Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Mohamed CHEMLAL
Enseignant chercheur à la faculté
de droit Souissi-Rabat, Université
Mohammed-V-Rabat
m.chemlal@um5s.net.ma
Introduction
Le passage vers l’application des normes IFRS dès 2007 pour les sociétés cotées
en bourse est l’aboutissement d’une longue progression vers une transparence
financière suite à une harmonisation des pratiques de communications et ce, en
terme de densité d’information, mais surtout en terme de qualité des diffusions.
Naturellement, la notion de transparence financière s’est imposée à l’ensemble
des marchés financiers, suite bien évidement aux scandales survenus aux Etats
Unis dans les années 2000.
Outre la confidentialité, le professionnalisme et l’équité, la transparence
constitue l’un des principes qui gouvernent la réglementation du marché financier,
elle suppose un flux d’informations exactes accessibles à tous, et pouvant faire
l’objet de comparaisons et de contrôle.
Au Maroc, l’intérêt porté à cette problématique ne cesse de croître ces derniers
jours, elle a fait l’objet de différents études et débats. Le but est de rendre la
communication financière moins opaque et plus crédible.
En effet, investisseurs et tiers se basent sur l’information financière émise
par l’entreprise pour prendre des décisions primordiales, c’est à partir donc de
l’information dont ils disposent qu’ils effectuent leur choix d’investissement.
Partant de là, toute altération ou dissimulation de faits économiques significatifs
pourrait avoir des effets désastreux pouvant aller jusqu’à mettre en danger la
pérennité de l’entité émettrice.
L’exigence de la transparence est devenue alors cruciale dans un environnement
caractérisé par une forte pression exercée par les investisseurs, dont l’objectif
principal est l’optimisation de la gestion de leur portefeuille aussi bien en termes
de rentabilité qu’en termes de risque : une pression de plus en plus pesante des
médias, de l’opinion publique et des pouvoirs publics dont les exigences conduisent
aujourd’hui l’entreprise à penser au-delà de l’objectif de rentabilité.
De ces faits, l’entreprise n’a par conséquent d’autre choix que d’accepter et
de supporter les coûts occasionnés par la transparence et de communiquer les
informations aux investisseurs et au grand public. Ceci lui permet sans doute
variation des cours en bourse n’est pas toujours évident car, il serait délicat de
comparer des données qualitatives à des valeurs quantitatives bien déterminées.
Le débat existe depuis longtemps et ne peut être résolu de manière simple. Les
sciences économiques ont essuyé de nombreuses réticences puisque leur objet est
d’expliquer des phénomènes généraux de nature qualitative à partir de données
réelles qui, elles sont quantifiables.
Les études réalisées n’aboutissent pas toutes aux mêmes conclusions et
n’avancent pas de réponses claires malgré toutes les justifications statistiques
entreprises sur le thème.
Cette communication est au centre de ce débat, puisqu’elle tente de donner une
réponse précise et claire quant à la réaction de la place financière marocaine suite à
la diffusion des résultats qui reflètent la performance économique et financière de
toute la société ; de ce fait, son objectif s’articule autour de la mesure de la réaction
de la bourse de Casablanca suite à une diffusion des résultats des sociétés cotées
sur ce marché.
Pour atteindre cette fin, ce travail s’articule autour de 3 principaux points :
- Premier point présentera la communication financière en tant que stratégie
de développement, contribuant à forger l’image d’une entreprise en valorisant son
cours en bourse et donc financer sa croissance externe à moindre coût. Il dévelop-
pera les aspects généraux de la communication financière à savoir les objectifs
visés, les cibles, les supports, le cadre règlementaire etc.
