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Chap.

2 Le contrat administratif

Tous les contrats passés pour l’ad ne sont pas des contrats ad. Les contrats ad présentent
certaines spécificités par rapport aux contrats d droit privé. Le caractère ad renvoie
généralement à un ensemble d’intérêts reconnus à l’ad la plaçant dans une situation
prédominante par rapport au cocontractant. Aujourd’hui sous l’influence de la construction du
droit communautaire européenne ou africain le caractère exorbitant du contrat ad s’attenu. Le
contrat se rapproche de plus en plus du contrat privé même s’il garde certaines spécificités.
L’étude du contrat ad postule d‘abord de l’identifier (sec1) avant d’envisager son régime
juridique (sec2) des moyens pour identifier l’acte ad de manière législative c'est-à-dire les
contrats de marché publique les contrats de partenariat les contrats de délégation du service
public

Section 1 : l’identification du contrat administratif

Rappelons que tous les contrats passés par lad ne sont pas ad. Ce qui signifie que lad fasse des
contrats de droit privé. Se pose alors la question de savoir comment identifier le contrat ad du
contrat privé. Il faut distinguer deux hypothèses. Il existe des contrats qui sont déterminés par
voie législative ou par voie règlementaire (p1) et des contrats par voie jurisprudentielle et c’est ce qui
pousse à procéder à une classification des contrats ad p3

Paragraphe 1 : la détermination des contrats par voie législative ou réglementaire

Au Sénégal la qualification textuelle (c'est-à-dire lois et règlements) du contrat revêt une


importance capitale pour deux raisons au moins. D’abord l’article 7 du code des obligations
de lad affirme que seule une disposition expresse de la loi ou du règlement peut accorder à un
contrat le caractère ad. Ensuite un texte législatif ou réglementaire peut à tout moment
attribuer la qualité de contrat ad à une catégorie de convention auquel une personne morale de
droit public fait partie. Cela veut dire que l’autorité législative ou réglementaire peut
intervenir pour infirmer ou confirmer une qualification jurisprudentielle. En application de ses
dispositions les contrats d’occupation du domaine de l’Etat sont des contrats ad et l’autorité
réglementaire qualifie de marché public les contrats ad à travers le code des marchés publics.
Cette intervention législative et réglementaire a pour objet d’éviter des contradictions
jurisprudentielles dans la qualification des contrats. Mais en même temps elle favorise un
développement des contrats ad parce qu’il arrive que le législateur ou le règlement fait entre
dans la catégorie des contrats ad des conventions dont ni, l’objet ni, la nature ne justifient une
telle détermination. Il en résulte une certaine incohérence dans l’identité du contrat ad. Ce

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dernier est conçu à l’origine comme devant être distinct du contrat de droit commun en raison
de son objet qui la participation à la satisfaction de l’intérêt général justifiante alors la
compétence Dun juge spécifique chargé d’appliquer u droit spécifique. C’est
d’ailleurs pourquoi les qualifications jurisprudentielles persistent encore malgré l’affirmation
de la place centrale de la loi ou règlement.

Paragraphe 2 : la classification du contrat par voie jurisprudentielle

La classification joue un rôle même si elle joue un rôle relativement secondaire par apport à
la qualification législative. Le législateur ne peut pas tout prévoir à l’avance il existe de
nombreux contrats laissés sans qualification et l’intervention même du législateur n’empêche
pas les personnes publiques de créer des contrats dont il v=convient de déterminer la nature.
La tâche revient au juge pour ce faire il utilise deux critères essentiels un critère organique 1
et un critère matériel que est alternatif

A) le critère organique du contrat

Il s’agit d’un critère essentiel dans l’identification jurisprudentielle d’un contrat. La doctrine
évoque une condition nécessaire. Un contrat ad suppose en effet la présence directe ou
indirecte d’une personne pu. S’il s’agit d’un contrat conclu entre deux personnes pu le juge ad
admet qu’un tel contrat revêt en principe u caractère ad impliquant la compétence des
juridictions ad pour connaitre des litiges portant sur les manquements aux obligations en
découlant voir TC 21 mars 1983 QAP. L’article 8 du COA au Sénégal reprend cette
jurisprudence en ses termes seuls les conventions auxquelles un personne de droit pu fait
partie peuvent constituer des contrats ad par nature. Mais il existe des hypothèses ou le
contrat entre deux personnes pu ad n’est pas un contrat ad/. Lorsqu’un contrat fait naitre des
rapports de droit privé entre deux personnes pu le juge considère qu’il s’agit d’un contrat
privé voit tribunal des conflits 17 décembre1962 Dame Bertrand. A l’inverse un contrat
conclu entre deux personnes privées est en principe un contrat du droit privé même si l’une
d’elle st chargée d’une mission de service pu CE 13 décembre 1963 syndicats des praticiens
de l’art dentaire. Mais là aussi le principe connait des aménagements un contrat conclu entre
deux personnes privée est qualifié de contrat ad si un personne pu intervient dans l’opération.
Cette intervention peut se faire selon plusieurs modalités. D’abord la personne pu peut
donner u mandat au sens civil du terme à un personne privée d’agir à son nom et pour son
compte. Ce contrat conclu par la personne privée sera considéré comme étant u contrat ad
voir CE 30 janvier 1931 société vrossete. Ensuite en l’absence de tout mandat le juge ad eut

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être amené à considérer certaines structures comme étant des organismes transparent par
lesquels une personne pu agit. Les contrats conclus par cette personne privée seront qualifiés
d’ad comme s’ils étaient conclus par la personne pu elle-même. Enfin le juge considère que
certains contrats en raison de leur objet sont conclus par la personne privée pour le compte
d’une personne pu. Il s’agit notamment des contrats concernant les travaux routiers ou
autoroutiers TC 8 juillet 1963 entreprise Peyrot. Si le critère organique est nécessaire il n’est
toutefois pas suffisant. Pour être qualifié d’ad le contrat doit en plus de la présence ‘une
personne pu répondre à critère matériel qui est alternatif

B le critère alternatif

Un contrat conclu par une personne pu ou par un personne privée selon les conditions
évoquées est ad soit parce qu’il contient une clause exorbitante du droit commun soit parce
qu’il participe à l’exécution d’un service public. Dans ce cas on dit que le contrat à une
relation de droit privée.

1 la relation du contrat avec le service public

Il s’agit ici de prendre en considération l’objet du contrat. Ainsi un contrat est ad soit parce
qu’il permet de confier l’exécution même d’un service pu a un cocontractant de l’ad CS 20
avril 1956 soit parce qu’il entraine une participation de collaboration du cocontractant du
service pu c’est le sens du TC 25 novembre 1963 Dame Veuve Maze. La nouvelle
formulation de l’article 10 du code des obligations issu de loi 2006 – 16 du 30 juin 2006
postule sue la participation d’u cocontractant à un service pu est réalisé par voie de délégation
du service pu sur la base d’un contrat de partenariat. C’est dire que le législateur Sénégalais
adopte la démarche inverse du juge français. Il ne s’agit de déterminer le contrat ad à partir de
la détermination du cocontractant mais de concevoir le contrat ad comme ayant pour objet de
confier même l’exécution d’une mission d’un service pu au cocontractant. Le second critère
alternatif concerne la clause exorbitante du droit commun

2 la clause exorbitante du droit commun

Ce critère est consacré par l’article 12 du COA l’emploi des procédés de gestion des services
pu se manifeste par la présence dans la convention de clause exorbitant e du droit commun le
législateur sénégalais codifie un critère dégagé en 1972 par l’arrêt du CE 31 juillet Société des
Granits porphyroïde des Vosges. Dans cet arrêt le juge considère que le contrat avait pour
objet unique des fournitures à livrer selon les règles et conditions des contrats intervenus entre

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particuliers. Une clause est une disposition du contrat. En considérant son objet la clause
exorbitante du droit commun permet au juge de déterminer si la ^personne partie d’un contrat
se comporte comme une institution utilisant ses prérogatives et ses suggestions u comme un
simple particulier la clause exorbitante du doit commun est difficile à cerner. Le législateur
sénégalais l’identifie plus qu’il ne le définie. Au terme de l’article 15 du COA la clause
exorbitante du droit commun peut résulter de la rupture de légalité contractuelle au profit de
l’un des contractants. L’octroi au cocontractant de prérogatives à l’égard des tiers de
l’inclusion d’une règle spécifique du régime juridique des contrats ad ou encore du but
d’intérêt général ayant inspiré de la conclusion du contrat.

