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BACHELOR MARKETING & BUSINESS 3

Année 2023/24

LE SYSTEME FISCAL FRANÇAIS

CHAPITRE I : LE DROIT FISCAL


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1. Définition et caractéristiques de l’impôt

1.1 Définition

(http://www.impots.gouv.fr) :

Cette définition repose sur le principe de l’é galité devant l’impô t.

Elle exprime l’idé e de solidarité et d’é galité ré elle face aux charges publiques et justifie la contribution
des citoyens aux dé penses, indé pendamment des avantages reçus (s’opposant en cela à la thé orie de
l’impô t-contrepartie).

Mais il faut observer que l’impô t ne ré partit pas toutes les dé penses publiques, puisque certaines de
ces dé penses ne sont pas couvertes par des recettes fiscales (ce qui est le cas gé né ral des dé penses
sociales financé es, elles aussi, par des pré lè vements obligatoires mais non fiscaux).

1.2 Les principales caractéristiques de l’impôt

a) La notion de prélèvement

Ce pré lè vement est pécuniaire et définitif. Il s’oppose en cela aux pré lè vements en nature de
l’Ancien Ré gime, et aussi à l’emprunt, qui constitue un autre moyen de couverture des dé penses
publiques.

Sur le plan é conomique, le pré lè vement fiscal joue un rô le important dans l’intervention et la
ré gulation é conomiques puisqu’il joue aussi bien sur le revenu disponible des mé nages que sur le
budget de l’EN tat.

b) L’impôt est obligatoire

Ce caractè re est lié à la lé gitimité de la puissance publique et au principe du consentement à l’impô t.
Les contribuables sont tenus à l’obligation de s’acquitter de l’impô t sous peine des sanctions pré vues
en cas de retard, dissimulation ou fraude fiscale.

c) L’impôt ne comporte pas de contrepartie et n’est pas affecté

Cela le distingue :

• des redevances, qui sont ré clamé es en contrepartie d’un service public rendu et gé né ra-
lement à un niveau proportionnel au montant de ce service (c’est le cas de la redevance
audiovisuelle ou des redevances pour l’enlè vement des ré sidus mé nagers, par exemple) ;
• des taxes qui, en principe, ré munè rent é galement un service mais sans lien de proportion-
nalité avec le service rendu. Elles sont é galement obligatoires et dé finies par le lé gislateur.
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La non-affectation des recettes fiscales correspond à un principe budgé taire de la compta-


bilité publique.

2. Les classifications des impôts et taxes


Depuis des siè cles, le dé bat sur l’unicité ou la multiplicité de l’impô t est ouvert. EN conomistes,
fiscalistes, hommes politiques, ont souvent recherché l’impô t idé al, confondant cette notion
mythique avec la recherche d’un impô t unique et de la dé finition de sa base : impô t exclusif
sur le revenu, sur le capital, ou sur la dé pense.

Les recherches se sont orienté es vers la notion d’impô t dominant, Maurice Allais (prix Nobel
de sciences é conomiques en 1988) proposant de substituer aux impô ts sur le revenu actuels
un impô t dominant sur le capital, de rendement é quivalent.

Au-delà du dé bat thé orique, on observe gé né ralement aujourd’hui que tous les pays indus-
trialisé s ont opté pour un systè me d’impô ts multiples, pour des considé rations tenant à la fois
à l’inertie des systè mes dé jà mis en place et aux politiques é conomiques et fiscales des
gouvernements, é tablies en fonction des objectifs qu’ils poursuivent.

Cette diversité conduit à des classifications traduisant ces diffé rentes approches.

2.1 La classification économique

Cette classification est fondé e sur la distinction entre :

– l’origine de la richesse, qui se traduit :

• soit par la possession ou la transmission d’un capital ou d’un patrimoine,

• soit par la perception d’un revenu lié au travail ou à la proprié té ;

– et ses emplois, par la dé pense du revenu, ou encore la vente du capital lui-mê me.

