapport aux locations habituellement pratiquées pour
les immeubles ou installations similaires. Cependant, lorsqu’un associé détient au moins 10 %
des parts ou des actions d’une société, le produit des locations autres que celles des immeubles
consentis à cette société ne peut être admis dans les charges de l’entreprise. Pour l’application
de cette disposition, les parts ou actions détenues en toute propriété ou en usufruit par le
conjoint, ascendant ou descendant de l’associé, sont réputées appartenir à ce dernier.

Au terme d’un contrat de leasing ou crédit-bail, la différence positive entre la valeur nette
comptable du bien et du prix d’acquisition doit être réintégrée.

III. Dons, libéralités et subventions


Les libéralités, dons et subventions ne constituent pas des charges déductibles du bénéfice
imposable. Cependant, les versements à des organismes de recherche et de développement et à
des œuvres ou organismes d’intérêt général à caractère philanthropique, éducatif, sportif,
scientifique, social et familial, à condition que ceux-ci soient situés au Cameroun, sont admis
en déduction dès lors qu’ils sont justifiés et dans la limite de 0,5 % du chiffre d’affaires de
l’exercice. Les dons et subventions alloués aux clubs participant aux compétitions nationales
officielles d’élite, ou aux organismes agréés en charge de l’organisation des compétitions
sportives officielles, sont admis en déduction dès lors qu’ils sont justifiés et dans la limite de 5
% du chiffre d’affaires de l’exercice.

Toutefois, sont totalement admis en déduction dès lors qu’ils sont justifiés, les versements
effectués :

- à l’Etat ou aux collectivités territoriales décentralisées en vue de l’acquisition des


antirétroviraux dans le cadre du traitement du VIH/SIDA ;
15
-à des organismes de recherche et développement agréés et domiciliés au Cameroun et
intervenant dans le domaine de l’agriculture, de la santé et de l’élevage.
De même, les dons faits à l’occasion des calamités sont déductibles dans les formes et les
conditions fixées par arrêté du ministre chargé des Finances.

Il est également à noter que dans le cadre de la relance post-covid, la loi de finances pour
l’exercice 2021 admet en déduction sans aucun plafonnement les dons consentis par les
entreprises dans le cadre de la lutte contre le COVID-19 a l’état ou ses démembrements ainsi
qu’au profit d’autres organismes dument agrées. Pour être déductible, les dépenses ci-dessus
doivent être dument justifiées et constatées dans les écritures de l’exercice au titre duquel elles
ont été engagées.

IV. Primes d’assurance


Sont déductibles des bénéfices imposables et pour la part incombant aux opérations faites au
Cameroun :

• les primes d’assurance contractées au profit de l’entreprise, si la réalisation du risque couvert


entraîne, directement et par elle-même, une diminution de l’actif net ;
• les primes d’assurance constituant par elles-mêmes une charge d’exploitation ;

• les primes d’assurance maladie versées aux compagnies d’assurances locales au profit du
personnel et de leurs époux et enfants à charge lorsque ne figurent pas dans les charges
déductibles les remboursements de frais au profit des mêmes personnes.

Par contre, ne sont pas admises en déduction du bénéfice imposable, les sommes constituées
par l’entreprise en vue de sa propre assurance.

• les primes versées par l’entreprise aux compagnies d’assurance locales dans le cadre de
contrats relatifs aux indemnités de fin de carrière.

Test de connaissance :

Du contrat de bail signe entre la SARL SCIMEX et M. MBOA détenteur de 7% du capital, il


ressort que :

 M.Mboa met à la disposition de cette société un Camion Mercedes 5000 contre un loyer
mensuel de 400 000FCFA.
 La SARL SCIMEX occupe une partie de l’immeuble de M. MBOA contre un loyer mensuel
1100 000FCFA

Du contrat de crédit-bail, la société a acquis aux prix de 60000FCFA un ordinateur qui a duré
3ans. Cette machine avait été achetée par la SOCCA-BAIL au prix de 500000FCFA pour une
durée de 4 ans de vie.
16
TAF: déterminer le résultat fiscal de la SCIMEX au 31/12/2015 en sachant que:

 Le bénéfice comptable est de 19 000 000 FCFA


 M. Mbella le père de MBOA détient 4% des actions du capital et M.kingue son fils 2%.
V. Pertes proprement dites
Sont déductibles du bénéfice :

- les pertes proprement dites constatées sur des éléments de l’actif immobilisé ou réalisable, à
l’exception des pertes consécutives à un détournement commis par un associé ou un dirigeant
de l’entreprise, ou lorsque celui-ci est imputable à une négligence des dirigeants ;

- les pertes relatives aux créances irrécouvrables ayant fait l’objet d’épuisement de l’ensemble
des voies et moyens de recouvrement amiable ou forcé prévus par l’Acte Uniforme OHADA
portant Organisation des Procédures Simplifiées de Recouvrement et des Voies d’exécution ;

- les pertes relatives aux avaries dûment constatées et validées en présence d’un agent des
impôts ayant au moins le grade de contrôleur dans les conditions définies au Livre des
Procédures Fiscales.

Toutefois, la loi de finance 2021 apporte une précision pour les avaries et casses exposées par
les entreprises du secteur brassicole, les pertes y relatives sont admises en déduction au taux
forfaitaire de 0,5 % du volume global de la production. Par volume global de la production, il
faut entendre la production vendue plus ou moins la variation de stocks de l’ensemble des unités
de production de l’entreprise au titre d’un exercice. Sont également pris en compte dans le
volume global de la production, les produits achetés en vue de la revente en l’état et les matières
premières exclusivement et directement destines à la fabrication des produits brassicoles.

En aucun cas le cout des emballages ne saurait être intégré dans l'assiette de calcul de
la déduction forfaitaire de 0,5%.
Pour la valorisation du volume global de la production, il est tenu compte du :
- cout de production pour les produits finis ;

- cout de revient pour la matière première et les produits achetés en vue de la revente. Le non-
respect du taux de déduction de 0,5% entraine la réintégration de l’excèdent et donne lieu au
rappel de l'Impôt sur les sociétés et de l'Impôt sur le revenu des capitaux mobiliers ainsi
que de la Taxe sur la Valeur Ajoutée et des droits d'accises.

Test de connaissance
La SABC enregistre au titre de l’exercice N :
-Une production vendue de 10 milliards FCFA (soit 7 milliards au titre des produits fabriqués
par l’entreprise et 3 milliards au titre des produits achetés en vue de la revente en l’état);
- Un stock de matière première de 2 milliards ;
17
- Achat d’emballage : 1 milliard.
La variation de stock de cette entreprise se chiffre à plus de 2 milliards.
Quel est le montant de la perte liée aux avaries et casses de cette entreprise admis en déduction?
VI. Le traitement fiscal des frais de siège (article 225 du CGI)
Les frais de siège sont des revenus servis aux personnes morales ou physiques domiciliées hors
du Cameroun, par des entreprises ou établissements situés au Cameroun, l’état ou les
collectivités territoriales au titre :

 Les droits d’auteurs qui relèvent du domaine des œuvres littéraires ou artistique ;
 Les rémunérations versées pour l’usage ou la concession des logiciels ;
 La vente ou la location de licence d’exploitation de brevets, marques de fabrique,
procédés ou formules ;
 La location ou le droit d’utilisation des films cinématographiques, des émissions ou des
films de télévision ;
 La rémunération pour les fournitures d’informations relatives à des expériences d’ordre
industriel, commercial ou scientifique ou la location d’équipements industriels,
commerciaux ou scientifiques ;
 Des rémunérations pour études, consultations, assistance technique, financière ou
comptable ;
 Des rémunérations versées à des entreprises réalisant des travaux de forage, de
recherche ou d’assistance pour le compte des entreprises pétrolières ;
 Des prestations audio-visuelles à contenu numérique ;
 Des livraisons de toute nature dans le cadre des marchés et commandes publics payés
sur le budget de l’Etat, des collectivités territoriales décentralisées, des établissements
publics, des sociétés à capital public et des sociétés d’économie mixte ou sur
financement extérieur (LF 2020).

La loi de finance pour l’exercice 2020 révise les règles de déductibilité des
frais généraux de siège, d’études, d’assistance technique, comptable et financière,
pour la détermination de l’impôt sur les sociétés.

