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Mohamadou Boye

COURS DE FISCALITE DIRECTE


LICENCE 2 LPG 2019-2020
Introduction :
La distinction entre impôt direct et impôt indirect permet de
mesurer l’incidence de l’impôt c’est-à-dire de localiser son
poids réel en séparant le redevable légal du redevable effectif.
Le redevable légal est celui qui, aux yeux de la collectivité
publique, doit acquitter l’impôt, mais par le jeu économique de
la répercussion, que ce soit dans la vente ou dans la prestation
de services, il parvient à le refacturer au redevable effectif qui
en supporte vraiment et définitivement le poids.
Les impôts directs sont perçus « directement » sur le
contribuable tel l’impôt sur le revenu tandis que les impôts
indirects sont perçus par la collectivité publique auprès de
collecteurs qui assument un rôle d’intermédiaire entre l’Etat et
le contribuable effectif.
Le redevable est celui qui est soumis à l’impôt et qui doit le
payer. Le contribuable est celui qui supporte effectivement
l’impôt. L’Administration fiscale inscrit les contribuables dans
un « rôle ». Parfois, le redevable et le contribuable sont
confondus : c’est le cas pour les impôts directs. Parfois, ils
sont distincts : c’est le cas pour les impôts indirects. Prenons
l’exemple de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA). En effet,
l’entreprise (le redevable de l’impôt) verse la taxe sur la valeur
ajoutée au Trésor public et le consommateur (le contribuable)
la paie lorsqu’il achète le produit ou le service.
Pour l’impôt direct, le contribuable et le redevable constituent
la même personne. Par exemple dans le cadre de l’impôt sur le
revenu (l’impôt payé par les personnes physiques), les deux
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qualités de redevable légal et redevable effectif sont
confondues. Pour l’impôt indirect, il est supporté par le
contribuable mais est versé par le redevable. Par exemple pour
la TVA, le redevable légal est le commerçant, mais le
redevable effectif est le consommateur.
Les impôts directs frappent le revenu au moment de son
acquisition. On distingue l’impôt sur le revenu des personnes
physiques et l’impôt sur les sociétés.
CHAPITRE 1 L’IMPOT SUR LE REVENU : PRINCIPES
GENERAUX
INTRODUCTION :
L’imposition des bénéfices et revenus des personnes
physiques emprunte la forme de l’impôt sur le revenu.
L’assiette de l’impôt sur le revenu est constituée par le revenu
global annuel net du foyer. La nécessité d’opérer, pour chaque
élément de revenu, la déduction des frais et charges
correspondants dans des conditions sinon simples, du moins
cohérentes, est à l’origine du maintien dans la loi de
différentes « sortes » de revenus appelés revenus catégoriels.
Obéissant à des règles qui leur sont normalement particulières,
ces revenus sont limitativement énumérés par la loi :
- Les traitements, salaires indemnités, émolument,
pensions et rentes viagères,
- Les revenus fonciers,
- Les revenus de capitaux mobiliers,
- Les bénéfices industriels et commerciaux,
- Les bénéfices des exploitations non commerciales et
revenus assimilés,
- Les bénéfices des exploitations agricoles.

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L’impôt sur le revenu possède évidemment un champ
d’application territoriale et un champ d’application personnel
précisément délimités par les textes. Mais il possède, plus
encore, un champ matériel dont la définition est
incontestablement plus difficile.
I- La matière imposable à l’impôt sur le revenu :
L’article 35 du CGI dispose que l’impôt frappe le revenu net
global dont dispose le contribuable. Cette définition est
beaucoup plus une définition du revenu imposable que du
revenu en tant que tel. Le code se borne, en effet, à poser le
principe fondamental que le revenu imposable est un revenu
net. Il n’existe donc pas à proprement parler de définition
légale du revenu. Or, l’impôt sur le revenu ne saurait être assis
que sur « les revenus », à l’exclusion sauf assimilation
expresse, du capital et des gains en capital.
Finalement, c’est à la jurisprudence fiscale qu’a incombé de
cerner les contours de cette définition. D’abord, on a consacré
la théorie de la source : le revenu est constitué par toute
richesse découlant plus ou moins régulièrement et plus ou
moins périodiquement, d’une source durable que la production
du revenu n’altère pas. Ainsi la jurisprudence s’est contentée
pendant des années de ne qualifier de revenu que le bénéfice
obtenu dans l’exercice d’une profession et cette définition était
conforme à l’idée de périodicité.
Ensuite, on s‘est rallié à une conception plus extensive de la
notion de revenu, qui est celle des économistes c'est-à-dire que
le revenu est l’enrichissement constaté pendant une période
chez le contribuable (tout ce qu’il peut dépenser sans
s’appauvrir). Cette conception du revenu permet d’imposer les
avantages en nature, ainsi que les revenus virtuels (loyers
perceptibles si le contribuable avait loué son immeuble) et

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aussi de déduire les charges afin de tenir compte de
l’enrichissement effectif.
II- Les personnes imposables à l’impôt sur le revenu :
Le système fiscal sénégalais consacre le principe de
territorialité de l’impôt, il distingue plusieurs catégories de
personnes physiques :
- Les personnes fiscalement domiciliées au Sénégal c'est-à-
dire : les personnes qui ont au Sénégal leur foyer
d’habitation permanente ou leur lieu de séjour principal ;
les personnes qui exercent une activité professionnelle, à
moins qu’elles ne justifient que cette activité y est
exercée à titre accessoire ; les personnes qui, sans
disposer au Sénégal d’une habitation permanente, ont
néanmoins au Sénégal le lieu de leur séjour principal ; les
personnes se trouvant en congé hors du Sénégal au 1 er
janvier de l’année de l’imposition et pour lesquelles le
Sénégal demeure la résidence qu’elles avaient en raison
de leurs fonctions avant leur départ en congé ; les
fonctionnaires ou agents de l’Etat exerçant leurs
fonctions ou chargés de mission dans un pays étranger
s’ils ne sont pas soumis dans ce pays à un impôt
personnel sur l’ensemble de leurs revenus .
- Les personnes physiques non domiciliées au Sénégal,
mais y disposant de revenus de source sénégalaise : elles
sont passibles de l’IR sous réserve des dispositions
internationales relatives aux doubles impositions.
- Toute personne physique qui transfère en cours d’année
son domicile au Sénégal ou hors du Sénégal.
- Les commandités de Sociétés en Commandite Simple
(SCS), les associés des Sociétés en Nom Collectif (SNC),
les Sociétés Civiles Immobilières (SCI), les sociétés de

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copropriétés de navires lorsque l’option pour l’IS n’a pas
été faite.

III Le champ d’application personnel de l’impôt sur le


revenu :
L’impôt sur le revenu concerne les sujets actifs du foyer qui
font l’objet d’une imposition individualisée. Ainsi chaque
contribuable est imposable à l’impôt sur le revenu, tant en
raison de ses bénéfices et revenus personnels que de ceux de
ses enfants et des personnes considérées comme étant à sa
charge. Depuis l’instauration de la parité, la notion de foyer
fiscal n’existe plus. En effet, l’article 208 du CGI dispose que
« les retenues sont effectuées au nom du salarié. Ce dernier est
imposable au taux prévu pour sa catégorie, pour lui-même et
son conjoint ou ses conjointes ne disposant pas de revenus.
Les enfants salariés d’au moins quatorze ans sont
personnellement imposables. » Au regard de ses nouvelles
dispositions, la notion de chef de famille disparaît au profit de
celle de salarié et le conjoint ne disposant de revenu remplace
l’épouse.
Les contribuables sont les sujets actifs du foyer. Ils
souscrivent des déclarations, acquittent l’impôt et subissent
éventuellement le contrôle fiscal. Eux-seuls peuvent
également contester la légalité de l’impôt mis à leur charge.
Les personnes à charge sont les sujets passifs du foyer. Elles
ne sont pas légalement interlocuteurs du fisc ou du juge fiscal.
Elles s’entendent de celles qui sont à la « charge exclusive ou
principale » du contribuable ou d’autres personnes à charge.
Sont rattachés de plein droit au foyer fiscal de leurs parents :

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- Les enfants mineurs (- 21 ans) ou infirmes ou âgés de
moins de 25 ans, lorsque ceux-ci poursuivent leurs
études ;
- Les enfants orphelins ou abandonnés recueillis ;
- Les enfants dont la puissance paternelle lui est déléguée ;
- Le conjoint ne disposant pas de revenu imposable.
Les enfants sont à la charge aussi bien du mari que de la
femme. En effet, chaque enfant à charge donne droit, de façon
égalitaire, à une demi-part (0,5) au profit de chacun des
parents disposant de revenu. Cependant, l’enfant majeur
infirme donne droit à 1 part. Quant aux non- résidents
disposant de revenus imposables au Sénégal, leur nombre de
parts est limité à 1,5.
Pour le calcul de l’impôt, le revenu imposable, arrondi au
millier de franc inférieur, est soumis au barème progressif
suivant :
0-630 000 = 0%
630 001 – 1 500 000 = 20%
1 500 001 – 4 000 000 = 30%
4 000 001 – 8 000 000 = 35%
8 000 001 – 13 500 000 = 37%
+ de 13 500 001 = 40%.
Ensuite le droit progressif se fait appliquer une réduction
d’impôt pour charges de famille en fonction de la situation
familiale du contribuable.

