Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Introduction
La société de l’Europe du 19e siècle dans le contexte de la révolution industrielle à relever la
précarité des conditions sociales surtout pour les ouvriers. Ces derniers commencent à
s’organiser pour défendre leurs intérêts.
Les premières formes de lutte syndicale ont abouti à une revendication organisée et à la
naissance des premières parties politiques. De l’Angleterre en direction du reste de l’Europe et
du monde, la revendication des syndicats comme des parties politiques prend plusieurs formes
et abouti à différents résultats.
I- Le Syndicalisme
1- Origine et définition
Le syndicat est une organisation de travailleurs d’une même profession luttant pour
l’amélioration des conditions de vie et de travail de ses membres. Le syndicalisme est apparu
progressivement, par ce que les ouvriers menaient des luttes inorganisées, sauvages, violentes
et agressives.
Vers 1830, les premières formes de lutte syndicale se révèlent à travers le mouvement des
canuts de Lyon en 1831 et le mouvement des chartistes anglais en 1937.
La modification du capitalisme dans la seconde moitié du 19e siècle avait poussé les patrons à
lancer une politique d’exploitation exagérée de la classe ouvrière. La précarité s’accentuait : les
salaires de misères, des conditions de travail difficiles, les risques d’accidents, le mépris des
patrons…
Aussi le travail n’était plus sécurisé à cause des compressions d’usines entre 1875 et 1993. En
effet, cette période est marquée par une crise du système capitaliste qui ne pense qu’a fructifier
son capital. Les travailleurs sont dans l’obligation de s’organiser.
A- Le courant réformiste
Il préfère la concertation voire la collaboration avec les patrons pour trouver une solution aux
problèmes des ouvriers. Reforme après reforme, les travailleurs obtiennent des acquis. Ce type
de syndicat a vu le jour en Angleterre avec les trade-unions
B- Le courant révolutionnaire
Il s’oppose à la coopération avec le patron. Selon les révolutionnaires, les ouvriers doivent créer
le rapport de forces qui leur serait favorable. Les moyens utilisés sont les boycottes, les grèves,
les manifestations spontanées etc… une branche radicale du courant révolutionnaire préconise
de s’attaquer directement aux patrons et aux outils de travail (anarcho- syndicalisme).
3- Les objectifs de la lutte syndicale
L’action syndicale vise l’amélioration matérielle et morale de la condition des travailleurs. Les
ouvriers demandent le droit : le droit de grève, le droit de syndiquer, le droit au logement, la
diminution des heures de travail, la suppression du travail des enfants, la règlementation du
travail des femmes, la protection sociale, les indemnités en cas d’accidents, la caisse de retraite
et l’assurance maladie.
CONCLUSION
Cette évolution historique du mouvement syndical nigérien nous a permis de dégager les
principales étapes qu’il a parcourues en dents de scie.
De 1946 à 1947 il existait d’une part une union syndicale très influente et combative (union des
syndicats confédérés du Niger U.S.C.N/CGT) dirigée par DJIBO BAKARY et d’autres par un
ensemble d’Unions ou de Syndicats divers peu actifs. La création d’une centrale syndicale
dénommée Union Générale des Travailleurs d’Afrique noire (U.G.T.A.N.) en 1957 consacra
l’unité et l’autonomie du mouvement syndical africain des territoires sous domination française
dont le Niger faisait partie. Malheureusement ce regroupement ne fut que de courte durée avec
l’avènement des pays africains à l’Indépendance à cause des rivalités politiques. D’où la
création de l’union des travailleurs du Niger la centrale syndicale (U.N.T.N) en septembre 1960,
devenue en 1976 au 9ème congrès Union des Syndicats des Travailleurs du Niger (U.S.T.N).
Malgré la diversité des organisations syndicales de 1946 à 1957, toutes unies ont lutté pour
arracher les acquis que nous avons aujourd’hui : le code du travail, la sécurité sociale, les congés
payés, les allocations familiales, la protection contre les accidents du travail, les maladies
professionnelles, les retraites vieillesse, les indemnités de licenciement etc.…
De 1960 à 1974 la centrale syndicale U.N.T.N n’a pas pu s’affirmer à cause des relations parties
syndicats (U.N.T.N-P.P. N/R.D. A).
De 1974 à 1978 nous avons assisté à des tentatives en vue de rompre avec le passé syndical très
léthargique et donner une nouvelle orientation à la centrale U.S.T.N. Au 10ème congrès tenu à
Niamey du 25 au 30 septembre 1978, l’U.S.T. N opta pur une politique de participation
responsable c'est-à-dire une politique de dialogue de concertation et de construction tout en
gardant son autonomie vis-à-vis du pouvoir en place.
C’est à partir de 1989, après avoir surmonté habilement de nombreuses difficultés et surtout
ses contradictions internes dues à la diversité des syndicats qui le composent, que le mouvement
syndical nigérien a pris ses responsabilités devant l’histoire et les travailleurs comme ce fut le
cas en 1953.
Ainsi l’U.S.T. N avait intensifié les luttes pour la défense des intérêts matériels et moraux des
travailleurs qui étaient gravement compromis à cause de la situation socio-économique difficile
: mais surtout pour l’instauration de la démocratie au Niger. C’est dans ce contexte que le
pouvoir de la 2ème République a été contraint à autoriser la création des partis politiques et
l’organisation d’une conférence nationale souveraine.
Maintenant qu’il est clairement établi que la victoire n’est acquise que dans l’action et dans
l’unité, les travailleurs nigériens ne devront jamais oublier ces facteurs essentiels (unité,
abnégation) aux succès des luttes engagées depuis 1990.
Enfin, pour éviter que le mouvement syndical ne soit soumis aux influences contradictoires des
partis politiques. Il serait très souhaitable que les responsabilités dans les bureaux exécutifs
nationaux des partis politiques soient considérées comme incompatibles avec les
responsabilités au sein des bureaux exécutifs nationaux des syndicats, de leurs sections, sous-
sections et de la centrale.
« Car au sein d’un mouvement syndical digne de ce nom. Il n’y a pas et il ne saurait avoir de
place pour les compromissions, ni pour les tricheries qui sont monnaie courante de plusieurs
formations politiques ». Comme disait le Doyen, DJIBO BAAKARY, le 6 novembre 1990 (à
la conférence syndicale tenue devant la Bourse de Travail). Ce qui n’exclut pas un débat
permanent contradictoire pour aboutir à des compromis nécessaires et acceptables pour toutes
les parties.
La problématique qui se dégage est de savoir comment organiser les luttes efficaces dans
l’unité d’action, étant donné que le nombre des centrales syndicales ne fait que s’accroitre
(au nombre de quatorze actuellement) et surtout certaines sont créées de toutes pièces par
des partis politiques ?