Elle permet de dé finir l’é lé ment é conomique sur lequel la contribution est assise, ce qui revient à
pré ciser la matiè re imposable.

a) L’imposition du revenu

Le revenu est constitué par le total des sommes perçues par un individu (ou un « foyer ») pendant
une anné e. Il provient soit du travail (salaires, par exemple), soit du capital (revenus fonciers, par
exemple). Il peut é galement ê tre mixte (bé né fices ré alisé s par l’exploitant d’une entreprise
individuelle, par exemple).
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En France, l’impô t sur le revenu est global et porte sur l’ensemble des revenus du contri- buable. Il
est annuel, progressif dans son barè me et personnel dans la mesure où il prend en considé ration les
caracté ristiques particuliè res de chaque contribuable : situation familiale, personnes à charge, etc.

AZ ce titre, l’impô t sur le revenu est souvent considé ré comme un instrument de justice sociale.

Le revenu des socié té s est constitué par leur bé né fice imposable.

b) L’imposition de la dépense

Cette forme d’imposition frappe le revenu au niveau de son utilisation. En France, il s’agit
essentiellement de la TVA, qui constitue un impô t gé né ral sur la dé pense, et des diffé rents droits
indirects (sur les tabacs, alcools, produits pé troliers, etc.).

La TVA est d’application simple, puisqu’elle est incorporé e au prix de vente et relativement peu visible
(bien que ses effets sur les prix soient é vidents). Diffé rents taux sont utilisé s pour tenir compte de la
volonté d’imposer plus lé gè rement les produits de premiè re né cessité .

Ce type d’imposition est sensible aux variations de la conjoncture é conomique ; elle est d’un trè s bon
rendement, grâ ce à son application gé né rale à la quasi-totalité des ventes de biens et de services, et
peut apparaı̂tre comme facteur de justice fiscale (son montant est calculé de la mê me façon pour
tous les consommateurs sans tenir compte des situations indivi- duelles). Mais cette qualité peut aussi
constituer son principal dé faut...

c) L’imposition du capital

Ce type d’imposition peut avoir pour base soit le capital lui-mê me (ISF, par exemple) soit le revenu
de ce capital (taxe fonciè re, par exemple).

Il peut ê tre soit permanent, comme par exemple l’impô t foncier (impô t local perçu annuel- lement sur
la proprié té fonciè re) ou l’impô t de solidarité sur la fortune, soit, plus souvent, ré clamé à l’occasion
de certaines opé rations ré puté es conduire à un enrichissement, comme pour l’imposition des plus-
values ou l’imposition des mutations et des successions (droits d’enregistrement).

2.2 La classification impôts directs/impôts indirects

Cette classification administrative ancienne a conduit, à une é poque, à la spé cialisation des services
fiscaux, mais elle a perdu de son inté rê t avec la cré ation des services des impô ts dont les compé tences
sont gé né rales.

• Le critè re essentiel est é conomique et concerne l’incidence de l’impô t : l’impô t direct est supporté «
à titre dé finitif » par le contribuable, alors que l’impô t indirect peut ê tre ré percuté (souvent par
l’intermé diaire des prix) sur d’autres contribuables.
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• Sur le plan technique, l’impô t direct est permanent. Le fait gé né rateur intervient à date fixe (dé finie
par la loi ou l’Administration). L’impô t indirect est intermittent, puisqu’il est fondé sur des
é vé nements é conomiques qui relè vent de l’activité et de l’initiative des contri- buables.

•D’un point de vue juridique, l’impô t direct est perçu par voie de rô le nominatif (c’est-à - dire un
document é tabli par l’Administration au nom de chaque contribuable et portant mention de la matiè re
imposable et de la somme due). L’impô t indirect est perçu sans rô le et liquidé par le contribuable lui-
mê me (cette distinction n’est pas cependant de porté e gé né rale, puisque certains impô ts directs sont
perçus sans qu’il y ait é mission d’un rô le).

2.3 La distinction impôt réel/impôt personnel

L’impôt réel atteint un bien sans tenir compte de la situation personnelle de son dé tenteur. Les taxes
sur le chiffre d’affaires (TVA et droits indirects) ré pondent à cette dé finition.

Par contre, l’impôt personnel est censé prendre en considé ration l’ensemble de la situation
é conomique, financiè re et sociale du contribuable. L’impô t sur le revenu en est un bon exemple.

