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Louis XIII

roi de France et de Navarre de 1610 à 1643


Louis XIII

Portrait du roi Louis XIII, sacralisé et en majesté par Philippe de


Champaigne (1630).
Musée du Louvre.
Titre
Roi de France et de Navarre
14 mai 1610 – 14 mai 1643
(33 ans)
Couronnement 17 octobre 1610,
en la cathédrale de Reims
Régent Marie de Médicis (1610-1614)
Gouvernement Ministres de Louis XIII
Prédécesseur Henri IV
Successeur Louis XIV
Dauphin de France
27 septembre 1601 – 14 mai 1610
(8 ans, 7 mois et 17 jours)
Prédécesseur Henri, prince de Condé (présomptif)
François, dauphin de France (indirect)
Successeur Nicolas, duc d’Orléans (présomptif)
Louis, dauphin de France (indirect)
Biographie
Dynastie Maison de Bourbon
Nom de naissance Louis de France
Date de naissance 27 septembre 1601
Lieu de naissance Fontainebleau (France)
Date de décès 14 mai 1643 (à 41 ans)
Lieu de décès Saint-Germain-en-Laye (France)
Sépulture Nécropole royale de la basilique de Saint-Denis
Père Henri IV
Mère Marie de Médicis
Conjoint Anne d’Autriche
Enfants Louis XIV
Philippe Ier d’Orléans
Héritier Monsieur d'Orléans (1610-1611)
Gaston de France (1611-1638)
Louis de France (1638-1643)
Religion Catholicisme
Résidence Château neuf de Saint-Germain-en-Laye
Palais du Louvre

Monarques de France
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Louis XIII, dit « le Juste », fils d'Henri IV et de Marie de Médicis, né


le 27 septembre 1601 au château de Fontainebleau et mort le
14 mai 1643 au château Neuf de Saint-Germain-en-Laye, est roi de
France et de Navarre de 1610 à 1643.

Son règne, dominé par la personnalité du cardinal de Richelieu,


principal ministre d'État, est marqué par l'affaiblissement des
grands et des protestants, la lutte contre la maison d'Autriche et
l'affirmation de la domination militaire française en Europe
pendant la guerre de Trente Ans. De son mariage avec l'infante
Anne d'Autriche, il a tardivement deux fils : le futur Louis XIV, et
Philippe, duc d'Anjou fondateur de la maison Orléans. La
naissance tardive de son premier fils est considérée par le couple
comme « un don du Ciel », et amène le roi à signer le vœu de
Louis XIII (consacrant le royaume de France à la Vierge Marie),
avant même la naissance de l'enfant.

Dauphin de France

Naissance et famille

Le roi Henri IV, son épouse Marie de


Médicis et leurs enfants : Louis,
Élisabeth, Christine et Monsieur
d'Orléans.

Louis XIII, premier fils du roi Henri IV et de la reine Marie de


Médicis, naît au château de Fontainebleau. L'enfance du dauphin
Louis nous est assez bien connue grâce au journal laissé par son
médecin, Jean Héroard, qui y a consigné tous les détails de son
alimentation, de sa santé et de sa vie intime. Le futur roi est
installé dès le mois de novembre 1601 au château de Saint-
Germain-en-Laye, où il retrouve les enfants illégitimes de son père
et est rejoint, plus tard, par ses frères et sœurs[1]. Il est baptisé le
14 septembre 1606 à Fontainebleau ; son parrain est, comme il
est d'usage, le pape (Paul V), représenté par le cardinal de
Joyeuse, sa marraine est sa tante, Éléonore de Médicis, duchesse
de Mantoue, sœur de la reine Marie[2].

Enfance

Du château de Saint-Germain, le jeune Louis XIII sort peu, sa mère


Marie n'appréciant pas que son fils entre en contact avec les
habitants. Le dauphin est rapidement attiré par la musique et
reçoit souvent des musiciens dans ses appartements[3]. Il joue lui
aussi de certains instruments et chante. La danse, la peinture et le
dessin constituent aussi des distractions pour le futur souverain ;
les armes et le domaine militaire demeurent cependant son
domaine de prédilection[4].

Éducation et passions

Très tôt, il se découvre une passion pour les armées et les


chevaux, tout en parlant souvent de guerre. Il s'exerce très jeune à
l'arc et à l'arquebuse[4] et aime faire appliquer les obligations
cérémoniales à ses gardes[5]. Il reçoit sa première leçon à l'âge de
sept ans de la part de son précepteur, le poète Nicolas Vauquelin
des Yveteaux[6] ; il ne montre pas un grand intérêt pour les lettres,
que ce soit en français ou en latin, pour la géométrie, les
mathématiques. Seule l'Histoire semble l'intéresser un peu, en
dehors des activités artistiques et militaires[7]. Jugé insuffisant,
des Yveteaux est remplacé en 1611 par le philosophe Nicolas Le
Fèvre, qui meurt en novembre 1612, rapidement remplacé par M.
de Fleurence[6]. Il a pour gouverneur le militaire Gilles de
Courtenvaux de Souvré[7].

Selon Daniel Fabre (Une enfance de roi), le jeune Louis XIII a une
passion d'oiseleur (dessins, volière, chasse).

Relation avec ses parents

Le futur Louis XIII a une profonde adoration pour son père, bien
que ce dernier n'hésite pas à le fouetter dès son plus jeune âge et
à l'humilier moralement selon un ancien usage qui veut que le
dauphin soit dressé pour servir le Roi et la Reine[8]. Son père
montre toutefois des signes d'affection, demandant à ses enfants
de l'appeler papa et non Monsieur comme le veut l'usage[9]. Ses
relations avec sa mère sont différentes. Il n'est jamais ravi de la
voir et refuse plusieurs fois de la servir, contrairement à son père,
avec lequel il n'hésite pas à jouer le rôle de valet de chambre[10].

Il a huit ans et demi quand son père est assassiné, ce qui le


marque durablement.
Roi de France et de Navarre

Accession au trône

Lit de Justice tenu par


Louis XIII au lendemain de la
mort de son père, Archives
nationales.

Louis, enfant roi, 1611 par


Frans Pourbus le Jeune,
Palais Pitti

Louis XIII monte alors sur le trône, à 8 ans et demi. Il est sacré le
17 octobre 1610 à Reims par le cardinal François de Joyeuse. Le
pouvoir est alors assuré par sa mère, Marie de Médicis, qui
gouverne le Royaume comme régente. La majorité du roi est
proclamée en 1614, mais Marie déclare que Louis est « trop faible
de corps et d'esprit » pour assumer les devoirs de sa charge ; elle
l'écarte du Conseil et laisse gouverner ses favoris Concino Concini
et Léonora Galigaï, qui accaparent les plus hautes charges de
l'État.
Traumatisé par la mort brutale d'un père qu'il chérissait, le jeune
roi n'a pas une enfance joyeuse. Il ne trouve aucun substitut à
l'amour paternel auprès de sa mère, Marie de Médicis, qui le
considère comme quantité négligeable. Louis se renferme assez
vite sur lui-même, il a des troubles d'élocution, voire de
bégaiement[11], et souffre d'un manque d'affection.

