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Stéphanie Mauclair
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SOMMAIRE
Chapitre 1. Le nom
..........................................................................................................................
.......53
Section 2. L’utilisation du
nom.....................................................................................................56
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Section 1. Le prénom
......................................................................................................................63
Chapitre 3. Le sexe
..........................................................................................................................
.......71
Section 1. L’assignation
...................................................................................................................71
Section 2. La rectification
..............................................................................................................72
Chapitre 4. Le domicile
.........................................................................................................................
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Introduction
La notion de personne
De prime abord, il peut paraître aisé de définir ce que l’on entend par
personne (§1) Toutefois, la tâche n’est pas si simple en effet, de plus en plus
de personnes revendiquent pour ce qui n’était jusqu’alors que des choses la
personnification (§2).
§ 1. La personne
L’un des éléments clefs pour désigner une personne serait la volonté libre,
l’aptitude à s’engager. La personnalité juridique serait alors la qualité
attribuée par le droit aux individus dotés de cette volonté.
§ 2. La personnification
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B. L’animal
L’animal n’est pas une personne, il rentre ainsi dans la catégorie des choses.
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C. Le robot
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6. www.senat.fr/rap/r16-464-1/r16-464-11.pdf.
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On le voit, il n’est pas ici question de donner le statut de personne à tous les
objets robotisés mais seulement à ceux qui par certaines caractéristiques se
rapprochent le plus de l’homme. Ainsi, l’autonomie et la faculté d’auto-
apprentissage d’une machine figurent parmi les critères retenus par le
Parlement européen pour être éligible à l’attribution de cette nouvelle forme
de personnalité juridique1.
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robots_880397_3210.html#p0LlCzfKCUEfzEfC.99
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TITRE 1
L’EXISTENCE DE LA PERSONNE
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Chapitre 1
L’acquisition de la personnalité
Section 1
Selon la loi pénale, l’homicide involontaire est le fait de tuer une personne.
Or, le fœtus n’est pas une personne. En conséquence, celui qui provoque la
mort d’un fœtus, même viable et sur le point de naître n’est pas coupable
d’homicide involontaire. Dès lors, la Chambre criminelle de la Cour de
cassation retient que la Cour d’appel qui constate « pour déclarer une
femme coupable d’homicide involontaire qu’elle a, par un défaut de
maîtrise de son véhicule, causé la mort de l’enfant qui a vécu une heure
après sa naissance et qui est décédé des suites des lésions vitales
irréversibles subies au moment du choc, a justifié sa décision (Cass. Crim 2
décembre 2003, B. crim. 203, p. 931). Cette question est remontée jusque
devant la Cour européenne des droits de l’homme. Celle-ci considère que
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Pour pouvoir être connue de l’État une nouvelle personne doit faire l’objet
d’une déclaration réalisée dans les cinq jours qui suivent l’accouchement
(art. 55
Si l’on ne trouve pas clairement ces exigences dans le Code civil, on peut
néanmoins les déduire de certaines dispositions. Ainsi, l’article 318
mentionne qu’« aucune action n’est reçue quant à la filiation d’un enfant
qui n’est pas né viable ».
L’article 725 dispose quant à lui que « pour succéder, il faut exister à
l’instant de l’ouverture de la succession, ou, ayant déjà été conçu, naître
viable ».
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Quant aux conditions d’obtention de cet acte d’enfant sans vie, la question
s’était posée de savoir si cet acte était réservé aux enfants respectant au
moins une des conditions d’acquisition de la personnalité, qu’ils soient
mort-nés viables ou nés vivants et non viables. La première chambre civile
de la Cour de cassation juge dans plusieurs arrêts du 6 février 2008 que
l’article 79-1 du Code civil ne subordonne
Section 2
L’extension de la personnalité
« En application de l’article 79-1 du Code civil, l’acte d’enfant sans vie est
inscrit à sa date sur les registres de décès. Il énonce les jour, heure et lieu de
l’accouchement, les prénoms et noms, dates et lieux de naissance,
professions et domiciles des père et mère, et le cas échéant, ceux du
déclarant. Un ou des prénoms peuvent être donnés à l’enfant sans vie, si les
parents en expriment le désir. En outre, un livret de famille peut être délivré
comportant la date et le lieu de l’accouchement ainsi que l’inscription des
noms et prénoms des parents dans l’acte d’enfant sans vie, témoignant de la
sorte, de manière symbolique, de son appartenance à la famille. En
revanche, comme le précise la circulaire interministérielle n° 2009-182 du
19 juin 2009
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TITRE 1 – L’existence de la personne
quoties de commodis ejus agitur. Les droits alors acquis par l’enfant au
moment de sa conception seront consolidés dès lors qu’il naîtra vivant et
viable.
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CAS PRATIQUE
L’acquisition de la personnalité
Bernard avait beaucoup d’argent et Sabrina souhaite que son enfant puisse
en hériter.
Qu’en pensez-vous ?
Un homme marié décède dans un accident alors que sa femme est enceinte
de leur premier enfant.
Un enfant à naître peut-il hériter de son père ?
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Chapitre 2
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Solution
L’attraction de lancer de nains par son objet même porte atteinte à la dignité
de la personne humaine.
Il faut bien noter qu’en l’espèce la personne utilisée comme projectile avait
donné son consentement et en tirait même un certain profit. Le CE est passé
outre le fait qu’il y ait consentement, car le respect de la dignité humaine est
un principe d’ordre public.
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Section 1
De nombreux droits pourraient ici être étudiés, droit à la vie privée (§1),
droit à l’image (§2), mais aussi le droit à l’honneur ou encore au respect de
la présomption d’innocence, nous ne verrons pour notre part que les deux
premiers, droit à la vie privée et droit à l’image.
La première difficulté tient au fait que la notion de vie privée n’est pas
définie par la loi. Pour saisir la notion, on oppose traditionnellement vie
privée et vie publique en incluant dans la première la vie personnelle et
familiale et dans la seconde les activités sociales et professionnelles. Il
existerait alors des faits publics par nature, à cause de leur notoriété, du
caractère public du lieu où ils se sont déroulés. À l’inverse certains faits
seraient privés par nature lorsqu’ils concernent la famille par exemple.
Ainsi, la vie privée est une notion large qui recoupe tout autant
l’identification, l’orientation sexuelle, la vie personnelle et familiale que la
situation patrimoniale.
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TITRE 1 – L’existence de la personne
Le principe est que les obligations découlant du travail doivent respecter les
convictions religieuses du salarié (art. L 1132-1 c. trav.), de la vie privée et
familiale Par exemple une salariée de chez Renault avait acheté comme
véhicule personnel une Peugeot et pour cette raison avait été licenciée. Or,
la Cour de cassation a considéré comme abusif le licenciement dans la
mesure où dans sa vie privée la salariée était libre d’acheter les biens,
produits et marchandises de son choix1.
2. L’autorisation
ILLUSTRATION
2. Cass. Soc. 24 mars 1998, Bul . V n° 171, p. 125 « Attendu que s’il est
exact que l’employeur est tenu de respecter les convictions religieuses de
son salarié, celles-ci, sauf clause expresse, n’entrent pas dans le cadre du
contrat de travail et l’employeur ne commet aucune faute en demandant au
salarié d’exécuter la tâche pour laquelle il a été embauché dès l’instant que
celle-ci n’est pas contraire à une disposition d’ordre public ».
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Vu les articles 226-1 et 226-2 du Code pénal ensemble l’article 809 du code
de procédure civile ;
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d’une personne se trouvant dans un lieu privé ». Les sanctions prévues sont
d’un an d’emprisonnement et 45 000 euros d’amende. Toutefois, « lorsque
les actes […]
Par ailleurs, le juge peut ordonner des sanctions préventives en nature pour
éviter le préjudice comme la non-parution d’un article de presse litigieux ou
encore la parution d’un communiqué rectificatif. Il peut aussi ordonner la
saisie ou la séquestre d’un journal, d’un livre ou d’un film. Mais cette
sanction n’est possible que si l’atteinte à l’intimité de la vie privée est d’une
gravité intolérable, qui ne peut pas être réparée par des dommages et
intérêts.
Enfin, toute personne physique ou morale mise en cause par une publication
écrite, une émission audiovisuelle, internet, même sans faute, bénéficie d’un
droit de réponse à condition de ne pas porter atteinte ni aux lois, ni aux
bonnes mœurs, ni à l’honneur du journaliste, ni à l’intérêt légitime d’un
tiers et que la réponse soit en rapport avec l’article en cause. Ce droit se
prescrit par trois mois.
Par principe, une personne a droit au respect de son image (A), toutefois ce
droit n’est pas sans condition (B). On retrouve ici les mêmes sanctions que
celles vues précédemment.
A. Le principe
Une personne peut s’opposer à ce qu’un tiers capte et utilise son image, peu
importe ici le support ou le fait que le tiers ait agi ou non avec malveillance.
Plusieurs fondements ont été avancés pour justifier cette protection, le droit
de la propriété, le droit à la vie privée (toutefois, l’image peut faire l’objet
d’une atteinte en dehors de la vie privée notamment lorsque la photographie
est prise dans un lieu public) ou encore la protection de la dignité de la
personne. Ce droit est respecté quel qu’en soit le support : photographie,
télévision, dessin, affiche, caricature…
B. Les conditions
Une personne peut prétendre à faire respecter son image uniquement si elle
est identifiable et qu’est, le plus souvent mise en cause sa vie privée (1). Ce
droit disparaît si la reproduction de l’image a été autorisée ou justifiée par
les nécessités de l’information (2), sauf si elle porte atteinte à la dignité de
la personne (3).
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Attendu que prétendant, selon l’arrêt attaqué (Paris, 19 janvier 2011) que la
société Tereos, exploitant la marque Beghin Say, à l’occasion d’une
campagne commerciale dite « Année du Brésil », avait fait figurer sans
son autorisation, sur l’emballage de morceaux de sucre, reproduit par
ailleurs sur son site internet, une photographie de sa personne réalisée
lorsqu’elle avait prêté son concours à une troupe de danse lors de
spectacles sur le même thème, Mme X… a introduit une action en justice
pour atteinte portée à son droit sur son image ; qu’elle a été déboutée ;
Attendu que, par motifs propres et adoptés, la cour d’appel, après avoir
relevé, outre la taille de trois millimètres sur deux du visage litigieux, sur
une vignette occupant seulement la plus grande face d’un morceau de sucre,
la mauvaise définition générale de l’image, a estimé que la personne
représentée était insusceptible d’identification ; qu’à partir de ces
constatations et appréciations souveraines, elle a pu retenir qu’aucune
atteinte à l’image n’était constituée ; que le moyen n’est pas fondé ;
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TITRE 1 – L’existence de la personne
ou de nécessité de l’information
Pour qu’une publication porte atteinte au droit qu’une personne a sur son
image, il faut qu’elle ait été faite sans autorisation. On considère que
l’autorisation expressément donnée par une personne est limitée à son objet
et à sa cause.
Attendu que pour rejeter ces demandes, l’arrêt énonce que ces policiers ont
accepté d’être filmés et que leur image soit diffusée sans être « floutée »
mais qu’ils dénoncent le fait que leurs noms et grades ont été divulgués
alors qu’ils n’avaient donné aucune autorisation à cet égard, que dès lors
qu’el e avait été autorisée à diffuser les images de ces policiers, la société
de production était fondée à se croire tacitement autorisée à divulguer
également leurs noms et grades, et qu’il 9782340-033689_001-152.indd 24
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Qu’en statuant ainsi, alors que l’accord donné par une personne pour la
diffusion de son image ne peut valoir accord pour la divulgation de ses
noms et grade, la cour d’appel a violé l’article susvisé.
De surcroît, si le droit à l’image est absolu, il connaît une limite liée aux
nécessités de l’information et de la création artistique. Quand une personne
est impliquée dans un évènement et que l’image est en relation avec
l’information, le droit du public à être informé l’emporte sur le droit de la
personne sur son image. Ainsi, la publication de l’image d’une personne se
trouvant dans une manifestation ou un lieu public n’est pas soumise à
autorisation.
