Vous êtes sur la page 1sur 144

Louis IX

roi de France capétien de 1226 à 1270 canonisé par l'Église


catholique

Saint Louis
Louis IX
Saint catholique

Sceau de majesté du roi Louis IX.


Titre
Roi de France
8 novembre 1226 – 25 août 1270
(43 ans, 9 mois et 17 jours)
Couronnement 29 novembre 1226,
en la cathédrale de Reims
Prédécesseur Louis VIII
Successeur Philippe III
Biographie
Dynastie Capétiens
Nom de naissance Louis de France
Date de naissance 25 avril 1214
Lieu de naissance Poissy (France)
Date de décès 25 août 1270 (à 56 ans)
Lieu de décès Tunis (Hafsides)
Sépulture Nécropole royale de la basilique de Saint-Denis
(corps)
Cathédrale de Monreale (Royaume de Sicile) (cœur)
Père Louis VIII le Lion
Mère Blanche de Castille
Fratrie Robert d'Artois
Alphonse de Poitiers
Isabelle de France
Charles de Sicile
Conjoint Marguerite de Provence
Enfants Blanche de France
Isabelle de France
Louis de France
Philippe III
Jean de France
Jean Tristan de France
Pierre d'Alençon
Blanche de France
Marguerite de France
Robert de Clermont
Agnès de France
Religion Catholicisme
Résidence Palais de la Cité (Paris)
Château de Vincennes

Rois de France
modifier (https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Louis_IX&action=edit&section=0)

Louis IX, dit « le Prudhomme »[L 1] et plus communément appelé


Saint Louis[a], est un roi de France capétien né le 25 avril 1214 à
Poissy et mort le 25 août 1270 à Carthage, près de Tunis. Il régna
pendant plus de 43 ans, de 1226 jusqu'à sa mort. Considéré
comme un saint de son vivant, il est canonisé par l'Église
catholique en 1297.

Neuvième roi de France issu de la dynastie des Capétiens directs,


il est le quatrième ou cinquième enfant et deuxième fils connu du
roi Louis VIII, dit « Louis le Lion », et de la reine Blanche de Castille,
de laquelle il reçoit une éducation très stricte et très pieuse durant
toute son enfance.
Aîné des membres survivants de sa fratrie, il hérite de la couronne
à la mort de son père, alors qu'il n'est âgé que de douze ans. Il est
sacré le 29 novembre 1226 en la cathédrale de Reims, mais c'est
la reine mère qui, conformément au testament de Louis VIII,
exerce la régence du royaume jusqu'à la majorité du nouveau
monarque.

Devenu adulte, Louis IX met fin au conflit entre Capétiens et


Plantagenêts et se soucie de l'extension du domaine royal, auquel
il rattache notamment les sénéchaussées de Beaucaire et de
Carcassonne, tout en consolidant sa souveraineté sur la
Normandie, l'Anjou, la Touraine, le Maine et le Poitou.

Il mène un règne inspiré des valeurs du christianisme qui


contribue à fonder l'idée que les pouvoirs spirituel et politique
peuvent être incarnés par un seul homme. Il atténue les excès de
la féodalité au profit de la notion de bien commun et développe la
justice royale, où le souverain apparaît comme « le justicier
suprême ». De cette manière, il fait progressivement passer la
France d'une monarchie féodale à une monarchie moderne, ne
reposant plus seulement sur les rapports personnels du roi avec
ses vassaux, mais sur ceux du roi en tant que chef de l'État avec
ses « sujets ».

Louis IX est effectivement un roi réformateur qui veut léguer un


royaume dont les sujets seront soumis à un pouvoir juste : il
renouvelle la « quarantaine-le-roi », ordonne la présomption
d'innocence, atténue l'usage de la torture, interdit l'ordalie et la
vengeance privée et institue la supplicatio, consistant à pouvoir
faire appel au roi pour l'amendement d'un jugement. Sa réputation
dépassant les frontières du royaume, son arbitrage est
parallèlement sollicité par les différentes monarchies d'Europe. Il
établit également dans le royaume une monnaie unique et se fait
l'instigateur des institutions qui deviendront le Parlement et la
Cour des comptes. Très pieux, il fait d'autre part construire
plusieurs églises, abbayes et hospices, vient en aide aux plus
faibles, travaille à la conversion des princes mongols, soutient la
fondation du collège de Sorbonne et se procure des reliques de la
Passion pour lesquelles il fait construire la Sainte-Chapelle en
1242.

Conformément à son vœu prononcé à la suite d'une grave


maladie, puis confirmé à la suite d'une guérison dite miraculeuse,
Saint Louis part se battre avec ses frères Robert d'Artois,
Alphonse de Poitiers et Charles d'Anjou, en Égypte, lors de la
septième croisade. À son retour, alors qu'il est persuadé que son
échec est dû à l'état d'immoralité du royaume, il travaille à
renforcer son autorité et à rétablir la moralité chrétienne. Il décide
ainsi de punir le blasphème, les jeux d'argent, les prêts à intérêts
et la prostitution ; il tente également de convertir au christianisme
de gré ou de force les juifs de France. À cette fin, il finit par leur
imposer diverses mesures, dont le brûlement du Talmud et, vers la
fin de son règne, le port de la rouelle[3].
Enfin, en 1270, il repart en Tunisie pour la huitième croisade, au
cours de laquelle il meurt de maladie. La peste, la dysenterie et le
typhus ont tour à tour été évoqués ; en 2019, des analyses
montrent que le roi était gravement atteint de scorbut, et peut-être
de bilharziose.

Il est canonisé le 11 août 1297 sous le nom de saint Louis de


France par le pape Boniface VIII, sous l'impulsion de son petit-fils
Philippe IV le Bel. Sa fête liturgique est fixée au jour anniversaire
de sa mort, c'est-à-dire le 25 août. Aujourd'hui considéré comme
un monarque ayant offert à la France un renouveau économique,
intellectuel et artistique, il est considéré comme l'un des trois
grands Capétiens directs avec son grand-père Philippe II Auguste
et son petit-fils Philippe IV le Bel.

Enfance et éducation
Né le 25 avril 1214 sous le règne de son grand-père Philippe
Auguste, au château de Poissy[L 2], le futur Louis IX est le
cinquième enfant et deuxième fils connu[b] du futur roi Louis VIII,
dit « le Lion », et de la princesse Blanche de Castille[c]. Il ne devient
en effet l'héritier qu'à l'âge de quatre ans, après la mort précoce de
son frère aîné : Philippe[L 4]. Immédiatement après sa naissance, il
est baptisé en la collégiale Notre-Dame de Poissy ; ce lieu
demeurera cher au roi, qui aimera signer ses lettres du nom de
« Louis de Poissy », ou encore, « Louis, seigneur de Poissy »,
considérant que sa vraie naissance demeure son baptême[L 5].
Ses parents, et plus particulièrement la princesse Blanche de
Castille, lui font donner une éducation très poussée afin qu'il soit
religieusement et moralement formé à la fonction royale et
préparé à protéger l'Église[L 2]. Le petit prince vit également auprès
de son grand-père vieillissant, le roi Philippe-Auguste, qui exerce
sur lui une grande influence. Philippe est le premier roi de France à
connaître son petit-fils, ce qui accentue la force dynastique de
l'enfant[L 6],[d].

Vie familiale de Louis

Naissance de Louis IX, Grandes Chroniques de France de Charles V,


xive siècle.

Leçon de lecture de Saint Louis, Grandes Chroniques, xive siècle.


Louis et sa mère allant à Reims, id. xive siècle.

Communion de Louis IX, Vie et miracles de Saint Louis, G. de St.


Pathus, xive siècle.

Roi de France

Sacre de l'enfant roi

Le sacre de Louis IX, miniature du


manuscrit de l'Ordo du sacre de 1250,
BnF, Lat.1246, fo 17.

Louis est âgé de neuf ans lorsque son grand-père Philippe


Auguste meurt, le 14 juillet 1223. C'est alors son père, Louis « le
Lion » qui devient roi mais pour une courte durée puisqu'il meurt
trois ans plus tard, le 8 novembre 1226[L 8]. Le 3 novembre, soit
quelques jours avant sa mort, Louis VIII fait venir dans sa
chambre les barons, prélats et personnages importants de l'armée
pour leur faire promettre que, dès qu'il sera mort, ils prêteront
hommage et foi à son fils, et qu'ils le couronneront roi au plus
vite[e]. Selon le chroniqueur Philippe Mouskes, Louis VIII
missionne également ses plus proches conseillers, Barthélemy de
Roye, Jean de Nesle et le frère Guérin, pour veiller sur ses
enfants[L 9],[f].

Louis est âgé de douze ans à la mort de son père, l'angoisse et


l'inquiétude d'être gouverné par un enfant envahissent alors le
royaume[L 10]. Cependant, bien qu'enfant, le nouveau roi fait preuve
d'une grande maturité[L 11] et, alors qu'aucun texte ni aucune
tradition ne prévoit qui doit gouverner sous le règne d'un roi trop
jeune, la tutelle passe entre les mains de la reine mère, Blanche de
Castille, dès les premiers jours qui suivent la mort de son
époux[L 12]. Cette situation est légalisée par un acte inédit, dans
lequel l'archevêque de Sens et les évêques de Chartres et de
Beauvais affirment que Louis VIII, sur son lit de mort, avait fait
savoir qu'il décidait de placer son fils héritier, le royaume et ses
autres enfants sous le « bail et la tutelle » de sa femme jusqu'à ce
que Louis atteigne sa majorité[L 13].
Lettre circulaire adressée par les
prélats et barons du royaume aux
évêques et grands feudataires pour
les inviter à assister au couronnement
du jeune Louis IX, le
29 novembre 1226. Archives
nationales.

Louis IX est sacré roi le 29 novembre 1226 en la cathédrale Notre-


Dame de Reims par l'évêque de Soissons, Jacques de Bazoches.
Son sacre est marqué par trois aspects. D'abord, la rapidité de
l'événement, afin que Louis IX soit rapidement « complètement »
roi et que personne ne puisse faire pression sur lui ou son
entourage[L 14]. Ensuite, il est vite adoubé, lors d'une étape à
Soissons sur le chemin menant à Reims, car le roi de France doit
nécessairement être chevalier. Enfin, le troisième aspect sur
lequel insistent les chroniqueurs est l'absence des grandes
personnalités du royaume, tant ecclésiastiques que laïcs[L 15],[g].

Les chroniqueurs ont souvent donné des motifs politiques à ces


absences, mais selon Jacques Le Goff, même s'il est vrai que
certains boudent le sacre pour des raisons politiques, la plupart
n'ont simplement pas eu le temps de préparer leur voyage en
raison de la précipitation de la cérémonie. De plus, le sacre d'un
enfant n'est pas particulièrement attrayant pour les prélats et les
grands seigneurs[L 16].

Blanche de Castille exerce le pouvoir avec le titre de « baillistre »


et reste peu de temps entourée des conseillers expérimentés
— mais vieillissants — des deux règnes précédents : le frère
Guérin, chancelier de France, rend les sceaux et meurt en 1227 ;
Barthélemy de Roye, grand chambrier de France, s'efface peu à
peu et meurt en 1237 et Jean de Nesle n'apparaît plus que par
intermittences. Le principal soutien de la reine reste alors Gauthier
Cornut, évêque de Sens[L 17].

Révolte des barons

Blanche de Castille et Louis IX, détail


d'une miniature de la Bible moralisée
de Tolède, 1240.

En 1226, Blanche de Castille et ses conseillers s'occupent du cas


de quelques seigneurs mécontents. Pour se concilier Philippe
Hurepel, demi-frère de Louis VIII, son royal neveu lui donne les
châteaux de Mortain et Lillebonne ainsi que l'hommage du comté
de Saint-Pol et une rente viagère de six mille livres tournois[h]. À la
demande de plusieurs seigneurs, à l'Épiphanie, le 6 janvier 1227,
Blanche, son fils et leurs conseillers décident également de libérer,
en échange d'une rançon et de sa fidélité, Ferrand de Flandre qui
avait trahi Philippe Auguste lors de la bataille de Bouvines[L 18].

Louis IX fait ensuite un effort en direction des grands seigneurs


trop remuants : il promet de marier son frère Jean à la fille de
Pierre Mauclerc, qui lui offre en gage Angers, Le Mans, Baugé et
Beaufort-en-Vallée et promet de marier son frère Alphonse à une
fille de Hugues X de Lusignan ainsi que sa sœur Isabelle à l'un de
ses fils[L 19]. L'effort le plus important est fait envers le roi
d'Angleterre Henri III et, en avril 1227, une trêve est conclue entre
le roi de France et Richard de Cornouailles, frère du roi
d'Angleterre. Le mois suivant, c'est Henri III en personne qui
demande à Louis une trêve officielle. Celle-ci prend effet en
juin[L 19].

Ainsi, au début de l'été 1227, le jeune roi est à la tête d'un royaume
pacifié. Cependant, les barons ne supportent plus d'être conduits
par un enfant et une femme étrangère. De nombreux seigneurs se
rassemblent à Corbeil et prévoient d'enlever le roi afin de le
séparer de sa mère et de ses conseillers pour gouverner en son
nom et s'approprier le pouvoir, les terres et les richesses. À la tête
de cette révolte se trouvent alors Philippe Hurepel, comte de
Boulogne et oncle du roi, qui a accepté de devenir l'un de leurs
chefs, mais sans conviction, et Pierre Mauclerc, duc de Bretagne,
le plus puissant des vassaux du roi de France[L 20],[i].

Le jeune roi et la reine mère, qui reviennent de Vendôme, où ils


sont allés négocier avec les barons de l'Ouest, rentrent à Paris par
Orléans, mais toute leur suite est bloquée à Montlhéry par les
barons rassemblés. Bientôt, les Parisiens, auxquels Blanche et ses
conseillers avaient envoyé des messages requérant leur fidélité et
leur soutien, prennent les armes, volent au secours du roi et le
ramènent en triomphe[L 21]. Contre cette première révolte, le roi est
également soutenu par le comte Ferrand de Flandre, libéré et resté
fidèle, et Thibaud IV de Champagne, avec lequel il est
réconcilié[L 22].

En 1228, la coalition des barons se reforme. Cette fois, la révolte,


soutenue par Philippe Hurepel, est dirigée par Enguerrand III de
Coucy. Les coalisés ne s'en prennent plus directement au roi et à
sa tutrice, mais à Thibaud IV de Champagne, leur plus puissant
soutien[L 22]. Cette campagne commence par la propagation de
rumeurs injurieuses à l'égard de Blanche : les barons l'accusent de
vider les caisses du royaume et d'être la maîtresse de son
conseiller Romain Frangipani ou encore de Thibaut de
Champagne[L 23]. Heureusement pour le roi, les barons sont
instables et impressionnés par la royauté, même représentée par
un adolescent. Certains d'entre eux passent donc de la rébellion à
une obéissance totale[L 24].

Mais il faut tout de même recourir aux opérations militaires et, en


1230, le jeune roi, âgé de moins de seize ans, prend la tête de l'ost
royal. Il part en campagne dans l'Ouest, contre Pierre Mauclerc,
qui vient de prêter hommage au roi d'Angleterre en octobre 1229,
et ses complices, puis en Champagne pour y protéger
Thibaud[L 24]. La campagne de janvier se termine avec la prise de
Bellême et la reprise d'Angers, Baugé et Beaufort[L 25]. Sur les
conseils de Romain Frangipani, l'armée royale ravage également
les champs, les récoltes et les possessions de Raymond VII de
Toulouse, celui-ci étant ainsi forcé de faire la paix avec le
gouvernement du royaume[L 26].

En mai, Henri III, appelé à l'aide par Pierre Mauclerc, débarque à


Saint-Malo, mais n'ose pas engager les hostilités et s'enferme
dans Nantes, sans combattre. Louis prend la tête d'une nouvelle
armée et, grâce à l'aide de Hugues X de Lusignan, prend Clisson,
assiège Ancenis et rase le château de La Haye-Pesnel,
appartenant au rebelle Fouques Pesnel. Au printemps 1231, il
entreprend une nouvelle campagne dans l'Ouest et impose à
Pierre Mauclerc une trêve de trois ans à Saint-Aubin-du-
Cormier[L 25]. Entre-temps, Louis IX se tient en Champagne et les
barons révoltés contre Thibaud n'osent pas attaquer le roi ; ils
abandonnent ainsi les hostilités[L 26].

Victorieux, Louis apparaît comme un roi guerrier : les anciens


coalisés, à l'exception de Pierre Mauclerc qui ne se soumettra
qu'en novembre 1234, lui obéissent désormais[L 27],[L 28].

Fiançailles et mariage

Célébration du mariage de Louis et


Marguerite. Le roi et la reine
pratiquant l'abstinence. Guillaume de
Saint-Pathus, Vie et miracles de saint
Louis, 1330-1340, BnF, Fr.5716.
Louis IX est probablement reconnu majeur en 1234, à vingt ans,
voire en 1235, à vingt et un ans[L 29],[j].

Guillaume de Nangis fait du mariage la conséquence d'un désir du


roi, mais selon Jacques Le Goff et Gérard Sivéry, le jeune roi n'a
fait que se conformer à l'usage et à l'avis de sa mère et de ses
conseillers[L 30],[S 1].

Marguerite, aînée des quatre filles de Raimond-Bérenger IV de


Provence, est à peine nubile car elle n'a que treize ans. Jean de
Nesle et Gauthier Cornut sont alors nommés principaux
négociateurs du contrat de mariage et, selon le chroniqueur
Philippe Mouskes, Maurice de Sully, archevêque de Bourges, se
serait également chargé des premières démarches.

En 1233, le roi Louis IX ordonne au chevalier Gilles de Flagy, en


mission à Toulouse, de passer par la cour comtale de Provence,
probablement afin, selon Gérard Sivéry, de se renseigner sur la
jeune princesse dont les rumeurs louent la perfection[S 2]. Louis et
Marguerite sont de lointains parents, mais le 2 janvier 1234, le
pape Grégoire IX les relève de l'empêchement de mariage pour
consanguinité[L 31],[k].

Le 30 avril 1234, à Sisteron, le comte et la comtesse de Provence


reconnaissent devoir une dot de 8 000 marcs d'argent, à payer
avant le 1er novembre 1239, et donnent en gages le château de
Tarascon et ses revenus au roi de France. La réponse se fait peu
attendre ; Jean de Nesle et Gauthier Cornut, chargés d'aller
chercher la fiancée en Provence et de l'accompagner jusqu'au lieu
du mariage, font rédiger par écrit la promesse de mariage du roi
qui s'engage à épouser Marguerite avant l'Ascension, célébrée
cette année le 1er juin[L 31].

Le 17 mai 1234, Raimond Bérenger complète la dot de


2 000 marcs supplémentaires en désignant Raimond Audibert,
archevêque d'Aix, garant envers son futur gendre ; le comte cède
alors les revenus du château d'Aix ainsi que la baillie d'Aix que
détenait Guillaume de Cottignac. Mais la somme considérable de
10 000 marcs d'argent dépasse les capacités financières du
comte qui n'en paiera en fait que le cinquième[S 2].

Le 27 mai 1234, le mariage de Louis et Marguerite est célébré en


la cathédrale de Sens, par Gauthier le Cornu. Les personnages
importants du royaume sont présents et la suite de Louis
comprend sa mère, ses frères Robert et Alphonse, son cousin
Alphonse de Portugal, de nombreux nobles dont le fidèle
Barthélemy de Roye et plusieurs dames qui assurent la suite de
Marguerite[L 32].

La cérémonie se déroule en deux temps. La première phase, une


cérémonie extérieure devant l'église, commence par la jonction
des mains des fiancés par Guillaume de Savoie, évêque de
Valence et oncle de Marguerite, symbolisant leur consentement,
puis les anneaux sont échangés et, enfin, elle se termine par la
bénédiction et l'encensement des époux[L 33]. La seconde phase
est essentiellement une messe lors de laquelle sont lus et chantés
plusieurs textes[L 34]. Au moment de l'invocation, le roi reçoit un
baiser de l'archevêque qu'il va porter à sa jeune épouse, lui
promettant ainsi amour et protection. Enfin vient la bénédiction de
la chambre nuptiale, rite soulignant leur devoir de procréer[L 35]. Le
lendemain du mariage, le 28 mai 1234, la jeune Marguerite est
couronnée reine[L 36].

Selon Guillaume de Saint-Pathus, confesseur et confident de la


reine Marguerite de Provence, Saint Louis ne touche pas sa
femme pendant la nuit de noces ; il passe ses trois premières
nuits de jeune marié à prier, respectant ainsi les trois « nuits de
Tobie » recommandées par l'Église[L 35].

Fin du conflit avec le roi d'Angleterre

Article détaillé : Conflit entre Capétiens et Plantagenêt.

Ligue des seigneurs poitevins

Henri III d'Angleterre, grand adversaire de Saint Louis et de la


monarchie française, n'a pas renoncé à récupérer les territoires
que ses prédécesseurs possédaient en France en tant que ducs
d'Aquitaine et de Normandie, reconquis par Philippe Auguste. Il
conteste en effet la légitimité de la confiscation des fiefs de son
père Jean sans Terre dans l'ouest de la France. Mais occupé par
les barons anglais qui avaient limité son pouvoir en arrachant la
Grande Charte à son père et par les barons français coalisés qui
lui demandèrent de l'aide pour s'émanciper, Henri III n'a jamais
manifesté ses désirs de reconquête[L 37].

En France, une nouvelle rébellion commence à prendre vie. Tout


d'abord, Hugues X de Lusignan s'insurge en raison d'un accord
non respecté : lorsqu'en 1227, la reine Blanche et ses conseillers
avaient neutralisé Hugues, un accord avait prévu le mariage d'une
fille de ce dernier avec Alphonse de France, mais celui-ci était déjà
fiancé à Jeanne de Toulouse ; en compensation, il était prévu
qu'Isabelle de France épouse le futur Hugues XI de Lusignan, mais
celui-ci épousa Yolande de Bretagne en 1238, tandis qu'Alphonse
se maria effectivement avec sa fiancée, Jeanne[L 28].

En plus de cela, à sa majorité, en 1241, Alphonse reçoit de son


royal frère le comté de Poitiers et l'Auvergne, conformément à la
volonté de leur père. Ses nouvelles terres absorbent alors le
comté de la Marche et Hugues X doit transférer son hommage de
vassal du roi de France à Alphonse de Poitiers, seigneur de rang
inférieur. Hugues X prête finalement l'hommage, mais la situation
déplaît fortement à sa femme, Isabelle d'Angoulême, veuve de
Jean sans Terre et mère d'Henri III, qui souhaite conserver son
rang de reine[L 38].

Le conflit éclate lorsque Louis IX, prétextant la rupture des


fiançailles, réclame l'Aunis et Saint-Jean-d'Angély, remis en gage à
Hugues X en 1230 à l'occasion de la promesse de mariage entre
sa sœur Isabelle et le jeune Hugues. Hugues X, décidé à se battre,
détruit symboliquement la maison qu'il possède à Poitiers et, en
décembre 1241, s'oppose publiquement au roi lors de l'assemblée
solennelle des vassaux du comte de Poitou. Louis tente d'abord
vainement de faire revenir le comte sur sa décision puis présente
son cas à la cour des pairs de France, qui prononce la
confiscation des domaines du rebelle. Immédiatement, il
constitue une ligue contre Louis IX, à laquelle la plupart des
barons poitevins adhèrent[L 38],[l]. Dès les débuts de cette coalition,
le roi d'Angleterre s'y intéresse, mais se voit retenu par ses
engagements pris lors des trêves de 1238[L 39]. Après la
destitution de Hugues X, Henri III décide de prendre part à la
coalition afin de faire valoir ses droits en France[L 40].