Période de régence de sa mère

Par ailleurs, le mépris des favoris italiens à son égard accroît son
mal-être. En grandissant, Louis XIII, devenant taciturne et
ombrageux, aspire à être digne de son père, Henri IV. Il s'indigne
de voir Concini, un étranger incapable selon lui, usurper le
gouvernement de son État, tandis qu'on le relègue, lui, roi, dans un
coin du Louvre.

De plus, la régence de Marie de Médicis est très difficile : la


gestion des affaires par son gouvernement est mauvaise, et les
forces du Royaume, hostiles à la centralisation du pouvoir qu'avait
initiée Henri IV, profitent de la régence. De graves troubles
éclatent dans le Royaume (religieux, nobiliaires, sociaux),
entraînant une convocation des états généraux et une instabilité
politique. La politique pro-italienne et pro-espagnole de la Reine
fait naître chez le roi un très lourd sentiment d'amertume. Alors
qu'Henri IV avait songé à marier son héritier avec la princesse
Nicole de Lorraine, héritière des duchés de Lorraine et de Bar (ce
qui aurait porté pacifiquement la frontière française jusqu'aux
Vosges), Marie de Médicis marie le jeune roi, le 21 novembre 1615
à Bordeaux, à Anne d'Autriche, infante d'Espagne[12]. Pour Louis,
c'est une humiliation de plus, car, conformément à la mémoire des
choix de son père, il ne voit en Anne qu'une Espagnole et par
conséquent une ennemie. Louis XIII, qui n'a que quatorze ans, est
obligé, pour éviter toute demande de divorce par l'Espagne, de
consommer le mariage, comme en témoigne son médecin dans
ses notes personnelles, prises heure par heure, et qui relatent
avec précision la vie du jeune Louis XIII. Le roi est traumatisé par
ce rapport obligatoire, au point qu'il attendra quatre ans avant de
regagner, poussé par le duc de Luynes, le lit de la reine, son
épouse.

Affirmation de son autorité

Louis XIII, jeune roi libéré de


la tutelle de sa mère, 1622
par Peter Paul Rubens,
Norton Simon Museum.
Marie de Médicis dans les
années 1620.

Après la régence mouvementée et pro-espagnole de sa mère,


Louis XIII rétablit progressivement l'autorité royale en brisant les
privilèges des protestants, ceux des « Grands », et l'encerclement
des Habsbourg par une politique conflictuelle conduite par son
ministre Richelieu.

Sortir de la régence de la reine mère

C'est par un coup de force, le 24 avril 1617, que Louis XIII accède
au pouvoir. Il ordonne l'assassinat du favori de sa mère, Concino
Concini, et fait exécuter la Galigai, femme de celui-ci, dame de
compagnie et confidente de sa mère. Il exile Marie de Médicis à
Blois et prend enfin sa place de roi. Louis XIII remplace Concini
par son propre favori, Charles d'Albert, duc de Luynes. Très
rapidement, Luynes accumule les titres et les fortunes. Son
avancement crée des mécontentements, d'autant que le favori du
roi est un très mauvais homme d'État.

En 1619, la reine mère s'échappe du château de Blois et lève une


armée contre son fils, qui choisit de se réconcilier avec elle. Par le
traité d'Angoulême, le 30 avril 1619, il lui cède les villes d'Angers et
de Chinon, mais lui interdit de revenir au Conseil. En 1620, Marie
de Médicis déclenche une guerre civile, qui se conclut par sa
défaite totale, le 7 avril, à la bataille des Ponts-de-Cé, où le roi
commande personnellement. Par crainte de voir sa mère
poursuivre des complots, le roi accepte son retour à la cour de
France et se réconcilie avec elle sous l’influence de Richelieu. En
1622, Louis XIII crée la Compagnie des Mousquetaires du Roi[13].

Contre le parti protestant

Le roi se rend à Pau en Béarn, dont il est le souverain, pour y


rétablir la religion catholique comme religion officielle. Dès lors, il
entend mettre fin aux privilèges politiques et militaires dont
bénéficient les protestants depuis l'édit de Nantes et imposer le
catholicisme d'État à tous ses sujets. De 1620 à 1628 (siège de La
Rochelle mené par Richelieu et, en grande partie, par Antoine
Coëffier de Ruzé d'Effiat), il combat les protestants puis détruit les
fortifications de leurs places-fortes.

Le siège de la forteresse
protestante de Nègrepelisse
suivi par l'extermination de
sa population fut accompli
par l'armée du jeune roi en
1622, qui s'est dit « irrité ».
Il mène une première campagne contre les protestants en 1621 et
permet la prise de Saint-Jean-d'Angély, mais échoue devant
Montauban en grande partie du fait de l'incompétence du duc de
Luynes[a].

Malgré la promulgation de l'édit de Nantes en 1598 par son père


Henri IV, le jeune monarque de vingt ans décide le 10 août 1621
de mettre fin à la fronde montalbanaise. Le 17 août, le roi s'installe
au château de Piquecos et entame le siège de la ville défendue
par son cousin le duc de Rohan. Le roi catholique tentera en vain
de venir à bout de la ville huguenote et le siège ne cessera que
quatre mois plus tard avec la victoire des Montalbanais[b].

Les hostilités reprennent en 1622. Le 16 avril, par une habile


manœuvre, le roi écrase Benjamin de Rohan, seigneur de Soubise,
réfugié dans l'île de Riez. Puis il attaque son frère le duc de Rohan
retranché dans Montpellier. Finalement, un accord est conclu
entre les deux parties, le 19 octobre 1622 au bout de deux mois de
siège. Louis XIII signe l'édit de Montpellier confirmant l'édit de
Nantes avec l'extension de la liberté d'exercice de culte des
catholiques et protestants, et la limitation à deux du nombre de
leur places de sûreté (La Rochelle et Montauban). La fin de sa
reconquête du Royaume est conclue par la signature de l'édit de la
paix d'Alès, le 28 juin 1629, cette ville étant la dernière place forte
des huguenots à s'être rendue au roi après La Rochelle. L'édit
d'Alès (ou édit de grâce), bien que laissant la liberté de conscience
aux protestants, leur abroge toute autorité militaire et politique :
leurs places fortes sont détruites, leurs assemblées
définitivement interdites. Ainsi, la souveraineté de Louis XIII se
renforce, comme s'en félicite Richelieu : « autrefois, on faisait des
traités avec les huguenots, maintenant le roi accorde sa
grâce[14]. »

Nomination de Richelieu

Le cardinal de Richelieu,
principal ministre d'État,
portraituré par Philippe de
Champaigne en 1633.

Louis XIII, décidé à participer davantage aux affaires de l’État et de


se lier à un seul ministre, gouverne avec Brulart de Sillery et son
fils, le marquis de Puisieux, ainsi qu’avec La Vieuville qui sont vite
disgraciés pour incompétence.

En 1624, Marie de Médicis parvient à faire entrer au conseil du roi


le cardinal de Richelieu, prélat qui a été le représentant du clergé
aux états généraux de 1614 et ministre du gouvernement Concini.
La plupart des historiens mettent en évidence l'étroitesse des
relations entre Louis XIII et Richelieu qui écrit : « Je soumets cette
pensée comme toutes les autres à votre majesté » pour signifier
au roi qu'il ne tentera jamais de gouverner à sa place. La relation
du Roi avec Richelieu est assez complexe et a sans doute évolué
avec le temps vers une affection réelle. Il est l'auteur de cet éloge
sur le cardinal : « Le cardinal de Richelieu est le plus grand
serviteur que la France ait eu ».

