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THEME 1: LES FONCTIONS ECONOMIQUE FONDAMENTALES

CHAPITRE 1: LA FONCTION DE PRODUCTION

Introduction

Produire c’est créer des biens et services à partir de la combinaison des facteurs. C’est
l’activité principale de l’entreprise.

I - Notion de production

La production est l’activité économique qui consiste à créer des biens et services à partir des
facteurs de production dans le but de satisfaire des besoins.

C’est également l’activité qui consiste à transformer les biens existants en biens nouveaux
appelés produit.

La production sera dite marchande lorsqu’elle s’échange sur un marché à un prix couvrant
au moins le prix de production.

La production non marchande par contre est l’ensemble des biens et services offerts
gratuitement ou presque, le prix de vente étant inférieur au prix de production. Elle est très souvent
le fait de l’administration.

Au niveau de l’entreprise, la production se mesure par rapport à la valeur ajoutée c’est-à-


dire à la richesse réellement créé. Elle est mise en évidence à travers la fonction de production. C’est
la relation établie entre la production obtenue et les facteurs utilisés.

II - Les facteurs de production

Ce sont des éléments originels et dérivés nécessaires à la production.

1- Le facteur naturel ou ressources naturelles

Il s’agit de l’ensemble des biens mis à la disposition de l’homme par la nature et qu’il utilise pour
la production. On retrouve ici : les mines, les productions agricoles, …

2- Le facteur travail

On peut définir le travail comme étant l’effort individuel ou collectif effectué dans le but de
créer des richesses.

C’est également tout effort conscient et volontaire que l’homme consacre en vue de
produire des biens et services aptes à satisfaire les besoins de la société. Cet effort peut être
physique ou intellectuel. Ce facteur présente deux caractéristiques à savoir :

- Pénible pour l’exécutant


- Utile

Il peut être appréhendé sous l’aspect économique ou démographique.

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a - Aspect démographique

On peut donc avoir le schéma suivant :

- La population active est l’ensemble de personnes en âge de travailler ayant un emploi et


ceux recherchant une activité rémunéré.

Le taux d’activité est le ratio entre la population active et la population totale, d’où :

- La population inactive est l’ensemble des personnes n’exerçant pas une activité pour une
raison quelconque (enfants, vieillards, retraités,…)

b - Aspect économique

Il peut s’analyser à partir de la répartition sectorielle de la population active (secteur


primaire, secondaire, tertiaire) ou à partir du principe de rationalisation du travail.

Le concept de rationalisation renvoi à l’ensemble des moyens mis en œuvre pour rendre le
travail moins pénible et plus productif.

3 - Le facteur capital

a - Définition

C’est l’ensemble des machines, matériels, construction et finances utilisés pour produire des
biens et services. Il s’agit d’un ensemble de ressources hétérogènes mobilisé dans le processus de
production des biens et services.

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b - La création du capital : l’investissement

l’investissement est une opération qui consiste à acquérir du capital technique. Il permet
d’accroitre ou améliorer la capacité productive.

On distingue plusieurs formes d’investissement :

- L’investissement matériel : c’est l’acquisition des machines, du matériel, des bâtiments.


- L’investissement immatériel : matérialisé par les dépenses de formation du personnel, les
recherches, la publicité, les études de marché,…
- L’investissement net : désigne un investissement nouveau c’est-à-dire celui qui contribue à
augmenter le volume du capital technique : on parle de formation net du capital fixe (FNCF)
- L’investissement de remplacement ou amortissement : nécessaire au remplacement des
machines ou du matériel usé.
- L’investissement brut : c’est le montant total des investissements ; on parle de formation
brute du capital fixe (FBCF). FBCF = FNCF + Amortissement
- L’investissement induit ou endogène : c’est l’investissement effectué suite à une
augmentation de la consommation ou de la demande extérieur.
- L’investissement autonome ou exogène : c’est un investissement effectué sans qu’il ait
augmentation de la consommation. Il s’agit généralement des investissements publics.

c - Le multiplicateur de l’investissement

C’est le coefficient qui permet de mesurer l’effet de l’investissement sur le revenu. Il se


détermine comme suit :

4 - Les progrès techniques

C’est l’ensemble des méthodes et procédés qui permettent d’ameliorer l’efficacité des
autres facteurs de production.

