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: La validité du contrat
Article 1128 du code civil
Modifié par Ordonnance n°2016-131 du 10 février 2016 - art. 2
Le consentement doit exister (1) et ne pas faire l’objet d’un quelconque vice
(2).
1. L’existence du consentement
Plusieurs articles du code civil énoncent qu’il faut être sain d’esprit pour
contracter.
Article 414-1 du code civil Créé par Loi n°2007-308 du 5 mars 2007 - art. 7 JORF 7 mars 2007
en vigueur le 1er janvier 2009
Pour faire un acte valable, il faut être sain d'esprit. C'est à ceux qui agissent en nullité pour
cette cause de prouver l'existence d'un trouble mental au moment de l'acte.
a. L’erreur
Une personne vend un tableau pensant qu’il est d’un peintre sans grande
notoriété alors que plusieurs experts l’attribuent après la vente à Van Gogh. Le
vendeur peut-il agir en nullité ? Il y aura erreur si le vendeur parvient à
démontrer qu’il croyait sincèrement que le tableau n’était pas un Van Gogh.
A contrario, pour tous les contrats non conclus intuitu personae2 l’erreur sur la
personne n’est pas une cause de nullité.
La personne qui a vendu une chose à un prix modique ou celle qui a acheté un
bien à un prix excessif ne peut que s’en vouloir.
1
R. Cabrillac, Droit des obligations, Dalloz, 12e éd., p. 66.
2
Intuitu personae signifie en considération de la personne
La mère qui fait une donation à sa fille pour l’obtention du DUT GEA pourrait
invoquer une erreur sur les motifs s’il s’avérait que l’enfant n’avait même pas
eu son semestre 1.
- Si l’erreur est inexcusable, elle ne pourra pas constituer une cause de nullité.
Article 1132 du code civil
Modifié par Ordonnance n°2016-131 du 10 février 2016 - art. 2
L'erreur de droit ou de fait, à moins qu'elle ne soit inexcusable, est une cause de nullité du
contrat lorsqu'elle porte sur les qualités essentielles de la prestation due ou sur celles du
cocontractant.
Ex : vente d’un tableau, le vendeur est présumé savoir que son authenticité est
une qualité essentielle pour l’acheteur.
b. Le dol
3
Exemples donnés par Rémy Cabrillac, op. cit., p. 70.
Le dol est le fait pour un contractant d'obtenir le consentement de l'autre par des
manœuvres ou des mensonges.
Constitue également un dol la dissimulation intentionnelle par l'un des contractants d'une
information dont il sait le caractère déterminant pour l'autre partie.
Néanmoins, ne constitue pas un dol le fait pour une partie de ne pas révéler à son
cocontractant son estimation de la valeur de la prestation.
Le dol peut résulter d’un silence, il s’agira alors d’un dol par réticence dolosive.
« Ex : dissimulation par le vendeur d’une maison de l’installation prochaine
d’une porcherie. Dissimulation à la caution de l’état financier déplorable du
débiteur. Commet un dol le vendeur, tenu d’un devoir de loyauté, qui
connaissait la présence d’amiante et ne le révèle pas à l’acquéreur. »6
Selon Rémy Cabrillac, « l’auteur du dol doit avoir eu l’intention de tromper son
cocontractant »7.
Sans les manœuvres frauduleuses, l’autre partie n’aurait pas conclu l’acte.
4
Exemple donné par Rémy Cabrillac, op. cit., p. 71.
5
C. pén., art. 313-1
6
Exemples donnés par Rémy Cabrillac, op. cit., p. 72.
7
R. Cabrillac, op. cit., p. 72.
ii. Avantage de la qualification de dol par rapport à celle d’erreur :
- nullité relative du contrat à la demande de la victime dans les cinq ans à dater
de la découverte du dol
- condamnation de l’auteur du dol à des dommages et intérêts : « Le dol est un
délit civil »8.
c. La violence
i. La définition
Article 1140 du code civil
Modifié par Ordonnance n°2016-131 du 10 février 2016 - art. 2
Il y a violence lorsqu'une partie s'engage sous la pression d'une contrainte qui lui inspire la
crainte d'exposer sa personne, sa fortune ou celles de ses proches à un mal considérable.
-« nullité relative, sur action de la victime, exercée dans les cinq ans à dater du
jour où la violence a cessé.
- condamnation à des dommages et intérêts de l’auteur de la violence. La
violence constitue un délit civil »11.
10
L. Tranchant, V. Egea, op. cit., p. 38
11
L. Tranchant, V. Egea, op. cit., p. 39