Combat entre les troupes de Louis IX et


Henri III. Chroniques de Saint-Denis, vers
1332-1350, BL, Royal 16 G VI.

Guerre de Saintonge

Article détaillé : Guerre de Saintonge.

La guerre de Saintonge dure environ un an, du 28 avril 1242 au


7 avril 1243. Selon Jacques Le Goff, elle se déroule en trois
phases : du 28 avril au 20 juillet 1242, c'est une guerre de siège
lors de laquelle Louis ne se bat qu'avec le comte de la Marche et
ses alliés ; du 21 juillet au 4 août 1242, l'ost royal bat les Anglais
devant Saintes et les repousse jusqu'à Blaye ; et enfin, du
4 août 1242 au 7 avril 1243, la guerre s'oriente contre le comte de
Toulouse, puis se termine par une trêve entre Henri d'Angleterre et
Saint Louis[L 40].

Bataille de Taillebourg

Article détaillé : Bataille de Taillebourg.

La bataille de Taillebourg, gravure


colorisée tirée de l′Histoire de
l'armée française de Paul
Lehugeur, 1880.

Le 28 avril 1242, Louis convoque l'ost royal à Chinon. Le 4 mai, à


Poitiers, il lance le début de la campagne : il est à la tête de
1 000 chariots, 4 000 chevaliers et 20 000 écuyers, sergents et
arbalétriers. Son armée assiège et prend successivement les
châteaux rebelles de Montreuil, Béruges, Fontenay, Prez, Saint-
Gelais, Tonnay-Boutonne, Matus, Thoré et Saint-Affaire[L 40].

Henri III quitte Portsmouth le 9 mai et débarque à Royan le 13. Le


16 juin, il déclare la guerre à Louis pendant que celui-ci achève la
conquête du Poitou. Le 20 juillet, les Français arrivent devant
Taillebourg. Le lendemain, les ennemis se retrouvent face à face,
mais sont séparés par la Charente. Les Anglais et les Poitevins
rebelles tentent de rejoindre les Français par le pont de pierre
reliant Taillebourg à Saintes, mais sont rapidement repoussés par
les troupes de Saint Louis qui les mènent à s'enfuir en toute hâte
vers Saintes. Le lendemain, 22 juillet, Louis et son armée
traversent la Charente et la bataille s'engage devant Saintes[L 41].

Selon Guillaume de Nangis, la bataille dure très longtemps, mais


les Anglais ne peuvent endurer les assauts des Français et se
mettent à fuir. Les Français les poursuivent et en font prisonniers
un grand nombre. Le roi d'Angleterre s'enfuit quant à lui vers
Saintes, d'où il s'enfuit à nouveau la nuit tombée avec Hugues X et
leurs troupes. Enfin, le lendemain matin, 24 juillet, les clés de la
ville sont remises à Louis par les citoyens de Saintes[L 42].

Henri III se replie à Pons, mais le 25 juillet, Renaud, seigneur de


Pons, se soumet à Louis IX qui arrive de Colombières. Le
lendemain, Hugues X se soumet à son tour[m]. Le roi d'Angleterre
se réfugie alors à Barbezieux d'où il s'échappe dans la nuit du 26
au 27 juillet. Il rejoint ensuite Blaye, mais doit repartir vers
Bordeaux dès le 4 août, devant la progression du roi de
France[L 43].

Louis IX perd relativement peu d'hommes durant la campagne,


mais doit affronter une épidémie de dysenterie qui décime son
armée. Louis en est également atteint mais guérit rapidement.
Bien qu'affaibli, il rentre à Paris en août 1242[L 44].
Soumission du comte de Toulouse et la trêve

The Glorification of St. Louis (1853-


1855) Alexandre Cabanel

De son côté, Raymond VII de Toulouse, qui a pourtant renouvelé


son hommage à Louis en 1241, s'allie à la coalition des barons
poitevins et du roi d'Angleterre[L 44]. Il rejoint Henri III à Blaye à la
fin juillet, se fait remettre Narbonne le 17 août 1242, par le
vicomte Aimery, s'empare d'Albi et proclame le retour des deux
villes parmi ses possessions[L 45].

Saint Louis, qui vient de remporter la bataille de Taillebourg,


envoie deux armées en Languedoc. Le comte de Foix lâche alors
aussitôt le comte de Toulouse et Louis le délie de sa vassalité
envers celui-ci. Le 20 octobre, Raymond VII est contraint de
demander pardon au roi de France, qui le lui accorde en échange
de sa renonciation à Narbonne et Albi ainsi que des promesses de
combattre l'hérésie et d'accomplir son vœu de croisade[L 46].

Entre octobre et novembre 1242, Henri III tente une dernière fois
de faire valoir ses droits en organisant le blocus de La Rochelle
par la mer. Mais son blocus échoue, de même que la
reconstitution de son armée et de ses alliances. En janvier 1243, il
envoie une lettre à Frédéric II, empereur du Saint-Empire, à qui il
avait fait une demande d'alliance en juin 1242, lui annonçant la fin
de ses espérances. Et enfin, le 12 mars 1243, il est contraint de
demander à Louis une trêve pour cinq ans[L 44],[L 47].

En 1253 et 1254, Louis IX autorise Henri III à se rendre en France


pour visiter l'abbaye de Fontevraud, nécropole de ses ancêtres,
celle de Pontigny, où reposent les reliques de saint Edmond, qu'il
avait contraint à l'exil, ainsi que la cathédrale de Chartres. À cette
occasion, Louis invite Henri III, qui est aussi son beau-frère, à
Paris, où ils fêtent ensemble Noël. Une vive amitié naît entre les
deux rois au point que, quelque temps après, Louis offre à Henri
un éléphant qui lui avait été offert par le sultan d'Égypte. Dès cette
année, Henri demande le renouvellement des trêves, que Louis lui
accorde volontiers[L 47].

Le traité de paix

Traité de Paris, 1259,


Archives nationales de
France.

Article détaillé : Traité de Paris (1259).


En 1257, le roi d'Angleterre envoie auprès de Louis IX l'évêque de
Winchester dont la mission est de proposer au roi de France la
substitution d'un véritable traité aux trêves qui avaient été
signées. Et, bien qu'Henri refuse de renoncer à ses droits sur les
territoires de ses ancêtres en France, les deux rois ont l'intention
d'aboutir à la paix. Les négociations sont longues et laborieuses,
mais enfin, le 28 mai 1258, Henri III Plantagenêt et Louis IX
signent le traité de Paris[L 48].

En signant le traité, Louis et Henri mettent fin au conflit entre


Capétiens et Plantagenêts concernant les terres conquises par
Philippe Auguste. Par ce texte, Henri III renonce à ses
revendications concernant la Normandie, l'Anjou, la Touraine, le
Maine et le Poitou et Louis IX lui donne la somme nécessaire pour
entretenir 500 chevaliers pendant deux ans ainsi que les revenus
de l'Agenais et ses domaines dans les diocèses de Limoges,
Cahors et Périgueux[L 49],[n].

Le 10 février 1259, le traité est d'abord ratifié par Richard de


Cornouailles. Le 17 février, il est ratifié à Westminster par des
procureurs, au nom du roi, et, le 4 décembre, Simon V de Montfort
et Aliénor d'Angleterre le ratifient également. Enfin, arrivé en
France le 14 novembre, Henri III prête hommage à Louis le
4 décembre 1259[L 50].
Expansion du domaine royal

Tout d'abord, par son testament de 1225, Louis VIII le Lion


demande le transfert d'environ un tiers du domaine royal en faveur
de ses fils puînés : le deuxième, Robert, reçoit l'Artois ; le
troisième, Alphonse, le Poitou et l'Auvergne, et le quatrième,
Charles, l'Anjou et le Maine[5]. Devenu roi, Louis IX respecte cette
volonté, qu'il exécute comme une décision propre : lorsque ses
frères atteignent l'âge de vingt ans, il les adoube et leur remet leur
apanage. Le domaine royal est donc sensiblement amoindri, mais
cette politique ne provoque pas le démembrement du royaume.
Elle est, au contraire, le moyen d'éviter les conflits entre les quatre
frères. De plus, Louis insiste sur les conditions de possession de
l'apanage, qui doit revenir au domaine royal dans le cas où son
détenteur mourrait sans héritier, ce qui sera le cas d'Alphonse en
1271[L 51].

Louis IX ou Saint Louis d'après une


enluminure du Recueil des rois de
France de Jean du Tillet (v. 1547), BnF.

Au cours de son règne, le roi Louis VIII a mis fin aux espoirs
d'hégémonie du comte Raymond VII de Toulouse, soumis lors de
la croisade des albigeois. En mars 1229, Blanche et Louis IX
convoquent une conférence à Meaux. Raymond VII s'y rend en
pèlerin, accompagné de ses principaux vassaux, et signe le traité
de Meaux-Paris le 12 avril 1229. Il se voit alors contraint de prêter
allégeance au jeune roi de France et perd près de la moitié de son
territoire, principalement les anciennes vicomtés de Raimond II
Trencavel : les sénéchaussées de Beaucaire et de Carcassonne,
conquises sur le terrain depuis 1226[6], intègrent le Domaine,
tandis que le marquisat de Provence est cédé au Saint-Siège.

Le comte se voit par ailleurs contraint de fonder une université à


Toulouse. Enfin, le traité prévoit le mariage de Jeanne de
Toulouse, seule héritière de Raymond, avec Alphonse de Poitiers,
ce qui permet, à plus ou moins brève échéance, de rattacher les
territoires restants du comté de Toulouse au domaine royal : le
couple mourant sans enfants, ces domaines passent directement
et définitivement sous administration royale en 1271[7], sous
Philippe III le Hardi[8].

Par le traité de Corbeil signé le 12 mai 1258 entre les


représentants de Jacques Ier d'Aragon et ceux de Louis IX, ce
dernier renonce aux prétentions françaises sur l'ancienne marche
d'Espagne, et en particulier sur la Catalogne, la Cerdagne et le
Roussillon, tandis que l'Aragon renonce en échange aux siennes
sur la Provence et le Languedoc[o]. S'ébauche alors la frontière du
royaume de France au sud des Corbières. Côté français, la
frontière est protégée par les forteresses de Termes, Aguilar, Niort,
Quéribus, Peyrepertuse et Puilaurens tandis que Salces, Opoul et
Perpignan défendent la frontière catalane[9].

Enfin, comme nous l'avons déjà vu, Henri III d'Angleterre renonce
par le traité de Paris (1259) à ses revendications sur la
Normandie, l'Anjou, la Touraine, le Maine et le Poitou tandis que
Louis rend à ce dernier une partie des terres du Limousin et du
Quercy à la Saintonge, dont il n'est pas certain que la conquête ait
été légitimement fondée[10].

Roi justicier et diplomate

En tant que roi chrétien, Louis IX doit faire respecter deux idéaux
censés lui apporter, ainsi qu'à ses sujets, le salut éternel : la
justice en premier lieu, puis la paix. Il se veut à l'image du roi
Salomon rendant la justice sous un chêne, notamment dans le
parc du château de Vincennes (une représentation qui s'est
transmise de génération en génération à travers l'image qu'on se
fait de ce roi)[11]. Il s'efforce donc de faire régner la paix dans les
affaires où il est impliqué et tente d'éliminer les sujets de conflit
pour l'établir le plus longtemps possible. Son prestige fait de lui le
recours préféré des adversaires en quête d'arbitrage et son action
va s'étendre dans toute la Chrétienté, dont il deviendra le
pacificateur[L 52].
Dit d'Amiens

Saint Louis médiateur entre le roi


d'Angleterre et ses barons, Georges
Rouget, 1820, château de Versailles.

Articles détaillés : Dit d'Amiens, Provisions d'Oxford et Provisions


de Westminster.

En Angleterre, l'aristocratie se révolte pour restreindre et contrôler


le pouvoir du roi. Ces révoltes aboutissent à la Grande Charte en
1215, puis aux provisions d'Oxford en 1258 et, enfin, aux
provisions de Westminster en 1259[H 1]. L'opposition est alors
menée par Simon V de Montfort, le propre beau-frère
d'Henri III[L 53]. Les documents passent par une longue série de
révocations et de rétablissements[H 1] : le roi réussit notamment à
se faire relever de son serment de respecter les provisions
d'Oxford par les papes Alexandre IV puis Urbain IV, mais les
barons anglais n'acceptent pas la décision pontificale. C'est ainsi
qu'en décembre 1263, Henri III et ses barons demandent
l'arbitrage de Louis IX, dont ils promettent de respecter la
décision[L 54].

Louis rend son verdict, le « Dit d'Amiens », dès le 23 janvier 1264 :


il ratifie d'abord la bulle pontificale annulant les provisions
d'Oxford et déclare, en ferme partisan de la prérogative royale,
qu'Henri Plantagenêt doit récupérer la plénitude du pouvoir et de
sa souveraineté. L'arbitrage est alors considéré comme un
jugement rendu par Louis IX, en tant que seigneur du roi
d'Angleterre et donc comme suzerain des barons anglais,
considérés comme ses arrière-vassaux[L 54].

Affaire des Flandres

Article détaillé : Guerre de Succession de Flandre et du Hainaut.

Marguerite II de Flandre est en guerre avec les fils issus de son


premier mariage avec Bouchard d'Avesnes, qu'elle désavantage au
bénéfice des fils issus de son second mariage avec Guillaume II
de Dampierre. Ainsi commence le conflit entre les Avesnes, qui
mettent en avant leur droit d'aînesse, et les Dampierre, qui renient
l'héritage de leurs demi-frères, considérés comme des fils
illégitimes en raison de l'annulation du mariage de leurs
parents[L 55].

Louis est appelé à plusieurs reprises pour intervenir, soit à


l'initiative de l'un ou de l'autre parti, soit à sa propre initiative, en
tant que suzerain. En 1235, il prévoit un partage inégal des terres :
deux septièmes aux Avesnes et cinq septièmes aux
Dampierre[L 55],[p].

En 1246, dans le but de pacifier le royaume avant de partir en


croisade, Louis IX et Eudes de Châteauroux ménagent un accord
entre les deux partis : le Hainaut appartient maintenant aux
Avesnes et la Flandre aux Dampierre. Guillaume III de Dampierre
part en croisade avec Louis, revient en 1250, mais meurt
accidentellement l'année suivante. Sa mère lui reconnaît alors
comme successeur son frère cadet, Gui de Dampierre. Et si la
curie romaine a finalement reconnu la légitimité des Avesnes,
Marguerite refuse toujours à Jean d'Avesnes le titre de comte de
Hainaut et ne lui laisse que le marquisat de Namur[L 56].

Après avoir tenté en vain de s'emparer des îles de Zélande, en


juillet 1253, sous l'impulsion de leur mère, les fils Dampierre,
accompagnés de plusieurs barons français, sont faits prisonniers
par Guillaume du Saint-Empire. Marguerite fait alors appel au frère
du roi de France, Charles d'Anjou, à qui elle promet le Hainaut,
ignorant ainsi les droits des Avesnes. Charles accepte, occupe
Valenciennes et Mons et évite de peu un conflit armé avec le roi
des Romains[L 56]. Au retour de la croisade, Louis IX prend très mal
l'initiative de son frère et intervient : il rappelle ce dernier à Paris
et, par le « Dit de Péronne » du 24 septembre 1256, il confirme
l'accord signé en 1246. Néanmoins, pour tenir compte de la
donation du comté du Hainaut à Charles, Marguerite le lui rachète
à un très haut prix. Elle doit aussi payer une forte rançon au comte
de Hollande pour la libération des Dampierre, et, peu de temps
après, se réconcilie avec son fils Baudoin d'Avesnes[L 57].
Conflit entre Frédéric II et Innocent IV

Entrevue de Saint Louis et du pape


Innocent IV, Grandes Chroniques de
France de Charles V, BnF, Fr.2813.

Alors que deux des plus grandes puissances d'Occident,


l'empereur Frédéric II du Saint-Empire et le pape, sont en guerre,
Louis IX garde une stricte neutralité dans ce conflit[L 58]. Monarque
le plus puissant de la chrétienté, il rend à chacun ce qu'il pense lui
être dû : un profond et obéissant respect au pape et une
reconnaissance formelle de sa prééminence symbolique à
l'empereur. Mais il leur impose de respecter son indépendance
temporelle et refuse, pour le premier comme pour le second, qu'ils
interviennent dans les affaires relevant de son autorité[L 59].

En 1240, alors que le pape souhaite détrôner l'empereur, Louis


refuse qu'il offre la couronne d'Allemagne à Robert d'Artois. Mais
le 3 mai 1241, une flotte génoise amenant les prélats au concile
convoqué par le pape Grégoire IX est vaincue par une flotte pisane
au service de Frédéric. Parmi eux, plusieurs archevêques, évêques
et abbés sont présents[L 59]. Louis IX, persuadé de la bienveillance
de l'empereur, envoie l'abbé de Corbie et le chevalier Gervais
d'Escrenne auprès de lui pour demander leur libération.
Frédéric, qui avait préalablement demandé au roi d'empêcher les
prélats français de se rendre au concile, répond à Louis qu'il ne
doit pas s'étonner si « César retient étroitement et en angoisse
ceux qui étaient venus pour mettre César en angoisse ». Le roi de
France envoie alors à l'empereur l'abbé de Cluny avec une lettre
déclarant que « le royaume de France n'est pas encore si affaibli
qu'il se laisse mener à [ses] éperons »[L 60]. La déclaration fait
immédiatement reculer Frédéric II qui, par peur de mettre le roi
Louis IX en colère, se décide à relâcher les prélats du
royaume[L 61].

En août 1241, le pape Grégoire IX meurt et son successeur,


Célestin IV, meurt après douze jours de pontificat. Enfin, en
juin 1243, le pape Innocent IV leur succède et le conflit avec
Frédéric s'amplifie. Le pape envoie une lettre à Louis pour lui
demander l'asile, afin d'être à l'abri des attaques de
l'empereur[L 62]. Cependant, Louis IX lui répond, de manière très
respectueuse, que ses barons lui ont déconseillé d'accepter sa
demande, afin de garder la neutralité nécessaire. Innocent IV part
alors en exil à Lyon, ville quasi indépendante et sous l'influence de
la France.

Le 27 décembre 1244, le pape convoque un concile à Lyon, cite


l'empereur à comparaître et à entendre la sentence, et invite Louis
à y assister. Mais Louis, préférant ne pas s'engager, refuse
l'invitation et propose au pape une entrevue à Cluny dans l'espoir
de préparer une réconciliation entre lui et l'empereur[L 63]. Lors de
l'entretien, le pape renforce son soutien à la croisade du roi, mais
refuse tout geste de réconciliation avec l'empereur[L 64].

Louis IX tente, sans succès, en 1246, une nouvelle intervention


auprès du pape en faveur de Frédéric II. Mais, en 1247, il apprend
que l'empereur rassemble une importante armée pour marcher sur
Lyon où le pape réside toujours. Il envoie alors des troupes
considérables pour défendre le souverain pontife et Frédéric II, qui
s'est avancé jusqu'aux Alpes, rebrousse chemin vers Parme.
Toutefois, après cela, Louis continue de rester neutre dans le
conflit et ses relations avec l'empereur restent cordiales[L 64].

Louis IX et les Mongols

Article connexe : Alliances franco-mongoles.

Dès 1245, la chrétienté mûrit l'espoir de convertir le grand Khan au


christianisme, ou, tout au moins, de l'amener à s'allier aux
chrétiens contre les musulmans. C'est ainsi que le pape
Innocent IV envoie trois missions à la recherche du Grand Khan
Güyük. Les dominicains André de Longjumeau, Ascelin de
Lombardie et Simon de Saint-Quentin sont envoyés de Terre
sainte tandis que le franciscain Jean de Plan Carpin passe par la
Bohême, la Pologne et la basse Volga, jusqu'au Khan dont il
assiste à l'intronisation[L 65]. Saint Louis s'intéresse de près à ces
expéditions[L 66].
En 1248, alors qu'il est en séjour à Chypre, le roi de France est
approché par des envoyés d'Eljigidei (en) , commandant mongol
basé en Arménie et en Perse[12]. Eljigidei prévient Louis « que
Güyük Khan est prêt à l'aider à conquérir la Terre sainte et à
délivrer Jérusalem des mains des Sarrasins » et lui suggère de
débarquer en Égypte, pendant que lui attaquerait Bagdad, pour
empêcher que les sarrasins d'Égypte et ceux de Syrie joignent
leurs forces[13],[L 66]. Le roi dépêche alors au Grand Khan deux
prêcheurs, dont André de Longjumeau, ainsi qu'une tente écarlate
très luxueuse en guise de chapelle, contenant des « images »
montrant l'essentiel de la foi chrétienne[L 66]. Toutefois, Güyük
meurt avant l'arrivée de l'ambassadeur, et rien de concret n'en
résulte ; la reine Oghul Qaïmich, à présent régente, décline
poliment l'offre[13]. En 1249, Louis apprend que le Khan Sartaq
s'est converti au christianisme et s'est fait baptiser. Il lui envoie
alors le franciscain Guillaume de Rubrouck, mais pas en tant
qu'ambassadeur officiel afin d'éviter une nouvelle humiliation.
Sartaq n'a en réalité de chrétien que le nom, mais permet au
franciscain de se rendre auprès du Grand Khan Möngke (1251-
1259), à Karakorum. Rubrouck revient cependant à Chypre en
1255, sans succès[L 67].

En 1259, Berke, le chef de la Horde d'or demande la soumission du


roi de France[14]. En revanche, le 10 avril 1262, ce dernier reçoit
une lettre de l'ilkhan Hülegü qui lui demande la paix et de
l'aide[L 67]. Se présentant comme le « destructeur des perfides
nations sarrasines », il insiste sur sa bienveillance à l'égard des
chrétiens dans son empire et lui annonce les avoir tous libérés de
prison ou de l'esclavage dans les pays qu'il a soumis. N'ayant pas
de navire, il demande à Louis de lui en prêter afin d'attaquer
l'Égypte et promet de restituer le royaume de Jérusalem aux
chrétiens. Mais, dans cette lettre, Hülegü, qui n'a pas compris que
le pape n'est qu'un chef spirituel et que le roi le plus puissant de la
chrétienté est en fait le roi de France, rappelle à Saint Louis la
souveraineté du Grand Khan sur le monde entier. Pour cette
raison, le roi de France refuse de répondre à sa demande et
adresse l'ambassade à Rome, où la papauté poursuit pendant
plusieurs années les conversations, qui n'aboutissent finalement
jamais[L 68].

Réformes du royaume

Situé entre le règne de son grand-père Philippe Auguste et celui de


son petit-fils Philippe le Bel, Saint Louis est l'homme qui fait
passer la France d'une monarchie féodale à une monarchie
moderne. Celle-ci ne repose plus sur les rapports personnels du
roi avec ses vassaux, mais sur les rapports du roi en tant que chef
de la Couronne avec ses « sujets ». Il n'est plus seulement
suzerain mais souverain. Ce passage à un État moderne se fait,
selon Jacques Le Goff, « selon des formes transitoires,
progressivement, évitant tout traumatisme institutionnel »[15].
Réformes judiciaires

Saint Louis rendant la justice sous le


chêne de Vincennes, Pierre-Narcisse
Guérin, 1816, musée des beaux-arts
d'Angers.

Dans l'ordonnance de 1245, le roi institue la « quarantaine-le-roi ».


