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Les défaillances de communication financière des entreprises camerounaises 24/08/2018 11(44

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Les défaillances de communication financière des


entreprises camerounaises

Kadouamai Souleymanou

Maitre de Conférences

ISS-Université de Maroua, Cameroun

Membre du LAREGO

Lubica Hikkerova

Professeur

IPAG Business School, Paris, France

Introduction

La communication financière concerne essentiellement les sociétés cotées du fait 1

des obligations légales de la place de cotation. Si dans les grands pays anglo-saxons,
comme les USA, les dirigeants vont au-delà des exigences légales, la protection et
l’information des actionnaires minoritaires n’est pas assurée dans tous les pays
développés. En effet, le refus du législateur d’instaurer des actions en justice
collectives et une jurisprudence parfois sévère limitent les possibilités de recours de
ces actionnaires, même si dans le même temps l’instauration des normes IFRS a
accru l’homogénéité et la transparence des états financiers des sociétés cotées en
Europe (Boulerne et al, 2011 ; Mazars, 2014).

Imposée par la réglementation (i.e. la publication de comptes trimestriels pour les 2

entreprises cotées sur le NYSE) et recommandée par les codes de bonne

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gouvernance (Boulerne et Sahut, 2010), la communication financière résulte


également des pratiques volontaires (communiqués de presse, présentations aux
analystes) afin de promouvoir la visibilité des entreprises ou de ses projets. En effet,
sous l’hypothèse d’efficience des marchés financiers (Jawadi et Sahut, 2009), la
transparence d’une entreprise sur le marché (via une information précise et
crédible) est un élément déterminant pour la valorisation de ses titres et sa
flexibilité financière (possibilité de recourir au marché pour se financer). C’est la
raison pour laquelle les grandes sociétés sont généralement dotées d’un service de
communication financière et font appels à des agences spécialisées dans ce
domaine, contribuant ainsi au développement d’un véritable marché de
l’information financière. Dans ce sens, la communication financière constitue un
champ d’investigation pour les chercheurs qui tentent d’expliquer ses liens avec la
stratégie (Boubaker et al., 2011), la performance (Flammer, 2015), la structure de
propriété (Labelle et Schatt, 2005), la satisfaction des investisseurs (Cavelius, 2010)
ou encore les difficultés financières des firmes (Amar et Zéghal, 2006).

Les dirigeants des entreprises non cotées perçoivent trois freins à l’introduction en 3

bourse : les obligations telles que la communication financière, les contraintes


réglementaires et le risque de perte de contrôle. Ainsi, 95% des dirigeants de
sociétés non cotées en France n’envisagent pas une introduction en bourse, même
si 70% d’entre eux déclarent avoir des besoins de financement à court terme, et
estiment que les banques financent difficilement l’immatériel (Wilson, 2014). Par
ailleurs, ils sont moins réservés à l’égard de l’émission d’obligations, à laquelle ils
seraient favorables à 47% pour financer leur croissance compte tenu des moindres
contraintes, notamment en matière d’information financière à fournir. Les
dirigeants sont donc balancés entre les opportunités issues d’une introduction en
bourse pour financer la croissance et les contraintes qu’une cotation impose.

Même si la communication financière des sociétés non cotées est généralement 4

faible dans la plupart des pays (par exemple, en France, la loi n’impose qu’un
rendez-vous par an, lors de l’assemblée générale d’approbation des comptes avec le
rapport de gestion), deux éléments contribuent à son développement. D’une part,
l’actionnariat et en particulier les fonds d’investissement peuvent imposer des
règles de communication financière (reporting détaillé semestriel ou trimestriel par
exemple) au-delà des exigences réglementaires via les statuts ou un pacte
extrastatutaire. Pour un même pays d’investissement, cette demande est plus forte
lorsqu’ils sont habitués à recevoir de nombreuses informations des sociétés cotées
(Léger, 2008). D’autre part, l’impact marketing de la communication financière :
« Ainsi, une PME qui prépare, à plusieurs années d’échéance, son introduction en
Bourse, a tout intérêt à faire parler d’elle et de ses résultats dans la presse
financière. Cela permet de se faire remarquer par les investisseurs » (Léger, 2008).
L’importance de la place financière d’un pays et sa capacité à financer les
entreprises est donc un déterminant de la communication financière des firmes non
cotées.

En Afrique, la communication financière ne connait pas le même stade de maturité 5

(Guerineau, et Jacolin, 2014). En effet, l’opacité des pratiques de communication


financière résulte des réalités vécues par les dirigeants des entreprises africaines,
l’environnement juridique et comptable, ainsi que le faible recours au marché
boursier comme source de financement des entreprises. En contrepartie, cette
opacité limite l’expansion des bourses de valeurs malgré les besoins de
financements grandissants des entreprises. Dans ce contexte, la compréhension des
déterminants du manque de communication financière est un enjeu fondamental.
Cet article enrichit les divers travaux de recherches focalisés sur la communication
financière des entreprises cotées dans les pays développés à travers une meilleure

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appréhendassions des déterminants de défaillances de la communication financière


dans les pays africains où la réglementation et le pouvoir des bourses sont moins
importants. Nous nous intéressons plus particulièrement au cas du Cameroun dont
la place boursière est devenue, depuis le 31 octobre 2017, la place boursière de
l’Afrique centrale avec le transfert de la Bourse des valeurs mobilières d’Afrique
centrale (BVMAC) suite au sommet des chefs d’Etat de la CEMAC à Ndjamena.

Cet article est structuré comme suit : La première section présente les déterminants 6

de la communication financière pour les sociétés cotées et non cotées. La deuxième


section tente d’analyser l’influence des marchés boursiers africains sur la
communication financière de leurs entreprises grâce à la synthèse des rapports sur
le respect des normes et codes de 34 pays africains. Puis, la troisième section
s’intéresse au cas spécifique du Cameroun. Nous procédons alors à une régression
logistique binaire pour expliquer les défaillances de la communication financière
des firmes camerounaises non cotées.

