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L’ANCIEN RÉGIME 3 

: LE XVIIIe SIÈCLE

Fêtes galantes Exécutions capitales, émeutes sauvages


Louis XV « le bien aimé »
Vs. Louis XVI exécuté
Lumières La Terreur

Le règne de Louis XV
Remettez le texte suivant dans l’ordre.

a. Dès 1734, Louis prit ses premières maîtresses, prélude à une succession de liaisons nées dans
l’atmosphère frivole de Versailles.

b. Il sera instruit par le Maréchal de Villeroi et le futur Cardinal de Fleury, son précepteur, auquel il
portera toujours affection et confiance. Il est sacré à Reims en 1722, puis déclaré majeur en 1723 (à
la mort du Régent). Le 5 septembre 1725, on lui fait épouser Marie Leszcynska, fille du roi de Pologne,
pauvre et vertueuse, âgée de vingt et un an, qui lui donnera dix enfants.

c. Louis XV manque de confiance en lui, et il renvoie tour à tour ses ministres ce qui provoque de
graves crises politiques successives. De ce fait, les réformes indispensables ne peuvent se faire à
temps, malgré les dernières années du règne où enfin, Louis XV s’efforce de mettre en chantier des
réformes fiscales (comme par exemple taxer les revenus de la noblesse et du clergé, instaurer la
gratuité de la justice) : c’est la « révolution royale » ! Il est à noter que Louis XVI annulera
immédiatement ces réformes dès son arrivée au pouvoir !

d. En 1726, il appelle au gouvernement le Cardinal de Fleury qui gardera cette charge jusqu’à sa mort
en 1743. La première partie du règne de Louis XV fût placée sous le signe ostensible de la prospérité
et durablement pacifique. Le cardinal de Fleury stabilisa la monnaie, équilibra le budget et sa politique
consista à rechercher l'expansion économique. La modernisation du réseau routier, le meilleur au
monde vers 1850, celui du réseau fluvial, l'accroissement du commerce extérieur, en furent les signes
les plus éloquents.

e. Né à Versailles en 1710, mort en 1774, Louis XV est l’arrière-petit-fils de Louis XIV et il qui hérite
du trône car le fils et les petits fils de Louis XIV sont morts de maladies diverses. Héritier du trône à
cinq ans, placé sous la régence de Philippe duc d’Orléans, il participe aux activités rituelles de la
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fonction royale, mais le jeune Louis, émotif, mélancolique et secret, accepte mal les contraintes de
l’étiquette imposées par son aïeul.

f. Un peu plus tard, en 1746, il rencontre Mme de Pompadour, belle, cultivée, intelligente mais qui se
mêle activement aux affaires d’Etat. Haïe pour son rôle dans la politique et ses dépenses somptuaires,
sa présence auprès du roi ne fait qu’accentuer l’impopularité naissante. Des pamphlets courent à Paris
et ternissent de manière définitive l’image du roi.

g. Atteint par la petite vérole, détesté de tous, Louis XV meurt à Versailles dans l’indifférence
générale, en 1774. Il est enterré clandestinement à Saint-Denis.

h. La mort du Cardinal de Fleury marqua un tournant dans la vie de Louis XV : il qui avait pris l’habitude
de se reposer sur son vieux précepteur qui a occupé le poste de premier ministre durant dix-sept ans !
Il se retrouve seul à régner, et sa volonté n’est pas assez affirmée. Le drame de Metz en 1744 va
faire basculer le règne de Louis XV, et « le Bien Aimé » va perdre sa popularité. Se croyant être à
l’article de la mort lors du siège de Metz, et pour obtenir l’absolution, il doit rédiger une confession
publique de ses fautes, qui le fait apparaître comme un être immoral, indigne du nom de « Roi très
Chrétien ». Cette confession diffusée dans tout le royaume par le clergé, stupéfia le peuple et
commença à discréditer le roi, qui sur ses entrefaites avait recouvré la santé !

De qui sont-ce les portraits suivants ?

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Le règne de Louis XVI
Complétez le texte suivant avec les verbes manquants et légendez les images.