Par ailleurs, des photographies peuvent être diffusées sans autorisation pour
rendre compte des évènements d’actualités que la personne concernée soit
célèbre ou non (Cass. 1re civ., 20 février 2001, Bul . I n° 42, 98-23471).).
Toutefois, les images ainsi prises doivent être des images banales, prises
sans recherche de sensationnalisme, elles ne doivent pas porter atteinte à la
dignité de la personne (Cass., 1re civ., 20 février 2001 précité).
Dans l’affaire Erignac, Cass. 1re civ., 20 décembre 2000, Bul . I 341, après
la parution d’une photographie du préfet défunt, la question avait été posée
aux juges de savoir si le droit au respect de la vie privée devait s’écarter
devant la liberté d’expression. Ainsi, soit l’on devait considérer que ces
images étaient 9782340-033689_001-152.indd 25
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Section 2
Après avoir énoncé la définition de ces principes (A), nous verrons les
atteintes
légales (B).
L’article 16-1 du Code civil dispose en son alinéa 2 que « le corps humain
est inviolable ». L’article 16-3 alinéa 1 prévoit qu’« il ne peut être porté
atteinte à l’intégrité du corps humain qu’en cas de nécessité médicale pour
la personne ou à titre exceptionnel dans l’intérêt thérapeutique d’autrui ».
Et l’alinéa 2 de poursuivre :
Ainsi, le corps humain ne peut être violé par autrui. C’est pourquoi le droit
pénal prohibe toutes les infractions attentatoires au corps (homicide, coups
et blessures). De même, le droit civil permet la réparation des dommages
corporels.
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Malgré les deux conditions posées par la loi pour qu’une atteinte soit licite,
on constate que dans certains cas, le législateur se contente d’une seule
condition.
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Le corps humain est hors du commerce. Dès lors, les conventions portant
sur
– qu’il est impossible de vendre les services de son corps. C’est sur ce
fondement qu’a été prononcée l’annulation des contrats de maternité de
substitution.
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Faits :
En outre, l’article 16-5 du même code précise que « les conventions ayant
pour effet de conférer une valeur patrimoniale au corps humain, à ses
éléments ou à ses produits sont nulles ».
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des personnes décédées doivent être traités avec respect, dignité et décence
». Elle en a conclu que « l’exposition de cadavres à des fins commerciales
méconnaît cette exigence », et qu’elle devait être interdite en conséquence
(Civ. 1re, 16 septembre 2010, n° 09-67.456). Les expositions de cadavres à
des fins commerciales sont donc prohibées, fussent-elles d’ordre muséal.
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CAS PRATIQUES
Cas n° 1. Sansa cherche à gagner un peu d’argent pour pouvoir rentrer chez
el e et refaire sa vie. El e n’a aucune compétence particulière et n’a pas
vraiment le temps de trouver un travail, l’hiver approche et el e voudrait
très vite regagner sa maison. El e décide alors de vendre ses cheveux,
seulement cela ne rapporte pas grand-chose. El e envisage alors de vendre
également un rein. Qu’en pensez-vous ?
El e est d’autant plus choquée que l’article spécule sur une éventuel e
grossesse, la photo semblant laisser deviner un ventre plus arrondit que
d’ordinaire.
Corrections
Le corps humain, ses éléments et ses produits ne peuvent faire l’objet d’un
droit patrimonial. »
– Les cheveux ;
– Les ongles ;
– Les poils ;
– Les dents.
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Toutefois, les images ainsi prises doivent être des images banales, prises
sans recherche de sensationnalisme, el es ne doivent pas porter atteinte à la
dignité de la personne (Cass., 1re civ., 20 février 2001 précité).
L’article 9, alinéa 1er, du Code civil dispose que « Chacun a droit au respect
de sa vie privée ».
De quels moyens dispose une personne pour faire cesser une atteinte à
sa vie privée et à son image ?
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Des sanctions civiles peuvent tout d’abord être prononcées sur le fondement
de l’article 9 du Code civil.
Ces sanctions sont de même nature que cel es qui ont été envisagées au titre
du droit à l’image Néanmoins, la jurisprudence estime que le préjudice
résultant de l’atteinte et celui qui résulte du droit à l’image sont deux
préjudices distincts devant être réparés distinctement (Cass. 1re civ., 10 mai
2005, Bull. I, n° 206, n° 02-14730). En outre, la seule constatation de
l’atteinte à la vie privée suffit à engager la responsabilité (Cass. 1re civ., 5
nov. 1996, précité) sans qu’il soit nécessaire de caractériser la faute de
l’auteur de cette atteinte et l’existence d’un préjudice subi.
L’article 9, alinéa 2 du Code civil, dispose que « les juges peuvent, sans
préjudice de la réparation du dommage subi, prescrire toutes mesure, tel es
que séquestre, saisie et autres, propres à empêcher ou faire cesser une
atteinte à l’intimité de la vie privée ; ces mesures peuvent, s’il y a urgence,
être ordonnées en référé ».
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Chapitre 3
La perte de la personnalité
Section 1
L’absence et la disparition
Juridiquement, une personne absente est celle qui a cessé de paraître à son
domicile ou à sa résidence sans avoir donné de nouvelles (article 112 c. civ.)
Depuis une réforme du 28 décembre 1977, entrée en vigueur le 31 mars
1978, il est possible de distinguer deux temps, celui de la présomption
d’absence où l’on présume que l’intéressé est vivant (A) et celui de la
déclaration d’absence où l’on présume que l’intéressé est décédé (B).
A. La présomption d’absence
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1. La constatation de l’absence
a. La saisine du juge
La réunion de ces deux éléments est suffisante pour que soit judiciairement
déclarée une présomption d’absence.
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par tous moyens. En la matière, le juge est souverain pour décider si les
éléments de fait rassemblés permettent de constater la présomption
d’absence. Il est aussi libre d’en fixer le point de départ.
a. La situation patrimoniale
Dans les autres cas, le juge des tutelles a pour mission d’organiser la gestion
des biens de l’absent. Pour cela, il faut désigner un ou plusieurs parents ou
alliés, ou le cas échéant toutes autres personnes pour représenter la
personne présumée absente et pour administrer tout ou partie de ses biens
(art. 113 c.civ.). Il devra de préférence choisir parmi les parents ou alliés de
l’absent dès lors que ce choix préserve les intérêts de l’absent.
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b. La situation familiale
Lorsque le présumé absent revient à son domicile, donne ou fait donner des
nouvelles, la période de présomption d’absence prend fin sans toutefois
provoquer la disparition automatique des mesures de représentation et
d’administration qui ont été prises (art. 118 c. civ.).
Toutefois, le législateur a admis que les droits acquis sans fraude sur le
fondement de la présomption d‘absence ne seraient pas remis en cause,
quelle que fût la date du décès. Il s’agit ici tout autant de protéger les tiers
de bonne foi que les intérêts du présumé absent. La précarité des actes
passés aurait pu rendre complexe l’administration de ses biens.
B. La déclaration d’absence
Pour que l’absence puisse produire des effets (2) une procédure précise doit
être respectée (1). L’absence sera alors déclarée et durera jusqu’à ce que
cette situation prenne fin (3).
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1. La procédure
2. Les effets
L’absent qui donne ou fait donner des nouvelles ne saurait continuer à être
déclaré absent.
Ainsi, dès lors qu’il réparait ou que son existence est prouvée
postérieurement au jugement déclaratif d’absence, le TGI peut être saisi aux
fins d’annulation de sa décision. L’initiative de la requête appartient à tous
intéressés, au procureur de la République et évidemment à l’absent lui-
même.
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Au plan familial, l’article 132 du Code civil décide que le mariage reste
dissous, même si le jugement déclaratif d’absence a été annulé.
Dans cette hypothèse, le décès est extrêmement probable, bien que le corps
n’ait pas pu être retrouvé, les circonstances de la disparition, de nature à
mettre sa vie en danger1, permettent de mettre en œuvre une procédure
simplifiée de déclaration de décès.
La date précise de la mort est alors fixée en tenant compte des présomptions
tirées des circonstances de la cause, à défaut est retenue le jour de la
disparition (art. 90 al 3 c. civ.).
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Section 2
La fin de la personnalité
§ 1. Le moment de la mort
Le constat de la mort est fait par le médecin. Le décès doit être déclaré dans
les 24 heures de sa survenance par n’importe quelle personne.
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– soit conservées dans l’urne cinéraire, qui peut être inhumée dans une
sépulture ou déposée dans une case de columbarium ou scellée sur un
FOCUS
N° de pourvoi : 09-67456
RÉPUBLIQUE FRANÇAISE
Attendu que la société Encore Events (la société) avait organisé, dans un
local parisien et à partir du 12 février 2009, une exposition de cadavres
humains
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de la santé publique et 225-17 du Code pénal, et soupçonnant par ailleurs au
même titre un trafic de cadavres de ressortissants chinois prisonniers ou
condamnés à mort, ont demandé en référé la cessation de l’exposition, ainsi
que la constitution de la société en séquestre des corps et pièces
anatomiques présentés, et la production par elle de divers documents lui
permettant de justifier tant leur introduction sur le territoire français que
leur cession par la fondation ou la société commerciale dont elle prétendait
les tenir ; Sur le premier moyen du pourvoi principal de la société, tel
qu’exposé au mémoire en demande et reproduit en annexe :
Attendu qu’il n’y a pas lieu de se prononcer sur ce moyen, qui ne serait pas
de nature à permettre l’admission du pourvoi ;
Attendu que la société fait grief à l’arrêt attaqué (Paris, 30 avril 2009)
d’avoir dit y avoir lieu à référé et de lui avoir fait interdiction de poursuivre
l’exposition des corps et pièces anatomiques litigieuse, alors, selon le
moyen :
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3° / que, par ail eurs, la cour d’appel, a expressément relevé que « le respect
du corps n’interdisait pas le regard de la société sur la mort et sur les rites
religieux ou non qui l’entourent dans les différentes cultures, ce qui
permettait de donner à voir aux visiteurs d’un musée des momies extraites
de leur sépulture, voire d’exposer des reliques, sans entraîner d’indignation
ni de trouble à l’ordre public » ; que la juridiction d’appel a privé sa
décision de base légale au regard de l’article 16-1-1 du Code civil en ne
recherchant pas, comme sa propre motivation aurait dû l’y conduire, si,
précisément, l’exposition litigieuse n’avait pas pour objet d’élargir le champ
de la connaissance, notamment grâce aux techniques modernes, en la
rendant accessible au grand public de plus en plus curieux et soucieux
d’accroître son niveau de connaissances, aucune différence objective ne
pouvant être faite entre l’exposition de la momie d’un homme qui, en
considération de l’essence même du rite de la momification, n’a jamais
donné son consentement à l’utilisation de son cadavre et celle, comme en
l’espèce, d’un corps donné à voir au public a des fins artistiques,
scientifiques et éducatives ; 4° / qu’enfin celui qui réclame l’exécution
d’une obligation doit la prouver ; qu’en l’espèce, en ayant affirmé qu’il
appartenait à la société Encore Events, défenderesse à l’instance en référé,
de rapporter la preuve de l’origine licite et non frauduleuse des corps
litigieux et de l’existence de consentements autorisés, la cour d’appel a
inversé la charge de la preuve et a violé, de ce fait, l’article 1315 du Code
civil ;
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CAS PRATIQUE
La perte de la personnalité
Quentin, footbal eur, et Sophie se sont mariés en 2012, ils vivent ensemble
à Lyon. Il y a 3 mois, le mari de Sophie a malheureusement disparu au-
dessus de la Hongrie lors d’un trajet en avion. Ce dernier aurait disparu des
radars après une défail ance du moteur, mais le corps de Quentin n’a jamais
été retrouvé. Sophie ne sait pas trop où el e en est et ce qu’elle doit faire. Et
ce, d’autant plus qu’il a quelques semaines, elle a rencontré Vincent qui
parle déjà de l’épouser.
Correction
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Les dispositions des articles 130, 131 et 132 sont applicables, en tant que de
besoin.