2.4 La classification retenue par les services fiscaux

L’administration française des impô ts utilise une classification qui sert en grande partie de critè re
pour l’organisation des services fiscaux. Elle distingue :

– la fiscalité personnelle comprenant les diffé rentes caté gories de l’impô t sur le revenu (sauf les
bé né fices industriels et commerciaux) ;

– la fiscalité des entreprises (BIC et impô t sur les socié té s) ; – les taxes sur le chiffre d’affaires (TVA
et droits indirects) ;

– la fiscalité immobilière ;

– les droits d’enregistrement ;

– les impôts directs locaux.


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3. La structure des recettes fiscales de l’État


La ré partition des recettes fiscales entre les diffé rents impô ts d’EN tat est indiqué e page suivante.

CHAPITRE II : éléments de technique fiscale

L’application de l’impô t né cessite d’en expliciter le mé canisme, c’est-à -dire de dé finir :

§ son champ d’application ;


§ son assiette ;
§ son exigibilité ;
§ ses rè gles de calcul ;
§ ses modalité s de recouvrement.

1. Le champ d’application
Dé finir le champ d’application d’un impô t revient à pré ciser :

§ les personnes imposables ;


§ les opé rations imposables ;
§ les rè gles de territorialité .
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Les personnes imposables


Ce sont celles qui sont dé signé es comme contribuables ou assujettis par la loi. Une personne est le
plus souvent imposable en fonction des opé rations qu’elle ré alise. C’est le cas des commerçants qui,
par nature, ré alisent des actes de commerce qui sont imposé s dans le cadre de la fiscalité des
entreprises. Il s’agit soit d’une personne physique, soit d’une personne morale : socié té ou
association.

Les opérations imposables


Ce sont les actes ou les é vé nements relatifs au revenu, à la dé pense ou au capital devant ê tre soumis
à l’impô t. Selon les impô ts et les taxes concerné s, certaines opé rations sont imposables par nature,
par dé termination de la loi, ou par option, alors que d’autres enfin sont exoné ré es.

Les règles de territorialité

Elles pré cisent les limites du territoire auquel s’applique la lé gislation fiscale française, ainsi
que les rè gles applicables lorsqu’interviennent des personnes ou des opé rations mettant en
jeu des pays autres que la France.

2. L’assiette de l’impôt
La dé termination de l’assiette de l’impô t consiste à cerner la matiè re imposable et à fixer les rè gles
d’é valuation correspondante.

Cela né cessite é galement de pré ciser l’é vé nement dé clencheur de l’imposition.

2.1 La matière imposable

C’est l’é lé ment é conomique qui est à la source de l’impô t.

Son é valuation permet d’é tablir la base imposable, c’est-à -dire le montant auquel s’appliquera le tarif
de l’impô t. Par exemple, le revenu net professionnel constitue la matiè re imposable dans le cadre de
l’imposition sur le revenu des entrepreneurs individuels.

2.2 L’évaluation de la matière imposable

Il s’agit de dé finir la base imposable et de l’é valuer.

La lé gislation fiscale dé finit (souvent avec une pré cision extrê me) les modalité s de dé termi- nation
de la base imposable et les procé dé s retenus pour son é valuation.
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On rencontre trois types d’é valuations :

L’évaluation réelle
Elle vise à connaı̂tre le montant ré el de la base imposable, ce qui suppose, dans la plupart des cas, la
tenue d’une comptabilité pré cise et dé taillé e.

Le plus souvent, le fisc se contente de la dé claration du contribuable. Mais cette confiance a pour
contrepartie le droit de contrô le et de vé rification que se ré servent les services fiscaux.

L’évaluation approchée

Elle revient à renoncer à l’é valuation ré elle parce qu’elle est trop contraignante ou trop coû teuse. La
base imposable est dé terminé e de façon approximative par l’Administration à partir d’é lé ments
jugé s significatifs de l’activité du contribuable ou de sa capacité contri- butive.

L’avantage de ce procé dé est sa simplicité et l’absence de contrô le, puisque c’est l’Adminis- tration
qui fixe l’assiette mais, a contrario, cela revient presque toujours à sous-é valuer la base imposable.

