Vous êtes sur la page 1sur 8

I.

PROBLEMATIQUE

L’économie sénégalaise est composée majoritairement de PME (Petites et Moyennes


Entreprises) qui évoluent dans un environnement très concurrentiel non seulement au niveau
national, mais surtout, et de plus en plus intensivement au niveau international 1. Ces PME
durant leurs cycles de vie ont constamment besoin d’argent pour financer les investissements
favorisant leur croissance. Ces fonds peuvent provenir de deux sources différentes : le
financement direct ou le financement indirect.

Le financement indirect est une rencontre entre agent à capacité de financement et agent à
besoin de financement avec l’intermédiation d’une banque ou autres intermédiaires financiers.
Par contre, dans la finance directe, il n’y a aucune intermédiation. Dans le système de la
finance directe, les agents à besoin de financement et les agents à capacité de financement se
rencontrent directement pour échanger les titres contre l’argent liquide. Ce dernier peut être
organisé comme non organisé. Le système organisé est surtout caractérisé par une place
boursière qui répond à des normes bien définies.

Dans l’objectif du renforcement de son système financier, les responsables des pays membres
de l’UEMOA ont créé un marché appelé Bourse Régionale des Valeurs Mobilières (BRVM)
en 1996. A sa création, la BRVM comprenait deux principaux compartiments : le
compartiment Actions et le compartiment Obligations. Le compartiment des actions est lui-
même subdivisé en premier et second compartiment, en fonction de la taille des entreprises
candidates et de la portion des titres diffusés dans le public. Les règles applicables à
l’introduction à la BRVM varient en fonction du compartiment choisi et du titre introduit.

De plus afin d’être plus proche et faciliter son accession par les entreprises africaines, la
BRVM a procédé au lancement officiel de son Troisième Compartiment dédié aux Petites et
Moyennes Entreprises (PME) et aux entreprises à fort potentiel de croissance en décembre
20172. L’ouverture de ce troisième compartiment action de la BRVM a été effectuée en Mars
20183.

1
https://www.etudes-et-analyses.com/gestion-strategie/tpe-pme/memoire/difficultes-entreprises-senegalaises-
obtenir-credits-327741.html
2
https://www.brvm.org/ « BRVM: Ouverture d’un troisième compartiment dédié aux PME »
3
https://www.brvm.org/fr/ « historique de la BRVM »

1
En plus du renforcement des marchés monétaires et financiers et d’offrir aux Etats et aux
entreprises une plateforme de financement et d’épargne, la BRVM a d'autres missions
principales. Ses missions sont respectivement:

 L’organisation du marché boursier ;


 La cotation et la négociation des valeurs mobilières : La fixation des prix en fonction
de la demande et de l’offre ;
 La diffusion des informations boursières ainsi que la promotion et le développement
du marché financier dans le but de mieux attirer les potentiels investisseurs.

Toutefois, malgré les efforts consentis pour faciliter son accession par les entreprises, la
BRVM enregistre peu d’entreprises cotées en son sein. A la BRVM près de soixante-cinq (65)
entreprises y sont cotées en 2020 et parmi celles-ci six (6) sont sénégalaises. C’est dans ce
contexte que la réticence des entreprises sénégalaises à la cotation au niveau de la BRVM est
choisie comme sujet de recherche.

II. Revue de la littérature

Les travaux concernant les obstacles de l’introduction en bourse sont nombreux.

Dedehouanou (2018)4 indique que la réticence à l’intégration du marché boursier (BRVM)


pour lever des fonds par les pays de l’UEMOA est héritée de la culture continentale. Cette
culture se traduit par la réticence à l’ouverture du capital de l’entreprise au public afin de
garder une autonomie.