Né à Versailles en 1754, mort en 1793, roi de France de 1774 à 1791, Louis XVI est le petit fils de
Louis XV. Orphelin de père à onze ans et de mère à treize ans, il fut ___________ par son
précepteur Mgr de Coetlosquet et par le duc de La Vauguyon. Il _________ une éducation très
conservatrice et très religieuse, au sein d’une cour où dominait la Marquise de Pompadour.

Ayant peu de goût pour la guerre, il se _____________ pour la chasse et les travaux artisanaux (en
particulier la serrurerie). Le futur Louis XVI est intelligent, instruit, mais ____________ de
caractère et sa timidité presque maladive lui fera __________ des attitudes hésitantes et
contradictoires. Marié en 1770 à l’archiduchesse Marie-Antoinette, fille de François 1er empereur
d’Autriche, il eut quatre enfants, mais deux mourront en bas âge.

Sacré le 10 mai 1774, il souhaite __________ avec les habitudes de débauche de la Cour, et ce roi de
vingt ans, vertueux, un peu maladroit ___________ en ce début de règne, les sympathies et
l’affection du peuple. Il _________ une nouvelle équipe gouvernementale avec Turgot aux finances.
Cependant, il se __________ à effectuer les réformes modernistes proposées.

Turgot ______________ en mai 1776. Le Genevois Jacques Necker, __________ directeur général
des finances en 1777, mais il ne parvint pas plus que son prédécesseur à ___________ les réformes
nécessaires et la publication en 1781 de son Compte Rendu décrivant l’état exact des finances du
royaume lui valut son renvoi.

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La politique extérieure, permet de ___________ le prestige perdu par les défaites successives du
règne précédent. La lutte des treize colonies d’Amérique obtient le soutien officiel du gouvernement.
Louis XVI ____________ avec Benjamin Franklin un traité d’amitié en 1778, tandis que de jeunes
aristocrates comme La Fayette ou Rochambeau, ___________ activement dans les mouvements de
libération. Les Français apportent une aide réelle à Georges Washington. Cette politique menée
également aux Indes et en Europe ____________ un déficit budgétaire important (1 milliard de
livres ont été dépensées rien que pour l’indépendance américaine !)

La crise financière __________ d’une crise morale, politique et sociale. Les débordements et le
gaspillage de la Cour, la baisse des revenus agricoles, le manque de réformes fiscales, font que le
mécontentement populaire _____________ porté par des oeuvres comme Le Mariage de Figaro de
Beaumarchais et amplifié par des scandales comme l’affaire du Collier de la Reine 1785.

Le roi mal entouré, d’une indécision constante, ne sut pas faire face à la montée révolutionnaire. Face à
une agitation grandissante il ____________ Loménie de Brienne de convoquer les « Etats Généraux ».
Dès la convocation faite, Louis XVI le __________ et __________ Necker.

Par un Edit du 8 août 1788, Brienne ____________ les Etats Généraux pour le 1er Mai 1789. Lors de
leur ouverture, le 5 mai 1789, Louis XVI _________ de répondre à la question du système de vote
(par ordre ou par tête) ce qui ____________ une totale désillusion au sein de la bourgeoisie, et
impuissant devant la contestation, il accepte alors la proclamation des Etat Généraux en Assemblée
Nationale, invitant la Noblesse et le Clergé à s’y associer.

Nous sommes à la veille de la Révolution.

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Aspects de la vie quotidienne
Le mode de vie de la noblesse

La structure de la société française du XVIIIe siècle est la même que


celle du siècle précédent : le roi et la cour sont au sommet de l’édifice.
La cour n’a rien perdu de son apparat ; la noblesse s’épuise à paraître et
suit une mode raffinée jusqu’à l’extravagance, elle mène un jeu ruineux,
et noue de multiples intrigues amoureuses. En fait, pourtant, la noblesse
d’épée a perdu son pouvoir réel, au profit d’une noblesse de robe
orgueilleuse et puissante, et aussi d’une bourgeoisie très riche qui,
s’étant assuré une place essentielle sous le règne de Louis XIV, a su par
la suite consolider ses avantages et ses richesses grâce à l’essor
industriel et commercial.