L’évaluation indiciaire

Cette derniè re est encore plus approximative et se fonde sur des critè res exté rieurs à la base
imposable elle-mê me. Il s’agit, par exemple, de l’é valuation des valeurs locatives des bâ timents en
matiè re d’impô ts locaux, fondé es sur le classement des immeubles en caté gories pré sentant des
caracté ristiques de qualité ou de confort communes.

3. L’exigibilité
Il faut distinguer exigibilité et fait gé né rateur.

• L’exigibilité
est l’é vé nement, l’acte ou la situation qui rend une personne redevable de l’impô t et
qui donne naissance à la dette envers la collectivité bé né ficiaire de l’impô t.

Par exemple, la TVA est exigible au titre du mois au cours duquel est intervenue la livraison
consé cutive à la vente d’un bien soumise à la TVA.

• Le fait générateur est une notion trè s voisine, puisqu’il s’agit de l’é vé nement par lequel sont
ré alisé es les conditions lé gales né cessaires à l’exigibilité de l’impô t et qui fait naı̂tre l’obligation
fiscale. Par exemple, le fait gé né rateur est fixé au 31 dé cembre de l’anné e au titre de laquelle l’impô t
est é tabli en ce qui concerne l’impô t sur le revenu.

Pour l’impô t sur les socié té s, c’est la date de clô ture de l’exercice.
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4. Le calcul de l’impôt
Une fois la base imposable é valué e, l’impô t est liquidé .

Liquider un impô t consiste simplement à en calculer le montant exigible une fois que sa base
imposable a é té dé finie et é valué e. En pratique, il s’agit le plus souvent d’appliquer un barè me
(comme pour l’impô t sur le revenu) ou d’appliquer un tarif ou encore d’utiliser un taux (comme
pour la TVA).

La liquidation est effectué e :


– soit par le contribuable lui-mê me (TVA, IS, etc.) ;
– soit par l’Administration (IR, impô ts locaux, par exemple).

5. Le recouvrement de l’impôt
Il s’agit de la derniè re phase, qui consiste à opé rer l’encaissement ré el de l’impô t :

• – soit aprè s appel du montant par l’administration concerné e. Le contribuable reçoit alors
un extrait du « rô le » d’imposition ou un avertissement à payer qui é mane du service des
impô ts chargé du recouvrement, avec la date limite de paiement. Cette procé dure concerne
surtout l’impô t sur le revenu et les impô ts locaux ;
• – soit spontanément. Dans ce cas, le contribuable adresse lui-mê me et sans recevoir de
demande de l’Administration, l’impô t dont il est redevable. Ce mode de recouvrement est
fré quent lorsque le contribuable effectue é galement la liquidation de l’impô t. C’est le cas
pour l’impô t sur les socié té s et la TVA ;
• – soit enfin par retenue à la source. L’Administration (ou une personne agissant pour son
compte) effectue elle-mê me un pré lè vement d’office sur un revenu. Il s’agit, par exemple, de
la retenue à la source sur les bé né fices ré alisé s en France par les socié té s é trangè res.

CHAPITRE III : les sources du droit fiscal

Le droit fiscal se cré e et repose sur des textes d’origines varié es. Pour des raisons de
lé gitimité et de consentement à l’impô t, la loi a é té longtemps le moyen privilé gié de cré ation
du droit fiscal, renforçant ainsi la supré matie de la loi sur les sources ré glementaires.

Mais cette supré matie du pouvoir lé gislatif a paradoxalement conduit au dé veloppement du
pouvoir ré glementaire.

Le pouvoir judiciaire joue é galement son rô le dans l’interpré tation des textes.

Parallè lement, l’Union europé enne intervient maintenant dans le champ fiscal et impose ses
directives aux EN tats membres.
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1. La loi
La loi constitue la source principale du droit fiscal. Cette supré matie est confirmé e par
l’article 34 de la Constitution, selon lequel :

En consé quence, avant la fin de chaque anné e, le Parlement vote la loi de finances qui dé finit
les recettes fiscales de l’EN tat et qui indique aussi les nouvelles dispositions fiscales structu-
relles ou conjoncturelles ré sultant des choix politiques gouvernementaux.