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QUIZ
L’existence de la personne
R1. Dans les cinq jours maximum devant l’officier d’état civil
R2. Dans les deux jours maximum devant l’officier d’état civil
R3. Dans les trois jours maximum devant l’officier d’état civil
Q8. Pour pouvoir invoquer une atteinte à son droit à l’image, il faut
nécessairement R1. Être identifiable
Q9. Il peut être fait obstacle au droit à l’image d’une personne du fait de
R1. La liberté d’expression
R2. Vivant
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Réponses
Q3. Non, l’urne cinéraire ne peut plus être conservée dans un lieu privé,
mais doit être déposée dans un site cinéraire (C Général des Col ectivités
Territoriales L. 2223-18-2.
Q7. 1.
Q8. 1.
Q9. 1.
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Titre 2
L’IDENTIFICATION DE LA PERSONNE
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Chapitre 1
Le nom
Section 1
L’attribution du nom
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En outre, il est prévu par cette même disposition que « lorsqu’il a déjà été
fait application du présent article, du deuxième alinéa de l’article 311-23 ou
de l’article 357 à l’égard d’un enfant commun, le nom précédemment
dévolu ou choisi vaut pour les autres enfants communs ».
Afin d’éviter les problèmes liés à l’addition de nom au fil des générations, il
est prévu que lorsque les parents ou l’un d’entre eux portent un double nom
de famille et décident d’attribuer à leur enfant le nom de chacun d’eux, ils
peuvent lui transmettre qu’un seul des éléments de ce double nom. L’enfant
de M. A-B et de Mme C-D pourra par exemple avoir pour nom A-C ; B-D.
Tout dépend ici si les deux parents ont déclaré l’enfant au moment de sa
naissance ou si tel n’est pas le cas
Toutefois, par déclaration conjointe devant l’officier d’état civil, les parents
peuvent pendant la minorité de l’enfant, et sous réserve de son accord s’il a
plus de 13 ans :
– ou lui donner un nom formé des noms de ses parents accolés… (v. règles
précédentes).
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Chapitre 1 – Le nom
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C. L’enfant adopté
Les règles vont varier selon la nature de l’adoption qui peut être plénière (1)
ou simple (2).
1. L’adoption plénière
Lorsque les adoptants ou l’un d’entre eux portent un double nom de famille,
ils peuvent, par une déclaration écrite conjointe, ne transmettre qu’un seul
nom à l’adopté.
Sur la demande du ou des adoptants, le tribunal peut modifier les prénoms
de l’enfant. »
2. L’adoption simple
Dans le cas d’une adoption simple l’article 363 du Code civil dispose :
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En cas d’adoption par deux époux, le nom ajouté à celui de l’adopté est, à la
demande des adoptants, celui de l’un d’eux, dans la limite d’un nom. Si
l’adopté porte un double nom de famille, le choix du nom conservé et
l’ordre des noms adjoints appartient aux adoptants, qui doivent recueillir le
consentement personnel de l’adopté âgé de plus de treize ans. En cas de
désaccord ou à défaut de choix, le nom conféré à l’adopté résulte de
l’adjonction en seconde position du premier nom des adoptants selon
l’ordre alphabétique, au premier nom de l’adopté.
Cette attribution est prévue par l’article 57 alinéa 2 du Code civil. Il dispose
que : « La femme qui a demandé le secret de son identité lors de
l’accouchement peut faire connaître les prénoms qu’elle souhaite voir
attribuer à l’enfant. À défaut ou lorsque les parents de celui-ci ne sont pas
connus, l’officier de l’état civil choisit trois prénoms dont le dernier tient
lieu de nom de famille à l’enfant. L’officier de l’état civil porte
immédiatement sur l’acte de naissance les prénoms choisis. Tout prénom
inscrit dans l’acte de naissance peut être choisi comme prénom usuel ».
Ainsi, l’enfant sans filiation connue reçoit de l’officier d’état civil un nom
et un prénom. L’attribution provisoire s’effacera si un lien de filiation est
créé.
Section 2
L’utilisation du nom
Durant la vie d’un personne son nom peut être amené à changer selon
certaines conditions (§1). En outre, ce nom patronymique doit être protégé
(§2).
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Chapitre 1 – Le nom
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§ 1. Le changement de nom
La loi du 8 janvier 1993 n° 93-22 dispose que « toute personne qui justifie
d’un intérêt légitime peut demander à changer de nom ». Il faudra pour
l’auteur de la demande, qui peut être présentée à tout moment, démontrer la
légitimité de l’intérêt qu’il évoque à l’appui de sa requête. (Articles 60 à 61-
4 du Code civil) La demande de changement de nom pour motif légitime
concerne par exemple les cas suivants :
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– nom difficile à porter, car pouvant être perçu comme ridicule ou péjoratif
;
– si les frères et sœurs portent des noms différents et que tous souhaitent
porter le même nom
– éviter les conséquences résultant de la gravité des agissements pour
lesquels les père ou mère ont été condamné.
À noter, dans une décision du 16 mai 20181, le Conseil d’État a rappelé que
des motifs d’ordre affectif peuvent, dans des circonstances exceptionnelles,
caractériser l’intérêt légitime requis par le Code civil pour changer de nom
de famille.
Celui-ci n’avait plus eu aucun contact avec elle depuis lors. Il n’avait
subvenu ni à son éducation ni à son entretien, alors pourtant qu’il en avait
l’obligation en vertu d’une décision du juge aux affaires familiales. Il
n’avait pas non plus exercé le droit de visite et d’hébergement qui lui avait
été reconnu. Le Conseil d’État a considéré que ces circonstances
exceptionnelles étaient de nature à caractériser l’intérêt légitime requis pour
changer de nom et a accepté sa demande.
Le changement de nom doit alors être autorisé par décret. Il prend effet
lorsqu’il n’y a pas d’opposition à l’expiration d’un délai de deux mois.
L’opposition peut, par exemple, venir d’une personne qui porte le nom
qu’autrui souhaite prendre.
ans, au-delà leur consentement est requis. Mention est portée sur le registre
d’état civil de chacun des intéressés.
§ 2. La protection du nom
En raison de ces caractères bien particuliers (A), le nom va pouvoir faire
l’objet d’une protection notamment contre l’usurpation (B).
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Chapitre 1 – Le nom
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En premier lieu, on dit que le nom est immuable. Une personne ne saurait a
priori acquérir un nom différent de celui que désigne son acte de naissance.
Attendu que Mme X… est née le 25 mars 1990 à Bastia ; qu’elle avait été
reconnue par sa mère, Mme Y…, avant sa naissance, le 2 mars 1990 ;
qu’elle a été légitimée par le mariage, célébré le 6 décembre 1997, de Mme
Y… avec M.
Attendu que Mme X… fait grief à l’arrêt attaqué (Bastia, 25 juin 2008) de
l’avoir déboutée de sa demande tendant à voir substituer le nom « Y… » au
nom « X… » dans les actes de l’état civil ;
Attendu que si la possession d’un nom est propre à conférer à celui qui le
porte le droit à ce nom, la loi n’ayant réglé ni la durée, ni les conditions
d’une telle possession, il appartient aux juges du fond d’en apprécier
souverainement la loyauté et les effets ; que la cour d’appel, qui a
justement retenu que la possession devait être suffisamment longue
pour témoigner d’une volonté persistante de s’approprier ce nom, a
constaté, d’abord, que Mme X… avait acquis le nom de son père en
1997 à la suite de la légitimation puis, que pour justifier de l’usage du
nom de sa mère, elle produisait des pièces concernant sa scolarité, ses
activités culturelles, sa mutuelle, sa carte nationale d’identité et des
pièces bancaires couvrant une période de dix ans, entre le 6 décembre
1997 et 2007 ; qu’elle en a souverainement déduit que ces éléments étaient
insuffisants pour établir une possession prolongée de nature à permettre
l’acquisition du nom de « Y… » et a, par ce seul motif, légalement justifié
sa décision En deuxième lieu, le nom est indisponible. En tant que droit
extrapatrimonial, le nom est indisponible, il ne saurait ainsi être cédé à un
tiers. Toutefois, son 9782340-033689_001-152.indd 59
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Le nom ne peut pas non plus être transmis par voie testamentaire sauf
exception tirée de la loi du 2 juillet 1993 relative aux citoyens morts pour la
patrie. Selon l’article 4 de la loi « tout individu, s’il est dans l’ordre de la
descendance, le dernier représentant d’une famil e, peut, en prévision du
cas où il serait tué à l’ennemi sans postérité, transmettre son nom de famil
e par disposition de dernière volonté à l’un de ses parents au degré
successible, même non appelé à sa succession ».
B. L’usurpation
Toute personne peut contester l’utilisation illicite par un tiers de son nom ou
encore l’attribution à un tiers de son propre nom.
L’article 433-19 du code pénal dispose qu’« Est puni de six mois
d’emprisonnement et de 7 500 euros d’amende le fait, dans un acte public
ou authentique ou dans un document administratif destiné à l’autorité
publique et hors les cas où la réglementation en vigueur autorise à souscrire
ces actes ou documents sous un état civil d’emprunt :
Une difficulté peut survenir lorsque le nom d’une personne est utilisé par
une entreprise, un artiste, un romancier… pour désigner un produit ou un
personnage.
Ainsi, M. Dop n’a pas pu empêcher l’usage de son nom par la marque Dop1
; ni le 1. Cass. 1re civ., 26 mai 1970, Bul . I n° 174. “Après avoir rappelé à
bon droit que le demandeur est tenu de justifier de l’existence d’une
confusion possible a laquelle il a intérêt a mettre fin, lorsque, comme en
l’espèce, le nom patronymique est utilisé a des fins commerciales ou
publicitaires, les juges d’appel, ont relèvé “que 9782340-033689_001-
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Chapitre 1 – Le nom
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ILLUSTRATION
1°/ que l’auteur jouit non seulement du droit au respect de son œuvre mais
également du droit au respect de son nom ; que comme le faisait valoir M.
X…, il avait droit au respect de son nom patronymique constituant
également son nom d’artiste, de telle sorte que celui-ci ne soit pas
ridiculisé par son apposition aux côtés d’une marque de boisson
gazeuse censée faire référence à l’orange sanguine dont cette boisson
était composée ; qu’en déboutant M. X…
Que l’arrêt constate encore “que l’emploi de ce mot dans une rengaine
fréquemment répétée dans la presse ou par la radio constitue un procédé
habituel et normal de publicité sans que celle-ci ait eu pour résultat d’avilir
le nom de x… Au point de le rendre ridicule” ;
Qu’il souligne aussi “que les parents de x… N’ont pas protesté contre
l’utilisation commerciale de leur nom et que lui-même a attendu plus de
quatre ans après sa majorité pour s’aviser de faire défense, par justice, a la
société “l’oreal” de se servir de la marque sous laquelle elle vend ses
produits depuis plus de trente ans” ; Que de ces constatations, la cour
d’appel a souverainement déduit que l’utilisation de la marque “x…” par la
société “ l’oreal” n’avait pas créé un risque de confusion »
Le risque de confusion était dès lors très faible dans l’esprit du public.
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2°/ que M. X… a fait valoir qu’il avait acquis une certaine renommée en
tant que scénariste dans le milieu du cinéma, de sorte que l’usage de son
nom à des fins commerciales caractérisait une usurpation lui portant
préjudice ; que pour débouter M. X… de sa demande de protection sur le
fondement du droit des marques, la cour d’appel a estimé qu’il n’était pas
démontré que le patronyme X… aurait acquis une notoriété certaine auprès
des professionnels du cinéma ou de l’audiovisuel dès lors qu’il résultait des
extraits des pages jaunes obtenues à l’aide du moteur de recherches Google
que ce nom était amplement porté notamment dans le département des
Hauts-de-Seine ; qu’en statuant par ces motifs inopérants, la cour d’appel a
violé l’article 455 du code de procédure civile ;
Mais attendu que le droit moral de l’auteur au respect de son nom est
attaché à l’œuvre de l’esprit qui porte l’empreinte de sa personnalité ; que
c’est, dès lors, à bon droit que la cour d’appel a retenu que M. X… ne
pouvait prétendre, sur le fondement de l’article L. 121-1 du code de la
propriété intellectuelle, à la protection de son nom patronymique en tant
que tel, fût-il utilisé pour l’exercice de son activité artistique, ce nom, quelle
que soit sa renommée prétendue, ne constituant pas, en lui-même, une
œuvre de l’esprit ;
REJETTE le pourvoi ;
On note ici que l’élément déterminant pour le Cour est le fait que ce nom
soit amplement porté et qu’en conséquence il n’y avait aucun risque de
confusion possible
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Chapitre 2
À côté du prénom qui s’ajoute obligatoirement au nom sur l’acte d’état civil
(Section 1), on trouve d’autres éléments comme le pseudonyme, la particule
ou le titre de noblesse (Section 2).
