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Louis XIV

roi de France et de Navarre de 1643 à 1715


Louis XIV

Portrait de Louis XIV en costume de sacre


(Musée du Louvre, huile sur toile, Hyacinthe Rigaud, 1701).
Titre
Roi de France et de Navarre
14 mai 1643 – 1er septembre 1715
(72 ans, 3 mois et 18 jours)
Couronnement 7 juin 1654,
en la cathédrale de Reims
Régent Anne d'Autriche (1643-1651)
Premier ministre Jules Mazarin
(principal ministre, 1643-1661)
Jean-Baptiste Colbert
(principal ministre, 1661-1683)
Gouvernement Ministres de Louis XIV
Prédécesseur Louis XIII
Successeur Louis XV
Dauphin de France
5 septembre 1638 – 14 mai 1643
(4 ans, 8 mois et 9 jours)
Prédécesseur Louis XIII
Successeur Louis de France
Biographie
Dynastie Maison de Bourbon
Nom de naissance Louis de Bourbon[1]
Surnom Louis Dieudonné
Louis le Grand
Le Roi-Soleil
Date de naissance 5 septembre 1638
Lieu de naissance Château de Saint-Germain-en-Laye
(France)
Date de décès 1er septembre 1715 (à 76 ans)
Lieu de décès Château de Versailles
(France)
Nature du décès Gangrène
Sépulture Nécropole royale de la basilique de Saint-Denis
Père Louis XIII
Mère Anne d'Autriche
Fratrie Philippe d'Orléans
Conjoints Marie-Thérèse d'Autriche
(1660-1683)
Françoise d'Aubigné
(1683-1715)
Enfants Louis de France
Anne-Élisabeth de France
Marie-Anne de France
Marie-Thérèse de France
Philippe-Charles de France
Louis-François de France

Marie-Anne de Bourbon
Louis de Bourbon

Louis-Auguste de Bourbon
Louis-César de Bourbon
Louise-Françoise de Bourbon
Louise Marie-Anne de Bourbon
Françoise-Marie de Bourbon
Louis-Alexandre de Bourbon

Héritier Philippe de France (1640-1701)


Louis de France (1661-1711)
Louis de France (1682-1712)
Louis de France (1707-1712)
Louis XV (1710-1774)
Religion Catholicisme
Résidence Château de Fontainebleau
Palais du Louvre
Château de Saint-Germain-en-Laye
Château de Versailles
Grand Trianon
Château de Marly

Monarques de France
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Louis XIV, dit « le Grand » ou « le Roi-Soleil », né le


5 septembre 1638 au château Neuf de Saint-Germain-en-Laye et
mort le 1er septembre 1715 à Versailles, est un roi de France et de
Navarre. Son règne s'étend du 14 mai 1643 — sous la régence de
sa mère Anne d'Autriche jusqu'au 7 septembre 1651 — à sa mort
en 1715. Son règne d’une durée de 72 ans est l'un des plus longs
de l'histoire d'Europe et le plus long de l'histoire de France.

Né Louis, surnommé Dieudonné, il monte sur le trône de France au


décès de son père, Louis XIII, quelques mois avant son cinquième
anniversaire, ce qui fait de lui l'un des plus jeunes rois de France. Il
devient ainsi le 64e roi de France, le 44e roi de Navarre et le
troisième roi de France issu de la dynastie des Bourbons.

S'il n'aime guère que son principal ministre d'État, Colbert, fasse
référence à Richelieu, ministre de Louis XIII et partisan
intransigeant de l'autorité royale, il s'inscrit néanmoins dans son
projet de construction séculaire d'un absolutisme de droit divin.
Usuellement, son règne est divisé en trois parties : la période de
sa minorité, troublée par la Fronde, de 1648 à 1653, durant
laquelle sa mère et le cardinal Mazarin gouvernent ; la période
allant de la mort de Mazarin, en 1661, au début des années 1680,
pendant laquelle le roi gouverne en arbitrant entre les grands
ministres ; et enfin la période allant du début des années 1680 à
sa mort, où le roi gouverne de plus en plus seul, notamment après
la mort de Colbert (ministre clé de 1661 à 1683), puis de Louvois,
en 1691. Cette période est aussi marquée par un retour du roi à la
religion, notamment sous l'influence de sa seconde épouse,
Madame de Maintenon. Son règne voit la fin des grandes révoltes
nobiliaires, parlementaires, protestantes et paysannes qui avaient
marqué les décennies précédentes. Le monarque impose
l'obéissance à tous les ordres et il contrôle les courants d'opinion
(y compris littéraires ou religieux, tels que Port-Royal et les
Jansénistes) de façon plus prudente que Richelieu.

La France est, pendant son règne, le pays le plus peuplé d'Europe,


ce qui lui confère une certaine puissance d'autant que, jusque
dans les années 1670, l'économie se porte bien grâce notamment
au dynamisme économique du pays et à des finances publiques
tenues en bon ordre par Colbert. Par la diplomatie et la guerre,
Louis XIV affirme sa puissance en particulier contre la maison de
Habsbourg, dont les possessions encerclent la France.
Sa politique du « pré carré» cherche à agrandir et rationaliser les
frontières du pays, protégées par la « ceinture de fer » de Vauban,
qui fortifie les villes conquises. Cette action lui permet de donner
à la France des frontières approchant celles de l'ère
contemporaine, avec l'annexion du Roussillon, de la Franche-
Comté, de Lille, de l'Alsace et de Strasbourg. Toutefois, les guerres
pèsent sur les finances publiques et Louis XIV s'attire la méfiance
des autres pays européens, qui s'allient souvent, à la fin de son
règne, pour contrer sa puissance. C'est aussi le moment où, après
la Glorieuse Révolution, l'Angleterre commence à affirmer sa
puissance, notamment maritime et économique, grâce en partie
aux Huguenots chassés de France, sous le règne d'un adversaire
déterminé de Louis XIV, Guillaume d'Orange.

D'un point de vue religieux, le xviie siècle est complexe et ne se


limite pas à l'opposition entre catholiques et protestants. Parmi
les catholiques, la question de la grâce suscite une forte
opposition entre les jésuites et les jansénistes. Louis XIV doit
trancher entre les divers courants de pensée religieuse, en tenant
compte non seulement de ses propres convictions, mais aussi de
considérations politiques. Ainsi, s'il fait condamner les
jansénistes, c'est aussi parce qu'il se méfie de leur anti-
absolutisme.

Concernant les protestants, la révocation de l'édit de Nantes en


1685 a des conséquences économiques et démographiques
lourdes pour la France, et les réactions en Europe et à Rome sont
défavorables. Les relations avec les papes sont en général
mauvaises, particulièrement avec Innocent XI. En effet, le roi
entend préserver son indépendance et celle de son clergé face à
Rome, ce qui ne l'empêche pas de se méfier des gallicans, souvent
imprégnés par le jansénisme. À la fin du règne, la querelle du
quiétisme entraîne également des tensions avec Rome.

À partir de 1682, Louis XIV dirige son royaume depuis le vaste


château de Versailles, dont il a supervisé la construction, et dont
le style architectural a inspiré d'autres châteaux européens. Sa
cour soumet la noblesse, étroitement surveillée, à une étiquette
très élaborée. Le prestige culturel s'y affirme grâce au mécénat
royal en faveur d'artistes tels que Molière, Racine, Boileau, Lully, Le
Brun et Le Nôtre, ce qui favorise l'apogée du classicisme français,
qualifié, dès son vivant, de « Grand Siècle », voire de « siècle de
Louis XIV ».

Sa fin de règne, très difficile, est marquée par l'exode de dizaines


de milliers de protestants persécutés, par des revers militaires, par
les famines de 1693 et de 1709, par la révolte des Camisards et
par les nombreux décès de ses héritiers royaux.

Tous ses enfants et petits-enfants dynastes sont morts avant lui,


et son successeur, son arrière-petit-fils Louis XV, n'a que 5 ans
lorsqu'il meurt. Pourtant, même après la régence assez libérale de
Philippe d'Orléans, l'absolutisme perdure, attestant ainsi de la
solidité du régime construit.

Après la disparition de Louis XIV, Voltaire s'inspire en partie de lui


pour élaborer le concept de despotisme éclairé. Au xixe siècle,
Jules Michelet lui est hostile et insiste sur le côté sombre de son
règne (dragonnades, galères, disettes, etc.). Ernest Lavisse sera
plus modéré, même si ses manuels scolaires insistent sur le
despotisme du roi, et sur certaines décisions tyranniques.

Dans la seconde moitié du xxe siècle, Marc Fumaroli considère


Louis XIV comme le « saint patron » de la politique culturelle de la
Cinquième République en France. Michel de Grèce pointe ses
insuffisances, tandis que François Bluche et Jean-Christian
Petitfils le réhabilitent.

Enfance, santé et éducation

Naissance de Louis-Dieudonné

Anne d'Autriche et le futur roi


Louis XIV, qui porte une
plume au béguin assorti à sa
robe et un tablier richement
orné de broderies et de
dentelles.
Fils de Louis XIII et d'Anne d'Autriche, Louis est le fruit de l'union
des deux dynasties les plus puissantes de ce temps : la maison
capétienne de Bourbon et la maison de Habsbourg[2].

Au traditionnel titre de Dauphin de Viennois est ajouté à sa


naissance celui de Premier fils de France. Intervenue après
presque vingt-trois années de mariage stérile, ponctuées de
plusieurs fausses couches, la naissance inattendue de l'héritier du
trône est considérée comme un don du ciel, ce qui lui vaut d'être
aussi prénommé Louis-Dieudonné[3],[n 1] (et non pas -Désiré).

Si certains historiens ont avancé que le véritable père est Mazarin,


cette hypothèse a été infirmée par un examen ADN[4],[5]. Si
l'historien Jean-Christian Petitfils propose la date du 23 ou du
30 novembre, semaine où le couple royal séjournait à Saint-
Germain, comme date de la « conception du dauphin »[6], d'autres
auteurs affirment que le dauphin a été conçu le 5 décembre 1637,
dans le palais du Louvre[n 2] (le 5 décembre tombe d'ailleurs pile
neuf mois avant sa naissance, le 5 septembre 1638)[7],[8].

Pour le roi Louis XIII comme pour la reine (et plus tard leur fils lui-
même), cette naissance tant attendue est le fruit de l'intercession
faite par le frère Fiacre auprès de Notre-Dame de Grâces, auprès
de laquelle le religieux réalise trois neuvaines de prières afin
d'obtenir « un héritier pour la couronne de France ». Les neuvaines
sont dites, par le frère Fiacre du 8 novembre au
5 décembre 1637[9],[n 3].
Louis XIV dans son enfance.

En janvier 1638, la reine prend conscience qu'elle est à nouveau


enceinte. Le 7 février 1638, le roi et la reine reçoivent
officiellement le frère Fiacre pour s'entretenir avec lui sur les
visions qu'il dit avoir eu de la Vierge Marie[10] et de la promesse
mariale d'un héritier pour la couronne. À l'issue de l'entretien, le roi
missionne officiellement le religieux pour aller à l'église Notre-
Dame-de-Grâces de Cotignac, en son nom, faire une neuvaine de
messes pour la bonne naissance du dauphin[9],[11],[12],[n 4].

Le 10 février, en remerciement à la Vierge pour cet enfant à naître,


le roi signe le Vœu de Louis XIII, consacrant le royaume de France
à la Vierge Marie, et faisant du 15 août un jour férié dans tout le
royaume[13]. En 1644, la reine faisant venir auprès d'elle le frère
Fiacre lui dira : « Je n'ai pas perdu de vue la grâce signalée que
vous m'avez obtenue de la Sainte Vierge, qui m'a obtenu un fils ».
Et à cette occasion, elle lui confie une mission personnelle : porter
un présent (à la Vierge Marie) dans le sanctuaire de Cotignac, en
remerciement de la naissance de son fils[13],[9]. En 1660, Louis XIV
et sa mère se rendront en personne à Cotignac pour y prier et
remercier la Vierge[14], puis en 1661 et 1667, le roi fera porter des
présents à l'église de Cotignac, par le frère Fiacre, en son
nom[15],[n 5]. À l'occasion de son passage en Provence (en 1660), le
roi et sa mère se rendent en pèlerinage à la grotte de la Sainte-
Baume, sur les pas de sainte Marie-Madeleine[16].

La naissance de Louis[n 6], le 5 septembre 1638[17], est suivie deux


ans plus tard par celle de Philippe. La naissance tant espérée d'un
dauphin écarte du trône le comploteur impénitent qu'était Gaston
d'Orléans, le frère du roi.

Éducation

Louis XIV et son frère cadet


Philippe, dit « le Petit
Monsieur ». Tableau attribué
à Henri et Charles Beaubrun.

Louis XIV en costume de


sacre, en 1648.

En plus de ses fonctions ministérielles, Mazarin, parrain de


Louis XIV (choisi comme tel par Louis XIII à la mort de Richelieu,
le 4 décembre 1642[18]), se voit attribuer par la reine, en
mars 1646, la responsabilité de l'éducation du jeune monarque et
celle de son frère le duc Philippe d'Orléans (dit « le Petit
Monsieur »). L'usage est que les princes élevés par des
gouvernantes « passent aux hommes » à l'âge de 7 ans (l'âge de
raison à l'époque), pour être confiés aux soins d'un gouverneur
assisté d'un sous-gouverneur[19]. Mazarin devient donc
« surintendant au gouvernement et à la conduite de la personne
du roi ainsi que de celle de M. le duc d'Anjou », et confie la tâche
de gouverneur au maréchal de Villeroy. Le roi et son frère vont
souvent à l'hôtel de Villeroy, non loin du Palais-Royal. C'est alors
que Louis XIV se lie d'une amitié à vie avec le fils du maréchal,
François de Villeroy. Le roi a eu différents précepteurs, notamment
l'abbé Péréfixe de Beaumont en 1644 et François de La Mothe Le
Vayer.

À partir de 1652, son meilleur éducateur est sans doute Pierre de


La Porte, son premier valet de chambre et celui qui lui fait lecture
de récits historiques[20]. Malgré leurs efforts pour lui prodiguer
des cours de latin, d'histoire, de mathématiques, d'italien et de
dessin, Louis n'est pas un élève très travailleur. Par contre, suivant
l'exemple du grand collectionneur d'art qu'est Mazarin, il se
montre très sensible à la peinture, à l'architecture, à la musique et
surtout à la danse qui est, à l'époque, une composante essentielle
de l'éducation d'un gentilhomme[21]. Le jeune roi apprend aussi à
jouer de la guitare auprès de Francesco Corbetta[22].
Louis aurait bénéficié également d'une éducation sexuelle
particulière, sa mère ayant demandé à la baronne de Beauvais,
surnommée « Cateau la Borgnesse », de le « déniaiser » à sa
majorité sexuelle[n 7].

« Miraculé »

Dans son enfance, Louis XIV échappe à plusieurs reprises à la


mort. À 5 ans, il manque de se noyer dans un des bassins du
jardin du Palais-Royal. Il est sauvé in extremis. À 9 ans, le
10 novembre 1647, il est atteint de la variole[23]. Dix jours plus
tard, les médecins n'ont plus aucun espoir, mais le jeune Louis se
remet « miraculeusement ». À 15 ans, il a une tumeur au sein[23]. À
17 ans, il souffre de blennoragie[23].

L'alerte la plus sérieuse pour le Royaume a lieu le 30 juin 1658 : le


roi, à 19 ans, est victime d'une grave intoxication alimentaire (à
cause de l'infection des eaux) et de fièvre typhoïde[23],
diagnostiquée comme un typhus exanthématique, lors de la prise
de Bergues dans le Nord. Le 8 juillet, il reçoit les derniers
sacrements et la cour commence à préparer la succession.

Mais François Guénaut, le médecin d'Anne d'Autriche, lui donne un


émétique à base d'antimoine et de vin, qui guérit encore une fois
« miraculeusement » le roi. Selon son secrétaire Toussaint Rose,
c'est à cette occasion qu'il perd une bonne partie de ses cheveux
et se met à porter temporairement[n 8] la « perruque à fenêtre »,
dont les ouvertures laissent passer les quelques mèches qui lui
restent[25].

Roi de France et de Navarre

Régence d'Anne d'Autriche (1643-1661)

Articles connexes : Anne d'Autriche et Mazarin.

Cassation du testament de Louis XIII

À la mort de son père, Louis-Dieudonné, qui a 4 ans et demi,


devient roi sous le nom de Louis XIV[n 9]. Son père Louis XIII, qui se
méfie d'Anne d'Autriche et de son frère le duc d'Orléans
— notamment pour avoir participé à des complots contre
Richelieu — établit un conseil de régence comprenant, en sus des
deux personnes citées, des fidèles de Richelieu, dont Mazarin. Le
texte y afférent est enregistré le 21 avril 1643 par le Parlement
mais, dès le 18 mai 1643, Anne d'Autriche se rend avec son fils au
Parlement, pour faire casser cette disposition et se faire confier
« l'administration, libre, absolue et entière du royaume pendant sa
minorité »[26], en bref la régence pleine et entière. Elle maintient
contre toute attente le cardinal Mazarin en qualité de Premier
ministre, en dépit de la désapprobation des cercles politiques
français de l'époque, dont beaucoup n'apprécient pas qu'un Italien,
fidèle de Richelieu, dirige la France[27].
La Régente quitte alors les appartements incommodes du Louvre
et s'installe au Palais-Cardinal, légué par Richelieu à Louis XIII,
pour profiter du jardin où peuvent jouer le jeune Louis XIV et son
frère. Le Palais-Cardinal devient alors le Palais-Royal, où des
gouvernantes abandonnent le jeune Louis à leurs femmes de
chambre qui cèdent à tous ses caprices, ce qui fera naître la
légende, colportée par les Mémoires de Saint-Simon, d'une
éducation négligée[28].

Épreuve de la Fronde

Article détaillé : Fronde (histoire).

Le Grand Condé, d'abord


ferme soutien du pouvoir
royal, puis opposant, avant
de revenir en grâce après le
traité des Pyrénées.

Louis XIV par Juste


d'Egmont, en 1654.

En 1648, commence une période de forte contestation de


l'autorité royale par les parlements et la noblesse, qu'on appelle la
Fronde. Un épisode qui marque durablement le monarque. En
réaction à ces événements, il s'applique à continuer le travail
commencé par Richelieu, qui consiste à affaiblir les membres de
la noblesse d'épée, en les obligeant à servir comme membres de
sa cour et en transférant la réalité du pouvoir à une administration
très centralisée, dirigée par la noblesse de robe[28]. Tout
commence quand, en 1648, le Parlement de Paris s'oppose aux
impôts que veut lever Mazarin[29]. La Journée des barricades
contraint la régente et le roi à s'installer à Rueil-Malmaison[30]. Si
la cour revient assez vite dans la capitale, les exigences des
parlementaires, appuyés par le très populaire coadjuteur de Paris,
Jean-François Paul de Gondi, obligent Mazarin à envisager un
coup de force. En pleine nuit, au début de l'année 1649, la régente
et la cour quittent la capitale dans le but de revenir l'assiéger et la
remettre à obéissance. L'affaire se complique quand des
personnalités de la haute noblesse apportent leur soutien à la
Fronde : le prince de Conti, frère du prince de Condé[n 10], Beaufort,
petit-fils d'Henri IV et quelques autres veulent renverser Mazarin.
Après quelques mois de siège conduit par Condé, un accord de
paix (paix de Rueil) est trouvé, qui voit le triomphe du Parlement
de Paris et la défaite de la cour. Toutefois, il s'agit d'une trêve
plutôt que d'une paix[31].

En 1649-1650, un renversement d'alliance intervient, Mazarin et la


régente se rapprochent du Parlement et des chefs des Grands de
la première Fronde et font enfermer Condé, leur ancien allié, et le
prince de Conti[32]. Le 25 décembre 1649, le roi fait sa première
communion en l'église Saint-Eustache et entre, alors qu'il n'a que
douze ans, au conseil, en 1650. À partir de février 1650, se
développe la révolte princière, qui oblige Mazarin et la cour à se
déplacer en province, pour mener des expéditions militaires[33]. En
1651, Gondi et Beaufort, chefs des Grands de la première Fronde,
s'allient au Parlement pour renverser Mazarin, qu'une émeute
oblige à s'exiler le 8 février 1651. La reine et le jeune Louis
essaient de s'enfuir de la capitale mais, alarmés, les Parisiens
envahissent le Palais-Royal, où loge le roi, désormais prisonnier de
la Fronde.

Le coadjuteur et le duc d'Orléans vont alors faire subir au roi une


humiliation qu'il n'oubliera jamais : en pleine nuit, ils confient au
capitaine des Gardes suisses du duc de vérifier de visu qu'il est
bien là[34].

Le 7 septembre 1651, un lit de justice déclare la majorité du roi (la


majorité royale est à treize ans). Tous les Grands du royaume
viennent lui rendre hommage, sauf Condé qui, de Guyenne, lève
une armée pour marcher sur Paris[35]. Le 27 septembre, pour
éviter d'être à nouveau prisonnière dans Paris, la cour quitte la
capitale pour Fontainebleau, puis Bourges, où sont stationnés les
quatre mille hommes du maréchal d'Estrée[35]. Commence alors
une guerre civile qui « va contribuer à clarifier les choses »[35]. Le
12 décembre, Louis XIV autorise Mazarin à revenir en France ; en
réaction, le Parlement de Paris, qui a banni le cardinal, met sa tête
à prix pour 150 000 livres[36].

Début 1652, trois camps se font face : la cour, libérée de la tutelle


instaurée par le Parlement en 1648, le Parlement et enfin Condé et
les Grands[37]. Condé va dominer Paris durant la première partie
de l'année 1652, en s'appuyant notamment sur le peuple, qu'il
manipule en partie. Mais il perd des positions en province, tandis
que Paris, qui supporte de moins en moins sa tyrannie, le contraint
à quitter la ville le 13 octobre avec ses troupes[38]. Le 21 octobre,
Anne d'Autriche et son fils Louis XIV, accompagnés du roi déchu
Charles II d'Angleterre, rentrent dans la capitale. L'absolutisme de
droit divin commence à se mettre en place. Une lettre que le roi
adresse au Parlement permet d'en percevoir la substance :

« Toute autorité Nous appartient. Nous la tenons de


Dieu seul sans qu'aucune personne, de quelque
condition qu'elle soit, puisse y prétendre […] Les
fonctions de justice, des armes, des finances doivent
toujours être séparées ; les officiers du Parlement
n'ont d'autre pouvoir que celui que Nous avons
daigné leur confier pour rendre la justice […] La
postérité pourra-t-elle croire que ces officiers ont
prétendu présider au gouvernement du royaume,
former des conseils et percevoir des impôts,
s'arroger enfin la plénitude d'un pouvoir qui n'est
due qu'à Nous[39] »

Le 22 octobre 1653, Louis XIV, alors âgé de quinze ans, convoque


un lit de justice où, rompant avec la tradition, il apparaît en chef
militaire avec gardes et tambours. À cette occasion, il proclame
une amnistie générale, tout en bannissant de Paris des Grands,
des parlementaires, ainsi que des serviteurs de la maison de
Condé. Quant au Parlement, il lui interdit « de prendre à l'avenir
aucune connaissance des affaires de l'État et des finances »[40].

Sacre du roi à Reims

Louis XIV est sacré le 7 juin 1654 en la cathédrale de Reims par


Simon Legras, évêque de Soissons. Il laisse les affaires politiques
à Mazarin, tandis qu'il continue sa formation militaire auprès de
Turenne[41].

Mariage avec Marie-Thérèse d'Autriche

Entrevue de Louis XIV et de


Philippe IV dans l'île des Faisans en
1659. On distingue la fille de
Philippe IV, future reine de France,
derrière lui.

Le 7 novembre 1659, les Espagnols acceptent de signer le traité


des Pyrénées, qui fixe les frontières entre la France et l'Espagne.
De son côté, Louis XIV consent, bon gré mal gré, à respecter une
des clauses du traité : épouser l'infante Marie-Thérèse d'Autriche,
fille de Philippe IV, roi d'Espagne, et d'Élisabeth de France[42]. Les
époux sont doublement cousins germains : la reine mère Anne
d'Autriche étant la sœur de Philippe IV et Élisabeth de France la
sœur de Louis XIII. Ce mariage a cependant pour but de
rapprocher la France de l'Espagne. Il a lieu le 9 juin 1660 en l'église
Saint-Jean-Baptiste de Saint-Jean-de-Luz[43]. Louis ne connaît sa
femme que depuis trois jours, celle-ci ne parle pas un mot de
français, mais le roi « l'honore » fougueusement devant témoins
dès la nuit de noces[44]. Selon d'autres sources, cette nuit de
noces, contrairement à l'usage, n'aurait pas eu de témoin[45].

Notons qu'à l'occasion de ce mariage, Marie-Thérèse doit


renoncer à ses droits sur le trône d'Espagne et que Philippe IV
d'Espagne, en contrepartie, s'engage à verser « 500 000 écus d'or
payables en trois versements ». Il est convenu que si ce paiement
n'est pas effectué, la renonciation devient caduque[46].
Début de la direction du gouvernement (1661-1680)

Prise de pouvoir à la mort de Mazarin

Nicolas Fouquet,
surintendant des finances.

Madame de la Vallière
(portrait par Jean Nocret,
1667).

À la mort de Mazarin, le 9 mars 1661, la première décision de


Louis XIV est de supprimer la fonction de ministre principal et de
prendre personnellement le contrôle du gouvernement, dès le
10 mars 1661[47], par un « coup de majesté ».

La situation financière dégradée[n 11], dont l'informe Jean-Baptiste


Colbert, et le fort mécontentement des provinces contre la
pression sont préoccupants. Les causes en sont la guerre
ruineuse contre la maison d'Espagne et les cinq années de la
Fronde, mais aussi l'enrichissement personnel effréné de Mazarin,
dont Colbert lui-même a profité, et celui du surintendant Fouquet.
Le 5 septembre 1661, jour de ses 23 ans, le roi fait arrêter Fouquet
au grand jour, par d'Artagnan. Il supprime, par la même occasion,
le poste de surintendant des finances[48].

