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« Economix est un livre hors norme.

S’il avait existé à l’époque,


certains banquiers n’auraient pas osé vendre autant de crédits à risque
LE MONDE

BANK

MI CHAEL GOODWI N I L LUSTRATI ONS DE DAN E. BURR


De la naissance du capitalisme
à la crise financière de 2008,
Economix nous raconte pour
la première fois en BD l’histoire
de l’économie mondiale.
D’où vient la dette ? Peut-on retrouver
la croissance ? Le plein emploi ?
Est-ce que l’on vit mieux que
nos grands-parents ? Pourquoi
la crise ? Pourquoi le mouvement
Occupy Wall Street ?
Cette BD/document d’un nouveau genre
explore trois siècles de pratiques économiques
Elle raconte la mondialisation,
les grands penseurs, les impasses
et les rebonds, l’impact des guerres,
des changements climatiques
ou des pénuries de ressources.
Clair et pédagogique, tout en images,
avec l’humour en prime, Economix
est indispensable dans toutes les
bibliothèques. Comprendre l’économie,
c’est maîtriser notre destin.
LA P R E M I È R E H I S T O I R E DE L’ É C O N O M I E EN BD

M I C H A E L G O O D W I N & DAN E. BURR

A V A N T - P R O P O S D A V I D BACH
I N T R O D U C T I O N JOËL BAKAN

T R A D U C T I O N DE L’ A N G L A I S (ÉTATS-UNIS)
HÉLÈNE D AUNIOL-RE M AUD

LES A R È N E S
D IR E C T IO N É D IT O R IA L E jean-Baptiste Bourrât
C O O R D IN A T IO N É D IT O R IA L E Aleth Stroebel
L ETTRA G E Céline Merrien
C O U V E R T U R E Philippe Ghielmetti
MISE EN PAGES Chloé Laforest
R É V IS IO N DES T EX T E S Eugénie Pascal, Olivier Berruyer
PHOTOGRAVURE Taïga Media, Paris
Achevé d'imprimer en France par la Nouvelle Imprimerie Laballery en juillet 2013
ISBN : 978-2-35204-243-3
N° d’impression : 306224
Dépôt légal : juillet 2013
© 2012 Michael Goodwin pour le texte et les illustrations
© 2012 David Bach pour l’avant-propos
© 2012 Joel Bakan pour l’introduction
Publié pour la première fois en anglais par Harry N. Abrams, Incorporated, New York
Titre original : Economix, How our Economy Works (and Doesn’t Work) in Words an d Pictures
(Tous droits réservés pour tous pays par Harry N. Abrams, Inc.)
© Editions des Arènes, Paris, 2013 pour la traduction française
É D IT IO N S DES ARÈNES
27, rue Jacob 75006 Paris
Tél.: 01 42 17 47 80
arenes@arenes.fr
E conom ix se prolonge sur le site www.arenes.fr
SOMMAI RE
Avant-propos 4
Introduction 6
Préface 8

Du passé lo in tain à 182 0 1820-1865 1 86 5 -1 9 1 4


V

La main A toute
invisible vapeur

1 9 1 4 -1 9 4 5 1945-1966 1 96 6-19 80

Tout Les armes


s’écroule et le beurre

1 98 0-2001 A près 2 0 0 1

La révolte Le monde
des riches aujourd’hui

Glossaire 292
Lectures complémentaires 295
Remerciements 297
Index 299
AVANT-PROPOS

nstallé dans le salon vert de l’émission prévu de le feuilleter, puis d’y revenir plus
I Today Show, dans les locaux de la
chaîne NBC à New York, alors que je
me préparais à passer pour présenter mon
tard. En trois heures, j’ai lu tout le livre d’un
bout à l’autre. Tout ce que je peux dire, c’est
que j’aurais aimé avoir ce livre vingt-cinq ans
nouveau livre Debt Freefor Life, j’ai rencontré plus tôt quand j’étais au lycée. C’était tout
Charles Kochman, directeur éditorial des simplement phénoménal !
éditions Abrams ComicArts. Charlie m’a
demandé si j’accepterais de faire la critique Economix réussit ce que je n’ai jamais
d’un nouveau livre qu’ils allaient faire vu réussi avant : il analyse l’histoire de
paraître intitulé Economix, par Michael l’économie mondiale en un ouvrage concis,
Goodwin. facile et intéressant. Regardons les choses
Ma première pensée a été, “Une bande en face : même si on aime les sciences
dessinée sur l’économie —ça a l’air sympa. économiques comme moi, et qu’on étudie
Mais est-ce sérieux ?” Comment peut-on cette matière, elle peut être difficile et
bien prendre un sujet aussi compliqué souvent rébarbative. Economix n’est pas
que l’histoire des sciences économiques et rébarbatif ; c’est tout à fait l’inverse. Ça
l’expliquer graphiquement? D ’ailleurs, peut- permet d’ouvrir les yeux, c’est passionnant
on vraiment rendre un traité sur l’histoire et puissamment instructif —et, le plus
de l’économie assez facile et intéressant pour important, c’est une lecture fantastique,
que les gens veuillent le lire ? rapide et amusante.
Pendant que je réfléchissais à tout ça, j’ai Economix permet aussi de gagner du temps :
rencontré un autre invité du Today Show, on pourrait lire dix livres sur la question et
Jeff Kinney, auteur de la série Journal d ’un ne pas récolter autant d’information. Michael
dégonflé, également publiée par Abrams. Les Goodwin a fait une étude exhaustive de
livres de Kinney avaient à eux seuls amené l’histoire de l’économie puis l’a superbement
mon fils de sept ans, Jack, à aimer lire. J’ai résumée et expliquée. Ajoutez à cela Dan
pris une photo avec Jeff, je lui ai demandé Burr, qui a accompli un incroyable travail
un autographe pour mon fils, et c’est alors d’illustration, et vous obtenez un cours
que ça m’a frappé : Economix allait peut- intensif extrêmement drôle sur l’histoire de
être révolutionner la manière de présenter l’économie. C’est presque injuste, quand
l’économie. Si on pouvait écrire un livre qui je pense à la chance qu’ont les jeunes gens
explique l’histoire de l’économie et rende d’avoir ce livre entre les mains. Vous tirerez
cette information accessible, cela profiterait profit de cette lecture sans toute la peine et la
à des millions de gens! Plus je pensais à ça, souffrance que nous avons dû, nous autres,
plus j’acquérais la certitude qu'Economix supporter pour apprendre cette matière. Je
pouvait, pour le moins, aider des dizaines de suis jaloux. Mais je suis aussi véritablement
millions de personnes. J’ai quitté le Today heureux et honoré de partager ce livre et d’en
Show toujours sceptique mais intéressé et écrire l’avant-propos.
curieux de voir un tel livre.
Je peux vous assurer que je demanderai à
Deux semaines plus tard, Abrams a fait mes deux jeunes garçons, Jack et James, de
parvenir Economix à mon bureau. J’avais lire ce livre. J’ai suivi de nombreux cours de

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sciences économiques et étudié la finance conduite de bien-être financier. J’ai toujours
privée pendant plus de deux décennies, et dit que la première économie dont on doit
je n’ai tout simplement jamais vu l’histoire s’inquiéter et à laquelle on doit s’intéresser
des sciences économiques si bien expliquée. est la sienne propre. Mais la réalité est que
Mes fils auront une longueur d’avance sur l’on doit comprendre comment l’économie
leurs amis en lisant ce livre et en comprenant a fonctionné par le passé et comment elle
à quel point les retombées économiques les fonctionne aujourd’hui. Plus on comprend
affectent, et les forces économiques modèlent l’économie, mieux on gère sa propre
l’histoire et auront des répercussions sur leur économie —et je crois qu’Economix peut
avenir. aider les gens à y parvenir.
Avec la récente récession, nous avons J’ai sincèrement aimé ce livre, et j’ai
appris que l’économie nous affecte tous. l’intention de le passer à tous ceux qui
Ce qui se passe en Grèce en 2012 affecte voudront y puiser de l’information. La
les petites entreprises et la bourse des lecture de ce livre doit être demandée dans
Etats-Unis... Mais pourquoi ? La Réserve les facs et les lycées —mais le meilleur lieu
fédérale déclare que les taux d’intérêt où commencer à éduquer nos jeunes gens,
demeureront bas jusqu’en 2014, mais quelle c’est le foyer. Alors achetez ce livre, lisez-le et
influence cela peut-il avoir sur notre déficit, partagez-le avec votre famille. Rendez votre
notre croissance d’emploi, le secteur du économie plus claire et plus forte —parce que
bâtiment, etc. ? Comment la crise des prêts c’est possible —, et que l’histoire le prouve.
immobiliers s’est-elle réellement déroulée ?
Pourquoi Lehman Brothers a-t-il fait faillite ? Vivez et finissez riches,
Chaque année, chaque mois, chaque jour, DAVID BACH
il arrive dans l’économie quelque chose
qui nous touche. Il est essentiel que la David Bach est lefondateur de FinishRich.com et
majorité des gens comprennent les bases l'auteur de neuf bestsellers selon le New York Times,
du fonctionnement de l’économie de façon dont DebtFree fo r Life; The A utom atic Millionnaire
à ce que la majorité des gens puissent y et StartLate, Finish Rieh.
répondre par des contributions et des actions
intelligentes.
Aujourd’hui, c’est simple, trop de discours
économiques sont politiquement biaisés
et influencés par les médias. Nous avons
besoin d’un débat réfléchi sur ce qui a fait
ses preuves et ce qui a échoué par le passé.
Beaucoup de gens ont besoin de cette
information —et désormais, beaucoup de
gens peuvent y accéder.
L’économie est importante. Cette idée n’est pas
un slogan politique mais plutôt une ligne de
IN T R O D U C T IO N

ous sommes citoyens d’une Aujourd’hui, ce message est essentiel pour


N démocratie”, nous dit le personnage nous. À la fin des années 1970, la plupart des
de BD Michael Goodwin dans les économistes et des hommes qui faisaient la
premières pages d'Economix. “La plupart politique
des partageaient l’idée que les marchés
sujets à propos desquels nous votons relèvent devaient être plus libres et les gouvernements,
de l’économie. C’est notre responsabilité plus petits. Margaret Thatcher et Ronald
de comprendre ce pour quoi nous votons.” Reagan accédèrent au pouvoir en se fondant
Economix vous aidera à comprendre. sur cette notion, et tous deux assouplirent
Ce livre vous permettra de saisir le tableau notoirement les réglementations, sacrifièrent
d’ensemble autant que les petits détails des et privatisèrent les services publics,
sciences économiques. Ce livre vous fera rire. réduisirent les impôts des corporations et
Il s’agit, après tout, d’une bande dessinée, et bradèrent la souveraineté économique au
une grande part de sa maestria se trouve dans nom du “libre-échange”.
sa manière de faire vivre, par des illustrations
intelligentes, drôles et attachantes, une série Ces mesures étaient nécessaires, dirent-
d’idées et de thèses plutôt compliquées et ils au public, parce que, selon la logique
difficiles. des sciences économiques dominantes,
Avec Economix, Goodwin a réussi ce qui les libres marchés étaient la voie la plus
était apparemment impossible : il a rendu les sûre vers la prospérité. Sans interférence
sciences économiques compréhensibles et des gouvernements, sous la forme de
amusantes. réglementations, d’impôts et de dépenses,
la justification fut (et est toujours) que les
Mais Economix est plus qu’un simple exposé marchés ajusteraient les prix, les salaires,
divertissant. C’est un véritable cours. l’emploi et la production de la manière
Goodwin expose qu’au moins depuis les la plus efficace et la plus avantageuse
travaux de David Ricardo, un économiste socialement, et qu’ils rendraient la vie
du xixc siècle (“Sans doute le plus important meilleure pour tout le monde.
des hommes dont personne n’a jamais
entendu parler”), les sciences économiques Pourtant, comme Goodwin le montre,
dominantes, avec leur foi inébranlable dans les promesses des économistes furent, et
les libres marchés, reflètent et servent les continuent d’être, profondément contredites
intérêts partiaux de la richesse et du pouvoir, par les faits. Au cours des trente dernières
tout en étant présentées au public comme la années, beaucoup de gens se sont appauvris ;
vérité universelle. la classe moyenne s’est effondrée ; la dette

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souveraine, incluant celle des États-Unis, En résumé, nous subissons aujourd’hui, de
a explosé ; les travailleurs ont perdu leurs nouveau, les effets douloureux de l’illusion
avantages et leur pouvoir de négociation, sans économique. Voilà pourquoi Economix, un
parler de leurs emplois (désormais principale puissant antidote à cette illusion, est un livre
source d’exportation de l’Amérique) ; le si actuel et si important. Lisez Economix.
réchauffement mondial et la dégradation Vous vous instruirez. Vous l’apprécierez.
environnementale ont atteint des seuils Faites-le lire autour de vous. Et ne soyez pas
critiques ; les corporations sont devenues surpris s’il devient un jour la première bande
corrompues, criminelles et dysfonctionnelles dessinée à valoir à son auteur le prix Nobel
(vous vous souvenez d’Enron et de de sciences économiques.
l’effondrement de Wall Street en 2008 ?) ;
les institutions et les infrastructures
JOËL BAKAN

publiques —probablement la démocratie Joël Bakan est professeur de d ro it à PUniversité de


elle-même - se sont détériorées ; et les valeurs British Columbia et l’auteur de The C orporation:
intangibles de la communauté ont succombé The Pathological Pursuit o f P rofit and Power.
à l’hyper-consumérisme.
PREFACE

To u t le monde se pose des q ue stio n s sur l'économie

J'a i commencé à ch erche r des ... mais je n'arrivais pas à faire coïncider
réponses dans les m a n u els les idées e n tre elles.
d 'é c o n o m ie . J 'y ai tro u vé
assez d'idées pour s u s c ite r
mon in té r ê t...

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Si le tableau é ta it compliqué dans son Je voyais bien que to u te c e tte
ensemble, aucune de ses parties n 'était information fo rm a it une histoire.
difficile à comprendre. J'ai donc décidé d'en écrire une,
sous la form e la plus accessible
que je connaisse : la BV.

OUI, NOUS POUVONS Nous sommes citoyens


COMPRENDRE L'HISTOIRE d'une démocratie. La
DE L'ÉCONOMIE, ET IL
N'A JAMAIS ÉTÉ AUSSI plupart des sujets à
IMPORTANT QUE NOUS propos desquels nous
LE PASSIONS. NOUS votons relèvent de
AVONS TROP LONGTEMPS /''é c o n o m ie ■ C'est notre
LAISSÉ LES AUTRES LA r e s p o n s a b ilité de
COMPRENDRE POUR comprendre ce pour quoi
NOUS ; C'EST POURQUOI nous votons.
NOUS SOMMES DANS
CETTE PANADE.
ECONOMIX

L'adoption d'un p o in t de vue h isto riq u e signifie que ce li vre n 'e s t p a s une simple
version BP d'un s a is -je ? sur l'économie. Au lieu de p a r tir des principes de base
e t de c o n s tru ire logiquem ent su r ceux-ci, je m e ttra i l'a cce n t sur \H is to ir e .
Je pense que nous ne pouvons pas comprendre o ù nous nous tro uvo n s si nous ne
savons pas co m m ent nous y sommes a r r iv é s .

i ■ 1 1 1 1 1 | 1
1200 1300 1400 1500 1600 1700 1800 1900 2000

Cependant, nous ne suivrons pas une s t r ic t e chronologie.


---------

PARFOIS, NOUS FERONS PES SAUTS TEMPORELS AFIN PE


PRESERVER LA COHÉRENCE PE CHAQUE SUJET.

Ces s u je ts s o n t souvent e x c lu s de l'analyse économique pure. Mais en ré a lité , t o u t


a ffe c te l'économie, e t l'économie a ffe c te t o u t .

POLITIQUE PSYCHOLOGIE 4 -
ÉTRANGÈRE SCIENCE >f
ENVIRONNEMENTALE HISTOIRE MILITAIR i

EN PREMIER LIEU,
LE POUVOIR.
ESSAYER
D'EXPLIQUER
L'ECONOMIE
SANS MENTIONNER
LE POUVOIR
REVIENT À ESSAYER
D'EXPLIQUER
LA POLITIQUE
SANS MENTIONNER
L'ARGENT.

Rien de t o u t cela n 'e s t nouveau pour les économ istes. L'économie moderne e s t
plus large e t plus diverse qu'on ne le pense. La p lu p a rt des th é m a tiq u e s de ce
livre, meme les c ritiq u e s de l'économie, o n t é té inventées par des économ istes.
CVous pouvez c o n s u lte r mes sources page 295 e t sur www.economixcomix.comO

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PRÉFACE

CELA ETANT, LES GENS QUI PENSENT QUE APRES TOUT, L'ECONOMIE N'EST PAS
L'ECONOMIE EST UN ENSEMBLE ETABLI DE VE LA CHIMIE : ELLE EST RÉGIE PAR LA
REGLES LOGIQUES QUE SEULS VES GENIES COMPLEXITÉ INFINIE VU COMPORTEMENT
EN MATHS PEUVENT COMPRENDRE SONT UNE HUMAIN, ET NON PAR PES LOIS RIGIDES.
MINORITÉ. ET ILS ONT TORT.

C'EST POURQUOI JE SERAI LE NARRATEUR.


CE LIVRE REPRÉSENTE MON POINT VE VUE
SUR L'ÉCONOMIE, POUR LE MEILLEUR COMME D'AILLEURS, TOUT LIVRE SUR
POUR LE PIRE. PAR EXEMPLE, BIEN QUE L'ÉCONOMIE PRESENTE LE POINT DE
JE ME SOIS EFFORCE VENGLOBER LE
MONDE ENTIER, JE ME SUIS CONCENTRE SUR VUE PERSONNEL DE QUELQU'UN.
L'ÉCONOMIE DES ÉTATS-UNIS PARCE QUE JE ALORS NE PRENEZ PAS CE LIVRE -
SUIS UN AMÉRICAIN ET QUE C'EST L'ÉCONOMIE f^l AUCUN AUTRE - POUR PAROLE
DANS LAQUELLE JE VIS. D'ÉVANGILE. SI UN PROPOS SEMBLE
ERRONE, RIEN N'EST PLUS FACILE
QUE DE VERIFIER LES FAITS, DE
TROUVER D^UTRES OPINIONS,
OU DE RÉFLÉCHIR AUX CHOSES
PAR SOI-MÊME.

F ar où com m e ncer ?
f h bien, t o u t \e
APRES TOUT, m onde s 'a c c o rd e a
CERTAINES d ire que noue vivons
PERSONNES EN
SAVENT LONG dans une économie
SUR L'ÉCONOMIE, c a p it a lis t e , alors
D'AUTRES PEU, revenons q u e lle s
MAIS PERSONNE siècles en arriéré
NE LA MAÎTRISE e t examinons le
DANS SA GLOBALITÉ, c a p ita lis m e -
ET TOUT LE MONPE
A LE DROIT DE
LA COMPRENDRE
MIEUX.

C'EST BIEN POUR CETTE


RAISON QUE J'AI ÉCRIT
CE LIVRE /
±

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T o u t individu s'ingénue continuellement à trouver
l'emploi le plue avantageux pour to u t capital
quel qu'il s o it d o n t il p e u t d isposer. C 'e s t son
propre avantage, en e f f e t , e t non celui de la
s o c ié té , qu'il a en vue. Mais l'é tu d e de son propre
avantage l'amène n a tu re lle m e n t, ou p lu tô t
n écessairem ent, à p ré fé re r l'emploi qui e s t le
plus avantageux pour la s o c ié té .

Adam S m ith , La R ichesse d es n a tio n s C1776)


C HAPITRE 1

LA

INVISIBLE
(DU PASSÉ LO IN TA IN À 1820)
ECONOMIX

CAPITAL, CAPITALISTES ET CAPITALISME


Le ca pita l e s t c o n s titu é des Le capital désigne également l'a rg e n t que
moyens de production. Le m o t nous dépensons pour a c h e te r ou louer un
désigne souvent les biens emplacement, un tra va il e t des biens capitaux
capitaux, c 'e s t-à -d ire les choses a fin de commencer à fa b riq u e r quelque chose.
que nous fabriquons, non parce L'a rg en t dépensé pour du ca p ita l s'appelle un
que nous les voulons en elles- in v e s tis s e m e n t.___
mêmes, mais parce qu'elles nous
aident à fa b riq u e r les choses SALAIRES
que nous voulons vraim ent. (T )\ PES
^-''/TRAVAILLEURS
USINES
NAVIRES MARCHANPS
OUTILS
GRAINS
LOCATION
TOURS PE POTIER P'UKI
CHARRUES ATELIER
ETC. EQUIPEMENT

Le b u t de l'in ve stisse m e n t e s t de On appelle c a p it a lis t e une personne


vendre vo tre p ro du it pour p lu s que vous qui v it en in v e s tis s a n t de l'a rg e n t
n'y avez investi e t d'en t ir e r un p r o f i t - pour du p ro fit.

PEPEN5ER
PE
L'ARGENT
POUR EN
GAGNER /

Les c a p ita lis te s n 'o n t pas besoin .. en payant des in té rê ts .


d 'in v e s tir leur propre a rg e n t : ils peuvent
emprunter l'a rg e n t de quelqu'un d 'a u tre .. ■

© © ©
EMPRUNT © ©
© ©
REMBOUR­
SEMENT

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LA MAIN INVISIBLE (D U PASSÉ L O IN T A IN À 1820)

Porte, les c a p ita lis te s n 'o n t pas à proprem ent parler Bien : les c a p ita lis te s
besoin de ca pital. Ce d o n t ils o n t besoin, c 'e s t du courage e x is te n t depuis des
d'entreprendre de nouveaux pro jets. millénaires, mais
l'économie c a p ita lis te
e s t assez récente.
Pendant la plus grande
p a rtie de l'H istoire,
la p lu p a rt des qtens
vécurent dans Fee
cadre d'économies
agricoles régies selon
la tr a d itio n .

Les nouveaux p ro je ts é ta ie n t souvent m a ! accueillis. £n plus,


in ve stir
n 'e s t pas la
même chose
qu'épargner.
Four épargner,
vous vous
accrochez à
v o tre a rg en t.
Pour in vestir,
vous le laissez
file r.

Laisser file r vo tre épargne e s t Le capital, les c a p ita lis te s , e t les biens d o n t
risqué. Pans les économies la fa b ric a tio n n é c e s s ita it beaucoup de capital,
agricoles duj?assé, c 'é ta it souvent comme les o b je ts en m é ta l, é ta ie n t souvent
t r è s ris q u e , alors les gens rares. C 'e st la une des raisons pour lesquelles
épargnaient souvent leur a rg e n t les barbiers médiévaux é ta ie n t
s a n s l'inve stir. aussi c h iru rg ie n s .
MON
RASOIR
EST LA
SEULE
LAME
AIGUISEE
PE LA
VILLE /

15
ECONOMIX

Personne n'aime le risque. Au cours des siècles, les c a p ita lis te s o n t inventé des
moyens de rendre l'in ve stisse m e n t m o in s risqué, la banque, par exemple.

Beaucoup de La banque l'in v e s tit dans


gens épargnent te lle m e n t de p ro je ts qu'il n'y
leur a rg e n t à la a presque aucune chance que
banque. ceux-ci échouent to u s .

Banque"
— „ .„T— m ine

Dès le XVIIe siècle, les H o llan d ais fa isa ie n t Les a ffa ire s hollandaises é ta ie n t si
grand usage de la banque, de l'assurance prospères que les Hollandais
e t d 'a u tre s innovations c a p ita lis te s . Ils d o m in aien t le c o m m e rc e de
avaient o rg a n is é le u r é c o n o m ie a u to u r l'B u ro p e : même les peuples en
du commerce e t de la m anufacture g u e r r e co n tre eux co n tin u a ie n t de
davantage q u'au tou r de l'agriculture. leur a c h e te r des biens.

ILS ONT LES MEILLEURS PRIX /

ALLEMAGNE
BELGIQUE

Ils c o n t r a r ia ie n t beaucoup de gens.

NOUS ACHETONS DES PRODUITS AUX HOLLANDAIS, OUI UTILISENT


NOTRE ARGENT POUR LEVER UNE ARMÉE CONTRE NOUS !
CE N'EST PAS JUSTE /

16
LA MAIN INVISIBLE (D U PASSÉ L O IN T A IN À 1820)

C'est alors qu'arriva J e a n -B a p t is te C o tb e rt C olbert ne voulait pas que


(1619-1683), qui d evint m in istre des Finances de la l'a rg e n t fra n ça is tom be
France en 1665. Pour lui, a r g e n t é t a it synonyme de e n tre des mains étrangères.
ric h e s s e , p o in t final.

”CHACUN... TOMBE
P'ACCORP SUR. LE FAIT QUE
LE POUVOIR ET LA GRANPEUR
P'UN ÉTAT SE MESURENT
ENTIÈREMENTÀ LA QUANTITÉ
9'ARGENT QU'IL POSSÈPE. "

Pans ce livre,
les citations
serunt indiquées
en italiques e t
entre guillemets.

Ëk
Cela s ig n ifia it :

TAXES SUR LES


IMPORTATIONS
(.pro rrs ob pouane :

SUBVENTIONS TON TISSU DOIT


POUR LES CONTENIR EXACTEMENT
EXPORTATIONS 1 408 FILS /

17
ECONOMIX

Les guerres o n t besoin de NOUS


financem ents, e t le gouvernem ent DEVRIONS É5TRE
PLUS RICHES
britannique parvenait généralem ent QUE CES
à c o lle c te r presque a u ta n t d 'a rg e n t BRITANNIQUES.
que les Français, quoique la France QUE SE
c o m p tâ t une population t r o i s fo is PASSE-T-IL ?
supérieure à celle de la Grande-
Bretagne. Au d éb u t du XVIII13 siècle, les
penseurs fra n ç a is se
dem andèrent p o u rq u o i.

* NPT : Allez-vous-en ! en hollandais


18
LA MAIN INVISIBLE (D U PASSÉ L O IN T A IN à 1820)

LES PHYSIOCRATES
La réflexion française sur l'économie changea. P e u t-ê tre la richesse ne c o n sista it-e lle
pas dans des réserves d'a rg en t comme le pensait Colbert. P e u t-ê tre circulait-eW e,
to u t comme le sang dans un organisme, Ex. les lois, les réglem entations, les d ro its de
douane, les subven tio ns e t to u te s ces choses gênaient c e tte circulation naturelle.

Jusque-là, peu de gens s 'é ta ie n t


réellem ent in téressé s aux m odalités de
la circu la tio n de la richesse. Les Français
<aui le fir e n t b a p tis è re n t leur nouveau
domaine d'étude é c o n o m ie p o litiq u e ;
ils se d é fin issa ie n t eux-mêmes comme des
é c o n o m is te s Cou des p h y s io c r a te s ,
un m o t t ir é du grec e t s ig n ifia n t
"gouvernem ent par la n atu re "). Les
p h ysiocra te s pensaient que la richesse
é t a it régie par des lois mécaniques
naturelles à l'in s ta r du re s te de l'univers.

Mais lorsque les p hysiocra te s te n tè re n t d'expliquer c o m m e n t c irc u la it la richesse..

TABIEAU ÉCONOMIQUE PU
PR FRANCOIS QUE6NAY C1759)
600 produisent net

300 300

ISO 150

75 75

31.S 37.5

13.75 16.75

19
ECONOMIX

C'EST PLUTOT FARFELU ; LE VOICI EN VECOOÉ


(LÀ, VOUS DEVEZ ME CROIRE SUR PAROLE}.

LES FERMIERS TOUS LES AUTRES


FABRIQUENT LES PROPRIETAIRES INTERVENANTS
LA RICHESSE. LA PRENNENT. SONT HORS
DE PROPOS.

300

15 O

75

37.5

18.75

Le tableau de Quesnay é t a it Mais ce qui se


en f a i t une d escrip tio n p a ssa it e n r é a lité ,
co rre c te de l'économie c 'é ta it l'émergence
a g r ic o le d o n t la France a lla it de l'économie
b ie n tô t s o r tir , économie dans c a p ita lis te .
laquelle elle se tro u v a it encore
dans sa plus grande p a rtie .

Qui a lla it expliquer le capitalism e


Traversons la Manche pour
c o n s u lte r un économ iste écossais,
Adam S m ith C1723-179C0.

20
LA MAIN INVISIBLE (D U PASSÉ L O IN T A IN À 1820)

ADAM SMITH ET LE LIBRE MARCHE

l'œuvre révolutionnaire de S m ith

R E C H E R C H E S 1

xt SUR l a
N A TU R E et
CAUSES
n DE LA
D E s
NATIONS,
O 7 7 e )

\
Pour S m ith, l'une des causes de la richesse é t a it ENSEMBLE, IL5 FABRIQUAIENT
la d iv is io n d u tr a v a il. Il évoqua un a te lie r où 10 48 OOO ÉPINGLES PAR
travailleurs fa b riq u a ie n t exclusivement des épingles. JOUR - BIEN PLUS QUE DIX
PERSONNES NE POUVAIENT EN
FABRIQUER EN TRAVAILLANT
CHACUNE DE SON CÔTE.

21
ECONOMIX

L'atelier d'épingles avait une organisation claire :


une personne donnait les ordres.

MAIS QUI DONNAIT LES ORDRES À TOUS CEUX QUI TRAVAILLAIENT À


DES TÂCHES PLUS COMPLEXES, COMME LA FABRICATION D'UN PAIN ?

BOULANGERIE

PAIN / 3 PENCE

Personne. Les boulangers ne tra va illa ie n t Maie si le boulanger ne se so uciait


pas parce qu'un P la n ifica te u r du Pain le que de lui-même, pourquoi ne
leur ordonnait, ni parce qu'ils é ta ie n t des fa is a it-il pas c e c i ?
s a in ts s o u h a ita n t que les gens so ie n t bien
nourris. Ils tra v a illa ie n t parce que c 'é ta it
bon pour eu x.

"CE N'EST PAS P£


LA GÉNÉROSITÉ
PU BOUCHER, PU
BRASSEUR ET PU
BOULANGER QUE
NOUS ATTENPONS
NOTRE PÎNER, MAIS
PE LEUR ÉGARP
POUR LEUR PROPRE
INTÉRÊT."

PAIN / 10 PBNCB

22
LA MAIN INVISIBLE (DU PASSÉ L O IN T A IN À 1820)

Réponse de S m ith : LE BOULANGER PEUT AVOIR D'EXTORQUER, MAIS S'IL TENTE DE


_ LE PAIRE, LES AUTRES BOULANGERS, NE PENSANT QU'À EUX-MÊMES,
LUI VOLERONT SES CLIENTS.

MÊME S'IL EST LE SEUL BOULANGER DE LA VILLE, IL NE PEUT PAS DEVENIR TROP CUPIDE.
S'IL SE MET À GAGNER DES SOMMES FOLLES, D'AUTRES GENS ABANDONNERONT LEUR
ACTIVITÉ POUR FAIRE COMME LUI.

Vonc, dans l'économie selon Smith, la c o n c u r r e n c e obligeait chacun à ê tre honnête.


Tout boulanger - qu'il soit saint ou cupide - é t a it guidé, "comme par une main invisible",
à vendre son pain au ju s te prix : assez cher pour payer ses frais e t son travail de
boulanger, assez bon marché pour que les autres ne lui volent pas ses clients.

PERRUQt HË-R
BOULANGERIE

£n parlant de frais, les fournisseurs, travailleurs, Ponc, le prix d'un pain comprenait
propriétaire e t p rê te u rs du boulanger ne pouvaient le juste prix de la propriété, du
pas non plus lui faire payer tro p cher, sous peine travail e t du capital qui avaient
que celui-ci ne se to u rne vers leurs concurrents, contribué à sa fabrication
e t ainsi de suite. - en d'autres termes, \e pain
é ta it vendu pour son coût à la
société.

23
ECONOMIX

Voici le libre marché en a c t io n : disons que la ré co lte de blé e s t mauvaise.


Le gouvernem ent p o u rra it in te rv e n ir...

Ou il p o u rra it ne r ie n faire. Le prix du blé va m onter, e t alors :


Les gens se serreront la Les marchands vendront Les expéditeurs importeront
ceinture ou le remplaceront leurs réserves en en plus de blé pour tirer avantage
par d'autres aliments. tirant un gros profit. de son prix élevé.

£n d 'a u tre s te rm e s , un Ën p la n ifia n t


lib r e m a rc h é organise p a s ses appro­
les choses de manière visionnem ents,
bien plus e ffic a c e New York n'a
qu'un p la n ific a te u r presque jam ais
humain ne p o u rra it le connu de pénurie
faire. Imaginez un de quoi que ce
p la n ific a te u r qui s o it Csauf
te n t e r a it d'organiser d'espace).
l'approvisionnem ent
de la ville de New York
aujourd'hui.

Si les a ch e te u rs ne peuvent
pas a c h e te r à qui ils veulent,
si les vendeurs ne peuvent
pas fix e r leurs propres prix,
ou si les perruquiers ne
s o n t pas a u to ris é s à devenir
boulangers, le systè m e ne
fo n ctio n n e ra pas bien. Les
gens doivent donc ê tre laissés
raisonnablem ent lib re s -

24
LA MAIN INVISIBLE (du passé lo in ta in À 1820)

Nous voilà revenus au Mais m aintenant, nous comprenons pourquoi

Pour a c q u é r ir , les gens doivent


d o n n e r : ils doivent vendre
quelque chose que les autres
veulent.
Si quelqu'un essaie de faire
payer tro p cher, les autres
deviendront ses concurrents
jusqu'à ce que les prix chutent.
Donc, t o u t bien se vend grosso
modo pour un prix comprenant
les frais occasionnés par
l'emplacement, le travail e t le
capital qui o n t é té dépensés
pour le fabriquer.

Si les gens n 'a c h è te n t p a s un produit,


EN D'AUTRES TERMES, SON COUT
LA SOCIETE.

CHARMANTES EPINGLES
D
cela signifie que le produit ne vaut pas FAITES À LA MAIN
le coût des ressources utilisées pour
le fabriquer. Le vendeur abandonne
son affaire, libérant l'emplacement,
le travail e t le capital qu'il perdait.

PAS UNE CROSSE PERTE


£
L'IDEE DE SMITH SELON LAQUELLE LE MARCHE
PEUT S'AUTOGÉRER SANS QUE PERSONNE
DONC, DANS L'ECONOMIE SEJrON NE DONNE DES ORDRES EST, DEPUIS, AU
SMITH, LE MARCHE LUI-MEME COEUR DE LA PENSÉE ÉCONOMIQUE.
COMPRENAIT CE QUE LES CENS
VOULAIENT, ET COMMENT LE
LEUR FOURNIR DE LA MANIÈRE
LA PLUS EFFICACE, MÊME SI
CHACUN, PANS CET ÉCHANGE,
S'EFFORCAIT JUSTE DE
GAGNER SA VIE.

MAIS ON A PARFOIS
L'IMPRESSION QUE LES GENS
PASSENT PLUS DE TEMPS À
VENERER ADAM SMITH QU'A LE
LIRE- SMITH AVAIT VAUTRES
CHOSES À DIRE, DES CHOSES QUI
ONT ÉTÉ LARGEMENT OUBLIÉES.
EXAMINONS-EN CERTAINES.

25
ECONOMIX

LES LIMITES DU MARCHE

CES TRAVAUX'LÀ SONT PU RESSORT


PU GOUVERNEMENT.
Adam Sm ith n'a jamais
é té dogmatique ; il savait
que les marchés n 'étaien t
pas p arfa its . Les marchés
ne renforçaient pas la loi,
ne protégeaient pas les
frontières e t ne fournissaient
pas de b ien s p u b lics , comme
le nettoyage des rues, que
t o u t le monde exige mais que
personne n 'est tr è s enclin à
e ffe c tu e r.

^'ailleurs, S m ith pensait que le gouvernement devait favoriser les industries liées
à la guerre, afin qu'elles so ien t en place si celle-ci devait subvenir, qu'il devait
p rotéger les salariés Cparce que ceux-ci avaient moins de pouvoir de négociation
que les employeurs), veiller à la probité des banques, délivrer les brevets, protéger
les nouvelles industries jusqu'à ce qu'elles soient su ffisam m en t solides, plafonner le
tau x d 'in té rê t, lu tte r c o n tre la maladie, é ta b lir des normes d'éducation Cde m anière
à ce que les b o u lo ts débiles com m e ceux de l'atelier d'épingles ne tra n s fo rm e n t pas
les travailleurs en p e rs o n n e s débiles), e t même fournir des distractio n s publiques.

INVESTISSEZ INVESTISSEZ
INVESTISSEZ PANS UN VOYAGE
PANS UNE FERME PANS PES MINES
COMMERCIAL AU P'OR SUR LA
"Plafonner le tau x PLACEMENT TRES BRÉSIL
SÛR LUNE /
d 'in té rê t", c 'é ta it PLUTÔT RISQUÉ, 300% P'INTÉRÊT
47. P'INTÉRÉT MAIS 8% P'INTÉRET ///
le plus im p o rta n t.
S m ith com prenait
que si le bénéfice
devient tro p gros,
les investisseurs
oublient le ris q u e

FERME 0 RE5 IL LA LUNÉ


Avec un tau x
d 'in té rê t plafonné,
4% 8% 87.
Sm ith s 'a tte n d a it
à ce que les gens
prennent des
risques raisonnables
mais é v ite n t les
paris délirants.

26
LA MAIN INVISIBLE (D U PASSÉ L O IN T A IN À 1820)

Smith ne pensait ( VOS SALAIRES SONT PRIS VOS PROFITS SONT PRIS
pas que seul le ta u x l SUR NOS PROFITS / SUR NOS SALAIRES !
d 'in té rê t devait ê tre
bas ; il pensait que le
p r o f i t devait l'e tre aussi.
Smith pensait que les
gros p r o fits n 'e t a ie n t
pas bons, parce qu'on ne
pouvait pas avoir de gros
p ro fits e t de gros salaires
en même tem ps.

Les hauts salaires n'étaient pas 2 qui appelle une remarque si basique
intéressants simplement pour les /e lle peut ê tre d iffic ile à concevoir.
travailleurs ; ils é ta ie n t intéressants
pour la société, parce que presque
tous les m em bres de la société
étaient des travailleurs. C'est encore
vrai de nos jours : si vous tire z votre
revenu du travail que vous effectuez
e t non d'une rente ou d'un p ro fit,
vous ê te s un travailleur.

Ponc, lorsque les c a p ita lis te s suivaient Idem s'ils augm entaient les prix : lorsque
leur propre in té r ê t e t payaient de les prix m o n ta ie n t, les v ra is s a la ir e s
bas salaires, c 'é ta it m auvais pour la - non pas l'a rg e n t en lui-même, mais ce
société. qu'il pouvait a c h e te r - baissaient.

PRIX
ÉLEVÉS
ET SALAIRES
BAS,
C'EST PU
PAREIL

27
ECONOMIX

C 'est une des raisons pour lesquelles S m ith Ils so n t aussi en concurrence
aim ait les libres marchés : dans un libre marché, pour a ttir e r les clients, ce qui
les c a p ita lis te s s o n t en concurrence pour a ttir e r f a it baisser les prix,
les travailleurs, ce qui f a it m onter les salaires.

J'OFFRE TROIS SHILLINGS QUATRE ! VOUS POUVEZ AVOIR ÇA


PAR JOUR ! POUR SIX PENCE !

Mais même à l'époque de Smith, les capitalistes p o u v a ie n t c o n to u r n e r le m a rch é .

L'UN VENTRE VOUS ACCEPTERAIT-IL HUIT PENCE ?


Ils pouvaient
en e f f e t
s 'e m p a r e r du
marché.

"LES PERSONNES FAISANT UN MEME COMMERCE SE RENCONTRENT RAREMENT, MEME


POUR LEUR LOISIR ET LEUR AMUSEMENT, MAIS LEUR CONVERSATION SE TERMINE PAR UNE
CONJURATION CONTRE LE PUBLIC, OU PAR UN STRATAGÈME POUR AUGMENTER LES PRIX. "

Encore pire : les gros c a p ita liste s avaient Ces lois é ta ie n t mauvaises pour la
assez de p o u v o ir politique pour pousser so ciété, mais qui le com prenait ? Pas
à des lois é ta b lis s a n t des s u b ve n tio n s le tra vaille ur épuisé e t sans éducation
e t des d r o it s d e douane p r o t e c t e u r s Ni, d'ailleurs, le g o u v e rn e m e n t, la
qui g arantissaient de hau ts p ro fits . p lu pa rt du tem ps.

ÇA A UN NOM : LE MERCANTILISME. CE QUI EST BON POUR MOI EST BON


POUR TOUT LE MONDE !

C'EST VOUS L'EXPERT.

AINSI, ADAM SMITH NE PENSAIT PAS EXACTEMENT QUE LE GOUVERNEMENT


ÉTAIT DANGEREUX POUR LE LIBRE MARCHE. IL PENSAIT QUE LE DANGER
VENAIT DES GROS CAPITALISTES QUI DUPAIENT LE GOUVERNEMENT POUR
QUE CELUI-CI LEUR ACCORDE DES FAVEURS,

28
LA MAIN INVISIBLE (D U PASSÉ L O IN T A IN à 1820)

Ce. qui nous amène au grand m e ss a g e o u b lié de La Richesse des n a tio n s :

Cela vaut
le coup de "¿4 PROPOSITION PE TOUTE NOUVELLE LOI OU REGLEMENTpE
relire les COMMERCE, QUI PART PES [CAPITALISTES!, POIT TOUJOURS ETRE
propres ÉCOUTÉE A VEC BEAUCOUP PE PRÉCAUTION, ET NE PO/T JAMAIS ETRE
APOPTÉE QU'APRÈS AVOIR ÉTÉ LONGTEMPS ET SÉRIEUSEMENT
m ots EXAMINÉE, NON SEULEMENT AVEC LE PLUS GRANP SCRUPULE,
d'Adam MAIS AVEC LA PLUS GRANPE PÉFIANCE. ELLE VIENT P'UN ORP&E
Smith. P'HOMMES PONT L'INTÉRÊT N'EST JAMAIS EXACTEMENT LE MEME
QUE CELUI PiJ PUBLIC, QUI GÉNÉRALEMENT EST INTÉRESSÉ À
TROMPER ET MEME À OPPRIMER LE PUBLIC, ET QUI, PANS BIEN PES
OCCASIONS, N'A PAS MANQUÉ PE LE TROMPER ET PE L'OPPRIMER. "

Smith a vait un sacré p ro b lè m e avec les ... e t pour cause. L'économie


gros c a p ita lis te s ... de la Grande-Bretagne é t a it
plus libre que celle de la France
CSmith pensait que c 'é ta it pour
"LA RAPACITE c e tt e raison que la Grande-
MESQUINE, L'ESPRIT
PE MONOPOLE PES Bretagne é ta it: plus riche), mais
MARCHANPS ET PES elle cro u la it quand même sous les
FABRICANTS, QUI NE ré g lem en ta tion s, les subventions,
SONT PAS, NI NE les p ro te c tio n s , e t s u r to u t les
POIVENT ETRE, LES MAÎTRES m o n o p o le s s o u te n u s p a r le
PE L'HUMANITÉ..." g o u v e rn e m e n t.

Le m onopole, c 'e s t lorsqu'il n'y a Par exemple, du te m p s de S m ith , seule la


qu'un s e u l vendeur sur un marché, gigantesque f a s t India Company pouvait
sans concurrence, le m onopoliste peut faire du commerce avec l'Asie.
faire payer tro p cher, e t il le fa it. Y ' NOTRE MONOPOLE NOUS FAVORISE POUR
PAIRE PU COMMERCE AVEC L'ASIE /
>

CELA N'A AUCUN


SENS ! SI LE
COMMERCE AVEC
L'ASIE RAPPORTE, POURQUOI EMPÊCHER
jH io p g 2 LES GBK6 P'EN PAIRE ? ET S'IL NE RAPPORTE
PAS, POURQUOI LE FAVORISER ?

L'e xisten ce même de la f a s t India Company é t a it une in terfé re n ce dans le marché :


la ÉlC é ta it une e n tité créée par le gouvernement e t appelée c o r p o r a tio n .

29
ECONOMIX

LA PERSONNE ARTIFICIELLE : la corporation


Une corporation e s t une Au début, chaque co rp o ra tio n é t a it unique, mais
p e rs o n n e lég ale. Élle peut désormais, elles se ressem blent to u te s .
conclure des contrats,
emprunter de l'argent, Les propriétaires ou a c tio n n a ire s
employer des travailleurs,
donnent de l'argent contre des p a r t s
faire un procès, ê tre du s to c k - l'e n s e m b le d e s b ie n s de
propriétaire, payer des la compagnie Cen d'autres termes, ils
im p ô ts e t ainsi de su ite. achètent des morceaux de la compagnie)
\W '

La corporation utilise cet argent obtenu de la vente


de l'ensemble de ses biens pour faire des affaires ; le
profit est soit réinvesti dans la société, soit p a rta g é
entre les actionnaires Cce gain s'appelle un dividende').

Si une corporation f a i t
fa illite , les actionnaires
peuvent perdre l'a rg e n t
u'ils o n t investi, mais rien
le plus. Cela s'appelle la
r e s p o n s a b ilité lim ité e .

Les actionnaires ne d irig e n t Ils é lise n t des ... qui d irig e n t


pas les grosses corporations. d ir e c t e u r s ... des m a n a g e rs .

RÉMUNÉRANT
tllS W T ÉT
SUPERVISANT,

CELA COWUIT DES FOULES DE GENS À METTRE EN COMMUN LEUR


ARGENT POUR ENTREPRENDRE DE GRANDS PROJETS CTOUTES LES
CORPORATIONS NE SONT PAS DE GROSSES SOCIÉTÉS, MAIS PRESQUE
TOUTES LES GROSSES SOCIÉTÉS SONT DES CORPORATIONS). CELA
SIGNIFIE ÉGALEMENT QUE CES GROSSES SOCIÉTÉS SB METTENT À
AVOIR UNE EXISTENCE AUTONOME. VOUS POUVEZ POSSÉDER DES
ACTIONS DE FORD, MAIS CELA VOUS DONNE TRES PEU DE POUVOIR
SUR FORD ; VOUS ÊTES OBLIGÉ DE SUBIR SES DÉCISIONS.

30
LA MAIN INVISIBLE (D U PASSÉ L O IN T A IN À 1820)

En fa it, généralement, p e u Toute c e tt e organisation e s t compliquée e t


im p o rte qui d é tie n t les in e ff icace : les g é ra n ts ne tra v a ille ro n t jam ais
parts. C 'e st pourquoi les aussi dur pour l'a ffa ire de quelqu'un d 'a u tre
actions peuvent ê tre qu'ils ne le fe ra ie n t pour la leur.
librement achetées
fit vendues,
"NEGLIGENCE ET PROFUSION,
PAR CONSÉQUENT, PRÉVALENT
TOUJOURS, PLUS OU MOINS, PANS
LA GESTION PES AFFAIRES PE
MARCHÉ BOURSIER TELLES COMPAGNIES. *

"5E CONTENTER P'ETRE


INUTILE, EN EFFET, EST PEUT-
ETRE LA PLUS HAUTE QUALITÉ
QUI PUISSE UN JOUR EN
JUSTICE ETRE RECONNUE À
UNE [CORPORATION]. *

En fa it, du te m p s de S m ith , les


corporations é ta ie n t si encom brantes
qu'elles avaient besoin des faveurs du ABATTONS'
gouvernement rien que pour survivre. LES !
Pour S m ith, l'un des avantages du
laissez-faire é t a it que celui-ci t u e r a it
ces corporations.

Il n'y avait pas que les corporations qui o btenaient des faveurs. Par exemple,
Iss marchands anglais avaient le monopole légal du commerce avec les colonies
américaines de l'Angleterre.

Cela sig n ifia it de gros p ro fits pour


les marchands anglais, mais les
consomm ateurs anglais e t américains
payaient des prix plus élevés e t des A utre
taxe s plus élevées en application de la loi. conséquence :
la R é v o lu tio n
a m é ric a in e .
"L'ARTPE LA TROMPERIE PES
COMMERÇANTS EST AINSI ÉRIGÉ EN
MAXIME POLITIQUE POUR LA CONPUITE
P'UN GRANP EMPIRE. *

31
ECONOMIX

LA LIBERTE OU LA MORT : la Révolution am éricaine

Même la A a st India Company . . . e t lorsque la compagnie f u t au bord de


ennuyait les colons. Aile la fa illite à cause de sa cupidité irréfléchie,
p ra tiq u a it des prix e x o rb ita n ts ... le gouvernem ent britannique la se cou ru t en
l'e x e m p ta n t de taxes, ta n d is que les c o lo n s
co n tin u a ie n t de payer une ta xe sur le th é .
Ce SERAIT MOINS
CHER P'ALLER EN
CHINE ACHETER LE
THÉ MOI-MÊME /

Les colons se s e n tire n t mieux quand ils eurent je t é le th é de l'AIC dans l'eau
Cia B osto n Tea P arty, 17735.

32
LA MAIN INVISIBLE (D U PASSÉ L O IN T A IN À 1820)

La Boston Tea P a rty f u t un fa c te u r déclencheur de la Révolution américaine


C1775-1763) ; b ie n tô t, la France - qui a va it l'habitude de se b a ttr e co n tre
l'Angleterre depuis la page 16 - p r it p a rti pour les Américains.

À la défaite de la Grande-Bretagne, le Les économ istes fra n ça is v ire n t la


coût de la guerre a va it rendu la d e tte c r is e comme une o p p o r tu n ité .

Pour imposer des changem ents radicaux, le roi Louis XVI a v a it besoin de
l'approbation des E t a t s g é n éra u x , le parlem ent de la France. Ceux-ci n'avaient
pas é té convoqués depuis plus d'un siècle, c 'e s t ainsi qu'une bande de t o u t
nouveaux délégués débarquèrent, b rû la n ts d'idées radicales.

* NDT : En français dans \e tsxtâ

33
ECONOMIX

UNE ÉPOQUE MERVEILLEUSE, RAPIDEMENT SUIVIE


PAR UNE ÉPOQUE ATROCE : la Révolution française

Les É ta ts généraux se re b a p tisè re n t A ssem b lée n a tio n a le e t se m iren t au


tra v a il pour t o u t organiser.

SI NOUS SUPPRIMONS LES LOIS, LES


SUPERSTITIONS ET LES PROITS DE DOUANE
IRRATIONNELS, LES HOMMES SERONT GUIDÉS
PAR LEUR RAISON NATURELLE !

Mais les Hommes ne devinrent pas rationnels d'un seul coup. Les contribuables
ne payèrent pas leurs ta x e s ra tionnelles... Le prix du pain demeura élevé... £ t
l'assemblée nationale se divisa en fa c tio n s .

LES PREMIERS GAUCHISTES


SONT À DROITE !

LES CONSERVATEURS CEN


6AUCHE DU PRESIDENT COMPARAISON), À LA PROITE
DE LA CHAMBRE PU PRÉSIPENT PE LA CHAMBRE

La Gauche devint S'ensuivirent le chaos, L'échec des espoirs am bitieux


folle e t guillotina les invasions, le règne de la Révolution française
ses rivaux d uran t m ilitaire de Napoléon désillusionna une génération.
B onaparte e t deux Les a u te u rs européens parlèrent
la T e rre u r.
décennies de guerre. id u is a n t à
du p r o g r è s conc
rh o r r e u r ...

... e t pas seulem ent les romanciers


Le champion des pessim istes de
l'époque, de to u s les te m p s p e u t-
ê tre , f u t un intellectu e l britannique
Thom as M a lth u s 0766-1034}.

34
LA MAIN INVISIBLE (D U PASSÉ L O IN T A IN à 1820)

LES SCIENTISTES : Malthus et Ricardo

L'ouvrage de Malthus E s s a i s u r le p rin c ip e de p o p u la tio n 0190') é ta it clair e t logique :

Le progrès, comme la fin de la Même la c h a rité e s t une mauvaise


maladie e t de la guerre, ne fa it idée : nourrissez les affamés
Qu'empirer les choses. La maladie e t aujourd'hui, e t vous aurez encore
la guerre maintiennent l'équilibre de la plus d'affamés demain.
population e t de l'approvisionnement.

35
ECONOMIX

Mais Malthus, qui é ta it pasteur,


MALTHUS AVAIT m inim isait l'im portance de la
RAISON : NOUS c o n tra c e p tio n , déjà utilisée
NE POUVONS chez certaines personnes à
PAS AVOIR. UNE l'époque.
CROISSANCE DE
LA POPULATION
INFINIE SUR UNE
PLANETE FINIE. NI
UNE CROISSANCE
ÉCONOMIQUE,
D'AILLEURS.

Les tr è s pauvres n 'u tilis a ie n t p a s En outre, les pauvres avaient b e so in de


la contraception. Ils n'avaient pas beaucoup d'enfants pour s'assurer que certains
l'argent pour se la payer ni l'éducation survivraient e t prendraient soin d'eux lorsqu'ils
pour comprendre que cela m archait. seraient vieux.

M althus, d'ailleurs, e s t l'une des raisons Quant à la partie "science", elle fu t élaborée
pour lesquelles l'économie a fin i par ê tre par un ami de Malthus, l'économiste anglais
appelée la s c ie n c e lu g u b re. David Ricardo 0772-1823;).

JE SUIS
LA PARTIE
"LUGUBRE"
AU CAS
OÙ CE
N'ETAIT
PAS
CLAIR.

36
LA MAIN INVISIBLE (D U PASSÉ L O IN T A IN À 1820)

L'ouvrage de Pavid Ricardo Pes principes de /'économ ie politique e t de / ‘im p ô t


C1S17) e s t e xacte m e nt ce qu'annonce le t it r e : un recueil de p r in c ip e s logiques,
cohérents e t a b s tra its .

L'abstraction implique la s im p lific a tio n . Far exemple, Ricardo a sim plifié la


monnaie. Four Ricardo, les o b je ts é ta ie n t échangés avec des o b je ts, en p ro p o rtio n
du travail qui a vait é té fou rn i pour les fabriquer. Ainsi, l'a c h a t d'une hache Cou
d'autre chose) n 'é ta it en ré a lité qu'un échange de tra vail co n tre du tra vail.

1 Heure de
travail d'un iS Z S r
mineur de fe r travail
réaïitfi '3
théorie ¿H
1 heure de travail
d'un mineur de
charbon


1 heure de tra vail d'un forgeron
(qui com pte pour 2 heures à
VBKV
cause du te m p s qu'il a fallu pour POU R
form er le forge ro n ) La q u a n tité
d'or qu'il
fa u t ¿quatre
1/4 d'heure de tra vail d'un heures e t
charretier pour l'a p p o rte r au q u a rt) pour
marché extraire e t
fo rg e r en
pièces

Ricardo a aussi sim plifié PLUS. PLUS. PLUS.


les hom m es. Ses principes
fonctionnaient sur l’h o m m e
économique, qui ne pense
qu'à son propre gain e t
à rien d'autre.

Le ré s u lta t de ces sim p lificatio n s, e n tre autres, S/M PUf/e NE SIGNIFIE


fu t une é c o n o m ie to t a le m e n t a b s t r a i t e - un PAS NÉCESSAIREMENT
recueil de m o d è les id é a lis é s du libre marché SIMPLE. L'UN DES MODELES
d'Adam S m ith. PE RICARPO, APPELE
L'AVANTAGE COMPARATIF,
EST LE CONCEPT LE PLUS
PIFFICILE QUE NOUS
TRAITERONS PANS CE LIVRE.
EXAMINONS-LE.

37
ECONOMIX

Varie ce modèle, Ri car do a e x c lu to u s P'évidence, si chaque pays fabrique une


\ee pays s a u f \'Anq\eterre e t le Portugal, chose de manière plus co m p éte nte , il y
e t -cous les p ro d u its sa u f le vin e t les a du sens à ce qu'il se spécialise dans
v ê te m e n ts . c e tt e chose e t en fasse c o m m e rc e .

M aintenant, imaginons que l'Angleterre


MAIS ATTENDEZ : SI L'ANGLETERRE PREND,
n 'a it a u c u n e c o m p é te n c e . DISONS, lOO TRAVAILLEURS QUI FAISAIENT
Le commerce a - t - il to u jo u rs du sens ? DU VIN POUR LEUR FAIRE FAIRE DES
Le sens commun nous d it que non- VÊTEMENTS, VOUS FABRIQUEREZ 200 FÛTS
DE VIN EN MOINS MAIS 4 0 0 BALUCHONS
DE VÊTEMENTS EN PLUS. EXPÉDIEZ AU
NOUS SOMMES DÉSAVANTAGES. \ PORTUGAL 380 BALUCHONS, ET IL VOUS EN
, _. NOUS LAISSONS ENTRER VOS BIENS BON } RESTERA ENCORE 20 DE Pt^JS QUE CE QUE
\ MARCHÉ, NOUS ALLONS ÊTRE INONDÉS ! ! VOUS AVIEZ AU DEPART.

POURQUOI ACHETERIONS-NOUS
DES CHOSES QUE NOUS POUVONS
FABRIQUER PLUS VITE ?

1 travailleur 1 travailleur
i fabrique 2 f û t s de fabrique 4 fû ts
vin ou 4 de vin ou 6
baluchons de baluchons de
I vêtem ents par an. vêtem ents par an.

38
LA MAIN INVISIBLE (d u passé lo in t a in à 1820)

ET LES 60 TRAVAILLEURS FABRIQUERONT 240 FUTS DE


ALORS, SI LE PORTUGAL VIN EN PLUS. EXPÉDIEZ 220 FUTS EN ANGLETERRE,
PREND 60 TRAVAILLEURS QUI ET TOUT LE MONDE AURA PLUS DE MARCHANDISES
FAISAIENT DES VÊTEMENTS QU'IL N'EN AVAIT AU DÉPART /
POUR LEUR FAIRE FAIRE DU
VIN, VOUS FABRIQUEREZ 360
BALUCHONS DE VÊTEMENTS
EN MOINS, MAIS ÇA NE FAIT
RIEN PUISQUE LES ANGLAIS / -200 VIN / *400 VETEMENTS
VOUS EN ENVOIENT 380. +220 PU FORT. / -380 VERS FORT.
+20 / +20

PORTUGAL / +240 VIN / -360 VETEMENTS


-220 VERS L'AN6. / +380 PE L'ANC-.
+20 / +20

Ne vous Inquiétez pas si vous n'avez Presque im m édiatem ent, l'approche


pas compris à la première lecture. a b s tra ite de David Ricardo, appelée
Cela vient du f a i t qu'un m o d èle é c o n o m ie p o litiq u e c la s s iq u e ,
sim plifié de commerce in te rn a tio n a l s'empara de la pensée économique.
nous a fourni une In tu itio n que nous
n'aurions p e u t-ê tre pas eue à la
simple observation : un pays, m êm e
un p a ys d é s a v a n ta g é , peut p ro fite r
du libre-échange en se spécialisant là
où il e s t le m o in s désavantagé.

Adam S m ith e s t souvent considéré comme un économ iste classique, mais il é t a it


sn ré a lité t r è s d iffé re n t ; son riche tableau de vrais bouchers e t boulangers
prenant de vraies décisions ne ressem blait pas beaucoup au monde a b s tr a it e t
théorique de l'économie politique classique.

39
ECONOMIX

L'économie politique classique é ta it Aujourd'hui encore, la plus grande


facile a enseigner, e t au début du XIX* p a rtis des sciences économiques e s t
siècle, le courant dominant de la pensée un p roduit académique, e t la p lupart
économique devint a cad ém iq u e. À partir des économ istes pensent en te rm e s
de maintenant, nous dessinerons les de modèles e xa c ts e t rigoureux.
économistes du courant dominant de
c e t t e fa ç o n :

Mais examinons de
nouveau l'avantage COMMENT EMPÊCHER LES PATRONS BRITANNIQUES PE
co m p a ra tif. PELOCALISER LEURS EXPLOITATIONS VERS LE PORTUGAL
Voici ce rta in e s COMPÉTENT, EN ABANPONNANT AU CHÔMAGE LES TRAVAILLEURS
p o ssib ilité s de la BRITANNIQUES ? ET SI L'EFFORT VEXPEDITION PE TOUS CES
ré a lité que Ricardo PRODUITS EST SUPÉRIEUR AU GAIN COMMERCIAL ?
ET SI LE COMMERCE S'EFFONDRE ? LE PORTUGAL AURA
a t o u t bonnem ent TOUT LE VIN ET AUCUN VÊTEMENT /
e x c lu e s de son
modèle pour que
celui-ci re s te simple.

Le modèle de l'avantage c o m p a ra tif p e u t fonctionner dans le monde réel, mais


peut aussi n e p a s fonctionner, fn lui-même, un modèle ne p ro u v e rien.

Mais les modèles de Ricardo é ta ie n t si c o n v a in c a n ts t t les gens c o n tin u e n t


que les gens o u b lia ie n t co n sta m m e n t c e t aspect, de l'oublier. On entend
malgré les économ istes qui essayaient régulièrem ent encore c e g e n re d e
de le leur rappeler. choses :

"GRANDE EST L'UTILITE DE LA METHODE


DE RICARDO. MAIS ENCORE PLUS
GRANDS SONT LES MAUX QUI PEUVENT
SURGIR D'UNE APPLICATION GROSSIÈRE
DE SES SUGGESTIONS AUX PROBLÈMES
RÉELS. C'EST POURQUOI LA SIMPLICITÉ
QUI LA REND UTILE LA REND ÉGALEMENT
DÉFICIENTE ET TRAÎTRESSE. "
LE LIBRE-ECHANGE EST
TOUJOURS UNE BONNE
A lfr e d M a rs h a ll C1842-1924), IDÉE ! L'AVANTAGE
économiste britannique COMPARATIF LE PROUVE !

40
LA MAIN INVISIBLE (D U PASSÉ L O IN T A IN À 1820)

D'ailleurs, quand nous Lf LIBRE


entendons dee gene MARCHÉ PONCTIONNE
dire c e c i... TOUJOURS !
LAISSEZ PAIRE !

... ils ne décrivent Ce qui


pas le monde réel. Étape 1 : Supposez un n 'e s t pas
Il s décrivent des libre marche idéalisé. une to ta le
modèles a b s t r a i t s coïncidence :
dans le style de / / Étape 2 : Établissez ça fonctionne
Ricardo. M des calculs fondés sur p a rfa ite m e n t
p c e tte supposition. pour les
riches e t les
Étape 3 : Vos calculs puissants.
m ontreront que le libre
marché e s t idéal.

Pour une raison : un


libre marché modélisé
fonctionne comme
une machine t r è s bien ET SI
NOUS REVIENDRAIT
réglée, a ttrib u a n t aux VOUS À JETER
gens un revenu basé sur TAXIONS ET UNE CLÉ À
la quantité de travail DÉPENSIONS MOLETTE DANS
qu'ils accomplissent L'ARGENT LA MACHINE.
POUR ÇA SERAIT
pour les autres. Donc, PIRE POUR
dans un libre marché MOI ?
TOUT Le
parfait de manuel MONPE.
scolaire, si vous ê te s
riche, c'es t parce que
vous m é r ite z de l'etre.

