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Les lois du royaume

Les rois de Philippe Auguste à Philippe le Bel ont œuvré pour imposer le pouvoir royal et abolir la féodalité. A cette
période pacifique succède une période trouble, le royaume de France encoure des menaces.

- Une série de difficultés concernant la transmission du pouvoir royal apparaissent.

- Un conflit durable oppose la France et l’Angleterre : la guerre de cent ans

Cette crise atteint son apogée sous le règne de Charles le Fou. La démence et la faiblesse de ce souverain attise les
jalousies et la soif du pouvoir de ses successeurs. C’est dans ce contexte que l’on voit une reconstruction de l’État
royal, le «  status  ». Cette notion renvoie à l’idée de permanence, stabilité politique : l’on identifie le statut de la
couronne, le « status regis ». C’est l’aube de la formation de l’État français.

Les légistes qui gravitent dans l’entourage du roi ont œuvré pour faire du roi une institution respectée. Maintenant que
la royauté est une véritable fonction, elle est encadrée par une instance supérieure : l’État.

LE STATUT DE LA ROYAUTÉ

Statut = un ensemble de dispositions qui définissent l’ensemble des règles impersonnelles et objectives applicables à
une situation déterminée.

Appliquée à la royauté, elle désigne le corps de règles coutumières qui encadre la royauté, déterminent son accès et
encadrent l’exercice du pouvoir. On voit apparaître un embryon de droit constitutionnel. L’on désigne ces lois par deux
termes : les lois du royaume (// lois du roi) et à partir du XVIe s, on parle de lois fondamentales.

Au fur et à mesure que la fonction royale s’est précisée, l’on voit le fonctionnement du royaume s’institutionnaliser
autour de différents organes.

L´ÉMERGENCE D’UNE CONSTITUTION COUTUMIÈRE

Cette Constitution monarchique qui apparaît au XIVe s apparaît de manière empirique, par expérience, pour préserver le
royaume des périls qui le menacent. Ces règles concernent principalement la dévolution de la couronne et la gestion du
domaine.

I. La dévolution de la couronne

Quelles sont les règles qui président à la transmission des fonctions royales?

1. La dévolution héréditaire de la couronne

La couronne se transmet de façon héréditaire et se transmet à l’ainé → principe de primogéniture. Les conséquences
de ces règles seront précisées, l’on voit émerger un nouveau principe : le principe de masculinité.

Les conséquences du principe de primogéniture : l’on peut voir accéder au trône que l’ainé, qui peut encore être très
jeune, et qu’il soit mineur au moment de la mort du roi régnant. Dans ce cas, l’on organise une régence. Un usage se
développe la concernant : à partir du XIIIe s, elle est généralement confiée à la mère du jeune roi. Charles V laisse
l’administration du royaume à son frère et la garde des enfants à la mère en lui imposant de de ne pas se remarier.

Quel est le statut des enfants puis-nés? Les cadets vont recevoir des terres qui sont prélevées sur le domaine royal. On
les appelle des apanages (pour permettre à un enfant de sang royal de vivre convenablement). Ils sont ainsi détournés
du désir de contester les droits de leur ainé. L’inconvénient majeur est qu’il pourrait entraîner la reconstruction d’une
certaine forme de féodalité dite apanagiste. Celle-ci se développe lorsque les liens de parenté s’éloignent.

Le principe de masculinité : ce principe va s’affirmer progressivement après le règne de Philippe le Bel (fin en 1314). Ce
principe est posé en deux temps.

La succession de Philippe IV le Bel : la rupture du miracle capétien



Charles de Valois
Louis d’Évreux

Philippe IV le Bel † Fils : Philippe de Valois Fils : Philippe d’Évreux

👑 Louis X † 👑 Philippe 👑 Charles IV le Bel † Isabelle



Jeanne 👑 Jean 1er †


Édouard III

L’exclusion des femmes : ce principe se met en place pendant le règne des Capétiens. Il y avait toujours un garçon
sur la liste des successeurs, et ce miracle capétien n’avait jamais failli. Jusqu’en 1316, lorsque le fils aîné de Philippe
le Bel, Louis X, meurt. Au moment de sa mort, il laisse une fille, Jeanne, issue de son premier mariage scandaleux. Il
laisse une femme enceinte, sa seconde épouse, Clémence de Hongrie. En attendant, la régence du royaume est
attribuée à Philippe, le frère de Louis X. Quelques semaines plus tard, la reine donne naissance à un fils, qui est
immédiatement désigné roi, sous le nom de Jean 1er. Toutefois, il meurt quelques jours après sa naissance.

L’on se demande si la couronne doit revenir à Philippe, un parent au 2e degré, ou à sa fille Jeanne. C’est Philippe, qui,
fort de sa position de régent, obtient d’être reconnu roi. Il sera sacré en janvier 1317. Pour conforter sa position, l’on
réunit une assemblée de dignitaires qui affirment «  femmes ne succèdent point à la couronne de France  ». Cette
solution est contestable en droit, car dans une succession de droit privé, l’héritage revient généralement au descendant
le plus proche. Dans d’autres royaumes, les femmes pouvaient régner. Donc, si ce ne sont pas des raisons juridiques
qui ont conduit à exclure Jeanne du trône, c’est pour des raisons d’opportunité. La première raison est la crainte qu’elle
ne soit pas véritablement une descendante de sang royal, car elle est née d’un adultère présumé. De plus, l’on craint
que le règne d’une fillette n’appelle une longue régence susceptible de fragiliser le royaume. L’on redoute également les
conséquences de son mariage.