Les raisons de l'incarcération de Nicolas Fouquet sont


nombreuses et vont au-delà d'un problème d'enrichissement. Pour
comprendre le problème, il convient de noter que Louis XIV, après
la mort de Mazarin, n'est pas pris au sérieux et a besoin de
s'affirmer[49]. Or, précisément, Nicolas Fouquet peut être perçu
comme une menace politique : il fait fortifier sa possession de
Belle-Île-en-Mer, il cherche à se constituer un réseau de fidèles et il
n'hésite pas à faire pression sur la mère du roi en soudoyant son
confesseur[49]. Il tente même de corrompre l'amie de Louis XIV,
Mademoiselle de La Vallière, pour qu'elle le soutienne, ce qui la
choque profondément. Par ailleurs, il est proche des dévots, à un
moment où le roi n'adhère pas à cette doctrine. Enfin, pour Jean-
Christian Petitfils, il convient de prendre en compte la jalousie de
Colbert vis-à-vis de Fouquet. Le premier nommé, s'il est un
ministre de qualité que les historiens radicaux de la Troisième
République ont honoré[50], est aussi « un homme brutal... d'une
froideur glaciale », à qui Madame de Sévigné a donné le sobriquet
« Le Nord »[49] et, partant, un adversaire redoutable.

Louis XIV crée une chambre de justice pour examiner les comptes
des financiers, dont ceux de Fouquet. En 1665, les juges
condamnent Fouquet au bannissement, sentence que le roi
commue en emprisonnement à vie à Pignerol[49]. En juillet 1665,
les juges renoncent à poursuivre les fermiers et les traitants
(financiers participants à la collecte des impôts), amis de
Fouquet, moyennant le versement d'une taxe forfaitaire[51]. Tout
cela permet à l'État de récupérer une centaine de millions de
livres[52].

Méthode de gouvernement

Le roi gouverne avec divers ministres de confiance : la


chancellerie est occupée par Pierre Séguier, puis par Michel Le
Tellier, la surintendance des finances est entre les mains de
Colbert, le secrétariat d'État à la guerre est confié à Michel Le
Tellier, puis à son fils le marquis de Louvois, le secrétariat d'État à
la maison royale et au clergé passe aux mains de Henri du
Plessis-Guénégaud, jusqu'à la destitution de ce dernier.

Le roi a plusieurs maîtresses, dont les plus notables sont Louise


de La Vallière et Madame de Montespan. Cette dernière, qui a en
commun avec le roi « le goût du faste et de la grandeur »[53], le
conseille dans le domaine artistique. Elle soutient Jean-Baptiste
Lully, Racine et Boileau. Louis XIV, alors dans la quarantaine,
semble pris d'une frénésie sensuelle intense et mène une vie
sentimentale peu chrétienne[54]. Les choses changent au début
des années 1680, quand, après la mort de Madame de Fontanges,
sous l'influence de Madame de Maintenon, le roi se rapproche de
la reine puis, après la mort de sa femme, épouse secrètement
Madame de Maintenon. L'affaire des poisons contribue également
à cette conversion[55].

Des jésuites se succèdent au poste de confesseur royal. Il est


d'abord occupé de 1654 à 1670 par le père Annat, un anti-
janséniste farouche, attaqué par Pascal dans Les Provinciales,
puis par le père Ferrier de 1670 à 1674[56], auquel succède le père
de la Chaize (qui donnera son nom au cimetière du 'Père-
Lachaise') de 1675 à 1709[57],[58] et enfin par le père Le Tellier[n 12].

Guerres pendant le règne

Durant cette période, Louis XIV mène deux guerres. D'abord la


guerre de Dévolution (1667-1668), provoquée par le non-paiement
des sommes dues pour le renoncement de la reine au trône
d'Espagne, puis la guerre de Hollande (1672-1678). La première se
conclut par le traité d'Aix-la-Chapelle (1668), par lequel le royaume
de France conserve les places fortes occupées ou fortifiées par
les armées françaises pendant la campagne de Flandre, ainsi que
leurs dépendances : des villes du comté de Hainaut et la
forteresse de Charleroi dans le comté de Namur[59]. En
contrepartie, la France rend à l'Espagne la Franche-Comté,
territoire qui lui reviendra dix ans plus tard par le traité de Nimègue
(10 août 1678), qui conclut la guerre de Hollande[60].
Louis XIV pratique une politique répressive forte envers les
Bohémiens. Dans la droite ligne du décret du roi de 1666,
l'ordonnance du 11 juillet 1682 confirme et ordonne que tous les
Bohémiens mâles, dans toutes les provinces du royaume où ils
vivent, soient condamnés aux galères à perpétuité, leurs femmes
rasées et leurs enfants enfermés dans des hospices[61]. Les
nobles qui leur donnaient asile dans leurs châteaux voient leurs
fiefs frappés de confiscation[62],[63]. Ces mesures visent aussi à
lutter contre le vagabondage transfrontalier, et l'utilisation de
mercenaires par certains nobles.

Maturité et période de gloire (1680-1710)

Mutations des années 1680

De Madame de Montespan (portrait


de Pierre Mignard)...

...à Madame de Maintenon


(portrait de Nicolas II de
Larmessin).

Vers 1681, le roi revient à une vie privée décente, sous l'influence
conjuguée de ses confesseurs, de l'affaire des poisons et de
Madame de Maintenon[55]. L'année 1683 est marquée par la mort
de Colbert, un de ses principaux ministres et l'« agent de cet
absolutisme rationnel qui se développe alors, fruit de la révolution
intellectuelle de la première moitié du siècle ».

La reine Marie-Thérèse meurt la même année, ce qui permet au roi


d'épouser secrètement Madame de Maintenon, lors d'une
cérémonie intime, qui eut lieu vraisemblablement en 1683 (les
dates de janvier 1684 ou janvier 1686 ont aussi été avancées)[64].
En 1684, la dévotion s'installe en force à la cour[64], qui a
emménagé à Versailles depuis 1682. En 1685, la révocation de
l'édit de Nantes, qui octroyait la liberté religieuse aux protestants
français, est une catastrophe économique, avec la fuite massive
des industries et capitaux des Huguenots. Mais elle redore le
prestige de Louis XIV vis-à-vis des princes catholiques (oisifs et
non investisseurs) et lui restitue « sa place parmi les grands chefs
de la chrétienté »[65],[n 13].

Montée de l'absolutisme

Pendant trente ans, de 1661 jusque vers 1691, le roi gouverne en


arbitrant entre ses principaux ministres : Colbert, Le Tellier et
Louvois. Leur mort (le dernier, Louvois, décède en 1691) change la
donne. Et elle dégrade fortement les comptes publics, surveillés
par Colbert. La mort du ministre des Armées (Louvois) permet au
roi de répartir le secrétariat d'État à la guerre entre plusieurs
mains, ce qui lui permet de s'impliquer davantage dans le
gouvernement quotidien. Saint-Simon note que le roi prend alors
plaisir « à s'entourer de « fort jeunes gens » ou d'obscurs commis
peu expérimentés, afin de mettre en relief ses capacités
personnelles »[66]. À partir de cette date, il devient à la fois chef
d'État et de gouvernement[66].

Affaires étrangères

La guerre des Réunions qui, entre 1683 et 1684, oppose la France


et l'Espagne, se termine par la trêve de Ratisbonne, signée pour
permettre à l'empereur Léopold Ier de combattre les Ottomans. De
1688 à 1697, la guerre de la Ligue d'Augsbourg oppose Louis XIV,
alors allié à l'Empire ottoman et aux jacobites irlandais et
écossais, à une large coalition européenne, la ligue d'Augsbourg
menée par l'Anglo-Néerlandais Guillaume III, l'empereur du Saint-
Empire romain germanique Léopold Ier, le roi d'Espagne Charles II,
Victor-Amédée II de Savoie et de nombreux princes du Saint-
Empire romain germanique. Ce conflit se déroule principalement
en Europe continentale et dans les mers voisines. En août 1695,
l'armée française, menée par Villeroy, procède au bombardement
de Bruxelles, opération qui suscite l'indignation des capitales
européennes[67].

Le conflit n'épargne pas le territoire irlandais, où Guillaume III et


Jacques II se disputent le contrôle des îles Britanniques. Enfin, ce
conflit donne lieu à la première guerre intercoloniale, opposant les
colonies anglaises et françaises et leurs alliés amérindiens en
Amérique du Nord.

Finalement, cette guerre aboutit au traité de Ryswick (1697), par


lequel la France reconnaît la légitimité de Guillaume d'Orange au
trône anglais. Si le souverain anglais sort renforcé de l'épreuve, la
France, surveillée par ses voisins de la ligue d'Augsbourg, n'est
plus en mesure de dicter sa loi. Globalement, ce traité est mal
accueilli en France[68].

La guerre de Succession d'Espagne, quant à elle, oppose encore la


France à quasiment tous ses voisins, à l'exception de l'Espagne.
Elle se conclut par les traités d'Utrecht (1713) et le traité de
Rastatt (1714). Ces traités sont écrits en français, qui est la
langue diplomatique européenne, situation qui perdurera jusqu'en
1919.

Dernières années (1711-1714)

Louis XIV et sa famille, par Nicolas de


Largillierre.

Article détaillé : Descendance de Louis XIV.


La fin du règne est assombrie par la perte, entre 1711 et 1714, de
presque tous ses héritiers légitimes[69] et par une santé
déclinante. En 1711, le Grand Dauphin, seul fils légitime survivant,
décède de la variole à 49 ans[70]. En 1712, une épidémie de
rougeole prive le roi de l'aîné de ses trois petits-fils. Le nouveau
dauphin, l'ex-duc de Bourgogne, père du futur Louis XV, meurt à
29 ans avec son épouse et son fils de 5 ans (un premier enfant
était déjà mort en bas âge en 1705). Ne survit qu'un petit garçon
de deux ans, Louis, sauvé de l'épidémie (et des médecins[71]) par
sa gouvernante[72], mais qui reste affaibli : il est le dernier arrière-
petit-fils légitime du roi régnant, d'autant plus isolé qu'en 1714,
son oncle, le duc de Berry, le plus jeune des petits-fils du roi, meurt
sans héritier, des suites d'une chute de cheval.

Pour tenter de faire face à un manque d'héritier légitime, Louis XIV


décide de renforcer la maison royale en accordant, par un édit du
29 juillet 1714, le droit de succession, « à défaut de tous les
princes de sang royal »[73], au duc du Maine et au comte de
Toulouse, deux fils bâtards légitimés qu'il avait eus avec Madame
de Montespan. Cette décision viole les lois fondamentales du
Royaume, qui ont toujours écarté du trône les enfants bâtards et
se heurte à une forte incompréhension[74]. Il semble que le roi soit
prêt à renier les vieilles lois de succession pour écarter du trône et
de la régence son neveu Philippe d'Orléans, son successeur
potentiel, qu'il trouve paresseux et débauché[75].
Mort du roi et succession

Article détaillé : Mort de Louis XIV.

Le 1er septembre 1715, aux alentours de 8 h 15 du matin, le roi


meurt d'une ischémie aiguë du membre inférieur, causée par une
embolie liée à une arythmie complète, compliquée de gangrène[76],
à l'âge de 76 ans. Il est entouré de ses courtisans. L'agonie a duré
plusieurs jours.

Sa mort met un terme à un règne de soixante-douze années et


cent jours dont cinquante-quatre années de règne effectif.

Le Parlement de Paris casse son testament dès le


4 septembre[76], ouvrant une ère de retour en force des nobles et
des parlementaires. Pour la plupart de ses sujets, le souverain
vieillissant est devenu une figure de plus en plus lointaine. Le
cortège funéraire est même hué ou raillé sur la route de Saint-
Denis. Cependant, de nombreuses cours étrangères, même
traditionnellement ennemies de la France, ont conscience de la
disparition d'un monarque d'exception ; ainsi Frédéric-Guillaume Ier
de Prusse n'a besoin de donner aucune précision de nom lorsqu'il
annonce solennellement à son entourage : « Messieurs, le roi est
mort »[77].
Cénotaphe de Louis XIV dans
la basilique Saint-Denis.

Le corps de Louis XIV est déposé dans le caveau des Bourbons,


dans la crypte de la basilique Saint-Denis[n 14]. Son cercueil sera
profané le 14 octobre 1793 et son corps sera jeté dans une fosse
commune attenante à la basilique, vers le nord[78].

Au xixe siècle, Louis-Philippe Ier commande un monument dans la


chapelle commémorative des Bourbons à Saint-Denis, en 1841-
1842. L'architecte François Debret est chargé de concevoir un
cénotaphe, en remployant plusieurs sculptures d'origines
diverses : un médaillon central représentant un portrait du roi de
profil, réalisé par l'atelier du sculpteur Girardon au xviie siècle,
mais dont l'auteur précis n'est pas connu, entouré de deux figures
de Vertus sculptées par Le Sueur et provenant du tombeau de
Guillaume du Vair, évêque-comte de Lisieux, et surmonté d'un
ange sculpté par Jacques Bousseau au xviiie siècle, provenant de
l'église de Picpus. De part et d'autre de cet ensemble de
sculptures sont placées quatre colonnes en marbre rouge
provenant de l'église Saint-Landry, et des bas-reliefs provenant du
tombeau de Louis de Cossé à l'église du couvent des Célestins de
Paris (les génies funéraires provenant du même tombeau, ont été
déplacés par Viollet-le-Duc au musée du Louvre)[79].
Figure de l'absolutisme à la française

Louis XIV en 1661 par


Charles Le Brun. À 23 ans, il
décide de prendre réellement
le pouvoir en devenant
monarque absolu.

Sous Louis XIV, parfois appelé le Roi-Soleil (appellation tardive qui


remonte à la monarchie de Juillet, même si le roi prend cet
emblème lors de la fête du Grand Carrousel, le 5 juin 1662[80]), la
monarchie devient absolue de droit divin. La légende raconte qu'il
aurait alors dit aux parlementaires réticents le célèbre mot « L'État,
c'est moi ! », mais le fait est erroné. En réalité, Louis XIV se
dissocie de l'État, dont il se définit lui-même comme étant
seulement le premier serviteur[81],[82]. D'ailleurs, sur son lit de mort,
il déclare en 1715 : « Je m'en vais, mais l'État demeurera
toujours »[83]. Pourtant, la phrase « l'État, c'est moi » résume l'idée
que ses contemporains se sont fait du roi et de ses réformes
centralisatrices. D'un point de vue plus philosophique, pour les
théoriciens de l'absolutisme du xviie siècle français, imprégnés de
néoplatonisme, cette formule signifie que l'intérêt du roi n'est pas
seulement le sien propre, mais aussi celui du pays qu'il sert et qu'il
représente. Bossuet note à ce propos : « le roi n'est pas né pour
lui-même, mais pour le public »[84].
Pratique de l'absolutisme

Pensée absolutiste

Thomas Hobbes (1588-1679)


qui a écrit en France son livre
majeur Léviathan (Thomas
Hobbes) est un
contemporain de Louis XIV.

Les Mémoires pour l'instruction du dauphin donnent un aperçu de


la pensée de Louis XIV sur l'absolutisme. Le livre n'a pas été écrit
directement par le roi. Il a été « pour partie dicté au président
Octave de Prérigny puis à Paul Pellisson[85] », tandis que pour
l'autre partie, le roi a juste indiqué en note ce qu'il voulait voir dans
le livre. Si ces Mémoires constituent un ensemble assez disparate
« de tableaux militaires et de pensées sans autre fil conducteur
que la chronologie[86] », il a malgré tout permis de donner à
Louis XIV « la figure du roi-écrivain » que Voltaire a reprise et
amplifiée, en faisant de Louis XIV un roi-philosophe platonicien
précurseur du despotisme éclairé[87]. Si l'on considère le texte en
lui-même, il est fortement imprégné, comme l'est d'ailleurs la
société cultivée du Grand Siècle[88], de pensée néo-stoïcienne.

Ce livre montre bien l'attrait de Louis XIV pour la concentration du


pouvoir. Chez lui, le pouvoir est d'abord synonyme de liberté
d'action tant face aux ministres qu'à tout autre corps constitué. La
pensée de Louis XIV, proche ici de celle de Richelieu, est résumée
par la formule « Quand on a l'État en vue, on travaille pour soi »,
formule qui s'oppose à la pensée de Thomas Hobbes qui met plus
l'accent sur le peuple et la multitude[89]. Toutefois, chez Louis XIV,
la liberté est limitée par des thématiques stoïciennes : la
nécessité de résister aux passions, la volonté de se dépasser,
l'idée d'« équilibre tranquille (l’euthymia d'un Sénèque[90]) ». Dans
ses Mémoires, Louis XIV note :

« C'est qu'en ces accidents qui nous piquent vivement


et jusqu'au fond du cœur, il faut garder un milieu
entre la sagesse timide et le ressentiment emporté,
tâchant pour ainsi dire, d'imaginer pour nous-même
ce que nous conseillons à un autre en pareil cas. Car,
quelque effort que nous fassions pour parvenir à ce
point de tranquillité, notre propre passion, qui nous
presse et nous sollicite au contraire, gagne assez sur
nous pour nous empêcher de raisonner avec trop de
froideur et d'indifférence[n 15]. »

Atteindre cet équilibre suppose un combat contre soi-même.


Louis XIV remarque, « il faut se garder contre soi-même, prendre
garde à son inclinaison et être toujours en garde contre son
naturel »[n 16]. Pour atteindre cette sagesse, il recommande
l'introspection : « il est utile […] de se remettre de temps en temps
devant les yeux les vérités dont nous sommes persuadés »[n 17].
Dans le cas du dirigeant, il ne faut pas seulement bien se
connaître, il faut également bien connaître les autres : « Cette
maxime qui dit que pour être sage il suffit de se bien connaître soi-
même, est bonne pour les particuliers ; mais le souverain, pour
être habile et bien servi, est obligé de connaître tous ceux qui
peuvent être à la portée de la vue »[n 18].

Droit divin

Lors du sacre de Reims, le roi « est placé à la tête du corps


mystique du royaume » et devient, au terme d'un processus
commencé sous Philippe le Bel, le chef de l'Église de France[94]. Le
roi est le lieutenant de Dieu dans son pays et, d'une certaine
façon, ne dépend que de lui. Dans son livre Mémoires pour
l'instruction du dauphin, il note « Celui qui a donné des rois aux
hommes a voulu qu'on les respectât comme ses lieutenants, se
réservant à Lui seul le droit d'examiner leur conduite »[95]. Chez
Louis XIV, la relation à Dieu est première, son pouvoir venant
directement de Lui. Il n'est pas d'abord humain (de jure humano)
comme chez Francisco Suárez et Robert Bellarmin[96]. Chez le
Grand roi, la relation à Dieu ne doit pas être seulement
« utilitaire ». Il déclare au dauphin « Gardez-vous bien, mon fils, je
vous en conjure, de n'avoir de la religion que cette vue d'intérêt,
très mauvaise quand elle est seule, mais qui d'ailleurs ne vous
réussirait pas, parce que l'artifice se dément toujours et ne produit
pas longtemps les mêmes effets que la vérité »[97].

Louis XIV est particulièrement attaché à trois hommes de Dieu :


David, Charlemagne et Saint Louis. Il expose le tableau David
jouant de la harpe dans son appartement à Versailles.
Charlemagne est représenté aux Invalides et à la chapelle royale
de Versailles. Enfin, il fait déposer au Château de Versailles des
reliques de Saint Louis. Par contre, il n'aime guère être comparé à
Constantin Ier (empereur romain) et fait transformer la statue
équestre que Le Bernin a réalisée de lui en Constantin, en statue
équestre de Louis XIV sous les traits de Marcus Curtius[96].

Pratique modérée de l'absolutisme

Portrait de Bossuet par


Hyacinthe Rigaud.

Contrairement à la vision de Bossuet qui tend à assimiler le roi à


Dieu, Louis XIV ne se considère que comme le lieutenant de Dieu
pour ce qui concerne la France[98]. À ce titre, il se voit comme
l'égal du pape et de l'empereur. Dieu est pour lui un dieu vengeur,
ce n'est pas le Dieu de douceur que commence à promouvoir
François de Sales. C'est un Dieu qui, par l'intermédiaire de sa
Providence, peut châtier de façon immanente ceux qui s'opposent
à lui. En ce sens, la peur de Dieu vient limiter l'absolutisme[99].

Même chez Bossuet - un pro-absolutiste pour qui « Le prince ne


doit rendre compte à personne de ce qu'il ordonne » - le pouvoir
royal a des limites. Dans son livre Politique tirée des propres
paroles de l'Écriture sainte, il écrit : « Les rois ne sont pas pour cela
affranchis des lois ». En effet, la voie que doit suivre le roi est pour
ainsi dire balisée : « Les rois doivent respecter leur propre
puissance et ne l'employer qu'au bien public », « le prince n'est pas
né pour lui-même mais pour le public », « Le prince doit pourvoir
aux besoins du peuple »[100].

Louis XIV est plus politique et plus pragmatique que les grands
ministres qui l'assistent pendant la première partie de son règne. Il
se méfie d'ailleurs de leur absolutisme pré-technocratique. Parlant
d'eux, il note en substance : « nous n'avons pas affaire à des
anges mais à des hommes à qui le pouvoir excessif donne
presque toujours à la fin quelque tentation d'en user »[101]. À cet
égard, il reproche à Colbert ses références répétées au cardinal de
Richelieu[101]. Cette pratique modérée est aussi visible chez les
intendants qui recherchent le consensus avec les territoires dont
ils ont la charge[102]. Mais cette modération a son revers. Ne
voulant pas recommencer les erreurs de la Fronde, Louis XIV est
amené à composer avec les institutions traditionnelles, ce qui a
pour conséquence d'empêcher une modernisation en profondeur
du pays et de laisser se maintenir nombre « d'institutions
désuètes et parasitaires »[103]. Par exemple, si les magistrats
doivent « rigoureusement se tenir à l'écart des zones sensibles de
la politique royale comme la diplomatie, la guerre, la fiscalité ou
les grâces », le corps de la magistrature n'est ni réformé, ni
restructuré : au contraire, il est renforcé dans ses prérogatives[103].
De même, alors qu'il veut rationaliser l'administration, les besoins
financiers le poussent à vendre des offices, de sorte que, pour
Roland Mousnier, la « monarchie est tempérée par la vénalité des
offices »[104]. Notons ici que, si pour Mousnier, malgré tout,
Louis XIV est un révolutionnaire i.e un homme de changement, de
réformes profondes, Roger Mettan dans Power and Factions in
Louis XIV's France (1988) et Peter Campbell dans son Louis XIV
(1994), le voient comme un homme dépourvu d'idée
réformatrice[105].

La cour comme instrument de l'absolutisme

La cour permet de domestiquer la noblesse[106]. Certes, elle


n'attire que de 4 000 à 5 000 nobles, mais il s'agit des
personnages les plus en vue du royaume. Revenus sur leur terre,
ceux-ci imitent le modèle versaillais et répandent les règles du bon
goût[106]. Par ailleurs, la cour permet de surveiller les Grands et le
roi prend bien soin d'être informé de tout[107]. L'étiquette assez
subtile qui la régit lui permet d'arbitrer les conflits et de répandre
une certaine discipline. Enfin, la cour lui fournit un vivier où
sélectionner le personnel de l'administration civile et militaire[108].
Des règles de préséance byzantines renforcent l'autorité du roi en
le laissant maître de décider ce qui doit être, tandis que s'installe
une liturgie royale qui contribue à l'affirmation de son pouvoir
divin[109].

Oppositions à l'absolutisme durant la Fronde

Le Cardinal de Richelieu par


Philippe de Champaigne,
musée des Beaux-Arts de
Strasbourg.

Pour Michel Pernot, « La Fronde, tout bien pesé, est la conjonction


de deux faits majeurs : d'une part l'affaiblissement de l'autorité
royale pendant la minorité de Louis XIV ; d'autre part la réaction
brutale de la société française à l'État moderne voulu par
Louis XIII et Richelieu[110] ». La grande noblesse, comme les petite
et moyenne noblesses et les Parlements, ont des objections à
avancer à la monarchie absolue, telle qu'elle se constitue. La
grande noblesse est divisée par les ambitions de ses membres
qui n'ont guère l'intention de partager le pouvoir et n'hésiteront
d'ailleurs pas à combattre les petite et moyenne noblesses[111].
Celle-ci vise à « instaurer en France la monarchie mixte ou
Ständestaat, en donnant le premier rôle dans le royaume aux États
généraux ». En cela, elle s'oppose aux Grands qui veulent surtout
garder une influence forte dans les instances principales de l'État
— en y siégeant eux-mêmes ou en y faisant siéger des fidèles — et
aux Parlements qui ne veulent surtout pas entendre parler des
États généraux[112].

Le Parlement n'est absolument pas un parlement au sens


moderne. Il s'agit de « tribunaux d'appel jugeant en dernier
ressort »[26]. Les parlementaires sont propriétaires de leur charge,
qu'ils peuvent transmettre à leur héritier moyennant le paiement
d'une taxe appelée la paulette[113]. Les lois, ordonnances, édits et
déclarations doivent être enregistrés avant d'être publiés et
appliqués. À cette occasion, les parlementaires peuvent émettre
des objections ou « remontrances » quant au contenu, lorsqu'ils
pensent que les lois fondamentales du royaume ne sont pas
respectées. Pour faire plier le Parlement, le roi peut adresser une
lettre de jussion, à laquelle le Parlement peut répliquer par des
remontrances réitérées. Si le désaccord persiste, le roi peut
utiliser la procédure du lit de justice et imposer sa décision[114].
Les magistrats aspirent à « rivaliser avec le gouvernement dans
les affaires politiques »[115] et ce d'autant plus que, au même titre
que le conseil du roi, ils émettent des arrêts. De nombreux
magistrats sont opposés à l'absolutisme. Pour eux, le roi ne doit
utiliser que sa « puissance réglée, c'est-à-dire limitée à la seule
légitime »[116]. Lors du lit de justice du 18 mai 1643, l'avocat
général Omer Talon demande à la régente « de nourrir et élever
sans entrave sa majesté dans l'observation des lois
fondamentales et dans le rétablissement de l'autorité que doit
avoir cette compagnie (c'est du Parlement qu'il s'agit), anéantie et
comme dissipée depuis quelques années, sous le ministère du
Cardinal de Richelieu »[116].

