Analyse de la société - 14/09 8h30-10h30

Objectifs :
- rencontre avec les métiers de l’animation et contexte de l’activité professionnelle des
animateurs
- Commencer à situer ce métier, ses finalités t’explorer ses enjeux sous jacents qui seront
travaillés pendant 3 ans

Notion de société civile :

- definition officielle : statut juridique sans activité commerciale (notamment pour le
patrimoine immobilier)
- Definition ASSC (issu de la Banque Mondiale) - difficulté à faire consensus sur une
définition globale :
- large éventail qui repose sur trois points majeurs ; une organisation non
gouvernementale, à but non lucratif, et qui renvoie à une défense de valeurs
(éthiques, culturels, philanthropiques, scientifiques, politiques, religieuses etc).
- La société civile se réfère au groupement communautaire, sous formes d’ONGs (au
niveau international donc - ex: Médecins sans Frontières, Amnesty International
etc), de syndicats, des population autochtones, d’organisations caritatives (charités
publique contre les inégalités), organisations confessionnelles, associations
professionnelles, fondations privées.
- Elle désigne une organisation des citoyens en dehors de l’état et des institutions
- Antiquité Grecque : Aristote dit qu’appartiennent à la société civile ceux en droit
de s’exprimer dans la démocratie, étant déjà limitée (avec les femmes,
esclaves et étrangers exclus). - pas vraiment de distinctions entre l’état et la
société civile mais différenciation entre la chose publique et la sphère familiale.
- XVIIIème siècle : rapport de la société civile à la société « civilisée », c’est-à-
dire, organisée par des principes moraux et juridiques - on se demande
comment s’organise la représentativité du peuple. En Angleterre, Locke défend
l’idée que l’échange marchand serait la solution pour un climat de paix et de
coopération dans le monde. Les interactions sont libres entre les individus
rationnels qui défendent des intérêts privés dans une société pacifiée. De fait
l’Union Européenne s’est d’abord construite autour des idées libérales de
Locke.
- XIXème siècle : Montesquieu défend et met l’accent sur l’importance de la
séparation des pouvoirs (avec une monarchie absolue qui se montre
défaillante). Une idée de pouvoirs intermédiaires dans la démocratie apparaît,
l’idée d’un espace de regroupement hors étatique où se retrouve la société
civile. - Tocqueville (De La Démocratie En Amérique) développe cette idée de
corps intermédiaires et fait ressortir une tension entre liberté et égalité des
chances. D’après lui, pour rétablir l’égalité des chances, un état fort est
nécessaire. La France par exemple, est très attachée au concept d’égalité ce
qui explique l’état providence fort. Tocqueville rappel cependant le risque de
dérive et abus de pouvoirs, là où interviennent ainsi les corps intermédiaires
(associations, partis politiques etc) qui garantissent une liberté individuelle à
travers des instances libres, ce qui évité par ailleurs la création d’un
individualisme.
La société civile est donc le développement de la démocratie, elle joue un rôle
d’intermédiaire entre l’état et les intérêts personnels et elle suppose une organisation.
C’est une instance politique au sens de participation à la vie publique et non pas partit
politique.
Ref littéraire : Gautier Pirotte, La notion de société civile

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Loi 1901
- repose en grande partie sous un statut associatif, on y retrouve donc des associations,
des syndicats, les mutuelles, les ONGs, des associations diverses au service de
publiques spécifiques ou de l’intérêt général.
- Renvoie à une logique d’engagement social et civique et de regroupement autour
d’intérêts personnels partagés entre les membres.
- Les organisations de la société civile se détache de la sphère politique (soit l’état, vu ci-
dessus) mais aussi du secteur économique (entreprises recherches le profit) puisque
elle suppose un engagement désintéressé et stipule la non existence d’un commerce.
Cependant, on peut tout à fait gagner en tant que salarié ou sous contrat et ainsi gagner
sa vie par le biais de la vie associative. Traditionnellement, les organisations civiles
impliquent une forte participation bénévole mais la recherche de salariés et la création
d’emplois y reste importante.
- Les organisations de la société civile peuvent être en opposition aux instances
publiques. Souvent les associations sont en complémentarité avec les institutions de
l’état puisque ce dernier est nécessaire à la survie légale et parfois financière des
associations (ou syndicats, ONGs etc). Une collaboration est donc nécessaire entre
l’instance étatique et l’organisation civile pour un fonctionnement pérenne. L’éducation
populaire par exemple, est souvent critiquée par les espaces concernés.