1 - Les déterminants de la communication comptable et


financière

Le manque ou la crise de communication financière illustre l’inefficience 7

informationnelle dont résulte l’incapacité des investisseurs à accéder aux


informations financières nécessaires à leurs choix d’investissement. Cela résulte
soit d’une volonté des dirigeants soit de leur incapacité à fournir ces informations.
Dans le dernier cas, elle renvoie aux manquements du système d’information
comptable (SIC), qui ne permet pas de produire des informations fiables pour la
communication financière. Depuis les années 1960, la littérature sur
l’environnement comptable s’est intéressée à cette relation entre la comptabilité et
la communication financière (Hopwood, 1978 ; Barbu, 2005​ [1] ; Lefrancq, 2006).
De fait, un SIC efficace est une condition nécessaire à la communication financière.
D’autres éléments comme le cadre économique du pays et de l’entreprise, le secteur
d’activité, le statut de cotation, l’ouverture du capital, ou le cadre juridique
(Boubaker et al., 2011) caractérisent les pratiques de communication financière. En
s’inscrivant dans le courant de la théorie normative de la comptabilité (Chambers,
1955), cette étude analyse les contraintes à la communication financière des
entreprises africaines, dont les normes juridiques, la culture comptable et les
caractéristiques capitalistiques des firmes.

L’environnement comptable est le ressort essentiel de la relation entre le système 8

d’information comptable (SIC) et la communication financière. Ainsi, selon Gray


(1988) : « les valeurs culturelles nationales affectent la diffusion d’information. Les
différences culturelles entre pays sont à l’origine de l’écart de niveau de divulgation
volontaire d’information ». Cette relation a été notamment étudiée dans différents
contextes par les travaux de Nair et Frank (1980), Bromwich et Hopwood (1983),
Belkaoui (1983), Soeters et Schreuder (1988). Les travaux de Violet (1983) ont mis
en évidence la contribution des variables culturelles à limiter le succès des normes
comptables IAS, remplacées depuis par les normes IFRS. Par ailleurs, Djoutsa
Wamba et al. (2016) ont relevé la difficulté d’accès au financement par les PME de
multiples pays en développement et/ou en transition. En effet, cela est dû à
l’absence d’une comptabilité bien normalisée, ce qui induit une défiance des
investisseurs envers les entrepreneurs. C’est donc le cadre juridique, décrivant les
obligations légales en matière de production d’information comptable, qui oblige
les entreprises à mettre en place un SIC et structure la communication financière.
Ensuite la culture comptable et les caractéristiques capitalistiques de la firme
influencent le niveau de divulgation d’information financière par ses dirigeants.

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1.1 - Cadre juridique et pratique de communication financière

Au niveau des normes juridiques, le système comptable constitue tout d’abord la 9

base de toute production d’un système d’information dont disposent les agents
économiques (Capron, 2006). Pour Haas (2010), « la comptabilité est le cœur du
réseau qui unit la fiscalité, le droit et la gestion des entreprises sous la
responsabilité des comptables professionnels ». D’autres auteurs (Flower et
Lefebvre, 1997 ; Nobes et Parker, 1995) affirment que les liens entre la comptabilité,
la fiscalité et le cadre juridique constituent les facteurs qui expliquent les
différences entre les rôles joués par la profession comptable, le poids de l’État dans
la vie économique, le contexte économique et la place des marchés financiers. Dans
ce sens, les contraintes juridiques imposées aux entreprises dépendent de leur taille
et de leur recours ou non à l’épargne publique. Selon plusieurs études empiriques
menées, le manque d’intérêt des entreprises pour la communication financière
s’explique par l’attitude des dirigeants à ne produire des données comptables que
pour rendre compte aux administrations fiscales (Holmes et Nicholls, 1988 ;
Lavigne, 1996 ; Lemaire, 2010). À cet effet, l’hypothèse H1 est formulée : les
faiblesses du cadre juridique contribuent aux défaillances en matière
de communication financière des entreprises.

1.2 - Culture comptable et communication financière

Selon Hatch (1999), toute organisation est formée en partie, par des processus 10

culturels construits par une variété d’acteurs, dont la source la plus immédiate
d’influence externe est la culture organisationnelle. Schein (1985) définit la culture
organisationnelle comme l’ensemble des postulats, découverts ou développés par
un groupe en vue de résoudre les problèmes d’adaptation externe et d’intégration
interne. C’est un modèle de croyances et d’attentes partagées par les membres de
l’organisation (Schwartz et David, 1981), une structure latente de signification qui,
au cours du temps, contraint la perception, l’intégration et le comportement des
individus (Jelinek et al., 1983). Si toute organisation a des valeurs centrales
partagées par ses acteurs (Van Maanen, Barlev, 1984), la culture comptable
organisationnelle peut être conceptualisée et quantifiée comme un ensemble de
valeurs liées à la considération de la comptabilité par les membres d’une entreprise.
La relation entre la culture et le système comptable a en particulier été analysée à
partir du modèle de Hofstede (1980) et de Gray (1988). Deux familles de culture
comptable opposée pour les principaux pays industrialisés en ressortent :
les pays dont la culture comptable est orientée par la pratique : c’est l’approche
anglo-saxonne qui repose sur l’utilisation de « principes comptables
généralement acceptés » (GAAP, Generally Accepted Accouting Principles) ;
les pays dont la culture comptable est plutôt basée sur la réglementation ou la
loi : c’est l’approche de l’Europe continentale du japon et de l’Afrique.

Par ailleurs, le niveau organisationnel de la culture comptable à l’ère de la 11

normalisation a suscité beaucoup d’intérêt. Dans ce cadre, l’influence de


l’environnement comptable (Doupnik et Salter, 1995 ; Chouchane, 2005) est mise
en évidence. Si beaucoup d’auteurs considèrent la culture organisationnelle comme
un antécédent de la perception du comportement des individus, elle est par ce biais
un facteur déterminant de la communication financière. Cela nous amène à
proposer l’hypothèse, H2 : Plus la culture comptable de l’entreprise est
faible, plus les défaillances en matière de communication financière
sont fortes.

