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Syndicalisme et Grève dans la fonction Publique

Introduction
La société de l’Europe du 19e siècle dans le contexte de la révolution industrielle à relever la
précarité des conditions sociales surtout pour les ouvriers. Ces derniers commencent à
s’organiser pour défendre leurs intérêts.
Les premières formes de lutte syndicale ont abouti à une revendication organisée et à la
naissance des premières parties politiques. De l’Angleterre en direction du reste de l’Europe et
du monde, la revendication des syndicats comme des parties politiques prend plusieurs formes
et abouti à différents résultats.

I- Le Syndicalisme
1- Origine et définition
Le syndicat est une organisation de travailleurs d’une même profession luttant pour
l’amélioration des conditions de vie et de travail de ses membres. Le syndicalisme est apparu
progressivement, par ce que les ouvriers menaient des luttes inorganisées, sauvages, violentes
et agressives.
Vers 1830, les premières formes de lutte syndicale se révèlent à travers le mouvement des
canuts de Lyon en 1831 et le mouvement des chartistes anglais en 1937.
La modification du capitalisme dans la seconde moitié du 19e siècle avait poussé les patrons à
lancer une politique d’exploitation exagérée de la classe ouvrière. La précarité s’accentuait : les
salaires de misères, des conditions de travail difficiles, les risques d’accidents, le mépris des
patrons…
Aussi le travail n’était plus sécurisé à cause des compressions d’usines entre 1875 et 1993. En
effet, cette période est marquée par une crise du système capitaliste qui ne pense qu’a fructifier
son capital. Les travailleurs sont dans l’obligation de s’organiser.

2- Les courants de la lutte syndicale


Les méthodes de lutte étant différentes de même que les objectifs, on peut considérer deux
courants de la lutte syndicale.

A- Le courant réformiste
Il préfère la concertation voire la collaboration avec les patrons pour trouver une solution aux
problèmes des ouvriers. Reforme après reforme, les travailleurs obtiennent des acquis. Ce type
de syndicat a vu le jour en Angleterre avec les trade-unions

B- Le courant révolutionnaire
Il s’oppose à la coopération avec le patron. Selon les révolutionnaires, les ouvriers doivent créer
le rapport de forces qui leur serait favorable. Les moyens utilisés sont les boycottes, les grèves,
les manifestations spontanées etc… une branche radicale du courant révolutionnaire préconise
de s’attaquer directement aux patrons et aux outils de travail (anarcho- syndicalisme).
3- Les objectifs de la lutte syndicale
L’action syndicale vise l’amélioration matérielle et morale de la condition des travailleurs. Les
ouvriers demandent le droit : le droit de grève, le droit de syndiquer, le droit au logement, la
diminution des heures de travail, la suppression du travail des enfants, la règlementation du
travail des femmes, la protection sociale, les indemnités en cas d’accidents, la caisse de retraite
et l’assurance maladie.

II le rôle d’un syndicat


Les syndicats assurent la défense collective et individuelle des intérêts des salariés, au niveau
national et à l’échelle de l’entreprise.
Par le biais de leurs délégués, ils assurent un rôle de communication important au sein de
l’entreprise : en transmettant aux salariés les informations obtenues lors des réunions des divers
organes paritaires, ou encore en les informant sur leurs droits individuels.
En cas de conflit avec l’employeur, les syndicats défendent les intérêts des salariés auprès de la
direction et peuvent engager toutes sortes d’actions de protestation (grèves, manifestations,
pétitions...). Dans les cas de conflits individuels, ils peuvent accompagner les salariés à des
entretiens, défendre leurs intérêts auprès des instances hiérarchiques, et même les soutenir en
cas de litiges débouchant sur une procédure judiciaire.
Les syndicats sont aussi des acteurs du dialogue social entre l’État, les employeurs et les
salariés. En effet, les syndicats reconnus comme représentatifs dans leur secteur d’activité
peuvent signer avec l’État ou le patronat des conventions collectives qui règlent les conditions
de travail pour l’ensemble des salariés.
Les syndicats assument aussi un rôle de gestionnaire d’organismes fondamentaux pour la vie
des salariés. C’est ce qu’on appelle le paritarisme e : à parité avec les organisations patronales,
ils gèrent ainsi les caisses nationales d’assurance maladie, d’allocations familiales,
d’indemnisation de chômeurs (Pôle emploi), de retraites.
III- Les différentes catégories de travailleur
On distingue deux catégories différentes de travailleur au Niger, à savoir les fonctionnaires de
l’état qui sont régis par le statut général de la fonction publique et les travailleurs du secteur
privés qui sont régis par le code du travailleur et la convention collective interprofessionnelle.
Dans le cadre de ce module, nous allons nous intéresser aux fonctionnaires de l’état.