La doctrine définit la cause exorbitante de droit commun da manière négative. Elle sets
présentée comme étant une clause inusuelle inhabituelle ne droit privé. Georges Vedel
remarque que la clause exorbitante s’écarte du modèle idéal des relations entre particuliers .t

La classification des contrats ad

Il existe une variété de contrats ad. Trois catégories retiennent l’attention : les marchés pu A
les conventions de délégation de service pu B et les contrats de partenariat C

A les marchés publics

Au Sénégal le décret 2014 12- 12 du 2 septembre 2014 portant code des marchés pu définie le
marché pu comme un contrat écrit conclu à titre onéreux par une autorité contractante pour
répondre à ses besoins en matière de travaux de fourniture ou de service ou à des besoins
combinant ses différentes catégories. Les marchés pu sont des contrats ad à l’exception de
ceux passés par les sociétés nationales et les sociétés anonymes à participation pu majoritaire
qui demeurent des contrats de droit privé. Les marchés pu occupent une place importante dans
l’économie. Ils constituent une grande variété. La doctrine à recours à des critères pour
identifier une typologie des marchas pu. On distingue deux critères un critère mat »riel et un
critère financier. En considérant le critère matériel iles t possible de distinguer entre trois
types de marchés p. les marchés de travaux puqui sont définis par leur objet ; ils servent soit
d’exécution soit conjointement la conception et l’exécution d’un ouvrage ou de travaux de
bâtiment moyennant prix. Les marchés de fourni ture : il s’agit de tous les marchés ayant pour
objet l’achat la prise en crédit baille la location ou location-vente de produits ou de matériels.
Les marchés de service : il s’agit de tous les marchés ayant pour objet la prestation des service

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ex : le tenue de comptabilité service financier gardiennage. En privilégiant un critère financier
il est possible de passer les marchés pu en plusieurs catégories basées sur leur montant. Ainsi
on distingue n’être les très petits marchés les petits marchés et les grands marchés.

B Les conventions de délégation de service public

Elles ont déjà été étudiées dans le cadre de l’exercice du service public. L’article 10 du coca
affirme que les conventions de délégation de service pu sont des contrats ad. Rappelons que la
convention de délégation de service pu à pour objet de confier la gestion d’un service pu à un
délégataire en lui permettant de se rémunérer sur les résultats provenant des revenus de
l’exploitation du service. La délégation de service pu peut prendre plusieurs forme : la
concession l’affermage la régie intéressée

C les contrats de partenariat

L’article 10 du COA qualifie les contrats de patenterait de contrats ad. Rappelons que le
contrats de partenariat est définie comme étant un contrats par lequel une personne publique
confie à u tiers pour un période déterminée une mission globale comprenant le financement et
la réalisation y compris la construction la réhabilitation ou, à la transformation
d’investissement matériel ou immatériel ainsi que leur entretient leur exploitions ou leur
gestion et le cas échéant d’autres prestation s qui concourent par la personne publique
concernée de la mission de service pu dont elle est chargé. Un des spécifiés du contrat de
partenariat est le mode de rémunération du cocontractant. Elle s’est échelonné sur la durée du
contrat et peut être lié à des objectifs de performance qui lui sont assigné.

Sec 2Le régime juridique du contrat ad

Les conta ad sont soumis à des règles spécifiques au droit public et qui sont donc différentes
de celles applicables aux contrats entre particuliers ; cependant la distinction n’est pas
aussi branchée. Sur de nombreux points il n’existe pas de différence entre les exigences du
droit cin=vil et celle di droit ad. L’tudedeu régime juridique revient à analyser la formation
du contrat ad P1 son exécution P2 et son régime d’extinction P3

P1 la formation du contrat administratif

La formation du contrat ad est u processus qui comporte plusieurs phases. D’abord il faut un
accord de volonté des cocontractants A ensuite les clauses du contrat seront élaborées B
avant que le contrat ne soit conclu C

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A accord de volonté des cocontractants

Le contrat ad à l’instar du contrat de droit civil repose sur un accord volonté. Le consentement
de parties doit exister et il doit être exempt de vice. Le juge ad français reconnait le principe
de la liberté contractuelle que le législateur sénégalais reprend en ses termes les personnes ad
choisissent librement les modes de conclusion de leurs contrats. Mais si en droit $commun la
liberté contractuelle signifie que les personnes contractante choisissent librement leurs
contrats s’engage par leur propre volonté te détermine librement le contenu di contrat en droit
pu la spécifié du contrat ad impose un encadrement stricte de la liberté contractuelle. Il existe
en effet des cas où l’ad ne dispose d’aucune marge pour choisir son cocontractant. C’est le cas
par exemple lorsqu’elle est tenue de contracter aves toute personne que i rempli les conditions
pour recevoir en vertu du contrat la prestation sollicité. C’est le cas aussi de l’adjudication qui
a été pendant longtemps usité comme mode normal de passation de contractant. Elle consiste
à offrir le marché au soumissionnaire qui offre le prix le plus bas le moins disant. Avec les
progrès du droit communautaire la politique de lutte contre la corruption et les exigences de la
transparence de la vie économique. Le législateur encadre la liberté de choix des personnes
pu. Ainsi pour les marchés pouvoir dépassant certains seuils. La règlementation des soins à
des modalités précises de publicité et au respect de procédure visant à sauvegarder les
principes de concurrence et d’aider et à éviter le favoritisme et le détournement de deniers pu.
Depuis 2006 le code des obligations de l’administration retient essentiellement deux modes e
passation des contrats ad il s’agit de l’appel d’offre qui constitue la procédure droit commun
de passation des marchés pu et la procédure de marché de gré à gré.

1 L’appel d’offre

Il est défini à l’article60 du Code des marchés publics du reprend l’article 26 COA. c’est la
procédure par laquelle une autorité contractante attribut le marché sans négociation, après
appel à la concurrence, aux candidats qui remet l’offre conforme évalué la moins disant sur
base de critères quantifiés en terme monétaire préalablement porté à la connaissance des
candidats, et qui réunit les critères de qualifications également mentionnés dans le dossier à la
candidature . L’appel peut être ouvert ou restreint. Il est ouvert quand tout opérateur
économique peut remettre une offre et restreint lorsque seules peuvent remettre une offre les
candidats qui y ont été directement invité par l’autorité contractante.

2les marchés de gré à gré

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Ils ont dénommé aussi marché par l’entente directe. C’est lorsque l’autorité contractante
engage directement les discussions avec u ou plusieurs opérateurs éco et attribue le marché
aux candidats qu’elle a retenu. Les opérateurs éco doivent accepter de se soumettre à un
contrôle des prix spécifiques durant l’exécution des prestations. Une fois le cocontractant
choisi la volonté exprimée il reste à élaborer les clauses du contrat.