Oppositions à l'absolutisme après la Fronde

La crise financière du milieu des années soixante-dix est


accompagnée d'une forte hausse de la fiscalité, autant par
l'augmentation des taux que par la création de nouveaux impôts.
Cela entraîne des révoltes dans le Bordelais et surtout en
Bretagne (révolte du papier timbré), où les forces armées doivent
rétablir l'ordre[117]. Le Languedoc et la Guyenne connaissent une
conspiration animée par Jean-François de Paule, seigneur de
Sardan, soutenu par Guillaume d'Orange. Cette conspiration est
assez vite étouffée[118]. Toutefois, si l'on considère qu'en France
les révoltes ont de tout temps été chose courante, force est de
constater qu'elles sont rares sous le règne de Louis XIV. Cela tient
pour beaucoup au fait que, contrairement à ce qui s'est passé
durant la Fronde, elles ne reçoivent que peu de soutien de la
noblesse — en dehors du complot de Latréaumont — car celle-ci
est employée dans les armées du roi ou occupée à la cour. Par
ailleurs, le roi dispose d'une force armée qu'il peut déployer
rapidement et la répression est rigoureuse[119]. Malgré cela, le
poids de l'opinion publique reste fort. En 1709, période de famine
et de défaite militaire, elle contraint le monarque à se séparer de
son secrétaire d'État à la Guerre, Michel Chamillart[120].

Gouvernement royal

Obéissance des Provinces et des Parlements

Moulage du contre-sceau du grand


sceau de Louis XIV, roi de France.
Archives nationales SC-D116bis.

Le roi se fait très tôt obéir par les Provinces : en réponse aux
révoltes de la Provence (Marseille en particulier), le jeune
Louis XIV envoie le duc de Mercœur pour réduire la résistance et
réprimer les rebelles. Le 2 mars 1660, le roi étant entré dans la
ville par une brèche ouverte dans les remparts, il change le régime
municipal et soumet le Parlement d'Aix. Les mouvements de
contestation en Normandie et en Anjou se terminent en 1661.
Malgré le déploiement de force, l'obéissance est « plus acceptée
qu'imposée »[121],[122].

Le jeune souverain impose son autorité aux Parlements. Dès


1655, il impressionne les parlementaires en intervenant, en
costume de chasse et le fouet à la main, pour faire cesser une
délibération. Le pouvoir des Parlements est diminué par la mise
en place de lits de justice sans la présence du roi, ainsi que par la
perte de leur titre de « cour souveraine » en 1665, et par la
limitation, en 1673, de leur droit de remontrance[123].

Réorganisation administrative et financière

La première partie du règne de Louis XIV est marquée par de


grandes réformes administratives et surtout par une meilleure
répartition de la fiscalité. Les douze premières années voient le
pays en paix retrouver une relative prospérité[124]. On passe
progressivement d'une monarchie judiciaire (où la principale
fonction du roi est de rendre justice) à une monarchie
administrative (le roi est à la tête de l'administration) ; de grandes
ordonnances administratives accentuent le pouvoir royal : les
terres sans seigneur deviennent terres royales, ce qui permet la
réorganisation fiscale et celle des droits locaux. Le roi crée le
Code Louis en 1667, stabilisant la procédure civile, l'ordonnance
criminelle en 1670, l'ordonnance sur le fait des eaux et forêts
(étape cruciale de la réorganisation des Eaux et Forêts) et l'édit
sur les classes de la Marine en 1669, l'ordonnance de commerce
en 1673…

Le conseil royal est divisé en plusieurs conseils, d'importance et


de rôles divers. Le Conseil d'en haut traite des affaires les plus
graves ; le Conseil des dépêches, de l'administration provinciale ;
le Conseil des finances, des finances comme son nom l'indique ;
le Conseil des parties, des causes judiciaires ; le Conseil du
commerce, des affaires commerciales et enfin le Conseil des
consciences est chargé des religions catholique et
protestante[125]. Louis XIV ne veut pas qu'il y ait des princes de
sang ni de duc aux conseils, se souvenant des problèmes
rencontrés lors de la Fronde lorsqu'ils siégeaient à ces
conseils[126]. Les décisions du roi sont préparées dans un certain
secret. Les édits sont rapidement enregistrés par les Parlements,
puis rendus publics dans les provinces où les intendants, ses
administrateurs, prennent de plus en plus le pas sur les
gouverneurs, issus de la noblesse d'épée[126].

Jean-Baptiste Colbert
succède à Fouquet après
avoir organisé son
« élimination ».

François-Michel Le Tellier,
marquis de Louvois,
secrétaire d'État à la Guerre,
rival de Colbert au sein du
conseil royal.
Conseil du roi ou étroit, il se
Rôles
compose de trois Conseils

Conseil d'En-haut
Vrai gouvernement, il traite les plus hautes affaires politiques et diplomatiques. Il se réunit trois fois par
Composé de ministres d'État que
semaine[127].
seul le roi peut convoquer

Conseil des finances ou royal


Il a repris les affaires de la surintendance. Il comprend le roi, un chef du conseil et trois conseillers, dont un
Contrôleur général, deux ou trois intendant des finances. Il établit le budget, dresse les baux de fermes, répartit la taille. Il se réunit trois fois par
intendants des finances semaine[127].

Conseil des dépêches


Étudie les rapports des intendants et des gouverneurs et en établit les réponses[127].
Les quatre secrétaires d'État

Les autres conseils Rôles

Conseil des parties ou privé


Haute Cour de justice, questions administratives. Le roi n'y assiste presque jamais, laissant la présidence au
30 conseillers d'État, 98
Chancelier[128].
maîtres des requêtes

Conseil du commerce Vie économique. Existence éphémère 1664-1676, n'a réellement fonctionné que trois ou quatre ans[129]. Il sera
remplacé en 1700 par un bureau du commerce, simple commission du conseil privé qui préparera l'édit de 1701
12 négociants élus, 6 officiers
permettant aux nobles de pratiquer le commerce en gros sans déroger[126].

Conseil de conscience,
présidé par le roi

Confesseur du roi, Questions religieuses et nominations aux bénéfices vacants[130].


archevêque de Paris, et un ou
deux prélats

Les Ministres Rôles

Le Chancelier (inamovible) Justice

Le contrôleur général des finances (amovible)


Grand administrateur de la vie financière et économique
Charge créée en 1665

Les quatre secrétaires d'État (amovibles)


des Affaires étrangères
Ils se partagent aussi la France en quatre secteurs, où ils exercent les fonctions de ministre de
de la Guerre
l'intérieur, de même que le contrôleur général des finances.
de la Marine

de la Maison du roi

Portrait de Louis Phélypeaux


de Pontchartrain (1643-
1727), un ministre clé de la
fin du règne de Louis XIV.
À partir de la création du Conseil royal des finances
(12 septembre 1661) les finances, dirigées désormais par un
contrôleur général, en l'occurrence Colbert, supplantent la justice
en tant que première préoccupation du Conseil d'en haut. Celui qui
aurait normalement dû être chargé de la justice, le chancelier
François-Michel Le Tellier de Louvois, finit lui-même par délaisser
la justice pour se consacrer essentiellement aux affaires de
guerre. Au fil du temps, deux clans dans l'administration se
constituent, rivalisent et cohabitent. Le clan Colbert gère tout ce
qui touche à l'économie, la politique étrangère, la marine et la
culture, alors que le clan Le Tellier-Louvois a la mainmise sur la
Défense[131]. Le roi fait ainsi sienne la devise « diviser pour mieux
régner ».

Jusqu'en 1671, alors que s'amorcent les préparatifs de la guerre


de Hollande, le clan Colbert domine. Cependant, les réticences de
Colbert, à nouveau résistant devant de grandes dépenses,
commencent à le discréditer aux yeux du roi. De plus, l'écart d'âge
entre Colbert (52 ans à l'époque) et le roi (33 ans) pousse presque
naturellement le souverain à se rapprocher de Louvois, qui n'a que
30 ans et la même passion : la guerre. Jusqu'en 1685, c'est le clan
Louvois qui est le plus influent. En 1689, Louis II Phélypeaux de
Pontchartrain, nommé contrôleur général avant de devenir
secrétaire d'État (1690), s'impose à la première place. En 1699, il
est élevé à la dignité de chancelier, tandis que son fils Jérôme lui
succède[132].
En 1665, la fonction publique ne compte que 800 membres
appointés (membres des conseils, secrétaires d'État, conseillers
d'État, maîtres des requêtes et commis) alors qu'elle compte
45 780 officiers de finance, de justice et de police propriétaires de
leur charge[133].

Relations avec Paris

Gabriel Nicolas de La Reynie


(1625-1709), premier
lieutenant général de police
de Paris, est considéré
comme le père de la police
judiciaire française.

Le jeune roi se méfie de Paris, une ville qu'il a vu se révolter et qu'il


ne quitte pour Versailles qu'en 1682. La ville est perçue comme
une concentration dangereuse d'épidémies, d'incendies,
d'inondations, d'encombrements et désordres de tout genre[134].
Elle attire des individus qui espèrent vivre mieux auprès des
riches : escrocs, brigands, voleurs, mendiants, infirmes, hors-la-loi,
paysans sans terre et autres déshérités[135]. La Cour des Miracles,
le plus célèbre de ses ghettos incontrôlables, compterait
30 000 individus, soit 6 % de la population parisienne.

L'édit de fondation de l'hôpital général de Paris (27 avril 1656), dit


de « Grand Renfermement », a pour objet d'éradiquer la mendicité,
le vagabondage et la prostitution. Conçu sur le modèle de
l'hospice de la Charité établi en 1624 à Lyon, il est desservi par la
compagnie du Saint-Sacrement en trois établissements (la
Salpêtrière, Bicêtre et Sainte-Pélagie). Mais, en dépit des peines et
des expulsions prévues pour ceux qui ne regagnent pas l'hôpital,
cette mesure, qui horrifie Vincent de Paul, est un échec, faute
d'effectifs suffisants pour la faire appliquer. De plus, la police est
disséminée en différentes factions qui rivalisent entre elles. La
situation, mal maîtrisée, empire et « on rapporte que le roi n'en
dort plus la nuit ».

Le 15 mars 1667, Colbert nomme l'un de ses proches, La Reynie à


la charge de la lieutenance générale de police qui vient d'être
créée[136]. Intègre et travailleur, La Reynie a déjà participé au
conseil de réforme de la justice. L'ordonnance civile de Saint-
Germain-en-Laye (3 avril 1667) organise un contrôle précis des
affaires intérieures. Elle vise une approche globale de la
criminalité, notamment en fusionnant les quatre services de
police de Paris. Les attributions de La Reynie, nommé en 1674
Lieutenant général de police, sont étendues : maintien de l'ordre
public et des bonnes mœurs, ravitaillement, salubrité (ébouage,
pavage des rues, fontaines d'eau, etc.), sécurité (rondes, éclairage
des rues par des lanternes, lutte contre la délinquance et les
incendies, liquidation des « zones de non-droit »… Son service a la
confiance du gouvernement royal, et s'occupe donc également
des grandes et petites affaires criminelles dans lesquelles de
hauts aristocrates pourraient être mêlés : complot de Latréaumont
(1674), affaire des poisons (1679-1682), etc.[134].

La Reynie s'acquitte de cette tâche épuisante avec intelligence


pendant 30 ans, jusqu'en 1697 et instaure à Paris une « sécurité
inconnue »[137]. Mais peu avant son retrait, la situation commence
à se dégrader. Le marquis d'Argenson, qui lui succède, est un
homme rigoureux et sévère qui entreprend une intransigeante
remise en ordre, l'administration royale se faisant plus répressive.
Il instaure une sorte de police secrète d'État, qui semble servir les
intérêts des puissants et accentuer le despotisme d'un règne
vieillissant. Ses services lui valent, en 1718, lors de la Régence, la
place enviée de garde des Sceaux[138].

Homme de guerre

Article détaillé : Guerres de Louis XIV.

Louis XIV représenté en chef


des armées par Hyacinthe
Rigaud en 1701.

Louis XIV a consacré près de trente-trois ans de règne sur


cinquante-quatre à faire la guerre. Sur son lit de mort, il confesse
au futur Louis XV « j'ai souvent entrepris la guerre trop légèrement
et l'ai soutenue par vanité »[139]. De fait, les dépenses militaires,
notamment en temps de guerre, ont accaparé la part la plus
importante du budget de l'État (jusqu'à près de 80 % en 1692)[140].
Il reçoit une formation militaire poussée sous la conduite de
Turenne. À vingt ans, il participe à la bataille des Dunes à
Dunkerque (23 juin 1658), où ses troupes, conduites par Turenne,
remportent une victoire décisive contre Condé et l'Espagne[141].

Réorganisation de l'armée

La réorganisation de l'armée est rendue possible par celle des


finances. Si Colbert a réformé les finances, c'est Michel Le Tellier
puis son fils, le marquis de Louvois, qui aident le roi à réformer
l'armée. Les réformes portent notamment sur l'unification des
soldes, la création de l'hôtel des Invalides (1670) et la réforme du
recrutement[142]. Cela a pour effet de réduire le taux de désertions
et d'augmenter le niveau de vie du personnel militaire. Le roi
charge également Vauban de construire une ceinture de
fortifications autour du territoire (politique du pré carré)[143]. Au
total, au cœur de son règne, le Royaume dispose d'une armée de
200 000 hommes, ce qui en fait de loin la première armée
d'Europe, capable de tenir tête à des coalitions rassemblant de
nombreux pays européens[144]. Lors de la guerre de Hollande
(1672-1678), l'armée aligne environ 250 000 hommes, elle en
aligne 400 000 lors des guerres de Neuf Ans (1688-1696) et de
Succession d'Espagne (1701-1714)[145]. Le financement des
armées en campagne est assuré, pour environ un quart, par les
contributions payées par les territoires étrangers où elles
interviennent[146].

Marine

Représentants de l'État visitant la


galère la Réale en construction à
l'arsenal de Marseille. Tableau
attribué à Jean-Baptiste de La Rose.

À la mort de Mazarin, en 1661, la marine royale, ses ports et ses


arsenaux sont en piteux état[147]. Seule une dizaine de vaisseaux
de ligne est en état de fonctionnement, alors que la Marine
anglaise en compte 157, dont la moitié sont des vaisseaux
importants, embarquant de 30 à 100 canons. Pour sa part, la flotte
de la république des Provinces-Unies compte 84 vaisseaux.

Contrairement à une idée très répandue, Louis XIV s'intéresse


personnellement aux questions navales et contribue avec Colbert
à l'essor de la marine de guerre française[148]. Le 7 mars 1669, il
crée le titre de secrétaire d'État à la Marine et nomme
officiellement Colbert premier titulaire du poste[149]. Malgré tout,
pour le roi, le plus important in fine n'est pas la mer, mais la terre,
car c'est là, selon lui, qu'on acquiert la grandeur[150].
Colbert et son fils vont mobiliser des ressources humaines,
financières et logistiques sans précédent, permettant de créer
presque ex nihilo une puissance militaire navale de premier rang.
À la mort du ministre, en 1683, la « Royale » compte
112 vaisseaux et dépasse de quarante-cinq unités la Royal
Navy[148], mais les officiers, du fait de la relative jeunesse de la
flotte, manquent souvent d'expérience[151].

Si la marine intervient dans les conflits et joue un rôle important


dans les tentatives de restaurer Jacques II d'Angleterre, elle est
aussi utilisée dans la lutte contre les barbaresques. Si l'expédition
de Djidjelli de novembre 1664, destinée à mettre fin au piratage
des barbaresques en Méditerranée, se solde par un échec
cuisant[152], les expéditions de 1681 et de 1685 de l'escadre
d'Abraham Duquesne permettent de détruire de nombreux navires
dans la baie d'Alger[153].

Guerres menées

Louis XIV engage le royaume dans une multitude de guerres et


batailles :
Guerres de Louis XIV
Date Allié(s) Ennemi(s) Casus belli Issue

Espagne,
Non-paiement à la France de la dot
Guerre de À partir de 1668 : Traité d'Aix-la-Chapelle
1667-1668 Aucun de l'infante d'Espagne, Marie-
Dévolution Angleterre, Provinces- (1668)
Thérèse.
Unies, Suède

Angleterre, Suède, Après la guerre de Dévolution,


Électorat de Provinces-Unies, Saint- Louis XIV croit devoir se débarrasser
Guerre de Cologne, Empire, Espagne, de la Triple-Alliance de La Haye, et Traité de Nimègue et
1672-1678
Hollande Principauté Brandebourg, Danemark- surtout des Provinces-Unies s'il veut Traité de Westminster
épiscopale de Norvège continuer à conquérir les territoires
Münster espagnols.

La France exige les territoires ruraux


des alentours des villes conquises
Guerre des 26 octobre 1683 - Victoire française et
Aucun Espagne lors des guerres de Dévolution et de
Réunions 15 août 1684 Trêve de Ratisbonne
Hollande, ainsi que le dicte la
coutume.

Ligue d'Augsbourg :
Traités de Ryswick :
Provinces-Unies, Dans le cadre de sa politique des
Guerre de la Louis XIV reconnaît
24 septembre 1688 - Jacobites, Empire Angleterre, Saint-Empire, Réunions,Louis XIV prend
Ligue Guillaume III d'Orange
septembre 1697 ottoman Savoie, Espagne, Suède possession de divers territoires, dont
d'Augsbourg comme roi d'Angleterre,
(jusqu'en 1691), Strasbourg et les Trois-Évêchés.
d'Écosse et d'Irlande.
Portugal, Écosse

Traité d'Utrecht : Philippe


d'Anjou est reconnu
comme roi d'Espagne
Provinces-Unies,
Espagne, Louis XIV accepte le testament de mais renonce à ses
Guerre de Angleterre, Saint-Empire,
Électorat de Charles II d'Espagne, qui fait du duc droits de succession au
Succession 1701-1714 Savoie, Portugal,
Bavière, Électorat d'Anjou, petit-fils de Louis XIV et de trône de France.
d'Espagne Autriche, Prusse, Aragon,
de Cologne l'infante d'Espagne, le roi d'Espagne. Traité de Rastatt : signé
camisards
entre le Royaume de
France et l'Archiduché
d'Autriche

Ces guerres agrandissent considérablement le territoire : sous le


règne de Louis XIV, la France conquiert la Haute-Alsace, Metz,
Toul, Verdun, le Roussillon, l'Artois, la Flandre française, Cambrai,
le comté de Bourgogne, la Sarre, le Hainaut et la Basse-Alsace.
Toutefois, revers de la médaille, cette politique pousse les autres
pays européens, inquiets de cette volonté de puissance, à s'allier
de plus en plus souvent contre la France. Si celle-ci reste
puissante sur le continent, elle est donc relativement isolée, tandis
que l'Angleterre connaît une prospérité économique croissante et
qu'un sentiment national commence à poindre en Allemagne[154].
Politique étrangère

Territoire sous règne français et conquêtes de 1643 à


1715.

Possessions des Habsbourg en 1556.

Louis XIV poursuit d'abord la stratégie de ses prédécesseurs


depuis François Ier pour dégager la France de l'encerclement
hégémonique des Habsbourg en Europe, en menant une guerre
continuelle contre l'Espagne, en particulier sur le front des
Flandres. Toutefois, les guerres d'après les traités de Westphalie
s'inscrivent dans un cadre différent. La France est alors perçue
comme une menace par les autres pays et doit faire face à deux
nouvelles puissances montantes : l'Angleterre protestante et les
Habsbourg d'Autriche.

Domaine réservé du roi

La politique étrangère est un domaine où le monarque s'implique


personnellement. Il écrit dans ses mémoires : « On me vit traiter
immédiatement avec les ministres étrangers, recevoir les
dépêches, faire moi-même une partie des réponses et donner à
mes secrétaires la substance des autres »[155]. Un des grands
moteurs de la politique étrangère de Louis XIV est la recherche de
la gloire. Pour lui, la gloire n'est pas seulement une question
d'amour-propre, mais tient aussi au désir de s'inscrire dans la
lignée des hommes dont le souvenir perdure à travers les siècles.
Un de ses premiers objectifs est de protéger le territoire national,
le pré carré de Vauban[156]. Le problème est que cette politique est
vue, notamment après 1680 quand la puissance de la France
s'affirme, comme une menace par les autres pays européens[156].

Pour mener cette politique, le roi s'entoure de collaborateurs de


talent, tels Hugues de Lionne (1656-1671), puis Arnauld de
Pomponne (1672-1679), auquel succède Charles Colbert de
Croissy (1679-1691), plus brutal et plus cynique, avant que
Pomponne ne revienne en 1691, lorsqu'une politique plus
accommodante est jugée nécessaire. Le dernier responsable des
affaires étrangères, Jean-Baptiste Colbert de Torcy, fils de Colbert,
est considéré par Jean-Christian Petitfils comme « un des plus
brillants ministres des Affaires étrangères de l'ancien
régime »[157].

La France dispose alors de quinze ambassadeurs, quinze envoyés


et deux résidents dont certains sont d'excellents négociateurs.
Autour d'eux gravitent des négociateurs officieux et des agents
secrets parmi lesquels un certain nombre de femmes, telles la
baronne de Sack, Madame de Blau ainsi que Louise de Keroual,
qui devient la maîtresse de Charles II (roi d'Angleterre)[158],[159].
L'arme financière est aussi utilisée : bijoux offerts aux femmes ou
maîtresses de puissants, attribution de pensions, etc. Deux
ecclésiastiques, Guillaume-Egon de Fürstenberg, qui devint abbé
de Saint-Germain-des-Prés, et son frère[160], figurent en tête de
liste des pensionnés.

Si le roi est d'abord préoccupé par les affaires européennes, il


s'intéresse également aux colonies françaises en Amérique, sans
négliger l'Asie et l'Afrique. En 1688, il envoie des jésuites français
auprès de l'empereur chinois et amorce ainsi les relations sino-
françaises[161]. Après avoir reçu en 1701 une lettre du négus
Iyasou Ier d'Éthiopie à la suite du périple de Jacques-Charles
Poncet, il envoie une ambassade sous la conduite de Lenoir Du
Roule dans l'espoir de nouer des relations diplomatiques. Ce
dernier et ses compagnons sont cependant massacrés en 1705 à
Sennar[162].
Alliance traditionnelle contre les Habsbourg (1643-1672)

Carte simplifiée de l'Europe après la paix de Westphalie


en 1648.

Dans un premier temps, pour se dégager de l'encerclement des


Habsbourg, le jeune Louis XIV avec son ministre Mazarin fait
alliance avec les principales puissances protestantes, reprenant
ainsi la politique de ses deux prédécesseurs et de Richelieu.

Cette guerre franco-espagnole connaît plusieurs phases. Quand le


règne débute, la France soutient directement les puissances
protestantes contre les Habsbourg, notamment lors de la guerre
de Trente Ans. Les traités de Westphalie signés en 1648 voient le
triomphe du dessein européen de Richelieu[163]. L'empire des
Habsbourg est coupé en deux, avec d'un côté la maison d'Autriche
et de l'autre l'Espagne, tandis que l'Allemagne reste divisée en
multiples États. Par ailleurs, ces traités sanctionnent la montée en
puissance des États nationaux et instaurent une forte distinction
entre la politique et la théologie, raisons pour lesquelles, le pape
Innocent X est fortement opposé à ce traité[163]. Les processus
ayant mené à ces traités serviront de base aux congrès
multilatéraux des deux siècles à venir[163].
Durant la Fronde, l'Espagne tente d'affaiblir le roi en soutenant la
révolte militaire du Grand Condé (1653) contre Louis XIV[164]. En
1659, des victoires françaises et une alliance avec les puritains
anglais (1655-1657) et les puissances allemandes (Ligue du Rhin)
imposent à l'Espagne le traité des Pyrénées (soudé par le mariage
entre Louis XIV et l'infante en 1659)[165]. Le conflit reprend à la
mort du roi d'Espagne (1665) quand Louis XIV entame la guerre
de Dévolution : au nom de l'héritage de son épouse, le roi réclame
que des villes frontalières du royaume de France, en Flandre
espagnole, lui soient dévolues[166].

À l'issue de cette première période, le jeune roi est à la tête de la


première puissance militaire et diplomatique d'Europe, s'imposant
même au pape. Il a agrandi son royaume vers le nord (Artois,
achat de Dunkerque aux Britanniques) et conservé, au sud, le
Roussillon[167]. Sous l'influence de Colbert, il a aussi construit une
marine et agrandi son domaine colonial pour combattre
l'hégémonie espagnole.

Guerre de Hollande (1672-1678)

Article détaillé : Guerre de Hollande.

La guerre de Hollande est souvent considérée comme « l'une des


erreurs les plus graves du règne » et les historiens ont beaucoup
glosé sur les raisons de cette guerre[168]. Louis XIV a-t-il fait la
guerre à la Hollande parce qu'elle est un des pivots de la
propagande anti-française et qu'on y imprime des écrits sur sa vie
scandaleuse et son arbitraire ? Ou bien parce que la Hollande est
alors la puissance maritime dominante ainsi qu'un grand centre
financier ? S'agit-il d'un conflit opposant les Hollandais
protestants aux Français catholiques ? Pour l'auteur américain
Paul Somino, il s'agit surtout, chez le roi, de poursuivre un rêve de
gloire[169].

Louis XIV portant la moustache « à la


royale »[n 19], portrait de 1670 par
Claude Lefèbvre.

Ni Le Tellier ni Louvois ne sont les instigateurs de cette guerre,


même s'ils s'y rallient. De même, Colbert s'y oppose au début, car
cela menace la stabilité économique du royaume. En fait, le
mauvais génie pourrait bien avoir été Turenne qui pense que la
guerre sera courte, ce dont le Grand Condé doute[171].