Les nouveaux plafonds applicables pour la déduction des frais de siège,


d’études et d’assistance technique, financière et comptable sont ceux ci-après :

 2.5% du Bénéfice Fiscal Intermédiaire avant déduction des frais en cause s’il s’agit
d’une entreprise de droit commun c’est-à-dire industrielle ou commerciale ;
 1% du chiffre d’affaires annuel hors taxes pour les entreprises de travaux
publics. Par entreprise de travaux publics, il faut entendre toute entreprise spécialisée
dans la réalisation des travaux de génie civil, y compris les constructions des
ponts et bâtiments ;
 5% du chiffre d’affaires hors taxes pour les bureaux d’études. Le terme bureau d’études
désigne toute entreprise ayant pour activité la réalisation des études ou prestations
18
portant sur les spécificités techniques relevant de ses compétences, y compris
l’assistance à la maîtrise d’œuvre.

NB :
 En cas de déficit, cette limitation s’applique sur le résultat du dernier exercice
bénéficiaire non prescrit. Toutefois, pour les entreprises en situation de déficit continu
ou pour les entreprises nouvelles en situation de déficit, la limitation s’applique sur le
chiffre d’affaires au taux de 1%. En cas d’absence de chiffre d’affaires, la base de calcul
du plafonnement est constituée du montant total des charges annuelles exposées par
l’entreprise.
 En outre, la limitation de la déductibilité des frais d’assistance technique et
d’études s’applique dorénavant aux opérations relatives au montage d’usine.
 Dans tous les cas, la déduction des frais de siège, d’études et d’assistante
technique, financière et comptable reste subordonnée à la production des justificatifs
probants permettant d’en attester l’effectivité, la régularité et les montants.
 Pour éviter le renchérissement des médicaments, la loi de finance 2018 dispense du
paiement de la TSR les rémunérations dans le cadre de la commande publique celle
relative aux acquisitions de médicaments et consommables médicaux lorsque
l’adjudicataire n’est pas domicilié au Cameroun.
 La limitation des frais de siège ne s’applique pas sur les frais d’assistance technique et
d’études relatives au montage d’usine.
La partie déductible des frais de siège supporte un prélèvement spécial (TSR) au taux de :

 15% si prélèvement à la source, ou un taux de 15/85 si non, sur toutes les rémunérations
soumises à la TSR a l’exception des rémunérations soumises expressément a un taux inférieur;
 10% si prélèvement à la source, ou un taux de 10/90 si non, appliqué aux prestations matérielles
ponctuelles versées aux entreprises non domiciliées ayant renoncé à l’imposition d’après la
déclaration. Il s’agit des sous-traitants pétroliers installes au Cameroun et justifiant d’une base
fixe (succursale);
 5% si prélèvement à la source, ou un taux de 5/95 si non, appliqué aux rémunérations des
commandes publiques dont les adjudicataires ne sont pas domicilies au Cameroun; aux
rémunérations versées à l’étranger pour la fourniture de l’accès aux prestations audiovisuelles
a contenu numérique; aux rémunérations des prestations de toutes natures fournies aux
compagnies pétrolières lors des phases de recherche et de développement.

La LF 2013 supprime tacitement la convention franco – camerounaise du fait de la suppression


des mêmes privilèges aux entreprises camerounaises, l’une des parties de la convention.
La partie non déductible des frais de siège supporte l’impôt sur les sociétés (donc à réintégrer)
et l’Impôt sur les Revenus de Capitaux Mobiliers (RCM) au taux de 16,5% si prélevé par
l’entreprise ou 16,5 / 83,5 (19,76%) ou si calculé par l’administration fiscale.
Test de connaissance :

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La SA SOCIMAF, filiale camerounaise d’une société belge s’est vue débiter par le siège social
une somme de 15 .000 000 F CFA au titre d’assistance technique. Au cours de l’exercice 2014,
la SA SOCIMAF a vendu la marchandise TTC de 596.250.000 FCFA.
1) Déterminer le montant déductible des frais de siège et le résultat fiscal,

2) Reprendre en supposant que la SA SOCIMAF est une entreprise de bâtiment de travaux


publics.

3) Reprendre la question n°1 et déterminer la TSR sachant que le comptable de la SA


SOCIMAF a :
a) omis de la TSR à la source,
b) prélevé à la source

4) Reprendre les mêmes calculs en supposant que la SA SOCIMAF est la filiale d’une société
française,
5) Quel est le sort fiscal de la partie non déductible des frais de siège ?
NB : Le bénéfice comptable de l’exercice qui s’élève à 16 000 0000 F CFA contient une
provision pour congés payés de 2 000 000FCFA.

 Cas particulier des redevances pour brevets, marques, dessins et modèles


Selon les dispositions de l’article 7A.1, l’alinéa (d) les sommes versées pour l’utilisation des
brevets, marques, dessins et modèles en cours de validité dans la limite globale de 2,5% du
bénéfice imposable avant déduction des frais en cause. Cette limitation ne s’applique pas aux
sommes versées aux entreprises ne participant pas directement ou indirectement à la gestion ou
au capital d’une entreprise camerounaise. Toutefois, lorsqu’elles profitent à une entreprise
située hors de la Communauté Économique et Monétaire de l’Afrique Centrale (CEMAC) et
participant directement ou indirectement à la gestion ou au capital d’une entreprise
camerounaise, elles sont considérées comme distribution des bénéfices. Elles supportent ainsi
l’IRCM et l’IRPP au taux de pénalités.

VII. Traitement fiscal des charges financières


Les intérêts servis aux associés à raison des sommes qu’ils laissent ou mettent à la disposition
de la société en sus de leurs parts de capital, quelle que soit la forme de la société, sont admis
dans la limite de ceux calculés au taux des avances de la Banque Centrale majorés de deux
points et sous réserve des conditions ci-après :
- L’existence d’une convention de prêt écrite et dûment enregistrée ;
- La libération totale du capital social souscrit.

Toutefois, cette déduction n’est possible, en ce qui concerne les associés qui possèdent
directement ou indirectement 25% au moins du capital ou des droits de vote de la société, que
dans la mesure où :
20
- les sommes mises à disposition n’excèdent pas, pour l’ensemble desdits associés, une fois et
demie le montant des capitaux propres. Dans le cas contraire, les intérêts afférents à la fraction
excédentaire ne sont pas déductibles ;

- les intérêts servis aux dits associés n’excèdent pas 25% du résultat avant impôt sur les sociétés
et avant déduction desdits intérêts et des amortissements pris en compte pour la détermination
de ce même résultat. Dans le cas contraire, la fraction excédentaire des intérêts n’est pas
déductible.

La limitation de la déduction des intérêts des entreprises visées ci-dessus est assise sur le
montant des capitaux propres ou sur celui du revenu brut d’exploitation. On peut noter plusieurs
cas de figures.

Figure 1 : l’emprunt et les intérêts respectent les limites fixées par la loi.
Dans ce cas, l’entreprise n’est pas supposée être en situation de sous-capitalisation. Dès lors,
les intérêts sont déductibles dans la limite du taux d’intérêt pratiqué sur les avances de la Banque
Centrale (BEAC) majorée de 2 points maximum.

Test de connaissance
L’entreprise CAMEX Sarl a obtenu un prêt de 80 000 000 FCFA de la part de sa société mère,
domiciliée à Londres au cours de l’exercice 2014. Celle – ci détient 45% du capital de la Sarl
CAMEX. Les capitaux propres de cette entreprise s’élèvent à 200 000 000 FCFA et le taux
d’intérêt dudit prêt est de 10 %, tandis que le taux pratiqué par la BEAC s’élève à 12 %. La Sarl
CAMEX a généré un revenu brut d’exploitation de 40 000 000.FCFA au cours de l’exercice
2013. TAF : Quel est le sort fiscal des intérêts versés par cette entreprise à sa société mère ?

Figure 2 : l’emprunt est supérieur à 1,5 fois les capitaux propres, mais les intérêts sont
inférieurs à 25 % du revenu brut d’exploitation.
Dans ce cas, les intérêts afférents à la fraction de l’emprunt excédant 1,5 fois le montant des
capitaux propres ne sont pas déductibles. Ils sont réintégrés dans la base imposable à l’IS et à
l’IRCM, sans considération de l’exonération des emprunts extérieurs à l’IRCM prévue par les
dispositions de l’article 43 du CGI.

Test de connaissance
En supposant que l’emprunt consenti par la société mère est de 400 000 000 FCFA. Quel sera
le sort fiscal des intérêts versés par cette entreprise à sa société mère ?

Figure 3 : l’emprunt est inférieur à 1,5 fois les capitaux propres mais les intérêts sont
supérieurs à 25 % du revenu brut d’exploitation.
Dans ce cas, les intérêts afférents à la fraction excédentaire à 25 % du résultat brut d’exploitation
ne sont pas déductibles. Ils sont réintégrés et imposables à l’IS et à l’IRCM, sans considération
de l’exonération des emprunts extérieurs à l’IRCM prévue par les dispositions de l’article 43
du CGI.