Le rôle de la famille

La famille est toujours la cellule essentielle de la société, mais les mariages sont un des aspects les
plus contestables de la vie des grandes maisons : ils reposent uniquement sur les convenances
traditionnelles et les intérêts matériels. On fait encore sortir les jeunes filles du couvent alors
qu’elles sont très jeunes pour les marier à un homme qu’elles n’ont jamais vu ; il n’est pas étonnant que
ces unions soient souvent malheureuses ; pourtant, seules les femmes mariées ont une importance
sociale et jouissent du respect et de la considération.

Liberté : un vain mot

La liberté individuelle est encore un vain mot : pour peupler la Louisiane, les autorités n’hésitent pas à
déporter, à partir de 1717 et jusqu’au milieu du siècle, des centaines de jeunes filles et de jeunes gens
orphelins, prisonniers, délinquants de toute sorte. Le recrutement de l’armée pour un service de six à
huit ans se fait dans des conditions exécrables ; les désertions sont nombreuses et cruellement
châtiées.

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La police est sévère et brutale, les méthodes judiciaires sont atroces : l’attentant commis contre Louis
XV par Damiens en 1757 est puni par des tortures indicibles ; la férocité du public et des grandes
dames venus se repaître de l’horrible spectacle est plus honteuse encore.

L’épanouissement de la vie mondaine

Mais les cruautés persistantes ne sont que l’envers


d’un monde séduisant : les étrangers ne voyage louent
l’amabilité de l’accueil qui leur est fait, admirent
l’urbanisme parisien, l’élégance des manières et des
costumes.

La société mondaine est le miroir lumineux de cette


vie brillante. Les salons ont repris l’importance qu’ils
avaient au début du XVIIe siècle : salons de Mme de
Lambert, de Mme de Tencin, de Mme Geoffrin, de la
marquise du Deffand, où se rencontrent les grands seigneurs, les écrivains, les financiers, les artistes,
les savants.

Les cafés se multiplient à Paris : on y discute aussi passionnément que dans les clubs, les académies ou
les loges maçonniques, où se façonne peu à peu une opinion publique de plus en plus puissante.

Le rayonnement de la France est à son apogée. Ses artistes et ses écrivains sont accueillis avec faveur
dans l’Europe entière, et la bonne société de tous les pays parle français.

La vie de Paris et ses nouvelles libertés

Paris a connu au cours de ce siècle des améliorations et des embellissements remarquables. Beaucoup
de rues, il est vrai, ne sont que des ruelles boueuses et nauséabondes, des passages ou des « culs-de-
sac » où stagne une vie secrète et misérable. Mais, certains
quartiers, comme le Palais-Royal, les boulevards, le Jardin des
Tuileries, qui est le rendez-vous de la noblesse élégante,
connaissent une animation extraordinaire. L’éclairage des rues s’est
nettement amélioré. Les théâtres sont florissants.

En province : la condition du peuple

Il n’est pas très facile de savoir ce que fut la vie de la province au


XVIIIe siècle. Certaines régions prospéraient sous la gestion
avisée d’intendants actifs, d’autres végétaient. La vie économique
connut des mutations brutales, en particulier une grave crise de
quinze années (1775-1790). Mais, jusqu’à cette date, l’ensemble du
pays connut une amélioration très nette. La population augmenta,
l’espérance de vie s’éleva. Les villes s’agrandirent, mais les
campagnes progressèrent aussi grâce à une forte natalité. On

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construisit beaucoup de grandes routes, on améliora les voies d’eau, la production d’énergie augmenta,
la circulation monétaire s’accrût : l’essor commercial fut intense.

La situation des paysans est alors moins mauvaise qu’à la fin du règne de Louis XIV. On ne voit plus les
famines meurtrières du début du siècle et, dans son ensemble, l’économie française progresse de
façon satisfaisante.

La crise de 1775 dégrade profondément cette économie essentiellement rurale. De 1773 à 1789, les
mauvaises récoltes qui se succèdent provoquent la disette, ruinent ou appauvrissent les propriétaires,
provoquent la chute des prix et l’affaiblissement de l’activité industrielle et commerciale.

À Paris aussi, les années qui précédèrent la Révolution furent pénibles pour le peuple accablé par le
prix de la vie, et la situation s’aggrava en 1789 : le pain était rare et exécrable.

