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Intitulé du Module :

Le monde des affaires

Chargé du module :

Dr. Joseph K. N. TSIGBE, Enseignant-chercheur au Département


d’Histoire et d’Archéologie, Université de Lomé. Spécialité : Histoire
économique et sociale.

Année académique 2010-2011


PROGRAMME, CONTENUS ET DÉROULEMENT DES SÉANCES

Intitulé du Module : Le monde des affaires

Chargé du Module : Dr. Joseph K. N. TSIGBE, Enseignant-chercheur au Département


d’Histoire et d’Archéologie, Université de Lomé. Spécialité : Histoire économique et sociale.

Courriel : jotsigbe@tg.refer.org

Mode d’évaluation : évaluation formative (dossiers et/ou exposés) + évaluation sommative


(QCM, QRC, définitions, mini-dissertation, etc.)

Objectif général

L’objectif poursuivi par ce module est d’amener les étudiants à se familiariser avec les
réalités du monde des affaires et à maîtriser le vocabulaire afférent.

Objectifs spécifiques

Au terme de ce module, l’étudiant doit être capable de :

− Cerner le contour du concept des affaires ;


− Comprendre le langage du milieu des affaires ;
− Maîtriser le vocabulaire utilisé dans les milieux d’affaires ;
− Connaître les rouages de la production, la consommation et leur rapport avec le marché ;
− Maîtriser les rouages du monde de l’entreprise ;

Programmation du module et résumé d'orientation du contenu

Première séance : Prise de contact et introduction générale du module

Il s’agit de présenter aux étudiants, le programme du module. Il sera également question


d’exposer les objectifs poursuivis par le module et de présenter les éléments de
bibliographie qui le sous-tendent.

Deuxième : Chapitre 1er : LE MONDE DES AFFAIRES ET SON VOCABULAIRE

Cette séance sera consacrée à la définition des concepts-clefs relatifs au monde des affaires.
Cette séance est fondamentale pour la bonne compréhension du module.

Troisième séance : Chapitre 2 : LES AGENTS ET LE CIRCUIT ÉCONOMIQUES

Il est difficile de cerner le monde des affaires sans le lier aux activités économiques. Ainsi, ce
chapitre sera consacré aux agents et circuits économiques afin d’analyser le rôle que joue
chacun de ces éléments.

Quatrième et cinquième séances : Chapitre 3 : LE MONDE DE L’ENTREPRISE

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Après avoir montré ce que s’est qu’une entreprise, le présent chapitre s’attèlera à présenter
aux apprenants les différents types d’entreprises qui existent, comment elles naissaient,
évoluent et meurent. Une attention particulière sera portée sur le financement des
entreprises qui s’effectue soit par le système de crédit bancaire, soit par l’actionnariat.

Sixième et septième séances : Chapitre 4 : PRODUITS ET CONSOMMATION : LE MARCHE ET SON


MONDE

Le but d’une entreprise est de produire des biens et services destinés à la consommation
sous toutes ses formes. Cet objectif ne pourra être atteint qu’à condition que l’on connaisse
le marché, sa constitution et ses rouages. Ainsi, ce chapitre vise à présenter le monde du
marché et les réalités afférentes en brossant une fresque d’ensemble à savoir : la production
et la consommation.

Huitième séance : Chapitre 5 : LE CREDIT, L’EPARGNE, LES REVENUS ET LES FINANCES PUBLIQUES

Ce dernier chapitre du module vise à montrer les rapports intrinsèques qui existent entre le
monde des affaires et la survie de l’Etat. Dans cette lancée, il sera montré comment l’homme
ou la femme d’affaires doit s’organiser pour dégager des revenus pour contribuer, d’une
part, à la croissance de ses propres affaires et, d’autre part, payer sa redevance à l’Etat en
vue de la bonne marche de ce dernier.

A l’issue de cette séance, il sera procédé à la conclusion générale du module et à la clôture


des activités pédagogiques.

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CHAPITRE I :

LE MONDE DES AFFAIRES ET SON VOCABULAIRE

Il n’est pas question de proposer dans cette rubrique un dictionnaire. L’objectif visé consiste
plutôt à proposer quelques termes économiques avec définition à l’appui, afin d’amener
l’apprenant à se familiariser avec le lexique du monde des affaires.

L'économie : "L'économie est la science qui étudie comment des ressources rares sont
employées pour la satisfaction des besoins des hommes vivant en société ; elle s'intéresse
d'une part aux opérations essentielles que sont la production, la distribution et la
consommation des biens, d'autre part, aux institutions et aux activités ayant pour objet de
faciliter ces opérations

Les besoins : Un besoin est un sentiment de privation, de manque, parallèle à la notion de


désir, que l'individu cherche à faire disparaître par la consommation d'un bien. C'est une
demande exprimée ou latente, d'ordre individuel ou collectif. Les besoins sont au cœur
même de l'activité économique puisque leur existence est la raison d'être de la production.
Le besoin présente plusieurs caractéristiques : son intensité dépend étroitement de l'utilité
du bien auquel il est attaché : plus l'hiver approche et plus le manteau est ressenti comme
utile. L'hiver passé, le besoin devient inexistant. Il varie d'un individu à l'autre : pour un non-
fumeur, le besoin de cigarettes n'existe pas. Il évolue avec le temps, le lieu, le contexte
économique, les ressources financières, le niveau de développement, la publicité...

Les besoins peuvent être classés en deux grandes catégories : les besoins élémentaires ou
physiologiques (besoins primaires) indispensables à la survie : se loger, respirer, manger,
se protéger du froid et de la chaleur, se défendre contre les agressions, procréer ...
Quelques besoins primaires sont satisfaits par la nature, notamment celui de respirer, mais
la majorité d’entre eux ne le sont pas et nécessitent la production de biens par l’homme. Les
besoins matériels (besoins secondaires) destinés à satisfaire un bien-être supplémentaire,
des nécessités non vitales : équipement, culture, vêtements à la mode, téléphone portable,
maquillage...

On peut aussi les classer en : besoins individuels, que l'individu consommateur peut
satisfaire lui-même, en fonction de ses ressources, en achetant les biens et services associés.
Les Besoins collectifs sont exprimés par un ensemble d'individus, pour la satisfaction
desquels la collectivité (l'État, les organismes sociaux) met gratuitement à disposition des
services collectifs (éducation, police). Les besoins sont illimités car on constate que si au fur
et à mesure qu’un besoin est satisfait, son intensité diminue, un autre apparaît et la chaîne
continue. Seules les sociétés primitives se contentaient de satisfaire leurs besoins primaires,
nos sociétés ont créé d’autres besoins, d’autres envies qui augmentent perpétuellement sans
connaître de limite.

Les biens : Les biens sont les moyens qui permettent de satisfaire les besoins. En amont, on
peut relever l'existence de deux types de biens : les biens naturels ou biens libres :
produits de la nature et non d'une activité humaine, comme l'eau, l'air, la lumière du soleil,
ils sont théoriquement en quantité illimitée. Les biens non naturels ou biens économiques
: nés de l'activité humaine et transformés tout au long du processus productif, comme la
paire de chaussures, l'ordinateur, le lave-linge, ils sont d'une grande variété.

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Les biens économiques : pour être considéré comme économique, un bien doit remplir
plusieurs conditions :
* satisfaire un besoin (quelle que soit la nature de celui-ci et en dehors de tout jugement
moral).
* présenter des propriétés identifiées par le consommateur comme pouvant satisfaire ses
besoins.
* être disponible (les ressources minières de Mars ne sont pas des biens économiques).
* être rare (le besoin excède les quantités disponibles ; c'est le cas de l'eau potable par
exemple).

Il existe deux grandes catégories de biens économiques : les biens matériels qui sont des
produits physiques. Ils peuvent être :
* durables : ils servent plusieurs fois (un lave-vaisselle, des meubles, un appareil-photo...) et
ont une durée de vie assez longue.
* semi-durables : ils servent plusieurs fois et ont une durée de vie moyenne (une paire de
chaussures, un pantalon, un crayon...).
* non durables : ils sont détruits à la première utilisation (une allumette, un yaourt).

Les services qui sont des produits ne se concrétisant pas par un bien matériel. Certaines
activités comme celle d’un médecin, d’un coiffeur, d’un formateur n'ont rien de matériel : ce
sont des prestations que l'on nomme services. Elles sont immatérielles et répondent à
d'autres besoins que les biens. Ces services peuvent être :
* marchands (payants comme le cinéma, une coupe de cheveux, un stage de langue...).
* non marchands (comme les routes, la sécurité...).

Les biens peuvent être classés selon leur utilisation et on distingue alors : les biens de
consommation ou biens finaux qui permettent de satisfaire immédiatement les besoins du
consommateur (vêtements, bijoux, meubles, nourriture ...). Le qualificatif "final" indique
qu'ils sont consommés par le consommateur final, en bout de chaîne (vélo, console de jeu,
CD audio). Les biens de production qui permettent de produire d’autres biens et qui ne sont
pas détruits à la première utilisation. Il s'agit des biens d'équipement (les machines, les
bâtiments, les équipements) qui constituent le capital fixe de l'entreprise.

Les biens intermédiaires qui sont les produits bruts utilisés par l'entreprise et dont la
transformation et la combinaison avec d’autres produits donneront naissance à un bien de
production ou à un bien de consommation.

Autant les besoins sont illimités, autant les biens sont limités, donc rares. Pour résoudre ce
conflit entre l’existence illimitée des besoins et la rareté des biens, l’individu doit faire des
choix, des calculs économiques pour utiliser au mieux les ressources dont il dispose pour
satisfaire ses besoins.

La valeur ajoutée

L'entreprise vend des produits qu'elle a fabriqués grâce à un certain nombre de biens et de
services qu'elle a acquis (matières premières, énergie, produits semi-finis, prestations de
services...). La valeur de ces produits finis est supérieure à celle des moyens mis en œuvre

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pour les fabriquer. Ce gain de valeur est appelé valeur ajoutée. Cette valeur permet de
mesurer la contribution exacte d’une unité de production à la création de richesses.