IV historique et évolution du syndicalisme en Afrique


En Afrique de l’Ouest, le syndicalisme a connu un développement particulier, il a été plus
politique qu’industriel contrairement en Europe. Le prolongement du pluralisme syndical
international a atteint L’Afrique de 1945 à1955.
EN France, nous avions : la Fédération Syndicale Mondiale (FSM), Confédération
Internationale des Syndicats Libres (CISL), Confédération Mondiale du Travail (CMT), la
Confédération Générale du Travail (CGT), la Confédération Générale du Travail Force
Ouvrière (CGT /FO), la Confédération Française Démocratique du Travail (CFDT).
EN BELGIQUE : la Fédération Générale des Travailleurs Belges (FCTB), la Confédération des
Syndicats Chrétiens Belges (CSC) :
EN AFRIQUE : la Confédération Générale des Travailleurs Africains (CGTA), la
Confédération Générale des Travailleurs Force Ouvrière (CGTA/FO), la Confédération
Africains des Travailleurs Chrétiens (CATC).
A la fin de la dernière guerre mondiale le non-respect de la promesse solennelle de la
décolonisation avait amené certains progressistes africains à s’organiser pour réclamer avec
insistance :
➢ La suppression du travail forcé,
➢ La suppression du système de fourniture obligatoire
➢ L’autorisation du droit de création des partis politiques
➢ L’obtention du droit de création d’organisations syndicale,
➢ La promulgation d’un code de travail en faveur des travailleurs salariés.
C’est ainsi qu’en 1946 fut créé le Rassemblement Démocratique Africain, le RDA.
En 1956 la loi cadre (loi GASTON DEFFERRE) fut promulguée. Cette loi interdisait le travail
forcé. En 1957 l’Union Général des Travailleurs de l’Afrique Noire, l’UGTAN, qui défendait
la cause de l’Indépendance immédiate, fut créée.
L’Union Panafricaine des Travailleurs Croyants (UPTC) qui défendait la cause de la
communauté française fut également créée dans la foulée.
Au referendum Gaulliste de 1958 le RDA éclata, Djibo Bakary avait fait campagne pour « le
non », Diori Hamani avait fait campagne pour « le oui ».
En 1961 le groupe politique dit de CASABLANCA vit le jour. Puis une centrale syndicale
panafricaine appelée, Union Syndicale Panafricaine, USPA, qui regroupait en son sein les
tendances syndicales internationales à savoir : la Fédération Syndicale Mondiale, la FSM, la
Confédération Internationale des Syndicats Libres, la CISL, et la Confédération Internationale
des Syndicats Chrétiens, la CISC, fut créée.
Avec la création du groupe politique dit de MONROVIA en 1962, seuls les groupes FSM sont
restés dans l’USPA qui sera pratiquée dans les pays du groupe de CASABLANCA.
Les tendances CISL et la CISC se retrouvaient dans la Confédération Syndicale Africaine
(CSA) créée par le groupe de MONROVIA.
En dehors de l’USPA ET DE CSA, certaines Centrales Syndicales Africaines étaient restées
autonomes. Ce n’est qu’en 1973 qu’elles s'étaient ouvertes en vue de la réalisation de l’unité
syndicale africaine. D’où la création de l’Organisation de l’Unité Syndicale Africaine, l’OUSA.
Tous les anciens groupements syndicaux : Union Panafricaine des Travailleurs Croyants,
l’UPTC, Union Syndicale Panafricaine, l’USPA, la Confédération Syndicale Africaine, la CSA
et autres centrales autonomes étaient venus se fonde pour créer l’OUSA.
Si dans les pays européens que le mouvement syndical avait évolué dans la révolution
industrielle, chez nous en Afrique il avait pris une forme dans la lutte politique.
Dans la lutte politique pour la décolonisation des anciennes colonies, le mouvement syndical
avait joué un rôle important, il était à ‘avant-garde de toutes les lutte.
Le mouvement syndical avait donné au Niger ces premiers dirigeants politiques. La majorité
des dirigeants politiques nigériens avaient passé par le syndicalisme avant de venir à la
politique.
Nous pouvons citer quelques noms pour bien illustrer cette affirmation : Djibo Bakary, Hima
Dembélé, Farka Maiga, Mamani Abdoulaye, Ahounou Mouhirou, Moussa Maharou , Boukary
Mareni, Traoré Saloum , étaient des grands membres influents de l’Union des Syndicats
Confédérés du Niger, USCN/CGT , proche de l’UDN/SAWABA, Diori Hamani , était
secrétaire général adjoint du syndicat unique des enseignants, il avait quitté cette fonction pour
s’orienter vers la politique en juillet 1955, à l'occasion du congrès de Maradi .
Labo Hanafi, fut un membre influent de l’Union Autonome des Syndicats du Niger, Issa
Ibrahim dirigeait l’Association des acheteurs d’arachide de traite de Zinder, affiliée au Syndicat
des Employés Africains du Commerce, des Banques, des Entreprises Privées et l’Industrie, le
SECIN.
L’Histoire du mouvement syndical nigérien est liée au processus général de la colonisation et
de sous-développement que connait l’Afrique francophone.
Au NIGER le syndicaliste militant a droit et agressif n’était encore qu’un « individu » d’une
espèce assez rare qui aurait même tendance à rencontrer une certaine méfiance voir une certaine
hostilité de la part de ses congénères… ».
Telle est la situation du mouvement syndical d’après cet extrait d’un rapport confidentiel de la
4ème brigade d’AOF (État-major 2ème bureau N° 625/2/RENS 12) mis à jour le 1er octobre
1955. Donc dans les années 1955 un seul leader avait émergé malgré l’abondance des syndicats
et d’associations diverses. Il s’agit de DJIBO BAKARY, qualifié de chef de classe par les
colons.
Il ne nous serait pas possible de traiter ici en détail de toute l’histoire du mouvement syndical
nigérien. C’est pourquoi nous nous limiterons à étudier les principaux syndicats des travailleurs
et employés qui avaient existé au Niger.
Dans une première partie nous étudierons l’histoire, la situation et l’évolution des différents
syndicats et unions syndicales de 1958 à 1960, puis, l’histoire de la centrale syndicale
nigérienne UNTN devenue par la suite USTN, de 1960 à 1976, ensuite de 1976 à 1989, en fin
de 1989 à 1991.
1- HISTOIRE DU MOUVEMENT SYNDICAL DE 1958 A 1960
A l’avènement de la proclamation de la République du Niger, DIORI HAMANI était le premier
président de la République, l’U.G.T.A. N avait connu un éclatement en raison du retrait de
certains de ses affiliés qui estimaient que l’U.G.T.A. N était de tendance communiste.
C’est ainsi que les syndicats des pays du conseil de l’entente (Côte d’Ivoire, Haute Volta,
actuelle Burkina Faso, Dahomey, actuelle Benin, et Niger) se retirèrent de l’U.G.T.A.N.
orthodoxe de SEKOU TOURE. Les gouvernements de ces pays ont créé des unions syndicales
nationales sans relation avec l’U.G.T.A. N orthodoxe de SEKOU TOURE.
Compte du tenu des relations syndicats partis à cette période, un syndicaliste appartenant aux
partis P.P.N.R.D.A en l’occurrence RENE DELANNE, avait été chargé de mettre en place
l’union des travailleurs du Niger (U.N.T.N) dont le premier congrès s’était tenu à Niamey le 25
septembre 1960