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Sur le montant de l’impôt liquidé selon le barème progressif, il
est appliqué une réduction d’impôt pour charge de
famille pour laquelle le nombre de parts à prendre en
considération est fixé comme suit :
Nombre de parts Taux Minimum
Maximum
1 0% 0
0
1,5 10% 100.000
300.000
2 15% 200.000
650.000
2,5 20% 300.000
1.100.000
3 25% 400.000
1.650.000
3,5 30% 500.000
2.030.000
4 35% 600.000
2.490.000
4,5 40% 700.000
2.755.000
5 45% 800.000
3.180.000

Le nombre de parts à prendre en considération est fixé comme


suit :
Célibataire, divorcé ou veuf sans enfant 1 part
Marié sans enfant à charge (si les deux conjoints disposent
de revenus) 1,5

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Marié sans enfant à charge (si l’un des deux conjoints
dispose de revenus) 2
Célibataire ou divorcé ayant 1 enfant à charge 1,5
Célibataire ou divorcé ayant 2 enfants à charge 2
Marié ou veuf ayant un enfant à charge 2
Marié ou veuf ayant 2 enfants à charge 2,5
Célibataire ou divorcé ayant 3 enfants à charge 2,5
Marié ou veuf ayant 3 enfants à charge 3
Célibataire ou divorcé ayant 4 enfants à charge 3

CHAPITRE 2- LA FISCALITE DES MENAGES


I- LES TRAITEMENTS, SALAIRES INDEMNITES,
EMOLUMENTS, PENSIONS ET RENTES
VIAGERES
De manière générale, les revenus imposés dans cette catégorie
sont les salaires des salariés de droit privé et les traitements

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des fonctionnaires et agents publics. Les titulaires de ces
revenus sont, de manière générale, ceux qui sont liés à un
employeur par un contrat de travail ou, plus généralement, se
trouvent placés dans un état de subordination vis-à-vis de celui
qui rémunère leurs services.
Sous réserve des exonérations légales, sont imposables,
quelles qu’en soient les modalités de détermination, la
dénomination et la périodicité, tous les éléments constituant la
rémunération du salarié ou assimilé. Les éléments de
rémunération acquis en nature, les primes, gratifications et
indemnités diverses versées en argent sont donc imposables de
la même manière que le salaire ou le traitement.
Ne présentent pas en revanche, un caractère imposable :
- Les cotisations sociales obligataires et assimilées,
- Les sommes présentant un caractère purement
indemnitaire sauf les indemnités de préavis, les
indemnités de congés, le prorata et les indemnités de
licenciement versées au-delà de la limite conventionnelle,
- Les aides à caractère social.

A- Le Revenu Brut Salarial :


Le revenu brut salarial est égal aux sommes perçues au titre
des traitements publics et privés, soldes, indemnités et primes
de toute nature, émoluments, salaires et avantages en argent ou
en nature payés ou accordés aux intéressés, au cours de la
même année.
(RBS = Sommes perçues + avantages en nature)
B- Les Abattements :
Le revenu net salarial est obtenu après déduction des
abattements qui sont plafonnés à 900.000 FCFA.
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C- Revenus exonérés
L’article 167 du CGI prévoit que certains revenus sont
exonérés totalement alors que d’autres sont plafonnés. C’est le
cas de l’indemnité kilométrique dont l’exonération du revenu
salarial imposable est plafonnée à 600.000 FCFA par ans pour
tous les salariés et 1.200.000 FCFA pour les représentants
commerciaux. Au-delà de cette limite déductible, ils sont
rajoutés au revenu net salarial.
Les autres revenus exonérés d’impôt sont :
- Les appointements des agents diplomatiques et
consulaires de nationalité étrangère pour l’exercice de
leurs fonctions ;
- Les allocations familiales, allocations d’assistance à la
famille, majorations de solde, indemnités ou pensions
calculées conformément à la législation en vigueur et
attribuées en considération de la situation ou des charges
familiales ;
- Les cotisations relatives à l’assurance maladie dans la
limite où elles n’excédent pas la limite de 10% du salaire
brut imposable du bénéficiaire ;
- Les allocations et les indemnités spéciales destinées à
assurer le remboursement de frais inhérents à la fonction
ou à l’emploi effectivement utilisé conformément à leur
objet, sous réserve de justifications comptables. D’après
l’arrêté interministériel du N11719 du 17 Décembre
2009 fixant la liste des indemnités et prestations
constituant un remboursement de frais fixant la liste
des indemnités et prestations constituant un
remboursement de frais « Est considérée comme
indemnité ou prestation, quelle qu’en soit l’appellation
toute somme due par l’employeur en compensation totale
ou partielle des frais ou charges supplémentaire
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supportées par le travailleur à l’occasion de l’exécution
de ses obligations contractuelles ».
- Les frais de forfaitaires notamment : l’indemnité de
transport, l’indemnité de salissure ou d’usure accélérée
de vêtement du fait du travail, indemnité de déplacement
et de séjour, l’indemnité d’habillement pour les activités
professionnelles nécessitant une tenue spécifique, les
frais professionnelles exposés par les dirigeants
d’entreprise ;
- Les indemnités et primes spéciales destinées à assurer le
remboursement de frais forfaitaires
- Les indemnités de licenciement, les indemnités légales de
départ à la retraite et les indemnités de décès déterminées
conformément à la législation du travail
D- Le Revenu Net Salarial :
(RNS= RBS – Abattements)
Le calcul de l’IR, le revenu net salarial est soumis à un droit
progressif auquel on applique la réduction d’impôt pour
charges de famille.

II- LES REVENUS FONCIERS


Les revenus fonciers sont ceux tirés par un propriétaire (ou le
cas échéant, un usufruitier) de la location « civile » d’un
immeuble (bâti ou non bâti) appartenant à son patrimoine
privé. En effet, les revenus sont soumis à l’IR au titre des
revenus fonciers que lorsqu’ils ne sont pas inclus dans les
bénéfices d’une entreprise industrielle, commerciale ou d’une
exploitation agricole ou d’une profession non commerciale.
Dans ce dernier cas, le contribuable disposant de revenus BIC
ou BNC, il devra les joindre à sa déclaration annuelle des

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revenus de (BNC) ou de (BIC). Le régime d’imposition des
sociétés civiles (SCI) dont l’objet est purement civil (location
nue des immeubles) est déterminé suivant les règles
applicables aux revenus fonciers.
A- Les revenus fonciers proprement dit :
Le revenu brut des immeubles ou parties d’immeubles donnés
en location est constitué par le montant des recettes brutes
perçues par le propriétaire. Il est augmenté du montant des
dépenses incombant normalement à ce dernier. D’une manière
générale, le revenu foncier est égal à la différence entre le
montant du revenu brut et le total des charges de la propriété.
En matière de revenus fonciers, l’impôt est assis sur un revenu
effectivement perçu. Cependant, lorsque le propriétaire
n’occupe personnellement le logement mais le met
gratuitement à la disposition d’un tiers sans y être tenu par une
obligation légale, le revenu en nature correspondant est
compris dans la base imposable. Pour l’évaluation de ce
revenu, on retient la valeur locative.
L’immeuble mis à la disposition d’un ascendant ou d’un
descendant en ligne directe du propriétaire n’entre pas dans
l’assiette imposable. Cette règle fait l’objet d’une
interprétation restrictive. Donc en dehors de ces deux cas, les
revenus en nature correspondant à la mise à disposition d’un
immeuble, quel que soit son usage, doivent être soumis à
l’impôt sur le revenu, au titre des revenus fonciers.
Dans deux doctrines de 2006 l’Administration fiscale a
précisé :
- Que la mise à disposition d’un local à usage commercial
à un tiers constitue un avantage en nature à comprendre

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dans l’assiette imposable des revenus fonciers d’un
propriétaire ;
- Que la mise à disposition de logements à des tiers
fussent-ils des membres de sa famille entraîne
acquittement de l’impôt après évaluation du revenu en
nature.
Ainsi les revenus en nature correspondant à la disposition d’un
logement dont le propriétaire se réserve la jouissance ou qu’il
met à la disposition d’un ascendant ou d’un descendant en
ligne directe, ne sont pas soumis à l’impôt sur le revenu. Il
faut noter que le revenu en nature ne concerne que la
disposition du logement et non point les charges
correspondantes qui ne sont pas déductibles.
Revenu brut = Recettes + Dépenses incombant au
propriétaire, supportées par les locataires – Dépenses
incombant aux locataires, supportées par le propriétaire
Les charges comprennent :
- les frais de gérances et de rémunération des gardiens et
concierges ;
- les intérêts des dettes contractées pour l’acquisition, la
conservation ou la réparation des propriétés ;
- une déduction forfaitaire fixée à 30% des revenus bruts et
représentant les dépenses d’entretien et de réparation, les frais
de gestion, l’assurance et l’amortissement.
Charges = Frais de gérance + intérêts de dettes +
déduction forfaitaire de 30% du revenu brut + CFPB (5%
valeur locative annuelle du bien)
Revenu net foncier = Revenu brut – charges.