Cette décision fixe la coutume.

Philippe meurt en ne laissant que des filles. Elles seront écartées au profit de Charles, le dernier fils de Philippe IV le
Bel. En 1328, Charles IV meurt, ne laissant aucun garçon pour lui succéder.

L’exclusion des descendants par les femmes : il faut alors rechercher qui sont les prétendants au trône pour
succéder à Charles IV. L’on a tout d’abord son neveu, Édouard III, mais il est également de souche anglaise, car né
d’Isabelle et du roi d’Angleterre. Puis, l’on a Philippe de Valois, qui est le fils de l’un des frères de Philippe le Bel. Enfin,
l’on à Philippe de d’Évreux qui est également un cousin.

Edouard III est le parent le plus proche car né de la fille de Philippe le Bel, Isabelle. Les femmes peuvent donner des
fonctions royales à leurs fils. Une assemblée saisie du problème décide d’écarter Édouard III du pouvoir car celui-ci est
entre temps roi d’Angleterre. Pour éviter qu’un même individu ne détienne deux royaumes, un nouvel adage est édicté :
« la couronne se transmet que par ligne masculine ».

Écarter Édouard III est un premier élément qui précipite la guerre de cent ans. Celui-ci veut récupérer le royaume dont il
estime avoir été injustement privé.

2. La théorie statutaire

La théorie statutaire est ce qui va être construit pour anéantir toute expression de la volonté du roi dans sa transmission
de la couronne. Elle existe pour éviter que le roi ne dispose d’une liberté testamentaire. C’est une théorie qui a pour
finalité d’affirmer que la couronne n’est pas strictement héréditaire, mais statutaire. Elle repose sur l’existence d’un
statut de la couronne qui appelle l’héritier du roi défunt à lui succéder. Cette théorie statuaire permet d’affirmer
l’indisponibilité de la couronne et la continuité de la couronne. 

L’indisponibilité de la couronne

Le principe d’indisponibilité d’élaborer la couronne est dégagé en 1420 lorsque le roi, Charles VI le Fou, signe le traité
de Troyes (que l’on qualifie souvent de honteux). Par ce traité, Charles VI entendait bouleverser l’ordre de la succession
royale. Henry V s’engage a épouser la fille de Charles VI, Catherine. Il est prévu dans ce traité que Charles VI s’engage
à transmettre le pouvoir au roi d’Angleterre, Henry V. Il écarte donc son fils du trône de France.

Le traité n’est pas appliqué car les 2 hommes vont mourir en 1422, ce qui va permettre à Charles VII (le fils de Charles
VI) d’entreprendre une politique de reconquête de son royaume, qu’il va mener à l’aide de Jeanne d’Arc et de juristes.
Ils vont montrer la nullité du traité de Troyes. Parmi ces juristes, Terrevermeille et Juvénal des Ursins, qui affirment que
la succession au trône ne peut pas être assimilée à une succession privée comme le montre déjà l’existence du
principe de masculinité. 

Si, dans une succession de droit privé, il est possible de priver un enfant de ses droits, c’est impossible quant à la
succession royale. L’accès au trône est régi par un statut coutumier que le roi ne saurait modifier. Ce sont des règles
statutaires au-delà du pouvoir royal qui guident la succession au trône. 

- Le roi ne peut pas, de son vivant, par un acte entre vifs ou entre morts, disposer de la couronne et désigner un
successeur que la coutume ne désigne pas. 

- Le roi ne peut pas non plus abdiquer, il ne peut pas renoncer à la couronne.

- L’héritier présomptif ne peut pas, renoncer par avant, aux droits qu’il tient de la couronne.

La continuité de la couronne

Le principe de continuité de la couronne impose l’idée de permanence de l’Etat et par conséquent, l’impossibilité de la
vacance du pouvoir.  La règle retenue est celle ou le nouveau roi devient roi à l’instant même de la mort de son
successeur. C’est un principe d’instantanéité de la succession.  Ce principe est rappelé sous le règne de Charles VI. 

3 brocards:

Le roi ne meurt pas en France. 

Le roi de France est toujours majeur = Le roi ne peut pas gouverner seul. 

Le roi est mort, vive le roi. A partir de la fin du 15e, à la mort de Charles VIII, ce principe va être clamé par le chancelier. 

II. Les règles domaniales

On appelle domaine l’ensemble des propriétés foncières et des droits dont le roi bénéficie. C’est le siège de la
puissance du roi, et l’on voudra le préserver. C’est cette dernière idée qui entraîne le principe d’inaliénabilité du
domaine. L’on voit tout d’abord qu’un soin particulier est destiné à préserver le domaine.

