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Monarques de France
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Dauphin de France
Naissance et famille
Enfance
Éducation et passions
Selon Daniel Fabre (Une enfance de roi), le jeune Louis XIII a une
passion d'oiseleur (dessins, volière, chasse).
Le futur Louis XIII a une profonde adoration pour son père, bien
que ce dernier n'hésite pas à le fouetter dès son plus jeune âge et
à l'humilier moralement selon un ancien usage qui veut que le
dauphin soit dressé pour servir le Roi et la Reine[8]. Son père
montre toutefois des signes d'affection, demandant à ses enfants
de l'appeler papa et non Monsieur comme le veut l'usage[9]. Ses
relations avec sa mère sont différentes. Il n'est jamais ravi de la
voir et refuse plusieurs fois de la servir, contrairement à son père,
avec lequel il n'hésite pas à jouer le rôle de valet de chambre[10].
Accession au trône
Louis XIII monte alors sur le trône, à 8 ans et demi. Il est sacré le
17 octobre 1610 à Reims par le cardinal François de Joyeuse. Le
pouvoir est alors assuré par sa mère, Marie de Médicis, qui
gouverne le Royaume comme régente. La majorité du roi est
proclamée en 1614, mais Marie déclare que Louis est « trop faible
de corps et d'esprit » pour assumer les devoirs de sa charge ; elle
l'écarte du Conseil et laisse gouverner ses favoris Concino Concini
et Léonora Galigaï, qui accaparent les plus hautes charges de
l'État.
Traumatisé par la mort brutale d'un père qu'il chérissait, le jeune
roi n'a pas une enfance joyeuse. Il ne trouve aucun substitut à
l'amour paternel auprès de sa mère, Marie de Médicis, qui le
considère comme quantité négligeable. Louis se renferme assez
vite sur lui-même, il a des troubles d'élocution, voire de
bégaiement[11], et souffre d'un manque d'affection.
Par ailleurs, le mépris des favoris italiens à son égard accroît son
mal-être. En grandissant, Louis XIII, devenant taciturne et
ombrageux, aspire à être digne de son père, Henri IV. Il s'indigne
de voir Concini, un étranger incapable selon lui, usurper le
gouvernement de son État, tandis qu'on le relègue, lui, roi, dans un
coin du Louvre.
C'est par un coup de force, le 24 avril 1617, que Louis XIII accède
au pouvoir. Il ordonne l'assassinat du favori de sa mère, Concino
Concini, et fait exécuter la Galigai, femme de celui-ci, dame de
compagnie et confidente de sa mère. Il exile Marie de Médicis à
Blois et prend enfin sa place de roi. Louis XIII remplace Concini
par son propre favori, Charles d'Albert, duc de Luynes. Très
rapidement, Luynes accumule les titres et les fortunes. Son
avancement crée des mécontentements, d'autant que le favori du
roi est un très mauvais homme d'État.
Le siège de la forteresse
protestante de Nègrepelisse
suivi par l'extermination de
sa population fut accompli
par l'armée du jeune roi en
1622, qui s'est dit « irrité ».
Il mène une première campagne contre les protestants en 1621 et
permet la prise de Saint-Jean-d'Angély, mais échoue devant
Montauban en grande partie du fait de l'incompétence du duc de
Luynes[a].
Nomination de Richelieu
Le cardinal de Richelieu,
principal ministre d'État,
portraituré par Philippe de
Champaigne en 1633.
Louis XIII doit mater plusieurs révoltes organisées par son frère et
héritier, Gaston d'Orléans, et faire enfermer nombre de ses demi-
frères comme le duc de Vendôme. Conscient des dilemmes qui
agitent le roi, Pierre Corneille lui dédie plusieurs répliques du Cid.
Pour le roi Louis XIII comme pour la reine (et plus tard le futur
souverain Louis XIV), cette naissance tant attendue est le fruit de
l'intercession faite par le frère Fiacre auprès de Notre-Dame de
Grâces auprès de laquelle le religieux réalise trois neuvaines de
prières afin d'obtenir « un héritier pour la couronne de France ».
Les neuvaines sont dites par le frère Fiacre du 8 novembre au
5 décembre 1637[20],[e].
Le Vœu de Louis XIII, par Philippe de
Champaigne (1638).
Anne d'Autriche et le futur roi Louis XIV, qui porte une plume au
béguin assorti à sa robe et un tablier richement orné de broderies et
de dentelles.
Anne d'Autriche et ses deux enfants, le futur Louis XIV, et Philippe,
duc d'Orléans
Louis XIII est très pieux, profondément catholique. S'il est tolérant
envers les protestants, c'est par respect de la réconciliation
accomplie par son père. Marie de Médicis a tout de même veillé à
ce que son fils reçoive une éducation catholique sévère. Louis XIII
a horreur du péché. C'est pour lui une obsession. Le roi répugne
aux superfluités de la vie. Les difficultés qu'il rencontre en 1638
ainsi que son tempérament très pieux l'amènent à placer la France
sous la protection de la Vierge Marie. Il rédige aussi, avec son
confesseur, le père Nicolas Caussin, un livre de prières. Sa
politique religieuse active rallie le clergé, ce qui limite les
contestations catholiques à sa diplomatie d'alliance avec les
puissances protestantes contre les Habsbourg.