« La loi fixe les rè gles concernant l’assiette, le taux et les modalité s de recouvrement des
impositions de toute nature. »

Certaines dispositions fiscales peuvent ê tre prises par ordonnance par l’exé cutif (aprè s
autorisation du Parlement).

La loi de finances est annuelle (principe de l’annualité de l’impô t). L’Administration dispose
d’un droit de reprise, c’est-à -dire d’un dé lai (en gé né ral trois ans) à partir de la survenance
du fait gé né rateur, pour ré parer les omissions, les insuffisances et les erreurs constaté es
dans l’é tablissement des impositions.

En principe, la loi de finances, comme toutes les autres lois, ne peut pas comporter de
dispositions ré troactives. Cependant, ce principe n’est pas un principe constitutionnel et
rien n’empê che le lé gislateur d’adopter des dispositions ré troactives, sous ré serve qu’on ne
puisse reprocher à un contribuable d’avoir ignoré une disposition qui n’existait pas encore
au moment où il a ré alisé des opé rations imposables. Le Conseil de la simplification pour les
entreprises suggè re de nouveau, dans ses mesures proposé es le 14 avril 2014, que les rè gles
affectant l’imposition au cours d’une anné e donné e soient adopté es avant celle-ci, sauf force
majeure.

2. Les sources conventionnelles


Le droit fiscal ne peut naı̂tre de conventions internes. Il s’agit donc ici surtout des conven-
tions internationales et des traité s.

On peut distinguer principalement :

– les conventions internationales dites de « double imposition » qui sont passé es entre
deux EN tats dans le but de ré gler la situation fiscale des personnes susceptibles d’ê tre
imposé es, du fait de leur activité , de leur domicile ou de leurs revenus, dans chacun des deux
EN tats concerné s. Ces conventions conduisent le plus souvent à l’imposition dans un EN tat et à
l’exoné ration dans l’autre ou bien à l’imposition dans l’EN tat de la ré sidence principale ou de
l’activité professionnelle, dé duction faite de l’imposition subie dans l’autre EN tat au titre des
activité s qui y sont exercé es. Les traité s et les conventions sont d’une force supé rieure aux
lois internes des pays signataires ;
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– les conventions internationales destinées à lutter contre la fraude fiscale au plan


inter- national, que l’on peut assimiler aux conventions pré cé dentes du point de vue de leur
pré éminence par rapport aux lois internes ;

– les dispositions communautaires ré sultant du traité de Rome et du fonctionnement de


l’Union europé enne.

Ces dispositions ont d’importantes ré percussions sur le plan du droit fiscal interne. Le
Conseil de l’Union europé enne arrê te des directives destiné es à permettre l’harmonisation
des lé gislations nationales et le rapprochement des dispositions lé gislatives, ré glementaires
et administratives.

Les dispositions communautaires s’imposent en principe aux EN tats membres. Les EN tats
concerné s sont tenus d’appliquer les directives europé ennes dans la mesure où ils sont dans
l’obligation d’inté grer ces dispositions dans leur lé gislation. Il faut noter que c’est alors la loi
nationale conforme à la directive qui s’applique et non pas la directive elle-mê me. En cas
d’opposition entre une rè gle fiscale française et une directive europé enne, la Cour de
cassation et le Conseil d’EN tat ont reconnu la supé riorité des normes communautaires sur les
normes nationales (arrê té , dé cret, loi).

3. Les règlements
Les lois sont complé té es, en vue de leur mise en application, par les dé crets et les arrê té s
ministé riels, de niveau hié rarchiquement infé rieur aux lois.

Ce pouvoir ré glementaire dans l’exé cution des lois fiscales est autonome. Il se traduit par une proli-
fé ration de textes qui remet en cause, dans les faits, la hié rarchie des normes lé gale et ré glementaire.

Les instructions(1) et circulaires ministé rielles viennent complé ter l’ensemble et constituent la
doctrine administrative. Cette doctrine ré sultant de l’interpré tation des textes est opposable à
l’Administration par les administré s eux-mê mes, qui peuvent en contester la validité auprè s des
tribunaux.

Enfin, certains pré lè vements obligatoires peuvent ê tre cré és par la voie ré glementaire : ainsi
les taxes parafiscales sont é tablies par dé cret en Conseil d’EN tat.