Calcul de la valeur ajoutée


On calcule la valeur ajoutée en utilisant deux chiffres :

- Le chiffre d'affaires de l'entreprise : les quantités produites et vendues multipliées par le


prix de vente.

- Les consommations intermédiaires : tous les achats faits par l'entreprise pour réaliser sa
production, sa consommation en biens et services (matières premières, fournitures...). La
valeur ajoutée est la différence entre le chiffre d'affaires et les consommations
intermédiaires.

Répartition de la valeur ajoutée


Cette valeur ajoutée sert à rémunérer les agents économiques qui concourent au
fonctionnement de l’entreprise.
- les salariés :
* paiement des salaires.
- les apporteurs de capitaux :
* versement de dividendes aux actionnaires.

* versement d'intérêts aux créanciers sur les prêts accordés.

- les administrations :
* impôts (impôts sur les bénéfices).
* taxes (taxe d'apprentissage...).

- cotisations sociales (sécurité sociale, assurance chômage, assurance vieillesse...).

- l'entreprise elle-même (partie de la valeur ajoutée non distribuée : bénéfice, réserves


indispensables aux futurs investissements).

Les prélèvements sociaux

Les revenus primaires des ménages supportent des prélèvements sociaux obligatoires qui
permettent la redistribution, l’objectif étant de faire supporter le coût des risques sociaux au
plus grand nombre pour pouvoir redistribuer aux individus en difficulté.

On appelle prélèvements sociaux des cotisations prélevées par des organismes sociaux :

- les cotisations de Sécurité Sociale qui couvrent l’assurance maladie, la maternité,


l'invalidité, la vieillesse, le décès, le veuvage, les Allocations Familiales, le logement, les
accidents du travail.

- les cotisations ASSEDIC (Association pour l'Emploi dans l'Industrie et le Commerce) qui
permettent le versement des allocations chômage.
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- les cotisations de retraite complémentaire qui aident à financer une partie de la retraite.

- la Contribution sociale Généralisée (CSG) appliquée à tous les revenus (revenus du


travail et revenus du capital).

- la contribution pour le remboursement de la dette sociale (CRDS).

Ces cotisations :

- sont prélevées sur les salaires et payées en partie par les salariés (1/3 des cotisations
sociales) et en partie par les employeurs (2/3 des cotisations sociales) ; on parle alors de
charges patronales.

- sont calculées sur la rémunération brute des salariés et retenues à la source du salaire
brut ; la somme que reçoit le salarié est appelée salaire net.

- sont versées par les employeurs aux organismes de sécurité sociale.

Le salaire réel

L’analyse économique distingue le salaire nominal, c’est-à-dire la quantité de monnaie


perçue au titre du salaire et le salaire réel ou la quantité de biens ou services que ce salaire
permet d’acheter. Comme le pouvoir d’achat dépend à la fois des revenus et des prix, lorsque
la hausse des prix est supérieure à la hausse des salaires, le salaire réel diminue et vice
versa. On parle alors d’augmentation ou de diminution du pouvoir d’achat.

Le coût de la vie

C’est le niveau général des prix. Pour évaluer les variations des prix, on a recours à l’indice
des prix qui mesure la variation d’un prix entre deux époques données. L’indice général des
prix concerne l’ensemble des prix. Lorsque la tendance générale de l’évolution des prix est à
la hausse, on parle d’inflation.

En conclusion, il faut dire que loin de prétendre à l’exhaustivité en matière de vocabulaire


afférent au monde des affaires, ces quelques notions permettront aux apprenants de se
rendre à l’évidence que l’on a grand besoin de cerner avec précision les notions
fondamentales pour mieux comprendre le monde des affaires.

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CHAPITRE II :

LES AGENTS ET LE CIRCUIT ÉCONOMIQUES

Tandis que le professeur achète un livre, l'agriculteur demande un prêt à sa banque,


l’étudiant paie ses droits d'inscription à l'université, le retraité vend ses actions. Chacune de
ces personnes effectue un acte économique différent et joue un rôle dans le grand monde de
l'économie. Tous les individus d’une société participent à la vie économique : ce sont les
agents économiques. Tous ces agents prennent des décisions et réalisent des opérations
économiques les mettant en relation les uns avec les autres : ils exercent une activité,
perçoivent des revenus, dépensent, accumulent du capital, prêtent, empruntent, etc.

I. LES AGENTS ECONOMIQUES

Les agents ont plusieurs fonctions dans la vie économique : un même agent peut à la fois
produire et consommer. Mais, pour simplifier, on peut associer à chaque agent une fonction
économique principale :

- ceux qui produisent : fonction de production.

- ceux qui consomment : fonction de consommation.

- ceux qui redistribuent les revenus : fonction de répartition.

On regroupe ces agents économiques en tenant compte de leur activité principale pour les
classer en cinq principaux secteurs, appelés secteurs institutionnels :

- Les entreprises

- Les ménages

- Les administrations

- Les institutions de crédit

- Le reste du monde

A. Les entreprises

Entreprises publiques ou privées, elles utilisent des hommes, du matériel, des matières
premières afin de produire des biens ou des services en vue de satisfaire des besoins.

Les activités des producteurs sont classées en 3 secteurs (décrits par Colin Clark) : le secteur
primaire (agriculture, pêche, extraction de minerais), le secteur secondaire (les industries
en général: industries de transformation, industrie chimique, etc.) et le secteur tertiaire
(commerce, artisanat, services, transport). Certains économistes évoquent aussi l’existence

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d’un secteur quaternaire. Ce nouveau secteur, appelé aussi nouvelle économie, regroupe
l'ensemble des activités de service liées à la gestion et la diffusion de l'information : les
autoroutes de l'information, les banques de données, l'Internet, le multimédia...

D’autres appliquent la dénomination de secteur quaternaire au secteur d’activités non


concurrentiel, actuellement en plein développement. Après le secteur primaire : les produits
du sol, le secteur secondaire : la production industrielle, et le secteur tertiaire : les services
publics ou privés, vient s’ajouter aujourd’hui le secteur quaternaire qui concerne les
productions sociales et écologiques. Ou si l’on préfère « l’économie solidaire », destinée à
compenser la dure déshumanisation de l’économie de marché et qui se distingue par son but
non lucratif.

B. Les ménages

On regroupe sous le terme « ménages » l'ensemble des individus partageant le même


domicile et dont l'activité est essentiellement la consommation : célibataires, familles,
collectivités (casernes, hospices...).

Les ménages jouent un double rôle dans l'économie :

- ils fournissent le travail et, en échange, perçoivent un salaire.

- ils consomment des biens et services et, en contrepartie, donnent ce que l'on nomme "la
dépense des ménages" et qui est en fait le prix des biens et services.

Les consommateurs sont classés en un nombre de catégories socioprofessionnelles


présentant chacune une certaine homogénéité sociale :

- les agriculteurs exploitants.

- les artisans, commerçants et chefs d'entreprises.

- les cadres et professions intellectuelles supérieures.

- les professions intermédiaires.

- les employés.

- les ouvriers.

- les retraités.

- autres personnes sans activité professionnelle.

C. Les administrations

Ce sont les institutions et organisations qui rendent des services sans rechercher de profit
ou qui agissent sur la répartition des richesses.

On distingue :
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- Les administrations publiques, regroupant l'État, les Collectivités locales, la Sécurité
sociale, qui produisent des services non marchands destinés à la collectivité ou redistribuent
des revenus, et dont le financement est assuré par la collectivité.

- Les administrations privées, qui regroupent l'Église, les syndicats, les associations, les
partis politiques, qui produisent des services destinés à leurs membres, sans but lucratif, et
dont le financement est effectué par l'intermédiaire des cotisations versées par les membres
et de subventions.

D. Les institutions financières

Ce sont essentiellement les banques, les caisses d'épargne, la Banque de France et les autres
établissements de crédit. Elles produisent des services financiers qui consistent à assurer
l'émission de moyens de paiement, de placement, de financement et à collecter l'épargne des
autres agents. Elles assurent le financement de l'économie.

E. Le Reste du monde
Le reste du monde, appelé encore "l'Extérieur", est une expression économique qui désigne
l'ensemble des acteurs étrangers qui effectuent des échanges avec les acteurs économiques
nationaux. Il s'agit d'un acteur fictif qui permet de mettre en évidence l'existence d'échanges
de biens et de services avec l'étranger.

II. LE CIRCUIT ECONOMIQUE

Les agents économiques sont tous en relation les uns avec les autres. Par exemple, les
ménages ont des relations avec d'autres agents économiques comme les entreprises, les
banques, les administrations, eux-mêmes en relations réciproques. Ces échanges sont
matérialisés par des flux. Les flux représentent les mouvements de biens et services et les
mouvements de monnaie entre les différents agents économiques.

Le circuit économique est une représentation imagée et simplifiée de l'activité économique


qui permet de décrire, au moyen des flux, les relations essentielles entre les différents
agents. Chaque flux est caractérisé par sa nature et le sens du mouvement, représenté, par
convention, au moyen d'une flèche orientée.

Dans une économie simplifiée composée d’agents qui produisent (les entreprises) et
d’agents qui consomment (les ménages), on peut schématiser la circulation entre eux de la
façon suivante :

Les ménages fournissent aux entreprises des services et des biens productifs et ces
dernières leur livrent des biens et services : ce sont les flux réels ou matériels :

Ménages ------- travail -------------> entreprises

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La contrepartie de ces flux réels est constituée par les flux monétaires ou financiers qui
représentent les échanges d'argent, revenus et dépenses des ménages.

Ménages <------- salaire ------------ entreprises

Les flux sont, en général, réciproques et à un flux réel, le travail par exemple, correspond, en
contrepartie, un flux monétaire, le salaire. Cependant, certains flux sont unilatéraux et n'ont
donc pas de contrepartie. Il peut s'agir, par exemple, d'un flux réel qui n'a pas de
contrepartie monétaire, comme le service gratuit d'une administration publique ou le travail
d'un bénévole pour une association. A l'inverse, un flux monétaire peut ne pas donner lieu,
en retour, à un flux réel ou un flux monétaire : ce sera le cas, par exemple, pour un don
effectué par un ménage à la Croix Rouge qui est une administration privée.

