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L'histoire de l'Europe 

L'Empire carolingien 
Les Carolingiens
image: Les historiens ont donné le nom
http://www.cosmovisions.com/oei de Carolingiens, du nom du plus illustre de ses
lh.gif membres, Charlemagne (ou, selon d'autres
auteurs, d'un de ses ancêtres, Charles Martel),
la famille qui a donné à la France la seconde
dynastie de ses souverains, depuis Pépin le
Bref (752) jusqu'à Louis V (987), et de nombreux
monarques aux divers royaumes démembrés de
l'empire de Charlemagne.

La période, dite carolingienne, occupe une place


nettement définie dans l'histoire. conquérante de
la Gaule, la dynastie mérovingienne n'avait pas
réalisé d'unité politique. Bien au contraire. A
mesure que s'était affaiblie l'autorité des « rois
fainéants », les diverses régions du monde
mérovingien s'étaient vigoureusement
individualisées. Des royaumes multiples se
dessinaient : Bourgogne et Aquitaine, Neustrie e
t Austrasie. Les rois ne réalisaient plus que des
unions personnelles. Il n'y avait plus de
monarchie. L'évolution mérovingienne, à dire
vrai, tendait à modeler l'Occident suivant une
formule politique dont le régime fédéral est
l'ultime expression. Or, la tendance
carolingienne est, à son point de départ, un effort
intense vers la centralisation.

Charlemagne imprime à cette tendance un tel


élan qu'elle aboutit à la restauration de la
formule impériale : cette idée d'empire, chère
aux lettrés de l'époque mérovingienne, témoins
de la barbarie et de l'émiettement, renaît donc à
l'aurore du IX  siècle. Charlemagne réussit à
e

étendre sa domination sur la plus grande partie


de l'occident de l'Europe, et à reconstituer
l'empire romain dont les débris ont formé
la France, l'Allemagne et l'Italie, sur lesquels ont
régné ses descendants, sans parler des
royaumes secondaires d'Aquitaine, de Provence,
de Bourgogne, de Lorraine, qui s'agrégèrent peu
à peu aux autres grandes entité politiques, et
qui, tantôt séparés et tantôt réunis, finiront au
X  siècle par constituer les États modernes.
e

Mais voici qu'après Charlemagne font leur


oeuvre des éléments de décomposition
inaperçus du fondateur de l'Empire Carolingien.
L'Empire, dont l'unité faisait une si belle
ordonnance, se brise en royaumes, et
l'émiettement féodal, bien plus fragmentaire
encore et plus universel que le fractionnement
mérovingien, couvre la carte politique de
minuscules seigneuries. L'époque carolingienne,
commencée sous les auspices d'une pensée
unitaire, s'achève par le triomphe de la
décentralisation.

Les invasions des Vikings, la formation et le


développement de la féodalité, ont détruit
rapidement l'oeuvre du grand empereur et
amené ce que l'on a nommé la décadence
carolingienne. Il est bon toutefois de faire
observer que cette décadence ne fut pas
produite comme sous les Mérovingiens, par le
défaut d'énergie des représentants de la
dynastie. Plusieurs des derniers princes
carolingiens ne manquèrent ni d'activité, ni de
courage, ni d'habileté politique; mais, comme il
arrive souvent aux princes, ils n'eurent ni les uns
ni les autres la conscience des révolutions
profondes qui s'accomplissaient de leur temps;
l'unité de l'empire, la réunion sous un même
sceptre des États de Charlemagne, la
possession de la couronne impériale furent les
chimères que chacun d'eux poursuivit dans des
luttes stériles et auxquelles ils sacrifièrent leur
autorité dans les royaumes sur lesquels leur
naissance les avait appelés à régner. 