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Le revenu net foncier est égal à la différence entre le montant
du revenu brut encaissé et le total des charges de la propriété,
acquittées au cours de l’année précédant (N-1) celle de
l’imposition. Si le résultat est négatif, le déficit constaté peut
être reporté sur le revenu net foncier afférent aux années
suivantes, jusqu’à la troisième inclusivement. C’est-à-dire que
si le contribuable a supporté plus de charges déductibles qu’il
n’a eues de revenus, il est en droit d’imputer ce déficit sur ses
revenus fonciers des trois (3) années suivantes.
En ce qui concerne les associés de SCI, en l’absence d’option
à l’IS, ils sont tenus de déclarer leur part de revenu net foncier,
dans les mêmes conditions et délais que les propriétaires. A
contrario, les revenus fonciers sont assujettis à l’IS au nom de
la SCI.
B- La Contribution Globale Foncière :
Il est établi un régime de fiscalité dénommé contribution
globale foncière, représentatif des impôts et taxes ci-après :
• Impôt sur les revenus fonciers ;
• Impôt du minimum fiscal ;
• Contribution foncière des propriétés bâties ;
• Contribution forfaitaire à la charge des employeurs.
Peuvent opter pour leur assujettissement à la contribution
globale foncière, les personnes physiques ainsi que les
associés personnes physiques des sociétés civiles immobilières
dont le montant brut locatif annuel n'excède pas trente (30)
millions FCFA. La contribution globale foncière ne s'applique
pas aux personnes morales.
Le revenu brut annuel prévu pour l'application du régime de la
contribution globale foncière est déterminé en tenant compte
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des loyers bruts prévisionnels de tous les immeubles mis en
location, y compris ceux bénéficiant d'une exonération fiscale
de quelque nature que ce soit.
- Le revenu brut prévisionnel correspond à la somme des
loyers que le propriétaire s'attend à tirer de ses immeubles mis
en location au cours de l'année.
- Si, au cours d'une année, le seuil prévu au 1 est dépassé, le
revenu net foncier est déterminé dans les conditions fixées
pour les revenus fonciers.
- L'impôt dû par les contribuables relevant de la contribution
globale foncière correspond à une fraction du loyer brut
annuel prévisionnel.
La fraction du loyer brut annuel à payer au titre de la
contribution globale foncière est fixée comme suit :
• Niveau de revenu brut annuel c’est-à-dire Revenu
Brut Foncier (RBF)
• 1 à 12000000 = un mois de loyer
• 12 000001 à 18 000000 = un mois et demi de loyer
• A partir de 18.000.001= 2 mois de loyer

En cas de vacance d'immeuble, l'assujetti à la contribution


globale foncière peut obtenir la décharge ou la réduction de sa
contribution, lorsque :
• La vacance a été portée, dans les quinze (15) qui
suivent son début, à la connaissance du service des
impôts gestionnaire du dossier de l'assujetti ;
• La vacance, totale ou partielle, est indépendante de sa
volonté et que la durée de l'inoccupation est constatée
pour au moins trois mois consécutifs ;

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En cas de loyers impayés, l'assujetti à la contribution globale
foncière peut obtenir la décharge ou la réduction de sa
contribution, lorsque :
• Le défaut de paiement est constaté pour au moins
trois mois consécutifs ;
• Il apporte la preuve d'une action judiciaire, initiée
dans les trois mois qui suivent le premier défaut de
paiement, en vue du recouvrement de sa créance ;
• Il apporte la preuve d'une action en expulsion du
locataire défaillant ;
• Il s'engage, en cas de recouvrement ultérieur, à
régulariser le supplément d'impôt, dans les huit (8)
jours

Dans les cas prévus au pour la décharge et la réduction,


l'impôt est déterminé prorata temporis et la décharge obtenue
imputée sur les impositions dues au titre des années suivantes.
Si, après la décharge, la créance est recouvrée, l'assujetti a
l'obligation de régulariser le supplément d'impôt sans délai. A
défaut, l'administration est fondée à le réclamer, dans le
respect des dispositions du livre IV du Code ».

Les contribuables relevant de la contribution globale foncière


procèdent à la déclaration de leur loyer brut annuel estimé,
avant le 1er février de chaque année.
L'impôt correspondant est acquitté à la caisse du comptable
public du service du Trésor.
III- Les revenus de capitaux mobiliers :
De manière générale, les revenus des capitaux mobiliers sont
les revenus tirés des placements financiers réalisés par des
particuliers. Ils sont composés de :
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- Revenus de créances, dépôts, cautionnements ;
- Revenus de valeurs mobilières.
Les différents revenus de valeurs mobilières :
• Les jetons de présence payés aux actionnaires à
l’occasion des AG,
• Les intérêts arrérages et tous autres produits des
obligations, effets publics et tous autres titres d’emprunt
négociables émis par les communes, les établissements
publics, ainsi que par les entreprises, sociétés et
compagnies susvisées,
• Les lots et primes de remboursement payés aux porteurs
des mêmes titres,
• Les sommes mises par les sociétés, compagnies ou
entreprises susvisées, à la disposition des associés,
directement ou par des personnes ou des sociétés
interposées, à titre d’avance, de prêts ou d’acomptes,
• Les rémunérations ou avantages occultes accordés par les
mêmes sociétés, compagnies ou entreprises,
• Les produits de portefeuille d’actions, de parts d’intérêts
et d’obligations redistribués par les fonds communs de
placement et par toutes autres formes de placement
collectif agréé.
Les différents revenus des créances, dépôts et
cautionnements :
- des créances hypothécaires, privilégiées et chirographaires
- des dépôts de sommes d’argent, à vue ou à échéances fixe
- des cautionnements en numéraire,
- des comptes courant,
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- des bons de caisse et autres emprunts non obligataires
- des clauses d’indexation afférentes aux sommes mises ou
laissées à la disposition d’une société par ses associés ou
actionnaires.
A- Les revenus de capitaux mobiliers imposés
Ils font l’objet d’une retenue à la source aux taux
suivants :
- 25% pour les plus-values
- 10% pour les produits des actions, parts sociales et
d’intérêts des sociétés passibles de l’IS
- 13% pour les revenus d’obligations, et pour celles à
échéance d’au moins 5 ans le taux est de 6%
- 15% pour les lots ;
- 16% pour les jetons de présence et autres rémunérations
d’administrateurs ainsi que les revenus de créances,
dépôts et cautionnements
- 20% pour les bons de caisse, nominatifs ou au porteur,
libératoire de tout impôt;
- 8% pour les intérêts, arrérages et autres produits des
comptes de dépôts et des comptes courants ouverts dans
les comptes d’une banque, d’un SFD, de la caisse de
dépôts et consignation, d’un agent de change, d’un
courtier en valeurs mobilières.
B- Les revenus de capitaux exonérés
Les revenus de créances exonérés de l’IR (article 105 CGI)
sont les suivants :

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1. les intérêts, arrérages et tous autres produits des titres
d'emprunt émis par l'Etat, les communes et les collectivités
locales ;
2. les intérêts, arrérages et tous autres produits des comptes de
dépôts ouverts dans les écritures de la Banque de l'Habitat
du Sénégal, ainsi que de prêts et avances, quelle que soit
leur forme, consentis à cet établissement ;
3. les intérêts des sommes inscrites sur les livrets d'épargne
des personnes physiques, à condition qu'ils soient servis
par une banque, un établissement financier ou une caisse
d'épargne situés au Sénégal ;
4. les intérêts des prêts consentis aux coopératives ou unions
de coopératives créées et fonctionnant conformément à la
législation en vigueur, ou des prêts qu'elles consentent ;
5. les intérêts des prêts consentis par la Banque centrale des
États de l'Afrique de l'ouest ;
6. les intérêts des prêts consentis par l’Agence Française de
Développement ;
7. les intérêts des prêts consentis à la Caisse nationale de
Crédit agricole du Sénégal ;
8. les intérêts, arrérages et tous autres produits des prêts et
avances, quelle que soit leur forme, consentis aux sociétés
d'économie mixte qui ont pour objet la promotion et le
développement de la petite et moyenne entreprise
industrielle, commerciale ou artisanale ;
9. les intérêts, arrérages et tous autres produits des emprunts
contractés par la SNHLM. La même exonération est
applicable aux sociétés d'économie mixte fondées en vue
de l'amélioration de l'habitat et à toutes autres sociétés qui
se consacrent, avec l'agrément et sous le contrôle de l'Etat,
au développement de l'habitat dans la mesure où les prêts
sont contractés ou consentis en vue de l'amélioration de

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l'habitat ou du développement des habitations
économiques.
10. les intérêts des valeurs d'état ;
11. les lots ainsi que les primes de remboursement rattachés
aux bons et obligations, lorsqu'ils sont expressément
exonérés.
12. les intérêts, arrérages et tous autres produits versés aux
institutions mutualistes ou coopératives d’épargne et de
crédit et ceux que ces dernières versent à leurs membres,
dans le cadre de leurs opérations de collecte de l’épargne
et de distribution du crédit.

IV- Le Revenu Global


Le revenu global concerne un contribuable relevant de
plusieurs catégories de l’impôt sur le revenu.
A- Le revenu global net
Le revenu global net correspond à la somme des revenus nets
catégoriels. Pour sa détermination, on tient compte de chacun
des revenus nets catégoriels auxquels on rajoute les
placements financiers non libératoires.
B- Les Charges déductibles du revenu net global
Pour la détermination du revenu net visé sont déductibles les
charges suivantes lorsqu'elles n'entrent pas en compte pour
l'évaluation des revenus catégoriels :
• 1. Arrérages de rentes payés par le contribuable à titre
obligatoire et gratuit, dans la limite de 5 % du revenu net
visé à l'Article 74 avec un maximum de 300.000 FCFA.
Ces limitations ne sont pas applicables aux arrérages
versés en vertu d'une décision de justice ou lorsque le
débirentier est en mesure de prouver que les sommes
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payées par lui excèdent le maximum de 300.000 FCFA
prévu à l'alinéa ci-dessus.
• 2. En cas de cession ou de cessation d'entreprise, les
déficits affectant l'exercice de liquidation, compte tenu
s'il y a lieu, des pertes des 3 années précédentes qui
n'auraient pu être imputées sur le revenu catégoriel.
• 3. Les versements volontaires pour la constitution de
retraite, dans la limite de 10 % du montant total des
traitements, salaires, indemnités, émoluments et
avantages en nature
• 4.Les primes d'assurances sur la vie, dans la limite de 5
% du revenu net visé à l'Article 74, le maximum de la
déduction autorisée étant fixé à 200.000 FCFA augmenté
de 20.000 FCFA par enfant à charge.
• 5. Les versements effectués au profit d'œuvres ou
d'organismes, associations, fondations ou établissements
prévus à l’Article 11, dans la limite de 0,50% du revenu
net avant déduction des charges prévues au présent
article.
• 6. Les intérêts des emprunts à la charge du contribuable
pour l'acquisition, la conservation ou les réparations de
son habitation principale située au Sénégal, sous réserve
de la production du tableau d'amortissement du prêt,
certifié par l'organisme prêteur.
• 7. les versements à titre de zakat à un organisme habilité
à en collecter et à en redistribuer, agréé par l’Etat, à la
condition qu’il soit justifié de son effectivité.