Comme on peut le constater, les agents économiques sont de divers ordres. Ils orientent et
influent sur les circuits économiques. La meilleure connaissance de ces agents et circuits
économiques permet de cerner en partie les rouages de l’activité économique.

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CHAPITRE III :

LE MONDE DE L’ENTREPRISE

La notion d'entreprise n'est pas univoque. Elle dépend du point de vue dont on l'aborde :
juridique, économique, sociologique...

Définition.
En synthétisant les différentes approches, on peut définir l'entreprise à la fois comme un
groupe social structuré et organisé (rôle social) et comme un agent économique qui produit
des biens et des services (en combinant des facteurs de production), et répartit de la
richesse (en versant des salaires, en payant des impôts...).

I. LES FACTEURS DE PRODUCTION

Pour produire, l'entreprise combine plusieurs facteurs :

- du capital : les ressources financières (capital financier) et les machines, les


bâtiments... (Capital technique).

- du travail : les femmes et les hommes, qualifiés ou non, qui effectuent un travail
manuel ou intellectuel.

- des matières premières et de l'énergie : les éléments consommés (électricité,


charbon...) ou transformés (la planche qui sert à faire le meuble, la tôle qui sert à faire la
carrosserie de la voiture...) dans le processus de production (ce sont les consommations
intermédiaires).

- des informations : brevets, licences, informations venant de l'environnement et du


marché.

II. L'ENVIRONNEMENT DE L'ENTREPRISE

L'entreprise n'est pas une cellule isolée, elle est en interaction constante avec un
environnement varié et complexe, qui va avoir une incidence sur son activité.

On peut identifier, entre autres, les éléments suivants :

- l'environnement économique : situation économique générale...

- l'environnement technologique : progrès technologiques, innovations, nouvelle


organisation du travail...

- l'environnement concurrentiel : comportement de la concurrence, nombre


d'acteurs...
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- l'environnement juridique : droit du travail, droit commercial, droit de la
consommation...

- l'environnement social : évolution des qualifications, développement de l'emploi


féminin...

- l'environnement démographique : structure par âge de la population...

- l'environnement socioculturel : modes de vie...

- l'environnement géographique : climat, environnement...

- L’entreprise et son environnement Social Juridique Technologique Démographique.

III. CLASSIFICATION DES ENTREPRISES

"Les 10 plus gros employeurs français", "Les 10 plus gros investisseurs français", "Les 10
plus gros bénéfices français", "Les 10 plus gros chiffres d'affaires français", etc., nombre de
salariés, investissement matériel et immatériel, résultat net, expression monétaire de
l'activité de l'entreprise, les critères de classification des entreprises sont nombreux et
variés et, pris isolément, ne rendent qu'imparfaitement compte de la réalité de l'entreprise.
Aussi les entreprises doivent-elles être décrites et classées à partir de plusieurs éléments
qui en montrent la diversité.

Les quatre critères retenus ci-dessous permettent d’en étudier les différentes formes et d’en
dresser une typologie.

- Taille de l’entreprise
- Composition du capital
- Forme juridique
- Activité

A. Taille d'une entreprise

La taille d’une entreprise peut se mesurer à l’aide de plusieurs critères, qu’il convient de
combiner.

1. L’effectif employé

Micro-entreprise 0
Très petite entreprise 1à9

Petite entreprise 10 à 49

Moyenne entreprise 50 à 499

Grande entreprise 500 à1000

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Très grande entreprise plus de mille

Les petites et moyennes entreprises sont regroupées sous le sigle P.M.E. (ou PME), ensemble
qui englobe généralement aussi les petites et moyennes industries (P.M.I.). En termes
d’effectifs, la PME emploie de 10 à 499 salariés. Les PME représentent plus de 90% des
entreprises françaises. Les micro-entreprises et les très petites entreprises se rencontrent
principalement chez les artisans, les commerçants et les agriculteurs. Le classement par
taille doit être analysé avec prudence, la généralisation des nouvelles technologies ayant fait
fondre les effectifs de certaines grandes entreprises. Par ailleurs, une entreprise peut faire
un chiffre d’affaires important avec un nombre limité de salariés (dans le commerce, par
exemple).

2. Le Chiffre d'affaires

Le chiffre d’affaires (C.A.) mesure la valeur des ventes réalisées par une entreprise sur une
période donnée. On le calcule en multipliant la quantité de produits vendus par leur prix
unitaire. Même s’il est pratique pour évaluer le poids économique des entreprises et faire
des comparaisons internationales, l’inflation et les fluctuations des taux de change rendent
son utilisation difficile.

3. La Valeur ajoutée

Elle mesure la contribution d’une entreprise à la création de richesse, sa production


effective. Elle est égale à la différence entre la valeur finale du produit et la valeur des
consommations intermédiaires (énergie, matières premières, produits semi-finis, etc.)
utilisées pour sa fabrication.

4. Les capitaux propres

Ils sont constitués du capital social (argent apporté par les propriétaires pour créer
l’entreprise) et de l’autofinancement (l’épargne de l’entreprise).

B. L'Activité

La classification des entreprises peut se faire en fonction de leur domaine d’activité et


donner lieu à une typologie par secteur d’activité ou secteur d’entreprise, et branche
d’activité ou nature de l’activité.

1. Secteur d’activités

Il s’agit de la typologie classique (décrite par Colin Clark), qui distingue :

- le secteur primaire, regroupant l’ensemble des entreprises productrices de matières


premières: agriculture, mines, pêche, exploitation forestière.

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- le secteur secondaire, rassemblant les activités de transformation des matières
premières en biens productifs ou en biens de consommation (artisanat et entreprises
industrielles).

- le secteur tertiaire, englobant les entreprises prestataires de services ou commerciales


(banques, commerces, santé etc.).Certains économistes évoquent aussi l’existence d’un
secteur quaternaire. Ce nouveau secteur, appelé aussi nouvelle économie, regroupe
l'ensemble des activités de service liées à la gestion et la diffusion de l'information : les
autoroutes de l'information, les banques de données, l'Internet, le multimédia...

D’autres appliquent la dénomination de secteur quaternaire au secteur d’activités non


concurrentiel, actuellement en plein développement. Après le secteur primaire : les produits
du sol, le secteur secondaire : la production industrielle, et le secteur tertiaire : les services
publics ou privés, vient s’ajouter aujourd’hui le secteur quaternaire qui concerne les
productions sociales et écologiques. Ou si l’on préfère « l’Economie Solidaire », destinée à
compenser la dure déshumanisation de l’économie de marché et qui se distingue par son but
non lucratif.

2. Secteur d’entreprise et branche d’activité.

- Secteur d’entreprise.

Concept créé par l’INSEE et utilisé dans le cadre de la comptabilité nationale, il regroupe les
entreprises ayant la même activité principale mais qui peuvent avoir des activités
secondaires différentes. Par exemple, Renault et Peugeot ont la même activité principale et
appartiennent au secteur automobile. Leurs activités secondaires sont par contre très
différentes. Alors que Peugeot construit des scooters (Peugeot Motocycles), s’occupe de
transport et de logistique (GEFCO) ou fabrique des équipements (sièges, pots
d’échappement) pour les voitures (Faurecia), Renault a créé un organisme de crédit
automobile offrant aux clients des financements et des services compétitifs (RCI Banque).

- Branche d’activité

C’est le produit ou le type de produit qui définit la branche. Elle regroupe donc des
entreprises entières ou des parties d’entreprises qui participent à la fabrication d’une
même catégorie de produit.

- Nature de l’activité

- L’entreprise agricole cultive la terre et vend la récolte.

- L’entreprise artisanale effectue un travail manuel pour le vendre.

- L’entreprise industrielle transforme la matière première et vend des produits finis (ou
semi finis).

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- L’entreprise commerciale achète un bien pour le revendre, sans transformation.

- L’entreprise prestataire de services fournit un travail, sans fabriquer d'objet, et le vend.

Le créateur d’entreprise peut choisir parmi un grand nombre de formes juridiques : société
anonyme, société en nom collectif, etc. et son choix devra prendre en compte plusieurs
critères, notamment :

- Le type d’activité

Certaines activités imposent le choix de la structure juridique. Les débits de tabac, par
exemple, doivent obligatoirement être exploités en entreprise individuelle ou en société en
nom collectif ; les sociétés de placements d’artistes du spectacle ne peuvent pas être des
sociétés anonymes.

- Le désir de s’associer

La volonté réelle de s'associer, de mettre en commun ses compétences, connaissances,


carnet d'adresse, etc. offre une garantie supplémentaire de succès. Si on préfère diriger seul,
sans rendre de comptes, il vaut mieux choisir un statut de type entreprise individuelle ou
EURL (entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée).

- La situation du patrimoine

Lorsque l'on a des biens personnels à protéger et/ou à transmettre, le choix de la structure
juridique prend toute son importance. La constitution d’une société permet de distinguer
son patrimoine personnel de celui de l'entreprise et donc de protéger ses biens personnels
de l'action des créanciers de l'entreprise.

- Les besoins financiers

Si l’activité envisagée nécessite des moyens financiers importants, la création d'une société
anonyme peut se révéler nécessaire.

- La gestion de l’entreprise

Certains types de sociétés imposent des règles contraignantes au dirigeant, qui ne peut pas
prendre de décisions importantes concernant la vie de la société sans l’autorisation des
associés. D’autres, comme l’entreprise individuelle par exemple, laissent le dirigeant agir
comme il le souhaite, sachant que les choix qu’il fait engagent sa responsabilité.

- Le régime social du dirigeant

Beaucoup de créateurs d’entreprises préfèrent être rattachés, pour la protection sociale, au


régime général des salariés et choisissent donc de créer une société de type SARL (société à
responsabilité limité) plutôt qu’une entreprise individuelle qui les fera dépendre du régime
des non-salariés.