1. Les prémices

Ce principe apparaît au 14e s, sous la pression du peuple et des légistes. Au 14e s, les impôts deviennent réguliers et
augmentent de façon considérable. Le peuple estime qu’il a un droit de regard sur la gestion du domaine royal. Cette
intérêt du peuple pour la gestion des ressources du royaume coïncide avec l’intérêt des juristes pour une distinction
fondamentale entre le domaine public romain et le domaine privé qui restait à libre disposition de l’empereur.

Les rois réagissent à cette double pression.

↳ Dans un premier temps, sous le règne de Philippe V, l’on voit régulièrement révoquer des libéralités excessives. Les
souverains révoquent certaines aliénations concédées par leur ancêtres.

↳ En 1356, au moment du sacre de Charles V, une nouvelle formule est insérée au serment. Le roi s’engage à ne pas
aliéner les droits et noblesses de la couronne de France.

↳ Au 15e s, Charles VIII, dans une ordonnance de 1425, s’engage à ne plus faire d’aliénations. Le roi ne peut disposer
ni de la couronne ni du domaine → dissociation entre le corps mystique et le corps réel du roi

↳ Les souverains tentent de mieux contrôler et organiser les apanages et éviter la féodalité apanagiste. Ils contenaient
des clauses de réversion qui prévoient que les apanages vont faire retour au domaine si l’apanagiste meurt sans
héritier. L’on observe également une restriction de la notion d’héritier : l’apanage fait retour au domaine s’il n’y a pas de
descendant mâle en ligne directe. Les droits de l’apanagiste est restreint à partir du règne de Philippe III le Hardi. L’on
admet a partir du règne de Saint Louis que le roi ne confère en apanage que des terres dépourvues de toutes
prérogatives de puissance publique. Au cours des 15e et 16e s, la mise en œuvre de ces règles permet la recomposition
du domaine. Pour plus de sécurité, il faut tout de même poser la règle de l’inaliénabilité.

2. L’inaliénabilité du domaine

Le domaine est solennellement déclaré inaliénable en 1566 par l’Édit de Moulins. Cette règle va avoir un corollaire :
l’imprescriptibilité du domaine. La prescription acquisitive ne joue pas sur les biens du domaine. Ces nouvelles lois
conduisent à imposer au roi de remettre à son successeur l’intégralité du domaine de la couronne.

Trois exceptions :

- Apanages s’il respecte les conditions de propriété publique

- Le roi peut engager les terres à titre de sûreté (les remettre en gage contre un prêt d’argent) à condition de disposer
d’une faculté de perpétuel rachat

- L’inaliénabilité ne concerne que les terres que le roi possède depuis 10 ans ou plus. Une distinction sera réalisée :
l’on a d’une part le domaine casuel composé de tout ce dont le roi dispose depuis moins de 10 ans, et le domaine
fixe qui est immuable, sur lequel le roi ne peut pas agir.

Une question se pose lors de l’avènement de Henri IV : il possède un important domaine privé : le domaine de Navarre.
Il souhaite le garder en privé. L’on considère dès lors que lorsque le roi accède au trône, il doit remettre tous ses biens
fonciers privés. En 1607, il se soumet et unit la Navarre au domaine royal.

Ce principe contribue à singulariser et à élever la fonction royale. Elle ne va pas être exercée seule par le roi, qui a
besoin de supports pour l’aider en raison de la dimension du royaume. Une pratique se développe alors dans l’exercice
du pouvoir. 

LA FIXATION DANS L’ORGANISATION DU ROYAUME

Il faut au roi un entourage politique : son gouvernement ; et des rouages administratifs pour appréhender l’ensemble du
royaume et exercer ses fonctions. Cette fixation renforce l’idée de royauté en tant qu’institution.

I. Les organes de gouvernement royal

Le gouvernement désigne l’ensemble de ceux qui, sous l’autorité du roi, contribuent à la prise de décisions dans les
domaines politiques. C’est l’entourage avec lequel le roi va administrer le royaume.

1. L’hôtel-le-roi

Il est constitué de l’ensemble des personnes chargées du service quotidien du roi et de ses proches. L’on va observer
un clivage entre les organes politiques et administratifs ; et les organes domestiques.

Les grands officiers de la couronne

Quelles que sont leurs fonctions, les grands officiers sont les chefs de service de l’hôtel du roi. Le chancelier devient
important avec le développement de la justice et de la couronne. C’est lui qui va superviser les notaires chargés de
superviser les actes royaux, et d’apposer le sceau royal pour authentifier et donner force exécutoire aux actes royaux. Il
a comme fonction importante de garder les sceaux du roi. Cette procédure n’est pas exclusivement formelle : il doit
vérifier l’acte, tant sur le fond que sur la forme. Il peut, s’il y trouve des erreurs, refuser d’apposer le sceau du roi.

Les officiers ordinaires : assistent les grands officiers

- Les maîtres des requêtes : le roi devient source de toute justice, en vertu de ce principe, il est possible de saisir le roi
d’affaires très variées. Avec le développement de la souveraineté du roi, les justiciables se tournent de plus en plus
vers les juridictions royales. Très rapidement, la justice du roi est incapable de faire face aux sollicitations dont elle
est saisie. L’on met alors en place la fonction de maître des requêtes au 14e s. Ils se trouvent à la porte du Palais
Royal lue accueillir les requêtes et sont au nombre de 8. Les requêtes dignes d’intérêt sont déférées au roi, et les
affaires mineures sont directement tranchées par le maître des requêtes.