Les deux hommes partagent une même conception de la


grandeur de la France et des priorités qui s’imposent dans le
domaine politique. Mais le Cardinal, beaucoup plus posé et
responsable, semble respecter beaucoup plus la fonction que
l'homme[15]. Le programme politique de Richelieu se décline de
plusieurs manières : l'abaissement des grands féodaux, la
rationalisation du système administratif et la lutte contre la
maison de Habsbourg à l'extérieur (guerre de Succession de
Mantoue, guerre franco-espagnole, guerre de Trente Ans).

Richelieu combat les protestants moins d'une façon planifiée que


pour assurer l'autorité de l'État. Toutes les guerres contre les
huguenots sont déclenchées par le soulèvement d'un de leurs
chefs (duc de Rohan, Benjamin de Rohan). Même le siège de La
Rochelle n'est sans doute pas souhaité jusqu’à ce que Rohan
déclenche les hostilités. La reddition de cette dernière ville, après
un très long siège qui s'achève en 1628, est suivie de la
promulgation de l’édit de grâce d’Alès (28 juin 1629), interdisant
les assemblées politiques et supprimant les places de sûreté
protestantes, mais maintenant la liberté de culte dans tout le
Royaume sauf à Paris.

Politique de Richelieu contre les Grands et l'Espagne

Affaiblir les Grands

Louis XIII en costume de


sacre, par Philippe de
Champaigne, Royal
Collection.

Gaston, duc d'Orléans


(xviie siècle, château de
Blois).

Louis XIII doit faire face à l’hostilité d’une partie de la famille


royale à l'égard de Richelieu et de sa politique anti-espagnole.

Il se brouille avec sa femme. Après 11 ans de mariage, le couple,


qui s'entend mal, n'a toujours pas donné d'héritier à la couronne.
En 1626, la reine, poussée par la duchesse de Chevreuse, participe
au complot de Chalais, ayant pour but de destituer le roi et mettre
son frère et héritier, le duc Gaston d'Orléans, sur le trône. À partir
de cette date, le couple vit séparé.

Dès le début de l'implication de la France dans la guerre de Trente


Ans (1635), Anne d'Autriche tente de renseigner secrètement
l'Espagne sur les dispositions militaires et politiques françaises
(bien qu'elle soit tenue à l'écart de toutes les décisions du roi). La
trahison est découverte mais l'affaire est finalement étouffée par
le roi lui-même, qui est trop pieux pour penser sérieusement à un
divorce de répudiation, qui provoquerait en outre des difficultés
avec le Saint-Siège.

Il écarte également définitivement sa mère lors de la « journée des


Dupes » (10 novembre 1630), pendant laquelle la cour croit le
cardinal congédié, à la suite d’une violente altercation entre le roi
et la reine mère. Cette journée se termine par l'exil de la reine mère
à Moulins (le roi ne la revit plus jamais), l'emprisonnement du
chancelier Michel de Marillac et l'exécution du frère de celui-ci, le
maréchal de Marillac, pour des motifs fallacieux, le procès étant
dirigé par des hommes du cardinal.

Le choix de Richelieu est fondamental pour comprendre la


politique de Louis XIII. Deux partis s'affrontent : celui de la raison
d'État de Richelieu ; celui des dévots de Médicis. Ces derniers
réclament une politique en faveur des Habsbourg pour faire
triompher le catholicisme en Europe. Faire le choix du cardinal,
c'est faire le choix de placer les intérêts de l'État au-dessus de la
religion.

Louis XIII doit mater plusieurs révoltes organisées par son frère et
héritier, Gaston d'Orléans, et faire enfermer nombre de ses demi-
frères comme le duc de Vendôme. Conscient des dilemmes qui
agitent le roi, Pierre Corneille lui dédie plusieurs répliques du Cid.

Le roi veut aussi rabaisser l'orgueil des Grands du Royaume et se


montre inflexible à plusieurs reprises, ordonnant l'exécution du
comte de Montmorency-Bouteville pour avoir violé l'interdiction
des duels et celle du duc de Montmorency pour révolte. La
légende qui fait de Louis XIII un fantoche soumis à Richelieu a
pour origine le refus de nombre de contemporains de donner au
roi le crédit des nombreuses exécutions qui eurent lieu sous son
règne.

Louis XIII veut que les enfants de la noblesse, trop souvent


rebelles, soient réunis non loin de Paris et crée en 1638 le collège
de Juilly pour leur inculquer l'amour de leur roi dans un lieu où il
pourra leur rendre visite régulièrement.

Briser l'encerclement espagnol

Depuis François Ier, le royaume de France est encerclé par les


possessions des Habsbourg (Espagne, Saint-Empire, Pays-Bas,
influence en Italie, colonies…). Plusieurs guerres ou complots ont
opposé les Habsbourg aux Valois, en particulier au moment des
guerres de religion. Henri IV au moment de son assassinat en
1610 était sur le point de faire alliance avec les protestants pour
relancer la guerre contre la très catholique Espagne. Pendant la
régence, à cause de la peur d'une nouvelle guerre, sa veuve Marie
de Médicis se rapproche du parti pro-espagnol et conclut deux
alliances matrimoniales avec les enfants de Philippe III (1612). En
1615, Louis XIII épouse Anne d'Autriche, et Élisabeth le dauphin
Philippe, prince des Asturies.

Mais la France redoute toujours la politique impérialiste des


Habsbourg, notamment en Allemagne, et se fait défenseur des
« libertés germaniques ». Sur les conseils de Richelieu, Louis XIII
attend l'occasion favorable pour desserrer la domination
diplomatique et reprendre le projet de son père, la guerre contre
l'Espagne plusieurs fois reportée. Or, les Habsbourg sont en
difficulté dans l'Empire face aux protestants lors de la guerre de
Trente Ans. De plus, le redressement de la France par Richelieu
amène l'accroissement des tensions franco-espagnoles.

À partir de 1631, la diplomatie française se rapproche des


ennemis de l'Espagne, et particulièrement des puissances
protestantes qu'elle finance. D'abord, les deux pays se contentent
d'une guerre froide (passage du pas de Suse et guerre de
Succession de Mantoue). L'année 1635 marque un véritable
tournant : la France déclare la guerre ouverte à l'Espagne. Le roi
est dans une position délicate, d'un point de vue politique comme
religieux, puisqu'il se retrouve en conflit avec deux souverains
catholiques Habsbourg : le roi Philippe IV d'Espagne ainsi que
Ferdinand III, roi de Hongrie et de Bohême, puis empereur en
1637. L'allié du monarque Bourbon est le protestant Gustave II, roi
de Suède.

Militairement, jusqu’à la fin de son règne, Louis XIII est engagé


dans une terrible guerre durant laquelle il commande plusieurs
fois personnellement (siège de Corbie). Il occupe ainsi la
Catalogne révoltée dans la guerre des faucheurs (1641). Après
ces quelques années difficiles, l'armée française vient peu à peu à
bout de l'armée espagnole.