Section 1
Le prénom
L’attribution d’un prénom est obligatoire (art. 57 al. 1er c. civ.). Le choix
est
librement effectué par les parents au titre de l’autorité parentale dont ils
disposent.
Pour autant, cette liberté est contrôlée. Longtemps le choix du prénom était
limité par la loi à ceux présents dans le calendrier, ceux des personnes
connues dans l’histoire ancienne (Loi du 11 germinal an XI). Il était alors
interdit aux officiers d’état civil d’en admettre d’autres. La loi du 8 janvier
1993 n° 93-22, est venue modifier la règle. Désormais la liberté est de mise,
sous contrôle de l’officier d’état civil qui reçoit la déclaration de naissance.
Si les prénoms choisis ou l’un d’eux seul ou associé aux autres prénoms ou
au nom lui paraissent contraires à l’intérêt de l’enfant ou au droit des tiers à
la protection de leur nom de famille, il en avise sans délai le procureur de la
République. Si ce dernier estime fondées les réserves formulées, il saisit le
Juge aux affaires familiales. Au terme de la procédure, si le magistrat
conclut dans le même sens, il ordonne la suppression du ou des prénoms
litigieux des registres de l’état civil. Les parents devront alors choisir un
nouveau 9782340-033689_001-152.indd 63
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prénom qui devra recevoir l’aval du juge. S’ils s’obstinent à retenir des
prénoms inacceptables, le juge procédera lui-même au choix du prénom.
n° 10-27512
1°/ que la contrariété à l’intérêt de l’enfant qui peut justifier que le prénom
choisi par ses parents soit supprimé doit être appréciée de façon objective ;
qu’en appréciant la conformité à l’intérêt de l’enfant du prénom Titeuf
uniquement par référence à un personnage de bande dessinée dont la
notoriété est nécessairement éphémère et limitée, dont elle relève au
demeurant qu’il est « plutôt sympathique », et en se livrant à une analyse
subjective des caractéristiques de ce personnage, sans se prononcer au
regard de critères objectifs seuls à même de garantir le principe d’égalité
devant la loi, la cour d’appel a violé l’article 57 du Code civil, ensemble
l’article 3 de la Convention de New York du 20 novembre 1989 et l’article
8 de la Convention européenne des droits de l’homme ; 2°/ que toute
restriction à la liberté de choix du prénom de l’enfant par ses parents ne
peut être justifiée que par l’intérêt de l’enfant ; qu’en jugeant que le prénom
Titeuf n’était pas conforme à l’intérêt de l’enfant et en ordonnant sa
suppression de l’acte de naissance, sans rechercher, ainsi qu’el e y était
invitée, si le fait qu’au moins un autre enfant ait reçu ce prénom sans
opposition du ministère public et que d’autres enfants aient reçu les
prénoms d’autres personnages de bande dessinée ou dessins animés n’était
pas de nature à mettre en évidence que le choix du prénom litigieux ne
portait pas atteinte à l’intérêt de l’enfant, la cour d’appel a privé sa décision
de base légale au regard de l’article 57 du Code civil, ensemble l’article 3
de la Convention de New York du 20 novembre 1989
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Mais attendu que c’est par une appréciation souveraine qu’en une décision
motivée la cour d’appel a estimé qu’il était contraire à l’intérêt de l’enfant
de le prénommer Titeuf ; que le moyen qui ne tend en réalité qu’à contester
cette appréciation ne peut être accueilli
§ 2. Le changement de prénom
de francisation (B).
Si l’enfant est âgé de plus de 13 ans, son consentement personnel est requis.
De même le majeur sous tutelle doit consentir personnellement au
changement puisque la demande figure au nombre des actes personnels (C.
civ., art. 458).
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l’arrêt rendu le 9 septembre 2008, entre les parties, par la cour d’appel de
Lyon ; DIT n’y avoir lieu à renvoi ;
Dit que Mme X…, née le 12 octobre 1958 à Paris (17e) de Mme Camille
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Section 2
§ 1. Les pseudonymes
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Les titres de noblesse eux ont été rétablis par la Charte de 1814, dont
l’article 71 dispose : « l’ancienne noblesse reprendra ses titres, la nouvelle
conservera les siens. », puis par un décret du 27 janvier 1852. Le titre
nobiliaire ne fait pas partie du nom, il n’en est que l’accessoire, il n’a pas
pour rôle d’identifier une personne.
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CAS PRATIQUE
Le nom et le prénom
Correction
Par ail eurs, cet article dispose que lorsque les parents sont en désaccord
quant au choix du nom, l’officier de l’état civil inscrit le nom de chacun des
parents, dans l’ordre alphabétique.
Il faut alors que les parents signalent leur désaccord à l’officier d’état civil
au plus tard au jour de la déclaration de naissance.
Aux termes de l’article 311-21 du Code civil, les époux choisissent : soit le
nom du père, soit le nom de la mère, soit les deux noms accolés. Le choix
résulte d’une déclaration conjointe des parents mentionnant le nom de
l’enfant. En cas de désaccord des parents signalé à l’officier d’état civil
celui-ci inscrit le nom de chacun des parents dans l’ordre alphabétique. S’il
ne dise rien, l’enfant prend de nom de son père. En l’espèce, deux situations
peuvent se présenter.
Cass. 1re civ., 15 février 2012 : « c’est par une appréciation souveraine
qu’en une décision motivée la cour d’appel a estimé qu’il était contraire à
l’intérêt de l’enfant de le prénommer Titeuf ; que le moyen qui ne tend en
réalité qu’à contester cette appréciation ne peut être accueilli »
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Chapitre 3
Le sexe
La mention du sexe sur les registres d’état civil est essentielle dans la
mesure où il s’agit d’un élément d’identification de la personne. En la
matière deux questions peuvent se poser ; celle de l’assignation du sexe,
autrement dit déterminer le sexe à apposer sur les registres de l’état civil au
moment de la naissance (Section 1) et celle de la rectification du sexe soit
ici appréhender les conséquences d’un changement de sexe sur les registres
de l’état civil (Section 2).
Section 1
L’assignation
relative aux règles particulières à divers actes de l’état civil dispose que «
Lorsque le sexe d’un nouveau-né est incertain », il convient d’éviter de
porter l’indication « de sexe indéterminé » dans son acte de naissance. Il y a
lieu de conseiller aux parents de se renseigner auprès de leur médecin pour
savoir quel est le sexe qui apparaît le plus probable compte tenu, le cas
échéant, des résultats prévisibles d’un traitement médical. Ce sexe sera
indiqué dans l’acte, l’indication sera, le cas échéant, rectifiée judiciairement
par la suite en cas d’erreur. Si, dans certains cas exceptionnels, le médecin
estime ne pouvoir immédiatement donner aucune indication sur le sexe
probable d’un nouveau-né, mais si ce sexe peut être déterminé
définitivement, dans un délai d’un ou deux ans, à la suite de traitements
appropriés, il pourrait 9782340-033689_001-152.indd 71
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Section 2
La rectification
L’admission de la rectification des registres de l’état civil à l’égard de la
mention du sexe de la personne s’est faite en plusieurs étapes.
Pour tenter d’y remédier, une circulaire datant du 14 mai 2010 a invité le
juge à « donner un avis favorable à la demande de changement d’état civil
dès lors que les traitements hormonaux ayant pour effet une transformation
physique ou physiologique définitive, associés, le cas échéant, à des
opérations de chirurgie plastique (prothèses ou ablation des glandes
mammaires, chirurgie esthétique du visage…), ont entraîné un changement
de sexe irréversible, sans exiger pour autant l’ablation des organes
génitaux3 ».
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Chapitre 3 – Le sexe
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La demande est présentée devant le tribunal de grande instance (C. civ., art.
61-6). À noter, le fait de ne pas avoir subi des traitements médicaux, une
opération chirurgicale ou une stérilisation ne peut pas motiver le refus de
faire droit à sa demande (C. civ. art. 61-6, al. 3). La procédure est
judiciaire, mais, elle, est démédi-calisée. Dès lors que le tribunal ordonne la
modification de la mention relative au sexe et au prénom de l’intéressé, il
est prévu qu’une mention doit être portée dans l’acte de naissance de
l’intéressé, à la requête du procureur de la République dans les quinze jours
de la décision (C. civ., art. 61-7, al. 1er). Cette mention ne produira aucun
effet quant aux liens de filiation établis avant le changement de sexe (C.
civ., art. 61-8).
POINT D’ACTUALITÉ
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74
reconnue aux autorités nationales dans la mise en œuvre des obligations qui
leur incombent au titre de l’article 8 de la convention européenne de
sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales, il doit être
recherché un juste équilibre entre la protection de l’état des personnes qui
est d’ordre public et le respect de la vie privée des personnes présentant une
variation du développement sexuel ».
– dans les actes d’état civil, il n’existe que deux mentions relatives au sexe
(« masculin »/ « féminin »). Cette binarité poursuit un but légitime, car elle
est nécessaire à l’organisation sociale et juridique, dont elle constitue un
élément fondateur ;
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Chapitre 3 – Le sexe
75
– dans le cas d’espèce en cause, l’atteinte au droit au respect de sa vie
privée n’est pas disproportionnée au regard du but légitime poursuivi :
en effet, si la personne présente une ambiguïté sexuelle, la cour d’appel a
constaté que son apparence physique est masculine, qu’il s’est marié en
1993 et qu’il a adopté un enfant avec son épouse, de sorte que son
apparence et son comportement social sont, aux yeux des tiers, ceux
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CAS PRATIQUE
Le sexe
Vincent et Sophie sont mariés depuis un mois lorsque Vincent lui demande
si el e accepterait qu’il officialise son changement de sexe. En effet, depuis
plusieurs années déjà Vincent a décidé de cesser de nier cette sensation
qu’il avait depuis très jeune qu’il n’était pas né dans le bon corps. Si ses
amis et sa famil e sont au courant, il pense qu’il est temps pour lui de passer
un cap et de demander en justice à ce que son état civil soit modifié. Il ne
veut pas pour autant subir d’opération chirurgicale. Sophie quant à el e
souhaiterait changer son nom de famil e, el e ne supporte plus de s’appeler
Sophie Nouil e et aimerait bien s’appeler Levent. El e connaît quelqu’un qui
porte ce nom et trouve cela très poétique. Le couple vous interroge non
seulement sur les procédures à suivre pour opérer leurs changements mais
aussi sur les effets de ces modifications sur l’état civil de leur fils Théo
Nouil e, 14 ans.
Correction
Un couple marié avec un enfant de 14 ans souhaite effectuer des démarches
pour modifier leur état civil respectif. Le mari veut changer de sexe et
l’épouse veut changer son nom patronymique qu’elle juge ridicule.
Quelle est la procédure à mettre en œuvre pour changer son sexe sur les
registres de l’état civil ?
À noter, le fait de ne pas avoir subi des traitements médicaux, une opération
chirurgicale ou une stérilisation ne peut pas motiver le refus de faire droit à
sa demande (C. civ. art.
Aux termes de la loi, l’individu qui souhaite changer de sexe devra établir
par tous moyens qu’il se présente publiquement comme appartenant au sexe
revendiqué, qu’il est connue sous le sexe revendiqué de son entourage
familial, amical ou professionnel ou qu’il a obtenu le changement de son
prénom afin qu’il corresponde au sexe revendiqué. Il portera sa demande
devant le tribunal de grande instance. Aucun changement d’ordre médical
ne sera exigé.