L'idée que le s c h o s e s s o n t c o m m e e lle s d o iv e n t


ê tre e s t toujours rassurante, e t au début du XIXe LA REVOLUTION
siècle, les gens a v a ie n t b e s o in d 'être rassurés : INDUSTRIELLE ALLAIT
l'économie ré e lle se modif ¡ait de manière d év as tatric e TOUT CHANGER /
e t déroutante.
La bourgeoisie, d u ra n t sa d om ina tio n qui s 'e s t
à peine bornée a un siècle, a créé des fo rc e s
p ro d u ctive s plus m assives e t plus colossales
que ne l'a va ie n t f a i t t o u t e s les g é n é ra tio n s
p ré cé d e n te s réunies. L 'a s s u je ttis s e m e n t des
fo rc e s de la n a tu re à l'homme, les machines,
l'a p p lica tio n de la chim ie a l'in d u s trie e t à
l'a g ricu ltu re , la n avigation à vapeur, les chem ins
de fe r, les té lé g ra p h e s é le ctriq u e s, le d é frich a g e
de c o n tin e n ts e n tie rs pour la mise en cu ltu re ,
la ré g u la tio n des fleuves, des p op u la tion s
e n tiè re s ja illie s du sol - quel siècle ju s q u e -là
a u ra it se ulem e n t soupçonné que de te lle s fo rc e s
p ro d u ctive s so m m e illaie n t au sein du tra v a il
social ?

Karl M arx e t Friedrich fng e ls,


Le M a n ife s te c o m m u n iste (1848)
ECONOMIX

Pour comprendre la vapeur, noue


devons considérer \e :

la Grande-Bretagne a beaucoup
de charbon ; dès \e Moyen Âge, \es
Britanniques u tilisa ie n t le charbon,
moins cher que le bois à brûler.

W AM SN

Mais les mines de charbon subissaient les inondations, e t jusque vers 1700, il n'y avait qu'une
seule source fiable d'énergie pour le p o m p a g e , la même depuis la nuit des temps : le m u scle .

44
À T O U T E V A P E U R (1820-1865)

C'est alors qu'en 1712, Thomas Newcomen, un quincaillier anglais, mit au point une "machine
atmosphérique" Cia première machine à vapeur; e t la régla pour pomper l'eau d'une mine de
charbon, Le feu remplaçait le muscle.

TU RÉALISES QUE NOUS ASSISTONS À LA NAISSANCE PU MONPE MOPERNE ?

Mais la machine de Newcomen d é v o ra it le combustible ; elle c o û ta it bien plus cher à faire marcher que
les bonnes vieilles pompes actionnées par des hommes, sauf là où le combustible é ta it tr è s b o n m a rc h é
Ccomme dans une mine de charbon). Ponc il ne se passa plus grand-chose pendant plusieurs décennies.

Pans les années 1760, l'ingénieur écossais Les machines à vapeur p e r m ir e n t bientôt
James W a tt conçut des machines d'expédier les biens aux consommateurs,
efficaces e t rentables parto u t. Bientôt, grâce au b a te a u à va p e u r C18075...
les entrepreneurs les couplèrent à des
machines à tisser e t à filer e t les ^
m a n u fa c tu re s se mirent à produire des
tonnes de marchandises Csurtout du tissu
de coton au début).

45
ECONOMIX

Beaucoup de p ro d u its s 'a v é rè re n t n é c e s sa ire s C e tte demande s e développa


à la c o n s tru c tio n des chemins de fe r, des
PLUS PE PLUS PE
bateaux à vapeur e t des m anufactures.______ CHARBON !
FER
IL M£ FAUT
PES METIERS À PES MACHINES
TISSER ! À VAPEUR !

PLUS PE
NOURRITURE

■rf PLUS PE VÊTEMENTS !


PES LOCOMOTIVES ! fP E S OUVRIERS /

Vu l'urgence, il fa llu t de . . . e t des technologies Pes produits de s u b s titu tio n


m e ille u re s t e chnologies...______ nouvelles. F a r exemple, fu re n t inventés, e t \in d u s trie
la laine a v a it to u jo u rs é té chim ique p r it son essor.
/ bonne nouvelle n e tto y é e avec de \'u rin e e t
I ON NOUS COMMANDE blanchie avec du la it to u rn é ,
700 LIVRES PE FER mais désorm ais, c 'é ta ie n t EURÊKA !
) CE MOIS-CI / des m on ta g n e s de laine PE L'URINE
qu'exigeaient les manufactures. SYNTHÉ­
TIQUE /

COMMENT ALLONS-NOUS FAIRE ?


NOUS N'AVONS JAMAIS PROPUIT
LA MOITIÉ PE ÇA EN UN MOIS. eois plus
VITE /
TROUVE UNE SOLUTION /
Ces technologies nécessitèrent des technologies encore plus nouvelles, e t ainsi de suite.

TE SOUVIENS, QUAND UN ATELIER P'EPINGLES ÉTAIT TOUTE UNE AFFAIRE ?

Et les manufactures se mirent à produire Mais alors pourquoi des bandes


de la marchandise de moins en moins attaquaient-eW es les usines ?
chère e t de qualité croissante.

BIENTOT, IL FINIS, LES


Y EN AURA SALES
POUR TOUT OBJETS
LE MONDE / FAITS MAIN

NOUS ALLONS
TOUS VIVRE UNE
VIE PE LOISIRS /

*NDT : En 181H612, en Angleterre, des ouvriers e t a rtisa n s menés par un ouvrier, Ned Ludd, prônèrent la
d e s tru ctio n des machines, m étiers à tis s e r notam m ent, pour lu tte r co n tre l'industrialisation.
46
À TOUTE VAPEUR (1820-1865 )

LES TEMPS DIFFICILES


Un ouvrier d'usine produisait autant que plusieurs C'était dur pour ceux qui
travailleurs manuels. Cela s ig n ifia it davantage de n'arrivaient pas à trouver de travail.
marchandises, mais aussi m oins de tra v a il.

C'était dur aussi pour ceux qui tro u v a ie n t Mais dans l'usine du XIXe siècle, des
du travail. Page 28, nous avons vu que centaines d'ouvriers devaient négocier
les salaires dans le libre marché du XVIIIe avec un s e u l patron.____________
siècle étaient fixés par la négociation :
les travailleurs proposaient des salaires de À PARTIR DE MAINTENANT,
VOUS &A&NEZ SEPT SHILLINGS )
plus en plus bas, tandis que les patrons les PAR SEMAINE. J
proposaient à la hausse.

C'est ainsi que les ouvriers acceptèrent les


bas salaires, les conditions misérables e t les
journées de 18 heures. Vous pouvez lire des
descriptions de ces temps difficiles dans les
romans de Charles Dickens, qui rejoignit les
forces laborieuses en 1824, à l'âge de 12 ans.
y --------------
SI CES
s
MACHINES
FACILITENT
LE TRAVAIL,
POURQUOI
PEVONS-NOUS
TRAVAILLER
PLUS
PUREMENT

47
ECONOMIX

BOOM, KRACH, BANG* : le cycle économ ique


Page 46, nous avons vu la demande industrielle ... pendant un b o o m .
se répandre à travers l'économie...
PLUS ! PLUS !
PLUS / PLUS /
PLUS ! PLUS !
PLUS !

PLUS /
PLUS /
PLUS /
PLUS / PLUS !
PLU6
PLUS !
PLUS /
PLUS / PLUS !
PLUS /
PLUS /
PLUS /

le m anque de demande se ré p an d it...


Mais par la su ite, c e rta in s p ro d u its ne
se vendirent p lu s . VOUS NE VOULEZ PAS PLUS
PLUS PE PE COTON ?
CHARBON ?
UN AUTRE
MÉTIER À
TISSER ?

POUR QUOI PAIRE ?

POUR FABRIQUER PLUS PE TISSU /


JE N'ARRIVE PEJÀ PAS À VENPRf
CELUI QUE J'AI FABRIQUÉ !

... jusqu'à
ce que...

NOUS VENONS PE
VOIR UN KRACH, QU'ON
APPELLE AUSSI UNE PANIQUE, ET
QUI CONPUIT GÉNÉRALEMENT À UN
EFFONDREMENT, QU'ON APPELLE
ÉGALEMENT UNE RÉCESSION OU
UNE QÈPRESSION. ^

*NPT : Expansion, récession, reprise


48
À TOUTE VAPEUR (1820-1865 )

LES EFFONDREMENTS ETAIENT PLUTOT Le problème n 'é ta it pas que les gens ne
BIZARRES. COMMENT POUVAIT-IL Y AVOIR voulaient p a s de marchandises. Les gens
TROP PE MARCHANDISES ? en veulent généralement toujours plus.

Mais Ils n'avaient pas l'a r g e n t Le gouvernem ent re fu s a it t o u t


>our acheter ce qu'ils voulaient sim plem ent d'im prim er plus de monnaie.
E es usines peuvent doubler ou
lo qsi iu a n tité de
■viril/it* la J/i biens qu'elles
/ii Le XIXa siècle f u t la grande époque de
tripler l 'é t a lo n - o r : les b ille ts de banque
produisent, mais pas la q u a n tité de pouvaient librem ent ê tre co n ve rtis en or.
monnaie circu la n t dans l'économie.

L'étalon-or £n ré a lité , le papier-monnaie ne L 'é ta lo n -o r lim ita it


semblait t ir a it sa valeur de l'or. Les la réserve de
raisonnable ; gens a cce p ta ie n t les b ille ts pour papier-monnaie à la
après to u t, la même raison qu'ils a cce p ta ie n t réserve d'or, sans
\e papier- d 'a u tre s fo rm e s de monnaie, considération pour
monnaie é ta it l'o r : parce qu'ils avaient confiance le f a i t qu'il fa lla it
né au Moyen dans le f a i t que les a u tre s davantage de monnaie.
Âqe en ta n t que l'a cce pte ra ie nt. Mais il e x is te un a utre
reçu pour l'or moyen de cré e r de
emmagasiné dans la monnaie, même
des chambres JE VEUX en fo n c tio n n a n t sur
fortes. ÉCHANGER l'é ta lo n -o r. Examinons
MA MONNAIE le s y s tè m e
CONTRE PES
PRODUITS b a n c a ire a r é s e r v e s
ALIMENTAIRESr fr a c tio n n a ir e s .
PAS CONTRE
PE L'OR.

49
ECONOMIX

Le système bancaire à ... e t la banque le p rê te La banque ne prête pas


réserves fractionnaires... to u t l'argent. Aile en gard«
L'expression est exotique, à d'autres, en gagnant
de l'a rg e n t sur les une fr a c tio n en réserve
mais c'est tout simplement - disons 1/5 (20%) - et elle
le système bancaire que nous in té r ê ts qu'elle fa c tu re .
prête le reste.
connaissons. Les clients
déposent leur argent...
EMPRUNTS

Donc, au
XIXe siècle, ... qui
si quelqu'un s'achetait
déposait
1 OOO £
3ANQUE banque *
pouvait
une machine
à vapeur
dans une en avec cette
banque.... conserver somme.
207. et
prêter les
800 £
restantes
quelqu'un
d'autre... j

... qui allait La banque


immédiate­ conservait 20%
du montant ! Le vendeur
ment ouvrir BANQUE déposait l'argent
un compte 060 £ ) et
prêtait les à sa banque
en banque Cqui pouvait être
avec. 640 £
restantes ou ne pas être la
à quelqu'un même banque -
d'autre... peu importe).

E t ainsi de suite.

Si les banques continuaient de p rê te r l'argent, C e tte valeur de 5 0 0 0 £ de


e t que l'a rg e nt c o n tin u a it de leur revenir, les com ptes bancaires é ta it constituée
1 0 0 0 £ originales créaient 4 0 0 0 £ sur de de 1 0 0 0 £ au co m p ta n t e t
nouveaux com ptes bancaires C5 0 0 0 £ au 4 0 0 0 £ en reconnaissances de
to ta l). d e tte s (R.P.) par les emprunteurs
de la banque.

800 £
+640 £
+512 £ C80% de 6 4 0 )
e t ainsi de s u ite , jusqu'au dernier penny
= 4000 £

50
À TOUTE VAPEUR (1820-1865)

Puisque les gens £lles le fa is a ie n t en


pouvaient s o r t ir leur tra n s fo rm a n t les LE SYSTEME BANCAIRE À
argent de la banque d e t t e s en m onnaie- RÉSERVES FRACTIONNAIRES
quand ils le voulaient Rien que d'y penser, FONCTIONNE TOUJOURS
- ou libeller un chèque c e rta in s économ istes AUJOURD'HUI ;
et laisser quelqu'un voient rouge, mais je ne IL FONCTIONNE PARCE QUE
d'autre disposer de comprends pas pourquoi NOUS NE RETIRONS PAS
leur argent - les : en ré a lité, la monnaie TOUS NOTRE ARGENT EN
comptes bancaires e s t une d e tte . MÊME TEMPS. LA FRACTION
QUI DEMEURE DANS LES
fonctionnaient comme COFFRES DE LA BANQUE
du c o m p ta n t- SUFFIT À COUVRIR LES
Les banques prenaient RETRAITS D'UN£ JOURNÉE
donc 1 0 0 0 £ au DONNEE.
com ptant e t les
tra nsform aient en RECONNAISSANCE!?!
5 000 £. au c o m p ta n t PETTE ECHANGEABLE
CONTRE DU TRAVAIL
?U DES BIENS DANS LE
MONDE ENTIER

AU LIEU DE ÇA, NOUS NOUS


LIBELLONS DES CHÈQUES LES
UNS AUX AUTRES, OU NOUS
ENVOYONS NOS PAIEMENTS
PAR VOIE ÉLECTRONIQUE, £N
TRANSFÉRANT LA PROPRIETE
DE L'ARGENT ALORS QUE
CELUI-CI DEMEURE DANS
LA BANQUE.

AMIS AU XIXe SIECLE, LA RUMEUR — VRAIE OU FAUSSE — QU'UNE BANQUE AVAIT DES
DIFFICULTÉS POUVAIT PROVOQUER UNE PANIQUE BANCAIRE...

OÙ EST MON
ARGENT ?
lEBBEgaiHÜj

IL EST DEHORS, IL FABRIQUE PLUS D'ARGENT.

... C'est pourquoi de VOUS M'ACHETEZ DU TISSU ?


nombreux e ffo n d re m e n ts
étaient déclenchés par des J'AIMERAIS BIEN, AAAIS MON
mouvements de p a n iq u e . ARGENT S'EST ENVOLÉ.

Certaines personnes pensaient que les e ffo n d re m e n ts é ta ie n t e n tiè r e m e n t dus


aux incidents fin an cie rs te ls que les paniques bancaires.

51
ECONOMIX

An réalité, personne ne savait pourquoi les Mais il y a va it uns solution évidente :


effondrements se produisaient.
PARCE QUE VOUS ÊTES
PARESSEUX /
PONC, V JU S T E LE JOUR
TOUT L e OÙ LES USINES
M O NPE E N ONT FERMA ?
V ILLE A
BRUSQUEMENT
EU UNE
CRISE PE
PARESSE ?

La C hin e te n ta de restreindre le com m erce,


mais deux bonnes guerres a rrangèrent ça*.

NE PEVRIONS-NOUS PAS ETRE LIBRES PE


NE PAS PAIRE PE COMMERCE ?

Ailleurs, la G rande-B retagne p r o t é g e a it Au début du XIXe siècle, les Britanniques


ses co m m e rça n ts, ce qui p o u va it s ig n ifie r conquirent même l'Inde. Les biens indiens qui
la c o n q u ê te de ceux qui leur c ré a it des concurrençaient les biens britanniques étalent
com plicatio ns.
prohibés. -----------------
C'EST ÇA,
C LIBRE-ECfiAi

Mais l'édification de l'empire ne ré so lut pas An parlant de croissance, dans les années
le problème ; elle ne f i t que l'accroître. 1620, les usines poussaient comme des
champignons dans l'Aurope continentale e t
en Amérique du Nord.

*NDT : Les guerres de l'opium.


52
À TOUTE VAPEUR (1820-1865 )

IL FAUT PARTAGER : le socialisme


Certaines personnes réalisèrent que la libre concurrence d'Adam Smith ne fonctionnait
pas comme elle é t a it censée le faire. _ _ _ _ _ __________________
POURQUOI CONSTRUIRE DÈS USINES SI C'EST POUR LES LAISSER À
L'ARRÊT LA MOITIÉ PU TEMPS ?_________________
POURQUOI PAIRE TRAVAILLER DES OUVRIERS JUSQU'À LA MORT’
ALORS QUE D'AUTRES CREVENT DE FAIM PARCE QU'ILS N'ONT

f t g , B C ;:i

SI LES VETEMENTS SONT SI BON MARCHE, POURQUOI LES


OUVRIERS QUI LES FABRIQUENT PORTENT DES GUENILLES 7

TOUTE CETTE RICHESSE DEVRAIT PROFITER À TOUT LB


MONPB ! NOUS N'AVONS QU'À COOPÉRBR !
Mais alors que la coopération avait l'air simple...

J'AI UN PLAN PARFAIT.


METTONS-NOUS AU TRAVAIL /

... les socialistes n 'a rrê ta ie n t pas de se d is p u te r parce qu'ils Alors, un socialiste e u t
n'avaient jam ais é té soumis à l'épreuve de l'expérience. l'occasion de m e ttre la main
vvv' v. __ à la p âte : Friedrich Engels
V £ \W \I CRÉTIN / C1820-1895).
TU N'AS DONC
PAS LU LA
CONTRIBUTION À
LA CRITIQUE DE
LA PHILOSOPHIE
HÉGÉLIENNE DE
FEUERBACH ?

"/MO/ SEUL,
J'AURAI CONFONDU
VINGT SIÈCLES
D'IMBÉCILLITÉ
POLITIQUE ; ET C'EST
À MOI SEUL QUE LES
GÉNÉRATIONS PRÉSENTES
ET FUTURES DEVRONT L'INITIATIVE DE LEUR
IMMENSE BONHEUR !" CHARLES FOURIER, C1772-1837),
PHILOSOPHE SOCIALISTE FRANÇAIS

53
ECONOMIX

Engels se rendît d'Allemagne, où son père possédait une usine, a M a n c h e s te r, centre


de l'in d u strie te x tile britannique e t premiere grande ville industrielle du monde.

Tandis qu'ïï s 'y tro u v a it, t t 1644 é ta it une année ¿'expansion. Engels p ré d it
Engels étudia les ré c e s s io n s un autre k r a c h pour 1847...
e t é c riv it La S itu a tio n de
/a classe laborieuse en
A n g le te rre en 1844.
Voici sa conclusion :


ni ...^.. "ti"— I
1600 1605 1610 1615 1820 18251830 1835 18

s R É C E S S IO N S

... e t que b ie n tô t un krach Le krach arriva te l que C e tte même année, Engels
provoquerait une r é v o lu tio n . prévu ; en 1848, les e t un philosophe allemand,
révolutions d é fe rlè re n t Karl Marx 0818-1883),
sur l'Europe, sa u f en publièrent le M an ifeste
Angleterre, qui ne passa du P a r ti com m uniste.
pas loin. CÀ l'époque, com m uniste
é t a it un synonyme de
s o c ia lis te . )
COMBIEN Y A-T-IL PE MEMBRES
DANS LË PARTI COMMUNISTE ?

54
À TOUTE VAPEUR (1820-1865)

Le M a n ife s te c o m m u n is te e s t concis e t clair, Selon c e tte idée, la


mais il c o n tie n t une th é o rie globale de l'Histoire b o u rg e o isie Cles c a p ita liste s)
l'idée que l'H istoire e s t en réalité co nstitu ée de a d é tru it la société féodale, e t
/¿/¿te ¿tes c la s s e s . bon débarras.

Mais la bourgeoisie a accaparé La bonne nouvelle : quand


le capital, tandis que to u s les homm es s e ro n t des
tous les a utres se noyaient prolos, ils s e ro n t u n is , a lo rs
dans le p r o l é t a r i a t : les que la bourgeoisie chasse
classes indigentes.___________ t o u t le monde des a ffa ire s
ju sq u 'à ce que seuls quelques
’vo<7s a re s h o r r if ie s p a r n o tr e rares individus dem eurent.
INTENTION P'EN FINIR AVEC LA
PROPRIÉTÉ PRIVÉE. MAIS PANS VOTRE
SOCIÉTÉ TELLE QU'ELLE EXISTE,
VOUS EN A VEZ PÉJÀ FINI A VEC
LA PROPRIÉTÉ PRIVÉE POUR NEUF
PIXIÉMESPE LA POPULATION..." >

1Fr
à-dire t o u t le m onde; fe r o n t d'une
Mais les travailleurs
ne s'unirent pas, e t la
Marx passa deux décennies
à tra v a ille r à sa preuve,
manière ou d'une a u tre fo n c tio n n e r plupart des révolutions a lo rs laissons-le tranquille
les usines p o u r le bien de to u s . de 1848 échouèrent. Marx pour le m om ent.
s 'e n fu it en Angleterre en
se donnant une mission :

JE PROUVERA! QUE
LA REVOLUTION ARRIVE !
VOUS VERREZ BIEN !

55
ECONOMIX

LA CONTREPARTIE : les avantages de l’industrie


NOUS AVONS PASSE BEAUCOUP Sur un point, le cvc\e économ ique é t a it plus
DE TEMPS DU CÔTÉ OBSCUR DE LA p o s itif que nég atif, quand on prenait du recul
RÉVOLUTION INDUSTRIELLE ; EXAMINONS'
EN MAINTENANT LE CÔTÉ RADIEUX. / VOUS N'AVEZ QU'À CONSIDÉRER LE ^
C & Ê T ~ 3 r> LONG TERME ! )

Et puis, les produits des usines parvenaient aux pauvres. Et to u te dure que fû t la vie dans les
Avant la Révolution industrielle, la plupart des gens se usines, elle é ta it souvent bien pire à la
p a s s a ie n t purement et simplement de toutes sortes ferme, où presque rien n'avait changé
de choses que nous considérons comme acquises. depuis des lustres.
r LA PRODUCTION ■
PE MASSE, C'EST
LA PRODUCTION
L POUR LES
MASSES / J,

Fermier français Fermier français


peint vers 1415 peint vers 1850

Par exemple, dans l'Irlande agricole, un million de


personnes (u n Irla n d a is s u r h u it 5 moururent de
faim entre 1845 e t 1849 lors de la G rande F am ine

La pauvreté industrielle é t a i t plus ET PUIS, LORSQUE LES TEMPS DEVINRENT


v is ib le que la pauvreté rurale, mais elle DIFFICILES, LES DESESPÉRÉS PURENT PARFOIS
n 'é ta it pas fo rc é m e n t plus dure. ____ PARTIR. SUIVONS-EN CERTAINS VERS LES
^ JEUNES ETATS-UNIS P'AMERIQUE•

pourrions i ’ IS' J îv W k F0U ?


RETOURNER i l 5't a i l k r V , — —
F E R M E . ; is U O iS 5 a > u f lf f ll !

56
À TOUTE VAPEUR (1820-1865 )

LA DEMOCRATIE EN AMERIQUE
Les Etats-Unis, IL SEMBLÉ OUE LA REPRESENTATION
que nous avons m SANS TAXATION SOIT ABSURDE...
quittés à la fin de la p
Révolution américaine, ™
connurent des débuts
instables. Leur premier
gouvernement, le /
Congrès c o n tin e n ta l,
n'avait pas le pouvoir de
percevoir des im p ôts
C'est ce qui l'empêcha
de devenir une dictature
mais aussi de faire bien
d'autres choses. -,

"LES HOMMES QUI POSSEDENT LA


La C o n s titu tio n TERRE DOIVENT LA GOUVERNER. "
0789) conféra
plus de pouvoir
au gouvernement.
Alexander Hamilton,
secrétaire du
Trésor, voulait que
les gens qui avaient
de l'argent exercent
ce nouveau pouvoir ;
le secrétaire d 'f t a t
Thomas Jefferson
imagina une "JE NE CONNAIS PAS DE DEPOSITAIRE
démocratie. PLUS SUR PES POUVOIRS DE LA SOCIÉTÉ
QUE LE PEUPLE LUI-M EM E... "

Jefferson possédait des esclaves, mais il JEFFERSON ET


n'avait pas une mentalité d'esclavagiste. HAMILTON
v'IJTJ.n Il comprenait qu'un peuple qui FORMÈRENT PES
fl veut etre politiquem ent PARTIS POLITIQUES.
Un * ¿ S indépendant doit être VtS FÉPÉRALISTES
Irò ¿ S Ì/ V 7 économiquement P'HAMILTON
E gi indépendant. Four lui, cela N'EXISTENT PLUS,
signifiait que chaque famille MAIS LES
devait gérer sa propre terre. PÉMOCRATES PE S '
JEFFERSON SONT f
CHAQUE TOUJOURS LÀ. /
FAMILLE ?

EN THEORIE /

Jefferson devint président en 1600. Puis, Le prix abordable de la terre donna aux travailleurs
en 1804, le vice-président Aaron Burr tua un p o u vo ir de n é g o cia tio n ■ ___
Hamilton en duel. La jeune république fu t
doncje ffe rs o n ie n n e , o ffra n t des terres
abordables aux colons. 'ÆUOMENTEZ-
MOI OU JE
PRENPS UNE
L FERME !

57
ECONOMIX

De fa it, les travailleurs bien payés fo n t du Les h a u ts salaires in c itè re n t aussi les patrons
meilleur boulot que ceux qui travaillent par américains à rentabiliser le travail de manière
peur ou par nécessité, de so rte qu'il e s t plus e ffica ce : par exemple, en assem blant des
plus efficace de payer les travailleurs plus
que le minimum. Demandez à Adam Smith. p iè c e s id e n tiq u e s e t in te rc h a n g e a b le s au
lieu de fabriquer chaque produit comme une
pièce unique.

"M OU Les SALAIRES SONT HAUTS... NOUS


TROUVERONS TOUJOURS Les TRAVA/LLeURS
PLUS ACTIFS, PILIGeNTS E T EXPÉVITIFS QUe
LÀ OÙ ILS SONT BAS... " AüAtA SMITH

Dans les Avec une chance pareille, on pouvait s 'a tte n d re à ce que les
années 1830, Américains se prennent en charge.
les fa b rica n ts
e t expéditeurs QUICONQUE
américains TRAVAILLE
pouvaient DUR ET RESTE
concurrencer les SOBRE PEUT Y
britanniques, non ARRIVER !
pas m alg ré les
hauts salaires
qu'ils versaient
aux travailleurs
américains, mais
g râ c e à eux.

Les sudistes attribuaient leurs


problèmes aux droits de douane,
aux impôts, aux banquiers...
Mais ils ne voyaient pas la
raison essentielle :

58
À TOUTE VAPEUR (1820-1865 )

ESCLAVES AU PAYS DE LA LIBERTE


L'esclavage n'est p a s efficace. La peur de la
punition peut obliger quelqu'un à travailler, mais pas
L'ESCLAVAGE EST a travailler. Ou, comme l'a établi Adam Smith :
CE QUI ARRIVE
QU4NIP ON ABUSE
PES PROITS PE "LE TRAVAIL
PROPRIÉTÉ ET EFFECTUÉ PAR PES
QU'ON LAISSE ESCLAVES, BIE N
PES HOMMES Q U 'IL SEM BLE NE
POSSÉPER COUTER QUE LEUR
VAUTRES ENTRETIEN, E S T
HOMMES. EN F IN PE COMPTE
LE PLUS CHER
P E TO U S ."

Les rédacteurs de la Constitution espéraient Plus l'esclavage devenait rentable, moins les
que l'esclavage disparaîtrait de lui-meme. propriétaires d'esclaves le considéraient comme
Pute l'égreneuse à coton Cannées 1790) un mal.
accéléra cent fois la préparation du coton, LÉS NOIRS SONT
juste lorsque les manufactures se mirent à FAITS POUR ÊTRE
en réclamer énormément. ESCLAVES.
SONT PES
ANIMAUX !

Ils voulaient même é te n d re l'esclavage au re ste E t en 1660, le républicain Abraham


du pays. Mais les travailleurs e t fe rm ie rs libres Lincoln rem porta la présidence.
n'aimaient pas ca : ils fo rm è re n t un nouveau
parti, les républicains. C EST
UNE LE PETIT
VICTOIRE GARS
POUR SACRÉMENT
LE PETIT GRANP /
6ARÔ !
ME LAISSONS
PAS
S'ÉTENDRE/
-L'ESCLAVAGf

Le Sud f i t s é c e s s io n , puis a tta q u a , e t ce f u t le début de la guerre civile.

59
ECONOMIX

LA GUERRE DES ECONOMIES

Il f a u t plus que du c o to n pour re m p o rte r une le Mord, lui, n'avait qu'à im prim er
guerre, \e Sud s u t donc du mal ne f û t -ce qu'à de la monnaie pour a c h e te r ce -
e n tr e te n ir son arm ée s u r le te rra in . d o n t il a va it besoin. ^ J

Les a ffa ir e s
1 "vous pouvez
des n o rd is te s , VENÜRE
N'IMPORTÉ QUOIAU
qui flo u a ie n t GOUVERNEMENT
en p a r tie le A PRESQUE
N'IMPORTE QUEL
g o u v e rn e m e n t, PRIX S I VOUS
AVEZ LE CRAN PE
é ta ie n t PEMANPER. * JdMES
p ro sp è res. FISK C183S-1872),
:arnegiej] HOMME EWF/SIRES

Ils fou rnissaient les troupes de JE T'ECHANIGE


l'armée en poudre avariée, en PU CAFE
CONTRE PE
viande véreuse, en cartouches qui LA POUPRE À
explosaient au mauvais moment CANON ?
e t en uniform es de m auvaise
p elu ch e feutrée qui se t //i
dissolvait sous la pluie. U f!

LE NORP FINIT
Colbert devient Machine PAR CAC-NER LA
ministre des e s s a i ¿e. Malthus
de W a tt (5UERRE CIVILE
Finances
EN 1865, CE QUI
NOUS PONNE UNE
Tableau Révolution Première ligne de BONNE OCCASION
économique française chemin de fe r PE REPRENPRE
NOTRE SOUFFLE.

Les Hollandais Première ligne de Élection de


mangent leur bateau à vapeur Lincoln
Premier ministre

Machine de Révolution P rin c ip e s de Guerre civile


Newcomen américaine Ricardo

M a in te n a n t, re to u rn o n s
en A n g le te rre e t
reprenons l'h is to ire de
Karl Marx.

60
À TOUTE VAPEUR (1 8 2 0 -1 8 6 5 )

L'ÉCONOMISTE EN COLÈRE : Marx et Le C apital


En 1867, Marx acheva son Souvenez-vous :
imposant Pas C a p ita l (.Le Marx voulait
Capital en français). p ro u v e r que
la révolution
a rriva it. Four
lui, cela voulait
dire le prouver
en se fondant
sur les
c o n c e p ts d es
é c o n o m is te s .
Marx avait lu
to u s les
économ istes...

Marx conserva la th é o rie d e ia Sa réponse ? tr a v a il lu i-m ê m e ■ AMIS LA JOURNEE EST LONOUE,


v a le u r-tra v a il de Rlcardo (pa<ge ET LE TRAVAILLEUR EST FORT.
375, mais II posa la question : LE CAPITALISTE ENGAGE LJ? XL &A&NE BEAUCOUP PLUS PB
TRAVAILLEUR POUR SON COUT RICHESSE Que CE DONT IL A
SI TOUT SE VEND POUR LE PRIX IL LUI PONNE ASSEZ PE RICHESSE BESOIN POUR RESTER EN VIE.
PU TRAVAIL QU'IL A NÉCESSITÉ, POUR LE GARPER EN VIE. C'EST CETTE VALEUR PBGÂGÉE
D'OÙ VIENT LE PROFIT ? EN EXCEPENT QUI CONSTITUE
LE PROFIT DU CAPITALISTE.

MAINTENANT, SUIVEZ LA LOOIQUE : À MBSUtt ... MAIS LE PROFIT VIENT DES TRAVAILLEURS QUE L'ON
QUE LES MACHINES S'AMÉLIORENT, LES USINES PRESSE. MOINS DE TRAVAILLEURS À PRESSER, C'EST
ONT BESOIN DE MOINS DE TRAVAILLEURS... DONC M O IN S PE PROFIT. NOUS FINIRONS PAR NOUS
RETROUVER AVEC UNE ARMÉE DE CHÔMEURS ET QUELQUES J
v CAPITALISTES QUI NE POURRONT PAS FAIRE DE P R O F IIT ^ /

Mous en revenons donc au M a n ife s te DES OCEANS D'ENCRE /MAIS LA LOOIQUE DE MARX
ONT COULÉ POUR TENTER S'APPLIQUAIT AU MODÈLE
com m uniste, Le C a p ita l é ta n t
D'APPUYER OU DE RÉFUTER ÉCONOMIQUE DE RICARDO, ET NOUS
le M a n ife s te ré é c r it en te rm e s NE VIVONS PAS DANS CE MODÈLE.^
. LA LOOIQUE DE MARX.
d'économie p o litiq ue classique.

61
E C O N O M IX

Le C a p ita l a ém is beaucoup de bonnes rem arques E t aussi : la p ro d u c tio n d e m a ss e nécessita


su r \e monde réel, par exemple : le "tra v a il", c e s t une o rg a n is a tio n d e m a s s e ; davantage que
I1h o m m e , e t non pas ju s te une simple m atière n'en peut supporter le libre marché de Sm ith.
prem ière. Donc, les grosses industries seront aérées
par des h o m m e s, qui peuvent aussi bien
ê tre n o u s . Finalement en d'autres term es,
l'économie se socialisera d'elle-même .

C'EST
[ AUTOMATIQUE /

E ncore une a u tr e gran d e idée : les c a p ita lis te s , en t a n t que groupe, ne p e u v e n t fa ire de
p r o f i t s 'ils n 'e m p lo ie n t p e rso n n e .

Ce qui nous ... mais C 'e s t un problème parce que la p lu p a rt des


amène Cmais pas ils o n t co n so m m a te u rs s o n t des tra va ille u rs.
veulent besoin de
payer les nécessairem ent Marx? consom­
ouvriers à un gros p ro b lè m e m ateurs
aussi avec le cap ita lism e : pour avoir
peu que Yarqent.
>ossible...

M A /Z C H f

D'où va provenir leur a rg e n t


à dépenser ?

Va plus grande idée de Marx dans Mais les bonnes rem arques du C a p ita l peuvent se perdre
Le C a p ita l é t a it que le capitalism e dans une logique confuse e t une prose impossible.
in d u s tr ie l é t a it com plètem ent D iffic ile d'im aginer les tra v a ille u rs lis a n t Le C a p ita l
d iffé r e n t du capitalism e de m a rc h é pendant leur pause déjeuner. __________________
de S m ith, e t devait ê tre compris "PA N S LA VÉLOCITÉ DE
selon ses propre s CIRCULATION, PAR CONSÉQUENT, \ 1o i l f f f
modalités. s r s iP n iS A PPAR AÎT L'U N IT É FLU /P E P E S , r V » K I
PH ASES ANTITHÉTIQ UE E T / JW H k lT c X ^ V i-i
COMPLÉMENTAIRE, C 'E S T -À - m, W I
P IR E LA TRANSFORM ATION W *— ^
PES M ATIÈR ES PR EM IÈR ES PE PAS VRAIMENT "TRAVAILLEURS PE
LEUR FORM E P 'U T ILIT É E N LEUR TOUS LES P A /5' UNISSEZ-VOUS«..
ÉPINGLES W - FO RM E PE VALEUR E T LEUR
Cela ne s ig n ifia it pas que les
RETRANSFORM ATION PAN S LA
tra v a ille u rs é ta ie n t p a s s ifs .
PIRECTIO N IN V ER S E : LE S PEUX
En (Srande-Bretagne, ils se
PROCESSUS PE VENTE E T P 1ACHAT. "
synd icalisaient-

62
SYNDICATS (ET REFORME)
Pans un syndicat, les travailleurs négocient fa is a n t f r o n t ensem ble au lieu de
baisser leur prix les uns après les autres.

CETTE NÉGOCIATION Pans la deuxième m o itié du XIXe


COLLECTIVE RÉTABLIT LE siècle, les syn dicats re m p o rtè re n t Autre bonne nouvelle
POUVOIR PE NÉGOCIATION des co m b ats ici e t là.
PES TRAVAILLEURS. pour les travailleurs :
le (gouvernement
britannique cessa
de considérer le
travail dans les
manufactures
comme une affaire
privée e t se m it à
intervenir, comme
avec la ¿0 / s u r les
m an u factu res de
1350, qui plafonna
la semaine de travail
à "seulement"
60 heures.

Én outre, le mouvement c o o p é r a tif Les coopératives m archaient bien ;


expérimenta les banques, les mines, ce rta in e s personnes pensèrent que ce
et autres a ffa ire s gerèes s e ra it un moyen facile de passer à une
co lle c tive m e n t. s o c ié té c o lle c tiv e . Mais nous coopérons
bien mieux en p e tits groupes qu'en grands.
E C O N O M IX

À l'époque de la publication du Capital, la vie des travailleurs s'am éliorait enfin, qrace à
la re fo rm e g ra d u elle . Même fngels le pensait, bien que cela ne le s a tis fî t pas :

fngels é ta it m é co nte nt parce que les m arxistes comme lui voyaient la réform e comme
une p e r te d e te m p s , le s socialistes se divisèrent alors en :

Cependant, Marx a tte n d a it Le m a rxiste russe Mais l ' f t a t policier russe


to u jo u rs que les h o m m es Vladimir Lénine C1870- n 'a vait aucune patience
fo m e n te n t la révolution. 1924? alla plus loin : il envers les révolutionnaires,
déclara que les ni même les ré fo rm a te u rs .
HE ! 51 lA com m unistes devaient
RÉVOLUTION EST e u x -m ê m e s prendre le
INEVITABLE, QUI pouvoir.
A BESOIN PES
COMMUNISTES ?

ALORS NOUS PONNERONS


LE POUVOIR AU PEUPLE !
FAITES-NOUS CONFIANCE /

64
À TOUTE VAPEUR (1 8 2 0 -1 8 6 5 )

On aurait pu s'attendre a Mais pour v a in c re les B ie n tô t, les tra vaille urs


ce que ¡'Allemagne, unifiée socialistes, Bism arck in d ustrie ls allemands
en 1871 sous le ’'Chancelier les re jo ig n it- eurent des re tra ite s , des
de Fer", O t te von assurances accident e t des
Bismarck, fasse comme assurances maladie.
la Russie ; car Bismarck
n 'é ta it pas un dém ocrate ET MAINTENANT,
RETOURNEZ TRAVAILLER

tn dirigeant des s e c te u rs-clé s de l'économie, t o u t en en la issa nt L'économie


d'autres autonom es, Bism arck a inventé l'éco n o m ie m ix te m ixte allemande
moderne. fo n c tio n n a :
l'Allemagne
commença à
r a ttr a p e r la
Grande-Bretagne.
f n f a it , les
économ ies m ix te s
fo n c tio n n è re n t
si bien
qu'aujourd'hui,
p ra tiq u e m e n t
t o u te s les
économ ies s o n t
des économies
m ixte s.

65
E C O N O M IX

C'est vrai : nous vivons dans une éco no m ie m ix te , pas ... mais beaucoup de
dans un capitalism e pur. Reprenons l'exemple de New choses s o n t contrôlées.
York aujourd'hui. Nous avons vu page 24 que lorsqu'on
essaie de t o u t co ntrô le r, ça ne marche pas...

NOUS CONSIDÉRONS Nous form ulons rarem ent les


TOUTES CES CHOSES que stio ns de c e tt e manière,
COMME ACQUISES, MAIS p e u t-ê tre parce que nous sommes
ELLES ONT LA PLUPART DU devenus si f o r t s pour ré flé c h ir
TEMPS COMMENCÉ COMME en te rm e s de lib re s m a rc h é s .
DES EXPÉRIMENTATIONS £n f a it, à la fin du XIXe siècle,
SOCIALISTES. AUJOURD'HUI, a lors même que les Allemands
LA QUESTION N'EST PAS
DE SAVOIR S I CERTAINS e xpé rim en ta ien t le socialisme e t
SECTEURS DE L'ÉCONOMIE que les B ritanniques com m ençaient
DOIVENT ÊTRE CONTRÔLÉS à s 'y in té re sse r au moins un peu,
PAR L'ÉTAT ; NON, LA VRAIE les économ istes in ve ntè re nt une
QUESTION, C'EST LESQUELS, n o u v e lle m a n iè re de ré flé c h ir au
COMMENT, ET PANS fo n ctio n n e m e n t des marchés.
QUEL BUT.

66
À TOUTE VAPEUR (1 8 2 0 -1 8 6 5 )

L’OFFRE ET LA DEMANDE : l’économ ie néoclassique

Notons encore une chose Mais tr è s v ite après la publication du C apital,


sur Le C ap ital de Marx : les économ istes com m encèrent à prendre leurs
c 'é ta it une re m is e en d is ta n c e s avec la th é o rie de la valeur-travail
q u e s tio n des économ istes de Ricardo.
traditionnels.

v o u s CROYEZ
EN LA THÉORIE
DE LA VALEUR-
TRAVAIL, DONC
VOUS ÊTES
OBLIGES PE ME
CROIRE !

Ils avaient une bonne raison de le faire : la th é o rie du tra va il e s t g ro s s iè re , file


suppose que les choses se vendent à leur prix m o yen ■ Mais vous vous souvenez de
la thèse de M althus, la n o u rritu re ne c ro ît pas aussi v ite que la population ?

Une autre façon de


l'aborder e s t que chaque
fermier supplémentaire
fabrique plus de
nourriture, mais pas
p ro p o rtio n n e lle m e n t
plus.

67
E C O N O M IX

E t encore une autre façon : En outre, Ricardo n'avait pas grand-chose à dire sur
¡1 n'y a p a s de prix moyen ; la demande. Mais examinons la dem ande de chevaux
to u te unité de nourriture du Roi Richard dans Richard III de Shakespeare.
supplémentaire, ou m arg in ale,
coûte d a va n ta g e à produire
que la précédente. C e s t un
re n d e m e n t d é c ro is s a n t-

Si Richard ve ut à ce p o in t
un cheval, c 'e s t parce qu'il
n'en a p a s - S'il en a vait
un, il n'en a u ra it pas si
désespérém ent besoin d'un
autre . E t s'il en a va it t o u t
un troupeau, il p o u rra it bien
à peine en vouloir un de plus.

En d 'a u tre s te rm e s , n o tre désir d'une chose d é c r o ît


dans la p ro p o rtio n où nous l'avons d é jà . C 'e st l'u t ilit é .î 'X'VVVj
d é c ro is s a n te : chaque u n ité supplémentaire a moins de
valeur pour nous, e t nous paierons donc moins pour l'o b te n ir.
Vous pouvez p e u t-ê tre décider qu'une d eu xièm e voiture
va u t son prix, mais probablem ent pas une
s e p tiè m e voiture.

Nous pouvons visu alise r l'utilité décroissante et les rendements décroissants sous forme de graphiques-
ACHETEURS VENDEURS
ÍHAUT
• LES VENDEURS
DEMANDERONT
LES ACHETEURS TRÈS PEU POUR
PAIERONT (v N LE PREMIER
BEAUCOUP POUR BIEN QU'ILS
LE PREMIER BIEN, BAS METTENT SUR
MOINS POUR { MOINS PLUS LE MARCHÉ, UN { m o in s PLUS
LE DEUXIEME, PEU PLU§ POUR
MOINS POUR LE LE DEUXIEME, ET QUANTITE INTRODUITE
SUIVANT, ET AINSI QUANTITE DEMANDEE
AINSI DE SUITE. SUR LE MARCHÉ
DE SUITE. DONC, DONC, ALORS QUE
ALORS QUE LE LE PRIX MONTE,
PRIX MONTE, LA QUANTITÉ
LA QUANTITE INTRODUITE SUR
DEMANDÉE LE MARCHÉ
PESCENQ. MONTE.

68
À TOUTE VAPEUR (1 8 2 0 -1 8 6 5 )

Cela correspond au sens commun : les vendeurs essaient de vendre plus quand
le prix e s t haut, e t les acheteurs e ssaient d 'a ch e te r plus quand le prix e s t bas.

T
MOU5 POUVONS ACHETEURS VENDEURS
MÊME PRODUIRE 20'
DES CHIFFRES
/
PRIX PRIX
POUR UN MARCHE CPAR CPAR
DU BLÉ IMAGINAIRE. BOISSEAU) BOISSEAU)

15 15 -

/
10
L j. j
100 100 200 300
QUANTITÉ CDE BOISSEAUX) QUANTITÉ CPE BOISSEAUX)
DEMANPÉE INTROPUITE SUR LE MARCHÉ

Maintenant, posons ces courbes de Si le blé se vend à, disons, 2 0 shillings


l'o ffre e t de la demande sur le m êm e le boisseau, les vendeurs en in tro d u iro n t
graphique. 3 0 0 sur le marché, mais les a ch e te u rs
ne voudront en a c h e te r que 150.

DEMANDE

200 200
QUANTITÉ QUANTITÉ

Les vendeurs b a is s e ro n t leur prix. Si le prix e s t de 10 shillings le boisseau, les


a che teu rs voudront en a c h e te r 250, mais
les vendeurs n'en in tro d u iro n t que 100 sur le
JE VENDS m arché...
À 19 !

ZOO
QUANTITÉ

69
E C O N O M IX

e t les acheteurs fe ro n t m o n te r Le prix gravite vers l'inte rse ction , l'é q u ilib re .
Pès qu'il y parvient, il n'a plus de raison d'en
bouger ; les vendeurs in troduisent exactem ent
a u ta n t que ce que les acheteurs veulent
acheter. Il n'y a qu'un p e tit sa u t à faire
pour dire :

200
QUANTITÉ

200 BOISSEAUX SE VENDENT À 15 SHILLINGS PIECE /

Nous pouvons visualiser les changem ents


dans l'o ffre e t la demande en d é p la ç a n t
les lignes. Si l'o ffre grimpe, comme lors
d'une bonne ré co lte , le marché trouve
un nouvel équilibre où de plus grandes Ce n 'e s t qu'un a v a n t-g o û t ;
q u a n tité s s o n t vendues a un prix plus bas, il e xiste to u te s s o rte s de
moyens s u b tils e t sophistiqués
de manipuler le graphique.
Le modele du prix o ffr e -
demande e s t devenu le nouveau
fondem ent des modèles
économiques dès qu'il e s t
apparu dans les Principes
d'econom ie d'Alfred Marshall
en 1S90.

zoo
QUANTITÉ

Page 4 0 , nous avions vu Marshall Il a même b ap tisé son s u je t s c ie n c e s


m e ttre en garde c o n tre le f a i t de é co n o m iq u e s e t non é co n o m ie
prendre les modèles de Ricardo tro p au p o litiq u e ; il pensait que celui-ci
sérieux. À son c ré d it, Marshall a d it la é t a it tro p a b s t r a it pour ê tre
même chose de son p r o p r e modèle. applicable à la politique.

MAIS UN JOUR, NOUS


"SES LIMITES SONT SI "EFFECTUERONS UN
RETOUR À LA RÉALITÉ"
CONSTAMMENT IGNORÉES,
NOTAMMENT PAR CEUX QUI
L'APPROCHENT P'UN POINT
PE VUE ABSTRAIT, QU'IL
EXISTE UN PANGER PE LE
PRENPRE POUR UNE FORME
ABSOLUMENT DÉFINITIVE. " / p r in c ip e s
p £ s c ie n c e s
é c o n o m iq u e s

70
À TOUTE VAPEUR (1 8 2 0 -1 8 6 5 )

CES NOUVELLES SCIENCES ECONOMIQUES PURENT AUSSI APPELEES


économie n é o c l a s s iq u e , parce q u 'e lle s conservaient le s
MÉTHOPgS CLASSIQUES PE RICARPO : C'ETAIT PE NOUVEAU UN SYSTEME
PE MOPELES LOGIQUES, BASÉ SUR PES HYPOTHESES SIMPLIFICATRICES
QUI PEUVENT NE PAS S'AVÉRER VALIPES PANS LE MONPE RÉEL.
VOICI QUELQUES-UNES PE CES HYPOTHESES :

» V h o m m e é c o n o m iq u e
Cpage 37) poursuit logiquement
son propre intérêt personnel

l'o ffre e t la demande ne


bougent pas à moins qu'on les
modifie, ce qui sous-entend
que :
’ Les revenus restent les
mêmes
0le s «goûts restent les
mêmes

0Les autres prix restent les


mêmes

» Tout le monde a la même


information

Tous les acheteurs e t les


vendeurs sont si petits que
leurs actions ne peuvent
affecter le prix d'un bien

Mais alors même que ces nouveaux modèles é ta ie n t inventés, le monde réel
b o u s illa it la dernière hypothèse, n o ta m m e n t en Amérique, où nous allons
donc re to u rn e r de ce pas.

71
M a u d it s o it le public.

William H. V a n d e rb ilt C18Ô2)


... mais le Su à ne changea pas a u ta n t £ t le Mord a va it un nouveau
qu'espéré. Les riches ne possédaient problème : les e n tre p rise s é ta ie n t
p e u t-ê tre plus d'esclaves, mais ils devenues énorm es e t puissantes
possédaient to u jo u rs la te rre . pendant la guerre, e t elles n 'é ta ie n t
pas près de s 'a rrê te r.
LE P O U V O I R DE L ’A R G E N T (1 8 6 5 - 1 9 1 4 )

L’AMERIQUE SE DOTE DU CHEMIN DE FER


L'UNE PES RAISONS PU Comme le chem in d e fe r tra n s c o n tin e n ta l. Il é ta it
DÉVELOPPEMENT PES nécessaire, de to u te évidence, mais qui alla it payer ses
ENTREPRISES : ELLES PRIRENT EN co û ts énormes
CHAR&E PE &R06 PROJETS.

Washington avait les ressources nécessaires - le leur se m blait plus sûr d'encourager
(gouvernement fédéral p o s s é d a it la plus grande de s entrepreneurs p riv é s .
partie de l'Ouest - mais les Américains
se m éfiaien t du pouvoir gouvernemental. VOUS GAGNEZ PE LA TÇRRÇ
LIBRE AUX PEUX EXTRÉMITÉS
PES RAILS ! PLUS PES
1CRÉPITS ET PES SUBVENTIONS
POUR TOUS LES FRAIS !

10141
^PAClçiCf
.CEÿSfifcH1
w 1ÊL
Le chemin de fe r tra n sco n tin e n ta l f u t Le gouvernement Et si les gens
achevé en 1869, mais personne ne vérifia fédéral avait fin i s'attendaient à du sens
comment l'argent avait é té dépensé. par donner aux civique en retour, eh bien.
compagnies de
chemin de fe r
assez de te rra in
pour couvrir
pratiquem ent
to u te la
superficie du
Texas ; e t les
É ta ts leur en
avaient e n c o re
donné.

Les chemins de fe r pouvaient faire payer MALGRE TOUT, LES CHEMINS PE FER
des sommes extravagantes parce que MAINTINRENT LA COHÉSION PE L'ECONOMIE.
c'étaient des m onopoles n a tu re ls : un ILS FIRENT PES USA UN SEUL GROS MARCHE,
chemin de fe r allant d'un point A à un point CE QUI SIGNIFIAIT P'ENORMES ECONOMIES
B a une raison d'être, mais pas deux lignes P'ÉCHELLE POUR PES COMPAGNIES ASSEZ
parallèles. Le p re m ie r chemin de fe r reste GROSSES POUR EN PROFITER.
donc le seul e t unique
C'EST À
PRENPRE OU À
LAISSER.

MAIS NOUS VOUS


AVONS DONNÉ LA TERRE ET L'ARGENT POUR
CONSTRUIRE VOTRE LIGNE AU PEPART /

75
E C O N O M IX

Les économies d'échelle UNE GROSSE USINE PEUT FABRIQUER


PE L'ACIER BON MARCHÉ À LA TONNE,
se ré a lis e n t lorsque ENCORE FAUT-IL AU PRÉALABLE
fa b riq u e r les p ro du its CONSTRUIRE L'USINE /
en grosses q u a n tité s
re vie nt moins cher.
Elles o n t généralem ent
un revers : le c o û t à
l‘u n ité e s t plus bas,
mais le c o û t de l'avance
e s t p lu s h a u t.

Le premier à payer ce c o û t de l'avance a Par la suite, le co û t onéreux de la phase


un énorme avantage, e t e s t bien placé préparatoire réfrène la concurrence de
pour devenir encore plus g ro s . manière aussi e ffica ce qu'une loi. ____
FOR&ERON J'AIMERAIS BIEN FAIRE
CONCURRENCE. SI SEULEMENT
JE POUVAIS ME PERMETTRE DE
CONSTRUIRE UNE USINE AUSSI
GROSSE QU'UNE VILLE.

le s économies d'échelle fonctionnaient trè s bien à la fin du XIXe siècle, le s grosses entreprises
devinrent encore plus grosses, tandis que leurs fondateurs amassèrent des fortunes inimaginables.

Cornelius
CHICAGO y a n d e rb ilt
<^94-18773
C hem ins
de f e r

PITTSBURGH

A ndrew M ellon
C1855-19375

mm
B a n q u ie r
de C arn egie

Quelle ta ille pouvait-on a tte in d re ? Il n'y a va it d e lim ite ; une seule compagnie
pouvait e ng lo u tir to u te une industrie. Regardez :

76
LE P O U V O I R DE L ' A R G E N T (1865-1914)

LES GROSSES COMPAGNIES DU PÉTROLE (ET D’AUTRES CHOSES)

Le F1
marché puits de
du pétrole pétrole f u t
p r it son creusé en
essor quand Pennsylvanie
quelqu'un en 1859 ;
ra ffin a du tr è s vite,
pétrole b ru t en les p e tits
foreurs e t KERf&NE KEROSENE KEROSENE KEROSENE
k é ro s è n e
bon marché ra ffin e u rs
qui b rû la it

t< ■
dans les
lampes.
se fire n t
concurrence
dans un
monde
de libre
\& J \J
|®> X*/
r îlf é \

marché.

Les grosses entreprises survivent aux krachs mieux


que íes p e tite s . 5n 1880, la Standard Oil de John V.
Rockefeller avait racheté ce rtains concurrents, passé
alliance avec d'autres, et brisé ceux qui re sta ie n t.
UN MONOPOLE !

c
ISTANDARD STAVlDÁñbr■ f f m v m STANDARD
1 O IU O IU OIU OIU

a
Tf 111! m u t.m il TTT 1 I I
<
o$ie B
IDONI Gîle bidon (0$ LE8ID0M éi<:lebidonI
iF I I I L TU.LL Tri i.if I I I ITT,
Techniquement, ✓ ‘' » V V ' v
le term e » - »
m onopole
ne s'applique
qu'aux vendeurs ;
un acheteur
qui n'a pas de
concurrents
s'appelle un
m onopsone.
La Standard Oil
é ta it à la fo is
un monopole e t
un monopsone.

77
ECONOMIX

La Standard Oil Elles pouvaient a c h e te r to u te la c h a în e ...


n'a ja m a is eu un
monopole t o t a l ;
elle a to u jo u rs
fiu quelques
co ncu rren ts
ici e t là. Mais STANDARD
les grosses OIL
compagnies
pouvaient
prendre le
c o n trô le STANDARD
s a n s avoir le OIL
monopole.

... e t p ersécu ter ceux qu'elles n'achetaient Elles pouvaient même c o n tr ô le r leurs
pas. Cia Standard Oil persécutait même les concurrents.
compagnies de chemin de fe r .3
POURQUOI TU NE STANPARP
REMBOURSEZ-NOUS UN CASSES PAS TES PRIX
DOLLAR POUR CHAQUE POUR LUI PRENDRE
O it
BARIL D'ESSENCE QUE SES CLIENTS ?
NOUS TRANSPORTONS.

| 6 f LE BIDON |

IL ME BRISERAIT Sj
J'ESSAYAIS. IL ME TOLERE
TANT QUE JE M'ALIGNE
SUR SON PRIX.

Ces avantages à ê tre Ponc, une e ntre p rise qui devenait tro p grosse au
e x is ta ie n t dès l'époque XVIIIe siècle s 'e ffo n d ra it sous son propre poids,
d'Adam S m ith. Mais alors, les à moins que le gouvernem ent ne la soutienne.
in c o n v é n ie n ts é ta ie n t plus C 'e st pourquoi Adam S m ith d isa it, comme nous
im p o rta n ts . l'avons vu page 31 :
ÇA DIT QUE LE BUREAU D'ÉDIMBOURG
A TOUT JUSTE ASSEZ D'ARGENT
POUR TENIR DEUX JOURS.

METTEZ
UN COFFRE
D'ARGENT SUR
UN CHEVAL ET
ENVOYEZ-LE-
^ LEUR.

POURQUOI S'EMBETER
LA LETTRE DATE D'UNE SEMAINE.

78
LE P O U V O I R DE L ' A R G E N T (1 8 6 5 -1 9 1 4 )

Mais un siècle plus tarò, la te c h n o lo g ie avait changé.


LE BUREAU PE NEW
yORK A BESOIN
PURGENT !
LA CARGAISON
PE MINERAI EST FAITES-
RETARDÉE / LEUR UN
VIREMENT /

TELEGRAPHIEZ
AU MICHIGAN
QU'ON EN
RENVOIE !

L'UN PES
PIRECTEURS NE
POURRA PAS
ASSISTER À LA
REUNION.

QU'IL LA FASSE
PAR TÉLÉPHONE !

Éntretemps, les avantages à ê tre qros G rossir devint plus facile en 1890,
étaient devenus plus im p o rta n ts que les lorsque le New Je rse y p e rm it aux
inconvénients, e t les compagnies avaient corporations de posséder c a p ita l
été amenées, "comme par une main d a n s d 'a u tr e s c o rp o ra tio n s , ce la
invisible", à g r o s s ir e t à a b s o rb e r. s ig n ifia it qu'une corporation pouvait
en acquérir une a utre rien qu'en lui
a c h e ta n t l'ensemble de ses biens.
ECONOMIX

LE “ PATRON DES ETATS-UNIS”


Ces t alors que su rvin t J. F. Morgan 0337- Morgan p ré fé ra it l'o rd re ; il fu s io n n a it
1913), un gros banquier de Wall S tre e t à les gros acteurs de l'industrie les uns
New York. Wall S tre e t é ta it l'endroit où se après les autres en super-corporations,
fa is a it le commerce du capital des grosses ou tr u s ts . _ _
compagnies, pas toujours honnêtement.

iun i
GENE!
ELECT
«I I

r f ilS » i ■■*n
E W YORK
ENTRAL
RAILROAD

E t lorsque J. F. Morgan a vait organisé un t r u s t , il en g arda it le c o n trô le . C'est


ainsi qu'un p e t it groupe d'hommes d 'a ffa ire s - Morgan, Rockefeller, les seigneurs
des chemins de fe r e t quelques a utre s - a c q u ire n t une grosse p a rt de l'economie.

80
L E P O U V O I R DE L ’A R G E N T (1865-1914)

À la fin du XIXe siècle, les ê ta ts -U n is avaient une é co n o m ie C et ordre


m ix te , avec des e n tre p rise s e t des ferm e s de p e tite ta ille e t c e tte
qui c ô to y a ie n t une s o rte de s o c ia lis m e , aux mains des pla nifica tio n
grosses entreprises. é ta ie n t
n é c e s s a ire s ,
à cause de la
ten sio n e x is ta n t
e n tre les c o û ts
initiaux élevés e t
les bas c o û ts à
l'u n ité que nous
avons vus
page 76.

'QUEL SOULAGEMENT CE FUT LORSQUE


L'IPÉE PE COOPÉRATION, AVEC "QUELLE PIFFERENCE ENTRE LA
LES CHEMINS PE FER, LES LIGNES CORPORATION SIPÉRURGISTE "U.S.
TÉLÉGRAPHIQUES, LES GRANPES ACIÉRIES, STEEL"j TELLE QU'ELLE A ÉTÉ
LES COMPAGNIES PÉTROLIÈRES, FIT SON ORGANISEE PAR M. MORGAN, ET UN
APPARITION, TRIOMPHA ET FINIT PAR MINISTÈRE,. PE L‘ACIER, TEL QU'IL
PRENPRE LA PLACE PES CONPITIONS POURRAIT ETRE ORGANISÉ PAR LE
CHAOTIQUES PU [LIBRE MARCHÉ1... " GOUVERNEMENT ?'
s____________ ROCKEFELLER___________

Én e ffe t, dès lors que vous aviez investi dans l'une de ces gigantesques aciéries,
vous deviez vendre de g ra n d es q u a n tité s d'acier bon marché pour la payer. Vous
ne pouviez pas co m p te r sur le libre marché pour vous a p p ro v is io n n e r^ m atières
premières e t acheminer le produit fin i : to u te in te rru p tio n vous c o û ta it d e l'a rg e n t-

iïg jg f p j f g p j ]

En prenant le c o n tr ô le de leurs fournisseurs, expéditeurs, etc., les L'économie é t a it


grosses entreprises s'assuraient une p r o d u c tio n ré g u liè re ■ À la donc g é ré e , mais
fin du XIXa siècle, les aciéries de Pittsburgh j ” * pas dans l'in té r ê t
fonctionnaient 24 heures sur 24, du public.
e t 7 jours sur 7.

*JE NE POIS RIEN


AU PUBLIC."

81
ECONOMIX

C ontrôler l'économie peut s'avérer trè s rentable. Le magnat des chemins de fer
Cornelius Vanderbilt mourut en 1877 riche de 100 millions de dollars. John V. Rockefeller
devint le premier m illia rd a ire du monde. C&n comparaison, en 1888, l'f t a t du
Massachusetts ne percevait que
7 millions de dollars d'impôts.5

- ô ^
'w '" ' t <O
Un Un millier Un million Un milliard

ON NE PEUT PAS REELLEMENT GAGNER UNE C'est aussi trop d'argent pour pouvoir le
TELLE QUANTITÉ D'ARGENT. SI VOUS TRAVAILLEZ d é p e n s e r. Les héritiers de ces sommes
PUR, QUE VOUS ÉPARGNEZ ET QUE VOUS METTEZ - même les crétins e t les ivrognes -
100 OOO $ PANS VOTRE MATELAS TOUS LES ANS,
VOUS AUREZ UN MILLIARP PE DOLLARS AU BOUT restèrent riches, to u t simplement parce
P'UN PEU PLUS PE 12 0 0 0 ANS. qu'il est impossible de dilapider une fortune
aussi énorme.

Et puis, le pouvoir p o litiq u e marche main dans la main avec le pouvoir économ ique-
Le gouvernement aidait les riches grâce aux droits de douane gui concurrençaient les produits
il lî \ - 3 i / Z / Z l \ / 3 r - t A - a y ^ ^ ’ Y 'û Y ' A O C . r \ W \ t Y '\ û Y 'C .
étrangers, aux
^nv/
politiques
i/az=
d'immigrationi ✓qui laissaient entrer des ouvriers, 5à lla politique fonci
a n o lî+ ’î / lll^

qui laissait les entreprises d'exploitation minière, forestière e t agricole utiliser^les terrains
publics pour presque rien Cc'est toujours le cas aujourd'hui) e t à une politique étrangère qui
soutenait les intérêts américains à l'extérieur.
L E P O U V O I R DE L ’A R G E N T (1 8 6 5 -1 9 1 4 )

LES BARONS VOLEURS


De s o rte que
ce p e tit groupe,
baptisé les
barons voleurs,
détenait une
richesse e t un
pouvoir immense,
qu'il pouvait
le^uer à ses
héritiers. C'est la
définition même
d'une classe
dominante-

l'excuse du jo u r : le d a rw in is m e C'est une des raisons pour lesquelles


s o cia l, une perversion de la th é o rie d e Parwin acquit une mauvaise réputation,
l ’é v o lu tio n de Charles Parwin, en 1859. s u rto u t dans le milieu agricole.

MA RICHESSE ET TA PAUVRETE
LA LOI NATURELLE, C'EST LA SURVIE DES SONT DECRETEES PAR
MEILLEURS. £T PARMI LES HUMAINS, CE SONT LA NATURE /
DE TOUTE EVIDENCE LES PLUS RICHES OUI DARWIN L'A
SONT LES MEILLEURS. LES PAUVRES SONT DES PROUVÉ /
_ INADAPTES, C'EST
^ ---- s X TOUT !