Dans cette ordonnance, il ordonne une trêve d'au moins quarante
jours à partir de la date à laquelle survient un sujet de discorde
entre deux parties, afin de limiter les guerres privées, désormais
interdites. Ainsi, toute vengeance est proscrite jusqu'à l'expiration
du délai, permettant un apaisement des tensions[L 69],[16].

En 1247, il dépêche des enquêteurs royaux qui ont pour mission


de l'instruire de l'état du pays et de réprimer directement dans les
domaines de la justice, de l'administration, de la fiscalité et de
l'armée. Baillis et prévôts sont également introduits en France, ces
derniers cessent alors d'être des inspecteurs itinérants et
deviennent des administrateurs nommés et payés par le roi, qui
exercent leurs fonctions dans une vingtaine de circonscriptions
distinctes qui divisent désormais l'immense royaume de France[q].

Recrutés dans la petite noblesse locale ou dans la bourgeoisie,


ces officiers sont contraints de respecter des règles strictes de
gestion, fixées par l’ordonnance de 1254[16],[17],[Na 1]. Les officiers
royaux sont eux aussi surveillés par les enquêteurs qui ont pour
mission de fixer les limites de chacun et de transmettre par écrit
toutes les plaintes à la cour du roi, qui commence à se diviser en
sections précises : le Conseil, qui traite des affaires politiques ; la
Curia in parliamento, qui s'élèvera au rang de parlement et la Curia
in compotis, ancêtre de la Cour des comptes, qu'il installe à la tour
du Temple[18].

Dès décembre 1254, Louis IX promulgue la « Grande


Ordonnance », également appelée statutum generale, statuta
sancti Ludovici ou « establissement le roi », qui tend à réformer le
gouvernement royal en profondeur[L 70]. Elle est, en fait, le
regroupement de plusieurs textes royaux promulgués entre juillet
et décembre 1254. La plupart de ces textes abolissent des
mesures prises par les sénéchaux royaux, en violation des
anciennes coutumes locales[L 71]. Ces textes ordonnent également
aux officiers royaux de rendre justice sans distinction des
personnes et de refuser tout cadeau pour eux-mêmes ou leur
famille. Ils ne pourront lever aucune amende sans jugement,
devront considérer que tout accusé non condamné est présumé
innocent, et il leur sera dorénavant interdit d'empêcher le transport
des blés, mesure destinée à combattre la famine.

En décembre, il y ajoute une série de mesures concernant la pure


moralité : le blasphème[17], les jeux d'argent, les prêts à intérêt[LM 1]
et la fréquentation des maisons closes ainsi que des tavernes
sont interdits aux officiers royaux[L 72],[16]. Mais les ordonnances
ne touchent pas que les officiers royaux. Dans le but de conduire
ses sujets au salut, le roi prohibe la prostitution, punit le
blasphème, interdit les jeux de dés et leur fabrication ainsi que les
jeux d'échecs, de dames et de « trictrac », doublement
condamnables en tant que jeux d'argent et de hasard. Enfin, les
tavernes se voient réservées aux voyageurs et interdites à la
population[L 73].

La « Grande Ordonnance » est reprise en 1256. Le nouveau texte


présente plusieurs différences avec ceux de 1254. L'ordonnance
de 1256 résulte de la modification des textes de 1254, qui étaient
plutôt des instructions aux baillis et sénéchaux, en une
ordonnance générale pour le royaume[L 74]. Dans cette nouvelle
ordonnance royale, Louis supprime toute référence à l'usage de la
torture et revient notamment sur l'interdiction stricte de la
prostitution[L 75]. Les droits des femmes sur leurs héritages et
leurs dots doivent être particulièrement respectés : les femmes
étant considérées comme des êtres faibles, il appartient à la
justice royale de les protéger. Louis refuse ainsi qu'une femme
soit punie pour les fautes de son mari[L 76].

En 1261, conformément au quatrième concile du Latran, une


nouvelle ordonnance royale abolit l'ordalie. Les épreuves par le feu
et par l'eau dont l'accusé doit sortir indemne ou les combats dont
il doit sortir vainqueur devront maintenant être remplacés par des
preuves rationnelles ou testimoniales[L 77].
Réformes monétaires

Gros tournois, avers et revers, sous


Louis IX.

À la fin de son règne, entre 1262 et 1270, Louis IX met en place


d'importantes réformes monétaires. Elles répondent d'abord à
l'évolution économique et à la diffusion de l'économie monétaire.
Les réformes commencent avec une ordonnance qui interdit de
contrefaire la monnaie royale et qui institue le monopole de la
circulation de celle-ci dans le royaume, à l'exception des monnaies
de seigneurs ayant reçu une autorisation, qui peuvent circuler,
mais uniquement sur leur terre[L 78]. Puis deux ordonnances
interdisent l'utilisation des « esterlins », monnaie anglaise : la
première, publiée entre 1262 et 1265, exige que les sujets du roi
promettent de ne pas utiliser d'esterlins, et celle de 1265 fixe à la
mi-août de 1266 la date limite de leur circulation[L 79].

En 1265, une nouvelle ordonnance reprend celle de 1262 et


confirme le privilège de la monnaie royale de circuler dans tout le
royaume, mais autorise les monnaies régionales. En juillet 1266,
une ordonnance édicte la reprise de la frappe du denier parisis à
de nouvelles conditions de poids et de teneur en métal fin ainsi
que la création d'un gros tournois. Enfin, entre 1266 et 1270, une
autre ordonnance édicte la création de l'écu[L 79]. Le denier parisis
et l'écu d'or sont plutôt des échecs, mais le gros tournois est une
très grande réussite en France mais également sur le marché
international, et son succès se poursuivra jusqu'au xive siècle[L 80].

Régulation de la prostitution

Au Moyen Âge, les responsables de l’ordre public, municipalités,


seigneurs laïcs ou ecclésiastiques, organisent la prostitution dès
le xiie siècle comme un moindre mal. On trouve même des bordels
qui sont propriété de monastères ou de chapitres[19]. Mais comme
nous l'avons vu précédemment, à son retour de Terre sainte, Louis
veut remettre de l'ordre dans le royaume. C'est ainsi qu'il prohibe
totalement la prostitution dans son ordonnance de 1254. Toutes
les femmes et filles se livrant à la prostitution sont appelées à y
renoncer[20]. Elles sont expulsées des villes, loin des églises et des
cimetières, et quiconque leur met une maison à disposition se voit
confisquer un an de loyer[L 75]. Si, après un avertissement, elles
continuent dans cette voie, l'ordonnance prévoit que leurs
vêtements seront confisqués et que leur maison sera saisie puis
vendue au profit du fisc. En cas de récidive, l'ordonnance envisage
qu'elles seront bannies des villes et des villages, voire du
royaume[20].

Parallèlement, le roi prend sur sa cassette les fonds nécessaires


pour permettre au couvent des Filles-Dieu, spécialement destiné à
l'accueil des filles repentantes, de recevoir deux cents personnes
supplémentaires[20].
Mais l'expérience prouve au souverain que l'ordonnance est
inutile. Poursuivies, les prostituées changent d'apparence pour
prendre celle de « femmes honnêtes », ce qui les expose en plus
aux insultes des libertins. En 1256, dans une seconde ordonnance
qui révoque en quelque sorte la première, le roi permet ainsi aux
prostituées d'exercer, mais hors des murs des cités et loin des
lieux de culte. Des établissements spécialisés sont alors installés
loin des maisons particulières. Ils ne sont ouverts que la journée,
jusqu'à six heures au soir, afin que des femmes ne s'y rendent pas
la nuit pour ne pas y être reconnues[20]. Selon Jacques Le Goff,
c'est « l'esquisse de ghettos de la prostitution »[L 75].

Roi bâtisseur et mécène

Le château de Tours au
Moyen Âge. Gravure tirée de
la Topographie française de
Claude Chastillon, 1644-
1648.

Sous le règne de Louis IX, les grandes cathédrales sont en


construction, à peine achevées ou en profond remaniement. C'est
ainsi qu'il assiste à la construction des cathédrales de Chartres,
d'Amiens, de Reims, de Rouen, de Beauvais, d'Auxerre ou encore
Notre-Dame de Paris[L 81]. Le roi finance et ordonne la
construction de nombreux couvents, églises et abbayes, mais son
rôle dans chaque fondation est peu connu[L 82].
Selon Robert Branner, l'architecture parisienne, sous l'influence de
Louis IX, devient « un art sophistiqué » qu'il nomme le « style de
cour ». Paris devient alors une capitale artistique avec une
architecture élégante et des ateliers de manuscrits enluminés,
d'ivoire, de broderies, de tapisseries, de joaillerie, de pierres
précieuses et d'objets liturgiques. Outre l'architecture civile, le roi
favorise l'architecture militaire — avec, par exemple, les remparts
d'Aigues-Mortes et de Jaffa —, domestique — avec notamment le
château de Tours — et religieuse[L 83] :

Édifices sacrés

L'abbaye de Royaumont.

Dans son testament, Louis VIII a laissé une forte somme pour
fonder un monastère près de Paris[L 84]. Pour édifier cette abbaye,
Louis et sa mère choisissent un lieu proche d'Asnières-sur-Oise,
où ils résident de temps en temps, et acquièrent le domaine de
Cuimont, débaptisé pour être appelé Royaumont (« mont royal »),
nom qui symbolise le lien étroit entre la famille royale et la future
abbaye[L 85]. C'est alors que, dans les premières années de son
règne, entre 1229 et 1234, Louis, conseillé par Blanche de Castille,
réalise la fondation de l'abbaye et l'attribue à l'ordre cistercien,
contrairement aux indications du feu roi qui souhaitait qu'elle soit
affiliée aux chanoines de Saint-Victor[L 84].
Article détaillé : Abbaye de Royaumont.

La fondation de Royaumont, construite entre 1228 et 1235,


préfigure l'attrait naissant de Louis pour les ordres mendiants[23],
dont se rapprochent les cisterciens, et accroît son goût précoce
pour les édifices religieux. C'est également une occasion pour le
jeune roi de faire preuve d'humilité et de pénitence : pendant toute
la période de construction, il surveille attentivement l'avancement
des travaux et participe activement à la vie du chantier en aidant
les artisans, allant jusqu'à porter les pierres et le mortier[L 86],[H 2].

Article détaillé : Abbaye de Maubuisson.

L'abbaye de Maubuisson.

Quelques années plus tard, en 1241, Blanche de Castille fait


construire non loin de là, à Saint-Ouen-l'Aumône, l'abbaye aux
Dames de Maubuisson[L 82].

Article détaillé : Basilique Saint-Denis.

Dès 1231, à la demande de Louis IX, des travaux de grande


ampleur sont menés dans l'abbatiale de Saint-Denis[L 82].
Commencés sous l’abbé Eudes Clément (1228-1245), les travaux
raccordent l'abside et le narthex de l’église de Suger au plan plus
large du nouvel édifice. Et en 1267, Louis IX inaugure le nouvel
ensemble sépulcral destiné à sceller la continuité des trois
dynasties royales franques[L 87].

Sorbonne

La Sorbonne avant sa reconstruction


par Richelieu, lithographie vers 1850.

Article détaillé : Collège de Sorbonne.

En 1253, Louis IX cofonde le collège de Sorbonne, pour maîtres ès


arts étudiant en théologie, à la demande de Robert de Sorbon, son
chapelain, confesseur et ami[L 87]. Comme les autres collèges de
l'université de Paris, celui de Sorbon doit accueillir des
pensionnaires pauvres qui y disposent de bourses, ainsi que des
étudiants non-pensionnaires. À sa création, le collège est ainsi
destiné à abriter une vingtaine de personnes. À cet effet, Louis
donne quelques maisons de la rue Coupe-Gueule, face à l'hôtel de
Cluny, pour y installer les étudiants.

Robert de Sorbon, par l'intermédiaire de Guillaume de Chartres,


achète et échange rapidement l'ensemble des abords de cette rue,
dont la majorité du site lui appartiendra dès 1260. Il s'agit alors
d'un ensemble épars de bâtiments divers, maisons et granges,
disposés dans un jardin. La grande simplicité du bâti est
maintenue par le fondateur, Robert de Sorbon, qui instaure une
règle de vie pieuse et austère[H 3].

Hospices

Article détaillé : Hôpital des Quinze-Vingts.

Les Quinze-Vingt en 1567, carte


postale de 1900.

Louis IX fonde, près de la porte Saint-Honoré, l'hospice des


Quinze-Vingts, dans le but de recueillir les aveugles miséreux de
Paris[W 1]. La date de sa construction est inconnue : seule une
bulle du 23 juillet 1260 précise que la fondation était terminée au
mois de juin. Les Quinze-Vingts fonctionnent alors comme une
congrégation et la direction, plutôt « démocratique », rappelle celle
des ordres mendiants. Dès sa fondation, l'hospice bénéficie ainsi
de nombreux privilèges accordés par le roi et les autorités
ecclésiastiques : Louis IX lui accorde notamment une rente de
30 livres parisis, destinée à l'alimentation des aveugles[W 2].

En contrepartie, chacun des pensionnaires doit prier le plus


souvent possible pour le roi, la reine, la famille royale et l'ensemble
des bienfaiteurs et, après leur mort, leurs biens sont remis à la
communauté. Le travail des aveugles des Quinze-Vingts est alors
principalement la quête : la quête d'argent, dont l'intégralité du
montant est remise à la communauté, et la quête de pain, dont le
produit est partagé équitablement entre le mendiant et le maître
de l'hôpital[W 3]. Selon Zina Weygand, en apportant son soutien aux
aveugles, Louis IX manifeste, pour la première fois de l'Histoire, la
responsabilité de la monarchie vis-à-vis des infirmes et « pose les
premiers jalons de la prise en charge par l'État d'un problème
social jusque-là laissé à l'Église et à la générosité des
particuliers »[W 4].

Vers 1248, le roi fait restaurer l'Hôtel-Dieu de Paris par Eudes de


Montreuil et charge Blanche de Castille d'en surveiller
l'avancement. Durant cette même période, il participe à la
fondation de l'hôtel des « Audriettes », destiné à accueillir les
femmes veuves et miséreuses[V 1]. Vers 1259, Louis fonde l'Hôtel-
Dieu de Pontoise et y place treize religieuses augustines, mais la
générosité des sœurs envers les pauvres et les malades attire une
telle foule qu'en 1261, le roi se trouve dans la nécessité de leur
léguer sa propre maison de campagne et le bois de Pontoise, afin
de pouvoir y entretenir autant de religieuses qu'il en faut[V 2]. Il
dépense également 30 000 livres pour fonder l'Hôtel-Dieu de
Vernon, dans lequel il place vingt-cinq religieuses[V 3].

Fortifications

Les remparts d'Aigues-Mortes.


Les remparts de
Césarée.

Tout d'abord, au début des années 1230, avec le rattachement de


l'Anjou au domaine royal, Blanche et Louis font réaliser la
forteresse d'Angers et fortifier amplement la ville, devenue une
place frontière face à la Bretagne indépendante[24].

Vers 1240, en vue de la septième croisade, Louis IX décide de


fortifier Aigues-Mortes pour s'assurer d'une base navale sûre pour
le départ et le retour, ainsi qu'un port pour pouvoir construire la
flotte royale. Le lieu est alors préféré à Narbonne et à Montpellier,
politiquement dangereux, à cause de son attachement à la
dynastie comtale de Toulouse pour le premier et à celle d'Aragon
pour le second, ainsi qu'aux ports extérieurs, comme Marseille,
d'où embarquent beaucoup de croisés, ou encore Gênes, ancien
port de croisade sous Philippe Auguste.

Aigues-Mortes devient ainsi « la tête et le terminus de l'iter


hierosolymitanum (« la route de Jérusalem ») ». Selon Le Goff, elle
est l'une des plus remarquables réalisations urbaines de la France
médiévale[L 88]. Le roi fait également construire une route entre les
marais et fait bâtir la tour Carbonnière, destinée à servir de tour de
guet, puis la tour de Constance qui abrite la garnison et sert
successivement de phare et de prison[25].
En 1250, libéré de sa captivité en Égypte, le roi arrive à Jaffa avec
son épouse. Il séjourne à Césarée de mars 1251 à mai 1252 et y
fait reconstruire ou même construire les remparts de la ville[26]. En
1252, il renforce également les remparts de Jaffa et y fait bâtir un
couvent ainsi qu'une église. Enfin, il fait relever les fortifications
d'Ascalon[27].

Influence de l'Église

Sainte-Chapelle et les reliques de la Passion

Acquisition des Saintes Reliques

Louis IX recevant les Saintes


Reliques, Chroniques de Saint-Denis,
vers 1332-1350, BL, Royal 16 G VI,
fo 395.

Article détaillé : Reliques de la Sainte-Chapelle.

Dans la chrétienté du xiiie siècle, la possession de reliques


remarquables est considérée comme la preuve d'une grande
dévotion et devient la source d'un grand prestige. Or, en 1237,
Baudouin II de Courtenay, empereur latin de Constantinople, vient
en France afin de demander l'aide de son cousin, Louis IX, contre
les Grecs[r]. Pendant son séjour auprès de Saint Louis, il apprend
que les barons latins de Constantinople, manquant d'argent,
souhaitent vendre la couronne du Christ à des étrangers[L 90].
Celle-ci étant la plus précieuse des reliques conservées à
Constantinople, Baudouin supplie Louis et Blanche de Castille
d'empêcher que la Sainte Couronne ne tombe entre des mains
étrangères. L'idée d'acquérir la fameuse relique comble la piété et
flatte la gloire du roi et de sa mère[L 91].

De Paris, Baudouin II envoie un émissaire avec une lettre


ordonnant que la couronne soit remise aux envoyés que Louis
envoie de son côté, soit deux dominicains, Jacques et André, dont
le premier a été prieur de l'ordre des Prêcheurs à Constantinople
et pourra donc reconnaître l'authenticité de la relique[L 92]. Quand
les envoyés de Baudouin et de Louis arrivent à destination, ils
apprennent que le besoin d'argent est devenu si urgent que les
barons ont emprunté aux marchands vénitiens et leur ont donné
en gage la couronne d'épines.

Et, si la couronne n'est pas rachetée avant la fête des saints


Gervais et Protais, soit le 18 juin, elle appartiendra aux Vénitiens et
sera transférée dans la cité de la lagune. Mais, de manière
inattendue, les envoyés de Baudouin et de Louis arrivent avant la
date fatidique et ils engagent les négociations avec les Vénitiens
qui acceptent de vendre la relique au roi de France à condition
qu'elle passe par Venise[L 93]. Les négociations prennent fin en
décembre 1238. Bien que l'hiver soit hostile à la navigation et que
les Grecs aient disposé des galères sur les itinéraires possibles
pour s'emparer de la relique, celle-ci prend la mer. Elle arrive sans
encombre à Venise, où elle est exposée dans la chapelle Saint-
Marc.

Le frère André reste à Venise pour surveiller la couronne, tandis


que le frère Jacques va annoncer la nouvelle à Louis et Blanche,
puis revient à Venise avec la somme colossale de l'achat, dont
nous ignorons le montant, accompagné des hommes de
Baudouin, garants de l'opération. De nouvelles négociations ont
lieu et les Vénitiens, qui n'osent pas s'opposer à la volonté de
Louis et de Baudouin, laissent partir la relique à contrecœur.

Le transport vers la France se fait, cette fois, par la terre. Pour


assurer leur sécurité, les convoyeurs sont munis d'un sauf-conduit
de Frédéric II du Saint-Empire, la plus haute garantie juridique de
la chrétienté[L 94]. La couronne est enfin proche de son acquéreur
et est déposée à Villeneuve-l'Archevêque où le roi se précipite
pour la voir, accompagné de sa mère, de ses frères, de Gauthier
Cornut et de Bernard de Sully ainsi que de nombreux barons et
chevaliers[L 95].

Le lendemain, la couronne est transportée par bateau sur l'Yonne


et la Seine jusqu'à Vincennes. La châsse comportant la relique est
alors exposée sur un grand échafaud pour être vue de tout le
peuple[L 96]. Puis la châsse arrive dans la capitale, portée par Louis
et son frère Robert, pieds nus, suivi de prélats, de clercs, de
religieux et de chevaliers, eux aussi pieds nus. La relique est
quelques instants placée dans la cathédrale Notre-Dame. Enfin, la
relique arrive au terme de son voyage et est déposée dans la
chapelle Saint-Nicolas du palais de la Cité.

Les besoins d'argent de l'empereur Baudouin s'accroissant, Louis


lui rachète à grands frais d'autres reliques de la Passion. En 1241,
il acquiert une partie importante de la Vraie Croix, la Sainte
Éponge et le fer de la Sainte Lance[L 97].

Construction de la Sainte-Chapelle

Article détaillé : Sainte-Chapelle.

Intérieur de la Sainte-Chapelle.

Statue de Saint Louis dans la


Sainte-Chapelle.

Saint Louis considère que la chapelle palatine Saint-Nicolas est


beaucoup trop modeste pour les trésors qu'il vient de se procurer.
Le roi fait alors construire une nouvelle chapelle qui lui sert, selon
Louis Grodecki, de « monumental reliquaire » et de « sanctuaire
royal »[L 98]. D'après Jean-Michel Leniaud, le choix de l'implantation
de la Sainte-Chapelle dans le palais royal n'est pas anodin : il
affirme le lien entre le roi et le sacré, comme le faisaient les
empereurs byzantins et germaniques. Cette proximité a
également un rôle judiciaire, c'est sur les reliques que l'on prête
dorénavant serment dans les procédures entre seigneurs et
vassaux[LP 1]. En effet, selon Jacques Le Goff, Louis IX ne perd
jamais une occasion pour associer la gloire du roi à celle de
Dieu[L 98].

La forme de la Sainte-Chapelle est alors inspirée par celle des


chapelles épiscopales de Laon, de Paris, de Noyon et surtout de
l'archevêché de Reims[LP 2]. Louis IX voulant disposer d'un lieu de
prière calme, la chapelle n'est pas adaptée pour accueillir des
foules de pèlerins : elle ne dispose ni de déambulatoire ni de
tribune royale car les jours ordinaires, seuls le clergé, la famille
royale et ses invités ont accès à la chapelle[LP 3].

La chapelle Haute de la Sainte-


Chapelle.

En mai 1243, le pape Innocent IV accorde des privilèges à la future


chapelle. En janvier 1246, le roi fonde un collège de chanoines afin
d'assurer la garde des reliques et la célébration du culte[L 98]. Le
26 avril 1248, soit deux mois avant le départ du roi pour la
croisade, celui-ci inaugure la Sainte-Chapelle, qui est dans le
même temps consacrée par Eudes de Châteauroux et Philippe
Berruyer[H 4].
La construction de la Sainte-Chapelle a donc été réalisée en un
temps record et aurait coûté, d'après l'enquête du procès de
canonisation de Saint Louis, 40 000 livres tournois et la châsse
des reliques 100 000. Le roi aurait été très présent sur le chantier
et aurait travaillé en étroite collaboration avec son architecte[LP 4],
cependant, selon Jacques Le Goff, les noms de l'architecte
principal et de ses aides sont inconnus[L 98], bien que Jean-Michel
Leniaud et Françoise Perrot précisent que la tradition orale ainsi
qu'un manuscrit de la Bibliothèque nationale de France, remontant
au xvie siècle, évoquent Pierre de Montreuil[LP 4].

