Vous êtes sur la page 1sur 10

Droit de personnes vulnérables

En raison d’une maladie ou d’un handicap, une personne peut avoir des difficultés ou une
impossibilité pour organiser son quotidien (par ex. payer ses factures) ou effectuer des démarches
administratives. Cette personne peut également rencontrer des difficultés pour exprimer sa
volonté.
- Une protection limitée à la gestion des prestations sociales :

*mesure d’accompagnement social personnalisé (mesure administrative pour permettre au


majeur de gérer ses prestations sociales de manière autonome, mise en place en accord avec la
personne en difficulté) (CASF L271-1)
*mesure d’accompagnement judiciaire (MJPM perçoit et gère tout ou partie des
prestations sociales, imposée par le jug) (C civ 495sq)
- Anticiper le besoin de protection (mandat de protection future) (Cciv 477 sq)
- Mettre immédiatement en place cette protection (tutelle, curatelle…)
On n’évoquera pas ici les procurations, la personne de confiance ou les directives anticipées

• Code Napoléon (1864)


Relève de l’interdiction judiciaire l’individu dont « l’état habituel d’imbécillité, de démence ou de
fureur » justifie qu’il soit « interdit, même lorsque cet état présente des intervalles lucides » (art
489)
« L’interdit est assimilé au mineur, pour sa personne et ses biens : les lois sur la tutelle des mineurs
s’appliquent à la tutelle des interdits » (art 509)
La personne prodigue était suffisamment protégée par l’assistance d’un « conseil judiciaire » Ne
précise pas les actes/décisions que l’interdit peut encore prendre
100 000 interdits recensés au début des années 1950

• Révision du livre premier du Code civil (1968)


Organisation de protections continues : sauvegarde, curatelle, tutelle
Pour « le majeur qu’une altération de ses facultés personnelles met dans l’impossibilité de pourvoir
seul à ses intérêts »
Privilégie la protection des biens , laisse la protection de la personne dans le non-dit Prend pour
modèle la tutelle des mineurs. « Incapables majeurs »
Confère au juge des tutelles (juge du tribunal d’instance) des pouvoirs immenses (saisine d’office)
Encourage la création d’associations (UDAF et Associations tutélaires aux majeurs protégés)

 Loi du 5 mars 2007 (entrée en vigueur le 1er janvier 2009)


Renforce les droits fondamentaux de la personne protégée pendant la procédure et dans
l’exercice de la mesure
Place la forme contractuelle de la protection juridique des majeurs en tête des mesures de
protection Professionalisation des mandataires judiciaires à la protection des majeurs
La mise en œuvre de la réforme a été jugée défaillante par la Cour des comptes et le Défenseur des
droits considère qu’elle n’est pas alignée avec la Convention des droits des personnes handicapés
L’effectivité des droits des personnes suscite encore des inquiétudes.

 Loi du 23 mars 2019


La personne protégée peut se marier, se pacser, divorcer, résilier le PACS sans autorisation du
juge, mais information préalable du mandataire (qui peut faire opposition au mariage pour motif
légitime). La personne en tutelle exerce librement son droit de vote.
Création du juge des contentieux de la protection (au lieu du juge d’instance) : au tribunal judiciaire
(ex TGI) ou au tribunal de proximité : le mouvement de déjudiciarisation veut notamment recentrer
le juge des tutelles sur les situations conflictuelles.

 Ordonnance du 11 mars 2020


Relative au régime des décisions prises en matière de santé, de prise en charge ou
d’accompagnement social ou médico-social à l’égard des personnes majeurs faisant l’objet
d’une mesure de protection juridique

• Capacité juridique / Capacité de fait


À partir de 18 ans un individu est majeur et par principe pleinement capable (C Civ 414)
• Deux techniques juridiques : Assistance / Représentation