1.3 - Caractéristiques capitalistiques des firmes et pratique de

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communication financière

L’examen de la littérature financière révélant des caractéristiques capitalistiques 12

des firmes permet d’identifié l’ouverture du capital de la firme comme le principal


facteur expliquant la fourniture d’information aux investisseurs externes. Au-delà
du risque de dilution et de perte de contrôle pour les actionnaires existants,
l’émission d’actions est un mauvais signal pour les investisseurs dans la mesure où
toute ouverture du capital pour une firme traduit son insuffisance de fonds propres
(Myers et Majluf, 1984). Par conséquent, le risque de sous-évaluation lors de toute
augmentation de capital qui est accentuée pour les firmes non cotées du fait d’une
plus grande asymétrie informationnelle (Sahut et Lantz, 2009 ; Rahj, 2016). En fait,
d’après Ritter et Welch (2002, p. 1786), « toutes les théories de la sous-évaluation
fondées sur l’asymétrie informationnelle partagent la prévision que la sous-
évaluation est positivement associée au degré de l’asymétrie informationnelle ».

La divulgation d’informations financières volontaires par les dirigeants est alors un 13

moyen de réduire cette asymétrie, rassurer les investisseurs potentiels, et limiter la


sous-évaluation des titres de leur firme. En particulier, Schrand et Verrecchia
(2002) ont montré, sur un échantillon de 2520 introductions en bourse aux USA
entre 1990 et 19999, que les entreprises qui divulguent massivement des
informations financières avant une introduction en bourse affichent une plus faible
sous-évaluation que les autres. Ces firmes continuent à accroître leurs divulgations
d’informations après leur introduction en bourse. On en déduit l’hypothèse H3 :
Plus le capital d’une firme est fermé, plus l’apparition d’une crise de
communication financière est forte.

En résumé, les pratiques de communication financière peuvent être influencées par 14

les opportunités ou les contraintes qui s’offrent aux entreprises, leur permettant de
concevoir un système d’information rigoureux ou apparent pour diffuser ou non de
l’information financière aux investisseurs. Ainsi, l’environnement juridique, le
degré d’ouverture du capital de la firme et sa culture comptable peuvent conduire à
l’apparition de crise de communication financière de cette firme. Partant du besoin
d’internationalisation des pratiques comptables et des marchés financiers,
l’ouverture du capital, voire l’introduction en bourse présente ou future, est
également un moteur pour améliorer la communication financière de l’entreprise
africain (voir la figure n°1).

Figure 1 - Modèle conceptuel de communication comptable et financière

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2 - Analyse globale de la situation en Afrique

L’importance de la place financière d’un pays ainsi que sa capacité à financer les 15

entreprises sont des facteurs déterminants de la communication financière des


firmes non cotées. Dans ce sens, nous dressons un panorama des difficultés et
contraintes de communication financière des sociétés cotées en Afrique. Pour ce
faire, nous avons analysé et synthétisé les rapports sur le Respect des Normes et
Codes (RRNC/ ROSC), réalisés par la Banque Mondiale de 2001 à 2015, pour 34
pays africains (voir l’annexe n°1). Notre analyse fait globalement ressortir que ces
problèmes s’articulent autour de :
la faiblesse du niveau d’information financière fourni, et de sa qualité surtout
pour les investisseurs internationaux,
la crédibilité de la profession comptable, laquelle est indispensable pour fiabiliser
et garantir les informations financières diffusées ;
la prédominance des règles fiscales sur les règles comptables, ce qui constitue un
frein majeur au respect de la transparence financière ;
la très faible demande locale d’informations comptables et financières de
qualité ;
et le contrôle insuffisant de la qualité de l’information financière par les autorités
de réglementation et les investisseurs institutionnels.

Ces constats peuvent être déclinés de manière plus détaillée par zone géographique. 16

En Afrique australe

En Afrique du sud, pour améliorer leur transparence, les informations 17

financières vérifiées de toutes les sociétés doivent être mises à la disposition du


public sur demande.
Au Botswana, la nature des états financiers à présenter et leur vérification est
toujours une préoccupation pour les investisseurs et les autres utilisateurs.
Il y a une absence de marché boursier à Madagascar à cause de l’indisponibilité
des comptes annuels des sociétés, et de la faiblesse de l’information financière
dans le secteur privé.

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Au Malawi, la mise en place de rapports financiers de bonne qualité pour les


entreprises cotées au Malawi Stock Exchange (MSE) devient nécessaire afin de
renforcer la confiance dans cette bourse et contribuer à la construction d’un
système financier solide.
Au Mozambique, le marché boursier est principalement un marché obligataire
avec 13 obligations distinctes émises par l’Etat et le secteur privé. Les états
financiers sont préparés avant tout à des fins fiscales.
Au Zambie, c’est la composition, les fonctions et les pouvoirs du Conseil
d’information financière qui permettent d’assurer l’indépendance et l’efficacité
de la réglementation sur les rapports financiers à usage général.
Au Zimbabwe, les états financiers des sociétés cotées sont généralement soumis
à un examen minutieux du marché, comprenant une analyse financière
approfondie.

En Afrique centrale

Au Congo, la qualité ainsi que la demande d’information comptable et financière 18

sont encore peu développées.


La Bourse des Valeurs Mobilières de l’Afrique Centrale (BVMAC) et le marché
« Douala Stock Exchange » (DSX) vont fusionner. Le problème du
rapprochement entre la Commission de surveillance des marchés financiers de
l’Afrique centrale (Cosumaf), et son équivalent au Cameroun, la Commission des
marchés financiers (CMF) se pose, ainsi que celui de la réglementation
applicable. Mais la BVMAC n’a encore enregistré aucune société gabonaise parce
que le niveau d’information qu’elle fournisse est trop faible pour un investisseur
international.
Au Tchad, les principales faiblesses contraignant l’accès aux informations
financières sont l’absence d’un système centralisant les bilans des entreprises et
le non-respect par les sociétés de l’obligation de déposer leurs états financiers
auprès des greffes des tribunaux.