- Les secrétaires / notaires : ils exercent sous l’autorité du chancelier. A l‘origine, ils avaient pour fonction de rédiger les
actes royaux. À partir du 15e s, ils se scindent en trois parties : une partie reste au service du chancelier, une partie
est attachée au maître des requêtes, une partie est attachée à la personne même du roi et rédigent certains actes à
sa demande → ils sont scellés avec le sceau personnel du roi, l’on parle de lettres closes ou de lettres de cachet.

2. Les démembrements de la Cour du roi

Le roi composé cette Cour à sa volonté, le personnel n’y est pas stable. Originairement, cette Cour n’est pas une
institution publique. Au début du 13e s, avec le développement des prérogatives du roi, inévitablement, les affaires
portées devant la Cour du roi se multiplient. Les réunions de la Cour du roi seront de plus en plus nombreuses, longues
et techniques. Les vassaux du roi vont se désintéresser de cette Cour.

Les juristes, administrateurs et techniciens vont devenir nécessaires et vont éclipser progressivement l’élément
aristocratique. Ce phénomène transforme la curia regis. L’on observe une spécialisation de ces fonctions → la Cour
devient une institution publique.

• Le Conseil du roi : l’organe qui permet au roi d’exercer le gouvernement en grand conseil. C’est la seule formation
qui continue à suivre le roi dans ses différents emplacements. Il ne présente aucun stabilité avant le règne personnel
de Louis XIV.

Le roi parvient à imposer que ne siègent à ce conseil que ceux qu’il y a invité. Malgré sa souplesse, l’on distingue une
opposition nette entre l’élément aristocratique et l’élément professionnel. Cet élément comporte souvent la famille
royale : la mère, les frères, le dauphin. On y trouve également les nobles et les grands seigneurs qui suivent le roi ; ainsi
que les grands officiers de la couronne. Ils cherchent tous à jouer un rôle politique et à avoir une importance dans la
prise de décisions. Ils veulent tous obtenir le privilège de siéger au conseil. À côté de cet élément aristocratique, l’on
retrouve les légistes et autres spécialistes des questions administratives et financières.

L’élément aristocratique s’impose, il est difficile à maîtriser et veut dominer le conseil. Le roi va très rapidement se
retrouver face à la nécessité de convoquer une formation restreinte et privée → le conseil restreint ou étroit.

Le conseil intervient généralement en ce qui concerne l’aspect gouvernemental, administratif, et dans une dimension
judiciaire. Le roi associe son conseil au décisions les plus importantes en ce qui concerne la politique intérieure. Le
conseil est également associé aux décisions de politique extérieure. Ces questions sont parfois délicates car elles
réclament une certaine discrétion qui paraît incompatible avec la consultation d’un grand nombre de personnes. Ils
confiera ces questions à son conseil privé plutôt qu’à son grand conseil (celui-ci intervient plutôt sur des questions
administratives).

En matière judiciaire, le conseil va être un organe d’exercice de la justice retenue. Il garde pour lui certaines affaires qu’il
souhaite régler lui-même. Généralement il y a deux moyens par lesquels le conseil intervient :

En procédant à des évocations : le roi décide d’enlever une affaire au juge normalement compétent pour la
confier à son conseil.

La cassation : le conseil intervient en matière judiciaire en prenant connaissance d’un arrêt rendu par le
Parlement et qu’il le juge contraire au droit. Il le casse et le renvoie devant une nouvelle formation du Parlement.

• Le Parlement = « curia in parlamentum »

La multiplication des affaires contentieuses portées devant la cour du roi rendent nécessaire la formation d’une cour
spéciale de justice.

Ce Parlement est instauré à la fin du 13e s par Saint Louis dans une ordonnance. À partir du 16e s, le Parlement siège
en permanence. À partir de ce moment, le roi ne vient pas systématiquement siéger, il acquiert donc une autorité
propre. Le roi a donc délégué son pouvoir de justice au Parlement. À partir du 14e s, le Parlement a acquis une nature
institutionnelle.

Il reçoit deux types d’attributions :

- De nature judiciaire : le Parlement juge en première instance des affaires relatives au domaine et aux droits de la
couronne. Il juge en première instance des affaires qui intéressent certains grands seigneurs du royaume, la haute
aristocratie. Il est également compétent en appel pour tout le royaume jusqu’au 15e s, il a de ce fait l’exclusivité pour
connaître les décisions qui frappent les décisions émanant des juridictions royales. Il se prononce toujours en dernier
ressort : c’est une cour souveraine.