Assister (// conseil judiciaire dans le Code Napoléon) = Soutenir la personne qui ne peut accomplir
seule ses démarches, sans la remplacer. La signature du curateur à côté de celle de la personne
protégée marque cette assistance. Cette technique permet à l’intéressé de rester au premier plan
de la scène juridique.. La personne protégée s’engage avec autrui. La personne en charge de la
mesure ne décide pas « pour » l’intéressé mais « avec » lui.
L’assistance est la manifestation d’une approbation concomitante au consentement du majeur
protégé. Le curateur doit apposer sa signature à côté de celle de la personne protégée lorsqu’il est
convaincu que le contrat est conforme à l’intérêt de la personne protégée et conclu par un sujet qui
a compris et accepté les conséquences de son engagement. Il doit refuser de signer l’acte dès lors
qu’il doute de la conformité de l’acte à l’intérêt du curatélaire et a fortiori s’il estime que le
curatélaire n’a pas saisi le sens, la valeur et la portée de ses engagements, en dépit des
informations destinées à l’éclairer. (G Raoul Cormeil)

Représenter = Accomplir pour la personne tous les actes que celle-ci n’est plus en mesure de faire,
faire en lieu et place.
La représentation judiciaire est une fiction qui permet au protecteur d’engager par sa parole ou sa
signature la personne. Celle-ci s’engage par autrui. Le représentant consent en lieu et place du
représenté et l’acte ainsi conclu produit ses effets dans le patrimoine du représenté, sans transiter
dans le patrimoine du représentant. Elle peut être conventionnelle (MPF) ou judiciaire (tutelle). (G
Raoul Cormeil)

• Protection aux biens / à la personne

Aide ou assistance de la personne concernant son patrimoine (gérer les comptes bancaires,
effectuer des placements, vendre un bien immobilier, racheter une assurance vie) . Protection
extra-patrimoniale : santé, relations, lieu de vie…

• Actes usuels / actes conservatoires / acte d’administration / acte de disposition

( = classification des actes patrimoniaux) Les qualifications d’actes d’administration et de


disposition ont été définies par décret en 2008 (décret n°2008-1484 du 22 déc 2008)
Actes d’administration : actes de la vie courante qui n’engagent pas durablement le patrimoine
(gestion/suivi du compte bancaire, souscription d’un contrat d’assurance, entretien d’un bien
immobilier, renouvellement du bail d’un locataire), = ceux qu’un tuteur peut faire sans autorisation
du juge
Actes de disposition : actes plus importants, par ex. obtenir un emprunt, vendre un bien immobilier,
faire une donation, placement financier .Cependant cette dernière catégorie regroupe des actes
interdits au tuteur, nécessitant une autorisation, ou ne nécessitant pas d’autorisation du juge

• Acte à caractère personnel / Acte strictement personnel

Quel que soit le régime de protection, la loi prévoit des actes qui sont exclusivement exercés par la
personne protégée, comme la reconnaissance ou la déclaration d’un enfant (C Civ 458)
Actes strictement personnels : déclaration de naissance d’un enfant, actes relatifs à l’autorité
parentale
Acte strictement personnel = celui qui ne peut être passé que par la personne protégé, sans
assistance ni représentation

C civ 415
Les personnes majeures reçoivent la protection de leur personne et de leurs biens que leur état ou
leur situation rend nécessaire selon les modalités prévues au présent titre.
Cette protection est instaurée et assurée dans le respect des libertés individuelles, des droits
fondamentaux et de la dignité de la personne.
Elle a pour finalité l’intérêt de la personne protégée. Elle favorise, dans la mesure du possible,
l’autonomie de celle-ci. Elle est un devoir des familles et de la collectivité publique.

C civ 425
Toute personne dans l’impossibilité de pourvoir seule à ses intérêts en raison d’une altération,
médicalement constatée, soit de ses facultés mentales, soit de ses facultés corporelles de nature à
empêcher l’expression de sa volonté peut bénéficier d’une mesure de protection juridique prévue
au présent chapitre.
S’il n’en est disposé autrement, la mesure est destinée à la protection tant de la personne que des
intérêts patrimoniaux de celle-ci. Elle peut toutefois être limitée expressément à l’une de ces deux
missions.