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Chapitre 3 – Le sexe
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La loi du 8 janvier 1993 n° 93-22 dispose que « toute personne qui justifie
d’un intérêt légitime peut demander à changer de nom ». Il faudra pour
l’auteur de la demande, qui peut être présentée à tout moment, démontrer la
légitimité de l’intérêt qu’il évoque à l’appui de sa requête. (Articles 60 à 61-
4 du Code civil)
– nom difficile à porter, car pouvant être perçu comme ridicule ou péjoratif
;
– si les frères et sœurs portent des noms différents et que tous souhaitent
porter le même nom ;
Le changement de nom doit alors être autorisé par décret. Il prend effet
lorsqu’il n’y a pas d’opposition à l’expiration d’un délai de deux mois.
L’opposition peut, par exemple, venir d’une personne qui porte le nom
qu’autrui souhaite prendre. Le Conseil d’État va alors apprécier la légitimité
des intérêts en présence : risque de confusion, d’atteinte à l’image d’une
famil e déjà connue sous le nom voulu… En cas d’opposition, le décret
prend effet au rejet de l’opposition.
Cette mention ne produira aucun effet quant aux liens de filiation établis
avant le changement de sexe
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Chapitre 4
Le domicile
Comme les éléments précédents, le domicile est lui aussi essentiel pour
l’identification de la personne. Pour en faciliter la détermination (Section 1)
un principe d’unicité a été posé (Section 2).
Section 1
La détermination du domicile
Selon l’article 102 du Code civil, le domicile de tout français est le lieu où
il a son principal établissement.
A. L’élément matériel
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B. L’élément intentionnel
§ 2. Le domicile imposé
Le domicile est parfois imposé par la loi (A) ou par le contrat (B).
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Chapitre 4 – Le domicile
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1. La mobilité
Le batelier ainsi que toutes les personnes vivant à bord d’un bateau de
navigation intérieure en France et qui n’ont pas de domicile déterminé selon
les règles de droit commun, doivent choisir l’une des communes dont la
liste est établie par l’administration (art. 102 al.2). Le batelier salarié et les
personnes vivant avec eux ont en outre la possibilité de se rattacher à la
commune où l’entreprise qui exploite le bateau à son siège ou dans celle où
elle dispose d’un établissement.
À noter que jusqu’au 29 janvier 2017, celui qui exerçait une activité
ambulante et qui ne disposait pas de domicile déterminé selon les règles de
droit commun se voyait rattacher à une commune. Il avait le choix de la
commune à laquelle il souhaitait se rattacher, et ce, pour une durée
minimale de deux ans (Loi 3 janvier 1969 n° 69-3 art 7 et s.) La loi n°
2017-86 du 27 janvier 2017 relative à l’égalité et à la citoyenneté, entrée en
vigueur s’agissant des dispositions relatives au statut des gens du voyage, le
29 janvier 2017, prévoit dans son article 195 l’abrogation de la loi n° 69-3
du 3 janvier 1969 relative à l’exercice des activités ambulantes et au régime
applicable aux personnes circulant en France sans domicile ni résidence
fixe. Dès lors, les dispositions relatives aux titres de circulation (livrets
spéciaux de circulation et livrets de circulation) et à la commune de
rattachement sont abrogées.
En conséquence :
2. L’indépendance
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Dans certains contrats de travail, il est possible de trouver des clauses qui
imposent au salarié d’avoir son domicile près du lieu où il exerce son
activité.
ILLUSTRATION
N° de pourvoi : 10-18308
LA COUR DE CASSATION, CHAMBRE SOCIALE, a rendu l’arrêt
suivant :
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Chapitre 4 – Le domicile
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Qu’en statuant ainsi, par des motifs impropres à établir que l’atteinte au
libre choix par la salariée de son domicile était justifiée par la nature du
travail à accomplir et proportionnée au but recherché, la cour d’appel a
violé les textes susvisés ;
Ainsi fait et jugé par la Cour de cassation, chambre sociale, et prononcé par
le président en son audience publique du vingt-huit février deux mille
douze.
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Section 2
L’unicité du domicile
§ 1. Le principe d’unicité
Le principe est que chaque individu n’a qu’un seul domicile (art. 102 c.
civ.).
Ainsi, tout ce qui n’est pas domicile principal n’est que résidence ou
habitation. On
En matière de procédure, il est ainsi admis que celui qui forme un pourvoi
en cassation doive prendre un avocat au Conseil ce qui entraîne élection de
domicile chez l’avocat choisi (art. 973 CPC). Pareillement, la remise d’un
titre à un huissier de justice en vue de son exécution emporte en principe
pour toutes notifications relatives à cel e-ci, élection de domicile en son
étude (Art. 2 du décret 31 juil et 1992).
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Chapitre 4 – Le domicile
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B. La dérogation conventionnel e
Les parties a un contrat peuvent décider dans le cadre de celui-ci que pour
l’exécution du contrat, l’une d’entre elles est réputée avoir domicile à un
lieu donné (l’étude du notaire par exemple).
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CAS PRATIQUE
Le domicile
Il vient alors vous consulter pour avoir si son employeur peut réel ement le
contraindre à déménager.
Correction
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Chapitre 5
Établir l’acte d’état civil (Section 1) d’une personne est essentiel pour son
identification (Section 2), il arrive alors parfois que l’acte soit détruit, il
convient dès lors de remédier à cette situation (Section 3).
Section 1
Des règles générales viennent gouverner la rédaction des actes de l’état civil
(A) auxquelles il peut parfois être dérogé (B).
1. L’auteur de l’acte
Les actes de l’état civil sont établis par un officier d’état civil qualité
reconnu au maire de la commune qui peut la déléguer à d’autres membres
du conseil municipal, voire à des agents communaux.
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L’officier d’état civil ou son délégué reçoit les déclarations qui lui sont
faites sans avoir à en vérifier la sincérité. Il est là pour constater la présence
et les propos des parties ou déclarants ainsi que des témoins.
Notons que les parties sont les personnes dont l’état civil va être modifié.
Ils doivent être présents en cas de mariage. Les déclarants sont les
personnes sur la déclaration desquelles l’officier d’état civil établit l’acte,
l’individu concerné étant dans l’impossibilité d’intervenir lui-même(Par
exemple le père qui doit déclarer son enfant dans les cinq jours de la
naissance). Les témoins ne sont requis qu’à l’occasion de l’établissement
d’un acte de mariage.
2. Le contenu de l’acte
Un acte d’état civil doit comporter dès son origine différentes mentions (a)
et peut par la suite être complété (b).
Certaines mentions doivent figurer sur tous les actes, il s’agit de la date, de
l’identité et du domicile. Plus précisément, l’acte d’état civil doit
mentionner, en langue française, l’année, le jour et l’heure où il est établi,
les prénoms, noms, profession et domicile de ceux qui y sont cités (art. 34
al. 1er c. civ.) et enfin l’identité de celui qui l’a dressé.
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Durant la vie d’une personne, certaines mentions figurant dans son état civil
peuvent être modifiées. On songe par exemple aux modifications apportées
à l’acte de naissance lors d’une reconnaissance, des changements de
prénom ou de nom, de sexe, de la célébration d’un mariage. L’acte de
mariage est lui aussi amené à évoluer en cas de divorce, de séparation de
corps, de changement de nom, de prénom ou encore de sexe…
3. La date de l’acte
On peut ici citer comme exemple celui des affaires liées aux conventions de
mère porteuse et notamment un arrêt de la première chambre civile de la
Cour de cassation 17 décembre 2008 ( Bul . I n° 1285). En l’espèce, un
couple a eu recours à une mère porteuse en Californie et de retour en France
demande transcription sur les registres de l’état civil des actes de naissances
établis en Californie. La Cour de cassation a admis que le Ministère public
était fondé à demander l’annulation de la transcription de ces actes en
raison de la fraude à la loi qui avait été commise.
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annulation ne prive pas pour autant l’enfant de son état civil américain tel
qu’il résulte de l’acte dressé aux États-Unis.
§ 2. Les sanctions
A. La rectification de l’acte
La rectification de l’acte est le plus souvent judiciaire (1), mais peut aussi
résulter d’une décision administrative (2).
1. La rectification judiciaire
2. La rectification administrative
B. L’annulation de l’acte
L’annulation peut être demandée par toute personne qui y a un intérêt ou par
le ministère public. Elle est présentée au tribunal de grande instance qui ne
la prononcera que s’il relève la méconnaissance d’une norme substantielle.
Par exemple, l’acte a été dressé par une personne n’ayant pas la qualité
d’officier de l’état civil (irrégularité de forme), ou encore un mariage
célébré entre un frère et sa sœur (irrégularité de fond)
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Il appartient au juge d’apprécier si l’annulation est bien nécessaire ou si la
simple rectification peut suffire.
Section 2
Trois points vont ici retenir notre attention : la consultation directe de l’acte,
l’obtention d’une copie et la demande d’un extrait.
§ 1. La consultation directe
Si l’on doit pouvoir consulter les registres d’état civil, cela doit être fait en
considération du droit au respect de la vie privée. Ainsi, des règles ont été
établies.
Pour les registres de plus de 100 ans, le principe est celui du libre accès,
toute personne pouvant les consulter sans toutefois être autorisée par
principe à en faire une copie.
Pour les registres de moins de 100 ans, seuls les agents de l’État habilités à
cet effet sont autorisés à les consulter ainsi que les personnes munies d’une
autorisation écrite du procureur de la République (article 8 du décret du 3
août 1962).
§ 2. La copie
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Concernant les actes de décès, toute personne, sans avoir à justifier d’un
intérêt particulier, peut en obtenir une copie.
§ 3. L’extrait
Des extraits des actes de naissance et de mariage peuvent être obtenus par
toute personne qui en fait la demande. Toutefois, seuls certains éléments
peuvent y figurer.
Les dépositaires des registres seront tenus de délivrer à tout requérant des
extraits des actes de naissance et de mariage.
Toute personne majeure ou émancipée peut obtenir, sur indication des nom
et prénom usuel de ses parents, des extraits de son acte de naissance
précisant en outre les noms, prénoms, dates et lieux de naissance de ses père
et mère. Les ascendants, les descendants ou les héritiers de cette personne,
son conjoint et son représentant légal, peuvent obtenir les mêmes extraits en
fournissant l’indication des nom et prénom usuel des parents de la personne
que l’acte concerne. Cette dernière condition n’est pas requise des héritiers
autres que les ascendants, descendants, frères et sœurs ou conjoint, dès lors
qu’ils justifient de leur qualité.
Les autres personnes ne peuvent se voir délivrer ces extraits que dans les
conditions prévues aux troisième et quatrième alinéas de l’article 9
(autorisation du Procureur de la république).
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Section 3
2. Article 11 alinéa 4
Les extraits d’actes de mariage précisant les noms et prénoms des père et
mère ne pourront être délivrés qu’avec autorisation du Procureur de la
République.
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QUIZ
L’identification de la personne
Plusieurs réponses sont parfois attendues
Q5. L’officier d’état civil peut imposer un prénom aux parents de l’enfant
OUI – NON – Cela dépend
Q6. Puis-je donner à mon enfant le nom de son père et le mien accolé
sachant que son père porte déjà deux noms de famil e, Ex : le père :
Mauclair Bernard et la mère Dail ant R1. Oui, l’enfant pourra s’appeler
Mauclair Bernard Daillant
R1. Féminin
R2. Masculin
R3. Neutre
Q8. Pour pouvoir changer de sexe sur les registres de l’état civil, il faut R1
Avoir subi des opérations chirurgicales irréversibles
R1. La sage-femme
R.3 Le préfet
Réponses p. 95.
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Réponses
Q1. Cela dépend. Une personne ne saurait a priori acquérir un nom différent
de celui que désigne son acte de naissance.
Q3. : Non.
Q4. : Cela dépend : la clause du contrat doit répondre à une double exigence
:
Q5. : Non, Si les prénoms choisis ou l’un d’eux seul ou associé aux autres
prénoms ou au nom lui paraissent contraires à l’intérêt de l’enfant ou au
droit des tiers à la protection de leur nom de famil e, il en avise sans délai le
procureur de la République. Si ce dernier estime fondées les réserves
formulées, il saisit le Juge aux affaires familiales. Ce dernier pourra
imposer le prénom, si les parents persistent.