En Afrique de l’est

Au Burundi, la faiblesse de la demande locale d’information comptable et 19

financière explique l’absence d’un marché boursier.


Au Kenya, afin d’obtenir un cadre juridique et réglementaire propice au
développement de la communication financière, une révision de la Loi sur les
comptables, ainsi que la Loi sur les compagnies et les règlements connexes
s’avère nécessaire.
En Ouganda, les autorités n’ont aucune responsabilité directe à l’égard des
rapports financiers des sociétés cotées, qui sont réglementées par la bourse
ougandaise.
Au Rwanda, une amélioration des pratiques de communication financière et
d’audit est nécessaire afin de contribuer à la stabilité du système financier, et la
transparence des opérations réalisées par les entreprises du secteur public.
En Éthiopie, la question de la mise en place d’une bourse se pose dans le but de
renforcer les capacités du secteur financier financé par la Banque Mondiale.
En Tanzanie, d’une manière générale, les grandes entreprises, les firmes ayant
des relations commerciales internationales, ainsi que les banques et les
institutions financières préparent des états financiers de meilleure qualité que les
autres entreprises.

En Afrique du nord

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En Egypte, ces dernières années, un certain nombre de réformes majeures ont 20

été incorporées dans la réglementation boursière pour améliorer la transparence,


mais la mise en œuvre et l’application des règles restent un problème central.
Au Maroc, des problèmes subsistent en ce qui concerne la qualité de
l’information diffusée. Le Conseil Déontologique des Valeurs Mobilières (CDVM)
devrait être doté de moyens suffisant pour assurer l’intégrité du marché.
En Mauritanie, l’offre d’information comptable et financière est encore peu
développée. Améliorer le rôle des auditeurs et accroître la transparence
financière dans les secteurs privé et parapublic deviennent des objectifs cruciaux.
Au Soudan, le manque de structuration et de technique de la profession des
experts comptables et des auditeurs, ainsi que les conditions pour y accéder sont
un frein au développement d’une information financière de qualité.
En Tunisie, plusieurs sociétés cotées trouvent les obligations de publication trop
lourdes et faisant double emploi. Il en résulte que certaines sociétés ne s’y
conforment pas influençant ainsi la qualité de l’information financière diffusée
aux investisseurs.

En Afrique de l’ouest

La Bourse Régionale des Valeurs Mobilières (BRVM) est commune à l’ensemble des 21

huit (8) pays de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) à


savoir : le Bénin, le Burkina Faso, la Cote d’Ivoire, la Guinée, le Mali, le Niger, le
Sénégal et le Togo.
Le Sénégal occupe la première place sur le marché boursier de l’UEMOA.
Toutefois, ce marché se caractérise par la dominance des emprunts obligataires
(plus de 85% des émissions en 2016), et la faiblesse des moyens de contrôle des
autorités boursières.
Le Bénin, exprime le besoin de soutenir le fonctionnement du marché financier
régional, à cause de la faiblesse du niveau d’information fourni par les
entreprises de ce pays.
Au Burkina Faso, les stratégies institutionnelles de communication déficientes
limitent l’expansion du marché financier.
En Côte d’Ivoire, les fortes obligations en matière d’information financière pour
émettre des actions en bourse limitent la demande d’introduction en bourse.
En Gambie, renforcer la profession comptable constitue un enjeu pour construire
une solide infrastructure d’information financière.
En Guinée, les besoins concernent l’amélioration du rôle des auditeurs ainsi que
de la transparence financière dans le secteur privé et parapublic.
Au Libéria, le marché offre peu d’instruments de crédit au secteur privé. Le
développement du marché financier est conditionné par la mise en place d’une
infrastructure juridique et comptable appropriée.
À ce jour, aucune entreprise malienne ne s’est introduite en bourse à cause de la
faible demande d’information comptable et financière au sein du secteur privé.
Le Niger a besoin de renforcer la crédibilité de la profession comptable pour
fiabiliser l’information financière, afin de palier notamment à l’indisponibilité
d’unités dédiées à la vérification de l’information financière sur le marché
boursier.
Il n’existe pas de bourse en République Démocratique du Congo à cause de la
prédominance des règles fiscales sur les règles comptables, ce qui constitue un
frein majeur à la transparence financière.
Au Togo, la qualité de l’information financière produite par les entreprises
dépend de leur statut. Les travaux d’adoption des IFRS devraient permettre
d’améliorer l’information des investisseurs.

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À l’issu de notre première étude de l’environnement comptable, nous avons réalisé 22

une analyse textuelle de ces rapports, à l’aide du logiciel Sphinx-Quali, afin de


dégager les sentiments et orientations des différentes parties prenantes dans ces
pays. Notre première analyse a mis en lumière que l’environnement comptable et
juridique ainsi que les pratiques des sociétés concourent à la qualité de la
communication financière. Autrement dit, le niveau de culture comptable des
sociétés est le déterminant majeur de leur niveau de communication financière vers
les investisseurs extérieurs. L’inaptitude à la communication financière des
entreprises africaines se révèle à travers trois caractéristiques :
La méfiance
La méfiance reste l’un des plus grands obstacles à la création ou au
développement de partenariats. Elle trouve sa source dans le défaut de
transparence des firmes ainsi que le manque d’informations fiables sur les
intentions des parties prenantes.
Le flou de l’information
Le manque d’information et de données fiables à travers le continent africain
entrave sévèrement le fonctionnement et l’expansion des marchés financiers. En
outre, plus le capital d’une société est fermé, moins celle-ci est enclin à diffuser
des informations.
Le flou de l’imagination
Le flou de l’information alimente le flou de l’imagination. En l’absence
d’information suffisante, il est difficile pour les investisseurs de s’intéresser à
certains marchés boursiers.