• Protéger : si elle protège la personne vulnérable, la mesure de protection la prive de


l’exercice de droits civils (par ex. gérer son argent à sa guise)

• Nécessité, subsidiarité, proportionnalité et individualisation


Nécessité : une mesure ne peut être ouverte si l’intéressé ne souffre pas d’une altération de ses
facultés personnelles.

Subsidiarité : curatelle (tutelle) prononcée que si établi que sauvegarde (curatelle) ne peut assurer
une protection suffisante. ; le juge peut s’opposer à une mesure s’il existe un dispositif moins
contraignant, qui
permet à l’intéressé de sauvegarder sa personne et ses intérêts patrimoniaux (ex: adaptation des
pouvoirs que les époux tiennent de leur régime matrimonial, procurations)
Proportionnalité et individualisation (C civ 428 al 2) : « La mesure est proportionnée et
individualisée en fonction du degré d’altération des facultés personnelles de l’intéressé »

• La protection de la personne pose le principe de l’autonomie de la personne protégée ; c’est


par exception que le mandataire devra l’assister ou la représenter (décisions relatives à la santé si
en mesure de les prendre elle-même)
Ainsi, en matière de santé, la personne protégée décide elle-même. Le rôle du protecteur est très
limité. Le tuteur à la personne ayant une mission spécifique de représentation de la personne en
matière de santé prend les décisions concernant des soins ssi la personne n’est pas en état
d’exprimer sa volonté. En cas de désaccord, le juge peut être saisi..

• La personne protégée doit bénéficier d’une information préalable Être préalablement


informée sur « tout traitement ou action de prévention qui lui sont proposés, leur utilité, ses
conséquences, les risques fréquents ou graves normalement prévisibles qu’ils comportent ainsi que
sur les autres solutions possibles et sur les conséquences prévisibles en cas de refus » (CSP L1111-2)
• Le consentement de la personne doit être recueilli « Toute personne a le droit de refuser ou
de ne pas recevoir un traitement (…). Aucun acte médical ne peut être pratiqué sans le
consentement libre et éclairé de la personne et ce consentement peut être retiré à tout moment »
(CSP L1111-4)
• Dans tous les cas le mandataire est informé du traitement et des soins envisagés et de la
volonté exprimée par la personne. En aucun cas il ne peut se substitu er à l’acception ou au refus
qu’elle a exprimé.

Mesures judiciaires

• Sauvegarde de justice (deux) (éventuellement complétée par un mandat spécial) (C Civ 433-439)
• Curatelle (trois) (C Civ 472) (simple, renforcée ou aménagée/modulée) : permettant à la personne
d’être assistée et contrôlée pour les actes qu’elle doit réaliser
• Tutelle: permettant à la personne d’être représentée d’une manière continue dans les actes de la
vie civile. Le tuteur agit à la place de la personne protégée et protège ses intérêts

Mesures non judiciaires

• Habilitation familiale (trois) (C civ 494-1) : prononcée par le juge mais ensuite gérée complètement
par la famille, sans surveillance du magistrat : spéciale, générale par assistance ou par représentation
• Mandat de protection future (deux) (C civ 477-493) (acte notarié ou signature privée)

La sauvegarde de justice
La personne conserve l’exercice de ses droits (C Civ 435) : elle peut faire seule les actes de
conservation, d’administration et de disposition