- De nature politique : lui permettent de participer directement a l’activité législative lorsqu’il adopte des arrêts de
règlement. Il peut prendre des mesures législatives de portée générale, sous certaines limites, notamment à condition
d’un certain silence des lois du roi. Il peut aussi participer de manière indirecte à l’activité législative, il doit procéder
à l’enregistrement des lettres patentes et donc prendre connaissance de la législation proposée et la rendre publique
dans son ressort en la transcrivant sur des registres spéciaux. Cette procédure d’enregistrement des ordonnances
s’établit au 15e s. Le Parlement va progressivement dénaturer sa mission en procédant à un contrôle du contenu des
lettre patentes. Il ne tarde pas à les renvoyer au roi et à y suggérer des modifications.

• La Cour des comptes : elle est issue de la partie de la curia regis. C’est sa formation chargée de vérifier la
comptabilité des agents royaux qui ont la responsabilité financière. Elle devient une institution à part au 13e s
lorsqu’elle est dotée d’un personnel stable et d’un fonctionnement régulier. Elle reçoit également deux types
d’attributions :

- Les attributions judiciaires : elle juge les agents royaux qui ont des responsabilités financières. Elle procède au
jugement de ceux-ci si elle y trouve des dysfonctionnements.

- Les attributions politiques : elle enregistre les lettres patentes relatives au domaine. Elle dispose aussi d’un droit de
remontrance, mais elle n’a pas le même pouvoir d’opposition au roi que le Parlement. 

II. Les États généraux

Institution qui illustre le passage de la royauté féodale à la monarchie souveraine. Elle entend se constituer comme un
contre pouvoir. Ils seraient influencés par la curia regis et en forment une convocation plus large; ainsi que par les
assemblées d’hommes libres de l’époque franque. Cette institution est née sous le règne de Philippe le Bel, lorsqu’il
entre en conflit avec le Pape Boniface VIII et qu’il réunit en 1302 une assemblée comprenant les 3 états de France. Le
nom d’ « États généraux » ne sera acquis qu’en 1484.

Dans un premier temps, du 14e au 15e s, les États généraux sont librement composés par le roi. Elle a donc été
assimilée à une cour féodale élargie. Les députés sont toujours désignés pour représenter les 3 ordres : noblesse,
clergé, roturiers. Mais c’est toujours l’élite de ces classes qui est convoquée.

Par la suite, les députés seront élus au sein de circonscriptions : les bailliages. Il sont donc plus représentatifs de la
nation. Ils reçoivent un mandat impératif. À l’occasion des réunions, ne pourront être abordées que les questions et les
revendications qui auront été exprimées à l’avance dans le cahier des doléances.

Les États généraux seront réunis de manière fréquente par la royauté, surtout au 16e s., lors de la crise politique et
institutionnelle due à la réforme. L’assemblée est donc réunie par le roi que lorsque celui-ci en a besoin : ce n’est pas
une assemblée autonome. Le roi la convoque lorsqu’il a besoin d’avis en matière fiscale ou politique. Elle deviendra
désuète en 1661.

• Les compétences fiscales

Pendant la Guerre de Cent ans, les États généraux sont réunis pour permettre la levée exceptionnelle de l’armée, car
celle-ci est coûteuse à entretenir et le conflit est durable. Le principe va s’imposer que tout nouvel impôt doit être
consenti par les États généraux. Sous le règne de Charles VII, les États généraux sont réunis à plusieurs reprises pour
instaurer un nouvel impôt : la taille royale, et qui pèse sur tous les roturiers (contrepartie a la défense du royaume
auquel ils ne participent pas). Le roi admet qu’il peut renouveler seul les impôts, et qu’il peut établir une nouvelle
contribution en cas d’urgence.

Les États n’acceptent pas toujours facilement de créer de nouveaux impôts. Les députés trouvent un refuge derrière le
caractère impératif de leur mandat et statuent qu’ils n’ont pas reçu la prérogative de pouvoir instituer ou non un impôt.

• Les compétences politiques

Originairement, les États généraux ne donnent leur avis que sur les questions que le roi leur soumet. Le roi convoque
l’assemblée pour traiter des questions délicates qu’il ne peut pas soumettre au gouvernement. On y retrouve des
affaires diplomatiques : quand Jean II Le Bon est prisonnier des Anglais, il signe un pacte sous la contrainte. Les États
sont réunis par le dauphin pour annuler cet acte préjudiciable à la France.

Sont soumises aux États également des questions de paix ou de guerre. Ils peuvent également être réunis pour des
questions de politique intérieure : Louis XI convoque les États pour se faire relever d’une promesse qu’il a faite à son
frère, de lui donner la Normandie en apanage. Les États considèrent que cette opération est risquée et relèvent le roi de
sa promesse. Ainsi les États généraux protègent le royaume et la couronne.

Dans la seconde moitié du 14e s, les États généraux estiment qu’ils n’ont pas qu’un rôle consultatif. Ils veulent
participer au gouvernement du royaume et partager avec le roi l’exercice de la souveraineté. Quand il est question des
doléances des États, l’on se demande jusqu’à quel point le roi est tenu ou non de les suivre. La royauté a admis la
pratique des doléances, mais cela engage-t-il ou non le roi?