Ces caractéristiques semblent indiquer que le contexte organisationnel de la culture 23

comptable est le facteur dominant du manque de communication financière (voir la


figure 2).

Figure 2 - Représentation des orientations et sentiments

Tableau 1 - Synthèse des traitements et indice de richesse relative

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Malgré les problèmes recensés ci-dessus, on constate globalement que les avis, 24

relatifs aux orientations et sentiments, nettement et plutôt positifs dominent. Les


avis sont nettement positifs (26,50%) à l’égard des mots : marché financier, rapport
financier, et état financier. Ils sont nettement négatifs (23,50%) pour les mots :
information, comptabilité, état financier. Les avis sont moyennement positifs
(5,90%) sur : société, demande d’information, qualité. Ils sont nuancés (26,50%)
sur les mots tels que : coté, société, qualité. Les avis sont réservés (17,60%) sur les
mots tels que : bourse, marché financier, entreprise.

Puis, nous avons effectué des regroupements d’avis communs qui nous ont permis 25

d’identifier quatre catégories de pays :


La première catégorie comprend les pays (Afrique du Sud, Cameroun, Guinée,
Niger, République Démocratique du Congo) ayant des opinions positives
relatives à l’amélioration de la transparence des informations financières et leur
vérification par les autorités et/ou la profession comptable.
La deuxième rassemble les pays (Afrique du Sud, Tunisie, Bénin, Burundi, Côte
d’Ivoire) formulant des opinions négatives relatives quant à la transparence et la
qualité de la communication financière.
La troisième caractérise des pays (Tanzanie, Mozambique, Togo) ayant des
opinions partagées sur la qualité des rapports financiers d’entreprise, la
transparence ainsi que la qualité de la communication des informations
financières.
La quatrième catégorie (Gabon, Mali, Soudan) comprend des pays ayant des
opinions plutôt positives et qui cherchent à améliorer leur réglementation dans
le domaine, et par conséquent la diffusion d’information financière à usage
général.

3 - Les défaillances de communication financière des firmes


non cotées au Cameroun

Cette section analyse les défaillances (ou crise) de communication financière de 26

grandes entreprises camerounaises non cotées. Pour ces grandes firmes, les
obligations de communication financière se résument aux informations diffusées
lors de l’assemblée générale des actionnaires. Il y a donc peu de contrainte de
communication financière pour les firmes non cotées. Cependant, la place
boursière « Douala Stock Exchange » (DSX) exerce une certaine attractivité étant
donné sa capacité à financer les entreprises. Selon M. Mouangué, le directeur
général de la DSX, entre 30 et 40 entreprises au Cameroun remplissent tous les
critères exigés pour lever les fonds et se faire coter sur la DSX​ [2] . Elle est donc un
catalyseur de la communication financière des firmes non cotées qui pensent
émettre des titres (action ou obligations) sur cette place dans le futur.

Un choix raisonné a permis de constituer un échantillon composé de 56 grandes 27

entreprises camerounaises non cotées, mais tenant une comptabilité formelle,


réalisant une Déclaration Statistique et Fiscale (DSF) au moment de notre enquête
en 2016, et pouvant potentiellement émettre des titres sur la DSX à l’avenir. Elles
appartiennent à différents secteurs d’activités (industrie, commerce et service). La
collecte des données s’est faite par questionnaire administré en face à face auprès
des responsables en charge de la comptabilité et des finances ou des dirigeants.

3.1 - Mesure des variables et modèle

Nous présentons successivement notre variable expliquée, la crise de 28

communication d’informations comptable et financière, et nos trois variables

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explicatives. Toutes les dimensions de nos variables ont été mesurées sur des
échelles à 3 points où l’effet s’avère : "peu important", "important" ou "très
important".
La variable expliquée : la crise de communication d’information comptable et
financière
Au fil du temps, la communication financière des firmes s’est développée et
différenciée selon la cible visée. Bien sûr, en Afrique, les investisseurs ne
s’intéressent pas de la même manière qu’en Europe, à la communication
financière car ils n’ont pas les mêmes attentes, ni moyens de pression (Léger,
2008).
Plusieurs grilles de mesure du niveau de communication financière ont été
utilisées dans les recherches antérieures, y compris la dimension sociale et
environnementale qui figure notamment dans les grilles de Cormier et al. (2005,
2009). Dans le cadre de notre recherche, la communication financière est
appréhendée plus classiquement par cinq dimensions : l’activité de l’entreprise,
les ressources humaines, les investissements, les éléments financiers (compte de
résultat et bilan), et les perspectives futures. En effet, suite aux résultats de
l’étude de Kammoun et Khrifech (2013), nous avons exclus deux dimensions que
l’on retrouve dans les rapports annuels des grandes sociétés dans les pays
développés ; la gouvernance et structure du capital ainsi que la responsabilité
sociale des entreprises, car elles sont moins prégnantes dans le contexte des pays
africains.
Les trois variables explicatives
Pour nos trois variables explicatives ; le cadre juridique et fiscal (ICJF), le niveau
de culture comptable existante (NCCE), les caractéristiques capitalistiques de la
firme (ICEC), nous avons sélectionné plusieurs dimensions conformément à la
littérature. Nous avons alors mesuré la fiabilité des indicateurs de mesure, via
notamment l’Alpha de Cronbach. Après épuration des indicateurs de mesure,
nous avons retenus les dimensions suivantes pour chaque variable explicative :
le cadre juridique et fiscal est appréhendé par la transparence fiscale sur le
rendement d’investissement (ICJF.7), la transparence sur l’imposition des
revenus du capital investi (ICJF.8), l’imposition sur les fonds de la société
(ICJF.10) et de l’actionnaire (ICJF.11). Ces dimensions s’évertuent de répondre
à la question suivante : « Quelle attention accordez-vous à chacun des axiomes
fiscaux suivants dans leur aptitude à influencer la volonté de votre entreprise à
communiquer de l’information comptable et financière ? »,
le niveau de culture comptable existante est mesuré en s’inspirant des travaux
de Hopwood (1974, 1983) par l’environnement économique et social que la
comptabilité façonne, (NCCE.1), la pression que la comptabilité exerce sur le
groupe (NCCE.7), et les attitudes individuelles que la comptabilité influence
(NCCE.10),
les caractéristiques capitalistiques de la firme sont examinées dans cette étude
grâce aux travaux d’Ettredge et al. (2002) par les exigences des investisseurs
(ICEC.2), les conditions d’ouverture du capital de l’entreprise (ICEC.4), et le
degré d’ouverture du capital (ICEC.5). Ces dimensions tâchent de répondre à
la question suivante : « À votre avis, quelles implications les caractéristiques
capitalistiques ont-elles dans l’amélioration des conditions de communication
d’informations comptables et financières de votre entreprise ? ».

