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Dr KAFFO FOTIO Hervé

COURS D’ECONOMIE GENERALE

Dispensé par :

Dr KAFFO FOTIO Hervé

rvkfo19@gmail.com
herve.kaffo@univ-dschang.org

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Année académique 2019/2020
Dr KAFFO FOTIO Hervé

PLAN DU COURS

CHAPITRE 0 : GENERALITES SUR L’ECONOMIE GENERALE

CHAPITRE 1 : L’ENTREPRISE ET LA PRODUCTION

CHAPITRE 2 : LES MENAGES ET LA CONSOMMATION

CHAPITRE 3 : L’ETAT ET SES INTERVENTIONS ECONOMIQUES

CHAPITRE 4 : LES MARCHES ET LES PRIX

CHAPITRE 5 : FORMATION ET REPARTITION DES REVENUS

CHAPITRE 6 : LA MONNAIE ET LE FINANCEMENT DE L’ECONOMIE

CHAPITRE 7 : LES ELEMENTS DE COMPTABILITE NATIONALE

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ELEMENTS DE BIBLIOGRAPHIE

N. Gregory Mankiw, (2016), Macroéconomie, 7ème édition traduite par Jihad C. El Naboulsi, De
Boeck Supérieur, collection Ouvertures Economiques 800 pages.

Charmettant Herve, Sebastien Georges, Vallet Guillaume, (2017), Comprendre l'économie, questions
économiques contemporaines, 2e édition, De Boeck Supérieur, collection Ouvertures
Economiques, 192 pages.

Cyriac Guillaumin, (2014) Macroéconomie, Collection Aide-Mémoire, Dunod, 304 pages.

Patrick Villieu, (2008), Macroéconomie : Consommation et Epargne, Collection Repères, La


Découverte, 128 pages.

Gérard Klotz, (1994), Exercices de comptabilité nationale. DEUG, Sciences économiques et AES,
MASS, BTS, IUT. Editeur Armand Colin.

Edith ARCHAMBAULT, (1994), Comptabilité nationale, Edition ECONOMICA, 5ème édition.

Alain REDSLOB, (2000), Introduction à la macroéconomique, DUNOD.

Bonne lecture et mes vœux de santé et de succès !

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Chapitre 0 : GENERALITES

Que produire ? Pour qui produire ? Comment produire ? Ces questions, à priori banales et
évidentes, constituent le point de départ de l’analyse économique. En effet, dans un monde fini,
caractérisé par des besoins illimités, il devient urgent de trouver des procédés permettant, une
production, une distribution et une consommation rationnelle des ressources. L’analyse moderne
de l’économie définit un cadre logique permettant de mieux appréhender les concepts en
définissant une terminologie et des instruments d’analyses qui lui sont propres.

Objectifs pédagogiques : Ce chapitre vise à éclairer la lanterne des jeunes apprenants sur
les notions fondamentales en économie i.e. celles qui sont au départ de l’analyse économique.

Le chapitre portera ainsi sur quelques définitions essentielles, ensuite, les notions de
besoins et biens économiques seront présentés. Les deux dernières sections présenteront de
manière sommaire les éléments relatifs à la comptabilité nationale.

1.1 Quelques définitions essentielles

L’économie peut être définie comme une science sociale qui étudie les mécanismes qui
gouvernent la production, la consommation et les facteurs institutionnels qui les accompagnent.

L’économie générale regroupe les deux principales branches de l’analyse économique, à


savoir la Macroéconomie (définition) et la Microéconomie (définition).

Distinction microéconomie et macroéconomie.

1.2. Les besoins et les biens économiques

1.2.1 Les besoins

• Définition
Un besoin est un sentiment de manque physique ou psychique accompagné du désir ou de la
nécessité de le faire disparaître.
• Caractéristiques des besoins
Les besoins sont illimités en nombre. En effet, le développement économique et technique
faisant apparaître de nouveaux besoins, ils se diversifient donc sans cesse. En revanche, les
besoins sont limités en volume dans la mesure où chaque besoin est limité par un niveau de
satiété. Enfin, le besoin est une notion subjective qui varie d'un individu à l'autre, d'une époque à
l'autre.
• Classifications des besoins
On distingue généralement les besoins primaires, secondaires et tertiaires.
- Les besoins primaires correspondent à des exigences naturelles dont la satisfaction
est considérée comme indispensable à la survie (exemple : manger).
- Les besoins secondaires sont des besoins non indispensables à notre à notre survie, mais
nécessaires. Leur satisfaction permet d'assurer un niveau et un style de vie adaptés au niveau de
développement (exemple : avoir un ordinateur).

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- les besoins tertiaires renvoient à l’ensemble des besoins dont la satisfaction n’est ni
nécessaire ni obligatoire (avoir 5 téléphones, détenir tous les maillots du FC Barça ou du PSG).
Pour la classification des besoins, voir la pyramide de Maslow : (Exercice à faire à domicile)
Maslow distingue les besoins physiologiques, le besoin de sécurité (physique et
psychologique), le besoin d'appartenance (à un groupe), le besoin d'estime (de soi et par les autres)
et le besoin de réalisation de soi.
Selon Maslow, ces cinq (05) besoins sont satisfaits les uns après les autres, un individu ne
cherchant à en satisfaire un que si le précédent a été satisfait.

5- Besoins de réalisation de soi


4- Besoin d’estime de soi (sentiment
d’être utile et avoir de la valeur, (créer, résoudre des problèmes
conserver une autonomie, son
identité)
3- Besoin d’amour et d’appartenance (être aimé, écouté, compris,
faire partie d’un groupe, avoir un statut)
2- Besoin de protection et de sécurité
(propriété et maîtrise des choses,
avoir un emploi, se sentir en sécurité,
faire confiance)

1_ Besoin physiologique (faim, soif, survie,


santé, repas, sexualité)

1.2.2 Les biens économiques

Un bien économique est produit par l'homme ; il est le résultat d’un travail. C’est un bien à
la fois utile, disponible et rare.
L'utilité est l'aptitude à satisfaire, directement ou indirectement, un besoin. La rareté est
une notion relative, exprimant le décalage entre la quantité existante et la quantité désirée.
Remarque : un bien disponible en quantité illimitée (exemple : l’air) est un bien libre.
Les besoins humains sont satisfaits par des biens variés que l’on peut regrouper selon
différents critères.
• Lorsqu'un bien ou service ne peut être consommé que par une seule personne ou un petit
groupe de personnes, on parle de bien individuel (exemple : les biens alimentaires).
Lorsqu'un bien ou service peut être consommé simultanément par un grand nombre sans
que la consommation de l'un diminue celle des autres, il s'agit d'un bien collectif ou
public (exemple : un programme à la télévision).
• Les biens peuvent être matériels (exemple : un bureau) ou immatériels, que
l’on appelle services (exemple : un voyage).
• Les biens peuvent être durables, c'est-à-dire qu'ils ne s'usent que progressivement
exemple : un ordinateur) ou non durables, c'est-à-dire qu'ils sont détruits immédiatement lors de
leur consommation (exemple : un aliment).
• Les biens peuvent être de consommation, c’est-à-dire qu’ils sont utilisés par les individus
pour satisfaire directement un besoin ou de production, c’est-à-dire qu’ils servent à produire
d'autres biens.

1.3 Activités économiques et agents économiques


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Il s’agit de l’ensemble des entités quoi participent à la vie économique au sein d’un pays à
un moment bien précis. Ceux-ci peuvent facilement être identifié, selon la fonction économique
principale qu’ils accomplissent, soit produire, consommer, distribuer, échanger … dans le but de
satisfaire leurs besoins.
A cet effet, on distingue les ménages, les entreprises, l’Etat et le reste du monde. Les trois
premiers sont considérés comme des agents économiques internes tandis que le dernier est un
agent économique externe.

 Les Ménages

Le ménage est l’ensemble d’individus qui résident habituellement ensemble, qui mettent en
commun leurs ressources et qui effectuent en commun une partie importante de leur
consommation.
Il peut s’agir tout aussi bien d’une famille nombreuse que d’une personne seule (célibataire,
veuve, divorcée)
L’activité principale du ménage est la consommation des biens et des services. Il détient les
facteurs de production, à savoir :
● le travail : effectué soit par les entrepreneurs (agissant en tant qu’indépendants ou en
tant qu’associés dans une société)
● soit par les salariés (ils louent leur main-d’œuvre et en échange, ils reçoivent un salaire)
Les ménages peuvent aussi travailler pour l’Etat (= fonctionnaires)
Le ménage, la cellule familiale est l’unité de consommation. Dès lors, il est intéressant de voir
comment le ménage utilise son revenu. Le dépense-t-il entièrement ou en épargne-t-il une partie ?
S’il ne consomme pas tout son revenu, dans quelle proportion le fait–il ? Voilà les questions
intéressantes sur le plan économique puisque du comportement des consommateurs (ménages)
dépendra la politique de production qui doit chercher à s’adapter à la demande.
 Les entreprises
L’entreprise est une organisation dans laquelle sont groupés des éléments humains, financiers et
matériels dont l’objet est de produire des biens et services pour les vendre en retirant un profit. Son
activité principale est donc la production de biens et de services.

 L’État

L’État est l’ensemble structuré d’administrations ; il exerce le pouvoir et veille aux intérêts
collectifs des ménages et des entreprises.
Les fonctions de l’État sont :

● de produire des services gratuits (grâce aux impôts). En effet, les impôts sont
redistribués aux Régions et Communautés. Ils servent aussi à financer les
infrastructures (chemin de fer, poste, police, ministères, voies fluviales, justice…)

● de distribuer des allocations sociales aux ménages et d’aider les entreprises en difficultés
sous forme de subventions (subsides en capital et en intérêt, aides aux entreprises en
difficultés)

 Le reste du monde
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L’économie actuelle ne permet plus à un pays de subvenir seul à ses besoins ; c’est
pourquoi une nation doit pouvoir échanger avec les autres pays : ceux-ci seront appelés «reste du
monde». C’est donc l’ensemble des agents économiques (ménages, entreprises, États) établis
ailleurs que sur le territoire national.

1.4 La notion de circuit économique

Le circuit économique est une représentation simplifiée des agents économiques et de leurs
interactions au sein d’une économie. La complexité des interrelations entre les agents économiques
(ou circuit) dépend fortement du nombre d’agents économiques en présence.

Dans un circuit simplifié, ou à deux secteurs, ou encore une économie fermée à deux
secteur, on aura d’une part les ménages et d’autres part les firmes qui s’échangent les ressources.