- 2ème point retracera une synthèse de la littérature économique et financière
consacrée à la mesure de l’impact de la diffusion des résultats sur le comportement
des investisseurs, l’objectif est de déceler la réaction théorique de tout marché fi-
nancier suite à l’annonce des résultats. Cette synthèse sera complétée par l’impact
réel de la publication légale des résultats sur le marché boursier marocain préci-
sément la volatilité des cours en bourse. Pour se faire on a procédé à une étude
empirique. Cette dernière porte sur la totalité des sociétés cotées, l’objectif est de
se prononcer d’une manière objective sur la réaction pratique du marché financier
marocain à la diffusion des résultats. Cette réaction sera concrétisée par la variabi-
lité des cours et la variabilité des volumes des titres échangés sur le marché, ceci
permettra de mesurer par conséquent la nature et le degré de corrélation liant les
deux variables.
L’auteur en conclut que les données publiées sont inadéquates dans leur contenu
ou dans leur calendrier : soit le marché en a déjà tenu compte avant qu’elles soient
publiées, soit il considère qu’elles n’apportent pas d’information valable pour
l’avenir. Dans les deux cas, elles sont inutiles aux investisseurs dans la forme
requise par la réglementation.
Les conclusions qui peuvent être tirées des études statistiques sont à interpréter
avec nuance car toutes les variables explicatives ne sont pas intégrées aux calculs
par souci de simplification. Ces études ne seraient mettre en évidence que des liens
directs, réguliers, entre les phénomènes. Cependant, elles ont abouti à un résultat
commun : chaque variable n’est liée au cours d’un titre que par un coefficient de
corrélation faible, et même décevant si l’on attache à l’importance du dispositif
d’information et aux attentes de transparence qu’il a pu faire naître.
Ainsi l’information financière, et en son sein la publicité légale, exercent une
influence trop multiforme et diffuse pour être clairement appréciée sous cette
forme mécanique sous-jacente aux études statistiques. Le nombre de variables
explicatives prises en compte est trop faible pour en tirer des conclusions
irréversibles. Deux auteurs, comme nous l’avons vu précédemment, peuvent tirer
d’une même étude des résultats opposés.
Pour pallier ces problèmes matériels, un grand débat est aujourd’hui engagé
pour améliorer l’utilisation de la communication financière. En effet, les études
sur l’influence de ces éléments sur l’évolution du cours de bourse sont « bruités »
par le comportement des différents acteurs du marché qui font de l’information
le « nerf de la guerre » pour réaliser de meilleurs rendements sur leur portefeuille
(exemple : l’asymétrie informationnelle liée aux comportements d’initiés).
Un certain nombre de recommandations sont régulièrement diffusées par les
gendarmes financiers pour établir une plus grande égalité. Parmi celles –ci :
* Améliorer l’attrait du marché financier et la confiance qui lui est faite grâce à
la fiabilité des informations publiées et assurer une meilleure efficacité du marché,
en publiant des informations significatives et fiables sous une forme standardisée,
mais aussi en éliminant au maximum les informations susceptibles d’obscurcir
les décisions financières. Cet « habillage de bilan » est la source première de la
défiance des investisseurs.
* Remédier aux carences du système d’information interne aux entreprises.
sociétés cotées sur la place financière de Casablanca, cette réaction sera analysée
au niveau de la variabilité des cours ainsi qu’au niveau des volumes de transactions
effectués sur ces sociétés autour de la période des publications des résultats. Le
but étant de réduire le degré de corrélation entre l’annonce de résultat net et la
variabilité du cours. En d’autres termes, il s’agit de déterminer si l’annonce de
résultat excédentaire par exemple, stimule les investisseurs via une augmentation
de la demande sur ce titre manifestée techniquement par la hausse du cours, au
bien cette communication n’engendre pas ‘effet sur le marché.
Dans la théorie des marchés financiers, la communication des états financiers
constitue un apport réel d’information, modifiant, ainsi, l’estimation de l’entreprise
par le biais de valorisation de ses cours.
Dans les faits, en l’espèce, sur le marché financier marocain, l’impact de la
diffusion des résultats sur l’évolution des titres des titres reste insignifiant dans la
mesure où le marché ne réagit pas véritablement à ces nouvelles.