Puis, pour tester nos hypothèses, nous avons utilisé la méthode de régression 29

logistique binaire. Ainsi, une variable aléatoire qualitative est décrite par les
probabilités des différents attributs qu’elle peut prendre pour évaluer l’influence
des différents facteurs sur cette variable. Afin d’effectuer une régression logistique,
nos variables ont été réparties en « peu important et important » (codée 0) et en

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« très important » (codée 1). La régression logistique a été adoptée pour ajuster une
surface de régression à des données dans la mesure où notre variable dépendante
est dichotomique (Desjardins, 2005). Ce modèle conduit à l’élaboration
d’instruments de prédiction de l’événement. Selon cette méthode, à partir d’un
bassin de variables constitué, une sélection des facteurs les plus pertinents et les
plus discriminants doit être effectuée. Les variables indépendantes issues des
hypothèses sont testées une à une sur la base du test de score. Cette procédure de
sélection des variables conduit au modèle présentant le khi-deux du score le plus
élevé. Nous avons fixé le seuil de 0,05 (risque de 5% d’erreur). Il convient tout de
même de souligner que le signe de la relation entre la variable expliquée
(dépendante) et les variables explicatives (indépendantes) est donné par le
coefficient « B ». Un coefficient « exp. B » de "n" signifie qu’un accroissement d’un
point de la variable indépendante associée multiplierait "n" fois les chances de
succès (qui est ici l’absence de crise de communication financière). Le test de Wald
permet d’affirmer si cette variable influence ou pas significativement l’apparition de
crise de communication financière, car cette valeur doit être inférieure ou égale au
seuil de signification du khi-deux de Wald.

Lors de l’analyse, la variable de communication financière prend la valeur 1 30

lorsqu’elle est un facteur d’étranglement (ou de crise) et la valeur 0 dans le cas


contraire. Pour identifier les déterminants, la relation entre la variable expliquée (Y
= 1 si l’entreprise opte pour la communication financière prévue et Y = 0 si non) et
les variables explicatives (X1,…Xk) est mise en évidence grâce au modèle
généralisant de la régression logistique binaire :

31

L’analyse relative à la communication financière nous conduit à utiliser la 32

régression logistique binaire pour relier la variable « Y = opte pour une


communication financière prévue / n’opte pas » à la variable X matérialisant les
différentes variables de crise de communication représentées par (X1, X2, X3) et le
modèle estimé s’écrit ainsi :

33

3.2 - Analyse des résultats

Notre approche vise à identifier les variables qui prédisent le plus efficacement 34

l’apparition d’une crise (ou de défaillances) de communication financière (CMFI). A


partir de la spécification du modèle, du récapitulatif du modèle et du tableau de
classification, nous estimons l’effet de la culture comptable (V11.3), du cadre
juridique et réglementaire (V25.2), et de l’ouverture du capital de l’entreprise
(V19.3) sur les défaillances de communication financière des entreprises.

L’analyse du tableau n°2, et en particulier le recueil des tests sur les coefficients du 35

modèle (étape 1 lorsque toutes les variables sont introduites dans le modèle)
montre un χ2cal = 23,292 avec un seuil de risque de 0,000. Le model est donc
statistiquement très significatif. On conclut que : la culture comptable, le cadre
juridique et réglementaire et de l’ouverture du capital de l’entreprise détermine
l’apparition d’une crise de communication financière.
Tableau 2Variables, tableau de classification, et test du modèle

Variables dans l’équation

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Variables hors de l’équation

Tableau de classificationa

a. La valeur de césure est ,500

Recueil de tests sur les coefficients de modèle


Khi-deux ddl Signif.

Etape 1 Etape 23,292 1 ,000

Bloc 23,292 1 ,000

Modèle 23,292 1 ,000

Récapitulatif du modèle
Etape -2log-vrais emblance R-deux de Cox & Snell R-deux de Nagelkerke

1 37,395 ,340 ,514

Le tableau récapitulatif du modèle montre par ailleurs que la force d’association du 36

modèle a une valeur de 0,514 (R² de Nagelkerke). Cette valeur est jugée
satisfaisante. Ainsi, le modèle explique 51,4% de la variance de la variable
dépendante.

La variable dépendante (V9.2) « communication financière » (CMFI) est 37

déterminée dans le tableau de classification des réponses correctes. Le tableau de


valeur de la variable déterminée présente les résultats de la régression logistique
binaire « au dernier pas » sur la variable dépendante. On remarque que le modèle
de régression prédit 76,8% de réponses correctes. La valeur du R2 de Cox et Snell
(0,34) dénote un pouvoir explicatif satisfaisant, de l’ordre de 34% de la probabilité
à avoir des défaillances de communication financière. Le tableau intitulé « variable
dans l’équation » montre que tous les coefficients associés à la culture comptable, à
l’ouverture du capital des entreprises et au cadre juridique et réglementaire
(respectivement V11.3 ; V19.3 ; V25.2 avec b = -1,196) sont statistiquement
significatifs et ont une influence négative sur les défaillances de communication
financière (avec un Wald = 14,285, Exp(B) = 0,302 et un risque de 0,000 pour
toutes ces variables). En particulier, la faible ouverture du capital des firmes est un
élément prépondérant de leur faible communication financière. Ce résultat conforte
ceux de Guérineau et Jacolin (2014) ainsi que de Blum et Gumb (2016).