Au départ, les victoires succèdent aux victoires jusqu'à ce que les


Hollandais ouvrent les écluses et inondent le pays, arrêtant la
progression des troupes. Les Hollandais proposent alors la paix à
des conditions avantageuses pour les Français, qui malgré tout
refusent[172]. La situation de blocage amène une révolution du
peuple hollandais contre l'oligarchie temporisatrice et porte au
pouvoir Guillaume d'Orange, un adversaire d'autant plus
redoutable qu'il deviendra roi d'Angleterre[173]. L'Espagne et
plusieurs États allemands se mettent alors à aider la Hollande.
Les massacres de population auxquels le maréchal de
Luxembourg laisse ses troupes se livrer, servent la propagande
anti-française de Guillaume d'Orange[174].

En mer, les forces alliées anglo-françaises ne sont pas très


heureuses face à la Marine hollandaise ; sur terre, en revanche, le
roi remporte une victoire en prenant la ville de Maëstricht[175].
Mais cette victoire renforce la détermination des autres pays qui
commencent à craindre la puissance française. En Angleterre en
1674, Charles II, menacé par le Parlement anglais, fait
défection[176]. Dès 1674, des négociations sont envisagées, qui ne
débuteront réellement qu'en mai 1677 à Nimègue[177].

Par les Traités de Nimègue, la France reçoit « la Franche-Comté, le


Cambrésis, une partie du Hainaut avec Valenciennes, Bouchain,
Condé-sur-l'Escaut et Maubeuge, une partie de la Flandre maritime
avec Ypres et Cassel, et le reste de l'Artois qui lui manquait »[178].

Mais ce traité défavorable à l'Empereur rompt la politique de


Richelieu et de Mazarin qui visaient à ménager les États
germaniques. En conséquence, si le peuple français de même que
les grands seigneurs applaudissent le roi et si les élus parisiens lui
décernent le titre de Louis le Grand, cette paix est porteuse de
menaces futures[179].

Réunions (1683-1684)

Articles détaillés : Guerre des Réunions et Trêve de Ratisbonne.

Le 15 mai 1685 : le doge de Gênes est contraint de venir


s'excuser dans la galerie des Glaces de Versailles (par
Claude Guy Hallé, château de Versailles).

Comme les traités précédents ne définissent pas exactement les


frontières des nouvelles possessions, Louis XIV veut profiter de sa
puissance pour rattacher à la France tous les territoires ayant un
jour relevé de la souveraineté des villes ou territoires nouvellement
acquis. À cet effet, des magistrats étudient les actes passés afin
d'interpréter les traités au mieux des intérêts français[180]. En
Franche-Comté, par exemple, une chambre du Parlement de
Besançon est chargée de cette tâche. Le cas le plus délicat est
celui de Strasbourg, une ville libre. Au départ, Louis XIV modère
ses juristes sur ce cas. Toutefois, lorsqu'un général de l'Empire se
rend dans cette ville, il change d'avis et, à l'automne 1681, décide
de l'occuper[181]. Cette politique inquiète. En 1680, l'Espagne et
l'Angleterre signent un pacte d'entraide. Louis XIV menace alors
Charles II d'Angleterre de publier les termes du traité secret de
Douvres qui le lie à la France et lui octroie des espèces sonnantes
et trébuchantes, ce qui le fait changer d'avis[182]. L'inquiétude
persiste en Allemagne, même si la France accorde des subsides à
des États comme le Brandebourg. Enfin, Louis XIV ne joue pas
réellement franc-jeu avec l'Autriche qu'il soutient officiellement,
tout en ménageant l'ennemi ottoman qui menace Vienne en 1683.
Finalement, la Trêve de Ratisbonne confirme pour vingt ans la
plupart des avancées françaises notamment à Strasbourg[183].
Parmi les alliés de l'Espagne, Louis XIV a pris en grippe la
république de Gênes qui n'a pas traité l'ambassadeur de France
avec le respect qui lui était dû. Il fait bombarder la ville par la flotte
française de Duquesne et la détruit en partie. En 1685, le doge de
Gênes doit venir à Versailles s'incliner devant le roi[183].

Guerre de neuf ans ou guerre de la Ligue d'Augsbourg


(1688-1697)

Articles détaillés : Guerre de Neuf Ans et Première guerre


intercoloniale.

Les causes du déclenchement de la nouvelle guerre sont


multiples. Pour l'empereur Léopold Ier, le traité de Ratisbonne n'est
que provisoire. Il doit être revu quand il aura vaincu les Turcs à
l'est[184]. Au contraire, Louis XIV insiste pour que la trêve de
Ratisbonne soit prorogée. Par ailleurs, l'attitude de Louis XIV
envers les protestants irrite les Hollandais qui inondent la France
de libelles contre le régime tyrannique de Louis XIV et contre un
roi qualifié d'Antéchrist[184]. En Angleterre, le roi catholique,
Jacques II, allié peu fiable de Louis XIV, est renversé pendant la
Glorieuse Révolution de 1688-1689 et remplacé par le protestant
Guillaume d'Orange[185]. En Savoie, Louis XIV traite le Duc Victor-
Amédée comme un vassal[186]. En Allemagne, le roi veut faire
valoir les droits de la princesse Palatine sur le Palatinat, de
manière à éviter que le nouvel électeur ne soit un fidèle de
l'empereur. En juillet 1686, craignant une nouvelle extension des
« réunions », les princes allemands forment la ligue d'Augsbourg,
qui comprend l'empereur, le roi d'Espagne, le roi de Suède,
l'électeur de Bavière, celui du Palatinat et le duc de Holstein-
Gottorp[187]. Durant la même période, les rapports de la France
avec Innocent XI, déjà tendus depuis l'affaire de la régale, ne
s'améliorent pas[188].

Opérations militaires

Carte de la bataille navale du cap


Béveziers.

La Grand-Place de Bruxelles en feu


pendant la nuit du 13 au 14 août 1695
(anonyme, musée de la Ville de
Bruxelles).
Le 24 septembre 1688, le roi s'estimant menacé par la ligue
d'Augsbourg et las des tergiversations concernant la trêve de
Ratisbonne, se déclare contraint d'occuper Philippsburg si, sous
trois mois, ses adversaires n'acceptent pas une conversion de la
trêve de Ratisbonne en un traité définitif et si l'évêque de
Strasbourg ne devient pas électeur de Cologne. Parallèlement,
sans attendre la réponse, il fait occuper Avignon, Cologne et
Liège[189] et met le siège devant Philippsburg. En 1689, afin
d'intimider ses adversaires, Louvois provoque le sac du Palatinat,
action qui, loin d'effrayer ses adversaires, a pour effet de les
renforcer, puisque l'électeur de Brandebourg, Frédéric Ier de
Prusse, l'électeur de Saxe, le duc de Hanovre et le Landgrave de
Hesse rejoignent la coalition de l'empereur[190].

Les armées françaises connaissent d'abord des revers, tant et si


bien qu'en 1689, Madame de Maintenon, le dauphin et le Duc du
Maine poussent Louis XIV à changer ses généraux. Rentré en
grâce, le maréchal de Luxembourg remporte la bataille de Fleurus
(1690), un succès que Louis XIV et Louvois, peu habitués à la
guerre de mouvement, n'exploitent pas[191]. Sur mer, Tourville
disperse une flotte anglo-hollandaise le 10 juillet à Cap Bézeviers.
Par contre, en Irlande, les troupes de Jacques II et de Lauzun sont
battues par Guillaume III d'Orange-Nassau nouveau roi
d'Angleterre[192]. Le 10 avril 1691, Louis XIV prend Mons après
avoir assiégé la ville ; il entreprend ensuite le siège de Namur
(1692), tandis que Victor-Amédée II envahit le Dauphiné[193].
L'année 1692 est aussi celle de l'échec de la bataille de la Hougue,
où la flotte française, qui doit aider Jacques II à reconquérir son
royaume, est battue. Cette défaite fait renoncer la France à
pratiquer sur mer la guerre d'escadre et lui fait préférer le recours
aux corsaires[194]. En 1693, la bataille de Neerwinden, une des
plus sanglantes du siècle, voit la victoire des Français qui
s'emparent d'un grand nombre de drapeaux ennemis. En Italie, le
maréchal Nicolas de Catinat bat Victor-Amédée à la Bataille de La
Marsaille (octobre 1693)[195]. Sur mer en 1693, la flotte de la
Méditerranée aide l'armée française de Catalogne à s'emparer de
Rosas, puis de concert avec la flotte de Tourville, coule ou détruit
83 navires d'un convoi anglais qui, escorté par les Anglo-
Hollandais, faisait route vers Smyrne[196]. Malgré tout, la guerre
s'enlise quand Charles XI de Suède décide de proposer une
médiation[197].

Paix de Ryswick

Article détaillé : Traité de Ryswick.

Sébastien Le Prestre de Vauban


estime que la paix de Ryswick est la
plus infâme depuis les traités de
Cateau-Cambrésis.
La Savoie est la première à faire la paix avec la France, forçant
ainsi ses alliés à une suspension des hostilités en Italie.
Finalement l'Angleterre, la Hollande et l'Espagne signent un accord
en septembre 1697 et sont rejoints le 30 octobre par l'empereur et
les princes allemands[193]. La France reçoit Saint Domingue
(l'actuel Haïti) et conserve Strasbourg, tandis que les Hollandais
lui rendent Pondichéry. En revanche, elle doit rendre Barcelone,
Luxembourg ainsi que les places fortes des Pays-Bas occupées
depuis le traité de Nimègue. Louis XIV reconnaît Guillaume
d'Orange comme roi d'Angleterre, tandis que les Hollandais
obtiennent de la France des avantages commerciaux. La France a
certes obtenu des frontières plus linéaires, mais elle est placée
sous la surveillance des autres pays. Guillaume d'Orange et
l'Angleterre sortent renforcés et ont imposé leur concept de
« balance de l'Europe », c'est-à-dire l'idée qu'il convient d'éviter qu'il
y ait en Europe continentale une puissance dominante. La paix est
mal accueillie en France. Les Français ne comprennent pas
qu'après tant de victoires proclamées, il ait été fait tant de
concessions. Vauban estime même qu'il s'agit de la paix la « plus
infâme depuis celle de Cateau-Cambrésis »[68].

Guerre de succession d'Espagne (1701-1714)

Articles détaillés : Guerre de Succession d'Espagne et Deuxième


guerre intercoloniale.
Contexte

La fragilité de la santé de Charles II d'Espagne, resté sans enfant,


pose très tôt le problème de sa succession, que se disputent les
Bourbons de France et les Habsbourg d'Autriche[198]. Le problème
est quasi insoluble : tant la solution française que l'autrichienne a
pour effet de créer un déséquilibre des forces en Europe. Il
s'ensuit nombre de pourparlers en vue d'élaborer un partage
équilibré, qui n'aboutissent à rien de concret. Finalement, les
Espagnols convainquent Charles II que le mieux serait un candidat
français au trône, une position que, pour des raisons internes à
l'Italie, le pape Innocent XII soutient[199]. Louis XIV hésite
beaucoup à accepter l'héritage que lui offre Charles II. Le Conseil
d'en haut, qu'il consulte, est divisé. En effet, accepter le testament,
c'est mettre un Bourbon sur le trône d'Espagne et non pas
agrandir la France comme le permettrait un traité. C'est d'ailleurs
la position défendue par Vauban[200]. D'un autre côté, laisser
l'Espagne aux Habsbourg, c'est risquer l'encerclement. Enfin,
économiquement, l'Espagne est alors un pays exsangue, avec
moins de 6 millions d'habitants en métropole, et difficile à
redresser, comme le constateront les Français un temps employés
à cette tâche. Finalement, Louis XIV accepte parce qu'il ne peut
s'empêcher de voir le testament comme un « ordre de Dieu »[201].

Les Autrichiens prennent cette décision comme un casus belli et


font alliance avec l'électeur palatin, l'électeur de Hanovre et celui
de Brandebourg, que les princes germaniques autorisent à se
nommer roi de Prusse. Guillaume d'Orange en Angleterre et
Anthonie Heinsius en Hollande ne sont pas favorables au
testament, mais se heurtent à des opinions publiques qui ne
veulent pas de guerre[202]. Si la guerre est malgré tout enclenchée,
c'est en partie à la suite des maladresses de Louis XIV, qui veut
conserver au nouveau roi d'Espagne des droits sur le royaume de
France et qui « bouscule » des garnisons hollandaises en Belgique
sans respecter les clauses prévues dans les traités[203].

De son côté, le nouveau roi d'Angleterre, Guillaume d'Orange,


s'active à réarmer son nouveau pays et est d'autant plus opposé à
Louis XIV que celui-ci a soutenu le roi déchu Jacques II. Aussi, et
bien que le « Grand Roi » ait tenté le dialogue, le 14 mai 1702,
l'Angleterre, la Hollande et l'empereur lui déclarent la guerre,
rejoints par le Danemark, le roi de Prusse et de nombreux princes
et évêques allemands[204]. Les animateurs militaires de cette
coalition sont le prince Eugène de Savoie, Anthonie Heinsius et le
duc de Marlborough[205]. De son côté, si la France compte des
maréchaux médiocres comme Villeroy ou Tallard, elle compte
aussi deux chefs, Vendôme et Villars, dont les capacités militaires
sont à la mesure de celles de leurs adversaires, Marlborough et le
prince Eugène[206].
Défaites militaires, pourparlers de paix dilatoires et appel au
peuple

Villars à la bataille de Denain, peinture de


Jean Alaux (1788-1858).

La guerre commence par une série de défaites, excepté la percée


victorieuse de Claude Louis Hector de Villars en Allemagne[207]. La
Provence est envahie et Toulon assiégé en 1707[208]. En Flandre, la
mésentente entre le duc de Vendôme et le duc de Bourgogne
conduit à une retraite désastreuse en 1708[209]. Au Conseil d'en
haut, des divergences se font jour tandis que la situation
financière se dégrade. Aussi Louis XIV demande-t-il, en 1709, une
suspension des combats et l'ouverture de négociations de paix.
Le problème est que ses adversaires font preuve de beaucoup
d'exigences. Ils veulent notamment le contraindre à reconnaître un
Habsbourg comme souverain de l'Espagne[210].

Face à cette situation difficile, Louis XIV rédige ou fait rédiger par
Torcy un appel au peuple, où il explique sa position. Il écrit
notamment :

« Je passe sous silence les insinuations qu'ils ont


faites de joindre mes forces à celle de la Ligue, et de
contraindre le roi, mon petit-fils, à descendre du
trône, s'il ne consentait pas volontairement à vivre
désormais sans États, à se réduire à la condition d'un
simple particulier. Il est contre l'humanité de croire
qu'ils aient seulement eu la pensée de m'engager à
former avec eux pareille alliance. Mais, quoique ma
tendresse pour mes peuples ne soit pas moins vive
que celle que j'ai pour mes propres enfants ; quoique
je partage tous les maux que la guerre fait souffrir à
des sujets aussi fidèles, et que j'aie fait voir à toute
l'Europe que je désirais sincèrement de les faire jouir
de la paix, je suis persuadé qu'ils s'opposeraient eux-
mêmes à les recevoir à des conditions également
contraires à la justice et à l'honneur du nom
FRANCAIS[211]. »

Le mot français, écrit en majuscule dans le texte original, est un


« appel au patriotisme ». Le roi, en opposition avec la pensée
absolutiste, ne demande pas l'obéissance mais le soutien du
peuple[211]. La lettre, lue aux troupes par le maréchal de Villars,
provoque un sursaut chez les soldats, qui, lors de la bataille de
Malplaquet, font preuve d'une grande combativité. S'ils doivent
finalement battre en retraite, ils infligent à leur ennemi des pertes
deux fois plus importantes que celles qu'ils ont à déplorer[212].
Paix voulue par la France et l'Angleterre : traités d'Utrecht

Carte de l'Acadie.

Article détaillé : Traités d'Utrecht (1713).

En avril 1710, les Tories arrivent au pouvoir en Angleterre et, sous


l'impulsion du vicomte Bolingbroke, considèrent que l'objectif
premier de la politique étrangère anglaise se trouve désormais sur
mer et dans les colonies. Selon J.-C. Petitfils, cette décision fait
vraiment entrer ce pays « dans le concert des grandes puissances
mondiales »[213]. Les Anglais, qui ne veulent ni d'une Espagne
française ni d'une Espagne autrichienne, acceptent, lors des
Préliminaires de Londres, que Philippe V d'Espagne reste roi
d'Espagne, à condition que Louis XIV s'engage à ce que le roi
d'Espagne ne puisse pas être aussi roi de France. Les autres
belligérants trouvent cela insuffisant. Mais les Anglais sont
déterminés et exercent une pression notamment financière sur
leurs alliés. Comme de son côté le maréchal de Villars gagne la
bataille de Denain et triomphe d'une armée qui menaçait d'envahir
la France[214], les membres de la Grande Alliance acceptent
finalement de négocier et de signer les Traités d'Utrecht (1713).
Philippe conserve le trône d'Espagne, les Anglais reçoivent l'île
Saint-Christophe, la baie et le détroit d'Hudson, l'Acadie et Terre
Neuve, et la France leur consent, au niveau commercial, la clause
de la « nation amie ». Les Hollandais rendent Lille à la France, qui
conserve l'Alsace. Les Habsbourg sont confirmés dans leur
possession des ex-Pays-Bas espagnols, du Milanais, du royaume
de Naples et de la Sardaigne. Victor-Amédée II recouvre la
souveraineté de la Savoie et du comté de Nice[215].

Économie

Le roi et Colbert par Charles Le Brun.

D'un point de vue économique, deux périodes sont à distinguer :


celle d'avant 1680, assez brillante, et celle de 1680-1715, où le
gouvernement de plus en plus solitaire de Louis XIV prive les
forces économiques de moyens de se faire entendre[216], ce qui
pénalise l'économie d'autant plus que l'état des finances devient
inquiétant.

Colbertisme

Article connexe : Colbertisme.


Le terme de « colbertisme » ne date que du xixe siècle, lorsque les
manuels scolaires de la Troisième République en font une
« référence obligée ». Colbert, Sully et Turgot servant alors de
contrepoint aux nombreux héros guerriers de l'histoire de
France[217]. Les travaux de cette époque confortent l'idée
développée par Ernest Lavisse selon laquelle Colbert aurait
proposé au roi Louis XIV une politique économique entièrement
nouvelle, une politique qui leur paraît pouvoir servir de modèle à
l'industrialisation de la France à la fin du xixe siècle[217]. En
opposition avec cette version, en 1976, Alain Peyrefitte fait du
colbertisme l'origine de ce qu'il nomme Le Mal français[217].
Colbert, pour les historiens de la fin du xxe siècle suit la politique
économique dominante entre 1450 et 1750, appelée
mercantilisme au xixe siècle[218]. Selon Poussou, plutôt que du
mercantilisme, la France pratique alors une économie de
rattrapage visant à se mettre au niveau des Hollandais qui, vers
1661, sont la puissance maritime et commerciale dominante[219].
Pour Richard Kuisel[220], Colbert inventerait un « style gaulois » de
gouvernance économique mêlant État, corporations et forces du
marché[221]. Alain Guéry[222] et Herbert Lüthy indiquent : « La
tragédie de Colbert, dans ses succès comme dans ses échecs,
c'est d'avoir dû remplacer partout l'esprit capitaliste, absent par
l'intervention bureaucratique et par les artifices des privilèges, des
monopoles, des concessions, des capitaux fournis par l'État et de
la réglementation officielle. De ce point de vue, le Colbertisme
apparaît comme un succédané du calvinisme dans le domaine de
l'organisation sociale[223] ».

Colbert, comme avant lui Louis XI, Sully et Richelieu, veut réduire
le décalage existant entre le potentiel économique de la France et
l'activité assez médiocre de l'économie réelle[224]. Colbert conçoit
le commerce extérieur comme un commerce d'État à État[225] :
aussi veut-il mettre fin à un commerce extérieur déficitaire. Pour
inverser cette tendance, il souhaite donc diminuer les
importations de produits de luxe italiens ou flamands et créer ou
favoriser les industries du pays. Colbert n'hésite pas à pratiquer
l'espionnage industriel, notamment au détriment de la Hollande et
de Venise[226], à qui il « emprunte » les secrets de la verrerie. En
octobre 1664, il peut ainsi créer la « manufacture de glaces,
cristaux et verres », qui deviendra plus tard Saint-Gobain[227]. Un
édit de 1664 autorise l'établissement des manufactures royales de
tapisserie de haute et basse lice à Beauvais et en Picardie[227].
Cette politique d'entreprises créées en dehors des corporations a
un certain succès ; en revanche, sa volonté de contrôler les
corporations est un échec, d'autant qu'il entendait de la sorte
regrouper des ateliers et arriver à une plus grande rationalisation
de la production[228]. Colbert essaye aussi d'améliorer la qualité de
l'industrie textile établie depuis longtemps en Picardie et en
Bretagne en publiant force édits[229]. Il favorise aussi les voies de
communication, notamment les voies fluviales (canal d'Orléans,
canal de Calais à Saint-Omer, canal du Midi)[229].
À partir du début du xviie siècle, la France se désole de voir le
commerce maritime dominé par les Hollandais, les Flamands, les
Anglais et les Portugais. Aussi le roi entreprend-il de bâtir une
flotte et de créer des compagnies commerciales : Compagnie des
Indes orientales (océan Indien), Compagnie des Indes
occidentales (Amériques), Compagnie du Levant (Méditerranée et
Empire ottoman) et Compagnie du Sénégal (Afrique) pour
promouvoir le commerce triangulaire des esclaves. Mais cela
n'aboutit qu'à des « demi-réussites » (comme la Compagnie des
Indes orientales, qui s'éteint un siècle après sa fondation) ou
« d'évidents échecs » (comme la Compagnie des Indes
occidentales, dissoute dix ans après sa naissance)[229].

Le champagne a été inventé par Dom


Pérignon sous Louis XIV.

Si les agents économiques privés sont réticents à rejoindre les


grandes compagnies, ils font malgré tout preuve de dynamisme. À
la fin du règne, les Bretons vendent leurs toiles en Espagne et les
Malouins durant la guerre de Succession d'Espagne sont actifs
dans l'Atlantique sud[230]. Par ailleurs, c'est à cette époque qu'est
inventé le champagne. Enfin la fabrication de drap fin se
développe dans le Carcassonnais tandis que la soierie Lyonnaise
s'impose au détriment de la production italienne[231]. Toutefois,
« les marchands et négociants s'accommodaient mal du dirigisme
de Colbert »[232] et se montreront plus dynamiques quand
Pontchartrain prendra le relais, même si la révocation de l'édit de
Nantes a privé la France de négociants et surtout d'artisans et
ouvriers spécialisés protestants qui contribueront à l'émergence
de concurrents dans les pays qui les accueilleront[232]. Il convient
de noter aussi que sur la période, les dépenses militaires ainsi que
les constructions entreprises en grand nombre dans le royaume
entretiennent une forte demande intérieure qui favorise la
production et le commerce[233].

Colonies

Colonies d'Amérique du Nord

L'Amérique du Nord vers 1725. Les territoires français


sont représentés en bleu, les territoires anglais en rouge,
les espagnols en orange.

Article détaillé : Nouvelle-France.

En 1663, Louis XIV fait de la Nouvelle-France une province royale


en prenant le contrôle de la Compagnie de la Nouvelle-France.
Dans le même temps, la Société Notre-Dame de Montréal cède
ses possessions à la Compagnie des prêtres de Saint-Sulpice[234].
Pour peupler la colonie, le gouvernement paie le voyage des futurs
colons. Parallèlement, pour favoriser la natalité dans la colonie
même, il organise l'opération des « filles du roi » visant à envoyer
au Canada de jeunes orphelines : entre 1666 et 1672, 764 à
1 000 orphelines débarquent au Québec. Avec cette politique, la
population compte rapidement 3 000 personnes
supplémentaires[235]. En outre, de 1660 à 1672, l'État consent un
effort budgétaire important et envoie un million de livres pour
développer l'industrie et le commerce. Après 1672, les finances
royales ne permettent plus d'investir fortement dans cette
colonie[236].

En 1665, Louis XIV envoie au Québec une garnison française, le


régiment de Carignan-Salières. Le gouvernement de la colonie est
réformé et comprend un gouverneur général et un intendant qui
dépendent tous deux du ministère de la Marine. Cette même
année, Jean Talon est choisi par le ministre de la Marine, Colbert,
pour devenir l'intendant de la Nouvelle-France. Dans les années
1660-1680, une réflexion intervient sur le devenir de cette colonie.
À cette occasion, deux thèses s'affrontent : pour Talon et le comte
de Frontenac, il convient de créer un État qui irait jusqu'au
Mexique ; à Paris, Colbert soutient la thèse d'un peuplement et du
développement d'un territoire limité compris entre Montréal et
Québec[237]. C'est la thèse des gens du Québec qui triomphe.
Plusieurs raisons expliquent cette issue. Les trappeurs et les
chasseurs en quête de fourrures et de richesses minières
poussent à une expansion des territoires non désirée par Paris.
Les missionnaires, poussés par la soif de convertir, vont
également dans le même sens. C'est ainsi qu'en 1673, le père
Marquette et Louis Jolliet, après avoir atteint le Mississippi, le
descendent jusqu'à l'embouchure de l'Arkansas[236]. C'est à cette
époque qu'est construit le fort Frontenac, suivi en 1680 du fort
Crèvecœur, puis du fort Prud'homme. Enfin, en 1682, l'explorateur
René-Robert Cavelier de La Salle atteint le delta du Mississippi et
en prend possession au nom de Louis XIV et nomme cette vaste
région la Louisiane en l'honneur du roi[238]. Cette expansion
provoque un changement dans l'équilibre économique de la
colonie, qui, dominée jusque vers 1650 par la pêche, devient à
compter de cette date de plus en plus tournée vers les
fourrures[239]. Le commerce de la Nouvelle-France vers le
continent européen transite quant à lui principalement par La
Rochelle dont la flotte triple entre 1664 et 1682[240].