Le programme architectural s'accompagne de nombreux


symboles qui se manifestent à la fois dans le contenu du
reliquaire et dans la décoration de la chapelle haute : on peut
noter les reliques provenant de l'Empire byzantin, qui permettent à
la monarchie capétienne de s'afficher comme véritable héritière de
l'idée impériale ou encore le culte particulier de Louis IX pour la
Passion, véhiculant une image de lui marchant dans les pas du
Christ[LP 5].

Montségur et les cathares

Les ruines de Montségur.

Article connexe : Croisade des albigeois.


La conception qu'a Louis de sa fonction royale comme bras
séculier de l'Église et protecteur de la foi l'amène, comme ses
ascendants l'ont fait avant lui, à intervenir contre les ennemis de
cette foi. Et si, après le décès de Louis VIII en 1226, le traité de
Paris du 12 avril 1229 semble mettre fin à la croisade contre les
albigeois, ces derniers sont encore très présents, plus
particulièrement en Languedoc, en Provence et en Lombardie. Ils
sont toutefois moins visibles et moins nombreux après 1230,
sous les effets de l'Inquisition, du désintérêt dont ils font l'objet de
la part des nobles et des bourgeois et de l'essoufflement général
de leur doctrine, de leur pratique et de leur organisation[L 99].

Pour décider des mesures à prendre à leur égard, le roi s'entoure


d'un conseil composé d'inquisiteurs, appartenant majoritairement
aux frères mendiants, et d'hérétiques convertis[L 100]. La volonté de
Saint Louis est alors de purifier le royaume non par le feu, bien
qu'il accepte les décisions de condamnation au bûcher, mais par
la conversion et l'expulsion[L 101].

Cependant, à la suite de l’assassinat d’inquisiteurs à Avignonet le


20 mai 1242 par des hommes de la garnison de Montségur,
Blanche de Castille et Louis IX chargent le sénéchal de
Carcassonne et Pierre Amiel, archevêque de Narbonne, d'assiéger
le château. Après plusieurs tentatives avortées, à partir de
mai 1243, 6 000 hommes entourent Montségur qui résiste
jusqu'au 1er mars 1244, date à laquelle Pierre-Roger de Mirepoix
obtient une trêve de 15 jours. Enfin, le 16 mars, la forteresse se
rend. Deux cent vingt hommes et femmes qui refusent de renier
leur foi sont condamnés au bûcher. Les derniers châteaux
cathares, Quéribus et Niort-de-Sault, sont finalement pris à leur
tour en 1255[28].

Mesures prises contre les Juifs

Saint Louis fait la différence entre le judaïsme, qu'il considère


comme une vraie religion, et l'hérésie ou l'islam, qu'il considère
comme un semblant de religion. Mais les Juifs embarrassent le
roi. Premièrement, ils se trouvent à la fois à l'intérieur et à
l'extérieur de la religion chrétienne : ils ne reconnaissent
évidemment pas le Christ, ont un calendrier liturgique et des rites
différents, mais obéissent à l'Ancien Testament[L 102]. Enfin, il a un
double devoir contradictoire : il doit réprimer leurs conduites
considérées comme « perverses », conséquences de leur religion
« erronée » et « antichrétienne » — car les juifs sont considérés à
l'époque comme un peuple déicide —, et les protéger, en tant que
communauté minoritaire[L 103].

Lutte contre l'usure

Tandis que les usuriers chrétiens relèvent des tribunaux


ecclésiastiques, les usuriers juifs et étrangers dépendent du
pouvoir monarchique. Le roi fait d'eux l'objet d'une législation
particulièrement répressive[L 104]. En décembre 1230, Blanche de
Castille et ses conseillers, au nom de Louis, édictent l'ordonnance
de Melun, qui reprend les mesures édictées par Philippe Auguste
contre les Juifs et leur usure[L 105]. Chaque seigneur peut ainsi, s'il
le souhaite, prendre comme serfs les Juifs de ses terres[L 106]. De
plus, il leur est dorénavant interdit d'emprunter et de percevoir des
usures sur les prêts qu'ils auraient consentis[L 107],[R 1],[29].

En 1234, une nouvelle ordonnance remet aux débiteurs chrétiens


le tiers de leur dette envers les Juifs, interdit qu'ils puissent être
saisis en cas de non-paiement et que les Juifs ne reçoivent des
gages qui n'auraient pas été déclarés devant des témoins dignes
de foi. La « grande ordonnance » de 1254 comporte également
deux passages sur les Juifs : l'article 32 leur impose de cesser
« leurs usures, sortilèges et caractères[30] » et l'article 33 interdit
aux barons et aux agents royaux de les aider à recouvrer leurs
créances puis leur répète l'obligation de condamner
l'usure[L 108],[s]. Enfin, il est interdit d'emprisonner des chrétiens ou
de vendre leur propriété pour rembourser leurs dettes envers les
Juifs[31].

En 1247, l'entourage de Louis IX lui conseille de confisquer les


usures des Juifs pour contribuer au financement de la septième
croisade. Mais celui-ci refuse d'utiliser des biens honteusement
acquis pour financer une action aussi sainte[L 108]. Une
ordonnance de 1257 ou 1258 nomme une commission chargée
de corriger l'application excessive des mesures prises plus tôt
contre les Juifs[L 77]. Par ailleurs, la justice ne s'en prend plus
seulement aux usuriers juifs, d'abord considérés comme les
spécialistes de ces pratiques, mais à tous les usuriers. Une
ordonnance de 1268 expulse les banquiers lombards, florentins,
cahorsins et tous les autres usuriers étrangers[L 78].

Disputation de Paris et le brûlement du Talmud

Article détaillé : Procès du Talmud.

L'abbé Nicolas Donin, juif converti au catholicisme, invite le pape


Grégoire IX à ne montrer aucune tolérance à propos du Talmud,
qui pour lui, aurait, auprès des Juifs, remplacé l'Ancien Testament
et contiendrait des propos insultants pour Jésus-Christ et la
Sainte Vierge[Na 1]. En 1239, le pape adresse alors une lettre
circulaire demandant à tous les princes chrétiens de saisir tous
les exemplaires du Talmud[29]. Contrairement aux autres
souverains européens[SS 1], Louis et sa mère obéissent
immédiatement et font confisquer les livres le
3 mars 1240[L 109],[R 2].

Mais en revanche Louis, soucieux d'objectivité, veut qu'un grand


débat ait lieu afin de juger si le livre contient ou non des injures
contre le christianisme. En mars 1240, le « procès du Talmud » est
alors organisé[29]. Sous l'œil de Blanche de Castille et de toute la
cour, des ecclésiastiques, dont l'évêque de Paris, débattent avec
quatre rabbins, choisis parmi les plus érudits du royaume et dont
le plus célèbre est Yehiel de Paris. À la fin de la controverse, bien
que l'archevêque Gauthier Cornut conteste la sentence, il est
décidé que le Talmud est un livre infâme et qu'il doit donc être
brûlé[17].

Le roi fait alors procéder à la crémation publique de vingt-deux


charrettes de manuscrits du Talmud[L 110],[LM 2],[R 2],[23]. L'exécution
de la sentence a lieu à Paris, sur la place de Grève, en présence
des écoles, de l'université, du clergé, du prévôt et du peuple, attirés
par le spectacle inédit. Les allers et retours continuels, entre les
couvents où avaient été déposés les livres et le lieu d'exécution,
durent deux jours[P 1]. Le 9 mai 1244, le nouveau pape, Innocent IV,
félicite le roi pour son action et l'encourage à faire brûler les
exemplaires subsistants. C'est ainsi qu'en 1244 une deuxième
crémation publique a lieu, puis d'autres les années suivantes[L 110].

Rouelle

Juif portant la rouelle, dessin


allemand du xvie siècle.

Article connexe : Rouelle (Moyen Âge).

Alors qu'Henri III applique cette mesure en Angleterre depuis 1218


et que Frédéric II, empereur des Romains, fait de même depuis
1221[SS 2] ce n'est qu'en 1269 que, conformément au quatrième
concile du Latran de 1215[23],[17] et au concile de Narbonne de
1227[17], et sous l'influence du dominicain Pablo Christiani, juif
converti[32], le roi impose aux juifs de porter la
rouelle[LM 1],[16],[29],[28],[33],[34],[36],[17],[Na 2] afin d'être distingués
immédiatement[P 2] : une rouelle doit être cousue au milieu de la
poitrine et une autre dans le dos[P 3]. Il leur interdit également de
sortir pendant les jours anniversaires de la Passion du Christ et
d'exercer un emploi public[L 111].

De plus, dans l'espoir d'obtenir leur conversion, le roi oblige les


Juifs à aller écouter les sermons du converti Pablo Christiani et à
répondre à toute question qu'il pourrait avoir sur leur religion, mais
cela n'a aucun succès[37].

Conclusion

Dans l'historiographie juive, Saint Louis laisse l'image d'un roi


profondément antijuif ; pourtant sa politique est plus ambivalente
qu'il n'y paraît[SS 3]. Les historiens se sont alors penchés sur la
question[LM 1],[21],[23],[22]. Le Goff envisage d'abord le terme
d'« antijudaïsme », qui « concerne exclusivement la religion », mais
il ajoute aussitôt : « Quelle que soit l'importance de la religion
dans la société juive et dans la conduite de Saint Louis à son
égard, il est insuffisant. L'ensemble des problèmes concernés par
cette conduite dépasse le cadre strictement religieux et il met en
jeu des sentiments de détestation et une volonté d'exclusion qui
vont au-delà de l'hostilité à la religion juive. »

Reste alors le mot « antisémitisme[21],[23],[22] », mais celui-ci serait


« inadéquat et anachronique » car « il n'y a rien de racial dans
l'attitude et les idées de Saint Louis ». Il conclut : « Je ne vois que
le terme d'« antijuif » pour caractériser la conduite de Saint Louis.
Mais ces conceptions et cette pratique ont fait le lit de
l'antisémitisme ultérieur. Saint Louis est un jalon sur la route de
l'antisémitisme chrétien, occidental et français[L 112],[t] ».

Selon Le Goff, Louis IX, ayant longtemps refusé de faire appliquer


les mesures antijuives décidées par Rome, notamment par souci
d'intégration des Juifs à la communauté française, cède à la fin de
sa vie, à la pression des juifs convertis de son entourage[L 113].
Cependant, Louis IX garde l'espoir de les convertir et leur rend
justice quand ils sont injustement attaqués : il leur restitue les
synagogues dont ils ont été spoliés à la suite de ses mesures et
inflige des amendes à ceux qui ont participé à la « tuerie de juifs »,
le seul pogrom ayant eu lieu sous son règne[L 114].

On peut aussi noter qu'on ne connaît pas sous son règne


d'accusation de meurtre rituel contre les Juifs[L 114]. Enfin, il
accepte d'être le parrain de nombreux juifs convertis au
christianisme, auxquels il assure une pension[L 115]. En outre,
« contrairement à son grand-père Philippe Auguste – qui les
expulse en 1182 – et à son petit-fils Philippe le Bel – qui en fait
autant en 1306 –, et même à ses frères Charles d’Anjou et
Alphonse de Poitiers, Saint Louis n’a finalement jamais banni les
juifs de son royaume »[39].

En 2014, en conclusion d'un colloque organisé par le Centre des


monuments nationaux et destiné à éclaircir ce débat, Claude
Gauvard estime qu'avec le règne de Saint Louis, si tous les
éléments sont bien en place pour développer l'image de juifs
persécuteurs qui peuvent devenir des boucs émissaires, un
certain équilibre subsiste[SS 4]. Cependant, ces actions lénifiantes
ne résisteront pas aux flambées de lynchage dès que les
conditions de vie des chrétiens se dégraderont[SS 5].

Croisades

Vœu du roi

Le roi saint Louis, malade, prononçant


le vœu de partir en croisade.
Miniature du Maître de Fauvel tirée
d'une Histoire d'Outremer de
Guillaume de Tyr, BnF, Fr.9083,
fo 320 vo.

Revenu sérieusement malade de sa campagne de Saintonge, la


santé du roi reste depuis fragile. Le 10 décembre 1244, il tombe
gravement malade, probablement de dysenterie, à Pontoise, et
semble aux portes de la mort[R 3]. Le 14 décembre, afin d'être en
accord total avec Dieu, l'Église et sa conscience, il nomme deux
arbitres pour régler les différends qu'il a avec le chapitre de Notre-
Dame. Dans tout le royaume, des campagnes de quêtes, de
prières et de processions solennelles sont organisées et Blanche
de Castille fait apporter les reliques de la chapelle royale auprès
de lui[L 116].

Sa guérison, quelques semaines plus tard, est perçue comme un


miracle. Selon Jean de Joinville, alors que ses dames de
compagnie le croient mort, le roi retrouve miraculeusement la
santé ainsi que l'usage de la parole et, sitôt, s'en sert pour faire le
vœu de partir en croisade[L 116]. La reine Blanche de Castille et la
majorité de l'entourage du roi, tant laïques qu'ecclésiastiques,
essaient de le convaincre de renoncer à son vœu. Selon Matthieu
Paris, Blanche et l'évêque de Paris, Guillaume d'Auvergne, dans
une ultime tentative, lui font remarquer que le vœu n'est pas
valable, car il l'a prononcé étant malade et sans la possession de
tous ses moyens mentaux. Saint Louis décide alors de refaire le
vœu de croisade puisqu'il est désormais sain de corps et
d'esprit[L 117],[u].

Septième croisade

Article détaillé : Septième croisade.


Départ

Le départ de Saint Louis pour la croisade.


Chroniques de Saint-Denis, vers 1332-1350,
BL, fo 04 vo.

Le 12 juin 1248, Saint Louis se rend à Saint-Denis pour se saisir de


l'oriflamme, mais également du bâton et de l'écharpe qui lui sont
alors remis par le cardinal Eudes de Châteauroux : l'insigne royal
est ainsi associé aux symboles du pèlerin[L 118]. Puis il retourne à
Paris et se rend, pieds nus, accompagné d'une énorme procession
populaire, à l'abbaye royale de Saint-Antoine-des-Champs. Là, il
demande aux religieuses de prier pour lui et quitte les lieux pour
aller passer la nuit au palais royal de Corbeil. Il établit alors
officiellement sa mère comme régente du royaume en son
absence et laisse auprès d'elle ses conseillers[L 118].

Après quelques jours passés à Corbeil, Louis IX fait ses adieux à


Blanche et s'avance vers le Midi, en faisant une longue halte à
Sens où se tient le chapitre général de l'ordre franciscain. Il fait
ensuite étape à Lyon pour s'entretenir avec le pape Innocent IV, qui
lui promet de protéger la France contre les éventuelles attaques
du roi d'Angleterre[L 119].

De Lyon, Louis descend le Rhône et, à La Roche-de-Glun, rencontre


un châtelain, Roger de Clérieu, qui exige un droit de péage à tous
les passants. Le roi refusant de payer, Roger prend des otages
mais Louis fait le siège du château, le prend en quelques jours et
le fait démolir[L 119]. Au milieu du mois d'août 1248, le roi arrive
enfin à Aigues-Mortes, puis le 25, s'embarque avec sa suite qui
comporte quasiment tous les membres de sa famille proche[v]. En
effet, son épouse Marguerite de Provence, ses frères Robert
d'Artois, Charles d'Anjou avec sa femme Béatrice et Alphonse de
Poitiers ainsi que le beau-père de ce dernier, Raymond VII de
Toulouse, le suivent en croisade. Bien que les chiffres soient
contestés, on estime que l'armée de la croisade rassemble
environ 2 500 chevaliers, 2 500 écuyers et valets d'armes,
10 000 fantassins et 5 000 arbalétriers, soit environ
25 000 hommes et 8 000 chevaux, chiffres considérables pour
l'époque. Selon Le Nain de Tillemont, la flotte royale comprend
trente-huit grands vaisseaux et des centaines d'embarcations plus
modestes[w],[L 120].

Victoires affaiblissantes

Articles détaillés : Prise de Damiette (1249) et Bataille de


Mansourah.

Le départ de la flotte royale est retardé par l'absence de vent, et


l'armée finit par quitter Aigues-Mortes le 28 août[L 121]. Le
17 septembre 1248, Louis IX, sa famille et son armée débarquent
à Chypre, où règne Henri de Lusignan. Du ravitaillement y a été
accumulé depuis 1246. Les croisés hivernent dans l'île jusqu'au
30 mai 1249. Louis débarque près de Damiette et prend la ville le
5 juin 1249[L 122]. L'armée se dirige alors vers Le Caire et subit les
attaques incessantes de l'émir Fakhr-ad-Din Yusuf. Les croisés
réussissent, au prix de durs combats, à passer sur la rive est du
Nil.

A ensuite lieu la bataille de Mansourah, lors de laquelle les croisés


doivent faire face au génie militaire des musulmans qui
parviennent notamment à détruire leurs trois chats[L 123]. Le
9 février 1250, malgré leur victoire, ils ressortent très affaiblis de
la bataille. En effet, Robert Ier d'Artois est mort et les croisés
connaissent plusieurs épidémies de dysenterie, de typhus et de
scorbut, aggravées par la sécheresse. Le roi est également atteint
de la dysenterie, mais refuse de repartir en y laissant ses
troupes[L 124]. Il sera capturé pendant la bataille et retenu
prisonnier pendant un mois[40].

Échec final

Enfin, l'armée, affaiblie et manquant de ravitaillements, doit battre


en retraite, mais les musulmans lui coupent la route au niveau du
Nil et les croisés sont écrasés le 6 avril 1250, lors de la bataille de
Fariskur. Le roi et une grande partie de son armée sont alors fait
prisonniers tandis que les malades et les blessés sont massacrés
par les musulmans[L 125]. En Occident, la nouvelle provoque la
croisade des pastoureaux[41].
Durant la détention de son époux, la reine Marguerite de Provence
exerce le rôle de chef de l'armée ; elle réunit en un temps record
les 400 000 besants constituant le premier versement de la
rançon et, le 6 mai 1250, Louis est libéré[L 126],[x]. Quelque temps
après sa libération, en mai 1250, Louis IX commence un
pèlerinage en Terre sainte. Il appelle alors ses sujets à le rejoindre,
mais renvoie ses frères Alphonse de Poitiers et Charles d'Anjou en
France afin qu'ils puissent épauler leur mère, qui exerce la
régence[L 126]. Mais, au printemps 1253, alors qu'il est à Sidon, il
apprend la mort de sa mère, survenue le 27 novembre 1252. Après
plusieurs jours d'un grand deuil, Louis conclut qu'il doit rentrer et,
le 24 ou 25 avril 1254, rembarque d'Acre pour la France[L 127],[L 128].

Le 10 juillet, il débarque aux Salins-d'Hyères où il demande à


rencontrer le frère Hugues de Digne[L 129]. Partant de Hyères, le roi
se rend ensuite à Aix-en-Provence pour un pèlerinage à la grotte
de la Sainte-Baume (sur les pas de Marie Madeleine)[42], puis entre
en France par Beaucaire et, après plusieurs arrêts dans différentes
villes de France, dépose l'oriflamme et la croix à Saint-Denis[L 130].
Enfin, il fait son entrée à Paris le 7 septembre 1254, où il est
particulièrement bien accueilli par le peuple[L 131]. La septième
croisade est cependant vécue comme un échec total, ce qui
suscite un certain scepticisme vis-à-vis de la guerre sainte et une
amertume envers le clergé, accusé de ne pas s'être assez
impliqué[41].
Batailles et pèlerinage

La bataille de Damiette, Matthieu Paris, Chronica Majora, Corpus


Christi College, Cambridge, Parker 16.

La bataille de Mansourah, Guillaume de Saint-Pathus, Vie et miracles


de saint Louis, BnF, Fr. 5716.
Louis IX fait prisonnier, Guillaume de Tyr, Histoire d'Outremer, 1337,
BnF, Fr.9083.

Louis IX en pèlerinage à Nazareth, Chroniques de Saint-Denis, 1332-


1350, BL, Royal 16 G VI.

Huitième croisade

Article détaillé : Huitième croisade.

La mort de Saint Louis, Chroniques de


Saint-Denis, BL, Royal 16 G VI,
fo 444 vo.

L'échec de la septième croisade, que Saint Louis interprète comme


une punition divine, l'affecte énormément[L 131]. À l'été 1266, il
annonce secrètement au pape Clément IV qu'il décide de se
croiser pour une seconde fois. Il fait connaître sa décision à une
assemblée de prélats et de barons, au cours de la fête de
l'Annonciation, le 25 mars 1267. Puis lors d'une autre assemblée,
le 9 février 1268, il précise qu'il partira au mois de mai 1270[L 132].
Sa décision apparaît alors déjà anachronique à de nombreux
contemporains, tel Joinville[43].

L'évolution de la situation militaire et politique en Méditerranée


orientale explique cette décision. Le frère du roi, Charles d'Anjou,
est devenu roi de Sicile ; celle-ci peut donc devenir une base
d'opérations plus sûre et plus proche de Chypre[L 132]. De plus,
Louis IX espère convertir l'émir hafside Muhammad al-Mustansir
et faire de l'Ifriqiya (Tunisie) une base terrestre pour attaquer
ultérieurement l'Égypte mamelouk[L 133],[43]. La préparation de la
croisade est alors aussi minutieuse que pour la précédente.

Son financement est pris en charge par les villes et la levée de


décimes ecclésiastiques. Cependant, la préparation diplomatique
connaît moins de succès que pour la croisade d'Égypte :
Clément IV est mort, la vacance se prolonge et la chrétienté n'a
donc pas de pape au moment de la croisade. C'est ainsi que les
seuls personnages importants souhaitant participer à la croisade
sont Louis, le prince Édouard d'Angleterre et le roi Jacques
d'Aragon, mais ce dernier y renonce après que sa flotte a été prise
dans une tempête[L 134].

Le 14 mars 1270, Saint Louis s'en va chercher le bâton de pèlerin


et l'oriflamme à Saint-Denis. Le lendemain, il se rend à pieds nus
de son palais à Notre-Dame et fait ses adieux à son épouse au
château de Vincennes d'où il part[L 135]. Enfin, après plusieurs
étapes jalonnées de sanctuaires, le roi et ses fils arrivent à Aigues-
Mortes, où ils sont rejoints par Thibaut de Navarre et d'autres
croisés. En attendant l'arrivée des navires, une bataille éclate entre
les Français et les Catalans : la bataille fait une centaine de morts,
Louis fait pendre les responsables et, enfin, s'embarque le
1er juillet 1270 sur la nef La Montjoie[L 136]. Après une brève escale
en Sardaigne, les croisés débarquent à La Goulette, près de Tunis.

Maladie et mort du roi

Le sultan, qui n'a en fait aucune intention de se convertir, a préparé


sa ville à subir un siège et ses hommes attaquent les croisés. Le
roi décide ainsi de prendre d’assaut la ville de Carthage pour y
mettre en sécurité ses hommes, en attendant les renforts de son
frère Charles d’Anjou[44],[45]. Les croisés s'emparent facilement de
la ville, mais de nouveau, l'armée subit une épidémie de dysenterie
ou de typhus qui fut fatale au prince Jean Tristan le 3 août. Après
plus de 43 années de règne, le roi Louis IX s'éteint le 25 août 1270
à Carthage, victime à son tour de l'épidémie qui frappe son armée,
à l'âge de 56 ans[L 136],[46],[47]. Sa mort est rigoureusement mise en
scène et achève le programme d'identification messianique du
souverain français, amorcé en 1238 par l'acquisition de la
couronne : le roi reçoit l'extrême-onction, demande, en signe
d'humilité, à être étendu sur un lit de cendres et prononce des
paroles d'imitation christique[48]. Le fils du défunt roi, le prince
Philippe, lui succède sous le nom de Philippe III.