Schématiquement, on aura :

Main d’œuvre

Distribution des salaires

Ménages Entreprise

Dépenses de conso

Offre. des B et S.

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CHAPITRE 1 : L’ENTREPRISE ET LA PRODUCTION

Ce chapitre tentera de donner éclairage sur la classification des entreprises, ainsi que les
notions essentielles qui encadrent ses activités quotidiennes.

A la fin du chapitre, l’apprenant doit pouvoir : identifier et classer les entreprises selon les
critères de référence, définir la notion de facteurs de production et la notion de fonction de
production, maitriser les notions relatives au coût de production.
1. Classification des entreprises

L’entreprise est une unité de production utilisant des facteurs de production marchande.
Les entreprises peuvent être regroupées en fonction de critères divers et nombreux; ces
classements permettent d'analyser l'information, de comparer les entreprises, et d'en repérer les
facteurs de réussite ou les problèmes rencontrés.

On pourra alors les regrouper en fonction de leur taille, de leur domaine d’activité ou encore
selon leur statut juridique.

Suivant le critère taille, les indicateurs retenus en vue de regrouper les entreprises sont : le
chiffre d'affaires, l'effectif des employés, le résultat net. On aura alors les petites entreprises,
les Entreprises de taille moyenne et les grandes entreprises.

Elles peuvent être regroupées selon les nombreux types de biens et services produits.
L’australien Colin CLARK a permis de regrouper les entreprises en 3 catégories selon leurs
secteurs d’activités : Primaire (extraction et agriculture), Secondaire (industries et transformation)
et Tertiaire (services).

Elles peuvent aussi être classées suivant leur statut juridique. Le statut juridique d'une
entreprise est un ensemble de règles définissant: la propriété des outils de production, les
responsabilités à l'égard des tiers, le partage des bénéfices et les modes de gestion. On distinguera
alors :

Le secteur privé Entreprises individuelles, Sociétés civiles, Sociétés commerciales


(Sociétés de personnes, Sociétés de capitaux)
Le secteur public Régies, établissements publics industriels et commerciaux,
entreprises à capital public, …
Le secteur social (ou Coopératives ou mutuelles.
coopératif)

2. L’entreprise et la notion de fonction de production


2.1 Définitions
La fonction de production est la relation technique qui existe entre la quantité de facteur de
production utilisée et le niveau de production.
Généralement, la production est la combinaison de deux types de facteurs : Les facteurs
fixes et les facteurs variables.
- Les facteurs fixes sont des facteurs de production dont la quantité ne varie pas quel que

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soit le niveau de production. Pour un producteur de beignet par exemple, la casserole qui permet
son activité de production est un facteur fixe ;
- Les facteurs variables sont ceux dont la quantité utilisée varie en fonction du niveau de
production, Dans l’exemple du producteur de beignet, la farine, le sucre, l’huile sont des facteurs
variables parce qu’ils varient avec la quantité produite.

Comme facteurs de production variables, on distingue le capital et le travail.

On distingue par ailleurs d’autres facteurs de production tels que les ressources naturelles,
la terre, etc.

2.2 Construction d’une fonction de production

Supposons qu’une entreprise fabrique un produit x à l’aide de deux facteurs variables de


production A et B, et d’un ou plusieurs facteurs fixes. Si x est la quantité produite du bien X, et a,
b les quantités utilisées des facteurs de production A et B, alors l’expression x = f(a,b) représente la
fonction de production.

De manière simplifiée, Cobb-Douglas ont proposé une fonction de production à deux


facteurs comme suit : Q=f (K , L) . Q, K et L sont respectivement le niveau de production, la
quantité de capital et la quantité de travail utilisée. Ces variables sont toutes positives.

De cette fonction, on peut déterminer la production moyenne et la production marginale.

- La production moyenne (productivité moyenne) d’un facteur A est le rapport de la


Q
production totale à la quantité utilisée de ce facteur, soit PM =
A
- La productivité physique marginale (Pm), peut être définie comme l’accroissement de la
∆ Q ∂Q
productivité totale résultant d’une variation de sa quantité. Pm= =
∆A ∂A
Exemple : On vous donne les informations suivantes sur la productivité du facteur A.
Quantité utilisée de Productivité totale de A Productivité moyenne Productivité marginale
A de A de A
Q ou Pt
0 0
1 10
2 28
3 51
4 76
5 95
6 105
7 105
8 95
9 75
TAF : Calculer la PM et la PM

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2.3 Loi des rendements d’échelle et notion de rendements d’échelle

Il s’agit de la loi des rendements marginaux décroissants selon laquelle « le rendement


marginal (ou productivité marginale) obtenu par l’utilisation d’un facteur de production
diminue, toutes choses égales par ailleurs ». En d’autres termes, la production marginale (ou
supplémentaire) de chaque unité d’un facteur de production diminue quand la quantité de ce
facteur est augmentée, tous les autres facteurs étant maintenus constants.

La loi de la décroissance des rendements d’échelle ci-dessus évoquée est valide en courte
période, mais en longue période il devient possible pour l’entreprise de modifier l’échelle de ses
activités. Dans ce contexte, les rendements d’échelle mesurent la variation de la production
lorsque tous les facteurs de production varient simultanément dans les mêmes proportions,
c’est-à-dire que le rendement de l’entreprise, si son échelle ou sa taille augmente. Ces rendements
s’écrivent :

' % variationdes quantités d ' output


rendement d échelle=
% de la variation des quantités de tousles inputs

Si une modification impliquant une modification de l’échelle de production se produit, on


peut avoir trois situations :
a) Les rendements d’échelle peuvent être constants lorsque l’application de doses
supplémentaires de facteurs de production conduit à une augmentation strictement proportionnelle
de la production (doublement d’échelle = doublement de la production).
b) Les rendements d’échelle peuvent être croissants lorsque l’application de dose
supplémentaire des facteurs de production conduit à une augmentation plus que proportionnelle
de la production (et donc à une baisse des coûts de production unitaires) : on parle alors dans ce
cas d’économie d’échelle.

c) Les rendements d’échelle peuvent être décroissants lorsque l’application de doses


supplémentaires des facteurs de production conduit à une augmentation moins que proportionnelle
de la production (et donc une hausse des coûts de production unitaires) : on parle alors de
déséconomie d’échelle.

3. L’entreprise et les coûts de production

Il s’agit dans cette partie d’analyser les décisions de l’entreprise. De façon globale, les
décisions de l’entreprise se résument à la fois à la détermination de la quantité à produire et le
choix des modalités (techniques de production) pour réaliser cette production. Dans notre
analyse, nous supposerons que :

- L’objectif de l’entreprise est de réaliser le profit le plus élevé possible ;

- L’entreprise considère que le prix des facteurs de production qu’elle achète et le prix

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des produits qu’elle vend sont des données qui se déterminent sur le marché et qu’elle ne peut
modifier.

Le problème de l’entreprise est donc de choisir un volume de production et une


combinaison de facteurs de production qui maximisent son profit, en considérant les prix
comme des paramètres.
L’équation du profit total s’écrit donc de la manière suivante :
Profit = chiffre d’affaire - l’ensemble des coûts de production = P*Y - CT

3.1 Les fonctions de coût

A. Coût total, coût variable et coût fixe

Le coût total, noté CT = CT(q), est l’ensemble des dépenses engagées par l’entreprise au
cours de ses activités de production. Ce coût total peut être décomposé en coût variable et coût
fixe, soit : CT(q) = CV(q) + CF.

Le coût variable est l’ensemble des coûts qui varient avec le niveau de production. Sa
fonction est croissante car produire davantage nécessite davantage d’inputs variables et conduit à
un coût variable plus élevé.

Les coûts fixes correspondent aux dépenses engendrées par les facteurs fixes (loyer par
exemple). Contrairement aux couts variables, les coûts fixes sont indépendants des quantités
produites.
B. Coût marginal et coût moyen

Le coût marginal est le supplément de coût de production engendré par la par la


production d’une unité supplémentaire. Si la fonction de coût est différentiable, le coût
marginal est égal a la dérivée de la fonction de coût total qui elle-même est égale a la
dérivée du coût variable soit Cm(y) = CT’(q) = CV’(q).

On appelle cout moyen (ou coût unitaire) le coût total de production divisé par
la quantité produite, soit CM(q) = CT(q)/q.

Ce coût moyen peut être décomposé en coût fixe moyen et en coût variable moyen. Le
coût fixe moyen CFM est égal au coût fixe divisé par la quantité produite, soit CFM= CF/q.

4 Détermination de l’optimum du producteur

Le producteur qui produit les différents biens et services est soumis à certaines conditions,
notamment le fait que ces outputs soient obtenus à l’aide des facteurs de production qui
impliquent un coût. La stratégie du producteur consistera donc à adopter une méthode de
production qui lui procure le maximum de profit possible qui peut être atteint au moindre coût si
lesdits coûts est connu ou de minimiser ces derniers pour un niveau de production donné. Nous
examinerons ici la méthode algébrique et la méthode graphique de détermination de l’équilibre du
producteur.

4.1 La méthode algébrique

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Elle consistera pour le producteur à maximiser la quantité produite, sous la contrainte des
coûts des facteurs de production.

Dans ce cas, il sera question de trouver les quantités de K et de L qui vérifient la relation
suivante :

Maximiser Q = f(k,l)

s/c CT =K*Pk + L*PL

où CT est le coût total de production, K et L les quantités respectives de capital et de travail,


Pk et PL les prix unitaires des facteurs capital et travail.

La résolution consiste à écrire le lagrangien comme suit :

L (K,L,λ) = Q +λ(CT- K*Pk - L*PL)

La condition première consiste à annuler les dérivées premières de la fonction précédente,


soit :

∂ L(K , L , λ)
=0 Pmk – λPk = 0 (1)
∂k

∂ L(K , L , λ)
=0 PmL – λPL = 0 (2)
∂L

∂ L(K , L , λ)
=0 CT - K*Pk - L*PL = 0 (3)
∂λ
A l’équilibre du producteur, les conditions (1) et (2) permettent d’avoir l’identité suivante :

Pm k Pm L
= et l’égalité 3 respectée.
PK PL

NB : Il peut aussi s’agir pour l’entreprise, de minimiser son coût total, lorsque la quantité à
produire est connue. Ainsi, le problème consistera à minimiser le coût total sous la contrainte du
volume de production souhaité. Le programme du producteur s’écrira alors :

Minimiser CT =K*Pk + L*PL

s/c Q = f(k,l)

3.2. Résolution graphique du problème du Producteur.

A) L’isoquant

Considérons un producteur disposant deux facteurs de production : le capital (K) et le travail


(L). La courbe d’indifférence du producteur ou l’isoproduit ou isoquant est la courbe représentant
toutes les combinaisons du travail et du capital donnant le même volume de production.