JE VOUS EN PRIE,
MONSIEUR, JE MEURS
DE FAIM ... _

LJ PUvLA 1 JJL ■•!/


î i i\\\i \ problème V n r
Si \\\\\ \ EST QUE / ; [AL Hein ? Les fermiers prospères
X m u TU N'^5 e t indépendants de Jefferson
H QU'UNE .. réduits à la pauvreté ?
^ ......... ~ ~ ~ ~ • DES -------=-------- J-
Mais que s'est-il passé ?
EXPÉRIMENTAT/ONS RATÉES PB LA NATURE !

83
ECONOMIX

SUS AUX FERMES

La loi Homestead sur la propriété foncière 0862) avait ouvert l'Ouest à la


colonisation, e t les ferm iers s'y é ta ie n t rués. Ils auraient dû avoir la belle vie ;
la technologie fa is a it enfin son apparition dans l'agriculture.

voyez-vous, la, demande de nourriture est


Mais les fe rm ie rs s 'in sta llè re n t RELATIVEMENT INELASTIQUE : ELLE NE VARIE PAS
Sf v ite e t en si grand nombre BEAUCOUP QUAND LES PRIX VARIENT. NOUS, NE POUVONS
qu'il y e u t un e x c é d e n t d e PAS NOUS EN PASSER QUAND ELLE EST CHERE, ET NOUS
NE POUVONS PAS EN MANGER UNE TONNE QUAND ELLE NE
n o u r r itu r e .

Nous pouvons visualiser une demande Lorsque toutes ces fermes augmentèrent l'offre
inélastique comme une courbe de demande de nourriture, le prix de celle-ci se mit à chuter.
pratiquement verticale.
VEMANPE OFFRE PEMANPE
\ ^ OFFRE
l *
PRIX *1
i
NOUVEAU 1
11
PRIX »
QUANTITE
NOUVELLE
C£n réalité, l'inclinaison dépend de QUANTITÉ
l'échelle que l'on utilise, mais c 'e s t quand
même u tile de se la représenter ainsi.)

84
L E P O U V O I R DE L ' A R G E N T (1865-1914)

Les ferm iers n'avaient plus qu'une chose Les conséquences fu re n t encore plus
à faire pour survivre : produire p lu s- Ils de nou rriture , des prix encore plus
travaillèrent donc dur, a che tèren t plus bas, e t ainsi de suite.
d'engrais e t de meilleures machines...
PEMANPE OFFRE
... ET /
ENDETTERENT
DE PLUS EN
PLUS
LOURDEMENT !

NOUVEAU
PRIX
NOUVELLE
QUANTITE

Les fermiers vendaient dans un libre marché, plus ou moins. Voilà pourquoi nous avons pu
nous servir du graphique offre-demande pour visualiser la
situation. Mais ils devaient
ach eter aux TOUS LE5
monopoles. INTERNATIONAL C H A R B O N TABAC autres

standard
HARVESTER TRUST TRU ST
t rusts
IMAGINABLES
ECONOMIX

DES PROBLEMES AU TRAVAIL


Avec les fermiers qui souffraient e t la bonne Leur pouvoir de négociation é ta it encore
terre pratiquement to u te attribuée, les a ffa ib li avec l'arrivee de nouveaux
ouvriers de l'industrie perdirent leur moyen travailleurs de l'étranger.
de pression.
ILS TRAVAILLENT
POUR PAS
GRAND-CHOSE,
NE PEUVENT PAS
DISCUTER
ENTRE EUX
ET NE
VOTENT
PAS .'

Les grosses entreprises contrôlaient leur fourniture Les ouvriers tentaient de dissuader les
en main-d'œ uvre tout comme elles contrôlaient Immigrants en les passant à tabac ■
leurs autres fournitures. Page 61, nous avons vu les
aciéries de Pittsburgh tourner 24 heures sur 24
e t 7 jours sur 7. Il faut savoir qu'il n'y avait que
deux roulem ents : les ouvriers travaillaient
12 heures par jour e t 7 jours par semaine.

Ils se b a tta ie n t aussi pour les s y n d ic a ts ■ C 'é ta it là un com bat plus rationnel : pour
briser les grèves, les patrons engageaient des a rm é e s p riv é e s .

"Je pe u x engager une m o itié de la cla sse o u v riè re p o u r tu e r l'a u tre . " Jay Goii\à 0836-1692), magnat des chemins de fer

... e t, quand ça ne m a rch a it pas, Fermes en d iffic u lté , ouvriers en d iffic u lté :
la v ra ie armée. les hommes commençaient à comprendre que
l'Amérique avait un problème.

86
LE P O U V O I R DE L ’A R G E N T (1865-1914)

WALL STREET CONTRE MAIN STREET : la Bourse contre le petit commerce


Que faire ? Les gens s'efforcaient de travailler
selon les systèmes légaux des États, mais en
1686, la Cour suprême, dans une interprétation
complètement insensée de la Constitution,
in v a lid a ie$ contrôles des
' ■ • UNE CORPORATION
EST UNE P E R S O N N E
LÉ G A LE , ET EN TANT
QUE "PERSONNE",
ELLE A UN PROIT
C O N S T IT U T IO N N E L
À &A&NER PE
L'AR&ENT. LES
ÉTATS NE PEUVENT
PAS INTERFÉRER /

En 1887, le Congrès, qui peut réguler le £n 1890, le Congrès f i t un gros e f f o r t avec


commerce in ter-êtats, créa la Commission la loi Sherman d ite " a n titru s t" .
du commerce inter-É tats pour m ettre les
chemins de fer au pas. Ça ne marcha pas.

Mais la loi ne fu t pas appliquée Une des raisons du problème : le Président doit faire respecter
- sauf contre les syndicats. la loi, mais à la fin du XIXe siècle, les présidents ne faisaient
pas grand-chose de plus que de la fu m é e . ~

"'CE N'EST PLUS UN GOUVERNEMENT W


v
PU PEUPLE, PAR LE PEUPLE ET POUR
LE PEUPLE. C'EST UN GOUVERNEMENT
PES CORPORATIONS, PAR LES
CORPORATIONS ET POUR
LES CORPORATIONS. * R u th e rfo rd Hayes,
républicain, p ré s id e n t
de 1877 à 1881.

YLES CORPORATIONS7 DEVIENNENTRAP/PEMENT


LES MAÎTRES PES PEUPLES... LE COMMUNISME
EST UNE CHOSE OPIEUSE ET UNE MENACE POUR
LA PAIX ET LES GOUVERNEMENTS ORGANISÉS.
MAIS LE COMMUNISME PE LA RICHESSE ET PU
CAPITAL CONJUGUÉS, LA CROISSANCE EXCESSIVE
P'UNE CUPIPITÉ ET P'UN ÉGOÏSME DÉMESURÉS,
QUI SAPENT INSIPIEUSEMENT LA JUSTICE ET
L'INTÉGRITÉ PES INSTITUTIONS LIBRES, NE SONT
G rover Cleveland, PAS MOINS DANGEREUX QUE LE COMMUNISME DE
dé m o cra te , LA PAUVRETE ET DU TRAVAIL OPPRIMÉS. *
p ré s id e n t de
1885 à 1889 e t
de 1893 à 1897. Cela changea en 1901, lorsqu'un certain Theodore
Roosevelt, un républicain, devint président.

87
ECONOMIX

LES PROGRESSISTES

Programme du président Teddy Roosevelt Mais TR savait bien que les gens simples ne
pouvaient pas c o n c lu re un marché equitable avec
/ j E SUISPOUR LE SQUARB P£AL', les riches qui contrôlaient tout, d'où la deuxième
\ LA DONNE ÉQUITABLE. ■artie de son programme : le 8 ig S tic k , le ''gros
>âton". TR démantela certains trusts, protegea les
terrains des é ta ts contre les grosses entreprises
K e t contrôla les tarifs des chemins de fer.

Il s'avéra qu'en d é p it de to u s les TR é t a it la personne qu'il fa lla it, mais sa


discours Hargneux des industriels, résidence 0 9 0 H 9 0 9 ) s u rv in t aussi au
c 'é t a it facile de les malmener. on m om ent. Les gens é ta ie n t rem ontés,
en p a rtie grâce à des jo u rn a lis te s
TOUT CE d'investigation, ceux qu'on surnomma les
QU'IL NOUS fo u ille -m e rd e .
FAUT, C'EST
LA VOLONTE
POLITIQUE DE
LE FAIRE /

Par exemple, un ami de TR, le reporter-photographe Jacob Riis CI849-1914), f it une enquête sur
les bas quartiers de New York e t découvrit que les propriétaires des taudis étaient souvent
plutôt riches e t avaient aisément les moyens
d'entretenir correctement leurs immeubles.
En fait, les habitants payaient des lo y e rs
c o n s é q u e n ts , assez pour leur donner droit
à être logés dans des conditions décentes.

88
LE P O U V O I R DE L ’A R G E N T (1865-1914)

Mais certains problèmes n'étaient pas


locaux. Un Virginien pouvait mourir d'avoir
mangé du bceuf avarié qui avait été élevé
au Kansas e t mis en boîte dans l'Illinois
par une corporation enregistrée dans le
Pelaware e t gérée depuis un bureau se
trouvant à New York par des gens habitant
dans le Connecticut.

Alors en 1906, lorsque La Jungle, un roman


du “fouille-merde" Upton Sinclair, raconta en
détail comm ent opéraient vraim ent les sociétés
géantes productrices de viande en conserve...

En
1911,
l'incendie de la
Shirtwaist Factory,
à New York, tua 146
ouvriers, en majorité
des femmes e t des
fillettes, qui avaient
été e n fe rm é s d a n s
la m a n u fa c tu re -
La tragédie entraîna
des reformes dans
to u t le pays.

. le président Teddy Roosevelt répondit TR é ta it un nouveau type de lib é ra l- Les libéraux


par une loi sur l'hygiène alimentaire et prônent la lib e r té individuelle, qui s'était
chimique, le "Pure Food and Prug Act" C1906). toujours jusque-là appuyée sur la fa ib le s s e du
gouvernement. Les libéraux du XXe siècle ont
Sonné au gouvernement plus de p o u v o ir-
MOINS PE
RATS PANS ( nous avons besoin pe pouvoir
LE BOEUF / PUBLIC POUR CONTREBALANCER
LE POUVOIR PRIVÉ-

89
ECONOMIX

Le successeur de TR, William Wowz'cd T a ft, devint président en 1909. Il continua de


faire pression sur les tru s ts . Leur ancêtre a tous, la Standard Oil, f u t démantelée en
1911. Nous pouvons nous faire une idée de la taille qu'elle avait en en contemplant les
fra g m e n ts .

Mais le démantèlement des tr u s ts ne fonctionna Le démantèlement des tru s ts


pas aussi bien qu'on le proclamait ; une industrie ne brisa pas non plus le pouvoir
gérée en oligopole par quelques grosses de J. P. Morgan. En 1912, Morgan
compagnies n 'est pas tellem ent d iffé re n te d'une contrôlait encore des corporations
situ a tio n de monopole pur. Voici certains secteurs dont la valeur s'élevait à 22
oligopolistiques en 2011 : milliards de dollars, ce qui é ta it
su ffisa n t pour acheter to u t ce qui
o \'OÜ&et ¿ü Mississippi.

f n 1912, Teddy Roosevelt se p o rta de nouveau candidat TR e t T a f t divisèrent


à la présidence avec un tro isiè m e p a rti d o n t l'existence le vo te républicain e t
f u t brève, les progressistes. Voici un e x tr a it du donnèrent la présidence
programme du P a rti progressiste en 1912 : à un dém ocrate,
Woodrow Wilson
"VERRIERE LE GOUVERNEMENT VISIBLE 0856-1924).
TRONE UN GOUVERNEMENT INVISIBLE, QUI
NE VOIT AUCUNE ALLEGEANCE AU PEUPLE ET
NE SE RECONNAITAUCUNE RESPONSABILITÉ
ENVERS LUI. PÉTRUIRE CE GOUVERNEMENT
INVISIBLE, POUR
PISSOUPRE
L'ALLIANCE INFÂME
ENTRE LES
ENTREPRISES
CORROMPUES
ET LES POLITICIENS
CORROMPUS,
TELLE EST
LA PREMIERE

90
LE P O U V O I R DE L ’A R G E N T (1865-1914)

LE PRÉSIDENT WILSON Un im p ô t s u r le re v e n u La lo i C layton a n titr u s t 0914)


NE FRAPPAIT PERSONNE C1913) a lla nt de 1% sur les qui peut em pêcher les monopoles
À COUPS DE BÂTON, h a u ts revenus à 7% sur les e t les oligopoles de se form er
MAIS C'ÉTAIT AUSSI UN t r è s h a u ts revenus. Cc'est plus facile que de les
PROGRESSISTE. SON démanteler par la suite?.
ADMINISTRATION C1913-
1921) MIT EN PLACE

Une banque ce ntra le e s t une Morgan, d'ailleurs, m o u ru t en 1913,


e n tité qui régule les banques e t la issa n t un a n d e s a la ire à to u s
c o n trô le la masse monétaire. La ses employés. Il n 'a vait jam ais
Ét le
utilisé les milliards qu'il c o n trô la it ;
s y s tè m e Réserve fédérale f u t en p a rtie
conçue pour ô t e r ce rôle à il m o u ru t avec 68 millions de
de la
J. P. Morgan, qui é t a it la banque dollars. Comme le f i t remarquer
R éserve Andrew Carnegie :
fé d é ra le ce ntra le o ffic ie u s e du pays.___
C1913),
première
banque
centrale
officielle
depuis les
années
1830.

hom m e riche.

P anique de É le c tio n de
P u b lic a tio n P anique de P anique de Loi sur
CE OUI. 1873 1886 1893 C trè s
W ilson
du C a p ita l l'hygiène
NOUS AMENE mauvaise? alim entaire
À LA GRANDE Loi
ANNÉE DE C la y to n
1914.

La Standard Oil Publication Pémantélement


Fin de la des Principes de la
domine le marché d'économ ie
g u e rre civile du pétrole Standard Oil
p o litiq u e
M o rgan Réserve fédérale
A c h è v e m e n t du che m in TR d e v ie n t P anique de e t impôt sur le
co m m e n c e à
de f e r tr a n s c o n tin e n ta l p r é s id e n t 1907 revenu
c r é e r de s t r u s t s

91
ECONOMIX

Les empires occidentaux envahissaient le ¿jlobe, Le Japon échappa au contrôle occidental,


s'emparant des ressources e t des marches. peut-être parce qu'il n'avait que peu de
ressources naturelles m éritant d être pillées.
Au lieu de ça, le Japon s 'in d u s tr ia lis a ,
important des matières premières e t
exportant des produits finis, e t se mit à
bâtir son propre empire.

LA SEULE
RESSOURCE QUE
NOUS AVONS,
C'EST NOTRE
PEUPLE.

L'Émpire britannique dom inait le monde. Voici ce que


d is a it l'économ iste anglais William S tanley Jevons à
la fin du XIX* siècle : "LES PLAINES PE L'AMERIQUE
OU NORP ET PELA RUSSIE
SONT NOS CHAMPS PB
MAÏS ; CHICAGO ET OPESSA
NOS GRANGES ; LE CANAPA
ET LA BALTIQUE NOTRE
EXPLOITATION FORESTIÈRE ;
L'AUSTRALIE RECÈLE NOS
ÉLEVAGES PE MOUTONS,
ET EN ARGENTINE ET PANS
LES PRAIRIES PE L'OUEST
PE L'AMÉRIQUE PU NORP
PAISSENT NOS TROUPEAUX
PE BCBUFS ; LE PÉROU NOUS
EXPÉPIE SON ARGENT ; ET
L'OR P'AFRIQUE PU SUP ET
P‘AUSTRALIE COULE VERS
LONPRES ; LES INPIENS ET
LES CHINOIS CULTIVENT LE
THÉ POUR NOUS, ET NOTRE
CAFÉ, NOTRE SUCRE ET NOS
PLANTATIONS P'ÉPICES SE
TROUVENT TOUS AUX INPES.
L'ESPAGNE ET LA FRANCE
SONT NOS VIGNOBLES ET
LA MÉPITERRANÉE NOTRE
JARPIN FRUITIER... *

92
LE P O U V O I R DE L ' A R G E N T (1865-1914)

Un monde dominé par la Grande-Bretagne, voilà qui é ta it excellent si voue é tie z


Britannique. Mais l'éco n o m ie m ix te de l'Allemagne a va it éclipsé le laissez-faire
britannique plus d'une fois, e t les Allemands ne voyaient pas pourquoi la Grande-
Bretagne devait re s te r au som m et.

PRODUCTION DE FER ET D'ACIER, 1Ô70 ET 1913


MILLIONS DE TONNES
30
27.4
16.9
15
6.9
6RANPE- 2.1 0RANPE-
BRETAGNE ALLEMAGNE BRETA6NE ALLEMAGNE
1870 1913

C e tte tension, ainsi que d'autres, conduisit les P o u rta n t, beaucoup de gens
pays européens à emmagasiner les armes, ce qui cro ya ien t que la guerre
accrut les tensions, de s o rte que t o u t le monde n 'a rriv e ra it jam ais.
acheta de plus en plus d’arme s e t ainsi de s u ite :
on a s s is ta it à une c o u rs e è l'a rm e m e n t.
LA GUERRE BOULEVERSERAIT
NOTRE ÉCONOMIE MONDIALE
INTERDÉPENDANTE, SI BIEN
QU'ELLE IRAIT CQNTRE NOTRE
PROPRB INTERET ! LA GUERRE
EST IRRATIONNELLE, ELLE EST
DONC IMPOSSIBLE !

GUERRE MONDIALE COMMENÇA,


SANS RAISON VALABLE, EN AOUT
1914. AU PROGRAMME : LES
ALLIÉS CLA GRANDE-BRETAGNE,
LA FRANCE, LA RUSSIE ET
L'ITALIE PAR LA SUITE?
CONTRE LES PUISSANCES
CENTRALES (L'ALLEMAGNE,
L'AUTRICHE-HONGRIE ET LA
TURQUIE PAR LA SUITE}.

93
Nous nous sommes engagés dans une pagaille
colossale, en nous h e u rta n t au contrôle d'une
m achine délicate , d o n t nous ne com prenons
pas le fo n c tio n n e m e n t.
J o h n Maynard Keynes 0 9 3 0 )
ECONOMIX

Les arm es m odernes p ro d u ite s m assivem ent ne re n diren t pas seulem ent les
cham ps de b a ta ille de la Première Guerre mondiale dangereux ; elles les rendirent
im p ro p re s à ta v ie h u m a in e .

Les soldats Attaquer


demeuraient en vie la tranchée
en restant s o u s de l'ennemi
te rre , dans des signifiait

;C
tranchées. quitter la vôtre,

ÇA S'APPELLE
AUSSI PU SUICIPE.

Les généraux, à l'abri dans des demeures campagnardes, loin de l'horreur des tranchées,
ordonnaient sans cesse des a tta q u e s. Pes m illio n s de cadavres s'empilaient.

96
T O U T S ' É C R O U L E (1914-1945)

LES ÉCONOMIES EN GUERRE


Une guerre industrielle ne Les deux camps durent Une économie de guerre est
dévore pas seulement les une économie dirigée : le
hommes ; la Première Guerre faire travailler leur peuple gouvernement alloue des
mondiale nécessita des jusqu'à épuisement pour ressources, d ic te ce qu'il faut
quantités sans précédent de fabriquer t o u t cela chez fabriquer e t ra tio n n e les
balles, d'obus, de nourriture, eux. Cela sig n ifia it une produits de première
d'armes, de camions, éco n o m ie d e g u e rre -
de vêtements, d'avions, nécessité. SI ÇA PEUT
de charbon, d'essence, AIDER /
de pétrole, de tanks, etc. yous
déménagez à
GLASGOW POUR
TRAVAILLER
DANS UN
ARSENAL.

UNE ÉCONOMIE DE GUERRE CONDUIT AU BESOIN - OU AU BESOIN PERÇU - DE CONSERVER


L'ENTHOUSIASME DES TRAVAILLEURS CIVILS. DURANT LA PREMIERE GUERRE MONDIALE, LES
GOUVERNEMENTS APPRIRENT À PRATIQUER LA CENSURE, LA PROPAGANDE ET LA REPRESSION.

, NE
REVELEZ NE POSEZ ENCORE
PAS DE PAS DE MIEUX,
SOYEZ SECRETS, QUESTIONS NE PARLEZ
ENTHOU­ DE
SIASTES RIEN

Une manière plus ancienne mais t o u t aussi e ffica ce


La logique veut aussi qu'on
de m e ttre à mal l'économie de l'ennemi : le b lo c u s .
frappe d ire c te m e n t l'économie Les sous-marins allemands harcelaient le commerce
de l'ennemi. La Première
Guerre mondiale marqua les des Alliés, tandis que les navires alliés is o la ie n t
to ta le m e n t les Puissances centrales.
débuts des b o m b a rd em e n ts
s tra té g iq u e s .

OU, POUR
MIEUX
DIRE, DES
"FRAPPES
SUR CIVILS
ANONYMES".

97
Les USA étaient neutres, mais avec l'isole­ Et donc : ( MOUS DEVONS AIDER
ment des Puissances centrales, les Améri­ LES ALLIÉS !
cains ne commerçaient qu'avec les Alliés, qui
payaient n 'im p o rte q u e l p r ix le matériel de
guerre...

Puis, au début de 1917, les Russes renversèrent Désormais, les Puissances alliées é ta ie n t
leur ts a r, mais restèrent dans la guerre. to u te s des d é m o c ra tie s , contrairem ent aux
Puissances centrales. C 'é ta it le genre de guerre
que le Président Wilson pouvait soutenir.

"LE MONDE PO iT ETRE RENDU SUR


POUR LA DÉMOCRATIE ! "

La dém ocratie de la Russie ne dura Mais il é t a it tro p ta rd pour les Puissances


pas ; fin 1917, Lénine, que nous avons centrales. A ffam ées e t épuisées, elles
rencontré
r • se • •page
- - re tira 64, ¿»rit le pouvoir
i - • - p | ^ -------* - — ^ ---------------
dem andèrent un a rm istice fin 1918.
Cet de remière Guerre
mondiale).
T O U T S ' É C R O U L E (1914-1945)

La Première Guerre mondiale laissait un Pans Les Conséquences économ iques


monde de problèmes ; les représailles du de la p aix 0919), John Maynard Keynes
tr a ité de Versailles 0919)^empirèrent la 0883-1946), un jeune économ iste
situ a tio n r VOUS britannique, te n ta d'expliquer que
AUTRES l'Allemagne ne p o u rra it gagner rangent
ALLEMANDS qu'en e x p o r ta n t d e s b ie n s , alors que
DEVEZ NOUS les Alliés paralysaient égalem ent les
PAYER LE e x p o rta tio n s allemandes.
COÛT TOTAL
DE LA / comment \ Z
. GUERRE, j { VONT-ILS J i
VOUS
J PAYER? I
RIGOLEZ ?

C'EST LEUR PROBLEME

Les Alliés ne re virent ja m a is la m a jo rité La France e t la Grande-Bretagne ne


pouvaient pas annuler la d e tte de
de l'a rg e nt, mais ce ne f u t pas fa u te
l'Allemagne : les USA n'allaient pas
d'essayer. Ils im aginèrent plan sur plan annuler la leur.
pour co ntin u er de faire payer l'Allemagne.
Selon l'un d'eux, l'Allemagne a u ra it dû payer
jusqu'en 1988.

PLAN PLAN
DAWES YOUNG

L'Allemagne te n ta de s'en s o r tir À un ce rtain moment, les gens perdirent leur


en im p rim a n t plus de monnaie, confiance en la monnaie, e t sans confiance,
plus encore e t encore plus. l'argent n 'e st rien. ______
Toute c e tte monnaie causa une --------------------------------------------------- 10,00 /
in fla tio n Cainsi nommée parce
que quand la monnaie perd sa
1 M ILUARP °
valeur, les p r ix g on fle nt). ,
2 0 0 MILLIARDS

Ça ne servait plus à rien d'épargner du liquide,


ni même de le voler- FIN 1923, L'ALLEMAGNE MIT UN TERME
À CETTE FOLIE EN ABANDONNANT
SA DEVISE POUR EN IMPRIMER UNE
NOUVELLE, SANS EN IMPRIMER TROP.
1MILLIARD*
200 MILLWRPS

99
ECONOMIX

Mussolini baptisa sa solution, qui é t a it une s o rte d'économie de guerre permanente,


le fa s c is m e .
Quelques
avantages
pour endormir
le peuple

i iliT r i» m

1 H Ô P IT A L

a
a t=J
a B

Guerres
faciles contre
des pays
faibles

Aujourd'hui, nous considérons Mussolini comme un a bruti, mais à l'époque, il paraissait


moderne e t dynamique. Pans les années 192C, les d ic ta te u rs s'em parerent d'un pays
après l'autre. £ t pas seulement des pays ca pita liste s.

100
T O U T S ' É C R O U L E (1914-1945)

Éngels avait d it que l'é t a t d is p a r a îtr a it d e lu i-m ê m e sous le communisme, mais


Lénine a im ait le pouvoir, e t de to u te façon, il ne pouvait pas se laisser aller alors que
la m oitié de la Russie, aidée par le re ste du monde, s 'e ffo rc a it de se débarrasser de
lui Cia G u e rre c iv ile ru s s e }.
/ .X T V -w . % ~~~ C'est ainsi que le "communisme" à la
( rtsc.) ; L~ —1 russe prit l'allure d'une é c o n o m ie d e
) . / a / \ \ jfaT g u e rre , assortie de contestation
^ ecrasée...

... e t de contrôle
gouvernemental sur tout.

AU NOM DU PEUPLE !
NE SAVEZ-VOUS DONC
PAS QUE NOUS SOMMES
EN CUERRE ?

Quand les communistes


eurent gagné, leur
récompense fu t un pays
affamé e t en colère.

NOUS (5AONONS MOINS DE MOIS EN MOIS. C'EST PRESQUE C'EST


COMME SI LES OENS REFUSAIENT DE PROPUIRB PARCE
QU'ILS SAVENT QU'ON VA TOUT LEUR PRBNPRB ! BIZARRE.

En 1921, Lénine f i t quelque chose d'inhabituel pour un révolutionnaire : il f i t m a rc h e a r r iè r e ,


il laissa les petites entreprises fonctionner sans trop interférer e t
les fermiers conserver ce qu'ils cultivaient pour le vendre.

BIEN SUR QUE NON. NOUS FERONS


TOUJOURS LES CHEMINS DE FER, L'INDUSTRIE
LOURDE, VA BANQUE, LES MINES : -
LES *R£NES" DE L'ÉCONOMIE. /

101
ECONOMIX

la "Nouvelle Politique économique " de


lénine é ta it une économie mixte, e t
les économies m ixtes fonctionnent.
L'Union des républiques socialistes
soviétiques Cle nouveau nom du pays)
p u t se r é t ablir. ______

PAIN
PAS CHER'
T O U T S ’ É C R O U L E (1914-1945)

LA REVANCHE DE W ALL STREET


Aux USA, la p e u r ro u g e d'après-guerre contribua à ancrer un nouvel é t a t d 'e sp rit
conservateur e t donna l'élection présidentielle de 1920 à Warren Harding. Harding é ta it
un républicain, mais ce n 'é ta it pas Teddy Roosevelt.

Harding m ourut en 1923, en cours £n fa it, "Cal le Silencieux" ne d it, ni ne f i t ,


de mandat. Son vice-président presque rien. C 'é ta it le banquier Andréw Mellon,
e t successeur, Calvin Coolidge, Cpage 76), désormais se crétaire du Trésor, qui
n 'é ta it pas plus f a it pour la g é ra it to u t. "Trois présidents o n t servi sous
présidence que Harding, mais lui Mellon", disaient volontiers les gens.
ne s'en vanta pas.

Le programme de Mellon : tra n s fé re r le contenu du Trésor à Le président


lui-même e t ses amis. Coolidge ne
te n ta même
TENEZ,
pas de faire
ET UNE cesser c e tte
UNE REDUCTION AUTRE /
D'IMPÔT corruption,
mais son
£T DES RISTOURNES inaction passa
SUR LES IMPÔTS QUE VOUS pour du bon
AVEZ DÉJÀ P4/ÉS / sens puisqu'un
b o o m se
m e t t a it en
place.

103
ECONOMIX

LES FOLLES ANNEES VING T


Voici l'une des raisons du boom : de nombreuses Far exemple, les v o itu re s
te c h n o lo g ie s com m ençaient à ê tre exploitées. e x is ta ie n t depuis des
décennies, mais c 'é ta ie n t
des p ro du its de luxe. C 'est
alors que s u rv in t H e n ry
F o rd (.1863-1947}, un
homme bizarre aux idées
bizarres, te lle s que :

Én 1908, Ford construisit la Modèle T, une voiture Travailler à la chaîne n 'e s t pas
fiable e t ne coûtant pas plus de 850 $ environ. t r è s g r a tifia n t ; a un m om ent,
Les commandes affluerent ; pour tenir, l'usine la m o itié des ouvriers de Ford
devint de plus en plus efficace e t fin it par avoir une dém issionnait chaque mois.
chaîne de m ontage. Alors Ford e u t une a u tre idée
bizarre :

fn 1914, Ford se m it à payer c in q 'époque, un ouvrier de la sidérurgie gagnait


d o lla rs la journée de h u it h e u re s ’ dollar pour d o u ze heures.

104
T O U T S ' É C R O U L E (1914-1945)

La journée à cinq dollars de Ford n'était pas simplement Les idées bizarres de Ford pouvaient
de la générosité ou de la folie : elle permit de garder être mauvaises : refaire, par exemple,
les ouvriers sur la chaîne de montage, ce qui s avéra e x a c te m e n t ta même v o itu re
si efficace que le coût v o itu re chuta. Au lieu qu'en 19 0 6 année après année. On ne
d'empocher la différence, Ford b a is s a s o n p r ix ■ La pouvait même pas choisir la couleur.
Modele T se vendit par la suite pour moins de 300 $.

'TOUT
CLIENT
PBUT AVOIR
CETTE
VOITURE
PEINTE
PE LA
COULEUR
Q U 'IL VEUT
PU MOMENT
QUE C 'E S T
N O IR ."

Certame des rivaux de Ford fusion n èren t pour devenir General M otore CGM).
Ils conservèrent leurs propres modèles de voitures, donnant ainsi le c h o ix aux
acheteurs : de la Chevrolet à la Cadillac h a u t de gamme.

[ CHEVROLET ) I CAPfL-t-AC- |

f t puis 6M améliora ses voitures, Pour autant, à la fin des années 1920, la
rendant obsolète la Modèle T de Ford m o itié des foyers des USA avait une voiture,
Cet plus ta rd la Modèle fiû. Tandis e t c'é tait en grande partie à Henry Ford qu'on
que Ford Cia compagnie) lu tta it, Ford le devait.
Cl'Homme) f in it par faire diriger ses
ouvriers par des voyous e t proclamer
des théories conspirationnistes.

LA JUIVERIE
INTERNATIONALE !
LES FAUX
AMERICAINS /

105
ECONOMIX

Les grands hommes d 'a ffa ire s tirè re n t t o u t Cet t e effusion d'amour n 'é ta it pas
le c ré d it du boom. Le public les a dorait entièrement spontanée. Les compagnies
comme jam ais. avaient mis au point une propagande
similaire à celle de la période de guerre
(rebaptisée "re la tio n s publiques",
WALL ce qui sonnait mieux).
ST.

Tous ces Le poids mort des dettes de la Les fe rm ie rs s'en s o rta ie n t à


applaudissements Première Guerre mondiale pesait peine...
noyaient lourdement sur l'économie internationale,
certains
fa its 51 VOUS ANNULIEZ LA DETTE
In o p p o rtu n s : DES ALLIÉS ENVERS NOUS, ILS
ANNULERAIENT LA DETTE DE
L'ALLEMAC-NE. VOUS POURRIEZ
EMPÊCHER UNE NOUVELLE GUERRE /

NON. "IL S ONT EMPRUNTE


L'ARGENT, N'EST-CE PAS ? '

... e t les salaires stag n aien t, au point que les gens ne C 'e st ainsi que les ouvriers
possédaient pas vraiment leurs appareils ménagers ni a ch e tè re n t ce qu'ils avaient
leur voiture. Beaucoup avaient été achetés grâce à des fabriqué, mais avec de
c ré d its à la consom m ation, une autre innovation des
années 1920. / — "~ l’a rg e n t e m p ru n té-
. ( VOUS VOULEZ UNE
\ \ 1 ' / / \ machine à la v e r ?

iW - f r T’t ' - s n o u s ne
-u%-r vL IL - A v ( p o u vo n s pas
m K V NOUS L'OFFRIR. DE L'ARGENT OUI
[11111 /_ 1 1X ^ g n n n r AURAIT DÛ ÊTRE NOTRE
3IEN SÛR QUE SI / ON VOUS PRÊTE L'ARGENT / SALAIRE AU DÉPART !

106
T O U T S ' É C R O U L E (1914-1945)

Mais t o u t cela é t a it caché, Bien sûr, le Pow Jones ne


co ntra irem e n t au t r è s public e t tr è s représente pas l'économie ;
e nth ou sia ste in d ic e P ow J o n e s du c 'e s t le prix moyen en bourse
marché boursier. de 3 0 grosses compagnies.
IW ICB POW JONES

— I------- 1------- 1------- 1--------,


1924 1925 1926 1927 1928 1929

Mais dans les années 1920, personne ne


Pour comprendre ce qui se passait,
n ota it le p r o d u it in té r ie u r b r u t Cpage observons ce qu'on appelle une b u lle .
140 ni les autres mesures à grande
échelle de l'économie. L'indice Pow Jones
é ta it le c h iffre économique, e t les c h iffre s
sont convaincants. ^ ------------------ ----------
Les gens a c h è te n t
quelque chose p a rc e
que le prix m onte.

L 'a ch a t f a it
m o n te r le prix.

Tout marché ou presque peut produire une bulle. Pes bulles s'étaient produites avec les tulipes
aux Pays-Bas au XVII* siècle e t avec les peluches Beanie Babies aux USA au XXe siècle.

VOUS VOULEZ
PAYER UN SIMPLE
JOUJOU SI CHER ?

ACHETER QUELQUE CHOSE SEULEMENT PARCE QUE VOUS


ESPÉREZ QUE LE PRIX VA MONTER POUR POUVOIR LE
REVENDRE, CELA S'APPELLE DE LA SPÉCULATION.

107
ECONOMIX

Payer des prix gonflés


LES BULLES SONT peut sembler stupide,
DIFFICILES À VISUALISER mais il peut ê tre
SUR LE GRAPHIQUE lo g iq u e d 'a ch e te r
OFFRE-DEMANDE PARCE t a n t que vous espérez
QU'IL N'y A PAS DE tro u ve r quelqu'un
PRIX P'EQUILIBRE : ¿ 'e n c o re p lu s
LES PRIX HAUTS
ACCROISSENT LA s tu p id e à qui revendre
DEMANDE, QUI FAIT avant que...
MONTER LES PRIX, ET
AINSI DE SUITE.

À la fin des années 1920, les prix en bourse Les républicains


é ta ie n t gonflés. J. P. Morgan a u ra it pu in terven ir p ro fitè re n t de l'euphorie
pour apaiser les choses, mais il n 'é ta it plus là. e t re m p o rtè re n t une
nouvelle victo ire à l'élection
présidentielle de 1928 ;
Coolidge e u t le s u rs a u t de
lucidité de céder la place à
H e rb e rt Hoover.

108
T O U T S ' É C R O U L E (1914-1945)

Fin 1929, le marché boursier chancela. Pire, de nombreux in vestisseurs avaient


acheté du capital avec de l'a rg e n t e m p ru n té . Alors, quand les a ctio n s c h u tè re n t :

Au début, les gens n 'é ta ie n t Mais les p rê te u rs, Or, beaucoup de fermes
pas inquiets. nerveux, ne p rê tè re n t e t d'entreprises dépendent
plus. des prêts ; sans nouveaux
prêts, elles ne pouvaient pas
IL PARAIT QUE WALL rembourser leurs anciens prêts.
STREET S'EST PLANTÉ !

BIEN FAIT
POUR EUX !

C 'e st ainsi que commença


la p ir e d é p re s s io n d e
to u s le s te m p s .

109
ECONOMIX

LA GRANDE DÉPRESSION

DOW JO N ES

110
T O U T S ' É C R O U L E (1914-1945)

'"EN RÉALITÉ, L'HOMME MOYEN NE FERA PAS \ f


"JE N'AI JAMAIS SA JOURNÉE PE TRAVAIL À MOINS QU'IL N'Y
ENTENPU PARLER SOIT OBLIGÉ ET N f PUISSE FAIRE AUTREMENT.
P'AUCUNE IL Y A ÉNORMÉMENT PE TRAVAIL A FAIRE
PÉPRESSION." S I LES GENS VEULENT BIEN LE FAIRE. " r la
J. P. MORGAN JR. HENRY FORD, QUELQUES SEMAINES AVANT PE PÉPRESSION1
093V LICENCIER 75 0 0 0 OUVRIERS VAPURGERLA
POURRITURE
PUSYSTÈME...
LES GENS
TRAVAILLERONT
PLUS PUR,
MÈNERONT
UNE VIEPLUS
MORALE."
ANDREW
MELLON

COMMENT POUVONS-NOUS TRAVAILLER


PLUS DUR SANS TRAVAIL ?

172_______
Pes millions de
gens e rra ie n t 150
sur les ro u te s en La classe moyenne
quête de tra vail, commença à
n'im porte quel disparaître.
travail.

Lorsque le Congrès
a u g m e n ta
désespérément les
VOUS AVEZ DES VOUS AIMERIEZ d r o it s d e d o u a n e ,
TRAVAUX À PAIRE PRENDRE DES COURS les autres pays £ t c 'e s t ainsi que
CHEZ VOUS ? DE PHYSIQUE ? nous arrivons à
ré p liq u è re n t,
e t le c o m m e rc e 1932, une année de
m o n d ia l s'effondra. misère e t de peur.

ÇA LEUR
APPRENDRA

JE VOUS REPEINS TA MAMAN A BESOIN


VOTRE CLÔTURE, D'UN PLAN DE MOTEUR
MONSIEUR ? DE VOITURE ?

ni
ECONOMIX

£n 1932, le chômage Les organisations Avec si peu d'argent en


a tte ig n it 25%. ca rita tiv e s é ta ie n t circulation, les prix subirent
épuisées, e t de to u te une d é fla tio n Cle contraire
façon, les ouvriers fie rs de l'inflation, que nous avons
vue page 99), mais celle-ci
p ré fé ra ie n t souvent s e fu t plus forte pour certains
"QUAND PLUS EN PLUS tu e r que de demander produits que pour d'autres.
PB GENS SONT RENVOYÉS DE Csuicide a ltr u is te ). Les fermiers faisaient brûler
LEUR TRAVAIL, LE CHOMAGE leur mais pour se chauffer
APPARATT." parce que ça ne valait pas la
peine de le vendre...

tandis que les industriels Il peut paraître Que les travailleurs soient
in te rro m p a ie n t souvent la production bizarre qu'il s o it renvoyés ou acceptent
une baisse de salaire, les
p lu tô t que de baisser les prix, parce plus facile de v ire r consommateurs avaient
qu'ils ne pouvaient pas baisser leurs les gens que de moins d'argent, parce que la
frais, notamment les salaires. leur faire accepter plupart des consommateurs
une baisse de étaient des travailleurs.
salaire, mais
A VENDRE SUITE A

Le président Hoover m it a disposition de la £ n novembre 1932, les électeurs


monnaie, mais le secrétaire d 'f t a t au Trésor remplacèrent Hoover par un démocrate,
Mellon ne la donna qu'aux banques, dont la Franklin Pelano Roosevelt C1S82-1945 ;
sienne. £ t celles-ci la c o n fis q u è re n t■ un lointain cousin de Teddy).
( JE NE SUIS
V HOC3VER
r~
C'EST DEJA ÇA.

w È Ê i
112
T O U T S ' É C R O U L E (1914-1945)

Mais FDR n 'e n tre ra it en fo n ctio n qu'en mars 1933. Pendant ce tem ps, l'atm osphère
se détériora.

Tout commença à s'e ffon d rer. Les ferm ie rs


et les ouvriers in ve stire n t les villes ; les
citoyens de Dayton, dans l'Ohio, fire n t des
projets pour devenir une v ille -é ta t autarcique.

fn une semaine, les thésauriseurs Quand H e rb e rt Hoover q u itta sa charge,


confisquèrent 15% de la monnaie en plus d'un tie r s des banques du pays
circulation... avaient f a it fa illite .

113
ECONOMIX

LES CENT JOURS

le 4 m ars 1933, jour de sa prise de fonction, FUR f i t un


discours com batif.

"'LES RESPONSABLES PES ECHANGES PES


BIENS PE L'HUMANITÉ ONTÉCHOUÉ, PE PAR
LEUR PROPRE ENTETEMENT ET LEUR PROPRE
INCOMPÉTENCE... ZLS N'ONT PAS PE VISÉE,
ET LÀ OÙ IL N 'Y A PAS PE VISÉE, LE PEUPLE
MEURT. LES CHANGEURS ONT FUI LES
TRONES QU'ILS OCCUPAIENT PANS LE
TEMPLE PE NOTRE CIVILISATION. NOUS
POUVONS MAINTENANT RENPRE CE
TEMPLE AUX ANCIENNES VÉRITÉS."

Purant les cent premiers jours de son mandat, FUR


m it fin aux urgences immédiates avec té m é rité , en
essayant absolum ent to u t.
""LA SEULE CHOSE
QUE NOUS PEVONS
CRAINPRE, C'EST LA FERMEZ TOUTES
PEUR ELLE-MEME !" LES BANQUES !

MAINTENANT,
ROUVREZ-LES /

PONNEZ
PE L'ARGENT
AUX
CHÔMEURS /

METTEZ
WALL
STREET
SOUS
CONTRÔLE !

SORTEZ
LE POLLAR
PE
L'ETALON-OR ! Alors, de ces
expérimentations
émergea un programme
IMPRIMEZ 2 MILLIARDS PE POLLARS
COUVERTS PAR LES AVOIRS PES BANQUES permanent.

114
T O U T S ' É C R O U L E (1914-1945)

LA NOUVELLE DONNE : LE “ N EW DEAL”

Après quelques faux d é p a rts, le programme de FPR - la N ouvelle Donne - se


résuma à laisser l'e n tre prise privée fo n c tio n n e r plus ou moins librem ent, mais
avec de n o u v e lle s In s titu tio n s pour co n tre ca rre r les p ro b lè m e s prévisibles.

Premier problème : VAgence de dévelop pem ent du En o utre , l'a s s u ra n c e


l'entreprise privée tr a v a il CWorks Progress Administration
- WPÂ), VAgence d e s tra v a u x p u b lic s ch ô m ag e a p p o rta aux
semble généralement gens la g arantie de
incapable de fournir (Public Works Administration - PW/U
du travail à tous e t le C o rp s c iv il de p ro te c tio n de conserver un revenu un
ceux qui en veulent. /'e n v iro n n e m e n t (Civilian Conservation c e rta in te m p s après
Corps - CCO fournirent du travail aux leur licenciem ent.
chômeurs, tout en permettant des
réalisations utiles comme des ponts,
des tunnels, des parcs e t des forêts. TÜ J tt-OLil ü

Autre problème : l'e n tre prise VA gence d e s é c u r ité s o c ia le (Social S e c u rity


privée ne peut pas employer A d m in istra tio n - SSA) fo u rn it des pensions de
les tra vaille urs incapables de re tra ite e t une assurance en cas d'incapacité.
travailler.

La SSA a d m in is tra it égalem ent les allocations


des accidentés du tra va il e t une assurance
chômage, mais quand les gens p a rle n t de la
"S é cu rité sociale" en Amérique, ils pensent
généralem ent aux pensions de re tra ite .

Pans un libre marché, les fluctuations L‘A gence d 'a ju s te m e n t a g ric o le (Agricultural
incontrôlées des p r ix d ans le Adjustm ent Adm inistration - AAA) acheta
s e c te u r a g ric o le compliquent les les produits lors des bonnes récoltes pour
activités commerciales des fermiers. les vendre lors des mauvaises, de manière à
stabiliser les prix dans le secteur alimentaire.

115
ECONOMIX

A utre problème de
l'e n tre p rise privée : le
b u t de la fin a n c e e s t
de tra n s fo rm e r "de
l'épargne sur papier"
en in ve stissem e n t
co ncret.

Mais les investissem ents concrets m e tte n t longtemps a ê tre rentables, alors que la
s p é c u la tio n o ffre de gros p ro fits immédiats. La spéculation peut d é to u rn e r l'argent
des investissem ents concret sts.

WALL ST POURQUOI
M'EMBETER À
FAIRE 57. DE
PROFIT PAR AN
QUAND JE PEUX
EN FAIRE 1% EN
UN JOUR ?

Ponc, la Par exemple, la C o rp o ra tio n fé d é ra le d 'a s s u ra n c e d e s d é p ô ts CFederal


Nouvelle Deposit Insurance C orporation - FDIC5 assurait les banques pour que les
Ponne "posants puissent reprendre leur argent en cas de faillite bancaire. En

ré g le m e n ta éc hange, les banques devaient investir avec m o d é ra tio n .
la finance.

f t il n'y a v a it pas que la spéculation : la fra u d e p u re e t s im p le é t a it un gros


problème dans les années 1920 e t 1930. Par exemple, les banques c o m m e rc ia le s
- comme celles que nous avons vues page 50 - prennent les dépôts, in ve stisse n t
l'a rg e n t e t g a rd e n t le p ro fit.

3AHQÜB
T O U T S ' É C R O U L E (1914-1945)

Les banques d'In vestissem ent Pans les années 1930, les banques
m e tte n t les acheteu rs en contact d'investissement e t les banques commerciales
avec des ém etteurs de titre s : actions, n'étaient souvent qu'une seule e t même
obligations (reconnaissances de banque ■ Pendant la Pépression, les banques
d e tte devant être remboursées à une pouvaient refiler leurs mauvais investissements
échéance fixe), etc. a leurs clients cherchant à investir.
LE PEROU EST AU BORP PE LA
CESSATION PE PAIEMENT. LES OBLIGATIONS I
ni ip u n n c Av/nu*; m m udom t

La loi Ælass-Steagall C1933) s é p a ra les SELON MOI, C'EST UN. PARFAIT


banques d'investissement e t les banques EXEMPLE DE LA MANIERE DONT
commerciales, m e tta n t fin avec élégance à DEVRAIENT ÊTRE FAITES LES
c e tte te n ta tio n . RÉGLEMENTATIONS : NON PAS DES
RÉGLEMENTATIONS COMPLEXES
APPLIQUÉES PAR DES ARMEES
D'INSPECTEURS, MAIS DES
RÈGLES SIMPLES QUI ALIGNENT
LES AVANTAGES PRIVES AVEC
VINTERET PUBUC.

Il y avait de nombreuses autres R ésu ltat : la finance s 'a p a is a . Pendant les


réglementations pour Wall S tre e t,
quarante ans qui suivirent, il n'y e u t pas de
que présidait la C om m ission de grosses bulles, pas de gros krachs, e t les
t itr e s e t d 'éch ange (Securities banquiers vécurent selon la règle du "3-6-3 ".
and Exchange Commission - S5C). À
la t ê t e de la SfC se tro u vait Joseph
Kennedy, l'un des tita n s de la finance NOUS
des années 1920. f PRENONS LES
k DÉPÔTS À
3%; PITONS
L'ARGENT
À 6%, ET
SOMMES AU
GOLF À 3
HEUPES DE
L'APRES-MIDI

117
ECONOMIX

C e tte dépense d é fic ita ir e rendit Les économ istes devinrent encore plus
dingues les économ istes conventionnels. dingues quand FDR r é ta b lit le dollar sur
l'é ta lo n -o r en 1934, car il rendait illé g a le
r la d é te n tio n d'or, sa u f pour les bijoux.
Les gens pouvaient "donc échanger leur or
MOUS PEVEZ ATTENDRE c o n tre des b ille ts, mais ils ne pouvaient
QUE L'ARGENT DE plus posséder d'or.
L'IMPOT RENTRE AVANT
DE LE DÉPENSER !

51 NOUS NE
DEPENSONS
PAS L'ARGENT
MAINTENANT, IL
NY AURA PLUS
P'ARGENT À
TAXER !

C e tte d isp ositio n é ta it-e lle seulem ent À un égard, FPR pratiqua un s t r ic t
un vrai é ta lo n -o r ? Ce qui e s t sûr, c 'e s t laissez-faire ; il ne laissa pas les
qu'elle c o n s titu a it un exemple de la riches u tilis e r l'armée, pas même pour
manière d o n t FDR fa is a it des te n ta tiv e s discipliner les Latino-A m éricains ou
qui n'avaient aucun sens selon l'économie pour b rise r les s y n d ic a ts .
habituelle.
T O U T S ' É C R O U L E (1914-1945)

LA LUTTE DES TRAVAILLEURS

À première vue, la Répression a u ra it dû nuire Mais en fa it, la Répression


aux syndicats, les ouvriers é ta ie n t te lle m e n t ra d ic a tis a de nombreux
désespérés. ouvriers. ________
LES PATRONS
NE SAVENT
SUEUR & CIE PAS CE QU'ILS
FONT /

ferm é

Une ta c tiq u e radicale : Les ouvriers occupèrent


la g rève s u r le ta s . les usines s tra té g iq u e s
Au lieu de re s te r de General M otors en
rassemblés à l'extérieur 1936 ; ils repoussèrent
du lieu de travail en la police, e t FPR refusa
espérant que d'autres ¿'envoyer l'armée.
ouvriers ne vont
pas leur piquer leur VOUS AVEZ ESSAYE
boulot... LA NÉGOCIATION ?

SERA
ALLEZ 6ENTILS
StoüPLAl ' ’ TWBHH

GM abandonna ; les ouvriers fo rm è re n t le syn dicat géant des O uvriers Unis de


l'autom obile CUnited Auto W orkers - UAW. L'UAW o b tin t une bonne paie e t de bons
horaires, e t ce f u t l'ouverture des vannes. B ie n tô t, d 'a u tre s grosses in d u strie s se
syndicalisèrent, au p o in t que lajo u r n é e d e h u it h e u re s - le b u t des tra vaille urs
depuis les années 1870 - d evint enfin la norme ; une loi de 1938 rendant obligatoire
le p a ie m e n t d e s h e u re s s u p p lé m e n ta ire s l'o f f icialisa.
ECONOMIX

LA SECONDE DEPRESSION
f n 1936, l'économie é t a it to u jo u rs en FPR n 'a vait jam ais aimé la dépense
plein eeeor, e t FPR re m p o rta facile m en t d é ficita ire , qu'il se m it alors à réduire.
sa réélection.
"NOUS AVONS LES ENTREPRISES
TOUJOURS SU QUE PLUS D'EMPLOIS PRIVÉES VOUS
L'INTÉRÊT PERSONNEL GOUVERNEMENTAUX ENGAGERONT ! LES
IRRÉFLÉCHI ÉTAIT CHOSES REVIENNENT
À LA NORMALE !

EN 1939 ENCORE, LE
CHÔMAGE ÉTAIT
OFFICIELLEMENT PE 17%, UN
CHIFFRE QUI ÉTAIT PIRE LE BON COTE
QUE LA RÉALITÉ - POUR PES CHOSES,
UNE RAISON QUE J'IGNORE, C'EST QUE
LES GENS QUI AVAIENT PES QUELQU'UN
EMPLOIS WPA ET CCC AVAIT
CPA&B 115) ÉTAIENT PÉCOUVERT
COMPTABILISES COMME COMMENT Y
"CHÔMEURS" - QUOI QU'IL EN METTRE TERME.
SOIT, LA NOUVELLE PONNE
EUT BEAU RBOUIRE LA
PEPRESSION, ELLE NY MIT
JAMAIS TBRME.

120
T O U T S ' É C R O U L E (1914-1945)

RETOUR A LA REALITE : Keynes et la Théorie générale


Ce quelqu'un, c 'é ta it John C 'é ta it une vieille idée de bon NOUS SAVONS DÉJÀ CE
jynard K
Maynard Keynes, que nous sens. Mais la plupart des QU'IL FAUT FAIRE EN CAS DE
avons vu page 99. La grande
—'.La économistes l'avaient ignorée. RECESSION. BIEN !
idée de Keynes é ta it simple :
lors des recessions, la
dépense chute, donc, pour SEUL UN PEMEURB PEUT PIRE
remédier à une récession : UNE CHOSE SI... SI...

EN VOICI LA PREUVE.
QUAND LA DÉPENSE CHUTE,
L'ARGENT QUI N'EST PAS
DEPENSE EST ÉPARGNÉ,
AVEC UNE OFFRE PLUS IMPORTANTE, LE PRIX DES
EMPRUNTS - LE TAUX D'INTÉRÊT - CHUTE.
7
DONC L'OFFRE DE DEMANDE OFFRE
FONDS EMPRUNTABLES
AUGMENTE. t-ìz
Ct 6c

—vn
xv

MOINS PLUS
SOMME EMPRUNTEE

C e tte logique convainquait


UN INTERET BAS ENTRAINE DAVANTAGE D'INVESTISSEMENT ens e t
SI VOUS AVEZ UN INVESTISSEMENT QUI RAPPORTE a plupart des
5% PAR AN, VOUS N'EMPRUNTEREZ PAS D'ARGENT autres.
POUR CELUI-CI À 7% D'INTÉRÊT, ET VOUS LE FEREZ
À 3%. DÉPENSER MOINS SIGNIFIE DONC MAIS LA
ÉPARGNER PLUS, CE QUI SIGNIFIE DÉPRESSION NE
INVESTIR PLUS, CE QUI N'EST S'ACHEVE PAS...
QU'UNE AUTRE FORME DE
DÉPENSE. ET DONC
LA DÉPENSE
REPREND ET
LA DÉPRESSION
S'ACHÈVE /

P S I w

121
Mais Keynes a va it appris l'économie LE PROBLÈME PE VOTRE LOGIQUE, C'EST
classique auprès d'Alfred Marshall en OUE yOUS POUVEZ ISOLER UNE PARTIE
personne, puis il l'a v a it d é s a p p ris e . Pans PE L'ECONOMIE SUR LE TABLEAU, MAIS
la T h é o rie g é n é ra le d e l'e m p lo i, d e l'in t é r ê t PAS PANS LE MONPE RÉEL.
e t d e la m o n n a ie C1936), Keynes m o n tra
en quoi la "preuve" que nous venons de
voir é t a it fausse e t ce, dans les propres
te rm e s des économ istes.

C'EST LONG- ! ÇA CONTIENT DES EQUATIONS


CERTAINES PARTIES SONT À PEINE RÉDIOÉES !

DONC, LORSQUE LA DEPENSE


SOUVENEZ-VOUS, UN CHUTE, LE REVENU CHUTE
GRAPHIQUE OFFRE-PEMANPE AUSSI. COMMENT LES OENS
NE PONCTIONNE OUE SI L'ON VONT-ILS ÉPARGNER PLUS M tC
SUPPOSE OUE PRESQUE TOUT MOINS DE REVENUS ?
CE OUI N'EST PAS REPRÉSENTÉ
SUR LE GRAPHIQUE - LES JE NE PEUX RIEN
GOUTS, LES REVENUS, ETC. - ÉPARGNER /
RESTE IDENTIQUE.

ET PE TOUTE FAÇON, QUI INVESTIT LES TAUX P'INTERET


QUANP PERSONNE NE DEPENSE ? SONT BAS ! EMPRUNTONS PE
L'ARGENT POUR A6RANPIR
NOTRE USINE /
T O U T S ’ É C R O U L E (1914-1945)

^ te—

Pone, Les gens sont en


quand to u t confiance
va bien :

Ils
dépensent
et
investissent
NOUS SOMMES PES HOMMES, PAS
PES MACHINES À CALCULER / NOUS
PÉPENSONS ET INVESTISSONS QUANP
NOUS AVONS CONFIANCE, ET NOUS
CONSERVONS NOTRE ARGENT QUANP
NOUS SOMMES INQUIETS.

Si les dépenses sont interrompues - par


une panique bancaire, un krach boursier, ou
parce que les gens décident to u t simplement
d'épargner davantage - nous obtenons une
tra p p e d e liq u id ité . En gros, liquidité veut dire Avant Keynes, les économ istes
argent comptant. Pans une trappe de liquidité, pensaient sue la disparition de la
personne ne peut o b te n ir de comptant parce monnaie e n tra în a it des prix plus
que to u t le monde v e u t du comptant. bas e t un reto u r de la
Pour Keynes, la disparition de
la monnaie entraîne p lu s de
disparition de la monnaie, plus
v ite que l'ajustem ent des prix.
Les prix so n t a d h é s ifs : ils
te n d e n t à adhérer au niveau
Les gens auquel ils se tro u ven t parce que
gardent les entreprises ne peuvent pas
leur arg en t facilem ent réduire leurs coûts,
com ptant leurs s a la ir e s par exemple.

Tout cela signifiait qu'une récession


p o u v a it ceeeer à t o u t moment, mais
qu'il n'y avait aucune raison qui l'y f o r c e

123
ECONOMIX

Lors d'une récession, Keynes p ro po sa it de


Keynes d éclara it que le
g on fle r l'économie avec des
gouvernem ent pouvait c o n tre r
le cycle économique en fa is a n t dépenses d é fic ita ire s .
- — l'inverse de
t o u t le monde.
LE
GOUVERNEMENT
DOIT AGIR
DE MANIERE

Lors d'un boom,


d'im poser plus
e t de dépenser
moins, pour
rem plir le
tr é s o r e t faire
dégonfler une
euphorie du
genre de celle

Réponse de Keynes : FDR n 'a vait pas assez Peu de qer\e savaient qu'un qros projet
de dépense se profilait : la Deuxieme
dépensé. Keynes recom m andait un d é fic it Guerre mondiale.
de plein em ploi, un niveau de dépense qui
e n tra în e ra it un d é fic it même si t o u t le monde
a va it du tra va il e t p ayait des im p ô ts. Même le
gaspillage s e ra it mieux que rien, parce que les
ouvriers e t les fou rn isse u rs
redépenseraient l'a rg e n t
qu'ils avaient gagné pour des
choses utiles.

CONSTRUISEZ DES
PYRAMIDES S'IL LE FAUT

124
T O U T S ' É C R O U L E (1914-1945)

LE MONDE DESEQUILIBRE
La Deuxième Guerre mondiale e ut Pans les années 1930, l'effondrement du commerce
beaucoup de causes ; la Dépression a tteignit le Japon, qui achetait presque tou t,
mondiale en f u t une im p o rta nte . surtout des produits durables. Le gouvernement
Les périodes d iffic ile s ne fo n t pas japonais s'effondra ; l'armée, hors de contrôle,
que varier les taux ^ in t é r ê t e t le attaqua la Chine pour s'emparer de ses ressources.
nombre d'emploi ;
elles re n d e n t le s
gens fo u s .

Mais piller co û te plus cher e t En outre, le Japon ne conquit jam ais t o u t à f a it


rapporte moins q u'acheter. la Chine. Le ch e f chinois Chiang Kaï-chek C1887-
Et la b ru ta lité de l'armée 1975) ré sista , e t des co m m u n iste s chinois
japonaise provoqua un e m b a rg o survécurent, menés par un ce rtain Mao Zedong
in te rn a tio n a l. 0893-1976).

MAINTENANT, IL NOUS FAUT ENCORE


PLUS PE RESSOURCES.

N'ayant pas d'autre solution, les communistes s'organisèrent


Les com m unistes auprès des fe rm ie rs . Le seul capital qui c o m p ta it dans les
chinois se campagnes chinoises é ta it la te rre , le partage du capital
cachaient dans les sig n ifia it donc le partage de la te r r e , également connu sous
collines, loin des le nom de ré fo rm e a g ra ire . C 'é ta it simple e t pratique, il
ouvriers des villes. s u ffis a it de su rm onter les objections des propriétaires.
TU CULTIVERAS LE MÊME CHAMP OUE PEPUIS TOUJOURS,
MAIS MAINTENANT, TU CONSERVERAS TA PRODUCTION AU
LIEU PE LA PONNER AU PROPRIÉTAIRE.

QU'IL REPOSE EN PAIX.

La ré fo rm e agraire
m a o ïs te ne ressem blait à
ÇA RENP PIFFICILE
PE FAIRE UNE rien de ce qu'ava it imaginé
RÉVOLUTION Karl Marx. Idem pour ce qui
OUVRIÈRE. se p a ssa it en URSS...

125
ECONOMIX

Nous avons quitté l'URSS alors que Joseph Staline consolidait SI on ne peut pas acheter quelque
son pouvoir a la fin des années 1920. À l'epoque, les Soviétiques chose, on peut toujours le fabriquer.
avaient besoin de produits industriels, mais l'Occident
industrialisé refusait de faire du com m erce avec les rouges, MOUS ALLONS NOUS INPUSTRWUSER
ouvertement tout du moins. _ ,

Les USA ne reconnurent même pas


l'URSS avant 1933.

Les plans de Staline mirent fin à la Nouvelle Politique Les fe rm ie rs qui ré s is ta ie n t


économique de Lénine Cpage 102). L'Etat prit la direction de fu re n t "liquidés".
toute l'économie. Pans les campagnes, les fermiers perdirent
leurs terres qui devinrent de grandes fermes collectives.
ILS VIENNENT CHERCHER LA VACHE
LA SEMAINE PROCHAINE.
ET SI ON LA MANGEAIT ? MME
FERMIER FERMIER

Les fermes collectives ne produisaient pas Entre 1932 e t 1933, des m illio n s de gens
autant que les anciennes fermes privées, m oururent de faim en
mais les ouvriers de Staline devaient Ukraine, p o u rta n t
quand même manger. fe rtile . ____ ^
VW \\ X ---- - ^ / q U'ALLONS-NOUS\
vSx V MANGER NOUS

PAS MON
PROBLÈME.

Les plans industriels de Quand la situation Il se mit à e xé cu te r tes ingénieurs, ce qui


Staline marchèrent mieux, empira, au lieu n'arrangea pas les choses. m%
mais ils rencontrèrent aussi de faire m arche
des problèmes a rriè re comme
avait fa it Lénine ' TOUT LB
Cpage loi), Staline MONQB EST
ten ta ¿'exercer V CONTRE MOI /
davantage de
contrôle, ce qui
entraîna plus de
problèmes, e t ainsi
de suite. Bientôt,
Staline soupçonna
DENRÉES qu'il y avait du
sabotage■

126
T O U T S ’ É C R O U L E (1914-1945)

À la fin des années


1930, personne
n 'é ta it en sécurité
en URSS. Des millions
de «gens fu re n t
arrachés à leur
fo^er pour fin ir leur
breve vie d 'in fortu n e
dans les c a m p s d e
tra v a il.

Donc, si
l'URSS ne
s o u ffr it pas
à proprement
parler de la
Dépression, elle
s o u ffr it quand
même.

La vé rité sur Staline f in it par éclater, mais Voici une explication partielle :
en Occident, beaucoup de .gens de «gauche notre cerveau n e p e u t p a s
l'ignorèrent, voire l'excusèrent.__________ c o n c e v o ir de crim es d'une telle
"LES CAMPS PB TRAVAIL ONTACQUIS UNE envergure, e t Staline le savait.
GRANPE RÉPUTATION... CELLE P'ENPROtTS
OÙ PES PIZAINES PE MILLIERS P'HOMMES
ONT ÉTÉ RÉHABILITÉS. *
ANNA LOUISE STRONG,
JOURNALISTE ET ACTIVISTE

"VOYAGER
PU MONPE
CAPITALISTE
EN TERRITOIRE
SOVIÉTIQUE
REVIENTÀ
PASSER P£
LA MORTA
LA VIE."
JOHN
STRACHEY,
HOMME
POLITIQUE

127
ECONOMIX

Un fou allemand, Adolf E t dans l'Allemagne de l'époque de la Dépression, où le


H itler, le sa vait aussi. chômage a tte ig n a it le c h iffre intolérable de 40 %, les fous
proliféraient comme des maladies dans un corps affaibli.