Assurer la continuité et la succession du roi

Anne d'Autriche, reine de


France, épouse de Louis XIII.
Portrait par Pierre Paul
Rubens, 1625.

Une absence d'héritier favorisant les complots

Le souci majeur de Louis XIII, durant son règne, est d'être de


nombreuses années sans héritier mâle. D'une santé médiocre,
secoué par de violentes maladies, le roi manque à maintes
reprises de mourir subitement sans héritier : cela entretient chez
les prétendants au trône de grandes espérances (Gaston
d'Orléans, le comte de Soissons, le comte de Moret…). La très
difficile relation qu'entretient le roi avec la reine augmente les
espoirs de ces princes, qui, toujours mêlés à des complots
(notamment la conspiration de Chalais), espèrent bien que le roi
n'ait jamais d'héritier.

Après presque vingt-trois ans de mariage stérile ponctués de


plusieurs fausses couches, la naissance inattendue de l'héritier du
trône est considérée comme un don du ciel, ce qui lui vaut d'être
aussi prénommé Louis-Dieudonné[16],[c]. Si l'historien Jean-
Christian Petitfils propose la date du 23 ou du 30 novembre,
semaine où le couple royal séjournait à Saint-Germain, comme
date de la « conception du dauphin »[17], d'autres auteurs affirment
que le dauphin a été conçu le 5 décembre 1637, dans le palais du
Louvre[d] (le 5 décembre tombe d'ailleurs exactement neuf mois
avant sa naissance, le 5 septembre 1638)[18],[19].

Pour le roi Louis XIII comme pour la reine (et plus tard le futur
souverain Louis XIV), cette naissance tant attendue est le fruit de
l'intercession faite par le frère Fiacre auprès de Notre-Dame de
Grâces auprès de laquelle le religieux réalise trois neuvaines de
prières afin d'obtenir « un héritier pour la couronne de France ».
Les neuvaines sont dites par le frère Fiacre du 8 novembre au
5 décembre 1637[20],[e].
Le Vœu de Louis XIII, par Philippe de
Champaigne (1638).

En janvier 1638, la reine prend conscience qu'elle est à nouveau


enceinte. Le 7 février 1638, le roi et la reine reçoivent
officiellement le frère Fiacre pour s'entretenir avec lui sur les
visions qu'il dit avoir eu de la Vierge Marie[21] et de la promesse
mariale d'un héritier pour la couronne. À l'issue de l'entretien, le roi
missionne officiellement le religieux pour aller à l'église Notre-
Dame-de-Grâces de Cotignac, en son nom, faire une neuvaine de
messes pour la bonne naissance du dauphin[20],[22],[23],[f].

Le 10 février 1638 à Saint Germain en


Laye, Louis XIII consacre la France à
la Vierge Marie.

Le 10 février, en remerciement à la Vierge pour cet enfant à naître,


le roi signe le « Vœu de Louis XIII », consacrant le royaume de
France à la Vierge Marie, et faisant du 15 août un jour férié dans
tout le royaume[24]. En 1644, la reine faisant venir auprès d'elle le
frère Fiacre lui dira : « Je n'ai pas perdu de vue la grâce signalée
que vous m'avez obtenue de la Sainte Vierge, qui m'a obtenue un
fils ». Et à cette occasion, elle lui confie une mission personnelle :
porter un présent (à la Vierge Marie) dans le sanctuaire de
Cotignac, en remerciement de la naissance de son fils[24],[20]. En
1660, Louis XIV et sa mère se rendront en personne à Cotignac
pour y prier et remercier la Vierge[25], puis en 1661 et 1667, le roi
fera porter des présents à l'église de Cotignac, par le frère Fiacre,
en son nom[26],[g].

L'attitude du roi, à la naissance de Louis[h], le 5 septembre 1638[27],


diffère selon les mémorialistes : Tallemant des Réaux dit que le roi
considéra son fils d'un œil froid, puis se retira. Tous les autres
mémorialistes, dont l'ambassadeur de Venise Contarini qui était
présent, disent que le roi tomba à genoux devant son fils et
l'embrassa. Louis XIII et Anne d'Autriche ont en 1640 un second
fils, Philippe, le futur duc d'Orléans. Ces deux naissances écartent
du trône le comploteur impénitent qu'était Gaston d'Orléans, le
frère du roi, et limitent les complots à ceux qui veulent prendre la
place du Cardinal, malade (conspiration de Cinq-Mars).
Le futur Louis XIV à droite et son frère cadet Philippe d'Orléans à
gauche, fils de Louis XIII.

Anne d'Autriche et le futur roi Louis XIV, qui porte une plume au
béguin assorti à sa robe et un tablier richement orné de broderies et
de dentelles.
Anne d'Autriche et ses deux enfants, le futur Louis XIV, et Philippe,
duc d'Orléans

Le jeune Louis et son frère Philippe.

Mort de Richelieu et montée de Mazarin

Après la mort du cardinal, en décembre 1642, le roi décide de se


réconcilier avec certains des anciens conspirateurs comme son
demi-frère, César de Vendôme et ses fils, le duc de Mercœur et le
duc de Beaufort. Toutefois, il poursuit la même politique. Il fait
entrer au conseil d'État un des proches collaborateurs de
Richelieu, le Cardinal Mazarin, qui devient vite premier ministre de
fait[i].
Fin de règne et mort

Après six semaines de terribles coliques et vomissements,


Louis XIII meurt le 14 mai 1643, soit 33 ans jour pour jour après
son père Henri IV (assassiné le 14 mai 1610) et son accession au
trône. Le roi meurt à 41 ans, des conséquences d'un mal
aujourd'hui identifié comme la maladie de Crohn[28]. Il est
toutefois probable que cette maladie chronique n'ait fait que
l'affaiblir et que le coup de grâce lui ait été donné par son
médecin, Charles Bouvard, qui laisse le bilan de trente-quatre
saignées, mille deux cents lavements et deux cent cinquante
purges pratiqués sur le roi dans les deux dernières années de sa
vie[29]. Son corps est porté à la basilique Saint-Denis sans aucune
cérémonie, selon son propre désir pour ne pas accabler son
peuple d'une dépense excessive et inutile. Juste avant de mourir,
Louis XIII rédige un testament visant à limiter les prérogatives de
sa femme, la nouvelle Régente. Anne d'Autriche n'en tient pas
compte et le fait casser dès qu'elle en a connaissance.

Personnalité et bilan : un roi fragile


rétablissant l'autorité royale

« Louis le Juste » : un roi religieux

Louis XIII le Juste, écu


d’argent, gravure coordonnée
par Jean Warin, 1642, Paris.
Louis XIII le juste, écu d'or, 1640

Louis XIII est très pieux, profondément catholique. S'il est tolérant
envers les protestants, c'est par respect de la réconciliation
accomplie par son père. Marie de Médicis a tout de même veillé à
ce que son fils reçoive une éducation catholique sévère. Louis XIII
a horreur du péché. C'est pour lui une obsession. Le roi répugne
aux superfluités de la vie. Les difficultés qu'il rencontre en 1638
ainsi que son tempérament très pieux l'amènent à placer la France
sous la protection de la Vierge Marie. Il rédige aussi, avec son
confesseur, le père Nicolas Caussin, un livre de prières. Sa
politique religieuse active rallie le clergé, ce qui limite les
contestations catholiques à sa diplomatie d'alliance avec les
puissances protestantes contre les Habsbourg.