21
Test de connaissance : On suppose que la société mère a fait des avances en compte courant
de 80 000 000 FCFA assorti d’un taux d’intérêt de 20 % à sa filiale camerounaise, la Sarl
CAMEX qui a réalisé un revenu brut d’exploitation de 40 000 000 FCFA :
Travail à Faire : Quel est le sort fiscal des intérêts versés par la Sarl CAMEX à sa société mère?

Figure 4 : l’emprunt est supérieur à 1,5 fois les capitaux propres et les intérêts sont
supérieurs à 25 % du revenu brut d’exploitation.
Lorsque les deux critères de la sous-capitalisation sus-énumérés sont remplis, les services
devront comparer les conséquences fiscales des deux et retenir la quotité des intérêts non
déductibles la plus élevée.

Test de connaissance
Sur la base des situations N° 2 et N° 3, Quel est le montant de redressement à retenir par le
fisc ?

VIII. Dotations aux amortissements et aux provisions


VIII.1. Les Amortissements
Pour être déductible, les amortissements comptabilises par l’entreprise doivent remplir les
conditions suivantes :

 Conditions de fonds :
 L’amortissement doit porter sur un élément d’actif immobilise nécessaire à l’exploitation de
l’entreprise ;
 Etre un élément sujet à dépréciation, c’est à dire amortissable, ce qui exclut les terrains, les
fonds de commerce, les titres immobilisé etc... ;
 Conditions de formes :
 L’amortissement doit figurer au tableau de la DSF ;
 Le taux d’amortissement ne doit pas dépasser les limites fixées pour les différentes
immobilisations;
 Les excédents d’amortissements issus de l’application des taux excessifs sont à réintégrer.
N.B: Le système d’amortissement retenu par le fisc est le système linéaire.

Le seuil du petit matériel et outillage devant être inscrit à l’actif du bilan est fixé à cinq cent
(500 000) francs CFA.

VIII.2. Provisions
Elles permettent de rattacher à l’exercice des pertes ou des charges nettement précisées dont les
évènements en cours rendent possible.
Pour être déductible, les provisions doivent respecter les conditions suivantes :

 Conditions de fond :

22
 Etre nettement précisé ;
 Etre probable et non simplement éventuel ;
 Se rapporter à un élément déductible du bénéfice imposable.
 Conditions de formes :
 Etre mentionner sur le relevé spécial de la DSF ;
 Avoir été comptabilisée au cour de l’exercice.
Les provisions non déductibles les plus courantes sont :

 Les provisions pour l’état ;


 Les provisions pour l’impôt sur les sociétés ;
 Les provisions pour amende ou pénalité de certains impôts ;
 Les provisions pour renouvellement des immobilisations ;
 Les provisions pour créances douteuses ;
 Les provisions pour congés payés et voyages irrélatif ;
 Provision pour garanti et malfaçon ;
 Provision pour dépréciation du fonds de commerce ;
 Provision pour entretien et réparation (sauf grande chaine industrielle et chantier naval)
 Les provisions pour propre assureur.
- Cas spécifique des établissements de crédit
Pour les établissements de crédit, à l’exception des provisions pour créances douteuses dont la
dotation est facultative, la déduction des provisions pour créances et engagements douteux est
étalée sur :

- deux ans lorsqu’il s’agit des créances et engagements douteux dont les risques ne sont couverts
ni par des garanties réelles, ni par la garantie de l’Etat. Dans ce cas, la déduction ne peut être
supérieure à 50 % des créances et engagements douteux par année ;

- trois ans lorsqu’il s’agit des créances et engagements douteux dont les risques sont couverts
par les garanties réelles. Dans ce cas, la déduction ne peut être supérieure à : 25 % pour la
première année, 50 % pour la deuxième année et, 25 % pour la troisième année.

Le sort de ces provisions doit être définitivement déterminé à l’issue de la troisième année de
leur constitution, exclusion faite de celles se rapportant aux créances et engagements douteux
pendants devant les tribunaux. En aucun cas, il ne sera constitué de provisions pour des charges
qui sont par nature prises en compte l’année de leur ordonnancement

IX. Rémunération du personnel


Les rémunérations allouées à un salarié ne sont admises en déduction des résultats que dans la
mesure où, n’étant pas excessives par rapport au service rendu, elles correspondent à un travail
effectif et sont conformes aux normes conventionnelles. Cette disposition s’applique à toutes
les rémunérations directes et indirectes, y compris les indemnités, allocations, avantages en
nature et remboursements de frais. Toutefois, sont déductibles dans la limite de 15 % du salaire
de base et à l’exclusion des autres cotisations sociales, les seules cotisations patronales, versées
à l’étranger en vue de la constitution de la retraite d’un expatrié ayant un caractère obligatoire.
23
De même les cadeaux faits aux membres du personnel a l’occasion de certains évènements
(mariage, naissance, décès, distinctions honorifiques) et somme versées au comité gérant les
œuvres sociales crées en faveur du personnel (cantine, foyer, centre médicaux etc..) sont
déductibles.
Les jetons de présence alloués aux membres du Conseil d’Administration ne sont déductibles
que pour autant qu’ils représentent la rémunération du travail effectué et si les administrateurs
ont effectivement pris part à la réunion. Il y’a obligation dans ce cas de tenir une fiche de
présence.
Les allocations forfaitaires qu’une société attribue à ses dirigeants ou aux cadres de son
entreprise pour frais de représentation et de déplacement sont exclues de ses charges déductibles
pour l’assiette de l’impôt lorsque, parmi ces charges, figurent les frais habituels de cette nature
remboursée aux intéressés. Sont réintégrées aux résultats de l’exploitation, les sommes versées
aux dirigeants ou aux cadres d’une société à titre d’indemnité de frais d’emploi ou de service
et ne correspondant pas à une charge réelle de la fonction exercée. Ex : Une indemnité de
salissure versée à un comptable.
Sont également exclues des charges déductibles, que ce soit sous la forme d’allocations
forfaitaires ou de remboursement de frais, les dépenses et charges de toute nature ayant trait à
l’exercice de la chasse, de la pêche sportive, à l’utilisation de bateaux de plaisance, d’avions de
tourisme ou de résidences d’agrément.
X. Traitement fiscal des titres en porte feuille
Sont considérés sur le plan fiscal comme valeurs immobilisées, les titres détenus au moins
pendant 3 ans par l’entreprise dans son portefeuille. Lorsque les titres cédés ont été acquis à des
dates et à des coûts différents, l’on applique la règle du FIFO (First In, First Out) pour leur
sortie en portefeuille.
Test de connaissance :
La SA SOLICAM dans le cadre de son plan de développement a acquis dans son portefeuille
les titres de la SA LITCAM et ceux de la SA SCIMEX. Son portefeuille titre se présente comme
suit :
 100 actions LITCAM acquises à 20 000 F CFA l’une en 1999/2000
 60 actions SCIMEX acquises à 30 000 F CFA l’une en 2000/2001
160 actions LITCAM acquises à 23 000 F CFA l’une en 2001/2002
 80 actions SCIMEX acquises à 36 000 F CFA l’une en 2003 Le cours moyen au 31/12/2008 et
au 31/12/2009 ont été respectivement de 21 000 F CFA pour les actions LITCAM et 34 000 F
CFA pour les actions SCIMEX.
Travail à Faire :
 Calculer la provision à constituer au 31/12/2008
 Au cours de l’exercice 2009, la SA SOLICAM vend 80 actions LITCAM au prix de 22 000
FCFA et 120 actions SCIMEX à 28 000 F CFA l’une. Calculer le résultat sur cession de ces
titres.
 Quel est le sort fiscal des provisions constituées au 31/12/2008 ?

24
CHAPITRE 4 : LES REGIMES DE FAVEUR ACCORDES PAR LE LEGISLATEUR
AUX ENTREPRISES CAMEROUNAISES
I. Le traitement des déficits fiscaux
Les déficits fiscaux concernent :
- Les amortissements antérieurement différés en période déficitaire ;
- Les reports déficitaires ou déficits reportables ou déficits ordinaires.

L’article 7 al. D du CGI stipule que les amortissements antérieurement différés en période
déficitaire sont déductibles des résultats bénéficiaires des années suivantes sans limitation de
durée tout comme l’article 12 qui limite la durée de prescription des déficits reportable à quatre
ans.