Quelles fonctions remplissent les organisations de la société civile?

- Fonction de participation. Ce sont les organismes les plus proches des enjeux de l’état
et de justice. Ils travaillent sur la reconnaissance des problèmes sociaux et militent en
faveur d’une inscription de nouvelles lois contre ces problèmes. (Ex: les problèmes de
féminicides)
- fonction de protection (ex: les associations de consommateurs)
- Fonction de défense des intérêts spécifiques (ex: des riverains de vignes se trouvent à
proximité de produits chimiques ce qui avantage le développement de cancer chez ces
populations)
- Fonction d’accompagnement et de renforcement de missions d’intérêts généraux
léguées des états vers les organismes civils car il s’avèrent plus efficace et moins cher
pour les deux partis de cette façon là.
- Fonction d’information ou de formation des citoyens pour permettre leur meilleure
participation à la société (ex: éducation à la sexualité par le planning familial)
- Fonction de gestion de conflits. Ces organismes ont un caractère neutre qui leur permet
de se placer comme médiateurs entre plusieurs partis prenants.
NB : l’état s’accompagne de collectivités territoriales (il se décentralise) pour permettre
aux départements de s’organiser autour de la légation des cas aux différents organismes
existant.

Quel lien avec l’ASSC?

L’animation est un champ d’intervention qui se construit professionnellement à partir des
années 1960. Elle repose sur deux caractéristiques majeures; l’engagement bénévole et
le militantisme. L’animation est centrée sur des publiques aux besoins spécifiques.
Les valeurs de l’ASSC reposent sur les principes de l’éducation populaire :
- les publiques privilégiés sont souvent ceux avec peu de moyens d’expression (enfants,
personnes âgées, migrants, sourds etc)
- Elle vise l’autonomie de l’individu, l’émancipation des personnes et leur capacité
d’action (empowrement)
- Elle est motivée par la volonté de transition sociale pour plus d’égalité et d’inclusion. Il
s’agit de démocratiser le pouvoir et le savoir.
L’ASSC construit des méthodes de pédagogies active.

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- permet aux individus d’être acteurs de leurs apprentissages.
- Le groupe est un facteur essentiel car l’idée du collectif permet une prise de conscience
et d’émancipation.
- L’animateur travail sur la reconnaissance des capacités de chacun. La pédagogie du
projet permet d’atteindre ces objectifs.
- L’animation est donc en lien avec l’émergence de la société civile dans le sens où elle
favorise l’émancipation par le collectif.

Les champs d’action de l’animation sociale et socioculturelle

Dans les années 1960, on assiste à une professionnalisation de l’animation puisqu’il existe
le développement du temps libre et de la société de consommation et de loisirs. C’est
donc l’apparition de la dimension culturelle et socioculturelle dans l’animation.
Elle repose sur trois thématiques fortes :
- la jeunesse, soit la reconnaissance d’un groupe social spécifique avec dans les années
60s un « conflit de génération » (ex: hippies, punks, guerre du Vietnam etc)
- Une politique d’équipement, avec la construction de centres sociaux, la mise en forme
d’équipement sportif et culturel.
- Une reconnaissance et institutionalization du milieu, avec ici un rôle majeur des
municipalités dans le développement des métiers de l’animation.

L’animation évolue vers une animation sociale

Dans les années 1980, les lieux d’exercices des animateurs vont évoluer en même temps
que la société.
- On assiste à une crise du lien sociale et au développement des grands ensembles et
des problèmes urbains.
- Des problèmes liés au chômage, à l’accès au logement et aux discriminations.
- A la fin des années 90, a lieu un vieillissement de la population, une meilleure
reconnaissance et prise en compte des personnes en situation de handicap.

Conclusion
Aujourd’hui, l’animation est toujours liée pour une part à de grandes fédérations
d’Education populaire (CEMEA, FRANCAS, Ligue de l’enseignement, les scouts, MJC…)
qui incarnent le mouvement associatif et l’organisation de la société civile.
Mais une grande partie des animateurs sont aussi salariés des collectivités territoriales.
L’animation est ainsi amenée à composer avec un environnement institutionnel et à
développer une culture du compromis tout en gardant ses valeurs d’émancipation des
publics et de développement des capacités à agir.