• Les actes qu’elle passe et les engagements qu’elle contracte pendant la durée de la mesure
peuvent être réduits ou annulés. La protection se réduit à la possibilité d’agir en nullité d’un contrat
ou de réduire un engagement excessif
• Permet d’accompagner la personne pendant que le juge étudie la possibilité de mettre en
place une mesure.
• Durée: 1 an (renouvelable une fois)
• Permet d’accéder à la mise en place du mandat spécial (C Civ 437) (confié par le juge dans le
cadre d’une sauvegarde de justice) : le mandataire spécial se voit confier par le juge le soin
d’accomplir certains actes déterminés, justifiés par un situation d’urgence (payer les factures,
recevoir le courrier, débloquer une assurance vie pour payer une maison de retraite, établir un
dossier de surendettement, vendre le bien immobilier d’une personne en institution)
• La sauvegarde de justice médicale : mise en place suite à une déclaration faite au procureur
de la République, soit par le médecin de la personne à protéger (accompagnée de l’avis conforme
d’un psychiatre), soit par le médecin de l’établissement de santé où se trouve la personne à
protéger. Maintient la personne protégée dans sa pleine capacité juridique (C civ 434, CSP L3211-6)
• La sauvegarde de justice judiciaire (prise par le juge des contentieux de la protection)
maintient aussi la pleine capacité juridique lorsque le juge ne désigne aucun mandataire

La curatelle : La personne ne peut agir sans l’assistance du curateur pour tous les actes
patrimoniaux importants mais elle peut faire seule les actes conservatoires et les actes
d’administration.
• Simple : la personne continue à vivre comme d’habitude, à recevoir son courrier, elle gère
seule tous les actes de la vie courante (suivi du budget), dispose toujours de ses moyens de
paiement (chéquier et carte bleue), le curateur n’intervient que pour les actes ayant un impact
grave sur le patrimoine (achat ou vente d’un bien immobilier), autorisation du juge s’il s’agit de son
domicile; retraits des comptes épargne avec l’assistance du curateur. La personne peut se marier
après en avoir informé son curateur / peut divorcer avec l’assistance de son curateur. Peut faire
une donation avec l’assistance de son curateur
• Renforcée = régime mixte : la personne est assistée sauf pour la gestion de ses revenus et
de ses dépenses (gérés par le curateur). La personne n’a plus ni carte bleue ni de chéquier ; elle ne
peut avoir qu’une carte de retrait ou de paiement avec interrogation systémique du solde. Elle
accomplit seule ses démarches, le curateur l’accompagne si nécessaire, et pour les actes avec
impact grave sur le patrimoine. Les décisions sont prises à deux. Le budget est établi à deux. Le
curateur reçoit les ressources de la personne sur un compte au nom de la personne protégée et
paie les charges (dépenses fixes et programmées). Il verse à la personne protégée l’argent
nécessaire aux dépenses courantes (alimentation, cigarettes, produits
d’hygiène) en fonction de son budget, et lui remet l’argent restant disponible. La personne peut
faire un testament ou le révoquer. Peut faire seule les démarches de renouvellement de la carte
d’identité
• Aménagée = le juge peut autoriser le curateur à représenter la personne pour un acte
déterminé (C Civ 469), il fixe les actes que la personne peut faire seule ou avec l’aide de son
curateur
• Durée: 5 ans

La tutelle : La personne est représentée pour tous les actes de la vie civile (sauf actes
strictement personnels)
• Le juge peut énumérer certains actes que la personne peut faire seule ou avec l’assistance
du tuteur (C civ 473)
• Le tuteur intervient au nom de la personne ; perçoit les ressources de la personne protégée,
paye ses charges ; établit le budget prévisionnel avec la personne si ses capacités le permettent.
• Il demande l’autorisation du juge pour les actes ayant un impact grave sur le patrimoine
• Le courrier de la personne arrive au domicile du tuteur : le courrier privé doit lui être remis
• La personne doit être accompagnée de son tuteur pour le renouvellement de sa carte
d’identité
• La personne peut se marier après en avoir informé son tuteur. Le tuteur représente la
personne en tutelle pour la procédure de divorce
• Pour faire un nouveau testament, il faut l’autorisation du juge des tutelles
• Durée : 5ans (jusqu’à 10 ans)