Q6. : 2.
Q7. : 1 et 2.
Q8. : 3.
Q9. : 2 article 57 al. 2 du Code civil « l’officier de l’état civil choisit trois
prénoms dont le dernier tient lieu de nom de famil e à l’enfant. »
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TITRE 3
LA PROTECTION DE LA PERSONNE
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Chapitre 1
Section 1
Le mineur de moins de 18 ans tant qu’il n’est pas émancipé est protégé par
une incapacité générale d’exercice. Juridiquement inapte à administrer seul
ses biens et sa personne, il est placé sous administration légale (§1) ou
tutelle (§2), et ce, sous le contrôle du juge des tutelles1.
Notons que l’administration légale est ouverte tant qu’au moins un des deux
parents est en vie et qu’il conserve son autorité parentale sur l’enfant.
§ 1. L’administration légale
– les deux parents sont vivants ou les deux parents ont bien l’autorité
parentale, le mineur est placé sous un régime d’administration légale pure et
simple ;
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100
– la filiation de l’enfant n’a été établie qu’à l’égard d’un seul parent.
Par ailleurs, il faut noter qu’après avoir totalement remanié les deux
systèmes précédents d’administration, l’ordonnance a également modifié la
place des règles concernant l’administration légale dans le Code civil.
L’ensemble des règles est aujourd’hui inséré dans le chapitre consacré à
l’exercice de l’autorité parentale relativement eux biens de l’enfant. Ce
choix traduit la volonté de donner la même place aux parents qu’ils agissent
sur la personne de leur enfant ou sur leurs biens.
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101
1. La qualité d’administrateur
L’administration légale nous dit l’article 382 du code civil appartient aux
parents.
Si l’autorité parentale est exercée en commun par les deux parents, chacun
d’eux est donc administrateur légal.
Ce régime vaut alors pour les enfants nés du mariage, ceux nés hors des
liens du mariage dont les parents exercent en commun l’autorité parentale,
ceux adoptés par deux parents, comme ceux qui n’auraient qu’un seul
parent exerçant l’autorité parentale, peu important la raison.
Par ailleurs, l’article 371-1 du Code civil dispose désormais que l’autorité
parentale « appartient aux parents », et non plus aux père et mère, « jusqu’à
la majorité ou l’émancipation de l’enfant pour le protéger dans sa sécurité,
sa santé et sa moralité, pour assurer son éducation et permettre son
développement, dans le respect dû à sa personne ».
Dans de très rares occasions, le principe selon lequel le parent est
administrateur des biens de son enfant connaît des dérogations.
C’est le cas lorsqu’il existe une opposition d’intérêts entre l’enfant et ses
parents ou l’un de ses parents à l’occasion de la liquidation d’une
succession par exemple.
du Code civil)
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Les derniers, actes de dispositions, sont les plus graves. Ce sont ceux qui
peuvent engager le patrimoine du mineur de manière durable et
substantielle. Le décret du 22 décembre 2008 les définit comme ceux qui
engagent le patrimoine du mineur
L’article 3 prévoit que les actes conservatoires sont ceux « qui permettent
de sauvegarder le patrimoine ou de soustraire un bien à un péril imminent
ou à une dépréciation inévitable sans compromettre aucune prérogative du
propriétaire ». Le décret n° 2008-1484 du 22 décembre 2008 relatif aux
actes de gestion du patrimoine des personnes placées en curatelle ou en
tutelle, énonce dans son article dans son article 2 que
– donation consentie par une personne protégée majeure (art. 470, al. 2 et
476, al. 1er du Code civil) ;
– acceptation pure et simple d’une succession (art. 507-1, al. 1er, du Code
civil) ;
du Code civil) ;
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103
Toutefois, certains actes de par leur exceptionnelle gravité et leur impact sur
la situation patrimoniale du mineur ne pourront jamais être accomplis par
l’administrateur légal. Ce sont les actes mentionnés par l’article 387-2 du
Code civil. Par exemple, l’administrateur légal ne peut jamais donner un
bien appartenant à un mineur de moins de 16 ans, ni lui faire cautionner la
dette d’autrui, exercer une activité commerciale au nom de ce dernier…
Tout d’abord, une intervention est prévue en cas de désaccords entre les
deux parents sur un acte à prendre quant aux biens de leur enfant. Ainsi,
l’article 387
dispose que dans ce cas, le juge des tutelles est saisi aux fins d’autorisation
de l’acte.
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104
procéder aux actes de disposition suivants sur les biens du mineur : vendre
de gré à gré un immeuble ou un fonds de commerce lui appartenant ;
apporter en société un immeuble ou un fonds de commerce lui appartenant ;
contracter un emprunt en son nom, renoncer en son nom à un droit,
transiger ou compromettre en son nom ; accepter purement et simplement
une succession lui revenant ; acheter des biens du mineur ou les prendre à
bail ; constituer gratuitement une sûreté en son nom pour garantir la dette
d’un tiers ou faire procéder à la réalisation d’un acte portant sur des valeurs
mobilières ou des instruments financiers si l’acte engage le patrimoine du
mineur pour le présent ou pour l’avenir par une modification importante de
son contenu, une dépréciation significative de sa valeur en capital ou une
altération durable des prérogatives du mineur.
De surcroît, l’article 387-3 prévoit un contrôle par le juge des tutelles des
situations dans lesquelles seraient identifiées un risque d’atteinte aux
intérêts du mineur.
Enfin, les articles 387-3, 387-4 et 387-5 du Code civil prévoient que le juge
peut solliciter de l’administrateur légal la réalisation d’un inventaire et ou la
remise de compte de gestion annuel.
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§ 2. La tutel e
Lorsque les titulaires de l’autorité parentale ne peuvent plus l’exercer, une
tutelle est ouverte pour les enfants mineurs (article 390 du Code civil).
– ou s’ils font l’objet tous les deux d’un retrait total de l’autorité parentale ;
La tutelle peut alors être familiale ou administrative. Il est mis en place une
tutelle administrative lorsque la tutelle est dite vacante, nul ne pouvant ou
ne voulant en assumer la charge au sein de la famille ; ou encore l’enfant
n’a pas de famille connue (pupille de l’État). Dans cette hypothèse, la
tutelle est confiée au conseil général. La tutelle est alors exercée sans
conseil de famille, ni subrogé tuteur.
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Le conseil de famille, une fois constitué, est chargé de régler les conditions
générales de l’entretien et de l’éducation du mineur en tenant compte de la
volonté que les parents avaient pu exprimer de leur vivant.
a. Le choix du tuteur
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Si la charge qu’il occupe est gratuite, le Conseil de famille peut lui allouer
des indemnités dont le montant sera prélevé sur les revenus du patrimoine
du mineur.
– la tutelle s’exerce en même temps que l’autorité parentale ce qui réduit les
pouvoirs du tuteur à la gestion du patrimoine
Quant à la tutelle aux biens, dans les six mois qui suivent l’ouverture de la
tutelle, le tuteur doit faire procéder en présence du subrogé tuteur à
l’inventaire des biens du mineur. En cas d’omission du tuteur de réaliser cet
inventaire, le subrogé tuteur, à peine d’être solidairement responsable avec
le tuteur, doit saisir le juge des tutelles. Celui-ci peut réunir le Conseil de
famille pour qu’il soit procédé au changement de tuteur.
Il est prévu que le tuteur peut seul réaliser les actes conservatoires
(inscription d’hypothèque, interruption de prescription) et d’administration
nécessaires à la gestion du patrimoine du mineur. Il s’agit des actes qui
n’emportent pas de risque anormal pour le patrimoine du mineur (baux de
neuf ans maximum, résiliation 9782340-033689_001-152.indd 107
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C. La fin de la tutel e
– à l’enfant
Section 2
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110
– le motif grave
Une fois atteint l’âge de seize ans, l’enfant peut être émancipé à la demande
de ses parents ou du conseil de famille par décision du juge.
Seuls les père et mère investis de l’autorité parentale peuvent faire cette
demande.
Dans le cas où le juge constate que le mineur n’est pas suffisamment mature
pour subvenir lui-même à ses besoins et gérer sa vie, ou encore qu’il n’y a
pas de juste motif à l’appui de la demande, il pourra refuser l’émancipation
du mineur.
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Il devient capable comme une personne majeure de tous les actes de la vie
civile (article 413-6 alinéa 1 c.civ.). Un mineur émancipé peut ainsi passer
tous les contrats, exercer des actions en justice. Il peut à ce titre ouvrir seul
un compte bancaire, contracter un crédit, signer un contrat de travail,
percevoir ses propres revenus…
Il devient aussi seul responsable des dettes contractées. Par ailleurs, en cas
de délit, ses parents ne sont plus responsables des dommages qu’il pourrait
causer à autrui.
B. Les limites aux droits du mineur
Par l’émancipation, la capacité du mineur est élargie pour autant il n’est pas
traité à l’égal du majeur. Des limites sont ainsi prévues quant à ses droits.
En effet, le mineur émancipé ne peut pas voter ou passer son permis de
conduire. Il n’a pas non plus la possibilité de se marier sans le
consentement de ses parents. De même qu’il ne peut pas devenir
commerçant à moins d’obtenir une autorisation du juge en ce sens.
1. La reddition est une procédure consistant pour celui qui a géré les intérêts
d’autrui à présenter l’état détaillé de ce qu’il a reçu et dépensé dans le but
d’arriver à la fixation du reliquat.
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CAS PRATIQUE
Sue Heck et Darel Brun se sont rencontrés grâce au grand frère de Sue,
Axel, le jour de son anniversaire. Il fêtait alors ses 18 ans. Il se trouve, en
effet, que Darel est son meil eur ami.
Les relations de la famil e avec le couple ne sont pas toujours faciles. Entre
autres choses, le père de Sue a du mal à accepter que Darel soit déjà majeur
et à l’université alors que Sue vient à peine d’avoir 16 ans. Il est aussi assez
réticent à l’idée que Sue parte dès l’année prochaine poursuivre ses études
en Suisse pour faire une école de chocolatier et suivre Darel qui va entrer
dans une école pour devenir électricien. Brick, le petit frère de Sue, qui
vient d’avoir 10 ans, est lui aussi très triste à l’idée de voir partir sa sœur si
loin. Heureusement, son chagrin est vite oublié lorsqu’il apprend qu’une
vieille tante (on n’est d’ail eurs pas bien certain qu’el e soit vraiment de la
famil e) a décidé de lui léguer un appartement de 62 m2 à Limoges. Tante
Zelda a toujours adoré Brick et partageait sa passion pour la lecture ce qui
les a beaucoup rapprochés. En revanche, el e déteste les parents de Brick et
a bien spécifié dans son testament que l’appartement ne pourrait pas être
géré par ces derniers mais uniquement par Axel. Les parents de Brick ne
comprennent pas vraiment ce que cela veut dire mais comme ils ont besoin
d’argent tout de suite pour réparer la toiture de leur maison, ils veulent
vendre l’appartement. Ils pensent également al er voir leur banquier pour
contracter un emprunt au nom de Brick.
Depuis quelques jours, Sue se demande s’il sera facile de vivre en Suisse
avec Darel tout en étant sous l’autorité de ses parents. El e songe à
demander son émancipation. De son côté, sa mère n’y voit pas trop
d’inconvénients, el e aura un enfant en moins à sa charge et donc moins de
frais pour la nourrir ou lui payer ses études. Darel est parfaitement d’accord
avec le projet de Sue d’autant qu’il songe à la demander en mariage avant
de partir pour la Suisse et qu’il sait que Monsieur et Madame Heck ne
seront jamais d’accord. Il se dit qu’une fois émancipée, cela ne posera plus
de problème vu qu’el e sera majeure. Il a même déjà songé à la fête à l’issue
de la cérémonie qu’il voudrait faire dans un casino au bord de la plage en
Normandie.
QUID JURIS ?
Correction
Pour plus de clarté, il est possible de distinguer ici deux situations : cel e de
Sue, d’une part et cel e de Brick, d’autre part.
