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CULTURE SYNDICALE

Christelle CHAPUIS

LES ORGANISATIONS SYNDICALES

Qu’est-ce qu’un syndicat ?

Les syndicats regroupent des personnes exerçant la même profession,


des métiers similaires ou connexes.

Ils ont pour objet exclusif l’étude et la défense des droits, ainsi que des
intérêts matériels et moraux, collectifs et individuels des personnes
visées par leurs statuts.

Ils ont la capacité d’ester en justice afin d’assurer la défense de ces intérêts.

Les syndicats négocient, avec les associations d’employeurs, les conventions collectives et les accords
de branche, d’entreprise ou d’établissement.

RAPPEL

Convention collective = au niveau national, traite l’ensemble du droit du travail dans un secteur
déterminé.
Accord collectif = champ d’application plus restreint, traite un thème particulier.

Le droit d’adhérer à un syndicat et de défendre ses droits et ses intérêts (la liberté syndicale) a été
reconnue en France par la loi dite Waldeck-Rousseau de 1884.

 Loi qui fait naître le syndicalisme français


 Loi qui va faire reconnaître le fait que les syndicats soit des associations corporatiste
(propre au métier dans lequel il existe)
 Permet une paix sociale entre employeurs et ouvriers
 Permise pour le privé mais pas encore pour le public

Ce droit a été ensuite réaffirmé dans le préambule de la Constitution de 1946 auquel se réfère le
préambule de la Constitution de 1958.

Comment les syndicats sont-ils organisés ?

Les syndicats sont généralement organisés de la manière suivante :

 Au niveau national (souvent intitulé confédéral), des organes délibérants chargés de définir
les grandes orientations du syndicats, avec à leur tête une personne, souvent appelée
secrétaire général, élue par les instances du syndicat.
 Au niveau local, des instances départementales ou régionales (les fédérations) et des
instances de proximité au niveau d’une ville ou d’un arrondissement (les unions).
 Au niveau des entreprises, la section syndicale représente la cellule de base du syndicat.

Les syndicats assurent la défense collective et individuelle des intérêts des salariés, au niveau
national et à l’échelle de l’entreprise.
Par le biais de leurs délégués, ils assurent un rôle de communication important au sein de
l’entreprise : en transmettant aux salariés, les informations obtenues lors des réunions des divers
organes paritaires, ou encore en les informant sur leurs droits individuels.

Les syndicats sont aussi des acteurs du dialogue social entre l’Etat, les employeurs et les salariés.

Les syndicats assument aussi un rôle de gestionnaire d’organismes fondamentaux pour la vie des
salariés. C’est ce qu’on appelle le paritarisme (fait de voir participer au sein d’admin public des
syndicats à leur gestion) : à parité avec les organisations patronales, ils gèrent ainsi les caisses
nationales d’assurance maladie, d’allocations familiales, d’indemnisation de chômeurs (Pôle emploi),
de retraites.

Comment est financé un syndicat ?

Le financement des syndicats est assuré de plusieurs façons :

 Par les cotisations des adhérents


 Par les entreprises qui peuvent également contribuer financièrement à l’activité syndicale ;
ces subventions au titre de l’exercice du droit syndical sont distribuées de façon égalitaire
entre les syndicats représentatifs ou sont proportionnelles aux résultats électoraux.
 Par les collectivités locales qui peuvent allouer des subventions aux unions locales de
syndicats
 Par des subventions publiques destinées à financer certaines activités syndicales (formations
des conseillers prud’hommes du collège des salariés, formations syndicale…)

Par ailleurs, certaines des activités ou frais de fonctionnement des syndicats sont pris en charge de
diverses façons, par exemple par la mise à disposition gratuite de locaux par les collectivités
(notamment les bourses du travail).

Dans la fonction publique, des moyens (financiers, humains, matériels) sont alloués par l’Etat ou par
des collectivités aux organisations représentatives dans chaque fonction publique.

Quels sont les moyens d’action d’un syndicat ?

 La négociation : les syndicats peuvent négocier avec l’Etat ou les employeurs afin de
défendre les droits et les intérêts de leurs adhérents. Il existe différents niveaux de négo :
accord …
 ..
 La grève : le droit de grève, établi depuis la loi de 1864 qui supprimait le délit de coalition (loi
traditionnel des syndicats.)

Certaines catégories de personnels n’ont cependant pas le droit de faire grève (police, CRS,
magistrats, militaires, etc.)

D’autres catégories de personnel ont l’obligation d’assurer, même en période de grève, un service
minimum (agents hospitaliers, agents de la navigations aérienne, transports en commun, par
exemple). Dans les écoles, un service d’accueil des élèves doit être prévu si leurs enseignants font
grève (loi du 20 aout 2008).