2- L’EVOLUTION DU MOUVEMENT SYNDICAL DE 1960 A 1976


(U.N.T.N)
L’Union Nationale des Travailleurs du Niger, la centrale (U.N.T.N) naquit donc le 25
septembre 1960. Elle a aujourd’hui 62 ans. Le secrétaire général RENE DELANNE se trouvait
ainsi « entre le marteau et l’enclume ». En effet, appartenant au P.P.N –R.D. A, il ne pouvait
démarquer la politique de la centrale syndicale de celle du gouvernement.
De 1960 à 1974, il n’y aurait pas incompatibilité entre les fonctions politiques et les fonctions
syndicales. La première crise de l’U.N.T. N éclata en 1969 quand le bureau exécutif demanda
à tous les militants travailleurs de boycotter la fête du 1er Mai 1969 pour protester contre la
dégradation du pouvoir d’achat des travailleurs.
Avec l’acceptation par le gouvernement d’augmenter le SMIG à la veille de la grève, Un accord
fut trouvé et le défilé eut lieu le 1er Mai 1969.
En septembre 1969 se tint à Niamey le 6ème congrès de l’U.N.T.N.
Comme il fallait s’y attendre, les autorités politiques avaient organisé d’avance l’éviction du
camarade RENE DELANNE. Il fut remplacé par le Camarade SIDDO HASSANE en
septembre 1969.
Entre 1969 et 1974 le bureau exécutif de l’U.N.T. N s’était montré très passif face arrestations
et tortures dont ont été victimes certains professeurs et étudiants. En dehors des interventions
auprès des employeurs. Il n’existait pratiquement pas d’activité syndicale.
Le 8ème congrès fut tenu en septembre 1974. A l’issue de ce congrès des jeunes syndicalistes
regroupés autour du camarade AHMED GARBA avec le soutien des enseignants et étudiants
faisaient leur entrée dans la direction syndicale. Le 5 Août 1975 à l’issue d’une réunion
ordinaire du bureau exécutif de l’U.N.T. N et à la suite d’une discussion houleuse entre les
membres du bureau exécutif, neuf camarades démissionnèrent tandis que six autres
demeurèrent fidèles à AHMED GARBA.
En octobre 1975, le camarade AHMED MOUDDOUR fut élu en congrès extraordinaire
secrétaire général de l’U.N.T.N.
En mars 1976 un coup d’Etat fut déjoué, le camarade AMED MOUDDOUR est impliqué, il fut
exécuté avec ses compagnons : MOUSSA BAYERO, ISSAKA DAN-KOUSSOU, SIDI
MOHAMED, IDRISSA BOUBE etc.… Sanoussi Tambari DJACKOU et Ilili TARI BAKO
avaient été relaxés. En 1976 au 9ème congrès extraordinaire le sigle U.N.T.N devient USTN
(Union des Syndicats des Travailleurs du Niger). Le camarade BOUREIMA MAINASSARA
fut élu secrétaire général.