Une jeune fil e de 16 ans souhaite demander son émancipation pour faciliter
son départ à l’étranger où elle souhaite faire ses études. Sa mère ne s’y
oppose pas d’autant qu’elle pense ainsi échapper aux obligations d’entretien
et d’éducation de son enfant. Son père, en revanche, n’est pas d’accord avec
ce projet. Paral èlement, son ami, majeur, souhaite la demander en mariage.
Il veut le faire au plus vite, et pense que l’émancipation de cel e-ci lui
permettra de passer outre le refus des parents de la jeune fil e. Il souhaite
également à l’issue du mariage faire la fête dans un casino.
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« Le mineur, même non marié, pourra être émancipé lorsqu’il aura atteint
l’âge de seize ans révolus.
Lorsque la demande sera présentée par un seul des parents, le juge décidera,
après avoir entendu l’autre, à moins que ce dernier soit dans l’impossibilité
de manifester sa volonté. »
Aux termes de l’article 413-2 du Code civil, seuls les parents ou au moins
l’un d’eux peut faire la demande d’émancipation dès lors que leur enfant est
âgé d’au moins 16 ans. Or, en l’espèce, Sue souhaite faire elle-même cette
demande. Une tel e démarche personnelle ne sera pas possible. En
revanche, puisque sa mère est d’accord, rien n’empêche cel e-ci d’engager
la procédure d’émancipation peu importe l’accord de son époux.
2e problème de droit
Le fait pour un mineur de partir faire ses études à l’étranger peut-il
constituer un motif suffisant pour demander son émancipation ?
« Le mineur, même non marié, pourra être émancipé lorsqu’il aura atteint
l’âge de seize ans révolus.
Lorsque la demande sera présentée par un seul des parents, le juge décidera,
après avoir entendu l’autre, à moins que ce dernier soit dans l’impossibilité
de manifester sa volonté. »
3e problème de droit
Ceux-ci ne sont pas responsables de plein droit, en leur seule qualité de père
ou de mère, du dommage qu’il pourra causer à autrui postérieurement à son
émancipation. »
Cette obligation ne cesse pas de plein droit lorsque l’enfant est majeur. »
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4e problème de droit
5e problème de droit
« La direction du casino doit refuser l’entrée des sal es aux mineurs, même
émancipés, et aux personnes qui font l’objet d’une interdiction par le
ministre de l’intérieur. »
Un bien peut-il être légué à un mineur sous réserve que celui-ci soit
géré non pas par les administrateurs légaux mais par un tiers ?
Le tiers administrateur a les pouvoirs qui lui sont conférés par la donation,
le testament ou, à défaut, ceux d’un administrateur légal.
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Aux termes de l’article 384 du Code civil, il est possible pour une personne
de léguer un bien à un mineur sous réserve qu’il soit administré par un tiers.
Or, en l’espèce, La tante de Brick pouvait choisir de léguer le bien à ce
dernier sous réserve qu’Axel en assure la gestion.
2e problème de droit
L’article 384 alinéa 1er du Code civil prévoit que le bien légué au mineur
sous la condition qu’il soit administré par un tiers n’est pas soumis à
l’administration légale. Or, en l’espèce, l’appartement a été légué à Brick
sous réserve de son administration par Axel, dès lors les parents de Brick
n’ont pas à gérer ce bien et ne peuvent chercher à le vendre.
3e problème de droit
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Chapitre 2
Section préliminaire
L’article 428 du Code civil énonce une série de principes dirigeant les
mesures de protection judiciaire : la nécessité (A), la subsidiarité (B), la
proportionnalité et l’individualisation (C).
A. Le principe de nécessité
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B. Le principe de subsidiarité
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Cet article impose donc le respect des droits fondamentaux, des libertés
individuelles et de la dignité de la personne (A) et pose un principe de
solidarité familiale (B).
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et de la dignité de la personne
Il va sans dire que les mesures de protection mise en place doivent respecter
les droits fondamentaux, les libertés individuelles et la dignité de la
personne. À
B. La solidarité familiale
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Pour autant, la famille n’est pas « toute puissante », la mesure peut aussi
être confiée à un mandataire judiciaire à la protection des majeurs (article L
471-1 et s.
Section 1
§ 1. La sauvegarde de justice
En principe, cette mesure doit être exclue en présence de personnes dont les
facultés seraient profondément altérées.
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Il s’agit là d’une mesure temporaire qui permet de faire face à une altération
passagère des facultés de la personne liée notamment à une maladie dont la
durée est prévisible ou encore de ménager une période de transition avant le
début ou la fin d’une mesure de protection plus importante.
a. La déclaration médicale
Cette déclaration est en principe facultative. En effet, le médecin qui
constate que la personne qu’il soigne a besoin d’être protégée dans les actes
de la vie civile en raison d’une altération de ses facultés peut en faire la
déclaration au procureur de la République.
– un parent ou un allié ;
– une personne entretenant avec celui qu’il conviendrait de protéger des
liens étroits et stables ;
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L’article 414-1 du Code civil prévoit la possibilité d’annuler les actes passés
sous sauvegarde de justice par le majeur protégé, à la condition d’établir
l’insanité d’esprit au moment de l’émission de la volonté.
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de la personne protégée
Il est possible qu’un mandataire soit désigné pour assurer la gestion des
biens de la personne protégée. Cette dernière est en droit de donner mandat
à un tiers même après avoir été placée sous sauvegarde en vue
d’administrer ses biens (art.
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Enfin, le juge des tutelles qui a décidé cette mesure peut y mettre fin.
§ 2. La curatel e
Il appartient ici au juge de choisir, avec l’avis du médecin (désigné sur une
liste établie par le Procureur de la République), la mesure la plus adaptée.
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Le régime de protection est ouvert par le juge (a) qui décide du degré de
curatelle à mettre en place (b) et désigne le curateur (c).
a. L’ouverture de la curatelle
– un parent ou un allié ;
Le juge doit alors recevoir en audition la personne qui doit être placée sous
curatelle, toutefois si l’intéressé est hors d’état de manifester sa volonté, le
juge peut se passer de cette audition2.
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c. La désignation du curateur
Le juge nomme un curateur. Il a la possibilité de nommer plusieurs
curateurs, notamment pour diviser la mesure de protection entre la
protection de la personne et la gestion patrimoniale.
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1. Protection de la personne
Une personne protégée par une curatelle prend seule les décisions relatives
à sa personne (exemples : se déplacer, changer d’emploi) dans la mesure où
son état le permet. Elle choisit notamment son lieu de vie. Le juge statue en
cas de difficulté.
Elle conserve le droit de vote. Elle accomplit seule certains actes dits «
strictement personnels » (comme la reconnaissance d’un enfant).
Elle doit être assistée de son curateur pour accomplir les actes de
disposition (par exemple : vendre un appartement). Elle peut rédiger un
testament seul, et peut faire des donations avec l’assistance de son curateur.
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§ 3. La tutel e
Comme pour les deux autres mesures nous commencerons par voir les
condi-
tions de la tutel e (A), puis ses effets (B) pour finir son extinction (C).
Nous verrons ici la décision du juge d’ouvrir la mesure (a) ainsi que la
désignation du tuteur (b).
a. L’ouverture de la mesure
L’ouverture d’une mesure de tutelle ne peut être demandée au juge que par
certaines personnes. La personne à protéger elle-même, ou la personne avec
qui elle vit en couple ; un membre de sa famille ; des proches entretenant
des relations étroites et stables avec elle ; la personne qui exerce déjà à son
égard une mesure de protection juridique ; le procureur de la République,
qui formule cette demande soit de sa propre initiative, soit à la demande
d’un tiers (par exemple : médecin, directeur d’établissement de santé).
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Elle est adressée au juge des tutelles dont dépend le lieu de résidence du
majeur à protéger.
b. La désignation du tuteur
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Dans certains cas, peu fréquents, le juge peut nommer un conseil de famille,
qui désigne le tuteur, le subrogé tuteur et le cas échéant le tuteur ad hoc. Le
juge peut autoriser le conseil de famille à se réunir et délibérer hors de sa
présence lorsque ce dernier a désigné un mandataire judiciaire à la
protection des majeurs comme tuteur ou subrogé tuteur.
1. Protection de la personne
Comme pour la curatelle, une personne protégée par une tutelle prend seule
les décisions relatives à sa personne (ex. : se déplacer, changer d’emploi)
dans la mesure où son état le permet. Elle choisit notamment son lieu de
résidence, elle conserve sont droit de vote. Le juge statue en cas de
difficulté. Elle accomplit seule certains actes dits « strictement personnels »
(par ex. : déclarer la naissance d’un enfant).
En règle générale :
– le tuteur peut effectuer seul les actes d’administration (par ex. : effectuer
des travaux d’entretiens dans le logement de la personne protégée) ;
C. La fin de la tutel e
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– au décès de la personne.
Section 2
La protection non judiciaire du majeur
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133
Les effets du mandat débuteront dès que le mandant ne peut plus pourvoir
seul à ses intérêts en raison d’une altération de ses facultés mentales ou de
ses facultés corporelles empêchant l’expression de sa volonté. Le mandant
doit alors produire au greffe du tribunal de grande instance le mandat et un
certificat médical émanant d’un médecin inscrit sur la liste établie par le
procureur de la République.
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§ 2. L’habilitation familiale
A. L’ouverture de la mesure
– frères et sœurs ;
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2. La durée de la mesure
3. La fin de la mesure
El e s’éteint également lorsqu’el e n’est plus utile, les actes pour lesquels
l’habilitation a été délivrée sont accomplis. Mais aussi lorsqu’elle n’est plus
efficace, la mesure nuit à l’intéressé ou la situation a évolué au point que le
placement de la personne vulnérable sous sauvegarde de justice, curatelle
ou encore tutelle est nécessaire. On le voit, l’ouverture du dispositif
d’habilitation familiale est conforme aux principes de nécessité et de
subsidiarité qui régissent l’ensemble des mesures juridiques de protection.
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Une certaine autonomie est laissée à la personne habilitée par le juge pour
gérer les biens du majeur protégé (art. 494-6 du Code civil). La personne
désignée par le juge peut ainsi recevoir un pouvoir spécial pour représenter
le majeur protégé pour un acte en particulier. Elle peut également se voir
confier un pouvoir général de gestion, lui permettant de gérer tant les actes
d’administration que les actes de disposition. En donnant une habilitation
générale, le juge facilite grandement la tâche du représentant de la personne
vulnérable qui n’aura pas à s’intéresser à la distinction parfois complexe
entre acte de disposition et acte d’administration, évitant ainsi les écueils de
la tutelle familiale. L’article 494-7 du Code civil prévoit même que la
personne habilitée à représenter la personne protégée peut, sauf décision
contraire du juge, procéder sans autorisation aux actes mentionnés au
premier alinéa de l’article 427 du Code civil. Il est ainsi fait dérogation à
cette disposition générale applicable à toutes les mesures de protection
judiciaire, tutelle, curatelle et sauvegarde de justice, qui interdit à la
personne chargée de la mesure de protection de procéder avant le prononcé
de la mesure à la modification des comptes ou livrets ouverts au nom de la
personne protégée et à l’ouverture d’un autre compte ou livret auprès d’un
établissement habilité à recevoir des fonds du public. Une telle habilitation,
confiée à l’un des membres de la famille de la personne vulnérable, conduit
finalement à lui donner plus de pouvoir qu’un époux en aurait par une
habilitation générale sur les biens communs. En effet, ce dernier a les
mêmes pouvoirs qu’aurait eus l’époux qu’il remplace mais il lui faut
l’autorisation du juge pour les actes pour lesquels le consentement de son
époux aurait été requis s’il n’y avait pas eu substitution (article 1426 c.
civ.).