Une étude menée en 2015 par Philippe Charlier sur les reliques
attribuées au roi et dispersées lors de sa canonisation, en 1297,
suppose qu'il souffrait de scorbut et serait mort de
bilharziose[49],[50]. Une étude de 2019 confirme une atteinte grave
du roi par le scorbut[51].

Huitième croisade et siège de Tunis

Le départ pour la Huitième croisade, Grandes Chroniques de France de


Charles V, BnF, Fr.2813.

Le siège de Tunis, Grandes Chroniques de France de Charles V.


La conquête de Carthage, Chroniques de Saint-Denis, BL.

Premier codicille ajouté par le roi à son testament, au large de la


Sardaigne à bord du bateau royal, juillet 1270 (Archives nationales).

Dernier codicille au testament du roi, au camp devant Carthage,


août 1270 (Archives nationales).
Épilogue des croisades de Louis IX

Les croisades de Saint Louis sont — comme La Mort le roi Artu


(« La mort du roi Arthur »[52]) marque l'apothéose funèbre de la
chevalerie — le point d'orgue mortel de la croisade. Mais dans un
monde médiéval où les idéaux de la croisade continuent, même
chez ceux qui n'y croient plus (un Rutebeuf[53]'[54], un Jean de
Joinville[55] en témoigne), à susciter une admiration profonde,
l'image de Saint Louis sort magnifiée de ces croisades
catastrophiques. Elle est illuminée par « la beauté du mort » et
entame un processus de « Mort et transfiguration ». Dans cette
perspective, la croisade de Tunis sera, dans sa fulgurante et
mortelle brièveté, une manière de couronnement[56].

Après la mort du roi

Dépouille royale

Philippe III apportant à Saint-


Denis les reliques de Saint
Louis, xixe siècle, Basilique
de Saint-Denis.

À la mort du roi, on ne peut laisser son corps en terre infidèle, loin


du royaume de France et de la chrétienté. Charles d'Anjou tente de
prendre le contrôle de l'armée face à son neveu, devenu le roi
Philippe III, qu'il considère comme trop inexpérimenté. Mais ce
dernier affirme immédiatement son autorité[L 137]. Dès lors, le sort
de la dépouille du feu roi devient un enjeu politique entre le jeune
roi et son oncle : Philippe souhaite que les restes de son père
soient rapatriés en France tandis que Charles, prétextant la
proximité, propose que les restes de son frère aillent reposer en
son royaume de Sicile[L 138]. Finalement, les deux parents
s'accordent sur la tripartition du corps : les entrailles et les chairs
seront données à Charles, qui les déposera à l'abbaye de
Monreale, et les ossements iront reposer dans la nécropole royale
de Saint-Denis[y]. Philippe refuse d'exposer le corps à tous les
dangers en l'envoyant en avance. Il souhaite attendre de pouvoir
l'accompagner en convoi, auprès de l'armée. On procède alors au
mos Teutonicus : le corps est découpé et cuit dans un mélange
d'eau et de vin jusqu'à ce que la chair se détache[L 140].

L'armée signe un accord avec l'émir de Tunis le 30 octobre et


rembarque le 11 novembre pour un voyage placé sous la
protection de Louis et Jean Tristan. Au terme de leur long périple,
qui voit mourir Thibaut II de Navarre, la reine Isabelle d'Aragon,
Alphonse de Poitiers et Jeanne de Toulouse, Philippe III et l'armée
arrivent à Paris, le 21 mai 1271. Le cercueil de Louis IX est exposé
à Notre-Dame et les funérailles ont lieu à Saint-Denis le
lendemain : le 22 mai[L 141]. Le 23 mai 1271, son fils Philippe III le
Hardi transporte ses cendres, sur son dos, de Notre-Dame de
Paris à la basilique de Saint-Denis.

Le tombeau de saint Louis.


Jean Pucelle, heures de Jeanne
d'Évreux, Metropolitan Museum
of Art, The Cloisters.

Tombeau royal

Louis IX a demandé une tombe très simple. Mais dès 1274, la


sépulture est déjà plus élaborée que la dalle d’origine avec sa
structure de bois. Ce second tombeau fait place en 1282 à un
troisième, largement orné d’or et d’argent, sans doute comparable
à ceux de Philippe Auguste et de Louis VIII qui le côtoient. Il
disparaît vers 1420, sans doute détruit et fondu par les armées
anglaises d’Henri V ou du duc de Bedford[57]. Son aspect reste
donc très incertain. L'inventaire de 1505-1634 et une enluminure
conservée au Walters Art Museum de Baltimore montrent un
gisant tandis que celles du manuscrit de Guillaume de Saint-
Pathus[58] et du Livre d'heures de Jeanne d'Évreux conservé au
Metropolitan Museum of Art de New York montrent une figure
debout[59].
Reconnaissance du pape Grégoire X

Canonisation

Considéré comme un saint de son vivant, Louis IX fait l'objet,


immédiatement après sa mort, d'une vénération de la part de son
entourage et de ses sujets. Déjà connu pour guérir les écrouelles
de son vivant, plusieurs miracles sont réputés avoir lieu sur le
passage de sa dépouille en Sicile. L'Église en reconnaît
rapidement deux, puis deux autres survenus lors du passage du
cercueil en Italie du Nord et un autre survenu à l'entrée de Paris, à
Bonneuil-sur-Marne. Enfin, les miracles se multiplient à Saint-
Denis[L 142], au point qu'un service d'ordre doit être mis en place
près de son tombeau pour canaliser les foules qui viennent
implorer son intercession[H 5].

À la mort de Saint Louis, le siège pontifical est vacant depuis un


long moment, mais le 1er septembre 1271, Thebaldo Visconti de
Plaisance devient pape sous le nom de Grégoire X. Son premier
acte pontifical, à son retour de Terre sainte le 4 mars 1272, est de
demander à Geoffroy de Beaulieu, confesseur de Louis IX, de lui
fournir le plus d'informations possible sur le roi qu'il considère
comme un « véritable modèle pour tous les princes chrétiens ».
Geoffroy écrit alors, en quelques mois, un libelle d'une
cinquantaine de chapitres à la fin de laquelle il conclut que
Louis IX est digne d'être canonisé. En mars 1274, Philippe III va
saluer le pape à Lyon, mais celui-ci se montre plus intéressé par le
deuxième concile de Lyon[L 143].

La canonisation de Saint Louis par le


pape Boniface VIII, Guillaume de
Saint-Pathus, Vie et miracles, 1330-
1340, BnF, Fr.5716.

L'année suivante, les groupes de pression, dont les plus


importants sont la vox populi, la famille royale et l'Église de France
— et plus particulièrement les cisterciens, les dominicains et les
franciscains[L 142] — s'activent. En juin 1275, l'archevêque de
Reims et ses suffragants envoient une lettre au pape pour lui
demander l'ouverture du procès de canonisation ; le mois suivant,
l'archevêque de Sens fait de même et, enfin, en septembre, ils sont
suivis par le prieur des dominicains de France. Le pape charge
alors Simon de Brie, cardinal légat en France et ancien conseiller
de Louis IX, d'enquêter secrètement sur le roi. Mais son enquête
est considérée comme bâclée par le pape, qui meurt le
10 janvier 1276[L 143]. Innocent V, Adrien V et Jean XXI se
succèdent alors sur le trône en moins d'un an et demi[L 144].

À la fin de 1277, le nouveau pape Nicolas III réclame à Philippe,


qui lui a envoyé une ambassade afin de le hâter, une
documentation approfondie sur les miracles de son père. Il charge
à nouveau Simon de Brie d'un complément d'enquête : les
résultats sont envoyés au pape, mais celui-ci meurt à son tour le
22 août 1280. Simon de Brie lui-même lui succède alors en tant
que pape, sous le nom de Martin IV, et donne une impulsion
décisive au procès. Une nouvelle assemblée de l'Église de France
lui remet une supplique pressante. Le pape assure les prélats de
sa bonne volonté, mais souhaite mener le procès dans les formes.

Le 23 décembre 1281, il confie à Guillaume de Flavacourt,


archevêque de Rouen, et aux évêques d'Auxerre et de Spolète,
l'enquête finale sur la vie, les mœurs et les miracles de Louis IX,
puis leur demande d'enquêter sur les miracles se produisant sur le
tombeau du roi. L'enquête, durant laquelle ils questionnent trois
cent trente témoins pour les miracles et trente-cinq pour la vie,
commence en mai 1282 et se termine en mars 1283[L 144],[z]. Les
résultats de l'enquête sont envoyés à Rome, mais Martin IV meurt
le 28 mars 1285[L 145].

Son successeur, Honorius IV, s'intéresse également à la


canonisation de Louis, mais meurt le 3 avril 1287. La vacance
dure près d'un an. Après son élection, Nicolas IV désigne une
nouvelle commission de trois cardinaux pour poursuivre l'examen
des miracles, mais meurt en 1292, avant la fin de l'enquête. Le
trône pontifical demeure encore vide pendant plus d'un an et demi
et, quelques mois après avoir été élu, Célestin V renonce à sa
charge pour retourner à son érémitisme[L 145].

Enfin, le 24 décembre 1294, le cardinal Benoît Caetani, qui a fait


partie de la commission ayant examiné les miracles, devient pape
sous le nom de Boniface VIII. Il est sincèrement convaincu de la
sainteté de Louis, mais souhaite aussi et surtout établir de bonnes
relations avec le nouveau roi de France, Philippe le Bel[L 145],[60].
C'est ainsi que, le 4 août 1297, à Orvieto, il annonce sa
canonisation sous le nom de « saint Louis de France[H 6] ». Le
11 août, il lui consacre un nouveau sermon, officialise la
canonisation par la bulle Gloria laus et fixe sa fête au jour
anniversaire de sa mort, le 25 août[L 146].

Saint Louis est l'unique roi de France à avoir été canonisé[61],[62].

Fragmentation des reliques

Reliquaire contenant le
fragment d'un poignet de
Louis, en la basilique Saint-
Denis.

Le 25 août 1298, lors d'une cérémonie à Saint-Denis, en présence


de nombreux témoins du procès de canonisation, de prélats, de
barons, de clercs, de chevaliers, de bourgeois et de gens du
peuple, Philippe « le Bel » fait procéder à la levée du corps de son
grand-père : les ossements sont alors solennellement déposés
dans une châsse en or, derrière le maître-autel de la basilique
Saint-Denis[L 146].
Mais les reliques de saint Louis sont destinées à subir un curieux
et dramatique destin. En effet, quelque temps après, le roi
Philippe IV désire transférer les reliques vers la Sainte-Chapelle
afin qu'elles soient plus proches du palais royal. Le pape
Boniface VIII, qui souhaite toujours entretenir de bonnes relations
avec Philippe, l'autorise à procéder au transfert, à la condition qu'il
laisse un bras ou un tibia aux moines de Saint-Denis. Cependant,
après le refus de ces derniers, Philippe abandonne le projet
jusqu'à la mort de Boniface[L 147].

Mais, après l'élection de Clément V, celui-ci autorise le transfert à


la Sainte-Chapelle de la tête de Saint Louis. Le roi laisse alors aux
moines le menton, les dents et la mâchoire inférieure du saint. Il
offre également une côte à Notre-Dame de Paris. La translation
solennelle a lieu le 17 mai 1306. Le crâne est alors déposé dans
un magnifique reliquaire en or, orné de pierres précieuses,
commandé en 1299 à l'orfèvre Guillaume Julien[L 148]. Puis les
moines font, eux aussi, confectionner un superbe reliquaire pour
ce qu'il leur reste de la tête de Louis et l'inaugurent le
25 août 1307 en présence du roi et d'une foule de seigneurs et de
prélats[L 149].

Philippe le Bel offre ensuite des phalanges de doigts au roi


Håkon V de Norvège qui vient de faire construire une église dédiée
à Saint Louis près de Bergen. Il donne également quelques
reliques aux chanoines de Notre-Dame de Paris, aux dominicains
de Paris et de Reims et aux abbayes de Royaumont et de
Pontoise. Entre 1330 et 1340, Philippe de Valois donne quelques
fragments d'os à Blanche de Namur, de voyage à Paris, pour le
monastère de Vadstena. L'empereur Charles IV du Saint-Empire se
voit lui aussi céder quelques fragments, qu'il fait envoyer à la
cathédrale de Prague[L 149].

Reliquaire des entrailles de


saint Louis dans la cathédrale
de Versailles.

En 1392, le reste des os de Saint Louis est placé dans une


nouvelle châsse et, à cette occasion, Charles VI offre une côte au
pape par l'intermédiaire de Pierre d'Ailly, deux côtes aux ducs de
Berry et de Bourgogne et un os aux prélats présents lors de la
cérémonie, afin qu'ils se le partagent. Vers 1430, Louis VII de
Bavière s'en voit offrir d'autres pour l'église d'Ingolstadt. Puis en
1568, l'ensemble des os est rassemblé à Paris pour célébrer une
procession contre le protestantisme. En 1610, Marie de Médicis
reçoit un os, mais prise de remords, elle le rend lors du sacre de
Louis XIII[L 149].

En 1616, Anne d'Autriche reçoit un petit morceau de côte, mais


insatisfaite, elle obtient une côte entière l'année d'après et, un peu
plus tard, elle s'entretient avec le cardinal de Guise pour obtenir
une autre côte et un os dans le but de les offrir aux jésuites de
Paris et de Rome. Selon Jacques Le Goff, la châsse de 1298 est
probablement détruite et les ossements dispersés lors de la
Révolution française. Durant cette période, le chef reliquaire de la
Sainte-Chapelle est également refondu : un seul fragment en est
conservé et déposé au cabinet des Médailles de la Bibliothèque
nationale. Les reliques conservées à Saint-Denis n'échappent pas
non plus à la distribution et, en 1926, le cardinal Louis-Ernest
Dubois offre un morceau de côte à l'église Saint-Louis-de-France
de Montréal[L 150].

En 1941, la société du mémorial de Saint-Denis commande un


reliquaire pour abriter un os de Saint Louis dont la date et les
conditions d'acquisition sont inconnues. La relique est alors
exposée dans la chapelle absidiale de la basilique[L 150].

Enfin, certaines des entrailles, demeurées à Monreale jusqu'en


1860, sont emportées par le roi François II des Deux-Siciles lors
de son exil à Gaète, puis à Rome. Elles sont ensuite déposées
dans la chapelle d'un château en Autriche que l'empereur
François-Joseph lui a mis à disposition. Dans son testament,
rédigé en 1894, il lègue le reliquaire des entrailles au cardinal
Charles Lavigerie, qui le dépose dans la cathédrale de
Carthage[L 151].

Puis en 1985, l'évêque de Tunis fait transférer les entrailles dans


un oratoire de l'évêché de Saint-Denis. Elles n'en sortent qu'en
août 1999, lorsque le prince Louis de Bourbon, duc d'Anjou et aîné
des Capétiens, les emporte à Saint-Louis, dans le Missouri, pour
les proposer à la vénération des catholiques américains. Enfin, en
2011, Pascal Delannoy, évêque de Saint-Denis, offre ces reliques
au diocèse de Versailles. La cérémonie de translation en la
cathédrale du lieu se déroule le 16 octobre 2011[63],[64].

Vénération

Saint Charlemagne et saint Louis,


gravure de Grégoire Huret
(xviie siècle, Metropolitan Museum).

Saint Louis est déjà légendaire de son vivant, et il est


précocement canonisé, mais sa vénération tarde à se répandre.
C'est seulement à partir du xviie siècle qu'il devient véritablement
un saint dynastique, d'ampleur nationale. Marc-Antoine
Charpentier compose en son honneur 4 motets, respectivement
H.320, H.323, H.332, H.365 et Louis-Nicolas Clérambault un himne
de Saint Louis. Il devient le protecteur de la France et de la
monarchie.
Les jésuites, en particulier, lui portent un réel attachement. C'est
par eux, grâce à leur large zone d'influence, qu'il devient un saint
international[65]. Louis IX est saint patron de la France, des
tertiaires franciscains, du diocèse aux armées françaises, de celui
de Versailles et de celui de Blois, mais aussi des coiffeurs et des
passementiers[66].

Représentations

Saint Louis à Taillebourg (1863), vitrail


de Claudius Lavergne (cathédrale
Notre-Dame de Senlis).

Les représentations de saint Louis le figurent en roi, avec les


attributs du monarque absolu. Il est presque toujours en saint,
comme sur la statue du xive siècle conservée dans la chapelle
Saint-Louis de l'église de Mainneville dans l'Eure, ou sur
l'Apothéose de Saint Louis, par Vouet, dans la Gemäldegalerie, à
Dresde[67].

Un vitrail du xiiie siècle, dans la Sainte-Chapelle, représente


plusieurs épisodes de sa vie, notamment ceux concernant la
couronne d'épines. Les scènes de sa vie souvent représentées
sont quand il visite les malades, apporte de la nourriture aux
pauvres, lave les pieds des lépreux, accomplit des miracles, se
donne ou se fait donner la discipline[67]. D'autres scènes sont
inspirées de la vie de saint François d'Assise, Saint Louis étant lui-
même tertiaire franciscain. Selon l'époque, le visage de Saint
Louis prend parfois les traits du souverain français régnant[67].

Ses attributs royaux sont toujours la couronne, quelquefois la


main de justice ou le sceptre. D'autres attributs sont les clous de
la Passion, les lys de France, le manteau royal ou un autre
vêtement fleurdelysé[67]. Les fleurs de lys comme attribut sont la
principale raison de la destruction de nombreuses représentations
de Saint Louis sous la Révolution : les révolutionnaires s'attachent
à faire disparaître ce symbole de l'absolutisme[67].

Généalogie

Ascendance

Ascendance de Louis IX de France


32. Philippe Ier
de France
16. Louis VI de France
33. Berthe de
Hollande
8. Louis VII de
France
34. Humbert II
de Savoie
17. Adélaïde de
Savoie
35. Gisèle de
Bourgogne
4. Philippe II de
France
36. Étienne II
de Blois
18. Thibaut IV de
Blois
37. Adèle
d'Angleterre
9. Adèle de
Champagne
38. Engelbert II
de Sponheim
19. Mathilde de
Carinthie
39. Ute de
Passau (nl)

2. Louis VIII de
France
40.
Baudouin III de
Hainaut
20. Baudouin IV de
Hainaut
41. Yolande de
Gueldre
10. Baudouin V de
Hainaut
42. Godefroi Ier
de Namur
21. Alice de Namur
43. Ermesinde
de
Luxembourg
5. Isabelle de
Hainaut
44. Thierry II
de Lorraine
22. Thierry d'Alsace
45. Gertrude
de Flandre
11. Marguerite
d'Alsace
46. Foulques V
d'Anjou
23. Sibylle d'Anjou
47. Erembourg
du Maine
1. Louis IX
de France
48. Raymond
de Bourgogne
24. Alphonse VII de
León et Castille
49. Urraque Ire
de León
12. Sanche III de
Castille
50. Raimond-
Bérenger III de
Barcelone
25. Bérengère de
Barcelone
51. Douce de
Gévaudan
6. Alphonse VIII de
Castille
52. Ramiro II
de Monzón
26. García V de
Navarre
53. Christine
de Bivar
13. Blanche de
Navarre
54. Gilbert de
l'Aigle
27. Marguerite de
l'Aigle
55. Juliette du
Perche
3. Blanche de
Castille
56=46.
Foulque V
d'Anjou
28. Geoffroy V
d'Anjou
57=47.
Erembourg du
Maine
14. Henri II
d'Angleterre
58. Henri Ier
d'Angleterre
29. Mathilde
d'Angleterre
59. Mathilde
d'Écosse
7. Aliénor
d'Angleterre
60.
Guillaume IX
d'Aquitaine
30. Guillaume X
d'Aquitaine
61. Philippe de
Toulouse
15. Aliénor
d'Aquitaine
62. Aymeric Ier
de
Châtellerault
31. Aénor de
Châtellerault
63.
Dangereuse de
L'Isle Bouchard
Descendance

Louis IX, sur son lit de mort,


remet à son fils le plan de sa
conduite, Jacques-Antoine
Beaufort, xviiie siècle,
chapelle Saint-Louis de
l'École militaire, Paris.

Chronologie des lignées royales de


France entre 1270 et 1610, montrant
l'avènement des branches Valois puis
Bourbon après l'extinction des
capétiens directs à partir de Louis IX.

Le 27 mai 1234, en la cathédrale de Sens, Louis IX de France


épouse Marguerite de Provence (1221-1295), fille de Raimond-
Bérenger IV, comte de Provence, et de Béatrice de Savoie. De leur
mariage naissent onze enfants[aa] :

Blanche, premier enfant de saint Louis. Née le 11 juillet 1240,


soit après six ans de mariage, elle meurt à l'âge de trois
ans[L 152] ;
Isabelle, née le 18 mars 1242[L 152]. Elle épouse Thibaud II vers
1258 et devient ainsi reine consort de Navarre. Son époux
meurt lors de la Huitième croisade, sans descendance ;
Louis, né le 25 février 1244. Prince héritier, il est fiancé, en 1258,
à Isabelle d'Aragon, conformément au traité de Corbeil. Il meurt
prématurément à l'âge de 15 ans, probablement emporté par
une appendicite[S 4] ;
Philippe, né le 1er mai 1245. Il devient héritier à la mort de son
frère aîné, en 1260, et est ainsi fiancé, à son tour, à Isabelle
d'Aragon, qu'il n'épousera qu'à la Pentecôte de 1262, à
Clermont-en-Auvergne[L 153]. Il devient roi de France à la mort de
son père, le 25 août 1270, sous le nom de Philippe III, dit « le
Hardi »[L 152]. À la mort de son épouse, il se marie avec Marie de
Brabant. D'où descendance ;
Jean, né en 1248 et mort presque aussitôt[L 154] ;
Jean Tristan, né en avril 1250 pendant la captivité de son père,
pris en otage par les musulmans. Son second prénom lui est
donné en référence à la tristesse des circonstances[L 155]. Il
épouse Yolande de Bourgogne vers 1266 et devient comte de
Nevers après la mort d'Eudes de Bourgogne. Il meurt le
3 août 1270, lors de la Huitième croisade, sans descendance ;
Pierre, né en 1251 en Terre sainte où ses parents effectuent un
pèlerinage[L 155]. En 1271 ou 1273, il épouse Jeanne de
Châtillon, avec qui il est fiancé depuis 1263. Le couple a deux
fils, Louis et Philippe, qui meurent en bas âge ;
Blanche, née en 1253 en Terre sainte également[L 155]. Son père
souhaite qu'elle devienne nonne pour l'abbaye de Maubuisson,
mais celle-ci refuse et ose même faire promettre au pape
Urbain IV de la relever de ses vœux si elle devait obéir à son
père[L 156],[ab]. Elle épouse Ferdinand de la Cerda, infant de
Castille, vers 1268. D'où descendance ;
Marguerite, née en 1254. Elle épouse par contrat, en
février 1271, Jean Ier, duc de Brabant, dit « le Victorieux ». En
1272, elle meurt en couches, donnant naissance à leur unique
enfant, un fils qui ne survit pas ;
Robert, né en 1257. En 1272, il épouse Béatrice de Bourgogne,
dame de Bourbon. Il est ainsi le fondateur de la maison
capétienne de Bourbon, et l'ancêtre à la 9e génération en ligne
masculine d'Henri IV, roi de France ;
Agnès, née en 1260. Elle épouse par contrat, en juillet 1273,
Robert II, duc de Bourgogne et roi titulaire de Thessalonique.
D'où descendance.