- Le régime fiscal de l’entrepreneur et de l’entreprise


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De la structure adoptée dépendra le type d’imposition des bénéfices : impôt sur le revenu ou
impôt sur les sociétés.

- La crédibilité vis-à-vis des partenaires (banquiers, clients, fournisseurs...).


Pour approcher certains marchés, pour obtenir des crédits, la création d'une société
avec un capital important est nécessaire.

C. Capital

En prenant comme critère l’origine du capital, on peut globalement classer les entreprises
en trois groupes :

1) Le secteur public ;

2) Le secteur coopératif et social ;

3) Le secteur privé.

1. Le secteur public

Dans ce groupe, on trouve les entreprises que l’Etat contrôle du fait de la propriété ou de sa
participation financière. Il peut s’agir d’entreprises nationalisées, dont l’activité relève du
droit privé et dont les salariés ne sont pas fonctionnaires. Les bénéfices qu’elles réalisent
sont reversés au Trésor public. Il peut s’agir aussi d’établissements publics industriels et
commerciaux (SNCF, EDF). Il peut s’agir enfin d’entreprises semi-publiques dont les
capitaux sont apportés, en partie, par des investisseurs privés (Air France, Togo Télécom).

2. Le secteur coopératif et social


Les entreprises de ce secteur, qui a un très grand poids dans l’économie française,
présentent la particularité de ne pas avoir pour finalité de réaliser le profit le plus élevé
possible, mais d’offrir à leurs membres des biens et des services à des conditions
avantageuses.

Elles sont de 3 types :

- Les coopératives agricoles, de production ou de consommation.

- Les mutuelles d’assurance et de prévoyance ;

- Les associations à but non lucratif, dont les règles de constitution sont fixées par la loi de
1901 (elles sont parfois appelées « Association 1901 »).

3. Le secteur privé

Ce secteur est constitué de deux grands groupes de sociétés :


- celles qui n’ont qu’un propriétaire, appelées entreprises individuelles ;

17
- celles qui appartiennent à plusieurs personnes, les associés, et que l’on appelle
entreprises sociétaires. Les entreprises sociétaires sont fondées sur un contrat, engageant
les personnes qui ont décidé de se regrouper, qui donne naissance à une personne morale ;
cette personne fictive, titulaire de droits et d’obligations, est propriétaire du patrimoine
apporté par les associés et indépendante des créateurs.

D. Fonctionnement

Pour pouvoir être efficace, une entreprise doit répartir toutes les tâches à accomplir de
façon précise, structurée et spécialisée. Elle doit déterminer le rôle de chacun dans
l’entreprise. Plus l’entreprise est importante, plus sa structure est précise : dans une petite
entreprise, en effet, le patron effectue généralement lui-même toute une série de tâches très
diverses (il recrute, il vend, il fait ses comptes...) mais la complexité et la diversité croissante
des problèmes techniques, commerciaux, financiers... exigent d’une entreprise d’une
certaine taille une organisation efficace.

Les multiples tâches effectuées par l’entreprise peuvent être regroupées en ensembles
homogènes du point de vue de leur finalité. Ces regroupements de tâches interdépendantes
ayant le même objectif s’appellent fonctions. Au début du siècle, Fayol, un ingénieur français,
a analysé les fonctions de l’entreprise et en a distingué 6 :

- la fonction technique (production, transformation...),

- la fonction commerciale (achats, vente...),

- la fonction financière (recherche gestion des capitaux),

- la fonction sécurité (protection des biens et des personnes),

- la fonction comptable (établissement des documents comptables, calcul des coûts...),

- la fonction administrative (direction, prévision, coordination et contrôle).

On ne retrouve pas forcément toutes ces fonctions dans chaque entreprise. Par ailleurs, cette
typologie s’inscrit dans le contexte industriel du début du siècle et les entreprises actuelles
présentent des découpages faisant apparaître de nouvelles fonctions telles que :

- la fonction recherche et développement qui s’occupe des études et de la recherche...,

- la fonction qualité s’assure que les produits livrés sont conformes à des règles de
fabrication...,

- la fonction ressources humaines qui s’occupe des rémunérations, du recrutement, de la


formation....

Il faut souligner que l’importance de chacune des fonctions est due au contexte. Les
fonctions production, marketing, finance et ressources humaines ont respectivement été en

18
vogue dans les années 60 (société de consommation de masse), 70 (crise), 80
(déréglementation), 90 (aspiration à une justice sociale)

En définitive, pour exécuter une fonction, il faut un ensemble de moyens matériels et


humains, appelé service. À une fonction peuvent correspondre plusieurs services (dans les
grandes entreprises notamment). Inversement, un service peut assumer des activités
relatives à plusieurs fonctions (dans les petites entreprises).

19
CHAPITRE IV :

PRODUITS ET CONSOMMATION : LE MARCHE ET SON MONDE

Dans la mise en place de son plan de marchéage, l'entreprise doit, dans un premier temps,
prendre des décisions et faire des choix en matière de politique de produit, ce qui suppose
qu'elle ait défini le produit et ses caractéristiques. Elle doit également avoir une parfaite
connaissance du marché auquel sont destinés les produits qu'elle fabrique. Il faut donc
savoir ce que recouvre cette notion, qui a des sens différents selon le domaine dans lequel
elle est utilisée. Le marché est régit par la loi de l’offre et de la demande d’où l’importance de
la notion de la consommation.

I. LA NOTION DE PRODUIT

Défini de manière classique, le produit est un bien ou un service, offert sur un marché,
permettant de satisfaire les besoins et les désirs des consommateurs. Du point de vue
mercatique, le produit est un amalgame de caractères standard et d’attributs spécifiques. Un
vélo n’est pas seulement un produit qui permet de se déplacer ; il se différencie par des
caractéristiques visibles tels que son poids, sa matière, sa couleur, ses équipements... C’est
aussi un symbole complexe où se retrouvent le style de vie, les rêves de celui qui l'achète. Le
consommateur achète également des services à travers ce produit : le service après-vente, la
livraison... Eu égard à toutes ces définitions, Th. Levitt prose la définition simpliste suivante :
"Le produit est l'ensemble des satisfactions qu'un acheteur retire de sa consommation".

- Les caractéristiques du produit.

Divers éléments permettent d'identifier le produit :

- le nom générique du produit : magnétoscope, voiture..., les caractéristiques minimales


qui font que le produit peut être appelé « voiture » ou « magnétoscope ».

- les spécificités techniques ou carte d'identité : performances, composants utilisés,


qualité de fabrication, matériaux..., l'ensemble des informations essentielles sur le
produit.

- la marque : un sigle (SNCF), un symbole (le crocodile Lacoste), un nom (Chanel)..., qui
permettent de reconnaître le produit, de le différencier. Véritable signature, elle
rassemble les valeurs sous-jacentes portées par le produit et par l’entreprise. Le nom
doit être facile à mémoriser et évocateur de l’image que l’on veut donner au produit
(Candia « pureté », Vigor « robustesse », Tonigencyl « tonicité » ...

Une entreprise aux activités diversifiées ou offrant des lignes de produits répondant aux
mêmes besoins mais ne visant pas la même cible, aura intérêt à exploiter plusieurs marques.
Omo (lessives), Gibbs (rasage), Signal (dentifrice) sont des marques exploitées par la même
entreprise : Unilever.

On peut aussi décliner la marque comme le fait Nestlé avec Nescafé (café soluble), Nesquick
(chocolat soluble), Nestea (boisson au thé) ... La marque établit une communication avec le
20
client et véhicule l’image de marque. Elément de la politique commerciale, la distribution,
qui permet de mettre à disposition du consommateur final les biens et services, consiste à
sélectionner et à gérer un ensemble de moyens pour que les biens soient disponibles au bon
endroit, dans les quantités voulues et dans les conditions matérielles les plus propices à
susciter l’acte d’achat. Cela implique souvent l’intervention d’intermédiaires qui constituent
alors les éléments du canal de distribution de l’entreprise.

Tout produit fourni par une entreprise est destiné à la consommation

II. LA CONSOMMATION

Les agents économiques possèdent un revenu disponible qu’ils vont soit utiliser pour
satisfaire leurs besoins, et alors ils vont consommer, soit épargner.

A. Définition de la consommation
La consommation, au sens économique du terme, c'est l'action d'utiliser ou de détruire,
immédiatement ou progressivement, des biens et des services (un yaourt, un
ordinateur), dans le but de satisfaire un besoin. Consommer un aliment par exemple,
c'est le détruire pour satisfaire le besoin de se nourrir. Consommer de l'information,
c'est aussi en quelque sorte la détruire pour l'intégrer à son propre capital culturel.

La consommation est donc motivée par les besoins qu’un individu cherche à satisfaire, à
l’aide d’un bien ou d’un service prévu à cet effet. Dans le passé, dans une société qui était
essentiellement rurale, une large partie des produits alimentaires, des vêtements, était
réalisée par les ménages pour leur usage personnel. L’autoconsommation était la forme
principale de consommation. L’industrialisation, l’urbanisation, l’augmentation des salaires
réels, la diversification des besoins a fait entrer la société dans une ère de consommation de
masse, multipliant les produits.

B. Les formes de la consommation.


La consommation n’étant pas une fonction homogène, elle peut donner lieu à différents
classements fondés sur l'une ou l'autre de ses caractéristiques.

On distingue généralement :

1. La consommation individuelle et la consommation collective :

- dans la consommation individuelle, le bien ou le service consommé ne l’est que par un


seul individu, excluant tout autre individu du même usage en même temps (une paire de
lunettes).

- dans la consommation collective, plusieurs individus peuvent consommer en même


temps le même bien ou le même service (utilisation d'une autoroute, par exemple), sans
possibilité d'exclusivité et tout en satisfaisant le même besoin.

21
Les consommations collectives sont en général des services non marchands produits par
des administrations publiques (certains services collectifs pouvant toutefois être produits
par le secteur privé, comme les cliniques par exemple).