Article connexe : Vœu de Louis XIII.

Le roi contrôle par son gouvernement centralisateur les autorités


locales dans le souci du bien-être des peuples et du salut de ses
États. Il est à l'origine de l'édit qui fait obligation aux évêques
d'octroyer une rémunération aux officiers du culte. Il permet le
retour de l'école des jésuites de Clermont à Paris et ouvre celle-ci
aux fils de la bourgeoisie. Il aide également Vincent de Paul — qui
sera canonisé par Clément XII le 16 juin 1737 — à fonder une
congrégation religieuse dont le but est de venir en aide aux plus
pauvres. Le corps des Intendants remplace les baillis et
sénéchaux dans l'administration du territoire [réf. nécessaire][30]. Sous
son règne est frappé le premier louis d'or. Il achève la construction
du pont Neuf, continue la construction du canal de Briare
commencé par Sully, et crée le premier office de recensement des
chômeurs et invalides. Toutefois, le poids des conflits pèse lourd
en fiscalité.

Relation aux arts et aux sciences

Louis XIII est très tôt intéressé par les arts et les sciences. Le
journal tenu avec précision par son médecin Jean Héroard
témoigne du goût du roi, dès l'enfance, pour la peinture et le
dessin. Dès le début de son règne, l'art du ballet est mis au service
de sa gloire ; de fait, le roi danse bien des ballets de cour et va
jusqu'à chorégraphier lui-même.

Quoique passionné par les arts, Louis XIII n'est pas perçu par les
historiographes comme un roi mécène. La seule statue à son
effigie (réalisée par Pierre II Biard pour la place Royale) fut fondue
à la Révolution. Il a cependant protégé les peintres Georges de La
Tour, Nicolas Poussin, Simon Vouet, Philippe de Champaigne, et
promulgué plusieurs édits en faveur des troupes de théâtre.
Son règne est marqué par plusieurs évolutions notables dans les
arts : le chantier de décoration du palais du Luxembourg voulu par
Marie de Médicis, qui met à l'honneur le peintre Pierre Paul
Rubens, le retour de Simon Vouet de Rome en 1627, qui ramène à
Paris un nouveau style baroque voué à une grande postérité, et le
retour temporaire de Nicolas Poussin à Paris entre 1640 et 1642,
point de départ d'une tendance classique dans les arts, qui
s'exprimera pleinement durant la régence d'Anne d'Autriche.

En 1626, conseillé par deux de ses principaux médecins Guy de La


Brosse et Jean Héroard, Louis XIII signe, avec l'appui de Richelieu,
des « lettres patentes » qui prévoient la création prochaine d'un
« jardin médicinale ». En février 1633, et en donnant suite à cette
initiative, le roi acquiert des héritiers du magistrat Daniel Voysin
une grande propriété rue Saint-Victor, dans le faubourg homonyme
(ainsi nommé d'après l'abbaye Saint-Victor)[31]. En 1633, il y
inaugure le cabinet de curiosités, appelé « cabinet d'Histoire
naturelle », pour abriter des collections scientifiques au Jardin
royal des plantes médicinales ou « Jardin du roi », actuel Muséum
national d'histoire naturelle[32],[33],[34].
Roi guerrier agrandissant son royaume

Louis XIII couronné par la Victoire,


huile sur toile de Philippe de
Champaigne, 1635, musée du Louvre.

Louis XIII est un roi-soldat comme son père, « le dernier grand roi
de guerre à la manière médiévale, partageant la rude vie du soldat
et des camps »[35]. Depuis toujours, il est passionné par les
chevaux et par les armes. Excellent cavalier, il se trouve
fréquemment sur les champs de bataille, où il montre un grand
courage. En temps de paix, la chasse est son passe-temps favori.
Il ne craint pas de dormir sur la paille, quand ses chevauchées
l'emmènent loin de la ville. Il écrit des articles militaires pour la
Gazette de Théophraste Renaudot.

Il affirme nettement l'unité du Royaume, contre les protestants, les


grands et l'Espagne, en général par l'usage de la force. Le Béarn et
la Navarre sont rattachés à la couronne tandis que les protestants
cessent de former un « État dans l'État ». Perpignan, le Roussillon,
et la Catalogne en révolte contre l'Espagne sont annexés à la
France, de même que l'ensemble de la Savoie et du Piémont, ainsi
que la ville de Casale Monferrat. Au nord, une grande partie du
Hainaut est conquise avec la prise d'Arras. À l'est, la Lorraine est
intégralement occupée par les troupes françaises. Enfin, le roi
subventionne les expéditions de Champlain au Canada et favorise
le développement de la Nouvelle-France. Louis XIII laisse faire
Richelieu qui cherche à doter la monarchie française d'une marine
de guerre. Cette jeune marine, qui compte une soixantaine de
vaisseaux et un peu plus de vingt galères en 1642, intervient
efficacement contre la flotte espagnole en Méditerranée et sur les
côtes atlantiques.

Sur le plan économique, Louis XIII crée en 1640 le louis d'or, une
nouvelle unité de compte complémentaire de la livre tournois[36], à
la fois placement refuge et instrument de stabilisation financière,
qui reste en vigueur jusqu'à la Révolution française[37].

Beaucoup d’historiens ont prétendu que Louis XIII a autorisé la


traite des noirs dans un édit de mars 1642[38],[39]. En réalité, cet
édit-là était seulement une autorisation de la colonisation des
Antilles. Les Français avaient commencé la traite des noirs au
moins dès 1633, fournissant des esclaves à l’île de Saint-
Christophe. Plusieurs autorisations royales ont suivi. Selon
l’historien Christopher Miller, le vrai début français de la traite des
noirs était en 1664, quand Colbert a établi la Compagnie des Indes
occidentales, qui mettra en œuvre le commerce triangulaire[40].
Vie privée

Le roi ne trouve pas le bonheur dans son mariage avec Anne


d'Autriche. Avant de lui donner deux enfants, Louis XIII a entretenu
avec son épouse une relation tendue. L'indifférence voire la
méfiance que le roi éprouvait pour elle, ont conduit les historiens à
s'interroger sur sa sexualité. Selon certains d'entre eux, le roi
aurait pu avoir des « tendances homosexuelles », mais il n'existe
pas de preuve qu'il se soit engagé dans des relations charnelles
avec des favoris masculins. Les deux plus célèbres sont le duc de
Luynes, et le marquis de Cinq-Mars. Louis XIII est également lié à
deux femmes : Louise Angélique de La Fayette et Marie de
Hautefort.

Relations avec les femmes

La vie conjugale de Louis XIII est alternée de plusieurs phases.