Ils accroissent l’efficacité du travail et la quantité des biens produits et la taille de l’entreprise.

Ils ont comme inconvénients :

- La dégradation de l’environnement
- Le chômage technologique
- L’épuisement des ressources naturelles
- La surproduction

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III - La combinaison optimale : l’equilibre du producteur

Le calcul économique du producteur est de pouvoir déterminer la meilleure combinaison


possible des facteurs de production qui va lui permettre de maximiser ses gains tout en minimisant
ses coûts.

Cet optimum du producteur ou équilibre du producteur est déterminé à partir de la courbe


d’indifférence et la droite de budget.

La courbe d’indifférence : isoquant ou isoproduit

a - Définition

La courbe d’indifférence est l’ensemble des combinaisons de facteurs qui permettent aux
producteurs d’obtenir le même niveau de production.

Tout au long de cette courbe, le producteur est indifférent quant au choix d’une
combinaison donnée. Puisque toutes ces combinaisons aboutissent au même niveau de production.
Elle se présente comme suit:

b - Propriétés des courbes d’indifférence

- Elles admettent une pente négative c’est-à-dire qu’elles sont décroissantes,


- Elles sont convexes vers l’origine,
- Elles ne se coupent pas, ne se touchent pas, ne se rencontrent pas,
- Plus elles s’éloignent de l’origine plus elles procurent au producteur un niveau de production
élevé.

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NB : on appelle carte d’indifférence : l’ensemble des courbes d’indifférence d’un producteur.

2 - La droite de budget : iso coût

a- Définition

C’est l’ensemble des paniers de biens ou des combinaisons productives que l’on peut
acquérir, aux prix du marché avec un budget déterminé (au même coût).

Soient K et L les facteurs de production Pk le prix du facteur capital et Pl le prix du facteur travail ; CT
le coût total de production.

L’équation de l’isocoût s’écrit :

CT = Pk*K + Pl*L

Elle peut être écrite sous forme d’une fonction affine : Y = a x + b, alors on a :

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3- L’équilibre du producteur ou choix de la combinaison optimale

La combinaison optimale est celle qui permet d’avoir le niveau de production le plus élevé et au
moindre coût. C’est le point de tangente entre la courbe d’indifférence et la droite de budget.

Application

Soit le tableau suivant :

L 110 80 60 30 20
K 1 2 3 5 9

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Pour un entrepreneur donné la production de 1000 unités du bien Y nécessite la


combinaison de facteur capital et travail ci-dessus :

- Le prix du facteur travail est 1000F (Pl)


- Le prix du facteur capital est 9000F (Pk)

Travail à faire :

1- Déterminez l’équation de l’isocoût et exprimez-la sous forme affine.


2- Déterminez algébriquement et graphiquement les combinaisons optimales.

- Forme graphique
1- Le taux marginal de substitution technique (TMST)

On appelle taux marginal de substitution technique la quantité de l’un des facteurs qu’un
producteur doit compenser lorsqu’il abandonne une certaine quantité de l’autre facteur.

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IV- L’analyse de la production

Elle étudie le comportement de la combinaison des facteurs de production de l’entreprise.


Cette combinaison suit une logique de maximisation des gains sous contraintes des coûts.

1- La productivité moyenne et la productivité marginale


a- La productivité moyenne d’un facteur

C’est la quantité produite par unité de facteur considéré.

C’est également la quantité de biens produit par unité de travail.

b - La production marginale d’un facteur

C’est la variation de production dû à l’augmentation de la quantité du facteur considéré.

C’est aussi la quantité de biens produit par unité de travail supplémentaire.

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Application 1:

Soit les résultats d’une production consignés dans le tableau suivants:

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2- La loi de rendement non proportionnel

On appelle rendement le rapport entre le résultat obtenu et les moyens employés pour obtenir
ce résultat. Ou encore c’est le rapport entre la quantité de produits obtenus et une quantité donnée
de facteurs de production.