En sauvegarde, en curatelle, en tutelle,


• La personne continue à vivre comme elle le souhaite : elle gère elle-même son emploi du
temps, décide elle- même de ses activités,; mange ce qu’elle veut, fait elle-même ses courses et
achats courants (nourriture, produits d’hygiène, cigarettes)
• La personne décide elle-même de son lieu de vie (en cas de difficulté le juge est saisi) :
l’entrée en établissement d’hébergement sans l’accord de la personne protégée nécessite la saisine
du juge et doit s’accompagner du certificat d’un médecin autre que celui de l’établissement, qui
doit préciser en quoi il y a un danger avéré et constaté pour la personne.
• La personne entretient seule son logement (attention du tuteur/curateur à ses besoins)
• La personne peut voir toutes les personnes qu’elle souhaite et les accueillir chez elle. Elle
peut avoir toutes les relations amicales, sentimentales, sexuelles qu’elle souhaite. Le
curateur/tuteur ne peut pas lui interdire de voir ou rencontrer d’autres personnes mais il peut saisir
le juge s’il estime que la personne se met ou se trouve en danger
• La personne garde son droit de vote
• La personne détient toujours l’autorité parentale relative à ses enfants. Elle prend seule
toutes les décisions concernant ses enfants.
• La personne prend elle-même les décisions relatives à sa santé si elle est en mesure de le
faire / dans la mesure où son état le permet. Elle peut refuser des soins et un traitement proposé
par le médecin

Habilitation judiciaire pour représentation


du conjoint (C civ 217)
• L’habilitation judiciaire permet à l’époux(se) de
représenter son conjoint et d’agir en son nom lorsque celui-ci n’est pas en capacité d’exprimer sa
volonté au quotidien, de faire ou de comprendre les actes de la vie courante, en raison de
l’altération de ses capacités mentales, d’une maladie, d’un handicap, d’un accident
• Demande auprès du juge des contentieux de la protection en fournissant pièces démontrant
que l’époux/se ne peut exprimer sa volonté et que les enfants majeurs ne s’opposent pas à la
procédure

C civ 459-2
La personne protégée choisit le lieu de sa résidence.
Elle entretient librement des relations personnelles avec tout tiers, parent ou non. Elle a le droit
d’être visitée et, le cas échéant, hébergée par ceux-ci.
En cas de difficulté, le juge ou le conseil de famille s’il a été constitué statue.
Habilitation familiale (C civ 494-4 sq)

Mesure qui permet à un proche (descendant, ascendant (parent, grand-parent), frère/sœur,


époux/se, concubin, pacs) d’assister ou de représenter une personne

Pas de surveillance générale du Procureur de la République et du juge des contentieux et de la


protection
Pas d’inventaire des biens ni de compte de gestion
Pas d’autorisation à demander pour ouverture/fermeture d’un compte
Nécessite une très bonne entente familiale
Elle peut instaurer l’assistance ou la représentation de la personne, aux biens et/ou à la personne
Elle peut être générale ou spéciale, limitée à un ou plusieurs actes (le mandat précise que les actes
que la personne peut accomplir seule)
Elle est ordonnée lorsque les représentations habituelles (procurations par exemple) ne permettent
pas suffisamment de protéger les intérêts de la personne. Elle ne met pas fin aux procurations
délivrées par la personne à protéger avant le jugement.
La personne habilitée exerce sa mission à titre gratuit
La personne habilitée doit demander l’autorisation du juge en cas de conflit d’intérêt, de notation à
titre gratuit, de vente d’un logement (même résidence secondaire); si la vente est prévue dans le
cadre d’une entrée en institution, elle doit fournir certificat attestant son incapacité à retourner
vivre à domicile; doit transmettre au juge les projets d’actes (compromis de vente, signature chez le
notaire)
Durée: 10 ans (20 ans lors des renouvellements)
Mandat de protection future

Permet de désigner à l’avance une ou plusieurs personnes (mandataires) pour représenter


l’auteur (mandant) le jour où il ne serait plus en capacité de gérer ses intérêts.