L’élaboration des clauses du contrat

Dans les contrats de droit privé les parties élaborent les clauses du contrat qui constituent par
elles-mêmes la loi commune. Ce n’est pas le cas des contrats ad où les clauses sont
déterminées en général de manière unilatéral et le cocontractant est placé devant une
alternative : soit accepter les conditions posées par lad dans leur intégralité soit les rejeter en
bloc. Les conditions du contrat ad sont préalablement établies par lad dans les cahiers de
charge. Deux questions méritent d’être posées : que contiennent les cahiers de charge d’un
contrat ad quels effets juridiques s’attachent à ces cahiers de charges

1 le contenu des cahiers de charge

C’est l’article 12 u COA qui définit le cahier de charge par leur objet. Ils permettent de
déterminer les conditions dans lesquelles les marchés sont exécutés. Les cahiers de charge
comprenne 5 séries de doc il s’agit

Cahiers de clause des cahiers de prescription spéciale des cahiers de clause ad particulière
et du cahier de clause de technique particulière

1 les cahiers des clauses ad générales

Ils fixent les dispositions ad applicables à tous les marchés portant sur une même nature
(travaux fourniture de courant ou service). Ils ont établis par l’organe chargé de la régulation
des marchés pu en relation avec les ministères intéressés et sont approuvés par décret.

El cahier des clauses technique général

Il fixe les conditions spécification technique applicables aux prestations de même nature. Ils
ont élaboré par l’organe chargé de la régulation en relation, avec le département technique
concerné et sont approuvés par arrêté du premier ministre intéressé.

C les cahiers de prescription, spéciale

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Ils fixent les clauses propres à, chaque marche ils sont établis par l’autorité contractante/ ils
concernent les clauses ad particulière et les clauses techniques particulières. Ils doivent
contenir notamment la définition précise de l’objet du marché et son mode de passation des
cahiers de prescription spéciale comporte obligatoirement les mutations des articles des
cahiers des clauses ad générales et des cahiers des clauses techniques ad général auxquelles ils
peuvent déroger.

D les cahiers des clauses ad particulières

Leur objet est de préciser le cahier des clauses ad générales. Ils ont établis par l’autorité
contractante en vue de préciser de compléter ou de modifier le cahier des clauses ad
générales.

Le cahier des clauses techniques particulières

Il fixe les dispositions techniques nécessaires à l’exécution du marché. Ils ont établis par
l’autorité contractante et rassemble les clauses techniques ou stipulation qui donne une
prescription précises des prestations à réaliser. Ils ont établis par l’autorité contractante. Ils
permettent à la personne responsable de suivre le déroulement et la bonne exécution du
marché.

Les effets juridiques

Une fois le contrat conclu les règles contenues dans les cahiers de charge revêtent une valeur
contractuelle. Elles sont considérées comme étant élaborées conjointement par les parties.
Ainsi elles ne pourront plus être modifiées par voie générale. Ce qui ne veut pas dire que
l’autorité ad ne pourra pas modifier les dispositions relatives aux cahiers de clauses ad
générales les modifications n’affecteront pas les marchés déjà conclus. Qui resteront régis par
la disposition en vigueur au moment de la conclusion du marché. Le juge ad admet que
ledécret approuvant un cahier de clause ad générale peut faire l’objet d’un excès de pouvoir.

C La conclusion du contrat

L’article 47 du coa affirme que seule l’autorité ad qui a qualité peut rengager la personne
morale de droit commun peut valablement le contrat ad. Le code des marchés u du Sénégal
précise qu’au surs de la phase de préparation des marchés l’autorité contractante doit évaluer
le montant estimés des fournitures ou travaux objet du marché et s’assurer de l’existence de
crédit budgétaire suffisant. Elle doit aussi respecter les règles d’engagement des dépenses
publiques. C’est-à-dire les règles de comptabilité publique. En général pour lad centrale c’est
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le ministre qui est habilité à soigner le contrat. Pour les collectivités territoriales c’est le chef
de l’exécutif local. La conclusion du contrat constitue une règle de compétence qui et d’ordre
public. Sa méconnaissance entraine une nullité du contrat. Et le juge ad considère qu’un
accord des parties ne saurait couvrir l’incompétence de l’agent. L’article 9 du code marchés
publics affirme que la conclusion du contrat par m’agent compétent peut être subordonné à
une autorisation préalable. On peut donner l’exemple des collectivités locales ou il peut être
exigé qu’une délibération du conseil pour autoriser l’autorité exécutive à signer une
convention. Il peut aussi arriver qu’en plus de l’autorisation de contracter les textes exigent
une approbation du contrat signé. Le contrat signé engage les parties qui doivent exécuter.

Paragraphe 2 : l’exécution du contrat

L’exécution du contrat ad met en évidence la spécificité de son régime qui est originale et
dérogatoire au droit commun des contrats. En droit civil les conventions légalement formées
tiennent lieu de loi aux parties qui l’ont fait. Il en résulte trois caractéristiques importantes.
D’abord le contrat de droit commun à une force obligatoire en ce sens qu’une partie ne peut
s’en délier à son gré. Ensuite le contrat est immuable c'est-à-dire qu’il est interdit de modifier
selon une démarche unilatérale les clauses du contrat. Enfin le contrat de droit privé consacre
l’égalité des parties et ne reconnait dans e cadre de son exécution de privilèges ou de droits à
une partie sur l’autre. Le droit public est le droit de l’inégalité c'est-à-dire que parce que la
personne publique est une institution c’est une organisation humaine dotée d’un statut et
soumis à une autorité commune. Le contrat ad est un contrat exorbitant. Le principe est
consacré par le législateur et la jurisprudence. Il consiste à écarter tous les éléments
caractéristiques du contrat de droit privé. L’ad peut à tout moment résilier le contrat lorsque
les besoins du service l’exigent. Il en résulte que le contrat n’a pas de force obligatoire pour
lad. Ensuite lad peut unilatéralement modifier le contrat il n’est donc pas immuable. Enfin
quand elle s’engage dans le contrat lad continu d’exercer ses prérogatives et ne se trouve pas
sur un pied d’égalité avec son cocontractant. mais en contrepartie le droit ad garantie un
certain nombre de droits aux cocontractants lad droits qu’on ne retrouve pas dans les contrats
de droit commun. L’accent sera mis sur les prérogatives de lad (A) et sur les droits du
cocontractant (B).

A : les prérogatives de l’administration

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Elles sont nombreuses leur objet est de permettre a lad d’intervenir dans l’exécution du
contrat. Lad dispose du pouvoir de direction et de contrôle(1) du pouvoir de modification
unilatérale(2) du pouvoir de résiliation (3) et du pouvoir de santion4

1 Le pouvoir de direction et de contrôle

Il est reconnu par le COA dont le chapitre est intitulé de ‘intervention de lad dans l’exécution
du contrat. Il faut rappeler que le principe d’autonomie qui caractérise le contrat de droit privé
et qui signifie que le cocontractant est libre de choisir les moyens pour exécuter ses
obligations existe aussi en droit pu mais il doublement limité. D’abord en raison des
nécessités du service pu la doit intervenir dans l’exécution du contrat pour exercer un contrôle
sur son cocontractant. Ensuite le législateur pour certaines clauses peut reconnaitre à lad le
choix de modalités d’exécution des contrats. Le pouvoir de direction et de contrôle se traduit
par la possibilité reconnue à lad de donner les instructions que le cocontractant doit exécuter.
Toutefois si les ordres entrainent des charges nouvelles l’entrepreneur ou le cocontractant a
droit à une indemnisation.