 La manifestation : la grève s’accompagne généralement d’une manifestation destinée à faire


connaître à l’opinion les motivations du conflit.
 Au sein de l’entreprise, les syndicats disposent de divers moyens d’action tels que le droit de
réunir les salariés, le droit à l’affichage de documents
LA REPRESENTATIVITE SYNDICALE

La représentativité d’un syndicat est un critère

La définition de la représentativité est fixée par la loi .

Voir slides pour la suite.

LE SYNDICALISME EN EUROPE

Dans beaucoup de pays de l’Europe centrale et de l’Est, le climat est plus hostile à la syndicalisation :
vestige des syndicats de l’époque soviétique de l’éclatement du syndicalisme entre de nombreuses
structures après la chute du mur ?

De grand pays, dont l’Allemagne, l’Espagne et la Pologne et encore plus la France ont des taux
faibles.

Partout le taux de syndicalisation est plus fort dans le public que dans le privé, plus fort aussi pour les
salariés à temps plein que chez ceux à temps partiel.

LES ORGANISATION PATRONALES

DÉFINITION

Les organisations patronales sont des syndicats d’employeurs qui défendent les intérêts de leurs
membres au sein de la société française.
Les plus importantes en France, reconnues comme représentatives au niveau interprofessionnel sont
le MEDEF, l’U2P et la CPME.

Elles interviennent dans les domaines du droit du travail, expriment leur avis sur les choix de société
et de politique…

HISTOIRE

Le mouvement patronal trouve son origine sous la Monarchie de Juillet entre 1835 et 1860.

Face à la volonté du gouvernement de la Monarchie de Juillet d’abaisser les taxes sur les
importations, les chefs d’entreprises s’unissent d’abord par branche pour réclamer des mesures
protectionnistes.

Les organisation patronales s’organisent afin de mieux défendre leurs intérêts menacés par le traité

Ces fédérations professionnelles s’instituent en réponse à la structuration du mouvement ouvrier


français :

 Comité des forges en 1864


 Comité des houillères en 1887
 Comité des filateurs de coton 1899
 Syndicat général de l’industrie cotonnière

LES PRINCIPALES ORGANISATION PATRONALES

Les organisations interprofessionnelles :

 Le MEDEF est une confédération regroupant plusieurs syndicats de branche : Union des
industries et métiers de la métallurgie (UIMM ; mine-métallurgie), Fédération Syntec
(bureaux d’étude)…
 La CPME (Confédération des petites et moyennes entreprises)
 L’U2P (Union des entreprises de proximité) dont est adhérente notamment l’Union nationale
des professions libérales (UNAPL)

Les organisations multi-professionnelles :

 L’Union des employeurs de l’économie sociale et solidaire (UDES)


 La Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA)
 La Fédération des entreprises du spectacle vivant, de la musique, de l’audiovisuel et du
cinéma (FESAC)

Les autres organisations

 Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (UMIH)


 Fédération française du bâtiment
 …
 La Fédération des auto-entrepreneurs
 …
 La Confédération intersyndicale de défense et d’union nationale des travailleurs
indépendants (CIDUNATI)
 …
Quelle est la différence entre une organisation professionnelle et une organisation patronale ?

On distingue, d’une part, les organisations spécifiquement « professionnelles » qui parleront métiers,
techniques, activités, connaissances des filières, professionnalisation et d’autre part, les
organisations « patronale » qui se réuniront autour des notions d’emploi et parleront salaires,
statuts, condition de travail, législation sociale, etc.

LEURS MISSIONS

Les organisations professionnelles d’employeurs représentent et défendent les entreprises auprès


des pouvoirs publics.

Elles :

 Représentent leur secteur économique auprès des pouvoirs publics….


 Défendent les intérêts collectifs de leurs membres,
 Promeuvent un métier, une profession, un secteur d’activité ou une branche professionnelle.
Et ce, de manière corporatiste auprès des médias, des institutions scolaires et de formation,
de leurs partenaires, etc.
 Offrent différents services à leurs adhérents (conseils, infos juridiques, fiscales,
règlementaire, sociales, formations, etc.).
 Organisent parfois des manifestations ou des évènements, créent des réseaux
 Contribuent à la formation permanente et au suivi de l’obligation de formation continue (au
travers des organismes de formation qu’elles gèrent).

Dans le domaine social et du droit du travail, les organisations patronales :

 Participent aux négociations salariales. A ce titre, ….


 Désignent les conseillers prud’homaux
 Désignent les membres des CPRI (Commissions paritaires régionales interprofessionnelles).
Ces dernières ont un rôle d’information et de conseil (auprès des employeurs et des salariés
des entreprises de moins de 11 salariés)
 Gèrent paritairement, au travers des mandats de leurs membres, et avec …

LE CONFLIT SOCIAL

Conflit social ou grève répond à des règles juridiques précises

Il existe des conditions juridiques précisent pour que le mouvement de grève soit légal.