3- SITUATION DU MOUVEMENT SYNDICAL NIGERIEN DE 1976 A


1989
Afin de concrétiser le changement dans la conduite des affaires syndicales née des assises du
9ème congrès statutaire de septembre 1976, une réorganisation radicale tant au niveau de la
structure qu’à celui de l’orientation s’opéra.
De nouvelles structures furent créées : les commissions spécialisées et les sections au niveau
des chefs-lieux des départements. Contrairement à la politique du « suivisme » entre 1960 et
1974 une charte fut adoptée avec un contenu digne d’une organisation syndicale. Le préambule
de la charte stipulait clairement que l’U.S.T. N se voulait une centrale indépendante de tout
pouvoir politique en place.
Malgré la pratique de la participation responsable de 1978 à 1990 l’U.S.T. N n’avait pas encore
atteint le stade souhaité au plan de son organisation structurelle à cause de la carence de la
quasi-totalité des syndicats affiliés ainsi que de ses sections.
D’autres facteurs résidaient dans l’impossibilité pour le congrès de choisir des responsables qui
même s’ils ne sont pas syndicalement bien formés, ont au moins la foi et la vocation nécessaire
pour se dévouer au syndicalisme. D’où la nécessité de s’intéresser à la différence entre la lutte
syndicale des années 1990 et la lutte syndicale actuelle.