Affaiblis, ils durent céder la place à ceux qui


avaient hérité de la richesse et de la puissance
et qui avaient acquis dans la guerre nationale
contre les Vikings le prestige de gloire auquel les
Carolingiens avaient dû eux-mêmes au
VIII  siècle leur élévation. En France, la mort
e

de Louis V, le Fainéant (987), amena sur le


trône Hugues Capet, initiateur de la dynastie
capétienne, et qui fut reconnu roi à l'exclusion de
Charles de Lorraine, deuxième fils de Louis
d'Outremer. En Allemagne, les Carolingiens
éteignirent en la personne de Louis IV,
l'Enfant (911), et furent remplacés par les
maisons de Saxe et de Franconie. En Italie,
après la mort d'Adalbert, dernier roi carolingien
(961), Othon le Grand réunit ce royaume à
l'Empire. 
-

image:
http://www.cosmovisions.com/images/Sceaux-Louis-
Debonnaire-Lothaire-I.gif

Sceaux de Louis le Débonnaire (816), type romain et


de Lothaire Ier (843), 
buste tourné à droite, tête couronnée de lauriers, et portant
cette légende : 
Christe adjuva Hlotharium imperatorem (Christ, aide
Lothaire, empereur).

image: Etablissement de la dynastie


http://www.cosmovisions.com/nef carolingienne
.gif
La généalogie des Carolingiens, comme celle de
toutes les familles royales, est fort obscure. Il est
difficile de remonter au delà de saint Arnoul,
évêque de Metz en 614, et de Pépin de Landen,
maire du palais d'Austrasie sous Clotaire
II, Dagobert l , et Sigebert Il, non par défaut de
er

renseignements, mais parce qu'il semble


impossible de déterminer la part de vérité qui se
trouve dans les généalogies composées au
IX siècle, après le rétablissement de l'Empire, et
e

dont le but visible est de rattacher la nouvelle


dynastie, d'une part à celle des Mérovingiens et
d'autre part aux dignitaires de l'administration
romaine en Gaule. C'est ainsi qu'elles font
descendre saint Arnoul d'un certain Tonantius
Ferreolus, de famille sénatoriale, qui vivait au
V  siècle et était gendre du préfet des Gaules,
e

Afranius Syagrius. Le petit-fils de ce


personnage, Ansbert, aïeul de saint Arnoul,
aurait épousé Blithilde, fille de Clotaire Il et soeur
du roi Dagobert.

Saint Arnould et Pépin de Landen. 


Pour nous en tenir aux données historiques,
nous nous contenterons de constater que la
famille des Carolingiens était originaire
d'Austrasie, qu'elle paraît avoir été riche
d'immenses domaines, et qu'elle avait un
caractère ecclésiastique très accusé. Saint
Arnoul, né, d'après une tradition du IX  siècle, au
e

Castrum de Layo, localité qu'on identifie avec


Lay-Saint-Christophe (Meurthe-et-Moselle),
appartenait à l'aristocratie austrasienne qui
gouvernait le pays. Après le triomphe du parti
austrasien sous le règne de Clotaire Il, il devint
évêque de Metz (614) et administra le royaume
avec le maire du palais Pépin de Landen. Arnoul
et Pépin avaient été l'âme de la conjuration qui
avait fait périr Brunehaut et sa descendance,
placé sur la tête du roi de Neustrie, Clotaire Il,
les couronnes des trois royaumes francs, mis la
Bourgogne sous l'administration du maire
austrasien Warnachaire, et élevé Pépin à la
dignité de maire du palais d'Austrasie. Des deux
fils de saint Arnoul, l'un, saint Cloud, fut duc de
l'Austrasie mosellane et plus tard pourvu,
comme l'avait été son père, de l'évêché de Metz
(656); l'autre, Anchis ou Ansegise; épousa l'une
des filles de Pépin de Landen, Begge, et de
cette alliance naquit Pépin d'Héristal.

A la mort de Pépin de Landen, survenue en 639,


son fils Grimoald lui avait succédé dans les
fonctions de maire du palais du roi Sigebert II; il
gouverna l'Austrasie sous le nom de ce prince
qui mourut en 656. La puissance du maire du
palais paraissait alors si bien établie qu'il crut
pouvoir écarter le fils du roi mort, un enfant de
quatre ans, et placer sur le trône son propre fils
Childebert. La tentative était prématurée, les
grands se soulevèrent, demandèrent l'appui du
roi de Neustrie, lui offrirent le trône d'Austrasie
pour son fils et chassèrent les usurpateurs qui
ne tardèrent pas à périr en prison.