Après avoir lu le texte précédent, résumer et reporter dans le tableau suivant les aspects
positifs (ou ce qui s’est amélioré) et les aspects négatifs de la vie quotidienne XVIIIe siècle.
Utilisez des substantifs et le procédé de nominalisation des verbes.

Aspects positifs  Aspects négatifs 

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Les Lumières
Donnez un titre à chacune des parties du texte suivant. Vous noterez également sur la
colonne de droite les mots-clés du texte.

Titre : Mots-clés
Le XVIIIe siècle, souvent désigné par le terme de siècle des
Lumières, est une période de l'histoire de la culture européenne,
marquée par le rationalisme philosophique et l'exaltation des
sciences, ainsi que par la critique de l'ordre social et de la
hiérarchie religieuse, principaux éléments de l'idéologie politique
qui fut un fondement de la Révolution française. L'expression
était déjà fréquemment employée par les écrivains de l'époque,
convaincus qu'ils venaient d'émerger de siècles d'obscurité et
d'ignorance et d'entrer dans un nouvel âge illuminé par la raison,
la science et le respect de l'humanité.

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Titre : Mots-clés
Les philosophes rationalistes du XVIIème siècle, tels que René
Descartes (1) et Baruch Spinoza (2), les philosophes politiques
Thomas Hobbes (3) et John Locke (4), et certains penseurs
sceptiques en France comme Pierre Bayle peuvent être
considérés comme les précurseurs des Lumières, bien que
certains éléments de leurs doctrines qui allaient à l'encontre des
conceptions empiristes et antiautoritaires des penseurs du
XVIIIème siècle eussent été rejetés par ces derniers. Les
découvertes scientifiques et le relativisme culturel lié à l'étude
des civilisations non européennes contribuèrent également à la
naissance de l'esprit des Lumières.

Titre : Mots-clés
Les Lumières sont une époque d'aboutissement, de
récapitulation, de synthèse – et non d'innovation radicale. Les
grandes idées des Lumières ne trouvent pas leur origine à cette
époque mais ont parfois des racines anciennes et souvent
contradictoires. Si les ingrédients sont anciens, leur combinaison
est neuve : non seulement ils ont été articulés entre eux, mais,
et cela est essentiel, c'est au moment des Lumières que ces
idées passent des livres dans le monde réel.

Trois idées se trouvent à la base de cet esprit, tissé par leurs


innombrables conséquences : celle d'autonomie, celle de finalité
humaine de nos actes, celle enfin d'universalité.

Titre de la sous-partie 1 :


Le premier trait constitutif de la pensée des Lumières consiste à
privilégier ce qu'on choisit et décide soi-même, au détriment de
ce qui vous est imposé par une autorité extérieure. Cette
préférence comporte deux facettes, l'une critique, l'autre
constructive : il faut se libérer de toute tutelle imposée aux
hommes du dehors et se laisser guider par les lois, normes,

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règles voulues par ceux-là même à qui elles s'adressent.
Émancipation et autonomie sont les deux temps d'un même
processus, également indispensables. Pour pouvoir s'y engager, il
faut disposer d'une entière liberté d'examiner, de questionner,
de critiquer, de mettre en doute : plus aucun dogme ni aucune
institution n'est sacré.

Il faut donc d’abord se libérer de l'autorité religieuse car la


tutelle sous laquelle vivaient les hommes avant les Lumières
était, en tout premier lieu, de nature religieuse. C'est donc à la
religion que vont s'adresser les critiques les plus nombreuses.
Cependant, le grand courant des Lumières va se réclamer, non de
l'athéisme, mais de la religion naturelle, du déisme, ou d'une de
leurs nombreuses variantes. L'observation et la description des
croyances du monde entier, à laquelle vont se livrer les hommes
des Lumières, n'ont pas pour but de récuser les religions, mais
de conduire à une attitude de tolérance et à la défense de la
liberté de conscience.

Ayant rejeté le joug ancien, les hommes fixeront leurs nouvelles


lois et normes à l'aide de moyens purement humains – plus de
place ici pour la magie ni pour la révélation. La première
autonomie conquise est celle de la connaissance. Celle-ci part du
principe qu'aucune autorité, aussi bien établie et prestigieuse
soit-elle, ne se trouve à l'abri de la critique. La connaissance n'a
que deux sources, la raison et l'expérience, et toutes deux sont
accessibles à chacun.