4- La lutte syndicale des années 1990 et la lutte syndicale actuelle


La lutte syndicale des années 1990, a bénéficié de l'unité du mouvement syndical, une seule
centrale syndicale existait, émergeait, Union des Syndicats des Travailleurs du Niger, USTN,
avec 26 syndicats affiliés.
L’appartenance politique d'un dirigeant syndical n'a pas d'influence sur les motivations à la lutte
pour la défense des intérêts matériels et moraux des militants.
Cependant, en réalité les clans déjà existaient dans les années 1978/ 1979, d'une part, un clan
des inconditionnels du camarade Boureima Mainassara autour duquel gravitaient , les
camarades : Mohamed Moussa, Kadri Kalla, Issou Chaibou, Ibrahim Mayaki , Irène Meon ,
Sahabi Barthé, Bello Amadou , Jafarou Dodo , Namagaré Harouna, Ekadé , Saadi Alkassoum,
,la liste n'est pas exhaustive et d'autre part un autre clan autour du camarade Laouali Moutari ,
composé des camarades : Goumar Allassane, Mme Bagna Aissata, Brah Oumarou , Mansour
Dado, Moctar Ballaré, Mme Ibrahim, Touré, etc. . Le camarde Abdou DIOUGA sans l’apport
duquel le journal « MA AYKATCHI » ne saurait prospérer, semblerait garder sa neutralité par
rapport aux clans. Telle était la situation du mouvement syndical nigérien en mars 1979.
À l'avènement de la 2ème République, l'USTN prônait la participation responsable, grâce à la
participation responsable de son secrétaire général, le camarade Boureima Mainassara avait été
coopté pour être député national et membre du Conseil Supérieur d'Orientation, Nationale, le
CSON, dirigé par le général Ali Chaibou.
Avec le départ du camarade Boureima Mainassara, le camarade Laouali Moutari assurait
l'intérim du camarade Boureima Mainassara lorsque la tuerie des étudiants nigériens avait eu
lieu le 9 février 1990. C'était le point de départ entre autres, de la rupture avec la participation
responsable et de la lutte pour la tenue de la conférence nationale souveraine et de la
proclamation du multipartisme intégral au Niger.
Le camarade Boureima Mainassara s'était senti d’ailleurs trahi par le clan de Laouali Moutari
qui l'avait lâché au profit de l'avènement de la 3ème république.
En réalité le clan de Laouali Moutari n'avait pas de choix, il devrait suivre le courant de
l'histoire ou se faire évincer par le nouveau clan qui s'était formé suite à la tuerie du 9 février
1990. C'était un clan composé des jeunes syndicalistes très dynamiques et bien organisés. C'était
ainsi que le bureau dirigé par le camarade Laouali Moutari avait bien compris, bien manœuvré
et bien conduit la lutte des travailleurs jusqu'à l'avènement de la conférence nationale
souveraine et du multipartisme intégral.
Nous nous rappelions encore, certains camarades qui étaient contre l'arrivée des jeunes
syndicalistes, avaient suggéré nuitamment au Président Ali Chaibou de régler le compte à
certains d'entre nous, comme le fut son homologue du Mali, le Général, Moussa Traoré à l'égard
de certains activistes maliens, le général Ali Chaibou, en tant qu'homme de décrispation, avait
décliné l'offre de certains faucons de son régime, il avait dit : " laissez- les ! Ils voulaient la
démocratie, ils l'auront, je ne vais tirer sur personne ! "
Donc avec la concrétisation du multipartisme les divisions s'étaient exacerbées au sein du
mouvement syndical. Évidemment avec l'infiltration des syndicats par certains anarcho-
syndicalistes, l'unité du mouvement syndical s'était retrouvée sérieusement affectée.
En effet, une lettre de désaffiliation de certains syndicats à l'USTN, signée par le camarade
Issou Chaibou, en 1993, avait fait ressortir au grand jour le germe de la division qui existait
déjà. C'était pendant cette période que nous avions été élu secrétaire général Adjoint de l'USTN,
donc adjoint à Ibrahim Mayaki, certains camarades avaient été battus par vote à bulletins
secrets, ils avaient alors décidé de quitter le congrès et avaient décidé de poursuivre leur
réflexion sur la création d'une nouvelle centrale syndicale.
Avant le multipartisme intégral, l'USTN, était la seule centrale syndicale avec 26 syndicats
affiliés.
Depuis la proclamation du multipartisme, plusieurs partis politiques étaient créés. Par la suite
plusieurs syndicats étaient également créés à l'ombre de certains partis politiques.
Avant l'avènement du multipartisme la lutte syndicale se faisait dans l'unité malgré quelques
problèmes qui étaient réels. Il faudrait reconnaître que même au sein du bureau exécutif de
l'unique centrale, il y avait certaines réticences par rapport à l'exigence de la tenue de la
conférence nationale souveraine et de l'exigence du multipartisme intégral formulée dans le
discours du 1er mai 1990 par l'USTN. Ce discours avait été rédigé par un comité essentiellement
composé des syndicalistes en activité.
Nous nous souvenons encore, du conseil syndical de Goudel, qui avait permis aux syndicats du
comité des six de se réconcilier avec la centrale syndicale, grâce à la vigilance de certains
camarades. (Camarades : Bazoum Mohamed, Sabo Saidou, Mohamed Moussa, Ibrahim
Boubacar, Moussa Oumarou dit MAO etc.) Même en 1990, la tâche n'avait pas été facile, il
avait fallu beaucoup de patience, et de stratagèmes pour y parvenir.
Nous avions beaucoup souffert des actions de sabotage de certains anarcho-syndicalistes et des
petits partis politiques de l'extrême gauche.
Avant l’avènement de la conférence nationale souveraine, il n’existait pas de multipartisme au
Niger, un seul parti Etat dominait la scène politique, le Mouvement National Pour la Société de
Développement, le MNSD, avec l’autorisation du multipartisme, le Parti Etat était devenu
MNSD/NASSARA. Les partis politiques nouvellement créés étaient à la remorque de L’USTN,
toutes les décisions importantes du cadre de lutte se prenaient au siège de l’USTN, jusqu’à la
tenue de la conférence nationale souveraine, aujourd’hui c'est l'effet inverse, les syndicats sont
à la remorque des partis politiques.
À notre avis la lutte syndicale telle que nous l'avions menée ne peut plus être rééditée
aujourd'hui. Les choses ont changé, le contexte n'est pas le même, les partis politiques ont
infiltré les syndicats.
Avec quatorze centrales syndicales, dont certaines sont dirigées par des chômeurs, des retraités,
des camarades à la solde du patronat, il n'est pas facile aux jeunes responsables syndicaux de
bien conduire la lutte comme nous l'avons vécue dans les années 1990.
Nous ne connaissons pas autrefois des grandes divergences, de tendances. Certes il y avait
quelques petits partis politiques d'extrême gauche qui avaient tenté d'infiltrer les syndicats, en
vain, aujourd'hui ces petits partis d'extrême gauche n'existent plus du fait de leur manque de
réalisme et de mesure.
Seuls les grands partis politiques dominent la scène syndicale, aujourd'hui, une triste réalité. Le
secteur de l'éducation en lui seul, compte aujourd'hui près de 143 syndicats, en 1990 il y avait
un seul syndicat très agressif et efficace, le SNEN.
Dans notre secteur des finances publiques, en 1990 il y avait un seul Syndicat, le Syndicat
National des Impôts et Trésor, le SNIT, qui émergeait, aujourd'hui nous avons près de six
syndicats dans le secteur des finances publiques. Le SNIT avait connu plusieurs dénominations.
Dans le secteur de la santé publique, en 1990, un seul syndicat émergeait, le syndicat unique de
la santé et de l’action sociale, le SUSAS, aujourd'hui, nous ne connaissons plus le nombre exact,
ils sont près d'une vingtaine.
Les difficultés résident au niveau de la diversité de plusieurs syndicats qui n'arrivent pas à
s'entendre sur une plateforme revendicative commune et les actions de luttes.
À notre époque les décisions d'aller en grève ou de signer des accords avec les partenaires du
gouvernement ou du patronat, étaient prises en réunion, mais depuis que certains anarchistes
ont infiltré les syndicats, ces derniers ont des difficultés à retrouver leur cohésion car les
anarchistes n'ont pas le même agenda que les syndicats.
Au sein du mouvement syndical nigérien, il existe aujourd'hui des jeunes courageux animés de
bonne volonté et du courage, mais les contraintes à l'efficacité de leurs actions sont liées aux
ingérences politiques dans les affaires syndicales. Il y a trop d'intrigues.
Des syndicalistes comme : ceux SNEN, de la CNT, ceux du SUSAS, SYNPHAMED, SNECS,
certains affiliés de la CDTN, pour ne citer que ceux-là, sont en train de lutter, donc nous ne
pouvons pas généraliser et dire que les syndicats ne sont pas dynamiques.
À la création de la Confédération Démocratique des Travailleurs du Niger, la CDTN, nous
étions hors du Niger mais nous avons bien suivi les péripéties grâce à nos contacts avec les
syndicats du secteur des finances publiques qui sont aujourd'hui tous affiliés à la dite centrale.
Aujourd'hui les choses ont avancé, elles sont claires, la CDTN est d'obédience
PNDS/TAREYYA donc d’obédience socialiste.
Certains camarades soupçonneraient la CNT d'être d'obédience libérale, elle n’a rien dit à ce
sujet.
Nous avions été édifiés avec l'avènement des élections professionnelles car beaucoup des
centrales syndicales disparaîtront d'elles-mêmes.
Pour le moment, seules cinq centrales syndicales sont déclarées représentatives suite aux
premières élections professionnelles.
Au Niger à notre connaissance, l'incompatibilité entre être membre d'un bureau d'une structure
syndicale et être membre du bureau d'une structure d'un parti politique est consacrée dans la
majorité des statuts et règlements intérieurs des syndicats des travailleurs.
Donc l'incompatibilité entre fonction politique et fonction syndicale est claire dans les statuts
et règlements intérieurs des organisations syndicales.
Le fait d'être militant d'un parti politique de l'opposition ou d’un parti politique au pouvoir ne
doit avoir aucune influence sur une lutte syndicale digne de ce nom.