Durant la guerre de la ligue d'Augsbourg, les Français doivent faire


face aux Iroquois jusqu'à ce qu'un traité de paix soit signé en
1701. Cette même année Louis XIV demande que la Nouvelle-
France et la Louisiane servent de barrière à l'expansion anglaise à
l'intérieur du continent américain et qu'à cette fin soit crée une
chaîne de postes, une idée qui ne se concrétisera qu'après la fin
de la guerre de Succession d'Espagne. Lors des Traités d'Utrecht
(1713), qui mettent fin à cette guerre, la Nouvelle-France est
amputée de l'Acadie et de Terre-Neuve[241]. À compter de 1699, la
France s'intéresse fort à la Louisiane à la fois pour des raisons
géopolitiques, contenir l'Angleterre, et économiques : on espère
que ce territoire sera aussi riche en minerais que le Mexique.
Comme au Canada, les Français s'allient à des Indiens. Dans ce
cas avec des tribus du golfe du Mexique elles-mêmes en lutte
avec les Creeks et les Chicachas alliés des Anglais. En proie à des
difficultés financières, le gouvernement veut confier le territoire à
l'initiative privée, mais la bourgeoisie commerçante française n'est
pas très enthousiaste. Finalement Antoine de Lamothe-Cadillac, le
fondateur de Détroit, arrive à convaincre le financier Antoine
Crozat à s'intéresser à cette colonie en lui faisant miroiter
l'existence possible de mines. En 1712, un bail de quinze ans est
signé avec Crozat qui reçoit mandat d'y envoyer annuellement
deux navires chargés de vivres et de colons[242]. Si les
explorateurs ne trouvent ni or ni argent, seulement du plomb, du
cuivre et de l'étain en Louisiane, la recherche de mines contribue
malgré tout au peuplement du pays des Indiens Illinois. Par
ailleurs, la révolte des Indiens contre les Anglais installés à
Charleston et en Caroline du Sud permet aux Français, entre 1715-
1717, d'étendre leur influence en Louisiane[243].

Colonies pratiquant le commerce triangulaire

Articles détaillés : Commerce triangulaire et Code noir.

Pavillon du Roi-Soleil.
Afrique

En 1659, un premier comptoir français, nommé « Saint-Louis » en


hommage au roi, est installé sur l'île de Ndar au Sénégal. À la suite
de l'échec de la Compagnie des Indes occidentales, le pays est
cédé à la Compagnie du Sénégal en 1673 pour transférer des
esclaves noirs aux Antilles. Le roi fournit une grande part des
capitaux pour assurer la traite négrière, prêtant également des
vaisseaux de guerre et des soldats. Des possessions sont
arrachées au Hollandais, comme Gorée en 1677 par le vice-amiral
Jean d'Estrées, et des traités sont établis avec les rois locaux.
Nommé par le roi, André Bruë noue ainsi des relations
diplomatiques avec Lat Soukabé Ngoné Fall et d'autres souverains
comme le roi de Galam[244].

Selon l'historien Tidiane Diakité, Louis XIV serait de tous les rois
de France et de l'Europe le seul à s'être autant intéressé à
l'Afrique[245],[246] : il est celui qui eut la correspondance la plus
fournie avec des rois d'Afrique, celui qui dépêcha auprès d'eux le
plus d'émissaires et chargés de mission, et il reçut des Africains à
la cour. Certains fils de rois noirs, comme le prince Aniaba, furent
élevés à Versailles, baptisés par les soins du roi qui caressait
l'espoir d'une évangélisation de l'Afrique ; il favorisa l'envoi de
missionnaires, y compris en Éthiopie, royaume chrétien pourtant
« infecté de plusieurs hérésies »[247]. Cet objectif d'évangélisation
est d'ailleurs associé à celui du développement du commerce
avec l'Afrique ; le royaume de France était alors en concurrence
avec les nations commerçantes d'Europe du Nord dans ce
domaine.

Schéma classique du commerce


triangulaire entre l'Afrique, les
Amériques et l'Europe.

Toujours selon Diakité, Louis XIV semble avoir été attiré par ce
continent mystérieux, dominé par des rois méconnus, eux-mêmes
fascinés par le prestige de celui que les explorateurs français
s'attachaient à présenter comme le « plus grand roi de l'Univers ».
Pour Louis XIV, l'Afrique était un des enjeux du rayonnement de la
monarchie française, au-delà des questions économiques et
religieuses. Les Hollandais cherchèrent d'ailleurs en vain à ruiner
cette image en mettant en avant la médiocrité des Français dans
le commerce, leurs prétentions et leurs mauvaises manières[246].

Antilles et Guyane

Le règne de Louis XIV marque un essor territorial, économique et


démographique profond de la présence française dans les
Antilles. Les possessions seigneuriales passent sous le contrôle
direct de la monarchie ; la monoculture de la canne à sucre
remplace peu à peu la production de tabac et la population évolue
d'approximativement 12 000 individus à environ de 75 000 à
100 000 individus[248]. L'expansion sera très forte à Haïti qui passe
de 18 plantations en 1700 à 120 en 1704[233].

En 1664, sur ordre du roi, Joseph-Antoine Le Febvre de La Barre


reprend la Guyane française aux Néerlandais alors même que la
France leur est alliée[249]. L'année suivante, Colbert rachète la
Guadeloupe à Charles Houël, ancien directeur de la Compagnie
des îles d'Amérique et l'île de la Martinique à Jacques Dyel du
Parquet. Tous ces territoires sont confiés en gestion à la
Compagnie des Indes occidentales. Quand celle-ci fait faillite en
1674, ces territoires sont rattachés au domaine royal. En 1697, le
traité de Ryswick attribue à la France la moitié ouest de l'île de
Saint-Domingue (aujourd'hui Haïti)[193]. En 1676, Jean II d'Estrées
reconquiert véritablement la Guyane, qui est désormais un enjeu
de politique internationale récurrent en raison des litiges avec les
Portugais[250].

Dans le but de fournir une main-d’œuvre servile aux plantations, et


dans le cadre de la codification absolutiste du Royaume,
Louis XIV, en mars 1685, promulgue le « Code noir ». Par cette
ordonnance, Louis XIV améliore la condition des esclaves[251] : les
dimanches et fêtes chrétiennes seront obligatoirement chômés ;
une nourriture suffisante est exigée, les maîtres doivent habiller
suffisamment leurs esclaves ; les époux et les enfants ne doivent
pas être séparés lors d'une vente ; la torture est interdite ; pour
éviter les viols, les rapports sexuels avec les esclaves sont
interdits ; les maîtres ne peuvent tuer leurs esclaves ; et des
limites sont fixées aux châtiments corporels. Le Code noir
reconnaît également aux esclaves certaines formes de droits, très
limités cependant, notamment religieux, juridiques, de propriété et
de retraite. Mais toutes ces dispositions sont mal appliquées, du
fait de la pression des colons sur la justice.

Par ailleurs, l'ordonnance expulse les Juifs des Antilles, définit les
règles de métissage et régularise le plein usage des esclaves
dans les colonies, auquel il donne un cadre juridique. Le Code noir
entérine une législation différenciée sur le territoire, car un esclave
en métropole est en principe affranchi, et impose leur
christianisation. L'édit se voit étendu à Saint-Domingue en 1687,
en Guyane en 1704, et par la suite aux Mascareignes et en
Louisiane[252].

À la fin du xxe siècle, de nombreuses critiques dénonceront


l'ordonnance, responsable d'une institutionnalisation de
l'esclavage, et de ses sévices concernant les châtiments corporels
(amputations par exemple, en cas de fuite…) ; le Code noir est
considéré par le philosophe Louis Sala-Molins comme « le texte
juridique le plus monstrueux qu'aient produit les Temps
modernes »[253]. Les thèses de Sala-Molins sont cependant
critiquées par des historiens, qui lui reprochent de manquer
entièrement de rigueur, et d'avoir une lecture partielle du Code
noir[254]. Jean Ehrard fait notamment remarquer que les
châtiments corporels, qui sont limités par l'ordonnance, sont alors
les mêmes qu’en métropole, pour toute personne non
noble[255],[256]. L'historien rappelle qu'à cette époque, il existe des
dispositions équivalentes à celles du Code noir pour des
catégories comme les marins, les soldats ou les vagabonds. Jean
Ehrard rappelle enfin que les colons s’opposèrent même au Code
noir, parce qu'ils étaient désormais censés fournir aux esclaves
des moyens de subsistance, que normalement ils ne leurs
garantissaient pas.

Agriculture importante ne mettant pas à l'abri de famines

Le maïs (ou blé d'Inde, Zea mays), est


originaire d'Amérique où il constituait
la base de l'alimentation des
Amérindiens, il se répand en France
sous Louis XIV.

L'agriculture française est alors la plus importante d'Europe[257]


avec un primat donné aux céréales : le seigle associé ou non au
millet comme dans les Landes de Gascogne, le sarrasin en
Bretagne, et évidemment le blé. Sous Louis XIV, le maïs s'implante
dans le Sud-Ouest et en Alsace[258]. Le pain est alors fait soit de
méture (mélange de froment, de seigle et d'orge) soit de méteil
(froment et seigle)[259]. La culture de la vigne et l'élevage
contribuent également à la prédominance de l'agriculture
française. La vigne est alors cultivée jusqu'en Picardie et en Île-de-
France, tandis que la fabrication d'eaux-de-vie se développe en
Charente, dans la basse vallée de la Loire, dans la vallée de la
Garonne et en Languedoc[260]. Les Hollandais exportent les eaux-
de vie et les excédents céréaliers du Toulousain[261]. L'élevage est
une ressource vitale en montagne où la transhumance prend des
dimensions spectaculaires. L'élevage sert aux populations
montagnardes à acheter des céréales et du vin. Dans les
exploitations céréalières, l'élevage de mouton prédomine. Par,
contre hormis les régions d'élevage comme l'Auvergne, le
Limousin et la Normandie, les chevaux et les bêtes à cornes sont
rares en campagne et se concentrent plutôt autour des villes[262].

L'agriculture céréalière française est pratiquée dans de petites


exploitations. D'après l'historien Gérard Noiriel, sous le règne de
Louis XIV, la moitié des paysans sont des journaliers (ouvriers
agricoles). Ils disposent d'un lopin de quelques ares, sur lequel ils
ont construit une maison d'une seule pièce. Ils cultivent aussi un
potager, avec quelques poules et quelques brebis pour la laine. La
fraction la plus pauvre de la paysannerie est composée de
manœuvriers qui ne possèdent que quelques outils manuels
(faucille, fourche). Du printemps jusqu'au début de l'automne, ils
travaillent sur les terres d'un seigneur, d'un membre du clergé ou
d'un riche laboureur. Ils participent aux moissons, aux foins et aux
vendanges. En hiver, ils cherchent à se faire embaucher comme
hommes de peine. Plus de moitié des revenus des paysans sont
ponctionnées par divers impôts : taille, dîme, auxquels s'ajoutent
les taxes sur le sel, sur le tabac, sur l'alcool et les droits
seigneuriaux[263]. Toutefois, la misère paysanne n'est pas
générale, et il existe « une paysannerie aisée », comprenant de
grands exploitants, des fermiers, des laboureurs, de petits
vignerons en Val de Seine, ou des « haricotiers » dans le Nord[264].

La France va connaître sous Louis XIV deux grandes famines.


Celle de 1693-1694 n'est pas liée à un hiver trop rude mais à un
été assez froid, marqué par des pluies diluviennes qui gâchent les
récoltes. Le gouvernement ayant ravitaillé prioritairement Paris et
l'armée, des séditions éclatent tandis que la population afflue vers
les villes. Le bilan est de 1 300 000 morts, soit presque autant que
durant la guerre de 1914[265]. Lors du grand hiver de 1709 la Seine,
le Rhône et la Garonne sont pris par les glaces. Les oliviers
meurent et les semis ne donnent que peu de fruits. Il s'ensuit une
famine sévère, malgré des importations de blé étranger. Le bilan
de la famine s'élève à 630 000 morts[266].

On peut se demander pourquoi ces famines alors que l'agriculture


française est la plus importante d'Europe. Pour répondre à cette
question, il convient de noter que les exploitations céréalières ont
en moyenne moins de cinq hectares et qu'elles n'ont pas
modernisé leur mode de production comme le font au xviie siècle
les Hollandais et les Anglais[267], de sorte qu'en réalité, l'agriculture
céréalière française en temps normal arrive juste à nourrir la
population française alors la plus importante d'Europe. Aussi, pour
Jean-Pierre Poussou[268], de 30 % à 40 % du territoire est « de
manière chronique, pour des raisons géographiques en situation
de fragilité alimentaire ». Le commerce intérieur des céréales
pourrait remédier à cela, mais il est rendu difficile par des
problèmes de transport et freiné par des lourdeurs
administratives. Par ailleurs, lors des deux grandes famines, les
Hollandais qui auraient pu apporter en France du blé de la Baltique
sont en guerre avec Louis XIV. En fait, ce n'est qu'au xviiie siècle
que l'agriculture permettra de faire franchir la « barrière des 20 à
23 millions d'habitants à laquelle elle se heurtait depuis des
siècles »[269].

Problèmes financiers et impôts

Lorsqu'il prend le pouvoir, le 13 avril 1655, le roi, alors âgé de


16 ans, décrète dix-sept édits visant à renflouer les caisses de
l'État, ce qui a pour effet de faire passer le total des revenus
fiscaux du royaume de 130 millions de livres en 1653 à plus de
160 millions en 1659-1660[270]. La guerre entraîne dès 1675 un
accroissement du déficit public, qui passe de 8 millions en 1672 à
24 millions en 1676[271]. Pour faire face, Colbert augmente les
impôts existants, ressuscite d'anciens impôts et en crée d'autres.
Il invente aussi une sorte de bons du trésor et crée une caisse des
emprunts. La guerre de Hollande marque la fin du colbertisme, car
l'État n'est plus en mesure de soutenir l'industrie ni directement
par des aides ni indirectement par ses commandes[272].

Établissement de la charte de la
Banque d'Angleterre (1694), par Lady
Jane Lindsay.

En 1694, pour faire face aux dépenses notamment militaires,


Louis XIV crée un impôt sur le revenu qui touche tout le monde, y
compris le dauphin et les princes : l'impôt de capitation. Cet impôt
distingue vingt-et-une classes de contribuables à partir d'une
analyse multicritère qui ne tient pas seulement compte des trois
classes (noblesse, clergé, tiers état), mais aussi des revenus réels
des personnes[273]. La capitation sera supprimée en 1697 puis
rétablie en 1701, mais elle perd alors sa fonction d'impôt sur le
revenu, car celui-ci est repris par le dixième denier (« dixième »)
inspiré par la dîme royale, préconisée par Vauban[274]. En 1697, la
monarchie établit une taxe sur les étrangers et leurs héritiers,
abandonnée au bout de quelques années et dont le résultat
financier est décevant[275].

Selon Jean-Christian Petitfils, Il ne faudrait pas exagérer le poids


des impôts en France sous Louis XIV. Une étude anglaise a en
effet montré que, en 1715, les Français sont moins taxés que les
Anglais. Les impôts ne représentent alors que 0,7 hectolitres de
grain de froment par contribuable en France, contre 1,62 en
Angleterre. En fait, la France est alors un pays qui thésaurise
beaucoup, et de ce point de vue ce ne sont pas tant les sujets
dans leur ensemble qui sont pauvres, que l'État qui n'a pas
réellement modernisé son système fiscal[276]. Des études menées
dans les années 1980 se sont interrogés sur la question du
financement de l'État. En particulier deux choses les ont frappés,
tout d'abord les impôts sont toujours payés et d'autre part le pays
au moins jusque vers 1780 a été de plus en plus prospère[277].

Les études montrent que le roi et l'appareil d'État délèguent à des


financiers le prélèvement des impôts tout en exigeant d'eux en
contrepartie le paiement de sommes forfaitaires. De la sorte, ils
font supporter par les financiers les aléas économiques[277]. Ces
financiers que très longtemps on a cru de basse extraction sont
en fait très bien intégrés dans la société et servent de prête-noms
à des aristocrates fortunés[278]. De sorte que comme l'écrit
Françoise Bayard[279] « l'État réussit ce tour de force inouï de faire
payer volontairement les riches » même si ceux-ci reçoivent en
compensation des intérêts. Par ailleurs, le Conseil du roi conserve
la maîtrise des financiers et si nécessaire n'hésitent pas à recourir
à la justice comme ce fut le cas pour Fouquet[280]. C'est à cette
époque que se développe la notion de rente. C'est-à-dire de prêt à
l'État qui rapporte un revenu fixe, relativement bien assuré. La
rente constitue rapidement une part notable du patrimoine non
seulement des gens d'affaires mais aussi de la dot des
épouses[281].
À la mort de Louis XIV, la France connaît une « crise financière
sans précédent », conséquence des guerres incessantes et des
grands travaux[282]. Les embarras financiers de l'État deviennent
« l'élément le plus fâcheux de la situation du royaume » en
1715[283], ce qui compliquera la tâche du régent Philippe
d'Orléans. À la mort de Louis XIV, la dette s'élève à 3,5 milliards de
livres — soit entre 25 et 50 milliards d'euros en 2010 — équivalant
à dix années de recettes fiscales. Louis XIV n'a pas su doter la
France d'une Banque centrale comme l'ont fait les Anglais avec la
Banque d'Angleterre, ce qui aurait permis de rationaliser le
financement de l'État[272]. Sous la régence, John Law créera une
nébuleuse de sociétés autour de la Banque générale, au capital de
6 millions de livres, fondée le 2 mai 1716 sur le modèle de la
Banque d'Angleterre, avec des actions échangeables contre les
créances sur l'État, mais qui se soldera par un échec financier.

Religion
Roi de droit divin, Louis XIV est profondément imprégné par la
religion qui lui a été inculquée par sa mère[284].

Roi très chrétien

Dès son enfance, sa journée, sa semaine et son année sont


ponctuées de nombreux rites religieux afin de signifier aux yeux
du public la grandeur de la fonction royale[285]. Anne d'Autriche lui
impose des exercices de piété réguliers, dès sa première
éducation religieuse, confiée à Hardouin de Péréfixe. D'après
l'abbé de Choisy, elle recourt à des méthodes rigoureuses pour lui
inculquer un esprit religieux : « Il n'y avait que sur le chapitre de la
religion qu'on ne lui pardonnait rien ; et parce qu'un jour la reine
mère, alors régente, l'entendit jurer, elle le fit mettre en prison dans
sa chambre, où il fut deux jours sans voir personne, et lui fit tant
d'horreur d'un crime qui va insulter Dieu jusque dans le Ciel, qu'il
n'y est presque jamais retombé depuis, et qu'à son exemple le
blasphème a été aboli par les courtisans qui en faisaient alors
vanité »[286]. Le roi se confesse dès l'âge de 9 ans — au père
Charles Paulin[287] — et il fait sa première communion le jour de
Noël 1649 (en mémoire du baptême de Clovis[288], au lieu de la
traditionnelle date de Pâques) quelques jours après sa
confirmation. Le lendemain des cérémonies du sacre du
7 juin 1654, il devient grand-maître de l'ordre du Saint-Esprit[289].

Avant de sortir de son lit, et le soir au coucher, le roi reçoit l'eau


bénite apportée par son chambellan, se signe et, assis, récite
l'office du Saint-Esprit, dont il est grand-maître[290]. Habillé, il
s'agenouille et prie en silence. Au lever, il indique l'heure à laquelle
il souhaite assister à la messe quotidienne, qu'il ne manque
qu'exceptionnellement, en cas de campagne militaire. En tenant
compte des jours où il assiste à plusieurs messes, on estime qu'il
a été présent à environ trente mille messes dans sa vie[291].
L'après-midi, il se rend régulièrement à l'office liturgique des
vêpres, célébrées et chantées les jours solennels[292].

Chaque résidence royale est dotée d'une chapelle palatine à deux


niveaux, avec tribune intérieure permettant au roi d'assister à la
messe sans avoir à descendre au rez-de-chaussée[n 20],[293]. Le roi
ne communie qu'en certaines occasions, lors des « bons jours du
roi » : le Samedi saint, les vigiles de la Pentecôte, de la Toussaint
et de Noël, le jour de l'Assomption ou de l'Immaculée Conception.
Il assiste au salut du Saint-Sacrement, célébré tous les jeudis et
dimanches en fin d'après-midi, ainsi que durant toute l'octave de la
Fête-Dieu[294].

Scène de lavement des


pieds : panneau gauche d'un
retable de la Passion du
Christ, Maître du Livre de
Raison, v. 1475,
Gemäldegalerie de Berlin.

Stricte observance des rites

En raison du sacre, certains rites religieux s'appliquent au roi de


France pour rappeler son statut particulier de roi très chrétien[295].
Louis XIV les assume avec une dévotion croissante. D'abord, la
présence du roi à la messe entraîne des actions liturgiques
proches de celles prévues en présence d'un cardinal, d'un
archevêque métropolitain ou d'un évêque diocésain[n 21]. Il est
assimilé à un évêque sans juridiction ecclésiastique[296]. De plus,
dès l'âge de quatre ans, chaque jeudi saint, comme tous les
évêques catholiques, le roi procède à la cérémonie du lavement
des pieds ou mandé royal (Mandatum ou de Lotio pedum)[297].
Sélectionnés la veille, examinés par le premier médecin du roi,
lavés, nourris et revêtus d'une petite robe de drap rouge, treize
garçons pauvres sont amenés dans la grande salle des gardes, à
l'entrée de l'appartement de la reine[n 22]. Enfin, en vertu d'un
pouvoir thaumaturgique dérivé du sacre, le roi de France est censé
pouvoir guérir les écrouelles, une forme ganglionnaire de la
tuberculose. Cette dimension quasi sacerdotale est le signe que
les rois de France, qui ainsi « font les miracles de leur vivant […] ne
sont pas purs laïques, mais que participant à la prêtrise, ils ont
des grâces particulières de Dieu, que même les plus réformés
prêtres n'ont pas »[299]. Le roi, qui apparaît comme un
intermédiaire du pouvoir de Dieu, prononce la formule « le Roi te
touche Dieu te guérisse » (et non plus « Dieu te guérit »), le
subjonctif, laissant à Dieu seul la liberté de guérir ou non[300].
Versailles devient ainsi un lieu de pèlerinage et les malades y sont
accueillis sous les voûtes de l'Orangerie. Au cours de son règne, le
roi a touché près de 200 000 crofuleux, mais il ne s'en plaignait
pas, d'après le chroniqueur du Mercure Galant[301].
Monarque à l'écoute des sermons

Le roi assiste à des sermons, des oraisons et à au moins vingt-six


prédications lors de l'Avent et du Carême. Les prédicateurs
viennent d'horizons variés, Don Cosme appartient à l'ordre des
Feuillants, le père Séraphin est de l'ordre des Capucins[n 23],[302].
Les thèmes de prédication sont libres, même si traditionnellement
le sermon du 1er novembre porte sur la sainteté, celui du 2 février
sur la pureté[303]. C'est un des seuls espaces de critique possible
sous l'absolutisme : les sermonneurs ne sont pas complaisants et
mettent régulièrement en cause certains comportements du roi
ou de la cour, et le lien entre la vertu du roi et le bonheur de son
peuple est régulièrement mis en avant. Bossuet, défenseur du
droit divin et théoricien de la supériorité de la monarchie prône
une politique royale en faveur des pauvres, insiste sur les devoirs
du roi et défend un programme de politique chrétienne : protection
de l'Église et de la foi catholique, éradication de l'hérésie
protestante, répression des blasphèmes et des crimes publics,
pratique des vertus et notamment de la justice[304].
Du libertinage à la dévotion

Jacques-Bénigne Bossuet,
évêque et précepteur du
Dauphin.

Le jeune roi ne se laisse cependant pas dicter sa conduite par les


religieux. Ainsi, il sait conserver le secret, même vis-à-vis de son
confesseur comme c'est le cas lors de l'arrestation, en 1652, du
coadjuteur de Paris impliqué dans la Fronde[289]. Il ne ménage pas
non plus les dévots, suivant en cela Mazarin qui était défavorable
à ce parti que soutient alors la reine mère[305] ; on le soupçonne
même d'avoir soufflé à Molière l'idée du Tartuffe, comédie visant
les « faux-dévots »[305]. Jusqu'à la fin des années 1670, le roi et la
cour s'adonnent à un fort libertinage qui choque les dévots. Le roi
se convertit au moment où il se remarie secrètement avec
Madame de Maintenon[306].

Dès qu'il occupe réellement le pouvoir, à partir de 1661, Louis XIV


affirme vouloir soumettre les factions religieuses du royaume
dans une unité d'obéissance[305]. Le 13 décembre 1660, il fait
savoir au Parlement qu'il a décidé d'éradiquer le jansénisme, car il
y voit un rigorisme rendant impossibles les hardiesses requises
d'un chef d'État dans l'exercice de son autorité et l'obéissance due
par les sujets[307]. Par ailleurs, il affirme son autorité et
l'indépendance du clergé français par rapport au pape.
Alexandre VII est même menacé de guerre en 1662, car il veut
réduire l'extraterritorialité de l'ambassade de France à Rome pour
des raisons diplomatiques et de police. À cette occasion, le roi fait
occuper Avignon[308].

En 1664, il dissout les congrégations secrètes, notamment la


compagnie du Saint-Sacrement qui compte autant de dévots
jésuites que jansénistes. Cette dissolution n'est pas seulement
liée à la dévotion de ses membres, elle tient surtout au fait que le
roi s'inquiète de la constitution d'un groupe échappant à son
contrôle[305].

Relations avec les jansénistes

Article connexe : Jansénisme.