Globalement, nos résultats confirment la validité nomologique du modèle de la 38

figure 1 (Modèle conceptuel de communication comptable et financière).


L’amélioration de ces trois variables devrait conduire les dirigeants à améliorer
leurs pratiques de communication financière. En fait, plus le dirigeant a une
volonté personnelle de pratiquer une communication financière pour sa firme, plus

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ce dernier doit s’adapter à ces variables. Ces variables influencent significativement


la pratique de la communication financière à travers la dimension de la volonté
personnelle du dirigeant à les développer. Nous concluons que nos trois hypothèses
H1, H2, H3 sont confirmées.

Conclusion

Actuellement, les dirigeants d’entreprise dans les pays africains en général, et au 39

Cameroun en particulier, ne manifestent pas encore une réelle volonté de


communication d’informations comptable et financière. Le potentiel de
communication financière des firmes se heurte tout d’abord à la tenue d’une
comptabilité normalisée et à l’implémentation d’un système d’information
comptable rigoureux. Ensuite, c’est l’insuffisance du cadre juridique et
réglementaire, la faible ouverture du capital des firmes mais également leur
manque de culture comptable qui conduisent à l’apparition de crise de
communication financière. Les investisseurs internationaux, intéressés par le
secteur privé, n’accèdent généralement pas aux informations comptables et
financières nécessaires à la mise en œuvre d’un monitoring de leurs
investissements. Plus ce monitoring est difficile dans un pays, plus ils réduisent
leurs stratégies d’investissement dans ce pays, abandonnant des opportunités
d’investissement.

En outre, notre étude a montré la grande disparité entre les réglementations 40

financières nationales des pays africains. Or le développement de bourses


régionales passe par une meilleure intégration juridique, fiscale et financière qui
garantit une égalité de traitement entre les investisseurs, oblige les firmes à fournir
des informations financières précises et harmonise les conditions de la concurrence
entre les établissements financiers.

Tableau 3 - Fonctionnement des bourses africaines et communication


financière
Transparence et qualité de
Fonctionnements des
PAYS communication des
marchés boursiers
informations financières

1 Afrique du Contribuer à la mise en Pour améliorer leur transparence,


sud production de rapports les informations financières
financiers de qualité des entités vérifiées de toutes les sociétés,
cotées en JSE : un élément devraient être mises à la disposition
critique d’un demeurant marché. du public sur demande.

2 Bénin Fait partie de la BRVM. Faiblesse du niveau d’information


fournie.

3 Botswana Une seule société cotée en Il est généralement perçu que les
bourse. pratiques d’information financière
se sont améliorées au fil des ans en
raison des efforts accrus pour
observer les IFRS.

4 Burkina Fait partie de la BRVM. Stratégies institutionnelles de


Faso communication pas développées.

5 Burundi Absence d’un marché boursier. Une demande locale d’information


comptable et financière très faible.

6 Cameroun Restaurer à la fois les équilibres Améliorer la transparence dans la


nécessaires à l’efficacité et la gestion, car la quantité et la qualité

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confiance des agents des informations financières y sont


économiques envers la DSX. liées.

7 Congo Aucune société congolaise n’est La qualité et la demande


inscrite à la Bourse des Valeurs d’information comptable et
Mobilières de l’Afrique Centrale financière encore peu développée.
(BVMAC).

8 Côte d’Ivoire Fait partie de la BRVM. La qualité et la demande


d’information comptable et
financière encore peu développée.

9 Egypte Par la plupart des rapports, la Toutes les informations sur les
mise en œuvre a été lente, et peu sociétés cotées doivent être fournies
d’entreprises nomment des en fonction des cas disponibles pour
membres du Conseil sont tous les utilisateurs pour répondre
véritablement indépendants en aux besoins des différentes parties
dehors du secteur bancaire. intéressées.

10 Éthiopie Le pays n’a pas de bourse. Il y a un manque d’appréciation du


rôle des rapports financiers de
qualité par le milieu des affaires.

11 Gabon La Bourse BVMAC n’a inscrit Niveau d’information fournie faible


aucune société Gabonaise. pour un investisseur international.

12 Gambie Le pays n’a pas de bourse. Renforcer la confiance dans


l’information financière pour
améliorer le climat d’investissement.

13 Guinée Fait partie de la BRVM. Améliorer le rôle des auditeurs et


augmenter la transparence
financière dans le secteur privé et
parapublic guinéen.

14 Kenya L’autorité des marchés des les préparateurs des états financiers
capitaux (AMC) ne dispose pas (entités corporatives), des
d’un mécanisme efficace pour vérificateurs et des organismes de
surveiller le respect des normes réglementation seront tenus de
de déclaration dans les États jouer des rôles appropriés pour
financiers émis par les sociétés assurer des rapports financiers de
cotées. haute qualité.

15 Libéria Il n’existe pas de marché Mettre en œuvre un cadre


financier efficace ou d’options d’information financière simplifié
pour l’investissement de pour les petites et moyennes
portefeuille. entreprises.

16 Madagascar Absence d’un marché boursier, Application insuffisante des normes


faiblesse d’information dans le comptables due au faible niveau
secteur privé malgache. d’information fournie.

17 Malawi Améliorer la capacité technique Lancer une campagne de


de Malawi Stock Exchange sensibilisation des directeurs sur
(MSE) pour assurer la leur responsabilité dans la
conformité aux règles sur les préparation des états financiers de
exigences de rapports financiers. haute qualité.

18 Mali Fait partie de la BRVM. A ce Il faut l’information comptable et


jour, aucune entreprise financière faible au sein du secteur
malienne ne s’est introduite en privé malien.

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bourse.