Louis, Philippe, Jean, Isabelle, Pierre et Robert, enfants de Louis IX, collection
de François Roger de Gaignières, xviiie siècle.

Tous les rois de France qui se succèderont jusqu'au dernier, Louis-


Philippe Ier en 1848, sont en lignée agnatique de Louis IX. La
branche des capétiens directs se poursuit avec son fils Philippe III
jusqu'à Charles IV en 1322, les dynasties des Valois, Valois-
Orléans et Valois-Angoulême à partir de son petit-fils Charles de
Valois jusqu'à Henri III en 1589, et les dynasties des Bourbon et
d'Orléans à partir de son fils Robert de Clermont jusqu'à Charles X
en 1830 puis Louis-Philippe en 1848. Il en est de même de la
dynastie de Bourbon-Anjou, régnante en Espagne à partir de 1700,
jusqu'à l'actuel Felipe VI, et de la dynastie de Bourbon-Parme
(Nassau) incluant l'actuel Henri, grand-duc de Luxembourg. Au
xve siècle, l'expression « prince du sang » apparut pour qualifier
les membres des lignages descendants de saint Louis qui
appartiennent donc au lignage royal français et sont aptes à
succéder à la Couronne en cas d'extinction de la famille royale,
c'est-à-dire du roi, de ses fils, et des fils de ses fils. Elle succéda
aux expressions « princes des fleurs de lys » et « princes du sang
de France ».

Postérité

Musique

Le Roi Louis, chant médiéval.


Motet de St Louis H.320, de Marc-Antoine Charpentier[68].
Cantate pour le jour de la fête de Saint Louis, pour soprano,
cordes et continuo de Jean-Philippe Rameau.
Louis IX en Égypte, opéra de Jean-Baptiste Moyne, livret de
Nicolas-François Guillard et Andrieux, le 15 juin 1790 ;
Saint Louis Roi de France, opéra oratorio de Darius Milhaud sur
un poème de Paul Claudel (1970)[69].

Filmographie

1912 : La Vie et la Mort de Saint Louis produit par l'Union des


Nouvelles Marques Cinématographiques, acteur non inconnu.
1929 : Le Croisé de Dimitri Kirsanoff et Raymond Bernard avec
Philippe Rolla.
1950 : Saint Louis, Ange de la Paix de Robert Darène,
documentaire.
1970 : La Complainte de Jérusalem de Jean-Paul Carrère avec
Marc Cassot.
1978: Roger Stéphane et Roland Darbois, Le temps des
cathédrales, d'après l’œuvre de Georges Duby (lire en ligne (http
s://www.youtube.com/watch?v=SEXi6_tKFeg) [archive] [vidéo] ),
chap. V (« Louis IX : roi, chevalier et saint »), durée : 50 min 27 s.
1982 : Saint Louis ou la Royauté bienfaisante de Jean-Claude
Lubtchansky avec Didier Sandre.
1983 : La Chambre des dames de Yannick Andréi ave Raymond
Didier.
2001 : Knights of the Quest de Pupi Avati avec Marcus J.
Cotterell.
2012 : Paris, la ville à remonter le temps de Xavier Lefebvre et
Alexis Barbier-Bouvet avec Vladimir Perrin.
2014 : Saint Louis, sur la Terre comme au Ciel de Xavier Lefevre
avec Vladimir Perrin.
2018 :
Blanche de Castille: la reine mère a du caractère de David
Jankowski et Benjamin Lehrer avec Julien Delanoë.
Dominique Adt, co production France Télévision (replay),
direction scientifique dr pr Philippe Charlier (légiste et
anthropologue) : Saint Louis, le roi Dispersé ; documentaire
sur la recherche de la raison éventuelle de la mort de
Louis IX.

Télévision

L'émission Secrets d'Histoire, intitulée Saint Louis, sur la terre


comme au ciel, lui est consacrée. Le documentaire revient
notamment sur sa participation à deux croisades successives, la
fondation de la ville fortifiée d'Aigues-Mortes, mais également sur
les réformes qu’il mena afin de modifier en profondeur les
institutions judiciaires du royaume[70],[71].

Bande dessinée

Christian Goux (dessinateur) et Louis-Bernard Koch, Avec Saint


Louis, Triomphe, coll. « Le vent de l'histoire », 2010, 40 p.
(ISBN 978-2843783838)
Mathieu Mariolle et Alex Nikolavitch, Saint Louis, Glénat BD,
coll. « Ils ont fait l'Histoire », 2015, 56 p. (ISBN 978-2723496254)

Annexes
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet
article.

Sources primaires

Saint Louis, d'après une


vignette de 1316. Gravure
tirée d'H. Duclos, L'Abbaye de
Royaumont, 1867.

Philippe Mouskes, Chronique rimée de Philippe Mouskès,


Bruxelles, Reiffenber, 1836.
Matthieu Paris, Chronica majora, Londres, Henry Luard, 1872.
Salimbene de Adam, Cronica, Bari, Scalia, 1966.
Primat de Saint-Denis, Les grandes chroniques de France, Paris,
J. Viard, 1920.
Guillaume de Nangis, Chronicon, Paris, Géraud, 1843.
Le Ménestrel de Reims, Récit d'un ménestrel de Reims au
xiiie siècle, Natalis de Wally, 1876.
Enseignements de saint Louis :
Henri François Delaborde, Le texte primitif des
enseignements de Saint Louis à son fils, 1912.
David O'Connell, Les Propos de Saint Louis, Paris, Gallimard-
Julliard, 1974.
Gloria laus, bulle pontificale de canonisation de saint Louis.
Jean de Joinville :
Natalis de Wailly, Histoire de Saint Louis, suivie du Credo et
de la lettre à Louis X, Paris, Éditions Mme veuve de Jules
Renouard, 1868, XLIV-411 p. [lire en ligne (https://gallica.bn
f.fr/ark:/12148/bpt6k2003200.r) [archive]].
Jacques Monfrin (éd.), Vie de Saint Louis, Paris, Le Livre de
poche, coll. « Lettres gothiques », 2002, 639 p. Édition
bilingue ancien français-français contemporain.
Jules Viard, Les Grandes Chroniques de France : publiées pour la
Société de l'Histoire de France par Jules Viard, t. 7 : Louis VIII et
Saint Louis, Paris, Librairie ancienne Honoré Champion, 1932,
XIX-296 p. (lire en ligne (https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6
548730j.r=.langFR) [archive]).
Jacques Le Goff, Éric Palazzo, Jean-Claude Bonne, Marie-Noël
Colette, Le Sacre royal à l'époque de saint Louis d'après le
manuscrit latin 1246 de la BnF (avec la collaboration de Monique
Goullet), Paris, Gallimard, coll. « Le temps des images », 2001,
338 p. [compte rendu en ligne (http://www.persee.fr/articleAsP
DF/medi_0751-2708_2002_num_21_43_1565_t1_0170_0000_1/
article_medi_0751-2708_2002_num_21_43_1565_t1_0170_0000
_1.pdf) [archive]].

Bibliographie

Saint Louis,
statue polychrome,
début du xive siècle.

Biographies

Moyen Âge

Guillaume de Nangis, Chronique du règne de Saint Louis, 1226-


1270, Paleo éd., 2010 (ISBN 978-2849095720).
Guillaume de Saint-Pathus, Vie et vertus de Saint-Louis, Paraclet,
2009 (ISBN 9782357360136).

xviie siècle

Louis-Sébastien Le Nain de Tillemont, Vie de Saint Louis roi de


France, Julien de Gaulle (éd.), Paris, Jules Renouard et Cie,
1847-1851, vol. 1 (https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k11819
69.r=.langFR) [archive], vol. 2 (https://archive.org/stream/viede
saintlouis04goog#page/n11/mode/2up) [archive], vol. 3 (http
s://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k118197p.r=.langF
R) [archive], vol. 4 (https://archive.org/stream/viedesaintlouisr0
4lenauoft#page/n7/mode/2up) [archive], vol. 5 (https://gallica.
bnf.fr/ark:/12148/bpt6k118199f.r=.langFR) [archive], vol. 6 (htt
ps://archive.org/stream/viedesaintlouisr06lenauoft#page/n7/m
ode/2up) [archive].

xixe siècle à nos jours

Louis-François de Villeneuve-Bargemont, Histoire de Saint-Louis,


roi de France, vol. 3, 1839, 686 p. (lire en ligne (https://books.go
ogle.fr/books?id=6YAEAAAAQAAJ&printsec=frontcover&hl=fr#v
=onepage&q&f=false) [archive]).
Charles Victor Langlois, Histoire de la France au Moyen Âge :
iiie siècle-1492 : Saint Louis, Philippe le Bel : les derniers
Capétiens directs, 1226-1328, Paris, Jules Tallandier, 1978,
448 p. (lire en ligne (https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9797
5/f8.image) [archive]). Réimpression de la 2e partie du tome III
de L'Histoire de France depuis les origines jusqu'à la Révolution,
Ernest Lavisse (dir.), Paris, Hachette, 1901.
Jean Richard, Saint Louis : roi d'une France féodale, soutien de la
Terre sainte, Paris, Fayard, coll. « Biographies historiques »,
1983, 638 p. (ISBN 2-213-01168-0,
BNF
34741331 (https://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb347413319.public)
, présentation en ligne (https://www.persee.fr/doc/rbph_0035-0
818_1987_num_65_2_5625_t1_0459_0000_2) [archive]), p. 108,
215, 227.
[p. 108 (https://books.google.fr/books?id=eTk4gIoYej8C&p
g=PT108#v=onepage&q&f=false) [archive]] : « Il en est de
même dans une autre affaire : la destruction par le feu des
exemplaires du Talmud. Un Juif rochelais, converti au
christianisme, s’était persuadé que ce livre, qui régissait la
vie de ses coreligionnaires, était le principal obstacle à leur
conversion. À son instigation, le pape Grégoire IX dénonça
les docteurs juifs comme coupables de s’être détournés de
la loi de Moïse et de l’Écriture sainte, trésor commun des
Juifs et des Chrétiens, pour suivre ces traditions qui les
dénaturaient, et il invita Saint Louis à faire détruire ces
livres. Le roi convoqua à une conférence qui se tint au
Palais devant Blanche de Castille, le 24 juin 1240, quatre
rabbins célèbres et leurs accusateurs. Les premiers furent
confondus et, en juin 1242, une vingtaine de charretées
d’exemplaires du Talmud furent livrés au feu. Le zèle du roi
pour la conversion des Juifs, dont nous avons d’autres
témoignages, sans aller jusqu’à la conversion forcée, ne
reculait pas devant l’emploi de moyens de coercition. »
[p. 215 (https://books.google.fr/books?id=eTk4gIoYej8C&p
g=PT215#v=onepage&q&f=false) [archive]] : « Mais
confiscations et expulsions ne visaient sans doute que les
usuriers juifs, car la présence de nombreux Juifs reste
certaine, et l’ordonnance elle-même prescrit la restitution
aux communautés juives de leurs synagogues et de leurs
cimetières. Quant à l’ordonnance de 1254[17], elle reprenait
les termes de celle de 1230, rappelait la condamnation du
Talmud, considéré comme blasphématoire à l’égard de la
foi chrétienne, et interdisait aux Juifs de prêter à intérêt
dans l’avenir, en les incitant à vivre du travail de leurs mains
ou du métier de marchand[LM 1]. »
Jacques Le Goff, Saint Louis, Paris, Gallimard,
coll. « Bibliothèque des histoires », 1996, 976 p.
(ISBN 2-07-073369-6,
BNF
35801658 (https://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb35801658n.public)
, présentation en ligne (https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5
620138s/f276.image) [archive]), [présentation en ligne (https://
www.persee.fr/doc/rbph_0035-0818_1997_num_75_4_4222_t1_
1179_0000_2) [archive]],
Réédition : Jacques Le Goff, Saint Louis, Paris, Gallimard,
coll. « Folio. Histoire » (no 205), 2013, 1264 p., poche
(ISBN 978-2-07-041830-5).
Gérard Sivéry, Saint Louis et son siècle, Paris, Tallandier,
coll. « Figures de proue », 1983, 672 p. (ISBN 2-235-01398-8).
Gérard Sivéry, Louis IX : le roi saint, Paris, Historia / sélection du
Reader's Digest, coll. « La France au fil de ses rois », 2002, 159 p.
(ISBN 978-2847343861).
Dom Prosper Guéranger, Saint Louis et la papauté, Association
Saint-Jérôme, 2008, 192 p. (ISBN 978-2951784543).
Joël Blanchard, Saint Louis, Presses de la Renaissance,
coll. « Les grandes figures de la spiritualité chrétienne », 2017,
140 p. (ISBN 978-2750913076).

Aspects particuliers

Gaëlle Audéon, La Septième croisade et le vrai Louis IX : 1248-


1254, Editions L'Harmattan, coll. « Historiques, Série Travaux »,
2022, 184 p. (ISBN 978-2-14-027451-0, présentation en ligne (ht
tps://www.editions-harmattan.fr/livre-la_septieme_croisade_et_l
e_vrai_louis_ix_1248_1254_gaelle_audeon-9782140274510-739
22.html) [archive])
(en) Robert Branner, St. Louis and the court style in Gothic
architecture, A. Zwemmer, 1965.
(en) Robert Branner, Manuscript Painting in Paris during the reign of
Saint Louis. A Study of Styles, University of California Press,
1975.
Louis Carolus-Barré et Henri Platelle, Le procès de canonisation
de Saint Louis (1272-1297). Essai de reconstitution,
coll. « Publications de l'École française de Rome », 1994, 325 p.
(ISBN 2-7283-0300-2).
Louis Carolus-Barré, « Les enquêtes pour la canonisation de
saint Louis et la bulle Gloria laus, du 11 août 1297 », Revue
d'histoire de l'Église de France, vol. 57, no 158,‎1971.
Georges Duby, Histoire de la France des origines à nos jours,
Paris, Larousse, coll. « In Extenso », 2003 (ISBN 2-03-575200-0).
Gaston Duchet-Suchaux et Michel Pastoureau, « Louis », dans
La Bible et les saints : Guide iconographique, Paris, Flammarion,
1990 (ISBN 2-08-011725-4), p. 206-207.
René Grousset, Histoire des croisades et du royaume franc de
Jérusalem - III. 1188-1291 L'anarchie franque, Paris, Perrin, 1936
(réimpr. 2006), 902 p., p. 488 (ISBN 2-262-02569-X).
Xavier Hélary, La dernière croisade, Paris, Perrin, 2016, compte
rendu (https://www.him-mag.com/helary-xavier-la-derniere-crois
ade/) [archive] en ligne sur le site d’Histoire et Images
médiévales.
William Chester Jordan, La prunelle de ses yeux : Convertis de
l’islam sous le règne de Louis IX, Editions de l’EHESS, 2020,
174 p. (ISBN 978-2-14-027451-0, présentation en ligne (http://ed
itions.ehess.fr/ouvrages/ouvrage/la-prunelle-de-ses-yeu
x/) [archive])
Edmond-René Labande, « Saint Louis pèlerin », Revue d'histoire
de l'Église de France, t. 57, no 158, 1971. p. 5-18 (lire en ligne) (ht
tps://www.persee.fr/doc/rhef_0300-9505_1971_num_57_158_1
856) [archive].
Albert Lecoy de La Marche, La France sous Saint Louis et sous
Philippe le Hardi, Paris, Ancienne maison Quantin,
coll. « Bibliothèque d'histoire illustrée », 1886, 205 p. (lire en
ligne (https://archive.org/stream/lafrancesoussain00byuleco#p
age/n1/mode/2up) [archive]).
Albert Lecoy de La Marche, Saint Louis : son gouvernement et sa
politique, Tours, Mame & fils, 1900 (réimpr. 1888, 1889, 1891,
1894, 1900, 1905, 1924) (1re éd. 1887)
(BNF
34021559 (https://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34021559m.public
, lire en ligne (https://archive.org/stream/saintlouissongou00lec
o#page/336/mode/2up/search/rouelle) [archive]), chap. XVII
(« L’industrie et le commerce sous Saint Louis »), pp. [214 (http
s://archive.org/stream/saintlouissongou00leco#page/21
4) [archive]], [p. 336 (https://archive.org/stream/saintlouissong
ou00leco#page/336) [archive]].
[p. 214 (https://archive.org/stream/saintlouissongou00leco
#page/214) [archive]] : « Il prit part également à la
condamnation du Talmud, dont les livres furent brûlés par
ordre du pape, avec le concours du roi. »
[p. 336 (https://archive.org/stream/saintlouissongou00leco
#page/336) [archive]] : « On ne peut entendre autrement
cette anecdote, si l’on a quelque bonne foi ; car sans cela
elle serait en contradiction flagrante avec le caractère de
saint Louis et avec ses procédés réels à l’égard des juifs […]
les contraignant de payer le double du cens dû par les
étrangers ordinaires ou les aubaines, et à porter sur leurs
habits un signe distinctif : une rouelle d’étoile de couleur
différente. » […] « L’ordonnance de 1254, pour la réformation
générale du royaume, renouvelle l’interdiction des trafics
illicites, familiers aux disciples de Moïse, de leurs
blasphèmes, de leurs sortilèges, de leurs livres
hétérodoxes, comme le Talmud, leur enjoint, sous peine de
bannissement, de vivre du travail de leurs mains ou d’un
commerce ordinaire (de laboribus manuum suarum vel de
negociationibus sine terminis vel usuris) »
Jacques Le Goff, « Mon ami le saint roi : Joinville et Saint Louis
(réponse) », Annales. Histoire, Sciences Sociales, no 2, 56e année,‎
mars-avril 2001, p. 469-477 (lire en ligne (http://www.persee.fr/d
oc/ahess_0395-2649_2001_num_56_2_279957) [archive]).
Georges Minois, Le culte des grands hommes, Éditions Louis
Audibert, 14 octobre 2005, 569 p. (ISBN 978-2-84749-061-9).
Roland Mousnier, La monarchie absolue en Europe : du ve siècle
à nos jours, Paris, Presses universitaires de France (PUF), 1982,
245 p. (ISBN 2-13-037331-3, lire en ligne (https://books.google.f
r/books?id=Kx6DAAAAMAAJ&q=%22Dit+d'Amiens%22+24-janvi
er-1264&dq=%22Dit+d'Amiens%22+24-janvier-1264&lr=&pgis=
1) [archive]).
Paulin Paris, Mémoire sur le cœur de saint Louis et sur la
découverte faite dans la Sainte-Chapelle, Paris, Éditions
Techener, 1844, 48 p. (Wikisource). — Ce mémoire a d'abord
paru dans L’Institut : journal des sciences et des sociétés
savantes, no 96 (décembre 1843).
Hervé Pinoteau, Saint Louis : son entourage et la symbolique
chrétienne, Éditions du Gui, 2005, 240 p. (ISBN 2-9517417-4-X).
Jean Richard, « L'adoubement de Saint Louis », Journal des
savants, Paris, De Boccard, nos 3-4,‎juillet-décembre 1988,
p. 207-217 (lire en ligne (http://www.persee.fr/doc/jds_0021-81
03_1988_num_3_1_1516) [archive]).
Paul Salmona (dir.) et Juliette Sibon (dir.), Saint Louis et les
juifs : politique et idéologie sous le règne de Louis IX, Éditions du
patrimoine (Centre des monuments nationaux), coll. « Idées et
débats », 2015, 213 p. (ISBN 978-2-7577-0446-2).
Natalis de Wailly, « Mémoire sur la date et le lieu de naissance
de Saint Louis », Bibliothèque de l'École des chartes, Paris,
Librairie A. Franck, 6, 27e année, t. 2,‎1886, p. 105-127 (lire en
ligne (http://www.persee.fr/doc/bec_0373-6237_1866_num_27_
1_446057) [archive]).

Sources additionnelles

Alain Erlande-Brandenburg, Royaumont : abbaye royale, Paris,


Les Éditions du Huitième Jour, 2004, 114 p.
(ISBN 978-2-914119-35-1).
Pierre-Anne Forcadet, Conquestus fuit domino regi : le recours au
roi d’après les arrêts du Parlement de Paris (1223-1285), De
Boccard, Paris, 2018 (ISBN 978-2-7018-0445-3).
Laurence de Finance, La Sainte Chapelle : Palais de la Cité, Paris,
Éditions du Patrimoine, Centre des monuments nationaux, 1999,
64 p. (ISBN 2-85822-317-3, ISSN 1159-1722 (https://portal.issn.
org/resource/issn/1159-1722) ,
BNF
37049439 (https://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb37049439g.public)
).
Palémon Glorieux, Aux origines de la Sorbonne : Robert de
Sorbon, l’homme, le Collège, les documents, Paris, J. Vrin,
coll. « Études de philosophie médiévale », 1966, 348 p.
(ISBN 978-2-7116-0303-9).
Jean-Michel Leniaud et Françoise Perrot, La Sainte-Chapelle,
Paris, Éditions du Patrimoine, Centre des monuments nationaux,
2007, 213 p. (ISBN 978-2-85822-920-8,
BNF
41108769 (https://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb41108769m.public
).
Béatrice Philippe (auteur), Annie Kriegel (collaboratrice) et
Daniel Roche (postface) (préf. Pierre Emmanuel), Être juif dans
la société française du Moyen Âge à nos jours, Bruxelles, Paris,
éditions Complexe (OCLC 38242827 (https://www.worldcat.org/
fr/title/38242827) ), puis Hachette (OCLC 610336465 (https://w
ww.worldcat.org/fr/title/610336465) ), coll. « Bibliothèque
complexe », 1997, 3e éd. (1re éd. 1979 c/o éditions Montalba
(OCLC 6303565 (https://www.worldcat.org/fr/title/6303565) ),
1981
(BNF
34670216 (https://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34670216b.public)
)), 471 p., édition revue et augmentée
(BNF
37173124 (https://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb37173124z.public)
, lire en ligne (https://books.google.fr/books?hl=fr&id=ydBKS4D
g3REC&q=%22rouelle%22#v=snippet&q=%22rouelle%22&f=fals
e) [archive]), De l'an mille à l'expulsion de 1394, « L'étau
juridique », pp. [47 (https://books.google.fr/books?id=ydBKS4D
g3REC&pg=PA47#v=onepage&q&f=false) [archive]], [48 (http
s://books.google.fr/books?id=ydBKS4Dg3REC&pg=PA48#v=one
page&q&f=false) [archive]], [49 (https://books.google.fr/books?
id=ydBKS4Dg3REC&pg=PA49#v=onepage&q&f=false) [archive]]
[« Le procès du Talmud »], [431 (https://books.google.fr/books?i
d=ydBKS4Dg3REC&pg=PA431#v=onepage&q&f=fals
e) [archive]] [« Chronologie »].
Gérard Sivéry, Marguerite de Provence : Une reine au temps des
cathédrales, Paris, Fayard, 1987, 301 p. (ISBN 2-213-02017-5,
présentation en ligne (http://www.persee.fr/doc/rnord_0035-26
24_1988_num_70_278_4400_t3_0639_0000_1) [archive]).
Blanche de Castille, Paris, Fayard, 1990, 293 p.
(ISBN 2-213-02508-8, présentation en ligne (http://journals.
cambridge.org/action/displayAbstract?fromPage=online&a
id=7167696&fileId=S0038713400024131) [archive]).
Philippe III le Hardi, Paris, Fayard, 200 (ISBN 2-213-61486-5,
présentation en ligne (http://www.fayard.fr/philippe-iii-le-ha
rdi-9782213614861) [archive]).
Zina Weygand (préf. Alain Corbin), Vivre sans voir : les aveugles
dans la société française, du Moyen Âge au siècle de Louis Braille,
éditions Créaphis, 2003, 374 p., texte remanié à partir d'une
thèse de doctorat en histoire à l'université Paris-Sorbonne en
1998 ; titre original de soutenance : « La cécité et les aveugles
dans la société française : représentations et institutions du
Moyen Âge aux premières années du xixe siècle »
(ISBN 9782913610255,
BNF
39031803 (https://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb39031803q.public)
).
(en) Jennifer R. Davis, « The Problem of King Louis IX of France :
Biography, Sanctity and Kingship », Journal of Interdisciplinary
History (en) , The Massachusetts Institute of Technology, vol. 41,
no 2,‎automne 2010, p. 209-225 (ISSN 0022-1953 (https://portal.
issn.org/resource/issn/0022-1953) ,
DOI
10.1162/JINH_a_00050 (https://dx.doi.org/10.1162/JINH_a_00050)
).
Louis Isidore Nachet (avocat), De la liberté religieuse en France,
ou essai sur la législation relative à l'exercice de cette liberté,
Paris, Landois et Bigot, 1830 (réimpr. 1833, 1838, 1846),
ouvrage couronné par la Société de la morale chrétienne
(OCLC 555763669 (https://worldcat.org/fr/title/555763669) ,
BNF
36341901 (https://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb36341901m.public
, lire en ligne (https://books.google.fr/books?hl=fr&id=j-qyYw0A
4CkC&q=%22Louis+IX%22#v=snippet&q=%22Louis%20IX%22&f
=false) [archive]), En France, chap. XI (« Des Juifs »), p. 12, 19,
127-131, 209.