Épineuse question de la grâce

Pape Innocent XI (1611-


1689), Bienheureux de
l'Église catholique et
adversaire résolu du roi.
Deux visions de la grâce s'opposent à l'intérieur du christianisme
depuis Pélage et Augustin d'Hippone. Pour le premier, l'homme
peut faire son salut par lui-même, sans recourir à la grâce divine.
Pour Augustin, au contraire, la nature corrompue des êtres
humains ne permet pas le salut sans l'intervention de Dieu[309].
Traditionnellement, l'Église opte pour un moyen terme entre les
deux. La Renaissance, en pariant sur la liberté humaine, a eu
tendance à revenir au pélagisme, ce qui a entraîné les réactions de
Luther et de Calvin, proches sur ce point de l'augustinisme[310].
Les jésuites, sous l'influence notamment de Tirs de Molina,
développent quant à eux la notion de grâce suffisante, qui est
proche de la vision pélagienne de la grâce et débouche sur une
religion humaine qui nie le côté tragique de la vie. Cela entraîne, en
réaction, une réformation catholique plus augustinienne où
s'illustrent de nombreux hommes d'Église français tels Pierre de
Bérulle, François de Sales ou Vincent de Paul. Au départ, les
jansénistes peuvent être vus comme participant de ce courant de
réforme[311].

Politiques

Richelieu connait Saint-Cyran, un des fondateurs du jansénisme.


Voyant en lui le successeur de Bérulle à la tête du parti dévot, il le
fait enfermer[312]. En 1642, la bulle In eminenti (1642) condamne
certaines des thèses de l'Augustinus, un livre de Jansénius.
Paradoxalement, le jansénisme en sort renforcé car cela donne
l'occasion à Antoine Arnauld d'écrire De la fréquente communion
(1643), un livre clair et compréhensible qui s'oppose à la religion
mondaine (tournée vers le monde) des jésuites[312]. En 1653, le
pape Innocent X émet la bulle Cum occasione, qui condamne cinq
propositions dont il est sous-entendu qu'elles figurent dans le livre
de Jansénius. Mazarin, désireux de se concilier le pape, décrète,
après avoir consulté les évêques, que ces propositions figurent
effectivement dans l'Augustinus[313]. Les jansénistes commencent
alors à être victimes de rumeurs et de pressions de l'appareil
d'État[314]. Le début du gouvernement personnel du roi voit les
persécutions s'intensifier. Les religieuses de Port-Royal sont
dispersées en 1664. Commence alors un jansénisme souterrain
qui se poursuivra tout au long du xviiie siècle. Si la politique de
Mazarin est uniquement marquée par des considérations de
politique politicienne, les décisions de Louis XIV portent plus sur
des questions de fond. Il se méfie des jansénistes car leur volonté
d'autonomie les amène à s'opposer à un pouvoir absolu de droit
divin. De plus, ils sont portés sur l'austérité alors que le roi aime
les divertissements, la pompe, les arts[315].

Du droit de régale au gallicanisme

Article connexe : Gallicanisme.

Le droit de régale repose sur une coutume qui permet au roi de


France de percevoir « les revenus des évêchés vacants et de
nommer aux canonicats des chapitres, jusqu'à ce que le nouvel
évêque ait fait enregistrer son serment par la cour des
Comptes »[316]. Se fondant sur la jurisprudence du Parlement de
Paris, le roi décide en février 1663 d'étendre cette pratique à tout
le royaume, alors qu'elle n'en touchait que la moitié[316]. Les
évêques de tendance janséniste de Pamiers et d'Alet-les-Bains en
appellent au pape au nom de la liberté de l'Église face au pouvoir
séculier[317]. Le pape Innocent XI leur donne raison par trois brefs.
En juillet 1680, l'assemblée du clergé soutient la position royale. À
la suite de divers incidents, le pape excommunie un des évêques
nommés par le roi. Une nouvelle assemblée du clergé en juin 1681
cherche à ménager les parties. Le roi cherche aussi un
compromis en renonçant à certaines prérogatives. Le pape
restant sur ses positions, l'assemblée du clergé adopte en
mars 1682 les quatre articles qui serviront de base au
gallicanisme[318]. L'article 1 affirme la souveraineté du roi sur les
affaires temporelles ; l'article 2 accorde « la plénitude de
puissance » au pape sur les affaires spirituelles, tout en y
apportant des restrictions ; l'article 3 rappelle les principes de
base du gallicanisme concernant la spécificité des règles, mœurs
et constitutions du royaume de France ; le quatrième article émet
de façon subtile des doutes sur la doctrine de l'infaillibilité
pontificale[318]. Devant le refus du pape d'accepter ces articles, les
évêques français déclarent que « l'Église gallicane se gouverne
par ses propres lois ; elle en garde inviolablement l'usage »[318]. Le
Parlement de Paris enregistre les articles en mars 1682.

Cette épreuve de force a deux conséquences : le pape refuse


d'approuver les nominations au poste d'évêque proposées par le
roi, provoquant la vacance de nombreux postes ; l'appui du clergé
français au roi oblige en quelque sorte ce dernier à adopter la
ligne dure de l'Église de France face aux protestants[317]. Malgré
son opposition au pape Innocent XI, Louis XIV ne songe pas à
établir une Église gallicane indépendante de Rome, sur le modèle
de l'Église anglicane anglaise. Selon Alexandre Maral, il veut « être
considéré davantage comme un collaborateur que comme un
subordonné »[319] du pape. Son approbation des quatre articles du
gallicanisme est lié au fort sentiment d'injustice ressenti face à un
pape « usant et abusant d'armes spirituelles pour soutenir des
intérêts temporels contraires à ceux de la France »[319]. Le
gallicanisme du « Grand Roi » n'est pas mû par une volonté
d'indépendance comme chez les anglicans, mais par une volonté
de ne pas être un vassal de Rome[320].

L'affaire de la régale est compliquée à partir de 1679 par la


querelle des Franchises : Innocent XI souhaite mettre fin aux
privilèges que les ambassadeurs des cours européennes
détiennent à Rome, dans leurs quartiers respectifs. À la mort du
duc d'Estrées, en janvier 1687, la police pontificale pénètre dans le
quartier du palais Farnèse pour mettre fin aux droits de douane et
de police des diplomates français, et le pape menace
d'excommunication ceux qui tenteraient de relever les franchises.
Le nouvel ambassadeur, le marquis de Lavardin, reçoit du roi la
mission de maintenir les franchises françaises, ce dont il
s'acquitte en faisant occuper militairement une partie de
Rome[321].

Avec les protestants

La révocation de l'édit de
Nantes interdit le
protestantisme dans le
royaume.

Persécutions

Le protestantisme est, à l'époque de Louis XIV, minoritaire en


France, comme il l'a toujours été. Rappelons ici qu'il n'a jamais
constitué plus de 10 % de la population y compris lors des guerres
de religion du xvie siècle. En 1660-1670, on estime le nombre des
protestants à environ 787 400[322]. L'édit, signé à Nantes le
13 avril 1598 par le roi de France Henri IV, est un compromis qui
laisse la liberté de culte aux protestants dans certaines limites et
la possession de certaines places fortes militaires. Cette
possibilité de conserver des places fortes est révoquée sous le
règne de Louis XIII lors de la paix d'Alès en 1629.

À la cour, le parti nobiliaire protestant est en voie de disparition : la


conversion d'Henri IV et l'édit d'Alès l'a affaibli. Louis XIV, en
« domestiquant » la noblesse, « domestiqua » aussi la religion :
bon nombre de nobles protestants doivent, pour acquérir une
charge, se convertir à la religion du roi, le catholicisme.

Au plan local, par des arrêts du Conseil, Louis XIV restreint peu à
peu les libertés accordées aux protestants par l'édit de Nantes,
vidant le texte de sa substance. La logique du « tout que ce qui
n'était pas autorisé par l'édit est interdit » conduit à l'interdiction
de tout prosélytisme et de certains métiers pour les membres de
la religion prétendument réformée. Avec l'arrivée au pouvoir de
Louvois, la pression sur les protestants s'alourdit par l'obligation
qui leur est faite de loger les troupes, les dragonnades[322]. Les
dragonnades ont été d'abord utilisées en Bretagne en 1675, pour
venir à bout de la révolte du papier timbré, mais la radicalisation
de cette politique accélère les conversions contraintes[323].
Louis XIV, qui reçoit de son administration des listes de
conversions, y voit « l'effet de sa piété et de son autorité ». Si le roi
est mal informé par ses services et ses courtisans qui lui cachent
la cruelle réalité, il n'en demeure pas moins que celui-ci, « formé
par des confesseurs jésuites, nourri dès l'enfance de sentiments
anti-protestants », ne demande qu'à croire ce qu'on lui dit[324].
Révocation de l'édit de Nantes

Article détaillé : Édit de Fontainebleau (1685).

Le 17 octobre 1685, le roi signe l'édit de Fontainebleau,


contresigné et inspiré par le chancelier Michel Le Tellier[325]. Il vaut
révocation de l'édit de Nantes (promulgué par Henri IV en 1598) et
fait du royaume un pays exclusivement catholique. Le
protestantisme est interdit sur tout le territoire et des temples
sont transformés en églises. À défaut de se convertir au
catholicisme, nombre de huguenots choisissent de s'exiler vers
des pays protestants : l'Angleterre, les États protestants
d'Allemagne, les cantons protestants de Suisse, les Provinces-
Unies et ses colonies, comme celle du Cap. On estime à environ
200 000 le nombre d'exilés, dont beaucoup d'artisans ou de
membres de la bourgeoisie[326]. Néanmoins, les récents travaux
de Michel Morrineau et de Janine Garrisson ont nuancé les
conséquences économiques de la révocation[327] : l'économie ne
s'effondre pas en 1686 et la formation d'une diaspora française en
Europe favorise l'exportation ou l'essor européen de la langue
française, il n'en demeure pas moins que les conséquences
humaines et religieuses sont sérieuses.

Ce geste politique est souhaité par le clergé et par le groupe des


anti-protestants, proches de Michel Le Tellier[328]. Il semble que
ceux-ci n'ont que très partiellement informé le roi de la situation
des protestants, en profitant du fait que le camp des modérés est
affaibli par la mort de Colbert[324].

À l'époque, l'unité religieuse est considérée comme nécessaire à


l'unité d'un pays, en vertu de l'adage latin « cujus regio ejus religio
(à chaque pays sa religion) », mis en avant par Guillaume
Postel[329]. Une telle fusion du politique et du religieux n'est
d'ailleurs pas propre à la France : l'Angleterre, après l'exécution de
Charles Ier — que Louis XIV a connu à l'époque de la Fronde —
impose en 1673 le Test Act, qui interdit aux catholiques l'accès
aux fonctions publiques et aux Chambres des lords et des
communes, mesure qui restera en vigueur jusqu'en 1829.

L'édit de Fontainebleau est bien accueilli en général et pas


seulement par les « papistes » et les dévots : « La Bruyère, La
Fontaine, Racine, Bussy-Rabutin, le Grand Arnauld, Madeleine de
Scudéry et beaucoup d'autres applaudirent », tout comme
Madame de Sévigné[325]. Cette décision redore le prestige de
Louis XIV vis-à-vis des princes catholiques et lui restitue « sa
place parmi les grands chefs de la chrétienté »[65]. Bossuet
qualifie le roi, dans une oraison de 1686, de « nouveau
Constantin »[65].

Le pape Innocent XI n'est pas enthousiasmé par l'action du roi.


Selon Alexandre Maral, ce pape, qui n'est pas hostile à la rigueur
morale des jansénistes, semble avoir voulu la réunification des
deux branches séparées (catholiques et protestants) de l'Église.
Cette thèse est confortée par le fait qu'il fait cardinal en 1686
l'évêque de Grenoble Étienne Le Camus, favorable à cette
politique[330].

Chez beaucoup de protestants convertis, l'adhésion au


catholicisme reste superficielle[331], comme le montrent des
soulèvements de protestants dans le Languedoc, dont la guerre
des Cévennes entre les camisards et les troupes royales constitue
le paroxysme.

Judaïsme

Louis XIV fut moins hostile aux Juifs que ses prédécesseurs. Le
début de son règne marque en effet une évolution dans la
politique du pouvoir royal vis-à-vis du judaïsme. Dans l'esprit de la
politique pragmatique de Mazarin, lorsqu'en 1648 les traités de
Westphalie attribuent les Trois-Évêchés, la Haute-Alsace et la
Décapole à la France, le pouvoir choisit de ne pas exclure les Juifs
qui y habitent, bien que l'édit de 1394 qui les expulse de France
soit encore théoriquement applicable[332].

En 1657, le jeune Louis XIV est reçu solennellement, avec son


frère, à la synagogue de Metz[333]. Concernant les Juifs alsaciens,
si au départ ils gardent le même statut que sous l'empire
germanique, peu à peu les choses vont s'améliorer avec les lettres
patentes de 1657[334]. Enfin, les ordonnances de 1674, publiées
par l'intendant Jacques de La Grange, font que le statut des Juifs
de l'Alsace royale est aligné sur celui des Juifs de Metz, et que le
péage corporel est aboli pour eux. Ceux du reste de la province
restent cependant assimilés à des étrangers, et donc soumis à ce
péage corporel. Les Juifs d'Alsace royale ayant le même statut
que les Juifs messins, un rabbinat des Juifs d'Alsace est créé en
1681[334].

Un certain nombre de Juifs hollandais, qui ont immigré à


Pernambouc, au Brésil, sous domination hollandaise de 1630 à
1654[335], doivent quitter ce pays quand les Portugais en
reprennent le contrôle et y rétablissent l'Inquisition. Certains
s'établissent alors aux Antilles françaises et la tradition veut que
la capitale de la Guadeloupe, Pointe-à-Pitre, doive son nom à un
Juif hollandais, appelé Peter ou Pitre selon la transcription en
français[336]. Toutefois, les Juifs quittent la Martinique quand ils
en sont expulsés en 1683, expulsion élargie à toutes les Antilles
françaises par le Code noir de 1685, dont le premier article enjoint
à « tous nos officiers de chasser de nos dites îles tous les Juifs
qui y ont établi leur résidence, auxquels, comme aux ennemis
déclarés du nom chrétien, nous commandons d'en sortir dans
trois mois à compter du jour de la publication des
présentes »[337],[338].
Opposition royale au quiétisme de Fénelon

Fénelon et le duc de
Bourgogne, par Alphonse de
Neuville (1835-1885).

L'oraison (ou prière d'adoration) est en vogue aux xvie et


xviie siècles, avec notamment Sainte Thérèse d'Avila, Saint Jean
de la Croix et en France, Pierre de Bérulle et François de Sales. En
Espagne, Miguel de Molinos publie un Guide spirituel (1675), dans
lequel il soutient une vision extrême de l'oraison où l'âme peut
s'anéantir en Dieu et échapper au péché. D'abord favorable à cette
position, le pape Innocent XI finit par condamner 68 des
propositions de ce livre, par la bulle Caelestis Pastor (1687)[339]. En
France, cette pensée inspire Madame Guyon, qui à son tour
influence non seulement des dames de la cour, mais également
Fénelon, précepteur du duc de Bourgogne, fils du Grand Dauphin.

C'est le directeur spirituel de Saint-Cyr, où l'épouse secrète de


Louis XIV s'occupe de l'éducation des jeunes filles, qui, le premier,
en mai 1693, s'inquiète de la progression de la doctrine de
Madame Guyon dans cet établissement. Mis au courant, le roi
soupçonne une cabale et enjoint à son épouse de rompre ses
relations avec la dame en question[340]. Par ailleurs, le roi en
appelle à l'arbitrage de Bossuet qui passe alors pour le chef de
l'Église catholique en France. De son côté, Fénelon, qui a rédigé en
décembre 1693 de façon anonyme une violente diatribe contre la
politique royale, se voit refuser l'évêché de Paris[339]. L'affaire
religieuse se double maintenant d'une affaire politique. Les
jésuites, qui ont fait condamner les thèses de Miguel de Molinos
inspirateur du quiétisme, soutiennent maintenant Madame Guyon,
sa disciple. Cette attitude est dictée par leur volonté de s'opposer
aux gallicans qui mènent l'attaque contre elle et contre Fénelon.
Précisons ici que les gallicans sont partisans d'une certaine
indépendance de l'Église de France vis-à-vis du pape, alors que les
jésuites qui soutiennent le pape sont ultramontains. Finalement, le
souverain pontife se garde bien de condamner formellement
Madame Guyon et se contente de réprouver vaguement quelques
thèses[341].

Les choses auraient pu en rester là si Fénelon n'avait pas fait


paraître, en 1699, Les Aventures de Télémaque, composé à
l'intention des enfants royaux et exposant une critique de
l'absolutisme royal. Le roi fait saisir cet ouvrage qui le renforce
dans sa volonté de ne jamais faire revenir son auteur à la cour[341].
L'opposition de Fénelon à la politique de Louis XIV semble basée
sur un fort sentiment anti-machiavélisme qui refuse « la
séparation entre la religion et la politique, la morale chrétienne et
la morale d'État »[342]. La pensée de Fénelon nourrira tout un
courant aristocratique marqué par l'idée d'une « monarchie
patriarcale et tempérée, ennemie de la guerre, vertueuse,
philanthropique »[340].

Problèmes religieux de la fin du règne

Amélioration des relations avec le Vatican

Le rapprochement entre Louis XIV et Innocent XI était très difficile


voire impossible, en raison d'une opposition de fond. Quand il est
élu, le pape ambitionne de devenir le directeur spirituel du roi.
Dans une lettre de mars 1679, il demande au chargé d'affaires de
la nonciature que, par l'intermédiaire du père de La Chaize,
confesseur du roi, il soit conseillé à Louis XIV de bien vouloir
« réfléchir au moins pendant dix minutes et bénir le Seigneur tout
en s'efforçant aussi de méditer souvent sur la vie éternelle et sur
la caducité de la gloire et des biens temporels »[343]. Par ailleurs,
ce pape n'est pas sans sympathie pour l'austérité et la rigueur des
jansénistes. Dans l'affaire de la régale, il donne d'ailleurs raison à
deux évêques jansénistes, ce qui pousse le roi à adopter une
attitude strictement gallicane[344]. Enfin, leurs politiques
respectives envers les musulmans et les protestants sont
radicalement différentes : le pape voudrait que le roi soutienne
l'empereur dans sa lutte contre les Turcs, ce que Louis XIV ne fait
qu'à reculons, car ce n'est pas dans l'intérêt de la France[345]. De
même, au moment de la guerre de Neuf Ans, ce pape favorisera
les intérêts de l'empereur lors de la succession à l'évêché de
Cologne. En ce qui concerne les protestants, ce pape est plutôt en
faveur de la concorde et guère favorable à l'édit de
Fontainebleau[346].

L'élection d'Alexandre VIII en 1689 change la donne. Celui-ci fait


cardinal Forbin-Janson, que soutient le roi et qui, par
reconnaissance, lui restitue Avignon et le Comtat Venaissin[347].
Son successeur Innocent XII, élu en juillet 1691, commence à
régler la question des évêques dont la nomination n'avait pas été
validée par le Vatican depuis 1673. En 1693, le roi obtient des
évêques français le retrait des quatre articles fondateurs du
gallicanisme puis, peu à peu, l'affaire de la régale s'éteint[348]. En
1700, au début de la guerre de Succession d'Espagne, le nouveau
pape Clément XI aide Louis XIV en soutenant son candidat pour
l'archevêché de Strasbourg, contre celui de l'Empereur[348].

Bulle Vinean domini

Portrait du cardinal Louis-


Antoine de Noailles,
archevêque de Paris.

À la fin du règne de Louis XIV, le clergé français est


majoritairement proche d'un augustinisme modéré teinté de
jansénisme, animé par l'archevêque de Paris Louis-Antoine de
Noailles, par l'archevêque de Reims Charles-Maurice Le Tellier
(frère de Louvois), et par Jacques-Bénigne Bossuet, évêque de
Meaux, prédicateur et rédacteur des Quatre articles de l'église
gallicane. Le père Pasquier Quesnel, vu comme un continuateur
du jansénisme, vient interrompre cette progression lente du
jansénisme, en défendant des thèses d'un gallicanisme radical
dans la continuité de la pensée d'Edmond Richer. Il veut
notamment l'élection des évêques et des curés par les
chrétiens[349]. Parallèlement, les jansénistes durs lancent
« l'affaire du cas de conscience », portant sur l'absolution à donner
ou non à un prêtre qui n'admet pas que les cinq propositions du
jansénisme condamnés par le pape figurent dans l'Augustinus[350].
Fénelon, qui veut s'imposer contre Bossuet, adopte les thèses
jésuites et insiste pour que Rome se prononce pour le refus de
l'absolution, ce que fait le pape en promulguant la bulle Vinean
Domini Sabaoth en 1705. Parallèlement, on assiste à un
durcissement de l'attitude des dernières sœurs de Port-Royal, qui
refusent d'accepter la position conciliante de l'archevêque de
Paris. Elles sont alors excommuniées et le roi fait raser l'abbaye
par un arrêt de janvier 1710[351].

Bulle Unigenitus

Article détaillé : Bulle Unigenitus.

Le père Le Tellier, nouveau confesseur du roi, et Fénelon, veulent


obtenir une condamnation franche des thèses du père Quesnel, à
la fois pour des raisons religieuses et peut-être par ambition
personnelle[350]. En effet, ils espèrent ainsi obtenir la révocation ou
la démission du cardinal de Noailles, archevêque de Paris proche
des thèses gallicano-augustiennes[352].

Le pape, d'abord réticent par crainte de relancer un conflit dans le


clergé français, finit par céder et publie la bulle Unigenitus (1713),
qui développe une vision hiérarchisée et dogmatique de
l'Église[353]. Les instigateurs français de la bulle imposent alors
une interprétation dure du texte à l'intention du clergé français. Le
cardinal de Noailles s'y oppose tout comme une large partie du
bas clergé et des fidèles. Le roi et le pape ne parviennent pas à
s'accorder sur la manière de faire obéir le cardinal, car le roi
s'oppose à tout acte d'autorité pontificale qui mettrait en cause les
libertés gallicanes[354]. Le Parlement et la haute administration
s'opposent de leur côté à l'enregistrement de la bulle, et le roi
meurt sans avoir pu les y forcer[355].

Culture, arts et sciences : instruments de


rayonnement et de pouvoir
La recherche de gloire chez Louis XIV ne passe pas seulement par
la politique et la guerre : elle inclut les arts, les lettres et les
sciences ainsi que la construction de palais somptueux et des
spectacles à grand déploiement[356]. Même si le succès et
l'instrumentalisation politique des références antiques
s'intensifient dès la Renaissance, la mythologie gréco-romaine se
trouve particulièrement sollicitée à des fins de prestige et de
propagande royale[357].

Sens du spectacle

Représentation de La Princesse d'Élide à Versailles en


1664, dans le cadre de la somptueuse fête des Plaisirs de
l'Île enchantée.

Le roi accorde une grande importance aux fêtes spectaculaires


(voir « Fêtes à Versailles »), ayant appris de Mazarin l'importance
du spectacle en politique et la nécessité de montrer sa puissance
pour renforcer l'adhésion populaire[358]. Dès 1661, alors que
Versailles n'est pas encore construit, il détaille, de façon précise
pour l'instruction du Grand Dauphin venant de naître, les raisons
qui doivent pousser un souverain à organiser des fêtes :

« Cette société de plaisirs, qui donne aux personnes


de la Cour une honnête familiarité avec nous, les
touche et les charme plus qu'on ne peut dire. Les
peuples, d'un autre côté, se plaisent au spectacle où,
au fond, on a toujours pour but de leur plaire ; et
tous nos sujets, en général, sont ravis de voir que
nous aimons ce qu'ils aiment, ou à quoi ils
réussissent le mieux. Par là nous tenons leur esprit et
leur cœur, quelquefois plus fortement peut-être, que
par les récompenses et les bienfaits ; et à l'égard des
étrangers, dans un État qu'ils voient d'ailleurs
florissant et bien réglé, ce qui se consume en ces
dépenses qui peuvent passer pour superflues, fait sur
eux une impression très avantageuse de
magnificence, de puissance, de richesse et de
grandeur […][n 24]. »

Afin d'éblouir la cour et la favorite du moment, il organise des


fêtes fastueuses, pour lesquelles il n'hésite pas à faire venir des
animaux d'Afrique. La plus célèbre et la mieux documentée de ces
fêtes est sans doute Les Plaisirs de l'île enchantée, en 1664.
L'historien Christian Biet décrit ainsi l'ouverture de ces fêtes :

« Précédé d'un héraut d'armes vêtu à l'antique, de


trois pages dont celui du roi, M. d'Artagnan, de huit
trompettes et de huit timbaliers, le roi s'est montré
tel qu'en lui-même, sous un déguisement grec, sur un
cheval au harnais couvert d'or et de pierreries. [...]
Les comédiens de la troupe de Molière furent
particulièrement admirés. Le Printemps, sous les
traits de la Du Parc, parut sur un cheval d'Espagne.
On la savait très belle, on l'aimait en coquette, elle
fut superbe. Ses manières hautaines et son nez droit
enthousiasmèrent les uns, ses jambes qu'elle savait
montrer et sa gorge blanche mirent les autres dans
tous leurs états. Le gros Du Parc, son mari, avait
quitté ses rôles de grotesque pour jouer l'Été sur un
éléphant couvert d'une riche housse. La Thorillière,
habillé en Automne, défilait sur un chameau, et tous
s'émerveillèrent de ce que cet homme si fier imposât
sa prestance naturelle à l'exotique animal. Enfin
l'Hiver, représenté par Louis Béjart, fermait la
marche sur un ours. De mauvaises langues
affirmèrent que seul un ours maladroit pouvait
s'attacher à la claudication du préposé aux emplois
de valets. Leur suite était composée de quarante-huit
personnes, dont la tête était ornée de grands bassins
pour la collation. Les quatre comédiens de la troupe
de Molière récitèrent alors des compliments pour la
reine, sous les feux de centaines de chandeliers peints
de vert et d'argent, chargés chacun de vingt-quatre
bougies[359]. »
Bâtisseur

Le château de Versailles vu des


jardins sud-ouest.

Le dôme de l'hôtel des Invalides.