GRAPHE

K 12
Courbe d’isoquant ou courbe
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d’isoproduit
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B) LIGNE DES COUTS OU ISOCOUTS

Le producteur utilise des facteurs de production qui pour lui dégagent un niveau de coût.
Son objectif est d’utiliser la combinaison des facteurs de production qui représente pour lui le
moindre coût en lui procurant un niveau maximum de satisfaction.

Soit PK le prix du capital et PL le prix du travail, si le producteur dispose d’un budget C, la


quantité totale des facteurs K et L qu’il peut acquérir lui coûte : C = PKK + PLL. Ainsi l’isocoût
représente l’ensemble des combinaisons de facteurs de production que peut acquérir le producteur
compte tenu de son budget. Cette droite a une pente négative qui est - PL/PK

GRAPHE

K
Courbe de budget du
B producteur ou courbe
d’isocoût

0 A

C) L’EQUILIBRE DU PRODUCTEUR

Le producteur désirant atteindre une certaine quantité de production, va déterminer la


combinaison des facteurs qui lui permet de produire à moindre coût. L’équilibre s’obtient par la
recherche d’un point de tangente entre une courbe d’indifférence la plus élevée et la ligne des coûts.

GRAPHE

B Equilibre du producteur établi


au point E où la courbe
E d’isoproduit ou isoquant est
tangente à la courbe d’isocoût

Q
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La position optimale du producteur est atteinte au point E où l’isocoût (AB) est tangent à
l’isoquant Q2.

Soit PmL la productivité marginale du travail et Pm K la productivité marginale du capital. On


montre également que le producteur est en équilibre lorsque le rapport des productivités
marginales est égal au rapport de leur prix. (La productivité marginale de chaque facteur est la
dérivée partielle de l’isoquant par rapport au facteur considéré).

A l’équilibre on a donc PmL/PL = PmK/PK ou PmL / PmK = PL / PK

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CHAPITRE 2 : LES MENAGES ET LA CONSOMMATION

La notion de besoin abordée au chapitre introductif est assez importante. En effet, l’acte
d’acquisition et de la consommation d’un bien est intrinsèquement lié aux besoins, car les agents
économiques font acte de consommation afin de satisfaire un manque ressenti. Néanmoins, le
consommateur est limité dans sa fonction de consommation par un ensemble de facteurs qui
justifient son comportement d’achat. Ce chapitre a pour but de proposer un examen des
déterminants de la consommation et de proposer une représentation simplifiée de la fonction de
consommation des ménages. Etant donné la mutation des modes de consommation, nous
proposerons quelques références permettant de mieux comprendre ces évolutions.

I. Les types de consommation

Il existe plusieurs manières de définir le processus de consommation.

. Consommer c’est l’acte d’utiliser un bien ou un service à des fins individuelles ou


collectives

. Consommer c’est détruire immédiatement et progressivement un bien ou un service en vue


de satisfaire un besoin.

La consommation est donc motivée par les besoins qu’un individu cherche à satisfaire à
l’aide d’un bien ou service collectif.

On distingue généralement trois types de consommations :

- La consommation finale et la consommation intermédiaire


La consommation finale : elle concerne les ménages et sert directement à satisfaire un
besoin, tandis que La consommation intermédiaire : elle est le fait des entreprises et représente les
biens et services qui sont incorporés dans le processus de production afin de réaliser un bien final.
 La consommation marchande et la consommation non marchande
S’agissant de la consommation marchande, les biens et les services s'échangent sur un
marché. Le prix du marché dépasse le coût de revient. Pour la consommation non marchande, il
s'agit essentiellement des biens que l'on a produit pour soi-même (on parle d'autoconsommation)
ou de services obtenus gratuitement ou pour une somme modique (les services collectifs : justice,
enseignement, transports publics). Leur prix est nul, voire inférieur au coût de revient.
 La consommation individuelle et la consommation collective
La consommation individuelle est la quantité de biens et services que chaque ménage décide
de consommer en fonction de ses besoins et de ses moyens et la consommation collective
correspond aux services collectifs non marchands fournis par des administrations publiques
(justice, police, enseignement, santé publique). Ils sont généralement gratuits ou offerts à un prix
bien inférieur à leur coût de revient.

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II. Les déterminants de la consommation des ménages


Deux classes de facteurs explicatifs de la demande des ménages sont répertoriées. Il s’agit
des facteurs économiques et des facteurs non économiques.
II.1 Les déterminants économiques de la consommation des ménages
La consommation des ménages est contrainte par deux principales variables économiques
qui limitent leur capacité à consommer toutes les quantités désirées. Il s’agit du prix des biens
désirés et du revenu du ménage.
a. Prix et consommation

Par principe, plus le prix d’un bien est élevé, plus la quantité demandée de ce bien sera
faible. Par contre, plus le prix du bien est faible, plus la demande du bien considéré à de fortes
chances de s’accroitre. Cette relation inverse entre le prix et la quantité de bien demandée, défini la
loi de la demande.

Techniquement, la nature de la relation entre la quantité demandée/consommation d’un


bien et le prix peut être déterminée en calculant l’élasticité prix de la demande. Concrètement,
l’élasticité prix de la demande permet de mesurer la sensibilité ou alors la modification (variation)
de la demande induite par la variation du prix.

Elle se calcule par la relation suivante :

ep =variation de la demande (en %)/variation du prix (en %)

Ou encore : si Q et P sont respectivement les quantités demandées et le prix, on aura

∆ Q Q t−Qt −1
Q Qt−1
ep= =
∆ P P t−Pt −1
P Pt −1

Trois cas de figure peuvent se produire :

- ep < 0 : dans ce cas, une hausse du prix de vente se traduira par une diminution de la
demande émanant des ménages. Et inversement, la baisse du prix se traduira par une hausse de la
demande des ménages.
- ep = 0 : dans ce cas, la variation du prix de vente d’un bien est sans effet sur la demande
des ménages.
- ep > 0 : une hausse du prix de vente entraine une augmentation des quantités demandées
du bien.
Exemple : Une diminution du prix de 5% entraine une augmentation de la demande de 7%.
Calculer l’élasticité prix de la demande.
b. Revenu et consommation

Si le revenu est défini comme l’ensemble des disponibilités monétaires détenues par les
ménages, alors il est admis que leur niveau de consommation dépendra fortement de celles-ci. Par
principe, une hausse du revenu se traduit par une augmentation de la consommation, toute chose
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restant égale par ailleurs. La relation entre le revenu et la consommation est mise en évidence par
la notion de l’élasticité revenue de la demande, qui mesure la sensibilité ou le degré de variation de
la demande suite à une variation unitaire du revenu, toutes choses égales par ailleurs.

Elle se détermine de la manière suivante :

ER =variation de la demande (en %)/variation du revenu (en %)

Ou encore : si Q et R sont respectivement les quantités demandées et le revenu du ménage,


on aura :

∆ Q Qt −Qt−1
Q Qt −1
ER= =
∆ R R t −R t−1
R R t−1

Différents cas de figures sont distingués :

- si ER < 0 : la demande du consommateur diminue lorsque son revenu augmente (bien


inférieur). Il s’agit des biens inférieurs.
- si 0<ER<1 : alors la demande du consommateur augmente moins vite que l’accroissement
du revenu (bien normal).
- si ER> 1 : alors la demande du consommateur augmentera plus vite que celle du revenu
(bien de luxe).
Exemple : Une diminution du revenu de 5% entraine une baisse de la demande de 2%.
Calculer l’élasticité revenu de la demande.

II.2 Les déterminants non économiques de la consommation

On peut citer : la classe sociale et la catégorie socioprofessionnelle ; l’âge ; la publicité ; les


facteurs socioculturels, etc.

III. Les notions de consommation et d’épargne


III.1 La fonction de consommation et ses limites

Des économistes, donc le plus reconnue est certainement John Maynard Keynes se sont
attelés à élaborer la fonction de consommation des ménages. En effet, elle définit la relation qui
existe entre le niveau de consommation d’un ménage et ses principaux déterminants. L’analyse de
la fonction de consommation est faite d’un point de vue macroéconomique, même si la
consommation globale est le résultat des consommations individuelles des ménages.

II.1.1 L’analyse Keynésienne de la fonction de consommation et ses dérivés

Keynes dans ses écrits prétends que la variable fondamentale qui explique la consommation
des ménages est le revenu. Il énonce une loi qu’il qualifie de loi psychologique fondamentale et qu’il
énonce en ces termes : « en moyenne et la plupart du temps, les hommes tendent à accroitre leur
consommation à mesure que leurs revenus croissent, mais non d’une aussi importante que

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l’accroissement du revenu ». Autrement dit, la loi de Keynes stipule que lorsque le revenu s’accroit,
la consommation augmente dans des proportions moins importantes.

Cette loi permet d’écrire la fonction de consommation keynésienne comme suit : C = f(Y) où
C et Y sont respectivement le niveau de la consommation et le revenu du ménage.

Keynes permet de réécrire cette relation comme suit : C= cY+C0, où c est la propension
marginale à consommer et C0 la consommation incompressible.

A ce niveau, il convient de préciser les concepts de propensions moyennes et marginales à


consommer.

La PMC est la part du revenu que le ménage consacre à la consommation. Elle se calcule
par la relation suivante : PMC=consommation finale des ménages/revenu disponible

La Pmc quant à elle permet de capter les variations de la consommation globale engendrées
par les variations du revenu disponible des ménages. Elle est définie par la relation suivante :

Pmc = variations de la consommation/variations du revenu

Nb : 0<Pmc<1

III.1.2 Les limites de la fonction de consommation

Les principales limites de la fonction de consommation keynésienne sont :

- elle néglige l’importance des facteurs psychologiques dans la fonction de consommation.


Or celle-ci peut s’expliquer par l’effet d’imitation ou de démonstration qui consiste à copier la vie de
la classe supérieure.
- la consommation peut ne pas dépendre uniquement du revenu réel du ménage, mais aussi
du revenu qu’il espère ou revenu permanent.
- la notion de l’effet de cliquet : en effet, sur une courte période, un agent économique a
tendance à conserver le même niveau de consommation quel que soit l’évolution de son revenu
disponible.

