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L'ALTERMONDIALISME

Etymologie :
composé du latin "alter« : autre et "mundus", univers,
avec le suffixe –isme servant à former des mots correspondant à une attitude, un
comportement, une doctrine, un dogme, une idéologie ou une théorie.

L'altermondialisme ou altermondialisation est un mouvement social. Un Courant de


protestation fondé sur l'idée que d'autres formes d'organisation du monde que les formes de la
mondialisation libérale sont possibles qui, face à une logique de mondialisation libérale
effrénée, revendique et met en avant des valeurs comme la démocratie, la justice économique,
la sauvegarde de l'environnement, les droits humains en vue d'une mondialisation maîtrisée et
solidaire.

Très hétérogène et composé d'une multitude d'associations, de mouvements d'horizons divers,


d'organisations non gouvernementales, l'altermondialisme se manifeste par des positions qui
vont du réformisme à la rupture. Pour créer des synergies entre les différents mouvements qui
le composent, il tente de développer des réseaux internationaux (Forum social mondial).

L'altermondialisme a connu une phase de médiatisation importante autour des années 2000,
lors des manifestations contre les sommets du G8 (Gênes, 2001) et par la tenue de forums
sociaux mondiaux (Porto Alegre, 2001) en alternative aux forums économiques mondiaux de
Davos. Le choc de la crise financière mondiale de 2007 a donné un écho certain à ce courant
protestataire.
La nébuleuse altermondialiste est très diverse dans ses échelles d'action, du local au global, et
divisée dans ses propositions.

Les grandes étapes de l'altermondialisme :


Début des années 1980 : émergence dans les pays du Sud d'une lutte contre les plans
d'ajustements structurels du FMI.
1994 : il apparaît aux Etats-Unis et en Europe pour lutter contre la précarisation du travail, le
chômage et la remise en cause des acquis sociaux.
1999 : manifestations de Seattle.
2001 : rassemblement de Gêne contre le sommet du G8.
2001 et 2003 forums sociaux de Porto Allègre.
2002 : Forum social européen de Florence, manifestation contre la guerre en Irak.

LE MOUVEMENT ALTERMONDIALISTE

Ce mouvement, né après l'effondrement du bloc soviétique, se veut une force de proposition


afin de dépasser l'image négative de l'antimondialisation. Les critiques et les projets alternatifs
des mouvements et organisations s'en réclamant portent sur les questions de gouvernance, de
rapports Nord/Sud, de développement équitable et durable, par exemple.

Dans le cadre de la mondialisation libérale, qui se fait au profit des pays les plus développés,
servie par les grandes institutions internationales que sont l’OMC, le FMI ou la Banque
Mondiale, émerge une multitude d’organisations non gouvernementales (ONG). Ces ONG
militent pour un autre monde et un modèle de développement qui n’exclurait pas les plus
défavorisés.
Sur quelles positions et sur quelles propositions se fondent les altermondialistes ? Comment
ces mouvements sont-ils relayés à l’échelle régionale ?

1. L'affirmation d'un autre mode de développement


a. Un mouvement né de la contestation du modèle économique libéral
Le mouvement de contestation du modèle libéral est né au début des années 1980 en réaction
aux plans d’ajustements structurels inadaptés que le FMI imposait aux pays les plus pauvres
en contrepartie des prêts financiers.

Il leur était demandé d’importer moins, d’exporter plus et de diminuer les salaires, ce qui
relevait d’une méconnaissance totale des situations économiques locales. Au milieu des
années 1990, ce mouvement de contestation contre le libéralisme se développe en Europe et
aux Etats-Unis dans un contexte d’augmentation du chômage, de multiplication des contrats
précaires et d’essor de la pauvreté.

La naissance du mouvement altermondialiste en tant que force fédératrice date du sommet de


Seattle qui s’est tenu en 1999. En effet, ce sommet qui réunit les membres de l’OMC
(Organisation Mondiale du Commerce), provoque de violentes manifestations qui a entraîné
le blocage de la cérémonie d’ouverture par des milliers de manifestants.

Par la suite, le mouvement se structure et se renforce en élargissant son champ de


revendications. Il propose une autre alternative au Forum économique mondial qui se tient
chaque année à Davos (Suisse), celle du Forum social mondial qui se réunit pour la première
fois en 2001 à Porto Alegre au Brésil.

Depuis, il se tient chaque année et met à son ordre du jour un large panel de sujets comme la
lutte contre la pauvreté, le développement durable, les droits de l’homme, l’hégémonie
culturelle occidentale, les rapports entre politique et démocratie…

b. Les aspirations du mouvement altermondialiste


Les altermondialistes dénoncent la mondialisation libérale et ses conséquences sociales et
économiques dramatiques, les atteintes à l’environnement, la paupérisation des pays du Sud,
la mainmise des firmes transnationales sur l’activité économique mondiale, le mépris
généralisé des droits de l’homme et le rôle négatif des grandes organisations commerciales et
financières au service des pays développés et du libéralisme.

Pour remédier à ces situations, les groupes altermondialistes et différentes ONG


(Organisations non gouvernementales) font diverses propositions. Parmi ces propositions
figure la mise en place d’un commerce équitable qui permettrait, en réduisant le nombre
d’intermédiaires, d’assurer un revenu convenable aux petits producteurs de la planète.

Le mouvement altermondialiste prône la lutte contre le travail des enfants dans les pays
pauvres et contre la spéculation internationale. Il préconise l’effacement de la dette des pays
du Sud, le renforcement des actions pour le respect de l’environnement et la taxation des
transactions financières.
Des institutions internationales comme l’UNICEF (le fonds des Nations Unies pour
l’enfance), l’UNESCO (l’organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la
culture) ou l’OMS (l’Organisation Mondiale de la Santé) s’associent à cette volonté de
changement et émerge petit à petit l’idée d’une gouvernance mondiale.

QUELQUES POSITIONS ET PROPOSITIONS DE L'ALTERMONDIALISME

Démocratiser et modifier les règles de grandes instances internationales considérées comme


non démocratiques (BCE, OMC, FMI, Banque mondiale) et accusées d'abriter des lobbies
d'intérêts privés ;
Alléger la dette des pays pauvres ;
Taxer les transactions financières (ex : taxe Tobin) ;
Développer un commerce équitable (garantie que le producteur bénéficie d'un revenu
"équitable") ;
Empêcher l'épuisement prévisible des ressources naturelles par un développement durable ;
Exclure l'agriculture des négociations de libéralisation (pour garantir la souveraineté et la
sécurité alimentaire) ;
Exclure l'éducation, la santé, les services sociaux, la culture des négociations de l'OMC ;
Démanteler les paradis fiscaux.
D'autres propositions concernent la justice, la garantie de la paix, la démocratie, les droits de
l'homme.

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