• Pour anticiper une perte de capacité physique ou mentale qui se traduirait par une mesure
de tutelle ou de curatelle, pour protéger les intérêts personnels et /ou patrimoniaux
• Les parents d’un enfant (mineur ou majeur) qui souffre d’une maladie ou d’un handicap
peuvent aussi utiliser le mandat de protection future (= mandat pris pour autrui, obligatoirement
notarié)
• Le mandat ne fait pas perdre au mandant ses droits et sa capacité juridique.
• Le mandataire peut être une personne physique (proche, professionnel) ou une personne
morale inscrite sur la liste des MJPM
• La personne à protéger choisit à l’avance l’étendue des pouvoirs du/des mandataires ; elle
peut indiquer se souhaits (logement, relations personnelles, loisirs/vacances); elle peut autoriser le
mandataire à consentir à sa place à certains acts médicaux importants

• Le mandant est un contrat qui peut être réalisé


- Sous signature privée (contresigné par un avocat ou enregistré à la recette des impôts: 125
€) : la gestion des biens se limite aux actes d’administration, le juge doit autoriser les actes de
disposition : l’acte confère au mandataire les mêmes pouvoirs qu’un tuteur
- Notarié: permet d’autoriser les actes de disposition sur le patrimoine; mais les actes de
disposition à titre gratuit nécessitent l’autorisation du juge; le mandat est établi par acte
authentique ; le mandataire rend compte au notaire du mandant et lui remet notamment
l’inventaire des biens et le compte annuel. Le notaire peut signaler au juge tout acte pris par le
mandataire pouvant être contraire aux intérêts du mandant.
 le mandataire habilité a plus de pouvoirs qu’un tuteur

• Lorsque le mandataire constate que l’état de santé du mandant ne lui permet plus de
prendre soin de sa personne ou de s’occuper de ses affaires, il fait les démarches nécessaires pour
que le mandat prenne effet. Cette constatation doit être établie par un médecin inscrit sur une liste
établie par le Procureur de la République. Le médecin délivre un certificat médical constatant
l’inaptitude du mandant. Le mandataire se présente avec le mandat et le certificat médical au
greffe du tribunal pour faire viser (vérifier) le mandat par le greffier et permettre sa mise en œuvre.
• Le mandat s’exerce en principe à titre gratuit mais le mandant peut prévoir une
rémunération ou indemnisation (par ex. remboursement de ses frais sur présentation des
justificatifs.
• Le mandant peut charger une ou plusieurs personnes de contrôler l’exécution du mandat.
C’est lui qui fixe les modes de contrôle.
• Toute personne peut saisir le juge pour contester la mise en œuvre du mandat, ses
conditions d’exécution, ou s’il devient nécessaire de protéger davantage le mandat
Procédure de protection (habilitation familiale ou protection judiciaire)

• Requête (formulaire CERFA n°15891)


• Demande au juge des tutelles par : perso à protéger, perso qui vit en couple avec elle,
parent ou allié (= parents par alliance), perso qui entretient avec elle des liens étroits et stables, qui
exerce déjà une mesure, procureur de la République (d’office ou à la demande d’un tiers (médecin,
directeur d’établissement de santé, travailleur social)
• Certificat médical circonstancié (médecin inscrit) 192 € TTC (à la charge de la personne
protégée)
Décrit l’altération des facultés du maJeur et donne tout élément sur son évolution prévisible.
Précise les conséquences de cette altération sur la nécessité pour le majeur d’être assisté ou
représenté. Indique si la personne est en état d’être auditionnée.
La cour de Cassation accorde dorénavant au médecin inscrit la faculté de rédiger un certificat à
partir des informations transmises par le médecin traitant en cas du refus du patient de se laisser
examiner
Certains médecins dépassent le cadre juridique de leur pouvoir et préconisent une curatelle ou une
tutelle.
• Énoncé des faits indiquant la nécessité de mettre en œuvre la mesure
• Personne souhaitant remplir le rôle et lettre des membres de la famille acceptant cette
nomination
• La personne à protéger est convoquée par le juge pour être auditionnée. Celui-ci peut
décider de ne pas l’entendre après avis du médecin ayant établi le certificat. L’audition n’est pas
publique.
• La personne a le droit de bénéficier d’un avocat (qui peut être désigné d’office à sa
demande) ou, avec l’accord du juge, être accompagnée de la personne de son choix.
• La personne à l’origine de la demande est automatiquement auditionnée
• La personne protégée ou toute personne habilitée à demander la mesure peut faire appel
de la décision
• En cas de refus par le juge de mettre en place une tutelle/curatelle, seule la personne qui a
déposé la demande peut faire appel.