Encore appelé loi de rendement décroissant ou loi de TURGOT, elle a été mise en évidence par
cet auteur (Robert-Marie Turgot Ministre économiste de Louis XVI) entre (1727 – 1781). Elle
s’énonce ainsi :

« Si une production nécessite l’emploie de deux ou de plusieurs facteurs de production et que l’on
augmente progressivement de la même dose l’un des facteurs en maintenant l’autre fixe, la
production marginale du facteur variable s’élève d’abord puis décroit rapidement ».

Cette loi signifie que le rendement du facteur variable passe par trois phases:

- La phase de rendement croissant


- La phase de rendement constant
- La phase de rendement décroissant

Autrement dit, d’après cette loi il existe un certain seuil au-delà duquel toute augmentation du
facteur de production, produit un effet de rendement décroissant.

3- La notion d’optimum

Lors d’un cycle d’exploitation, l’entreprise connait deux optimums :

- L’optimum technique : il correspond à la quantité des biens qui permettent de minimiser les
coûts. Graphiquement c’est le maximum de la courbe de la productivité marginale. (confer
schema précédent)
- L’optimum économique : il correspond à la quantité des biens qui procurent à l’entreprise le
maximum de profit. Graphiquement, c’est le point de rencontre entre les courbes de
productivité moyenne et de productivité marginale. (confer schéma précédent).
III- Analyse des coûts de production

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Les coûts de production sont l’ensemble des charges engagées par une entreprise pour obtenir
un volume de production.

L’analyse des coûts peut se faire courte ou en longue période.

1- Analyse des coûts en courte période

On distingue trois types:

- Les coûts totaux

Encore appelés coûts globaux ou coûts synthétique sont la somme des frais engagés par le
producteur depuis l’acquisition de la vie. Il se compose de:

- Coût fixe ou coût de structure : c’est un ensemble de charges indépendantes du volume de


production réalisé. Exemple : le loyer, les frais de gardienage, les amortissements
- Coût variable ou coût d’activité : qui représente l’ensemble des charges qui est fonction du
niveau de production. Il se subdivise en :
- Coût variable proportionnel (CVP) : qui varie proportionnellement aux quantités produites.
Exemple : les matières premières
- Coût variable non proportionnel (CVNP) : qui est l’ensemble des coûts qui ne suivent pas de
façon fidèle le niveau de production. Exemple : les salaires

On obtient donc les formules suivantes :

CVT = CVP +CVNP et CT = CVT + CFT

- Les coûts moyens ou unitaires (CM)

Le coût moyen est le coût d’une unité de bien produit. C’est également la dépense par unité
de bien produit.

- Les coûts marginaux (Cm)

Le coût marginal est le supplément de coût engendré par la production d’une unité
supplémentaire de biens. C’est l’augmentation du coût total provoqué par une unité de bien
supplémentaire fabriqué.

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Application

1- Analyse des coûts de production en longue période

En longue période, la capacité de mise en place par l’entreprise subit des modifications. Les
coûts fixes disparaissent on a l’apparition des notions suivantes : les économies d’échelle et les
deséconomies d’échelle.

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Il y a économie d’échelle lorsqu’il y a diminution du coût moyen ou du coût unitaire avec


augmentation de la quantité produite.

Elles peuvent résulter par exemple d’une meilleure organisation du travail, dans ce cas on
parle d’économie d’échelle interne.

Ou alors par exemple d’une diminution du coût des facteurs de production et on parle
d’économie d’échelle externe.

Il y a déséconomie d’échelle lorsqu’il augmentation du coût moyen ou coût unitaire avec


augmentation des qunatités produites.

Elles peuvent être dû à une augmentation du coût des facteurs de production ; une
augmentation du taux d’imposition, …

Remarque:

- L’optimum économique correspond au profit maximum où le Cm = Rm


- L’optimum technique de production est le minimum du CM de production
- On appelle courbe enveloppe : la courbe qui réunit tous les minima des courbes des coûts
moyen de courte période. Elle se présente comme suit :

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