I.1 Les amortissements antérieurement différés en période déficitaire


La loi de finances pour l’exercice 2020 limite désormais à 10 ans la période
au titre de laquelle le report des amortissements réputés différés en période déficitaire est admis.
Avant l’entrée en vigueur de la loi de finances 2020, l’entreprise en situation
de déficit avait la possibilité de reporter l’imputation des amortissements régulièrement
comptabilisés sur ses bénéfices fiscaux ultérieurs, sans que le délai de report ne soit limité.
Constituent des ARD en période déficitaire, les amortissements enregistrés
en comptabilité dans des conditions normales, mais pour lesquels l’entreprise dé-
cide de différer en totalité ou en partie la déduction fiscale en raison d’un déficit
constaté au titre de l’exercice considéré. Cette réserve offerte aux entreprises camerounaises
permet à celles – ci de renouveler leur équipement en franchise d’impôt.

Le montant des amortissements différés est imputable dans la limite de 10 ans sur les premiers
exercices qui dégagent un bénéfice fiscal suffisant (c’est à dire en tenant compte de la contrainte
de paiement du minimum de perception).

En d’autres termes, le bénéfice imposable ne doit pas du fait de l’imputation baisser en deçà du
montant qui permettrait à l’entreprise de payer le minimum de perception.

L’entreprise peut ainsi payer ses impôts en tenant compte du seuil critique ou seuil de
suffisance.
Comment déterminer ce seuil critique ?
On sait qu’en fin d’exercice : Impôt à payer = Max (IS, MP)

Avec IS = BFD x 33% (BFD = Bénéfice Fiscal Définitif et MP= CAHT X


2,2% ou MP= CAHT X 5,5%)
On doit avoir : BFD X 30% = CAHT X 2,2% ou CAHT X 5,5%

BFS = (MP x 100)/33


25
Ce BFS est appelé Seuil critique ou seuil de suffisance.
Ainsi, deux possibilités s’offrent à l’entreprise lors de l’imputation des déficits :

 Soit elle annule le BFS ;


 Soit elle tient compte du seuil critique ou seuil de suffisance.

Amortissement à différer de l’exercice = Amortissement Normaux de l’Exercice


- BFS (bloqué)
Les amortissements susceptibles d’être différés sont constitués d’un montant égal à celui
du déficit fiscal en valeur absolue, sans que la masse d’amortissement différé puisse être
supérieure aux amortissements normaux de l’exercice. Si ce montant est inférieur, alors le
complément du déficit fiscal constitue le report déficitaire soumis à un délai de prescription de
4 ans.
NB :
 Si déficit fiscal > amortissement de l’exercice, alors Amortissement à différer
= amortissement de l’exercice et Déficit reportable = déficit fiscal –
amortissement de l’exercice.
 Si déficit fiscal < amortissements de l’exercice, alors Amortissements à différer =
déficit fiscal et Déficit reportable = 0

Les conditions de report des amortissements réputés différés (ARD)


Le report des ARD en période déficitaire relève de la liberté de gestion de
l’entreprise. L’exercice de cette liberté est toutefois encadré à travers les conditions de fond et
de forme ci-après :

Lesconditionsdefond : :
- Pour le report des ARD, l’exercice fiscal considéré doit faire apparaitre un
résultat déficitaire.
- Pour l’appréciation du caractère déficitaire de l’exercice de report, le résultat
s’entend du résultat comptable, c’est-à-dire avant réintégration des sommes dont
la déduction au plan fiscal n’est pas autorisée et déduction des produits non imposables. Il est
à noter que ce résultat comptable prend en compte l’annuité normale
d’amortissement de l’exercice.

Les conditions de forme


Pour être admis en report, les ARD doivent satisfaire les conditions de forme
ci-après :

- ils doivent avoir été régulièrement comptabilisés au titre de l’exercice considéré. Ce


qui exclut tout report d’amortissements non comptabilisés.
Ceux-ci sont définitivement perdus et ne peuvent être déduits des résultats
ultérieurs ;

26
- ils doivent être mentionnés séparément dans le tableau de la DSF « tableau de suivi
des amortissements déductibles réputés différés en période
déficitaire» ;
- ils doivent être inscrits au tableau de passage du résultat comptable avant
impôt au résultat fiscal de la Déclaration Statistique et Fiscale (DSF) de
l’entreprise.

Les modalités d’imputation


-Les ARD étant pris en compte dans la détermination du résultat comptable,
ils sont par la suite isolés pour être reportés sur les premiers exercices bénéficiaires.
-La loi de finances 2020 pose deux nouveaux principes en matière
d’imputation des ARD : l’obligation d’imputation sur les premiers exercices bé-
néficiaires (i) et la limitation du report à 10 ans (ii)

a) L’obligation d’imputer les ARD sur les premiers exercices bénéficiaires


Les amortissements réputés différés sont obligatoirement imputés sur les
premiers exercices bénéficiaires après prise en compte des déficits antérieurs
reportables et des amortissements normaux de l’exercice. En conséquence, les ARD
non imputés sur les premiers résultats bénéficiaires de l’entreprise ne sont plus
fiscalement déductibles. Leur report ultérieur doit par conséquent faire l’objet de
réintégration et de rappel d’IS sans préjudice des pénalités.

Toutefois, si le bénéfice n’est pas suffisant pour que l’imputation puisse être
totalement opérée, la part des ARD non imputée est reportable sur les exercices
bénéficiaires suivants dans la limite de 10 ans.

ILLUSTRATION
L’entreprise Alpha a constitué au cours de l’exercice 2020 des ARD de F CFA
300 000 000. Les résultats comptables des exercices 2021 à 2031 sont présentés
dans le tableau ci-dessous.

Exercices Résultats

2021 50 000 000

2022 40 000 000

2023 20 000 000

2024 30 000 000

2025 50 000 000

2026 20 000 000

27
2027 10 000 000

2028 5 000 000

2029 5 000 000

2030 -50 000 000

2031 200 000 000

Cependant, l’entreprise n’a pas imputé les ARD constitués en 2020 sur le premier
exercice bénéficiaire (2021). Elle a plutôt procédé à l’imputation de ces derniers
au cours de l’exercice 2023.

Quel sera le traitement fiscal réservé aux ARD imputés en 2023 ?

Report des ARD de ARD imputable sur ARD impute sur Situation nette
Année ARD l'exercice l'exercice l'exercice ARD
2020 0 300 000 000 0 0 300 000 000
300 000
2021 000 0 50 000 000 0 250 000 000
300 000
2022 000 0 40 000 000 0 210 000 000
300 000
2023 000 0 20 000 000 20 000 000 190 000 000
190 000
2024 000 0 30 000 000 30 000 000 160 000 000
160 000
2025 000 0 50 000 000 50 000 000 110 000 000
110 000
2026 000 0 20 000 000 20 000 000 90 000 000
2027 90 000 000 0 10 000 000 10 000 000 80 000 000
2028 80 000 000 0 5 000 000 5 000 000 75 000 000
2029 75 000 000 0 5 000 000 5 000 000 70 000 000
2030 70 000 000 0 0 0 70 000 000
2031 70 000 000 0 0 160 000 000 0
Nota bene :
-Les ARD imputables au titre de l’exercice 2024 s’élèvent à F CFA
190 000 000. Il en est ainsi dans la mesure où l’entreprise a perdu le droit
d’imputer les ARD à hauteur de FCFA 90 000 000 (soit F CFA 50 000 000
en 2021 et F CFA 40 000 000 en 2022) en s’abstenant de les imputer sur les
bénéfices des exercices 2021 et 2022.

- L’entreprise ne peut imputer le reliquat d’ARD de FCFA 70 000 000 sur son
résultat de 2031 dans la mesure où le délai maximal de report de 10 ans est
28
arrivé à expiration en 2030 ; il s’ensuit que l’entreprise a indument imputé
des ARD de montant F CFA 160 000 000 sur son résultat de 2031. Ce montant doit
par conséquent être réintégré et soumis à l’IS.

B) La limitation du report des ARD à 10 ans


-Les ARD sont reportables dans la limite de 10 ans à compter de la naissance
du déficit ayant conduit au report. La période de 10 ans est décomptée de manière
continue, que l’exercice soit bénéficiaire ou déficitaire. Au-delà de cette période,
les ARD non imputés sont définitivement perdus et ne sont plus déductibles du
résultat fiscal.
- Toute imputation réalisée au-delà de la période de 10 ans entraîne la réinté-
gration des montants imputés au résultat fiscal et le rappel d’IS sans préjudice des
pénalités ;
- La limitation du délai de report des ARD est d’application immédiate ;

NB : A titre d’illustration, les ARD exposés à partir de l’exercice 2015 ne peuvent


être imputés que jusqu’en 2025. De même, les ARD constatés avant l’exercice
2011 ne sont plus imputables sur les résultats déclarés à compter de l’exercice
2021.