La question de l’autorité des États se pose aussi lorsqu’il est question d’aborder le Conseil des États. Ils prétendent
qu’ils participent à cette forme de gouvernement, et prétendent à l’organiser dans des circonstances particulières,
comme lorsque le roi est mineur, ou qu’il est fait prisonnier. Lorsque Jean II Le Bon est fait prisonnier en Angleterre, les
États forcent le dauphin Charles V à dissoudre son Conseil et de le recomposer de membres des États. Ils souhaitent
une émanation des États au Conseil du roi.

Ils souhaitent que lorsque des décisions sont prises à l’unanimité par les 3 ordres, et rendues exécutoires par le roi,
celles-ci deviennent irrévocables. De telles lois devraient être enregistrées par les Cours souveraines sans modification.
Ces révocations auraient donné naissance à une monarchie mixte, l’intervention des États auraient donné un caractère
démocratique à la monarchie. Les États généraux souhaitent participer au nom du peuple du royaume « ce qui touche
tout le monde doit être approuvé par tous » - adage romain.

NB : le statut des agents royaux

Les agents royaux, qui assistent et suppléent le roi dans la gérance des affaires publiques, n’ont pas tous le même
statut.

- Les officiers : c’est la catégorie d’agents la plus anciens et la plus nombreuse. Ils sont titulaires d’un office : fonction
publique pourvue par le roi. Ils sont rémunérés par des gages modestes et complétés par des taxations attachées
aux actions accomplies par les officiers. Ils occupent leur office de manière durable, ils sont de ce fait extrêmement
indépendants du roi. Il a perdu toute faculté de révocation. Progressivement, l’on considère que l’officier est titulaire
de sa charge et qu’il peut céder ses fonctions.

- Les commissaires : ce sont des agents mandatés par le roi pour faire exécuter ses décisions à un moment donné et
dans un territoire déterminé. La commission est temporelle et très limitée. Le commissaire redevient un individu
normal lorsque sa mission est remplie. Il peut être révoqué s’il s’exécute mal.

Ce fonctionnement de la royauté dure du 14e jusqu’à la fin du 16e s. Il constitue finalement un contrepoids à l’autorité
du roi. La monarchie est qualifiée de tempérée. À partir du 17ème s. une nouvelle pratique du pouvoir se développe : on
la qualifie d’administrative / absolue. 

LE DÉPLOIEMENT DE LA SOUVERAINETÉ

Il y a eu une évolution dans la pratique du pouvoir, mais il ne s’agit pas seulement d’une rupture. C’est aussi
l’aboutissement de la politique de renforcement constant des prérogatives royales.

Le terme «  absolutisme  » n’apparaît qu’en 1787, il est forgé après l’Ancien Régime. Il implique un système de
gouvernement dans lequel le pouvoir du souverain est illimité. Cette doctrine se développe avant même que
l’absolutisme monarchique ne soit pratiqué. Il va être mis en œuvre a partir du règne de Louis XIII, et porté à son
paroxysme par Louis XIV.

LES FONDEMENTS DE L’ABSOLUTISME

Les 17ème et 18ème s. sont les fondements de l’absolutisme. Mais ces idées apparaissent dès le dernier quart du 16e s.

I. L’émergence des idées absolutistes

Il se définit en tant que mouvement de réaction face à plusieurs facteurs :

• Une réaction face au désordre ambiant : les guerres de religion ont secoué toute le seconde moitié du 16e s. Ces
guerres ont révélé l’immense crise dans laquelle se trouvait la royauté française. Elles ont souligné l’incapacité dans
laquelle se trouvait la royauté de rétablir l’ordre. Pourtant, la paix est une mission essentielle du roi, qu’il tient du
sacre. Dans ce contexte, l’on trouve dès réclamations qui souhaitent le retour d’un pouvoir fort, autoritaire et capable
d’imposer un pouvoir durable. C’est finalement les roturiers qui souffrent le plus de ce désordre, et c’est eux qui
souhaitent ce retour à un pouvoir fort.

La bourgeoisie est la catégorie la plus dynamique des villes, elle est dotée d’un statut propre. Elle domine le commerce
et l’artisanat, par ce moyen elle va s’enrichir très rapidement et obtenir des fonctions dans l’administration du royaume.
Les troubles intérieurs sont très préjudiciables à leurs affaires. C’est dans cette classe bourgeoise que l’on retrouve les
grands théoriciens de l’absolutisme (ex : Bossuet). Le peuple soutient également le roi, il demeure traditionnellement et
massivement attaché à la personnalité du roi fort et miraculeux.

• Une réaction face à la littérature d’opposition : l’absolutisme pose une réaction face à certaines idées qui sont
développées par les extrémistes catholiques et protestants. La royauté est vivement critiquée par les religieux. L’on
voit apparaître tout un courant doctrinal qui veut limiter l’autorité du roi : ces opposants sont les monarchomaques.

