Thème 3

La protection du majeur
Quelques principes fondamentaux qui encadrent la protection du majeur :
- Personne + Biens
-
415 alinéa 1 du code civil : “Les personnes majeures reçoivent la protection de leur personne
et de leurs biens que leur état ou leur situation rend nécessaire. Cette protection est instaurée
et assurée dans le respect des libertés individuelles, des droits fondamentaux et de la dignité
de la personne
La protection des droits de la personne est plus récente que celle des biens, qui elle existe
depuis bien longtemps.

Il y a 2 types de mesures :
- Protection juridique
- Protections sociale

Il faut alors bien distinguer :

- les majeurs avec une altération de leurs facultés, et qui seul vont pouvoir bénéficier d’une
mesure de protection juridique.
- les majeurs avec des difficultés à gérer leurs ressources sans altération de leurs facultés
(mesures de protections sociales, accompagnement social…)

Depuis 2007 on ne peut pas demander le placement sous tutelle de quelqu’un qui ne sait pas
gérer son argent, ne travaille pas etc… Ces personnes la pourront simplement faire l’objet
d’un accompagnement juridique.
Principe de nécessité : Un majeur ne peut être placé sous un régime de protection que s’il a
besoin d’être protéger.

Dans quels cas va-t-on considérer que le majeur a besoin d’être protéger ?
En fonction de l’état de la personne, ce qui renvoie à l’altération de leurs facultés. Il va alors
falloir s’assurer de l’état dans lequel se trouve la personne, un certificat médical doit être
établi. Il faut également qu’il n’y ait pas d’autres alternatives possibles à la protection du

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 majeur. Cela implique que la mesure choisie soit adaptée à l’état de la personne, principe de
subsidiairité et de proportionnalité.
Article 415 du code civil : Favorise dans la mesure du possible l’autonomie.
En réalité la question d’autonomie du majeur renvoie à l’assurance du respect de ses droits
fondamentaux. La grande majorité de ces droits visent à préserver l’individu et son
indépendance. Elle va jusqu’à tenter un certain épanouissement de la personne.
Principe de solidarité (415 + 419) : la protection du majeur vulnérable est un devoir des
familles et des collectivités publiques. Ce devoir doit être rempli gratuitement.
Réforme de 2007 → Élément de solidarité essentiel, famille avant même l’état → Elle doit
protéger les siens; c’est ce pour quoi elle joue un rôle essentiel dans les textes.
Les hypothèses d’exclusion de la famille ne sont pourtant pas rares; le principe ne prévaut pas
sur la pratique.
Le rôle de l’état apparaît à travers procureur de la République et le juge des tutelles. Article
415 alinéa 2 du code civil : “Cette protection est instaurée et assurée dans le respect des
libertés individuelles, des droits fondamentaux et de la dignité de la personne.”
La protection civile ne va pas diminuer l’être humain.

Quel est le but de toute protection d’un majeur ?

Le but réside dans l’intérêt de la personne protégée. Ce qui vaut pour l’enfant vaut pour
l’adulte.
Le rôle des magistrats est déterminants dans la protection civile : Il est assuré par procureur
de la République et le juge du contentieux de la protection.

Juge du contentieux de la protection : Celui qui va assurer les fonctions de juge des tutelles,
le véritable chef d’orchestre des procédures. Il va décider de la mesure qu’il estime être le
plus adaptée à la situation, va qualifier etc…

Procureur de la République : Mission partagée générale de surveillance des mesures de

protection avec le juge du cont. ils peuvent visiter ou faire visiter les personnes protégés.

Sauvegarde de justice : Mesure provisoire sans assistance ou représentation, mais qui va

permettre une action en récision pour lésion. Les majeurs protégés pourront agir en justice +

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 facilement que sous un autre régime. Facilite la mise en œuvre de certaines actions.

Deux cas d’ouverture de la sauvegarde de justice :

- Initiative d’une décision judiciaire → Juge qui décide et peut prendre l’initiative s’il
considère qu’elle est incapable de pourvoir seule à ses interêts.
- Sauvegarde sur avis médical → Déclaration d’un médecin avec l’avis d’un psychiatre.

Tous les actes faits par le majeur placé sous sauvegarde de justice sont valables. La personne
conserve l’exercice de ses droits; personne ne prendra des actes à sa place.

La tutelle et la curatelle
L’article 440 du code civil permet de différencier la tutelle de la curatelle.

Curatelle → Régime d’assistance

Principe de subsidiarité → la curatelle ne peut être ouverte que si la sauvegarde de justice

n’a pas été suffisante.
La personne protégée va décider seule des actes personnels. Elle est présumée avoir assez
d’autonomie pour le faire.
Les actes de dispositions nécessiteront une assistance, contrairement aux actes
administratifs.

Tutelle → Régime de représentation

Principe de subsidiarité → la tutelle sera ouverte si la curatelle ne suffisait pas.

L’habilitation familiale → Ordonnée par l’ordonnance du 15 octobre 2015 → Modifiée par

une loi du 23 mars 2019 → Destinée à protéger une personne “hors d’état d’exprimer sa
volonté pour l’une des causes prévus à l’article 415”.

Après la mise en place de l’habilitation familiale, la personne n’interviendra plus. La mission

de la personne habilitée est totalement gratuite. L’habilitation familiale peut porter sur un acte
spécifiquement définit par le juge, ex : gérer la mise en location des trois appartements d’une
personne protégée…
Cette protection dure 10 ans au maximum mais peut être renouvelé. La personne habilité doit
de plus faire partie des proches (famille).

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 Le mandat de protection future

Il continue une des innovations majeures de 2007. Cette protection conventionnelle fait
l’objet des article 477 et suivant du code civil.

2 formes :
-
Mandat de protection pour soi : Mandat par lequel une personne choisit une autre personne
pour la représenter dans le cas où elle ne pourrait plus pourvoir seule à ses intérêts. Altération
des facultés nécessaire.
-
Mandat de protection pour autrui : Ouvert aux pères et mères en faveur d’un enfant qui ne
pourrait plus pourvoir à ses intérêts.

Quel est l’objet du mandat de protection future ?

La protection de la personne et de son patrimoine. Le mandat peut pourtant être limité à l’un
ou l’autre. Le mandataire n’est pas non plus obligé d’accepter la mission, qui s’exerce à titre
gratuit.
Le mandat va prendre effet quand le mandant ne peut plus pourvoir à ses intérêts. Il faut un
certificat médical, provenant d’un médecin choisi (mis sur la liste) par le Procureur de la
République.

Les pouvoirs du mandataire :

- Actes qu’un tuteur peut faire sans autorisation du juge des tutelles : ex actes conservatoires
et de gestion courante.

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