SE LAISSENT PLUS
VOLONTIERS BERNER PAR
UN GROS MENSONGE
QUE PAR UN PETIT. "

H itle r e t son P a rti natio nal-socialiste (.contracté en Nazi.5 p rire n t le pouvoir début
1933. Le programme nazi c o n te n a it e ffe c tiv e m e n t des élém ents socialistes :

Mais il y a vait s u rto u t le nationalisme. H itle r voulait prendre une revanche sur la
Première Guerre mondiale, ce gui nous amène à :

128
T O U T S 'É C R O U L E (1914-1945)

LA SECONDE GUERRE MONDIALE


La guerre débuta en 1939 e t devint mondiale en 1941 : t o u t d'abord, H itle r a tta q u a
l'UR55, en p a rtie pour s'emparer du p é tr o le russe.

Le d octe ur Æagnons-la-guerre a im a it les grosses a ffa ire s. L'Allemagne tom ba


Les chômeurs fu re n t engloutis dans les usines e t dans début 1945 ; le Japon
l'armée, e t l'économie américaine, si longtem ps a rrê tée , peu de te m p s après.
montra ce d o n t elle é t a it capable.

129
Mous vivons une époque dan s laquelle to u s les
vieux adage s n 'o n t, s e m b le -t-il, plus cours.
"Se c o n te n te r de peu". "Me ja m a is ê tr e ni
e m p ru n te u r ni p rêteu r". "Me pas je t e r l'a rg e n t
par les fe n ê tre s ", "l'é c o n o m ie p ro tè g e du
besoin". "Un penny épargné e s t un penny gagné".
"Aux id io ts l'a rg e n t brûle les d o ig ts ". A lo rs
que nous e n tro n s dans la deuxième m o itié du
XXe siècle, il s e m b le ra it que t o u t e s nos fo rc e s
com m erciales a ie n t ten d an ce à e n tra în e r chacun
de nous à fa ire e x a c te m e n t l'inverse. E m p ru n te r.
Dépenser. A c h e te r. Gaspiller. Vouloir.

B usiness Week 0 9 5 6 )
C HAPITRE 5

LES

ET LE

(1945-1966)
ECONOMIX

LE MONPE
P'APRÈS-
GUERRE |TAIT
PÉVASTE, ET
L'HISTOIRE
RECENTE NE
LAISSAIT PAS
BEAUCOUP
PE PLACE À
L'OPTIMISME.

\
Conséquences Théorie Seconde
Grande générale de
économiques de Pépression Guerre
la p a ix de Keynes Keynes mondiale
J
L j

Première Le Japon
Guerre Mussolini Famine
prend le attaque
mondiale d'Ukraine la Chine
pouvoir

1914 1919 1922 1930-39 1932-39 1936 1937 1939

c
1917 1922-23 1929 1933 1937 1945

Krach Hitler
boursier prend le Grande
pouvoir terreur

Hyperinflation
Ion 1 X
allemande FPR prend
J ses fonctions

"il 'Europe e s t1 e s t un champ de ruine, un charnier, une te rre de pestilence e t de haine. "
Winston Churchill C1874-1965), Premier m inistre de la Grande-Bretagne durant la
Première Guerre mondiale, s'exprim ant après la guerre

132
# L ES A R M E S ET L E B E U R R E (1945-1966)

LA CONQUETE DE LA PAIX
Loin d 'ê tre ravagée, l'économie Les produits américains devaient parvenir au reste
américaine a vait é té re g o n flé e du monde. Mais comment le reste du monde allait-il
par la guerre. les payer ? .

Trumpf1

NOUS ALLONS LEUR


DONNER L'ARGENT.

Le fameux M a rs h a ll C1947) envoya des


milliards de dollars vers l'Europe occidentale,
anciens alliés e t anciens ennemis confondus.

En outre, l'argent du Avec le Prêt-Bail, les USA n'avaient pas p rê té à leurs alliés
plan Marshall p u t ê tre de l'argent pour acheter des navires, des avions e t des
dépensé, e t pas ju s te camions, ils leur avaient p rê té les p ro d u its m êm es■
rendu pour payer les
d e tte s de guerre, car la SANS CE 'VIEUX SYMBOLE
Seconde Guerre mondiale STUPIPE PU POLLAR" !
laissait moins de d e tte s
que la Première. Ce la
grâce à la loi Prêt-Bail
C194D, un autre exemple
de la pensée originale
de FRR.

Après la guerre TU VEUX Donc, près de 5 0 milliards de £ "em pruntés" pour la Seconde
QU'ON TE RENDE ffuerre mondiale ne fir e n t pas l'o b je t d'un rem boursem ent.
ECONOMIX

Les USA s o u tin re n t aussi la coopération in ternation ale

Les N ations c'est-à-dire pas La Banque


unies 0 9 4 5 ) DE pouvoir, /m ondiale C1944)
é ta ie n t un proposa des
gouvernem ent I/ emprunts pour la
mondial, mais J/ reconstruction.
à l'in s ta r
du Congrès
C ontinental
Cpage 57), elles
n'avaient Cet
n 'o n t) aucun
pouvoir de
F>ercevoir des
im pôts.

VA ccord généra! DES TARIFS BAS ET


su r les ta rifs BEAUCOUP DE COMMERCE /
douaniers e t le
comm erce (General
Agreem ent on T a riffs
and Trade - GATT,
1947) é t a it un forum
in te rn a tio n a l v is a n t
à des accord s
généraux sur les
t a r if s douaniers e t
le commerce.

DONC, JE PEUX ECHANGER


La Banque mondiale e t le GATT DES DOLLARS EN PAPIER
fu re n t négociés lo rs de la GUICHET PE L'OR
CONTRE DE L'OR ?
conférence de B re tto n Woods
0 9 4 4 ), qui créa égalem ent une
masse m onétaire gérée-
Le doWar f u t échangeable
co n tre l'o r Cà peu près).

NON / VOUS NE POUVEZ


TOUJPURS PAS
POSSEDER D'OR /

Q uant aux devises des a u tre s Le Fonds m onétaire in ternation al CFMI, 1945)
pays, elles fu re n t échangeables conserva des réserves en cas de crises.
co n tre des do llars a des ta u x
fixes.
NOUS N'AVONS
PRESQUE PLUS
DE DOLLARS !

BANQUE P'AN&LETERRE

EN
VOILÀ !

134
L E S A R M E S ET LE B E U R R E (1945-1966)

Si le problème devenait plue grave Les tau x de change stables encourageaient


- si l'Italie im p rim a it tro p de le commerce : les gens pouvaient conclure
lires, disons - les ta u x de change des c o n tra ts internationaux sans se
pouvaient ê tre m o d ifié s Caprès soucier que le taux de change varie
négociations). pendant la nuit. Un é ta lo n -o r universel
même avantage, mais
sur un é ta lo n -o r, il
e s t d ifficile de créer
assez de monnaie
pour alim enter
la croissance. Le
systèm e de B re tto n
woods é ta it
su ffisa m m e n t flexible
pour p e rm e ttre à la
fo is la croissance e t
la s ta b ilité .

£n fa it, il é t a it si flexible que les pays é ta ie n t libres de suivre leur propre voie.
SCANDINAVIÉ
$
—rr..:,.-!--------- (CC2..... -Z________ - — ^
N a tio n a lis a tio n É t a t s -p ro vidence
pure e t simple des du berceau à la tom be
grosses industries 1 4 (
\
éco n o m ie d e m a rch é s o c ia le : les
entreprises demeurent relativem ent
libres, mais avec une sécurité sociale
universelle, une éducation bien financée,
des allocations chômage généreuses...

T
5 T AVEC LES
SYNDICATS
DU TRAVAIL TOUT LE
REPRÉSENTES
MONDE OPTE IL A
AUX CONSEILS
POUR UNE AMENE LA
D'ADMINISTRATION /
ÉCONOMIE DÉPRESSION
MIXTE ! ET LA
QU' EST-IL GUERRE,
ARRIVÉ ANDOUILLE
ITALIE

Pagaille e t
fo r te inflation,
fon ctio n n a n t
étrangem ent bien

135
ECONOMIX

C ette générosité e t cet


engagement américains que
nous venons de voir en
e x c lu a ie n t certains.

Les USA e t l'URSS s 'é ta ie n t a llié s durant la Deuxième Guerre mondiale, mais après-
guerre, t o u t cela se détériora. Les Soviétiques m irent en place des gouvernements
staliniens fa n to che s dans les pays qu'ils occupaient depuis la fin de Ta guerre, tandis
que les Américains s a b o tè re n t les mouvements communistes dans les pays qu'ils
occupaient.

ENNEMIS ENNEMIS
DE L'ETAT DU PEUPLE

En un laps de te m p s t r è s bref,
les USA fu re n t 1947 : T ru m a n engage le s USA
à 11c o n te n ir " le com m u n ism e .
p ra tiq u e m e n t en
g u e rre contre J 1948 : Les S o v ié tiq u e s e n c la v e n t
B e rlin - O u e s t ; les USA r a v it a ille n t
l'URSS, quoique la ville p a r avio n CD ju s q u 'à ce que
sans co m b a t / X les S o v ié tiq u e s a b a n d o n n e n t.
vé rita ble . (
1949 : Les S o v ié tiq u e s c o n s tr u is e n t
une b o m be a to m iq u e .

1949 : Les c o m m u n is te s de
M ao s 'e m p a re n t de la Chine, à
l'e x c e p tio n de Taïw an, où C hianq
K a ï-c h e k r é s is te .

1950 : Les USA e t la Chine


c o m m u n is te e n t r e n t en g u e rre en
C orée.

Pendant ce tem ps, en Amérique, les gens m enaient leurs a ffaires,

QU'Y
A-T-IL
D'AUTRE
À FAIRE ?

E t les a ffa ire s ne s 'é ta ie n t ja m a is m ieu x p o r té e s

136
L ES A R M E S ET LE B E U R R E (1945-1966)

LA LONGUE EXPANSION
Au début, les A m éricaine
s'inquiétèrent de
l'économie de l'après-
guerre.

SANS TOUTES LES DEPENSES


DE GUERRE, LA PÉPRBSSION
NE VA-T-ELLE PAS REVENIR ?

Une des raisons : Toute c e tte paie, pour ach eter une o ffre de biens de
les ouvriers de consommation restreinte, aurait pu produire une sérieuse
la guerre avaient in fla tio n .
é té payés
pendant la guerre
Cparce que le
gouvernement
avait d it qu'il
f a lla it qu'ils le
soient).

Mais pendant la guerre, Cela a va it s u r to u t fo rc é les gens a é p a rg n e r leur


une bureaucratie a rg en t, pour le m o n ta n t incroyable de 2 3 0 milliards de $
gouvernementale géante en 1945 Cen comparaison, en 1939, le b u d g e t fé d é r a l
avait c o n tr ô lé les prix. t o u t e n tie r é t a it in fé rie u r a 10 milliards de $). Après la
guerre, les gens se m iren t a d é p e n s e r ces économies.
ECONOMIX

Même après que le premier flu x d'épargnes de la période de guerre e u t é té dépensé,


l'économie continua de m o n te r en flèche, parce que les gens avaient du p o u v o ir d'achst

la loi de réintégration
des vétérans, dite "G/
B ill", 0944) leur paya des
études universitaires.

VOygZ'VOUS, EN NOUS BATTANT,


NOUS AVONS ACQUIS DE Les
v e x p e r ie n c e , pont nous p ro g ra m m e s
POUVONS PAIRE COMMERCE CONTRE a g ric o le s
PES COMPÉTENCES ET PE LA augmentèrent les
CONNAISSANCE. revenus agricoles.

La loi "G! Bill" aida


aussi les vétérans à
La guerre de monter leur affaire et
Coree donna un acheter une maison.
nouvel essor
à la dépense
m ilita ire -
Les gens avaient b e s o in de maisons ;
beaucoup de jeunes gens n'avaient pas
ON A DU eu les moyens de fonder une fa m ille
BOULOT ! pendant la Dépression. Désormais, ils
rattrapaient le temps perdu e t un
"baby boom" s'amorça.

r XL VOUS FAUT PES


COUCHES ! PES BERCEAUX !
PES JOUETS .' PU LAIT MATERNISÉ
AU LIEU PU LAJT MATERNEL
^ _____ NON HYGIÉNIQUE /

vBIENS)------------------------- ^

138
i
L E S A R M E S ET

Je la péri ode de g uerre e u t é té dépensé,


irce que les gens avaient du p o u v o ir d 'a c h a t.

"AUS'
Les PEU Q
program m es POSSIB
agricoles C'ßS
a u g m e n tè re n t les DEJ/
revenus agricoles. BEAUCO

‘'A v e c la
S écurité
sociale e
\'assuran
i "(51 Bill" aida chômage
les vétérans à les re tra it
:er leur a ffa ire e t Les entreprises les chômei
te r une maison. geignirent un peu, avaient de
mais elles n'avaient l'argent à
pas à se plaindre non dépenser.
plus ; maintenant
gue les travailleurs
Les gens avaient besoin de maisons ; etaient mieux payés,
beaucoup de jeunes gens n 'avaient pas les consommateurs FARCE QUE LES
eu les moyens de fo n d e r une fam ille avaient plus d'argent. TRAVAILLEURS
pendant la Dépression. Désormais, ils S O N T LES
ra ttra p a ie n t le te m p s perdu e t un CONSOMMATEURS !
"baby boom'' s'am orça. Les syndicats
aidaient aussi les
travailleurs non
syndlcalisés.___
r XL VOUS FAUT PES
COUCHES ! PES BERCEAUX !
PES JOUETS / PU LAIT MATERNISE
AU LIEU PU LAIT MATERNEL
k . _____ NON HYGIÉNIQUE .'

F b i e n s )-------------------------------/ IL N'y A
PERSONNE
LÀ-PESSOUS, l'A ssistance
PAYEZ-MOI JE VOUS DIS ! sociale
PLUS p a y a it les
OU
m ères pauvres
JE VAIS
TRAVAILLER
sans homme
POUR au fo y e r.
0M !
Les
réglementations
de la Nouvelle
Ponne Cpages 116-
117? empêchaient
Wall Street
Les entreprises "AUSSI d'accaparer la
continuèrent de payer PEU QUE
les travailleurs aussi nouvelle richesse, L'argent de ces
peu que possible, mais
POSSIBLE", programmes venait
les s y n d ic a ts e t le
C EST des im p ô ts
s a la ire m in im u m DÉJÀ p r o g r e s s ifs ■ Un
C1949) leur fire n t BEAUCOUP / impôt progressif
reconsidérer ce que vous prend plus à
cela signifiait. mesure que vous
gagnez plus.
' A v e c la
S é c u rité
s o c ia le e t
l'a s su ra n c e
chôm age, même Revenu restant
les re tra ité s e t Revenu après l'impôt
les e n tre p ris e s les chômeurs sur le revenu
geignirent un peu, avaient de
mais elles n 'a v a ie n t l'argent à i
pas à se plaindre non dépenser.
plus ; m a in te n a n t
gue les tra v a ille u rs
etaient m ieux p a yé s,
les c o n s o m m a te u rs PARCE QUE LES
avaient plus d 'a r g e n t.
TRAVAILLEURS
SONT LES
CONSOMMATEURS !
Les syndicats
aidaient aussi les
travailleurs non
syndicalisés.
Pour un homme
célibataire sans e n fa n ts
C1946). Un docteur
pouvait gagner 5 OOO $,
e t moins de 2% des
XL N'y A personnes actives
PERSONNE
LÀ-DESSOUS, L‘A s s is ta n c e gagnait 10 OOO $ ou plus,
PAYEZ-MOI JE VOUS PIS / s o c ia le
PLUS payait les
OU mères pauvres
JE VAIS sans homme
TRAVAILLER
au foyer.
POUR
GH\ !

139
ECONOMIX

Désormais, les
programmes de la
Nouvelle Donne qui
re s ta ie n t - considérés
comme in s e n s é s ou
im p o s s ib le s encore
t r è s peu de te m p s
auparavant - avaient
f a it leurs j?reuves. Ils
é ta ie n t defendus par
les dém ocrates e t les
républicains dans un
c o n s e n s u s lib é ra l-

Dwight Éisenhower 0 8 9 0 1 9 6 9 ), un républicain, rem porta la présidence en 1952.


Il ajouta un gigantesque programme de travaux publics à c e tte combinaison
économique : le ré s e a u a u to r o u tie r in te r -E ta ts -

To ut le monde pensait PROPU IT INTÉRIEUR 5 RUT CEN $ PÉ 2010)


que le gouvernement
avait com pris le cycle
économique.

140
LE S A R M E S ET LE B E U R R E (1945-1966)

^ M ia fè ^ O P T A T I O N S

POUR GERER LE
CYCLE ÉCONOMIQUE, IL
FALLAIT LE SURVEILLER.
LE GOUVERNEMENT
COMMENÇA À RECUEILLIR
DES TONNES DE
STATISTIQUES QUE
NOUS UTILISONS ENCORE
AUJOURD'HUI. ELLES NE
SONT PAS ENTIÈREMENT
FIABLES, MAIS C'EST
MIEUX QUE RIEN.

La s ta tis tiq u e la plus im portante : le p ro d u it Le PIB ne com pte que les produits
in té rie u r b r u t CPIB). Il inclut tou s les biens e t services fin a lis é s , pour é v ite r
e t services neufs vendus par to u t le monde, une double com ptabilisation.

MAUVAIS POUR LE Ÿ13

141
ECONOMIX

LE Pie NE PRENP EN COMPTE


OUE LES TRANSACTIONS D'ailleurs, si nous préparons nos
MONÉTAIRES. LINE FORÊT repas, rangeons nos maisons e t
NE COMPTE PAS PANS LE nous occupons de nos e n fa n ts , ce
Pie À MOINS QUE NOUS NE n 'e s t e nreg istré dans le PIB.
L'ABATTIONS. Si nous mangeons au re s ta u ra n t,
payons des gens pour ranger nos
maisons e t m e tto n s nos e n fa n ts
à la crèche, c ‘e s t enregistré.
Donc pour une même q u a n tité de
travail, le PIB peut quand même
cro ître, mais c 'e s t sim plem ent
parce que le tra va il a é té déplacé
dans l'economie m onétaire.

LE Pie POIT ETRE AJUSTE


SELON LES VARIATIONS IL FAUT SOULIGNER QUE SI NOUS PEVONS LA
PE PRIX POUR QUE NOUS LE Pie COMPTABILISE LE REMPLACER PAR PE L'EAU
SACHIONS SI NOUS ACQUÉRONS COÛT PES CHOSES, NON CHÈRE EN BOUTEILLE,
PLUS PE BIEN OU PAYONS PLUS LES AVANTAGES QUE NOUS LE Pie MONTE, MAIS IL
POUR LE MÊME BIEN. EN TIRONS. PAR EXEMPLE, EST DIFFICILE PE VOIR
L'EAU PU ROBINET BON EN QUOI C'EST MIEUX
MARCHÉ COMPTE PEU POUR NOUS.
PANS LE Pie.
CROISSANCE
DU PIB
EN DOLLARS
DE 5 % AVEC
UNE
IN F L A T IO N
PE 3°/0
CROISSANCE
DE 2 %
ou PIB RÉEL

E t les gens savaient com m ent faire :


Pans les années
1950, les souvenirs
de la Répression
é ta ie n t encore v ifs ;
il é t a it logique que
la croissance du PIB
devienne la p rio rité
économique.

142
L ES A R M E S ET LE B E U R R E (1945-1966)

Employer les ... mais il y a va it une À ce niveau, dépenser davantage


chômeurs n 'é ta it pas lim ite : le p le in e m p lo i. ne pouvait plus développer
un problème... l'économie ; l'économie é ta it
aussi importante qu'elle pouvait
l'être à ce moment-là. Au lieu
XL NOUS FAUT DE N IL NOUS FAUT ENCORE de ça, de nouvelles dépenses
L'ACIER POUR UN NOUVEAU PLUS D'ACIER / ENGAGEZ vinrent s e m ê le r aux autres,
PONT / ENGAGEZ PLUS ENCORE PLUS D'OUVRIERS ! provoquant de l'in fla tio n .
D'OUVRIERS !

143
ECONOMIX

SAMUELSON ET LA SYNTHESE

V'où venaient ces Alors su rvin t un jeune économiste^américain, Paul


économ istes ? Les Samuelson 0915-2009). Son livre Économie ;
économ istes devaient ê tre analyse in tro d u ctive (1948) tra d u is it les idées de
fo rm é s selon les idées de Keynes en prose claire e t engageante.
Keynes, mais la Théorie
générale de Keynes Cpaqe
120 n 'é ta it pas vraim ent "EN 7252, ¿ æ
accessible aux d é b u ta n ts. ERRAIENT PANS LES RUES
SANS TRAVAIL ; EN 1929 ET
1946, CES MEMES PERSONNES
A VAIENT UN TRA VAIL
PROSPÈRE. LA RÉPONSE
N'EST PAS EN EUX. *

Samuelson utilisa À la différence de Mais ce n 'é ta it


les idées de Keynes, Samuelson pas réellem ent une
Keynes pour la conserva les idées syn th è se : Samuelson
néoclassiques Cpage a va it placé les idées
m acro-économ ie 67) pour expliquer la
le tableau général. de Keynes au som m et
m icro-économ ie : les du monde néoclassique,
p etite s choses, comme
le fonctionnement avec un fa c te u r
des marchés uniques, m a llé a b le c o r r e c t if
le comportement e n tre elles.
des entreprises
individuelles, ou la
raison pour laquelle
les consommateurs
remplissent des
sacs à provisions
afin d'obtenir une
satisfaction maximale
en échange de leur
argent.

L-a combinaison f u t baptisée économie keynésienne


néoclassique, ou s y n th è s e n é o c la s s iq u e .

C'était déjà une performance, En proposant une explication


TOUJOURS EST-IL mais Samuelson avait
QUE ÉCONOMIE PE claire des idées de Keynes,
publié un a u tre ouvrage ainsi que to u te la com plexité
SAMUELSON SERVIT déterminant l'année
PE BASE À PRESQUE précédente. Les Fondem ents que p o u rra it désirer
TOUS LES MANUELS de l'a n a lyse économ ique l'é tu d ia n t le plus brillan t,
6ÉN|RALISTES SUR Samuelson ancra ferm e m e nt
L'ECONOMIE QUI
0947} reformulait
to u te l'économie en Keynes dans la th é o rie
SUIVIRENT. EN 2011,
CE LIVRE EN EST À m athém atiques pures. économique dom inante.
SA 19e EPIT10N.

144
L E S A R M E S ET LE B E U R R E (1 9 4 5 -1 9 6 6 )

LE REVE AMERICAIN
Avec l' éco n o m e aérée par les A\ors que les pauvres s'enrichissaient, les trè s
keynésiens, l'ancien concept riches ne le faisaient pas Cgrâce aux impôts
d'expansion-récession devint sur les hauts revenus). Beaucoup ¿e riches
davantage un concept d'expansion- acceptaient les nouvelles règles de bonne grâce.
pause.

?13 RÉEL CEN $ DE 2010) ”IL N 'Y A PAS PE


JUSTIFICATION RATIONNELLE
À CE QUE MA FAMILLE AIT
LA QUANTITÉ P'ARGENT
QU'ELLE A ... j,A SEULE
CHOSE HONNETE A PIRE
POUR PÉFENPRE CE FAIT
EST QUE NOUS AIMONS
AVOIR L'ARGENT ET QUE LE
SYSTÈME SOCIAL ACTUEL
NOUS PERMET PE LE
GARPER." Steven Rockefeller,
a rriè re -p e tit-fils
de John V.
Malgré t o u t, c e rta in s riches avaient
la larme à l'œil quand ils évoquaient D'un autre côté, les riches p e rd a ie n t
les années 1920, e t allaient jusqu'à du p o u v o ir- Ils ne c o n trô la ie n t même
a ffirm e r que la Dépression n 'é ta it plus les corporations qu'ils possédaient
pas si te rrib le avant que EDR a u tre fo is ; désormais, la plupart des
ne gâche t o u t . Voici ce q u 'é c rit grosses corporations co m p ta ie n t tro p
l'ancien p ré side n t Hoover dans ses d'actionnaires pour qu'une seule personne
M ém oires de 1951, à propos de la a it beaucoup d'influence.
Dépression.

Cela laissait aux gestionnaires une marge d'autonomie L-es


E t puis, les grosses corporations se retrouvèrent contrôlées par leurs
compagnies d 'a près- gestionnaires, c'e st-à -d ire par leurs p ro p re s em p lo yés !
guerre é ta ie n t
c o m p le x e s ;
c e rta in s a ction n aires
é ta ie n t p a rfo is un c o m e
las de s 'é v e rtu e r à L'AUTRE, ON
N'EST QUE PES
comprendre. Ils ne TRAVAILLEURS
suivaient plus que
ce que leur d is a ie n t
les Gestionnaires.
D'ailleurs, c 'é t a it la
même chose pour les
d ir e c te u r s , qui ne
se ré u n issa ie n t que
quelques fo is par an.

145
ECONOMIX

Pans les années 1950, alors que Iss pauvres s'enrichissaient, e t que les trè s riches perdaient
de leur puissance, l'Amérique sembla se transform er en une seule grosse classe moyenne.

”Les ètats-U nis, ie plus grand pays cap italiste du monde, se s o n t approchés, du p o in t
de vue de la d istrib u tio n de la richesse, de l'idéal de p ro s p érité pour tous dans une
société sans classe. " Richard Nixon 0913-1994), vice-président d 'f isenhower 0959).

La croissance économique, e t une d is trib u tio n raisonnablem ent répandue des


avantages, avaient résolu to u te s s o rte s de problèmes.

Mais c e rta in s problèmes n e p e u v e n t p a s ê tre résolus par la croissance.

146
L E S A R M E S ET LE B E U R R E (1945-1966)

L’uniform isation des banlieues


Far exemple, to u te s ces nouvelles maisons les maisons é ta ie n t p rê te s à
é ta ie n t le plus souvent c o n s tru ite s en les accueillir, dans des lo tissem ents
banlieue. Les gens n'allèrent pas s 'in s ta lle r produits en masse.
d'eux-mêmes dans les banlieues, ils y fu re n t
p o u s s é s par les s u b v e n tio n s .

VENTÉ

RÉDUCTIONS D'IMPOTS
LOGEMENT / GARANTIES
HYPOTHECAIRES / ROUTES
GRATUITES /

Ce s lo tisse m en ts é ta ie n t baptisés "villes'', Les lotissements d'après-guerre furent


mais les vraies villes se développent de p la n ifié s (souvent w<3/ planifiés?,
manière o rg an iq u e, par les décisions sans espace public où organiser une
individuelles e t collectives de plusieurs manifestation ou un défilé, sans
personnes choisissant où construire théâtre, e t avec en outre - puisque
les maisons, quelle taille leur donner, les maisons des lotissements
où construire l'école... coûtaient to u te s le même prix - une
ség rég atio n économ ique, c'est-à-
dire une séparation des riches e t
des pauvres...

... qui n 'é ta it pas le seul ty p e de Malgré to u t, les lo tisse m en ts c o n s titu è re n t


ségrégation. une grosse avancée pour une génération qui
a vait grandi dans des wagons de marchandises
e t des d o rto irs, e t avec to u te s les subventions,
JE VIENS POUR
MA MAISON. VÉNTÉ il a urait é té déraisonnable de /r« p a s s'in sta lle r
dans les banlieues. La nouvelle classe moyenne
q u itta les centres, e m p o rta n t avec elle sa
b a se im posable.

LES BANLIEUSARDS UTILISENT LA VILLE, MAIS ILS


NE PAIENT PAS LES IMPÔTS POUR L'ENTRETENIR !

ON VEUT UNE SUBVENTION /

PARTEZ !

147
ECONOMIX

Lorsque les c e n tre s te n tè re n t Entre 1950 e t 1953, New York dépensa 143
de faire revenir la classe millions de $ pour les écoles, 4 millions de $
moyenne, une mauvaise idée se pour les bibliothèques, 70 millions de $ pour les
ré p an d it : hôpitaux e t T72. m illio n s d e $ pour les voies
rapides, ju s tifié e s ou non. Les a u tre s villes
allèrent plus loin.

Les voitures, les parkings e t les routes prennent beaucoup d'espace. Les villes, grandes
, e t p e tite s , durent s 'é te n d re ■
ANNÉES 1930 - ô î
' ! '

"îfj 1\ —
jRl >Y» *t——

Les tra n s p o r ts en com m un deviennent


moins économiques quand les villes s'étendent.
Ponc, les gens a che tèren t pour faire bonne mesure, <5M, Firestone et
plus de voitures... certaines compagnies pétrolières achetèrent
des douzaines de lig n e s de tr o lle y pour les
laisser tomber en ruine.

... qui
... e t rendirent
les villes nécessaires
s'é ten d ire n t plus de
encore routes
plus... e t de
< ^ = 3 parkings...

148
L ES A R M E S ET LE B E U R R E (1945-1966)

AFFAIRES ET BUREAUCRATIE
Un gros changement : dans Iss années
LES COMPAGNIES OUI AVAIENT 1950, le gouvernem ent é t a it devenu
MANIGANCÉ LA COMBINE PES LIGNES PE b u re a u c ra tiq u e . Les bureaucraties
TROLLEY FURENT CONPAMNEES, MAIS o n t tendance à faire ce qui e s t le plus
ELLES S'EN TIRERENT AVEC UNE TAPE facile, e t cela signifie souvent céder a la
SUR LES POIGTS, p re s s io n .
CE OUI MONTRAIT
À OUEL POINT LES
TEMPS AVAIENT
CHANGE.

La pression - les c o n trib u tio n s


politiques légales, les dépenses
de lobbying, Tes campagnes
de re la tion s publiques,
la co rru p tio n - co û te de
\'a rg e n t, donc :

Plus les in té rê ts
particuliers avaient
d'argent, plus ils
avaient d'influence à
Washington.

Plus ils
Plus ils avaient
é ta ie n t d'influence,
favorisés, plus ils
plus ils pouvaient
avaient ê tre
d'argent. favorisés.

149
ECONOMIX

le s in té rê ts particuliers qui avaient Pendant la guerre de Corée, une force armée


le plus d'influence é ta ie n t les géante s 'é ta it jo in te à la fê te . Ce n 'é ta it pas
g ro s s e s e n tre p ris e s , lesquelles la première grosse machine de guerre que les
s'entendaient tr è s bien avec le USA avaient créée, mais c 'é ta it la première à
gouvernement dans les années 1950. p e rd u re r après la fin de la guerre.

S i

VOUS N'ET£S
PAS CENSÉS,
VOUS SAVEZ,
VOUS
COMBATTRE
OU UN TRUC
COMME ÇA ?

Un g ro u p e d 'h o m m e s d irig e a it to u te c e tt e clique...

JOHN J. MCCLOY CHARLES WILSON DOUGLAS MACARTHUR ROBERT MCNAMARA


S e c ré ta ire a d jo in t de la S e c ré ta ire d 'É ta t Général de l'arm ée S e cré ta ire d 'é t a t à la
Guerre, p ré s id a n t de la à la Défense e t e t p ré s id e n t de D éfense, d ire c te u r de
banaue Chase, p ré s id e n t p ré s id e n t de GM R em ington Rand la Banque mondiale e t
de la Banque mondiale p ré s id e n t-d ire c te u r
e t h a u t-co m m issa ire général de Ford
pour l'Allemagne

C'est une preuve de plus de ce que nous avons vu page 81 : Les grosses
les grosses corporations ressemblent aux ministères e ntreprises, le
gouvernementaux, au point que diriger l'une e s t trè s similaire à
diriger l'autre. gouvernem ent e t
rarm ée p arta g ea ie n t
to u s un b u t
co m m u n ■ Charles
Wilson, p ré side n t de
<5M e t se cré ta ire de
la Péfense, lui avait
tro u vé un nom :

150
L E S A R M E S ET LE B E U R R E (1945-1966)

^ “ ECONOMIE DE GUERRE PERMANENTE


En 1947, le Pentagone décréta qu'il faudrait 150 En 1960, les USA avaient construit l'équivalent
bombes de la taille d'Hiroshima pour vaincre de 1 million de bombes de la taille d'Hiroshima.
l'URSS, si les choses devaient en arriver là.
CE QU'IL MOUS
S S V y # B O M B E S FAUT:
VC / y H IR .O S M IM A S
V (/ / ? ’?'* .T 1 A' 5MEGATONMES I. PLUS
VI y W / ^— AU TO TAL. Z. PLUS
3 . PLUS
ON
PEUT SE
L'OFFRIR.

Chaque année, /¿ S EN ONT PLUS !


sem blait-
il, l'armée
avait "besoin"
d'exactem ent
a u ta n t de
puissance de IL S EN ONT
frappe que ce PLUS /
que l'industrie
pouvait produire,

Une des raisons : pendant la Seconde La te c h n o lo g ie aussi dépendait des


Guerre mondiale, le gouvernement avait dépenses militaires ; de nombreuses
pris l'habitude de distribuer des contrats branches, comme la recherche militaire en
c o û t-p lu s -m a rg e ■- il payait aux fuséologie, en aviation e t en électronique,
fournisseurs leur coût plus une m a rg e s u b m e rg è re n t le reste de l'économie.
g a ra n tie - Beaucoup de grosses entreprises En 1962, les USA avaient dépensé
dépendaient désormais du budget militaire. plus en électronique de missile qu'en
électronique de télévision.

MEME
L'AÉROSOL
FUT UNE
INVENTION
MILITAIRE.

Mais nous avons vu D'un autre côté,


page 93 com m ent une to u te c e tte
course à l'arm em ent dépense militaire
avait entraîné une représentait
guerre mondiale ; cela du p ro fit e t du
faillit se reproduire, plus travail, il y avait
d'une fois, avec des donc moins de
conséquences auxquelles protestation
mieux vaut ne qu'on aurait pu
même pas s'y attendre. 5 t
penser. le j?eu qu'il y avait
n 'e ta it souvent
pas e n te n d u -

151
ECONOMIX

GROS ET FADES : les médias d ’après-guerre

La logique des économies d'échelle que nous avons vue page 16 - c o û ts in itia u x élevés
e t b a s c o û ts à l'u n ité - s'appliquait auxjo u rn a u x t o u t a u ta n t qu'à l'acier.

Pans les années 1950, une ville entière ne pouvait fournir assez de lecteurs que pour
un seul grand journal.

¡ k i o s q u e o 'a v a n t - ô u ê r r e ! i k i o s q u e D' a p r é s - ô u e r r e î

Puisqu'un grand
journal e s t, par
définition, une
grosse entreprise,
de plus en plus
de gens fu re n t
inform és par
les grosses
entreprises.

152
L E S A R M E S ET LE B E U R R E (1945-1966)

Après la Seconde Guerre mondiale, la télévision se répandit comme une traînée de poudre.

"S i i'u t iiis a t io n d e s h e u re s d e lo is ir s e lim ite à r e g a r d e r la té lé v is io n p lu s ie u r s h e u re s


p a r jo u r , n o u s a llo n s n o u s d é té r io r e r e n t a n t q u e p e u p le . "
Eleanor Roosevelt, ancienne première dame 0958).

Sans parler de la c o n c e n tra tio n de sa p ro p rié té : pendant des décennies, à p a r tir


des années 1940, il n'y e u t que tr o is chaînes de télévision pour t o u t le p a y s .

G
C'ÉST COlMAt ÇA ET C'Ê5T TOUT /
C'EST 1
TOUT /
C'EST
TOUT / C'EST C'EST C'EST C'EST
TOUT / TOUT / TOUT / TOUT / C'EST 'C'EST
TOUT / TOUT /,
C'EST
TOUT / C'EST C'EST C'EST
TOUT / C'EST
TOUT / TOUT /
TOUT /
C'EST C'EST
[TOUT/ C'EST C'EST C'EST
TOUT ! TOUT / TOUT / TOUT /
C'EST C'EST C'EST
TOUT !i TOUT ! TOUT /

la fo n c tio n des émissions de té lé n 'e s t pas e xa cte m e n t de se rvir leur public Cle
public ne paie pas). Il s 'a g it p lu tô t de se rvir le public a u x a n n o n c e u rs .

153
ECONOMIX

M e ttre les
annonceurs en
rogne s e ra it
une s tra té g ie
d'entreprise
stupide, alors
la té lé Cainsi
que la rad\o, les
revues e t les
journaux d'ailleurs)
s 'a u to c e n s u re
souvent.

Ainsi, les nouvelles, l'info rm a tio n e t l'opinion - la culture, même, à un ce rta in degré
- convergèrent en un c o u ra n t unique.

EDULCORE
Po u r
v o t r e
PROTECTIOU,

-es gens p< ... p eu t-ê tre que d'autres Hurlaient aussi. P eu t-ê tre
désaccord, mais ce la n'avait que t o u t le monde hurlait. E t alors ? Personne ne
plus la même importance
qu'autrefois. Réfléchissons : si pouvait e n te n d re les autres.
vous étiez assez en colère pour
hurler contre la télé...

C e tte n o n -
e x p re s s io n peut
contribuer à expliquer
le développement
après-guerre de
l'a p a th ie p o litiq u e .
Meme les débats
politiques sérieux
com m entaient à se
réduire a qui passait
bien à la té lé ...

154
L ES A R M E S ET LE B E U R R E (1945-1966)

NOUVELLE FRONTIÈRE ET SOCIÉTÉ FORMIDABLE : Kennedy et Johnson


Ce qui nous amène à 1961, lorsque le président P w ight f isenhower q u itta
ses fonctions sur c e t a v e rtis s e m e n t : ^ — ■__. g

"CETTE CONJONCTION P'UNE


IMMENSE INSTITUTION MILITAIRE
ET P'UNE ÉNORME INPUSTRIE PE
L'ARMEMßNTEST NOUVELLE PANS
L'EXPERIENCE AMÉRICAINE...
LE RISQUE POTENTIEL P'UNE
PÉSASTREUSE ASCENSION P'UN
POUVOIR ILLÉGITIME EXISTE
ET PERSISTERA."

t isenhower donna un nom a l'accumulation de pouvoirs que nous avons f


d écrite pages 150-151.

C'EST LE
COMPLEXE
M/LITAPO-
INVUSTRIEL !

Le nouveau président, le dém ocrate John F.


Kennedy (1917-1963), redonna de la visée e t
de l’é n e rg ie au gouvernement.

l'adm inistration JFK f i t la "découverte des pauvres", Kennedy f u t tué en 1963 ; ses
quand le gouvernement f i t remarquer qu'il y avait programmes fu re n t poursuivis
to u jo u rs des gens pauvres en Amérique. par son successeur, Lyndon
Johnson (1908-1973), un vieux
POURTANT, partisan de Roosevelt.
QUAND ON s vSN V
MENE SA
BARQUE
SUR LA
VAGUE,
ELLE
FLOTTE !

155
ECONOMIX

LBJ rem porta l'élection d e 1964 avec une m ajorité écrasante

Medicare (assistance médicale


aux personnes âgées?

Medicaid (assistance
médicale aux pauvres)
"Guerre contre la pauvreté"
(raisonnablement réussie,
en fa it)
Tentatives de résolution
des conséquences de la
croissan ce, telles que la
pollution e t l'expansion urbaine

Head S ta r t (assistance sociale)


Sesame S tre e t

La G r a n d e S ociété
- 6 re a t S o c ie ty -
a lla it c o û te r cher,
mais on a va it
l'a rg e nt. JFK a va it
stim ulé l'économie
par une b a is s e ... e t les
d 'im p ô t... économ istes
keynésiens é ta ie n t
des v irtu o s e s de
l'économie, capables
de m aintenir
in fla tio n à un bas
niveau e t un ta u x
élevé d'emploi.

£n 1965, le magazine Time f i t Mais 1965 f u t aussi


sa couverture sur Keynes, m o rt la d e rn iè re année
depuis près de v in g t ans, avec où l'économie des
pour légende : USA fonctionna
comme elle le
"Les hom m es qu i o n t m is au devait. Pour en
p o in t la p o litiq u e économ ique expliquer les
de la n a tio n o n t u tilis é les raisons, nous
p rin cip es keynésiens non devons aller rendre
seulem ent p o u r se d é b a rra s s e r vis ite au re ste du
monde...
des cycles vio len ts de l'époque
d 'a v an t-g u e rre, m ais p o u r
p ro d u ire une cro issan ce
économ ique phénom énale
e t a ccéd er à des p rix
rem arquablem ent s ta b le s . "
Time (31 Décembre 1965)

156
L ES A R M E S ET LE B E U R R E (1945-1966)

LES TRES GROS PLANS : l’URSS d ’après-guerre


Pans les années 1960, personne n'avait En f a it, les Soviétiques avaient dû
plus peur du Japon, ni que l'Europe co n stru ire le Mur de Berlin C1961) pour
occidentale devienne com m uniste. em pêcher les Allemands de l'E s t de
p a r tir à l'O uest.

Cela m o n tra it que les Soviétiques mais en pratique VOICI LE QUOTA DE MON USINE
avaient des problèmes. Leurs DIX TONNES DE CLOUS.
plans économiques a v a ie n t l'a ir ACIERIE
bons...
ON LES
NOUS DONNONS VOULAIT,
LE EUH, PETITS.
À TOUTES LES MEILLEUR
ENTREPRISES UN DE LA
QUOTA ET LES PLANIFICATION
LAISSONS LIBRES CENTRALE ET
DY PARVENIR DE L'INITIATIVE LES GROS SONT PLUS FACILES À FAIRE /
COMME ELLES LOCALE /
VEULENT.
QU'EST-CE OUE VOUS AVEZ DIT QUE TOUS LES CAMIONS DEVAIENT
VOUS FAITES ? PARCOURIR 40 000 KILOMÈTRES PAR AN.
Z jf o É P Ô T DE I
. 1 CAMION-S I J__~T I

Dans une économie contrôlée, résoudre les problèmes entraînait encore A C IE R IE


------------------------- plus de problèmes.

DORENAVANT, VOS CLOUS


DOIVENT MESURER TROIS
CENTIMÈTRES, ÊTRE EN
METAL, AVEC UNE POINTE
À UN BOUT TELLE OUE
DÉCRITE AU SOUS-
PARAGRAPHE 102 ce x..

157
ECONOMIX

Malgré to u t, les Soviétiques avaient de la nourriture, des vêtements e t une assistance


médicale. Mieux encore, Staline avait fini par mourir en 1953. Sous son successeur, Nikita
Khrouchtchev, les gens purent respirer plus librement.

La fin de la révolution hongroise de 1956.

Le "monde
com m uniste"
é ta it ainsi
tou jo u rs en
c o n flit avec
le "monde
libre". Le
te rra in de
jeu de leur
riva lité é ta it
le r e s t e du
monde, c 'e s t-
à-dire :

158
L ES A R M E S ET LE B E U R R E (1945-1966)

LE “TIERS-M O ND E 5

Revenons à la fin de Les USA dominaient ce


la Seconde Guerre nouveau monde, mais
mondiale, quand la beaucoup d'Américains
p lu p a rt des colonies n'en connaissaient pas
européennes avaient grand-chose.
commencé à re m p o rte r ”N o u s a llo n s
leur indépendance. Le d é v e lo p p e r S h a n g h a i
monde é t a it devenu e n c o re e t e n c o re , e t
e n c o re ,ju s q u 'à c e q u e
plus co m p liq u é- c e s o it e x a c te m e n t
c o m m e K a n s a s C ity . *
K e n n e th W h e rry,
s é n a te u r du N e b ra ska
C1940)

Par exemple, LA RÉFORME AGRAIRE, C'EST COMMUNISTE ! VOUS DEVEZ


la plus grande RESPECTER LA PROPRIÉTÉ PRIVÉE ET LE PROPRIÉTAIRE !
p a rtie du monde
é t a it to u jo u rs
essentiellem ent
agricole e t
a vait avant
t o u t besoin
d'une r é fo r m e
a g ra ire , m ais...

NOUS RESPECTERIONS LA PROPRIETE SI NOUS EN AVIONS UNE.

Les Américains qui c o m p re n a ie n t ce genre de choses é ta ie n t exc lu s du gouvernement.

(
OUI, J'AI
VOUS AVIEZ PIT SUE PREVENU OUE... ) -
MAO GAGNERAIT
EN CHINE /

PONC, C'EST
VOTRE FAUTE SI
MAO A GAGNE .'

La politique étrangère américaine On craignait que les vraies démocraties puissent


devint scandaleusement s im p lis te . laisser les communistes prendre le pouvoir.

TOUT SUCCES COMMUNISTE


OÙ OUE CE SOIT SIGNIFIERA
UNE PRISE PE CONTRÔLE
SOVIÉTIQUE PARTOUT !
EXACTEMENT COMME LE FAIT
PE POUSSER UN POMINO LES
FAIT TOUS TOMBER /

159
ECONOMIX

Donc, la générosité à l'américaine que £ t l'"anticommunisme" devint, en partie,


nous avons vue page 133 se tourna le nouveau nom d'une vieille histoire : le
parfois vers des d ic ta te u r s , ce qui gouvernement o ffra n t ses muscles aux grosses
coïncidait avec les besoins des g ro s s e s entreprises.
c o r p o ra tio n s .
JE PEUX DE
LES NOUVEAU
DÉMOCRATIES JOUER
ESSAIENT
AVEC MES
DE TARDER SOLDATS /
MES
RESSOURCES
POUR

Par exemple, l'Anglo-


Persian Oil Company
(aujourd'hui BP)
avait dépouillé l'Iran
de son pétrole
pendant des
décennies ;
en 1951, l'Iran
é lu t un Premier
m inistre, Mohammad
Mossadegh, qui
n a tio n a lis a le
pétrole iranien,
rendant nerveuses
les a utre s
compagnies
pétrolières.

En 1953, Mossadegh fu t renversé avec l'aide de la CIA, Quand on a mis en place un


e t le Shah Mohammed Reza Pahlavi prit le pouvoir. d ic ta te u r, on ne peut pas
laisser le peuple le renverser.
C'EST À C 'est ainsi que les USA se
VOUS / re tro uvè re n t engag és envers
des d ic ta te u rs dans le monde
e ntie r, d o n t un e ndroit appelé
V iê t Nam du Sud. À l'époque
où Lyndon Johnson e n tra en
fon ctio n, ce régime é t a it au
bord de l'e ffon d re m e nt grâce à
des insurgés nommés V ie t Cong,
d o n t une grande p a rtie é ta ie n t
des com m unistes favorables à la
réform e agraire.

160
LE S A R M E S ET LE B E U R R E (1945-1966)

Le président Johnson s'occupait de La dépense LBJ haussa les impôts pour


sa Grande Société, pas de quelques militaire apaiser le climat, mais c'était trop
fermiers à l'autre bout du monde, mais accrue peu e t trop tard, e t de toute
un engagement e st un engagement. frappa une façon, la grosse armée permanente
économie avait montré qu'elle était meilleure
FAITES fonçant pour dépenser de l'argent que pour
PISPARAÎTRE CE à plein gagner des guerres.
PROBLÈME. régime e t
commença XL VOUS FAUT PLUS ?
à empiéter
sur les
autres
dépenses ;
en 1966,
l'inflation
a tte ig n it
3%, ce
qui é ta it
elevé en ce
temps-là.

Ce qui nous ramène à la page 156, e t à une économie qui ne fo n c tio n n a it pas comme
elle a u ra it dû. . „ „ , ,

' TAUX 1
.D'INTERET

EMPRUNTS
IMPORTATIONS
DEPENSES
GOUVERNEMENTALES

D É P E N 5 E /É P A R Ô N 6 DU MASSE
CO NSOM M ATEUR
MONÉTAIRE
CHOMAGE 1)
f/lMPOT H ° £ VÉLOCITÉ P U $ j ol
fCl) 'ff
SUR LE
REVENUS > CONFIANCE OU S E S
MULTIPLI' 1 S V CONSOM M ATEUR
CATEUR

La Great S ociety périclita alors que l'argent


disparaissait dans une guerre qui n'aurait pas
de fin.
Un s y s tè m e in d u s trie l qui u tilis e q u a ra n te
pour c e n t des re sso urces du monde pour
approvisionner m oins de six pour c e n t de la
pop u la tion mondiale ne p o u rra it ê tre qua lifié
d 'e ffic a c e que s'il o b te n a it des r é s u lta ts
re m a rq ua b le m e nt p o s itifs en te rm e s de bonheur,
de b ie n -ê tre , de cu ltu re , de paix e t d'harm onie
hum ains. J e n'ai pas besoin de m 'a tta r d e r su r
le f a i t que le s y s tè m e am éricain e s t en échec
s u r ce plan, ni qu'il n 'y a pas les m oindres
p e rsp e ctive s qu'il puisse y a rriv e r si se ulem e n t il
p a rve n a it à un ta u x su pé rie u r de croissance de la
p ro du ctio n.

f . F. Schum acher, S m all !s B e a u tifu ! (1973)


L’ERE
DES

LIMITES
( 1966 - 1980)
ECONOMIX

Jusqu'à la fin des années 1960, En f a it, le ra p p o rt e n tre in fla tio n e t chômage
la s itu a tio n économique ne f u t n 'a vait jam ais é té plus clair.
pas si mauvaise.

INFLATION CONTRE CHOMAGE, 1963-1968


L'INFLATION EST ELEVER PARCE
QUE VEMPLOI EST ELEVE. 5-
LES GENS ONT TELLEMENT PE
REVENUS QU'ILS ESSAIENT
P'ACHETER PLUS QUE CE 4-
QUE L'ÉCONOMIE PEUT
PROPUIRE. Z 3-
O
v—
2-1

1 --- 1----------1----- ~1—


3.5 4 4.5 5.5
CHOMAGE, %

Fuis l'Amérique se m it à subir la s ta g fla tio n : in fla tio n


élevée e t chômage élevé à la fois.
INFLATION CONTRE CHÔMAGE, 1969-1975 L 'in fla tio n ne
12 pouvait pas ê tre
1974 une in fla tio n par
10 la demande, car il
Si 8 1975 y a va it clairem ent
z
une faible
o 6 1969 1973, capacité dans
V— • -------------- l'économie Ctous
1970 1972 les chômeurs
a. 4
Z qui auraient pu
1971
2 tra vaille r).

0 v I -r
4 5 ô
â CHOMAGE, %
L
La s ta g fla tio n n 'é ta it pas ju s te un problème académique ; c 'é ta it un problème p o litiq u e .

L'INFLATION EST ELEVÉE, MAIS NOUS


SAVONS COMMENT RÉGLER ÇA : MAIS ÇA AGGRAVE LE CHOMAGE, ET
EN FREINANT L'ÉCONOMIE. LE CHOMAGE EST ÉLEVE, LUI AUSSI.

ET ALORS ? NOUS POUVONS Ì


RÉPUIRE LE CHÔMAGE : IL SUFFIT \ MAIS ÇA AGGRAVE
PE RELANCER
•JCER L'ÉCONOMIE. I L'INFLATION.

164
L ' È R E DE S L I M I T E S (1966-1980)

On pouvait comprendre que les économ istes s o ie n t déroutés par la s ta g fla tio n .
Apres t o u t, dans les sciences économiques dom inantes, le prix é t a it fixé par l'o ffre
e t la demande.

POUR QU'IL y AIT PE


L'INFLATION, IL FAUT QU'IL
y AIT TROP PEU P'OFFRE
OU TROP PE PEMANPE.
MAIS LÀ, IL NY A NI L'UN
NI L'AUTRE !

Mais voici une a u tre explication de C e tte idée é t a it d iffic ile à exprim er
l'in fla tio n : désormais, les gens la m a thé m a tiq ue m e n t. Or depuis les
v o y a ie n t venir- années 1940, les économ istes avaient
édifié une énorme s tru c tu re de modèles
m athém atiques, en p a rticu lie r en
micro-économie. Chague modèle c a d ra it
rigoureusem ent avec les modèles
précédents, qui ca draient avec les
précédents, e t ainsi de su ite , jusqu'aux
fo n d e m e n ts m ic ro -é c o n o m iq u e s : les
hypo thè se s fondam entales à la base du
modèle, que nous avons abordées page 71.

Les
entre p rise s
réclam ent
des prix T o u t le
plus élevés monde
ta n d is s 'a tte n d
que les à plus
tra vaille urs d 'in fla tio n .
réclam ent
des salaires
plus élevés.

165
ECONOMIX

Mais rappelez-vous que ces fondements Cependant, beaucoup d'économistes du courant


micro-economiques décrivent un univers dominant semblaient avoir oublié ce point.
im aginaire e t id é a l ; ils ne so nt
donc pas une base stable sur laquelle
échafauder si vous essayez de decrire le
monde réel. 'ANALYSE MATHÉMATIQUE N'EST PAS
L'UNE PES NOMBREUSES FAÇONS PE FAIRE
PE LA THÉORIE ÉCONOMIQUE ; C'EST LA
SEULE FAÇON. LA THÉORIE ÉCONOMIQUE
EST L'ANALYSE MATHÉMATIQUE. TOUT LE
RESTE N'EST QU'IMAGES ET PARLOTE. "

Keynes n 'a vait ja m ais À la fin des années 1960, P'ailleurs, si les
vra im e n t c o rre s p o n d u à de nombreux é co n o m iste s e n tre p rise s avaient
c e tte s tru c tu re rigoureuse, du c o u ra n t dom inant pu m o n te r leurs
donc lorsque les politiques viva ie nt dans un monde prix en se fo n d a n t
keynésiennes com m encèrent de th é o r ie p u re , où sur des prévisions,
à fla n c h e r... il é t a it d iffic ile de elles auraient pu
p e n s e r à des idées qui avoir un c e rta in
ne p u isse n t s'e xp rim e r p o u v o ir pour
MAIS MES ipées m a th é m a tiq u e m e n t. fix e r leurs prix.
ONT FONCTIONNÉ Les sciences
PENPANT PLUS PE économiques
TRENTE ANS !
VOUS VOYEZ, L'HYPERPLAN dom inantes
SÉPARE LA COURBE e x c lu a ie n t
P'INDIFFÉRENCE c e tte possibilité,
PE LA COURBE PE mais d 'a utre s
TRANSFORMATION. économ istes
l'é tu d ia ie n t ;
faison s unej?ause
pour considérer
les s c ie n c e s
éco n o m iq u e s non
d o m in a n te s .
COu bien passez
d ire cte m e n t à la
”Le m o d è le / é c o n o m iq u e 1 e s t page 174 si vous
u n e œ u v re d 'a r t, lib re m e n t n 'ê te s pas t r è s
c o m p o s é e d a n s le c a d re d e s intéressé par la
c o n tr a in te s d 'u n e fo rm e d 'a r t
p a rtic u liè r e , à s a v o ir le s lie n s
th é o rie .)
lo g iq u e s d e s p ro p o s itio n s
e n tr e e lle s . P ans c e tte
lib e r té c a d ré e , H re s s e m b le
à to u te a u tr e fo rm e d 'a r t :
le s o n n e t, la s y m p h o n ie , la
m a rq u e te rie o u la c o n c e p tio n
a rc h ite c tu r a le ... "
Georqe L. S. Shackle 0 9 0 3 -
1992), économiste anglais______

166
L ' È R E D E S L IM IT E S (1966-1980)

MONOPOLES EN CONCURRENCE

Prenons la p u b lic ité . Jusqu'à récemment, C'EST PARFOIS VRAI. MAIS AUJOURD'HUI,
la plupart des économ istes n'y avaient pas LES PUBS DE MAC PO NE NOUS INFORMENT
beaucoup réfléchi. E t quand ils l'avaient fa it, PAS QUE MAC PO VENP PES HAMBURGERS.
ils avaient conclu : ÇA, NOUS LE SAVONS. ET NOUS SAVONS
QUEL GOÛT ILS ONT.

P ou rta nt, si Mac Do dépense 1,6 milliard de $ Pans Iss années 1930, l'économiste américain
par an, c 'e s t pour quelque ch ose. Edward Chamberlin e t l'économiste britannique
Ce quelque chose, c 'e s t une im age qui a Joan Robinson firent remarquer que ce type
peu de ra p po rt avec la morne réalité de la ¿'¡mage de m arque peut faire p a ra ître
viande grillée. différents des produits identiques ou
pratiquement identiques.

R É A LITÉ 1

( f ^ > )

WAGZ }

V *< < > ) \. y

TOUTE MARQUE EST UN MONOPOLE LES MONOPOLES ONT LE POUVOIR PE FAIRE


PROTÉGÉ PAR LE GOUVERNEMENT. VOUS PAYER PLUS. LA PROCHAINE FOIS QUE VOUS IREZ
POUVEZ FABRIQUER ET VENPRE PU COLA, À LA PHARMACIE, REGARPEZ À QUEL POINT LE
MAIS SI VOUS L'APPELEZ COKE®, PARACETAMOL GENÉRIQUE, LE SHAMPOOING AU
VOUS ALLEZ EN PRISON. PYRITHIONE PE ZINC ET LA LORATAPINE COUTENT
MOINS CHER QUE LES PROPUITS EXACTEMENT
IPENTIQUES VENPUS SOUS UNE MARQUE
(TYLENOL®, HEAP & SHOULPERS®,
ET CLARITYNE®, RESPECTIVEMENT).
7ECTIVEMENT}. /

P H Ä K 1Ö M

IM P
pp3

H i

p p KIRlr*

167
ECONOMIX

Cela signifie qu'aujourd'hui, la concurrence Considérons les choses autrem ent : voici
ne fonctionne pas toujours de la manière une explication en term es de libre marché
dont elle le fa is a it page 23. Au lieu de du prix élevé des d ia m a n ts .____________
ça, les compagnies essaient de b â tir des
L'OFFRE PE PIAMANTS EST BASSE,
monopoles, qui leur p e rm e tte n t dans une PAR RAPPORTA LA PEMANPE,
certaine mesure de fix e r leur s p rix . DONC LE PRIX EST HAUT. 0

C
UNE FORME PE
CONCURRENCE * PEMANPE OFFRE
IMPARFAITE.
PRIX

'V

QUANTITE

Mais en réalité, les La dem ande e s t haute en


diam ants ne s o n t partie parce que ces idées
pas du t o u t rares : appartiennent à notre culture :
l'o ffre e s t re s tre in te
parce que les mines
a pp artiennent à un
V - Une demande en mariage
n 'e st pas réelle sans bague
o lig o p o le dominé ornée d'un diamant.
par la corporation - La baque d o it coûter deux
sud-africaine Pe mois de salaire.
Beers. - Les diamants so n t des biens
de famille qui ne doivent pas
ê tre revendus.

Pes idées qui fu re n t lancées par de Ponc l'o ffr e correspond à ce que Pe Beers veut vendre,
alors que la demande correspond, dans une certaine
la p u b lic ité , payée par Pe Beers. mesure, à ce que Pe Beers peut nous convaincre d'acheter.

NOUS CONTRÔLONS NOUS CONTROLONS


L'HORIZONTALE. LA VERTICALE

Alors, s'agit-il d'une exception, ou est-ce la


règle ? Eh bien, page 90, nous avons vu que
beaucoup de marchés sont dominés par des
oligopoles qui ont un certain contrôle sur l'offre.

r "MOUS VONS UN PICTON PANS NOTRE


COMPAGNIE. NOS CONCURRENTS SONT NOS
AMIS, ET NOS CLIENTS SONT NOS ENNEMIS. "
JAMES RANPALL, PRÉSIPENT P'ARCHER
PANIELS MIPLANP CANNÉES 1990}

168
L ’ ÈRE DE S L I M I T E S (1966-1980)

L’EMBARRAS DU CHOIX : Galbraith

Pans L 'ère de l'opulence 0958), l'économiste John Kenneth Galbraith f i t remarquer


que personne ne s'em barrasserait de publicités coûteuses rien que pour nous vendre
ce que nous voulons déjà.

LA PUBLICITE INCESSANTE N'A DE SENS QUE POUR LES CHOSES DONT


NOUS AVONS BESOIN D'ETRE PERSUAPES DE LES VOULOIR.

4 - DOCTEURS SUR 5 NE LAISSEZ PAS CET VOTRE FAM ILLE


LE DISENT HOMME ÊTRE VOUS- NE M É R IT E -
-LA N O U R R IT U R E
PORTEZ PE5 T-ELLE P A S ...
5 0 IS N 6 LA FAIM
VÊTEMENTS UN T O IT P

Vonc, au lieu de voir l'économie ... Galbraith voyait ce rta in s de ces aspects
e ntiè re m e n t comme ç a ... comme ç a ^ ^ ^

nnTT. a
fTrlK °°°°° J\,M l\rft JT;
0IPULE5 \ 5IPULÉS \ gpgj
ET Cie
i i p l/ aonom 1/ Y «
Nous Une Nous Nous Une entreprise ... e t en Nous Ie voulons,
voulons entreprise l'achetons sommes fabrique " fa it la l'achetons e t
quelque le fabrique e t sommes sa tis fa its auelque publicité sommes s a tisfa its
chose. satisfaits. au départ. chose.. . Ctemporai rement).

e s t une u tilisa tio n pas vraim ent


raisonnable des
ressources de la société,

C'EST BIEN DE SATISFAIRE LES


DÉSIRS DES GENS /

169
ECONOMIX

L'ERE PE L'OPULENCE FUT


UN BEST-SELLER EN SON
TEMPS, AMIS MAINTENANT ON
NE S'EN SOUVIENT PRESQUE
PLUS. POURTANT, L'IPEE QUE
LE BESOIN PE VENDRE PES
GROSSES ENTREPRISES ETAIT
PLUS IMPORTANT QUE NOTRE
PÉSIR P'ACHETER EXPLIQUAIT
BEAUCOUP PE CHOSES
PE L'ÉCONOMIE P'APRES-
GUERRE, ET PE L'ÉCONOMIE
P'AUJOURP'HUI,
P'AILLEURS.

Comme le déluge de marchandises à E t to u s les p ro du its conçue pour devenir


d is p o s itio n . rapidem ent o b s o lè te s ...

C'EST PRATIQUE /

COMMENT
CELA,
PRATIQUE,
QUANP IL
FAUT QUE
J'ACHETE LE
MÊME FICHU
TRUC ENCORE LES APPAREILS ELECTRONIQUES
ET ENCORE ? P'AUJOURP'HUI, PAR EXEMPLE. IL LEUR
MANQUE SOUVENT PES ACCESSOIRES QUI
AURAIENT FACILEMENT PU ÊTRE INCLUS. ALORS
UNE AUTRE VERSION EST MISE EN VENTE JUSTE
C'EST PRATIQUE POUR MOI ! APRÈS AVEC CES NOUVEAUX ACCESSOIRES.

Plus to u s ces machins qui ne nous


m anqueraient pas, e t auxquels nous ne
penserions même pas sans la publicité.
^ FAITES LES \
AILERONS PLUS GROS \
QUE L'ANNÉE PERNIERE, V------------------------
MAIS PAS AUSSI GROS / 1o c û
QUE L'ANNEE I W Z ÏO VOUS
V PROCHAINE. JNOUVEAU OES/GN ! AVEZ BESOIN
VASSOU­
.. 7/ MÊME MOTEUR ! PLISSANT !
VOTRE TISSU
EST TROP
DUR !

170
L 'È R E D ES L I M I T E S (1966-1980)

ne parlons pas du f a it qu'après la Seconde Guerre mondiale, la nation la plus riche


de l'h istoire se m it à avaler des tonnes e t des tonnes de s a le té s à b a s p r ix .