2 le pouvoir de modification unilatérale

Ce pouvoir trouve son fondement dans les traités qui régissent le service public. Il été admis
en 1910 par le conseil d’Etat dans son arrêt rendu le 21mars compagnie générale des
tramways. Le législateur sénégalais a consacré la jurisprudence à l’article 109 du COA qui
affirme que lad peur exceptionnellement modifié de façon unilatérale certaines stipulation du
contrat. La reconnaissance d’un pouvoir de modification unilatérale dans lad a suscité de
vives controverses doctrinales. Certains contestaient l’utilité d’un tel pouvoir tandis que
d’autres s’interrogeaient sur a reconnaissance du pouvoir à lad en sa qualité de contractante.
L’exercice du pouvoir de modification unilatérale est strictement encadré. Il doit être motivé
par l’intérêt général. C’est la condition dégagée par la jurisprudence du conseil ‘Etat 10
janvier 1902 compagnie nouvelle du gaz de Deville-lés-Rouen. Ensuite le pouvoir de
modification est règlementé. La modification qu’apporte l’administration n’est régulière que
dans la mesure où elle n’aboutit pas à substituer un nouveau contrat à l’ancien. Enfin la
modification du contrat doit se limiter à une adaptation du contrat aux circonstances
nouvelles et ne doit pas porter atteinte à l’équilibre financier du contrat. En contrepartie le
cocontractant à droit à une indemnité qui correspond à l’intégralité de l’accroissement de ses
charges.

3 le pouvoir de résiliation

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En dehors de toute faute commise par le cocontractant lad peut unilatéralement résilier le
contrat par une ; décision à caractère réglementaire. Il s’agit d’une prérogative générale
reconnue à lad et qui est d’ordre public. On n’a pas besoin de le mentionner dans le contrat.
Elle existe même si aucune clause du contrat ne le prévoit c’est consacré par la jurisprudence
du conseil d’Etat assemblée 2 mars 1958 distillie- de-magniac- Laval. Le juge a deux
compétences compétence juridictionnelle et compétence judiciaire. Le sénégalais gambien
pose le pouvoir de résiliation sur les du service. Au terme de l’article 137 du COA le pouvoir
de résiliation permet d’adapter les contrats à l’intérêt général et de supprimer ceux qui ne
correspondent pas au besoin de l’administration et du public. La résiliation s’accompagne
d’une indemnité qui couvre l’intégralité de la perte subie du gain manqué et éventuellement
du préjudice moral causé au cocontractant de lad.

4 le pouvoir de sanction

Le cocontractant de lad est tenu d’exécuter les obligations que lui incombe el contrat.
L’article 62 du COA précise que l’exécution doit être conforme aux modalités prévues par le
cahier des charges. Elle doit être correcte de bonne foi personnelle et elle doit intervenir dans
les délais prévus. Par contre le cocontractant doit aussi exécuter les instructions qu’il reçoit de
lad dans le le déroulement du contrat. Seule la force majeure peut relever le cocontractant de
ses l’obligation. Et l’exception d’inexécution ne peut être opposée par le cocontractant à la
lad. En d’autres terme lorsque lad contractante n’exécute pas une de ses obligations le
cocontractant ne peut se prévaloir du manquement de lad pour refuser d’exécuter ses
obligations. Le juge ad vient d’apporter une dérogation à ce principe. Il reconnait que pour
certains contrats de lad il est possible de prévoir une clause d’inexécution CE 8 octobre 2014
société Grenke location. Le juge affirme qu’il est toutefois loisible aux parties de prévoir dans
un contrat qui n’a pas pour objet l’inexécution même du service pu les conditions auxquelles
le cocontractant de la personne publique peut résilier le contrat en cas de méconnaissance par
cette dernière de ses obligations contractuelles. En revanche quand le cocontractant méconnait
ses obligations lad dispose du pouvoir d’infliger unilatéralement les sanctions. Il s’agit d’un
pouvoir d’ordre pu lad ne peut y renoncer à l’avance d’une manière générale selon l’article80
du COA. Les sanctions peuvent être pécuniaires coercitives. Enfin les sanctions peuvent être
résolutoire par laquelle lad résilie. Cependant, certaines garanties sont accordées aux
cocontractants.il s’agit de la nécessité d’une mise en demeure préalable, du respect des droits
de la défense et le cocontractant peut tjrs saisir le juge qui vérifie la régularité de la procédure
suivie par l’administration et le bien fondé de la sanction. Ces prérogatives reconnus à

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l’administration au nom de l’intérêt général coexistent avec des droits garantis au
cocontractant de l’administration.

B / les droits du cocontractant

Le cocontractant de l’administration dispose de droits qui résultent de la théorie générale des


contrats exemple du droit au paiement des créances. Pour ce qui concerne la théorie des
contrats administratifs, le cocontractant a droit à l’équilibre financier du contrat et à une juste
rémunération compte tenue des aléas administratifs, économiques ou matériels qu’il pourra
rencontrer dans l’exécution du contrat. Il s’agit principalement du fait du prince, des
suggestions imprévues et de l’imprévision.

1/ le fait du prince

Le fait du prince est une expression reprise du droit civil. Elle désigne toute intervention de
l’administration ayant pour conséquence de rendre onéreuse l’exécution du contrat. Le fait du
prince existe soit lorsque l’autorité administrative applique son pouvoir de modification
unilatérale du contrat soit lorsqu’elle édicte des mesures générales qui ont des répercussions
directes et spéciales sur la situation du cocontractant. Le cocontractant est tenu de poursuivre
l’exécution du contrat en contre partie il a droit au terme de l’article 113 du COA à, une
indemnité couvrant l’intégralité du préjudice subi le quel doit être directe et certain.

2 /Les suggestions imprévues

C’est l’article 118 du COA de l’administration en donne la définition suivante « constitue une
suggestion imprévue le fait matériel extérieur au cocontractant qui ne pouvait
raisonnablement être envisagé au moment de la conclusion du contrat et qui entraine une
difficulté anormale d’exécution ».Elles concernent surtout les marchés de travaux publics ou
des difficultés d’ordre extérieur et imprévisible à l’origine peuvent provoquer un surcroit
anormal des charges. . La jurisprudence retient comme suggestion imprévue comme exemple
les intempéries revêtant un caractère exceptionnel ou encore la rencontre d’une nappe d’eau
insoupçonnée au cour d’un travail de forage d’un tunnel. Le cocontractant est tenu de
continuer l’exécution du contrat. La suggestion imprévue ne le libère pas de l’exécution du
contrat mais elle constitue un fait justificatif du retard dans son exécution du contrat .En
contre partie il a droit à la réparation intégrale du préjudice qu’il a subie du fait de la
suggestion imprévue. L’indemnisation consiste selon l’article 120 du COA soit dans un

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supplément soit dans un prix nouveau tenant compte des nouvelles conditions de l’exécution
du contrat.

3 / L’imprévision
Les bases de la théorie de l’imprévision ont été posées par le juge administratif dans le célèbre
Arrêt C E, 30 mars 1916 Compagnie Générale d’Eclairage de Bordeaux. Le législateur
sénégalais reprend la solution dégagée dans cet arrêt à l’art 121 du COA qui affirme « lorsque
des circonstances extérieures à la volonté du cocontractant et imprévisibles au moment de la
conclusion de la convention bouleversent l’économie du contrat en entrainant un déficit pour
le cocontractant, ce dernier peut obtenir que l’administration contractante supporte une
partie de la perte qu’il a subie pour assurer la continuité du service ». Quatre conditions sont
posées par le COA pour qu’on soit en présence d’une imprévision.
D’abord, un événement indépendant de la volonté des parties (nouvelle législation,
inondation, séisme, inflation, dévaluation de la monnaie)

Ensuite, l’événement doit être imprévisible à la date de la conclusion du contrat en claire les
parties ne pouvaient pas raisonnablement le prévoir ou mesurer toutes ces conséquences.