CHAPITRE 3 LA FISCALITE DES ENTREPRISES


Introduction :
21
La fiscalité des entreprises concerne les contribuables
redevables de l’impôt à travers l’exercice d’une activité
commerciale. Elle concerne d’une part l’impôt sur le revenu
avec les Bénéfices Industriels et Commerciaux (BIC), les
Bénéfices Non Commerciaux (BNC) et les Bénéfices
Agricoles (BA) et d’autre l’impôt sur les sociétés (IS).
I- LES BENEFICES INDUSTRIELS ET
COMMERCIAUX
A- Les principes généraux :
Le contribuable est ici une personne physique qui perçoit des
bénéfices à raison de son activité ou bien il est associé d'une
société de personnes qui exerce le même type d'activité sans
avoir opté pour l'IS. Il faut souligner que les contours de la
catégorie sont étendus par l'article 65 du CGI. C'est le cas des
personnes suivantes relevant des BIC par détermination de la
loi.
– des personnes physiques concessionnaires de mines, les
amodiataires de concessions minières et les titulaires de
permis d'exploitation de mines, ainsi que les
adjudicataires concessionnaires et fermiers de droits
commerciaux;
– les personnes physiques qui donnent en location un
établissement commercial et industriel muni du matériel
ou du mobilier nécessaire à son exploitation, que la
location comprenne ou non tout ou partie des éléments
incorporels de commerce ou d'industrie;
– les personnes physiques qui se livrent à des opérations
d'intermédiaires pour l'achat ou la vente des immeubles
ou des fonds de commerce ou qui, habituellement,
achètent, en leur nom, les mêmes biens, en vue de les
revendre

22
– les personnes physiques qui procèdent au lotissement et à
la vente de terrains leur appartenant;
– les personnes physiques qui louent ou sous-louent des
locaux meublés.
Sont considèrés comme BIC les profits tirés de l'exercice
d'une profession commerciale, industrielle ou artisanale. Le
critère de l'exercice de la profession commerciale est un renvoi
du droit fiscal au droit commercial et les profits imposés dans
cette catégorie seront issus de l'accomplissement d'actes de
commerce au sens de l'article 2 de l'Acte Uniforme sur le droit
commercial de l'OHADA: il s'agit essentiellement d'achats de
biens pour les revendre, d'opérations de fabrication et de
prestations de services.
Le renvoi au droit commercial est limité puisque les revenus
du contribuable sont appréhendés dans cette même catégorie
même s'il n'est pas inscrit au registre du commerce ou des
métiers: le réalisme du droit fiscal et l'égalité devant les
charges publiques se conjuguent pour imposer cette solution
qui aboutira à imposer le commerçant de fait comme le
commerçant régulièrement inscrit. En principe tout
entrepreneur individuel est assujetti dans la catégorie des BIC.
Cependant en fonction du chiffre d'affaires, il pourra être
soumis au régime de la Contribution Globale Unique (les
personnes physiques dont le chiffre d'affaires annuel n'excède
pas 50 millions pour les commerçants et 25 millions pour les
prestataires de services).
Le bénéfice net est constitué par la différence entre les valeurs
de l'actif net à la clôture ou à l'ouverture de la période dont les
résultats doivent servir de base à l'impôt diminuée des
suppléments d'apport et augmentée des prélèvements effectués
au cours de cette période par l'exploitant ou par les associés.
L'actif net s'entend de l'excédent des valeurs d'actif sur le total
23
formé au passif par les créances des tiers, les amortissements
et les provisions justifiées.
Cette définition est synthétique. Elle repose sur la théorie du
bilan. Elle se fonde sur la comparaison de deux bilans
successifs. Ainsi toute variation positive de l'actif net, c'est-à-
dire de capitaux propres dégage un bénéfice imposable, toute
variation négative dégage à l'inverse un déficit.
Les règles de territorialité qui gouvernent la détermination du
bénéfice prennent en compte les exploitations situées au
Sénégal. Si l'opérateur a son domicile fiscal au Sénégal, le
résultat de son exploitation située à l'étranger doit être
appréhendée comme BIC imposable au Sénégal, sauf
disposition contraire d'une convention bilatérale. Ces règles de
territorialité sont rappelées à l'article 69 du CGI.
La détermination du résultat est annuelle, en vertu du principe
de l'annualité de l'impôt ; il s'agit pour l'impôt sur le revenu de
l'année civile mais pour les BIC la période d'imposition est
l'exercice.
• Toutefois, il est institué un prélèvement dénommé
Contribution Globale Unique (CGU). La contribution
globale unique est une synthèse de 6 impôts : l'impôt sur
le revenu assis sur les bénéfices industriels et
commerciaux (BIC), l'impôt du minimum fiscal (IMF), la
contribution des patentes, la contribution des licences des
débits de boissons, la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) et
la contribution forfaitaire à la charge des employeurs
(CFCE).
• La CGU simplifie la fiscalité des petites et moyennes
entreprises et des entrepreneurs individuels. Elle a
pour objectifs de :

24
• Permettre aux petites entreprises de s’acquitter en une
seule fois et définitivement de leurs obligations
fiscales ;
• Favoriser le civisme fiscal, élargir l’assiette et adapter
la fiscalité aux petites unités économiques ;
• Permettre une réduction des coûts de gestion de
l’impôt et améliorer l’efficacité administrative.
Les petites entreprises et les entrepreneurs individuels dont le
chiffre d'affaires annuel, tous droits et taxes compris, n'excède
pas :
• 50 millions de FCFA pour des opérations de
livraisons de biens ;
• 50 millions de FCFA pour des opérations de
prestations de services.
Sont exclus du champ de la CGU :
• Les personnes physiques dont l'activité relève de la
catégorie des bénéfices non commerciaux
(professions libérales : avocats, médecins,
consultants, huissiers, etc.) ;
• Les personnes physiques réalisant des opérations de
vente, de locations d'immeubles ou de gestion
immobilière.
Le montant de la contribution globale unique est fixé
comme suit :
- 5 % pour les prestataires de services ;
- 2% pour les commerçants et producteurs.
B- Les produits imposables :
Les produits sont définis dans le référentiel SYSCOA comme
les sommes ou valeurs reçues ou à recevoir par l'entreprise soit
en contrepartie de la fourniture par l'entreprise de biens,
travaux, services, ainsi que des avantages qu'elle a consentis ;

25
soit en contrepartie d'une obligation légale existant à la charge
d'un tiers; soit, exceptionnellement, sans contrepartie.

La détermination des produits imposables est simple à évoquer


dans la mesure où elle prend en compte trois catégories
recettes d'inégale importance qui sont d'abord et surtout les
produits d'exploitation, les produits financiers et les produits
exceptionnels. Nous allons les regrouper en deux, distinguant
d'un côté les produits d'exploitation (1), les produits financiers
(2), les plus-values (3) et les produits accessoires (4).

1- Les produits d'exploitation :


Les produits d'exploitation constituent les recettes de l'activité
même de l'entreprise, ils sont donc le prix total de toutes les
ventes de produits, de services ou de travaux que l'entreprise a
réalisés au cours de l'exercice écoulé. Les règles qui
gouvernent leur recensement, les conditions de rattachement à
l'exercice et le montant exact à prendre en compte sont les
règles d'essence comptable :
– les règles de rattachement des créances et des dettes : le
principe de la comptabilité d'engagement ;

– les règles de rattachement et d'évaluation des stocks et


productions en cours.

2- Les produits financiers


Les produits financiers sont comptabilisés en tant que tels ; ils
concourent comme les autres produits à la formation du
résultat comptable. Ils devraient de la même façon être pris
en compte pour la détermination du résultat imposable de
l'entreprise. Toutefois il faut distinguer les produits
financiers faisant l’objet d’un prélèvement libératoire et

26
ceux faisant l’objet d’un prélèvement non libératoire
contrepartie, ils donnent droit à un crédit d’impôt.

3- Les plus-values
Il faut distinguer les plus-values sur actifs immobilisés et les
plus-values sur revenus de capitaux mobiliers. Les plus-values
sur actifs immobilisés sont imposées à 1/3 de leur valeur. Les
plus-values sur revenus de capitaux mobiliers sont imposées à
25% avec un prélèvement non libératoire donnant droit à un
crédit d’impôt.

4- Les revenus accessoires :

On passera en revue quelques revenus accessoires que l'on


rencontre dans la pratique et qui soulèvent certaines difficultés
: revenus fonciers, subventions, indemnités de toute nature,
diminutions de passif.

a- Les revenus fonciers :

En vertu du principe de liberté d'affectation comptable, le


commerçant est libre de ne pas inscrire à l'actif de son bilan
les immeubles affectés à l'exploitation comme il est libre d'y
inscrire des immeubles étrangers à son activité. Dans la
pratique, c'est surtout le sort de l'immeuble affecté à
l'exploitation qui mérite réflexion.
Le commerçant a le choix ou de l'inscrire à l'actif de son bilan
ou de le maintenir dans son patrimoine privé.

- L'immeuble affecté à l'exploitation est inscrit à l'actif du


bilan :

27
C'est la solution la plus logique, la plus simple et souvent la
plus judicieuse, au moins dans l'immédiat. Elle autorise en
effet la déduction de toutes les charges immobilières quelle
qu'en soit la nature : frais d'acquisition, frais d'entretien, frais
financiers, amortissements.

- L'immeuble affecté à l'exploitation est maintenu dans le


patrimoine privé :

Le contribuable est autorisé à déduire des résultats de son


entreprise, la valeur du loyer normal de l'immeuble. Cette
déduction contrebalance l'obligation de déclarer en tant que
revenu foncier l'avantage en nature retiré de l'utilisation
personnelle de l'immeuble à usage professionnel.

b- Les indemnités :

Toutes les indemnités, de quelque nature qu'elles soient,


constituent par principe un profit imposable. Il en est ainsi par
exemple des dommages et intérêts qui sont octroyés à un
commerçant en réparation du préjudice qu'il a subi (en cas de
concurrence déloyale par exemple). Il en est de même des
indemnités qui sont perçues à la suite d'un sinistre, d'une
éviction (non renouvellement du bail...) ou encore d'une
expropriation.