5- LA SITUATION DU MOUVEMENT SYNDICAL DE 1989 A 1991


Le Syndicat National des Enseignants du Niger (S.N.E.N) fut le premier syndicat pendant
l’année 1989 -1990 à donner le ton pour un syndicalisme de mobilisation et de lutte
conséquente. En effet, ce dernier déclencha du Jeudi 19 octobre 1989 au 26 octobre 1989 une
grève largement, suivie sur toute l’étendue du territoire national par les enseignants en vue de
protester contre la politique éducative du gouvernement en général et en particulier contre la
suspension de leurs indemnités et des salaires des auxiliaires. Suite à une rencontre entre le
bureau exécutif du S.N.E.N, dirigé par IBRAHIM MAYAKI, le chef de l’Etat de l’époque, le
général ALI CHAIBOU est revenu sur sa décision, un compromis avait été trouvé.
Il y a 30 ans, les étudiants nigériens avaient organisé une marche pacifique, le 9 février 1990,
pour réclamer les meilleures conditions de vie et d’études, cette marche avait été violemment
réprimée par les forces de l’ordre du pouvoir de la 2ème République, trois étudiants avaient été
tués, Maman Saguirou, Alio Nahantchi , Issaka Kainé et plusieurs blessés graves avaient été
enregistrés.
L’USN a été toujours à l’avant -garde de la lutte pour le triomphe de la démocratie au Niger et
le respect des libertés publiques.
La tuerie du 9 février 1990, avait provoqué une gigantesque marche de protestation suivie d’un
grand meeting à la place de l’Unité (rond-point de l’ENA), le 16 février 1990. Toutes les
organisations Socioprofessionnelles étaient présentes pour réclamer que la justice soit faite.
Après le meeting de protestation, les manifestants s’étaient recueillis auprès des tombes des
martyrs aux cimetières musulmans de yantala, de Niamey.
Depuis lors, une tradition s’était installée à l’occasion de l’anniversaire des événements du 9
février 1990, des cérémonies des commémorations suivies des prières pour le repos des âmes
des martyrs sont organisées sur toute l’étendue du territoire national.
La marche du 16 février 1990 avait été filmée par le journaliste GREMAH BOUCAR,
correspondant de la voix de l’Amérique au Niger. Il avait eu des petits soucis avec les services
des renseignements de l’époque, grâce à la prompte réaction des forces démocratiques, il avait
vite retrouvé sa liberté, son film lui avait été restitué.
Le 20 mars 1990, un gigantesque meeting fut organisé par les forces démocratiques, les
principaux animateurs du meeting étaient l’USN et L’USTN. A l’occasion de ce meeting, le
camarade Laouali Moutari, Rabiou Daouda, Bachir ATMANE, Boucary Bouja, Mohamed
Moussa, Moussa Tchangari et Issoufou Boubacar KADO, chacun en ce qui le concerne, a
apporté sa contribution pour le lancement explicite de la revendication de la démocratisation du
pays.
Le 1er mai 1990 à l’occasion du discours de la fête du travail, l’USTN a exigé des autorités de
la 2ème république l’instauration du multipartisme intégral au Niger.
Le mouvement de protestation avait pris une grande ampleur et s’était transformé en une
revendication d’ordre politique et économique.
Suite aux tergiversations du bureau exécutif de l’USTN à conduire la lutte avec vigueur, un
comité composé de six structures syndicales avait été spontanément mis en place pour porter le
flambeau de la lutte, allumée par les étudiants. Ce comité était composé de : l’Union des
Scolaires Nigériens (USN), le Syndicat National des Enseignants du Niger (SNEN), dirigé par
le camarade feu Ibrahim Mayaki, paix à son âme, le Syndicat des Impôts et Trésor (SNIT),(
éclaté aujourd’hui en trois structures syndicales, SNAT, SNAI et SNAF) dirigé par le camarade
Issoufou BOUBACAR KADO, le Syndicat des Enseignants Chercheurs du Supérieur
(SNECS), dirigé par le camarade Bachir Atmane, le Syndicat du personnel de l’hydraulique et
de l’Equipement Rural (le SNAHER ),dirigé par le camarade Namata, Bonnet Rouge et le
syndicat Unique du Personnel des Ressources Animales ( le SUPRA) dirigé par le camarade
Abdou MAIGANDI, paix à son âme.
Au fur et à mesure que la lutte avançait, le comité s’élargissait, il était devenu un comité de
neuf avec l’arrivée : du Syndicat des Travailleurs des Bâtiments et des Routes
(SYNBAROUTE) dirigé par le camarade SEKOU, paix à son âme, du Syndicat du Personnel
Administratif et Technique de l’Université de Niamey (SYNPATUNI), dirigé par les camarades
Amadou et Maiga, et le Syndicat Nationale des agents de l’Agriculture du Niger (SNAAN),
dirigé par les camarades Halidou et Marou. Le syndicat des Agents des Douanes, le SNAD,
dirigé par Ibro Ayouba avait été également d’un grand apport dans la suite de la lutte.
Le conseil Syndical de GOUDEL avait été le point de départ de la réconciliation entre le comité
de neuf Syndicats et le bureau exécutif de l’USTN. En effet, après des débats très houleux, avec
les interventions très habiles des camarades : Bazoum MOHAMED, Moussa OUMAROU,