Anne d'Autriche, son épouse, est délaissée après la nuit de noces ;
le jeune Louis XIII éprouve « de la honte et une haute crainte »,
selon les mots d'Héroard, à aller voir la reine, contrairement à
beaucoup de ses prédécesseurs. Son jeune âge (14 ans) peut
justifier ses appréhensions. Il faut attendre 1619 pour que le
mariage soit vraiment consommé[k]. Toutefois, la plupart des
historiens et des romanciers qui soutiennent la thèse d'une non
consommation du mariage de Louis XIII et Anne d'Autriche avant
la naissance de Louis XIV oublient que la reine fit trois fausses
couches, dont l'une consécutive à une chute accidentelle dans un
escalier. Des études génétiques récentes prouvent que Louis XIV
descendait bien d'Henri IV, garantissant ainsi qu'un fils d'Henri IV
est bien le père de Louis XIV[41].

Sa santé fragile et sa religiosité peuvent expliquer pour partie


cette distance vis-à-vis d'une épouse imposée par sa mère. Sa
méfiance politique (justifiée) joue un rôle au moins aussi
important. Autre raison, le souvenir de la mésentente politique et
conjugale entre ses parents : outre sa position anti-espagnole,
Marie de Médicis reprochait à Henri IV ses infidélités ouvertes
(Louis avait été élevé avec ses demi-frères). Le roi est réputé
austère. Son rejet des vanités entraîne chez lui une grande
méfiance vis-à-vis des courtisans et de sa femme.

Toutefois, on connaît du roi deux liaisons féminines, toutes deux


platoniques[l] il est vrai : l'une avec Marie de Hautefort, future
duchesse d'Halluin, l'autre avec Louise de La Fayette, avec laquelle
il voulut se retirer à Versailles.

Relations avec ses favoris

Portrait du jeune roi


Louis XIII par Pourbus.
Portrait probable de Luynes
par Pourbus.
C'est une faveur
exceptionnelle, sinon inédite,
pour un courtisan d'avoir été
portraituré sur le modèle
royal[42].

Durant son règne, Louis XIII entretient plusieurs favoris successifs


qu'il comble de bienfaits (titres, charges et pensions). Les plus
importants sont Luynes (1617-1621), Toiras (1624), Barradas
(1625-1626), Saint-Simon (1626-1636) et Cinq-Mars (1639-
1642)[43].

Ces hommes partagent le goût du roi pour la chasse ; le roi se lie


d'amitié avec eux alors qu'ils ne sont au départ que de simples
pages servant dans ses écuries (Barradas, Saint-Simon), ou
remplissant un office important dans sa vénerie (Luynes, Toiras).
Leur élévation à la cour est rapide, mais ne dure généralement
qu'un temps. Après les avoir couverts de bénéfices, le roi finit par
se lasser d'eux. Les plus jeunes, comme Barradas et Cinq-Mars, se
montrant particulièrement exigeants et irrévérencieux, manipulent
le roi, profitent de son aveuglement pour le faire chanter. Cinq-
Mars est ainsi décapité en 1642 après avoir comploté contre le
cardinal de Richelieu.

L'attachement du roi pour ses favoris a poussé les historiens à


s’interroger sur la nature exacte de ces relations. Pierre Chevallier,
qui a par ailleurs douté de l'homosexualité d'Henri III, a mis en
avant les tendances homosexuelles de Louis XIII ; il évoque le
témoignage en octobre 1624, du Vénitien Morosini, qui définit le
rôle du maréchal de Toiras : « Non pour les affaires de l’État mais
pour la chasse et les inclinations particulières du roi ». Parmi les
autres sources, il cite le journal de Jean Héroard, le médecin du
roi, dans lequel il relève les inclinations du jeune roi pour les
domestiques qui travaillent à son service : il y a Saint-Amour son
cocher, Haran son valet de chiens, ou encore Descluseaux, un
soldat sous les ordres duquel le jeune roi joue les sentinelles
durant la nuit et monte la garde de sa propre chambre, avant d'être
fait prisonnier et conduit par lui dans son lit[44].

De son côté, le sexologue et psychiatre américain Fritz Klein,


spécialiste de l'étude de la bisexualité et militant bisexuel[45], voit
le roi Louis XIII comme bisexuel[46]. En revanche, l'historien Jean-
Christian Petitfils observe à propos du souverain que « sa
psychologie, sa sexualité, son besoin d'affection (…), son attrait
pour des écuyers ou des fauconniers plus âgés, ont intéressé
quelques psychanalystes, mais les résultats restent décevants,
voire problématiques. Faut-il parler d'homosexualité, de
déséquilibre psychique, entés sur une enfance malheureuse ? Il
n'est pas facile de débusquer Louis le Juste derrière sa timidité et
la complexité de son caractère »[47]. En tout état de cause, il
n'existe aucun témoignage qui va dans le sens d'une
consommation charnelle. La seule source qui existe à cet égard
est l'écrivain Tallemant des Réaux qui raconte deux anecdotes
dans ses Historiettes. Mais il est impossible de savoir si ce sont
des inventions calomnieuses car Tallemant ne cache pas d'utiliser
des témoignages de troisième main, en sus d'être un chroniqueur
assez hostile à Richelieu[48]. Pour expliquer la non-consommation
charnelle, les historiens font valoir les convictions catholiques du
monarque, son horreur du péché[49]. À ce sujet, Pierre Chevallier
écrit : « Il est possible qu'entre les partisans de la chasteté
absolue du roi et ceux qui accordent créance aux anecdotes
rapportées par Tallemant, puisse se faire une interprétation plus
nuancée et une conclusion intermédiaire[48] ».

Compositeur et joueur de luth

En 1635, Louis XIII aurait créé la musique, le livret et les costumes


du Ballet de la Merlaison ou Ballet de la chasse au merle, dansé par
le roi lui-même la même année à Chantilly et à Royaumont (le
17 mars)[50],[51]. Louis XIII jouait également du luth dès l'âge de
trois ans. Surnommé le « roi des instruments », il l’impose à sa
Cour et lui consacre des cycles de « concerts » privés devant une
assemblée choisie d’amateurs et de praticiens comme lui[52].

Généalogie

Ascendance

Ascendance de Louis XIII de France


32. Jean VIII de
Bourbon-
Vendôme
16. François de
Bourbon-Vendôme
33. Isabelle de
Beauvau
8. Charles IV de
Bourbon
34. Pierre II de
Luxembourg-
Saint-Pol
17. Marie de
Luxembourg-Saint-Pol
35. Marguerite
de Savoie
4. Antoine de
Bourbon
36. Jean II
d'Alençon
18. René d'Alençon
37. Marie
d'Armagnac
9. Françoise
d'Alençon
38. Ferry II de
Lorraine-
Vaudémont
19. Marguerite de
Lorraine-Vaudémont
39. Yolande
d'Anjou
2. Henri IV de
France
40. Alain
d'Albret
20. Jean III de Navarre
41. Françoise
de Châtillon
10. Henri II de
Navarre
42. Gaston de
Foix-Navarre
21. Catherine de
Navarre
43. Madeleine
de France
5. Jeanne III de
Navarre
44. Jean
d'Orléans
22. Charles d'Orléans
45. Marguerite
de Rohan
11. Marguerite
d'Angoulême
46. Philippe II
de Savoie
23. Louise de Savoie
47. Marguerite
de Bourbon
1. Louis XIII
de France
48. Jean de
Mécicis
24. Jean de Médicis
49. Catherine
Sforza
12. Cosme Ier de
Toscane
50. Jacopo
Salviati
25. Maria Salviati
51. Lucrèce de
Médicis
6. François Ier de
Médicis
52. Fadrique
Álvarez de
Toledo
26. Pierre Álvarez de
Tolède
53. Isabel de
Zúñiga y
Pimentel
13. Éléonore de
Tolède
54. Luis
Pimentel y
Pacheco
27. Maria Osorio
Pimentel (en)

