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CE 1912 : société des granits porphyroïdes des Vosges : si l’administration passe un contrat
avec une personne privée en dehors de l’exécution d’une mission de service public, et sans
clause exorbitante du droit commun, ce contrat n’a pas de caractère administratif.
(Les contrats passés entre les EPIC et leurs usagers sont toujours des contrats de droit privé)
Contenu : les clauses exorbitantes de droit commun (CE 1912 Société des granits
porphyroïdes des Vosges), en droits ou en obligations (possibilité de résiliation du contrat
pour motif d’intérêt général, possibilité de sanction, obligations créant une inégalité des
parties).
Objet : si le contrat concerne un service public (CE 1956 Epoux Bertin,
jurisprudence du renouveau du service public).
Ceci est valable pour les contrats de travail passés entre l’administration et ses agents chargés
d’un service public administratif (que la participation au service public soit directe ou
indirecte) : TC 1996 Berkani.
3) Des conventions plutôt que des contrats.
Rappel : la plupart des contrats sont « hors catégorie » et sont sui generis.
Définition de DSP dans la loi 2001 MURCEF : « une DSP est un contrat par lequel
une personne morale de droit public confie la gestion d’un service public dont elle a la
responsabilité à un délégataire public ou privé, dont la rémunération est substantiellement
liée aux résultats de l’exploitation du service. »
4 types : concession (le délégataire doit construire les infrastructures), affermage, régie
intéressée, gérance.
Principe de liberté contractuelle de l’administration, qui a le choix de déléguer ou
non, et qui a le choix du délégataire (intuitu personae)
Encadrement par la loi de 1993 relative à la corruption et à la transparence de la vie
économique et des procédures publiques :
Nécessité d’appel public à la concurrence.
Confirmation du choix par les assemblées délibérantes
Durée des DSP réduites à 20 ans maximum.
Définition : « les marchés publics sont des contrats conclus à titre onéreux avec des
personnes publiques ou privées par des personnes de droit public (Etat, collectivités, EPA,
mais non EPIC), pour répondre à leurs besoins en matière de travaux, de fournitures ou de
services »
La procédure de marché public est plus contraignante pour la personne publique. Au-delà des
seuils (50 000 € pour les travaux sur mémoire), elle doit respecter les obligations de
publication d’appel d’offres, et se doter d’une commission indépendante. Voir fiche en
Finances publiques.
Art 6 de la loi d’habilitation de 2003 : le gouvernement est autorisé à mettre au point par
ordonnance « de nouvelles formes de contrats pour la conception, réalisation, transformation,
exploitation, financement d’équipements publics »
L’ordonnance n’est pas parue. Elle prévoit de confier à la même personne la maîtrise
d’ouvrage et la maîtrise d’œuvre. Ce projet semble abandonné.
II) Le régime général des contrats administratifs.
1) La formation du contrat.
a) La décision de contracter.
Il est toutefois encadré, dans les collectivités territoriales, par le contrôle des assemblées
délibérantes (sur les DSP notamment).
Différentes procédures : adjudication (sorte de mise aux enchères, peu usitée), appel d’offres,
marché négocié (de gré à gré, pour les petites sommes).
CJCE 2000 Teleaustria : un contrat qui n’est pourtant pas dans le champ des directives
« marché public » doit tout de même se soumettre à une obligation minimale de
transparence, prévue par le traité de Rome qui interdit toute discrimination sur le fondement
de la nationalité.
c) La signature du contrat.
a) Obligations du cocontractant.
Obligation d’exécution, même si l’administration ne remplit pas ses engagements : CE 1976
Ville d’Amiens.
L’obligation doit être personnelle (pas de sous-traitance).
CE 1902 Compagnie nouvelle du gaz de Déville lès Rouen : l’administration peut modifier
unilatéralement le contrat pour des motifs d’intérêt général, sans toutefois modifier
l’équilibre financier du contrat. Jurisprudence identique à CE 1910 compagnie générale des
tramways.
CE 1907 Deplanque : l’administration peut mettre en œuvre des sanctions non prévues au
contrat.
2) Le contrôle juridictionnel.
Il peut être exécuté par le juge du contrat ou par le juge de l’excès de pouvoir (pour les parties
détachables).
En excès de pouvoir, les parties ne peuvent se fonder sur la violation d’un contrat (même un
contrat de plan). Le contrat ne fait pas partie des sources de la légalité.
Le juge de l’excès de pouvoir peut connaître directement d’un contrat si celui-ci contient des
clauses réglementaires : CE 1996 Cayzeele.
Théorie de l’ « acte détachable », qui permet d’annuler la décision par laquelle
l’administration décide de passer contrat : CE 1905 Martin.