Test de connaissance :Traitement fiscal des amortissements antérieurement


différés en période déficitaire
La SARL SCIMEX a réalisé un bénéfice comptable avant dotation aux amortissements de 5
000 000. F CFA. Les amortissements comptables de l’exercice s’élèvent à 12 000 000. F CFA.
Par ailleurs, il a été doté une provision pour les arriérés de salaire de 1 000 000. F CFA.
Travail à Faire :
1) Déterminer le montant des amortissements à différer de l’exercice,
2) Existe – t- il un plafond sur le montant des amortissements à différer ?
3) Au Cas où le déficit fiscal est de 16 000 000FCFA quel sera le traitement ?

I.2. Les reports déficitaires ou déficits reportables ou déficits ordinaires


Cadre général
Lorsqu’une entreprise réalise une perte fiscale, le législateur autorise celle-ci de
reprendre cette perte sous forme de déficit ordinaire ou de déficit privilégié. Le déficit
privilégié correspond au montant des amortissements différés en période déficitaire
et le montant du déficit ordinaire correspond au montant du déficit reportable ou
report déficitaire.

29
Le montant de cette perte qui est égale à la différence entre le déficit fiscal et le
montant des amortissements normaux de l’exercice est équivalent au montant du
déficit reportable.

 Si le déficit fiscal < amortissements normaux de l’exercice, alors


amortissement à différer en période déficitaire = déficit fiscal et déficit
reportable = 0
 Si le déficit fiscal > amortissements de l’exercice (dotation), alors
amortissement à différer en période déficitaire = amortissements
normaux de l’exercice et déficit reportable = déficit fiscal
– amortissements de l’exercice. L’entreprise dispose alors d’un délai de 4 ans
pour éponger le montant de ce déficit reportable.

NB : La loi de finance pour l’exercice 2021 proroge de 4 à 6 ans la période de report


des déficits pour les établissements de crédit (UBC et NFC BANK) et les entreprises
du portefeuille de l’état (SONARA, CAMTEL, CAMWATER, SODECOTON, CDC,
PAMOL, SIC, CICAM, CAMPOST et SODEPA) en restructuration.
Test de connaissance
Au cours de l’exercice 2011, la SA CAMEX a réalisé un bénéfice fiscal de 10 081
800FCFA. Un examen des DSF des exercices antérieurs fait ressortir les résultats
suivants :

- 2005 : Déficit ordinaire de 16 375 700FCFA ;


- 2006 : Bénéfice fiscal de 20 195 000FCFA ;
- 2007 : Déficit ordinaire de 20 082 600FCFA ;
- 2008 : Déficit ordinaire de 10 213 800FCFA ;
- 2009 : Bénéfice fiscal de 10 794 000FCFA ;
- 2010 : Déficit ordinaire de 1 515 300FCFA.

TAF : Procéder aux imputations des déficits ordinaires en tenant compte du seuil
critique, sachant que le chiffre d’affaire HT a été stable toutes ces années et égale à
100 000 000FCFA et qu’elle est assujetti au régime du réel.

II. Traitement fiscal des revenus provenant des filiales (Régime de société
mère et filiale) Art. 13 du CGI
L’article 13 du CGI a cette effet stipule que lorsqu’une société par actions ou à responsabilité
limitée possède soit des actions nominatives d’une société par actions, soit des parts d’intérêts
d’une société à responsabilité limitée, les produits nets des actions ou des parts d’intérêts de la
seconde société touchés par la première au cours de l’exercice, sont retranchés du bénéfice net
total de celle-ci, défalcation faite d’une quotepart de frais et charges. Cette quote-part est fixée
à 10 % du montant desdits produits.
1) Les conditions pour bénéficier du régime de société mère et filiale :

30
- que les actions ou parts d’intérêts possédées par la société-mère représentent au moins 25 %
du capital de la société filiale ;
- que les sociétés-mères et leurs filiales aient leur siège social dans un État de la CEMAC ;
- a société mère et la société filiale doivent être constituées sous la forme juridique de sociétés
de capitaux (SA ou de SARL).
- Les actions ou parts sociales doivent avoir été attribuées à l’émission c’est à dire à la
constitution de la filiale ou lors de l’augmentation de son capital et doit être toujours restées
inscrites au nom de la société mère.
-Si les titres ne sont pas souscrits lors de leur émission, la société participante (société mère)
doit prendre l’engagement de les conserver pendant deux années consécutives au moins sous la
forme nominative.
La rupture de cet engagement est sanctionnée par l’imposition des revenus indûment exonérés
sans préjudice des pénalités applicables pour insuffisance de déclaration.
Sont exclus de la déduction prévue ci-dessus, en ce qui concerne les établissements de
banque ou de crédit ainsi que les entreprises de placement ou de gestion des valeurs mobilières,
tous arrérages, intérêts ou autres produits exonérés de l’impôt sur le revenu des capitaux
mobiliers.

1) Le régime fiscal des produits reçus des filiales


Pour éviter la double imposition, la société mère doit exclure de son résultat imposable, les
produits nets reçus des filiales, défalcation faite de 10% des frais et charges. En d’autres termes,
les produits reçus de filiales (dividendes, boni de liquidation de filiale) sont exonérés à
concurrence de 90% de leur montant net d’IRCM. (Déductions à opérer dans le tableau 22 de
la DSF)
NB : la retenue à la source d’IRCM sur les produits de filiale n’ouvre pas droit à un crédit
d’impôt pour la société mère.
Test de connaissance : Régime de société mère et filiale
La SABC, une SA camerounaise, a acquis depuis 4 ans les parts sociales dans 2 sociétés. Elle
détient les 2/5 du capital des Ets CREA, spécialisée dans la culture du blé au Cameroun et 28%
du capital de la société centrafricaine (REMA SARL). Au 31/12/2020, son bénéfice net
comptable est de 1.020.500 000 F CFA comprenant entre autre :

 9.825.000 F CFA de dividendes nets après une retenue à la source de 16,5% reçus des Ets
REMA.
 38.000.000 F CFA de dividendes nets reçus de la filiale centrafricaine après une retenue à la
source de 21%.
Travail à Faire :
1) Quel est le sort fiscal des dividendes reçus de ces 2 filiales ?
2) Déterminer le résultat fiscal de la SABC pour l’exercice 2021.

31
III. Mesures pour la promotion des investissements ;

III.1. Régime de la zone franche (article 263)


Il est créé un régime de la Zone Franche en vue de promouvoir de nouveaux investissements,
de faciliter le développement des exportations et de créer de nouveaux emplois au Cameroun.

Le régime de la Zone Franche est applicable sur toute partie du territoire national qui, par voie
réglementaire, obtient le statut de Zone Franche Industrielle, soit sur initiative du
Gouvernement.

La "Zone Franche Industrielle" (en abrégé ZFI) désigne une aire géographique délimitée et
clôturée, comprenant un accès contrôlé, au sein de laquelle le régime de la Zone Franche est
applicable aussi bien sur ladite Zone comme entité que sur les entreprises qui s'y implantent.
Les dossiers de demande d'octroi du statut de Zone Franche Industrielle sont soumis à l'ONZFI
(l’Office National des Zones Franches Industrielles).
Le CGI dans ses dispositions communes à l’IS et à l’IRPP dans son article 263 a prévu :
(1) Les personnes physiques ou morales qui exercent leur activité sous le régime de la de
Zone Franche tel qu’il est fixé par l’Ordonnance 90/001 du 29 janvier 1990 bénéficie des
avantages fiscaux ci-après :
- exonération totale, pendant les dix premières années de leur exploitation, des impôts et
taxes directes en vigueur ou à créer ainsi que des droits d’enregistrement et de timbre de
quelque nature que ce soit ;

- à partir de la onzième année d’exploitation, les entreprises agréées continuent à


bénéficier des avantages prévus à l’alinéa précédent, sauf en ce qui concerne l’impôt sur
les bénéfices industriels et commerciaux auquel elles sont soumises au taux global de 15
%.
Le bénéfice fiscal déterminé en application des dispositions du présent Code s’obtient
après imputation d’une somme égale à :

• 25 % de la masse salariale versée aux salariés de nationalité camerounaise au cours de


l’exercice ;
• 25 % des dépenses d’investissement de l’exercice.