L’ensemble des lois, rè glements, dé crets et arrê té s sont rassemblé s dans le Code gé né ral des
impô ts qui se compose du Code lui-mê me, des annexes (rè glements d’administration
publique, dé crets en Conseil d’EN tat, dé crets et arrê té s) et du Livre des procé dures fiscales
(contrô le, contentieux et recouvrement de l’impô t).

Le Code intè gre é galement les dispositions incluses dans les lois de finances annuelles.
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4. La jurisprudence
Il s’agit des jugements rendus en matiè re fiscale par les juridictions contentieuses et qui
concernent le plus souvent la contestation par un contribuable d’une interpré tation de la loi
par la doctrine administrative (instruction, circulaire, etc.).

Le juge est ainsi conduit à donner l’interpré tation de la loi, non seulement dans le litige et à
l’é gard du contribuable concerné par l’instance, mais aussi pour clarifier des notions que la
loi n’a pas dé fini avec assez de pré cision (par exemple, la notion de ré muné ration excessive
pour les dirigeants de socié té s).

Parfois, lorsque l’Administration constate que le juge adopte une orientation qui s’oppose à
sa propre doctrine, elle peut intervenir pour obtenir du Parlement le vote d’une loi
confirmant ses propres analyses et annulant la cré ation jurisprudentielle.

Depuis quelques anné es, il est né cessaire d’examiner é galement la jurisprudence de la CJUE,
consé quence de la primauté du droit europé en sur le droit français.

En pratique, les tribunaux administratifs interviennent en matiè re d’impô ts directs et de


TVA, alors que la compé tence des tribunaux de l’ordre judiciaire concerne les autres contri-
butions indirectes, ainsi que les droits d’enregistrement.
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CHAPITRE IV : l’organisation de l’administration fiscale

L’administration fiscale française est organisé e et dé concentré e selon trois niveaux :
– un niveau national dé pendant directement du ministè re de l’EN conomie et des Finances

(l’appellation exacte peut varier selon les gouvernements) ;

– des services à compé tence ré gionale et dé partementale ;

– des services dont la compé tence est locale.

L’organisation est donc d’abord hié rarchique et gé ographique. Elle est complé té e par une
ré partition fonctionnelle trè s dé taillé e des missions de chacun des services.

1. L’organisation des services centraux


Le ministè re de l’EN conomie et des Finances comprend, entre autres, la Direction gé né rale des
finances publiques (DGFiP) qui regroupe la direction de la fiscalité et la direction de la gestion
publique.

La structure de la DGFiP est pré senté e page suivante.

2. Les différents services déconcentrés de l’administration fiscale


Le niveau dé partemental comporte une direction dé partementale des finances publiques. Le niveau
communal comprend essentiellement :

§ les services des impô ts aux particuliers (SIP) ;


§ les services des impô ts aux entreprises (SIE) ;
§ les centres des impô ts fonciers ;
§ les services de la publicité fonciè re.

2.1 Les services des impôts aux particuliers (SIP)

Ils regroupent, dans les villes, les compé tences des anciens centres des impô ts et des anciennes
tré soreries. Ils constituent l’interlocuteur unique des particuliers pour les dé cla- rations, les calculs,
les exoné rations, les ré clamations, les paiements et les demandes de dé lais de paiement relatifs à
l’impô t sur le revenu, les impô ts locaux et la contribution à l’audiovisuel public.

2.2 Les services des impôts des entreprises (SIE)

Ils sont l’interlocuteur unique des PME, des commerçants, des artisans, des agriculteurs et des
professions libé rales pour le dé pô t des dé clarations professionnelles (dé clarations de ré sultats,
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TVA, CFE, CVAE...) et le paiement des principaux impô ts professionnels (IS, TVA, taxe sur les
salaires...).

2.3 Les centres des impôts fonciers (bureaux du cadastre)

Ils é tablissent le plan cadastral, fixent les valeurs locatives pour les taxes fonciè res et la taxe
d’habitation.

Ils participent à la gestion du domaine de l’EN tat et au contrô le des opé rations immobiliè res des
collectivité s publiques.