Aussi, l’évènement doit entrainer un bouleversement de l’économie du contrat. Cela veut dire
qu’il ne s’agit pas d’un simple déficit ni d’un manque à gagner mais d’une situation telle que
le cocontractant ne peut plus faire face à ses obligations.

En fin, l’événement perturbateur doit se produire dans les délais d’exécution de la convention.

L’imprévision ne délit pas le cocontractant de ses obligations en contre partie il a droit à une
indemnisation. L’indemnisation de l’imprévision a pour seul but a pour seul but de rétablir
l’équilibre financier du contrat c’est pourquoi elle ne couvre qu’une seule partie du préjudice
subi. L’art 129 du COA précise que le juge fixe la partie restant à la charge du cocontractant
de l’administration. L’indemnité est temporaire en ce sens qu’elle est destinée à palier un
déséquilibre momentané. Si le rétablissement de l’équilibre du contrat est impossible,
l’administration tout comme le cocontractant, peuvent demander la résiliation du contrat.
C’est tout l’intérêt d’étudier le régime d’extinction du contrat.

Paragraphe 3 : le régime d’extinction des contrats

Le contrat administratif prend fin lorsque les obligations des parties ont été intégralement
exécutées. L’art 131 COA affirme que le contrat est exécuté soit lorsque son objet est réalisé
soit lorsque sa durée est expiré. Il s’agit ici en vérité d’un procédé commun à tous les

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contrats. Le droit administratif a aménagé une voie spécifique qui est la résiliation qu’il faudra
analyser avant de voir les modes de règlement du contentieux contractuel.

A°) la résiliation

La résiliation peut être prononcée par les deux parties. On évoque alors la résiliation
conventionnelle. L’article 132 du code des obligations de l’administration reconnait aux
parties le droit de mettre fin à tout moment à un contrat en cours d’exécution.il suffit qu’elles
se mettent d’accord.

Ensuite, la résiliation peut être prononcée par l’administration qui rappelons le dispose du
pouvoir de résilier le contrat soit à titre de sanction pour faute grave du cocontractant, soit
dans l’intérêt du service.
Enfin, la résiliation peut être prononcée par le juge, soit à la demande de l’une ou l’autre
partie, soit à la demande de l’administration qui ne peut utiliser son pouvoir de résiliation
unilatérale soit à la demande du cocontractant en cas de faute grave commise par
l’administration. C’est tout l’intérêt d’analyser les modes de règlement du contentieux
administratif.

B°) Les modes de règlement du contentieux administratif

Il existe deux modes de règlements du contentieux administratifs. On distingue entre les


modes de règlement non juridictionnels et les modes de règlement juridictionnel.

1°/ Les modes de règlement non juridictionnels

Ils concernent la conciliation, la transaction et l’arbitrage.

*la conciliation c’est quand les partie font appel à un tiers dans les conditions prévues par un
texte pour leur proposer un règlement qu’elles sont libres d’accepter ou non.

*il s’agit d’un contrat par lequel les parties terminent une contestation née ou préviennent une
contestation à naitre. Le contrat doit être rédigé par écrit. Le droit reconnait aux personnes
publiques le recours à la transaction et quand elle est étroitement liée à un contrat, la
transaction est assimilée à un contrat administratif qui relève de la compétence du juge
administratif T C 18 juin 2007 société Briançon.

*l’arbitrage contrairement à la conciliation ou à la transaction qui cherche à éviter la solution


contentieuse l’arbitrage est une justice conventionnelle dérivant du choix des parties en litige.

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Il est différent du système juridictionnel classique c’est pourquoi elle occupe une place très
limitée en droit administratif ou le principe reste la prohibition de l’arbitrage.

2°/ Les modes de règlement juridictionnel

En plus de la demande adressée au juge pour lui demander de résilier le contrat, le droit
aménage des recours tendant à déclarer la nullité du contrat (tous les effets passés comme
futurs seront annulés). La nullité du contrat revêt un caractère d’ordre public et elle peut
résulter de plusieurs situations.

Un contrat conclu dans un domaine prohibé, un contrat contenant des clauses contraires à
l’ordre public, un contrat conclu selon une procédure irrégulière ou signé par une personne
incompétente. Les tiers peuvent aussi remettre en cause la légalité du contrat. En effet, si le
contrat échappe en principe au recours pour excès de pouvoir, le droit public a aménagé la
technique de la détachabilité pour atténuer à l’égard des tiers les conséquences fâcheuses ou
douloureuses de l’irrecevabilité du recours pour excès de pouvoir contre le contrat. (Les actes
détachables sont les actes qui ne concernent pas seulement les parties au contrat).
Ainsi les tiers, tout comme le cocontractant peuvent saisir le juge de l’excès de pouvoir des
actes détachables du contrat. C’est l’article 140 du COA qui énumère cette catégorie d’actes
détachables. Il s’agit de l’autorisation de contracter, de la décision de contracter ou de ne pas
contracter, de l’opération d’attribution, de l’approbation du contrat, l’acte de conclusion du
contrat et le refus de contracter.

PARTIE II : L’ENCADREMENT DE L’ACTION DE L’ADMINISTRATION

L’action de l’administration est encadrée ce qui se traduit par son contrôle (titre 1)et sa
soumission au droit (titre 2).

TITRE I : LE CONTROLE DE L’ADMINISTRATION

Le contrôle de l’administration qui soulève plusieurs questions. D’abord quelles sont les
juridictions compétentes pour contrôler l’action de l’administration (I) ensuite quels sont les
différents recours dont disposent les administrés (II) et enfin qu’est ce qui caractérise la
procédure administrative contentieuse(III).

CHAPITRE I : LES ORGANES CHARGES DU CONTROLE JURIDICTIONNEL DE


L’ADMINISTRATION

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La détermination des organes juridictionnels chargés de contrôler l’administration pose des
questions relativement complexes. Certains Etats comme la France ont opté pour une dualité
de juridictions tandis que d’autres comme le Sénégal ont choisi l’unité de juridictions. Mais
dans le système sénégalais, le contentieux concernant l’administration reste différent du
contentieux de droit commun. Plusieurs réformes se sont succédé pour fixer l’organisation
judiciaire du pays. Récemment, la loi de 2014-26 du 03 novembre 2014a supprimé le tribunal
régional pour instituer un tribunal de grande instance qui dispose d’une compétence en toute
matière (S1), mais quelques années plutôt la loi organique de 2008-30 du 08 aout 2008 sur la
cour suprême a mis fin à la dualité de juridiction au sommet et des exceptions à la compétence
de droit commun du tribunal de grande instance sont reconnues (S2).

SECTION I : La compétence de droit commun du tribunal de grande instance

Depuis la reforme de l’organisation judiciaire fixée par la loi du 2 Février 1984, le tribunal
régional devenu tribunal de grande instance dispose une compétence de droit commun en
matière administrative (P1) et de la plénitude de compétence (P2).

PARAGRAPHE I : LA RECONNAISSANCE DE COMPETENCE DE DROIT COMMUN


EN MATIERE AD

Aux termes de l’article 7 de la du 10 NOV 2014 modifiant la loi du 02 février 1984 fixant
l’organisation judiciaire du Sénégal, il est affirmé que « sous réserve des compétences
d’attribution en 1er et dernier ressort de la Cour suprême, des cours d’appel et en 1 er ressort
tribunal du travail, des tribunaux d’instances et des organismes administratifs à caractère
juridictionnel, les tribunaux de grandes instances sont juges de droit commun en première
instance en toute matière ». Il résulte de ces dispositions que la matière administrative relève
de la compétence du tribunal de grande instance.