En définitive, la fonction de consommation, bien que liée au niveau de revenu, dépend


d’autres facteurs qui se rapportent à des considérations d’ordre psychologiques.

III.2 La fonction d’épargne

Complémentaire de celle la consommation, la fonction d’épargne dévoile à la fois des


propensions moyennes et marginales.

L’épargne est la partie non consommée du revenu. Elle s’écrit comme la différence entre le
revenu disponible de l’agent économique et la consommation. Soit : S = Y – C = (1 - c)Y – b = sY-b

Où s est la propension marginale à épargner et b l’épargne incompressible.

La Propension marginale à épargner représente la variation de l’épargne qui dérive de la


'
∆ de l épargne
variation du revenu du ménage. Elle se calcule comme suit : pms= =1−pmc
∆ du revenu

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La propension moyenne à épargner permet quant à elle de voir quelle proportion du revenu
est épargnée. Elle se calcule comme suit

Epargne totale
PMS= =1−PMC
revenu du ménage

L’épargne peut être :


- financière : les sociétés financières (banques) offrent aux ménages des produits d’épargne,
plus ou moins liquides, c'est-à-dire immobilisant les capitaux pour une durée plus ou moins
longue, permettant de rémunérer leur argent. Les ménages peuvent également épargner en
faisant l’acquisition de titres financiers (actions, …).
- non financière : les ménages peuvent investir dans des logements, des œuvres d’art, …en
vue d’en retirer des revenus (location) ou une plus-value (prix de revente supérieur au coût
de revient).
- thésaurisée : les ménages gardent leur argent. Il ne rapporte pas.
IV. La loi d’Engel
Ernst Engel est un économiste-statisticien allemand qui a défini un certain nombre de lois
visant à montrer l’évolution des modes de consommation dans le temps en fonction de la variation
des revenus. Selon ces lois, le comportement moyen, en matière de consommation se modifie avec
le revenu.
Selon la première loi de Engel, la proportion des dépenses alimentaires diminue au fur et à
mesure que le revenu disponible augmente et inversement. Cette loi stipule donc que lorsque le
revenu augmente, les dépenses alimentaires augmentent également, mais moins vite que
l’augmentation du revenu (la part des dépenses de consommation des produits alimentaires
diminue)
Selon la deuxième loi, la proportion des autres dépenses liées à des besoins primaires
(logement, chauffage, habillement) augmentent au même rythme que les revenus.
La troisième loi d’Engel stipule que la proportion allouée aux autres dépenses de
consommation (éducation, santé, loisirs, produits de luxe, transport) augmente plus vite que
l’augmentation du revenu et inversement.
Cependant, cette loi présente des limites, en ce sens qu’elles n’indiquent qu’un ordre de
grandeur, une évolution probable. En effet, il est possible que le revenu ne soit pas le seul facteur
explicatif de la structure de consommation des ménages. Il faut aussi tenir compte de d’habitudes
régionales ou locales, des groupes sociaux, du nombre de personnes constituant le ménage, de l’âge
du chef du ménage, etc.

V. Détermination de l’équilibre du consommateur

Un consommateur dispose d’un certain revenu et veut par exemple acheter deux types de
biens : comment va-t-il répartir son revenu entre ces deux biens. Son calcul consistera à faire en
sorte que le partage qu’il effectue entre la consommation de chaque bien lui rapporte le maximum
de satisfaction. Ce problème du choix du consommateur peut être résolu de deux façons. Soit
l’algébriquement et ce par l’égalisation des utilités marginales, soit graphiquement par les courbes
d’indifférence et la droite matérialisant sa contrainte budgétaire. De toute façon, le problème du

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consommateur sera soit de maximiser son utilité pour un niveau de revenu donné, soit de
minimiser ses dépenses pour un niveau d’utilité donné.

A) Solution basée sur l’égalisation des utilités marginales

Il existe deux approches théoriques de l’utilité.

L’approche cardinale qui suppose que l’utilité est mesurable. Les partisans de cette
approche stipulent que la satisfaction procurée par la consommation d’un bien peut être exprimé
par un nombre représentant le degré de satisfaction attaché à ce bien.

L’approche ordinale quant à elle suppose que l’utilité n’est pas mesurable, elle dépend de
l’ordre de préférence.

L’utilité marginale représente l’utilité de la dernière dose du stock du bien considéré c’est-à-
dire la satisfaction qu’on tire de la consommation d’une unité supplémentaire d’un bien. Cette
utilité marginale est inversement proportionnelle à la quantité. Plus le stock d’un bien est grand
plus son utilité marginale est faible et inversement.

Partant de l’hypothèse que le revenu d’un individu est limité et qu’il cherche à acquérir deux
biens A et B, plus il achète des unités du bien A, moins il peut acheter les unités du bien B. Son
calcul consistera à comparer la satisfaction que lui procurent des unités supplémentaires de ces
biens. Sa position d’équilibre sera atteinte quand les utilités marginales pondérées de ces biens
seront égales. Cette utilité marginale pondérée dans le cas d’un bien divisible étant le quotient de son
utilité marginale par son prix.

Si la fonction d’utilité d’un consommateur est alors U(x,y) où x et y sont les quantités de
biens x et y (coûtant Px et Py respectivement) à consommer pour maximiser son utilité avec un
revenu R, alors le problème dudit consommateur se résumera comme suit

Max U(x,y)

s/c R = X.Px + Y.Py

Ce qui nous permet d’écrire le lagrangien défini par

L (x, y, χ) = U(x,y) + χ(R – X.Px – Y.Py) où χ est le coefficient de Lagrange

D’après les conditions d’optimisation de premier ordre, les dérivés partielles de L(x, y, χ)
sont nulles et on a

dL/dx = 0, dL/dy = 0, dL/dχ = 0

Après transformation, on obtiendra Umx/Px = Umy/Py où Umx et Umy sont les utilités
marginales des biens x et y : Umx/Px et Umy/Py étant les utilités marginales pondérées des biens x
et y par leurs inverses de prix respectifs.

Le consommateur sera donc en équilibre lorsqu’on aura l’égalité suivante

Umx/Px = Umy/Py

B) Solution basée sur les courbes d’indifférence

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Les éléments suivants rentrent dans la détermination graphique de l’équilibre du


consommateur.

1) Les courbes d’indifférence.

La courbe d’indifférence est le lieu géométrique de l’ensemble des combinaisons des biens
qui procurent au consommateur le même niveau de satisfaction.

GRAPHE

Y
4
Courbe d’indifférence

0 2 5 X
Cette représentation graphique peut nous amener à nous interroger tout d’abord sur ses
propriétés et ensuite sur la façon dont le consommateur peut passer d’une combinaison de deux
biens à une autre tout en gardant le même niveau de satisfaction.

2) Propriétés des courbes d’indifférence


 Elles ont une pente négative
 Elles sont convexes vers l’origine et toute courbe d’indifférence située au-dessus de l’autre,
apporte au consommateur plus de satisfaction.
 Deux courbes d’indifférence ne peuvent se couper.
3) Le taux marginal de substitution

Le taux marginal de substitution du bien Y au bien X est la quantité de biens Y à laquelle le


consommateur doit renoncer au profit d’une unité supplémentaire du bien X en gardant le même
niveau de satisfaction. Il est donné par TMS = -Δy/Δx. Il est positif puisque les quantités des deux
biens X et Y varient dans le sens contraire.

Soient Umx et Umy les utilités marginales des biens X et Y, on montre également que TMS =
Umx/Umy. Dans ce cas, les variations sont infinitésimales alors que dans le premier, elles étaient
perceptibles
4) La droite du budget

Supposons que le consommateur dispose d’un revenu R qu’il consacre à l’achat des biens X
et Y aux prix respectifs de Px et Py. Les diverses combinaisons possibles des biens X et Y que le
consommateur peux acquérir avec son budget R peuvent être représentées graphiquement à l’aide
d’une droite ou ligne du budget. Soient XP X et YPY les dépenses totales pour l’achat des biens X et
Y. Le revenu précédent peut s’exprimer de la façon suivante : R = XPX + YPY. L’équation de la ligne
du budget est donc Y = - X.Px/Py + R/Py

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GRAPHE 2

Y
Espace budgétaire ou
ensemble de vecteurs de La droite de budget ou contrainte
consommation possible budgétaire du consommateur

Le consommateur, à l’aide de son0 budget va chercher à atteindre


X le maximum de
satisfaction lorsqu’il acquiert les deux biens X et Y.

5) L’équilibre du consommateur.

On suppose que le consommateur dispose d’un revenu donné et cherche à obtenir le


maximum de satisfaction en acquérant deux biens se vendant à des prix donnés. Il va confronter
sa ligne du budget avec les diverses courbes d’indifférence, finalement il va se situer sur la courbe
d’indifférence qui lui procure le maximum de satisfaction compatible avec son budget.

GRAPHE 3
Y Point d’équilibre du
consommateur. La courbe
d’indifférence est tangente à
la droite de budget
E
Y
e

0 Xe

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CHAPITRE 3 : L’ETAT ET SES INTERVENTIONS ECONOMIQUES

L’Etat est présent dans toutes les économies, même dans les économies libérales. En fait,
l’Etat intervient en produisant des biens et services ou en agissant par le biais de son budget.
Toutefois, le poids de l’intervention de l’Etat et ses fonctions sont sujets de controverses
entre les économistes. Nous présenterons dans ce chapitre, les différentes conceptions
économiques de l’Etat, ses fonctions économiques, le type de biens produit par l’Etat ainsi que son
budget.
I. Evolution de la conception de l’Etat
La définition économique de l’Etat dépend des courants de pensée économique. Ainsi, on
distingue l’Etat arbitre ou Etat gendarme et l’Etat providence ou Etat gestionnaire.
I.1 L’Etat arbitre ou gendarme ou Etat libéral
Les libéraux s’opposent à toute intervention économique de l’Etat. Pour eux, la régulation
par le marché est par nature le plus efficace. Par conséquent, toute intervention de l’Etat ne peut
qu’accroitre l’instabilité économique.
Pour eux, l’Etat devrait prendre en charge tout ce qui a trait aux intérêts communs, soient
les fonctions régaliennes de protection de l’individu et de la nation.
I.2. L’Etat providence
La différence entre l’Etat gendarme et l’Etat providence tient essentiellement à l’ampleur des
domaines d’intervention. L’Etat providence a un rôle plus étendu : assurer la justice, la sécurité,
mais aussi la protection sociale à travers ses interventions économiques (stabilité des prix, équilibre
du commerce extérieur, croissance) et sociales (emploi et redistribution des revenus).
Globalement, l’Etat intervient en vue de soutenir ou de relancer l’activité économique.
II. Les fonctions de l’Etat

L’économiste Richard Musgrave a présenté les trois principales fonctions économiques des
Etats. Il s’agit de la fonction d’affectation des ressources, de la fonction de redistribution des
richesses et de la fonction de régulation de l’activité économique.