2. Analyse des résultats et des suggestions
Ce constat est la synthèse de l’étude empirique réalisé sur les sociétés de
la place financière de Casablanca en 2014, et qui a fait relever une corrélation
positive non signification d’une intensité faible mesurée à 0,03 entre la publication
du résultat net et la variabilité des cours, et corrélation négative de -0,01 entre la
publication des résultats et le volume des échanges des titres.
De ce fait, on peut conclure que l’annonce des résultats, même en forte
croissance , ne fait stimuler les cours en bourse, ce qui peut être expliqué par le fait
que ces publications portent sur des informations qui sont déjà incorporées dans le
cours en bourse, ceci peut être expliqué par le fait ces publications portent sur des
informations qui sont déjà incorporées dans le cours d’où les délits d’initiés qui
empêchent la communication financière de jouer pleinement le rôle qui lui a été
assigné à savoir la valorisation des titres et la transparence du marché.
Dès la fin de janvier, les sociétés cotées commencent à publier leurs comptes
annuels .on pourrait s’attendre à une forte réaction du marché boursier car l’annonce
est une synthèse des performances économiques de l’entreprise. Or, la réaction des
investisseurs marocains est relativement nulle vu un degré de corrélation de 0.03
entre l’annonce de résultat et l’évolution du cours de bourse à cette date.
Ceci constitue une synthèse d’une étude confirmant la marginalité de l’impact
Conclusion
Aujourd’hui plus qu’hier vouloir attirer les investisseurs étrangers suppose la
disponibilité et la fiabilité des informations financières. Les analystes financiers
étrangers sont plus exigeants et ne cherchent qu’à être convaincus de la véracité
des faits.
En effet, une information claire, complète et exhaustive serait alors, un atout
majeur pour développer l’actionnariat international et favoriser la progression du
cours des actions, et donc instaurer un climat de confiance entre société et inves-
tisseurs sinon grand public.
Plusieurs études ont montré que communiquer financièrement aide les entre-
prises cotées à trouver facilement un financement (augmentation de capital ou
émission obligataire), à promouvoir leurs titres, à diversifier leurs actionnaires et
d’une manière générale à améliorer leur image institutionnelle.
Pour la majorité des entreprises cotées en bourse, le moyen le plus utilisé pour
communiquer financièrement est la publication des états financiers annuels, se-
mestriels et parfois trimestriels, cette publication des résultats constitue le noyau
des communications financières établies par l’entreprise. Des lors, plusieurs dé-
bats et recherches ont soulevé et justifié l’implication de la communication des
résultats dans l’animation des marchés, l’évolution des cours en toute précision,
ces recherches ont démontré l’évidence de cet impact, sauf que les résultats restent
divergents quant aux degrés de corrélation.
De ce fait, déterminer l’ampleur de la communication financière revoit à l’ana-
lyse du comportement du marché financier.
Le communication portant sur l’annonce des résultats transmet des informa-
tions pertinentes quant à la valeur fondamentale du titre et par conséquent affecte
le comportement des investisseurs autour de la date de publication des résultats.
Ces outils ont permis de soulever des ponts importants certes mais divergents :
Une corrélation forte relevée de la théorie financière entre annonce de résultats
et variation des cours confirmant ainsi l’ampleur des publications.
Une corrélation quasi nulle relève des études empiriques confirmant la neutra-
lité des résultats.
Des contradictions mettent en exergue certaines défaillances des sociétés quant
à la qualité, délais des annonces et densité d’information….. De même qu’elles ont
suscité plusieurs réflexions et recommandations s’articulant principalement autour
du contenu, supports, processus et délai des publications.
L’objectif est de rendre nos sociétés cotées plus crédibles pour qu’elles gagnent
davantage en notoriété et en liquidité, et notre marché rendre notre marché plus
transparent et plus attractif afin d’en faire un exemple en terme de transparence
financière.
Bibliographique