En plus de cette culture, le manque d’information peut être aussi une cause de non
introduction. Cette carence en information a des conséquences aussi bien sur les investisseurs
que sur les émetteurs potentiels. En effet, la méconnaissance du marché financier et ses
mécanismes de fonctionnement peut constituer un frein à l’introduction pour les émetteurs.
Certaines sociétés non cotées peuvent penser que ce mode de financement est exclusivement
destiné aux grosses entreprises et aux multinationales. Pour d’autres, le marché financier est
une jungle dans laquelle les plus petits se font absorber par les plus grosses.

Pour Koffi (2019)5, l’opération d’introduction en bourse peut présenter de nombreux


désavantages, bien que chaque entreprise candidate perçoive cela différemment. Parmi les
4
https://revues.imist.ma/index.php/FFI/article/download/13131/7298
5
http://www.jeacc.org/wp-content/uploads/2019/12/OUATTARA-D.pdf

2
inconvénients habituellement identifiés, on peut relever principalement la divulgation
d’informations financières, la perte de contrôle possible et le cout de l’introduction. Ces
différents phénomènes font que plusieurs sociétés décident volontairement de ne pas s’y
introduire. En effet, les responsables de ces entreprises peuvent décider de ne pas intégrer la
bourse pour des raisons de discrétion, de limiter les démarches administratives, l’ouverture à
d’autres actionnaires, réduction des coûts financiers liés à l’introduction et éviter les tensions
auprès des salariés.

Les responsables de certaines entreprises perçoivent souvent la discrétion et la confidentialité


comme des armes des entreprises dans la course à la concurrence mondiale. Autrement dit,
selon ces derniers, les potentiels concurrents n’auront pas la possibilité de voir les états
financiers des entreprises non cotées en bourses ainsi que d’autres informations pouvant avoir
une idée sur la stratégie de ces dernières. S’introduire en bourse n’est pas un acte gratuit. Les
acteurs en jeux sont nombreux et chacun veut sa part du gâteau. Parmi ces acteurs, nous
pouvons citer l’opérateur boursier, le prestataire des services financier, auditeurs, avocats,
experts comptables et agence de communication.

Les auteurs comme Djoukam et Nekam (2016)6 ont également abordé la question de
l’information financière comme frein à l’introduction en bourse. Selon ces derniers, le
manque de disponibilité de l’information financière constitue un véritable obstacle et frein à
l’investissement local et étranger. En effet, selon eux, des petits épargnants aux grands
investisseurs, tous ont besoin d’être informés, sur ce qu’ils ont acheté ou sur ce qu’ils
pourraient acheter. Ainsi, le manque d’une bonne stratégie de communication pouvant
atteindre ces différentes cibles peuvent être un obstacle à leur intégration dans le marché
boursier.

Selon Goffee7 (1996), le principal défi des entreprises familiales est de promouvoir la
croissance sans remettre en cause la pérennité du contrôle familial. L’introduction en bourse
peut faire l’objet d’ouverture à des associés autres que les membres de la famille. Cette
crainte d’avoir de nouveaux associés peut expliquer les méfiances des responsables des
entreprises familiales à intégrer les marchés boursiers.

6
http://www.finafrique.com/Etude_Marches_Financiers_Afrique.pdf
7
https://www.researchgate.net/publication/
257823468_Performances_et_caracteristiques_financieres_comparees_des_entreprises_familiales_et_non_fa
miliales_le_role_moderateur_de_la_cotation_en_bourse_et_du_degre_de_controle_actionnarial

3
Carius (2014)8 pense qu’il reste encore bien des défis à la BRVM pour voir s’accroitre
considérablement la liquidité et la profondeur du marché régional. Pour lui, les acteurs
étrangers sont encore confrontés au manque de transparence et de régularité dans les
communications de la BCEAO. Cette insuffisance de communication pourrait rendre plus
indécis les acteurs étrangers par crainte d’une fragilisation de leurs positions. En effet, selon
ce dernier, la perception du risque reste jusque-là très limitée avant l’introduction de la
notation financière. De même, le mécanisme monétaire, garantissant la convertibilité du CFA,
est encore très méconnu et peu maitrisé par les acteurs étrangers aux zones UEMOA et
CEMAC. Cela est contraire aux souhaits des investisseurs étrangers sur les marchés
financiers. Ces derniers souhaitent avoir non seulement une vision claire du risque mais aussi
une possibilité efficace voire efficiente d’entrer et de sortir ses capitaux (entry and exit
threshold) du marché à moindre cout et dans des délais très court.