Familles : le curateur/tuteur est choisi en priorité parmi les proches de la personne à protéger
(parent, enfant, époux): la mesure est alors exercée à titre gratuit (une indemnité peut être
autorisée par le juge ou le conseil de famille, en fonction de l’importance des biens gérés ou de la
difficulté d’exercer la mesure; elle est à la charge de la personne protégée)

• MJPM: mandataire judiciaire à la protection des majeurs inscrit sur une


liste dressée par le préfet (trois modes d’exercice) : la personne protégée participe mensuellement
au financement de la protection, en fonction de ses revenus. Il peut s’agir : d’un service, d’un
mandataire individuel ou d’un préposé d’établissement.
• Le juge peut désigner un ou plusieurs tuteurs/curateurs ; diviser la protection en
bien/personne ; une partie de la mesure à un mandataire professionnel
• Subrogé tuteur/curateur: personne désignée par le juge pour surveiller les actes du curateur
ou du tuteur et contrôler le compte de gestion; informé et consulté avant tout acte grave (C Civ
454)
Auparavant, les familles exerçaient 60% des mesures de tutelle, les services mandataires un quart.
En revanche, les associations (services mandataires) exerçaient un peu plus de la
moitié des mesures de curatelle, les familles un quart.
Plus de 80% des mesures de sauvegarde de justice étaient confiés à la famille (DGCS 2012).

• Dès réception du jugement


- Lire et expliquer le jugement à la perso protégée
- Informer les organismes et administrations de la mesure
• Dans les trois mois suivant le jugement
- Faire l’inventaire de patrimoine des biens meubles corporels (bijoux, meubles du
logement, affaires personnelles, voitures… autres qu’argent, maison et terrains)
- Vérifier que les assurances obligatoires sont en place et que la personne bénéficie de
ses droits (allocations, prestations sociales)
• Dans les six mois suivant le jugement
Transmettre au juge des tutelles
- l’inventaire des autres biens de la personne (comptes, placements, maison, terrain…)
- le budget prévisionnel
• À la date d’anniversaire du jugement :
- Élaborer le compte de gestion annuel
- Actualiser l’inventaire du patrimoine
- Actualiser le budget prévisionnel
- (= suivre rigoureusement les ressources et les dépenses, justifier de la gestion
réalisée avec/pour le majeur protégé

Rechercher, chaque fois que c’est possible, les souhaits et l’accord de la personne, qui doit être
informée dans des formes adaptées de sa situation financière, des démarches faites et à faire, de
la possibilité de faire appel au juge en cas de difficultés
• En cas d’hébergement dans un établissement, le logement doit être sauvegardé le plus
longtemps possible. Si les meubles ne peuvent être installés ou stockés, ils pourront être vendus ou
donnés (avec
l’autorisation du juge)
• En tutelle comme en curatelle, le rôle du mandataire n’est pas de
forcer la personne protégée à faire des économies et de l’épargne
• Principe de probité : incapacité du MJPM de recevoir à titre gratuit (C civ 909) ou de
contracter à titre onéreux ( C civ 508) ; prohibition du conflit d’intérêts
• Les personnes en tutelle sont plus âgées (plus de la moitié ont 60+) et sont en majorité des
femmes (DGCS 2012)
• Les personnes en curatelle sont majoritairement des hommes et les deux-tiers ont moins de
60 ans (DGCS 2012).

Vous aimerez peut-être aussi