Deux questions méritent d’être posées d’abord que signifie la matière administrative ensuite
quels sont les litiges qui relèvent de la matière administrative

A°) Signification de la matière administrative


Il existe une double approche de la matière administrative : une conception organique et une
conception formelle.

Au sens organique, un litige relève la matière administrative si une personne publique est
partie à ce litige.

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Au sens formel, un litige relève de la matière administrative lorsqu’il requiert l’application du
droit administratif

B°) Typologie des litiges relevant de la matière administrative.

Le code des obligations de l’administration reconnait aux tribunaux de grande instance la


compétence la compétence de connaitre les contentieux administratifs. Il résulte de la loi du 2
février 1984 que le tribunal régional remplacé aujourd’hui par le tribunal de grande instance
connait de toute requête tendant à déclarer débitrices les collectivités publiques soit en raison
des travaux qu’elles ont ordonnés, soit à raison des marchés conclus par elles soit à raison de
tout acte de leur part ayant occasionné préjudice à autrui. De même il revient au tribunal de
grande instance des litiges relatifs à l’assiette, au taux et aux recouvrement des impositions de
toute nature et particulièrement des demandes en décharge ou réduction formulés par les
contribuables ainsi que les actes de saisie ou de poursuite administrative ».en définitive, le
contentieux contractuel, le contentieux de la responsabilité, le contentieux fiscal et le
contentieux de la fonction publique relèvent de la compétence du tribunal de grande instance
en tant que juge de droit commun de la matière administrative et législateur sénégalais lui
reconnait la plénitude compétence.

PARAGRAPHE II : LA RECONNAISANCE DE LA PLENITUDE DE


COMPETENCE AU TRIBUNAL DE GRANDE INSTANCE

L’art 8 de la loi du 10 novembre 2014 qui reprend les dispositions de l’article 4 de la loi du 2
février 1984 affirme que « ces juridictions ont en cours des instances dont elles sont saisies,
compétence pour interpréter et apprécier la légalité des décisions de diverses autorités
administratives. Il s’agit ici de la question accessoire qu’il faudra définir (A) avant de voir les
solutions apportées par les systèmes juridictionnels (B)

A : Définition de la question accessoire

Il peut arriver que le déroulement du procès oblige le juge à apprécier la légalité ou à


interpréter d’un acte administratif unilatéral parce que l’issue du litige qui lui est soumis
dépend de la légalité ou de la signification d’un acte administratif unilatéral c’est ce que l’on
appelle question accessoire. Interpréter un texte, c’est dégager son sens tandis que l’apprécier,
consiste à se statuer sur sa régularité. L’exception d’illégalité peut être invoquée à l’appui
d’un recours dirigé contre une décision qui en constitue l’application et dont la régularité est

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subordonnée à celle de la disposition réglementaire contestée. Il faut distinguer la solution
donnée par les systèmes juridictionnels.

B °/les solutions apportées par les systèmes juridictionnels

Deux solutions sont possibles pour trancher la question accessoire. Elles dépendent largement
du système juridictionnel .Dans le schéma sénégalais marqué par l’unité de juridiction, le
législateur considère que le juge de l’action est le juge de l’exception. La question accessoire
devient une simple question préalable. En effet, le tribunal de grande instance a la plénitude
de compétence. Cette solution a l’avantage de favoriser un fonctionnement harmonieux de la
justice.

Dans le système français marqué par la dualité de juridiction, la question accessoire devient
délicate car elle amène à concilier deux principes à priori contradictoires. C’est d’une le
principe de la séparation des autorités juridictionnelles et d’autre part (le juge de la l’action est
en même temps juge de l’exception) le principe de plénitude de juridiction. En privilégiant le
premier principe, la question accessoire qui se pose devant le juge judiciaire devient une
question préjudicielle ayant effet de retarder le déroulement du procès parce que le juge
judiciaire va se dessaisir et attendre la solution du juge administratif pour poursuivre le
procès. En revanche, privilégier le principe de la plénitude de compétence revient à sacrifier
les règles de la séparation entre l’ordre judiciaire et l’ordre juridictionnel administratif. Une
solution médiane a été trouvée par la Tribunal des Conflits à travers une série d’arrêts.

S’il s’agit du juge judiciaire, il résulte de la jurisprudence SEPTFONDS, TC, 16 Juin 1923
que les tribunaux judiciaires statuant en matière civile sont compétents pour interpréter les
règlements. En revanche, il ne leur est pas reconnu ni la compétence d’interpréter les actes
administratifs individuels ou particuliers ni la compétence d’apprécier la légalité des actes
administratifs qu’ils soient individuels ou réglementaires. La seule exception concerne la voie
de fait définie comme étant un acte de l’administration qui porte une atteinte grave à la
liberté individuelle ou au droit de propriété, TC 30 OCT 1947, BARINSTEIN. En ce qui
concerne les tribunaux judiciaires statuant en matière pénale l’arrêt du TC du 5 JUIN 1951
AVRANCHE et DESMARETS reconnaissait la plénitude de compétence au juge répressif
mais limitée aux actes réglementaires, les actes individuels soulevant une question
préjudicielle. Le législateur français est finalement intervenu pour affirmer que les juridictions
pénales sont compétentes pour interpréter les actes administratifs, réglementaire ou
individuels et pour en apprécier la légalité lorsque de cette examen, dépend la solution du

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procès pénal qui lui est soumis. Cette solution se rapproche de celle donnée par le législateur
sénégalais qui reconnait toutefois certaines exceptions à la compétence de droit commun du
tribunal de grande instance en attribuant une partie du contentieux concernant l’administration
à la cour suprême

SECTION II° / les exceptions à la compétence de droit commun du tribunal de grande


instance.

La compétence générale reconnue au tribunal de grande instance connait deux limites


essentielles. Le législateur sénégalais reconnait en effet à la cour d’appel des attributions
spécifiques en matières administratives tandis que la cour suprême dispose d’attributions
juridictionnelles exclusives

Paragraphe I° : les attributions de la cour d’appel

Le contentieux électorale relève de la matière administrative en raison notamment des pouvoir


importants dont dispose le juge lequel pourra annuler certaines opérations, redresser des
résultats voire même déclarer vainqueur un candidat proclamé vaincu.

Au Sénégal, le contentieux des élections locales ( départementales et municipales) relèvent de


la compétence de la cour d’appel qui peut statuer dans un délai d’un mois après la saisie et se
prononce en premier et dernier ressort. Il faut aussi préciser que les décisions rendues par les
organismes administratifs à caractères juridictionnels peuvent être contestées par la voie de
l’appel devant la cour d’appel.

Paragrphe II° : les attributions de la cours d’appel

C’est la loi organique du 07 aout 2008 portant création de la cour supreme qui restaure l’unité
de juridiction au sommet après 16 ans d’expérience d’un système de dualité de juridiction
introduit par l’importante reforme de 1992. La cour supreme dispose de deux attributions
importantes : des attributions juridictionnelles et des attributions consultatives. L’accent sera
mis sur les attributions juridictionnelles. Il résulte en effet de la loi organique précitée que la
cour supreme est juge de cassation en matière administrative et juge de commun du
contentieux de la légalité.

A°/ la cour supreme juge de cassation

La cour supreme est juge de cassation d’une part des arrêts rendus par les cours d’appel et
d’autre part des jugements rendus en dernier ressort par les tribunaux de grande instance. Elle

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connait aussi, par la voie du recours en cassation, des décisions de la cour des comptes et des
décisions rendues en dernier ressort par les organismes administratifs à caractère
juridictionnel. Quand elle exerce ses attributions, la cour supreme ne connait pas du fond des
affaires sauf quand le législateur le prévoit expressément. Il en est autrement en matière de
contentieux de la légalité.