- La fonction d’affectation des ressources : ici, l’Etat affecte les des moyens à la prise en
charge de certaines productions non marchandes : éducation, infrastructures publiques, services
publiques divers.
- La fonction de redistribution des richesses : cette fonction permet à l’Etat de réduire
les inégalités de revenus entre les individus. Elle consiste à prélever de manière obligatoire une
partie des revenus primaires pour les redistribuer sous la forme de transferts aux agents qui en ont
besoin.
- La fonction de stabilisation ou de régulation de la conjoncture : cette fonction permet
à l’Etat de réguler l’activité économique (résoudre les problèmes de chômage et d’inflation) en vue
d’assurer le plein emploi des facteurs de production (travail, capital).
III. Justification de l’implication de l’Etat dans les activités économiques
La participation active de l’Etat dans les activités économiques peut se justifier par :

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- La nécessité d’aider les chômeurs et les entreprises en difficulté en situation de crises


économiques ;
- la nécessité de préserver les droits élémentaires des citoyens, en adoptant des lois sur la
santé, le code du travail et l’éducation ;
- La nécessité de réaliser certains projets d’investissement coûteux et non rentables à
court terme pour le privé (construction des voies de chemin de fer).
IV. Les types de biens produits par l’Etat
L’Etat produit essentiellement des biens et services collectifs i.e. des biens et services non
marchands. Ces biens et services sont fournis à titre gratuit (financement total par la puissance
public) ou quasi-gratuit (l’usager paie une partie du coût de production de la prestation).
Cette production non marchande rendue par les administrations publiques (Etat central,
collectivités locales, organismes de Sécurité sociale...) ou privées (associations, fondations...)
V. L’Etat et le budget
Le budget est l’acte par lequel sont prévues et autorisées les recettes et les dépenses de
l’Etat. Le budget est élaboré par le gouvernement et voté par le parlement. Le Budget de est
composé de deux parties :
- Les recettes : il s’agit essentiellement des recettes fiscales (TVA, Impôt sur le revenu,
Impôt sur les sociétés, etc.) et des recettes non fiscales.
- Les dépenses : il s’agit des dépenses de fonctionnement et des dépenses d’investissement.
Elles peuvent avoir un caractère définitif (salaire des fonctionnaires, investissements en
infrastructures, etc.) ou temporaire (prêts accordés aux collectivités, aux entreprises publiques,
etc.).

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CHAPITRE 4 : LES MARCHES ET LA FORMATION DES PRIX

I. Définitions

Le marché est lieu de rencontre, réel ou fictif, entre l’offre et la demande pour un bien ou un
service.

Tout marché se caractérise par : le bien économique, objet de l’échange ; les acteurs de
l’échange, dont les objectifs sont souvent opposés et la fixation d’un prix et d’une quantité.

Selon la nature des biens échangés, on distingue trois types de marchés :

Marchés Offre Demande Biens échangés Prix


Des B et Entreprise Ménages, administrations, etc. Biens et services Prix des B et
S S
Du L Ménages Entreprises, administrations, Travail Salaire
etc.
Des K Ménages, Eses, Inst. Tous les agents économiques capitaux Taux
financières d’intérêt

II. Offre, demande et fixation du prix d’équilibre

II.1 La fonction offre

Elle décrit la relation qui existe entre la quantité de biens et services qu’une entreprise
désire vendre et le niveau de prix. Ainsi, on observe que des prix élevés encouragent les entreprises
à produire davantage, tandis que les prix faibles découragent la production. Ainsi, la quantité
offerte est fonction croissante du prix. La fonction d’offre peut donc s’écrire comme suit : O=a+bP .
Où O est la quantité offerte et P le niveau de prix.

Graphiquement, la fonction se présente comme suit :

Q
II.2 La fonction de demande.

Elle décrit la relation qui existe entre la quantité de biens et services demandées et le niveau
de prix. Toutes choses égales par ailleurs, l’augmentation des prix se traduit par une baisse de la
demande et inversement. Ceci à permis de définir la loi de la demande comme suit : « il existe une
relation inverse entre la demande et le prix ». La demande est donc fonction inverse du niveau de
prix.

Cette fonction s’écrit comme suit : D=c−dP . Où D est la quantité demandée et P le prix.

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Graphiquement, cette relation se présente comme suit :

D
II.3 Détermination du prix d’équilibre

Le prix d’équilibre est celui qui égalise la demande et l’offre. Autrement dit, c’est le prix pour
lequel toute la demande du marché est satisfaite. Ce prix peut être déterminé de deux façons.

e c−a
- La méthode algébrique : On pose O = D P=
b+d
- La méthode graphique : elle consiste à faire une représentation des fonctions d’offre et
de demande sur le même graphique. Le prix d’équilibre correspond au point d’intersection entre la
courbe de demande et la courbe d’offre.

Pe

Qe D/O
Application : Les fonctions d’offre et de demande du riz sont exprimées comme suit :
O = 50 + 3P et D = 100 – 2P. Déterminer les prix et quantité d’équilibre et faire une représentation
graphique.

III. La typologie des marchés

Le fonctionnement d’un marché dépend principalement du nombre d’acheteurs et de


vendeurs présents sur ce marché. On distingue alors les marchés de concurrence pure et parfaite
et les marchés de concurrence imparfaite.

III.1 Les marchés de concurrence pure et parfaite (CPP)

La CPP est structure de marché très peu réaliste qui suppose une organisation du marché
qui assure automatiquement les prix, les volumes de production et l’allocation des ressources
optimaux.

L’existence d’un marché de CPP suppose l’existence de quatre conditions préalables, savoir :

 L’atomicité du marché : Cette hypothèse signifie que le marché doit être formé
d’un grand nombre d’offreurs (entreprises) et d’un, grand nombre de demandeurs (ménages).
Aucun groupe ne peut individuellement imposer sa loi ou influencer le comportement des autres
agents.
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 L’homogénéité des produits : les biens échangés sur le marché sont homogènes i.e.
identiques pour le consommateur et ne peuvent être différenciés par les prix. On suppose par
exemple que tous les parapluies sur le marché sont identiques et il n’existe pas de publicité.
 La fluidité du marché : ce terme recouvre la mobilité totale des facteurs de
production, travail et capital. On suppose ici qu’un travailleur peut à tout moment passer d’une
branche à une autre. De même que les entreprises présentes sur le marché sont parfaitement libres
de sortir du marché.
 La transparence du marché : elle suppose une information totale pour le
consommateur, le travailleur et la firme. Cela veut par exemple dire que les entreprises maitrisent
toutes les variables de décision des concurrentes.
III.2 Les marchés de concurrence imparfaite

La concurrence parfaite telle que présentée ci haut définit une structure particulière du
marché qui est rarement réaliste. C’est pourquoi les économistes ont tenté de déterminer des
d’autres types de marchés plus proches de la réalité.

 Le monopole ou marchés monopolistiques


Ces marchés sont caractérisé par un seul et unique offreur qui face à une multitude de
demandeurs. Le monopole détermine tout seul le niveau de production et de prix qui maxime son
profit. Exemple : ENEO, Camwater, etc.
On parle de monopole naturel lorsqu’une entreprise peut satisfaire l’ensemble de la
demande à moindre coût.
 Le monopsone

C’est marché sur lequel il n’existe qu’un demandeur qui face à une multitude d’offreurs.
Dans ce cas, le demandeur cherche à minimiser le prix d’acquisition du produit. Exemple :
SODECOTON

 L’oligopole ou marché oligopolistique

C’est une forme de marché sur laquelle il n’existe qu’un petit nombre d’offreurs ou
d’entreprises. On parle d’oligopole de combat lorsque les entreprises se livrent une guerre par les
prix. On parle oligopole d’entente lorsqu’elles se mettent d’accord sur la les prix de vente ou les
quantités échangées de biens. Exemple : Marché du pétrole

 La concurrence monopolistique

Sur ce marché, les entreprises pratiquent une stratégie de différenciation du produit vendu,
de manière à se créer une clientèle particulière.

Tableau : Savoir de base sur les structures de marché

Un offreur Quelques offreurs Une multitude


d’offreurs
Un demandeur Monopole bilatéral Oligopole contrarié Monopsone
Quelques demandeurs Monopole Oligopole bilatéral Oligopsone
contrarié
Une multitude de Monopole Oligopole CPP
demandeurs
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III.3 La procédure de fixation des prix sur les marchés

De ce qui précède, la formation des prix résulte de la confrontation entre l’offre et la


demande sur le marché. Elle peut se faire suivant les deux grands régimes présentés
précédemment.

Marchés Fixation du prix


CPP Le prix est fixé par la confrontation entre l’offre et la demande
Monopole Le niveau de prix est fixé au niveau des recettes moyennes PV
=RM
Oligopole d’entente Les entreprises fixent des prix d’entente ou alors prix de rivalité
Oligopole de guerre
En définitive et de façon stratégique, lorsqu’il s’agit de fixer un prix, l’entreprise peut utiliser
plusieurs critère : les coûts de production (ne pas vendre à un prix inférieur au coût de revient), la
demande du marché et la concurrence.

IV. L’intervention de l’Etat sur le marché

L’Etat intervient sur le marché de deux façons. La première consiste à prélever les impôts
directs (IS, IRPP, …) et indirects (TVA) et la deuxième consiste à accorder les subventions aux
entreprises.

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CHAPITRE 5 : FORMATION ET REPARTITION DES REVENUS

Introduction :

La répartition du flux de richesse nouvelle créée décrit comment la valeur ajoutée


engendrée par la production est distribuée puis redistribuée entre les unités institutionnelles ; elle
permet de décrire les différentes étapes de la formation des revenus. Ce chapitre a pour objectif de
décrire les mécanismes de formation et de répartition des revenus au sein d’une économie donnée.

I. La formation des revenus

Le principal revenu distribué est le PIB, définit comme la somme des valeurs ajoutées
produite les entreprises implantées sur un territoire au cours d’une période annuelle.