•4t FRUITj

"Plus de gens m eu ren t aux E ta ts -U n is de tro p m anger que de ne p a s assez


m anger. Là où la p o p u latio n é ta it censée fa ire p re ss io n s u r l'o ff r e alim entaire,
c 'e s t désorm ais l'o ff r e alim e n ta ire qu i f a it inexorablem en t p re ss io n s u r la
population. " John Kenneth G albraith 0 9 5 3 )

L'OMNIPRÉSENCE TOTALE DE Nous avons à coup sûr in té g ré l'idée que les


CETTE PRESSION POUR CONSOMMER biens de consom m ation p ro du its à t i t r e privé
PEUT EXPLIQUER POURQUOI,
APRES LA SECONDE GUERRE s o n t plus im p o rta n ts que t o u t , même le
MONDIALE, NOUS yWONS COMMENCÉ s e c te u r p u b lic .
À NOUS CONSIDERER COMME DES
CONSOMMATEURS PLUTÔT QUE,
DISONS, DES TRAVAILLEURS OU
DES CITOYENS. DANS UNE CERTAINE 10 millions de $ pour
MESJJRE, NOUS AVONS PEUT-ÊTRE
INTEGRE L'IDÉE QUE CONSOMMER des so u s-vê te m e n ts
ÉTAIT NOTRE PRINCIPALE FONCTION. Cvéridique D : une
u tilis a tio n p a rfa ite m e n t
sensée des ressources de
la so cié té

10 millions de $ pour
ré h a b ilite r une ecole : un
gaspillage scandaleux des
ressources de la so cié té

Pès les années 1950, le s e c te u r public commença a se d é té r io r e r , au p o in t que


les gens ne pouvaient même pas p r o fite r pleinement de leurs biens privés : de
gros nids-de-poule vous ca ssaient le dos, quelle que p û t ê tre la qualité de vos
a m o rtisse urs.

171
ECONOMIX

M aintenant, nous pouvons répondre a une question Imaginez si c 'é ta it d iffé re n t.


qui m'a toujours to u rm en té : pourquoi nous
rçjo u isso n s-n o u e quand les gens ac h è te n t plus de
voitures e t sommes-nous d é s e s p é ré s quand les
gens a c h è te n t plus de soins de santé ? la réponse DETROIT A PUBLIE
e s t que nous avons intégré le point de vue des DES CHIFFRES DE
grosses entreprises. VENTE AUJOURD'HUI .QUI
INDIQUENT QUE LE COUTPJJ
51 VOUS DÉPENSEZ TRANSPORT A AUGMENTE,
VOTRE ARGENT À RESTER PESANT SUR LE RESTE
EN BONNE SANTÉ, VOUS DE L'ÉCONOMIE.
N'AUREZ PAS L'ARGENT
POUR ACHETER MES
VOITURES !

QUOI QU'IL EN SOIT,


NOUS AVONS COMMENCÉ
CETTE DISCUSSION EN
PARLANT DU FAIT QUE LES
GROSSES ENTREPRISES
ONT LE POUVOIR DE FIXER
LES PRIX. JE NE PENSE
PAS QUE ROBINSON,
CHAMBERLIN ET OALBR^ITH
REFUTAIENT LE MODELE
DE PRIX OFFRE-DEMANDE.
DANS TOUS LES CAS,
LE PRIX EST FIXE
PAR LE POUVOIR QE
NÉGOCIATION, ET L'OFFRE
ET LA DEMANDE SERONT
TOUJOURS DES ÉLÉMENTS
IMPORTANTS DU POUVOIR
DE NÉGOCIATION.

Ce que nous
avons vu durant
ces quelques
dernieres pages,
c 'e s t que les
économ istes
de courants
non dominants
essayaient
d'ajouter
d’a u tres
élém ents
du pouvoir de
négociation
dans l'analyse.

172
L ' È R E DE S L I M I T E S (1966-1980)

P e u t-ê tre parce que personne n 'a vait tro uvé de th é o r ie com plète e t cohérente
des crosses entre p rise s. La s itu a tio n me rappelle les pages 19-20, quand
les p h ysiocra te s v iv a ie n t dans une économie de marché mais ne pouvaient
l'e x p liq u e r- Ils se c o n ce n tra ie n t donc sur l'économie agricole, qu'ils p o u v a ie n t
expliquer.

Pans les années 1960, les grosses e n tre p rise s POUR CE QUE JE SAIS,
PERSONNE N'A JAM AIS
dom inaient des p a rtie s de l'économie depuis un siècle, EXPLIQUE PLEINEMENT LES
mais personne n 'a vait tro uvé de th é o rie com plète sur GROSSES ENTREPRISES.
c e tte s itu a tio n . Alors les gens se co n ce n tra ie n t sur MAIS CELA NE VEUT PAS
l'économie de m a rc h é , qu'ils p o u v a ie n t expliquer. PIRE QUE NOUS PEVONS
LES IGNORER. ELLES
EXISTENT, ET ELLES
INFLUENCENT NOTRE
ÉCONOMIE, NOTRE CULTURE
ET NOTRE POLITIQUE.

173
ECONOMIX

NIXON

en p a rla n t de politique, examinons P arfois, le p résident Nixon sembla être


l'élection présidentielle de 1968, de d ro ite, comme lorsqu'il é te n d it la
rem portée par le candidat républicain, guerre du V iê t Nam...
Richard Nixon, e t son excellente
cam p ag n e p u b lic ita ire .

' y<«lNT£K*NT
/¿•'avec; ,
CRUAUTÉ™ /

Parfois, Nixon sembla ê tre de gauche, Merde, p arfo is Nixon sembla carrém ent
comme lorsqu'il s o r t it enfin l'Amérique ê tre un s o c ia lis te : il proposa l'accès
de la guerre du V iê t Nam, parvint à universel aux soins, il depensa davantage
une e n te n te d ite d é te n te avec les que LBJ pour les pauvres e t, de 1971 à
Soviétiques e t s'adressa aux Chinois 1973, il te n ta de s to p p e r l'in fla tio n en
communistes. g e la n t le s s a la ire s e t le s p r ix .
LA (SUERRE FROIDE
EST TERMINEE !

Le gel des salaires e t des prix é t a it DONNEZ-MOI UNE ONCE HUM, EN RÉALITÉ,
une mesure extrêm e, mais l'in fla tio n D'OR CONTRE 35 DE VOS VOUS N'ÉTES PAS
é ro d a it le s ystè m e que nous avons vu DOLLARS GONFLÉS. CENSÉ FAIRE ÇA...
page 134. Au d éb u t des années 1970, le
dollar a v a it perdu t a n t de valeur que
l'o r q u it t a it les c o ffr e s am éricains Cles
Américains ne pouvaient to u jo u rs pas
posséder d'or, mais les é tran g ers, eux,
le p o u v a ie n t').

DONNEZ-MOI UNE ONCE


D'OR, J'AI DIT.

en 1971, Nixon f i t en 1973, t o u t le systè m e des


la seule chose qu'ïï ta u x de change fix e s de B re tto n
pouvait : il s o r t it le Woods s 'é t a it e ffo n d ré . Ce f u t
dollar de l'é ta lo n -o r. également l'année où l'in fla tio n
s envola p o u r d e b o n , à cause
de la c r is e d e ré n e rg ie .

174
L ' È R E D E S L IM IT E S (1966-1980)

P o u r c o m p r e n d r e la c r is e de l'é n e rg ie , n o u e d e v o n s n o u e ra p p e le r que lle q u a n t it é


de tr a v a il é t a i t e ff e c t u é e p a r le s m a ch in e s d a n s le s a n n e e s 1970.

^ Z L .

IL N'y AVAIT PAS


SI LONGTEMPS, NOS ANCÊTRES
AVAIENT DE LA CHANCE S'ILS
AVAIENT UN SEUL CHEVAL
POUR LES AIPER PANS LEURS
TÂCHES. PANS LES ANNÉES 1970,
LA PLUPART PES AMÉRICAINS
EURENT L'ÉOUIVALENT PE
CENTAINES PE CHEVAUX
TRAVAILLANT POUR EUX.

■s.

Pans les années 1970, la production d e


CES MACHINES FONCTIONNAIENT À V É N E R G IE pétn ule aux USA a tte ig n it son maximum.
F O S S IL E , ET NOTAMMENT LE P É T R O L E .
PRODUCTION MENSUELLE PE PÉTROLE AUX USA

vn *\
k
^ 100 “

1920 1930 1940 1950 1960 1970 19Ö0 1990 2000

À l'é tr a n g e r , on a v a it déjà d é c o u v e rt P a r la s u ite , le s loca ux fo r m è r e n t


les g ro s g is e m e n ts p é tr o lie r s l'o r g a n is a tio n d e s p a y s e x p o r t a t e u r s de
fa c ile s à d é c e le r e t on se le s é t a i t p é tr o le - OPéP Cl9 6 0 ) .
a p p ro p rié s . A u d é b u t, ils f u r e n t
e x p lo ité s p a r d e s c o m p a g n ie s
p é tro liè re s o c c id e n ta le s , avec
une r é t r ib u t io n m in im a le au><,
p ro d u c te u r s locaux.

175
ECONOMIX

Beaucoup de nations de l'OPEP é ta ie n t arabes ; quand les USA p rire n t p a rti pour
Israël dans la Guerre du Kippour en 1973, l'OPEP coupa l'approvisionnement en
pétrole.

Par exemple, l'agriculture é ta n t mécanisée, la c h e rté du


Le prix du pétrole pétrole signifia une a lim e n ta tio n chère.
flamba, de même que
celui des produits
fabriqués à base de
pétrole ou tra n s p o rté s
grâce au pétrole, c 'e s t-
à-dire a b s o lu m e n t
to u t. C 'é ta it une
in fla tio n p a r l'o f f r e ,
c 'e s t-à -d ire une
augm entation des
c o û ts de l'o ffre qui f a it
m o n te r les prix sur
to u te la ligne.

!-

Pour la p lupart des Américains, ce f u t un problème ; ailleurs, ce f u t un désastre.

176
L ' È R E DE S L I M I T E S (1966-1980)

LE RETOUR DE MALTHUS

f n A frique, 17 pays c o n n u r e n t d e s fam ines en 1974.

Une des raisons é t a it p o litiq u e ; ces


pays n 'é ta ie n t pas des dém ocraties.
Aucune vraie dém ocratie n'a jam ais
connu de fam ine de masse.

SI NOUS AVIONS LE POUVOIR POLITIQUE,


NOUS L'UTILISERIONS POUR ÊTRE
SÛRS D'AVOIR À MANGER /

Un a u tre problème : une p a rtie de VOICI DE L'ARGENT POUR UN NOUVEAU


l'aide occidentale p r o fita it davantage BARRAGE, ET UNE LISTE DE NOS COMPAGNIES
aux p ro d u c te u rs o c c id e n ta u x QUI VOUS LES CONSTRUIRONT /
qu'à ses d e stin a ta ire s.

r OUI,
DONC, EN GROS, VOUS MAIS CE
DONNEZ DE L'ARGENT À VOS MARCHÉ VOUS
PROPRES COMPAGNIES. RAPPORTE UN
BARRAGE /

MAIS NOUS AVONS


BESOIN DE PUITS ET NON
DE BARRAGES. UN BARRAGE
NOIERA CERTAINES DE
NOS MEILLEURES TERRES
AGRICOLES.
C 'E S T PAS
GRAVE ! NOUS VOUS
M ê m e les bons c ô té s ENVERRONS DE L'AIDE
pouvaient engendrer des ALIMENTAIRE !
problèmes. Par exemple,
du f a i t que le tie rs-m o n d e MAIS ÇA REVIENT
b é n é ficia it de la médecine À DONNER DE
e t de l'hygiène occidentales, L'ARGENT À
les ta u x de m o rta lité VOS PROPRES * “
FERMIERS. ET SI
c h u tè re n t. JAMAIS L'AIDE H * - V

LA PLUPART DE MES FRERES ET SOEURS SONT


MORTS, MAIS TOUS MES ENFANTS ONT V É C U !
Î r r ~ fEST-CE QUE
f f VOUS R E F U S E Z LE
{ V BARRAGE ?

C e qui ve ut dire que la population g rim p a

177
ECONOMIX

La même chose s 'é t a it produite en Europe lors de la Révolution industrielle, mais à


l'époque, il y a v a it encore des c o n t i n e n t s v i d e s p o u r accueillir ces gens en plus.

Désormais, les mêmes gens


devaient s 'in s ta lle r sur la même C'EST AINSI QUE
te rre , e t l'o ffre alim entaire se LES HOMMES
m a in te n a it à peine. REDÉCOUVRIRENT
MALTIJUS ET
S'INQUIETERENT
PRODUCTION ALIMENTAIRE EN AFRIQUE
C1952-1956 * 100} DE LA S U R P O ­
P U L A T IO N .
a» » <■» PRODUCTION TOTALE
PRODUCTION PAR PERSONNE

1950 1970 1990 2010

BÉAUCOLiP DE BiAÜCOÜP DE PÉLI PB


Mais souvenez-vous : page
36, nous avons vu que les
gens riches o n t généralem ent
m o i n s d ' e n f a n t s que les
pauvres. Donc à mesure qu'une
économie se développe e t que
les gens deviennent plus riches
- e t s u r to u t à mesure que les
f e m m e s acquièrent l'éducation
e t la p ossibilité de faire quelque
chose en dehors de la maison -
la population va généralem ent
grimper, puis se s ta b ilise r.
O n appelle cela la t r a n s i t i o n
d é m o g r a p h iq u e .

178
L ’ ÈRE DE S L I M I T E S (1966-1980)

Mais attendre que to u t le monde devienne riche ... ce tableau oublie quelque
apporte d'autres problèmes. Le piège e s t le suivant
bien que la plupart des manuels d'économie voient
chose d 'im p o rta n t.
celle-ci de c e tte m a n iè re ...

,~:-nz
IMPOTS IMPOTS
GOUVERNEMENT

DEPENSES
MENAGES ENTREPRISES
ACHATS

PRODUITS

TRAVAIL

SALAIRES

BANQUES

EPARGNE INVESTISSEMENT

Nous com ptons sur la n a tu r e pour re tra n s fo rm e r les d é ch e ts


en ressources. Mais la nature
ne peut pas
t o u t assimiler.
m Si elle e s t
c ¡Í s u rc h a rg é e ,
les ressources
disparaissent
e t les déchets
s'accum ulent.

z iu
O \vi\
V
3- 33 o “
—1
O
Dl. a
y

LES PEUPLES RICHES CONSOMMENT ET USENT


DAVANTAGE QUE LES PEUPLES PAUVRES, CE OUI DANS LES ANNEES
ÉCLAIRE LA "SURPOPULATION" D'UN JOUR DIFFERENT. 1970, LES HOMMES
NOUS AVERTISSAIENT
QUE NOUS
APPROCHIONS DES
LIM ITES PB LA
CROISSANCE, À LA
FOIS DEMOGRAPHIQUE
ET ECONOMIQUE.

CE N'EST PAS NOUS, LE PROBLÈME /

179
ECONOMIX

Pour a u ta n t, ¡1 e s t vrai que plus ¡1 y a de gens, plus ¡1 y a de c e r v e a u x -


des cerveaux capables de résoudre les problèmes.

. Par exemple, la crise alim entaire


des années 1970 passa en p a rtie
BLE ANCIEN grâce au cerveau de l'agronome
Norman Borlaug : il m it au p o in t
des cu ltures é c o l o g i q u e s
r é v o l u t i o n n a i r e s qui m ultiplièrent
la production alim entaire de
NOUVEAU BLE manière non malthusienne.

La politique agricole des USA changea au La nouvelle politique favorisait


début des années 1970 ; au lieu de travailler les gros producteurs, c'est-à-dire
à conserver des prix agricoles stables, ce qui l'agroahm entaire, condamnant les fermes
avait parfois signifié payer les fermiers pour familiales à l'ancienne*.
ne pas produire, le gouvernement se m it à
soutenir une p ro d u c tio n m aximale-

PLUS ! PLUS / PLUS /

^ ___ w

0 "G ro ssisse z o u p a rte z . " Earl Butz,


secrétaire d 'É ta t à l'Agriculture C1971-19765

L'a_groalimentaire é t a it tro p gros pour se


préoccuper de chaque h ectare ; il é t a it
plus facile de p la n te r ¿/A7 s e u l p r o d u i t
p a r t o u t sans ch erche r plus loin. Ce
p ro du it é t a it souvent du m a ï s .

B ie n tô t, les USA euren t du maïs à ne plus savoir qu'en faire, on lui trouva donc de
n o u v e a u x u s a g e s :______
l e m aïs f u t donné à m anger aux vaches. Le maïs fut donné à manger Le maïs fut transformé
Ce ré g im e de m aïs re n d a it les va ch e s aux hum ains sous de en éthano\, un carburant
m a la d e s , e lles e u re n t do nc besoin nouvelles formes, comme renouvelable fortement
de m é d ic a m e n ts e n p e r m a n e n c e subventionné qui n'a aucun
- de s m é d ic a m e n ts aui p é n é tr è re n t
le s iro p de m aïs à ha u te
te n e u r en fru c to s e *, qui sens si ce n'est de faire un
n o tr e a lim e n ta tio n e t nos ré s e rv e s
d'eau e t c o n tr ib u è r e n t à e n gend rer contribua à l'augmentation cadeau à l'agroallmentaire.
d e s b a c t é r i e s r é s i s t a n t e s aux de l'o b é sité aux USA.
m é d ic a m e n ts . NOUS CULTIVONS VU MAIS POUR FABRIQUER
VU CARBURANT, ET NOUS UTILISONS CE
POUR CULTIVER VU MAIS.

COMBIEN PE CARBURANT
RESTE-T-IL QUANP VOUS
AVEZ FINI ?

* Peut-être parce qu'il é ta it pire pour les Humains que d'autres sucres, e t certainement parce que
les subventions le rendaient si bon marché que les producteurs alimentaires en mirent dans tout.

Mais nous allons trop vite ; dans les années 1970, l'alimentation bon marché é ta it un
bienfait pour les Américains, dont beaucoup avaient m oins d ’a rg e n t que par le passé.

180
L 'È R E D ES L IM IT E S (1966-1980)

LA GRANDE AUGMENTATION DES IMPOTS


Pans les années 1970, les gens eurent moins d'argent m êm e s i le u r p a ie s u iv it
l'in fla tio n , à cause de l'augm entation des tra n c h e s d 'im p o s itio n .

L'augm entation des tra nch e s Ce so n t les revenus gui suivirent l'inflation
d'im position e s t une expression p o rta n t e t se retrouvèrent dans des tranches
à confusion ; en réalité, les tra nch e s d'imposition de plus en
d'im position n'augm entèrent plus hautes.
p a s avec l'infla tio n. / MAIS >
JE NE
PEUX RIEN
ACHBTER PE
PLUS AVEC
„ MA PAIE / ,

IMPOSITION
TRÈS
HAUTE
IMPOSITION
HAUTE

IMPOSITION
MOYENNE

IMPOSITION IMPOSITION
BASSE BASSE

Cela contribua à une im p o rta nte a u g m e n ta tio n d e s im p ô ts Ce n 'e s t pas parce


au'il a vait b e s o in
de prendre plus aux
TAXES FEVERALES PONCTIONNEES SUR gens ordinaires que
LES SALAIRES PE LA FAMILLE MOYENNE le gouvernement
augmenta les
25 im p ô ts ; il s'a g issait
CL
20 20 de prendre m o in s
m aux riches e t
vb 15 12 aux grosses
?
zU
L 10 entreprises.
a 5
3
g O
1965 1975
La famille moyenne e s t la famille qui se trouve au milieu, avec la
moitié des familles gagnant plus e t l'autre moitié gagnant moins.

181
E C O N O M IX

Les gens riches e t les grosses e n tre p rise s payèrent moins d'année en année parce
que le code des im p ô ts d evint plus co m p liq u e d'année en année, avec de plus en
plus de fa ille s .

Remanier le code Le successeur de Nixon, Æerald Ford, a va it des idées,


des im p ô ts, a rrê te r mais elles é ta ie n t stupides.
l'in fla tio n , augm enter
l'emploi, fa ire cesser
la dépendance au PORTONS TOUS DES PINS "WHIP INFLATION NOW"*
p étro le é tra n g e r...
to u s ces problèmes
n é c e s s ita ie n t de la
compréhension e t des
idées que le p résident
Nixon ne pouvait
fo u rn ir ; Nixon é t a it
paralysé par le scandale
du W a te rg a te e t il
démissionna en 1974.

Les économ istes du courant dominant n 'é ta ie n t


pas d'un grand secours.
Les sciences économiques que
nous avons vues pages 167-173
é ta ie n t to u jo u rs influentes,
mais elles cédaient du te rra in
/ / / p x C*> à a u tr e ty p e de sciences
économiques non dom inantes, une
b (2 )= ± défense enflammée du la is s e z -
fa ir e .
Voyons voir.

A b a tto n s l'in fla tio n sur-le-cham p


182
L ' E R E DE S L I M I T E S (1966-1980)

LES PROPHETES DE LA LIBERTE : Hayek et Friedman


Pans les années 1920, les économ istes autrichiens Ludwig von Mises C188H973)
e t Friedrich Hayek (1899-1992) c o n s ta tè re n t que la p la n ific a tio n économ ique
engendrait la d ic ta tu r e p o litiq u e ■ Quand les gens perdaient leur lib e rté
économ ique, ils perdaient leur lib e rté p o litiq u e .

Ces idées s o n t appelées n éo lib éralism e parce qu'elles o n t relancé le libéralisme du XIXe
siècle, selon lequel le gouvernement devait re s te r p e tit pour ne pas opprimer les gens.

n v i > !> /? //£ ,


Hayek en p a rtic u lie r é t a it un form idable
penseur ; au lieu de p a r tir de l'h y p o th è s e
que le marché fo n c tio n n a it, ce que
fa is a ie n t les économ istes depuis Ricardo,
Hayek regarda c o m m e n t il fo n c tio n n a it :
com m ent l'in te ra c tio n de p e tite s unité s
des gens) crée une in te llig e n c e complexe
Cle marché), qui ré a g it aux pénuries,
aux évolutions du g o u t ou aux nouvelles
technologies bien mieux que n 'im p o rte
quel p la n ific a te u r humain ne le fe ra it.
C C erveau invisible" p o u rra it ê tre une
meilleure expression que "main invisible".)

Les gens qui te n te n t de re m p la c e r P ourtant, après la Seconde Guerre mondiale,


ce cerveau par leur propre systèm e les démocraties s'avérèrent p arfaitem ent
échoueront, e t lors du p ro c e s s u s capables de gérer leurs économies sans
de c e t échec, ils fe ro n t beaucoup de recourir aux camps d'emprisonnement.
dégâts.
NE
PÉTESTEZ-
VOUS PAS
ÊTR£
OBLIGE PE
TRAVAILLER
POUR LE
PUBLIC ?

Hayek
IW demeura
I I K-'bH I dans
U U I l —' Il'o b scu rité
I pendant I I des décennies. Il f in it par resurgir à
l^i \ W w /-»ri r-iK' i î L n ^ k « o i i \ / .Ci ik’ / ' j 4- r-iK V M ^ i 1/5
université de Chicago, où les principes néolibéraux fu re n t promus par l'économ iste
imérïcain M U to n F rie d m a n 0 9 1 2--2 2006
0 0 6)'

183
ECONOMIX

En g ro s, les idées de Friedman co n sistaien t en une


défense e x trê m e du laissez fa ire ...

LES M0MME5 SONT MOTIVES PAR LEUR PROPRE


INTÉRÊT.

51 NOU5 LAISSONS LES HOMMES LIB R E S t?E


CHOISIR LES TRANSACTIONS OUI LEUR PROMETTENT
LE MEILLEUR AVANTAGE, ILS MAXIMISERONT LEUR
PROPRE BIEN-ÊTRE.

LE LIBRE MARCHÉ RÉCOMPENSE LES HOMMES POUR


LEUR CONTRIBUTION AU BIEN-ÊTRE DES AUTRES.

PONC, OUANP LE GOUVERNEMENT N'INTERFÈRE


PAS, LES HOMMES MAXIMISENT LEUR PROPRE
INTÉRÊT EN AIPANT LES AUTRES. PÈS QUE C'EST POSSIBLE, LE
GOUVERNEMENT POIT S'ÉCLIPSER !

Avec une concession à John Maynard Comme Hayek, Friedman in s is ta it sur


Keynes : le gouvernement d e v a it gérer le f a it que le p o u v o ir c o n c e n tr é e s t
la demande globale. Mais au lieu de le une m e n a c e à la lib e r t é . Mais il ne
faire par les ajustements keynésiens de
sem blait pas voir que le pouvoir peut
l'imposition e t de la dépense, Friedman
recommandait V a u g m e n ta tio n d e la se concentrer sous plus d'une form e.
m a s s e m o n é ta ire de 3% par an environ
(m o n é ta ris m e !)-

AU LIEU PE ÇA, IL COMPARA LES E t en réalité, dès


GOUVERNEMENTS PU MONPE REEL l'époque où Friedman
À UN LIBRE MARCHE MOt^EUSE. accéda à la célébrité
OR, BIEN ENTENPU, LES MOPELES PES dans les années 1960,
MANUELS FONCTIONNENT MIEUX QUE
LES INSTITUTIONS PU MONPE REEL : il é t a it clair que
C'EST MÊME POUR ÇA QUE NOUS le laissez-faire ne
LES INVENTONS. PAR EXEMPLE, LE fo n ctio n n ait même pas
MONÉTARISME NE FONCTIONNE QUE fo rc é m e n t en théorie.
PANS LES MOPELES ÉCONOMIQUES Étudions m aintenant la
RESTREINTS ; PANS LE MONPE REEL, f a i l l i t e d u m a rc h é .
IL A ÉCHOUÉ PARTOUT ET
À CHAQUE FOIS.

184
L ' È R E D E S L I M I T E S (1966-1980)

Mi de la manière dont les marchés, livrés


LA FAILLITE PU MARCHE NE PARU à eux-mêmes, fin issen t souvent par ê tre
PAS PE LA MANIERE PONT LES MARCHES c o n t r ô lé s .
PRENNENT EN COMPTE LES CAPRICES
PES RICHES AVANT LES BESOINS
PES PAUVRES. ÇA, C'EST LE
FONCTIONNEMENT PU MARCHE.

ELLE PARUE PLUTOT


PE LA MANIERE PONT MÊME
LES MARCHES PARFAITS PES
MANUELS PEUVENT PONNER PE
MAUVAIS RÉSULTAT^ : AVEC
PES EXTERNAUTES, PAR
EXEMPLE, OUI SONT EN GROS
LES EFFETS SECONDAIRES
PES TRANSACTIONS
ÉCONOMIQUES.

Les e x te rn a lité s
n é g a tiv e s s o n t
om niprésentes, parce que
les gens qui prennent les
décisions ne s o n t pas
ceux qui en s o u ffre n t.

Les e x te rn a lité s peuvent aussi ê tre Mais quand vous en payez le prix t o t a l,
p o s itiv e s . Si vous avez c o n s tru it un alors que vous ne recevez qu une p a r t ie
beau b â tim e n t au lieu d'un b â tim en t du bénéfice, vous n 'ê te s pas assez
s tric te m e n t fonctionnel, t o u t le m otivé pour le faire.
monde en p ro fite .

PONC UN LIBRE MARCHÉ, MEME EN THÉORIE, NOUS PONNERA TROP PEU PE BIENS AVEC PES
BÉNÉFICES LARGEMENT PARTAGÉS ET TROP PE BIENS AVEC PES COUTS LARGEMENT PARTAGES.
ECONOMIX

M aintenant, vous vous Donc, si un La grosse objection


souvenez de la page 23 ? gouvernement c o rrig e
Les libres marchés une e xte rn a lité - en
fo n c tio n n e n t correctem ent ta x a n t la pollution, j?ar CELA RENDRAIT ME5
seulem ent quand le p r ix exemple - le marche PRODUITS TROP CHERS
fonctionne m ieux. VOUS ALLEZ ME METTRE
d'un p ro d u it re flè te son SUR LA PAILLE /
c o û t à la so ciété.

ET C'EST EXACTEMENT DE CELA EN TOUT CAS, CORRIGER LES EXTERNALITES NE COUTE


QU'IL S'AGIT : SI NOUS NE VOULONS SOUVENT ÇAS CHER. TOUS CES EXEMPLES ETAIENT
PAS QUELQUE CHOSE AU POINT DE RÉPUTÉS RUINEUX AVANT QUE NOUS NE LES
PAYER LE COÛT GLOBAL PE SA METTIONS EN PRATIQUE■
MISE SUR LE MARCHÉ, ALORS C'EST
UNE MAUVAISE UTILISATION DES
RESSOURCES DE LA SOCIETE. Vendre de l'essence sans plomb
¡¡Arrêter les chlorofluo roca rbures
d e s tru c te u rs d'ozone
A r r ê te r les ém issions de s o u fre
provoqu ant des pluies acides
équiper les v o itu re s de c e in tu re s de
s é c u rité e t d'airbags
Réduire la con som m a tion des v o itu re s
A ugm ente r la s é c u rité des lieux de tra va il
f t c . , e tc ., e tc .

Même dans un libre marché idéalisé, Il y en a va it d 'a u tre s encore plus extrêm es
le gouvernem ent a un rôle à jo u er. que Friedman. L'université de Chicago, en
Fnedman reconnaissait ce p o in t particulier, é ta it le foye r des s c ie n c e s
en th é o rie . Mais en pratique, il é c o n o m iq u e s n é o c o n s e rv a tric e s .
s'e x p rim a it c o n tre p ra tiq u e m e n t
t o u t ce que le gouvernem ent fa is a it,
du diplôme obligatoire des d o cte u rs
à la mise en place de la re tra ite .

AVEC LA RETRAITE, LE GOUVERNEMENT


VOUS TAXE MAINTENANT ET VOUS PAIE
PLUS TARD
CELA REVIENT'
DONC À VOUS
FORCER À
PRÉVOIR VOTRE Une des raisons : dans les années 1970, le
RETRAITE 1 gouvernement ne p ré s e n ta it plus aucun
VOUS ÊTES OPPRIMÉE a t t r a it .

186
L ’ ÈRE D E S L I M I T E S (1966-1980)

L’ÉTAT BALLONNÉ

Les impôts é ta ie n t trop élevés. Faire confiance au gouvernement é t a it naïf.

Les programmes dont le but é t a it a t t e in t ne ,- -


s 'a rrê ta ie n t visiblement ¡amais. '
^ VOUS N O U S ~ ~ '\/' PE "N;------ NON / JE VOUS Al
APPORTÉ ENCORE PES
TRAINS À ORANPE \ PROPRF 7 /= a=======^------- * ^ O AUTOROUTES !
v ^ esse J y ) « / PES é c o l e s C ^ = = ï = 7 /

3 ' - . C 3 V

"Un d é p a rte m e n t d 'E ta t e s t c e q u '/'/ y a d e p lu s p ro c h e d e la vie é te rn e lle q u e l'o n


a it ja m a is vu s u r te r r e . " Ronald Reagan C1911-2004)

Prenons c e tte ré g le m e n ta tio n bizarre


de 1969 :

LES TOMATES
MÛRIES SUR PIEP
DOIVENT AVOIR AU MOINS
6,42 CM DE DIAMÈTRE.
LES TOMATES VERTES
PEUVENT ÊTRE PLUS
PETITES.

Vous pourriez penser que les cultivateurs de


tomates américains la d é te s ta ie n t, mais en
fait, ce sont eux qui l'avaient ré c la m é e , car
ils faisaient surtout pousser des tom ates
vertes, alors que les producteurs mexicains
faisaient surtout pousser des tom ates mûries
sur pied. Et c e tte loi empêchait la m o itié de I;
production mexicaine de rentrer, perm ettant ai
cultivateurs américains de vendre 30% plus cher

C ette sorte d 'e m p rise


ré g le m e n ta ire é ta it
Pans les années 1970,
même la ju s tific a tio n -
LES GROSSES
ENTREPRISES SONT PANS
LES CORPES !
;
un problème croissant clé du gouvernement
du gouvernement bureaucrate - les
bureaucrate : il grosses entreprises
é ta it contrôlé p ar so n t une menace qui
les in té rê ts memes d oit ê tre m aîtrisée -
qu'il é ta it censé sem blait fa u s s e .
réglementer.

187
ECONOMIX

LA GESTION PAR LES CHIFFRES


En réalité, les problèmes des a ffa ire s avaient commencé après la Seconde <5uerre
mondiale quand les corporations avaient g ro s s i e t s 'é ta ie n t d iv e rs ifié e s . Pès lors,
les directions générales n'avaient plus pu suivre to u s les détails. Mais to u te s les
e ntreprises avaient deux choses en commun :

LES DOLLARS PROFITS PROFITS PROFITS PROFITS


ET LES
CENTS /

PAIN MONTRES GAZ SOUS- BOIS PE


TOXIQUE VÊTEMENTS CONSTRUCTION

ANALYSE RETOUR SUR


PROFIT COUT-BENEFICE INVESTISSEMENT ECOLE PE COMMERCE

Ces spécialistes en management Far exemple, quand une voiture s o r t a it


apportaient une réflexion objective des chaînes de montage de P e tro it, des
e t quantitative dont beaucoup de inspecteurs la c o n trô la ie n t à la recherche
compagnies avaient besoin. Mais bien d'anomalies. Mais de plus en plus souvent :
tro p souvent, ils ignoraient to u t ce “'*v QUOI ?
qui n 'é ta it p as chiffre, quelle que VIREZ LES INSPECTEURS. ) ( POURQUOI ?
f u t son importance. »•- ......- —i h—^ .
"Toutes les m esures q u an titatives LEURS SALAIRES COUTENT DE MAIS ILS
L'ARGENT, ET ILS N'ARRÊTENT PAS PRÉSERVENT LA
que nous avons nous m o n tre n t que GRANDE QUALITE
nous sommes en tra in de gagner la DE TROUVER DES PROBLEMES, CE
QUI COÛTE AUSSI DE L'ARGENT. DE NOS VOITURES.
guerre [du Vietnam]. "
R o b ert MeNajriara,
secrétaire d 'E ta t à la Péfense JE NE LE VOIS PAS
sous JFK e t LBJ, pionnier de DANS MON BILAN.
ce nouveau typ e de gestion VIREZ-LES.

Pour a u ta n t, les cadres PLUS VITE .'


PLUS VITE /
rem arquaient rarem ent
le c o û t de leurs
p r o p r e s salaires ;
dans les années 1970,
une usine sidérurgique
américaine com pta
7 00 managers pour
seulem ent NOUS DEVONS
& 0 0 0 ouvriers. RÉDUIRE LES
COÛTS /
VL 'e ssen tiel de ce que nous appelons le m anagem ent c o n s is te à re n d re d iffic ile
le tra v a il des gens. " P e te r Prucker, pape du management

188
L ' È R E D E S L I M I T E S (1966-1980)

Avec t o u t ce management, les ouvriers devinrent de plus en plus in d iffé re n ts .

^ a \/a i l ? COMMENT
LA CORPORATION AURAIT
nm x-je »£%'■ATrtnB L A - u ï ï ç pièce PU METTRE A U PO INT PES
MOYENS PE S'ASSU R ER QUE LE
PROPUfT S O IT ENTIER, PROPRE
E T FONCTIONNE QUANP IL
PARVIENT A U CONSOMMATEUR.
M AIS IL S ONT RENVOYÉ LES
INSPECTEURS. PARCE Q U 'A IN S I
IL S POUVAIENT AUGMENTER
LEUR P ... PE PROFIT. "
GARY BRYNER, PRÉS/PENT P 'UN
SYNP/CAT UAW LOCAL

■ ÿ f s ^ s s s :

§ 3 1 « »

Interview s e x tra ite s du livre de S tud s Terkel W orking, 1974.

Les cadres s'essayèrent même E t quand Lee lacocca, p ré side n t de


aux décisions techniques. Pans les Ford de 1970 à 1976, voulut une voiture
années 1970, chez £M, la conception com pacte, il décida de son cahier des
d'un phare n é c e s s ita it 15 réunions, changes, ce qui é t a it admissible.
d on t 5 incluant le P .-P .G .

189
ECONOMIX

Il n'y a v a it pas gue les compagnies de L'EFFONPREMENT PE PENN CENTRAL


voitures. Ve mauvais managements FORÇA LE GOUVERNEMENT À
c o n trib u è re n t à faire to m b e r les NATIONALISER LES TRAINS PE PASSAGERS.
gé a n ts des chemins de fe r Fenn Central LE SYSTEME PUBLIC - AMTRAK - N'EST
Railroad e t de l'acier U.S. S teel dans les PAS MERVEILLEUX, MAIS IL FONCTIONNE
MIEUX QUE NE LE FAISAIT
années 1970. PENN CENTRAL.

y avait une p a rt de vé rité dans ces excuses, la c o n c u rre n c e é tra n g è re , notamment.

190
L ' È R E DE S L I M I T E S (1966-1980)

MADE IN JAPAN
le s grosses compagnies américaines Cependant, le c o m m e rc e in te r n a tio n a l
avaient considère leurs c lie n ts devenait de plus en plus efficace.
comme acquis pendant des décennies

e l l e v o u s l a is s e c e t t e
S E N S A TIO N DE CHALEUR

Dans les années 1970, les compagnies M a n ifeste m e nt, les Américains
américaines accoutum ées à dominer s 'é ta ie n t mis à a c h e te r des v o itu re s
un marché national se re tro u vè re n t en é tra n g è re s , s u r to u t des japonaises.
c o n c u rre n c e dans un marché mondial

le gouvernem ent japonais


protégeait ses e n tre p rise s co n tre
rles
le- im p o rta tio n s , les encourageait
à coopérer, leur accordait des
subventions e t des faveurs, e t
fo r ç a it p ra tiq u e m e n t ses cito yen s
à épargner pour que les a ffa ire s
disposent to u jo u rs d 'in vestissem ent.
ECONOMIX

Les Américains se plaignaient de ce que la


politique japonaise é ta it déloyale, ce qui Les compagnies japonaises avaient
é ta it le cas, mais le vrai problème é ta it que moins de cadres, e t leurs cadres
les compagniesjaponaises fabriquaient de é ta ie n t moins d is ta n ts . Même dans
m e ille u re s v o itu r e s que les compagnies les années 2 0 0 0 , les in d ustrie s
américaines. autom obiles Japonaises recevaient
encore 100 ro ts plus de suggestions
de la p a rt de leurs employés que les
compagnies américaines.

squi Les dollars se rva ien t à payer des biens


achetaient leurs voitures avec américains, mais les Japonais n 'a ch e ta ie n t
des dollars, le Japon se retrouva pas a u ta n t qu'ils vendaient - du coup, les USA
avec des dollars. Qu'allait-il en connurent un d é f ic it c o m m e rc ia l.
faire ?

A TOKYO,
ON Ne
PEUT PAS
PAYER SES
COURSES
EN
POLLARS.

Les dollars Ainsi, la circu la tio n m o n é ta ire s'équilibra, co n tra ire m e n t à


se rva ien t aussi la circu la tio n des m a rc h a n d is e s .
à payer du
c a p ita l américain
- a ction s,
obligations, d e tte
gouvernementale,
e t ainsi de s u ite .
Par le passé, ce
commerce a va it
é té re s tre in t, mais
les re s tric tio n s ,
ou c o n tr ô le s du
c a p ita l, fu re n t
assouplies dans les
années 1970.

- »

192
L ’ ÈRE D E S L I M I T E S (1966-1980)

DEPUIS LORS, LES USA C'est bien pour les Américains qui p o s s è d e n t du capital
VENDENT LEUR CAPITAL AUX
ETRANGERS POUR PAY ER
DAVANTAGE DE MARCHANDISES. JE VOUS PAIE JE ¿ r
I 10 MILLIONS VOUS PAIE i ! M »
DE $ POUR CET 15 MILLIONS
l IMMEUBLE. DE $. I « 8’
¡B S l» 1 1,1
k f i l i n i

sut m «
B i l l ® ® w II ( I l

n in n a
I IIS A i l

5 t c 'e s t bien peur les consommateurs américains

C H E Z
JOH N Vofr u f!s s q u i n 'e x p lû SBNT P A S f
V O IT U R E S

y y v y v w v f

Mais souvenez-vous : la p lu p a rt des consommateurs s o n t aussi des tr a v a ille u r s ■


ECONOMIX

MALAISE GÉNÉRAL

Jimmy Carter, le démocrate qui remporta la présidence en 1976, avait du pain sur la planche.

PUR£AU PU
CHOMAGE

CARTER VEREGLEMENTA LES Cela marcha raisonnablement bien.


TRANSPORTS ROUTIERS, LES COMPAGNIES Concernant les tra n s p o rts aériens, les
AÉRIENNES, LES TÉLÉCOMMUNICATIONS
ET LA FINANCE. compagnies é ta ie n t moins protégées,
donc de nouvelles venues pouvaient les
concurrencer. Le prix des billets d'avion
ch u ta Cen général;.

ET LE SERVICE
PERICLITA, LUI AUSSI

EN _pAIT, LORSQUE LES CONSERVATEURS


PLUS IMPORTANT, CARTER EVOQUENT PES PEREGLEMENTATIONS
PÉRÉGL^MENTA LA BIÈRE. PANS RÉUSSIES, ILS ÉVOQUENT SURTOUT CELLES
LES ANNEES 1970, IL NY AVAIT QUE PE CARTER. LES PÉRÉGLEMENTATIONS
QUELQUES GRANPS BRASSEURS i ULTÉRIEURES NE MARCHERENT
LEUR BIERg AVAIT UN ARRIERE-GOUT PAS AUSSI BIEN.
PE MINISTERE PE LA BIERE. CARTER
AUTORISA LA BIÈRE ARTISANALE,
QUI PONNA NAISSANCE AUX PETITES
BRASSERIES P'AUJOURP'HUI ET
LEUR EXCELLENTE BIÈRE.

194
L ’ ÈRE D E S L I M I T E S (1966-1980)

Mais le p ré side n t C a rte r n 'é ta it C arter f i t aussi de son mieux pour en fin ir avec
pas un a p ô tre du laissez-faire. l'addiction nationale aux é n e rg ie s fo s s ile s .
Quand Chrysler chancela à la fin
des années 1970, C a rte r donna a
Lee lacocca, le nouveau Ÿ.-V.G ., ?anneaux solaires
du ré p it pour faire évoluer les thermiques, supprimés
choses, ce qu'il f i t . par le président
Reagan dans les

Ce ne f u t cependant pas s u ffis a n t pour empêcher une autre c ris e p é tr o liè r e C19795 :

Les prix du pétrole s'envolèrent quand les fo n d a m e n ta liste s religieux s'em parèrent
du pouvoir en Iran, p rire n t des Américains en o ta g e s e t re fu sè re n t de les rendre.

Prix de l'essence, hum iliation des prises d 'otages e t récession sévère... C a rte r
p e rd it l'élection de 1980 contre R o n a ld R eag an , ancien gouverneur de Californie.

195
Ile pro f i t ] e s t to u jo u rs t r è s élevé dans les pays
qui s o n t t r è s rapides à ruiner.

Adam S m ith , La R ichesse d es n a tio n s 0776)


LA

REVOLTE
DES

RICHES
( 1980 - 2001 )
ECONOMIX

A vant que nous poursuivions, rappelons-nous la Adam S m ith a f o r t bien décrit


manière d o n t les riches e t les p uissants avaient t o u t cela : ___
f a i t en s o rte que le u r in té r ê t semble ê tre
l'in té r ê t de t o u t le m onde.
'TOUT POUR NOUS
METTRE TOUT ET RIEN POUR LES AUTRES,
LE MONPE PANS VOILÀ LA VILE MAXIME QUI
PES CAMPS PARAIT AVOIR ÉTÉ, PANS TOUS
P'EMPRISONNEMENT LES AGES, CELLE PES MAITRES
CRÉERA UN PE L'ESPÈCE HUMAINE. "
PARAPIS
e,nr.\A\je,Tfi I

LAISSER MOURIR LES


PAUVRES EST LE MIEUX POUR
TOUT LE MONPE /

C 'est assez facile de re je te r ces Ëlles continuent à le faire aujourd'hui-


idées aujourd'hui. Mais en leur
tem ps, elles fo n c tio n n a ie n t. LES LES MARCHES
CONTROLES PE FINANCIERS NON
LA POLLUTION REGLEMENTES
SONT MAUVAIS ' SONT BONS /

Ces idées com m encèrent


réellem ent à se répandre
dans les années 1970,
lorsqu'une poignée de
gros jo u e u rs comme le
p e tit-n e ve u d'Andrew
Mellon, Richard Mellon
Scaife, m it en place un
réseau d'organism es e t
d 'in s titu tio n s chargé de
les conseiller, c ré a n t ainsi
le cceur d'un m o u v em e n t
c o n s e rv a te u r.

~ERCLE PE
LECTURE
Pi M PI W

198
L A R E V O L T E DE S R I C H E S (1980-2001)

DONC, DANS LE "MARCHE DES IDEES", \es riches so nt le salut de


CERTAINES IDÉES FURENT LOURDEMENT
SUBVENTIONNEES. xx* * 0 n t <à P°ur créer de la * « * * *
\\i> ,eur compensation-
N a \m pôts sape nt )eur

Pas Par des rég'«^0 (


\e^ w v a'^S’ 4u'on sauvera la n a t'on ‘

/MAINTENANT, VOILÀ CE QUI SE PASSE : MAIS SI CE LIVRE AVAIT PARU DANS


DEPUIS LE DEBUT, JE PRENDS DES POSITIONS LES ANNÉES 1850, CE POINT DE
POLITIQUES. MAIS JUSQU'À PRESENT, CE LIVRE VUE AURAIT ÉTÉ COMPLÈTEMENT
N'A PEUT-ÊTRE PAS DU TOUT SfMBLE POLITIQUE, CONTROVERSE.
PARCE QUE LE PASSÉ EST REVOLU. DIRE QUE
L'ESCLAVAGE EST MAUVAIS N'EST PAS
VRAIMENT CONTROVERSE DE NOS JOURS.

MAIS POUR LE MOMENT,


JE NE DOUTE PAS QUE LES BEAUCOUP DE GENS NE SONT PAS D'ACCORD,
JUSTIFICATIONS ACTUELLES CE Qyi VEUT DIRE QUE CE LIVRE RISQUE D'ÊTRE
DES INÉGALITÉS EXTRÊMES DE TRES CONTROVERSE. PAS DE PROBLEME.
RICHESSE ET DE POUVOIR SONT
ABSURDES, TOUT COMME CELLES
D'HIER, ET QU'ELLES AUSSI
DISPARAÎTRONT TOTALEMENT.

199
E C O N O M IX

Quoi qu'il en soit, quelles sont ces


idées subventionnées ? Une des f?lus
grosses : les sciences économ iques
c o n s e rv a tric e s que nous avons vues
pages 183-186. Pans les années 1970, elles
n'etaient pas absurdes, elles étaient
in te lle c tu e lle m e n t re s p e c ta b le s ■

Après t o u t , nous avons vu page 166


les économ istes du co u ra n t dom inant
s 'a b rite r derrière des m a th s qui
fa is a ie n t l'h y p o th è s e d'un libre
marché p a r fa it dès le d ép a rt.

LES MARCHÉS NON SUPERVISÉS SONT


TOUJOURS LES MEILLEURS /

Par conséquent, dans les années 1970, l'économie co nse rva trice n 'é ta it pas tr è s
loin de l'économie dom inante.

Mais par la s u ite , l'économie


dom inante s e re p o s itio n n a en
faveur du monde réel.

LES MARCHES NON SUPERVISES


PEUVENT FOIRER !

Au début des années 2000, le courant dominant Mais ces modèles élargis n 'e n tre n t
avait é la rg i ses modèles pour inclure : pas dans n o tre d é m o n stra tio n
parce qu'ils n 'o n t pas eu beaucoup
L'importance de l'h is to ire e t des in s titu tio n s d 'e ffe t- Zn 2011 encore, nos débats
économiques s o n t pour la p lupart
L'importance des /afees e t de la co n n aissan ce ancrés dans les années 1970.
La c o n c u rre n c e m o n o p o lis tiq u e (page 168)
L 'in fo rm a tio n a s y m é triq u e d e s gens n'ont pas
la même information.)
Les progrès de la p s y c h o lo g ie depuis l'époque de
Ricardo CNous ne sommes pas de simples machines
à calculer rationnelles.)
Nos impulsions s o c ia le s (noue optons souvent
pour l'é q u ité plutôt que le gain privé, par
exemple.)
Keynes
Pes rames e t des rames de données sur le monde
réel
Pes e x p é rim e n ta tio n s c o n trô lé e s étudiant
la manière dont nous agissons vra im e n t, e t non
dont la théorie d it que nous d e v rio n s agir
JE NE SUIS PAS P'ACCORD.
E t bien plus .' LES MARCHÉS NON SUPERVISÉS
SONT PARFAITS.

200
L A R É V O L T E D E S R I C H E S (1980-2001)

Par exemple, depuis les années 1970, nous entendons dire en permanence que le s
ric h e s s o n t tr o p p a u v re s , e t même «que le s p a u v re s s o n t tr o p ric h e s .
C£n 2002, le Wall S tre e t Journal qualifia les pauvres de "p e tits veinards

ILS PERÇOIVENT TROP ILS FORGERAIENT DAVANTAGE ILS JOUENT TOUJOURS


D'ALLOCATIONS DU LEUR CARACTÈRE SI LEUR LES VICTIMES ALORS
GOUVERNEMENT ! VIE ETAIT PLUS DURE / OU'ILS ONT VRAIMENT
LA BELLE VIE /
ILS SE CROIENT ILS DEVRAIENT PAYER
AUTORISÉS À ÊTRE PAYÉS PLUS D'IMPÔTS !
SANS TRAVAILLER ! LE PAYS NE PEUT PAS SE
PERMETTRE DE CONTINUER À
ENTRETENIR LEUR PARESSE /

On p o u rra it se demander comment les riches a r r iv e n t ainsi à voir dans la psyché


des pauvres, vu le peu de c o n ta c t «qu'ont les deux classes. Une p ossibilité e s t
qu'ils p ro je tte n t leurs p r o p r e s t o r t s sur les a u tr e s . Car les choses s o n t
indubitablem ent plus logiques comme ç a .

NOUS PERCEVONS TROP NOUS FORGERIONS DAVANTAGE NOUS JOUONS TOUJOURS


D'ALLOCATIONS DU NOTRE CARACTÈRE SI NOTRE LES VICTIMES ALORS
GOUVERNEMENT ! VIE ÉTAIT PLUS DURE / QUE NOUS AVONS VRAIMENT
LA BELLE VIE /
NOUS NOUS CROYONS NOUS DEVRIONS PAYER
AUTORISÉS À ÊTRE PAYÉS PLUS D'IMPÔTS ! LE PAYS NE PEUT PAS SE
SANS TRAVAILLER ! PERMETTRE DE CONTINUER À
ENTRETENIR NOTRE PARESSE

En fa it, les conservateurs des années 1970


qualifièrent leur mouvement de révo lu tio n , e t c'en
QUOI QU'IL EN SOIT, LES AUTRES é ta it une. Elle avait pour but d'éradiquer la Nouvelle
IDÉES CONSERVATRICES, TELLES Donne e t de revenir aux années 1920, ce qui nous
QUE SE DÉBARRASSER DE ramène à Ronald Reagan.
MESURES ÉPROUVÉES COMME
LES PENSIONS DE RETRAITE,
LE SYSTÈME D'IMPOSITION
PROGRESSIF, ET AINSI
DE SUITE, N'ÉTAIENT
EN RÉALITÉ PAS
CONSERVATRICES DU
TOUT - ELLES ÉTAIENT Por t r a it de
PLUTÔT RAWCALeS. Calvin Coolidge, qui
remplaça un p o rtra it
de Thomas Je ffe rso n
quand Reagan en tra
en fo n ction

201
ECONOMIX

LA REAGANOMIE : l’économ ie reaganienne


Le président Reagan prom it un Les gens avaient ra is o n de vouloir
gouvernement plus p e tit, des budgets des réductions d'im pôts ; en 1980, la
équilibrés, moins de réglem entations e t famille moyenne abandonnait 25% de
des ré d u c tio n s d ’im p ô ts ■ son revenu aux im pôts fédéraux. Quinze
ans auparavant, c 'é ta it la m o itié de ce
m ontant.
/ "LE GOUVERNEMENT N 'E S T PAS LA
SOLUTION À NOS PROBLÈMES^ LE C'EST QUANP MÊME
GOUVERNEMENT E S T LE PROBLEME ! " ¡ M E C LES AUTRES MOINS QUE CE OUE
/ IMPÔTS, NOUS PAIENT LA PLUPART
{ PAYONS UN PES GENS EN EUROPE
l TIERS PE NOS OCCIPENTALE.
REVENUS.

MAIS LES PEUPLES P'EUROPE OCCIPENTALE SONT


PLUS AVANTAGÉS : ILS ONT L'ACCES GRATUIT AUX SOINS,
PE BONNES ÉCOLES, PES UNIVERSITÉS ABORPA8LES...

Les grosses corporations obtenaient


Reagan f i t pleuvoir les dollars. Le tau x de coquettes reductions d'impôts et
d'im position maximum tom ba de 70% à 50% en des ristournes comme sous Mellon,
1981, puis à t o u t ju s te 28,6% en 1986. La loi de 150 millions de $ pour £E en 1961, par
1986 combla ce rtaine s failles, mais en creusa exemple.
d'autres.

L'augmentation des tranches d'imposition


fut enfin arrêtée - aujourd'hui, les
tranches d'imposition évoluent avec
"P ans le c a s d 'u n e s o c ié té c o lle c tiv e ave c une année l'inflation - mais les types comme vous et
im p o s a b le d é b u ta n t le 1er m a i 1986, s i c e tte s o c ié té moi n'obtinrent une réduction d'impôt que
a ré a lis é u n g a in d e c a p ita l n e t d u ra n t la p é rio d e de 1%environ. En d'autres termes, dans les
c o m m e n ç a n t le p re m ie r jo u r d e c e tte année années 1970, l'augmentation des impôts
im p o s a b le s 'a c h e v a n t le 2 9 m a i 1936, c o n fo rm é m e n t fut confisquée-
à u n a c c o rd d 'in d e m n ité d a té d u 6 m a i 1986, a lo rs
c e tte s o c ié té p e u t c h o is ir de t r a it e r ch a q u e a c t if
a u q u e l s e r a p p o r te c e g a in d e c a p ita l n e t com m e
a y a n t é té d is trib u é a u x a s s o c ié s m e m b re s d e c e tte
s o c ié té e n p r o p o r tio n d e le u r p a r t re s p e c tiv e d u
g a in o u d e la p e r te d e c a p ita l ré a lis é e p a r la s o c ié té
p o u r ch a q u e a c t if . "

E x tra it de la loi
d'im position de 1986 qui f i t économiser
aux associés de Bear S tearns, une
IL N'EN PRENP
grosse société de Wall S tre e t, PLUS, MAIS POURQUOI
8 millions de ¡? d 'im p ô ts Csi t a n t e s t GARPERAIT-IL
qu'elle ne f û t appliquée q u ’à e u x 5. CE QU'IL A ?

202
L A R É V O L T E D E S R I C H E S (1980-2001)

Les im p ô ts plus bas a lla ie n t-ils Reagan réduisit aussi certaines dépenses
sig n ifie r moins de revenus ? Reagan sociales, mais il gonfla le budget militaire
ré p on d it «que / 70/ 7. au point que les dépenses to ta le s
grim pèrent, En d'autres te rm e s :

"CETTE R E A G A N

POLITIQUE RENPRA
NOTRE ECONOMIE
< F -
R E N F O R Ç A
PLUS FORTE, ET
L'ÉCONOMIE PLUS l L E
FORTE ÉQUILIBRERA
LE BUDGET, CE QUE
G O U V E R N E M E N T
NOUS NOUS SOMMES
ENGAGÉS À FAIRE
4."
AVANT 1934. 1

À
Moins d 'im p ô ts e t plus
de dépenses s ig n ifia ie n t V W G t T ïtv tK A L, 1980-1966
d'énormes d é fic its
b u d g é ta ire s , bien que
Reagan ne l'e u t sans
rh
doute pas c o m p ris :
sa politique économique
é t a it rem arquablem ent
d é s in v o lte .

1966

"[Reagan] n^admet p as nos d é fic its . // n 'arrive p as à com prendre p o u rq u o i les


gens n ‘a r r ê te n t p as de p a rle r de sa p o s itio n s u r le d é fic it. // e s t c o n tre les
d é fic its depuis q u aran te ans. P ourquoi m e ttra it-o n cela en d o u te ?"
David Stockm an, premier d ire cte u r du Budget de Reagan

Ainsi, la politique économique Page 124, nous avons vu que la dépense


de Reagan se résuma à de la d é fic ita ire provoque de \’e x p a n s io n . Mais
dépense d é fic ita ir e . c e tte fo is-là , ce ne f u t pas vra im e n t le cas.
PIB RÉEL CEN DOLLARS 2 0 0 0 CONSTANTS}

1975 1976 1977 1978 1979 1980 1981 1982 1983

Après to u t,
les réductions
d'im pôts
concernaient
presque
exclusivement
les ric h e s .

203
ECONOMIX

La plupart des dépenses de Reagan d is p a ru re n t tout bonnement dans la nature Cplus de 130
membres de son administration firent l'objet d'une enquête, puis furent inculpés, ou condamnés,
un nouveau record').

5n o utre , en 1982 e t 1983, Reagan a u g m e n ta le s im p ô ts , au p o in t que la plupart


des gens, riches exceptés, durent payer encore plus d 'im p ô ts que sous C a rte r
Cmalgré cela, les budgets de Reagan ne fu re n t ja m ais proches de l'équilibre).

IL FAUT LE RÉPÉTER, PUISQUE LE M/THE


EST TELLEMENT DIFFERENT :
3
LÉ5 IMPÔT5

204
L A R É V O L T E D E S R I C H E S (1980-2001)

LA FED - RESERVE FEDERALE


Comme noue La Fed peut cré e r un Pour m e ttre c e t a rg e n t en
l'avone vu page com pte bancaire avec de circulation, la Fed a c h è te quelque
91, la Réserve l'a rg e n t dessus à p a rtir chose lors_d'une opération sur
fédérale a de rien : c 'e s t de là que un m a rc h é lib r e ■ La Fed achète
la m aîtrise viennent les dollars. généralem ent des obligations
de la masse gouvernementales.
monétaire.
En d'autres
te rm e s, elle
co n trô le la
p o litiq u e
m o n é ta ire .

Pour re tire r de l'a rg e n t de la La Fed ajouts ou retire de l'argent Moins


circulation, la Fed re v e n d quelque jusqu'à ce que le ta u x d e s fo n d s souvent,
chose. - le taux d'intérêt que ee font la Fed fait
payer les banques entre elles pour payer le ta u x
les emprunts d'une nuit, lequel est p ré fé re n tie l,
très sensible aux modifications de le taux
la masse monétaire - se déplace d'intérêt que
jusqu'au niveau que souhaite les banques
atteindre la Fed. paient pour
emprunter
directement
à la Fed.

L'astuce,
c 'e s t le
c h o ix du
m om ent :
re tire r
BAISSER LES l'a rg e n t
LES TAUX TAUX PERMET UN pour
P'INTERÉT ACCROISSEMENT PE calmer les
ÉLEVÉS L'ECONOMIE ; MAIS expansions
PÉCOURAGENT CELA NE MARCHE
PAS AUSSI BIEN. e t le
L'EMPRUNT, CE réintroduire
QUI PÉ£OURAGE VOICI UN EXEMPLE
LA PEPENSE. SIMILAIRE : LE avant
FAIT PE TIRER SUR d 'o b te n ir
AINSI, QUANP LA LA FICELLE P'UN
FEP AUGMENTE une
BALLON LE FAIT dépression.
LES TAUX REPESCENPRE PE
P'INTÉRÉT, MANIÈRE PLUS
CELA FRBINB FIABLE QUE LE FAIT
L'ECONOMIE. PE POUSSER SUR
LA FICELLE NE LE
FAIT MONTER.

205
ECONOMIX

DURANT LA DÉPRESSION, LA FED AVAIT C'EST POURQUOI LES


FAIT EXACTEMENT CE QU'IL NE FALLAIT CONSERVATEURS DISENT
PAS : ELLE AVAIT INONDÉ L'ECONOMIE QUE LA DÉPRESSION FUT
D'ARGENT DANS LES ANNÉES 1920 ET ENTIÈREMENT DE LA FAUTE
REPRIS CET ARGENT AU DÉBUT DES DU GOUVERNEMENT, CE QUI
ANNEES 1930. N'ÉTAIT PAS LE CAS.

Pes années 1940 aux années 1960, la Fed f i t les choses comme il fa u t. Mais lors
de la s ta g fla tio n des années 1970, ce n 'é ta it pas facile de savoir quelle é t a it la
meilleure conduite à adopter, e t la Fed su b issa it la pression des deux camps.

206
L A R É V O L T E DE S R I C H E S (1980-2001)

Volcker a vait augmenté les Puis v in t la dépense d é fic ita ire de Reagan,
ta u x d 'in té rê t, provoquant une qui a u ra it pu e tre t r è s in fla tio n n is te .
récession en 19SO, une année
électorale.

Pour co n tre c a rre r l'inondation Cela f i t enfin cesser l'in fla tio n , au p o in t
monétaire de Reagan, Volcker que les gens ce ssèren t de s 'a tte n d r e
augmenta l'in té r ê t jusqu'à des à ce que les prix m o n te n t. Ponc, quand
ta u x inouïs, déclenchant une a u tr e les gens d ise n t que Reagan a mis fin à
récession. l'in fla tio n des années 1970, en ré a lité , le
c ré d it en revient à Volcker.

OU À MOI, LE GARS
QUI A NOMMÉ
VOLCKER.

Bien sûr, t o u t le monde


savait depuis to u jo u rs lé QUESTION EST DE SAVOIR SI ÇA VALAIT LE COUP.
qu'une dépression APRES TOUT, L'INFLATION E§T GÊNANTE, MAIS LE CHÔMAGE
s u ffis a m m e n t dure TUE. UNE ETUDE DU CONGRES DE 1976 ESTIMA QUE CHAQUE
m e t t r a it fin à l'in fla tio n . HAUSSE DE 1% DE CHÔMAGE SIGNIFIAIT :

495 décès supplémentaires d'une


cirrhose du foie
628 homicides supplémentaires
920 suicides supplémentaires
3 440 détenues supplémentaires dans
les prisons d'Etat
4 227 admissions supplémentaires
SI LES GENS N'ONT PAS dans les hôpitaux psychiatriques
D'ARGENT, ILS NE PEUVENT
PAS PAYER DES PRIX 20 240 attaques e t crises cardiaques
PLUS ÉLEVÉS / mortelles supplémentaires

207
ECONOMIX

Quoi qu'il en s o it, lorsque Reagan


a u g m e n ta le s im p ô ts en 1983, Volcker
f i t c h u te r les ta u x d 'in té r ê t ; 1984 f u t
vra im e n t une bonne année, e t aussi une
année électorale. Le gouvernem ent fa is a it tou jo u rs
des d é fic its , la Fed p r it donc
l'habitude de tir e r sur la ficelle au
premier s o u p ç o n d 'in fla tio n , voire
d'augm entation de l'emploi ; les
6,5% de ch ô m ag e fu re n t redéfinis
comme "plein emploi" pendant les
années Reagan.