Ibrahim BOUBACAR, Seidou SABO, Mohamed MOUSSA, etc. Il avait été demandé au comité
des six Syndicats signataires de l’appel à la mobilisation, accusant le bureau exécutif de
L’USTN d’être corrompu, de présenter des excuses au bureau exécutif de l’USTN.
Le comité avait donné suite à la demande de la plénière, en contrepartie le bureau exécutif de
l’USTN avait retiré sa plainte contre le comité des six Syndicats auprès de la justice. Les choses
étaient rentrées dans l’ordre, le bureau exécutif de l’USTN avait repris le chemin de la lutte.
Des conférences débats étaient organisées et animées par des éminentes personnalités : Le
Professeur Abdou MOUMOUNI DIOFFO, paix à son âme, savant en énergie solaire, Ancien
Ministre Léopold Kaziendé, paix à son âme, Son Excellence DJIBO BAKARY, leader du parti
SAWABA, ancien chef du gouvernement du Niger, ancien syndicaliste craint par les colons,
paix à son âme, Dr BEN ADJI, économiste au ministère du plan, paix à son âme, SAO
MARANKAN, ancien magistrat, paix à son âme etc.
Depuis les évènements du 9 Février 1990 et la grande marche du 16 Février 1990, la réunion
du bureau exécutif de l’U.S.T. N était élargie aux secrétaires généraux des syndicats affiliés
pour les raisons d’efficacité dans la lutte. Les réunions étaient présidées par le camarade Laouali
MOUTARI, Secrétaire Général de l’U. S.T.N.
Malgré les arrestations et menaces d’emprisonnement proférées à l’endroit des responsables
syndicaux, notamment l’arrestation du camarade Issoufou BOUBACAR KADO, Secrétaire
Général du Syndicat National des Impôts et Trésor (SNIT) et de son adjoint, Amadou
MAIRIJIA, paix à son âme, Sanoussi Tambari Djackou , Bello Tchousso , paix à son âme ,
etc , en juin 1990, les travailleurs nigériens et les scolaires avaient soutenu avec enthousiasme
et détermination toutes les luttes engagées pour le triomphe de la démocratie et l’avènement
d’une conférence nationale souveraine et sereine.
Des souvenirs des luttes syndicales glorieuses et des amères défaites qui donnaient des tonus
pour aller de l’avant jusqu’à l’obtention du multipartisme intégral, le 15 novembre 1990, et de
la tenue de la conférence nationale souveraine du 29 juillet 1991 au 3 novembre 1991.
Les luttes étaient axées sur deux objectifs : économique et politique.
Sur le plan économique : le mouvement syndical avait mobilisé comme seul homme tous les
travailleurs et scolaires en vue de revendiquer notamment la levée des mesures adoptées par le
gouvernement portant atteintes aux maigres salaires et au faible pouvoir d’achat des
travailleurs.
La revendication avait porté également sur la levée de la mesure remettant de nombreux
auxiliaires à la disposition des collectivités territoriales déjà déficitaires.
Suite aux différents meetings et marches de protestation les travailleurs et les scolaires avaient
dénoncé la gabegie et l’enrichissement illicite de ceux qui dirigeaient le pays.
Des projets du régime tendant à privatiser des sociétés bien portantes comme la S.N.T.N,
l’O.F.E. D.E.S, la NIGELEC, la S.N.E, la SONIDEP et de mettre encore au chômage d’autres
camarades avaient été violements critiqués à la place de la concertation (lieu des grands
meetings de protestation).
Au plan politique : l’U.S.T. N avait demandé au gouvernement de juger les auteurs du massacre
des étudiants et élèves du 9 Février 1990 et de faire la lumière sur les évènements de
TCHNITABARADEN et avait exigé que justice soit faite.
Et enfin l’organisation d’un débat qui permettra à tous les nigériens à travers des cadres
démocratiques de se retrouver autour d’une même table et de penser avec sérieux les conditions
pour sortir de l’impasse dans laquelle se trouvait le Niger.
Sur le plan politique malgré l’évolution de notre démocratie en dents de scie, nous pouvons dire
que la démocratie est en marche au Niger car aucun régime ne peut la remettre en cause.
Cependant sur le plan économique beaucoup reste à faire.
L ‘ histoire retiendra que le Programme d’Ajustement Structurel, le PASS, rejeté, avait passé
un an après la tenue de la conférence nationale souveraine, d’où les limites de certaines
recommandations et décisions de la conférence nationale souveraine.
La lutte doit être poursuivie par la génération montante en y innovant avec des nouvelles
formes de lutte en tenant compte de la réalité du terrain.
Car l’unicité de cadre de lutte et la solidarité agissante entre les forces vives de la nation dont
a bénéficiés notre génération, se font défaut aujourd’hui à cause de la diversité des objectifs et
des certaines influences exercées par les organisations politiques sur certaines organisations de
la société civile. D’où la nécessité de travailler avec abnégation pour l’unité des forces vives de
la nation en vue de tenir bien le flambeau allumé par la génération précédente, en vue de
continuer la lutte pour la sauvegarde des acquis démocratiques et des respects des libertés
publiques.