2. La consommation finale et la consommation intermédiaire :

- la consommation finale, qui est uniquement le fait des ménages (on parle de
consommation finale des ménages), est composée des biens et des services destinés à la
satisfaction directe des besoins, ainsi que de l’autoconsommation, c'est-à-dire de la
consommation que les individus font de leur propre production (produits des jardins,
utilisation des logements dont ils sont propriétaires...).

- la consommation intermédiaire, qui est le fait des entreprises (on parle de consommation
intermédiaire des entreprises), concerne les matières premières ou les produits semi-finis
qui sont détruits, transformés ou incorporés, au cours du processus de production, pour
réaliser le produit final (l'énergie et la farine utilisées pour fabriquer une baguette de pain).

3. La consommation marchande et la consommation non marchande :

- la consommation marchande qui concerne tous les biens, qui sont par nature marchands
dans la mesure où ils sont échangés sur un marché à un prix couvrant au moins leur coût de
production.

- la consommation non marchande qui concerne essentiellement les services obtenus


gratuitement ou pour un prix inférieur à leur coût de revient (ticket de métro, par exemple).

4. La consommation selon la nature des biens :

- les biens matériels et non matériels : les biens matériels regroupent l’ensemble des
biens physiques, palpables, stockables et consommés après avoir été produits, tandis que les
biens immatériels (ou services) ne sont pas stockables et sont consommés dans le même
temps où ils sont produits (une coupe de cheveux, une séance de cinéma).

- les biens durables, semi-durables et non-durables : les biens durables sont les biens
utilisés plusieurs fois et durant une période assez longue (Electroménager, hi-fi, voiture...),
les biens semi-durables sont les biens utilisés plusieurs fois mais dont la durée de vie est
assez courte (vêtements, chaussures...) et les biens non durables sont des biens qui sont
détruits à la première utilisation (nourriture..).

5. La consommation selon la nature des besoins à satisfaire :

- Habillement

- Logement, chauffage

- Equipement du logement

- Santé
22
- Transport,

- Communication

- Loisir, culture

- Autres biens et services

La consommation des ménages en France se modifie au détriment des consommations


traditionnelles (alimentation, habillement...) et au profit des postes de santé, loisirs et
culture, alimentation, équipement et entretien du logement, transport, logement,
habillement, santé, loisirs et culture, biens et services divers).

C. Les déterminants de la consommation

Plusieurs facteurs influencent la consommation, que l'on peut classer en deux grandes
catégories : les facteurs économiques et les facteurs sociologiques.

1. Les facteurs économiques :

Il s'agit des deux contraintes économiques auxquelles sont confrontés les individus et qui
limitent leur capacité à consommer, à savoir le prix des biens et le revenu disponible. La
question est de savoir comment le consommateur va classer ses besoins à satisfaire et
effectuer ses choix, quelle relation va s'établir entre la demande et l'évolution du prix et la
demande et l’évolution du revenu.

2. Les facteurs sociologiques :

De nombreux facteurs sociologiques vont être déterminants dans le processus de


consommation. On peut relever notamment la classe sociale, l’âge, le mode de vie, l'effet
d'imitation, la catégorie socioprofessionnelle, le besoin de reconnaissance, la publicité, le
sexe, la composition de la famille, etc.

En toute objectivité, la consommation influe sur le jeu du marché.

III. LE MONDE DU MARCHE

Pour l’économiste, le marché est défini comme le lieu de rencontre des vendeurs et des
acheteurs de biens et de services où, de la confrontation entre l’offre et de la demande, va
naître le prix d'échange. Pour les spécialistes du marketing, le marché est constitué par
l’ensemble des personnes ou organisations qui consomment ou sont susceptibles de
consommer le ou les produits fabriqués par l’entreprise. Pour se positionner sur un marché,
l'entreprise va analyser, d'une part, l'offre, c'est-à-dire les concurrents déjà présents sur le
marché et les produits qu'ils proposent, et d'autre part, la demande, c'est-à-dire les clients et
ceux qui sont susceptibles de les influencer, les besoins des consommateurs et les
comportements d'achat.

23
A. La classification des marchés.

Il n'existe pas un, mais plusieurs marchés, qui peuvent être classés selon des critères tels
que :

- la destination du produit : marché des biens de consommation, biens de production...

- la nature physique du produit : marché industriel, agricole...

- la périodicité : marchée saisonnier (ski), permanent ;

- le degré de développement du marché : marché nouveau, marché porteur (en


croissance), marché saturé.

- l’étendue géographique: local, régional, national, européen, international.

1. L'offre

L'étude de la concurrence porte sur plusieurs éléments et notamment :

- les produits et services qui satisfont le même besoin (caractéristiques, forces,


faiblesses...)

- la structure de l'offre (nombre d'entreprises, taille, niveaux de concurrence...)

- la politique mercatique (prix, produit, distribution, communication). Le marché


d'un produit peut être découpé en plusieurs sous-ensembles qui sont autant de niveaux de
concurrence :

- celui des produits identiques et en concurrence directe, comme par exemple un trajet
Paris-Rome, en avion, proposé par Air France et Alitalia (marché principal).

- celui des produits qui, bien que différents, satisfont les mêmes besoins dans les mêmes
circonstances, comme la télévision et le cinéma (marché environnant).

2. La demande : découpage du marché

Le marché d'un produit d'une entreprise n'est pas limité au marché actuel de l'entreprise,
c'est-à-dire à ses clients actuels. Pour se développer, l'entreprise doit connaître avec
précision l'étendue du marché du produit et déterminer les différents sous-ensembles qui le
composent.

Le marché d'un produit est constitué de quatre groupes :

- les clients actuels de l’entreprise : il s'agit du marché de l'entreprise qui représente la


base de son activité. L'entreprise va chercher à les conserver par des actions de fidélisation.

24
- les consommateurs actuels de la concurrence : ce sont des prospects de l'entreprise. Elle
va, par des actions marketing dirigées vers eux, essayer de les arracher à la concurrence et
d'en faire de futurs clients.

- les non-consommateurs relatifs : il s'agit d'acheteurs potentiels qui ne consomment pas


actuellement le produit de l'entreprise (ils ignorent qu'il existe, ils n'en ont pas les
moyens...), mais qui sont susceptibles de le faire ultérieurement L'entreprise va mettre en
œuvre des actions marketing pour susciter l'acte d'achat.

- les non-consommateurs absolus : ils ne seront jamais clients de l'entreprise pour des
raisons éthiques (achat d'armes), religieuses (consommation de viande de porc), physiques
(achat de voitures par des personnes très âgées), économiques... Si on retranche les non-
consommateurs absolus de l’ensemble du public du marché, on obtient le marché théorique
de la branche. A partir de ce découpage du marché en groupes différenciés de
consommateurs, l'entreprise va déterminer son marché potentiel puis mettre en place sa
politique mercatique. Le marché potentiel de l'entreprise est constitué de ses clients actuels,
de la part des non-consommateurs relatifs qui peuvent devenir des acheteurs effectifs de
son produit et des consommateurs actuels de la concurrence qu’elle pense pouvoir lui
prendre.

B. Connaissance du marché

Pour connaître le marché qu'elle souhaite conquérir, agrandir ou conserver, l'entreprise doit
rechercher des informations. Dans un premier temps, il lui faut identifier les informations
dont elle a besoin et, ensuite, mettre en œuvre les techniques appropriées pour se les
procurer.

1. Le type d'information

Quatre types d'informations seront nécessaires aux mercaticiens pour bien connaître le
marché sur lequel ils souhaitent exercer une influence, que l'on peut schématiser comme
suit :

Connaissance de la demande Connaissance de l'offre

- acheteurs - produits concurrents

- consommateurs - nombre d'acteurs et taille

- comportements d'achat -stratégies commerciales

- habitudes de consommation... - résultats...

25
2. Les sources d'information

Pour obtenir des informations sur son marché, l'entreprise va utiliser deux types de sources
: les sources internes et externes.

Les sources internes, c'est-à-dire celles qui sont localisées dans l'entreprise elle-même,
présentent l'avantage d'être immédiatement disponibles et peu coûteuses.

Ce sont :

- les suggestions des clients.

- les réclamations.

- les rapports des représentants.

- les statistiques concernant les ventes et qui permettent de faire des analyses fines :
chiffre d'affaires global, par produit, par pays, région, vendeur...

- le fichier client qui indique le nombre et le profil des clients : nouveau, perdu, fidèle..

Les sources externes regroupent les sources documentaires et les études de marché. Les
sources documentaires désignent les informations collectées par des institutions, autres que
l'entreprise elle-même, comme :

- les administrations et organismes publics et semi-publics : INSEE, Ambassades,


Ministères, Centre Français du Commerce Extérieur, CREDOC, Chambre de Commerce...

- les organisations professionnelles : syndicats, chambres syndicales...

- la presse spécialisée.

- les organismes privés :

Ces informations, elles-aussi peu coûteuses et immédiatement disponibles, présentent


toutefois l'inconvénient de ne pas être toujours actualisées et de ne pas correspondre
exactement à l'attente des mercaticiens. Les études de marché consistent à collecter, traiter
et analyser des informations sur l'offre et la demande réelle et potentielle d'un produit.

Ces études peuvent donc être très variées : image des produits, politique commerciale de la
concurrence, opportunités à l'exportation...

C. Etudes de marchés

Quand l'entreprise ne trouve pas les informations suffisantes pour répondre aux questions
qu'elle se pose sur le marché, dans les sources internes ou documentaires ou pour les
compléter, elle va réaliser ou faire réaliser une étude de marché.

Il existe deux types d'études de marché, qui poursuivent des objectifs différents : les études
quantitatives et les études qualitatives.
26
1. Les études quantitatives

Objectif : apporter une réponse chiffrée à la question "Comment ?" et à ses corollaires : " Qui
consomme ?", "Combien de fois ?", "Où ?", "En quelles quantités ?". Les méthodes utilisées
pour réaliser ces études sont les suivantes :

• Le sondage : il consiste à mener une enquête auprès d'un échantillon représentatif de


la population à étudier (en l'occurrence, du marché potentiel), à l'aide de différents outils :
mailing, entretiens individuels, appels téléphoniques, coupon-réponse inséré dans
l'emballage du produit. Ces modes de réalisation se différencient par leur coût, leur efficacité
(taux de réponse...