La libération de la connaissance ouvre la voie royale à


l'épanouissement de la science. Tous voudraient alors se mettre
sous la protection d'un personnage qui n'est pas un philosophe
mais un savant : Newton () joue pour le Siècle des lumières un
rôle comparable à celui de Darwin pour les siècles suivants. La
physique fait des progrès spectaculaires, suivie par les autres
sciences, chimie, biologie et même sociologie ou psychologie. Les
promoteurs de cette nouvelle pensée voudraient apporter les
lumières à tous, car ils sont persuadés qu'elles serviront au bien
de tous. Ils favoriseront donc l'éducation sous toutes ses
formes, depuis l'école jusqu'aux académies savantes ; et la
diffusion du savoir, par des publications spécialisées ou par des
encyclopédies qui s'adressent au grand public.

L'exigence d'autonomie transforme encore plus profondément


les sociétés politiques. Au-delà de ce que l’on va appeler un
« despotisme éclairé », qui cultive l'autonomie de la raison chez

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le monarque mais préserve la soumission du peuple, cette
exigence conduit à deux principes. Le premier est celui de la
souveraineté, principe déjà ancien qui reçoit ici un contenu
nouveau : la source de tout pouvoir est dans le peuple, et rien
n'est supérieur à la volonté générale. Le second est celui de la
liberté de l'individu vis-à-vis de tout pouvoir étatique, légitime
ou illégitime, dans les limites d'une sphère qui lui est propre ;
pour l'assurer, on veille au pluralisme et à l'équilibre des
différents pouvoirs.

Titre de la sous-partie 2 :


La volonté de l'individu comme celle des communautés s'est
émancipée des anciennes tutelles. Est-ce à dire qu'elle est
maintenant entièrement libre, qu'elle ne connaît plus aucune
limite ? Non : l'esprit des Lumières ne se réduit pas à la seule
exigence d'autonomie, mais apporte aussi ses propres moyens de
régulation.

Le premier d'entre eux concerne la finalité des actions humaines


libérées. À son tour, celle-ci descend sur terre : elle ne vise plus
Dieu mais les hommes. Il n'est plus nécessaire, comme le
demandaient les théologiens, d'être toujours prêt à sacrifier
l'amour des créatures à celui du Créateur ; on peut se contenter
d'aimer d'autres êtres humains. Quoi qu'il en soit de la vie dans
l'au-delà, l'homme doit donner sens à son existence terrestre. La
quête du bonheur remplace celle du salut.

La seconde restriction apportée à la libre action des individus


comme des communautés consiste à affirmer que tous les êtres
humains possèdent, de par leur nature même d'humains, des
droits inaliénables : à côté des droits dont les citoyens jouissent
dans le cadre de leur société, ils en détiennent d'autres,
communs à tous les habitants du globe et donc à chacun, droits
non écrits mais non moins impérieux pour autant.

Tout être humain a droit à la vie. La peine de mort est donc


illégitime, même lorsqu'elle frappe un criminel qui a tué : si
l'assassinat privé est un crime, comment l'assassinat public
pourrait-il ne pas en être un ? Tout être humain a droit à
l'intégrité de son corps. La torture est donc illégitime, même
lorsqu'elle est pratiquée au nom de la raison d'État.

Titre de la sous-partie 2 :


Si tous les êtres humains possèdent un ensemble de droits

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identiques, il s'ensuit qu'ils sont égaux en droit : la demande
d'égalité découle de l'universalité. Elle permet d'engager des
combats qui se poursuivent de nos jours : les femmes devraient
être égales aux hommes devant la loi ; l'esclavage, aboli –
l'aliénation de la liberté d'un être humain ne pouvant jamais être
légitime ; les pauvres, les sans-grade, les marginaux, reconnus
dans leur dignité ; et les enfants, perçus en tant qu'individus.

Cette affirmation de l'universalité humaine provoque l'intérêt


pour des sociétés autres que celle où l'on est né. Les voyageurs
et les savants ne peuvent cesser du jour au lendemain de juger
les peuples lointains avec des critères provenant de leur propre
culture ; pourtant, leur curiosité est éveillée, ils deviennent
conscients de la multiplicité de formes que peut prendre la
civilisation et commencent à accumuler des informations et des
analyses, qui avec le temps transformeront leur idée de
l'humanité.