19 Maroc Le Conseil Déontologique des D’une manière plus générale, le


Valeurs Mobilières (CDVM) renforcement de la qualité de
s’étendre à la société l’information financière et non
gestionnaire de bourse. financière est une priorité.

20 Mauritanie Le marché de capitaux est limité Améliorer le fonctionnement effectif


à quelques entreprises installées des cadres de concertation entre les
surtout à Nouakchott et à acteurs de la chaîne de l’information
Nouadhibou. financière.

21 Mozambique Une seule société a des actions Il y a un manque de demande de


cotées à la bourse du rapports financiers d’entreprise de
Mozambique. haute qualité.

22 Niger Fait partie de la BRVM. Renforcer la crédibilité de la


profession comptable pour fiabiliser
l’information financière.

23 Ouganda Avec 16 entreprises cotées, le Le cadre statutaire d’information


Stock Exchange Ougandais financière ne prévoit pas que les
(SEO) émerge lentement, il états financiers des entités soient
manque de profondeur et fait surveillés et examinés de façon
face aux défis de liquidité. indépendante.

24 RCA Renforcer au niveau sous- Améliorer le fonctionnement effectif


régional les capacités de la des cadres de concertation entre les
Commission de Surveillance du acteurs de la chaîne de l’information
Marché Financier de l’Afrique financière.
Centrale (COSUMAF).

25 R. D. Congo Il n’existe pas une Bourse des La prédominance des règles fiscales
Valeurs Mobilières en sur les règles comptables est un
République Démocratique du frein majeur au respect à la
Congo. transparence financière.

26 Rwanda Avec seulement six sociétés Le Rwanda a besoin d’améliorer et


cotées au Rwanda Stock de consolider ses pratiques
Exchange (RSE), le marché est d’information financière et d’audit
relativement faible la croissance pour des informations financières
économique. de haute qualité.

27 Sénégal Fait partie de la BRVM. Le marché des obligations semble


offrir des perspectives plus
favorables.

28 Soudan Améliorer la capacité des Il faut une synergie entre les


régulateurs du marché financier. exigences de la réglementation
prudentielle et celles de
l’information financière à usage
général.

29 Tanzanie Il y a des lacunes importantes en L’emploi obligatoire des Comptables


matière de conformité relatives Public Accrédités (CPA)
aux sociétés cotées. contribuerait à améliorer les États
financiers de qualité.

30 Tchad Continuer à concilier la bourse Il y a peu de demande d’information


de Douala (DSX) et la BVMAC financière au Tchad et cela provient
pour un seul marché financier principalement des banques.

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en CEMAC et que COSUMAF


joue mieux son rôle.

31 Togo Fait partie de la BRVM. L’information financière dans la


Procéder à l’adoption des IFRS plupart des PME dépourvues de
pour les entités d’intérêt public commissaires aux comptes manque
et les entreprises cotées à la parfois de fiabilité.
BRVM.

32 Tunisie Plusieurs sociétés cotées Les autorités de contrôle et les


trouvent les obligations de investisseurs institutionnels
publication trop lourdes et signalent des incidences
faisant double emploi, certains importantes dans la qualité de
ne s’y conforment pas. l’information financière.

33 Zambie L’examen des États financiers de La composition, les fonctions et les


12 sociétés cotées sur 15, et de 3 pouvoirs du Conseil d’information
sociétés non cotées, permettra financière proposé doivent être
de conclure sur la non- configurés conformément aux
conformité ont été atteintes. tendances internationales
émergentes.

34 Zimbabwe Les états financiers des sociétés Les intervenants se sont également
cotées montrent un niveau dits préoccupés par le manque
relativement élevé de conformité d’uniformité dans les états
aux normes, mais avec quelques financiers vérifiés, en particulier en
lacunes. ce qui concerne les divulgations.
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[1] En effet, selon Barbu (2005a, p.2), cette préoccupation existait déjà aux Etats-Unis dans les années 1960.

[2] https://www.financialafrik.com/2017/06/21/6-nouvelles-entreprises-vont-se-faire-coter-ala-douala-stock-
exchange-dsx/

Français Cet article examine les déterminants des défaillances ou crises de communication
financière des entreprises africaines, et en particulier camerounaises. Une analyse
des rapports sur le respect des normes et codes de 34 pays africains et une étude
quantitative sur un échantillon de grandes entreprises camerounaises montrent que
les trois variables : la culture comptable, l’ouverture du capital, ainsi que le cadre
juridique et réglementaire constituent les facteurs majeurs qui conduisent à
l’apparition de crises de communication financière.

Mots-clés système d’information comptable communication financière ouverture du capital cadre juridique
entreprise non cotée

English Financial communication failures of Cameroonian companies


This article examines the determinants of financial communication failures or
crises of African companies, especially Cameroonian firms. An analysis of reports
on compliance with the standards and codes of 34 African countries and a
quantitative study on a sample of large Cameroonian companies show that the
three variables : the accounting culture, the opening of the capital, as well as the

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Les défaillances de communication financière des entreprises camerounaises 24/08/2018 11(44

legal and regulatory framework constitute the major factors that lead to the
occurrence of financial communication crises.

Keywords accounting information system financial communication opening of capital legal framework
unlisted company

Español Fracasos de comunicación financiera de Empresas camerunesas


En este artículo se examinan los factores determinantes de las fallas o crisis de
comunicación financiera de las empresas africanas, y en concreto de las de
Camerún. Un análisis de los informes sobre el cumplimiento de las normas y los
códigos de 34 países africanos y un estudio cuantitativo sobre una muestra de
grandes empresas camerunesas muestran que las tres variables : la cultura
contable, la apertura del capital, así como el marco legal y reglamentario
constituyen los principales factores que conducen a la aparición de crisis de
comunicación financiera.

Palabras claves sistema de información contable comunicación financiera apertura del capital marco legal
empresa que no cotiza en bolsa

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Les défaillances de communication financière des entreprises camerounaises 24/08/2018 11(44

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