La grève est un droit constitutionnel mais il existe des formes illicites telles que la grève perlée ou la
grève politique.

LA TYPOLOGIE DES CONFLITS EN FRANCE : DES CHANGEMENTS

Le conflits social est un moment de libération de la parole, de recherche de convivialité, parfois de


fête, en vue d’apaiser les multiples tensions qui naissent de l’incertitude et du stress du travail
quotidien.

Les 3 critères constitutif de la grève sont :

 La cessation totale d’activité


 Le caractère collectif de l’action
 La licéité des revendications mises en avant

La grève d’un seul individu n’est légale qu’en cas d’appel national par une organisation syndicale.

L’utilisation du droit de grève trouve pour limite le respect de la liberté de travailler et ne doit pas
être utilisée abusivement (occupation des lieux de travail, piquets de grève, séquestration et
violence, etc.).

Durant la grève, le contrat de travail est suspendu avec les conséquences qui en découlent en
matière d’assurance-maladie, d’accident ou d’indemnisation des congés payés.

En matière de rémunération, le principe consiste en une retenue sur salaire en stricte proportion de
la période de grève.

LES SPÉCIFICITÉS DES CONFLITS EN FRANCE

Les litiges sont nombreux dans certains services publics, comme l’Education nationale, ou quelques
entreprises publiques comme la SNCF, Air France ou La Poste. Ces conflits sont immédiatement
visibles et fortement médiatisés. Quand ils ont lieu dans les transports, ils ont un fort impact sur le
public car ils paralysent en partie ou en totalité les déplacements ; en conséquence ils dépassent le
cadre de l’entreprise.

Les conflits sont souvent magnifiés et associés à un progrès social auquel le patronat s’opposerait
obstinément par atavisme de classe. La grève générale a longtemps été mythifiée comme outil de
changement de la société.

La dramaturgie du conflit social imprègne le jeu social français. La menace du conflit est souvent
brandie dans les institutions représentatives du personnel.

Si pour les syndicats, le conflit est souvent en soi un succès, la crise sociale, à contrario, est peu ou
prou perçue comme l’échec de la direction de l’entreprise ou de la direction des ressources
humaines. Le conflit est une faute, une anomalie honteuse que l’on cache à ses actionnaires et à ses
clients.

L’employeur demeure responsable de la discipline et de la sécurité des biens et des personnes. Il


peut prendre les décisions et les sanctions qui s’imposent en cas de faute lourde.

Le recours, pour remplacer des grévistes, à du personnel en contrat …

Quand il n’a pas pu être évité…

LA TYPOLOGIE DES CONFLITS EN FRANCE

L’Affirmation identitaire

L’affirmation identitaire de catégorie professionnelles ou de groupes sociaux qui se sentent menacés


représente une première source de conflits.

Les entreprises forment rarement une communauté salariée …

Ces clivages sont présents dans toutes les entreprises et les réorganisation mal conduites.

Les changements d’organisation peuvent exacerber ces tensions, modifier les équilibres entre les
différentes catégories et constituer autant de facteurs de conflit social parmi des groupes de salariés
qui se sentent insuffisamment reconnus.
Le choc des cultures

Le choc des cultures et des générations résulte souvent d’une reprise de l’embauche après de
nombreuses années durant lesquelles les recrutements avaient été plus ou moins interrompus.

L’affirmation identitaire peut prendre alors l’allure d’un conflit de générations, d’une
incompréhension ou d’un antagonisme entre les jeunes et les moins jeunes.

La sauvegarde de l’emploi

Elle se trouve souvent à l’origine des conflits sociaux les plus spectaculaires. En effet, ils recueillent
souvent une large sympathie dans l’environnement …

Ces grèves sont souvent longues et ponctuées par des actions associant la population, active et
retraitée, le petit commerce et l’artisanat.

Des manifestation rassemblent les salariés…

La question des rémunérations

Ce problème est, sous toutes ses formes, au cœur de la majorité des conflits. La plupart des
motivations qui poussent les salariés à la grève, hormis les conflits ayant pour thème l’emploi,
s’expriment sous forme de revendications salariales.

Les réactions catégorielles

Dans un contexte de changements organisationnels qui viennent remettre en cause les « statuts »
traditionnels, ces réactions peuvent être extrêmement vives ..

L’édification de situations pro avantageuses, à une époque où la qualification concernée était à la fois
incontournable et plus ou moins rare ; La recherche du contrôle de modalités d’accès restrictives à la
profession, au métier ou à l’entreprise.

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