Dans l'esprit du roi, la grandeur d'un royaume doit aussi se


mesurer à son embellissement. Sur les conseils de Colbert, un des
premiers chantiers du roi sera la restauration du palais et du jardin
des Tuileries[356], confiée à Louis Le Vau et à André Le Nôtre. Les
décors intérieurs sont l'œuvre de Charles Le Brun et des peintres
de la brillante Académie royale de peinture et de sculpture.

Après l'arrestation de Fouquet, dont il semble vouloir imiter la vie


fastueuse symbolisée par le château de Vaux-le-Vicomte, le roi
dépense d'importantes sommes dans l'embellissement du Louvre
(1666-1678) — dont le projet est confié à Claude Perrault, au
détriment du Bernin, pourtant venu exprès de Rome. Il confie la
restauration des jardins du château de Saint-Germain-en-Laye, sa
demeure principale avant Versailles, à Le Nôtre[356]. Louis XIV
emménage au château de Versailles en 1682, après plus de vingt
ans de travaux[360]. Ce château coûte moins de 82 millions de
livres, soit à peine plus que le déficit budgétaire de 1715[356]. En
1687, la construction du Grand Trianon est confiée à Jules
Hardouin-Mansart. Outre le château de Versailles, qu'il fait
agrandir petit à petit tout au long de son règne, le roi fait aussi
construire le château de Marly afin d'y recevoir ses intimes.

Paris lui doit aussi, entre autres, le pont Royal (financé sur ses
propres deniers), l'Observatoire, les Champs-Élysées, les Invalides,
la place Vendôme ainsi que la place des Victoires (commémorant
la victoire sur l'Espagne, l'Empire, le Brandebourg et les Provinces-
Unies). Deux arcs de triomphe, la porte Saint-Denis et la porte
Saint-Martin, célèbrent les victoires du Roi-Soleil lors de ses
guerres européennes[361].

Il fait aussi modifier profondément la structure de plusieurs villes


françaises — Lille, Besançon, Belfort, Briançon — en les fortifiant
grâce aux travaux de Vauban. Il crée ou développe certaines villes,
tel Versailles pour la cour, ou Neuf-Brisach et Sarrelouis pour
défendre les acquisitions de l'Alsace et de la Lorraine. En 1685, la
ceinture de fer des fortifications défendant la France est pour
l'essentiel achevée[362].

Pour faciliter le développement de la marine royale, il développe


les ports et arsenaux de Brest et de Toulon, crée un port de guerre
à Rochefort, des ports de commerce à Lorient et Sète et fait
construire le port franc et l'arsenal des galères à Marseille[363].

Langue française et classicisme littéraire

Sous Louis XIV se poursuit le processus engagé par Louis XIII,


conduisant le français à devenir la langue des lettrés en Europe
ainsi que la langue de la diplomatie, qu'elle continue à être au
xviiie siècle[364]. Cette langue est alors peu parlée en France, hors
des cercles du pouvoir et de la cour, qui joue un rôle central dans
sa diffusion et dans son élaboration[365]. Le grammairien Vaugelas
définit d'ailleurs le bon usage comme « la façon de parler de la
plus saine partie de la cour »[366]. Poursuivant sur la lancée de ce
dernier, Gilles Ménages et Dominique Bouhours (auteur des
Entretiens d'Ariste et d'Eugène) insistent sur la clarté ainsi que sur
la justesse de l'expression et de la pensée[367]. Parmi les grands
grammairiens de ce siècle figurent également Antoine Arnauld et
Claude Lancelot, auteurs en 1660 de la Grammaire de Port-Royal.
Les femmes jouent un rôle important dans l'élaboration de la
langue française, comme le montre, d'une certaine façon, la pièce
de Molière Les Précieuses ridicules. Ce sont elles qui lui apporte
son souci de la nuance, son attention à la prononciation et son
goût de la néologie. La Bruyère écrit à leur sujet : « Elles trouvent
sous leur plume des tours et des expressions qui souvent en nous
ne sont l'effet que d'un long travail et d'une pénible recherche ;
elles sont heureuses dans le choix des termes, qu'elles placent si
juste que, tout connus qu'ils sont, ils ont le charme de la
nouveauté, semblent être faits seulement pour l'usage où elles les
mettent[n 25] ». De son côté, Nicolas Boileau, dans son Art
poétique, paru en 1674, résume selon Pierre Clarac, « la doctrine
classique telle qu'elle avait été élaborée en France dans la
première moitié du siècle. L'ouvrage n'a rien - et ne pouvait rien
avoir - d'original dans son inspiration. Mais ce qui le distingue de
tous les traités de ce genre, c'est qu'il est en vers et qu'il cherche à
plaire plus qu'à instruire. Composé à l'usage des gens du monde, il
obtient auprès d'eux le plus éclatant succès »[369]. Vers 1660, le
roman héroïque, qui remonte à Henri IV, décline, tandis que de
nouvelles formes d'écrits, nouvelles, lettres se développent et font
l'objet de théorisation à travers notamment le Traité de l'origine
des romans de Pierre-Daniel Huet (1670) et des Sentiments sur
les lettres et sur l'histoire, avec des scrupules sur le style de Du
Plaisir (1683)[368].

Les Français de province parlent alors des langues régionales, le


français ne deviendra la langue populaire commune que sous la
Troisième République. De plus, durant cette période, même si les
religions, afin de mieux être comprises de leurs ouailles, font un
effort de scolarisation, le taux d'alphabétisation reste modeste et
atteint dans les régions les plus favorisées jusqu'à 60 % des
hommes et 30 % des femmes[370]. Les élites administratives et
politiques sont obligées d'être bilingues (français, langue
régionale), ou trilingues quand on ajoute le latin. Malgré cela, il se
forme un public de cour (modèle de l'honnête homme) qui valorise
l'homme de lettres et lui attribue un « statut spécifique »[371]. Les
hommes de lettres sont formés, comme les gens aisés, dans les
collègues jésuites (une centaine), dans les collèges de l'Oratoire
ou encore, comme Jean Racine, aux « petites écoles » de Port-
Royal où l'enseignement repose sur l'étude des classiques latins,
Cicéron, Horace, Virgile, Quintilien. Devenus écrivains, ils veulent
les imiter non pas servilement mais de façon à les dépasser[372].
Les auteurs de l'époque de Louis XIV, notamment Corneille,
Racine, Molière, La Fontaine, La Bruyère, Charles Perrault, Fénelon,
Madame de La Fayette, Madame de Sévigné, ne sont appelés à
leur tour classiques qu'à partir de Stendhal, qui les nomme ainsi
pour les opposer aux romantiques[372]. Lorsqu'éclate la querelle
des Anciens et des Modernes à la fin du règne, la France a su
édifier une littérature et une langue dont le rayonnement durera au
moins deux siècles[373].

Au xviiie siècle, Voltaire célèbre dans deux de ses livres, Le Temple


du goût (1733) et Le Siècle de Louis XIV, la littérature et la langue
française de cette époque, symboles de l'excellence française. Fin
du xixe siècle, au moment où la Troisième République entreprend
son œuvre de scolarisation de masse, Gustave Lanson voit, dans
la langue française et la littérature de l'époque de Louis XIV, un
instrument de la « prépondérance française ». Si, à la fin du
xixe siècle et au début du xxe siècle, les autorités se méfient de
Louis XIV, elles magnifient malgré tout les auteurs classiques
qu'elles donnent massivement à lire aux lycéens[374].

Patron des arts et des sciences

Louis XIV avec instruments de


musique, fleurs et fruits, par Jean
Garnier (1632-1705)[375].

Dans sa jeunesse, Louis XIV danse lors des ballets donnés à la


cour, tel le Ballet des Saisons, à l'été 1661. Il dansera son dernier
ballet en 1670[376]. Au ballet succéderont les comédies-ballets tel
Le Bourgeois gentilhomme de Molière. En 1662, est fondée
l'Académie royale de danse. Le roi chante aussi en
s'accompagnant à la guitare. Robert de Visée, musicien à la
Chambre du Roi, compose deux livres de pièces pour la guitarre
dédiées au Roy. La musique fait partie de la vie de cour. Il ne
passe pas un jour sans musique à Versailles. Tous les matins,
après le conseil, Louis XIV écoute trois motets à la chapelle
royale[377].

Grand amateur de musique italienne, Louis XIV fait de Jean-


Baptiste Lully le surintendant de la musique et le maître de
musique de la famille royale. Toujours à l'affût de nouveaux
talents, le roi lance des concours de musique : en 1683, Michel-
Richard de Lalande devient ainsi sous-maître de la Chapelle royale
et composera plus tard ses Symphonies pour les Soupers du Roy.

Accordant une grande place au théâtre, Louis XIV « a orienté


certains écrivains, moins par son goût et sa culture que par son
prestige, vers la décence et la noblesse, vers le bon sens et la
justesse[378] ». Son influence est considérable car il se comporte
en mécène et finance les grandes figures culturelles de l'époque,
dont il aime s'entourer. Artistes et écrivains rivalisent d'efforts et
de talent pour mériter son appréciation. Ayant très tôt découvert le
génie comique de Molière, il fait restaurer pour lui, en 1661, la
salle du Palais-Royal, où le comédien jouera jusqu'à sa mort[379].
Pour le récompenser, le roi octroie six mille livres de pension à sa
troupe, qui devient officiellement « La Troupe du Roi au Palais-
Royal » (1665) ; la même année, il devient le parrain de son
premier enfant.

En même temps que la comédie acquiert avec Molière ses lettres


de noblesse, la tragédie continue de s'épanouir et « tend à devenir
une institution d'État[380] », atteignant un sommet avec Racine, que
le roi récompensera du succès de Phèdre (1677) en le nommant
son historiographe[n 26]. Selon Antoine Adam,

« La grandeur historique de Louis XIV avait été de


donner au royaume un style. Que ce soit Bossuet ou
La Rochefoucauld, ou Mme de Lafayette, que ce
soient les héroïnes de Racine, tous et toutes ont en
commun le sens de l'attitude, non pas théâtrale, mais
magnifique. Ils sont comme portés à ce haut niveau
par l'orgueil de la race ou du rang social, par le
sentiment de leurs devoirs et de leurs droits. C'est
aux environs de 1680 que ce style s'est affirmé avec le
plus de force, c'est à cette époque que la France
monarchique a eu le mieux conscience de vivre un
moment exceptionnel de l'histoire[382]. »

Buste de Louis XIV par Le Bernin.

La référence à l'Antiquité romaine s'impose en art. Le roi est


représenté par les peintres comme étant le nouvel Auguste,
comme Jupiter, vainqueur des Titans, comme Mars, dieu de la
guerre ou Neptune. La nouvelle cosmologie s'oppose à la morale
héroïque de Corneille. Elle vise à « redéfinir autour de la monarchie
un nouvel ordre, un nouvel ensemble de valeurs »[383]. À partir de
1660-1670, Nicolas Boileau fait l'éloge du bon sens et de la raison,
ce qui contribue à ruiner « l'emphase tragique à la Corneille »
caractéristique de l'aristocratie frondeuse du début du siècle. L'art
vise alors à imposer à l'aristocratie des valeurs plus « romaines »
destinées à « discipliner ses folles impulsions »[384]. Vers la fin du
siècle, la tragédie s'essouffle et subit la désaffection du public[385].

En 1648, est fondée l'Académie royale de peinture et de sculpture,


où sont formés tous les grands artistes du règne. Placée sous la
protection de Colbert, elle est dirigée par Charles Le Brun et
compte parmi ses fondateurs les plus grandes figures de la
peinture française du milieu du siècle, tels Eustache Le Sueur,
Philippe de Champaigne, et Laurent de La Hyre[386]. Conçue sur le
modèle des académies italiennes, elle permet aux artistes
titulaires d'un brevet du roi d'échapper aux règles contraignantes
des corporations urbaines, qui régissent depuis le Moyen Âge le
métier de peintre et de sculpteur. Les membres de l'Académie
mettent au point un système élaboré d'enseignement, de copie
d'après les maîtres, de conférences destinées à théoriser le
« beau » au service du monarque, et créent même une Académie
de France à Rome, où sont envoyés les élèves les plus méritants.
La plupart des grandes commandes du règne, dont les décors
peints et sculptés du château de Versailles, sont réalisées par les
élèves formés dans cette nouvelle Académie royale[386]. En 1664,
Colbert invite Le Bernin, alors au sommet de sa gloire, pour la
restructuration du Louvre; si son projet est écarté, l'architecte-
sculpteur italien réalise cependant un buste du roi en marbre
blanc et une statue équestre qu'il livre vingt ans après son retour à
Rome : d'abord « exilée » dans un coin peu prestigieux du parc de
Versailles, celle-ci est aujourd'hui conservée dans l'Orangerie du
château (tandis qu'une copie orne actuellement la place devant la
Pyramide du Louvre à Paris)[387]. Cette dernière statue a été
dévoilée à Versailles en même temps que le Persée et Andromède
du sculpteur français Pierre Puget, dont le célèbre Milon de
Crotone orne déjà le parc depuis 1682.

En 1672, Louis XIV devient le protecteur officiel de l'Académie


française : « Sur les conseils de Colbert, le roi lui offrit un domicile
— au Louvre — un fonds pour couvrir ses besoins, des jetons pour
récompenser la présence aux séances ; il lui offrit aussi quarante
fauteuils — signe de l'égalité totale entre académiciens[388]. » En
1666, il fonde l'Académie des sciences, destinée à concurrencer la
Royal Society de Londres[386]. Son règne voit aussi la
réorganisation du Jardin des plantes et la création du
Conservatoire des machines, arts et métiers[358].

Profil et caractéristiques

Personnalité

Statue équestre de Louis XIV sur la


place Bellecour (Lyon).

Le « portrait de Louis XIV » occupe une place de choix dans les


Mémoires de Saint-Simon (381 pages dans l'édition Boislisle de
1916). Pour le mémorialiste, tout le « caractère » du roi découle de
son trait fondamental, l'orgueil, alimenté par la flatterie dont il fait
sans cesse l'objet, et par son esprit qui est, dit-il, « au-dessous du
médiocre […] mais capable de se former et de se raffiner »[389].
Selon l'historien moderne Thierry Sarmant, l'orgueil de Louis XIV
vient du sentiment d'appartenir à la plus ancienne, la plus
puissante et la plus noble dynastie d'Europe, les Capétiens, de
même que de la grande confiance en sa capacité de gouverner
qu'il gagne après des débuts hésitants[390].

Certains de ses contemporains tel le maréchal de Berwick ont


souligné sa grande politesse, et sa belle-sœur Madame Palatine
son affabilité[391]. Il traite ses domestiques avec respect[392],
Saint-Simon note d'ailleurs que sa mort n'est regrettée « que de
ses valets inférieurs, de peu d'autres gens »[393]. Il a d'ailleurs
comme principal homme de confiance son fidèle valet Alexandre
Bontemps, organisateur de son mariage secret avec Madame de
Maintenon et l'un des rares témoins de ce remariage[394].

Malgré son surnom de « roi soleil », il est de nature timide, ce qui


n'est pas sans rappeler son père Louis XIII et ses successeurs
Louis XV et Louis XVI. Il redoute les conflits et les scènes, ce qui
l'amène à s'entourer de plus en plus de ministres effacés et
dociles tels que d'Aligre, Boucherat, mais surtout Chamillart, l'un
de ses favoris. Au demeurant, il n'est en confiance que dans un
cercle restreint de parents, domestiques, ministres de longue date
et quelques grands seigneurs[395].

Au fil des années, il a su maîtriser sa timidité, sans la surmonter,


et la fait paraître comme maîtrise de soi[395]. Primi Visconti, un
chroniqueur du xviie siècle, relate qu' « en public, il est plein de
gravité et très différent de ce qu'il est en son particulier. Me
trouvant dans sa chambre avec d'autres courtisans, j'ai remarqué
plusieurs fois que, si la porte vient par hasard à être ouverte, ou
s'il sort, il compose aussitôt son attitude et prend une autre
expression de figure, comme s'il devait paraître sur un
théâtre »[396]. S'exprimant de manière laconique et préférant
réfléchir seul avant de prendre une décision[397], une de ses
répliques célèbres est « je verrai », en réponse à des requêtes de
toutes sortes[395].

Le roi lit moins que la moyenne de ses contemporains cultivés. Il


préfère se faire lire les livres. Il aime en revanche la conversation.
Un de ses interlocuteurs favoris, Jean Racine, est aussi un de ses
lecteurs préférés. Louis XIV lui trouve « un talent particulier pour
faire sentir la beauté des ouvrages »[398]. Racine lui lit notamment
La Vie des hommes célèbres de Plutarque. À partir de 1701, le roi
se met à constituer une bibliothèque de livres rares, parmi
lesquels figurent : Les Éléments de la politique de Thomas Hobbes,
Le Prince parfait de Jean Bauduin[399], Le portrait du gouverneur
politique de Mardaillan et La Dîme royale de Vauban[400],[401].
Emblème, devise et monogramme

Article détaillé : Us et coutumes à la cour de Versailles.

Emblème

Nec pluribus impar (« supérieur à


tous »), la devise du roi.

Louis XIV choisit pour emblème le soleil. C'est l'astre qui donne vie
à toute chose, mais c'est aussi le symbole de l'ordre et de la
régularité. Il régna en soleil sur la cour, les courtisans et la France.
Les courtisans assistaient à la journée du roi comme à la course
journalière du soleil. Il apparaît même déguisé en soleil lors d'une
fête donnée à la cour en 1653[402].

Devise

Voltaire rappelle, dans son Histoire du siècle de Louis XIV, la


genèse de la devise du Roi-Soleil. Louis Douvrier, spécialiste des
monnaies antiques, en prévision du carrousel de 1662, a l'idée
d'attribuer un emblème et une devise à Louis XIV, qui n'en a pas.
Cet ensemble ne plaît pas au roi qui le trouve ostentatoire et
prétentieux. Douvrier, pour assurer malgré tout le succès de sa
production, la promeut discrètement auprès de la cour qui
s'enthousiasme de cette trouvaille et y voit l'occasion de montrer
son éternel esprit de flatterie. Le blason comporte un globe éclairé
par un soleil étincelant et la devise latine : nec pluribus impar,
formule construite en litote dont le sens a prêté à discussion,
signifiant littéralement « sans son pareil même dans un grand
nombre »[n 27]. Louis XIV refuse toutefois de s'en parer et ne la
porte jamais dans les carrousels. Il semble que, par la suite, il ne
fit que la tolérer, pour ne pas décevoir ses courtisans. Charles
Rozan rapporte la parole que Louvois adresse au roi quand celui-ci
déplore le sort de Jacques II d'Angleterre chassé de son pays : « Si
jamais devise a été juste à tous égards, c'est celle qui a été faite
pour votre Majesté : Seul contre tous »[403].

Monogramme

Le monogramme de Louis XIV représente deux lettres "L"


affrontées :
Monogramme de Louis XIV.

Aux Invalides.

Porte de l'Orangerie, château de Versailles.

Place Vendôme.
Travail

Louis XIV travaille environ six heures par jour : de 2 à 3 heures le


matin et l'après-midi, sans compter le temps consacré à la
réflexion et aux affaires extraordinaires, à la participation aux
différents conseils et à la liasse c'est-à-dire aux tête-à-tête avec
les ministres ou ambassadeurs[404]. Le roi tient également à se
tenir informé de l'opinion de ses sujets. C'est lui qui traite
directement les demandes de grâce car, de la sorte, il peut
s'instruire de l'état de ses peuples[405]. Après dix ans d'exercice du
pouvoir, il écrit :

« C'est ici la dixième année que je marche, comme il


me semble, assez constamment dans la même route ;
écoutant mes moindres sujets ; sachant à toute heure
le nombre et la qualité de mes troupes et l'état de
mes places ; donnant incessamment mes ordres pour
tous leurs besoins ; traitant immédiatement avec les
ministres étrangers; recevant et lisant les dépêches ;
faisant moi-même une partie des réponses et
donnant à mes secrétaires la substance des
autres[406]. »

Si l'historien François Bluche admet l'existence « d'accords


instinctifs, implicites ou intuitifs entre le souverain et ses sujets »,
il pointe malgré tout « la relative insuffisance de relations entre le
gouvernement et les sujets de Sa Majesté »[407].

Physionomie

Louis XIV représenté en Alexandre le


Grand.

Il a souvent été dit du roi qu'il n'était pas grand. En 1956, Louis
Hastier a déduit, à partir des dimensions de l'armure qui lui a été
offerte en 1668 par la république de Venise, que le roi ne pouvait
mesurer plus de 1,65 m. Cette déduction est aujourd'hui contestée
car cette armure a pu être fabriquée selon un standard moyen de
l'époque[408]. En effet, il s'agissait d'un présent honorifique n'étant
pas destiné à être porté, si ce n'est dans les tableaux peints à
sujet antique. Certains témoignages confirment que le roi était
d'une belle prestance, ce qui laisse supposer que, pour son temps,
il avait au moins une taille moyenne et une silhouette bien
proportionnée. Madame de Motteville raconte, par exemple, que
lors de l'entrevue sur l'île des Faisans, en juin 1660, entre les
jeunes promis présentés par les deux parties — française et
espagnole — que l'Infante Reine « le regardait avec des yeux tout à
fait intéressés par sa bonne mine, parce que sa belle taille le
faisait dépasser les deux ministres [Mazarin, d'un côté et don
Louis de Haro, de l'autre] de toute la tête »[409]. Enfin, un témoin,
François-Joseph de Lagrange-Chancel, maître d'hôtel de la
Princesse Palatine, belle-sœur du roi, avance une mesure précise :
« Cinq pieds, huit pouces de hauteur », soit 1,84 m[410].

Santé

Si le règne de Louis XIV est d'une longueur exceptionnelle, malgré


tout sa santé n'a jamais été bonne, ce qui lui vaut d'être
quotidiennement suivi par un médecin : Jacques Cousinot de
1643 à 1646, François Vautier en 1647, Antoine Vallot de 1648 à
1671, Antoine d'Aquin de 1672 à 1693, enfin Guy-Crescent Fagon
jusqu'à la mort du roi. Tous ont abondamment recours à des
saignées, à des purgations et à des lavements aux clystères — le
roi aurait reçu plus de 5 000 lavements en 50 ans[411]. Par ailleurs,
comme l'expliquent des notes sanitaires, il eut de nombreux
ennuis peu « royaux »[412]. Ainsi, il arrive à Louis d'avoir fort
mauvaise haleine à cause de ses ennuis dentaires, apparus en
1676 selon le journal de son dentiste Dubois ; il arrive alors à ses
maîtresses de placer un mouchoir parfumé devant leur nez[413].
Par ailleurs, en 1685, alors qu'on lui arrache un des nombreux
chicots de son maxillaire gauche, une partie de son palais est
arrachée, provoquant une « communication bucco-nasale »[414].
La lecture du journal de santé du roi Louis XIV, minutieusement
entretenu par ses médecins successifs, est édifiante : il se passe
peu de jours sans que le souverain soit l'objet d'une purgation,
d'un lavement, d'un emplâtre, d'une pommade ou d'une
saignée[415]. On y trouve entre autres consignés :

petite vérole en 1647 ;


troubles gastriques et dysenteries, indispositions chroniques
chez ce monarque, réputé gros mangeur ;
tumeurs : téton droit cautérisé en janvier 1653 ;
gonorrhée : tenue secrète, cette maladie le tenaille
régulièrement depuis mai 1655, époque de ses premières
liaisons ;
vapeurs et douleurs dorsales fréquentes : certaines
(novembre 1647) attribuées à une attaque de syphilis ; avec
pustules sur tout le visage et d'autres parties du corps, suivie
d'un début de « gangrène » des orteils ;
langueurs et fièvres variées: la fièvre typhoïde de juin 1658 lui
fait perdre ses cheveux et le condamne à porter des perruques
toute sa vie ;
maux de dents : en 1685, toute sa dentition supérieure côté
gauche est « arrachée », avec le voile du palais qui sera
cautérisé plusieurs fois aux pointes de feu (les liquides lui
ressortent parfois par le nez) ;
fistule anale : cette malformation handicapante lui fera
finalement subir une opération expérimentale la plus
douloureuse qui soit (par le chirurgien Félix) en novembre 1686
(voir Fistule anale de Louis XIV) ;
ennuis urinaires, accompagnés de probables calculs (mictions
accompagnées de « pelotons de sable ») ;
goutte : des attaques insupportables au pied droit et à la
cheville gauche le tiennent longtemps immobilisé ou gênent sa
marche — ses dernières années tiendront du supplice.

Maîtresses et favorites

Mademoiselle Louise de La Vallière.

Louis XIV a de très nombreuses maîtresses dont Louise de La


Vallière, Athénaïs de Montespan, Marie-Élisabeth de Ludres, Marie
Angélique de Fontanges, et Madame de Maintenon (qu'il épouse
secrètement après la mort de la Reine, sans doute dans la nuit du
9 au 10 octobre 1683, en présence du Père de La Chaise qui
donne la bénédiction nuptiale)[416].

Le roi adolescent fait, à 18 ans, la rencontre d'une nièce du


cardinal Mazarin, Marie Mancini. S'ensuit entre eux une grande
passion, qui mène le jeune roi à envisager un mariage, que ni sa
mère, ni le cardinal ne consentent à accepter. Le monarque
menace alors d’abandonner la couronne pour cette Italienne,
française dans sa culture. Il s'effondre en sanglots lorsqu’elle est
contrainte de quitter la cour, en raison de l’insistance de l’oncle de
la jeune fille, qui est aussi parrain du roi, Premier ministre du
royaume et prince de l'Église. Le primat préfère faire épouser au
roi sa pupille, l'infante d'Espagne[417]. En 1670, Jean Racine
s'inspire de l'histoire du roi et de Marie Mancini pour écrire
Bérénice.

Plus tard, le roi fait aménager des escaliers secrets dans


Versailles pour rejoindre ses différentes maîtresses[418]. Ces
liaisons irritent la compagnie du Saint-Sacrement, un parti de
dévots. Bossuet, comme Madame de Maintenon, tentent de
ramener le roi à plus de vertu.