Les monarchomaques protestants : ils ont beaucoup espéré sous la régence de Catherine de Médicis. Tout
bascule en août 1572 par le massacre de la Saint-Barthélémy. Ils s’opposent alors fermement à la royauté.
Théodore de Bèze (Du droit des magistrats sur leurs sujets) et François Hotman (Franco-Gallia). Ils considèrent
que si le roi ne respecte pas le contrat qui munit au peuple, il pourra être révoqué ou exécuté. Les
monarchomaques estiment que le pouvoir doit être partagé avec le peuple, et notamment les États généraux. Ils
s’opposent à la monarchie en tant que régime pur et préconisent une monarchie mixte, teintée de démocratie.
Ils commencent à changer leur fusil d’épaule lorsque Henri IV accède au trône. Ils soutiennent le royauté, et ce
sont les catholiques qui vont s’en détourner.

Les monarchomaques catholiques / ligueurs : dès 1576 se constitue une union à direction essentiellement
aristocratique en but de défendre la religion catholique. Ils ont pour chef le Duc de Guise. Ils soutiennent
approximativement les mêmes thèses que les monarchomaques protestants. Ils déclarent ouvertement leur
hostilité a la royauté et vont reprendre à leur compte les idées protestantes sans véritablement les renouveler.
Parmi les principaux théoriciens : Louis d’Orleans et Jean Boucher. Dans leurs ouvrages, l’on retrouve exprimée
la volonté de placer la royauté sous tutelle. Le roi a été désigné par le peuple, il peut être déposé s’il s’écarte de
la voie qui lui a été tracée pour l’exercice de son pouvoir. Un contrat qui le lie à ses sujets dicte ses missions. Le
roi peut donc être déposé, notamment s’il soutient l’hérésie. Ils admettent l’exécution de celui qui exerce le
pouvoir illégitimement → Henri IV sera assassiné en 1610. 

II. La thèse absolutiste

Contrairement à la littérature monarchomaque, la doctrine qui vise à soutenir l’autorité du roi n’est pas quelque chose
de nouveau. Il s’inscrit dans une consécration ultime de la souveraineté royale. Tout un courant d’auteurs essayent à
partir du 16e s de placer le roi au dessus de la simple attribution de chef de parti. Le roi doit incarner l’autorité
souveraine et être la garant de l’unité nationale qui doit l’emporter sur la dualité religieuse.

Le principal auteur de ce courant est J. Bodin, son principal ouvrage est Les Six Livres de la République. Il s’intéresse à
la souveraineté et aux différentes formes que peut prendre l’État. C’est le premier à donner une définition abstraite de la
souveraineté. Il ne se contente pas seulement d’une énumération des prérogatives du roi et conceptualise la notion. Il
l’identifie comme étant la caractéristique propre de l’État. Il considère que c’est le support du droit public et le principal
constituant de l’État. Il affirme que la souveraineté est la puissance perpétuelle et absolue. Elle ne souffre aucun
restriction.

La souveraineté implique deux corollaires : l’indépendance du roi (pas de puissance supérieure) et l’indivisibilité. Il
soutient que la souveraineté n’est parfaite que lorsqu’elle n’est pas partagée. Elle doit appartenir intégralement à un
seul organe → le roi. Il considère qu’une souveraineté partagée impliquerait nécessairement des compromis qui, par
leur existence même, reviendraient à nier la souveraineté. Il est favorable à un régime purement monarchique. Il rejette
absolument le régime mixte réclamé par les monarchomaques.

L’idée que le roi est l’envoyé de Dieu va rapidement être propagée au 17ème s. → la théorie de roi absolu de droit divin.
La doctrine absolutiste a apporté au roi que des gains illusoires. C’est l’État qui profite de cette doctrine. Dès la fin du
16e s, l’on voit apparaître les trois caractères de l’État : son autonomie, son indivisibilité et sa perpétuité. 

LES MANIFESTATIONS DE L’ABSOLUTISME

L’Ancien régime ignore toute idée de séparation des pouvoirs. Il y a une concentration, voire une confusion des
pouvoirs. Le roi va pouvoir exercer sans limites les 3 pouvoirs de l’État.

Le pouvoir législatif du roi

En matière législative, c’est ce progrès qui va permettre au roi d’affirmer qu’il peut légiférer librement pour édicter des
textes prescriptifs à caractère général qui s’imposent à ses sujets. Il estime qu’il exerce ce pouvoir seul et en dernier
ressort. Cette idée est formulée par A. Loiselle qui affirme « que veut le roi, se veut la loi ». Colbert affirme « toute la
puissance législative de ce royaume réside dans la personne du souverain  ». Le roi est assisté tout au long de
l’élaboration de sa législation ; mais l’initiative lui appartient. Il suit très souvent les recommandations de ses conseillers,
et des États généraux pour tenir compte des doléances de ses sujets.

La phase de rédaction est accomplie par les professionnels du Conseil du roi ou encore par des commissions spéciales
composées de magistrats ou de conseillers d’État ; qui ont des compétences particulières. Le texte n’entre en vigueur
qu’après avoir été vérifié par le chancelier et enregistré par le Parlement. Le roi peut encore forcer l’enregistrement et
passer outre les remontrances du Parlement.

Lorsque les États généraux ne sont plus réunis, le Parlement va prétendre représenter la nation à la place des États
généraux. Ils veulent participer à la souveraineté au moyen de l’aspect législatif. Ils vont alors porter sur les
ordonnances royales un contrôle et le justifie au moyen de son droit de remontrance. Toutes ces remontrances
paralysent le système législatif et prennent beaucoup de temps. Ils ne risquent rien car ce sont des officiers permanents
et ils ne peuvent pas être destitués.