Additionnons les e f f e t s de la dépense d é fic ita ire de Reagan e t de la c o n tra c tio n


m onétaire de la Fed, e t nous obtenons les bases de l'é co n o m ie re ag a n ie n n e-

1. Le gouvernement dépensa
énormément dans l'armée,
ainsi que dans d'autres
faveurs e t subventions
pour les grosses
entreprises.
2. Les riches, e t les
corporations qu'ils
possédaient, payèrent peu
d'impôts.
3. Le gouvernement dut
emprunter l'argent qu'il
n'avait pas obtenu en
augmentant les impôts...
4. ... e t payer les intérêts.
5. Tout cet emprunt f i t craindre
une inflation à la Fed, qui
maintint donc les taux d'intérêt
artificiellement élevés, le
gouvernement paya donc
e n c o re plus d'intérêts.
6. Fendant ce temps, les ^ens
ordinaires payèrent les impôts
élevés des années 1970, plus
quelques autres supplémentaires.
7. Le gouvernement ne "put pas se permettre" de
dépenser beaucoup pour eux...
8. ... alors que les taux d'intérêt élevés
maintenaient le chômage élevé e t les salaires
bas...
9. Les gens épargnèrent moins e t empruntèrent
plus...
10. ... e t payèrent des intérêts artificiellement
élevés pour les crédits de leur voiture, les prêts
immobiliers, les crédits de leur entreprise, de
l'école e t la dette de leur carte de crédit...

208
L A R É V O L T E DE S R I C H E S (1980-2001)

Une conséquence ¿e to u t ce\a : une d e tte n a tio n a le en hausse c o n s ta n te - d e tte


souscrite au nom des contribuables - e t que personne ne sut Cni ne sait) comment régler.

PÉTTÉ NAVONALB
AJ> 10
Ui 9
Cv
vn S
c> 7
CL
6
—1 5
m 4
C>
3
vn
oc 2
m
1
5 0 mmiiiiTrtinpTmTrilÏÏÎIÏÏlJp u f
1960 1970 19Ô0 1990 2000

Une autre conséquence : une masse d'argent en croissance constante entre les mains
des riches, probablement p lu s qu'on ne pouvait en investir dans la production.

Je dis "probablement" parce qu'il n'est pas sûr que les investisseurs tentèrent seulement de
tro u v e r de l'investissement productif. Pans les années 1960, les s p é c u la te u rs se déchaînèrent.
W all S tr e e t connut une expansion comme il n'en avait plus vu depuis les années 1920.

209
ECONOMIX

LE RETOUR DU POUVOIR DE L’ARGENT


Un bon objet Pendant des décennies,
de spéculation : NOUS NE POUVONS PAS
les obligations COMPRENDRE CE OUI SUIVIT \es d irig e an ts des grosses
à haut risque, SANS REPETER OUE LES compagnies ne s 'é ta ie n t pas
ou o b lig a tio n s ACTIONS APPORTENT souciés que des gens puissent
p o u rrie s ■de.s LA POSSESSION DES faire ça.
reconnaissances de COMPAGNIES. QUAND VOUS
dettes offertes ACHETEZ DES ACTIONS, VOUS
par des compagnies DEVENEZ COPROPRIÉTAIRE
frauduleuses, qui D'UNE COMPAGNIE ; ACHETEZ
avaient peu de SUFFISAMMENT DE j?ARTS ET
chances d'être VOUS CONTROLEZ
remboursées, LA COMPAGNIE.
d'où l'adjectif
"pourries". Le
ris q u e avait
toujours maintenu
les investisseurs
modérés loin des
obligations pourries,
mais ce haut risque-
la était accompagné
d'un in té r ê t élevé.
Et les spéculateurs
avaient du mal
à résister à un
intérêt élevé ;
le marché pourri
explosa dans les
années 1980.

Les p ré d a te u rs d 'e n tre p ris e s Un exemple : au


vendaient des obligations début des années
pourries, utilisaient l'argent 19S0, &u\f Oil se
pour prendre le contrôle d'une vendait 4 0 $
compagnie, puis vendaient les l'a ctio n ; à ce
a c tifs de la compagnie contre prix, le m o n ta n t
assez d'argent pour rembourser t o t a l des p a rts
les obligations - lesquelles ne de Gulf Oil Cia
semblaient plus si pourries c a p ita lis a tio n
après to u t - e t conserver un b o u rs iè re ') a urait
jo li p ro fit pour eux-mêmes. valu 6,5 milliards
de $. Mais les
gisem ents
p é tro lie rs que
possédait ¿ u lf Oil
valaient p lu s
que ça.

210
L A R É V O L T E DES R I C H E S (1980-2001)

En 1983, le p ré d a te u r d 'e n tre p ris e T. Boone Pans la vraie vie, d iffic ile de voir ce qui
Pickens se m it à a c h e te r des p a rts de Gulf f u t créé si ce n 'e s t du papier-valeur, fn
Oil. Les d irig e a n ts de G ulf Oil n 'aim aient pas
Pickens ; ils se to u rn è re n t vers Chevron, qui
f a it, quelque chose a va it é té d é tr u it.
absorba G ulf Oil pour 8 0 £ l'a c tio n . Ce prix
élevé e u t pour conséquence que Pickens e t
ses amis vendirent leurs p a rts c o n tre un
p r o f it de 760 millions de $, ta n d is que Gulf "JE PENSAIS QUE J E
Oil disp a ra issa it. TRA VAILLAIS POUR UNE
FORMIPABLE INSTITUTION
SOCIALE. J E N E PENSAIS
PAS QUE J'É T A IS EN
TRAIN PE GACHER 2 5
ANNÉES PE MA VIE, AVEC
TOUT CE QUE CELA A VA/T
COÛTÉ À MA FAMILLE,
POUR QUELQUES BOUTS
PE PAPIER ." y
"A 4 0 $, LA COMPAGNIE VAUT
6 ,5 M lLUARPS PE $, À 8 0 $, ELLE VAUT
13 M lL U ARPS PE $. TOUT LE MONPE PEUT
PONC VOIR CE Q U IA ÉTÉ CRÉÉ ICI. * PICKENIS

EN P'AUTRES TERMES, AU LIEU Pour éloigner les prédateurs, les d irig e an ts


PE TRANSFORMER PES PAPIER- devaient rendre leurs compagnies c h e re s .
EPARGNES EN TRAVAIL ET EN
INVESTISSEMENT, LE MONPE
FINANCIER FAISAIT L'INVERSE ET SI NOUS N'AUGMENTONS PAS LE PRIX PE NOS
TRANSFORMAIT LE TRAVAIL ACTIONS, NOUS SERONS INVESTIS ET VIRÉS.
ET L'INVESTISSEMENT EN
PAPIER-VALEUR.

Au même m om ent, les fo n d s d e p e n s io n Une course e ffré n é e à la v a le u r


e t les fo n d s com m uns d e p la c e m e n t a c tio n n a ria le Cprix des
c o n ce n tra ie n t le pouvoir d'une poignée a c tio n s ) s'ensuivit.
d 'investisseurs à Wall S tre e t. Par la
suite, ceux-ci u tilis è r e n t leur pouvoir.

211
E C O N O M IX

À en croire Wall S tre e t Cet certains Ce la a va it pu ê tre vrai dans les années
économistes), c e tte focalisation sur 1960, lorsque l'investisseur ty p e d é te n a it
le prix des actions é ta it e ffic a c e - ses a ctio n s pendant cinq ans. Mais dans les
années 1980, les a ctio n s é ta ie n t a che tés
e t vendus si v ite que c 'é ta ie n t en ré a lité
LORSQUE JE SATISFAIS MA CUPIDITE
les o rd in a te u rs qui fa is a ie n t de plus en
EN EXIGEANT DES ACTIONS PLUS plus le commerce.
CHERES, JE FORCE LES ..
COMPAGNIES À
UNE MEILLEURE . P
GESTION. LA « p id i
CUPIDITE, C'EST * ÎLf 5 3 _ . ACHETERVEN-
BIEN / DREACHETER-
ACHETERVEN-
DREACHETER-
VENDREVEN-
DREACHETER

Wall S tre e t se c o n c e n tra it de manière E t sa tisfa ire Wall S tre e t sig n ifia it
cro issa n te sur le c o u r t te rm e -

D n I— I n n fin t—.. » n fl
COMPAGNIE A COMPAGNIE 3
r i T T [a m j LLIUU|»|111IE COMPAGm 0
ix i .u u ren r a n n
PROFIT
P R O F IT
INVESTISSEMENT À LONG TERME
RECHERCHE ET PÉVELOPPEMENT 4 — jTISSEMENT À LONG TERME 4
FIPÉLITÉ PE LA CLIENTÈLE ERCHE ET PÉVELOPPEMENT f
FIPÉLITÉ PE LA CLIENTÈLE
TRAVAILLEURS ^ -------------- TRAVAILLEURS 4-
L INTÉGRATION LOCALE < ------------- INTÉGRATION LOCALE 4

P 'autres choses semblaient C 'e st là un a u tre cas pour lequel le monde


sa tis fa ire Wall S tre e t, qu'elles fin an cie r a u ra it dû faire ceci...
augm entent ou non le p ro fit.
Les fu s io n s , t o u t d'abord. Les PAPIER-VALEUR
lic e n c ie m e n ts , également.
in ^j-yix __k j m U L L L s >, >i „
«f - A H / COMPAGNIE /O v /T ^ f^
DESOLE ! LA
COMPAGNIE N'A MAIS ET
PAS LES MOYENS NOUS VOTRE
DE PAYER VOS FAISONS SALAIRE, INVESTISSEMENT REEL
SALAIRES / DU À VOUS ?
PROFIT !
mais f i t en f a i t cela PAPIER-VALEUR
ET VOS
„ET VOS "VOYAGES
ENORMES D'AFFAIRES" FERMEE
PRIMES ? SUR LA
, RIVIERA
r iS - y r S PANS LE
A JET DE LA INVESTISSEMENT REEL
_/n% : Î COMPAGNIE ?

212
L A R É V O L T E DE S R I C H E S (1980-2001)

Ve plus en plus, les grosses e n tre p rise s


IL FAUT NOTER À QUEL POINT ne se fa is a ie n t pas concurrence pour
CETTE CONCURRENCE POUR LE PRIX fo u rn ir un bon p roduit à un bon prix ; elles
DU CAPITAL RESSEMBLE PEU À LA
CONCURRENCE PE LIBRE MARCHÉ se fa is a ie n t concurrence pour t ir e r du
QUE NOUS AVONS VUE PAGE 23. p r o fit à c o u rt te rn ie a fin de complaire à
Wall S tre e t.

Une manière de faire de gros


p r o fits : faire en s o rte que le
gouvernem ent vous donne de OBSERVONS L'INITIATIVE PE PEFENSE ANTI-MISSILES
"GUERRE PES ÉTOILES" PE REAGAN. AUJOURD'HUI,
ra rg e n t. APRES PLUS PE PEUX PÉCENNIES ET 100 MILLIARPS
PE $, IL NE PEUT TOUJOURS PAS ARRÊTER UN
SEUL MISSILE CPE TOUTE FAÇON, PERSONNE
N'IRAIT LANCER UN SEUL MISSILE).
CELA N'A PAS PE SENS, SAUF S'IL S'AGIT P'UN
TRANSFERT P'ARGENT PES CONTRIBUABLES
AUX FOURNISSEURS PE LA PEFENSE.

Le gouvernem ent fédéral e t les gouvernem ents des É ta ts ne fu re n t pas épargnés.


Pes compagnies in tégrées dans leur vie locale depuis des générations - gui, dans
c e rta in s cas, avaient c ré é leur communauté - commencèrent à p a r tir guand on
leur p ro po sa it de meilleures conditions ailleurs.

APPORTEZ-NOUS AUJOURD'HUI, LES PROFITS PE BEAUCOUP


VOS EMPLOIS ! PE GROSSES CORPORATIONS PROVIENNENT
15 MILLIONS PE é ENTIÈREMENT DES CONTRIBUABLES.
PE RÉDUCTIONS ON APPELLE ÇA PES PROFITS PRIVATISÉS
P'IMPÔTS ET PE ET PES PERTES SOCIALISEES.
SUBVENTIONS !
3 0 0 MILLIONS DE $

Offre de
l'Alabama pour
1 500 emplois
C200 0 0 0 $
par emploi)

213
ECONOMIX

Toute c e tte application à Le 19 o cto b re 1987, la Le nouveau président de


faire plaisir à Wall S tre e t bulle e x p lo s a . L'indice la Fed, Alan Æreenspan,
supposait que la richesse inonda le marché de
virtuelle, sur papier, augmente Dow Jones p e rd it 22%,
plus vite que la richesse une ch u te pire que c ré d it peu onéreux,
réelle, ce qui e s t une bonne n 'im p o rte quel jo u r de la em pêchant le krach mais
définition d'une bulle. Grande Dépression. re g o n fla n t du même coup
la bulle.

Les fin an cie rs avaient


1982 : P re m iè re v é r ita b le c ris e de com pris le systèm e :
la d e t t e du tie r s -m o n d e
PANS LES ANNEES
1960, LES SAUVETAGES 1984 : N a tio n a lis a tio n de la
PE WALL STREET PAR C o n tin e n ta l Illinois B ank SI JE PRENPS PES RISQUES
LE GOUVERNEMENT C p lu tô t que de la la is s e r INSENSÉS ET QUE ÇA
PEVINRENT LA NORME. fa ir e f a illit e ) MARCHE, JE GARPE LE
PROFIT / SI J'ÉCHOUE,
1984 : M exique LE GOUVERNEMENT ME
REMBOURSE /
1987 : M a rc h é b o u rs ie r

1989 : S avings and Loans CS & L s)

1991 : B a n k o f Mew England

1994-1995 : M exique Cencore)

1995 : B a nq ues ja p o n a is e s

1998 : T o u t le fic h u m onde


fin a n c ie r

É tc ., e t c . , e tc .

Wall S tre e t p r it donc des risques plus délirants, ce qui signifia que Très vite,
le gouvernement d u t rapidement venir de nouveau à son secours, fa ir e en
e t ainsi de suite.
s o r te que la
b u t le re s te
g o n flé e
devint une
grosse priorité
pour le
gouvernement.

214
L A R É V O L T E D E S R I C H E S (1980-2001)

LES INSTRUMENTS FINANCIERS

Pans ce genre de systèm e, ce n 'é ta it pas la peine d 'ê tre ingénieur en physique
nucléaire pour gagner de l'a rg e nt.

A cheter assez M “ M p ,ta l a p™ P'“ S " " * • P s


de capital pour 1 r -----------------------
c o n trô le r une 1 P ro fit.
compagnie. — l's Faire payer à la compagnie L—
un gros d ivid end e. ----- y

Examinons les ra c h a ts . Bien entendu,


Pe 1981 au début de 1996, la finance n 'e s t
des c o rp o ra tio n s non pas to u jo u rs
financières ra c h e tè re n t si facile, ni
pour 70 0 0 0 0 milliards si inutile.
de £ de plus d 'a ctio n s Considérons
qu'elles en avaient les p r o d u its
emis. Cet a rg e n t a u ra it d é riv é s , qui,
pu ê tre consacré aux dans le fond,
im pôts, aux salaires ou à s o n t des paris.
l'investissem ent
à long te rm e .

Les paris peuvent Si le prix de l'essence ne m onte p a s ,


co n trib u e r à la compagnie de bus perd le pari.
m a îtr is e r le
ris q u e . Une f VWIS J'OBTIENS1
f DEJ-'ESSENCE PAS
compagnie de \ CHERE, DONC TOUT
bus inquiète du V VA BIEN /
prix de l'essence
peut aller sur
le marché des
produits dérivés
e t p a r ie r
qu'il va
m onter.

Si le prix m onte, les bénéfices du pari Les produits dérivés - s u rto u t


compensent le co ût. les plus complexes - sont_
remarquablement
n on ré g le m e n té s.

PE CgTTE
MANIERE,
ILS PEUVENT
MAÎTRISER LE
RISQUE PLUS
EFFICACEMENT
QUE SI LE
GOUVERNEMENT
INTERVIENT !

215
ECONOMIX

Avec quelques règles, une .grande p a rtie de l'a c tiv ité de Wall S tre e t f u t condamnée
à imaginer des in s tru m e n ts fin a n c ie rs de plus en plus sophistiqués, ou de
nouveaux moyens de faire des paris.

< fS > <& ^ \ r ? ------------


J f ¿ONTR^TS DE V r ' ÉcÏ ^ g Ë'S VV aL ÉCHANGES
> e ^ GRE /A GRE ! rnêan i h /7 S V V \ PE RISQUE PE
•A >— — } J C u - r — ¿ l Rtr y ^ " aTV c r é p it/ ) n tZ r> (
w C Im A ï. SWAP OPTIONS/ )Ç N — ,. ■

CONTRATS À TERME SUR OPTIONS SUR STELLAGES


SUR LE NIKKEI PAYABLES EN POLLARS /

Les p ro d u its fin a n cie rs devinrent Par la suite,


si complexes que, dans les années même les génies
1990, vous pouviez re m p o rte r le prix dignes du Nobel
Nobel si vous découvriez leur valeur. n'en fu re n t plus FAILLIT.
capables : en 1998,
Long-Term Capital
Management, un
fonds qui c o m p ta it
deux la u réa ts du
Nobel parmi ses
d irecteurs, f i t un
mauvais pari e t
fa illit a né a ntir le
monde financier
t o u t e n tie r.

Le marché des p ro du its dérivés, au lieu de m a îtris e r le Les produits dérivés


risque, d evint source de risque, ce qui n'a pas grand-chose devinrent de plus en
¿'étonnant : c 'e s t un m a rc h é d e p a r is n o n c o n tr ô lé plus com pliqués ;
g é a n t■ Or Keynes a v a it déjà a v e rti en 1936 : é ta n t donné qu'ils
avaient dérouté
des lauréats du
Nobel dans les
années 1990, on
peut a ffirm e r
sans le moindre
doute que personne
ne les comprend
"QUA/VP LE DEVELOPPEMENT PU CAPITAL P'UN entièrem ent
PAYS PEVIENT LE SOUS-PROPU/T P£S ACTIVITÉS P'UN aujourd'hui.
CASINO, LE TRAVAIL RISQUE P'ETRE MAL PAIT. *

On p e u t également r FAITES- Mais nous Revenons aux années Reagan : dépense


a ffirm e r sans le MOI allons tro p délirante, croissance anémique Cune
moindre doute que ¡CONFIANCE v ite ... année exceptée), poids des impôts ôté
aux r ic h e s pour incomber aux p a u v re s
les financiers qui e t à la c la s s e m oyenne, e t bulle
les inventent les financière que le gouvernement devait
comprennent m ieu x continuer »--------------- ---------------- --------
que les gens à qui de gonfler. OUAIS, LA REAGANOMIE.
ils les vendent.
C e tte in fo rm a tio n
a s y m é triq u e e s t
une in v ita tio n
ouverte à la
fraude.

216
L A R É V O L T E D E S R I C H E S (1980-2001)

RÉVEIL DIFFICILE EN AMÉRIQUE : l’héritage Reagan

Ah oui / £n plus, c e tte croissance anémique n 'é ta it pas p a r ta g é e ■

Vous pouvez prendre to u te s MOUS PAYONS ... plus la d e tte é tra n g è re -


les s ta tis tiq u e s , s e u ls les TOUJOURS Quand Reagan p r it ses
riches s 'e n ric h ire n t dans les CES RESULTATS fo n c tio n s , Tes USA é ta ie n t
années I960, e t plus vous LAMENTABLES - les plus gros cré d ite u rs
é tie z riche, plus ça m a rch a it LA PETTE du monde. Rapidement,
NATIONALE, PAR
pour vous. EXEMPLE... ils devinrent les plus gros
d é b ite u rs du monde.

Sans parler de l'in fra s tru c tu re négligée, des Én f a it, l'une des raisons pour
coupes dans l'éducation e t d'une politique lesquelles on garde un si bon
environnementale vouée au p r o fit imm édiat. souvenir de Reagan, c 'e s t qu'il
é t a it p a rti à l'époque où les
fa c tu re s to m b è re n t. Examinons
ET LES donc m a in te n a n t
" je n b s a is
GÉNÉRATIONS
PAS SUR
l'a d m in istra tio n
FUTURES, qui su ivit, celle
ALORS ? coMB/eN pe
GéNÉRATIONS de George H. W.
NOUS POUVONS Bush.
COMPTeRAVANT
Le RBTOUR PU
se/GNeuR. "

217
ECONOMIX

LA CATASTROPHE DE Saving & Loans


UNI PROBLÈME QUE REAGAN CRÉA MAIS AUQUEL 3USH PUT FAIRE FACE : LA MAUVAISE GESTION
PE SAVtNGS AND LOANS CS & US). JUSQU'AUX ANNEES 1970, S & LS,. ETAIT UNE BANQUE PE
QUARTIER QUI, LÉGALEMENT, PRÊTAIT PE L'ARGENT POUR PES PRETS IMMOBILIERS
LOCAUX CONTRE UN INTERET REGLEMENTE.

5 & Us e m p ru n ta it de l'a rg e n t à c o u rt Mais duran t l'in fla tio n des années


te rm e e t le p r ê ta it à long te rm e . 1970, les ta u x d 'in té r ê t grim pèrent.
S & Us d u t payer des in té r ê ts élevés
pour de l'a rg e n t qu'elle a va it bloqué
dans des p rê ts imm obiliers à faible
ta u x d 'in té rê t.

C 'é ta it logique puisque les p rê ts à c o u rt


te rm e é ta ie n t moins risqués, donc le
ta u x d 'in té r ê t é t a it plus bas. E t lorsque
les e m p ru nts a c o u rt te rm e a rriva ie n t
a échéance, S & Us pouvait c o n tra c te r
un a u tre e m p ru nt à in té r ê t bas pour
rem bourser le premier.

Ue P résident C a rte r déréglem enta un peu


5 & Us, mais ce ne f u t pas s u ffis a n t. Puis Enfin, pas t o u t à f a i t
Reagan la déréglem enta c o m p lè te m e n t... com plètem ent. Reagan se
débarrassa des règlem ents de
la Nouvelle Ponne selon lesquels
5 & Us é t a it tenue d 'in ve stir
l'a rg e n t de ses déposants
m o d é ré m e n t (auparavant,
S & Us devait in ve stir son
p r o p r e a rg e n t p a r to u t où
elle in v e s tis s a it l'a rg e n t de
ses déposants).
S & US PEUT Mais Reagan conserva
INVESTIR OÙ l'a s s u ra n c e d é p ô t de
BON LUI SEMBLE, la Nouvelle Ponne.
PAS SEULEMENT
PANS LES PRÊTS
IMMOBILIERS !
LE MARCHÉ
POURVOIRA /

218
L A R É V O L T E D E S R I C H E S (1980-2001)

T o u t le m onde put Prendre des ... e t laisser les


a c h e te r du S & le risques insensés Conserver c o n trib u a b le s
avec l'argent la prime si rembourser
Cqui se vendait pour les risques
des déposants les déposants
presque rien} e t Cet n o n le payaient... quand les choses
a ccep ter les d ép ô ts ... sien)... tournaient mal.

C'EST LÀ, P'AILLEURS, UN EXEMPLE


PU SEUL VÉRITABLE PRINCIPE
QUE JE PEUX TROUVER PANS
LES PÉRÉGLEMENTATIONS PE
REAGAN. LES RÉGLEMENTATIONS
QUI CONTRARIAIENT LES INTÉRÊTS
PUISSANTS PISPARURENT ; ¿ELLES
QUI SOUTENAIENT LES INTÉRÊTS
PUISSANTS PURENT LAISSÉES EN
PLACE, VOIRE MÊME MULTIPLIÉES.
IL SEMBLE BIEN QUE C'ETAIT
AUSSI SIMPLISTE QUE ÇA.

219
ECONOMIX

LA FIN DE LA GUERRE FROIDE

Reagan a v a it ravivé l'idéologie de £n ré a lité, les Soviétiques avaient déjà du


la Guerre froide, en im aginant une mal à conserver ce qu'ils détenaient.
conspiration com m uniste m ondiale
p rê te à se déchaîner d'un m om ent
a l'autre.

£n 1960, par exemple, la Pologne Cune m arionnette soviétique Les gré vistes
depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale) connaissait une vague polonais
nationale de grèves menées par un s y n d ic a t, SoU darnoèi. réclam aient
e n tre autres
choses
l'a u to g e s tio n
o u v rie re -

L 'a uto g e stio n peut sembler utopique, mais elle ne l'e s t pas. C 'e st de c e tt e façon
ue la Yougoslavie, une nation com m uniste qui é t a it re sté e h ors de l'emprise de
t talin e après la Seconde Guerre mondiale, g é ra it ses usines, e t dans les années
1960, une voiture yougoslave, la Yugo, é t a it vendue en Amérique.

PAS MAU POUR UNI PETIT PAYS


PRESQUE ENTIEREMENT COMPOSÉ
PE FERMES PEVASTÉES EN 1945 !

À VRAI PIRE, LA Yii&O ETAIT L'a uto ge stio n peut


LA PIRE VOITURE VENPUE EN également fo n ctio n n e r dans
AMÉRIQUE, MAIS N'EMPÊCHE
QU'ELLE ÉTAIT ASSEZ BONNE les économies ca p ita liste s
POUR ÊTRE VENPUE, BIEN - par exemple, lorsque les
AVANT, PISONS, LES e m p lo y é s s o n t aussi les
VOITURES EXPORTÉES a c tio n n a ire s ■
PE CORÉE PU SUP.

220
L A R É V O L T E DE S R I C H E S (1980-2001)

L 'a uto ge stio n n 'e s t pas de la magie ; Mais l'a u to g e stio n peut é v ite r ce rta in e s
les e n tre p rise s s o n t gérées plus ou erreurs répandues.
moins de la même façon.
A VOUS PIT PE ME PAYER UNI MILLIER PE
. VOTRE SALAIRE POUR NE RIEN FAIRE

LORSQUE L'AUTOGESTION
EST BIEN MISE EN PLACE, LES
EMPLOYÉS SONT P/VANTAGE
MOTIVÉS POUR RESOUDRE
LES PROBLÈMES, PLUTÔT QUE
PE SE CONTENTER PE FAIRE
LE MINIMUM, ÊTRE PAYÉS ET
RENTRER CHEZ EUX.

Voici la principale objection fa ite à l'a u to g e stio n

LES EMPLOYES SONT INCAPABLES PE GERER LES COMPLEXITES PU


FONCTIONNEMENT P'UNE GROSSE ENTREPRISE. SI VOUS LEUR CONFIEZ
LES RÊNES, ILS PILLERONT LA COMPAGNIE POUR EN TIRER UN GAIN
À COURT TERME JUSQU'A CE QU'IL N'EN RESTE RIEN.

Mais on p o u rra it répliquer que c e c i e s t plus près de la v é rité :

LES FINANCIERS SONT INCAPABLES PE GERER LES COMPLEXITES PU


FONCTIONNEMENT P'UNE GROSSE ENTREPRISE. SI VOUS LEUR CONFIEZ
LES RÊNES, ILS PILLERONT LA COMPAGNIE POUR EN TIRER UN GAIN
À COURT TERME JUSQU'A CE QU'IL N'EN RESTE RIEN.
E C O N O M IX

Én ré a lité , je pense que Malgré t o u t, la ré p re s s io n soviétique contre


l'a u to g e stio n n 'e s t pas SoWdarnoèi manqua de son punch habituel...
acceptée parce qu'elle menace
la s tr u c tu r e d e p o u v o ir
e x is ta n te . C 'e st pourquoi les
S oviétiques n'envisagèrent jam ais
de la te s te r .

Ce qui é ta it un signe que les Soviétiques e t


leurs m arionnettes se la is s a ie n t a lle r ; une
économie pyramidale a besoin d'une d ire c tio n
claire, e t les Soviétiques n'en avaient plus.

Les Soviétiques conservaient les prix Mais le prix e s t une form e de ra tio n n e m e n t-
bas, c'est vrai. Au lieu de revenir aux gens qui a cce p ta ie n t de
payer plus, les p ro du its revenaient a ceux qui
a cce p ta ie n t ¿ 'a tte n d re plus longtemps.

222
L A R É V O L T E DE S R I C H E S (1980-2001)

Sans la nécessité d 'ê tre en concurrence, il n'y a va it pas de nécessité d 'ê tre
effica ce . /À la fin des années 19SO, l'ind u strie du papier soviétique u tilis a it s e p t
fo is plus de bois pour fa b riq u e r une feuille que l'in d u strie du papier finlandaise.

La seule vé rita ble énergie venait du minuscule F a ire re m a rq u e r l'un de


se cte u r privé. ces problèmes pouvait même
LOTS PRIVÉS vous envoyer en prison.

LOTS
PRIVÉS

FERMES FERMES
COLLECTIVES COLLECTIVES

PRODUCTION AGRICOLE

Puis, en 1985, un ré fo rm a te u r, Mikhaïl Lorsque G orbatchev f i t des ouvertures


Gorbatchev C1931- 5, s'empara de vers l'O uest, Reagan s a is it l'o p p o rtu n ité
l'Union soviétique. qui s 'o f f r a it. ______

GLASNOST (TRANSPARENÇE) ATTENDEZ.


EN POLITIQUE ! PERESTROÏKA
(RESTRUCTURATION') POUR L'ÉCONOMIE !

Puis les Européens de l'E s t se m irent à supprim er leurs Peux ans plus ta rd ,
gouvernements fa n to ch e s. En 1989, le Mur de Berlin l'Union soviétique avait
tomba. d is p a ru , e t G orbatchev
se retrouva sans travail.
E C O N O M IX

L'effondrement„de l'Union soviétique laissa place Une so u rce d 'a rg e n t é vid e n te


au chaos ; les États qui lui succédèrent eurent
besoin d'une aide à l'échelle du plan Marshall.
MAINTENANT QUE LA GUERRE FROIDE Eô t N
FINIE, NOUS N'AVONS PLUS BESOIN DE
KIOTUF A Q M é ï n ,l^-dW T F^i'D /JÉ É T !

NOUS ALLONS
TOUCHER UN ÉNORME
PIVIOENOE PB PA IX !

fn 1990, \e pré side n t Bush Le tem ps que la guerre du <?olfe gui s'ensuivit soit
annonça de g ro ss e s coupes achevée, les coupes de l'armée é ta ie n t oubliées.
dans le budget du P entagone,
mais dés le lendemain, Saddam
Hussein, d ic ta te u r de l'Irak,
envahissait le Koweït.

"Nous avons une d e tte envers Saddam. // nous a sauvés du


dividende de p a ix." Un membre de l'administration Bush

C'est ainsi que les USA conservèrent leur armée géante,


même s'il n'y avait plus d'ennemis à combattre^

" je s u is a c o u r t p e p e rn N s .
je s u is À c o u r t p e v il a in s ,
il N e M e R e s re p l u s Q ue
CASTRO e r KlM IL-SO N G

Colin Powell, p résident des


Chefs unis de l'£ ta t-m a jo r
C19Ô9-1993)

ne PRENEZ CES La première


r e s ta it ÉCO NO M ISTES À uerre du
plus LA PLACE ! olfe rendit
d 'a rg e n t aussi le
pour l'ancien premier
monde président
soviétique. Bush
populaire,
mais cela ne
dura pas, car
l'économie des
USA demeura
problématique.

224
L A R É V O L T E D E S R I C H E S (1980-2001)

"CE Qt// COMPTE C'EST L’ÉCONOMIE, IMBÉCILE !"*


£n 1992, la jo v ia lité o f f icielle ne Même ceux qui avaient du tr a v a il
pouvait cacher les conséquences de é ta ie n t sans domicile.
la reaganomie.

JE CHERCHE DU 3E TRAVAILLE
TRAVAIL POUR DÉJ/C POUR
ME NOURRIR ME NOURRIR

le s coûts de l'accès aux soins grim pèrent alors que les hôpitaux e t les cliniques
publiques fe rm a ie n t... _ x ^
ET PE MOINS EN N
MOINS D'EMPLOYEURS
PROPOSENT UNE
ASSURANCE SANTÉ.

CE N'EST UNE GUERRE AURAIT TUE MOINS P£ GENS


PAS JUSTE: ET CAUSÉ MOINS PE PÉGÂTS MATERIELS.

Les ferm es familiales n 'e xistaient presque plus, sauf dans les discours des politiciens

JE PEUX VOUS PONNER CETTE TERRE


EN LOCATION !

MAIS C'EST MA
ALORS ?
VIEILLE FERME !
/ / / / / /

*NDT : "The econom y, s tu p id " fu t une phrase-clé de la campagne présidentielle victorieuse de


Bill Clinton contre George H. W. Bush en 1992.
225
ECONOMIX

La classe moyenne s'am enuisait...

... alors que la classe supérieure s e c lo ît r a it


dans de paradoxales "communautés fermées".

----- !— ----- i.'-fa 'i-------- i* — +


' \f '

P o u rta n t, la charge gouvernementale c r o is s a it.

DÉPENSÉS FÉDÉRALES
cù 25 CE N'EST PAS UNE CHARGE !
LE GOUVERNEMENT EST UNE
CHARGE QUAND IL MB TAXE
ET DEPENSE L'ARGENT POUR
VOUS. QUAND IL VOUS TAXE
ET DÉPENSE L'ARGENT POUR
MOI, TOUT VA BIEN /

Bill Clinton, un dém ocrate, re m p o rta l'élection présidentielle de 1992 en e xploitant


une profonde veine de m é co nte nte m e nt.

22 6
L A R É V O L T E DE S R I C H E S (1980-2001)

Avant même que le président Clinton se mette au travail, le président de la Fed Alan Greenspan
et le secrétaire du Trésor Robert Rubin expliquèrent que Wall Street passait en p re m ie r-

51 VOUS DEPENSEZ DE L'ARGENT POUR UN ET LES ACHETEURS D'OBLIGATIONS


SEUL DE CES TRUCS, JE M'INQUIÉTERAI S'INQUIÉTERONT DAVANTAGE DU DÉFICIT ET
DE L'INFLATION, AUGMENTERAI LES TAUX PAIERONT MOINS POUR DES OBLIGATIONS
D'INTÉRÊTS ET BLOQUERAI L'ÉCONOMIE. DU GOUVERNEMENT.

ALORS VOUS N'AUREZ PLUS DU


TOUT D'ARGENT À DÉPENSER.

"ce Q ue v o u s v o u iez Me
piRe, c e s r Q ue u e s u c c è s
PU PPOGRAMMe éCONOM/QUe
e r p e ma R èéL ecvoN
pépeN P p e la zésE R ve

TAUX DE LA TRANCHE SUPÉRIEURE D'IMPOSITION


Le d é fic it, qui é t a it si
im p o rta n t qu'il in q u ié ta it
chaque dollar yg meme Iss financiers, devint
supplémentaire la p rio rité numéro un. Le
dans la 5q premier budget de Clinton
tranche
a u g m e n ta l'im p o s itio n
supérieure 25
d'imposition
d e s ric h e s . Le ta u x de la
O tra n ch e supérieure m onta à
39,6%.
1960 1965 1970 1975 1980 1985 1990 1995 2 0 0 0

P rio rité suivante de Clinton

227
ECONOMIX

L’ACCÈS AUX SOINS

A u to u r des années Les d o cte u rs privés ne


1960, to u s les L'ENTREPRISE PRIVEE SIGNIFIE s o n t pas un problème,
pays in d ustrialisés LA CONCURRENCE, ET LA mais dans les années
CONCURRENCE EST EFFICACE / 1990, les a s s u re u rs
avaient un systèm e LAISSONS LES BUREAUCRATES
de couverture sa n té EN DEHORS DE LA RELATION privés ne se fa isa ie n t
universel géré par DOCTEUR-PATIENT / pas concurrence pour
le gouvernem ent, à s a tis fa ire les clie n ts
l'exception des USA, par des prim es basses
qui laissaient au e t des services de
privé la plus grande qualité, ils se faisaient
p a rt des soins de p lu tô t concurrence
santé. pour s a tis fa ire Wall
S tre e t par des
p r o fits élevés.

Un moyen de COMBLE DE Un a u tre moyen : n e p a s p a y e r


faire du p r o fit : le s in d e m n is a tio n s .
L'ASSURANCE 5ANTE
empêcher dès le
d é p a rt les gens • .- c= j
qui o n t vraim ent d
b e s o in d'une
assurance d'en r~
c o n tra c te r une. L_
PAS
DE
MALADE

¿3 cE 0

Filtrer les clients e t refuser les indemnisations f t ce, si vous une assurance
demandait du tra v a il, ce qui signifiait des
c o û ts a d m in is tra tifs importants.
POURCENTAGE DES PRIMES RÉELLEMENT
AFFECTÉES AUX SOINS DE SANTE
IO ü n B5
80 ~
60 "
H O P IT A L

NE SAVEZ-VOUS PAS QUE LES SOINS


0 - DE SANTÉ SONT RESTREINTS ? ILS SONT
PRIVÉ ASSURANCE SYSTEME PE SANTÉ
SANTÉ CAHAVIEN
POUR CEUX QUI PEUVENT SE LES PAYER /

Pans les
années
1990, il
é t a it clair
qu'il fa lla it à
faire
quelque
chose.

228
L A R É V O L T E DE S R I C H E S (1 9 8 0 -2 0 0 1 )

Le plan de C lin to n , mené par la L'accès aux soins empira encore, e t les
première dame, Hillary Rodham Clinton, bureaucrates - pardon, les "cadres" -
é t a it un p a rte n a ria t public-privé qui in te rfé rè re n t systé m a tiq u e m e n t dans
ne p la isait à personne e t s 'e te ig n it. la relation d o c te u r-p a tie n t.

MAIS CE PLAN
VOUS APPORTE
TELLEMENT '

Ce qui nous conduit en 1994, quand Alan Æreenspan, to u jo u rs p ré side n t de la Fed,


augmenta les ta u x d 'in té r ê t quoiqu'il n'y e û t a u cu n signe d 'in fla tio n ...

IL FAUT REMARQUER QU'ENTRE LA


NOUVELLE PONNE ET LES ANNÉES 1970,
LES POLITIQUES GOUVERNEMENTALES,
MALGRÉ LEURS DEFAUTS, ETAIENT
CONÇUES POUR CREER UNE RICHESSE "JE NE VEUX PAS ABOLIR LE GOUVERNEMENT.
PRIVÉE GÉNÉRALISÉE, ET C'EST JE VEUX SIMPLEMENT LE RÉPUIRE À UNE TAILLE
CE QU'ELLES FAISAIENT. À PARTIR QUI ME PERMETTE PE LE TRAÎNER PANS LA SALLE
PES ANNÉES 1980, LES POLITIQUES PE BAINS ET LE NOYER PANS LA BAIGNOIRE. "
GOUVERNEMENTALES FURENT CONÇUES
POUR CONCENTRER CETTE RICHESSE
ENTRE QUELQUES MAINS, ET C'EST CE Avec le C ongrès e t
QU'ELLES FIRENT. CE N'EST PAS QUE
LE GOUVERNEMENT NE FONCTIONNE la Maison blanche
PAS ; C'EST QUE NOUS NE en d é sa cco rd , le
PEVRIONS PAS SUPPOSER QU'IL gouvernem ent demeura
FONCTIONNE POUR NOUS. en quelque s o rte
paralyse. £ t les
problèmes de l'économie
reaqan ienne perdurèrent ;
c e rta in s e m p irè re n t
même.

22 9
E C O N O M IX

L’ECONOMIE DU “GAGNANT RAFLE TOUT’


La plus grande p a r t de la richesse créée d uran t les années Clinton alla à un p e tit
groupe s itu é au som m et, e t donc l'é c a r t e n tr e ric h e s e t p a u v re s se creusa.

Un p e u d'inégalité ne gêne
pas. Si nous avions to u s le E t beaucoup de produits modernes fu re n t à leurs
même revenu in d iffé re m m e n t, débuts des p ro d u its d e lu x e : ils auraient pu ne
nous ne prendrions p e u t-ê tre jam ais ê tre fabriqués au départ s'il n'y avait pas
pas la peine de travailler. eu de gens riches pour les acheter.

Cependant, il y avait beaucoup d'inégalités dans les années Les gens qui gagnent t o u t cet
1970, quand un P.-P.6. gagnait 4 0 /b/is plus qu'un ouvrier. argent o n t un argum ent :
Or, en 2000, c'était 5 0 0 plus.

SANS PARLER PU FAIT QUE MAINTENANT, NOS IMPÔTsX


SONT PLUS éLEVÉS ET LES SIENS PLUS BAS. J

J'EN Al BESOIN POUR ME


MOTIVER À FAIRE PE MON MIEUX,
ET JE LE MÉRITE PARCE QUE JE
CREE BEAUCOUP PE RICHESSES !

Prenons Michael Eisner, P .-P .G. En 1998, il était de nouveau numéro un, mais cette
de Pisney. En 198S, c 'é ta it le fois, il gagnait S7S m illio n s de Pifficile de croire
c h e f d 'e n tre p rise le mieux payé gue cet argent supplémentaire le faisait travailler
plus dur.
d'Amérique ; il gagnait 4 0 millions
de $.
VOUS
t?ORMIEZ EN
1988 ?

230
L A R É V O L T E DE S R I C H E S (1980-2001)

D'ailleurs, d iffic ile de croire q u 'fis n e r ALORS, QUE NOUS RAPPORTAIT TOUT
produisit plus de valeur que les 10 OOO CET ARGENT SUPPLÉMENTAIRE DONNÉ AUX
P.-D.G. ? PAS (S-RANP-CHOSE : IL S'AVÈRE
e n s e ig n a n ts b ie n p a y e s que nous aurions QU'IL NY A PAS VÉRITABLEMENT DE
pu engager pour 575 millions de $ par an. RAPPORT ENTRÉ LA PAIE DES CADRES ET
LA MANIERE DONT ILS PONT LEUR TRAVAIL.
LEUR PAIE MESURE LEUR TALENT
À SE PAIRE
BIEN PAYER /

argent supplémentaire rendait ses


b é n é fic ia ire s plus heureux, fisn er,
par exemple, f u t le plus f o r t en 1988
e t le plus f o r t en 1998, e t c 'e s t ç a
qui compte.
PÉSOLE^ / ^

La consommation fondée
sur le gaspillage e s t "MEME L a s FOLIES ET
c o n ta g ieu s e . LES VICES [PES GENS
Dans les années 1970, RICHES] SONT EN VOGUE,
les m a g n ats ET LA MAJORITÉ PES
HOMMES SONT FIERS PE
possédaient des LES IMITER ET PE LEUR
maisons de 1 0 0 0 RESSEMBLER PANS LES
mètres carrés ; TRAITS MEMES QUI LES
dans les années 1990, PÉSHONORENT ET LES
les b u re a u c ra te s PÉGRAPENT. *
m oyens possédaient APAM SMITH
les mêmes.

Les gens qui je t t e n t leur a rgent par les fe n ê tre s - qi ... s a u f que ce n 'e s t pas
tra v e rs e n t le pays en j e t privé pour quelques tro u s d< sim plem ent leur richesse qu'ils
golf, par exemple - serven t ris ib le s ... g a s p ille n t... C 'e s t la n ô tre .
LE RÉCHAUFFEMENT DE LA PLANÈTE
Brûler des com bustibles le C02 n 'e s t pas un poison. Les plantes le respirent,
fossile s tra n s fo rm e e t il conserve la c h a le u r de la planète, comme le
l'oxygène en d io x y d e d e verre dans une serre.
c a rb o n e ■

+ CAR60ME
( com m e u ëch a rbo n
ou LC pétrole)
^ î \ i U U W.
+ ( f e u )

= C 0 2 .

+ É N E R 6 IE Depuis la Révolution
industrielle, nous
avons relâché une
grande q u a n tité de
carbone qui é t a it
auparavant contenu
par le charbon e t le
pétrole.

À la fin des années 1960, il était clair que la Le vice-président de Clinton, Al Gore, avait
planète se réchauffait. Réchauffement... ce compris les dangers du réchauffement
term e n'a rien d'inquiétant, si l'on excepte les mondial avant beaucoup d'autres. Mais ni
inondations, les modifications de systèmes lui ni Clinton n'y firent grand-chose alors
météorologiques, les mauvaises récoltes... qu'ils étaient en poste. Sur certains
points, les choses r e c u lè r e n t■
C'EST UN TEMPS ' // pommage
PARFAIT POUR ' x/ QU'ON AIT
CULTURE PU RIZ PLANTÉ PU
W //j; BLE.

^ Y ../

Par exemple, les 4 x 4 firent leur apparition dans La solution logique aurait été de; s u p p rim e r
les années 1990. Ils consommaient des quantités beaucoup
la faille, mais les 4 x 4 rapport ient be;
d'essence qui étaient illégales pour les voitures aux compagnies d'automobiles.
de tourisme depuis les années 1970, grâce à
une fa ille lé gale qui les avait classés parmi les
petits c a m io n s ■
L A R É V O L T E D E S R I C H E S (1980-2001)

Il é t a it facile de
"L'IPEE QU'UN
s o u h a ite r que les MEMBRE OU
politiciens tie n n e n t c o n g r ès s o r r
t ê t e aux grosses CORROMPU PARCE
entreprises, mais les QU'IL ACCEPTE DE
grosses e ntre p rise s L'ARGENT P'UNE
avaient l'a rg e nt, e t les INPUSTRIE PRIVÉE
campagnes politiques OU OE SOURCES
co û ta ie n t de plus en PRIVÉES EST AVANT
plus cher to u s TOUT UN ARGUMENT
SOCIALISTE."
les ans.

Newt Gingrich, porte-


parole républicain de la
Chambre C1995-1999)

J3533S2£=Z=
Un exemple : bien plus t ô t , en 1938, un En 1994, Pills re m p o rta sa
ce rta in Ralph Pills se p o rta candidat à dernière réélection ; sa campagne
la législature de Californie. Sa campagne a va it co û té 1,2 m illio n d e $
coûta 2 0 0 $. 0600 fo is plus a p rè s l'in fla tio n ).

VOTEZ DILLS

Seuls les gens trè s riches e t les Chaque fo is Il laissa même Exxon e t Mobil,
grosses entreprises pouvaient que deux les deux plus gros fra g m e n ts de
donner de telles sommes d'argent, grosses la S ta n d a rd OU, se recombiner.
e ntre p rise s
fu s io n n e n t,
ces deux
puissantes
e n tité s
deviennent une
e n tité encore
plus puissante.
Clinton
empêcha
ce rta in e s
fusions, mais
en laissa
d 'a u tre s se
L'ARGENT NE FAIT PAS QUE faire.
PARLER : IL V O T E !

Malgré to u t, les choses auraient pu ê tre pires pendant les années Clinton

233
ECONOMIX

UN BREF RÉPIT : la prospérité sous Clinton

Clinton m it fin au gaspillage gouvernemental, trouva de l'a rg e nt pour des


programmes sociaux e t developpa le c r é d it d 'im p ô t s u r le re v e n u s a la ria l
jusqu'à ce ¿qu'il devienne une subvention co rre cte pour les travailleurs pauvres.

LA FIN DES ANNEES 1990 VIT


Les d é fic its T'AS DÉJÀ REMARQUE OUE \ MEME LE PREMIER BUDGET
OUAND LA CRIMINALITE BAISSE, ’ NON PEFICITAIRE DEPUIS
co n tin u a ie n t C'EST L'ÉCONOMIE, ALORS QUE
de diminuer, e t OUAND ELLE MONTE, TOUT LE
l'économie de MONDE NOUS ACCUSE ?
cro ître . À la fin des
années 1990, le pays
co nn u t une c o u rte
p r o s p é r ité :
chômage bas,
salaires en hausse,
crim in a lité en
baisse...

Mais la prospérité n'avait plus la même Un autre moyen de s'en s o rtir :


signification qu'autrefois. Pans beaucoup tra v a ille r p lu s lo n g tem p s avant de
de familles de la classe moyenne, les deux prendre un appartem ent, avant de se
partenaires travaillaient non pas par choix marier, avant d'acheter une maison...
mais par n é c e s s ité , tn 20 00 , un couple Lorsque les gens avaient enfin les
marié avec enfants travaillait ¿ 0 moyens e t pouvaient fonder une famille,
sem aines de p lu s p a r a n qu'en 1969. il pouvait ê tre tr o p ta rd .

C'EST CHOUETTE OUE CENTRE PE I —1 ...


NOUS NE SOYONS PLUS
OBLIGÉES DE RESTER À LA FÉCONDITÉ
MAISON AVEC LES
^ ENFANTS /

234
L A R É V O L T E DE S R I C H E S (1980-2001)

Elle trouva p ra tiq u e m e n t im p o s s ib le Quand les gens doivent avoir plus d'un
de m e ttre de l'a rg e n t de cô té , même p e t it b ou lo t à bas salaire, ce rta in e s
avec deux emplois, même pendant une p ro te c tio n s durem ent acquises perdent
période d'expansion. de leur sens.

35 HEURES 35 HEURES PAR


PAR SEMAINE, SEMAINE, PAS
^PAS P'HEURES P'HEURES
SUPPLÉ­ SUPPLÉMEN­
MENTAIRES TAIRES

6LCHJB /
B U R 6 £ f i£

Les p e tits b ou lo ts à bas E t la plus grosse c o r p o r a tio n é t a it W alm art,


salaire é ta ie n t t o u t ce que d o n t les tra vaille urs e ta ie n t si mal payés qu'ils
bien des gens pouvaient \'aide s o c ia le .
tro uve r. En 2 0 0 0 , le plus
gros e m p lo y e u r du pays
n 'é ta it plus GM, avec ses
emplois de classe moyenne
e t ses syn dicats - c 'é ta it
Manpower Inc., une a g en c e
in té rim a ire .

"CE N'EST PAS UNE SITUATION AMUSANTE. C'EST HUMILIANT. *


UN TRAVAILLEUR PB CHEZ WALAAART CITÉ PANS LE
POCUMENTAIRE : WAL-MART, THE HIGH COST OF LOW PRICE*

POURTANT, L'ECONOMIE PE > Les conse rva teu rs n 'é ta ie n t pas disposés à en
CLINTON FUT L'ECONOMIE LA a ttr ib u e r le m é rite à Clinton, alors ils acclam èrent
PLU5 SAINE PONT BIEN PES Alan Greenspan.
£ENS POUVAIENT SE
SOUVENIR.

*NPT : Wal-Mart, le coût élevé des bas prix


235
ECONOMIX

£n ré a lité, Ë t il m é rité qu'on le lui reconnaisse. Greenspan su b issa it une


après 1994, pression c o n s ta n te pour a u g m e n te r les taux. _
ô re e n span
LE CHOMAGE EST EN DESSOUS
ne f i t DE 6% / C'EST TROP BAS /
p ra tiq u e m e n t CELA VA
plus que LES TRAVAILLEURS DECLENCHER
VONT EXIGER UNE L'INFLATION /
conserver la HAUSSE PES SALAIRES !
s ta b ilité des
ta u x d 'in té rê t.

«Sreenspan Il voyait aussi que la p r o d u c tiv ité ,


a va it imaginé JE RALENTIS SUR L'ESSENCE ; le rendement Horaire d'un travailleur,
que puisque VOUS POUVEZ RALENTIR SUR augmentait. Et si les travailleurs
LE FREINAGE. produisent plus, pas de problème à ce
Clinton a va it
qu'ils aient des salaires plus élevés.
ré d u it le
d é fic it, il UN PEU PLUS ELEVES,
p o u rra it se DU MOINS.
détendre.

Il e s t vrai qu'à long terme, les travailleurs ne peuvent g a g n e r plus que s'ils p ro d u is e n t
plus. Mais les salaires avaient stagné, alors même que la productivité ne cessait de croître.
Cela signifiait que les entreprises payaient moins de salaires par unité produite, l'argent
économisé n'ayant pas entraîné de baisse des prix, il ne restait que le p r o f i t ■ Une foie de
plus, c 'é ta it Adam Smith qui avait raison : --------- --------------- -—------------------------------ —^
ezAiAiocç, mKTQf. pRODürxwixè "NOS MARCHANPS E T NOS MAÎTRES
SALAIRES CONTRE PROPUCTIVITE ^7 MANUFACTURIERS S E PLAIGNENT BEAUCOUP
260 ---------------------------------------- PES MAUVAIS EFFETS PES HAUTS SALAIRES
PRODUCTIVITÉ H [Q U I FONT MONTER LES P R IX ] ; IL S NE
\ PARLENT PAS PES MAUVAIS EFFETS PES HAUTS
SALAIRES S PROFITS ; IL S GARPENT LE SILENCE SUR
^ « LES CONSÉQUENCES FACHEUSES PE LEURS
-j 1( PROPRES GAINS ; IL S N E S E PLAIGNENT QUE
1 H PE CELLES PU GAIN PES AUTRES."
APAM SMITH
^
f n d 'a u tre s te rm e s la productivité augmenta
p lu s v ite dans les
ON FAIT PLUS DE années 1990 qu'elle r
OÙ EST LE
GÂTEAU, MAIS ON RESTE DE CE ne l'avait f a it
N'A PAS PLUS DE FICHU GÂTEAU ? pendant longtemps,
GÂTEAU. p e u t-ê tre parce
que les gens
travaillaient ¡:
pendant des A
heures qui ne leur
é ta ie n t pas payées.
Ou p e u t-ê tre à cause
des o rd in a te u rs , e t -¿f
s u rto u t d'In te r n e t■
L A R É V O L T E DE S R I C H E S (1980-2001)

LA “ NOUVELLE ECONOMIE

La c ré a tio n d'un énorme


réseau d 'o rd ina te urs
é t a it prévue depuis
longtem ps. Ce réseau
a u ra it facile m en t pu
ê tre c e n tra lis é , géré
par le gouvernem ent ou
les grosses entreprises.

PLUS DIFFICILE À
Mais pendant DÉTRUIRE AVEC
la Guerre UNE BOMBE A !
froide, l'armée
américaine
m it en place
un réseau
inform atique
d é c e n tra lis é .

Au cours des années, le gouvernement, les La décentralisation e t le faible co ût fire n t


entreprises e t les universités rejoignirent ce d'Internet un Heu a cc e ss ib le à to u s .. ■
réseau. Au début des années 1990, le World
Wide Web Cia toile mondiale) de documents
connectés f u t développé, e t soudain le ET
réseau - désormais appelé Internet - JE PEUX MOI
s'ouvrit grand. , _______ M'EN AUSSI
SERVIR /
fflT T ^ q l “^ 2 f L'INFORMATION
1 4 -> l _ ( EST GRATUITE ! j

...où les grosses corporations purent prouver à Alors que les entreprises établies
quel point elles étaient vives e t dynamiques. h ésita ie n t, des compagnies nouvelles
in ve stiren t ce nouveau te rrito ire .

ET JE LE FERAI / '
DES QUE J'AURAI
MIS EN PLACE UN
SOUS-COMITE OUI
RAPPORTERA À UN
GROUPE MISSIONNÉ 1
OUI ÉTUDIERA LA
POSSIBILITÉ DE
FORMER UN GROUPE
DE TRAVAIL
POUR... y

237
E C O N O M IX

Certaines de ces nouvelles sociétés


"point-corn" m archèrent tr è s bien,
e t les investisseurs s'intéressèrent
à leur p ote ntie l, fn 1995, une
compagnie baptisée Netscape,
gui a vait conçu un des premiers
navigateurs, vendit la première
son capital au public dans une
o f f r e pu b liq u e in itia le . Netscape
s 'a tte n d a it a o b te n ir 28 £j?ar
a ction ; à la fin de la journee,
elle se vendait à 75 $.

Pour la bonne raison que la plupart £ t que t r è s peu avaient étendu le pouvoir
des technologies avaient étendu nos de n otre c e rv e a u .
pouvoirs p h ysiq u es.

Mais les révolutions prennent du te m p s ; les actions d'Internet


Le passage de s'échangeaient comme si le futur était a rriv é -
l'o rd in a te u r
à In te rn e t
p o u rra it
s'avérer aussi
im p o rta n t
que celui de
l'é c ritu re à
l'im prim erie.

T oute c e tt e c o n c e n tra tio n sur le p o te n tie l d 'In te rn e t à révolutionner le com m erce


pouvait o bscu rcir son p o te n tie l à révolutionner ¿ 'a u tre s domaines.

238
L A R É V O L T E DE S R I C H E S (1980-2001)

LE NOUVEAU PUBLIC
Pages 152-154, nous avons vu les économies La télévision câblée, avec ses nombreuses
d'échelle conduire a la mise en place d'une chaînes, a urait pu changer ça, si chaque
petite élite fournissant l'information, les chaîne avait eu un propriétaire d iffé re n t.
nouvelles e t le loisir à tous les autres. Mais à la fin des années 1990, quelques
corporations possédaient presque nto u s
les médias.

Pour la première fo is depuis des décennies,


les gens normaux pouvaient s 'é c o u te r les
uns le s a utres, se répondre, d is c u te r...

... e t s 'o rg a n is e r sans grand- Grâce à In te rn e t, des o rg anisations


chose qui ressemble à une décentralisées sem blèrent ja illir de nulle
hiérarchie. p a rt ; bien des gens fu re n t su rp ris quand un
J'IRAI 51 m o u v em e n t d e p r o te s ta tio n a pp a ru t en
vous y force, en 1999, à S e a ttle .
ALLEZ
TOUS.

Les m a n ife s ta n ts Zn ré a lité , la


é ta ie n t là pour L'OMC AVAIT LA m ondialisation
p ro te s te r c o n tre MÊME MISSION QUE LE
(5ATT : PROMOUVOIR peut s'avérer
une réunion de PES TARIFS POUANIERS e x c e lle n te .
l'organisation BAS ET BEAUCOUP Pour comprendre
mondiale du PE COMMERCE - EN c o n tre quoi
commerce - OHC -, P'AUTRES TERMES, LA p ro te s ta ie n t les
ui a va it succédé au MONDIALISATION. m a n ife s ta n ts ,
S•ATT de la page 134. nous devons
re to u rn e r dans
les années 1980.

239
ECONOMIX

L’UNIFORM ISATION, TRAVERS DE LA MONDIALISATION

Varie les années 1980, VOUS POUVEZ UTILISER


CET EMPRUNT POUR PONC, PANS LE ET LA
quand Paul Volcker a va it REMBOURSER L'EMPRUNT FONP, VOUS BANOUE A
r a r é fié les dollars, de PE LA BANQUE ! PONNEZ PE PRETE
nombreux pays du Tiers- L'ARGENT À CET ARGENT
Monde avaient eu du mal à VOTRE PROPRE AUX PICWEURS
BANQUE. QUI NOUS ONT
rem bourser les em p ru nts OPPRIMÉS
qu'ils avaient c o n tra c té s PENPANT PES
d u ra n t les années 1970 PÉCENNIES.
de l'a rg e n t facile. Le POURQUOI EST-
F o n d s m o n é ta ire CE À NOUS PE
in te r n a tio n a l leur é t a it REMBOURSER ?
venu en aide.
AVEC PLAISIR ! JE VOUS EN PRIE /

C e tte aide é t a it accompagnée de Pans les années 1980, le FMI é ta it un repaire


co nd itio n s bap tisé es a ju s te m e n ts de n é o lib é ra u x . L 'a ju ste m e n t s tru c tu re l
s tr u c tu r e ls . revenait à a d o p te r le n é o lib é ra lis m e .

SI vous
VOULEZ Vendre les services publics
L'ARGENT, VOUS à des propriétaires privés
PEVEZ MONTRER Çp riv a tis a tio n 5
QUE VOUS VOUS
COMPORTEREZ Réduire les impôts des gens
PE MANIERE riches e t des corporations
RESPONSABLE Réduire les dépenses publiques
CETTE FOIS-CI Csauf les dépenses militaires)
ET QUE VOUS pour conserver l'équilibre du
NE VOUS budget
METTREZ Tout déréglementer
PLUS EN
PIFFICULTÉ. Laissez faire !

L 'a ju ste m e n t s tru c tu re l é t a it P o u rta n t, les gens d é te s ta ie n t


d iffic ile a re fu se r : la Banque l'a ju ste m e n t s tru c tu re l, e t le FMI le
mondiale, les p rê te u rs privés, les savait. Une p a rtie du programme é ta it
entre p rise s, le T résor des É ta ts - donc la d é m o c ra tie p ro té g é e , dans
Unis, même les don a te u rs c a r ita tifs laquelle le programme économique é ta it
re s ta ie n t to u s à l'é c a rt des pays protégé c o n tr e la dém ocratie.
que le FMI déclara it douteux.

VOUS POUVEZ ELIRE QUI


BON VOUS SEMBLE POUR
PIRIGER LE GOUVERNEMENT,
S MAIS LE GOUVERNEMENT
' NE TOUCHE PAS À
L'ÉCONOMIE !

GOUVER­ ECONOMIE
NEMENT

COMPRENEZ-VOUS SEULEMENT
CE QU'EST LA PÉMOCRATIE ?

240
L A R É V O L T E D E S R I C H E S (1980-2001)

Im p o s e r s e s idé es aux a u tr e s De n ouvelles c r is e s s 'e n s u iv a ie n t, e t a in s i


n 'e s t p a s bon, m êm e si le s idées de s u ite .
fo n c t io n n e n t. M ais l'a ju s te m e n t
s t r u c t u r e l d é c le n c h a it s o u v e n t
d e s c r is e s é co n o m iq u e s , les
p a y s a v a ie n t d o n c e n c o re p lu s
b e s o in d 'a id e , <\u\ é t a i t a s s u je t tie
à e n c o re p lu s d e c o n d itio n s ,
d e s c o n d itio n s qui d e v e n a ie n t
in c ro y a b le m e n t p ré c is e s .

M exique :
a u g m e n te r les
f r a is d 'in s c r ip tio n
à l'u n iv e r s ité

H a ïti :
p la fo n n e r le
”,La c la sse m oyenne d is p a ru t ra p id e m e n t e t
s a la ire m inim um
ie s ta s d 'o rd u re s des quelques ric h e s q u i
l ‘.é ta ie n t de p lu s en p lu s d e v in re n t la ta b le
T a nzan ie : à m anger de la p o p u la tio n m u ltip lié e des
ven dre le s e rv ic e p a u vre s a b je c ts . "
de l'eau à une Fidelis Balogun, écrivain nigérian Cle Nigéria
co m p a g n ie p riv é e reçut l'aide du FMI dans les années \9&0')

À la f in d e s a n n é e s 1980, le s n é o lib é ra u x CES MEMES ARGUMENTS


a u r a ie n t dû re m a rq u e r que le u rs idées EXACTEMENTyWAIENT ÉTÉ UTILISÉS
é c h o u a ie n t s o u v e n t Cou, co m m e au Chili, PAR LE PASSE POUR JUSTIFIER LES
ne " r é u s s is s a ie n t" q u 'a p rè s a v o ir é t é ECHECS VU M A R X IS M E . P'AILLEURS,
ab an d o n n ées ). M a is non. MARXISTES ET NÉOLIBÉRAUX
S'INTÉRESSAIENT LES UNS COMME
LES AUTRES À LA MANIÈRE PONT
UNE ÉCONOMIE IDÉALE D E V R A IT
FONCTIONNER, ET NON À CELLE
PONT UNE ÉCONOMIE R É E L L E
F O N C T IO N N E ; ILS PENSAIENT
EGALEMENT LES UNS COMME
LES AUTRES OUE LEUR
IPÉAL POUVAIT
ÊTRE ATTEINT E N
S U P P R IM A N T
L 'E T A T .

Plus e n c o r e , ils a v a ie n t les uns E ffe c tiv e m e n t, il p o u v a it ê tr e d if fic ile de les


com m e le s a u tr e s im ag in é le u r d is tin g u e r les uns d es a u t r e s . ________________
idéal en c o n f o n d a n t l'e co n o m ie
m odélisée de David R ic a r d o - Y 'ECONOMIE POLITIQUE PES
ou bien un d é riv é de c e lle -c i - JJNE CRISE CRISES PROFONPES TENP À
avec le m o n d e ré e l. CQuand je PECL^NCHERA PROPUIRE PES RÉFORMES
vous d is a is que R ic a rd o é t a i t UNE REVOLUTION, RAPICALES AVEC PES RÉSULTATS
im p o r t a n t . ) APRES QUOI POSITIFS. " "EN EFFET, À MESURE
L'ÉTAT QUE LA CRISE S'AGGRAVE,
PISPARAÎTRA PE LE GOUVERNEMENTPEUT
LUI-MÊME. GRAPUELLEMENT PISPARAITRE
PE LUI-MÊME."

