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marocaines.
Durant les années de l’étude, 35% des entreprises ont déposé des demandes de crédit auprès des
banques avec un décalage encore dépendant de la taille. Les GE enregistrent la proportion la plus
élevée avec un taux de 56%, contre seulement 27% pour les TPE. L’enquête a dévoilé les principaux
éléments dissuasifs à l’accès au crédit, à savoir : le taux d’intérêt élevé (40%) ainsi que les garanties
exigées par les institutions financières (34%). Aussi, près de 33% des entreprises évitent le recours à
ce type de financement pour des raisons religieuses.
Aussi, les résultats de l’enquête ont confirmé que l’accès au financement constitue un obstacle
majeur à la compétitivité des entreprises et plus particulièrement pour les TPME. Ce résultat est
conforme à celui de Belas (2018) qui a démontré que l’accès au financement est le facteur le plus
important pour que les PME soient compétitives sur le marché. Le taux d'intérêt élevé ainsi que les
garanties exigées par les banques sont les principaux freins à la demande de crédit
D’abord, sur le plan de la fiscalité, les résultats ont prouvé que le système fiscal marocain est jugé
contraignant par 60% des entreprises et 51% des entrepreneurs le considèrent complexe. Cette
proportion est de 63% chez les GE.
Aussi, 60% des entrepreneurs considèrent que le système fiscal marocain est inéquitable. 95% de
cette proportion estiment que cette iniquité présente un obstacle à l’investissement et un facteur
favorisant les pratiques informelles. Sur le plan des procédures administratives, 65% des entreprises
estiment que les procédures sont complexes et présentent un obstacle pour le développement de
leurs activités. Pour 49% des entreprises, la qualité de service, l’accès à l’information et les délais de
paiement sont considérées comme des contraintes sérieuses à leurs compétitivités.
Les résultats de HCP ont aussi révélés que les chefs d’entreprises ont généralement une opinion peu
satisfaisante vis à vis de l’administration publique. Ce qui constitue un obstacle au déroulement de
leurs activités conformément aux travaux de Weaver en 2011 et de Giang en 2018 qui ont conclu que
les procédures complexes présentent des obstacles au développement de l’entreprise.
Selon le rapport de la BM « Doing Business » 2020, le Maroc a bien performé en ce qui concerne les
composantes de base qui soutiennent la création d'entreprise : permis de construire, exécution de
contrats. En effet, le Maroc a mis en œuvre un ambitieux programmes de réformes dont notamment
la réduction du taux de l'impôt sur les sociétés, le renforcement de la protection des investisseurs
minoritaires, et l'introduction du paiement électronique pour les droits de port (World Bank, 2020).
Or, l’enquête DB ne prend pas en considération tous les critères qui intéressent les investisseurs
comme la gouvernance, la taille critique du marché, la compétitivité, la stabilité
macroéconomique, la qualité des infrastructures, la corruption, etc. Ces facteurs qui sont
théoriquement et empiriquement approuvés par les chercheurs comme étant des indicateurs
indispensables pour l’amélioration du climat des affaires d’un pays (Eifert et al., 2005; Giang et al.,
2018; Huisman, 2018). Cela peut expliquer en partie les contradictions observées au niveau des deux
enquêtes analysées.
En somme, on peut dire que l’enquête du HCP a le mérite de mettre le doigt sur certaines entraves
majeures que rencontrent les entreprises au Maroc. Elle a aussi l’avantage de prendre en
considération l’hétérogénéité du tissu productif et les disparités régionales.
L’universitaire distingue, d’abord, les facteurs dits de compétitivité, qui augmentent les coûts des
facteurs de production (le travail, le capital…). Il s’agit notamment de la difficulté d’accès à beaucoup
de ressources comme le foncier, le financement, «qui pose de moins en moins de problème parce
que les taux ont baissé, les garanties collatérales ont également diminué, mais, malheureusement,
les entrepreneurs marocains ont une faible propension à recourir au crédit bancaire, préférant
l’autofinancement», et l’énergie dont le coût grève la compétitivité des entreprises.
Dans la seconde famille de freins, El Malki parle de «l’accompagnement des entreprises, c’est-à-dire
de l’écosystème entrepreneurial, qui demeure peu structuré, peu performant, faible en quantité, ceci
sans oublier que l’impact de cet écosystème sur la performance des entreprises est extrêmement
limité, malgré l’existence de plus de 60 structures au Maroc».
Selon lui, il y a aussi un autre problème et non des moindres, c’est qu’il y a une inadéquation entre
les besoins exprimés par les entreprises et les offres de ces structures d’accompagnement, qui
souffrent également de manque de moyens financiers suffisants.
Enfin, la troisième et dernière famille de freins qui empêchent le Maroc de construire une société
entrepreneuriale est liée à sa culture et à son système éducatif. Pour le patron de l’ISCAE Rabat, «les
Marocains ont culturellement une certaine aversion au risque, parce qu’ils ont peur de l’échec».
«Les enseignants et les cursurs sont là pour délivrer des savoirs théoriques et techniques, plutôt que
pratiques. Bref, tout le dispositif fonctionne en silos alors que l’entrepreneuriat requiert des
complémentarités, des synergie», a-t-il ajouté.
Une faiblesse au niveau du capital humain, avec un décalage entre les compétences disponibles sur
le marché du travail et les attentes des entreprises et des administrations, à la fois autour de
compétences spécifiques et, plus généralement, de la culture du travail et du professionnalisme. A ce
titre, environ 22% des entreprises déclarent que les effectifs sont formés d’une manière inadéquate ;