CONCLUSION
Cette évolution historique du mouvement syndical nigérien nous a permis de dégager les
principales étapes qu’il a parcourues en dents de scie.
De 1946 à 1947 il existait d’une part une union syndicale très influente et combative (union des
syndicats confédérés du Niger U.S.C.N/CGT) dirigée par DJIBO BAKARY et d’autres par un
ensemble d’Unions ou de Syndicats divers peu actifs. La création d’une centrale syndicale
dénommée Union Générale des Travailleurs d’Afrique noire (U.G.T.A.N.) en 1957 consacra
l’unité et l’autonomie du mouvement syndical africain des territoires sous domination française
dont le Niger faisait partie. Malheureusement ce regroupement ne fut que de courte durée avec
l’avènement des pays africains à l’Indépendance à cause des rivalités politiques. D’où la
création de l’union des travailleurs du Niger la centrale syndicale (U.N.T.N) en septembre 1960,
devenue en 1976 au 9ème congrès Union des Syndicats des Travailleurs du Niger (U.S.T.N).
Malgré la diversité des organisations syndicales de 1946 à 1957, toutes unies ont lutté pour
arracher les acquis que nous avons aujourd’hui : le code du travail, la sécurité sociale, les congés
payés, les allocations familiales, la protection contre les accidents du travail, les maladies
professionnelles, les retraites vieillesse, les indemnités de licenciement etc.…
De 1960 à 1974 la centrale syndicale U.N.T.N n’a pas pu s’affirmer à cause des relations parties
syndicats (U.N.T.N-P.P. N/R.D. A).
De 1974 à 1978 nous avons assisté à des tentatives en vue de rompre avec le passé syndical très
léthargique et donner une nouvelle orientation à la centrale U.S.T.N. Au 10ème congrès tenu à
Niamey du 25 au 30 septembre 1978, l’U.S.T. N opta pur une politique de participation
responsable c'est-à-dire une politique de dialogue de concertation et de construction tout en
gardant son autonomie vis-à-vis du pouvoir en place.

C’est à partir de 1989, après avoir surmonté habilement de nombreuses difficultés et surtout
ses contradictions internes dues à la diversité des syndicats qui le composent, que le mouvement
syndical nigérien a pris ses responsabilités devant l’histoire et les travailleurs comme ce fut le
cas en 1953.
Ainsi l’U.S.T. N avait intensifié les luttes pour la défense des intérêts matériels et moraux des
travailleurs qui étaient gravement compromis à cause de la situation socio-économique difficile
: mais surtout pour l’instauration de la démocratie au Niger. C’est dans ce contexte que le
pouvoir de la 2ème République a été contraint à autoriser la création des partis politiques et
l’organisation d’une conférence nationale souveraine.
Maintenant qu’il est clairement établi que la victoire n’est acquise que dans l’action et dans
l’unité, les travailleurs nigériens ne devront jamais oublier ces facteurs essentiels (unité,
abnégation) aux succès des luttes engagées depuis 1990.
Enfin, pour éviter que le mouvement syndical ne soit soumis aux influences contradictoires des
partis politiques. Il serait très souhaitable que les responsabilités dans les bureaux exécutifs
nationaux des partis politiques soient considérées comme incompatibles avec les
responsabilités au sein des bureaux exécutifs nationaux des syndicats, de leurs sections, sous-
sections et de la centrale.
« Car au sein d’un mouvement syndical digne de ce nom. Il n’y a pas et il ne saurait avoir de
place pour les compromissions, ni pour les tricheries qui sont monnaie courante de plusieurs
formations politiques ». Comme disait le Doyen, DJIBO BAAKARY, le 6 novembre 1990 (à
la conférence syndicale tenue devant la Bourse de Travail). Ce qui n’exclut pas un débat
permanent contradictoire pour aboutir à des compromis nécessaires et acceptables pour toutes
les parties.
La problématique qui se dégage est de savoir comment organiser les luttes efficaces dans
l’unité d’action, étant donné que le nombre des centrales syndicales ne fait que s’accroitre
(au nombre de quatorze actuellement) et surtout certaines sont créées de toutes pièces par
des partis politiques ?

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