Dans ce cas, il faut bien vérifier la nature du préjudice que


répare l'indemnité perçue :
– si elle compense la disparition de stocks, la survenance de
charges d'exploitation ou encore un manque à gagner, elle est
taxable au taux normal en tant que profit d'exploitation;

28
– si elle compense la disparition d'un élément de l'actif
immobilisé, on lui applique le régime des plus-values et
moins-values.

c- Les diminutions de passif :

Il faut faire une distinction entre la logique de la fiscalité des


ménages et celle des entreprises.

- La logique de la fiscalité des ménages :

Le particulier à qui on consent une remise de dette s'enrichit


incontestablement. Tel est le cas lorsque des parents, après
avoir accordé un prêt à l'un des enfants, lui signifient qu'ils
n'en exigeront pas le remboursement à l'avenir. Le gain en
capital réalisé par l'enfant n'a pas la nature d'un revenu.
L'heureux bénéficiaire n'est pas quitte pour autant avec le fisc.
Si elle est motivée par une intention libérale, la remise de dette
a en effet la nature d'une donation indirecte passible des droits
de mutation à titre gratuit.

- La logique de la fiscalité des entreprises :

Tout comme un particulier, une entreprise s'enrichit lorsqu'elle


bénéficie d'une remise de dette ou, ce qui revient au même,
d'un abandon de créance. Les abandons de créance sont
fréquents dans la vie des affaires spécialement quand il s'agit
de venir au secours d'un partenaire ou d'une filiale en
difficulté. Côté bénéficiaire, le montant de l'abandon de
créance constitue dans tous les cas un supplément de
bénéfice imposable au taux normal sans distinguer selon
que l'opération est légitime ou non. Côté créancier, la perte
ne vient en déduction des résultats imposables qu'autant

29
que l'opération correspond aux critères d'une gestion
normale. Si l'on est en présence d'un acte anormal de
gestion, l'abandon de créances est imposable d'un côté
mais n'est pas déductible de l'autre.

C- Les charges déductibles :

Le revenu imposable est un revenu net, calculé sous déduction


des différentes dépenses effectuées en vue de son acquisition
et de sa conservation. Le bénéfice net est établi sous déduction
d'après l'article 8 du CGI des frais généraux, des charges
financières, des primes d'assurances versées à des compagnies
d'assurance agréées et établies au Sénégal, de l'amortissement
des biens d'équipement, des provisions, les impôts mis à la
charge de l'entreprise, les transactions, amendes, confiscations
et pénalités de toute nature, les allocations forfaitaires
représentatives de frais, les versements au profit d'organismes
ou d'œuvres à caractère philanthropique et les quote-part des
frais de siège d'entreprises exerçant leur activité au Sénégal et
dont le siège social est à l'étranger. La réglementation des
charges déductibles est très minutieuse. En ce qui nous
concerne, nous regrouperons les charges déductibles en frais
généraux (1), en amortissements (2), et en provisions (3).

1- Les frais généraux :

Les frais généraux comprennent toutes les dépenses qui


entraînent une diminution de l'actif net. Ainsi quand une
entreprise acquitte ses factures de loyers, aucune contrepartie
n'apparaît à l'actif du bilan.
Il en va différemment en cas d'acquisition de stocks ou
d'immobilisations; le compte de trésorerie est sans doute

30
amputé, mais un compte d'actif se trouve gonflé d'autant;
l'actif net n'a pas été affecté. Par définition, une dépense de
frais généraux se traduit donc par une diminution de l'actif net,
à la différence des acquisitions d'immobilisations ou de stocks
puisque la sortie de trésorerie ou la constatation d'une dette est
alors contrebalancée à l'actif par une valeur d'égal montant.

Ainsi l'article 8 du CGI fixe les conditions suivantes pour que


les charges soient déductibles :

- Elles doivent être exposées dans l'intérêt direct de


l'entreprise ou se rattacher à la gestion normale de la
société;
- Elles doivent correspondre à une charge effective et être
appuyées de justifications suffisantes;
- Elles doivent se traduire par une diminution de l'actif net
de la société;
- Elles doivent être comprises dans les charges de
l'exercice au cours duquel elles ont été engagées;
- Elles doivent concourir à la formation d'un produit non
exonéré d'impôt assis sur le bénéfice.

Il ne suffit pas que les dépenses soient déductibles, il faut


encore qu'elles soient déduites au bon moment, ni trop tôt ni
trop tard. C'est évoquer le problème du rattachement des
charges au bon exercice. Comme pour les produits, il convient
de respecter scrupuleusement les contraintes du principe
d'indépendance des exercices comptables.

a- Le rattachement des frais généraux :

Le principe est celui de la déduction immédiate des charges


engagées. On sait que les produits doivent être comptabilisés

31
quand la créance de l'entreprise est certaine dans son principe
et dans son montant, ce qui suppose que l'entreprise ait
exécuté la prestation à laquelle elle s'est engagée. C'est donc
l'exécution de la prestation promise qui constitue le fait
générateur de l'imposition des produits qui en sont la
contrepartie.
On a transposé les mêmes règles de rattachement des charges.
Autrement dit, l'entreprise débitrice comptabilise une charge
lorsque son partenaire aura exécuté l'obligation qu'il avait
promise. En définitive, pour une même prestation,
l'enregistrement du produit chez le créancier et
l'enregistrement de la charge correspondante chez le débiteur
interviennent à la même date, celle de l'exécution de son
obligation par le créancier.

b- Le contrôle des frais généraux :

Les frais généraux sont l'objet d'une attention particulière de la


part des vérificateurs de l'Administration fiscale. Ceux-ci
procèdent en la matière à un triple contrôle :

– contrôle de fond : il s'agit de vérifier si la dépense ne fait pas


fiscalement l'objet d'une interdiction de déduction. Car une
charge n'est déductible fiscalement que dans la mesure où elle
correspond à l'intérêt de l'entreprise en ce qu'elle comporte une
contrepartie suffisante. Tel n'est pas le cas des actes anormaux
de gestion, des dépenses somptuaires, de certaines sanctions
pécuniaires et de certaines dépenses de corruption.

– contrôle de forme : il s'agit de vérifier si les frais généraux


ont été correctement comptabilisés et régulièrement déclarés
c'est à dire de la comptabilisation des charges. La comptabilité
est l'instrument privilégié à la disposition des vérificateurs en

32
cas de contrôle fiscal. Aussi doit-elle être fidèlement tenue et
assortie de justificatifs appropriés (une facture le plus
souvent). Si, pour une raison ou pour une autre (améliorer la
présentation d'un résultat comptable calamiteux par exemple),
une entreprise décide de ne pas comptabiliser certaines
charges, celles-ci ne sauraient venir en déduction des résultats
imposables ni de l'exercice en cause ni des exercices suivants.
L'entreprise a commis une erreur comptable délibérée qui lui
est opposable.
– contrôle de nature comptable : il s'agit de vérifier si n'ont pas
été comptabilisées parmi les frais généraux des dépenses
correspondant au financement de stocks ou d'immobilisations.

c- La variété des frais généraux :


Les frais généraux se caractérisent par leur variété. On y
retrouve : les frais de personnel, les frais financiers, les frais
fiscaux, les frais de location, les frais d'assurances, les
dépenses d'entretien et de réparation et les dons et
subventions.
- Les frais de personnel :
On distinguera entre les règles générales applicables à
l'ensemble du personnel salarié et les règles spéciales à
l'exploitant.
Les frais de personnel sont déductibles, qu'il s'agisse des
rémunérations en espèces, des avantages en nature, des
charges sociales ou fiscales. Il n'est pas fait de distinction
entre le salaire brut et les divers accessoires : indemnités et
primes de toute nature.

Dans les entreprises individuelles, l'exploitant ne peut se


verser à lui-même des salaires puisqu'il est l'employeur, ni
déduire la rémunération normale du travail qu'il fournit. Il est
rémunéré par les bénéfices que dégage l'entreprise, lesquels

33
sont imposés selon le régime des BIC qu'ils aient été
appréhendés par l'exploitant ou réinvestis dans l'entreprise. A
l'inverse des rémunérations, les cotisations sociales sont
déductibles.
- Les frais financiers :
On commencera par signaler que dans une entreprise
individuelle l'exploitant ne peut se verser à lui-même des
intérêts déductibles. Les sommes qui figurent au compte de
l'exploitant ne donnent pas lieu à une rémunération spécifique.
Les seuls frais financiers déductibles des résultats imposables
sont ceux qui se rapportent à des emprunts, inscrits au passif
du bilan, contractés auprès de personnes autres que l'exploitant
lui-même.
- Les frais fiscaux :
Les impôts et taxes qui se rapportent à l'exploitation
constituent par principe des charges déductibles. Les impôts
qui présentent un caractère personnel ne sauraient en revanche
venir en déduction des résultats imposables. Ce sont des dettes
du citoyen et non des dettes de l'entreprise; tel est le cas de
l'impôt sur le revenu, de la taxe d'habitation. Les pénalités
fiscales sont expressément exclues des charges déductibles.
- Les frais de location :
Les loyers qu'une entreprise paie à raison des biens
(immeubles, matériels, automobiles...) qu'elle prend en
location constituent des charges déductibles de ses résultats
imposables. Il en va de même des redevances de crédit-bail.