• Le panel : on questionne, à intervalles réguliers, un échantillon représentatif et


permanent (ce sont donc toujours les mêmes personnes qui sont interrogées) de la
population à étudier.
Ce procédé présente aussi bien des avantages que des inconvénients. S’agissant des
avantages, on peut dire que cette méthode permet d’obtenir des résultats chiffrés (parts de
marché, quantité de produit acheté par an et par ménage, résultats de la concurrence, etc.)
et donc opérationnels pouvant servir à faire des prévisions ; par ailleurs, on peut
réactualiser à loisir les informations possédées. Toutefois, ces avantages ne doivent pas
occulter les inconvénients. En effet, il faut dire que dans la méthode quantitative, le
« pourquoi » ou les motivations d’achat ne sont pas expliqués ; aussi, le coût est-il élevé en
ce qui concerne les panels pour les réaliser.

2. Les études qualitatives

Elles sont différentes des études quantitatives à la fois par leurs objectifs et par les
méthodes d'investigation utilisées, qui empruntent à la psychologie, la sociologie ou la
psychanalyse. Elles ont pour objectif de répondre à la question "Pourquoi ?" et à ses
corollaires : "Quelle est la réaction du consommateur face au produit ?", "Quels sont les
désirs sous-jacents ?"... Les méthodes utilisées sont :

• les entretiens individuels avec les consommateurs : plus ou moins directifs, ils sont
menés par des professionnels qui vont analyser le discours.

• les observations en situation réelle : des caméras cachées filment le consommateur en


train d'acheter.

• les entretiens de groupe : on applique la méthode du brainstorming (remue-méninges)


à un groupe restreint de personnes en général, pour connaître l'image que les
consommateurs ont du produit, de la marque...

• les tests de produits : les consommateurs sont invités à goûter un produit et à remplir
un questionnaire.

Tout comme la méthode quantitative, la méthode qualitative présente à la fois des avantages
et des inconvénients. Du rang des avantages, on peut dire que cette méthode révèle les
27
motivations qui sous-tendent le comportement des consommateurs et à partir
desquelles vont être élaborées des hypothèses pour les expliquer.
Par ailleurs, les méthodes qualitatives permettent d'analyser les questions sous leurs
différents aspects, d'explorer et d'orienter les recherches, avant d'éventuellement mesurer
par une étude quantitative. Comme inconvénients, elles ne donnent pas de résultats chiffrés,
donc ne permettent pas une analyse statistique ; aussi apportent-elles trop de conclusions
subjectives.

D. Segmentation du marché

Connaître l'étendue de son marché, identifier les différents types de consommateurs, avoir
une idée précise de leurs motivations et de leurs comportements de consommation ne suffit
pas à l'entreprise pour répondre de manière efficace aux demandes variées, voire
contradictoires, des divers groupes de consommateurs. Pour que son plan de marchéage soit
en cohérence avec la structure du marché, l'entreprise va le segmenter.

En quoi consiste-t-elle exactement ?

Cette opération consiste à découper le marché pour regrouper les consommateurs en


groupes homogènes, selon des critères quantitatifs ou qualitatifs. Un segment de marché est
donc un ensemble de consommateurs ayant des besoins et des comportements d'achat
identiques. Les différences entre les segments doivent être suffisamment grandes pour
permettre d'identifier ces derniers et d'agir sur eux. Par ailleurs, la taille des segments doit
être suffisante pour qu'ils constituent une cible.

1. Les critères de segmentation

Les critères de segmentation peuvent être :

- des critères démographiques : âge, taille, sexe du consommateur visé…


- des critères socio-économiques : niveau de revenu, catégorie socioprofessionnelle,
niveau
d'instruction du consommateur visé.

- des critères socio-psychologiques : personnalité, valeurs, croyances...

- des critères géographiques : pays, climat, caractéristiques régionales, caractère urbain


ou
rural du consommateur visé...

- des critères liés à l'acte d'achat : moment de l'achat, attitude vis à vis du produit...

L'entreprise va utiliser l'un ou l'autre de ces critères, en fonction de ses besoins, pour
segmenter le marché.

28
2. Les stratégies mercatiques

A partir des données de la segmentation, l'entreprise peut adopter plusieurs stratégies pour
s'adapter aux différents segments du marché :

- une offre indifférenciée : elle s’adresse à l’ensemble des segments du marché, sans
prendre en compte les différences existant entre les consommateurs. Son principal
avantage réside dans les coûts de production (fabrication de produits standardisés) et
de politique mercatique (coûts de communication) qui sont moins élevés. Son
principal inconvénient est de satisfaire imparfaitement la plupart des clients.

- une offre concentrée : l’entreprise propose un seul produit pour un seul segment et
développe une stratégie de niche dans les segments où elle pense détenir un avantage
compétitif. L'avantage se situe dans la possibilité de concentrer ses ressources et son
action sur une cible plus restreinte. Cette stratégie présente l'inconvénient de
cantonner l’entreprise à une partie limitée de son marché potentiel et donc de la
fragiliser.

- une offre différenciée : l’entreprise vise les différents segments du marché pour
mieux répondre aux besoins spécifiques des groupes de consommateurs. L'avantage
d'une telle stratégie est qu'elle permet de mieux lutter contre la concurrence.
L'inconvénient majeur est qu'elle se traduit par un accroissement des coûts de
production et de communication.

En dehors du marché connu du commun des mortels, il existe d’autres types de marchés,
peu connus dont il faut connaître les rouages.

E. Marché international, marchés et bourses

L’essor économique connu en Europe à partir du XIXe siècle conduit systématiquement à


l’accroissement de la production. Celle-ci, à la faveur de l’intensification des échanges au
moyen des voies de communication modernes, peut désormais se vendre à des milliers de
kilomètres du lieu où elle est produite. On parle alors de « marché mondial ». La notion de
marché international liée à ce dernier, désigne l’ensemble des vendeurs et acheteurs de tous
les produits qui font l’objet d’échanges entre pays.

Ces produits se négocient aux lieux dits « places internationales » ou « grands marchés ».
Exemple : marché international du coton à Liverpool et à New Orléans, le marché de blé a
Winnipeg et Melbourne… Il faut toutefois préciser que la notion de marché international est
abstraite et se distingue de la notion de marché qui est au contraire une notion concrète.
Celui-ci désigne un espace géographique et économique où se nouent les négociations
commerciales et où se fixent des prix.

Il est opportun de préciser que ce ne sont pas seulement les marchandises, les denrées ou de
façon globale, les productions qui font l’objet d’achats et de ventes. Mais les valeurs
mobilières, les titres d’emprunts des États et titres des sociétés privées (actions et
obligations) font également l’objet de transaction et de négociations aussi bien sur le marché

29
international qu’à l’intérieur de chaque pays. Cette circulation financière à l’intérieur d’un
même pays ou entre pays est connue sous le nom de bourse de valeurs, différentes des
bourses commerciales qui ne concernent que les marchandises.

En fait, une bourse est un lieu où l’on négocie en permanence un produit ou une valeur
mobilière. A la différence des bourses commerciales souvent spécialisées par produits, les
bourses de valeurs ne sont pas spécialisées. Toutefois, deux traits sont communs à ces deux
types de bourses. D’abord, la négociation dans les bourses se fait obligatoirement par le
canal d’intermédiaires agréés appelés courtiers pour les bourses de commerce et agents de
change pour les bourses de valeurs. Ensuite, cette négociation se fait selon deux modes au
choix du vendeur ou de l’acheteur à savoir le marché au comptant (paiement immédiat) ou
le marché à terme (paiement différé).

F. Marché monétaire et marché financier

Les banques disposent de l’argent dont elles font le commerce puis les grandes firmes
détiennent le marché monétaire et le marché financier.

 On appelle marché monétaire l’ensemble des offres et des demandes d’argent à


court terme, c'est-à-dire de crédits remboursables dans un délai record.

Les offres proviennent de trois principales sources :

- les disponibilités des banques ;


- les disponibilités de certaines sociétés industrielles, voire d’individus opulents ;
- les disponibilités de l’Etat lors des rentrées d’impôts par exemple.

Les demandes quant à elles proviennent de quatre sources :

- les besoins des négociations pour le financement de leurs achats ;


- les besoins de trésorerie des sociétés industrielles ou des banques ;
- les demandes de l’Etat qui recourt aux besoins du trésor (emprunt à court terme fait
par l’Etat auprès de la banque d’émission) ;
- les demandes des bourses de valeurs (marché financier).

Sur le marché monétaire, l’argent apparaît sous forme de traites commerciales, de bons de
trésor, d’argent liquide, d’inscription en comptes bancaires et de devises (monnaies
étrangères). C’est également sur ce marché que se fixent les prix de l’argent, c'est-à-dire les
taux d’intérêt que paient les emprunteurs. Les opérations favorisées par le marché
monétaire facilitent la circulation de l’argent. Cette circulation de l’argent, faut-il le rappeler,
s’inscrit dans le court terme.

A cette situation, on peut adapter cette citation de Albert Rothschild : « il faut pénétrer dans
le marché comme dans une douche froide : entrer vite et sortir non moins vite »

30
 Le marché financier : encore appelé Bourse de valeurs, il est le lieu où l’on négocie
les titres publics ou privés. Là se fixe l’épargne c'est-à-dire des placements à long
terme visant un revenu durable (une masse d’argent productive).

C’est également sur ce marché que se négocient actions, obligations et rentes d’États. Ces
marchés revêtent d’un caractère international.

En définitive, la notion de marchés fort complexe, présente un intérêt capital. Son étude
permet de mieux comprendre les rouages de la production des marchandises et de la
centralisation des capitaux pour un meilleur échange.