55. Juana
Osorio de
Villafranca
3. Marie de
Médicis
56.
Maximilien Ier
du Saint-
28. Philippe Ier de
Empire
Castille
57. Marie de
Bourgogne
14. Ferdinand Ier du
Saint-Empire
58. Ferdinand II
d'Aragon
29. Jeanne Ire de
Castille
59. Isabelle Ire
de Castille
7. Jeanne
d'Autriche
60. Casimir IV
Jagellon
30. Vladislas IV de
Bohême
61. Élisabeth
de Habsbourg
15. Anne Jagellon
62. Gaston II de
Foix-Candale
31. Anne de Foix
63. Catherine
de Foix-Navarre
Descendance

Louis Dieudonné (1638-1715), roi de France et de Navarre


(1643-1715), épouse 1° en 1660 sa cousine Marie-Thérèse
d'Autriche, infante d'Espagne (1638-1683), d'où six enfants, puis
2° secrètement Françoise d'Aubigné, veuve Scarron, marquise
de Maintenon (1635-1719).
Philippe de France (1640-1701) duc d'Anjou, puis duc d'Orléans,
Monsieur, épouse en 1661 sa cousine Henriette d'Angleterre
(1644-1670), d'où six enfants, puis en 1671 Élisabeth-Charlotte
de Bavière (1652-1722), d'où trois enfants.

Postérité culturelle

Guillaume Bertelot,
Statue de Louis XIII,
1635, musée de
Poitiers.

Article détaillé : Louis XIII dans l'art et la culture

Louis XIII a fait l'objet de très nombreuses représentations


artistiques et culturelles.
* Artus Legoust,
Louis XIII, 1620, musée
des Augustins.

Notes et références

Notes

a. Le duc de Luynes meurt de la scarlatine à Longueville (Lot-et-


Garonne), le 15 décembre 1621, durant le siège de Monheurt
(Lot-et-Garonne), alors qu'il était déjà tombé en disgrâce.
b. La légende veut que face à l'opiniâtreté des assiégés, les
25 000 hommes de l'armée de Louis XIII aient été mis en
déroute à chaque assaut. Après des batailles où les pertes
sont dramatiques pour Louis XIII, celui-ci aurait fait appel aux
services d'un alchimiste espagnol très connu. Le sorcier aurait,
devant le Tarn, médité un long moment avant de donner la
recommandation suivante au Roi : « il faut faire peur aux
habitants de la ville. Une grande peur qui les fera se rendre ».
La chose entendue, le monarque aurait demandé à son
artillerie de braquer 400 canons vers la commune et de tirer
simultanément quatre cents coups de canons. Dans un
vacarme assourdissant, les quatre cents boulets auraient été
projetés sur les murs de la cité. Quand le silence serait
retombé, les assaillants attendant la reddition ne virent rien
venir. Si cette débauche d'armes ne parviendra pas à faire
tomber la ville, celle-ci restera néanmoins dans les mémoires
pour avoir été la cause d'un grand désordre. Au contraire, leur
résistance n'en fut que fortifiée (Janine Garrisson, Paul
Duchein, Louis XIII et les 400 coups, Toulouse, Privat, Mémoire
Vive, 2002 ; Dénes Harai (éd), Journal d'un officier de Louis XIII
sur le siège de Montauban (1621). Dans l'enfer de la « Seconde
Rochelle », L'Harmattan, 2013.
c. « Dieudonné » signifiant « Donné par Dieu ».
d. Ayant quitté en ce jour son château de Versailles, le roi, à la
suite d'un gros orage, doit se replier au Louvre, où loge la reine
Anne d'Autriche. Ses appartements n'étant pas préparés, il doit
partager le lit de la reine.
e. Date du 5 décembre justement retenue par certains historiens
pour la conception du futur dauphin.
f. D'autant que la reine avait déjà fait plusieurs fausses couches.
g. Dont une plaque de marbre gravé d'un texte d'action de grâce,
plaque toujours présente dans l'église. Voir Notice
no PM83000206 (http://www2.culture.gouv.fr/public/mistral/p
alissy_fr?ACTION=CHERCHER&FIELD_1=REF&VALUE_1=PM83
000206) [archive], base Palissy, ministère français de la
Culture.
h. Archives départementales des Yvelines - Saint-Germain-en-
Laye (B 1640-1656 ; vue 47/187 et 48/187) - Acte de baptême
de Louis XIV Roy de France : « Le vingt et un (avril 1643) mardy
à cinq heures après midy furent supplées les ceremonies du
sacrement de baptesme dans la chapelle du chasteau viel de
St Germain en Laye par messire Dominique Seguier evesque
de Meaux... à tres hault et tres puissant prince Monseigneur le
Dauphin né du cinquième du mois de septembre mil six cent
trente huit.... la marraine Madame Charlotte Marguerite de
Montmorency, épouse de tres hault prince Henry de Bourbon
prince du sang laquelle a donné le nom de Louys à
monseigneur le Dauphin ».
i. Le Roi n'a pas nommé de premier ministre, mais au bout de
quelques mois, lorsque le secrétaire d'État à la guerre, Sublet
de Noyers démissionne, le roi nomme pour le remplacer un des
protégés de Mazarin, Michel Le Tellier.
j. Le Journal d'Arnaud d'Andilly dit que le Roi coucha pour la
première fois cette nuit-là avec la Reine : « M. de Luynes le
porta dans ses bras. M. de Beringhem (qui mourut trois
semaines après) portoit le flambeau. Stéphanille, femme de
chambre espagnole, sortit de la chambre et Mme de Bellière,
première femme de chambre de la Reine, y demeura seule. »
k. « Le 25 [janvier 1619], vendredi. — Mis au lit, prié Dieu. À onze
heures ou environ, sans qu'il y pensât, M. de Luynes vient pour
le persuader de coucher avec la Reine. Il résiste fort et ferme,
par effort jusques aux larmes, y est emporté, couché, s'efforce
deux fois comme l'on dit, hæc omnia nec inscio. À deux heures
il revient ; dévêtu, mis au lit, il s'endort jusqu'à neuf heures du
matin[j]. Voy. aussi les Mémoires de Pontchartrain et Le Roi
chez la Reine ou histoire secrète du mariage de Louis XIII et
d'Anne d'Autriche, par M. Armand Haschet, 1800, in-12. »
(Journal de Jean Héroard sur l’enfance et la jeunesse de
Louis XIII (1601-1628) extrait des manuscrits originaux par
Eud. Soulié et Édouard de Barthélemy, 1868).
l. « L'amour du roi n'était pas comme celui des autres hommes,
car il aimait une fille sans dessein d'en avoir aucune faveur, et
vivait avec elle comme avec un ami ; tellement que, quoiqu'il ne
soit pas incompatible d'avoir ensemble une maîtresse et un
ami, à son égard cela se pouvait accorder, parce que sa
maîtresse était son unique ami et une confidente à laquelle il
soumettait tous les mouvements de son cœur. » (Mémoires du
marquis de Monglat, I, p. 238.)