Louis XIII est très tôt intéressé par les arts et les sciences. Le
journal tenu avec précision par son médecin Jean Héroard
témoigne du goût du roi, dès l'enfance, pour la peinture et le
dessin. Dès le début de son règne, l'art du ballet est mis au service
de sa gloire ; de fait, le roi danse bien des ballets de cour et va
jusqu'à chorégraphier lui-même.
Quoique passionné par les arts, Louis XIII n'est pas perçu par les
historiographes comme un roi mécène. La seule statue à son
effigie (réalisée par Pierre II Biard pour la place Royale) fut fondue
à la Révolution. Il a cependant protégé les peintres Georges de La
Tour, Nicolas Poussin, Simon Vouet, Philippe de Champaigne, et
promulgué plusieurs édits en faveur des troupes de théâtre.
Son règne est marqué par plusieurs évolutions notables dans les
arts : le chantier de décoration du palais du Luxembourg voulu par
Marie de Médicis, qui met à l'honneur le peintre Pierre Paul
Rubens, le retour de Simon Vouet de Rome en 1627, qui ramène à
Paris un nouveau style baroque voué à une grande postérité, et le
retour temporaire de Nicolas Poussin à Paris entre 1640 et 1642,
point de départ d'une tendance classique dans les arts, qui
s'exprimera pleinement durant la régence d'Anne d'Autriche.
Louis XIII est un roi-soldat comme son père, « le dernier grand roi
de guerre à la manière médiévale, partageant la rude vie du soldat
et des camps »[35]. Depuis toujours, il est passionné par les
chevaux et par les armes. Excellent cavalier, il se trouve
fréquemment sur les champs de bataille, où il montre un grand
courage. En temps de paix, la chasse est son passe-temps favori.
Il ne craint pas de dormir sur la paille, quand ses chevauchées
l'emmènent loin de la ville. Il écrit des articles militaires pour la
Gazette de Théophraste Renaudot.
Sur le plan économique, Louis XIII crée en 1640 le louis d'or, une
nouvelle unité de compte complémentaire de la livre tournois[36], à
la fois placement refuge et instrument de stabilisation financière,
qui reste en vigueur jusqu'à la Révolution française[37].
Généalogie
Ascendance
55. Juana
Osorio de
Villafranca
3. Marie de
Médicis
56.
Maximilien Ier
du Saint-
28. Philippe Ier de
Empire
Castille
57. Marie de
Bourgogne
14. Ferdinand Ier du
Saint-Empire
58. Ferdinand II
d'Aragon
29. Jeanne Ire de
Castille
59. Isabelle Ire
de Castille
7. Jeanne
d'Autriche
60. Casimir IV
Jagellon
30. Vladislas IV de
Bohême
61. Élisabeth
de Habsbourg
15. Anne Jagellon
62. Gaston II de
Foix-Candale
31. Anne de Foix
63. Catherine
de Foix-Navarre
Descendance
Postérité culturelle
Guillaume Bertelot,
Statue de Louis XIII,
1635, musée de
Poitiers.
Notes et références
Notes
Références
Voir aussi
Bibliographie
Marie-Claude Canova-Green, « L'équivoque d'une célébration :
, q q
les fêtes du mariage de Louis XIII et d’Anne d'Autriche à
Bordeaux (1615) », Dix-septième siècle, Paris, Presses
universitaires de France, no 222,2004, p. 3-24 (lire en ligne (http
s://www.cairn.info/revue-dix-septieme-siecle-2004-1-page-3.ht
m) [archive]).
Marie-Claude Canova-Green, Faire le roi : l'autre corps de
Louis XIII, Paris, Fayard, 2018, 358 p. (ISBN 978-2-213-70938-3).
Pierre Chevallier, Louis XIII, roi cornélien, Paris, Fayard, 1979,
680 p. (ISBN 2-213-00689-X, présentation en ligne (http://www.p
ersee.fr/doc/bec_0373-6237_1981_num_139_2_450238_t1_029
4_0000_2) [archive]).
Collectif, Dix-septième siècle, no 276, « 1617, le coup d'État de
Louis XIII », Paris, Presses universitaires de France, 2017,
présentation en ligne (https://www.cairn.info/revue-dix-septiem
e-siecle-2017-3.htm) [archive].
Cédric Coraillon, « Les deux morts de Louis XIII », Revue
d’histoire moderne et contemporaine, nos 55-1,2008, p. 50-73
(lire en ligne (https://www.cairn.info/revue-d-histoire-moderne-e
t-contemporaine-2008-1-page-50.htm) [archive]).
Hélène Duccini, Faire voir, faire croire : l'opinion publique sous
Louis XIII, Seyssel, Champ Vallon, coll. « Époques », 2003, 533 p.
(ISBN 2-87673-372-2, présentation en ligne (http://www.champ-
vallon.com/Pages/Pagesepoques/Duccini.html) [archive]),
[présentation en ligne (https://www.cairn.info/revue-d-histoire-
moderne-et-contemporaine-2005-1-page-209.htm) [archive]],
[présentation en ligne (http://www.persee.fr/doc/hes_0752-570
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(DOI
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).
Articles connexes