Pour Barry9 (2016), la bourse doit jouer un rôle central dans une économie qui se veut
dynamique. Face au manque de culture boursière des sénégalais, le Conseil national du
patronat compte sur la sensibilisation pour renverser la tendance.
Les résultats très satisfaisants de la BRVM d’Abidjan, dont le Sénégal est membre, n’ont rien
changé. Peu d’entreprises sénégalaises sont cotées en bourse. Plusieurs raisons sont avancées
par les spécialistes. Il ressort de leurs analyses que le manque de culture boursière de la
plupart des sénégalais, la réticence des chefs d’entreprises et le manque d’informations sont
en grande partie responsables. A part la Sonatel souvent citée en exemple et quelques
entreprises, l’économie nationale est presque absente de la BRVM.

III. QUESTION DE RECHERCHE

Cette question est structurée en une question principale et deux questions spécifiques

Question centrale de recherche

Qu’est-ce qui motive la réticence des entreprises sénégalaises à être coté à la BRVM ?

IV. Questions spécifiques 

8
https://www.agenceecofin.com/avis-d-expert/2307-21751-il-reste-encore-bien-des-defis-a-la-brvm-pour-voir-
s-accroitre-considerablement-sa-liquidite
9
https://www.enqueteplus.com/content/cotation-et-investissement-boursiers-au-senegal-les-s%C3%A9n
%C3%A9galais-entre-manque-de-culture

4
1. Le manque d’information constitue-t-il un obstacle à l’introduction des entreprises à
la BRVM ?
2. La peur de perdre le contrôle incite-t-il les entreprises à ne pas être côté ?
V. Objectif de recherche
Un objectif général et deux objectifs spécifiques sont visés dans cette étude
VI. OBJECTIF GÉNÉRAL
Analyser les obstacles incitant les entreprises sénégalaises à ne pas être côté à la
BRVM.
VII. OBJECTIF SPÉCIFIQUE
1. Vérifier si le manque d’information constitue un obstacle à l’introduction des
entreprises à la BRVM. 
2. Voir sir la peur de perdre de contrôle incite les entreprises sénégalaises à ne pas
être cotées à la BRVM.
VIII. INTÉRÉT DE L’ÉTUDE

Intérêt personnel :

La réalisation de ce travail nous permettra d’approfondir nos connaissances dans le domaine


financier dans le cadre général. Cette analyse de la réticence des entreprises sénégalaises à ne
pas être coté à la BRVM nous aide à mieux comprendre l’environnement financier dans
l’UEMOA dans le cadre général, la BRVM et le marché financier au Sénégal dans le cadre
particulier.

Intérêt scientifique :

Sur le plan scientifique, ce travail permettra à toute personne effectuant une recherche dans le
domaine de la Bourse Régionale des Valeurs Mobilières d’avoir un certain nombre
d’informations relatives à son travail.

Intérêt managérial :

La réalisation de ce travail sera non seulement bénéfique pour la BRVM, mais aussi pour
l’économie dans son ensemble. Avec ce document, la BRVM pourra retrouver des idées pour
mieux adapter sa stratégie et attirer plus de partenaires. Avec les avantages liés à la cotation
des entreprises en bourse, les entreprises qui s’inspireront de ce document pour intégrer la

5
BRVM. Cette intégration pourra avoir des conséquences sur leur performance au bénéfice de
l’économie.

IX. HYPOTHESE DE RECHERCHE

Nous avons une hypothèse centrale et deux hypothèses spécifiques.