- Les frais d'assurances :


On se bornera à distinguer entre les assurances présentant un
caractère indemnitaire et les assurances-vie. Les assurances de
dommages contre le vol ou l'incendie par exemple, de même
que les assurances de responsabilité, présentent un caractère

34
indemnitaire en ce sens que l'assureur ne rembourse à
l'entreprise que le montant du préjudice qu'elle subit. Dans ce
cas, les primes annuelles constituent des charges déductibles
tandis que l'indemnité versée par l'assureur en cas de sinistre
constitue un profit imposable.
Quant aux assurances-vie, elles répondent à une autre logique
puisqu'il s'agit de placements financiers effectués à titre de
prévoyance. L'entreprise recevra un capital déterminé à
l'avance soit à une échéance donnée, soit lorsqu'un événement
précis se réalisera. Dans cette variante, les primes ne
constituent pas des charges déductibles puisqu'elles ont la
nature de placements financiers; mais la solution contraire
s'impose si l'assurance présente un caractère indemnitaire
comme dans les assurances garantissant le remboursement des
emprunts.
-Les dépenses d'entretien et de réparation :
Constituent des charges déductibles les dépenses qui ont pour
objet de maintenir les éléments de l'actif en bon état
(réfection), sans augmentation ni de leur valeur ni de leur
durée d'utilisation. En revanche, si les travaux entraînent une
augmentation de la valeur ou de la durée d'utilisation des
immobilisations, les dépenses correspondantes doivent être
immobilisées et ne pourront être déduites que par la voie de
l'amortissement.
- Les dons et subventions :
Les menues gratifications conformes aux usages, de même que
les subventions versées aux œuvres philanthropiques
constituent des charges déductibles de même que les cadeaux
d'entreprise même s’ils ne doivent pas être supérieurs à 0,5%
du chiffre d’affaires.
2- Les amortissements :
a- Les conditions générales de déduction de
l'amortissement :

35
Un amortissement n'est déductible que s'il est pratiqué sur une
immobilisation, c'est-à-dire un bien qui est propriété de
l'entreprise, figure à son actif et va servir de manière durable à
son activité. En outre, cette immobilisation devra être
susceptible d'une dépréciation avérée et définitive, soit parce
qu'elle est utilisée dans l'activité de l'entreprise, soit parce
qu'elle se démode. Si la dépréciation est temporaire la
technique de la provision sera préférée à l'amortissement.
La loi fiscale ajoute deux exigences, l'amortissement doit
avoir été comptabilisé et devra figurer sur le tableau des
amortissements de liasse fiscale.

A l'inverse, la plupart des immobilisations incorporelles ne


sont pas amortissables puisqu'elles ne se déprécient, ni ne
s'usent : cas d'un droit au bail, mais aussi d'une enseigne
commerciale. Par exception, les brevets sont considérés
comme des éléments amortissables, dés lors qu'à leur création
ou acquisition, l'entreprise en bénéficie jusqu'à une certaine
date. C'est le cas aussi des logiciels, modèle, dessins... La base
de calcul de l'amortissement est constituée par la valeur
d'origine. Celle-ci diffère selon les cas. Ainsi, elle peut être :
– le prix d'achat augmenté des frais accessoires d'achat;
– le coût de production de l'immobilisation si l'entreprise l'a
fabriqué elle-même;
– la valeur vénale au jour du transfert du bien acquis à titre
gratuit;
– la valeur inscrite sur l'acte d'apport pour le bien reçu à titre
d'apport en nature;

La base d'amortissement est déterminée hors taxe, si la TVA


ayant grevé le bien est déductible. Sinon elle est entendue
toutes taxes comprises si la TVA afférente à ce bien n'est pas
déductible.

36
Dans la pratique, un logiciel s'amortit de façon exceptionnelle
en un an, une machine, un brevet ou un véhicule est amorti en
cinq ans, un mobilier en dix ans. Un immeuble d'habitation est
amorti sur vingt-cinq à cinquante ans, un immeuble industriel
sur vingt ans et un hangar sur dix à quinze ans.

B- Les différentes techniques d'amortissement :

La loi fiscale autorise trois techniques d'amortissement :


l'amortissement linéaire, l'amortissement dégressif et
l'amortissement accéléré.
1- L'amortissement linéaire :
L'annuité est constante au long de la durée de vie du bien
puisqu'elle est égale au produit de la valeur comptable
d'origine du bien par la durée d'utilisation. Lorsqu’elle est de
cinq ans le taux d'amortissement linéaire sera de 20% appliqué
chaque année à la valeur d'origine, le taux est de 10% pour une
durée de dix ans.

L'amortissement du premier exercice démarre au jour de la


livraison du bien acquis ou de sa mise en service si le bien est
fabriqué par l'entreprise elle-même. L'annuité sera calculée sur
le nombre de jours qui auront couru jusqu'à la clôture de ce
premier exercice. Ce prorata temporis est déterminé sur la
base de mois de trente jours (360 jours pour une année). Elle a
vocation à s'appliquer de façon symétrique pour l'exercice au
cours duquel intervient la cession anticipée de
l'immobilisation. L'assiette est hors taxe chaque fois que la
TVA a été déduite.
2- L'amortissement dégressif :

Il permet à l'entreprise d'amortir massivement pendant les


premières années de la vie du bien. Cette méthode ne prend

37
donc pas en considération le rythme réel de dépréciation du
bien et s'analyse, pour la part qui excède celui-ci comme une
subvention fiscale. Le législateur a institué pour inciter à
l'acquisition d'immobilisations véritablement productives,
mais comme toute mesure de ce genre les avantages qu'il
octroie, aux frais du trésor public, se trouvent entre les mains
du contribuable qui décide d'y avoir recours.

Cette décision est en réalité à plusieurs étages, le chef


d'entreprise décide d'abord d'investir puis de choisir cette
forme d'amortissement. Son choix sera dicté d'abord par le
contexte économique et la nécessité d'investir pour y répondre,
puis par la santé financière de son entreprise : l'amortissement
dégressif ne peut en effet profiter totalement qu'à une
entreprise prospère, dont le résultat avant impôt est
suffisamment conséquent pour absorber des annuités
massives. En d'autres termes, le cadeau consenti par le Trésor
est d'autant plus conséquent que l'entreprise investit.

Les biens éligibles à l'amortissement dégressif sont toujours


des biens acquis neufs et d'une durée d'utilisation d'au moins 5
ans. Ainsi lorsque la durée d'utilisation du bien est de cinq ans,
le taux de l'amortissement linéaire est de 2. Et, il est de 2,5
lorsque la durée d'utilisation du bien est supérieure à cinq ans.
Cependant les immeubles d'habitation, les chantiers et les
locaux servant à l'exercice de la profession, acquis ou
fabriqués depuis le 1er janvierb1987 par les entreprises
industrielles sont exclus du système de l'amortissement
dégressif.

Le calcul de l'amortissement dégressif consiste à appliquer un


taux constant à une assiette qui diminue chaque année
puisqu'elle est la valeur nette comptable de l'immobilisation.

38
Pour le premier exercice cette valeur est la valeur
d'acquisition. Comme pour l'amortissement linéaire elle est
réduite le cas échéant prorata temporis, mais le décompte est
effectué en mois civils, le premier équivalant à un mois entier.
Le taux appliqué est le taux d'amortissement linéaire, multiplié
par un coefficient qui dépend de la durée d'utilisation.

Ces coefficients peuvent être ainsi modifiés par le législateur


de façon temporaire dans le cadre de sa politique économique,
il les minorera en cas de surchauffe afin de dissuader les
entreprises d'investir, il les majorera au contraire pour stimuler
la demande. La pratique montre que ces incitations sont
rarement efficaces, le chef d'entreprise se déterminant pour
investir en fonction des caractéristiques du marché et non pas
du paramètre fiscal.

Le taux ainsi déterminé est appliqué chaque année à la valeur


résiduelle comptable, c'est-à- dire la valeur d'origine amputée
de toutes les annuités d'amortissement déjà pratiquées. Si
l'entreprise pratique ainsi l'amortissement dégressif chaque
année la dernière annuité marquera un ressaut important par
rapport à celles qui l'ont immédiatement précédée; dans ce cas
l'entreprise est autorisée à choisir comme annuité déductible,
dés que la solution se montre plus intéressante, le quotient de
la valeur résiduelle par le nombre d'années restant à courir.
C'est une technique de type linéaire qui est ici reprise. En
aucun cas, l'amortissement dégressif ne constituera un piège
pour l'entreprise puisque la loi prévoit la possibilité de différer
tout ou partie d'une annuité d'amortissement dégressif, pourvu
que soit respectée la règle du minimum linéaire. Cette règle
signifie qu'à la clôture de chaque exercice, le total des
amortissements dégressifs pratiqués depuis l'acquisition ou la

39
fabrication des biens d'équipement ne peut être inférieur au
montant cumulé des amortissements opérés suivant le mode
linéaire et répartis sur la durée normale d'utilisation. Le non
respect de cette règle entraîne pour le contribuable la perte du
droit de déduire la fraction des amortissements qui a été ainsi
différée.

3- L'amortissement accéléré ou dérogatoire :

C'est un système permettant d'amortir un bien plus


rapidement. La durée d'amortissement est réduite d'une année.
Il est dérogatoire par rapport à l'amortissement strictement
technique qu'est l'amortissement comptable. Dans ce cas, la
durée d'amortissement est réduite d'une année.
L'article 8 .6.a du CGI soumet l'amortissement accéléré des
matériels et outillages neufs à la double condition :

– d'être utilisés exclusivement pour les opérations industrielles


de fabrication, de manutention, de transport, de tourisme, de
pêche, d'élevage ou de remplir une fonction anti-polluante,
sous réserve dans ce dernier cas, que l'équipement ait été agréé
par le département ministériel compétent;
– être normalement utilisés pendant au moins cinq ans.