Louis XIV, s'il aime les femmes, est conscient qu'il doit d'abord
veiller aux affaires de l'État. Il note dans ses mémoires « il faut
que le temps que nous donnons à nos amours ne soit jamais pris
au préjudice de nos affaires »[419]. Il a une certaine méfiance vis-à-
vis de l'influence que les femmes peuvent exercer sur lui. C'est
ainsi qu'il refuse un bénéfice à une personne soutenue par Mme de
Maintenon en disant « je ne veux absolument pas qu'elle s'en
mêle »[420].
On dénombre au moins quinze favorites et maîtresses supposées
du roi, avant son mariage avec Madame de Maintenon :

Marie Mancini, nièce du cardinal de Mazarin qui devient par la


suite la femme du Connétable de Colonna[421] ;
Olympe Mancini, comtesse de Soissons (1655), sœur de la
précédente[422] ;
Henriette Anne Stuart d'Angleterre, sa belle-sœur — le statut de
maîtresse est contesté par des historiens, notamment par Jean-
Christian Petitfils qui parle de relation platonique[423] ;
Louise Françoise de La Baume Le Blanc, duchesse de La
Vallière et de Vaujours (1644-1710 (liaison avec le roi de 1661 à
1667)[424] ;
Catherine Charlotte de Gramont, princesse de Monaco, épouse
du prince de Monaco[424] ;
Françoise-Athénaïs de Rochechouart de Mortemart, marquise
de Montespan (1667 à 1681)[425] ;
Bonne de Pons, marquise d'Heudicourt (1665 ou 1666) ;
Anne-Julie de Rohan-Chabot, princesse de Soubise (1674 à
1676)[426] ;
Marie-Élisabeth de Ludres (1676 à 1677)[427] ;
Lydie de Rochefort-Théobon[426] ;
Marie Angélique de Scoraille de Roussille, marquise puis
duchesse de Fontanges († 1681), dite « Mademoiselle de
Fontanges »[428] ;
Claude de Vin des Œillets, dite « mademoiselle des Œillets » ;
Charlotte-Éléonore de La Mothe-Houdancourt[426] ;
Françoise d'Aubigné, marquise de Maintenon, veuve du poète
Paul Scarron dite « la belle Indienne », qu'il épouse en secret
(mariage morganatique) après le décès de la reine[427].

À propos des maîtresses du roi, Voltaire remarque, dans Le Siècle


de Louis XIV : « C'est une chose très remarquable que le public, qui
lui pardonna toutes ses maîtresses, ne lui pardonna pas son
confesseur ». Par là, il fait allusion au dernier confesseur du roi,
Michel Le Tellier, auquel une chanson satirique attribue la bulle
Unigenitus[429].

Titres

1638-1643 : S.A.R. Monseigneur le Dauphin.


1643-1715 : S.M. le roi de France et de Navarre.

Famille

Ascendance

Ascendance de Louis XIV de France


32. François de
Bourbon-
Vendôme
16. Charles IV de
Bourbon
33. Marie de
Luxembourg
8. Antoine de
Bourbon
34. René
d'Alençon
17. Françoise d'Alençon
35. Marguerite de
Lorraine-
Vaudémont
4. Henri IV de
France
36. Jean III de
Navarre
18. Henri II de Navarre
37. Catherine de
Navarre
9. Jeanne III de
Navarre
38. Charles
d'Orléans
19. Marguerite
d'Angoulême
39. Louise de
Savoie
2. Louis XIII de
France
40. Jean de
Médicis
20. Cosme Ier de
Toscane
41. Maria Salviati
10. François Ier de
Médicis
42. Pierre Álvarez
de Tolède
21. Éléonore de Tolède
43. María Osorio
Pimentel (es)

5. Marie de
Médicis
44. Philippe Ier de
Castille
22. Ferdinand Ier du
Saint-Empire
45. Jeanne Ire de
Castille
11. Jeanne
d'Autriche
46. Vladislas IV
de Bohême
23. Anne Jagellon
47. Anne de Foix
1. Louis XIV
de France
48. Philippe Ier de
Castille (48=44)
24. Charles Quint
49. Jeanne Ire de
Castille (49=45)
12. Philippe II
d'Espagne
50. Manuel Ier de
Portugal
25. Isabelle de Portugal
51. Marie
d'Aragon
6. Philippe III
d'Espagne
52. Ferdinand Ier
du Saint-Empire
(52=22=28)
26. Maximilien II du
Saint-Empire
53. Anne
Jagellon
(53=23=29)
13. Anne
d'Autriche
54. Charles Quint
(54=24)
27. Marie d'Autriche
55. Isabelle de
Portugal (55=25)
3. Anne
d'Autriche
56. Philippe Ier de
Castille
(56=44=48)
28. Ferdinand Ier du
Saint-Empire (28=22)
57. Jeanne Ire de
Castille
(57=45=49)
14. Charles II
d'Autriche-Styrie
58. Vladislas IV
de Bohême
(58=46)
29. Anne Jagellon
(29=23)
59. Anne de Foix
(59=47)
7. Marguerite
d'Autriche-Styrie
60. Guillaume IV
de Bavière
30. Albert V de Bavière
61. Marie-
Jacobée de
Bade-Sponheim
15. Marie-Anne de
Bavière
62. Ferdinand Ier
du Saint-Empire
(62=22=28=52)
31. Anne d'Autriche
63. Anne
Jagellon
(63=23=29=53)
Descendance

Article détaillé : Descendance de Louis XIV.

Louis XIV a de nombreux enfants légitimes et illégitimes.

De la reine, Marie-Thérèse d'Autriche, le roi a six enfants (trois


filles et trois garçons) dont un seul, Louis de France, le « Grand
Dauphin », survécut à l'enfance :

Nom Naissance Décès


er
Louis de France, fils de France, le Grand Dauphin 1 novembre 1661 14 avril 1711

Anne-Élisabeth de France, fille de France 18 novembre 1662 30 décembre 1662

Marie-Anne de France, fille de France 16 novembre 1664 26 décembre 1664

Marie-Thérèse de France, fille de France, la Petite Madame 2 janvier 1667 1er mars 1672

Philippe-Charles de France, fils de France, duc d'Anjou 5 août 1668 10 juillet 1671

Louis-François de France, fils de France, duc d'Anjou 14 juin 1672 4 novembre 1672

De ses deux principales maîtresses, il eut 10 enfants légitimés


dont 5 seulement survivent à l'enfance[n 28] :

De l'union du roi avec Louise de La Vallière naissent cinq ou six


enfants dont deux survivent à l'enfance[430],[431].

Nom Naissance Décès

Charles de La Baume Le Blanc, mort sans être légitimé 1663 1666

Philippe de La Baume Le Blanc, mort sans être légitimé 1665 1666

Louis de La Baume Le Blanc, mort sans être légitimé 1665 1666

Marie-Anne, mademoiselle de Blois (1666-1739), mariée au prince de Conti 1666 1739

Louis de Bourbon, comte de Vermandois. Mort à seize ans lors de sa première campagne 1667 1683

De Madame de Montespan naissent :


Portrait de sœur Louise
Marie Thérèse, retrouvé dans
les combles du musée de
Melun en 2014 (attribué à
Pierre Gobert, vers 1700).

Nom Naissance Décès

Louis-Auguste, duc du Maine 1670 1736

Louis-César, comte de Vexin 1672 1683

Louise-Françoise de Bourbon, « Mademoiselle de Nantes », mariée au prince de Condé 1673 1743

Louise-Marie-Anne, mademoiselle de Tours 1674 1681

Françoise-Marie, Mademoiselle de Blois (1677-1749), mariée au duc d'Orléans ; 1677 1749

Louis-Alexandre, comte de Toulouse (1678-1737) 1678 1737

En 1679, l'affaire des poisons consomme la disgrâce dans


laquelle Madame de Montespan, ex-favorite du roi était tombée
quelques mois auparavant.

Le roi aurait eu d'autres enfants, mais qu'il n'a pas reconnus,


comme Louise de Maisonblanche (1676-1718), avec Claude de
Vin des Œillets. Il est également possible de noter le cas
mystérieux des origines de Louise Marie Thérèse, dite « la
Mauresse de Moret ». Trois hypothèses sont avancées, ayant pour
point commun de voir en elle « la fille du couple royal »[432]. Il
pourrait s'agir de la fille adultérine de la reine Marie-Thérèse, d'un
enfant caché du roi Louis XIV avec une comédienne[433] ou plus
simplement d'une jeune femme baptisée et parrainée par le roi et
la reine[434].
Louis XIV dans les arts et la culture
Article détaillé : Représentations de Louis XIV dans les arts et la
culture.

Louis XIV apparaît dans de nombreuses œuvres de fiction,


romans, films, comédies musicales. Le cinéma et la télévision,
suivant les époques, ont montré des images très diverses du roi,
avec une prédilection pour l'épisode du masque de fer[435].

Dans l'historiographie

Points de vue des historiens

Les historiens sont divisés quant à la personnalité de Louis XIV et


à la nature de son règne. Les divergences existent dès son
époque, car la tendance est de confondre ce qui relève de
l'individu et ce qui tient à l'appareil d'État. Aussi les
historiographies oscillent entre une tentation apologétique,
exaltant l'époque comme un âge d'or français, et une tradition
critique attentive aux conséquences néfastes d'une politique
belliciste[436].

Francophones

En France, alors que la discipline historique s'institutionnalise au


xixe siècle, Louis XIV fait l'objet de biographies contradictoires.
Jules Michelet lui est hostile et insiste sur le côté sombre de son
règne (dragonnades, galères, disettes, etc.). L'historiographie se
renouvelle sous le Second Empire par l'entremise des opposants
politiques, qu'ils soient orléanistes ou républicains. Pour les
premiers, elle permet de minimiser la place de la Révolution et de
la dynastie bonapartiste au sein de l'histoire française, pour les
seconds d'opposer la grandeur du passé à la vulgarité du présent.
Les études sur l'administration sont largement représentées,
comme en témoignent les œuvres d'Adolphe Chéruel et de Pierre
Clément, ainsi que, dans une moindre mesure, celles consacrées à
la politique religieuse et aux figures aristocratiques. La
dénonciation générale de la révocation de l'édit de Nantes est
associée, chez les historiens libéraux tels que Augustin Thierry, à
la valorisation du souverain établi comme un acteur majeur de la
construction de l'État-nation moderne[437]. Dans la seconde moitié
du xixe siècle, Ernest Lavisse apporte des nuances, insistant, dans
ses manuels scolaires comme dans ses cours, sur son
despotisme et sa cruauté[438]. De manière similaire à ses
collègues universitaires français, il pointe l'autoritarisme, l'orgueil
du monarque, la persécution des jansénistes et des protestants,
les dépenses excessives de Versailles, l'asservissement du
mécénat culturel à la glorification royale, le nombre des révoltes et
les guerres continuelles. Il reste cependant sensible à la
renommée et aux succès initiaux du règne[439]. Sous la Troisième
République, le sujet est sensible car le monarchisme est encore
vivace en France et constitue toujours une menace pour la
république. Dans l'entre-deux guerres, au livre partial de
l'académicien Louis Bertrand, répond un livre réquisitoire de Félix
Gaiffe, l'Envers du Grand Siècle[440]. Dans les années 1970, Michel
de Grèce pointe les insuffisances de Louis XIV, tandis que
François Bluche le réhabilite[441]. À partir des années 1980, le
règne de Louis XIV est étudié sous l'angle des origines de l'État
moderne en Europe et des agents économiques et sociaux. Ces
recherches permettent de mieux comprendre l'opposition
aristocratique à Louis XIV durant la Fronde[442]. Des études
réalisées sur les thématiques de la finance et de la monnaie, par
Daniel Dessert et Françoise Bayard notamment, conduisent à
mieux comprendre comment la monarchie se finance et à
remettre en question l'approche très favorable à Colbert adoptée
sous la Troisième République[443]. Enfin, des historiens comme
Lucien Bély, Parker, Somino et d'autres apportent des éclairages
nouveaux sur les guerres menées par Louis XIV[444].

Anglo-saxons

L'approche britannique et américaine dominante du monarque,


jusqu'au xixe siècle voire jusqu'au début du xxe siècle, est
marquée par une hostilité teintée de fascination. Il est à la fois
considéré comme un despote affamant ses sujets afin de
conduire ses guerres, et comme le propagateur intransigeant du
catholicisme. En 1833, Thomas Babington Macaulay, un historien
whig, met en avant la cruauté et sa tyrannie dans son analyse de
la guerre de succession d'Espagne. La légende noire attribuée à
Louis XIV atteint son acmé dans les écrits de David Ogg, qui en
fait le précurseur de Guillaume II et d'Adolf Hitler en 1933.
Néanmoins, entre les années 1945 et 1980, les historiens anglo-
américains contribuent à renouveler l'approche sur la nature du
régime et sa place en Europe, tandis qu'en France, les spécialistes
de cette époque tendent à délaisser le champ politique au profit
des questions sociales et culturelles. Ils apportent des analyses
neuves sur l'extension du rôle de l'État ainsi que sur la
déconstruction de la propagande et des relations de pouvoir
informelles. Malgré l'existence de l'américaine Society for French
Historical Studies et de la britannique Society for the Study of
French History, les interactions avec la recherche française restent
rares jusqu'aux années 1990. Jean Meyer compte parmi les
chercheurs ayant promu les travaux anglo-américains au sein du
public français. Bien entendu, il n'existe pas d'homogénéité de
points de vue au sein de la communauté scientifique, Guy
Rowlands rejoignant par exemple Roger Mettam sur le caractère
conservateur du régime, mais lui refusant une dimension
réactionnaire et affirmant une volonté sincère de réformes
institutionnelles[445].
Allemands

Entre les milieux des xixe et xxe siècles, et surtout après l'histoire
française de Leopold von Ranke, l'historiographie allemande porte
un intérêt notable à Louis XIV, essentiellement pour sa politique
étrangère, et ce d'un point de vue imprégné par l'essor du
nationalisme. Le roi se trouve stigmatisé comme un agresseur de
l'Allemagne, un despote et un débauché, coupable de trois guerres
de brigandage (Raubkriege). Il est décrit comme une menace pour
Frédéric-Guillaume Ier, perçu de manière téléologique comme un
annonciateur de l'unification allemande. L'image se complexifie à
la fin du xixe siècle : l'anthropologue racialiste Ludwig Woltmann le
compte au nombre des hommes d'État prestigieux ; Richard
Sternfeld lui reconnaît ses qualités administratives malgré son
appétit de conquêtes. Dans l'entre-deux guerres, en dehors des
pamphlets revanchards, les historiens allemands comme Georg
Mentz intègrent les auteurs français à leurs travaux et tendent à
dépersonnaliser les résultats du règne. Pendant le Troisième
Reich, la condamnation des guerres se conjugue à une certaine
estime pour l'absolutisme royal. Après 1945, et sous l'influence du
rapprochement franco-allemand, l'historiographie universitaire
adopte un style moins passionnel et des travaux sont menés
conjointement avec l'étranger comme l'illustrent Paul-Otto Höynck,
Fritz Hartung, Klaus Malettke. La recherche tend alors à
s'internationaliser, à étudier le souverain dans le contexte du
xviie siècle, indépendamment du présent, et à incorporer les
innovations méthodologiques de l'histoire économique et
sociale[446].

Notes et références

Notes

1. « Dieudonné » signifiant « Donné par Dieu ».


2. Ayant quitté en ce jour son château de Versailles, le roi, à la
suite d'un gros orage, doit se replier au Louvre, où loge la reine
Anne d'Autriche. Ses appartements n'étant pas préparés, il doit
partager le lit de la reine.
3. Date du 5 décembre justement retenue par certains historiens
pour la conception du futur dauphin.
4. D'autant que la reine avait déjà fait plusieurs fausses couches.
5. Dont une plaque de marbre gravé d'un texte d'action de grâce,
plaque toujours présente dans l'église. Voir Notice
no PM83000206 (http://www2.culture.gouv.fr/public/mistral/p
alissy_fr?ACTION=CHERCHER&FIELD_1=REF&VALUE_1=PM83
000206) [archive], base Palissy, ministère français de la
Culture.
6. Archives départementales des Yvelines - Saint-Germain-en-
Laye (B 1640-1656 ; vue 47/187 et 48/187) - Acte de baptême
de Louis XIV Roy de France : « Le vingt et un (avril 1643) mardy
à cinq heures après midy furent supplées les ceremonies du
sacrement de baptesme dans la chapelle du chasteau viel de
St Germain en Laye par messire Dominique Seguier evesque
de Meaux... à tres hault et tres puissant prince Monseigneur le
Dauphin né du cinquième du mois de septembre mil six cent
trente huit.... la marraine Madame Charlotte Marguerite de
Montmorency, épouse de tres hault prince Henry de Bourbon
prince du sang laquelle a donné le nom de Louys à
monseigneur le Dauphin ».
7. Primi Visconti rapporte que c'est elle qui avait déniaisé le jeune
roi Louis XIV, qui avait alors 16 ans : « Tout affreuse qu'elle
était, le prince étant fort jeune, l'ayant trouvé seul à l'écart dans
le Louvre, elle le viola, ou du moins le surprit, de sorte qu'elle
obtint ce qu'elle désirait ». On prétend même que, nullement
gêné, le jeune roi serait retourné plusieurs fois dans son lit.
Anne d'Autriche aurait inventé ce stratagème afin de s'assurer
que son fils était « propre au mariage ». Cette hypothèse est
appuyée sur le fait que cette femme « issue de peu » eut
l'extrême honneur de recevoir un cadeau étonnant de la reine
mère qui l'aurait payée en pierres précieuses, prévues
initialement pour les travaux du Louvre, avec lesquelles la
Borgnesse s'est construit un hôtel particulier à Paris,
aujourd'hui situé au 68, rue François-Miron, l'hôtel de Beauvais.
8. Puis continûment, à partir de 1673. Lorsque la calvitie devient
importante, il adopte une perruque complète avec différentes
longueurs et bouclages selon les circonstances (chasse,
messe, souper, cérémonie officielle avec notamment la
« perruque in-folio » ou « à la Royale », volumineuse perruque
d'apparat au gros bouclage en étage) réalisées par Jean
Quentin, premier barbier du roi ou Benoît Binet, perruquier du
roi[24].
9. On dit jusqu'au xviie siècle inclus, Louis [le] Quatorzième.
10. Tous deux cousins directs du roi ; Condé est le premier prince
du sang, et également un général talentueux.
11. Y.M. Bercé (v. bibliographie) parle même d'« impuissance
fiscale » à son arrivée au pouvoir et de « terrorisme fiscal »
infligé par le surintendant.
12. Michel Le Tellier n'est pas parent avec le ministre homonyme.
13. Voir la section Le roi et la religion.
14. Archives départementales des Yvelines - Versailles (Notre-
Dame)(S 1715-1715 ; vue 61/78 ; page 54 du registre) : « L'an
mil sept cent quinze le 4e de 7bre les entrailles de Tres haut,
Tres puissant et Tres Excellent Prince Louïs XIV. Roi de france
et de navarre, decedé le 1er du courant ont eté transportées à
l'Église de Nre Dame de Paris, le 6e dud. mois le cœur a eté
transferé à la maison de St. Louïs des Jesuites, à Paris ; Et le
corps a eté conduit le 9e. du même mois à l'abbaïe roïalle des
Benedictins de St. Denis en france en presence de nous
soussigné curé de Versailles. » (signé : Huchon).
15. Mémoires p. 71-72, cité in Perez[90].
16. Mémoires p. 72, cité in Perez[91].
17. Mémoires p. 28, in Perez[92].
18. Mémoires p. 237, in Perez[93].
19. Fine moustache en croc dont les pointes relevées sont
maintenues appliquées par de la cire[170].
20. Le roi descendait dans la nef les jours où il communiait.
Lorsque le roi assistait à la messe du rez-de-chaussée, il
prenait place sur un prie-dieu : deux rangées de suisses
battaient du tambour jusqu'à ce qu'il fût agenouillé. Deux
maîtres des requêtes restaient de part et d'autre du prie-Dieu,
prêts à recevoir les éventuelles suppliques adressées au
souverain : le principe d'un libre accès au souverain durant la
manifestation publique de sa dévotion était respecté durant
toute la messe.
21. Le roi ne prenait pas le deuil en noir, mais en violet couleur du
deuil de l'évêque. Au cours de la messe, le célébrant ne devait
pas oublier d'accomplir au moins dix inclinations profondes en
direction du souverain, que celui-ci fut présent dans la nef ou la
tribune royale. À l'offertoire, le roi était encensé de trois coups
doubles, immédiatement après le célébrant, c'est-à-dire avant
les cardinaux, évêques et autres clercs éventuellement
présents. Pendant la messe basse, deux clercs de la Chapelle,
agenouillés, devaient tenir des flambeaux allumés de la fin de
la préface jusqu'à l'élévation incluse, une disposition prévue
également pour la messe basse célébrée par un évêque. Lors
des cérémonies de l'Ordre du Saint-Esprit, s'il y avait prestation
de serment, le roi disposait d'un fauteuil placé sous un dais, du
côté de l'Évangile, une situation qui rappelle précisément aussi
celle de l'évêque officiant. Le roi disposait alors exclusivement
du baldaquin, privilège en principe réservé aux évêques pour
toutes les églises de leur diocèse, l'évêque officiant devant
alors se contenter d'une banquette ou d'un faldistoire, comme
s'il était en présence d'un prélat supérieur en dignité ou en
juridiction. À Versailles, dans la chapelle définitive, le prie-Dieu
du roi était placé entre les deux rangées des stalles des
lazaristes, c'est-à-dire dans le chœur liturgique, lieu en principe
réservé aux clercs. Cette prérogative rappelle celle de
l'empereur byzantin, qui seul avait eu le droit de franchir la
barrière du chancel.
22. Le chiffre treize rappelle la cérémonie alors accomplie en
souvenir du miracle datant de l'époque de Grégoire le Grand,
lorsque ce Pape vit arriver un ange, sous l'apparence d'un
treizième enfant, à la Cène qu'il était en train de célébrer. Les
autres chefs d'État catholiques ne lavent les pieds que de
douze pauvres[298].
23. La prédication à la Chapelle du roi venait sanctionner une
renommée montante, acquise dans les grandes paroisses
parisiennes exigeantes ; cette prédication ouvrait la carrière de
l'épiscopat.
24. Louis XIV, Mémoires pour l'instruction du Dauphin, Paris,
Imprimerie nationale, 1992, 281 p. (ISBN 978-2-11-081230-8),
p. 135. On peut lire en ligne les deux volumes (https://archive.o
rg/details/mmoiresdelouisx01dreygoog/page/n7) [archive] de
ces Mémoires, avec une étude détaillée de leur composition
par Louis Dreyss (1880).
25. Les Caractères, 1689, remarque 37 cité in Bury[368].
26. Son œuvre d'historiographe a malheureusement disparu dans
un incendie en 1726[381].
27. Les héraldistes de l'époque furent prompts à y voir un plagiat
d'un ancien blason ayant appartenu à Philippe II d'Espagne qui
signifiait pour la circonstance : « Suffisant à toutes les
étendues », à tous les mondes, voire : à plusieurs mondes… La
concision de la formule latine admet de nombreux
compléments sous-entendus. On fit alors remarquer que ce roi
d'Espagne possédait encore à cette époque un empire où le
soleil ne se couchait jamais. On détourna donc le sens de cette
devise vers la personnalité du roi qui n'en demandait pas tant.
Cela lui fit tort, car elle lui attribua une attitude hautaine,
distante et orgueilleuse, qu'il n'avait pas.
Le philologue des langues anciennes J. Saunier (1873-1949)
indique, dans son Vocabulaire latin, (1927), que le mot latin
« par » a le sens premier d'« être capable », dans le sens d'être
à la hauteur d'une tâche, de tenir tête à… et plures (pluribus) a
le sens de « plus nombreux que » ; « plusieurs » se traduisant
plutôt en latin classique par « multi, nonnulli… »
28. Liste selon Y. M. Bercé, qui ajoute que le roi était attentif à sa
progéniture extra-conjugale, qu'il aimait beaucoup. Chacun fut
reconnu par lettres patentes et ceux qui survécurent reçurent
le nom de Bourbon, furent titrés et dotés. Cela concerne les
maîtresses de longue date. Les enfants illégitimes, s'il y en eut,
ont par nature une origine problématique.

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langoureuse maladie mourut dans le Chasteau neuf de St
Germain en Laye tres puissant tres Victorieux et tres chrestien
Prince Louis De Bourbon treiziesme du nom surnommé Le
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Annexes

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Articles connexes

Famille

Descendance de Louis XIV (ébauche de tableau de


descendance)
Généalogie des Bourbons
Homme au masque de fer
Histoire générale

Chronologie de la France sous Louis XIV


Formation territoriale de la France
Guerres de Louis XIV
Histoire de France au xviie siècle
Histoire de la marine française
Société d'Ancien Régime
Politique

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Aménagement de la France au xviiie siècle
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France
Antoine Arnauld
Antonin Nompar de Caumont, duc de Lauzun
D'Artagnan
Blaise Pascal
Charles Le Brun
Charles Perrault
Claude Louis Hector de Villars
Élisabeth-Charlotte de Bavière, dite la Princesse Palatine
François d'Aix de La Chaise, dit le père La Chaise
Françoise d'Aubigné, marquise de Maintenon
François Michel Le Tellier de Louvois
Gabriel Nicolas de La Reynie
Henri de La Tour d'Auvergne, vicomte de Turenne
Jacques-Bénigne Bossuet
Jean Bart
Jean de La Bruyère
Jean de La Fontaine
Jean Racine
Jean-Baptiste Colbert
Jean-Baptiste Lully
Jules Hardouin-Mansart
Jules Mazarin
Louis II de Condé, dit le Grand Condé
Louis Le Vau
Louis de Rouvroy de Saint-Simon
Madame de Montespan
Madame de Sévigné
Michel Le Tellier
Michel-Richard de Lalande
Molière
Nicolas Fouquet
Philippe de France
Pierre Corneille
Pierre Mignard
Pierre Séguier
Sébastien Le Prestre de Vauban

Liens externes

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