B°/ la cour supreme, le juge de droit commun du contentieux de légalité

C’est la chambre administrative de la cour supreme qui joue le rôle dévolu au défunt conseil
d’état. L’article 19 de la loi organique de 2008 attribut deux branches du contentieux de la
légalité à la chambre administrative de la cour supreme. Il s’agit du recours pour excès de
pouvoir et des recours contres les actes locaux. i

Les organes juridictionnels chargés de contrôler l’action de l’administration étant connus reste
à voir quels sont les voies de recours qui sont aménagées. C’est l’analyse des recours
contentieux.

Chapitre II°/ les recoursii contentieux

Il existe plusieurs types de recours contentieux et depuis la fin du XIX° siècle la doctrine
recherche des critères permettant une classification des recours. Plusieurs éléments sont
dégagés. Certains auteurs considèrent les recours contentieux peuvent être classés en se
fondant sur l’étendu des pouvoir reconnus au juge. Ainsi, il est possible de distinguer entre le
contentieux de pleine juridiction ou le juge dispose de large pouvoir lui permettant de
condamner l’administration ou de reformer la décision contestée devant lui et le contentieux
de l’annulation ou son office se limite à se prononcer sur la légalité de l’acte.

D’autres auteurs se fondent sur un critère matériel pour procéder à la classification. Il s’agit
de considérer la situation juridique concrète qui se pose au juge. Ainsi il sera possible de
distinguer en le contentieux objectif ou le requérant se trouve dans une situation objective
interpellant le juge sur la méconnaissance par l’administration d’un doit objectif et le
contentieux subjectif ou il revendique des doits individuels.

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i
La cour supreme a des attributions consultatives le président de la république, le président de l assemblée nation
peuvent saisir le c s de tout projet de loi en matière administrative. Quand la cour supreme reçoit une demande de
ces autorités elle se transforme en assemblée consultative qui regroupe tous les juges et qui va émettre des avis.
ii
Un recours est une voie reconnu à une partie lésée à demander un rétablissement des lois. Il peut être administratif
ou contentieux c'est-à-dire juridictionnel. Le recours administratif on va vers l’administration soit vers l’auteur de
l’acte soit vers le supérieur de l’auteur de l’acte alors que dans le recours contentieux on va vers le juge. Le recours
administratif a une large liberté, le requérant peut à tout moment aller vers l’administration alors que dans le recours
contentieux le juge prévoit un délai et il existe plusieurs types de contentieux électoraux. Le contentieux pose une
question objective tout ce que demande le requérant c’est l’annulation de l’acte ce qu’on va appeler recours pour
excès de pouvoir par contre si la question posée est subjective on l’appeler recours de plein de pouvoir.

D’autres critères de distinctions existent mais ils aboutissent tous à une distinction fondamentale
entre le recours pour excès de pouvoir (I) et le recours de plein contentieux (II).

Section I : le recours pour excès de pouvoir


Le recours pour excès de pouvoir est le recours contentieux par excellence. Prospère veille affirme
qu’il est « le florant de l’œuvre jurisprudentielles du conseil d’Etat. Le recours pour exces de
pouvoir est né en France et ses origines remontent à la fin du XVIII° sicele. Il peut etre simplement
défni comme etant un reccours tandant à l’annulation d’une decision administrative. Il est un
recours objectif dirigé non pas contre une personne mais contre acte. L’analyse du recours pour
excès de pouvoir soulève quatre questions importantes. La première concerne ses caractères
généraux, la deuxième les conditions de recevabilité du recours pour excès de pouvoir, la troisième
concerne les cas d’ouverture du recours pour excès de pouvoir et en fin les effets du recours pour
excès de pouvoir.