En cas de changement des règles d’assiette de l’impôt sur les bénéfices industriels et
commerciaux, les nouvelles dispositions ne s’appliquent aux entreprises agréées que si elles
leur sont plus favorables.

(2) Les déficits subis au cours de la période d’exonération visée ci-dessus, à l’alinéa (1), sont
considérés comme charges des exercices suivants et déduits des bénéfices réalisés pendant
lesdits exercices sans limitation de délai de report. Les entreprises de la Zone Franche ne sont
pas assujetties à l’obligation de réinvestir la réserve spéciale de réévaluation des

32
immobilisations prescrites par les lois et règlements en vigueur. Toute vente de propriété
immobilière, au sein de la Zone Franche, est exonérée des droits de mutation. Tout achat ou
vente de devises par une entreprise de la Zone Franche est exonéré de toute taxe sur le transfert
de devises.

3) Les opérations réalisées par les entreprises agréées au régime de la Zone Franche sont
soumises à la Taxe sur la Valeur Ajoutée.

(4) Outre les exonérations douanières définies par les dispositions de l’Ordonnance n° 90/001
du 29 janvier 1990, toutes les importations d’une entreprise de la Zone Franche, y compris les
biens d’équipement, le mobilier de bureau, le matériel de bureau, les matériaux de construction,
les outils, les pièces détachées, les matières premières, les produits intermédiaires, les biens de
consommation, sont exonérés de tous impôts, droits et taxes directs actuels et futurs. Les
voitures de tourisme et le carburant entrant dans la Zone ne bénéficient pas de cette exemption.

(5) Outre les exonérations douanières définies par l’Ordonnance précitée, toutes les
exportations d’une entreprise de la Zone Franche sont exonérées de tous impôts, droits et taxes
directs et/ou indirects, actuels et futurs à l’exception de la Taxe sur la Valeur Ajoutée applicable
au taux de zéro pour cent.

III.2. Mesures relatives à la promotion de l’emploi jeune


Les entreprises relevant du régime du réel ou adhérent d’un Centre de Gestion Agréé qui
recrutent dans le cadre d’un contrat à durée indéterminé ou déterminé pour un premier emploi,
ou d’un stage pratique pré-emploi, des jeunes diplômés camerounais âgés de moins de 35 ans,
sont exemptes des charges fiscale et patronale sur les salaires versés à ces jeunes, à l’exception
des charges sociales.

NB : Sont éligibles à cette exemption les seules entreprises relevant du régime du réel ou
adhérent d’un Centre de Gestion Agréé.
En application des dispositions de l’article 105 du CGI en vigueur jusqu’au
31 décembre 2019, le régime fiscal de promotion de l’emploi jeune, était valable
pour une période de trois (03) ans à compter du 1er janvier 2016.

Ce régime est désormais rendu pérenne par la loi de finances 2020. Les entreprises peuvent dès
lors continuer à s’en prévaloir à compter du 1er janvier 2020.

Le caractère pérenne du régime de promotion de l’emploi jeune ne doit cependant pas être
entendu dans le sens d’une application des avantages fiscaux sans limitation dans le temps. Le
bénéfice des avantages fiscaux liés à ce régime demeure encadré sur une période de trois (03)
ans à compter de la date de signature du contrat de travail ou d’admission en stage pré emploi
du jeune diplômé.

Cette période est portée à cinq (5) ans lorsque le recrutement intervient dans des zones
économiquement sinistrées dont la délimitation est faite par voie réglementaire (Article 105
(nouveau)).

33
Pour le bénéfice des avantages prévus à l’article 105 ci-dessus, les entreprises transmettent à
l’administration fiscale à titre déclaratif, la liste des personnes recrutées assortie des justificatifs
probants (Article 106 (nouveau)).

III.3. Mesures relatives à la réhabilitation des zones économiquement sinistrées


Les zones sinistrées sont précisées par un texte réglementaire. (Voir Décret N°2019/3179/PM
du 02 septembre 2019 portant reconnaissance du statut de zone économiquement sinistrée
aux Régions de l'Extrême-Nord, du Nord et du Sud-Ouest.)
Le statut de zone économiquement sinistrée peut-être attribué à toute autre région en cas de
survenance d’un sinistre affectant structurellement et durablement son économie. Il peut être
retiré lorsque les effets du sinistre ayant justifié son statut ont cessé.

La reconnaissance du statut de zone économiquement sinistrée et son retrait sont constatés par
arrêté du Ministre des Finances après concertation avec les Ministères en charge de l’économie
et de l’administration du territoire.

III.3.1. Mesures de promotion de nouveaux investissements dans les zones


économiquement sinistrées (Article 121 du CGI)

a) Avantages Fiscaux
Les entreprises qui réalisent des investissements nouveaux dans une zone économiquement
sinistrée sont exonérées des impôts et taxes ci-après :

- au titre de la phase d’installation qui ne peut excéder trois ans :


• exonération de la contribution des patentes ;
• exonération de la TVA sur les acquisitions de biens et services ;

• exonération des droits d’enregistrement sur les mutations immobilières afférentes à la mise en
place du projet ;
• exonération de la taxe sur la propriété foncière sur les immeubles affectés au projet.

- au titre des sept premières années d’exploitation :


• exonération de la contribution des patentes ;
• exonération de l’IS et du minimum de perception ;
• dispense des charges fiscales et patronales sur les salaires versés au personnel employé.

b) Conditions pour bénéficier de ces avantages


Pour bénéficier des avantages fiscaux visés à l’alinéa 1 ci-dessus, les investissements doivent
remplir les critères alternatifs ci-après :
- induire la création d’au moins dix (10) emplois directs ;
- utiliser la matière première produite dans ladite zone, le cas échéant ;
34
- Lorsque les investissements nouveaux sont réalisés par une entreprise ancienne, les
exonérations prévues à l’alinéa 1er ci-dessus s’appliquent exclusivement aux opérations et
bénéfices se rapportant à ces investissements nouveaux. L’entreprise doit dans ce cas tenir une
comptabilité distincte ;

- Le bénéfice de ce régime est subordonné à la validation préalable par l’Administration fiscale


des investissements nouveaux projetés ;

- Sur la base de la réalisation effective du plan d’investissement, l’administration fiscale délivre


obligatoirement au terme de chaque exercice fiscal un quitus pour la reconduction des avantages
fiscaux sus visés.
- En cas de non-respect du programme d’investissement validé, l’entreprise perd le bénéfice
des avantages fiscaux concédés et est tenue de reverser les impôts et taxes non payés sans
préjudice des pénalités et intérêts de retard.

A partir du 1er janvier 2020, outre les facilités déjà consenties par les articles
121 et 121 bis du CGI et reprises par le décret N° 2019/3178/PM du 02 septembre 2019, des
avantages supplémentaires sont accordés par la loi de finances
2020, d’une part, aux entreprises anciennes déjà installées dans les ZES (a) et
d’autre part, aux entreprises nouvelles ou réalisant des projets nouveaux (b).

a. Concernant les entreprises déjà installées dans une ZES


Les entreprises déjà installées dans une ZES bénéficient d’un abattement de
75% sur le montant total de leurs arriérés fiscaux. Le reliquat restant dû peut faire
l’objet d’un échéancier qui ne saurait dépasser (24) mois.

- Critères d’éligibilité
Pour bénéficier de cette mesure, les trois conditions cumulatives ci-après
doivent être remplies :

l’entreprise doit avoir son siège social dans une ZES ;


*l’entreprise doit exercer ses activités dans une ZES ;
*les dettes fiscales considérées doivent avoir été arrêtées au 31 décembre
2018. En pratique, il s’agit des dettes émises avant le 1er janvier 2019 et
non encore recouvrées.

NB : Au regard de ce qui précède, les entreprises dont le siège social est localisé
hors d’une ZES, ne sont pas éligibles à cet abattement quand bien même elles y
réaliseraient leurs activités. Elles doivent se référer plutôt aux avantages liés à la
transaction spéciale prévue par l’article 16ème de la Loi de finances 2020. Dans tous les
cas, le bénéfice de l’abattement de 75% n’est pas cumulable
avec les réductions prévues dans le cadre de la transaction spéciale sus évoquée.
ii. Modalités de mise en œuvre

35
Pour le bénéfice de l’abattement de 75% sur les dettes fiscales, les demandes
sont soumises au Directeur Général des Impôts. Elles doivent être accompagnées
des pièces ci-après :

- les avis de mise en recouvrement des impositions concernées ;


- le procès-verbal de conciliation des dettes signé par le Chef de
centre de rattachement, le Receveur des impôts et le contribuable ;
- les éléments justificatifs du lieu de situation du siège social et de
l’exploitation.
B. S’agissant des entreprises nouvelles ou des entreprises anciennes réalisant des projets
nouveaux dans une ZES

i. Conditions d’éligibilité
Seules sont éligibles à l’exonération de TVA sur leurs acquisitions
d’intrants, les entreprises nouvelles ou celles anciennes qui développent de projets nouveaux
dans une ZES. Celles-ci doivent justifier d’un agrément de
l’administration fiscale.