Pépin d'Héristal. 
Dès lors, le fils d'Ansegise et de Begge, Pépin
d'Héristal, était le seul descendant mâle
de Pépin de Landen; il recueillit l'immense
fortune territoriale laissée par Grimoald et son
fils, et la réunit à celle qu'il tenait de son aïeul
saint Arnoul. Un autre petit-fils de saint Arnoul,
Martin, fils de l'évêque de Metz, saint Cloud,
s'allia à lui pour venger Grimoald. L'occasion
s'offrit, s'ils ne la firent pas naître, en 679. Le fils
de Sigebert II, Dagobert Il, écarté du trône par
Grimoald, rappelé en 674 par les grands
d'Austrasie

image: http://www.cosmovisions.com/hist.gif

, périt assassiné le 23 décembre 679. Pépin et


Martin sont accusés par plusieurs chroniqueurs
d'avoir trempé dans le meurtre. Dans tous les
cas, ils en profitèrent, car à partir de ce moment
ils devinrent les véritables maîtres dans le duché
d'Austrasie. Ils eurent aussitôt à soutenir une
lutte contre la Neustrie et son maire Ebroïn.  

Le duc Martin, qui s'était enfermé dans la ville


de Laon, périt assassiné (680); Pépin continua
seul à lutter contre les maires de Neustrie et
remporta en 687 la victoire décisive de Testry,
dont on a pu dire qu'elle  avait été presque une
nouvelle conquête de la gaule par les Francs. Le
roi de Neustrie, Thierry III, fut à la merci du maire
austrasien qui, loin de le détrôner, le fit
reconnaître en Austrasie, et sous son nom
gouverna toute la monarchie franque en prenant
le titre de dux et princeps Francorum. Ce n'est
pas ici qu'il convient de dire comment il réussit à
pacifier le royaume, à l'agrandir par ses
expéditions et à acquérir le prestige d'un grand
chef militaire. A sa mort cependant (714), son
oeuvre était encore bien précaire. La lutte entre
la Neustrie et I'Austrasie était à peine assoupie,
les conquêtes au delà du Rhin étaient perdues,
et, dans la Gaule même, l'Aquitaine, la Vasconie,
la Provence et la Bourgogne ne reconnaissaient
plus guère le pouvoir des Francs. La discorde
allait s'étendre à la famille même du vainqueur.
Deux de ses fils, Drogon et Grimoald, qui avaient
été maires des palais de Bourgogne et de
Neustrie, l'avaient précédé dans la tombe. Sa
veuve, Plectrude d'Aquitaine, entreprit de donner
pour successeur à Pépin son petit-fils, encore
enfant, Théodoald, fils de Grimoald. Elle échoua
dans sa tentative de l'imposer aux Neustriens et
ceux-ci la poursuivirent jusqu'en Austrasie. Ce
fut alors qu'un troisième fils de Pépin fit son
apparition; quoique l'aîné, il avait été tenu à
l'écart, sinon emprisonné, comme fils d'une
concubine. 

Charles-Martel. 
Charles Martel, salué par les Austrasiens
comme le vrai successeur de Pépin d'Héristal,
bat les Neustriens près de Malmédy (716), puis
à Vincy (717), donne à l'Austrasie un roi
mérovingien en la personne de Clotaire IV, et
enfin assure son autorité par une nouvelle
victoire contre les Neustriens et les Aquitains
réunis à Soissons. Ce n'est pas ici le lieu de
raconter sa vie ni d'expliquer comment il agrandit
le royaume, assura son autorité et contrecarra
une invasion des Sarrasins. Fort de son prestige
militaire, après la mort du roi Thierry IV en 737, il
négligea de le remplacer par un Mérovingien et
sans prendre cependant le titre de roi, il
gouverna seul l'empire des Francs. En mourant,
il avait partagé le royaume entre ses deux
filsCarloman et Pépin le Bref; un troisième,
Grifon, fils d'une captive allemande, n'avait reçu
que quelques possessions éparses dans les
royaumes de ses frères.

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