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En vous appuyant sur ce que vous venez de lire, dites si les attitudes suivantes
correspondent à celle d’un philosophe des Lumières.

Correspond à celle d’un philosophe


Attitude / Opinion des Lumières ?
OUI NON
Il attaque l’Église mais non la foi
Il est athée
Il pense qu’il faut laisser à chaque pays le choix de ses
croyances et à chaque individu la liberté de sa conscience : il
est tolérant
Il utilise la raison et l’expérience pour accéder à la
connaissance
Il ignore n’a pas d’esprit scientifique
Il ne croit pas que la connaissance du monde puisse permettre à
chacun de devenir maître de lui-même et de son existence
Il est convaincu que l’éducation est un bien incontestable,
qu’elle est nécessaire aux enfants comme aux adultes
Il ne diffuse pas massivement le savoir car il pense que tout le
monde n’est pas capable de l’assimiler
Il pense que les hommes ont tous une même nature
Il se tourne vers les Autres ou l’Autre pour les critiquer et ne
pas se mettre en doute soi-même
Il pense que tout le monde n’est pas égal devant la loi
Il méprise les pauvres et les marginaux
Il condamne l’esclavage et l’esclavagisme
Il lutte pour que l’État soit au service du bien commun
Il se bat pour que la souveraineté du peuple s’impose sur
l'autonomie de l'individu

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Petit lexique récapitulatif

La liberté : « Les hommes naissent tous libres. C'est le plus précieux de tous les biens que l'homme
puisse posséder. Il ne peut ni se vendre ni se perdre. » (d'après un article dans l'Encyclopédie). Ils
sont aussi pour la liberté d'expression, car il y a la censure qui l'interdit.

La raison : C'est le moyen d'acquérir des connaissances. Quesnay dit : « la raison est à l'âme ce que
les yeux sont au corps: sans les yeux, l'homme ne peut jouir de la lumière, et sans la lumière, il ne peut
rien voir ».

La tolérance : D'après Voltaire, on doit respecter la liberté et les opinions sociales, politique et
religieuses d'autrui.

L'égalité : D'après Rousseau, « être libre, n'avoir que des égaux est la vrai vie, la vie naturelle de
l'homme. Les hommes naissent égaux ». En ce temps la, en France, on naissait à inégalité car il y a une
société d'ordre (Noble, Clergé, Tiers-état.)

Le progrès : ils sont pour le progrès de la société et pour l'innovation, le commerce…

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Par exemple, durant le siècle des lumières, il y a eu l'invention du thermomètre, du microscope, des
cartes précises pour la géographie grâce aux maths… Bref, toute la science évolue.

Le pouvoir : Les philosophes critiquent les abus de pouvoir, c'est pourquoi ils veulent la séparation des
pouvoirs : Montesquieu, écrit dans « De l'esprit des lois », en 1748, qu'il est utile de séparer les 3
pouvoirs, donc qu'ils ne soient pas concentrés dans les mains d'une seule personne, afin d'éviter toute
tyrannie. Ils sont pour le rejet de la monarchie de droit divin mais ils restent généralement favorables
à un régime monarchique. Mais ils ne sont pas pour une démocratie, sauf dans le cas de Rousseau.

Pour aller plus loin…


L’ÉVOLUTION DU FRANÇAIS AU XVIIIE SIÈCLE

Au XVIIIe, le français rayonne au-delà de ses frontières. C’est d’abord la langue de la culture : la
philosophie des Lumières a un grand impact sur toute l’Europe. C’est aussi la langue de la domination
coloniale à travers ses possessions au Canada, en Louisiane, aux Antilles, en Afrique, en Asie, etc.
Enfin, c’est la langue des exilés : d’abord, les exilés protestants qui fuient les persécutions après la
Révocation de l’Édit de Nantes et, ensuite, les nobles qui fuient la Révolution française. Il est ainsi
pratiqué de différentes manières : il existe des variantes soignées, des déformations régionales et
créoles, des archaïsmes. La langue connaît également un enrichissement lexical notable grâce à l’argot,
aux usages populaires, à la langue technique, à la langue du commerce, etc.