La Valeur ajoutée (VA) est définie comme la différence entre la production et les
consommations intermédiaires. Elle se calcule comme suit :

VA = Production – consommations intermédiaires

II. Types de revenus

On peut schématiquement distinguer deux facteurs de production essentiels : le capital et


le travail, qui contribuent à la création de valeur ajoutée au sein des entreprises. L’ensemble de
cette valeur ajoutée est réparti entre la rémunération de ces facteurs de production et les
prélèvements des administrations publiques (car elles perçoivent à ce stade des impôts sur la
production réalisée).

On distinguera alors les revenus directs ou des revenus d’activité et les revenus indirects
ou revenus de la propriété.
a) Les revenus d’activité :
Les revenus du travail sont constitués par les salaires, les traitements des fonctionnaires,
les gages des personnels de service…Les revenus salariaux comportent aussi les compléments de
salaire : primes, avantages en nature.
Les revenus mixtes sont perçus par les entrepreneurs individuels et les membres des
professions libérales qui apportent leur activité à la fois le facteur travail et le facteur
capital (bénéfices des entrepreneurs individuels, honoraires des professions libérales…).
b) Les revenus de la propriété
Les revenus de la propriété sont des revenus du capital ou du patrimoine. Ils
comprennent entre autre :
- les loyers perçus du fait de la location de biens fonciers (terres agricoles ou non) ou de
biens immobiliers (immeubles).
- les revenus courants du patrimoine financier (intérêts, dividendes…)
Les revenus de la propriété sont difficiles à évaluer. La principale source disponible reste les
déclarations fiscales. Or, beaucoup de revenus financiers sont non imposables.
Remarque : Au delà des revenus primaires, les ménages perçoivent des revenus de transfert :
les Etats modernes versent des revenus au nom de la solidarité nationale aux personnes qui,
malades, trop vieilles, ou privées d’emploi, sont absentes du processus de production.
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III. Répartition et redistribution des revenus


A. La répartition primaire ou distribution des revenus

Elle concerne uniquement les revenus primaires. On appelle répartition primaire la


répartition de la richesse créée dans une économie entre les différents acteurs ayant
directement participé à la production. La richesse créée est évaluée par le PIB (produit intérieur
brut), qui correspond à la somme des valeurs ajoutées des entreprises présentes sur le territoire de
référence. Comme revenus primaires on peut distinguer les salaires et les loyers, les intérêts et
dividendes perçus, excédent brut d’exploitation, etc.

B. La répartition secondaire ou redistribution des revenus

La répartition primaire est rarement socialement satisfaisante : elle est en général très
inégalitaire, et ne concerne que les agents économiques qui contribuent directement à la
production, ou disposent d’un patrimoine dont ils tirent un revenu.

C’est pourquoi les autorités publiques décident en général de procéder à une correction de
cette répartition primaire par le biais de politiques de redistribution.

La redistribution s’opère par un système de prélèvements obligatoires, qui viennent financer


des transferts sociaux. Les revenus primaires des ménages s’en trouvent modifiés : leur revenu
disponible peut devenir supérieur ou inférieur à leur revenu primaire. Le revenu disponible (après
impôts) se calcule de la manière suivante :

Pour les salariés : RD = Salaires + revenus du patrimoine + prestations sociales – impôts

Pour les actifs non salariés : RD = Revenus d’activité + revenus du patrimoine + prestations
sociales – impôts

Pour les inactifs : RD = revenus de transfert et prestations sociales + revenus du patrimoine –


impôts.

Schématiquement, on a :

PIB = somme des VA

Distribution / Répartition

Revenus primaires

Redistri - impôts - Cotisations sociales + transferts


bution

Revenus disponibles

Titre : Processus de formation et répartition des revenus

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IV. L’Etat et la répartition des revenus

En matière de répartition des revenus, l’Etat peut intervenir de plusieurs moyens en fixant
un salaire minimum, notamment le Salaire Minimum Interprofessionnel de Croissance (SMIC). Il
s’agit en général d’un salaire minimum en dessous duquel aucun salarié ne peut, en principe être
rémunéré. Les interventions de l’Etat en matière de distribution concernent à la fois les secteurs
publics et privés. Au Cameroun, le SMIG (Salaire Minimum Interprofessionnel Garanti) est passé
de 28.000 à 36.270 FCFA.

Dans le secteur public, la rémunération des fonctionnaires dépend de l’ancienneté et du


grade. L’agent public se voit donc attribuer un indice qui sert de base au calcul de son salaire. La
partie indiciaire représente la plus grande part du salaire, qui comporte aussi une partie
indemnitaire, composée d’indemnités variant selon les ministères.

Dans le secteur privé, l’Etat intervient en incitant les entreprises à négocier sur les salaires.
Celles sont soumises par le code du travail, à négocier sur les salaires, soit au niveau de leur
branche professionnelle, soit au niveau de l’entreprise.

V. Les inégalités : définition et mesures


Définition

La répartition primaire des revenus met en évidence une disparité, des inégalités. La
disparité la plus connue est l’inégalité des salaires.

Ces inégalités sont dues à : la différence de qualification, la différence d’âge, de sexe, de


nationalité, la taille et la branche de l’entreprise, la région. On doit y ajouter les disparités en
matière de compléments de salaires (intéressement, participation, primes, avantages en nature…).

A ces inégalités de salaire s’ajoutent : les inégalités du patrimoine (héritage), les inégalités
de niveau de vie (à revenus égaux, on doit prendre en compte le nombre de personnes à charge par
ménage.)

Ces inégalités conduisent parfois à l’exclusion terme de plus en plus utilisé et associé à
deux autres, la pauvreté et la précarité.

La pauvreté peut se définir comme une situation dans laquelle les besoins élémentaires ne
sont pas fournis ou dans laquelle le revenu est inférieur à au moins 50% du revenu moyen. On
parle de seuil de pauvreté.

La précarité est liée à la difficulté de se maintenir au-dessus du seuil de pauvreté pour


diverses raisons (instabilité de l’emploi, problèmes de santé, dissociation de la famille…).

a. Mesure des inégalités de revenus

Les principaux outils de mesure des inégalités sont calculés en prenant appui sur la
distribution des revenus des agents dans une économie donnée et sur une période donnée :

- Le rapport interdécile est une méthode simple d’évaluation des inégalités, consistant à
diviser le revenu moyen des individus appartenant au dernier décile (les 10 % les plus riches) par le

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revenu des individus appartenant au premier décile (les 10 % les plus pauvres). Plus le rapport
interdécile est élevé, plus les inégalités sont fortes pour la population concernée.

- La courbe de Lorentz met en relation les pourcentages cumulés des revenus et/ou des
patrimoines et de la population. Plus la courbe est creusée (éloignée de la bissectrice), plus la
répartition est inégalitaire. (Faire un graphe).

- Le coefficient de Gini est un outil déduit de la courbe de Lorentz, couramment utilisé pour
mesurer les inégalités : il correspond au rapport entre la surface comprise entre la courbe de
Lorenz et la bissectrice (surface A sur le schéma) et la surface totale du demi carré délimité par la
bissectrice, l’axe des abscisses et l’axe des ordonnées. Sa valeur est comprise entre 0 et 1. Plus
l’indice se rapproche de 1, plus la distribution est inégalitaire.

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CHAPITRE 6

LA MONNAIE ET LE FINANCEMENT DE L’ECONOMIE

I. LA MONNAIE

Selon Raymond Barre, « la monnaie est un bien d’échange généralement accepté dans
une communauté de paiement ». Elle peut être étudiée suivant 3 approches : l’approche
fonctionnelle, l’approche institutionnelle et politique et l’approche statistique.

A. L’approche fonctionnelle ou rôle de la monnaie

Depuis Aristote, la monnaie remplit trois fonctions.

La fonction d’intermédiaire des échanges ou encore la fonction d’instrument de


paiement : l’argent c’est la monnaie en tant qu’instrument de paiement. Le concept de monnaie
est ici lié à la capacité de la richesse à servir les paiements.

La fonction d’unité de compte : la monnaie est un instrument de compte car elle sert à
compter et ce qui prévaut c’est l’idée de mesure. Elle est donc un bien de référence par rapport
auquel se ramène la valeur de tout autre bien.

La fonction de la monnaie comme réserve de la valeur : cette fonction est vue de nos
jours comme une fonction dérivée et accessoire assimilable à celle d’unité de compte. Certes la
monnaie permet d’assurer la réserve de valeur mais il n’y a de réserve de valeur qu’en vue de
paiements futurs. La fonction de réserve de valeur n’apparaît donc pas primordiale. D’autre part,
aux yeux des contemporains, la monnaie en tant que argent et en tant qu’unité de compte tend à
se confondre.

B. L’approche institutionnelle et politique de la monnaie

La définition de la monnaie de Raymond Barre confirme bien que la monnaie n’est pas liée à
une chose précise ni à un type de société donnée, marchande ou non marchande. Ce qui importe
c’est qu’il y ait consensus autour de cette chose pour servir à éteindre les dettes.

1. Le caractère institutionnel de la monnaie

Dans l’histoire de l’humanité la monnaie a revêtue des formes successives différentes qui
sont : la monnaie marchandise, la monnaie métallique, la monnaie fiduciaire, la monnaie
scripturale et la monnaie électronique.

- La monnaie marchandise : elle représente le bétail, les coquillages, les épices, les étoffes,…
qui étaient des moyens d’échange qui devaient être durable pour être stockés, divisibles et
suffisamment rares pour que les individus aient envie de les détenir.
- La monnaie métallique : elle représente les métaux précieux (or ou argent), d’abord sous
forme de lingots, puis sous forme de pièces. La valeur de la pièce est liée à la valeur du métal. Elle
est la forme la plus ancienne de monnaie, elle inspire confiance, mais pose des problèmes de
transport.
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Année académique 2019/2020
Dr KAFFO FOTIO Hervé

- La monnaie fiduciaire (Suède, 1656) : elle comprend les pièces et les billets de banques.
- La monnaie scripturale : encore appelée monnaie de banque, elle est basée sur les
inscriptions des livres des institutions financières. Elle comprend DAV auprès des banques,
des chèques postaux. Sa circulation est assurée par les instruments suivants : chèques,
virements bancaires, prélèvements bancaires, cartes de paiements, …etc
- La « monétique » ou monnaie électronique : elle désigne l’ensemble de techniques
informatiques, électroniques, magnétiques et télémagnétiques appliquées à un paiement de
manière à permettre les échanges de fonds entre banques, commerces, et consommateurs
sans qu’il y ait manipulation d’espèces.

2. Le caractère politique de la monnaie

Il se vérifie essentiellement dans la dénomination et le contenu de l’unité de compte


de la monnaie.