Articles connexes

Bible de Maciejowski, Bible de saint Louis, Psautier de saint


Louis ;
Boniface VIII, pape ayant canonisé Louis IX ;
Cahiers de Saint Louis, descendance sur 5 générations ;
Établissements de Saint Louis ;
Isabelle de France, sœur de Louis IX, béatifiée ;
Jean de Joinville ;
Louis d'Anjou, petit-neveu de Louis IX, également canonisé ;
Louis de Bourbon, aîné des descendants de Louis IX ;
Abbaye de Royaumont.

Liens externes

Ressources relatives aux beaux-arts : (en) British Museum (http


s://www.britishmuseum.org/collection/term/BIOG79175) ·
(de + en + la) Sandrart.net (http://ta.sandrart.net/en/person/view/266
8) · (en) Union List of Artist Names (https://www.getty.edu/vow/
ULANFullDisplay?find=&role=&nation=&subjectid=500245812)
Ressources relatives à la religion : Dictionnaire de spiritualité
(http://beauchesne.immanens.com/appli/article.php?id=1306
3) · (en) GCatholic.org (http://www.gcatholic.org/p/68713)
Ressource relative à la musique : (en + de) Répertoire international
des sources musicales (https://opac.rism.info/search?id=pe30
099037)
Ressource relative à la littérature : Archives de littérature du
Moyen Âge (https://arlima.net/no/3688)
Ressource relative à la santé : Bibliothèque interuniversitaire
de santé (http://www.biusante.parisdescartes.fr/histoire/biogra
phies/index.php?cle=10251)
Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
Britannica (https://www.britannica.com/biography/Louis-I
X) [archive] · Brockhaus (https://brockhaus.de/ecs/enzy/articl
e/ludwig-ludwig-ix-der-heilige) [archive] · Deutsche Biographie
(http://www.deutsche-biographie.de/118729411.htm
l) [archive] · Dizionario di Storia (http://www.treccani.it/enciclop
edia/santo-luigi-ix_(Dizionario-di-Storia)/) [archive] ·
Enciclopedia italiana (http://www.treccani.it/enciclopedia/luigi-ix
-re-di-francia-santo_(Enciclopedia-Italiana)/) [archive] · Gran
Enciclopèdia Catalana (https://www.enciclopedia.cat/EC-GEC-00
38200.xml) [archive] · Hrvatska Enciklopedija (http://www.encikl
opedija.hr/Natuknica.aspx?ID=37454) [archive] · Larousse (http
s://www.larousse.fr/encyclopedie/personnage/wd/13042
1) [archive] · Nationalencyklopedin (https://www.ne.se/uppslag
sverk/encyklopedi/l%C3%A5ng/ludvig-ix) [archive] · Proleksis
enciklopedija (https://proleksis.lzmk.hr/35230) [archive] · Store
norske leksikon (https://snl.no/Saint_Louis_-_fransk_kong
e) [archive] · Treccani (http://www.treccani.it/enciclopedia/luigi
-ix-re-di-francia-santo) [archive] · Universalis (https://www.unive
rsalis.fr/encyclopedie/saint-louis/) [archive] · Visuotinė lietuvių
enciklopedija (https://www.vle.lt/Straipsnis/liudvikas-i
x) [archive]
Notices d'autorité : VIAF (http://viaf.org/viaf/89182909) ·
ISNI (https://isni.oclc.org/cbs/DB=1.2/CMD?ACT=SRCH&IKT=8006&
· BnF (http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb120344600)
(données (http://data.bnf.fr/ark:/12148/cb120344600) ) ·
IdRef (http://www.idref.fr/028525949) ·
LCCN (http://id.loc.gov/authorities/n79055295) ·
GND (http://d-nb.info/gnd/118729411) ·
Italie (https://opac.sbn.it/nome/SBLV298280) ·
Japon (http://id.ndl.go.jp/auth/ndlna/00865799) ·
CiNii (http://ci.nii.ac.jp/author/DA16109905?l=en) ·
Espagne (http://catalogo.bne.es/uhtbin/authoritybrowse.cgi?action=
· Pays-Bas (http://data.bibliotheken.nl/id/thes/p069202346) ·
Israël (http://uli.nli.org.il/F/?func=find-b&local_base=NLX10&find_co
· NUKAT (http://nukat.edu.pl/aut/n%20%2098003905) ·
Catalogne (https://cantic.bnc.cat/registre/981058512067606706)
· Suède (http://libris.kb.se/auth/208757) ·
Vatican (https://opac.vatlib.it/auth/detail/495_78661) ·
Canada (https://www.collectionscanada.gc.ca/canadiana-authorities
·
Norvège (https://authority.bibsys.no/authority/rest/authorities/html/
·
WorldCat (https://www.worldcat.org/identities/lccn-n79055295)
Archives relatives à Louis IX (https://www.siv.archives-nationale
s.culture.gouv.fr/siv/rechercheconsultation/recherche/pog/rech
erchePogResultat.action) [archive], des Archives nationales.
L'iconographie de saint Louis (https://rd.uqam.ca/Heer/StLouis.
html) [archive], Robert Derome uqam.ca/

Notes et références

Notes

a. Le roi Louis IX peut être désigné par saint Louis ou Saint


Louis[1] : la minuscule signale alors la sainteté tandis que la
majuscule fait référence au surnom[2] (comme on aurait
« Louis le Saint »).
b. La mortalité périnatale est estimée aux alentours de 25 à 30 %
à cette époque, si bien que les chroniques royales ne recensent
pas tous les enfants mort-nés[4].
c. Selon Jacques Le Goff, Blanche de Castille aurait accouché
« de deux ou trois premiers enfants morts en bas âge dont
nous ne connaissons ni le nombre exact, ni le sexe, ni les dates
de naissance et de mort[L 3]. »
d. Selon Jacques Le Goff, Philippe Auguste aimait beaucoup la
présence de son petit-fils qui gardera de lui un vif souvenir[L 7].
e. Vingt-six personnes sont ici présentes auprès du roi mourant :
parmi lesquelles les archevêques de Sens et de Bourges, les
évêques de Beauvais, de Noyon et de Chartres, son demi-frère
Philippe Hurepel, comte de Boulogne, les comtes de Blois, de
Montfort, de Soissons et de Sancerre, les sires de Bourbon et
de Coucy et certains hauts dignitaires de son hôtel[L 9].
f. Selon François Olivier-Martin, il ne s'agit pas d'une mission
officielle : « Le roi a simplement voulu confier la personne et la
vie de ses enfants à des amis très chers et à des compagnons
très sûrs[L 9] ».
g. Cependant, les chroniqueurs se contredisent à propos de la
liste des présents et des absents. Par exemple, Philippe
Mouskes liste le comte de Bar et le duc de Bourgogne comme
présents au sacre, tandis que Matthieu Paris les en exclut[L 15].
h. En échange, Philippe Hurepel s'engage, pour lui et ses
éventuels héritiers, à ne pas réclamer la part de son héritage.
De plus, ses terres, lui ayant été données par son père Philippe
Auguste et son frère Louis VIII, doivent revenir au royaume de
France s'il meurt sans descendance[L 18] (ce qui arrivera en
1236).
i. Selon Jacques Le Goff, Philippe Hurepel n'a « ni malice ni
cervelle » et se laisse faire mollement par les autres barons,
qui ne veulent de lui à leur tête que pour avoir un semblant de
légitimité dynastique[L 20].
j. Selon Jacques Le Goff, Blanche de Castille, ayant pris goût au
pouvoir, aurait tardé à faire reconnaître la majorité de son fils
afin de prolonger la tutelle qu'elle exerçait[L 29].
k. Louis et Marguerite ont pour ancêtre commun Raimond-
Bérenger Ier de Barcelone, leur arrière-arrière-arrière grand-
père[S 3].
l. Parmi les ligués, on peut noter le sénéchal de Guyenne, les
villes de Bordeaux, Bayonne, La Réole et Saint-Émilion,
Raymond VII de Toulouse et la plupart des barons du
Languedoc[L 38].
m. Selon Jacques Le Goff, la soumission de Hugues X est
spectaculaire. Il vient avec sa femme et ses trois fils, en
pleurant, pour s'agenouiller devant Louis et lui réclamer
publiquement le pardon. Le roi le fait alors se lever et lui
pardonne à la condition qu'il remette à Alphonse tous les
châteaux qu'il lui a pris et qu'il donne trois châteaux en gage, à
lui-même[L 43].
n. Louis donne à Henri ses domaines des diocèses de Limoges,
Cahors et Périgueux à l'exception des terres tenues par les
évêques de ces diocèses, et les fiefs tenus de lui par ses
frères. Il promet également à Henri de lui donner une partie de
la Saintonge à la mort d'Alphonse de Poitiers. De plus, Richard
de Cornouailles et Aliénor doivent renoncer à leurs droits en
France, au profit de leur frère[L 48].
o. La couronne d'Aragon renonce à ses prétentions sur le
Languedoc, à l'exception de Montpellier.
p. L'affaire est d'autant plus complexe que l'héritage est partagé
entre le royaume de France (Flandre royale) et l'Empire (Flandre
impériale). Mais la mort de Frédéric II, en 1250, laissera plus de
liberté à Saint Louis[L 55].
q. Les bailliages, les sénéchaussées dans le Centre-Ouest et le
Languedoc, et le prévôté à Paris.
r. Yolande, mère de Baudouin II de Courtenay, était la sœur
d'Isabelle, grand-mère paternelle de Saint Louis[L 89].
s. Consultation en ligne en page 90 du livre « Les rois de France :
enfants chéris de la République de l'historien Claude
Lelièvre[30] ».
t. Cette citation de Le Goff peut en outre être consultée en ligne
dans son entièreté avec un commentaire d'appoint en
page 1882 du livre « Retour sur la question juive[38] »
d'Élisabeth Roudinesco.
u. Louis renouvelle son vœu de manière brusque, théâtrale et non
sans humour, comme il a, selon Jacques Le Goff, souvent aimé
le faire. Il arrache alors violemment la croix cousue sur son
vêtement et ordonne à Guillaume d'Auvergne de la lui rendre
« pour que l'on ne puisse plus dire qu'il l'a prise sans savoir ce
qu'il faisait[L 117]. »
v. Saint Louis ordonne à la plupart des membres de sa famille
proche de le suivre. Seuls sa mère, ses jeunes enfants et sa
belle-sœur, la comtesse d'Artois, dont la grossesse arrive à son
terme, ne le suivent pas[L 120].
w. Selon Matthieu Paris, il y a trop peu de bateaux pour
embarquer tous les soldats et le roi est contraint de laisser un
millier de mercenaires à Aigues-Mortes, en majorité des
Italiens en qui, selon Jacques Le Goff, Saint Louis n'a pas
entièrement confiance[L 120].
x. Selon Guillaume de Chartres, lorsque Louis apprend que ses
hommes ont volé les musulmans de 40 000 besants lors du
paiement de la rançon, il se met en colère, estimant que sa
parole doit être respectée même si c'est à des mécréants
qu'elle a été donnée. Lors de son procès de canonisation, cet
événement sera considéré comme l'un des actes les plus
vertueux de Saint Louis[L 126].
y. La destination du cœur n'est pas connue. D'après Geoffroy de
Beaulieu, Philippe laissa son oncle l'emporter tandis que
d'autres témoins affirmèrent que le jeune roi de France le fit
déposer auprès des ossements, comme le conseillaient les
moines de Saint-Denis. D'autres rumeurs prétendirent que
l'armée exigea que le cœur restât en Afrique, auprès des
combattants morts ou encore qu'il fut déposé dans la Sainte-
Chapelle[L 139].
z. Parmi les personnes auditionnées pour témoigner de la vie de
Saint Louis figurent son frère, le roi Charles Ier de Sicile, ses fils,
le roi Philippe III et le comte Pierre d'Alençon, les régents
Matthieu de Vendôme et Simon de Nesles, son ami Jean de
Joinville, des chevaliers, des religieux et trois religieuses
hospitalières[L 144].
aa. Le couple a son premier enfant en 1240, soit 6 ans après leur
mariage. Selon Jacques Le Goff, Marguerite de Provence serait
devenue féconde tardivement et aurait subi plusieurs fausses
couches. Il est également possible, mais peu probable, qu'elle
ait accouché d'enfants morts en bas âge dont les documents
et les chroniqueurs de l'époque ne parlent pas[L 152].
ab. Saint Louis souhaite que Jean Tristan devienne dominicain,
Pierre franciscain et que Blanche se fasse cistercienne à
Maubuisson, abbaye fondée par sa grand-mère. Mais les trois
refusent et Louis, bien que d'habitude autoritaire, ne leur
impose pas ses désirs[L 156].

Références

Ouvrages

Jacques Le Goff 1996 :


1. Le Goff, p. 714.
2. Le Goff, p. 42.
3. Le Goff, p. 38.
4. Le Goff, p. 40.
5. Le Goff, p. 37.
6. Le Goff, p. 43.
7. Le Goff, p. 43, 810.
8. Le Goff, p. 47.
9. Le Goff, p. 96.
10. Le Goff, p. 102.
11. Le Goff, p. 103.
12. Le Goff, p. 97.
13. Le Goff, p. 98.
14. Le Goff, p. 110.
15. Le Goff, p. 111.
16. Le Goff, p. 114.
17. Le Goff, p. 129.
18. Le Goff, p. 116.
19. Le Goff, p. 117.
20. Le Goff, p. 118.
21. Le Goff, p. 119.
22. Le Goff, p. 120.
23. Le Goff, p. 121.
24. Le Goff, p. 122.
25. Le Goff, p. 123.
26. Le Goff, p. 124.
27. Le Goff, p. 127.
28. Le Goff, p. 177.
29. Le Goff, p. 150.
30. Le Goff, p. 151.
31. Le Goff, p. 154.
32. Le Goff, p. 155.
33. Le Goff, p. 156.
34. Le Goff, p. 157.
35. Le Goff, p. 158.
36. Le Goff, p. 159.
37. Le Goff, p. 176.
38. Le Goff, p. 178-179.
39. Le Goff, p. 179.
40. Le Goff, p. 180.
41. Le Goff, p. 181.
42. Le Goff, p. 181-182.
43. Le Goff, p. 182.
44. Le Goff, p. 183.
45. Le Goff, p. 184.
46. Le Goff, p. 185.
47. Le Goff, p. 301.
48. Le Goff, p. 302-303.
49. Le Goff, p. 302.
50. Le Goff, p. 303.
51. Le Goff, p. 825.
52. Le Goff, p. 293.
53. Le Goff, p. 308.
54. Le Goff, p. 309.
55. Le Goff, p. 294.
56. Le Goff, p. 295.
57. Le Goff, p. 296.
58. Le Goff, p. 192.
59. Le Goff, p. 193.
60. Le Goff, p. 194.
61. Le Goff, p. 195.
62. Le Goff, p. 196.
63. Le Goff, p. 197.
64. Le Goff, p. 198.
65. Le Goff, p. 637.
66. Le Goff, p. 638.
67. Le Goff, p. 639.
68. Le Goff, p. 640.
69. Le Goff, p. 786.
70. Le Goff, p. 252.
71. Le Goff, p. 253.
72. Le Goff, p. 254.
73. Le Goff, p. 255.
74. Le Goff, p. 260.
75. Le Goff, p. 261.
76. Le Goff, p. 264.
77. Le Goff, p. 283.
78. Le Goff, p. 285.
79. Le Goff, p. 286.
80. Le Goff, p. 288.
81. Le Goff, p. 662.
82. Le Goff, p. 663.
83. Le Goff, p. 664.
84. Le Goff, p. 143.
85. Le Goff, p. 145.
86. Le Goff, p. 144.
87. Le Goff, p. 677.
88. Le Goff, p. 206.
89. Le Goff, p. 1088.
90. Le Goff, p. 165.
91. Le Goff, p. 166.
92. Le Goff, p. 167.
93. Le Goff, p. 168.
94. Le Goff, p. 169.
95. Le Goff, p. 170.
96. Le Goff, p. 171.
97. Le Goff, p. 172.
98. Le Goff, p. 173.
99. Le Goff, p. 902.
100. Le Goff, p. 904.
101. Le Goff, p. 905.
102. Le Goff, p. 913.
103. Le Goff, p. 914.
104. Le Goff, p. 764.
105. Le Goff, p. 785.
106. Le Goff, p. 919.
107. Le Goff, p. 922.
108. Le Goff, p. 765.
109. Le Goff, p. 924.
110. Le Goff, p. 925.
111. Le Goff, p. 915.
112. Le Goff, p. 935.
113. Le Goff, p. 921,928.
114. Le Goff, p. 813.
115. Le Goff, p. 808.
116. Le Goff, p. 186.
117. Le Goff, p. 190.
118. Le Goff, p. 215.
119. Le Goff, p. 218.
120. Le Goff, p. 219.
121. Le Goff, p. 220.
122. Le Goff, p. 221.
123. Le Goff, p. 222.
124. Le Goff, p. 223.
125. Le Goff, p. 224.
126. Le Goff, p. 225.
127. Le Goff, p. 243.
128. Le Goff, p. 244.
129. Le Goff, p. 246.
130. Le Goff, p. 249.
131. Le Goff, p. 250.
132. Le Goff, p. 339.
133. Le Goff, p. 340.
134. Le Goff, p. 342.
135. Le Goff, p. 344.
136. Le Goff, p. 345.
137. Le Goff, p. 347.
138. Le Goff, p. 348.
139. Le Goff, p. 349.
140. Le Goff, p. 350.
141. Le Goff, p. 351.
142. Le Goff, p. 352.
143. Le Goff, p. 353.
144. Le Goff, p. 354.
145. Le Goff, p. 355.
146. Le Goff, p. 356.
147. Le Goff, p. 357.
148. Le Goff, p. 358.
149. Le Goff, p. 359.
150. Le Goff, p. 360.
151. Le Goff, p. 361.
152. Le Goff, p. 164.
153. Le Goff, p. 848.
154. Le Goff, p. 314.
155. Le Goff, p. 315.
156. Le Goff, p. 316.
Jean-Michel Leniaud et Françoise Perrot 2007 :
1. Leniaud Perrot, p. 15.
2. Leniaud Perrot, p. 86.
3. Leniaud Perrot, p. 91.
4. Leniaud Perrot, p. 82-86.
5. Leniaud Perrot, p. 92-103.
Zina Weygand 2003 :
1. Weygand, p. 29.
2. Weygand, p. 30.
3. Weygand, p. 31.
4. Weygand, p. 33.
Paul Salmona et Juliette Sibon 2015 :
1. Salmona, p. 31.
2. Salmona, p. 187.
3. Salmona, p. 9.
4. Salmona, p. 181.
5. Salmona, p. 182.
Gérard Sivéry 1987 :
1. Sivéry 1987, p. 27.
2. Sivéry 1987, p. 33.
3. Sivéry 1987, p. 19.
4. Sivéry 2003, p. 16.
Louis-François de Villeneuve-Bargemont 1839 :
1. Villeneuve, p. 156.
2. Villeneuve, p. 164.
3. Villeneuve, p. 166.
Béatrice Philippe 1997 :
1. Philippe, p. 49.
2. Philippe, p. 47.
3. Philippe, p. 48.
Albert Lecoy de La Marche 1900 :
1. La Marche 1900, p. 336.
2. La Marche 1900, p. 214.
Jean Richard 1983 :
1. Richard 1983, p. 215.
2. Richard 1983, p. 108.
3. Richard 1983, p. 227.
Louis Isidore Nachet 1830 :
1. Nachet, p. 129.
2. Nachet, p. 129-130.
Divers :
1. Mousnier 1982, p. 102.
2. Erlande, p. 30 et 33.
3. Glorieux, p. 35 sqq..
4. de Finance, p. 7.
5. Carolus-Barré, p. 19-29.
6. Minois, p. 151.