Ainsi le français s’impose sur le latin dans le domaine de l’éducation, de la culture, dans les écrits
scientifiques et gagne du terrain dans le domaine religieux. Il s’impose aussi de plus en plus sur le
patois notamment grâce à la multiplication et l’amélioration des moyens de transports et
communication, et grâce à la francisation imposée après la Révolution.

Au cours du XVIIIe siècle, des changements minimes affectent la prononciation mais ils restent
significatives. Par exemple, la prononciation populaire ouverte de « oi » [wa] ainsi que la prononciation
postérieure de « r » en [R] s’imposent après la Révolution.

Ce qu’il faut retenir…


Résumez ce qu’il faut retenir du XVIIIe siècle. Organisez votre résumé selon les grandes
parties du cours :
1. Les évènements survenus pendant les règnes de Louis XV et Louis XVI
2. Les aspects de la vie quotidienne
3. Les aspects importants de la philosophie des Lumières
Mettez en gras ou surlignez les mots-clés du cours.

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Devoir noté …
Sujet 1. Débat. Deux philosophes du XVIIIe débattent sur leur société. L’un est pessimiste,
l’autre est optimiste. L’un ne voit que les aspects négatifs de la société, l’autre a un regard
positif sur ses contemporains. Imaginez leur dialogue.
Conseil de rédaction : Il s’agit d’un débat d’arguments. Toute idée doit être justifiée, argumentée et
illustrée par des exemples. Aidez-vous de la partie « Vie quotidienne » du cours pour construire
l’argumentation des deux philosophes. Utilisez des verbes d’opinion et des formules de mises en relief
pour donner du poids à leurs idées.

Sujet 2. Devenir philosophe. Écrivez une lettre où un philosophe du XVIIIe siècle expliquerait à
un jeune philosophe apprenti ce qu’il doit faire pour devenir un vrai philosophe des Lumières.
Conseil de rédaction : Il s’agit d’une lettre informative, descriptive et injonctive. Vous devrez à la fois
expliquer la philosophie des Lumières, faire le portrait d’un philosophe et donner des conseils
concernant la manière de penser et d’agir. N’oubliez pas tout ce qui concerne le rituel de la lettre.

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TD 7
L’Aventure de l’Encyclopédie

Étape 1 : Les origines du projet

Le projet initial de l’Encyclopédie était une traduction.


Complétez le tableau suivant.
Texte d’origine Texte traduit
Auteur Titre Traducteur Titre
Ephraïm Chambers Cyclopædia Denis Diderot L’Encyclopédie

Puis le projet se modifie. Selon ___ Alembert__________ et _____ Diderot ________ (les
concepteurs du projet à l’origine), il s’agissait de dresser un bilan organisé des connaissances et de
brosser « un tableau général des efforts de l’esprit humain dans tous les domaines et dans tous les
siècles » (Prospectus de l’Encyclopédie, 1750).

Son titre sera : Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers .
Expliquez et analysez chacun des termes .
Dictionnaire Raisonné Sciences Arts Métiers
Production De la marine, de
humaine, de l’arme … métiers
l’esprit humain. manuels..
Les art libéraux
(danse musique
etc) . Les arts
mécaniques
(artisanal,
manuelle)

Étape 2 : Les collaborateurs prestigieux

Cherchez le nom de quelques collaborateurs prestigieux de l’Encyclopédie.


Nom Spécialité ou profession Nature des articles écrits dans
l’Encyclopédie
est un écrivain, philosophe
Denis Diderot et encyclopédiste
français.