- En effet, c’est l’autorité politique (l’Etat) qui donne un nom à la monnaie. Ce nom peut
évoquer une institution sociale (justice, assemblée nationale, etc.), un peuple, une nation, un
homme politique marquant de l’histoire de la nation.

- Pour ce qui est du contenu de l’unité de compte, le pouvoir politique fait respecter les
contrats exprimés en monnaie de compte même si la chose concrète varie, le débiteur ne sera tenu
que par le nom.

C. L’approche statistique : la notion de masse monétaire

La Masse Monétaire (MM) est définie comme le stock de créances parfaitement liquides
détenues sur le secteur bancaire par le secteur non bancaire à une date donnée, créances qui
permettent d’éteindre une dette. La structure de la MM varie d’un pays à un autre. Son évolution est
caractérisée par un processus de création et de destruction de la monnaie. Et il faut être capable de
mesurer à tout moment la quantité de monnaie disponible car une croissance de la masse
monétaire peut stimuler l’activité économique ou relancer l’inflation. C’est le rôle de la Banque
centrale.

1. Structure de la MM dans les pays de la zone franc

La MM a ici deux composantes principales :

- Les disponibilités monétaires notée M1 : elles se composent de billets de banque,


de pièces divisionnaires, des dépôts à vue qui sont mobilisables par chèque, par virement ou par
cartes de crédit. Cet agrégat est appelé M1 ;

- Les disponibilités quasi monétaires notée Qm. Elles renferment :

Les comptes sur livret ou compte d’épargne ou compte à vue. Ce sont des comptes à vue
c’est-à-dire dont le solde est disponible partiellement à tout moment ;

Les comptes à terme qui sont des contrats de dépôt par lesquels les épargnants s’engagent à
laisser à la disposition des banques une certaine somme pendant un certain temps fixé moyennant
une rémunération dont le taux varie selon le montant et la durée ;
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Les bons de caisse qui sont des titres de créances représentés par une formule et qui sont
nominatifs, et donc transmissibles par endossement. En clair, ce sont des effets portant engagement
par l’émetteur de payer une certaine somme à échéance déterminée en remboursement d’un prêt à
court terme productif d’intérêt ;

Les comptes spéciaux qui sont des produits d’épargne-crédit destinés à financer par exemple
l’accession à la propriété foncière par un système d’épargne (épargne- logement) ou à financer
une retraite paisible (épargne-retraite)

II. LA CREATION MONETAIRE : PROCESSUS ET ACTEURS

La monnaie est un instrument indispensable à l’activité économique puisqu’elle facilite les


transactions. La masse monétaire en circulation représente le pouvoir d’achat dont disposent les
agents économiques à un moment donné. L’accroissement de la masse monétaire est donc synonyme
de croissance économique puisqu’il permet l’augmentation des échanges (Pas tjrs vérifié).

Le processus de création monétaire est assez simple et peut être résumé comme suit :

1 un agent économique souhaite satisfaire un besoin mais ne dispose pas d’un pouvoir
d’achat satisfaisant (la quantité de monnaie dont il dispose est insuffisante)

2 Il va donc chercher à accroitre son pouvoir d’achat en se procurant une quantité de


monnaie supplémentaire auprès de l’agent économique autorisé à créer de la monnaie : la banque

3 ce supplément de monnaie lui est accordé si la banque lui fait un crédit. Le crédit est
l’instrument de la création monétaire

4 Ce crédit se trouve sur le compte du bénéficiaire comme un dépôt : on dit alors que les
« crédits font les dépôts ».

En matière de création monétaire, on peut distinguer trois principaux agents : les institutions
financières (banques commerciales) la Banque centrale et le trésor public.

La BC réescompte certains effets émis par le trésor. En plus, les créances de la BC sur le
trésor résultent aussi du fait qu’elle détient pour le compte du trésor de la monnaie divisionnaire et
de la monnaie postale.

Les banques commerciales : elles créent de la monnaie à l’occasion de l’octroi des crédits
aux particuliers ou aux entreprises, à l’occasion d’achat de devises étrangères, à l’occasion d’achats
de bons de trésor, à l’occasion d’achat de titres de créances à leurs clients (escompte d’effets de
commerce).

La création monétaire par le Trésor public : le Trésor public est l’agent financier de l’Etat.
Il créé la monnaie à travers la frappe de pièces de monnaie, la création de monnaie scripturale et en
émettant des bons du Trésor.

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CHAPITRE 7

LES ELEMENTS DE LA COMPTABILITE NATIONALE

La comptabilité nationale a pour objet l’étude des agrégats et des comptes nationaux. Par
agrégat, il faut entendre une grandeur synthétique et statistique permettant de mesurer l’activité
économique au sein d’une économie donnée. La comptabilité nationale facilite la schématisation de
l’activité économique à travers le circuit économique. Plusieurs agrégats sont dénombrés dans une
économie et les instruments d’analyses tels que les tableaux entrées-sorties illustrent assez bien la
répartition de ces agrégats.

I. Les secteurs institutionnels de la comptabilité nationale

Six secteurs institutionnels peuvent être répertoriés et il est à noter que la classification se
fait par rapport à la fonction principale de chaque agent. On distinguera :

 Les sociétés et quasi-sociétés non financières : sociétés industrielles et


commerciales, les entreprises publiques, les grandes unités de production, les entreprises
individuelles ;
 Les institutions financières : il s’agit des sociétés d’assurances et les institutions
de crédit (banques commerciales, banque centrale, le trésor public, etc.) ;
 Les administrations privées ou institutions privées sans but lucratif : elles ont
pour fonction la production des services non marchands et quelques fois des services marchands
destiné aux ménages (Eglises, association, etc.) ;
 Les administrations publiques : elles ont pour fonction la production des biens et
services non marchands, i.e. non destinés à la vente (administrations centrales, administrations
locales, organisme de sécurité sociale, etc.) ;
 Les ménages : ils ont pour fonction principale la consommation ;
 L’extérieur ou le reste du monde : il s’agit d’un poste qui retrace l’ensemble des
opérations entre les agents économiques résidents et les non-résidents.
II. Les principaux agrégats économiques

La comptabilité nationale débouche sur la construction des agrégats. Les principaux


agrégats sont : le PIB, le PNB, le Revenu National ou Produit National Net (PNN).

a. Le Produit Intérieur Brut


Le PIB ou produit intérieur brut est un indicateur économique de la richesse produite
par année dans un pays donné. Il peut se calculer suivant trois optiques.
 suivant l’optique de la production :

PIB= VA + TVA (impôt sur la production) +droits de douane –subventions

 Suivant l’optique de revenu

PIB = Rémunération des salariés + EBE + impôts - subventions

 dans une optique de dépense


PIB = Consommation finale + Investissement + exportations – importations
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= CF + I (FBKF +variation de stocks) +X-M

b. Le Produit National Brut

On passe du PIB au PNB en ajoutant les rentrées d’argent provenant du reste du monde.

PNB = PIB + RRRM – RVRM

c. Le Revenu National Net

Il est donné par la formule suivante :

PNN = PNB – Amortissements

Les principales limites de ces agrégats est qu’ils ne tiennent pas compte de la richesse créée
dans le secteur informel. Aussi, ils ne considèrent pas les dégradations environnementales dues au
processus de création de la richesse.

III. L’analyse entrées – sorties ou input – output

Il s’agit d’une représentation sous la forme de tableau de l’ensemble des activités


économiques entre les branches d’activité. La branche d’activité ici est l’ensemble des
établissements consacrés à la production du même type de bien (branche informatique par
exemple). Un établissement est une unité de fabrication qui produit à titre principal un seul type de
bien ou de service.

Ce tableau se décompose en quatre postes ou sous tableaux présentés comme suit :

Consommations Tableau des emplois ou


intermédiaire (1) dépenses (4)

Compte de production des


branches (2)

Tableau des ressources ou


revenus (3)
Le tableau des consommations intermédiaires (1) indique les quantités de biens que
chacune des branches achète et vend à chacune des autres branches. Le deuxième tableau est
celui des comptes de production et d’exploitation des branches d’activité. Le troisième tableau
présente l’ensemble des revenus des différentes branches d’activité et le quatrième quant à lui
présente les dépenses engagées pour chaque produit.

De manière détaillée, ce tableau se présente comme suit :

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Branches (i) 1 2 … n Total CF FBKF ΔS X Total


Produits (j) emplois
1 CI11 CI1n CI1 X1
2 CI22 X2
… … … … … …
N CIn1 CInn Xn
Total
Salaires
c. sociales
Emplois ou consommation finale
Impôt direct
RNE
TVA Compte d’exploitation
Total VA par
branche
Production P1 P2 P3
Importations
Total
ressources
Dans ce tableau : Pi est la production totale de la branche i. CI ij est le montant des achats
de la branche i à la branche j. CIii (termes diagonaux) représente les intra consommation i.e. lorsque
les produits par une branche lui servent à la production de son bien final.

Cette répartition permet de calculer les coefficients techniques. Notés aij, les coefficients
techniques mesurent la quantité de bien i nécessaire pour produire une unité du bien j. Il se
calcule comme suit :

CI ij
a ij=
Pj

Application : L’économie camerounaise est caractérisée par les informations suivantes :

Branches (i) agricultur industrie services Total CF FBKF ΔS X Total


Produits (j) e emplois
Agriculture 48 45 60 153 48 // 18 51
industrie 96 15 30 141 40 15 -5 9
services 24 45 60 129 150 // // 31
Total 168 150 423
Salaires et c. 24 18 50
sociales
Impôt direct 22 17 41
Subvention 4 5 1
RNE 30 15 60
Total VA
Production
Importations 30 50 10
Total ressources
1. Définir consommation intermédiaire et intra-consommation. A partir des données du
tableau, identifier au moins deux exemples pour chaque cas.
2. Compléter le tableau entrées-sorties
3. Peut-on calculer les coefficients techniques à partir de ces données ? Ces coefficients
techniques présentent-ils un intérêt ? Si oui, lequel ?
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4. Identifier les éléments constitutifs de chaque partie de cette matrice.

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5. ANNEE ACADEMIQUE 2018/2019

FICHE DES TRAVAUX DIRIGÉS D’ECONOMIE GENERALE I

Séance N°1

1. Définir les notions et concepts suivants : économie, macroéconomie, microéconomie,


entreprises, agents économiques et circuit économique.
2. Quelles distinctions faites-vous entre la macro et la microéconomie ?
3. Définir la notion de besoin. Quelles sont les caractéristiques des besoins ?
4. Quelles sont les 3 étapes de l’activité économique ?
5. Quel est le mobile principal de l’entreprise ?
6. Définir : Facteur de production, fonction de production, productivité moyenne et productivité
marginale.
7. Quelle distinction faites-vous entre les facteurs de production variables et les facteurs de
production fixes ?
8. Définir : coût total de production, coût variable, coût fixe, coût marginal, coût variable moyen.