Autres sources

1. Jean Girodet, Pièges et difficultés de la langue française, Paris,


Bordas, coll. « Dictionnaire Bordas », 2008, 1087 p.
(ISBN 978-2-04-731287-2), p. 840.
2. Albert Doppagne, Majuscules, abréviations, symboles et
sigles : pour une toilette parfaite du texte, Bruxelles, De Boeck-
Duculot, coll. « Entre guillemets (ISSN 1374-0881 (https://porta
l.issn.org/resource/issn/1374-0881) ) », 2007, 4e éd. (1re éd.
1991
(BNF
35466558 (https://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb354665584.public
) c/o Duculot)
(BNF
41161367 (https://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb41161367c.public
).
3. David Nirenberg : Antijudaïsme : Un pilier de la pensée
occidentale, chap. 5, 2023, Éd. Labor et Fides,
(ISBN 978-2830917994)
4. Sylvain Gouguenheim, Regards sur le Moyen Âge, Tallandier,
2009, p. 244.
5. Jacques Le Goff, « Apanage » (http://www.universalis-edu.co
m/encyclopedie/apanage/) [archive], sur Encyclopædia
Universalis (consulté le 14 mai 2016).
6. Jean-Christophe Cassard, L'âge d'or capétien (1180-1328),
Humensis, 2015 (ISBN 978-2-7011-8888-1, lire en ligne (http
s://books.google.be/books?id=dh6WDgAAQBAJ&pg=PT2
0) [archive]), p. 191-192.
7. Claude Gauvard, L'enquête au Moyen Âge, École française de
Rome, 2008 (ISBN 978-2-7283-0826-2, lire en ligne (https://boo
ks.google.be/books?id=Hs4LAQAAMAAJ) [archive]), p. 262.
8. Laurent Macé, Les comtes de Toulouse et leur entourage,
Privat, 2000, 445 p. (ISBN 2708956000, lire en ligne (https://bo
oks.google.fr/books/about/Les_comtes_de_Toulouse_et_leur_
entourage.html?id=ufNnAAAAMAAJ&redir_esc=y) [archive]).
9. R. Plandé, « La formation politique de la frontière des
Pyrénées », Revue géographique des Pyrénées et du Sud-
Ouest, vol. 9, no 3,‎1938, p. 221-242.
10. Jean Favier, « Saint Louis (1214-1270) » (http://www.universali
s-edu.com/encyclopedie/saint-louis/) [archive], sur
Encyclopædia Universalis (consulté le 14 mai 2016).
11. Gabriele Parma, Laurent Queyssi, Jean-Joseph Julaud,
L'histoire de France pour les nuls, t. 3 : des croisades aux
Templiers.
12. (en) Peter Jackson, « The Crisis in the Holy Land in 1260 », The
English Historical Review, vol. 95, no 376,‎juillet 1980, p. 481–
513 (ISSN 0013-8266 (https://portal.issn.org/resource/issn/00
13-8266) ,
DOI
10.1093/ehr/XCV.CCCLXXVI.481 (https://dx.doi.org/10.1093/ehr/XC
, JSTOR 568054 (https://jstor.org/stable/568054) ).
13. (en) The Empire of the Steppes: A History of Central Asia (http
s://books.google.mn/books?id=CHzGvqRbV_IC&pg=PA27
3) [archive].
14. (en) The Letters of Eljigidei, Hülegü, and Abaqa : Mongol
Overtures or Christian Ventriloquism ? (http://hal.archives-ouve
rtes.fr/docs/00/38/19/67/PDF/InnerAsia.pdf) [archive].
15. Bernard Lecomte, « Saint Louis, le roi chrétien : entrevue avec
Jacques Le Goff », L'Express,‎11 janvier 1996 (lire en ligne (htt
p://www.lexpress.fr/informations/saint-louis-le-roi-chretien_61
1735.html) [archive], consulté le 3 mai 2016).
16. Éd. Ordonnances des rois de France de la troisième race
(désormais abrégé Ordonnances), t. 1, Paris, 1723, traduction
partielle de l’ordonnance dans M. Pastoureau, Jésus chez le
teinturier. Couleurs et teintures dans l’Occident médiéval, Paris,
1997, p. 137-138 et autre traduction, complète, par G. Nahon,
« Les ordonnances de saint Louis sur les Juifs », Les Nouveaux
cahiers, 23, 1970, p. 23-42, p. 294.
17. Henri François Juillerat (directeur de publication de 1818 à
1820) et Théodore Monod (directeur de publication de 1863 à
1868), Archives du christianisme au xixe siècle : journal
religieux, Paris, Juillerat-Chasseur, 1831, t. 1, no 1
(janvier 1818)-t. 15, no 12 (décembre 1832) ; 2e série, t. 1, no 1
(12 janvier 1833)-t. 26, no 23 (11 décembre 1858) ; 3e série, t. 1,
no 1 (10 janvier 1859)-t. 6, no 36 (30 décembre 1864) ; 4e série,
t. 1, no 1 (7 janvier 1865)-t. 3, no 52 (27 décembre 1867) ;
5e série, t. 1, no 1 (3 janvier 1868)-no 26 (26 juin 1868)
(ISSN 1245-706X (https://portal.issn.org/resource/issn/1245-7
06X) ,
OCLC 716199906 (https://worldcat.org/fr/title/716199906) ,
BNF
32701372 (https://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32701372s.public
, lire en ligne (https://books.google.fr/books?id=9z4EAAAAQA
AJ&pg=PA66#v=onepage&q&f=false) [archive]), p. 66, 67
« Tantôt on leur commandait de brûler leur Talmud et tous
leurs autres livres, où se trouvait ce que l’on appelait des
blasphèmes » [cf. note 2 → « Voyez ordonnance de
Louis IX de 1254 »]. « Tantôt on leur ordonnait, pour
satisfaire aux conciles d’Arles et de Latran, de faire coudre
sur leurs robes de dessus, devant et derrière, une pièce de
feutre ou de drap jaune de quatre palmes de
circonférences » (cf. note 3 → « Règlement de Louis IX de
1269 ») « et même de porter, outre cette rouelle, comme
on nommait cette pièce, une corne attachée à leur bonnet.
D’autres fois on leur défendait d’avoir des habits de
couleur, de se baigner dans les rivières où se baignaient
les chrétiens, de préparer des médicaments et de toucher
aux vivres dans les marchés à moins qu’ils ne les
achetassent… »
18. Louis IX ou Saint Louis, encyclopédie Larousse, éditions
Larousse, 2014, dossier « Moyen Âge » (lire en ligne (http://ww
w.larousse.fr/encyclopedie/personnage/Louis_IX/13042
1) [archive]), Le règne personnel de Louis IX, « La réforme
administrative du royaume ».
19. (en) Leah Lydia Otis, Prostitution in Medieval Society: The History
of an Urban Institution in Languedoc, University of Chicago
Press, coll. « Women in culture and society », 2009, 258 p., ce
livre est issu d'une adaptation à partir d'une thèse de l'auteur –
Leah Lydia Otis, Ph. D. – parue à l'origine en 1980 sous les
auspices de l'université Columbia (ISBN 9780226640341,
LCCN 84016184 (https://lccn.loc.gov/84016184) ,
présentation en ligne (http://catdir.loc.gov/catdir/enhancemen
ts/fy1004/84016184-t.html) [archive], lire en ligne (https://boo
ks.google.fr/books?id=ifeboECcFvcC&pg=PA15#v=onepage&q
&f=false) [archive]), chap. 1er (« The Twelfth and Thirteenth
centuries: Prostitution Accepted »), p. 19-24, 36-37, 70, 72, 107,
163, 175, 236
[p. 20 (https://books.google.fr/books?id=ifeboECcFvcC&p
g=PA20#v=onepage&q&f=false) [archive]] « Such
reversals of traditional law were imposed by the king of
France, especially Louis IX, in an effort to suppress what
they considered to be bad customs and to replace them
with a legislation esteemed to be more rational and just.
Just as Saint Louis prohibited traditional trial by battle and
opposed many other "irrational" aspects of criminal
procedure, so he attempted to extirpate the "bad custom"
of tolerance of prostitution. »
20. Alexandre Jean-Baptiste Parent du Châtelet, De la prostitution
dans la ville de Paris, Paris, Établissement encyclographique,
1837, 392 p. (lire en ligne (https://books.google.fr/books?id=X
P5AAAAAcAAJ&pg) [archive]), p. 346.
21. Christian Delacampagne, De l’indifférence : essai sur la
banalisation du mal, éditions Odile Jacob, 1998
(ISBN 9782738106292,
BNF
36994840 (https://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb369948401.public
, lire en ligne (https://books.google.fr/books?hl=fr&id=7g_lAAA
AIAAJ&focus=searchwithinvolume&q=%22saint+Louis%2
2) [archive]), p. 142
« Et parce que l’antisémitisme médiéval est un « vieil
antisémitisme de type religieux », qui ne s’est pas
réellement investi dans la « guerre sociale », ni transformé
en racisme d’État, avant le xixe siècle. […] La seconde,
inspirée des conclusions de Hannah Arendt, est
contestable sur le plan historique (l’antijudaïsme de la
monarchie française sous le bon roi saint Louis n’avait-il
vraiment rien à voir avec un antisémitisme d’État ?) »
22. Christian Amalvi (professeur d’histoire contemporaine à
l’université Paul-Valéry Montpellier 3) et Pierre Barral
(historien), Les héros des Français : controverses autour de la
mémoire nationale, éditions Larousse, coll. « Bibliothèque
historique Larousse », 2011, 448 p. (ISBN 9782035860903,
BNF
42498170 (https://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb42498170p.public
, lire en ligne (https://books.google.fr/books?id=_BB9R6wXWg
oC&pg=PT187#v=onepage&q&f=false) [archive]), « Un
souverain antisémite ? », p. 187.
23. Alain Boureau, L’événement sans fin : récit et christianisme au
Moyen Âge, vol. 22, Les Belles Lettres, coll. « Histoire
(ISSN 1140-2539 (https://portal.issn.org/resource/issn/1140-2
539) ) », 1993, texte remanié d’articles extraits de diverses
revues et publications, 1982-1989 (ISBN 9782251380216,
BNF
35608834 (https://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb35608834j.public)
, lire en ligne (https://books.google.fr/books?id=Om8ZAAAAIA
AJ) [archive]), p. 232
« Mais entre-temps saint Louis avait ordonné la crémation
de 1242. En 1244, puis 1248, Innocent IV confirma cette
volonté de destruction. Le rôle central joué par Donin a
conduit certains historiens à privilégier l’importance des
contradictions. […] Un historien américain a proposé
récemment de lier la crémation de 1242 et, plus
généralement, la recrudescence de l’antisémitisme
médiéval[21],[22] aux ordres mendiants. […] À une autre
échelle, l’événement de 1242 se banalise quand on
l’intègre dans la longue chaîne de l’antijudaïsme et de
l’antisémitisme[21],[22]. Les spécialistes d’histoire juive ont
tendance à dérouler un processus continu depuis saint
Augustin. Le bûcher de 1242 ne serait que le sommet de
l'apogée antisémite, marqué par les pogroms du xiie siècle
et par les canons du concile du Latran IV (1215) qui
imposèrent aux juifs le port d'un signe distinctif »
(N.D.L.R. : la rouelle).
24. Dominique Letellier-d'Espinose et Olivier Biguet, « Fortification
d'agglomération dite enceinte de Saint Louis » (http://www.pa
trimoine.paysdelaloire.fr/patrimoine/detail-notices/IA4900709
1/) [archive], sur patrimoine.paysdelaloire.fr, 2006 (consulté le
13 mai 2016).
25. Claire Delbos, La France fortifiée : châteaux, citadelles et
forteresses, Paris, 2010, 155 p. (ISBN 2847681981, lire en ligne
(https://books.google.fr/books?id=TOu1h5bE3b4C&dq
=) [archive]), p. 75.
26. Jean Mesqui et Nicolas Faucherre, « L'enceinte médiévale de
Césarée », Bulletin Monumental, vol. 164, no 1 « L'architecture
en Terre Sainte au temps de Saint Louis »,‎2006, p. 83-94 (lire
en ligne (http://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_2006_nu
m_164_1_1321) [archive]).
27. Louis de Mas Latrie, « Les comtés de Jaffa et d'Ascalon »,
Revue des questions historiques,‎juillet 1879 (lire en ligne (htt
p://bibnum.enc.sorbonne.fr/omeka/files/original/d556314d9e
ddc894d9de8a00f4d1170f.pdf) [archive], consulté le
13 mai 2016).
28. Pierre Vallaud, Chronologie des rois de France, Archipoche,
coll. « essai, témoignage », 2011, 160 p.
(ISBN 9782352873884,
BNF
42510761 (https://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb42510761z.public
, lire en ligne (https://books.google.fr/books?id=8tNd96y8dQc
C&pg=PT49#v=onepage&q&f=false) [archive]), « Louis IX (ou
Saint Louis) », p. 49, 50
« De sa générosité légendaire, néanmoins, sont exclus les
cathares et les juifs. Il soutient l’Inquisition en Languedoc
(Montségur tombe en 1244), oblige les juifs à porter la
rouelle écarlate. »
29. Geoffrey Wigoder (directeur de publication) et Sylvie Anne
Goldberg (adaptation), Dictionnaire encyclopédique du
judaïsme ; esquisse de l’histoire du peuple juif ; calendrier
[1942-2022] [« The encyclopedia of judaism »], Paris, les
Éditions du Cerf, 1993 (ISBN 2-204-04541-1,
BNF
36667039 (https://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb366670396.public
), p. 1276
« […] du procès contre le Talmud (1240) et la littérature
rabbinique à l’obligation de porter la rouelle (1269), les
mesures qu’il prend contre les Juifs ponctuent son règne
mais elles partent toutes d’une motivation religieuse ; leur
défendant de se livrer au prêt à intérêt, il tente de proposer
une réinsertion sociale qui leur permette de pratiquer
l’artisanat mais les structures de la société chrétienne
vouent cette vague tentative à l’échec. »
30. Claude Lelièvre, Les rois de France : enfants chéris de la
République, éditions Bartillat, 1999, 301 p.
(ISBN 9782841002078, lire en ligne (https://books.google.fr/bo
oks?id=QOtJAAAAMAAJ) [archive]), p. 90.
31. (en) Joseph Jacobs et Israël Lévi, « Under Louis VIII and St.
Louis », Jewish Encyclopedia, The Kopelman Foundation,‎
2002-2011 (lire en ligne (http://www.jewishencyclopedia.com/
articles/6262-france#anchor33) [archive]).
32. (en) Joseph Jacobs et Israël Lévi, « Increased Restrictions
Under St. Louis », Jewish Encyclopedia, The Kopelman
Foundation,‎2002-2011 (lire en ligne (http://www.jewishencyclo
pedia.com/articles/6262-france#anchor34) [archive]).
33. Danièle Sansy (maître de conférences à l’université du Havre),
« Marquer la différence : l’imposition de la rouelle aux xiiie et
xive siècles », Médiévales, éditions Persée, vol. 20, no 41,‎
automne 2001, p. 15-36 (ISSN 1777-5892 (https://portal.issn.or
g/resource/issn/1777-5892) ,
OCLC 754127846 (https://worldcat.org/fr/title/754127846) ,
DOI
10.3406/medi.2001.1523 (https://dx.doi.org/10.3406/medi.2001.15
, lire en ligne (http://www.persee.fr/web/revues/home/prescrip
t/article/medi_0751-2708_2001_num_20_41_1523) [archive])
[version PDF (http://www.persee.fr/articleAsPDF/medi_0751-2
708_2001_num_20_41_1523/article_medi_0751-2708_2001_nu
m_20_41_1523.pdf) [archive]].
34. Louis Bériot, Saint Louis : l'aigle aux yeux de colombe, éditions
Robert Laffont, 2014, 661 p. (ISBN 9782221141328,
OCLC 878362139 (https://worldcat.org/fr/title/878362139) ,
BNF
43876338 (https://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb43876338p.public
, lire en ligne (https://books.google.fr/books?id=SZoDAwAAQB
AJ&pg=PT631#v=onepage&q&f=false) [archive]), chap. 83
(« La rouelle pour les Juifs »), p. 631, 632 et al..
35. Martine François, Fournial Étienne, Cths : Comité des travaux
historiques et scientifiques, 2009 (lire en ligne (http://cths.fr/a
n/prosopo.php?id=2643#) [archive]), « Biographie ».
36. Simon Schwarzfuchs, Société des études juives (France), École
pratique des hautes études (France), Section des sciences
économiques et sociales et École des hautes études en
sciences sociales, « Revue des études juives », Historia
judaica, université Paris-Sorbonne, Société des études juives,‎
1971, p. 148 (ISSN 0484-8616 (https://portal.issn.org/resourc
e/issn/0484-8616) , lire en ligne (https://books.google.fr/book
s?hl=fr&id=SqdCAAAAYAAJ&focus=searchwithinvolume&q=%2
2rouelle%22+%22S.+Schwarzfuchs%22) [archive])
« La rareté des Juifs, pense M. E. Fournial[35], explique
qu’ils n’aient pas été persécutés. Les mesures dont ils
furent l’objet — port de la rouelle, interdiction d’avoir des
nourrices chrétiennes, de vendre leur viande aux chrétiens,
d’exercer toute fonction publique, etc. — sont monnaie
courante à cette époque. »
37. (en) Joseph Jacobs et Israël Lévi, « Burning of the Talmud »,
Jewish Encyclopedia, The Kopelman Foundation,‎2002-2011
(lire en ligne (http://www.jewishencyclopedia.com/articles/626
2-france#anchor36) [archive]).
38. Élisabeth Roudinesco, Retour sur la question juive, éditions
Albin Michel, coll. « Bibliothèque Albin Michel des idées »,
2009, 336 p. (ISBN 9782226210173,
BNF
42088375 (https://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb420883752.public
, lire en ligne (https://books.google.fr/books?id=aWlZxnN9PEM
C&pg=PA1882#v=onepage&q&f=false) [archive]), p. 1882.
39. « Saint Louis et les juifs » (https://www.mahj.org/fr/programm
e/saint-louis-et-les-juifs-45903) [archive], sur Musée d'Art et
d'Histoire du Judaïsme, 15 décembre 2015 (consulté le
9 avril 2020).
40. https://www.herodote.net/8_fevrier_1250-evenement-
12500208.php#:~:text=Parti%20dix%2Dhuit%20mois%20plus,tr
oupes%20du%20sultan%20d'%C3%89gypte [archive].
41. Jean-Marie Mayeur, Marc Venard, Luce Pietri et André Vauchez,
Apogée de la papauté et expansion de la chrétienté (1054-
1274) : Histoire du christianisme, Fleurus, 1993
(ISBN 2-7189-0573-5), p. 721.
42. Joinville, Vie de saint Louis, Jacques Monfrin,
coll. « Classiques Garnier », 1995, 514 p.
(ISBN 978-2-10-002601-2), § 663.
43. Vincent Gourdon, « Mort de Louis IX » (http://www.universalis-
edu.com/encyclopedie/mort-de-louis-ix/) [archive], sur
Encyclopædia Universalis (consulté le 15 mai 2016).
44. Jonathan Riley-Smith, Les croisades, Pygmalion, 1987, 327 p.
(ISBN 2-85704-313-9), p. 200-201.
45. René Grousset, Histoire des croisades et du royaume franc de
Jérusalem (1188-1291) : L'anarchie franque, t. III, Paris, Perrin,
1936 (réimpr. 2006), 902 p., p. 646.
46. [Là où Saint Louis est venu mourir (l'Histoire)
https://www.lhistoire.fr/l%C3%A0-o%C3%B9-saint-louis-est-
venu-mourir [archive]].
47. Régine Pernoud, Saint Louis et le crépuscule de la féodalité, éd.
A. Michel, Paris, 1985, p. 11.
48. Patrick Boucheron, Histoire mondiale de la France, Seuil, 2017,
p. 147.
49. Bernadette Arnaud, « Saint Louis a-t-il été victime d'une
maladie tropicale ? », Sciences et Avenir,‎26 octobre 2015 (lire
en ligne (https://www.sciencesetavenir.fr/archeo-paleo/archeo
logie/20151026.OBS8297/cold-case-saint-louis-a-t-il-ete-victim
e-d-une-maladie-tropicale.html) [archive], consulté le
15 mai 2016).
50. Dominique Adt, Saint Louis, le roi dispersé (https://www.franc
e.tv/france-5/saint-louis-le-roi-disperse/1100913-saint-louis-le-
roi-disperse.html) [archive], documentaire (53 min) de 2018 (h
ttp://www.film-documentaire.fr/4DACTION/w_fiche_film/52332
_1) [archive] sur l'enquête anthropologique de Philippe
Charlier.
51. Marie Privé, « Peste, scorbut, dysenterie… De quoi est
vraiment mort Saint Louis ? » (https://www.geo.fr/histoire/pes
te-scorbut-dysenterie-de-quoi-est-vraiment-mort-saint-louis-19
6299) [archive], sur geo.fr, 28 juin 2019 (consulté le
18 février 2020).
52. La Mort du roi Arthur, David F. Hult, Le Livre de Poche, 2009,
928 p. (ISBN 978-2253082378).
53. Les « Poèmes de la croisade » de Rutebeuf (https://artsrtlettre
s.ning.com/profiles/blogs/les-poemes-de-la-croisade-d
e) [archive].
54. Rutebeuf marchand de croisades et le système de la
comptabilité spirituelle : le dit et le non-dit. Jacques E.
Merceron, Romania, Année 2013, 523-524, pp. 381-408 (http
s://www.persee.fr/doc/roma_0035-8029_2013_num_131_523_
7419) [archive]. Persée (portail).
55. Vie de Saint Louis, Joinville, Le Livre de Poche, 2002, 639 p.
(ISBN 978-2253066781).
56. Saint Louis, Jacques Le Goff, p. 242.
57. Le tombeau de Saint-Louis (http://saintdenis-tombeaux.forumc
ulture.net/t51-d-or-et-d-argent-le-tombeau-de-saint-loui
s) [archive].
58. Vie de Saint-Louis (https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k8193
08) [archive].
59. Le livre d'heures de Jeanne d'Évreux (http://www.metmuseum.
org/toah/works-of-art/54.1.2) [archive].
60. Xavier Hélary (maître de conférences en histoire médiévale à
l’université Paris-Sorbonne), L’armée du roi de France : la guerre
de Saint Louis à Philippe le Bel, Paris, éditions Perrin, 2012,
325 p., texte remanié à partir d'une thèse de doctorat en
histoire médiévale publiée à Paris IV en 2004
(ISBN 978-2-262-04075-8, EAN 9782262040758,
OCLC 826756405 (https://worldcat.org/fr/title/826756405) ,
BNF
42766905 (https://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb42766905v.public
) [Sudoc 165812583 (http://www.sudoc.fr/16581258
3) [archive]].
61. Philippe VALODE, L'histoire de France en 2 000 dates, edi8,
20 octobre 2011 (ISBN 978-2-7357-0361-6, lire en ligne (http
s://books.google.fr/books?id=LB58pA4ZFDMC) [archive]),
p. 163.
62. Cyril Lepeigneux, L'Écrin de Saint Louis, Fleurus,
31 octobre 2019 (ISBN 978-2-7289-2739-5, lire en ligne (http
s://books.google.fr/books?id=Aiu7DwAAQBAJ) [archive]).
63. Les entrailles de Saint Louis (http://saintdenis-tombeaux.forum
culture.net/t75-les-entrailles-de-saint-louis) [archive].
64. François Guerrier, « Saint Louis à Saint-Louis »,
Monversailles.com,‎17 octobre 2011 (lire en ligne (http://www.
monversailles.com/saint-louis-reliques-versailles/) [archive],
consulté le 2 mai 2016).
65. Duchet-Suchaux et Pastoureau 1990, p. 206.
66. « Louis IX, roi de France (✝ 1270) » (http://nominis.cef.fr/cont
enus/saint/1735/Saint-Louis.html) [archive], sur
nominis.cef.fr (consulté le 1er mai 2016).
67. Duchet-Suchaux et Pastoureau 1990, p. 207.
68. Œuvres musicales (https://data.bnf.fr/fr/14787670/marc_anto
ine_charpentier_motet_de_saint_louis__h_320/) [archive].
Seules les 14 premières mesures sont conservées. - Date de
composition : 1677. - 1re exécution : 25 août 1677. data.bnf.fr.
69. opéra oratorio en deux parties pour deux sopranos, ténor,
basse, chœur mixte et orchestre (http://brahms.ircam.fr/work
s/work/45467/) [archive]. Institut de recherche et
coordination acoustique/musique.
70. Isabelle Morini-Bosc, « Saint Louis à l'honneur dans "Secrets
d'Histoire" », RTL,‎9 septembre 2014 (lire en ligne (https://ww
w.rtl.fr/culture/medias-people/saint-louis-a-l-honneur-dans-sec
rets-d-histoire-7774197992) [archive]).
71. « Secrets d'Histoire : Saint Louis, sur la terre comme au ciel »
(https://tvmag.lefigaro.fr/programme-tv/programme/secrets-d-
histoire-f103691184) [archive], sur Le Figaro (consulté le
20 décembre 2020).

Portail du Moyen Âge central


Portail du catholicisme
Portail des croisades
Portail du royaume de France
Portail de la monarchie

Ce document provient de « https://fr.wikipedia.org/w/index.php?


title=Louis_IX&oldid=208329730 ».

La dernière modification de cette page a été faite le 30 septembre 2023 à


20:12. •
Le contenu est disponible sous licence CC BY-SA 4.0 sauf mention contraire.

Vous aimerez peut-être aussi