A titre de rappel, pour bénéficier du régime des ZES au titre des projets nouveaux, les conditions
de forme et de fond ci-après doivent être remplies :
 Les conditions de forme :
Le bénéfice des avantages du régime de promotion des zones économiquement sinistrées est
subordonné à un agrément de l’administration fiscale.
A cet effet, l’entreprise doit introduire une demande auprès du Directeur Gé-
néral des Impôts. Celle-ci doit être timbrée à 25 000 FCFA conformément aux
dispositions de articles 470 bis et 557 bis du CGI et accompagnée de :

- une copie de sa carte de contribuable ;


- une copie de son registre de commerce et des statuts pour les sociétés ;
- une attestation de non redevance fiscale ;

- un plan d’investissement précisant l’objet du projet, le site d’implantation


de l’entreprise dans la zone économiquement sinistrée, la durée de réalisation du projet, les
effets induits, le nombre d’emplois directs projetés, les
sources d’approvisionnement en matière première, la liste des équipements
à acquérir, etc. ;

- les justificatifs probants de la disponibilité du financement du projet ainsi


que de l’implantation de l’entreprise dans la région sinistrée (titre foncier,
bail, acte d’attribution, etc.).

La structure en charge du suivi des régimes dérogatoires instruit dans un dé-


lai de quinze (15) jours, les demandes d’agrément au régime des ZES. Au terme

36
de l’instruction, le Directeur Général des Impôts notifie au requérant son agré-
ment audit régime ou le rejet de celui-ci.
Il est à noter que les entreprises anciennes qui engagent de simples dépenses
de réhabilitation ou de remise en état de leur site d’exploitation déjà existant, ne
sont pas éligibles à la mesure.
 Condition de Fond
Pour être éligible, le projet d’investissement doit :

- induire la création d’au moins dix (10) emplois directs ;


- utiliser la matière première produite dans la zone dite économiquement
sinistrée.
Les critères ci-dessus étant alternatifs, la réalisation de l’un d’eux est suffisante.

s critères ci-dessus étant alternatifs, la réalisation de l’un d’eux est suffisante.


ii. Les avantages supplémentaires consentis par la loi de finances 2020
-Outre des avantages prévus par les articles 121 et 121 bis du CGI, les entreprises nouvelles ou
celles réalisant de nouveaux projets dans une ZES bénéficient
dorénavant de l’exonération de la TVA sur leurs acquisitions d’intrants destinés à
la production. Cette exonération s’applique aussi bien aux acquisitions locales
qu’aux importations.

- Par entreprise nouvelle, il faut entendre toute entreprise qui ne dispose pas
avant le 1er janvier 2020, soit d’une immatriculation au registre du commerce et
du crédit mobilier, soit d’un Numéro Identifiant Unique (NIU).

-Par entreprise ancienne réalisant un nouveau projet, il faut entendre toute entreprise qui
disposait avant le 1er janvier 2020, soit d’une immatriculation au registre du commerce et du
crédit mobilier, soit d’un NIU et qui réalise un nouvel
investissement remplissant les conditions de fond ci-dessus énumérées.

- Par intrant, il faut entendre les matières premières rentrant directement dans
le processus de production.

iii. Modalités de mise en œuvre


Le bénéfice de l’exonération de TVA sur les intrants est conditionné par la
délivrance d’attestations d’exonération signées du Directeur Général des Impôts
sur la base des factures pro-forma ou des déclarations d’importation.

Les modalités de contrôle de l’usage conforme de cette mesure sont fixées


par les points 97 à 99 de la circulaire N°001/MINFI/DGI/LRI/L du 12 janvier
2017 précisant les modalités d’application de la loi de finances pour l’exercice
2017.

37
NB : La présente mesure s’applique aux achats d’intrants facturés à partir du 1er
janvier 2020.
III.3.2. Mesures de soutien à la relance de l’outil de production des entreprises dans les
zones économiquement sinistrées (Article 121 bis)

a) Avantages Fiscaux
- Les entreprises qui réalisent des investissements visant la reconstitution de leur outil de
production dans une zone économiquement sinistrée, bénéficient d’un crédit d’impôt de
30% des dépenses engagées. Il est plafonné à cent (100) millions F CFA et est imputable
dans la limite de trois exercices clos suivant celui au titre duquel les dépenses ont été
engagées.
- Les dépenses ouvrant droit au bénéfice du crédit d’impôt sont celles qui concourent
directement à la réhabilitation de l’outil de production ou à son renforcement.
b) Conditions
Les dépenses ayant donné lieu à la constatation d’un crédit d’impôt sont préalablement
soumises à la validation de l’Administration Fiscale.

III.4. Mesures relatives à la promotion du secteur boursier (Article 108-112)


(1) Les sociétés qui procèdent à l’admission de leurs actions ordinaires à la cote de la bourse
du Cameroun bénéficient de l’application des taux réduits d’Impôt sur les Sociétés suivants :
a) un taux réduit de l’Impôt sur les Sociétés de 25 % ;

b) un taux réduit de 1,5% de l’acompte et du minimum de perception de l’Impôt sur les


Sociétés.

Les sociétés qui émettent des titres sur le marché obligataire de la bourse du Cameroun
bénéficient de l’application d’un taux réduit d’Impôt sur les sociétés de 25%.

Les sociétés qui sont réputées faire appel public à l’épargne conformément aux dispositions de
l’Acte uniforme de l’OHADA relatif aux sociétés commerciales et les Groupements d’intérêt
économique, et qui consentent à admettre et échanger tout ou partie de leurs titres de capitaux
et de créance à la cote de la bourse des valeurs mobilières du Cameroun, bénéficient de
l’application d’un taux réduit d’impôt sur les sociétés de 25%, à compter de la date d’admission
des titres. Article 109 bis.

La radiation des actions des sociétés visées aux Articles 108 et 109 ci-dessus, dans un délai de
quatre (4) ans à compter de la date d’admission, entraîne la déchéance de l’application du taux
réduit d’Impôt sur les sociétés et le rappel des droits antérieurement exonérés, majoré des
pénalités prévues par la législation fiscale en vigueur Article 110.

Par dérogation aux dispositions de l’Article 70 du présent Code, le taux d’imposition des
dividendes et intérêts des obligations à moins de cinq (5) ans de maturité ainsi que les autres
rémunérations provenant des valeurs mobilières des personnes physiques ou morales, admises
à la cote de la bourse du Cameroun, est fixé à 10 %. Ce taux est fixé à 5 % pour les

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rémunérations des obligations des sociétés privées ou publiques à échéance de cinq (5) ans ou
plus.
(2) Toutefois, sont exonérés de l’Impôt sur les Sociétés, de l’Impôt sur le Revenu des Capitaux
Mobiliers ou de tout autre prélèvement de même nature, les produits ci-dessous :
a) les intérêts des obligations de l’État ;
b) les intérêts des obligations des collectivités territoriales décentralisées ;
c) les plus-values nettes réalisées par des personnes physiques ou morales sur le marché des
valeurs mobilières du Cameroun. Pour l’application de cette disposition, la plus-value s’entend
du prix de cession diminué du prix d’acquisition et des frais de gestion des titres cédés.

Les conventions et actes portant cession des titres cotés sur le marché des valeurs mobilières
sont exonérés des droits d’enregistrement.

III.5. Régime fiscal applicables aux centres de gestion agrées (art 118 – 119)
a) Rôle des CGA
Les Centres de Gestion Agréés apportent une assistance en matière de gestion et encadrent les
adhérents dans l’accomplissement de leurs obligations comptables et fiscales.

b) Les adhérents
Peuvent être adhérents aux Centres de Gestion Agréés, les personnes physiques ou morales
réalisant un chiffre d’affaires annuel hors taxes inférieur ou égal à cent (100) millions de francs
CFA.

Les droits d’adhésion aux CGA sont librement fixés par les promoteurs à l’intérieur d’une
fourchette allant de FCFA 25 000 à FCFA 50 000 par an.