M ichael B runo,
é c o n o m is te en c h e f de s
s c ie n c e s é c o n o m iq u e s du
d é v e lo p p e m e n t a la B anque
m ondiale 09 91-1996)

241
ECONOMIX

Ainsi, les néolibéraux


ne se laissèrent
pas a r rê te r par
des r é s u lta ts peu
im pressionnants.
Pans les années
1990, quand l'Union
soviétique tom ba,
l'ex-monde soviétique
passa d ire c te m e n t d'une
idéologie fondée sur
Ricardo à une autre.

Le ré s u lta t t i n t plus
du choc que de la
thé rapie, s u r to u t
en Russie. Quelques
o lig a rq u e s devinrent
les p ro p rié ta ire s des
grosses in d u s trie s ...

... alors que to u s les a u tre s subirent Quand le parlem ent de Russie sembla
l'e ffo n d re m e n t économique, la fa illite p rê t à t e n t e r a u tre chose, {'expérience
des services élém entaires, e t même russe de la dém ocratie é t a it te rm in é e
la dim inution de la d u ré e d e vie. Une (.avec la bénédiction de l'O ccident).
blague circula :

TOUT
CE QUE LES
COMMUNISTES
DISAIENT PU
COMMUNISME
ÉTAIT FAUX.
TOUT CE QU'ILS
DISAIENT VU
CAPITALISME
ETAIT VRAI !

eiEN SÛR, L'EX-MONDE SOVIÉTIQUE ÉTAIT INSTABLE


AVANT L'ARRIVÉE DES NÉOLIBÉRAUX. D'AILLEURS,
LE FMI N'INTERVENAIT GÉNÉRALEMENT QUE DANS
LES PAYS QUI AVAIENT PBJA DES PROBLEMES.
MAIS QUAND MÊME, JE SUIS FRAPPÉ PAR LA
MANIÈRE DONT LE FMI ET D'AUTRES INSTITUTIONS
S'ENTÊTÈRENT À MAL FAIRE LES CHOSES.

242
L A R É V O L T E DE S R I C H E S (1980-2001)

ENFIN, JE NE SUIS PAS UNE Il y a va it une im p o rta n te circu la tio n d 'a rg e n t des
GROSSE BANQUE NI UNE démunis vers les nantis.
CORPORATION GEANTE. SI
JE VETAIS, JE PENSERAIS Paiements de l'emprunt
PROBABLEMENT QUE LE FMI (■ du tiers-monde vers les
MERVEILLEUSEMENT BIBN pays riches
FAIT LES CHOSES.

Aide des pays riches


vers le tiers-monde

Les grosses c o r p o r a tio n s m u ltin a tio n a le s


tra n s p o rta ie n t des liquidités d'un pays à l'a u tre
librem ent, au p o in t qu'on ne sa va it même plus à
qui revenaient les im p ô ts .

C'est ainsi que le tiers-m onde, à qui ... o b t in t des c o rp o ra tio n s puissantes.
l'on avait vendu la concurrence du
libre marché...

243
ECONOMIX

... s a n s les organism es e t in s titu tio n s qui avaient é té conçus pour les co ntrô le r,
te ls que les syndicats, les p ro te c tio n s environnementales, les lois sur la sé curité
du tra va il ou les p ro te c tio n s des salaires e t des horaires...

"L'usine ty p e ... dans un p ays te l que le Honduras ou le Nicaragua, la Chine ou


le Bangladesh, e s t e n to u ré e de f il barbelé. P e rriè re ses p o rte s verrouillées,
les tra v ailleu rs , p o u r la p lu p a rt de je u n e s femmes, s o n t surveillés p a r des
gardes qu i les fra p p e n t e t les h um ilient au m oindre p ré te x te e t q u i les
re n v o ie n t s i un te s t de grossesse im posé s 'a v è re p o s itif. Chaque tra v ailleu r
ré p è te le même g e s te - coudre une b o u d e de cein tu re, une m anche - p e u t-
ê tr e deux m ille fo is p a r jo u r. Ils tra v a ille n t sous des lum ières cruellem en t
vives, s u r des p ério d es a lla n t de douze à q u a to rze heures, dans des usines
s u rch a u ffée s , avec tro p peu de pauses to ile tte s e t un accès r e s tr e in t aux
salles d'eau Cpour ré d u ire la n écessité des pauses to ile tte s '), lesquelles,
souvent, s o n t pleines e t ne conviennent de to u te faço n p as à une u tilis a tio n
humaine. "
Joël Bakan, The C o rp o ratio n C200A~)

Il était facile d'échapper à la responsabilité


PARFOIS, LfS SOMMES
en sous-traitant le travail. ÉCONOMISAS ÉTAIENT
OFFERTES AUX
JE NE PEUX PAS ETRE AU CONSOMMATEURS.
COURANT DE LA MANIERE PONT MES LES APPAREILS
PRODUITS SONT FABRIQUÉS / ÉLECTRONIQUES, PAR
EXEMPLE, ÉTAIENT
SOUVENT VENDUS
AU PRIX COÛTANT PLUS
UNE LÉGÈRE MAR6E.

MAIS DESORMAIS, LA
PUBLICITÉ ÉTAIT SI
J'IMAiS-INE OUE VOUS ETES TROP OCCUPE EFFICACE OUE LA PLUS
À TENIR LES COMPTES DE MES ACHATS, GROSSE PART DE LA
MON CRÉDIT, MON UTILISATION D'INTERNET, VALEUR DE CERTAINS
CHAQUE TOUCHE DE CLAVIER SUR PRODUITS VENAIT DE
LAQUELLE APPUIENT VOS EMPLOYÉS, LE LEUR IMA6E.
TEMPS QU'ILS PASSENT AUX TOILETTES, CE
QUE CONTIENT LEUR URINE...

C 'e st pourquoi un Que les biens


le c te u r de PVP s o ie n t bon marché
peut c o û te r moins ou excessivement
cher qu'une paire de chers, les
b a s k e ts qui ne co ûte tra vaille urs qui les
que quelques dollars I+S£XE/ v o u s fa b riq u a ie n t ne
m et DEVEZ pouvaient se les
à fa b riq u e r : avec les Il voulait L'AVOIR/
baske ts, vous achetez dire o f f r i r ; ces biens
une im ag e plus que p r o f it é ta ie n t vendus dans
des chaussures. les pays ric h e s .
7/ n 'y a p lu s de valeur à fa b riq u e r des
o b je ts ." Phil Knight, P.-V.G. de Nike

244
L A R É V O L T E D E S R I C H E S (1980-2001)

Les d r o its d e d o u an e c o m m e rc ia u x auraient ruiné t o u t c e t arrangem ent,


ce «qui nous ramène à l'O rganisation mondiale du commerce. 511e f u t établie par
t r a it é en 1995 comme un forum vis a n t à régler les d iffé re n d s commerciaux. Far
exemple, quand les lois nationales é ta ie n t vraim ent de s a le s a rn a q u e s , comme
les re s tric tio n s sur la ta ille d e s to m a te s que nous avons vues page 167. Si elles
l'é ta ie n t, l'OMC pouvait les a b r o g e r ■
LES TRAITÉS INTERNATIONAUX^
L'EMPORTENT SUR LES LOIS
NATIONALES '
ECONOMIX

Les gens du Conseil


de l'OMC - les
principaux banquiers, ■g / (MMT8S=H0t)8
les d irig e a n ts de
grandes e n tre p rise s
e t les p o litic ie n s -
n'apprecièrent pas
ces m a n ife s ta tio n s ;
ils répondirent
par e n c o re p lu s
de s e c re t e t
une s é c u r ité
r e n fo r c é e lo rs des
réunions ultérieures.

Pendant un m om ent, il sembla aue ce s e ra it le


lique du XXI*
tableau économique XXIs sièclé
siècle : des sociétés
LES MANIFESTANTS mondialisées co n tre un mouvement de résistance
N'EMPÊCHAIENT PAS CES mondialisé.
REUNIONS, MAIS AU MOINS
ILS ATTIRAIENT L'ATTENTION
SUR LE FAIT QWEXISTAIT
UN PETIT GROUPE PE 6ENS
QUI TENTAIENT PE PECIPER
PE LA PESTINÉE ÉCONOMIQUE
PU MONPE SANS RIEN NOUS
PEMANPER, À NOUS.

Mais le mouvement e u t du mal ne fû t- c e Pour la plupart, les hommes


qu'à faire p asse r son message ; la p lu pa rt politiques fir e n t comme si de
des gens e ta ie n t to u jo u rs inform és par les rien n é ta it, lo r s de l'élection de
anciens médias tra d itio n n e ls. 2OOO, la politique f i t même un
assez grand pas en a r r iè r e avec
le nouveau p ré side n t Æeorge
W. Bush, fils de 6eorge H. W.

246
L A R É V O L T E D E S R I C H E S (1980-2001)

LE RETOUR DE LA REAGANOMIE : Bush II


La grande priorité du président Georqe
W. Bush : les ré d u c tio n s d 'im p ô ts .

Pen d an t la bulle Inte rn e t, LE RESULTAT FUT À PEINE CROYABLE


Wall S tre e t avait ré trib u é
les compagnies de
E 7
télécom m unications qui "Wall S tr e e t c ré a une d e tte des
développèrent leurs capacités télécom m unications de 1 3 0 0
afin de correspondre à la m illiards de $ e t déclencha une
m é d ia tis a tio n , pas à la frénésie de fusion de 1 700 m illiards
réalité. de $, em pochant 15 m illiards de $
\ / de com m issions p o u r son travail.
Puis c e tte fê te des co n cen tratio n s
p r it fin. L'industrie s 'e ffo n d ra
au beau milieu d'une m ontagne de
2 3 0 m illiards de £ de fa illite s e t de
fraude, fa is a n t disparaTtre de la
valeur du m arché 2 OOO m illiards
de £ e t lais s an t 110 m illiards de $ de
d e tte ü a m oitié de to us les d éfa u ts
de paiem entX Les p a tro n s des
télécom m unications em pochèrent 13
m illiards de $ avan t de supprim er
o 5 6 0 OOO emplois. E t en 2 0 0 3 , plus de
96% des capacités développées re s te
en sommeil. "
POUR QUE LE PRIX PE NOS Nomi Prins, ancienne banquière
ACTIONS RESTE ÉLEVÉ ! d'investissem ent

LES C-ENS OUBLIENT CE Un a u tre Mais Wall S tr e e t ne connaît


C-ENRE PE FIASCO QUANP inconvénient à que ce que les managers lui
ILS FONT L'ELOC-E PE LA laisser les choses d ise nt. Ces derniers s o n t donc
"MAC-IE PU MARCHÉ". MAIS
SI liJOUS AVIONS CONFIÉ NOS e n tre les mains fo r te m e n t in c ité s à m e n tir ■
TÉLÉCOMMUNICATIONS AU du marché : Wall
COMMISSAIRE SOVIÉTIQUE LE S tre e t licencie
PLUS INCOMPÉTENT QUE NOUS les managers s'ils I“ N
AYONS PU TROUVER, JE POUTE ne f o n t p a s de BOSSE /
QU'IL EÛT PU FAIRE PIRE. p r o fits elevés, e t ______ >
les récompense
m agnifiquem ent
s'ils les fo n t.

VOILÀ VOTRE
PRIME /

247
ECONOMIX

A u dé b u t d e s a n n é e s LES COMPTABLES ET LE§ ANALYSTES


2 0 0 0 , ¡1 s 'a v é ra AVAIENT PES C O N F L IT S D 'IN T É R Ê T S SIMILAIRES À CEUX
que b e a u co u p de QUE LA LOI 6LASS-STEAC-ALL CPA6E 117? AVAIT EMPÊCHÉS.
co m p a g n ie s, d o n t MAIS LE GOUVERNEMENT NE S'EN SOUCIAIT PLUS ; CETTE LOI
fn r o n C s e p tiè m e p lu s AVAIT MÊME ÉTÉ A B R O G É E EN 1998.
g ro s s e c o m p a g n ie
a m é ric a in e ) a v a ie n t
m aq uillé le u rs
p r o f i t s , avec l'a ide
de c o m p ta b le s e t
d 'a n a ly s te s vé re ux.

Des r é fo r m e s f u r e n t
prom ulguées, c o m m e la L o i JE CROYAIS OUE
S a rb a n e s -O x te y (2 0 0 2 ), VOUS ÉTIEZ POUR
qui re n d a it les Ÿ .- V .ô . LA RESPONSABILITÉ
p e rs o n n e lle m e n t s ig n a ta ire s des PERSONNELLE ?
d é c la ra tio n s fin a n c iè re s de le u rs
c o rp o r a tio n s Cles P .-V .G .
la c o m b a tt ir e n t) .

M a is la r é fo r m e la p lu s
é v id e n te - o b lig e r les
c o r p o r a t io n s à d é c la re r
le s m ê m e s p r o f i t s à
le u rs a c tio n n a ir e s e t aux
p e r c e p te u r s - ne f u t
m êm e p a s e n visa g é e .
L es c o r p o r a t io n s é t a ie n t
d o n c to u jo u r s f o r t e m e n t
in c ité e s a m e n tir aux uns
e t aux a u tr e s .

”(f II/«

Q uoi q u 'il en s o it , le m au vais é t a t de l'é c o n o m ie ne c h an ge a p a s le p ro g ra m m e de


r é d u c tio n d 'im p ô t s de B u sh , m a is s e u le m e n t sa ju s t if ic a t io n .

É C O N O M IE

L'ÉCONOMIE FAIBLIT UN PEU / IL NOUS FAUT


UNE BAISSE P'IMPÔTS POUR LA STIMULER '

248
L A R É V O L T E DE S R I C H E S (1980-2001)

Les r é d u c tio n s d 'im p ô ts é t a ie n t b lo qu ée s, a lo rs que le d é b a t s 'a n im a it.

"je CROIS QUE NOUS A VONS PÉMONTRÉ EN TANT QUE PEUPLE QUE NOUS NE PENSONS
PAS QU'U NE FORME PE SOCIALISM E S O IT LA M ANIÈRE PE GERER UNE SOCIÉTÉ. *

CE TYPE ETAIT P.-P .G . PU 6ÉANT


PE L'ALUMINIUM ALCOA, OÙ
IL AVAIT PIRI6É LE S O U T IE N
P E S P R IX R A T IF IE P A R L E
G O U V E R N E M E N T , CE QUI EST
UNE "FORME PE SOCIALISME''.

P u is Alan G ree nsp a n p r i t p a r t i en fa v e u r d e s r é d u c tio n s d 'im p ô t. G ree nsp a n


s 'e x p r im a it g é n é ra le m e n t en c h a ra b ia , m a is c e t t e fo is , il d é liv ra un a v e r tis s e m e n t
c la ir c o m m e du c r is t a l s u r le f a i t que le s e x c é d e n ts de C lin to n é t a ie n t d a n g e r e u x .

",JE S U IS PROFONPÉMENT ALARM É PAR


L'A CCUMULATION TROP IMPORTANTE P ‘ARGENT
ENTRE LES M AIN S PU GOUVERNEMENT FÉPÉRAL.
PANS LA MESURE OÙ NOUS GÉRONS PES
EXCÉPENTS PE LIQ U IPITÉS\ LE GOUVERNEMENT
ACCUMULERA PES LIQ U IPITES, ET, POUR OBTENIR
UN RETOUR RAISO NNABLE SUR CET ARGENT,
PEVRA L'IN V E S TIR PANS LES MARCHÉS. PES
IN VESTISSEM ENTS PE CETTE TAILLE, PAR LE
GOUVERNEMENT, VONT PO LITISER L'É CONOM IE.
R IE N N E POURRAIT ETRE PIR E. *

LE PISCOURS PE
0REENSPAN MARCHA :
LES REPUCTIONS
P'IMPÔTS PASSÈRENT,
CE QUI EST UNE
PES RAISONS POUR
LESQUELLES LES
EXCÉPENTS PE
CLINTON DEVINRENT
LES PÉFICITS QUE
NOUS CONNAISSONS
AUJOURP'HUI.

249
La p lu p a rt du te m p s , nous avons eu t o r t .

Alan 6reenspan (.2 0 0 8 )


LE

E
(A p r è s 2001)
ECONOMIX

Le 11 septem bre
2011, des te r r o r is te s
lancèrent des avions
su r le Pentagone e t le
World Trade Center.

A près to u t , nous é tio n s en guerre.

"MALGRÉ P £S ANN ÉES PE SCANPALES E T PE


CORRUPTION POLITIQUE, MALGRÉ L'ABONPANCE
P'H IS TO IR E S PE CUPIPITÉ PERSONNELLE E T PE
PIRATES EN GUCCI ARNAQUANT LE TRÉSOR, MALGRÉ
L'A BANPO N PE LA SPHÈRE PUBLIQ UE E T LA RUÉE VERS
LES PRIVILÈG ES PRIVES, MALGRÉ LA M ISÈR E POUR
LES PAUVRES E T LES COMMUNAUTÉS FERMÉES POUR
LES RICHES, LA GRANPE M ASSE PES AM ÉRICAINS N 'A
PAS ENCORE ABANPONNÉ L 'IP É E Q U 'ILS FORMAIENT
UN PEUPLE U N I. ... C 'E S T COMME S I LE TEMPS
A VA/T ÉTÉ REMONTÉ JU SQ U 'A U PÉBUT PES ANNÉES
SOIXANTE, AVANT QUE LE VIET NAM E T LE WATERGATE
A IE N T PE TELLES CONSEQUENCES... *
3\LL MOYERS, JOURNALISTE ¿OCTOBRE 2001)

252
LE M O N D E A U J O U R D ’ HUI (APRÈS 2001)

C e tte dépense m ilitaire trouva


sa ju s tific a tio n quand l'Irak,
qui n 'a vait rien à voir avec
le 11 Septem bre, f u t déclaré
m en ace im m é d ia te . L'Irak
f u t rapidem ent occupé
en 2 0 0 3 .

Fuis les USA entreprirent de reconstruire l'Irak. Vous ne pensez peut-être pas que le
fiasco qui s'ensuivit a it à voir avec notre sujet, mais c'est le cas : l'Irak fu t
délibérément transformé en un modèle du p ro g ra m m e c o n s e rv a te u r.

PLAFONNIEZ LES TAUX P'IMPOSITION PES PERSONNES


ET PES SOCIETES À 15% NE RESTREIGNEZ PAS LES IMPORTATIONS,
LAISSEZ NOS CORPORATIONS ACHETER VOS ACTIFS ET SORTIR LES
PROFITS PU PAY S, REMETTEZ LE CONTRÔLE PE VOTRE MASSE MONÉTAIRE
À UNE GROSSE BANQUE INPÉPENPANTE, CRÉEZ UNE POLITIQUE AGRICOLE
^ FAVORABLE AUX BREVETS, ET PRIVATISEZ TOUT.

L
I PE
POURQUOI v o u s s o u c ie z - v o u s
PE NOS TAUX P'IMPOSITION ET PE LA MANIÈRE
PONT NOTRE BANQUE NATIONALE FONCTIONNE
OU QUE NOUS UTILISIONS PES GRAINES
BREVETÉES PAR MONSANTO ?

"C ‘e s t le g e n re de lis te d o n t rê v e n t le s in v e s tis s e u rs é tra n g e rs e t le s o rg a n is m e s d o n a te u rs


p o u r d é ve lo p p e r d e s m a rch é s. "
The Economist Capprobateur} en 2003

253
Quelques politiques conservatrices lic e n c ie r to u te l'armée irakienne
r é d u ir e m a s s iv e m e n t le
gouvernement irakien e t les _
en treprises contrôlées par l'ê t a t ..

DESORMAIS, ILS
VOUS ETES EN PEUVENT DEVENIR
TRAIN DE CRÉfR UNE ENTREPRENEURS /
ARMÉE DE CHOMEURS
EN COLERE /

*Nous som m es re s té s sans voix.


M aintenant, H y a plus de 4 0 0 OOO
hom m es arm és e t e n traîn és en
charge de fam illes qu i o n t besoin de
m anger. Où so n t-H s censés a lle r ?
Que so n t-H s censés fa ire ? J e ne sais
pas. E t eux non plus, c 'e s t sûr. "
Riverbend, blogueur irakien

ignorer les in s titu tio n s publiques ... exiger que l'Irak re m e tte son p é t r o le
aux compagnies pétrolières occidentales..

NOUS POMPONS ET C'EST BIEN


m iz & v i iïL VENDONS NOTRE PÉTROLE ÇA, LE
DEPUIS TRENTE ANS / PROBLEME/

... créer une "d é m o c ra tie 1 ... e t p erm ettre aux sociétés irakiennes de
se faire c o n c u r r e n c e pour les c o n tra ts de
sa n s p o u v o ir ... reconstruction. A ttendez, non, ça, ça n'est
p a s arrivé. Les c o n tra ts fu ren t confiés à des
ELISEZ OUI BON VOUS SEMBLE ! corporations américaines bien introduites.
MAIS CELUI OUE VOUS ÉLISEZ NE
LE M O N D E A U J O U R D ’ HUI (A P R È S 2001)

Même la s u p e r v is io n des c o n tra ts en Irak f u t s o u s -tra ité e à des firm es privées.

BÉNI SOIT
NOTRE
p o u l a il l e r

Les fo u r n is s e u r s privés ... alors que les Irakiens n'avaient pratiquem ent
lésaient les soldats... r ie n . Par exemple, la Bechtel Corporation o b tin t
un c o n tra t pour reconstruire le reseau électrique
irakien, file traîna un peu dans le coin, se f i t
ENVOYEZ DES payer, e t rentra chez elle.
BUHDASES
DE VÉHICULES

emvovêZ I
oes ôh-êts
>aR6-B*u-6

/<? situation. "


Un ingénieur irakien uns semaine après le départ de
Bechtel

Pes m ilic e s s 'a ctivaien t dans le vide, . . . e t ils sem blèrent sincèrem ent
s u r p r is quand t o u t s'effondra à
L'ELECTRICITE l'extérieur.
FONCTIONNE !
QUB LE GOUVERNEMENT FICHE
LA PAIX AUX GENS, ET LES LIBRES
MARCHÉS ET LA PROSPÉRITÉ
APPARAISSENT AUTOMATIQUEMENT !

Pendant ce temps, les dirigeants avaient


tendance à rester dans la z o n e v e rte
fortifiée de Bagdad...

LA PLUS 6RANDE COMMUNAUTÉ FERMÉE PU MONDE !

Tout cela montre que m e ttre en c h a rg e du gouvernement des gens qui d é t e s t e n t


le gouvernement ne fonctionne pas tr è s bien.

255
ECONOMIX

DE NOUVEAU DANS LE ROUGE


À c e propos, il y e u t alors aux U S A Une réduction des d r o it s d e s u c c e s s io n ,
une nouvelle série de r é d u c tio n s payés seulement par les gens riches décédée,
d 'im p ô ts s u r te re v e n u p o u r le s une annulation de la taxe sur les dividendes
r ic h e s (2 0 0 3 ). boursiers...

"■C'EST
NOTRE
9EVO/R. '

. . . e t une allocation médicament pour les Les réductions d'impôts e t la dépense


personnes âgées dans le cadre de Medicare délirante vidèrent le Trésor...
C20045 qui obligea le gouvernement à payer
aux compagnies pharm aceutiques des prix
e x o rb ita n ts .
PÉFICIT

... sans la moindre compensation, même pas Alan <5reens|?an, toujoursj?résident


une brève reprise. de la Fed, r é d u is it fré n é tiq u e m e n t
les taux d'intérêt, encore e t encore.
S AIN S OU PERTES D 'EM PLOIS M E N SUELS CMILLIERS)

taux V
1/01 4/01 7/01 10/01 1/02 4 /0 2 7 /0 2 10/02 1/03 4 /0 3 7 /0 3 10/03
D'in t é r ê t ]

Les taux d'in térêt Brusquement, beaucoup de gens


Même avec un taux découvrirent qu'ils pouvaient
d 'in térêt bas, approchaient de z é r o
quand les banquiers se emprunter assez pour devenir
l'emprunt ne remonta propriétaires.
pas assez. mirent à réfléchir :
LE RÊVE AMERICAIN /

ET SI ON PRETAIT MARCHERA
AUX GENS PES À TOUS LES
CRBOITS À COUPS /
QUE PISENT LES
NOUS NOUS NOYONS / RISQUE ? PETITES LIGNES ?

25 6
LE M O N D E A U J O U R D ' H U I (APRÈS 2001)

LA CATASTROPHE DES PRÊTS IMMOBILIERS


3IEN ENTENDU, LES £ENS QUI ONT PRIS UN CREDIT R é su lta ts : plusieurs risques dangereux
À RISQUE PEUVENT NE PAS REMBOURSER LEUR p rire n t l'allure d‘in v e s tis s e m e n ts
EMPRUNT. CE SERAIT DE LA FOLIE DE CONSERVER a p p a re m m e n t s u rs -
CES PRÊTS IMMOBILIERS.
PAS DE
PROBLEME.
NOUS
LES LEUR
VENDRONS /

Les gens qui les a c h e tè re n t ne les


com prenaient pas...

^ M V E N U ^ ’
EH BIEN, TU VOIS, t r ip l e s
r MAIS POURQUOI NOUS PRÊTERONS CES â s rn iP I O T S
LgS (JENS LES PRÊTS IMMOBILIERS EN LOTS,
PUIS NOUS LES PIVISERONS ET
ACHETERAIENT-ILS ? PêCLARERONS QUE TOUS LES
REMBOURSEMENTS VONT À LA
PREMIÈRE TRANCHE, NOUS PAIERONS
LES AGENCES DE NOTATION PO U R
LES CERTIFIER, B U BLA B U . . . yB N D R F

... e t les p r ê te u r s ne fu re n t pas ceux qui Les gens qui ache tèren t des maisons
durent s 'in q u ié te r d 'ê tre re m b o u rs é s . créèrent de l'e m p lo i...

ON VOUS LE PRETE

... e t firent
grimper le prix des
logements. Beaucoup v m
de propriétaires se COMME D E S
sentaient ric h e s ;
ils empruntèrent plus m m s!
et achetèrent plus de
biens.

N\a\e l'a rg e n t em prunté d o it


ê tre remboursé ; les s a la ire s
avaient à nouveau baissé depuis
la p e tite augm entation des
années Clinton.

"Je gagne moins d'argent ce matin que quandj'a i travaillé pour la première fois H y a 29
ans. J 'a i eu mon prem ier emploi en 1976 chez General M otors ; mon salaire de départ é ta it
de 7,55 $ de l'heure. Ce matin, on e s t en 2005, je travaille comme une bête, je gagne sept
dollars. Pas d'assurance. Us appellent ça la prospérité. Moi,j'appelle ça de l'esclavage. "
ô e ra ld , o u v r ie r c it é d a n s l'é m is s io n té lé v is é e 30 Pays.
fn 1976, 7,55 $ o ffra ie n t un pouvoir d'achat équivalent à celui de 25,83 $ en 2005.

257
ECONOMIX

B ie n tô t, les fa illite s se m ultip liè re n t

SAISIE I SAISIE SAISIE SAISIE


i----------- j - , ------------- ---------r-,----------- '• ---------- t t - --------- * -------------r—i-------- —
"J 'a i é t é é to n n é e q u e c e s g e n s s 'a c h a r n e n t a u t a n t à n e p a s d é c la r e r le u r f a illit e .
C o m b ie n s e p a s s è r e n t d e m a n g e r , c o m b ie n n e p r i r e n t p lu s le u r s m é d ic a m e n ts ,
n 'a l lè r e n t p lu s c h e z le m é d e c in ; c o m b ie n n e p a y è r e n t p lu s le u r s f a c t u r e s .
C 'é t a ie n t d e s g e n s d e la c la s s e m o y e n n e , c 'é t a ie n t d e s g e n s q u i a v a ie n t f a i t
d e s é tu d e s , q u i a u m o in s à u n e é p o q u e a v a ie n t e u u n e m p lo i d é c e n t, q u i a v a ie n t
a c h e t é le u r m a is o n , c o n d u is a ie n t^ d e s v o it u r e s d 'u n m o d è le r e la t iv e m e n t ré c e n t,^
c o n s t r u is a ie n t c e t t e s o r t e d e r ê v e d e l'A m é r iq u e m o y e n n e . B t U s é t a i e n t to m b é s
s i b a s q u 'U s v iv a ie n t l i t t é r a le m e n t d a n s d e s m a is o n s s a n s é le c t r i c i t é . L e u r
té lé p h o n e é t a i t c o u p é . Ils n 'a v a ie n t p a s d 'e a u ..." fliz a b e th Warren, spécialiste de
la loi des fa illite s , citée dans le documentaire M a x e d O u t* C ZO O & )

En 7.001, certains de ces investis­ Comme Wall S tre e t


sements "sûrs" basés sur les prêts
immobiliers ne valaient plus rie n . é t a it en d iffic u lté , le
gouvernem ent v in t à sa
rescousse. Mais l'aide
habituelle ne f u t pas
s u ffis a n te .

" T r o p d e b u lle s s e s o n t d é v e lo p p é e s p e n d a n t
t r o p lo n g t e m p s .. . L a F e d n e m a ît r is e p a s
v r a im e n t la s it u a t io n . " Paul Volcker C 2 0 0 & )

5 t m aintenant : la plupart £n gros, un assureur f a it Mais les produits dérivés


de ces p rê ts immobiliers le p a r i que t o u t va bien Cpage 215? so n t également
é ta ie n t a s s u ré s . se passer ; les assureurs des paris ; le produit
s o n t te n u s de conserver dérivé in titu lé échange
de grosses réserves au de ris q u e de c r é d it
cas où les choses se im ite l'assurance, sauf
p R O P R Ig T Æ R £ passeraient m al. que vous n'avez pas besoin
pu PRêr de réserve pour le couvrir
Cpuisque les produits
dérivés ne so n t absolument
PAIEMENTS pas réglementés}.
RÉGULIERS

pu prêt
iMMOBiueg. PAIEMENTS
REGULIERS
/ Grosses
* indemnisations
[ si l'emprunteur / Grosse s
\ cesse de , / indemnisations si
> rembourser / ' l'emprunteur cesse
\ de rembourser

Noyés
258
LE M O N D E A U J O U R D ' H U I (a p r è s 2001)

Le plus grand assureur du monde é t a it l'A m e rica n In te r n a tio n a l G ro u p . Son


d é p a rte m e n t d'assurance é t a it solide, mais le monde fin an cie r du XXe siecle, où
chaque compagnie financière a vait sa spécialité, n 'e x is ta it plus.

ANCIEN AIG

Les gens
étaient
contents
d'acheter ces
échanges parce
que to u t le
monde savait que
le département
assurance d'AliJ
un avait de
grosses
'département d'AIÎ réserves
é ta it spécialisé dans
| les produits financiers,
surtout les échanges
de risque de crédit NOUVEAUX KL&

Au début, t o u t se passa bien. Le Pans l'ensemble, ça n'avait pas de sens pour AIG,
départem ent des p ro du its dérivés mais ça en avait pour certaines personnes c h e z A\G,
d'Alû vendit p lu s d'échanges de
risque de c ré d it, bienj?lus que ce PE GROS PROFITS
¿jue les réserves du d ép a rte m e n t CeTTBANNée, CELA PES PRIMES GUE
d'assurance pouvaient couvrir. A\G SIGNIFIE PE GROSSES NOUS NE PEVRONS PAS
PRIMES POUR NOUS. RENPRE, QUOI QU'IL S£
a va it to u te s les c a rte s en main PASSE L'ANNEE
pour faire du p r o fit - t a n t que la ~ —N PROCHAINE.
s itu a tio n ne dérapait pas.

Quand la s itu a tio n périclita, les réserves ¿’A\Q Le gouvernem ent s'en mêla e t
s'avérèrent incapables de couvrir ses pertes, renfloua Al£, ce qui re v in t en ré a lité
notam m ent parce que certaines de ces à donner l'a rg e n t du contribuable
réserves é ta ie n t des p r ê ts im m o b ilie rs. aux p a r te n a ir e s p a r ie u r s d'AlG,
lesquels é ta ie n t de puissantes
so cié té s de Wall S tre e t.

PROFITS
PRIVATISÉS
ET PERTES
SOCIALISÉES /
Cependant, malgré l'aide du gouvernement,
fin 2 0 0 8 , les p rê ts commencèrent à geler
NOUS N'AVONS PAS N\
ECONOMIX

LE KRACH
A\ore que la panique grossissait, le Trésor lâcha des centaines
de milliards sur Wall S tre e t grâce au T ro u b led A s s e ts
R e lie f P ro g ra m * CWRP}—sans c ite r les 2 0 0 0 milliards de $
em pruntés a la Fed s an s supervision.

Après t o u t , même en te m p s n o rm a l, le systèm e fin an cie r d é p e n d a it du flux


d'arqent provenant de l'économie réelle.

3 —

INTÉRÊTS INTÉRÊTS
5UR LÉ5 VÊReÉÔ
PÉTTÉ5 PAR
PU LÉ
TIÉR5-M0NIPÊ (SOU'/ËRNÉMENT

V----- J

Un exemple :
General M otors
commença
à perdre de
l'argent en 2 0 0 5
mais paya des
dividendes aux
actionnaires
jusque ta rd
en 2 0 0 S . Fu is
ce fu re n t les
c o n trib u a b le s
qui durent
renflouer <5M.

•Programme de secours des a ctifs en difficulté


260
LE M O N D E A U J O U R D ’ HUI (A P R È S 2001)

Bien entendu, les gens


de Wall S tre e t ne se
c o m p o rtè re n t pas
comme si c e tt e injection
d 'a rg e n t des contribuables
é t a it extraordinaire. Ils
s'a rro g èren t une grosse
p a rt du gâteau...

... pendant que, dans l'économie réelle, t o u t ce que ces renflouem ents é ta ie n t
censés empêcher a rriv a it m a lg ré to u t.

Mais au moins, devant t o u t c e t étalage de co rru p tio n e t d'incom pétence, les gens
com m encèrent enfin à re m e ttre en q u e s tio n le systèm e t o u t e n tie r.

ETANT DONNE: QUE NOUS■ " N COMMENT EST-IL


AVIONS DES MILLIERS DE POSSIBLE DE PRÊTER
MILLIARDS DE DOLLARS >4 AUX BANQUES NOTRE
DISPOSITION, POURQUOI ARGENT JUSTE POUR
Nf LES .AVONS-NOUS PAS QU'ELLES PUISSENT
DEPENSES POUR QUELQUE NOUS LE REPRÊTER ?
CHOSE D'UTILE ?

PUISQUE NOUS RENFLOUONSr v


LES BANQUES, NE DEVRIONS- LES MAUVAISES
NOUS PAS EN ÊTRE BANQUES NE "J'A I ABANDONNE LES
PROPRIÉTAIRES ? DEVRAIENT-ELLES PAS PRINCIPES PU LIBRE MARCHÉ
ÊTRE AUTORISÉES À POUR SAUVER LE SYSTÈME PU
FAIRE FAILLITE ? LIBRE MARCHÉ."
N'EST-CE PAS
COMME ÇA QUE LE
MARCHÉ EST CENSÉ
FONCTIONNER ?

SAVEZ-VOUS
SEULEMENT DE QUOI
VOUS PARLEZ ?

261
ECONOMIX

LA CRISE MONDIALE

La remise en question n 'é ta it pas lim itée aux USA. Bien que nous appelions "Wall
S tre e t" le milieu financier, vers les années 2OOO, il s'a g issa it en re a lité du milieu
fin an cie r m o n d ia l : il englobait le monde e n tie r. Ponc, le k ra c h f u t mondial.
Allons y je t e r un coup d'osil, en com m ençant par rIslan d e-

262
LE M O N D E A U J O U R D ' H U I (APR ÈS 2001)

La Grèce d u t faire fa ce aux d iffic u lté s de son e n d e tte m e n t, mais elle ne p u t pas
t o u t sim plem ent im prim er de la monnaie car elle p a r ta g e a it celle-ci Cl'euro) avec
d 'a utre s pays.

VOUS VOULEZ PIRE


NOUS ALLONS VOUS RENFLOUER, AVEC LES RENFLOUER, EUX.
L'AIPE PE LA FRANCE ET PE L'ALLEMAGNE

SI VOUS PREFEREZ. EN TOUT CAS, VOUS PEVEZ ACCEPTER L'AUSTERITE,


LE REMBOURSEMENT PE VOS CREPITEURS PASSE EN PREMIER.

B ie n tô t, les Grecs m a n ife s tè r e n t co n tre c e tte a u s té rité

PES PLEURNICHARPS
OUI REFUSENT
P'AÇfEPTER LES
CONSEQUENCES PE
LEURS ACTES /

Une des raisons : Une obligation


e s t une obligations OBLIGATIONS À VENPRE /
les investisseurs PAYEZ 60 $ AUJOURP'WUI,
étaient reconnaissance TOUCHEZ 100 $ PANS 10 ANS /
partiellement de d e tte ,
responsables. Habituellement SEM PRE
On peut le une promesse
comprendre en de rembourser
examinant le un m o n ta n t
fo n c tio n n e m e n t donné à une
d e s o b lig a tio n s . date donnée.

263
ECONOMIX

le m ontant t o t a l a rembourser Si le ta u x d 'in té r ê t change, le m ontant


comprend \e prix que l'a cheteur t o t a l à rem bourser ne change pas Cle
a payé, plus l'in té r ê t. m ontant t o t a l à rem bourser e s t fixe ).
Au lieu de ça, c 'e s t le p r ix gui change.

In té rê t
plus bas In té rê t
100 $ plus 100 $
s m o n ta n t elevé m ontant
► > to ta l à
' to ta l à
rem bourser
Prix plus
élevé Prix
plus bas

Voici trois facteurs qui A vant le krach, les obligations grecques


déterminent le taux payaient légèrement plus d 'in té r ê t que les
obligations allemandes équivalentes.
d'intérêt d'une obligation

Équivalentes en ce sens que


Pate du remboursement : les obligations p ro m e tta ie n t
les acheteurs récupèrent- de payer le même m ontant a la
ils vite leur argent ? même d a te ...

Risques d'inflation : e t que les m ontants à


quel e st le risque que / rem bourser é ta ie n t to u s deux
la monnaie n'ait plus de / payés en euros, la monnaie unifiée
\ européenne que la Grèce comme
valeur au moment où elle l'Allemagne avaient adoptée.
sera remboursée ?

Ponc, l'in té r ê t plus élevé é t a it


Risque de non- e ntiè re m e n t dû au risque plus
remboursement : quel élevé de non-rem boursem ent Cles
e st le risque que le obligations allemandes é ta ie n t
vendeur ne rembourse ré p uté es t r è s sûres’) .
pas du to u t ?

264
LE M O N D E A U J O U R D ’ HUI (APR ÈS 2001)

Or, les obligations


grecques auraient
dû payer un intérêt
beaucoup plus élevé
pour couvrir ce risque ;
c'est-à-dire qu'elles
auraient dû être
beaucoup moins chères.

Mais à l'époque, les p rê te u rs s 'a tte n d a ie n t à ce que les e m p runteurs s u p p o rte n t


to u te la peine.

C'EST EUX, LES


"PLEURNICHARDS QUI
REFUSENT D'ACCEPTER LES
CONSÉQUENCES DE
LEURS ACTES" /

£n p arlan t de s itu a tio n s fam ilières, fo rc e r les pays d éb ite urs à l'a u s té r ité é t a it
e xa cte m e n t ce que le FMI a va it f a i t au tie rs -m o n d e Cpages 2 4 0 -2 4 0 . À l'époque,
cela n'avait généralem ent pas marché.

La crise de l'e n de ttem en t


e s t "résolue" par un
renflouem ent pour les
créditeurs e t par de
l'a u s té rité pour le débiteur %

Une nouvelle crise /A usté rité ve ut dire


de l'e n d e tte m e n t moins de dépenses
s u rvie n t

La réduction des dépenses


c o n tra c te l'économie du
débiteur, en réduisant
t la base imposable e t < Jk j
en rendant encore plus
d iffic ile le rem boursem ent
de la d e tte re s ta n te

26 5
ECONOMIX

ET ÇA NE MARCHA PAS CETTE FOIS-CI NON PLUS. MI-2011, MALGRE LE RENFLOUEMENT,


LA GRÈCE ÉTAIT ENCORE AU BORP PE LA FAILLITE, ALORS QUE LES MANIFESTANTS
ESSAYAIENT VABATTRE LE PAYS PLUTÔT QUE PE LAISSER LE GOUVERNEMENT
ACCEPTER PAVANTAGE P'AUSTERITE.

UN AUTRE PAYS FUT PUREMENT FRAPPÉ : L'IRLANDE, QUI AVAIT RENFLOUE LE GROUPE
PRIVÉ ANGLO-IRISH f?ANK. À LA PIFFERENCE PES ETATS-UNIS,
LES IRLANPAIS AVAIENT IMPOSE LEURS CONDITIONS.

NOUS
RENFLOURONS
VOS PETTES À
RISQUE, MAIS
APRES, NOUS VOUS
NATIONALISONS.

ÇA M'AVAIT BIEN PLU, À L'EPOQUE ; J'AVAIS PENSE QUE SI NOUS DEVIONS


RENFLOUER LES BANQUES, C'ETAIT COMME ÇA QU'IL FALLAIT LE FAIRE.

Mais il s'avéra
que t o u t ce que
\e gouvernement
irlandais a vait
acquis f u t encore
p lu s àe d e tte s à
risque d o n t il ne
co nn a issa it pas
l'existence.

f n 2011, les Irlandais descendirent à leur to u r dans la rue. Ainsi que les Espagnols,
les P o rtu g a is...

266
LE M O N D E A U J O U R D ' H U I (APRÈS 2001)

Les ch o se s changeaient également ... e t le Venezuela riche en pétrole


en d e h o rs de l'furope. £n Amérique a vait acquis une position de leader. Le
latine, plusieurs pays avaient plus ou Venezuela é ta it dirigé par Hugo Chavez,
moins e x p u ls é le FMI... un s o c ia lis te que les USA n'avaient pas
renversé.

Pans le monde arabe, les te m p s d iffic ile s


avaient épuisé la patience des peuples
envers leurs d ic ta te u rs Cle P rin te m p s MI-2011, IL SEMBLA QUE LES PEUPLES
a ra b e ). PU MONPE ENTIER PRENAIENT LES
CHOSES EN MAIN, POUR LE MEILLEUR
OU POUR LE PIRE.

le s USA, que nous avons q u itte s fin 20 0 8 , re s ta ie n t la grosse exception. Alors


retournons-y.

267
ECONOMIX

DE L’ESPOIR ET UN PEU DE CHANGEMENT

Vous voue souvenez de la page 201, où noue P o u rta n t, le seul f a it que Bush
disions que le programme conservateur s o it p a rti sem blait ê tre un
entendait re m o n te r le tem ps jusqu'aux années soulagement.
1920 ? À l'époque où le président Barack
Obama en tra en fonction, 2 0 0 9 ressemblait & m S OU PERTE5 D'EMPLOI
beaucoup à 1929. PAR MOIS
4 0 0 ,0 0 0

a l •ré
200,000
{ c o r r u p t io n

-2 00,000
fp o ip s MORT Dp '
U . ekpettem £^r o
- 4 0 0 ,0 0 0

\nri£ev=NlR UNE - 600,000


\EEf£lS S IO M MOKlPlAI-jj

-8 0 0 ,0 0 0

, 000,000

Obama n'annula pas les renflouements L'administration Obama encouragea un


accordé s par Bush à Wall S tre e t, mais program m e de s tim u latio n keynésien C2009),
il les supervisa plus soigneusement ; dans le cadre duquel le gouvernement dépensa
en 2010, le gouvernement avait en fa it l'argent e t réduisit les impôts. Il sauvegarda ou
dégagé un p r o f it sur les actifs en créa près de 2 millions d'emplois, mais nous en
difficulté qu'il avait achetés avions perdu plus de 8 millions.
pendant la panique.

Obama réfo rm a même l'a c c è s a u x s o in s

r
VOUS NE POUVEZ PAS EXCLURE LES C-ENS
MALADES, VOUS NE POUVEZ PAS REFUSER SI
SOUVENT LES INDEMNISATIONS, ET VOUS DEVEZ
DÉPENSER AU MOINS 80% DES SÇMMES OUE
VOUS EMPOCHEZ AU NOM DE L'ACCES AUX SOINS
EN FAVEUR DES 6ENS OUI LES ONT PAYEES
AU LIEU DE LES TARDER POUR VOUS.

26 8
LE M O N D E A U J O U R D ’ HUI (APRÈS 2001)

Le p ro je t sur la sa n té
incluait des s u b v e n tio n s
raisonnablem ent
généreuses lorsqu'on
a c h e ta it une assurance
sa n té Cet des pénalités
lorsqu'on n'en a c h e ta it
p a s , de manière à ce que
les gens en bonne sa n té ne
dem eurent pas en dehors
du systèm e jusqu'à ce
qu'ils to m b e n t malades),
mais la s e u le o p tio n
qu'il p roposait é t a it
l'assurance privée.

MALGRE TOUT, BIEN PES


6ENS PURENT EN APPRÉCIER
LES AVANTAGES PANS LEUR
PROPRE VIE : LES £ENS
MALAPES QUE L'ON REFUSAIT
AUPARAVANT P'ASSURER
ÉTAIENT PÉSORMAIS
COUVERTS, LES 6ENS OUI
N'AVAIENT PAS LBS MOYENS
PE SE PAYER UNE ASSURANCE
POUVAIENT PÉSORMAIS EN
OBTENIR UNE...

Par exemple, les subventions ne se ra ien t


pas mises en place avant 2014.

CELA LAISSAIT BEAUCOUP


PE TEMPS AUX APVERSAIRES PU
HE, J'AI BESOIN PE PROJET POUR ESSAYER PE LE TUER,
TEMPS POUR LA SOIT C-RÂCE AU SYSTEME POLITIQUE,
TRANSITION. SOIT £RÂCE AUX TRIBUNAUX. ET,
BIEN QUE LES RÉFORMES FUSSENT
MOPÉRÉES, ELLES AVAIENT
PLUS PE TEMPS BEAUCOUP P'APVERSAIRES.
OU'IL N'EN A FALLU
POUR REMPORTER
LA SECONPE GUERRE
MONPIALE

269
ECONOMIX

Une des raisons pour lesquelles ASSURANCE


SANTE "GROSSE ASSURANCE ASSURANCE
la réform e de l'accès aux CORPORATION" SANTE SANTE
soins é ta it si modérée : les “CHEZ HANK'1 "CHEZ MARY'
ré fo rm a te u rs é ta ie n t p a rtis de
l'hypothèse que les assureurs
santé se faisa ie n t concurrence
dans un libre marché.

JE VEUX FAIRE PAYER PLUS,


MAIS JE NE PEUX PAS !

ÇA ME RAPPELLE
CE QUE J'AI VIT
PAGE ZOO : MALGRE
LES PROGRES
PES SCIENCES
ÉCONOMIQUES
RÉELLES PURENT LES
30 PERNI^RES ANNEES,
LE DEBAT SUR
NOTRE POLITIQUE
ECONOMIQUE EST LE
PLUS SOUVENT PIGE
VANS LES SCIENCES
ÉCONOMIQUE^ PE
LIBRE MARCHE PES
ANNEES 1970.

Un autre vestige des années 1970 : Ponc, alors que l'impulsion d'Obama
l'a tte n tio n obsessionnelle portée à avait ra le n ti en 2010, le gouvernement
l'in fla tio n p lu tô t qu'au chômage, alors qu'il a va it s u r to u t donné aux ban q u es
n'y a vait meme p a s d 'in flatio n a déplorer. un accès à plus d'argent, a rg e n t sur
lequel les banques s a s s ir e n t.
NOUS POURRIONS
AVOIR PE L'INFLATION NOUS AVONS (POURQUOI^ HitâSftN VOUS POURRIEZ
UN JOUR SI NOUS BESOIN PE NE PAS DEPENSER
NE SOMMES PAS MANGER... nous fly u 7 - — L'ARGENT, ET
PRUPENTS / PONNER r i J X i ® P CAUSER PE
L'ARGENT ?JN
L'INFLATION.

NE COMPRENEZ-VOUS PAS
LE PANGER PE L'OBÉSITÉ ? JE CROIS QUE VOUS VOULEZ PIRE
PE LA "PROSPÉRITÉ".

m p io \ e perpus T'/tcce^refiM
Beaucoup J'ACCEPTE-
d'emplois qui DETRAVAILLER
avaient disparu CONTRE
d u ra n t le krach ne
revinrent pas. UN REPAS
SI
SO U V B N A IS |
C O M rte N T û H fW ri

PEBUT 2010

270
LE M O N D E A U J O U R D ' H U I (A P R È S 2001)

Un des ré s u lta ts en f u t le Tea


P arty, qui semble avoir é té un ... mêlé à de \'a s t r o t u r f b id o n
auth en tiq ue mouvement p a rti de la (quand les gros fin an cie rs
base... c ré e n t des mouvem ents de
manière à ce qu'ils a ie n t l'air
d 'ê tre p a rtis d
de la base).

RÉDUISEZ
À BAS
LESIMPOTS LES DERNIÈRES
PES RESTRICTIONS
Riches
Co r p o r a t io n

NPT : 6lenn Beck e s t un polémiste américain, qui se définit comme libertarien e t conservateur.
271
ECONOMIX

À propos de gros financiers, en ja n vier L 'a fflu x d 'a rg e n t qui s'e n suivit
2010, la Cour suprême a n n u la des p e rm it aux républicains de prendre la
re s tric tio n s durem ent conquises sur Chambre des re p ré s e n ta n ts lors des
les c o n tr ib u tio n s p o litiq u e s des élections au Congrès de 2010.
co rp oratio n s.

UNE
CORPORATION
EST UNE
PERSONNE
LÉGALE, ET UNE
PERSONNE A
LE PROIT PE
S'EXPRIMER
LIBREMENT !

Une des ju s tific a tio n s de l'a u s té rité Je dis "professée" parce qu'au d ép a rt, peu
l'inquiétude professée à propos de la de ces hommes politiques avaient émis
re s p o n s a b ilité fis c a le ■ d'objection lorsque Bush a vait tra n s fo rm é
l'excédent de Clinton en d é fic it.

272
LE M O N D E A U J O U R D ’ HUI (A P R È S 2001)

En plus, par la loi, la


d e tte nationale é t a it PETTE NATIONALE EN MILLIARDS PE POLLARS,
14.000
plus ou moins plafonnée. 1974-2000
12.000
À chaque fo is que la
d e tte a vait approché de
la lim ite, le Congre s en
a vait relevé le plafond.

Mais a la mi-2011 : La fa illite gouvernementale f u t évitée


quand les dém ocrates a c c e p tè re n t de
LA DETTE NATIONALE APPROCHE réduire la dépense e t que les républicains
NOUVEAU DE SON PLAFONP. prom irent de ne pas bloquer le
gouvernem ent pendant quelques mois.
ET ALORS ?
ALORS NOUS NE
LE RELÈVERONS MAIS SI VOUS NE UN COMPROMIS /
PAS À MOINS LE FAITES PAS, LE
QUE VOUS NE GOUVERNEMENT
REDUISIEZ LES FÉDÉRAL NE POURRA
w DÉPENSES ! PAS PAYER SA DETTE
ET S'EFFONDRERA.

CONTINUEZ À PENSER ÇA

M aintenant, si vous
pensez que les politiciens
conservateurs o n t
délibérém ent a ttis é
le d é fic it a fin de
rendre Im possible au
gouvernem ent de dépenser
l’ a rg e n t pour ce qui ne
leur p la isait pas, vous avez
raison. E t ils o n t
même un nom pour
c e tte ta c tiq u e .
'AFFAMER LA 8ETE

✓ P R O G R A M M E S PE SA N TÉ P U B LIQ U E
Le discours ✓ PR O TEC TIO N S E N VIR O N N EM EN TA LES Puis, le 17 septembre
antigouvernem ental a vait ✓ PR O TEC TIO N S PU C O N S O M M A TE U R 2011, un p e t it groupe
✓ PRÉVO YAN CE RETRAITE
é té un bon argum ent ✓ A S S IS TA N C E M ÉPICALE P E S de m a n ife sta n ts
politique pendant des PER SONNES ÂGÉES
✓ A S S IS TA N C E M ÉPICALE P E S
apparut dans le parc
décennies, mais quand le P E R S O N N E S P É M U N IE S Z u cco tti, à New York
gouvernem ent manqua ✓ H ÔPITAUX - p rê t à occuper Wall
faire fa illite , beaucoup S tre e t.
de gens se m iren t à
ré fié c h ir avec plus de
lucidité à ce q u 'é ta it
réellem ent la ’’b ête ".

273
ECONOMIX

OCCUPY
l e s p re m ie rs o c c u p a n ts fa is a ie n t M ais d é so rm a is , d a v a n ta g e de gens s a v a ie n t
p a r tie du groupe s a n s c h e f que que quelque c h o se a lla it mal. La p r o te s t a tio n
nous a v io n s vu p r o t e s t e r c o n tr e s 'a c c r u t...
l'o r g a n is a tio n m ondiale du
co m m e rc e à S e a t tle en 1999
Cpage 2 4 5 ).

f t , c o n tr a ir e m e n t à 1999, le m e ssa g e L es r é s e a u x s o c i a u x y é t a ie n t p o u r
d e s m a n if e s t a n t s p a ssa . b e a uco up ; les g e n s s e p a r l a i e n t l e s
u n s a u x a u t r e s co m m e on n 'a u r a it pas
pu l'im a g in e r e n c o re q u e lq u e s a nn é e s
a u p a ra v a n t.

AVONS-NOUS
ÉTÉ L B S B s
PENPANT PEUT-ETRE D B V R IO N S -
TOUTES CES NOUS RETABLIR LES VIEUX
ANNÉES ? £ARPE-FOUS...

274
LE M O N D E A U J O U R D ’ H U I (A P R È S 2001)

Un mouvement sans chef transm et naturellement beaucoup de messages. D'où l'objection :

C'EST SUREMENT VRAI. VOUS AVEZ


VOUS N'AVEZ PAS PE SI BIEN TOUT PAIT FOIRER OUE NOUS N'AVONS
PROGRAMME CLAIR ! PAS UN SEUL REMEPE UNIQUE. L *s Z îEZ

HZ SUBVEN­
PAS TIONNEZ
des LES
i EMPLOIS
R4R
P®RN/770m fAIPRüMrs/ ^ ^ ëCOLO
é tu d ia n ts!p o ifflQ U Z
RÉINSTAUREZ LA
t çe LOI
ET LES et jgLASS-STËAgALL
EXACTEMENT / ALORS VOUS PEVEZ , GROSSES I L 'A<JROALIM ENTAIRE FAITES CESSER AU
NOUS LAISSER LES RÊNES / \BANQUESI MOINS CERTAINES
«060 GUERRES

A utre objection courante contre C e tte peur de la lu t te des^classes é t a it


les occupants : exagérée, mais elle é t a it là . Ce «qui n 'é ta it
pas nécessairem ent une mauvaise chose :
h isto riq u e m e n t, les r é fo r m e s s o n t plus
faciles lorsqu'elles sem blent avoir pour
3tive la ré v o lu tio n .

275
ECONOMIX

... e t avec l'époque des barons voleurs, quand les grosses e n tre p rise s échappaient
au c o n trô le des E ta ts ...

... alors qu'elles


échappent aujourd'hui
au contrôle de 1
Fédération-
D'ailleurs, la manière dont l'organisation
mondiale du commerce e t d'autres
groupes annulent les lois nationales pour
la convenance des grosses entreprises
ressemble à celle dont la Cour
suprême annulait, les lois

276
LE M O N D E A U J O U R D ' H U I (A P R È S 2001)

Au lieu des oligopoles nationaux du XIXe siècle, nous voyons de plus en plus
d'oligopoles m o n d iau x au XXIe siècle. Les diam ants s o n t un bon exemple ; e t les
co m p ag n ie s d ’a u to m o b ile s ressem blent de plus en plus à une seule e n tité
mondiale p lu tô t qu'à des groupes concurrents.

- P ropriété
•-> — Technologies partagées, p ro du its p a rta g és ou
jo in t-v e n tu re Centreprise commune)

Observons une puissance économique qui semble, en 2011, cro ître rapidem ent : l'Inde.

277
ECONOMIX

L’INDE

L'Inde conquit son indépendance de la Grande-Bretagne en 1947. Au


début, elle eut une économ ie p la n ifié e socialiste, mais qui alla
tr o p lo in : même la gestion d une petite entreprise réclamait une
paperasserie sans fin. __________________

PAKISTAN

Dans les années 1990, l'Inde démantela ce systèm e du


''p e r m it r a j" ; une e x p a n s io n s'ensuivit.

P o u rta n t, l'Inde e s t d iffic ile à s y n th é tis e r ;


même aujourd'hui, p ra tiqu e m e nt t o u t ce
d o n t nous avons parlé, e t c e rta in s p o in ts
que nous n'avons pas abordés, peuvent se
tro u ve r quelque p a rt en Inde.

278
LE M O N D E

Pes propriétaires près;


im pitoyablem ent des fe r

PAKISTAN

Pes e n fa n ts s o n t Des rebelles i


toujours vendus Clés naxaUtt
en esclavage.____ certaines ré<

Pes group
encore de
e t de la £

Les villes gui grossissent


vite o nt des bidonvilles
gui grossissent encore
plus vite.

irA LA FORÊT Il y a toujours ur


THEIERE VERDOYANTE systèm e de ca,

---- - »11 - - __
Lesp e tite s e n tre p ris e s
se font concurrence et
prospèrent.

Les e n tre p ris e s


de technologies
fabriquent des
produits à la pointe,
LE M O N D E A U J O U R D ' H U I (A P R È S 2001)

Des p ro priéta ire s pressent CHINE


im pitoyablem ent des ferm ie rs.

Des in d u s trie s
g é a n te s produisent
des camions, des
voitures, de l'acier...

ACIER
M ITTA l TATA
Des rebelles m a o ïste s
Cles naxaHtes~) contrôlent
certaines régions.

Des groupes vivent


encore de la chasse
e t de la c u e ille tte ■

MAIRIE DE
Les villes qui grossissent CALCUTTA
vite ont des bidonvilles
qui grossissent encore imaginez si
O IE
plus vite. TOUS CEUX OUI Des m a rx is te s
S'APPELLENT rem portent parfois
CARTER ETAIENT les élections ;
TENUS VETRB
CHARRETIERS. ils n’a rra n g e n t
pas t o u t e t ne
d é tru is e n t pas
to u t.

u LA FORÊT Il y a toujours un fo rt
ieiere VERDOYANTE systèm e de c a s te s ■ J'AI PASSÉ
IPÊUX AN S EN
INPE, ET JE NE
LA COMPRENDS
TOUJOURS PAS /
sp e tite s e n tre p ris e s
font concurrence et
espèrent.

Les e n tre p ris e s


de technologies
fabriquent des Pour a jo u te r encore un peu de
produits à la pointe, confusion, penchons-nous sur
la Chine.
ECONOMIX

LE LENINISME DE MARCHE : la Chine

Nous avons q u itté la Chine en 1949, quand les com m unistes de Mao s'en é ta ie n t
emparés. Au début, ils fir e n t de bonnes choses.

Mais a la fin des années 1950, Mao tenta d'imiter la collectivisation e t \'industrialisation
intensive de Staline. Les Chinois comptèrent leurs victimes comme sous Staline C40 millions de
morts selon une estimation) e t n'eurent même pas quoi que ce soit à produire en contrepartie.

Mao en vint ensuite à la p aranoïa stalinienne. Pans les années 1970, il é ta it vénéré
comme un dieu, e t la riche culture de la Chine f u t remplacée par ses é crits sans intérêt.

Pourtant, la m ort de Mao Lorsque les gens purent travailler pour eux-m êm es,
en 1976 laissa un pays qui ils travaillèrent dur pour les a u tre s ■ La Chine
é ta it trè s cultive, avec une entama une longue expansion qui s o r tit par la suite
remarquable é g a lité r -r des centaines de m illions de gens de la pauvreté.
des sexes. £ t en
1976, un dirigeant S
rationnel, Deng y
Xiaoping, is/ ✓
e n tre p rit de v v
libérer l'économie 1
chinoise e t de j ^
l'ouvrir au V
monde. V x

280
LE M O N D E A U J O U R D ' H U I (APRÈS 2001)

Les com m unistes l'ECONOMIE CHAN6E, MAIS ÇA NE VEUT PAS PIRE


chinois avaient libéré QUE LE SYSTÈME POLITIQUE VA CHANGER.
l'économie, mais ils
é ta ie n t fe rm e m e n t
décidés à re s te r
en place, comme le
monde le découvrit
lors du massacre de
la place Tian'anmen
en 1989.

MAIS SI / TOUTE MA DEMONSTRATION TIENT LÀ-PESSUS !

Mais c e tte richesse e t c e tte liberté nouvelles ne furent pas réparties de manière équitable.
La Chine développa ce que l'on ne peut décrire que comme des divisions de classes.

'Vans c e rta in e s usines, le c h e f du P a r ti [com m u n iste] e s t d'un grand seco u rs ;


in te rv ie n t tr è s a u to rita ire m e n t lorsq ue les tra v a ille u rs vous [in v es tis s eu rs
o ccid en tau x] p o s e n t des problèm es. "
The Wall S tr e e t Journal, d é fin issa n t involontairem ent le te rm e iro n ie en 1994

À la fin des années VOS PRISONNIERS ESCLAVES PIRATENT Les produits


1990, l'O ccident f i t PES CP PROTÈGES PAR LE DROIT chinois
a d o p te r à la Chine D'AUTEUR ! VOUS PEVEZ PAYER PES e xpo rté s
ce rta in e s normes ROYALTIES À NOS CORPORATIONS / n 'e ta ie n t pas
occidentales a fin de chers parce
com m ercer librem ent, que la Chine
même si le c h o ix de bloquait sa
ces normes f u t m on naie à un
un peu bizarre. niveau faible
Cpresque un
c rim e selon
les règles
néoliberales).

281
ECONOMIX

Les marchandises chinoises


se vendaient même moins
cher que celles des a u tre s
n atio n s à bas salaires, ce
qui e s t une des raisons pour
lesquelles t a n t d'économies
du tie rs -m o n d e connurent des
d iffic u lté s dans les années
1990 e t 2 0 0 0 .

£n 2011, l'économie chinoise Bien entendu, les Chinois n'avaient jam ais
é t a it d iffic ile à classer, le adopté l'idéologie e xtrêm e du libre marché
gouvernem ent chinois que s o u te n a it l'O ccident ; ce n 'e s t pas par
se m b lait o u v e rt a hasard que la Chine s o r t it de la dépression de
n'im jporte quelle la fin des années 2 0 0 0 relativem ent indemne.
e xpe rim en ta tion .

m POURQUOI VOUS NE
ME RESSEMBLEZ PAS
PAVANTA6E ?

PU MOMENT QUE
ÇA MARCHE /

À l'in s ta r de
l'Amérique du XXe
... a une usine
siècle, la Chine du
d'électronique
XXIe siècle é t a it
unique qui
une te r re de
em ployait près
nouveautés e t de
de 3 5 0 0 0 0
grands p ro jets,
travailleurs
a lla nt des tra in s
CÆeneral M o tors,
s u r c o u s s in à son apogée,
d 'a ir ... n'employa pas
plus de 700 o o o
tra vaille urs dans
l'ensemble de ses
usines).