La technique de l'amortissement accéléré permet que le


montant de la première annuité d'amortissement (linéaire)
calculé d'après la durée d'utilisation normale, soit doublé.
Donc la durée d'amortissement se trouve réduite d'une année.
III- Les provisions :
Elles apparaissent comme des sommes d'argent que
l'entreprise met de côté dans le dessein de faire face
provisoirement à une charge probable. C'est la fraction des
bénéfices que l'entreprise met de côté, en vue de faire face

40
ultérieurement, soit à une dépréciation ou à la perte d'un
élément de l'actif, soit à une charge qui n'est pas encore
effective à la clôture de l'exercice, mais que des événements
en cours rendent probable. Le caractère d'incertitude imprègne
le contexte de sa gestion, oscillant entre l'éventuel et le certain.
A- Les conditions de déduction des provisions :
La déduction des provisions comptables obéit à des règles
strictes puisque la loi n'admet que celles qui ont été
constituées en vue de faire face à des pertes ou charges
nettement précisées et que des événements en cours rendent
probables, à condition qu'elles aient été effectivement
constatées dans les écritures de l'exercice.
1- Les conditions de fond :
Il existe deux conditions communes au droit comptable et au
droit fiscal : les pertes et charges à provisionner doivent être
nettement précisées et trouver leur origine dans l'exercice en
cours. Il existe une condition spécifique au droit fiscal,
puisque les provisions comptabilisées ne sont déductibles des
résultats imposables qu'autant qu'elles se rapportent à des
pertes et des charges qui sont elles-mêmes fiscalement
déductibles.

a- Cette perte ou cette charge doit en outre être nettement


précisée, elle doit être individualisée et chiffrée avec une
approximation suffisante. Cette exigence n'interdit pas un
calcul forfaitaire de la provision, pourvu que le contribuable
fonde cette méthode sur des éléments tirés du vécu de
l'entreprise.
Exemple : Le fabricant d'électroménager pourra constituer une
telle provision au titre des frais inhérents à la garantie qu'il
consent, à partir du moment où il la fonde sur les statistiques
de retour de ces produits dans le cadre de cette garantie.

41
b-La probabilité de cette perte ou de cette charge doit résulter
d'événements en cours, en d'autres termes le contribuable ne
peut pas approvisionner dans son bilan un risque dont il n'a
appris la probabilité qu'après la clôture, avant de déposer sa
déclaration.

c- La provision doit d'abord être destinée à faire face à une


perte ou à la dépréciation d'un élément d'actif, ou bien à une
charge qui aurait été déductible du résultat imposable de
l'exercice s'il était intervenu au cours de celui-ci.
2- Les conditions de forme :
a- L'inscription en comptabilité :
La provision doit avoir été constatée dans les écritures de
l'exercice.
b- L'inscription sur le relevé spécial des provisions :
La provision doit être inscrite sur le relevé des provisions. Le
relevé des provisions doit être établi sur papier libre. Il doit
être déposé en même temps que la liasse fiscale, au plus tard le
30 avril.

Si une seule de ces conditions n'est pas remplie la provision


sera réintégrée dans le résultat imposable de l'exercice. Sinon
elle sera imputée à titre provisoire et pourra connaître deux
destinées différentes: si la perte ou la charge provisionnée se
réalise elle sera compensée à due concurrence par la reprise de
la provision en charge définitive; si la perte ou la charge ne se
réalise pas (elle n'était que probable), la provision perd son
objet et doit alors être rapportée aux résultats de l'exercice au
cours duquel la provision est devenue sans objet.

Il en ira ainsi d'une provision pour créance douteuse, qui devra


être réintégrée dans les résultats de l'exercice au cours duquel
elle est finalement réglée à l'entreprise.

42
Si jamais la provision a été constituée de façon irrégulière ou
si l'entreprise la maintient au bilan alors que sa justification a
disparu l'administration est en droit de réintégrer dans le
premier exercice non prescrit, alors même que l'irrégularité
aurait été pratiquée au cours d'un exercice déjà prescrit : le
contribuable ne peut pas invoquer la prescription dans la
mesure où l'écriture en cause continue de produire ses effets.

B- Les modalités de reprise des provisions :

A la différence des amortissements qui présentent un caractère


définitif ils correspondent à des dépréciations irréversibles, les
provisions ne sont que provisoires ; elles devront, un jour ou
l'autre, être rapportées au résultat comptable. Elles procurent
un simple avantage de trésorerie puisqu'elles ne font
qu'anticiper des charges ou des pertes. On distinguera selon
que la reprise se fait à l'initiative du contribuable ou de
l'administration.

1- La reprise est effectuée à l'initiative du contribuable :


Lorsque la perte ou la charge provisionnée se réalise, on
pratique une double écriture sur le plan comptable :
– constatation de la charge ou de la perte ;
– constatation d'un produit du fait de la reprise de la provision.
Si la provision a été calculée de façon exacte, les deux
opérations se contrebalancent dans le compte de résultat. Si la
provision est inférieure à la charge ou à la perte réelle, la
différence diminue d'autant le résultat de l'exercice. Si la
provision est supérieure, la reprise entraîne une augmentation
du résultat.
2- La reprise est effectuée à l'initiative de
l'administration :

43
Lorsqu'une provision a été constituée de façon irrégulière dès
l'origine ou lorsqu'elle est maintenue au bilan alors que sa
raison d'être a disparu, on dit qu'elle devient sans objet.
L'administration est en droit de la rapporter aux résultats
imposables lorsqu'elle découvre cette irrégularité. Peu importe
que la provision remonte à un exercice couvert par la
prescription.

La typologie des provisions qui répondent à cette définition


s'ordonne autour de deux familles principales, les provisions
pour dépréciation et les provisions pour risques et charges.
Dorénavant, les congés payés et les indemnités de retraite
ne peuvent pas faire l’objet d’une provision déductible.
II- LES BENEFICES NON COMMERCIAUX
Sont considérés comme provenant de l'exercice d'une
profession non commerciale ou comme revenus assimilés aux
bénéfices non commerciaux :
- les bénéfices des professions libérales, des charges
et offices dont les titulaires n'ont pas la qualité de
commerçants ; les marges réalisées
occasionnellement, par des personnes physiques sur
des transactions immobilières à titre spéculatif ;
- et de toutes occupations, exploitations lucratives et
sources de profit ne se rattachant pas à une autre
catégorie de bénéfices ou de revenus telles que
notamment,
- les plus-values de cessions de valeurs mobilières et
de droits sociaux, les opérations de bourse effectuées
à titre habituel ou spéculatif, à l’exclusion toutefois
des lots de la loterie nationale sénégalaise et des
autres loteries autorisées et des produits des parts
sociales des membres des institutions mutualistes ou

44
coopératives d’épargne et de crédit, qu’ils ont obtenus
d’elles.

A- Les bénéfices
Le bénéfice imposable est constitué par l'excédent des recettes
totales sur les dépenses nécessitées par l'exercice de la
profession. Il tient compte des gains ou des pertes
provenant soit de la réalisation des éléments d'actif
affectés à l'exercice de la profession, soit des cessions de
charges ou d'offices. Il tient compte également de toutes
indemnités reçues en contrepartie de la cessation de
l'exercice de la profession ou du transfert d'une clientèle.
B- Les déductions
Les dépenses déductibles comprennent notamment :
a. le loyer des locaux professionnels. Lorsque le contribuable
est propriétaire de locaux affectés à l’exercice de sa
profession, aucune déduction n’est apportée, de ce chef, au
bénéfice imposable;
b. les amortissements effectués suivant les règles applicables
en matière de bénéfices industriels et commerciaux;
c. les versements effectués au profit d'oeuvres ou d'organismes
d'intérêt général à caractère philanthropique, éducatif,
scientifique ou familial reconnus d'utilité publique
désignés par arrêté du ministre chargé des finances, dans la
limite cinq pour mille des recettes brutes;
d. Les impôts professionnels du contribuable mis en
recouvrement au cours de l'exercice, à l'exception de
l'impôt sur le revenu, des impôts et des taxes retenus à la
source dus par l'employé. Si des dégrèvements sont
ultérieurement accordés
e. Les charges de personnel.

45
III- L’IMPÔT SUR LES SOCIETES
L'impôt sur les sociétés (I.S.) se caractérise par les traits
suivants :
 Cet impôt est dû par certaines personnes dont notamment
les sociétés anonymes et les sociétés à responsabilité
limitée (sauf les exceptions pour ces dernières);
 L'impôt frappe le bénéfice net annuel, c'est-à-dire le
montant de la différence entre, d'une part, les produits
d'exploitation et les plus-values et, d'autre part, les
charges et pertes de l'année;
 L'impôt sur les sociétés est exigible du seul fait de
l'acquisition du bénéfice par la société, même si elle
décide de conserver ce bénéfice pour son
autofinancement. Cependant, les réinvestissements
effectifs de bénéfices peuvent ouvrir droit une réduction
d'impôt;
 Le taux de l'impôt est proportionnel et est fixé
actuellement à 30% du bénéfice imposable.
 Le bénéfice imposable doit faire l'objet d'une déclaration
sur un imprimé spécial fourni par l'Administration
fiscale. Cette déclaration doit intervenir au plus tard le 30
avril de chaque année;
 L'impôt doit être payé spontanément par le redevable par
voie d'acomptes versés en Février et en Avril et par
règlement du solde en juin.
Toutes les personnes morales, notamment toutes les sociétés
ne sont pas assujetties à l'I.S. En effet, la loi fiscale fait une
distinction entre les sociétés de capitaux et les sociétés de
personnes. L'IS frappe certaines personnes morales, soit
obligatoirement, soit volontairement.
I- La détermination de la base de l'impôt :
46
L'impôt est dû sur le bénéfice net, annuel, réalisé.
L'impôt est dû chaque année sur les bénéfices obtenus pendant
l'année précédente. Ainsi le bilan dressé le 31 décembre de
chaque année servira de base d'imposition établie l'année
suivante. Par exemple, l'impôt établi au titre de 2001 portera
sur le bénéfice de l'exercice compris entre le 1er janvier et le
31 décembre 2000.
En matière de bénéfices d'entreprise, le bénéfice réalisé
s'entend au sens comptable du terme. On suit en effet les
règles de la comptabilité qui enregistre les produits et les
charges dés leur naissance.
Les revenus ou produits bruts ne sont imposables que sous
déduction des charges supportées en vue de leur acquisition.
C'est donc le bénéfice net qui est imposable.
Le bénéfice net est, en principe fourni par la comptabilité et
apparaît comme le solde du compte Résultat avant impôt.
Cependant, les règles comptables ne sont pas forcément
identiques aux règles fiscales : certains revenus enregistrés
comme produits par la comptabilité ne sont pas imposables et
certaines dépenses enregistrées comme charges ne sont pas
fiscalement déductibles. Il y aura donc souvent lieu à une
détermination extra-comptable du bénéfice net imposable,
consistant, en partant du bénéfice net comptable :
 à réintégrer les charges comptables non déductibles, et
 à déduire les produits comptables non imposables.
A- La détermination du bénéfice net :
Le résultat net est la différence entre l'ensemble des produits
bruts imposables d'une part et l'ensemble des charges