Les cotisations annuelles sont librement fixées par les promoteurs à l’intérieur d’une fourchette
allant de :
- 50 000 à 150 000 FCFA par an pour les contribuables du régime simplifié ;
- 50 000 à 250 000 FCFA par an pour les contribuables du régime du réel.

C) Les avantages fiscaux


Les adhérents aux centres de gestion agréés bénéficient des mesures ci-après :

- abattement de 50% du bénéfice fiscal déclaré sans que l’impôt dû soit inférieur au minimum
de perception prévu par le présent Code ;

- abattement de 50% sur la base de calcul du précompte sur achats des distributeurs, lorsque ces
achats sont effectués auprès de certaines grandes entreprises dont la liste est fixée par arrêté du
Ministre chargé des Finances. Le précompte acquitté dans ce cas constitue le minimum de
perception prévu par le présent code ;
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- dispense de contrôles fiscaux sur place pour la période non prescrite pour toute adhésion
effectuée avant le 31 décembre 2016 ;
- application des pénalités de bonne foi pour les contrôles fiscaux couvrant la période
postérieure à l’adhésion au CGA.

NB : L’adhérent perd le droit aux avantages prévus à l’alinéa ci-dessus lorsque sa déclaration
des résultats ou des revenus n’est pas souscrite dans les délais.

Les promoteurs des centres de gestion agréés justifiant d’au moins cent (100) adhérents actifs
bénéficient des avantages ci-après :

- abattement de 50% de l’impôt sur les sociétés ou de l’impôt sur le revenu des personnes
physiques pour la part de leurs revenus tirés des activités des CGA sans que l’impôt dû soit
inférieur au minimum de perception prévu par le présent code ;

- exemption des charges fiscales et patronales sur les salaires versés aux personnels employés
des CGA.
NB : Les promoteurs des centres de gestion agréés justifiant d’au moins cent (100) adhérents
actifs sont tenus d’annexer à leurs déclarations mensuelles, la liste à jour de leurs adhérents.

III.6. Mesures relatives à la promotion de l’éducation, de la formation professionnelle et


de la sante (art 120)
Les établissements privés d’enseignement, de formation et de santé, laïcs ou confessionnels,
dûment agréés par l’autorité compétente, sont soumis au régime fiscal ci-après :
• en leur qualité de redevables réels :
- dispense du paiement de la contribution des patentes ;

- dispense du paiement de la taxe sur la propriété foncière sur les immeubles affectés à leurs
activités lorsque ceux-ci leur appartiennent en pleine propriété ;

- exonération de l’impôt sur les sociétés et de l’impôt sur les bénéfices industriels et
commerciaux, lorsqu’ils ne poursuivent pas un but lucratif ;

 En leur qualité de redevables légaux :


- dispense de l’obligation de collecte de la TVA sur tous les services offerts par ces
établissements, qu’ils se rapportent directement à leur activité principale d’enseignement
ou de fourniture des soins, ou qu’ils leur soient accessoires à l’instar de la restauration, de
la distribution des fournitures, manuels scolaires et des tenues, du transport scolaire, de la
vente des consommables médicaux et des produits pharmaceutiques ;

- obligation de retenue à la source et de reversement de l’Impôt sur le Revenu des Personnes


Physiques des personnes qu’ils emploient d’après le barème des retenues salariales ;

- obligation de retenue à la source et de reversement de l’impôt sur les revenus fonciers


lorsqu’ils sont locataires des immeubles affectés à leurs activités.
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III.7. Mesures relatives à la promotion du secteur agricole
Les entreprises ayant pour activités l’agriculture, l’élevage et la pêche, bénéficient des
avantages fiscaux ci-après :

- dispense des charges fiscales et patronales sur les salaires versés aux ouvriers agricoles
saisonniers par les exploitants individuels ;

- exonération de la TVA sur l’achat des pesticides, des engrais et des intrants utilisés par les
producteurs, ainsi que des équipements et matériels de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche
figurant à l’annexe du présent titre ;

- exonération des droits d’enregistrement des mutations de terrains affectés à l’agriculture, à


l’élevage et à la pêche ;

- exonération des droits d’enregistrement des conventions de prêts destinées au financement


des activités agricoles, de l’élevage et à la pêche ;

- exonération de la taxe foncière des propriétés appartenant aux entreprises agricoles, d’élevage
et de pêche, et affectés à ces activités, à l’exclusion des constructions à usage de bureau.

III.8. Mesures relatives à la promotion des matériaux et matières premières locaux (art
123-124)
a. Des matériaux de construction
Les établissements publics de promotion des matériaux locaux de construction bénéficient des
avantages fiscaux ci-après :

- exonération de la TVA sur l’achat des équipements et matériels de fabrication des matériaux
locaux de construction ainsi que sur la vente des produits fabriqués à base de ces matériaux ;
- soumission à l’Impôt sur les Sociétés au taux réduit de 20% ;
- application d’un abattement de 50% sur la base de l’acompte mensuel d’Impôt sur les Sociétés.

b. Des boissons
Les boissons nouvelles produites et conditionnées exclusivement à partir de la matière première
locale, sauf indisponibilité absolue d’un ingrédient sur le marché local, sont passibles
uniquement du droit d’accises ad valorem à l’exclusion du droit d’accises spécifique visé à
l’article 142 (8) 1. Dans ce cas, pour le calcul du droit d’accises ad valorem, il n’est procédé à
aucun abattement. Dans tous les cas, le pourcentage de la matière première issue de l’agriculture
locale ne peut être inférieur à 40% des composants utilisés et les emballages servant de
conditionnement, lorsqu’ils sont non retournables, doivent nécessairement être recyclés au
Cameroun.
Les boissons nouvelles s’entendent de celles mises sur le marché à compter du 1er janvier 2017.

III.9. Mesures relatives à la promotion de l’innovation (art 124 bis)

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Les entreprises relevant du régime du réel peuvent bénéficier d’un crédit d’impôt au titre des
dépenses de recherche et d’innovation qu’elles exposent. Les dépenses de recherche et
d’innovation ouvrant droit au crédit d’impôt sont :

- les dotations aux amortissements des immobilisations acquises à l’état neuf et affectées aux
opérations de recherche scientifique et technique ;

- les dépenses de personnel afférentes aux chercheurs et techniciens de recherche directement


et exclusivement affectés à ces opérations ;
- les dons et libéralités effectués au profit des chercheurs indépendants ;

- les dépenses liées à l’acquisition des droits d’exploitation des inventions des chercheurs
camerounais ;

- les dépenses exposées pour la réalisation des opérations de recherche et d’innovation confiées
à des organismes de recherche public ou privé, des établissements d’enseignement supérieur ou
à des chercheurs indépendants agréés par le ministère en charge de la recherche. Le taux du
crédit d'impôt est de 15% des dépenses de recherche et d’innovation ci-dessus. Il est plafonné
à cinquante (50) millions FCFA et est imputable dans la limite de trois exercices clos suivant
celui au titre duquel les dépenses ont été engagées.

III.10. Mesures relatives à la promotion des startups innovantes dans le domaine des TIC
Les start up innovantes dans le domaine des technologies de l’information et de la
communication regroupés au sein de structures d’encadrement érigés en centres de gestion
agréés bénéficient des avantages fiscaux ci-après :
a) en phase d’incubation qui ne peut excéder 5 ans : exonération de tous impôts, droits,
taxes et redevances à l’exception des cotisations sociales ;
b) Lors de la sortie de la phase d’incubation :
- en cas de cession de la start up : application d’un taux réduit de 10% sur la plus-value
de cession;
- en cas d’entrée en phase d’exploitation, l’entreprise bénéficie pour une période de
cinq (05) ans, de :
* exonération de la patente ;
*exonération des droits d’enregistrement sur les actes de création, de prorogation ou
d’augmentation du capital ;
*exonération de toutes les charges fiscales et patronales sur les salaires versés à leurs
employés à l’exception des cotisations sociales ;
*application d’un taux réduit de l’impôt sur les sociétés de 15% ;
*application d’un abattement de 50% sur la base de calcul de l’acompte et du minimum
de perception de l’Impôt sur les Sociétés ;
*crédit d’impôt sur le revenu de 30% des dépenses de recherche et d’innovation
plafonné à cent (100) millions de FCFA ;

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*application d’un taux réduit de l’impôt sur le revenu des capitaux mobiliers de 5%, sur
les dividendes versés aux actionnaires et les intérêts servis aux investisseurs.
- au-delà de la cinquième année d’exploitation : application du régime fiscal de droit commun.

NB : - Le bénéfice des avantages du régime de promotion des startups est subordonné à


l’agrément délivré aux Centres de Gestion Agréés dédiés aux start up

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