Hypothèse centrale

Les causes de la réticence des entreprises sénégalaises à être coté à la BRVM sont relatives à
la transparence et aux craintes de perte de pouvoir

Hypothèses spécifiques

Le manque d’information constitue un obstacle à l’introduction des entreprises à la BRVM.

La peur de perdre de contrôle incite les entreprises sénégalaises à ne pas être coté à la BRVM.

X. DÉFINITION DES CONCEPTS CLES

L’introduction en bourse :

Une introduction en bourse est une opération financière destinée à lever des fonds
(augmentation de capital) sur un marché financier en y vendant des titres financiers.

Marché financier :

C’est un marché sur lequel des personnes physiques, des sociétés privées et des institutions
publiques peuvent négocier des titres financiers et autres actifs financiers, à des prix reflétant
l’offre et la demande.

Bourse :

Une bourse est une place de marché centralisé où les actions de sociétés cotées publiquement en
bourse sont achetées où vendues.

Marché boursier :

6
Un marché boursier est une institution qui peut être détenue par des acteurs publics ou privés et
permet d’échanger des actifs standardisés et de fixer ainsi de manière très régulière le prix de
référence de ces actifs.

XI. MÉTHODOLOGIE DE RECHERCHE

Champ d’étude :

Ce sujet porte sur le marché boursier de l’UEMOA (BRVM). Dans ce marché, on s’intéresse
à la réticence à son intégration par les entreprises sénégalaises.

Recherche documentaire :

La recherche documentaire se fera au niveau de la BRVM Sénégal. Les documents à consulter


sont relatifs aux conditions à remplir pour intégrer la BRVM.

Guide d’entretien :

Un guide est conçu et doit être administré à un certain nombre de responsable de la BRVM.

Questionnaire :

Ce questionnaire est adressé aux responsables des entreprises. Il porte surtout sur leur
motivation à intégrer ou non la BRVM et leurs appréhensions de cette bourse.

Analyse et traitement des données

Les informations recueillies à partir du guide d’entretien feront l’objet d’une analyse
documentaire. Ceux recueillies à partir du questionnaire sera traité à partir du logiciel Excel.

XII. ANNONCE DU PLAN

CHAPITRE 1 : Présentation du cadre de l’étude

Section 1 : Présentation de l’environnement économique sénégalaise

Section 2 : Présentation de la BRVM

CHAPITRE 2 : Cadre théorique et méthodologique

7
Section 1 : Cadre théorique

Section 2 : Cadre méthodologique

CHAPITRE 3 : Présentation et Analyse des Résultats et Perspectives d'amélioration

Section 1 : Présentation et Analyse des résultats

Section 2 : Perspectives d'amélioration

XIII. WEBOGRAPHIE

 https://www.cairn.info
 https://jeacc.org/
 https://www.academia.edu/
 https://www.brvm.org/fr/
 http://www.finafrique.com/
 https://www.researchgate.net/
 https://www.agenceecofin.com/
XIV. BIBLIOGRAPHIE
 https://revues.imist.ma/index.php/FFI/article/download/13131/7298
 http://www.jeacc.org/wp-content/uploads/2019/12/OUATTARA-D.pdf
 http://www.finafrique.com/Etude_Marches_Financiers_Afrique.pdf
 https://www.researchgate.net/publication/
257823468_Performances_et_caracteristiques_financieres_comparees_des_entreprises
_familiales_et_non_familiales_le_role_moderateur_de_la_cotation_en_bourse_et_du_
degre_de_controle_actionnarial
 https://www.agenceecofin.com/avis-d-expert/2307-21751-il-reste-encore-bien-des-
defis-a-la-brvm-pour-voir-s-accroitre-considerablement-sa-liquidite
 http://www.jeacc.org/wp-content/uploads/2019/12/MONDA-et-MAYEGLE.pdf

Vous aimerez peut-être aussi