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un philosophe, écrivain et les matières économique,
Jaucourt encyclopédiste français littéraire, médecine et politique
est un mathématicien, des articles sur les mathématiques
D’Alembert philosophe et et les sciences
encyclopédiste français.
André Le Breton est un éditeur français
Jean-Baptiste Bourguignon est un géographe et géographie
d’Anville cartographe français.
Jacques-François Blondel un architecte, urbaniste architecture
et théoricien français.
Paul Landois auteur dramatique art, peinture, sculpture, gravure
français
Jacques-Raymond Lucotte architecte et maçonnerie, marbrier,
encyclopédiste français marqueterie, menuiserie, mosaïque
(art. méchaniques), plomberie,
pont des machines, fleuriste,
formier, tourbissure, ganterie,
serrurerie
Pierre Tarin, médecin français. anatomie, physiologie
Nicolas Lenglet Du érudit français, historien, Histoire
Fresnoy géographe, philosophe et
bibliographe de l'alchimie
Paul Henri Thiry D'Holbach, métallurgie, géologie, médecine, de
minéralogie, chimie
, Jean-Jacques Rousseau musique, économie politique, économie

Étape 3 : L’esprit de l’Encyclopédie

L’objectif est double : il s’agit de faire le tour des connaissances mais aussi de « tout examiner […]
sans exception et sans ménagement ». Le premier objectif implique un système de
______classification _______ et une réflexion sur l’organisation du savoir. Le deuxième suppose une
____critique_________ qui correspond aux préoccupations et aux orientations de l’esprit
philosophique.

Selon le premier principe, on doit également accorder de l’importance aux techniques et aux
____métiers ___. Cette réhabilitation des arts mécaniques participe de l’idéologie du progrès et du
travail qui caractérise à la fois l’Encyclopédie et l’esprit philosophique.

La seconde orientation, fait de l’Encyclopédie l’instrument utile sur le plan de la réflexion critique  :
tout est en effet analysé grâce à la ____raison _____ et l’esprit d’examen. Ce n’est plus sous
l’influence d’une autorité _____religieuse______ que l’homme apprend à connaître, c’est par ses sens,
par sa __raison ______, par son ____expérience__________ .

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La foi dans le ____progrès ______, dans l’évolution du savoir conduit à rejeter ce qui relève du
principe d’autorité, de la _____tradition _______ conformiste, de la superstition.

Étape 4 : Les difficultés rencontrées

1. Les collaborateurs

______Diderot est emprisonné à Vincennes, en 1749, alors que le projet a été lancé et est en cours de
réalisation. Ce seront les éditeurs qui interviendront pour le libérer.

Après le départ de ___D’Alembert_________, co-fondateur et principal collaborateur, en 1758,


c’est Diderot qui doit assurer toutes les tâches : coordonner, gérer, corriger et écrire lui-même plus
de mille articles.

2. Les réactions hostiles de pouvoir politique et religieux

En 1752, une censure qui touche ____________ touche également l’Encyclopédie dont il est l’un des
collaborateurs. Les ennemis de l’Encyclopédie obtiennent ______l’interdiction de premier volume
__________. L’Encyclopédie est sauvée par Malesherbes, directeur la Librairie royale c’est-à-dire de
l’organisme ______qui donne l’autorisation pour la publication de tel ouvrage _________
___________.

En 1757, l’attentat de _____Damien ________ contre Louis XV provoque une violente remise en
cause des Philosophes. Un arrêt condamne plusieurs ouvrages jugés subversifs dont
____l’esprit______ d’Helvétius et l’Encyclopédie. On interdit de vendre les volumes publiés. Une fois
de plus, l’Encyclopédie est sauvée par Malesherbes.

En 1759, le pape Clément XIII condamne l’ouvrage dans son ensemble.

3. Les autres ennemis de l’Encyclopédie

L’esprit et les ambitions de l’Encyclopédie ont provoqué des réactions violentes qui prennent souvent la
forme de conflits personnels. Notamment le combat de Voltaire contre les jésuites. Ou _____Fregons
_ ____ qui a attaqué les auteurs de l’Encyclopédie en écrivant des ouvrages satiriques.

Étape 5 : Les succès de l’Encyclopédie

L’Encyclopédie avait de nombreux soutiens : Monsieur de Malesherbes, bien sûr, mais aussi ____Mme
Pompadour qui jusqu’à sa mort accorda aux Encyclopédistes une véritable protection.

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L’originalité, l’intérêt et la valeur de l’ouvrage expliquent pourquoi cela a été aussi _____un succès
____ dans les ventes. La première édition a été rapidement épuisée.

Il deviendra pour cette génération, comme pour celles qui suivent, le symbole du combat philosophique
et l’ouvrage qui incarne cet esprit de liberté.

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