C e tte usine fa b riq u a it des


appareils électroniques
d estin é s à l'e x p o rta tio n .
Les tra va ille u rs é ta ie n t
tro p peu payés pour
a c h e te r ce qu'ils
produisaient.

HÉ, CE TYPE PIT


QUE LES TRAVAILLEURS
SERONT P£ PLUS EN PLUS
EXPLOITES JUSQU'À CE
QU'ILS SE RÉVOLTENT.

282
LE M O N D E A U J O U R D ' H U I (APRÈS 2001)

Ce systèm e dépendait de la Après t o u t, en commerce in te rn a tio n a l, le


ré g ula rité de la demande des capital c ircu la n t dans un sens correspond
c lie n ts de la Chine, e t la dépression à des p ro du its circu la n t dans l'autre.
mondiale fra p p a it c e tt e demande.
Ceci explique pourquoi, en 2011, la
Chine proposa d'aider l'furope dans
la crise financière.

NOUS
ACHÈTERONS
VOS
OBLIGATIONS /

Ainsi, en ré a lité , la Chine n 'é ta it NOTRE PROBLÈME,


pas sim plem ent en tra in de C'EST QUE NOS INVESTISSEURS SONT DÉJÀ
proposer de renflouer les TROP AIDÉS, ET QUE NOUS N'AVONS
PAS ASSEZ D'EMPLOIS /
investisseurs européens ; la
Chine p ro po sa it d'augm enter
ses propres e x p o rta tio n s .

Les Chinois songeaient aussi à une a u tr e


source de clientèle : le peuple chinois.

VOUS SAVEZ, SI VOUS PAYIEZ MIEUX


VOS OUVRIERS, ILS POURRAIENT ACHETER
CE QUE VOUS FABRIQUEZ.

Mais on vo yait mal com m ent la p la n è te e lle -m ê m e p o u rra it s u p p o rte r t o u t ça...

... ce qui f a i t resurgir un a u tre problème du passé...


I
283
ECONOMIX

NOTRE PLANETE MALADE

Page 179, nous


avone vu des signes
nous a v e rtis s a n t
que nous allions
a tte in d re les lim ites
environnementales.
C 'est ce qui arriva.
De to u te évidence,
le monde ne peut
pas accueillir la
population qu'il
com pte désormais,
qui consomme e t
gaspille comme nous
le faisons...

"Soupe de plastique"

M o rt de la
barrière
de corail

284
... au point que
des événements
qui é ta ie n t
Im p en sab les il n'y
a pas si longtemps
3 se produisent
ffè c tiv e m e n t-

"Soupe de plastique"

F o rê ts
a b a ttu e s
LE M O N D E A U J O U R D ' H U I (APRÈS 2001)
ECONOMIX

D'évidence, il e s t tro p ta rd pour En fa it, certaines personnes sont


empêcher ces problèmes de survenir. persuadées que la te c h n o lo g ie va
Cependant, il nle s t p e u t-ê tre pas tro p résoudre ces problèmes.
ta rd pour se p rotéger de problèmes
impensables a u jo u r d 'h u i.
QUANP NOUS AURONS ABATTU TOUTES
LES FORÊTS, LES HOMMES TROUVERONT PES
SUBSTITUTS AU BOIS.

ALORS POURQUOI
NE PAS PROTEGER
LES FORÊTS ? NOUS
TROUVERONS PES
SUBSTITUTS ET NOUS
AURONS ENCORE
LES FORÊTS.

Sauf que beaucoup des problèmes actuels sont le résultat des solutions ingénieuses d’h
'h ie rr... |

LA TELEVISION LES AUTOROUTES LES


LES PESTICIDES VONT NOUS PERMETTRE BATEAUX
VA PEVELOPPER VONT ERAPIQUER LES
L'INSTRUCTION / INSECTES NUISIBLES UNE À TOUS P'ALLER VIVRE VE,PECHE
EN BANLIEUES, ET LES AMELIORES
FOIS POUR TOUTES ! VONT
QUARTIERS MISÉRABLES
PISPARAÎTRONT / y AUGMENTER LE
RENDEMENT /

LES CENTRES COMMERCIAUX VONT ETRE


LES CENTRES PYNAMIQUES DE L'EN£rA6EMENT CIVIQUE !

... ce qui devrait nous rendre plus m éfiants a l'egard des a rg u m en ts d a u jo u rd h u i

NOUS POUVONS RÊC-LER^ ~ Y ÛRACi A LA


' ■ V i ce
NOS PROBLEMES 6-RACE I NANOTECHNOLOGIES geo - in g é n ie r ie , CAPA VRE.S
A LA MOpiFICA T/ON VONT TOUT NOUS REANIMES
GENETIQUE ! RÉSOUDRE / MANIPULERONS ACCOMPLIRONT NOS
LE CLIMAT À SALES BOULOTS /
NOTRE <5RÉ /

Même si nous inventions une magnifique nouvelle technologie,


qui peut a ffirm e r que nous \ 'u t ilis e r io n s ? Aujourd'hui,
nous avons des t a s de technologies - d ont certaines so n t
censées sur les plans environnemental e t économique - e t
nous ne les utilisons pratiquem ent pas.

Nous ne nous en servons pas parce que nous ne l'avons pas d é c id é . En d'autres
te rm e s , la solution e s t p o lit iq u e a u ta n t que technologique.

286
LE M O N D E A U J O U R D ’ HUI (APRÈS 2001)

QUE FAIRE ?

IL EXISTE UNE
MULTITUDE D'OPINIONS SUR TOUT D'ABORD, NOUS DEVONS SORTIR \
CE QUI DOIT ÊTRE FAIT. DE LA RÉCESSipN ACTUELLE. LES PROGRAMMES PE
JE NE PEUX QUE VOUS DÉPENSE KEYNESIENS ONT FONCTIONNE PAR LE PASSÉ.
DONNER LA MIENNE. ET IL EST CERTAIN QUE LES SITUATIONS QUI MERITENT
QU'ON PEPENSE POUR LES RÉSOUDRE
SONT INFINIES. _____________

L'ARGENT PE CES PEPENSES POURRAIT Il s e ra it plus


VENIR PE L'EMPRUNT, MAIS NOUS AVONS logique de m e ttr e
PÉJÀ BEAUCOUP EMPRUNTÉ POUR u n te rm e aux
PAYER LES RÉPUCTIONS P'IMPÔT réductions d 'im p ô t
DES CONSERVATEURS. des conservateurs.
Elles é ta ie n t
censées cré e r de la
p ro spé rité . Elles ne
l'o n t pas fa it.

Mous pourrions même te n t e r de


nouveaux ty p e s d'im position, comme Pour échapper à c e tt e im position, les
une im position progressive sur grosses co rp o ra tio n s p ou rraie n t
le re v e n u des so ciétés, non leur fra g m e n te r, cela lim ite ra it le pouvoir
p ro fit. Le revenu e s t plus d iffic ile à de chaque fra g m e n t e t p e r m e ttra it
dissimuler, donc une im position même à n o tre dém ocratie de fo n c tio n n e r
t r è s faible fo u rn ira it énorm ém ent de davantage comme telle.
liquidités.

3%
o
vft _2%_
S
5 1%

287
ECONOMIX

ET LA DEMOCRATIE EST
ESSENTIELLE. MON PAS
PARCE QUE NOUS SOMMES
TOUS P'ACCORP SUR CE QU'IL
FAUT FAIRE, AMIS PARCE QUE
NOUS NE LE SOMMES PAS.

Car il ne s u f f it pas de re m e ttre l'économie sur les rails. L-'économie é t a it déjà


sérieusem ent défectueuse quand elle fo n c tio n n a it.

288
LE M O N D E A U J O U R D ' H U I (APR ÈS 2001)

Il e x is te un million d'idées d o n t nous pouvons


d é b a ttre , a lla n t d'une p e tite ta x a tio n des rr
tra n s a c tio n s financières Cpour apaiser Wall
S tre e t) à l'adoption pure e t simple du principe
selon lequel le f a i t de n e tto y e r d e r r ie r e
s o i d o it ê tre com pris dans le c o û t de to u te
production.

le g n e -r/w l
J'a i c ité c e rta in e s idées LE PRINCIPAL EST DE NE PAS
dans ce livre, il y en a OUBLIER QUE NOUS POUVONS
d 'a utre s sur CHANGER LES CHOSES. NOUS N'EN
www.economixcomix.com, SOMMES PAS ARRIVÉS LÀ PAR LE
e t vous aussi, vous FONCTIONNEMENT IMPERSONNEL PE
en avez c e rta in e m e n t LOIS RIGIPES ; NOUS EN SOMMES
imaginé. ARRIVÉS LÀ EN PRENANT PES
OÉCISIONS. NOUS POUVONS
PRENPRE PE NOUVELLES
PÉCISIONS.

Au lieu de nous casser la t ê t e à nous demander ce qui p o u r r a it m archer, nous


"ouvons te n te r des idées e t voir ce qui fo n c tio n n e . En f a it, c 'e s t ce que f o n t
eaucoup d 'e ntre nous.

En m a in ten a nt ... en s'opposant


la pression sur aux saisies...
Wall S tre e t... ... en p ro d u is a n t
de l'énergie
au lieu de la
c o n s o m m e r...

. . . e n ch oisissan t de
meilleures banques, t o u t
sim plem ent...

Les hommes s o n t en tra ín de tro u ve r des moyens de co n stru iré une économie
meilleure, plus ju s te .

289
ECONOMIX

MAIS C'EST CETTE


CORRÉLATION ELLE-MÊME OUI
ME DONNE PE L'ESPOIR :
RÉSOUPRE UN PROBLEME
POURRAIT AUSSI CONTRIBUER
À RÉSOUPRE LES AUTRES.
PÈS OUE NOUS AURONS
COMMENCÉ, NOUS POURRONS
TRÈS BIEN NOUS RETROUVER
À RÉSOUPRE BEAUCOUP PE
PROBLÈMES P'UN COUP.

Ce la peut sembler impossible, mais En f a it, il y a eu une o p p o rtu n ité d'y a rrive r
ça a déjà é té f a it. lors du krach de 2OOb, quand Wall S tre e t,
les grosses co rp o ra tio n s e t les riches en
général avaient désespérém ent besoin d'aide.

ON FERA
CE OUE VOUS
VOULEZ ! SAUF
VOUS MONTRER
PE LA ¿RATITUPE
PAR LA SUITE !

C ertains d is e n t que nous avons


alors ra té une chance comme il ne
s'en p ré sen te qu'une fo is dans une
vie de ré ta b lir n o tre économie, mais
ces chances se p ré s e n te n t sans
a r r ê t ; le monde fin an cie r a déjà é té
renfloué plus d'une fo is d e p u is les
renflouem ents de 2 0 0 6 .

NOUS N'ETIONS PAS PRETS EN


2008, MAIS LA PROCHAINE FOIS,
NOUS POURRIONS REFUSER PE
LES AIPER SI NOUS NE FIXONS
PAS LES REGLES.

290
LE M O N D E A U J O U R D ’ H U I (APR ÈS 2001)

ALORS NOUS Y SOMMES,


FACE À L'AVENIR, SACHANT
SEULEMENT OU'IL APPORTERA SES
OÉFIS. SAURONS-NOUS NOUS
MONTRER À LA HAUTEUR ?
ÉCHOUERONS-NOUS ?
J'AIMERAIS LE SAVOIR.

VOUS POUVEZ VOUS ARRBTBR ICI, MAIS

V _'ESPERE QUE VOUS NE LE FEREZ PAS. NOUS


AVONS TRAITÉ BIEN PES SUJETS...

ET L'INFORMATION N'EST PONC, J'ESPERE QUE VOUS


MAIS EN MÊME TEMPS, NOUS ENVISAGEREZ CECI COMME
AVONS À PEINE EFÇLEURÉ QUE LA PREMIÈRE ÉTAPE.
LE MONPE A BESOIN UN OBBUT, ET NON
LA SURFACE. J'ESPERE OUE PAS LA...
CE LIVRE VOUS SERVIRA P'ACTIONS, PLUS
PE BASE POUR P'AUTRES QUE JAMAIS. rr
il
LECTURES, POUR OBSERVER,
ET POUR RÉFLÉCHIR. J'AI
RASSEMBLE QUELQUES
SUGGESTIONS PE LECTURE
PAGE 295.

FIN

291
GLOSSAIRE
AVANTAGE COMPARATIF. Modèle montrant capacité de signer des contrats ou de posséder quelque
que deux parties peuvent toujours bénéficier du chose. Les églises, les villes, les petites entreprises et
commerce international. L’un des postulats de ce les syndicats peuvent être des corporations, mais ce
modèle est que les capitalistes ne vont pas délocaliser livre emploie ce terme dans son sens courant et le
leur activité à l’étranger ; c’était une hypothèse plus important : une grosse entreprise à fort profit
raisonnable au début du siècle lorsque le modèle
X IX e qui est détenue par des actionnaires et dirigée par des
fut inventé, mais plus vraiment aujourd’hui. gestionnaires.
BANQUE COMMERCIALE. Institution COURBE DE DEMANDE OU PLAN DE
bancaire qui prend les dépôts des clients et prête D EM A N D E. Partie du tableau offre-demande
l’argent à d’autres clients. montrant quelle quantité d’un produit voudront
acheter les consommateurs à un prix donné. Il faut
BIENS PUBLICS. Biens, tels que des rues noter que si le prix change, la quantité demandée peut
propres, que beaucoup de gens veulent mais qu’aucun changer, mais la demande ne change pas tant que le
entrepreneur privé n’a de raison de fournir. La vieille nouveau prix se situe sur la même courbe en un autre
distinction entre biens publics et privés a été remplacée, point. Les changements dans la demande sont visualisés
à un certain degré, par une double distinction selon en déplaçant la courbe ou en changeant sa forme.
que les biens peuvent être exclus (je peux vous
empêcher d’en jouir) et/ou en rivalité (le fait que COURBE D’OFFRE OU PLAN D’OFFRE.
j’en jouisse les use). Partie du tableau offre-demande montrant quelle
quantité d’un produit les vendeurs introduiront sur le
BOURGEOISIE. Marx et Engels utilisèrent ce marché à un prix donné. Voir courbe de demande.
terme pour désigner les capitalistes, mais il désigne
aussi la classe moyenne en général. DARWINISME SOCIAL. Idée qu’un très haut
statut socioéconomique est le signe d’une meilleure
BULLE. Situation dans laquelle l’achat spéculatif constitution génétique, et qu’aider les gens qui ont un
fait monter le prix, attirant ainsi de plus en plus statut socioéconomique bas à survivre va à l’encontre
de spéculateurs jusqu’à ce que la seule raison pour des lois de la sélection naturelle.
laquelle le prix continue de monter soit le fait que
le prix monte. DROITS DE DOUANE. Taxe sur les
importations. Les droits de douane peuvent être
CAPITAL. Moyens de production. On peut le conçus pour augmenter les revenus, pour empêcher la
définir comme “les biens (a) que nous fabriquons ; (b) concurrence étrangère, ou pour les deux.
que nous utilisons pour fabriquer d’autres biens ; et (c)
qui ne sont pas usés lorsque les biens sont fabriqués”. ÉCONOMIE D’ ÉCHELLE. Coût à l’unité réduit
On peut aussi le définir “l’argent que nous investissons lorsque plusieurs unités sont produites.
pour fabriquer des biens”.
ECONOMIE MIXTE. Économie qui est en partie
CAPITALISTE. Quelqu’un qui investit du capital socialiste et en partie un marché non supervisé. La
pour le profit, particulièrement quelqu’un dont le plupart des économies sont des économies mixtes, mais
principal revenu provient du profit. leur niveau de mixité spécifique varie considérablement
suivant les pays.
COMMUNISME. Autrefois synonyme de
socialisme, aujourd’hui employé pour désigner les ÉCONOMIE POLITIQUE. Terminologie d u X IX e

branches révolutionnaires du socialisme, notamment siècle désignant les sciences économiques ; la distinction
le marxisme, le léninisme et le maoïsme. est dans le fait que l’économie politique accordait
davantage d’importance au gouvernement et à la
CORPORATION. Entité créée légalement qui a la politique que les sciences économiques qui suivirent.

292
ÉCONOMIE POLITIQUE CLASSIQUE. LUDDITES. Ouvriers britanniques qui détruisaient
Courant dominant de la pensée économique au xix' les machines au début du xixe siècle. Par extension,
siècle, fondé sur l’œuvre de David Ricardo et, à un quiconque n’apprécie pas la technologie.
moindre degré, Thomas Malthus. Elle se caractérise par
l’utilisation de modèles abstraits et simplifiés plutôt que MAIN INVISIBLE. Expression d’Adam Smith
par les données du monde réel. pour décrire la manière dont un libre marché guide
les actions de sa population dans son cadre. Smith
EXTERNALITE. Effet secondaire, bon ou mauvais, n’utilisa cette expression qu’une seule fois, ce qui a
d’une transaction. Les externalités sont un problème conduit plusieurs auteurs à dire que Smith n’avait pas
parce que les gens qui décident d’entreprendre la l’intention de rendre ce concept si important. Mais
transaction n’en tirent pas tous les bénéfices et n’en l’idée de la main invisible, si ce n’est l’expression, sous-
supportent pas tous les coûts. Donc, les décisions qu’ils tend toute la Richesse des nations de Smith.
prennent pour leur propre bien peuvent ne pas être les
meilleures décisions d’une manière générale. M AOÏSM E. Communisme tel que prôné par
Mao Zedong : ses éléments essentiels comprennent
FASCISME. Idée, lancée par Benito Mussolini, qu’à la réforme agraire, l’industrie à petite échelle et la
l’âge de la production de masse et de l’organisation de révolution permanente.
masse, la démocratie et la liberté individuelle seront
- et doivent être —remplacées par un État autoritaire. M ARXISM E. Communisme révolutionnaire ;
Parfois utilisé dans le sens d’“autoritarisme”. idée que l’évolution de l’économie capitaliste rendra
inévitablement nécessaire une révolution politique qui
IMPOSITION PROGRESSIVE. Impôts qui
entraînera une nouvelle économie non capitaliste et
prennent une tranche plus grosse à mesure que les gens une société nouvelle.
gagnent plus. MERCANTILISME. Doctrine économique, datant
I NFLATION. Diminution de la valeur de la
du siècle, qui utilise le commerce étranger comme
x v ii'

monnaie. A tout moment, certains prix montent et un instrument pour atteindre les buts d’un État, le but
majeur étant d’acquérir l’argent des étrangers et de le
d’autres descendent ; l’inflation se produit quand la garder.
tendance générale est à la hausse.
MODELE. En sciences économiques, un modèle
INVESTISSEMENT. Argent investi pour est une analyse simplifiée, logique et souvent
fabriquer des biens, habituellement pour les vendre mathématique de l’économie ou d’une partie de
en échange d’un profit. celle-ci. Les modèles ont l’avantage d’être exacts et
rigoureux. En fait, les modèles sont indiscutablement
LAISSEZ FAIRE. Idée selon laquelle ne pas vrais tant que leurs postulats sont vérifiés, ce qui est
intervenir dans l’activité économique produit de peut-être le seul point sur lequel tous les économistes
meilleurs résultats que de s’en mêler. C’est, à l’origine, sont d’accord. Cependant, il est difficile d’oublier que
une réaction au mercantilisme. les postulats d’un modèle ne sont souvent pas vérifiés
dans le monde réel.
LÉNINISME. Branche du marxisme tel que prôné
et/ou pratiqué par Lénine. Sa caractéristique la plus MONETARISME. Approche macro-économique
originale est un parti discipliné qui sert d’avant-poste qui recommande de neutraliser le cycle économique
à la révolution. en augmentant régulièrement la quantité de monnaie
dans l’économie. Quoique les monétaristes soient
LIBRE MARCHÉ. Système dans lequel tout le d’accord avec les keynésiens sur le fait que le cycle
monde se fait concurrence pour fournir les meilleurs économique doit être contenu, les keynésiens préfèrent
produits de la manière la plus efficace. Bien que les ajuster les choses plus activement. À ne pas confondre
libres marchés soient aussi libres de réglementations avec la politique monétaire, qui signifie modifier la
gouvernementales excessives, la suppression de la demande générale par des mesures monétaires (telles
réglementation n’existe pas automatiquement dans un que l’ajustement des taux d’intérêt) au lieu de changer
libre marché. les impôts et la dépense.

293
MONOPOLE. Situation dans laquelle il n’y a qu’un SCIENCES MICRO-ÉCONOMIQUES.
seul vendeur pour un produit ou service ; le terme peut Étude des marchés individuels, des entreprises
aussi désigner le vendeur en question. Similaire au individuelles, de la manière dont les consommateurs
monopsone, où il n’y a qu’un seul acheteur. obtiennent la plus grande valeur contre leur argent, etc.
Inverse des sciences macro-économiques.
NÉOLIBÉRALISME. Branche des sciences
économiques qui s’intéresse aux liens entre liberté SCIENCES ÉCONOMIQUES
politique et économique, se fiant au libre marché NÉOCLASSIQUES. Branche des sciences
pour distribuer les ressources et produire les biens. économiques qui s’intéresse à la détermination des
prix selon l’offre et la demande. Elles sont devenues les
OLIGOPOLE. Situation dans laquelle un groupe de sciences économiques dominantes à partir de la fin du
vendeurs sont assez peu nombreux, et assez coopératifs, siècle ; d’autres idées sont apparues depuis, mais
X IX '

pour limiter (quoique généralement sans éliminer) la les sciences économiques néoclassiques ont toujours le
concurrence entre eux. vent en poupe.
P H YSIO C RAT ES . Économistes français du xvm' SOCIALISME. Globalement, toute activité
siècle qui soutenaient l’idée que l’agriculture était la économique entreprise de manière coopérative et
source de toute richesse. non concurrentielle. Cette coopération peut être le
fait de l’action collective des personnes impliquées ou
PRIX D’ÉQUILIBRE. Prix auquel la quantité du gouvernement. Également l’idée que ce genre de
d’un produit que les acheteurs veulent acheter est égale coopération vaut mieux que le laissez faire.
à la quantité que les vendeurs veulent vendre.
SPECULATION. Achat d un bien, non pas parce
PRODUIT INTÉRIEUR BRUT. Valeur de tous que l’acheteur le veut pour ce que c’est, mais parce que
les biens et services neufs et légaux vendus dans une l’acheteur espère le revendre à profit quand son prix
économie en un an. montera.
RÉFORME AGRAIRE. Processus consistant à SYNDICAT. Alliance d’ouvriers négociant en tant
partager la propriété de la terre entre les gens qui la que groupe au lieu de conclure des contrats séparés
travaillent réellement, au lieu de la laisser entre les avec un employeur.
mains de quelques gros propriétaires.
SYSTÈME BANCAIRE À RÉSERVES
SCIENCES ÉCONOMIQUES. Étude de la FRACTIONNAI RES. Nom pompeux pour une
production, de la consommation et du transfert de pratique consistant à prendre des dépôts bancaires,
richesse. en conserver une partie dans les coffres (la fraction en
réserve), et prêter le reste.
SCIENCES ÉCONOMIQUES
KEYNESIENNES. Approche macro-économique THÉORIE DE LA VALEUR-TRAVAIL.
qui considère que la modification de la demande Idée qu’à long terme, tout bien se vend à un prix qui
générale, par exemple par le changement de constitue en substance une mesure du travail nécessaire
l’imposition et de la dépense, est nécessaire pour à sa fabrication. A l’origine, cette théorie était la base
contrebalancer le cycle économique et éviter les des modèles de David Ricardo ; cette idée est désormais
krachs. Pour les keynésiens, les krachs sont une partie défendue par les marxistes.
“naturelle” de l’économie plutôt que des anomalies
qu’il faut ignorer jusqu’à ce qu’elles disparaissent. TRUST. Super-corporation monopolistique ou
oligopolistique de la fin du xixe siècle et du début
SCIENCES MACRO-ÉCONOMIQUES. du X X e.

Étude d’une économie dans sa globalité: emploi,


taux d’intérêt, productivité etc. Inverse des sciences
micro-économiques.

294
LECTURES COMPLÉMENTAIRES
TOUS LES OUVRAGES OU FILMS QUI
nous ne voulons pas particulièrement, tout en réduisant
SUIVENT M’ONT PERMIS DE MIEUX
la production de ce dont nous avons vraiment besoin,
COMPRENDRE L’ÉCONOMIE. dans le style inimitable de Galbraith.
NDT: Lorsque le livre n’existe qu’e n anglais, John Kenneth Galbraith, The New Industrial State —
nous avons laissé son titre en anglais. Le N ouvel Etat industriel. 1967. Une définition précise
comme personne n’en avait jamais fait de l’économie
industrielle moderne à la manière dont Adam Smith
Joël Bakan, The Corporation. 2004. Comment avait défini l’économie de son temps.
fonctionne la corporation moderne, et pour qui. Un Larry Gonick, The Cartoon History o fth e Universe
excellent film documentaire. et The Cartoon History o fth e M odem World. 1976-
Bryan Burrough, The BigRich. 2009. Sur les 2009. L’une de mes grandes inspirations. L’histoire
grands hommes de l’histoire du pétrole au Texas et leur universelle de tout depuis le Big Bang jusqu’à présent,
influence, qui est assez considérable. avec une part raisonnable d’histoire économique mêlée
E. Ray Canterbery, A B rief History o f Economies. à tout le reste, sous forme de bande dessinée.
2001. Une histoire claire et entraînante, non seulement William Greider, One World, Ready orNot. 1998.
des sciences économiques, mais de l’économie. Un excellent point de vue sur l’économie mondiale.
James Carroll, House ofWar. 2006. L’histoire Ecrit dans les années 1990 mais toujours aussi
stupéfiante du Pentagone, l’armée après la guerre, et les pertinent.
institutions économiques qui la nourrissent. William Greider, The Soul o f Capitalism. 2004.
Rachel Carson, Silent Spring - Printemps Un excellent panorama de l’économie moderne, ses
silencieux. 1962. Le livre qui déclencha le mouvement problèmes, et la manière de les résoudre.
environnemental. Toujours aussi passionnant, il n’a Friedrich Hayek, The Road to Serfdom —La Route
jamais été plus actuel. de la servitude. 1944. Les écrits variés de Hayek sont un
Ron Chernow, The House o f Morgan. 1990. Tout ce plaisir à lire. Comme c’est également arrivé avec Adam
que vous avez toujours voulu savoir sur J. P., sa bande Smith, cependant, les apôtres du libre marché ont
et son héritage. Chernow explique d’obscurs sujets dans simplifié à l’excès ses idées au point de les parodier.
d’extrêmes détails sans jamais ennuyer son lecteur. Robert Heilbroner, TheWorldly Philosophers. 1953.
Ron Chernow, Titan. 1998. Chernow met tous La vie et les idées des grands penseurs économiques
ses talents au service d’une présentation de John D. dans une prose éblouissante, avec toutes sortes d’apartés
Rockefeller et de la Standard Oil. amusants pour lesquels il n’y avait pas assez de place
dans Economix, comme le faible pour les femmes de
Jared Diamond, Collapse —Effondrement. 2005. Veblen, la bisexualité de Keynes, les verrues de Marx...
Les raisons économiques et environnementales qui se
cachent derrière les chutes des sociétés, et comment les Doug Henwood, After the New Economy. 2003.
nôtres pourraient s’effondrer aussi. La bulle technologique et ses répercussions.
Barbara Ehrenreich, Nickel a n d D im ed — Doug Henwood, Wall Street. 1997-Comment
L’A mérique pauvre. 2001. À quoi ressemble la vie au le monde financier fonctionne vraiment, et pour qui.
quotidien quand on gagne un bas salaire. Will Hutton, The World We’re In. 2002. Une
Milton Friedman, Capitalism an d Freedom — excellente source d’informations sur l’économie de
Capitalisme et liberté. 1962. Une défense de la liberté l’Europe moderne.
économique comme condition requise à la liberté Jane Jacobs, The Death a n d Life ofG reat
politique. American Cities —Déclin et survie des grandes villes
John Kenneth Galbraith, The Affluent Society américaines. 1961. Comment négligence et la mauvaise
- L’Ere d e l ’o pulence. 1958. Comment l’économie planification combinées ont détruit nos villes après la
moderne continue de produire des marchandises dont Seconde Guerre mondiale.

295
David Cay Johnston, Free Lunch. 2007. Les projets inutiles (avec de l’argent prêté par d’autres
diverses manières dont les contribuables soutiennent corporations), écrit par l’un de ceux qui participa à ces
les grosses entreprises sans avoir leur mot à dire sur ce opérations.
quelles font.
Kevin Phillips, Wealth an d Democracy : A Political,
David Cay Johnston, Perfectly Legal. 2003. Un History o f the American Rich. 2003. L’histoire de la
compte-rendu méticuleux de la manière dont le code classe dominante américaine depuis sa naissance après
des impôts a été perverti pour donner tout l’argent aux
riches. la Guerre civile.
Naomi Klein, No Logo. 2000. Comment le Jacob Riis, How the Other H alf Lives. 1890. Un
marketing d’entreprise a pénétré notre culture et s’est point de vue classique sur les effondrements du X IX e

emparé de l’économie. Aujourd’hui, les marketeurs s’en siècle, toujours tristement pertinent.
servent comme d’un manuel. Eric Schlosser, Fast Food Nation - Les Empereurs
Naomi Klein, The Shock D octrine —La Stratégie dufast-food. 2001. La Jungle de Sinclair des temps
du choc. 2007- Comment la même idéologie de libre modernes. Si vous voulez perdre votre habitude du Big
marché a été imposée aux pays les uns après les autres, Mac, ce livre est pour vous.
avec des conséquences désastreuses.
Eric Schlosser, Reefer Madness. 2003. L’économie
Paul Krugman, The Conscience o f a Liberal. 2007. de l’ombre : drogue, porno et travail illégal.
Krugman adopte enfin l’“hérésie économique” selon
laquelle le pouvoir compte. Essentiel. Adam Smith, The Wealth o f Nations —La Richesse
Paul Krugman, The Great Unraveling. 2003. Un des nations. 1776. Leur grand-père à tous. Le style de
recueil des essais de Krugman montrant comment la Smith peut fatiguer les lecteurs modernes, et il n’a
première administration George W. Bush fit tout ce jamais été très doué pour organiser ses idées, mais
qu’elle put pour démanteler la Nouvelle Donne. personne d’autre n’a jamais atteint sa maîtrise à la fois
Amory Lovins, Hunter Lovins, et Paul Hawken, des plus petits détails et du tableau général. Gardez
Natural Capitalism. 1999. Comment le fait de prendre toujours en tête que c’est une description très juste de
soin de l’environnement paie mieux que tout ce l’économie telle quelle était lors de la publication du
gaspillage qui n’est, après tout, que du gaspillage. livre, pas du monde d’aujourd’hui.
Karl Marx et Friedrich Engels, The Communist Joseph Stiglitz, Globalization an d Its Discontents.
M anifesto —Le M anifeste communiste. 1848. Une 2002. Un ancien chef économiste de la Banque
introduction claire et précise aux idées de Marx et Mondiale, lauréat du Nobel, brocarde le programme de
Engels. mondialisation des années 1990.
Donella Meadows, Jorgen Randers, et Dennis Alexis de Tocqueville, De la démocratie en Amérique.
Meadows, Limits to Growth: The 30-Year Update — 1835 et 1840. Tocqueville veut dire “égalité en
Les Limites à la croissance. 2003. Un point de vue
réaliste datant de 1972 sur la manière dont l’économie Amérique”. Une description réfléchie et pertinente de
mondiale atteignait ses limites environnementales, mis l'Amérique qui disparut avec l’apparition des trusts.
à jour pour démontrer à quel point il était juste. Thorstein Veblen, The Theory o fth e Leisure Class
Ralph Nader, Unsafe at Any Speed: The Designed-In —Théorie de la classe de loisir. 1899. Il n’y avait pas
Dangers o f the American Automobile. 1965. Comment assez de place pour Veblen dans Economix, mais c’est
les compagnies d’automobiles, qui redessinaient leurs son chef-d’œuvre : un regard brillant et méchant sur
voitures tous les ans pour qu’elles paraissent plus la manière dont les plus “évolués” d’entre nous sont
luxueuses, ne se sont pas souciées d’améliorer le moteur primitifs, dans une prose hystériquement exagérée. Qui
ni la sécurité parce que personne ne les y a forcées. Si d’autre pourrait qualifier les petits roquets de salon de
vous êtes un jour réchappé d’un accident de voiture, ce “monstruosités canines” et s’en tirer sans problème ?
livre en fut peut-être la raison.
John Perkins, Confessions o f an Economic Hit Man - Howard Zinn, A People’s History o fth e United States
Les Confessions d ’un assassin financier. 2004. Comment - Une Histoire populaire des Etats-Unis. 1980. L’histoire
les corporations ont forcé la main aux gouvernements de l’Amérique vue par les yeux des gens ordinaires.
du Tiers-Monde jusqu’à ce qu’ils achètent de gros Existe aussi en adaptation BD !

296
REMERCIEMENTS

C
omposer ce livre a représenté des années de Tracy Rowland a patiemment enduré mes crises
lecture, de réflexion et d’écriture en solitaire ; d’anxiété quand les choses allaient mal et mes périodes
les personnes qui suivent ont rendu ces maniaques quand elles allaient bien. Elle est vraiment
années supportables. géniale.
Je n’aurais jamais commencé ce livre sans Pam Enfin, ma gratitude éternelle va à Timothy Guinnane,
Berenbaum et Jane Anne Murray. qui a patiemment lu le manuscrit et m’a sauvé de fautes
Ashley, Sheeba, Sanjay, Sarah et Sindhu à Greenwoods trop nombreuses pour être comptées, puis a refait
m’ont ouvert leur maison quand j’ai commencé à la même chose avec la première version en croquis.
écrire. Priya, Sanajy, et Sanjay du Teapot; Sunny, Alpa, Olivier Giovannoni a trouvé plusieurs fautes qui
Silvan, Hiren, Tsirin, Lucas, Diego, Bansari et Bindu s’étaient glissées ultérieurement. Toutes les fautes qui
du CofFee Pot ; et Holly, Antone, Allison et Michele du restent m’incombent entièrement.
Bisco m’ont laissé investir leurs établissements comme M.G.
s’il s’agissait d’un bureau.
Ma famille m’a prodigué des suggestions, des contacts
et connexions, et des tonnes d’encouragements Je souhaite saluer les importantes contributions que
quand j’avais peur que tout ce projet soit délirant. Debra Freiberg, mon épouse et partenaire artistique, a
Des encouragements me sont aussi venus de Stephen apportées à la production de ce projet. Le lettrage, ainsi
Dubner, Kendlyn Dias, Matthew Franklin, Ilene que les touches et références artistiques, portent tous
Richman, Nina Paley, Gary Marcus, Dean Haspiel, l’estampille de son contrôle qualité.
Eleanor et Michelle Horowitz, Mia Lipsit, Vanessa J’aimerais aussi exprimer des remerciements cordiaux et
Weiman, Taylor Janis, John Bossen, Betty Zsoldos, sincères à Judy Hansen, à feu Dave Schreiner pour ses
John Glenn, Don Kalb et Ken Haie. premiers encouragements, il y a longtemps, et, bien sûr,
Mes agents, Judith Hansen et Sui Mon Wu, ont à Michael Goodwin.
accepté un livre à moitié fini d’un auteur inconnu et D.E.B.
sont restés enthousiastes lorsque je le terminais; ils
m’ont également fait connaître le travail de Dan Burr.
Je ne peux remercier suffisamment Dan Burr pour ses
extraordinaires illustrations ; elles sont même encore
mieux que ce que j’avais en tête. Merci également à
Henrik Rehr, qui le premier a transformé mes mots en
images, ainsi qu’à Chris Butzer, S. Y. Choi, BigTime
Attic, et J. P. Covert pour leurs excellents échantillons.
Charlie Kochman chez Abrams a cru dans le livre
assez pour l’acheter, alors que je n’étais pas encore sûr
de ce que j’avais écrit. Sheila Keenan, mon éditrice, a
pris mon premier brouillon baveux et l’a mené à son
achèvement.
James K. Galbraith, Morten Ronningen, Hege Karlsen,
David Ellis Dickerson, Michele Passalacqua, Milan
Gagnon et Judith Weinblatt ont vu les premières
versions et n’ont pas employé les mots “Manifeste
d’Unabomber” dans leurs commentaires.
Larry Gonick, dont les incroyables bandes dessinées
historiques ont inspiré la mienne, m’a apporté ses
commentaires précieux.
Ian Akin et Brian Carvey, artistes et lettreurs, m’ont
sorti de la poisse quand les délais sont devenus serrés.

29 7
INDEX

A Sécurité Sociale —Social Security bombardement stratégique, 97


Administration Bonaparte, Napoléon, 34
AAA. voir Agence d Ajustement Assemblée nationale (France), 34 Borlaug, Norman, 180
Agricole - Agricultural Adjustment assistance sociale, 139, 235 bourgeoisie, 55, 64, 292. Voir
Administration assurance, 16 égalem ent capitalistes
ABC News, 246 assurance chômage, 115, 139 BP, 160
abstraction, 37, 41 assurance dépôt, 116, 218 Bretton Woods, 134-35, 174
accès aux soins, 174, 225, 228-29, astroturf, 271 Bruno, Michael, 241
268-70 Audi, 277 Bryner, Gary, 189
accès aux soins universel, 174 austérité, 263, 265, 266, 272 bulles, 107-8, 214, 258, 292
Accord Général sur les Tarifs autogestion, 220-22 bureaucraties, 149
Douaniers et le Commerce - autoroutes et routes nationales, 128, Burr, Aaron, 57
General Agreement on Tariffs and 140, 147-48, 187, 286 Bush, George H. W, 217, 218, 224
Trade (GATT), 134, 239 avantage comparatif, 37-41, 292 Bush, George W., 246-49, 261,
actionnaires, 30 268, 272
ADT - WPA. Voir Agence de B Business Week (magazine), 130
Développement du Travail - Works
Progress Administration Bakan, Joël, 244 c
Afrique, 177,178 Balogun, Fidelis, 241
Agence d’Ajustement Agricole banque, 16. Voir égalem ent Savings Cadillac, 105
—Agricultural Adjustment and Loans ; banques spécifiques camps de travail, 127
Administration (AAA), 115 centrale, 91, 246, 253 capital, 14-15,30, 292
Agence de Développement du commerciale, 116-17,292 Le Capital (Marx), 61-62,64, 67
Travail (ADT) - Works Progress Grande Dépression, 109, 112-13 capitalisation boursière, 210
Administration (WPA), 115, 120 investissement, 117 capitalisme, 11,14-18, 20, 242
Agence de Sécurité Sociale (ASS) Nouvelle Donne et, 114,116 capitalisme de marché, 62
—Social Security Administration réglementation delà, 116-17 capitalisme industriel, 62
(SSA), 115 réserves fractionnaires, 49-51, capitalistes, 14-16, 27-29, 61-62,
agences intérimaires, 235 293 65, 292
Âge doré, 83 banque centrale, 91, 246, 253. Voir capture par la réglementation, 187
agroalimentaire, 180 égalem ent Réserve Fédérale Carnegie, Andrew, 76, 91
AIG, 259 banque commerciale, 116-17, 292 Carter, Jimmy, 194-95, 218
ajustements structurels, 240 Banque mondiale, 134, 150, 240, CBS, 154
Alcoa, 249 241 CCC. Voir Corps Civil de
Allemagne, 65, 93, 97, 99,128-29, banques d’investissement, 117 Protection de l’Environnement —
264 Barons Voleurs, 83, 276 Civilian Conservation Corps
Alliés, 93, 98 barrières commerciales, 245 chaîne de montage, 104
Amoco, 90 bas quartiers, 88-89 Chamberlin, Edward, 167,168
Angleterre, 38 Beanie Babies, 107 Chase Bank, 90,150
Anglo-Irish Bank, 266 Bear Stearns, 202 chemin de fer, 45, 75-76, 78, 80, 85
Anglo-Persian Oil Company, 160 Bechtel Corporation, 255 chemin de fer transcontinental,
anticommunisme, 159-60 Beck, Glenn, 271 75-76
apathie politique, 154 Bernanke, Ben, 260 Cheney, Dick, 272
Archer Daniels Midland, 168 bidonvilles, 279 Chesebrough Ponds, 90
armées privées, 86 biens publics, 26, 66, 294 Chevrolet, 105
armes nucléaires, 151 bière artisanale, 194 Chevron, 90
Armour, Philip, 76 blanchiment politique, 245 Chiang Kai-shek, 125,136
ASS - SSA. Voir Agence de BMW, 277 Chili, 241

299
Chine, 52, 125, 136, 279, 280-83 courbe de la demande, 68-70, 292 134, 295
chômage, 112, 120, 164, 206, 207, courbe de l'offre, 68-70, 295 droits de douane protecteurs, 28
208, 270 course à l’armement, 93,151 droits de succession, 256
Chrysler, 195,277 crédit à la consommation, 106, 256 Drucker, Peter, 188
Churchill, Winston, 132 crédit d’impôt du revenu salarial, Duke, Washington, 76
Clarityne, 167 234
classe moyenne, 146 crise alimentaire, 276 E
Clayton Antitrust Act, 91 crise de la dette, 265
Cleveland, Grover, 87,91 crise de l’énergie, 174 East India Company, 29, 32
Clinton, Bill, 226, 227, 231-33, cycle économique, 48-52,140-41 échange de risque de crédit, 258,
235, 236, 249, 272 crise financière, 283 259
Clinton, Hillary Rodham, 229 CTE —SEC. Voir Commission de économies d’échelle, 76, 292
Coke, 167 Titres et d’Echange —Securities and économie agricole, 20, 84-85
Colbert, Jean-Baptiste, 17-18,19 Exchange Commission économie contrôlée, 157
code des impôts, 182 économie de guerre, 97, 100, 101,
collectivisation, 280 D 151
combustibles fossiles, 175,195 économie de guerre permanente,
commerce international, 191, 283 Daimler, 277 151
Commission de Commerce Inter- Darwin, Charles, 83 économie de marché, 173
États, 87 Darwinisme social, 83, 294 économie de marché sociale, 135
Commission de Titres et d’Echange Das Kapital (Marx), 61-62 économie dirigée, 97
(CTE) - Securities and Exchange De Beers, 168 économie mixte, 65-66, 93, 135,
Commission (SEC), 117 décentralisation, 237, 246 294
communisme, 54, 64,101-2, 125- déficit de plein emploi, 124 économie planifiée, 278
27,136,157-60, 220, 242, 280-81, déficit commercial, 192 économie politique, 19, 37, 39-40,
292 déficits budgétaires, 203, 227, 235- 70, 292, 294
compagnies d’automobiles, 277 36 économie politique classique, 39-
complexe militaro-industriel, 155 déflation, 112 40,292
concurrence imparfaite, 168 demande, 68, 71, 84, 168, 184 E conomie: une analyse introductive
concurrence monopolistique, 168, demande inélastique, 84 (Samuelson), 144
200 démocratie, 98, 100, 159-60, 240, The Economist (magazine), 253
conflits d’intérêt, 248 254, 287-88 effondrement des
Congrès Continental, 57, 134 démocratie protégée, 240 télécommunications, 247
consensus libéral, 140 Deng Xiaoping, 280 effondrements, 48, 51, 121, 123,
Les Conséquences économiques de la dépense déficitaire, 118, 120, 124, 205
paix (Keynes), 99 203, 207, 272 égalité des sexes, 280
consommation voyante, 231 dépense militaire, 208, 213, 253 Ehrenreich, Barbara, 234
Constitution (U.SA.), 57, 59, 87 dépression, 48 Eisenhower, Dwight, 140,155
contrats coût-plus-marge, 151 déréglementation, 194, 218-19, 240 Eisner, Michael, 230-31
contributions politiques, 272 dette, 51, 99, 106, 133 Eltsin, Boris, 242
contrôles du capital, 192 dette étrangère, 217 Empire britannique, 92-93
Coolidge, Calvin, 103, 107, 112, dette nationale, 209, 217, 273 empreinte écologique, 179
201 dictature économique, 183 énergie à vapeur, 44-45
coopération internationale, 134 Dills, Ralph, 233 Engels, Friedrich, 42, 53-54, 64,
corporations, 29-32, 79, 87, dioxyde de carbone, 232 101,241
243, 272, 292. Voir égalem ent discours antigouvernemental, 273 Enron, 248
corporations spécifiques Disney, 230, 246 L’Ère d e l ’o pulence (Galbraith), 169-
corporations multinationales, 243 dividende de paix, 224 70
Corps Civil de protection de dividendes, 30 esclavage, 59, 74
l’Environnement - Civilian division du travail, 21 Espagne, 266
Conservation Corps (CCC), divisions de classes, 281 Un Essai sur le prin cipe de la
115,120 Donne Équitable - Square Deal, 88 population (Malthus), 35-36
corrélation, 290 droits de douane, 17, 28, 82, 111, étalon-or, 49, 118, 135, 174

300
état providence, 135 Gorbachev, Mikhail, 223 tranches d’imposition, 181
États-Généraux, 33, 34 Gore, Al, 232 impôts progressifs, 139, 294
éthanol, 180 Gould, Jay, 86 incendie de la Triangle Shirtwaist
externalités, 185, 292 Grande-Bretagne, 18,44, 52 Factory, 89
Exxon, 90, 233 Grande Dépression, 110-13, 119, Inde, 52, 277, 278-79
125, 145,206,214 indice Dow Jones, 107
F Grande Société —Great Society, industrialisation, 92, 280
156, 161 industrialisation intensive, 280
faillite du marché, 184-86 graphique offre-demande, 122 inégalité, 230
fascisme, 100, 292-93 Grayson, Jim, 189 inflation, 99,137,142-43,174, 218,
FAW, 277 Grèce, 262-63 270, 293
FDIC. Voir Federal Deposit Greenspan, Alan, 214, 227, 229, augmentation des tranches
Insurance Corporation 235-36, 249, 250, 256 d’imposition par, 181-82
FDR. Voir Roosevelt, Franklin grève sur le tas, 119 Réserve Fédérale et, 206-8, 227,
Delano grèves, 119 229
Federal Deposit Insurance Guerre civile américaine, 59, 60,74 stagflation, 164-65
Corporation (FDIC), 116 Guerre civile russe, 101 taux d’intérêt des obligations
Fiat, 277 guerre contre la pauvreté, 156 et, 264
financement, 65 guerre contre la terreur, 252, 253 inflation par la demande, 164
Firestone Tire, 148 Guerre de Corée, 138 inflation par l’offre, 176
Fisk, James “Diamond Jim,” 60 Guerre du Golfe, 224 information asymétrique, 216
FMI - IMF. Voir Fonds Monétaire Guerre du Kippour de 1973, 176 instruments financiers, 215-16
International - International Guerre du Vietnam, 160-61, 174 intérêt, 14, 264
Monetary Fund Guerre froide, 136, 253 International Harvester, 85
Les Fondements d e l ’a nalyse Guillaume II (Kaiser), 93 Internet, 236, 237-39, 247
économ ique (Samuelson), 144 Gulf Oil, 210-11 investissement, 14, 293
fondements micro-économiques, Irak, 224, 253-55
165-66 H Iran, 160,195
fonds, 65,118 Irlande, 56, 266
fonds communs de placement, 211 Haïti, 241 Islande, 262
fonds de pension, 211 Hamilton, Alexander, 57 Isuzu, 277
Fonds Monétaire International Harding, Warren, 103 Italie, 100, 135
(FMI) - International Monetary Hayek, Friedrich, 183, 184
Fund (IMF), 134, 240-42, 265, 267 Hayes, Rutherford, 87 J
Ford, Gerald, 182 Head and Shoulders, 167
Ford, Henry, 104-5, 111 Head Start (assistance sociale), 156 Japon, 92, 125, 129, 157, 191-92
Ford Motors, 104-5,150,189, 277 Hitler, Adolf, 128-29 Jefferson, Thomas, 57, 83
Ford Pinto, 190,191 Hollandais, 16-18 Jevons, William Stanley, 67, 92
Fourier, Charles, 53 homme économique, 37, 71 Johnson, Lyndon, 155-56, 160, 161
France, 17-18, 33, 99 Hoover, Herbert, 107, 110, 113, journaux, 152
Friedman, Milton, 183-84,186, 200 145 La Ju n gle (Sinclair), 89
Hussein, Saddam, 224
G K
I
Galbraith, John Kenneth, 169, 171 Kennedy, John F., 155
GATT. Voir Accord Général sur les Iacocca, Lee, 189-90,195 Kennedy, Joseph, 117
Tarifs Douaniers et le Commerce - impôt sur le revenu, 91 Keynes, John Maynard, 94, 99,
General Agreement on Tariffs and impôts, 17, 32, 57, 118, 124, 121-24, 142, 144, 156, 166, 184,
Trade 161, 253. Voir égalem ent droits de 200,216
General Motors (GM), 105, 119, douane Khrouchtchev, Nikita, 158
148, 150, 189, 235, 260, 277, 282 droits de succession, 256 Knight, Phil, 244
GI Bill, 138 progressifs, 139, 294 Koweït, 224
Gingrich, Newt, 233 revenu, 91 krachs, 48, 54, 77,123, 262

301
L masse monétaire, 91, 134, 184, Nazis. Voir Parti national socialiste
205, 253 négociation'collective, 63
laissez faire, 19, 31, 78, 93, 135, masse monétaire gérée, 134 néolibéralisme, 183, 240-42, 294
182, 184, 186, 293 Mazda, 277 Netscape, 238
Lamborghini, 277 McCarthy, Joseph, 159 Newcomen, Thomas, 45
Lénine, 64, 98, 101-2, 126, 293 McCloy, John, 150 Nigéria, 241
Léninisme, 292, 293 McCormick, Cyrus, 76 Nike, 244
Lexus, 277 McDonald’s, 167 9/11. Voir 11 Septembre, 2001
libéraux, 89 McNamara, Robert, 150,188 attaques terroristes
libre-échange, 40, 52 médias, 152-54, 271 Nissan, 277
libre marché, 21-25, 28, 41, 66, médias conservateurs, 271 Nixon, Richard, 146, 174, 182
184-86, 270, 293 Medicaid, 156 normes qualitatives, 66
lignes de trolley, 148 Medicare, 156, 256 Norquist, Grover, 229
limites environnementales, 284-85 Mellon, Andrew, 76, 103, 111-13, Nouvelle Donne - New Deal, 115-
Lincoln, 277 198 18, 120, 129, 139, 218
Lincoln, Abraham, 59 mercantilisme, 18, 28, 293-94 Nouvelle Politique Économique,
Loi Glass-Steagall, 117, 248 Mercedes, 277 101, 126
Loi Homestead, 84 Mexique, 241
Loi Prêt-Bail, 133 micro-économie, 144, 165, 294 o
Loi Pure Food and Drug, 89 Mini, 277
Loi Sherman Anti-Trust, 87 Mobil, 90, 233 Obama, Barack, 268, 270
Loi sur les manufactures de 1850, modèle, 294 obligations, 263-65
63 Modèle T, 104-5 obligations pourries, 210
Long-Term Capital Management, modélisation du libre marché, Occupy Wall Street, 273-75
216 41,184 offre, 68, 71,168
lotissements planifiés, 147 mondialisation, 239, 245 oligopoles, 90, 91, 168, 242, 294
Louis XVI (Roi), 33 monétarisme, 184, 294 OMC - WTO. Voir Organisation
Lucas, Robert, 166 monnaie, 17, 30, 37, 51 Mondiale du Commerce - World
Luddites, 46, 293 monopoles, 29, 32, 75, 77-78, 85, Trade Organization
lutte des classes, 55, 275 91, 167, 294 O’Neill, Paul, 249
monopoles naturels, 75 OPEP - OPEC. Voir Organisation
M monopoles soutenus par le des Pays Exportateurs de Pétrole
gouvernement, 29 - Organization of the Petroleum
macro-économie, 144, 293 monopsone, 77 Exporting Countries
main-d’œuvre, 86 Monsanto, 253 opérations sur un marché libre, 205
main invisible, 293 Morgan, J. P., 80, 81,90, 91, 107 ordinateurs, 236-39
maîtrise du risque, 215 Morgan, J. P., Jr., 98, 107, 111, 113 organisation de masse, 62
Malthus, Thomas, 34, 35-36, 67, Mossadegh, Mohammad, 160 Organisation des Pays Exportateurs
177, 178 mouvement conservateur, 198, 229, de Pétrole (OPEP) —Organization
managers, 30-31 253,273 of the Petroleum Exporting
Le M anifeste com m uniste (Marx et mouvement coopératif, 63 Countries (OPEC), 175-76
Engels), 42, 54-55,61' mouvements de protestation, 239, Organisation Mondiale du
M anifeste du Parti comm uniste 246, 266 Commerce (OMC) - World Trade
(Marx et Engels). Voir Le M anifeste Moyers, Bill, 252 Organization (WTO), 239, 245,
comm uniste Mur de Berlin, 157, 223 246, 274, 276
Manpower Inc., 235 Mussolini, Benito, 100, 113, 292
Maoïsme, 125, 279, 292, 293 P
Mao Zedong, 125, 136, 159, 280, N
293 Pahlavi, Mohammad Reza (Shah),
Marshall, Alfred, 40, 67, 70,122 nationalisme, 128 160
Marx, Karl, 42, 54-55, 60-62, 64, nationalisation, 135, 160, 190 paiement des heures
67, 125, 281 Nations Unies, 134 supplémentaires, 119
Marxisme, 241, 279, 292, 293 naxalites, 279 Panique de 1873, 77

302
paniques, 48, 51, 123 produits dérivés, 215-16, 258, 259 responsabilité limitée, 30
panique bancaire, 51 produit intérieur brut - gross restriction, 222
papier-monnaie, 49 domestic product (GDP), 107, Révolution américaine, 31, 32-33
partenariats publics-privés, 229 140-42, 293 révolution écologique, 180
Parti communiste, 54 produit national brut —gross Révolution française, 34
Parti démocratique, 140 national product (GNP), 141 Révolution hongroise, 158
Parti national socialiste (Nazis), 128 profit, 14, 27 Révolution industrielle, 41, 44, 56,
Parti républicain, 59, 107, 140, 272 profits privatisés, 213, 259 92, 178, 232
Partie de Thé de Boston, 32-33 Programme de Secours des Actifs en Révolution russe, 101-2
passage à tabac des immigrants, 86 Difficulté (PSAD) - Troubled Assets Ricardo, David, 36-41, 61, 67-68,
Paulson, Henry, 260 Relief Program (TARP), 260 71, 241-42, 293
pauvreté, 83,156 programme de stimulation, 268, R ichardIII (Shakespeare), 68
Penn Central Railroad, 190 270 richesse, 17, 21, 61
Pentagone, 252 programmes de dépense keynésiens, circulation de, 19-20
Perkins, George, 81 287 concentration de, 83, 199, 229,
permit raj, 278 Progressistes, 88-91 230, 274
personne légale, 87 prolétariat, 55, 64 papier-, 211-12, 214
pertes socialisées, 213, 259 PSAD - TARP. Voir Programme de La Richesse des nations. Voir
pétrole, 160, 174, 175, 195, 254, Secours des Actifs en Difficulté - Recherches sur la nature et les causes
276 Troubled Assets Relief Program d e la richesse des nations
Peugeot Citroën, 277 publicité, 153-54,167-69,174, 244 Riis, Jacob, 88
peur rouge, 103 Puissances Centrales, 93, 97-98 risque de non-remboursement, 264
physiocrates, 19-20, 173, 294 Riverbend, 254
PIB —GDP. Voir produit intérieur Q Robinson, Joan, 167,168
brut - gross domestic product Rockefeller, John D., 77, 80, 81, 82
Pickens, T. Boone, 211 Quesnay, François, 19-20 Rockefeller, Steven, 145
pièces interchangeables, 58 Roosevelt, Eleanor, 153
plafond de la dette, 273 R Roosevelt, Franklin Delano (FDR),
Plan Dawes, 99 112-15, 120, 124, 129, 133, 145
Plan Marshall, 133, 224 rachats, 215 Roosevelt, Theodore, 87, 88-90,
planification centrale, 157 Randall, James, 168 112
planification économique, 183 Reagan, Ronald, 187, 195, 201-4, Rubin, Robert, 227
plein emploi, 143 208, 216-20, 229, 272 Ruggiero, Anthony, 189
PNB - GNP. Voir produit national récession, 48, 207, 287 Russie, 64, 98, 101, 242
brut - gross national product réchauffement de la planète, 232
Pologne, 220 Recherches sur la nature et les causes s
politique agricole, 180 de la richesse des nations (Smith), 12,
Porsche, 277 21, 29, 196 salaire minimum, 139
Portugal, 38, 266 réductions d’impôts, 156, 202, 248- salaires, 27, 58, 123
pouvoir d’achat, 138 49, 256, 287 Samuelson, Paul, 144
Powell, Colin, 224 Reed, David, 113 Sarbanes-Oxley Act, 248
Première Guerre mondiale, 93, 96- réforme, 63-66, 275 sauvetages par le gouvernement, 214
100, 128 réforme agraire, 125, 159, 160, 293 Savings and Loans (S & Ls), 218-19
prêts immobiliers, 218, 257-59 réglementation, 29,116-17,187. Scaifei Richard Mellon, 198
Principes d ’é conom ie (Marshall), 70 Voir égalem ent déréglementation Schumacher, Ernst F., 162
Des Principes de l ’é conom ie politique relations publiques, 106 Shackle, George L. S., 166
et d e l ’i m pôt (Ricardo), 37 Remington Rand, 150 sciences économiques
Prins, Nomi, 247 Renault, 277 conservatrices, 186, 200
Printemps arabe, 267 rendement décroissant, 68 sciences économiques keynésiennes,
privatisation, 240, 253, 255 renflouements, 268 145, 156, 166, 268,293
prix d’équilibre, 70,107, 292 réseau autoroutier inter-Etats, 140 sciences économiques néoclassiques,
production de masse, 62 réseaux sociaux, 274 71,144, 294
productivité, 236 Réserve Fédérale, 91,204-8, 227,229 sciences économiques non

303
dominantes, 166, 172, 182 T Vanderbilt, William H., 72
Sears, Richard, 76 Venezuela, 267
Seconde Guerre mondiale, 124, Taft, William Howard, 90 Viet Cong, 160
125, 132, 151 Taiwan, 136 Volcker, Paul, 206-8, 240, 258
secteur public, 171 Tanzanie, 241 Volkswagen, 128, 277
ségrégation, 147 taux d’intérêt, 26-27, 121-22, 205, Volvo, 277
ségrégation économique, 147 207, 218, 227, 236, 256 von Bismark, Otto, 65
11 Septembre, 2001 attaques taux de change, 134-35,174 von Mises, Ludwig, 183
terroristes, 252 taux des fonds, 205
Sesame Street (émission télévisée), 156 taux préférentiel, 205 w
Shakespeare, 68 Tea Party (2010), 271
Shirer, William, 154 télévision, 153-54, 286 Wall Street Journal, 104, 201, 281
Sinclair, Upton, 89 Terkel, Studs, 189 Walmart, 235
sirop de maïs à haute teneur en Terreur, 34 Wal-Mart: The High Cost o f Low
sucre, 180 Tesla, 277 Price (documentaire), 235
La Situation de la classe ouvrière en théorie de la valeur-travail, 37, 61, Walras, Léon, 67
Angleterre en 1844 (Engels), 54 67, 293 Warren, Elizabeth, 258
S & Ls. Voir Savings and Loans théorie de l’évolution, 83 Watergate, 182
Small is Beautiful (Schumacher), Théorie générale de l ’emploi, de Watt, James, 45, 217
162 l ’i ntérêt et de la m onnaie (Keynes), Wherry, Kenneth, 159
Smart, 277 122, 144 Wilson, Charles, 150
Smith, Adam, 12, 20-23, 25-29, thérapie de choc, 242 Wilson, Woodrow, 90-91, 98
37, 39, 58, 59, 173, 196, 198, 231, Tiers-Monde, 177, 240, 243, 246, Working (Terkel), 189
236, 293 265 World Trade Center, 252
socialisme, 53-55, 64-66, 81, 128, Time (magazine), 156
249, 278, 292, 295 Toyota, 277 Y
Sécurité Sociale, 139, 186 Traité de Versailles, 99
Solidarnosc, 220, 222 traités internationaux, 245 Yugo, 220
soutien des prix, 249 tranches d’imposition, 181,202 Yougoslavie, 220
spéculation, 295 transports en commun, 148
stagflation, 164-65 trappe de liquidité, 123 z
Staline, Joseph, 102, 126-27, 158, Truman, Harry, 133
220 trusts, 80, 90, 295 Zuccotti Parc, 273
Stallings, Phil, 189 Twain, Mark, 83
Standard Oil, 77-78, 85, 90, 233 Tylenol, 167
Stanford, Leland, 76
stock, 30, 79, 210-12 u
Stockman, David, 203
Strachey, John, 127 Union des Républiques Socialistes
stratégie “affamer la bête”, 273 et Soviétiques (URSS), 102, 126-
Strong, Anna Louise, 127 27, 129, 136, 151, 157-58, 220,
Subaru, 277 222-24, 242
subventions, 17, 28, 147, 213, 269 United Auto Workers (UAW), 119,
Sud Vietnam, 160 189
Suzuki, 277 URRS. Voir Union des Républiques
syndicats, 62, 63, 86,. 87, 118, 119, Socialistes et Soviétiques
135, 139, 220, 295 U.S. Steel, 80
syndicats du travail. Voir syndicats utilité décroissante, 68
synthèse néoclassique, 144
système bancaire à réserves V
fractionnaires, 49-51, 293
système de défense contre les valeur actionnariale, 211
missiles “Guerre des Étoiles”, 213 Vanderbilt, Cornelius, 76, 82

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M IC H A E L GOODWI N
est passionné à la fois par l’Histoire
et par l’économie. Ne trouvant pas d’ouvrage
capable de raconter dans un seul livre
quatre siècles de pensée économique
tout en étant accessible au plus grand nombre,
il a décidé de l’écrire en en faisant une BD.
Comme beaucoup d’écrivains,
Goodwin vit à New York avec deux chats.
À l’occasion de la sortie de son livre,
il a créé un site Internet qui prolonge le livre :
www.economixcomix.com
DAN E. BURR
a travaillé dans beaucoup de domaines,
dont le dessin animé, l’illustration pour la presse
(journaux et magazines) et le design de produits.
Ses romans graphiques ont remporté de
nombreux prix et ont été salués
par la critique. Il vit à Milwaukee
dans le Wisconsin.
HÉLÈNE D A U N I O L - R E M A U D
est traductrice de littérature, cinéma et théâtre.
Elle a traduit de nombreux romans graphiques
dont Notes pour une histoire de guerre de Gipi
(prix du Meilleur Album, Angoulême 2006),
Le Maître et Marguerite de Mikhaïl Boulgakov
et Le Fléau de Stephen King.
« C’est tout simplement phénoménal ! »
DAVID BACH
« Si ce livre pouvait se résumer en une phrase,
c’est bien que l’économie peut être accessible et compréhensible à tous.
PUBLISHERS WEEKLY
« Michael Goodwin n’a pas uniquement écrit un grand livre,
il a écrit un manuel que toutes les écoles et les universités
se doivent d’avoir dans leur bibliothèque. »
ANDREW SMITH
« Goodwin a réussi ce qui était apparemment impossible :
il a rendu les sciences économiques compréhensibles et amusantes. »
JOËL BAKAN
« Un cours stupéfiant. Une source d’informations superbement
présentée, puissante, intelligente et essentielle !»
JOHN P E RK INS
« Keynes, Friedman et Adam Smith s’affrontent case après case.
Vous ne considérerez plus jamais l’économie comme une “science obscure
A N DR E W LEONARD
« Qui aurait cru que les sciences économiques pouvaient
être amusantes et réellement accessibles ? »
S TE P HE N P ETRANEK

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