Séance N° 2

1. On donne les informations suivantes sur la production de maïs dans une exploitation de
Fotouni :

Quantité de Terre 12 12 12 12 12 12 12 12
Travail (Heure) 0 1 2 3 4 5 6 7
Production totale 0 75 380 480
Productivité moyenne du travail 75 100 75
Productivité marginale du travail 100 50
a. La terre est-elle un facteur de production du maïs ? Si oui, de quel type de facteur s’agit-il ?
b. Reprendre et compléter le tableau précédent.
2. Soient les deux fonctions de coûts suivants :
3 2
C 1 ( q )=0 , 5 q −0 , 6 q +18 q+ 15
3 2
C 2 ( q )=0 , 25 q + 0 ,8 q +8 q
Pour chacune des fonctions, calculez le coût fixe, le coût moyen, le coût marginal, le coût
variable moyen et le coût variable total.
3. Soit les fonctions de production à deux facteurs variables écrites comme suit :
2
Q ( K , L ) =K ∗L ; Q(K,L)=K+L
a. Pour chacune des fonctions, calculez les productivités marginales du capital du travail.
b. Calculez respectivement les taux marginaux de substitution techniques du capital au travail
(TMSTL,K) et les taux marginaux de substitution techniques du travail au capital (TMST K,L)

7. Les fonctions de demande des biens X et Y s’écrivent

X = - 10Px + 8Py -30P +0,2R et Y = + 40Px + 3Py -10P -0,1R

X quantités du bien X consommés, Y celles du bien Y, P x le prix du bien X est égal à 10 Fcfa,
Py celui du bien Y et égal à 8 Fcfa, P est le prix moyen des autres biens et égal à 2 Fcfa, R est le
revenu du consommateur et est égal à 1000 Fcfa.
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Séance N° 3 :
1. Définir : concurrence pure et parfaite, concurrence imparfaite, oligopole, duopole, monopsone.
2. Quelles sont les hypothèses relatives à un marché de concurrence pure et parfaite ?
3. C’est quoi un rendement d’échelle ? Quels types de rendement d’échelle peut-on distinguer ?
4. Exposez la loi des rendements marginaux décroissants. Quelle est l’importance d’une telle loi ?

Exercice

La fonction de production d’un entrepreneur est donnée par Q(K,L) = 2K0,7.L0,3

1) Quelle est la nature des rendements à l’échelle de cette fonction. Que représente 0,7 et 0,3.
2) Quel niveau de production le producteur va-t-il choisir s’il est rationnel sachant que les coûts
fixes sont nuls et qu’il dispose d’un budget de 1000 Fcfa, le taux de salaire par unité de travail
étant 30 Fcfa et le prix du capital par unité, de 50 Fcfa.
Séance N° 6 :

1. Définir et expliquer : Consommation, fonction de consommation, épargne, propension moyenne


à consommer, propension marginale à consommer, élasticité prix, élasticité revenue, courbe
d’indifférence.
2. Quels sont les facteurs qui expliquent la consommation des ménages ?
3. Distinguer : consommation finale et consommation intermédiaire, consommation individuelle
et consommation collective, consommation marchande et consommation non marchande.
4. Répondre par vrai ou faux :
a. L’élasticité prix de la demande est un coefficient qui mesure la sensibilité du prix suites aux
variations de la quantité demandée, toute chose égale par ailleurs.
b. L’élasticité revenue est une notion permettant de capter dans quelle direction varie la quantité
demandée d’un bien lorsque le revenu du consommateur varie, toutes les autres variables restant
inchangées
c. La fonction de consommation keynésienne décrit la relation qui existe entre la quantité de
biens consommés, le revenu du ménage et le niveau de prix.
d. Une des limites de la fonction de consommation keynésienne est qu’elle ne tient pas compte
des facteurs psychologiques et socioculturels
e. Selon la première loi d’Engel, la proportion des dépenses allouées aux à la consommation des
produits alimentaires croit au fur et à mesure que le revenu disponible des ménages augmente.
f. La somme des propensions marginales à consommer et à épargner est égale à 1
5. Enoncer et expliquer la loi psychologique de Keynes

Séance N° 6 :

Exercice 1

On suppose que la consommation finale des ménages est représentée par l’équation
suivante :

C=120+0 , 9 Y

1. Que représentent C et Y ?

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2. A quoi correspondent les nombres « 120 » et « 0,9 » ?


3. Déterminer le niveau de la consommation lorsque Y=1400, puis Y=1600. Que constatez-
vous ?
4. Représentez graphiquement la fonction de consommation des ménages.
5. Quel est l’impact d’une hausse du revenu de 55 unités monétaires sur la consommation des
ménages ?
6. Trouvez l’expression de la propension moyenne à consommer et en déduire sa valeur lorsque
Y=1400 et Y=1600
7. Déduire la fonction d’épargne et commentez là.
Exercice 2 :
Les données sur le revenu, la consommation et l’épargne de Rollin sont présentées au
tableau suivant :

Années 1 2 3 4 5
Y 2000 5000 25000 50000
C 2600 9000 21000
S 0 1000 9000

TAF : compléter le tableau et calculer les propensions moyennes et marginales à


consommer.
Exercice 4 :
1. Définir les notions suivantes : Utilité, utilité marginale. Définir taux marginal de
substitution de y par rapport à x
2. Quelle différence faites-vous entre l’utilité cardinale et l’utilité ordinale
3. Soit U(x, y) la fonction d’utilité de Boris pour deux biens, les ignames (notées x) et les
avocats noté y) : U(x, y)=3xy.
a. Calculer l’utilité totale lorsque x=15 et y=7
b. Calculer l’utilité marginale du consommateur
c. Si le revenu de la famille Boris est de 300F (i.e. R=300) et que les prix des biens x et
y sont respectivement de 3f et de 2f (i.e. Px=3 et Py=2), trouver :
 L’expression du budget de cette famille ;
 Les quantités optimales qui seront achetées.
NB : Pour cette question, le principe est le même que chez le producteur. Donc voir l’exercice du
cours.

Séance N°7 :

1. Définir revenus, répartition primaire, revenu primaire.


2. Quels sont les différents types de revenus que vous connaissez ?
3. Quelle différence faites-vous entre répartition et redistribution ?
4. Pourquoi l’Etat doit-il intervenir en matière de redistribution ? Quels sont les principaux
instruments à sa disposition ?
Exercice 1

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M. et Mme Alfred sont salariés. Mme Alfred est employée de banque, et son mari est
réceptionniste dans un hôtel.
Le salaire brut de Mme Alfred s’élève à 246 000F et celui de M. Alfred est de 180 000F. Les
cotisations sociales prélevées s’élèvent à 20% des salaires bruts.
Ils sont propriétaire de leur maison et louent un appartement qu’ils ont hérité récemment.
Le loyer mensuel perçu s’élève à 3500F.
Aussi, ils ont trois enfants scolarisés âgés de 4, 8 et 10 ans. Ils perçoivent mensuellement
des allocations familiales s’élevant à 26250F.
Ils ont acheté des actions et ont perçu des dividendes s’élevant à 12 000F pour l’année 2014
(soit 1000F par mois). Ils disposent aussi d’un compte épargne qui rapporte des intérêts de 1200F
en fin d’année (soit 100F par mois). Cette année, ils ont payé 12000F au titre de l’impôt sur le
revenu.
TAF :
a. Repérer les différentes catégories de revenus dont dispose la famille Alfred
b. Y a-t-il un revenu que vous n’avez classé dans un aucune des catégories ? si oui, le quel et
pourquoi ?
c. A partir du texte et de vos connaissances, répondez aux questions suivantes :
 Qu’est ce que la redistribution ?
 Donnez des exemples de redistribution
 Quels sont les objectifs de la redistribution ?
d. A partir du texte et de vos connaissances personnelles, répondez aux questions suivantes :

 Quels sont les différents prélèvements que l’Etat et les organismes sociaux peuvent
effectuer sur les ménages ?
 Dans le texte, le terme « revenu disponible » est évoqué. De quoi s’agit-il ?
 Calculez le revenu disponible mensuel de la famille Alfred.

NB : Revenu disponible = revenu du travail + revenu du capital + revenu de la propriété +


allocations – Impôts
Exercice 2
On vous donne les informations suivantes sur la répartition des dépenses de consommation
des manges Cameroun.

Fonctions 2014 Coefficient budgétaire 2015 Coefficient budgétaire


en 2014 en 2015
Alimentation 153,3 178,1
Habillement 44,2 41,9
Logement 197,8 275,6
Equipement du logement 51,8 64,1
Santé 27,9 39,2
Transport, communication 148,7 188,3
Loisir, éducation, culture 85,5 106,6
Autres 135,5 187,2
Dépenses totales de 844,4 1087,0
consommation

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1. Interpréter les valeurs surlignées dans le tableau.


2. Calculer les coefficients budgétaires successifs.

Séance N°8 :

1. Définir : monnaie, masse monétaire.


2. Quelle est la structure de la masse monétaire dans la zone Franc ?
3. Quelles sont les principales fonctions de la monnaie ?
4. Quelles sont les différentes formes de monnaie ?
5. Quelles sont les principales limites de l’utilisation des biens comme forme de monnaie ?
6. Quels sont les principaux intervenants en matière de création monétaire ?

Séance N° 9 :

1. Définir : PIB, Produit National Brut (PNB), Revenu National Net (RNN)
2. Définir : Agrégat, branche d’activité, établissements
3. Quel est le rôle de la comptabilité nationale ?
4. Quelles sont les principales composantes du tableau entrées-sorties ?
5. Quelles sont les principales limites du PIB comme indicateur de la richesse crée dans une
économie ?

Exercice 1

On vous communique les informations suivantes sur un pays dénommé Banka :


Consommation finale = 18500F ; Formation brute de capital fixe = 5000F, dépense
gouvernementale = 5000F, Exportations = 3500F, Importations = 2000, Variation de stock = -
6000F, Revenus reçus de l’étranger =1000F, revenus versés à l’étranger = 500F, dépréciation =
2000F.
TAF : Calculer le Revenu National Net (RNN) de ce pays.

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