Paragraphe I°/ les caracteres généraux


Il presente un certains nombre de traits fondamentaux qui le distinguent des autres recours
notamment le recour contentieux. On dit qu’il a des traits spécifiques (A) mais l’ évolution du droit
positif tend à repprocher le contentieux objectif du contentieux subjectif ce qui fait évoluer le
recours pour exces de pouvoir (B).
A°/ Les traits spécifiques du recours pour excès de pouvoir
Le recours pour excès de pouvoir présente trois caracteres. Il consitue un recours objectif, il est
d’ordre public et il est d’utilité public.
1°/ le caractère objectif
Il résulte du fait que le recours pour exces de pouvoir est un recours intenté en vue de faire prévaloir
le droit. Il est un instrument mis à la portée de tous pour la défense de la légalité méconnue. La
seule question posée au juge est celle de savoir si la decision contestée viole ou pas la légalité.
En conséquence, toute prétention tendant à obtenir du juge une réparation pécuniaire est en principe
irrecevable. Le recour pour excès de pouvoir se présente alors comme etant le symbole de la lutte
contre l’arbitraire de l’autorité administrative.
2°/ le caractere d’ordre public
Ce caractere résulte d’un arret d’assemblée du conseil d’etat 17 fevrier 1950 dame lamotte. Le juge
administratif admet qu’en principe de droit, le recours pour exces de pouvoir est un recours de droit
commun contre les decisions administratives. Il est ouvert meme sans texte dans cette décision alors
que le législateur disposait qu’une catégorie d‘actes ne peut faire l’objet d’un recours administratif
ou judiciaire, le conseil d’’etat considere que le recours pour excès de pouvoir n’est pas concerné
parce qu’il est destiné à assurere le respect de la légalité. Le caractere d’ordre public entraine un
certain nombre de conséquences. Il est loisible à tout administré qui a intéré de contester une
decision adminsitrative sans que l’administration puisse lui opposer son acceptation personnelle de
la mesure. Ensuite, un moyen tiré de l’annulation d’une décision pourra etre soulevé par les parties
ou invoqué d’office par le juge. Le requérant qui a desisté au départ à tout recours pourra toujours
revenir sur sa decision.
3°/ le caractere d’utilité public
Le recours pour excès de pouvoir est un recours d’utilité public en ce sens que le requérant joue le
role de ministere public dans un etat de droit . Il s’agit d’un recours pratique qui doit s’excercer
dans un délai rigoureux et la solution que donnera le juge se reduit à un rejet de la requete si la
décision contestée est réguliere ou à une annulation de la décision si elle viole la légalité. C’est sans
doute la doctrine critique severement les effets limités du recours pour excès de pouvoir quand il
s’agit de proteger les garanties individuelles voire jean Riverot un huron au palais royal.
Dans ces derniers décennies le recours pour excès de pouvoir a beaucoup évoluer.
B°/ l’evolution du recours pour excès de pouvoir
Par une serie de décisons importantes, le juge administratif français, sous l’influance du droit
communautaire a rendu des solutions tendant à atténuer les effets brutaux d’une annulation par la
voie du recours pour excès de pouvoir. Dans la decsion conseil d’etat assemblée 11 mai 2004, A C,
le juge considere que l’annulation d’un acte implique qu’il est réputé n’etre jamais intervenu. Mais
s’il apparait que cet effet retroactif de l’annulation est de nature à emporter des conséquences
manifestement excessives en raison tant « des effets que cet acte a produits et des situations qui ont
pu se constiuer lorsqu’il était en vigueur que de l’interet général pouvant s’attacher à un maintient
temporaire de ses effets il reveint au juge administratif de prendre en considération d’une part les
conséquences de la rétroactivité de annulation pour les divers interets publics et privés en présence
et d’autre part, les inconvénients que présenterait au regard du principe de légalité, une limitation
dans le temps des effets de l’annulation ». le juge opte clairement pour la défense des interets
respectifs des parties en présence. Le recours pour excès de pouvoir se rapproche alors du recours
de plein contentieux. C’est tout l’interet d’analyser ses conditions de recevabilité.
Paragraphe II°/ les conditions de recevabilité du recours pour excès de pouvoir
Deux éléments essentiels caracterisent les conditions de recevabilité du recours pour excès de
pouvoir. Elles sont cumulatives et elles sont d’ordre public. Elles permettent au juge de statuer au
fond. Quatre conditions doivent etre reunies pour qu’une requete puisse etre admise en excès de
pouvoir. Il existe des conditions tenant à l’acte attaqué(A), les conditions tenant au délai, (B) des
conditions relatives au requérant (C) et des conditions tenant à la requete (D).
A°/ les conditions tenant à l’acte
Le recours pour excès de pouvoir n’est recevable que contre un acte pris par une autorité
administrative. L’article 73 de la loi organique sur la cour suprême précise que la décision attaquée
doit etre explicite ou implicite. Il en résulte plusieurs conséquences. En premier lieu, l’acte doit
exister matériellement. Il doit avoir un caractere normateur ce qui exclu les recours dirigés contre
les actes préparatoires, les mesures d’ordre intérieur, les circulaires interprétatives, les veux, les
avis, les propositions …seuls les actes faisant grief sont admis en contestation. En second lieu,
l’acte doit avoir un caractere unilatéral ce qui ecarte les contrats administratifs qu’avec la technique
de la détachabilité, le législateur sénégalais considère sénégalais considère que l’autorisation de
contracter, la décision de contracter ou de ne pas contracter, l’opération d’abjudication et
l’approbation du contrat constituent des cates détachables du contrat qui peuvent donc etre contestés
par la voie du recours pour excès de pouvoir. Quant à la jurisprudence française c’est l’arret du 04
aout 1905 qui considere que c’est le contractant et les tiers peuvent soumettre au contrôle du juge de
l’excès de pouvoir certains actes détachables du contrat. En dernier lieu, l’acte attaqué doit avoir un
caractere administratif cela signifie il existe des catégories d’actes non admis en recours pour excès
de pouvoir. Il s’agit des actes législatifs, des actes juridictionnels, des actes des particuliers ou
organismes privés. L’acte peut en effet émaner d’une autorité administrative. Toutefois, les actes de
gouvernement bien qu’ayant ce caractère sont exclus du recours pour excès de pouvoir. Ensuite la
jurisprudence admet que les actes des personnes privées investies d’une mission de service public et
traduisant l’exercice d’une prérogative de puissance publique peuvent être admis en recours pour
excès de pouvoir C E 13 janvier1961 Magnier, 15 janvier 1986 Epoux barbier, C E 27 aout 1914
ASC Dial Diop/municipalité.
Le recours pour excès de pouvoir doit aussi respecter les conditions de délai.
B°/ les conditions tenant au délai
L’exercice du recours pour excès de pouvoir est enfermé dans un délai que l’article 73-1 de la loi
sur la cour supreme fixe à 2 mois. L’étude du délai soulève trois questions essentielles. D’abord son
point de départ, ensuite sa computation et enfin sa prorogation.
1°/ le point de départ
Le point de départ est déterminé par le législateur sénégalais qui considere que le délai court de la
date de la publication de la décision attaquée à moins qu’elle ne doit etre notifiée ou signifiée
auquel cas le délai court de la notification ou de la signification. Le silence gardé plus de quatre
mois sur une réclamation par l’autorité par l’autorité compétente vaut décision de rejet voir article
76. Au terme de ces dispositions le recours pour excès doit etre introduit dans le délai d’un mois à
partir de la notification s’il s’agit d’un acte individuel ou à partir de la publication s’il s’agit d’un
acte reglementaire. Pour ce qui concerne les décisions implicites, le délai court à compter du jour ou
expire la période de quatre mois. Lorsqu’une décision de rejet intervient dans le délai de quatre
mois, elle fait à nouveau courir le délai du recours pour excès de pouvoir.
2°/ La computation du délai
Il s’agir ici d’analyser le calcule du délai qui se compte de mois en mois quelque soit le nombre de
jours du mois. Le délai est franc. Le jour de la mesure de publicité qui déclenche le délai appelé
Dies Aquo n’est pas comptabilisé de meme que le jour d’échéance Dies Ad Quem. La méthode est
identique pour les décisions implicites. En clair le délai court du lendemain de la mesure de
publicité et expire le lendemain du dernier jour. Un acte publié le 20 juillet à zéro heure et les deux
mois s’chevent le 20 septembre. Le recours peut etre introduit du 21 septembre jusqu’à minuit.
Quand le jour de l’expiration tombe un dimanche ou un jour férié le recours est recevable le premier
jour ouvrable suivant.
Le délai peut etre prorogé.
3°/ La prorogation du délai
Il existe des situations qui entrainent une interruption du délai de recours lequel sera prolongé dans
le temps. Deux situations attirent l’attention. La premiere concerne l’introduction d’un recours
adiministratif par l’interessé et la seconde situation se rapporte à la saisie par le requérant d’une
juridiaction incompétente.
*l’introduction d’un recours administratif c’est l’article 73 qui affirme qu’avant de se pouvoir
contre une décision administratives les intéressés peuvent présenter dans le délai du recours pour
excès un recours administratif hiérarchique ou gracieux tendant à faire rapporter la dite décision. Le
silence gardé plus de quatre mois par l’autorité compétente sur le recours administratif vaut décision
de rejet. Dans ce cas, le délai de deux mois prévu ne commence à courir qu’à compter de la
notification ou de la signification de la décision de rejet du recours administratif ou plus tard de
l’expiration de la période de quatre mois prévu. En clair le recours administratif interrompt le délai
qui reprendra son cour pour deux nouveaux mois à compter de la décision expresse ou tacite donnée
par l’autorité administrative saisie C E 27 avril 1994 Ousmane Kane Kamara et autres contre Etat
du Sénégal.
Lorsque l’autorité administrative saisie d’un recours administratif émet une décision explicite après
l’expiration du délai de quatre mois qui correspond à une décision implicite de rejet, le requérant
dispose d’un nouveau délai de deux mois pour contester la décision par la voie du recours pour
excès de pouvoir.
*la saisine par le requérant d’une juridiction incompétente la jurisprudence administrative considère
que dans ce cas le délai ne commence à courir qu’à partir de la notification de la déclaration
d’incompétence de la juridiction.
Si le recours pour excès de pouvoir est soumis à une condition de délai, il existe aussi des exigences
auxquelles sont soumis les requérants.
C° / les conditions tenant aux requérants
Le droit de recourir au juge est garanti par la constitution sénégalaise qui proclame dans son
préambule l’égal accès de tous les citoyens au service public et à la charte africaine des droits de
l’homme et des peuples du 27 juin 1981 dont l’article 7 affirme que toute affirme a le droit de saisir
les juridictions nationales compétentes de tout acte violant les droits fondamentaux qui leur sont
reconnus et garantis par les conventions, les lois, les reglements et coutumesen vigueur. En matiere
d’excès de pouvoir le requérant doit reunir deux conditions essentielles : il doit avoir la capacité à
agir et il doit justifier d’un interet lui donnant qualité à agir.
1°/ La capacité à agir
Elle est déterminée selon les regles du droit commun. Comme en droit civil, la capacité d’ester en
justice est liée à la capacité juridique. Toute personne physique ou morale ayant une existence
légale peut saisir le juge de l’excès de pouvoir.

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