2. L’encadrement de la mesure
du Code civil qui entretiennent des liens étroits et stables avec la personne
ou qui manifestent de l’intérêt à son égard et dont il connaît l’existence au
moment où il statue (article 494-4 al.2 c. civ.) En outre, il n’est pas prévu
d’obligation pour la personne habilitée d’établir un compte de gestion
annuel. Ce faisant, l’habilitation familiale est plus simple à l’usage que la
tutelle qui exige la tenue de ce compte, sauf 9782340-033689_001-152.indd
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De surcroît, les actes les plus graves sont soumis à l’autorisation du juge
des tutelles, c’est le cas lorsque la personne habilitée entend disposer à titre
gratuit des biens du majeur protégé (article 494-6 al. 4). De même que, pour
confirmer l’acte contesté, il faudra obtenir l’aval du juge (article 494-9 al.
6). La personne habilitée ne peut sans l’accord du juge accomplir un acte
pour lequel elle serait en opposition d’intérêts avec la personne protégée
(article 494-6 al. 6). Pour finir, le juge peut statuer, à la demande de tout
intéressé (article 494-1 du Code civil), sur les difficultés qui pourraient
survenir dans la mise en œuvre de l’habilitation familiale. Il peut dès lors
être amené à modifier l’étendue de l’habilitation délivrée ou à y mettre fin.
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CAS PRATIQUE
Madame Cantillon est très inquiète pour sa mère, depuis quelque temps
celle-ci a des difficultés pour s’occuper de certaines choses du quotidien et
notamment de ses comptes.
Si el e peut encore faire ses courses, son ménage et un certain nombre
d’autres taches, son état de santé déclinant, el e n’arrive plus à gérer les
factures, le paiement des impôts et celui de ses différents crédits. Sa mère
qui écoute attentivement France bleue tous les matins a entendu parler
d’une habilitation de la famil e ou quelque chose du genre et pense qu’el e
pourrait elle-même en faire la demande afin de désigner son fils comme
personne pouvant s’occuper d’elle. Si son fils est d’accord, Madame
Cantillon, elle n’est pas très ouverte à l’idée, il faut dire qu’el e ne s’entend
pas bien avec son frère qui a tendance à contracter de nombreuses dettes
auprès des membres de la famil e sans rien rembourser. El e préférerait
qu’un juge tranche la question.
Correction
Une femme âgée connaît des difficultés pour gérer ses comptes bancaires.
Sa fil e souhaite mettre en place une mesure de protection judiciaire pour
l’aider. De son côté la personne à protéger souhaiterait demander la mise en
place d’une habilitation familiale au profit de son fils qui en est d’accord.
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La personne habilitée doit remplir les conditions pour exercer les charges
tutélaires. El e exerce sa mission à titre gratuit. »
Il est alors permis de se demander si une autre mesure, plus adaptée pourrait
être proposée.
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La décision d’ouvrir une curatel e appartient au juge des tutel es. Ce dernier
peut être saisi par l’intéressé lui-même
– un parent ou un allié ;
Aux termes de la loi, la curatelle est une mesure d’assistance qui permet
lorsqu’elle est renforcée d’assister une personne, dont les facultés personnel
es sont altérées mais pour laquel e une mesure de tutel e serait trop
importante, dans la gestion de ses revenus et de ses dépenses. El e peut être
demandée par les enfants de la personne à protéger. En l’espèce Madame
Cantil on pourrait faire une demande au juge pour ouvrir une mesure de
curatel e renforcée afin qu’un curateur assiste sa mère dans la gestion de ses
dépenses et de ses revenus. El e pourra même demander à être nommée
curateur, ou si le conflit avec son frère rend la chose délicate, un tiers
pourrait être désigné par le juge (mandataire judiciaire à la protection des
personnes).
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QUIZ
La protection de la personne
Q1. Par quel système a été remplacée en 2015 l’administration légale sous
contrôle de justice ?
R1. La tutel e
R 3. L’administration légale
Q2. Quel est le juge compétent pour assurer le contrôle de la gestion des
biens du mineur ?
Q3. La conclusion d’un bail de plus de 9 ans est considérée comme un acte
R1. Conservatoire
R2. D’administration
R3. De disposition
Q4. Dans le cas où les parents ont eu la volonté de nuire à leur enfant en
commettant un acte de gestion frauduleux, quel e est la sanction prévue ?
R1. Le juge des tutel es va exercer une surveil ance plus importante des
parents R2. Le juge des tutel es va nommer un administrateur ad hoc pour
assurer la gestion des biens du mineur
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R1. Voter
R3 Devenir commerçant
Réponses p.143.
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Réponses
Q2. : 1, c’est le juge des tutel es qui veil e à la bonne gestion des biens du
mineur, si son rôle a été sensiblement amoindri par l’ordonnance de 2015,
sa place dans le mécanisme de l’administration légale demeure essentiel e.
Le juge aux affaires familiales (JAF) est un magistrat du siège du tribunal
de grande instance chargé principalement des litiges relatifs au divorce, à
l’autorité parentale, aux obligations alimentaires au sein de la famil e. Le
juge des enfants, quant à lui, est un magistrat spécialisé du siège du tribunal
de grande instance chargé de la protection de l’enfance en danger et de la
répression des mineurs délinquants.
Q5. : 2, le tuteur est choisi parmi ceux qui s’intéressent à l’enfant, si l’on se
tourne en priorité vers sa famille, il est aussi possible de faire appel à des
amis des parents qui auraient montré leur intérêt pour l’enfant.
Q6. : 2, peu importe son âge, le mineur peut obtenir des réunions du conseil
de famil e.
Dès sa naissance, l’enfant sera placé sous un régime de protection qui sera
selon les circonstances l’administration légale ou la tutel e.
Q9. : 2. L’émancipation peut être demandée par un seul des deux parents
qui exercent l’autorité parentale. Le juge sera ici attentif lors de l’audition
des parents aux raisons qui poussent l’un des deux à refuser l’émancipation.
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Q13. : 1. Une fois le mineur émancipé, les parents sont encore tenus d’une
obligation d’éducation et d’entretien. En revanche, ils ne sont plus
responsables de ses dettes ou encore des délits qu’il pourrait commettre.
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Introduction
La notion de personne
...............................................................................................5
§ 1. La personne
...................................................................................................................5
§ 2. La personnification
......................................................................................................5
A. La nature
..........................................................................................................................
.......5
B. L’animal
..........................................................................................................................
..........6
C. Le robot
..........................................................................................................................
.........7
TITRE 1
L’existence de la personne
Chapitre 1
L’acquisition de la personnalité
..............................................................................11
Section 1
Section 2
L’extension de la personnalité
.....................................................................................................13
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146
Chapitre 2
Section 1
2. L’autorisation
..........................................................................................................................
...20
A. Le principe
..........................................................................................................................
...22
B. Les conditions
.......................................................................................................................2
2
Section 2
Chapitre 3
La perte de la personnalité
.....................................................................................35
Section 1
L’absence et la disparition
.............................................................................................................35
A. La présomption d’absence
...................................................................................................35
1. La constatation de l’absence
....................................................................................................36
a. La saisine du juge
.......................................................................................................................3
6
b. Les conditions de la constatation
..............................................................................................36
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a. La situation patrimoniale
..........................................................................................................37
b. La situation familiale
.................................................................................................................38
B. La déclaration d’absence
......................................................................................................38
1. La procédure
..........................................................................................................................
.... 39
2. Les effets
..........................................................................................................................
........... 39
3. La fin de l’état d’absence
.......................................................................................................... 39
Section 2
La fin de la personnalité
................................................................................................................41
§ 1. Le moment de la mort
...............................................................................................41
Titre 2
L’identification de la personne
Chapitre 1
Le nom
.......................................................................................................................5
3
Section 1
L’attribution du nom
.......................................................................................................................5
3
§ 1. L’attribution par la filiation
......................................................................................53
C. L’enfant adopté
......................................................................................................................55
1. L’adoption plénière
.................................................................................................................... 55
2. L’adoption simple
......................................................................................................................
55
Section 2
L’utilisation du nom
.........................................................................................................................
56
§ 1. Le changement de nom
.............................................................................................57
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Table des matières
§ 2. La protection du nom
................................................................................................58
B. L’usurpation
..........................................................................................................................
60
Chapitre 2
Section 1
Le prénom
..........................................................................................................................
................63
§ 1. Le choix du prénom
...................................................................................................63
§ 2. Le changement de prénom
.......................................................................................65
Section 2
Les pseudonymes, particules et titres de noblesse
.............................................................67
§ 1. Les pseudonymes
.......................................................................................................67
Chapitre 3
Le sexe
.......................................................................................................................7
1
Section 1
L’assignation
..........................................................................................................................
.............71
Section 2
La rectification
..........................................................................................................................
........72
Chapitre 4
Le domicile
................................................................................................................79
Section 1
La détermination du domicile
.....................................................................................................79
A. L’élément matériel
.................................................................................................................79
B. L’élément intentionnel
.........................................................................................................80
§ 2. Le domicile imposé
....................................................................................................80
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1. La mobilité
..........................................................................................................................
....... 81
2. L’indépendance
.........................................................................................................................
81
Section 2
L’unicité du domicile
.......................................................................................................................8
4
§ 1. Le principe d’unicité
..................................................................................................84
B. La dérogation conventionnelle
...........................................................................................85
Chapitre 5
Section 1
1. L’auteur de l’acte
........................................................................................................................
87
2. Le contenu de
l’acte.................................................................................................................
..88
3. La date de l’acte
..........................................................................................................................
89
§ 2. Les sanctions
...............................................................................................................90
A. La rectification de l’acte
......................................................................................................90
1. La rectification judiciaire
.........................................................................................................90
2. La rectification administrative
...............................................................................................90
B. L’annulation de l’acte
...........................................................................................................90
Section 2
§ 1. La consultation
directe..............................................................................................91
§ 2. La copie
........................................................................................................................9
1
§ 3. L’extrait
........................................................................................................................9
2
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Section 3
TITRE 3
La protection de la personne
Chapitre 1
La protection des
mineurs.......................................................................................99
Section 1
1. La qualité d’administrateur
.................................................................................................. 101
§ 2. La tutelle
....................................................................................................................105
a. Le choix du tuteur
.....................................................................................................................10
6
b. Les pouvoirs du tuteur (articles 503 et suivants du Code civil)
............................................107
C. La fin de la tutelle
................................................................................................................109
Section 2
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151
B. Les limites aux droits du mineur
..................................................................................... 111
Chapitre 2
Section préliminaire
A. Le principe de nécessité
..................................................................................................... 117
B. Le principe de subsidiarité
................................................................................................ 118
B. La solidarité familiale
........................................................................................................120
Section 1
§ 1. La sauvegarde de justice
..........................................................................................121
a. La déclaration médicale
...........................................................................................................122
§ 2. La curatelle
................................................................................................................125
a. L’ouverture de la curatel e
........................................................................................................126
c. La désignation du curateur
......................................................................................................127
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C. La fin de la curatelle
...........................................................................................................128
§ 3. La tutelle
....................................................................................................................129
a. L’ouverture de la mesure
..........................................................................................................129
b. La désignation du tuteur
..........................................................................................................130
1. Protection de la personne
...................................................................................................... 131
C. La fin de la tutelle
................................................................................................................ 131
Section 2
§ 2. L’habilitation familiale
............................................................................................134
A. L’ouverture de la mesure
....................................................................................................134
2. La durée de la mesure
............................................................................................................. 135
3. La fin de la mesure
.................................................................................................................. 135
B. La mise en œuvre de la
mesure.........................................................................................136
2. L’encadrement de la mesure
..................................................................................................136
3. L’autonomie de la personne vulnérable
............................................................................... 137
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SOMMAIRE
Introduction - La notion de personne
TITRE 1 - L’EXISTENCE DE LA PERSONNE
Chapitre 1 - L’acquisition de la personnalité
Chapitre 2 - Les effets de la personnalité
Chapitre 3 - La perte de la personnalité
TITRE 2 - L’IDENTIFICATION DE LA PERSONNE
Chapitre 1 - Le nom
Chapitre 2 - Les accessoires et compléments du nom
Chapitre 3 - Le sexe
Chapitre 4 - Le domicile
Chapitre 5 - Les actes de l’état civil
TITRE 3 - LA PROTECTION DE LA PERSONNE
Chapitre 1 - La protection des mineurs
Chapitre 2 - La protection des majeurs
TABLE DES MATIÈRES
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