31
CHAPITRE V :

LE CREDIT, L’EPARGNE, LES REVENUS ET LES FINANCES PUBLIQUES

Dans le monde des affaires, l’entrepreneur ou le commerçant doit savoir qu’il exerce sur un
territoire placé sous l’autorité des pouvoirs publics. Ces derniers, pour faire face à leurs
charges ont besoin de ressources financières d’où les prélèvements. Mais pour pouvoir faire
tourner ses activités et avoir des revenus constants, l’homme d’affaires doit maîtriser le
monde de l’épargne et des crédits. Le présent chapitre vise à ressortir les méandres de ces
réalités.

I. LE CREDIT

Les ménages, pour acquérir des biens de consommation (voiture, électroménager...), et les
entreprises, pour acquérir des biens d’équipement (machines...), ont de plus en plus recours
au crédit si bien que l’on parle de notre économie comme d’une économie de crédit.

En définition on retiendra que selon les économistes, le crédit est une opération qui consiste
pour un prêteur ou créancier à mettre à disposition d’un emprunteur ou débiteur, une
certaine somme d’argent moyennant un engagement de remboursement à une date
déterminée à l’avance.

A. Classification des crédits

Différents critères peuvent être pris en compte pour classer les crédits, les principaux étant
la duré (critère le plus utilisé), le bénéficiaire et la destination :

La durée : elle va dépendre du type d’opération pour laquelle le crédit est utilisé.

On relève :
- le crédit à très court terme (au jour le jour) qui est utilisé par les banques pour
ajuster quotidiennement leur trésorerie.

- le crédit à court terme, de 3 mois à deux ans, utilisé par les ménages et les
entreprises.

- le crédit à moyen terme, entre deux et sept ans.

- le crédit à long terme, plus de sept ans, concernant les ménages, les entreprises et les
collectivités locales (communes, département...).

Les bénéficiaires : ce sont essentiellement les ménages, les entreprises et les


administrations publiques

La destination : il s’agit de l’utilisation qui va être faite des sommes mises à disposition.

Un ménage peut emprunter pour acheter un logement (crédit immobilier) ou un téléviseur


(crédit à la consommation). Une entreprise peut avoir besoin de capitaux pour financer une
opération d’exportation (crédit à l’exportation) ou son activité (crédit de trésorerie,
32
d’escompte...). Une commune peut vouloir des capitaux pour construire une piscine (crédit
d’équipement).

B. Le coût du crédit
Le créancier qui met à disposition un moyen de paiement va généralement exiger une
rémunération : l’intérêt. Son montant, exprimé par le taux d’intérêt, dépend de plusieurs
éléments :

- la loi de l’offre et de la demande sur le marché des capitaux.

- la durée du crédit.

- le risque pour le prêteur et donc, la qualité du débiteur (risque d’insolvabilité).

- le montant du prêt.

- la destination.

- la politique monétaire (fixation du volume de crédit que peuvent accorder les


banques...).

Il faut noter qu’une rémunération n’est pas toujours demandée pour l’octroi d’un crédit et
que pour inciter à la consommation, il existe des crédits gratuits. Pour la plupart des temps,
les banques et les institutions financières sont les partenaires privilégiés en matière de
crédits

II. L'EPARGNE

Les ménages renoncent parfois à certaines consommations immédiates et épargnent une


partie de leur revenu disponible pour acquérir, dans le futur, une voiture, un logement, etc.

Qu’est-ce concrètement une épargne ? L'épargne est constituée de la partie du revenu


disponible des ménages qui n’est pas consacrée à une consommation immédiate, qui n'est
pas consommée. Les économistes la considèrent comme une consommation différée dans le
temps.

Elle se calcule comme suit :

Épargne = Revenu disponible - Consommation

A. Les raisons de l'épargne

Plusieurs raisons incitent l'individu à épargner :

- avoir une réserve, une épargne de précaution pour se prémunir contre les risques
potentiels et les aléas de la vie (chômage, maladie, accident...).

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- se constituer un patrimoine pour disposer d'un complément de revenus, léguer un
capital à ses descendants ou ne plus payer de loyer (dans le cas de l'achat d'une résidence
principale par exemple).

- réaliser une épargne préalable et avoir des liquidités en vue d'effectuer une dépense de
consommation importante dans un futur proche (croisière, voiture...).

- réaliser une épargne de spéculation pour acquérir des titres (actions...) en espérant les
revendre à la hausse et obtenir une plus-value.

B. Les formes de l'épargne

On distingue deux catégories d'épargne :

- l'épargne financière qui comprend les moyens de paiement (billets, pièces, comptes
chèques, etc.) et l’ensemble des placements financiers des ménages (assurance-vie, actions,
obligations, livrets d’épargne, dépôts à terme...). L'épargne conservée sous forme de billets
et pièces, qui ne font pas l'objet d'un placement productif, s'appelle thésaurisation ou, dans
la langue courante, le "bas de laine".

- l'épargne non financière avec, principalement, l'investissement immobilier (achat de


logement). L'épargnant va arbitrer entre ces différentes formes d'épargne en fonction de
paramètres tels que la liquidité, la sécurité ou la rentabilité.

III. LES REVENUS ET LES FINANCES PUBLIQUES

A. Revenus primaires

Les revenus des agents économiques sont issus de deux répartitions :

- la répartition primaire est la répartition de la valeur ajoutée réalisée à travers le marché et


qui donne naissance aux revenus primaires ;

- la répartition secondaire est celle qui est opérée par l'Etat appelée la redistribution,
conduisant à la formation des revenus de transferts.

Les revenus primaires sont ceux qui sont perçus en contrepartie d’une contribution directe
à la production.

On compte deux types de revenus primaires : les revenus d’activité ou revenus du travail
(salaires, excédent brut d’exploitation de l’entrepreneur) et les revenus de la propriété ou
revenus du capital (revenus des placements financiers, les loyers...).

1. Les revenus d’activité ou revenus du travail

Les revenus d'activité sont de deux types :

- les revenus salariaux ;


34
- les autres revenus du travail.

2. Les revenus salariaux :

Le salaire est la rémunération versée par un employeur à un salarié en contrepartie du


travail fourni conformément au contrat de travail qui les lie. Près de 3/4 des travailleurs
étant salariés, les salaires constituent les revenus primaires principaux. Le salaire est
théoriquement fixé sur le marché du travail en fonction de l'offre et de la demande de
travail.
Dans la réalité, les salaires dépendent en grande partie du rapport de force entre les
partenaires sociaux, de la capacité à négocier, de l'évolution de la croissance. De plus, l'Etat a
fixé un salaire minimum, le SMIC (salaire minimum interprofessionnel de croissance) en
dessous duquel un salarié ne peut être rémunéré.
Le salaire, qui rémunère le facteur travail, peut prendre divers noms : traitement pour les
fonctionnaires, appointements pour les employés, gages pour les gens de maison, etc.

3. Les autres revenus du travail :

Les non-salariés qui travaillent pour leur propre compte ne disposent pas d'un revenu aussi
régulier que les salariés.

Dans cette catégorie de revenus, on distingue principalement :

- les bénéfices : ils sont tirés des activités artisanales, agricoles, industrielles ou
commerciales. Les activités de ces entrepreneurs entraînent des coûts et génèrent des
recettes. Le profit (lorsque les recettes sont supérieures aux coûts) devient leur revenu.
- les honoraires : ce sont les revenus des professions libérales : médecins, avocats,
notaires, architectes...

4. Les revenus de la propriété ou revenus du capital

Pour un agent économique, la propriété est formée par l'ensemble des biens mobiliers et
immobiliers et des créances. Appelée capital ou patrimoine, la propriété peut apporter à son
détenteur des revenus.

On distingue généralement deux types de revenus de la propriété :


- les revenus fonciers ou revenus immobiliers : il s'agit du loyer perçu par le
propriétaire d'un bien immobilier (logement, local professionnel) qui le loue. Le propriétaire
peut aussi percevoir une rente, qui rémunère les facteurs naturels (par exemple, la rente
pétrolière) ou un fermage qui est versé pour la location d’une terre.
- les revenus mobiliers comme les dividendes (revenus des actions) perçus par les
actionnaires ou les intérêts (revenus des placements financiers, revenus des obligations)
perçus par les épargnants. Certains revenus sont appelés mixtes car ils rémunèrent à la fois
le travail et la propriété du capital : c'est le cas, par exemple, des revenus de l'entreprise

35
agricole.

5. Les inégalités

Cette répartition primaire des revenus met en évidence une disparité, des inégalités. La
disparité la plus connue est l’inégalité des salaires. Ces inégalités sont dues à :
- la différence de qualification

- la différence d’âge, de sexe, de nationalité

- la taille et la branche de l’entreprise

- la région
On doit y ajouter les disparités en matière de compléments de salaires (intéressement,
participation, primes, avantages en nature...).

A ces inégalités de salaire s’ajoutent :

- les inégalités du patrimoine (héritage)

- les inégalités de niveau de vie : à revenus égaux, on doit prendre en compte le nombre
de personnes à charge par ménage.

Ces inégalités conduisent parfois à l’exclusion terme de plus en plus utilisé et associé à deux
autres : la pauvreté et la précarité. La pauvreté peut se définir comme une situation dans
laquelle les besoins élémentaires ne sont pas fournis ou dans laquelle le revenu est inférieur
à au moins 50% du revenu moyen. On parle de seuil de pauvreté.

La précarité est liée à la difficulté de se maintenir au dessus du seuil de pauvreté pour des
raisons diverses (instabilités de l’emploi, problèmes de santé, dissociation de la famille...).

B. Le revenu disponible

Les ménages perçoivent souvent plusieurs types de revenus : des revenus du travail (le
salaire du salarié), des revenus de transfert (les allocations familiales, s'il y a deux ou
plusieurs enfants dans la famille) et des revenus du capital (les intérêts d'un livret
d'épargne, par exemple). Pour un ménage, le revenu disponible correspond à l'ensemble de
ses revenus desquels il faut déduire les impôts et les cotisations sociales :

Revenu disponible = revenu primaire + revenus de transfert - (impôts + cotisations


sociales).

Ce revenu est effectivement à la disposition des ménages pour consommer et épargner. Pour
assurer la redistribution, les revenus primaires des ménages supportent, outre les
prélèvements sociaux, des prélèvements fiscaux obligatoires.