47
déductibles d'autre part. Si le résultat net est positif, il y a
bénéfice. S'il est négatif, il y a perte ou déficit.
Les produits sont constitués de la variation des stocks entre
l'ouverture et la clôture de l'exercice, des ventes, des produits
divers ou accessoires et des plus-values sur des éléments de
l'actif immobilisé.
Les charges admises en déduction doivent remplir certaines
conditions :
 être engagées dans l'intérêt direct de l'entreprise;
 se rattacher à la gestion normale de l'entreprise;
 diminuer l'actif net ou être destinées à parer à une
diminution de l'actif net;
 être effectives et justifiées matériellement;
 être comprises dans les charges comptables de l'exercice
au cours duquel elles sont engagées;
 les charges doivent s'appliquer aux seules entreprises
exploitées au Sénégal.
Les charges sont constituées des frais généraux, des
amortissements, des dépréciations et des provisions.
B- Détermination du bénéfice effectivement imposable :
Pour obtenir le bénéfice effectivement imposable, il faut faire
subir le cas échéant, certaines corrections au bénéfice net de
l'exercice tel, qu'il a été précédemment déterminé. Ces
corrections ont pour objet :
 Soit d'éviter une double imposition du même bénéfice en
ce qui concerne les produits de « filiales » ;
 Soit de tenir compte des déficits subis pendant les
exercices antérieurs ;

48
 Soit de tenir compte de la réduction d'impôt dont peuvent
bénéficier les entreprises ayant réinvesti des bénéfices au
Sénégal ;
 Soit d'imputer l'aide fiscale à l'investissement dont
peuvent bénéficier les entreprises ayant réévalué
légalement leur bilan.
1- Déduction des produits de filiales :
Lorsqu'une société passible de l'IS détient une participation
dans une autre société également passible de l'IS, les
dividendes qu'elle reçoit de celle-ci proviennent de bénéfices
qui ont déjà supporté l'IS. Cinq conditions doivent être
remplies :
 La société mère et la filiale doivent toutes deux être des
sociétés par actions ou des SARL ;
 La société mère doit avoir son siège social au Sénégal ;
 La participation doit représenter au moins 20% du capital
de la filiale ;
 Les titres de la filiale doivent, soit avoir été souscrits dès
leur émission par la société ; mère, soit être détenus par la
société mère depuis 2 ans consécutifs au moins ;
 Les titres possédés par la société mère doivent revêtir la
forme nominative.
Si toutes les conditions qui viennent d'être citées sont réunies,
la société mère peut déduire extra-comptablement de son
bénéfice net, le montant des produits des participations reçus
de ses filiales, diminué d'une quote-part représentative des
frais et charges.
A défaut, lorsque les produits de participations ne sont pas
éligibles au régime des sociétés mères et filiales, la société
participante n’est soumise à l’IS sur lesdits produits que sur
49
une quote-part représentative de 40% du produit brut des
participations. Ainsi il y a une exonération d’IS de 60% du
produit brut de ces participations.
2- Déduction des déficits antérieurs (les reports
déficitaires):
S'il y a coexistence de plusieurs déficits subis au cours
d'exercices différents, on doit reporter en premier lieu les
déficits les plus anciens. On doit donc effectuer le report
déficit par déficit. Le déficit d'un exercice peut venir en
déduction des bénéfices ultérieurs dans la limite de trois
exercices. Il s'agit du déficit fiscal d'un exercice. La limitation
du délai de report à trois exercices ne s'applique pas aux
amortissements comptabilisés en période déficitaire. Ces
amortissements sont déductibles des bénéfices ultérieurs sans
aucune limitation de délai. S'il y a coexistence de plusieurs
déficits subis au cours d'exercices différents, on doit reporter
en premier lieu les déficits les plus anciens. On doit donc
effectuer le report déficit par déficit et non pas en considérant
en bloc l'ensemble des déficits qui se trouveraient atteints par
l'expiration du délai de report.
Le déficit d'un exercice donné s'impute sur le premier bénéfice
d'un exercice ultérieur et à concurrence dudit bénéfice.
L'imputation s'effectue dans l'ordre suivant :
 Déduction d'abord du déficit ordinaire
 Déduction des amortissements réputés différés.
L'entreprise a tout intérêt à effectuer la première déduction
puisqu'elle est limitée à trois exercices.
Pour la seconde déduction, celle des amortissements,
l'entreprise n'est pas obligée de l'effectuer même si le reliquat

50
de bénéfice est suffisant pour absorber ces amortissements. En
effet, les amortissements réputés différés étant reportables
sans limitation de délai, l'entreprise pourra les imputer sur
l'exercice bénéficiaire qui lui conviendra le mieux.
II- Le calcul de l'impôt :
Le calcul de l'impôt, qui incombe à la société elle-même,
s'effectue en trois temps :
 Application du taux de l'impôt au bénéfice net taxable ;
 Soustraction, s'il y a lieu, des crédits d'impôt venant en
déduction de l'impôt ainsi calculé ;
 Et enfin le paiement de l'IS.
A- Taux de l'impôt :
Le taux de l'IS est fixé à 30% du bénéfice imposable, arrondi
le cas échéant, au millier de francs inférieur. Pour le calcul de
l'IS, toute fraction du bénéfice imposable inférieure à 1000
francs est négligée.
B- Imputation des crédits d'impôt attachés aux revenus
mobiliers :
Les revenus mobiliers (intérêts de créances, revenus de valeurs
mobilières) subissent la retenue à la source effectuée par
l'organisme qui verse ces revenus et acquittée par celui-ci au
Trésor.
Pour les sociétés bénéficiaires des revenus mobiliers, la
retenue à la source a le caractère d'un crédit d'impôt imputable
sur l'IS dont elles sont redevables (sauf pour la retenue sur les
intérêts des bons de caisse et celle sur les produits des
obligations à échéance d'au moins 5 ans qui, elles, sont
libératoires). Le montant de la retenue à la source vient donc
51
en déduction du montant de l'IS qu'elles doivent sur l'ensemble
de leur bénéfice imposable.
Les crédits d'impôt attachés à des dividendes n'est pas
applicable lorsque la société bénéficiaire des dividendes a la
qualité fiscale de société-mère vis-à-vis de la société
distributrice. En effet, les produits de filiale sont exclus des
bénéfices imposables de la société-mère, celle-ci ne saurait
imputer les crédits d'impôt qui leur sont attachés. Mais la
société-mère a la possibilité de transmettre le bénéfice des
crédits d'impôt à ses propres actionnaires en redistribuant les
produits reçus de sa filiale. Ces actionnaires pourront alors
déduire de leur propre impôt sur le revenu le montant des
crédits d'impôt qui leur revient.
C- Les modalités de paiement de l'IS :
Le montant de l'IS est acquitté par acomptes dits « acomptes
provisionnels ». L'IS est payé sur la base d'avis d'appel
nominatif, par échéance. Toutefois, le contribuable qui ne
reçoit pas l'avis d'appel nominatif, doit calculer lui-même
chaque acompte et verser, spontanément, le montant dû, à cet
effet. L'IS donne lieu chaque année, au versement d'acomptes
à imputer sur les impôts dus, au titre des revenus de l'année
précédente. Il est prévu trois acomptes :
 Premier acompte : 15 février
 Deuxième acompte : 30 avril
 Solde de l'impôt : 15 juin.
Les acomptes, ainsi que le solde, doivent être acquittés
spontanément, en l'absence d'avis d'imposition.
Chaque acompte est égal au tiers (1/3) de l'impôt dû sur les
résultats du dernier exercice imposé au titre de l'année

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précédente. Le montant du premier acompte de l'IS ne peut pas
être inférieur au montant de l'Impôt Minimum Forfaitaire.
Pour les sociétés ou personnes morales dont le résultat est
déficitaire ou ne permet pas de générer un IS, il est institué un
Impôt Minimum Forfaitaire. C'est le cas lorsque le résultat de
la société ne permet pas le paiement d'un IS supérieur au tarif
de l'IMF. L'IMF est fixé en considération du chiffre d'affaires
hors taxes soit à,0,5% du chiffre d’affaires avec un minimum
de 500.000 FCFA. Le versement de l'IMF se confond, à
concurrence du montant de cet impôt, avec le 1er acompte de
l'IS de la même année, mais cet acompte est un minimum,
c'est-à-dire que si l'IS est inférieur à l'IMF la différence n'est
pas restituable. Si l'IS est supérieur au montant de l'IMF, l'IMF
vient en déduction de l'IS.

Une loi est prévue qui propose d’adopter de nouvelles


mesures d’accompagnement des PME notamment en vue
prendre en compte la spécificité des entreprises du secteur
numérique. Il est ainsi accordé aux nouvelles PME une
exonération en matière d’Impôt Minimum Forfaitaire et
de Contribution forfaitaire à la Charge de l’Employeur
pour une durée de trois ans à partir de leur création.
Parallèlement, il est proposé de supprimer le minimum de
perception de 500 000 francs prévu en matière d’IMF dû
par les sociétés qui avait un effet confiscatoire pour les
petites et moyennes entreprises en situation de déficit.

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