Références

1. Chevallier 1979, p. 28.


2. Chevallier 1979, p. 54.
3. Chevallier 1979, p. 32.
4. Chevallier 1979, p. 35.
5. Chevallier 1979, p. 36.
6. Chevallier 1979, p. 37.
7. Chevallier 1979, p. 38.
8. Chevallier 1979, p. 39.
9. Chevallier 1979, p. 40.
10. Chevallier 1979, p. 42.
11. Historiettes, Tallemant des Réaux, Bibliothèque de la Pléiade,
(ISBN 2-07-010547-4), p. 334.
12. Sur le chemin retour de Bordeaux à Paris, le cortège royal fait
étape à Sadirac, le 17 décembre 1615. Le jeune roi passe la
nuit dans le Maine de Labadie.
13. « La Première Compagnie des Mousquetaires du Roi » (http://
www.lemondededartagnan.fr/SITE/FRA/mousquetaires_chap0
1.htm) [archive]
14. Pascal Rambeaud, « Richelieu et le siège de La Rochelle
(1627-1628) », Recherches vendéennes, Société d'émulation
de la Vendée, no 16 « Richelieu, de l'évêque au ministre : actes
du colloque tenu à Luçon le 25 avril 2008 »,‎2009, p. 133.
15. Voir : Mémoires de Richelieu, en 9 vol. Paris, 1790-1793.
16. Archives départementales des Yvelines - Saint-Germain-en-
Laye (BMS 1637-1644 ; vues 277/339 et 278/339) - Mort du
Roy (Louis XIII) le 14 mai 1643… « après une longue et
langoureuse maladie mourut dans le Chasteau neuf de St
Germain en Laye tres puissant tres Victorieux et tres chrestien
Prince Louis De Bourbon treiziesme du nom surnommé Le
Juste… ; tres Illustre Prince Louis De Bourbon quatorziesme du
nom surnommé Dieudonné son fils aisné Dauphin de
France… »).
17. Petitfils 2002, p. 25.
18. Yves Chiron, Enquête sur les apparitions de la Vierge, Perrin,
2007, 427 p. (ISBN 978-2-262-02832-9), p. 135.
19. Pierre Chevallier, Louis XIII, Fayard, 1979, 680 p.
(ASIN
B0161TUTS6 (https://www.amazon.fr/s/?url=search-alias&lang=fr&
), p. 552.
20. René Laurentin et Patrick Sbalchiero, Dictionnaire des
"apparitions" de la Vierge Marie, Fayard, 2007, 1426 p.
(ISBN 978-2-213-67132-1), p. 29-31.
21. O. Tessier, Histoire de la commune de Cotignac, Marseille,
1860 (réimpr. 1979), 346 p. (lire en ligne (https://books.google.
fr/books?id=HjtYAAAAcAAJ) [archive]), p. 40-42.
22. O. Tessier, Histoire de la commune de Cotignac, Marseille,
1860 (réimpr. 1979), 346 p. (lire en ligne (https://books.google.
fr/books?id=HjtYAAAAcAAJ) [archive]), p. 42-43.
23. Yves Chiron 2007, p. 133-134.
24. O. Tessier 1860, p. 46.
25. O. Tessier 1860, p. 49-54.
26. O. Tessier 1860, p. 55-56.
27. Archives départementales des Yvelines - Saint-Germain-en-
Laye (B 1629-1640 ; vue 110/140 ; page 103 du registre) - Acte
d'ondoiement du 5 septembre 1638, de Monseigneur le
Dauphin (pas de prénom donné ; noté en marge de l'acte :
« ondoyment de Louis quatorze Roy de France »).
28. Jean-Christian Petitfils, Louis XIII, Perrin, 2008, p. 849.
29. J. J. Bernier, P. Chevalier, D. Teysseyre, J. André, « La maladie
de Louis XIII. Tuberculose intestinale ou maladie de
Crohn ? », La Nouvelle Presse médicale, vol. 10, no 27,‎
20 juin 1981, p. 2243-2250.
30. « 1635 - Édit de Louis XIII sur la création des intendants -
Histoire Passion - Saintonge Aunis Angoumois » (http://www.
histoirepassion.eu/?1635-Edit-de-Louis-XIII-sur-la-creation-des-
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28 avril 2019)
31. « Cabinet d'histoire du Jardin des plantes », Muséum national
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32. Gabrielle Duprat, « La nouvelle bibliothèque du Muséum
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33. Antoine Schnapper, Le géant, la licorne et la tulipe ; collections
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the cabinet of curiosities in sixteenth and seventeenth century
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(ISBN 1-84232-132-3).
35. Jean-Christian Petitfils, Louis XIII, Perrin, 2008, p. 854
36. Déclaration... portant que toutes les espèces d'or et d'argent de
poids qui ont à présent cours, seront exposées en la manière
accoustumée, comme aussi l'or et l'argent au marc ; le tout,
suivant le dernier règlement du mois de septembre 1641, avec
défenses d'y apporter aucune difficulté, sur les peines y
mentionnées, imprimé à Paris, par Sébastien Cramoisy, le 3
septembre 1641 — sur Gallica (https://gallica.bnf.fr/ark:/1214
8/bpt6k9739322r) [archive].
37. Histoire du franc, 1360-2002, par Georges Valance, Paris,
Champs Flammarion, 1998, page 71.
38. Frédéric Granier, « Esclavage : 1642, et la France devint une
puissance négrière » (https://www.geo.fr/histoire/esclavage-1
642-et-la-france-devint-une-puissance-negriere-19500
1) [archive], sur Geo.fr, 21 mars 2019 (consulté le 4 mai 2019)
39. « Traites négrières, esclavage : les faits historiques », Le
Monde,‎9 janvier 2006 (lire en ligne (https://www.lemonde.fr/in
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40. Christopher L. Miller, The French Atlantic Triangle: Literature
and Culture of the Slave Trade (Durham : Duke University Press,
2008), 19-20.
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Voir aussi

Sources primaires imprimées

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Bibliographie
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Sophie Vergnes, « Le roi est mort, vive la reine ! Des derniers
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Cornette et Anne-Marie Helvétius (dir.), La mort des rois : de
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(DOI
10.3917/rhis.142.0313 (https://dx.doi.org/10.3917/rhis.142.0313)
).

Articles connexes

Ministres de Louis XIII


Vœu de Louis XIII
Armand Jean du Plessis de Richelieu
Histoire de France au xviie siècle
Style Louis XIII
Grand Siècle
Liens externes

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(données (http://data.bnf.fr/ark:/12148/cb11913462f) ) ·
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Italie (https://opac.sbn.it/nome/UBOV497388) ·
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Ressource relative à la santé : Bibliothèque interuniversitaire
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Ressource relative à la bande dessinée : (en) Comic Vine (http
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Chronologie détaillée de Louis XIII de France (http://www.krono
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