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C. L’Etat et les finances publiques

Après la première guerre mondiale, les relations entre l’Etat et l’économie en général sont
nettes. Que ce soit dans l’émission monétaire, dans le système bancaire, dans le
développement des entreprises, dans le mécanisme économique aussi bien que dans
l’expansion économique extérieure, l’Etat est omniprésent. Les moyens qui lui permettent
de s’impliquer si fortement dans la vie économique sont sa comptabilité. C’est ce qu’on
appelle les finances publiques.

1. L’Etat, principal agent économique

Même si c’est au début du XXème siècle que l’Etat s’est affirmé comme agent économique de
premier ordre, il faut toutefois reconnaître que de tout temps, il est étroitement impliqué
dans l’activité économique. Il est par nature la plus grande des entreprises et le plus
important des agents économiques par le nombre des fonctionnaires ; par ses mouvements
d’affaires (emprunts, fiscalité et dépenses de tous ordres) ; par la diversité de ses fonctions,
de ses interventions et de ses services et par leur élargissement dans la longue durée. Les
besoins auxquels l’Etat fait face l’y contraignent. Il s’agit entre autres des dépenses relatives
à l’état de guerre, des besoins relatifs aux équipements socio-collectifs etc. En début de
chaque année, un budget est voté pour permettre à l’Etat de faire face à ses nombreux
besoins.

2. Le budget public : procédure, ressources, dépenses

Les finances publiques désignent l’étude des règles et des opérations relatives aux deniers
publics. C’est aussi l’ensemble des règles gouvernant les finances de l’Etat, des collectivités
locales, des organismes de sécurité sociale, des établissements publics et de toutes autres
personnes morales de droit public. En matière de finances, chaque Etat est appelé à
résoudre deux types de problèmes : les problèmes de budget et les problèmes de trésorerie.

Le budget se définit comme les prévisions de dépenses et de recettes votées par l’Etat pour
une année appelée exercice. A la fin de l’exercice sont dressés les comptes définitifs du
budget. Ceux-ci retracent les recettes et les dépenses effectives. Il existe deux types de
budget : le budget ordinaire alimenté par l’impôt et le budget extraordinaire alimenté par
l’emprunt à long terme, en vue des dépenses exceptionnelles (grands travaux, financement
des guerres, reconstructions etc.).

Le service du trésor est, quant à lui, appelé à faire face aux dépenses quotidiennes de l’Etat
et assurer leur financement. Vu que les entrées de fonds de l’Etat ne sont pas constantes
alors que les dépenses sont permanentes, le trésor procède, pour faire face aux besoins, par
des emprunts à court terme à la banque centrale (banque d’émission). Ces emprunts sont
appelés bons de trésor.

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Dans l’élaboration du budget de l’Etat, les ressources et dépenses à considérer sont les
suivantes :

- Les ressources : elles proviennent des prélèvements/contributions obligatoires


(impôts, taxes, cotisations parafiscales) souvent complétées par des emprunts.
- Les dépenses publiques : elles concernent le fonctionnement, les investissements et
les redistributions.

Comme on peut le constater, les principales entrées de l’Etat proviennent des impôts.
Qu’est-ce alors un impôt ?

Un impôt se définit comme un versement obligatoire et sans contrepartie aux


administrations publiques. C’est une contribution exigée pour assurer le fonctionnement de
l’Etat et des collectivités locales. Il sert principalement à financer les dépenses publiques, et
constitue également un moyen de régulation de l’activité économique. Les impôts se
distinguent notamment de l’emprunt, mais aussi des cotisations sociales, des versements
obligatoires à des agents économiques autres que des administrations publiques (ex :
l’assurance automobile), et enfin des versements, obligatoires ou non, effectués au profit
d’administrations publiques en contrepartie de services dont le prix n’est pas hors de
proportion avec leur coût (ex : le timbre fiscal acquitté pour l’établissement d’un passeport).

On distingue deux types d’impôt perçus par l’Etat : les impôts directs et les impôts indirects.
Les premiers sont payés directement par les contribuables alors que les seconds, supportés
par les consommateurs, sont versés par les entreprises à l’Etat. Les impôts indirects sont
composés de taxes sur la valeur ajoutée (TVA), taxes intérieures sur les produits pétroliers
(TIPP), les droits de succession, les droits de timbre, de douanes etc. Ils sont proportionnels
(même taux d’imposition pour tous les contribuables) et progressifs (le taux s’accroît avec le
montant imposable) ou dégressifs. Les impôts directs sont quant à eux composés d’impôts
sur le revenu (IR), impôt sur les sociétés (IS), taxes sur les salaires, impôt de solidarité sur la
fortune (surtout dans les pays développés) etc. Quelle différence peut-on alors établir entre
ces deux types d’impôt ?

En réalité, la distinction entre impôts directs et indirects n’est pas aussi nette qu’il y paraît.
En effet, comme déjà mentionné, les impôts directs sont payés et supportés par la même
personne. Le "redevable", celui qui verse le montant de l’impôt, est alors également le
contribuable, c’est-à-dire celui qui supporte effectivement l’impôt. En revanche, avec les
impôts indirects, comme la taxe sur la valeur ajoutée (TVA), les droits de douane ou les
taxes sur les carburants, le redevable est distinct du contribuable. Les impôts indirects
sont versés par les entreprises ou les personnes redevables, mais répercutés sur le prix de
vente d’un produit ; ils sont donc supportés par une autre personne, le contribuable. Ainsi, la
TVA est versée par les entreprises redevables, mais entièrement payée par les
consommateurs finaux, les contribuables, inconnus de l’administration fiscale.

Les impôts directs sont généralement considérés comme plus équitables, car ils
tiennent compte de la situation personnelle des contribuables. Les impôts indirects, plus
faciles à collecter car le nombre de redevables est moindre, sont moins sensibles à la
conjoncture et relativement "indolores" pour les citoyens-contribuables qui n’ont pas
conscience d’acquitter des impôts en faisant leurs achats. De ce fait, les gouvernements
préfèrent souvent accroître les impôts indirects mais baisser les impôts directs.
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En plus des impôts, l’État dispose de ressources non fiscales. Il s’agit principalement :

 Des revenus du patrimoine de l’État :


• prélèvements versés par des organismes publics (ex : Banques, Caisse de dépôts et
consignations) ;
• dividendes versés par des entreprises dont l’État est actionnaire ;
• revenus du domaine de l’État ;
• résultat d’opérations de trésorerie, etc.
 Des revenus des activités industrielles et commerciales de l’État, et des
rémunérations pour services rendus ;
 Des retenues pour pensions sur les traitements des agents publics et de
contributions de divers organismes aux pensions versées par l’État à leurs anciens
fonctionnaires ;
 De ressources diverses comme :
• le produit des jeux ;
• le produit des amendes et des condamnations pécuniaires ;
• les dons et legs, etc.
 Enfin, des "fonds de concours" versés à l’État par d’autres personnes morales ou
physiques, notamment les collectivités territoriales, pour concourir à la réalisation de
dépenses d’intérêt public (ex : la construction d’une université).
Les ressources non fiscales de l’État peuvent fluctuer dans des proportions importantes.
D’un côté, les dividendes versés par les entreprises publiques dépendent de la conjoncture.
De l’autre, l’État est souvent tenté d’accroître les prélèvements sur divers organismes
publics pour "boucler" son budget.

La création et la modification d’un impôt sont toujours décidées par le Parlement. Le


pouvoir d’imposer est une compétence exclusive de l’autorité souveraine de l’État. Si le
gouvernement peut souhaiter la création d’un impôt, c’est le législateur, représentant le
peuple souverain, qui vote et décide des impôts.

La perception des impositions existantes, ainsi que leur affectation à des personnes
morales autres que l’État (ex : collectivités territoriales et organismes de sécurité sociale),
est autorisée chaque année par la loi de finances initiale votée par le Parlement.
Cependant, il est interdit aux parlementaires de proposer une diminution des ressources
publiques. La réduction de l’assiette ou du taux d’un impôt, sans compensation, ne peut donc
être votée que sur l’initiative du gouvernement.

Les finances publiques servent en définitive à bien gérer un pays en permettant de faire face
aux différents besoins militaires et civils et même à aider à faire tourner les entreprises
publiques.

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BIBLIOGRAPHIE INDICATIVE

− BAIROCH (P.) : Victoires et déboires. Histoire économique et sociale du monde du XVIème


siècle à nos jours. Paris, Gallimard, 1997.

− BEAUD M. (1984) : Histoire du capitalisme de 1500 à nos jours, Paris, Seuil, 378 p.

− BONENFANT J. et LACROIX J. : Comprendre l’environnement économique ; Chambre de


commerce et d’industrie de Paris. (Ressources pour les enseignants et les formateurs en
français des affaires, disponible en ligne).

− BOUVIER (J.) : Initiation au vocabulaire et aux mécanismes économiques contemporains,


XIX ème – XX ème siècles. 1977.

− BRASSEUL J. (2001) : Histoire des faits économiques et sociaux, tome 1 : De l’Antiquité à la


Révolution industrielle, Paris, Armand Colin (2e éd), 327 p.

− BRASSEUL J. (2004) : Histoire des faits économiques et sociaux, tome 2, De la Révolution


industrielle à la Première Guerre mondiale, Paris, Armand Colin (2e éd), 333 p.

− CARSALADE Y. (2002) : Les grandes étapes de l’histoire économique, Paris, les Éditons de
l’École polytechnique 390 p.

− CASTEL (O.) : Histoire des faits économiques, les trois âges de l’économie mondiale. Paris,
Sirey, 1998.

− Dictionnaire d’Histoire économique de 1800 à nos jours. Paris, Hatier, 1989.

− MONTOUSSE M. D’AGOSTINO S. et FIGLIUZZI A. (2008) : 100 fiches pour comprendre


l’histoire économique contemporaine, Paris, éd. Catherine de Bernis, (2ème édition), 223 p.

− THOMAS J-P (1994) : La politique économique au XXe siècle, Paris, (2e éd).

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