Le centre des impô ts fonciers est compé tent pour fournir des renseignements concernant la valeur
locative qui sert de base au calcul des impô ts locaux (taxe d’habitation, taxe fonciè re).

2.4 Les services de la publicité foncière

Il s’agit des anciennes conservations des hypothè ques ; ces services exercent des attributions civiles
et fiscales en dé livrant tous les renseignements relatifs à la proprié té immobiliè re.

Ils sont notamment chargé s de recouvrer la taxe de publicité fonciè re : ils enregistrent les actes
soumis à publicité fonciè re (essentiellement les ventes de biens immobiliers) et reçoivent le
paiement des droits correspondants (pratiquement ces opé rations sont ré alisé es par le notaire
chargé de la vente).

Ils fournissent des renseignements sur la situation juridique d’un bien immobilier (proprié - taire,
servitude...).
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CHAPITRE V : les caractères du droit fiscalet ses conséquences sur l’économie

Il n’est pas possible d’é tudier ici toutes les consé quences de la fiscalité sur l’é conomie, compte tenu
de l’ampleur des politiques é conomiques mené es par l’EN tat, dont l’un des principaux instruments
d’intervention est formé par la politique budgé taire. Les é lé ments indiqué s ci-dessous ne
constituent donc que des simples rappels des repè res fondamentaux.

1. Les prélèvements obligatoires


Ils sont composé s de l’ensemble des impô ts perçus par l’EN tat, y compris ceux reversé s aux
collectivité s locales et à l’Union europé enne, ainsi que des cotisations sociales effectives versé es par
les assuré s ou leurs employeurs.

Le taux des pré lè vements obligatoires est exprimé en pourcentage du produit inté rieur brut.
L’é volution de ces pré lè vements ces derniè res anné es en France est indiqué e dans le tableau ci-
dessous.

2. L’impôt et la neutralité économique


Les thè ses libé rales sont favorables à la recherche d’une certaine neutralité é conomique du
dispositif fiscal qui est soupçonné d’introduire des distorsions dans le libre jeu des marché s.
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Cette recherche de la neutralité é conomique exprime une pré fé rence pour des choix fiscaux aussi
conformes que possible à l’efficacité du systè me é conomique national.

Ces thè ses devraient conduire, en thé orie, à privilé gier la fiscalité indirecte, moins sensible pour les
consommateurs et qui, principalement pour la TVA, est sans incidence sur le ré sultat des
entreprises (bien que la gestion de la TVA comporte un coû t administratif et de tré sorerie).

AZ l’inverse, la recherche d’une plus grande é quité sociale mais aussi la né cessité de pallier les
insuffisances des mé canismes ré gulateurs du marché et d’assurer les é quilibres é conomiques
fondamentaux, lé gitiment les interventions de l’EN tat dont un des leviers d’action les plus puissants
est constitué par les effets redistributifs d’une fiscalité diffé rencié e.

La personnalisation de l’impô t sur le revenu en est l’exemple le plus é vident.

Il faut é galement é voquer les « dé penses fiscales », qui sont constitué es par l’ensemble des mesures
d’allè gement ou d’exoné ration accompagnant chaque loi de finances et qui sont autant de
subventions et d’incitations pour une politique d’intervention sé lective.

3. Les limites de la politique fiscale


L’action é conomique sé lective par le biais des incitations ou des aides fiscales n’est pas
né cessairement efficace. Les entreprises intè grent le paramè tre fiscal dans leurs dé cisions et leur
gestion. On a pu ainsi observer que les incitations à investir, outre le fait qu’elles pouvaient favoriser
les investissements les moins rentables, é taient d’une porté e limité e dans la mesure où elles
n’entraı̂naient le plus souvent qu’une simple anticipation des inves- tissements, avec un faible effet
sur le volume de l’investissement lui-mê me. Cela a d’ailleurs conduit par le passé à pré fé rer baisser
directement le taux de l’imposition des bé né fices et à intervenir ainsi plus globalement sur les
conditions é conomiques de l’investissement.

De mê me, les mesures concernant les mé nages é tant globalement reconduites d’anné e en anné e
n’ont qu’un effet redistributif limité , la diffé renciation de l’imposition variant peu d’une anné e sur
l’autre.

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