Louis XIV sera le seul à parvenir à contrôler le Parlement. Il impose en 1661 à celui-ci d’enregistrer le texte avant
d’exprimer leurs remontrances. À la mort de Louis XIV néanmoins ce pouvoir ne survit pas et le Parlement recommence
à bloquer la législation. La loi est le fruit de la raison bienfaisante du roi, elle agit dans l’intérêt du royaume.

À partir de Louis XIV, le roi développe la législation concernant le droit privé. 



LES FREINS À L’ABSOLUTISME

Certains freins internes s’opposent au roi : ils tiennent à la personne même de celui-ci. Ce sont par exemple des
facteurs moraux comme la conscience chrétienne. Le fait que le roi gouverne pour ses sujets, dans l’intérêt de ceux-ci,
est aussi un processus d’auto-régulation. D’autres freins internes sont propres à la structure monarchique. D’autres
facteurs plus concrets comme l’insuffisance de moyens constituent des limites à l’absolutisme du roi.

Des limites juridiques sont imposées au roi : les lois fondamentales. Ces règles incarnent l’État et s’imposent à tous,
donc y compris au roi. C’est l’équivalent de la Constitution que l’on a aujourd’hui ; des règles intangibles qui
soutiennent l’existence de l’État. Ces règles se sont mises en place à la suite de phénomènes politiques particuliers et
ont ensuite été consacrées par la tradition et la coutume.

Leur autorité repose sur le consentement de l’ensemble du corps social. C’est l’élément psychologique qui procède à al
création de nations. Elles ne peuvent devenir désuètes ni être modifiées. À partir du 16e s, il est souligné que ces lois
puisent leur autorité dans la nation. Ce fait justifie qu’elles relèvent d’un ordre juridique supérieur au roi. L’on va insister
sur la distinction entre le roi et la couronne, et cette théorie permet de légitimer la monarchie.

La monarchie française, même absolue, n’est pas un régime tyrannique ; car le roi détient tout de même le pouvoir de
manière légitime et limitée. Ces lois fondamentales deviennent Constitution à partir de l’époque moderne, mais elle
n’est pas écrite → Constitution coutumière.

Toutes les règles anciennes vont être maintenues (hérédité, primogéniture, masculinité...). Bien que les pouvoirs du roi
s’étendent, deux nouvelles règles apparaissent :

- le principe de catholicité : l’unité de religion cesse, parmi l’entourage royal il y a des convertis. Le Parlement de
Paris va, dans l’arrêt Lemestre, rappeler les règles intangibles et permanentes de dévolution de la couronne. Il
considère que la seule solution est la conversion de Henri IV, car c’est le successeur légitime mais doit
obligatoirement être chrétien pour exercer les prérogatives royales. Cette loi permet de souligner que le roi de France,
qui règne sur une nation catholique, ne peut être lui-même que catholique.

- l’indisponibilité de la couronne :

l’affaire de la succession d’Espagne : Louis XIV a règne particulièrement longtemps, mais il a eu le malheur de voir
mourir une grande partie de sa descendance. Il n’a plus comme successeur potentiel que Philippe, son petit-fils, et
Louis, son arrière-petit-fils. Le roi d’Espagne demande en 1700 l’accord de Louis XIV pour désigner son petit-fils en tant
que successeur. Il deviendra Philippe V.

La France signe le traité d’Utrecht en 1713 et l’une des clauses contient que Philippe V doit renoncer à ses prérogatives
sur la couronne de France. Les juristes français œuvrent pour annuler cette clause, mais Philippe V ne pourra jamais
régner sur la France, par peur de l’éclatement d’une guerre.

l’affaire des batards légitimés : Louis XIV n’a pas seulement une descendance légitime, mais aussi une descendance
illégitime. Par peur de ne pas trouver de successeur parmi ses enfants légitimes, il décide de légitimer ses enfants
batards. Il légitime deux des fils qu’il a eus avec Madame de Montespan. Il adopte par la suite l’Édit de Marly par lequel
il reconnaît la qualité de prince du sang à ces deux enfants. C’est une décision lourde de conséquences car elle a pour
effet de créer une nouvelle catégorie de successibles. Il essaie alors de créer un ordre successoral intermédiaire.

En créant cet Édit, Louis XIV viole de manière flagrante l’indisponibilité de la couronne. À sa mort, l’Édit de Marly sera
déclaré nul et le pouvoir revient à Louis XV. La régence est assurée par la branche d’Orleans.

Cet Édit est intéressant car il pose la question de l’extinction de la dynastie royale. Les droits de la nation sont donc
reconnus par divers textes royaux avant même la Révolution.

Le droit est également toujours tenu de respecter les privilèges → les normes qui ne s’appliquent qu’à un certain
groupe de la société. Le roi ne peut, même souverain absolu, s’opposer u respect de ces privilèges. Généralement, il
ressort de la pratique de la monarchie que le roi va les respecter pour éviter les mouvements de contestations.

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