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Marche dérivé au Maroc

1- Accord sur produits dérivés

Au Maroc, il n’existe pas de marchés organisés de produits dérivés, les seuls


marchés de taux D’intérêt en dehors des titres du Trésor sont le marché des
obligations d’entreprise et le Marché des titres de créance négociables (TCN).
Les engagements hors bilan sont pour L’essentiel liés au commerce.
Cependant, le Maroc et la Banque Mondiale ont signé un Accord-cadre sur
produits dérivés qui permettra au Maroc d’utiliser une série d’instruments de
couverture de risques financiers pour aider à gérer les risques de devises et de
taux d’intérêt de son portefeuille de la dette souveraine. Le nouvel accord
permettrait au Gouvernement du Maroc d’avoir accès à une série
d’instruments de couverture de risques financiers offerts par la Banque
mondiale, y compris les swaps de devises, swaps de taux d’intérêt, caps et
collars et swaps des prix des produits de base. Les instruments de couverture
de risques financiers offerts par la Banque mondiale permettent aux
emprunteurs d’utiliser des techniques de marché standard pour transformer
les caractéristiques de risque de leur portefeuille de l’encours de la dette dans
le cadre de la gestion de l’actif et du passif du gouvernement.

2- La loi sur marche à terme au maroc

La loi sur le marché à terme a été publiée au Bulletin officiel, complétant ainsi
l’architecture du marché financier marocain. Ce marché est à même d’apporter
dynamisme et liquidité au marché financier, qui en a bien besoin. La loi prévoit
plusieurs garde-fous pour limiter les effets de la spéculation. 
Après plus de 10 années d’atermoiements, la loi 42-12 relative au marché à terme
d’instruments financiers (MAT) est enfin sortie des méandres du circuit législatif
et a été publiée au Bulletin officiel. Il s’agit de l’un des derniers jalons à mettre en
place pour compléter l’architecture du marché financier marocain, et qui suscite
beaucoup d’attentes de la part des opérateurs. En effet la diversification des
instruments et l’introduction d’outils d’anticipation à la hausse ou à la baisse est
une demande insistante des opérateurs». Aujourd’hui, précise la même étude, les
seuls instruments proposés sont les actions et les obligations, alors que l’offre est
beaucoup plus riche pour de nombreuses places émergentes. L’Afrique du Sud,
notamment, offre une large gamme de produits, en particulier les dérivés.
ces innovations financières sont «clairement positives pour le marché» car elles
contribuent à son dynamisme. Elles sont porteuses de liquidité pour un marché
marocain qui en manque cruellement. 
Toutefois, il est nécessaire de traiter la liquidité du marché au préalable de
l’introduction de ces nouveaux instruments financiers. «Difficile d’imaginer des
produits dérivés avec des sous-jacents non liquides. Il faut que le marché soit
déjà liquide. Sans liquidité, les nouveaux instruments ne connaîtront pas de
succès car les coûts de transactions seront élevés»
3- Mise en place d’une nouvelle chambre de compensation
Lancé en 2018 dans le cadre du son plan stratégique ambition2021 de la Bourse
de Casablanca, te projet de mise en p[ace d’une nouvelle chambre de
Compensation est toujours en cours. Parallèlement, la Bourse a commencé à
faire tourner un Module produits dérivés sur son environnement de test en
préparation à une implémentation effective du marché à terme.
En particulier, la mise en place d’un système d’information robuste et fiable
nécessite un investissement initial et des dépenses courantes non négligeables.
Il revient à chaque marché d’évaluer soigneusement les avantages et les coûts
de cette infrastructure de marché», avait souligné le directeur des opérations
marchés, Ahmed Arharbi, dans le rapport annuel de la Bourse de Casablanca.
Cet arbitrage dépendra de facteurs tels que le volume des transactions et
l’intérêt, pour une place financière, d’avoir une contrepartie centrale en termes
de sécurité et d’efficience.

En ce qui concerne la plateforme technique, plusieurs pistes ont été évaluées


par la Bourse de Casablanca. Cette dernière avait le choix entre la sous-
traitance, l’acquisition d’une solution technique auprès d’un éditeur
international ou encore le développement de cette solution interne. Après
évaluation du business plan et des coûts des différentes possibilités, la Bourse
de Casablanca a finalement opté pour le développement en interne, ce qui
devrait permettre de garantir l’équilibre financier de la future Chambre de
compensation. De plus, une démarche progressive a été retenue afin de
couvrir, à terme, l’ensemble des produits dérivés susceptibles d’être
compensés. La nouvelle infrastructure pourrait aussi bien traiter les opérations
au comptant de la Bourse que les opérations de gré à gré sur les repo, les
prêts/emprunts de titres ou encore le marché secondaire des bons du Trésor.
Les enjeux de création d’un marché dérivé au Maroc
L'incertitude qui règne sur les perspectives du marché boursier ont induit un
sentiment d'attentisme de la part des investisseurs et des entreprises éligibles à
la cotation. La création d'un marché à terme serait nécessaire à l'animation de
la place boursière.
Malgré sa croissance graduelle, la contribution de la Bourse des valeurs
de Casablanca au financement des entreprises marocaines reste limitée.
Principale contrainte : le rythme de croissance de l'effectif des entreprises
admises à la cotation boursière demeure très lent. «Le développement du
marché boursier marocain est entravé par le faible nombre de sociétés cotées.
En témoigne d'ailleurs le nombre réduit à trois introductions en Bourse. Cette
situation semble être liée à la structure du capital des entreprises marocaines.
En effet, bien que le tissu productif marocain compte un grand nombre
d'entreprises éligibles à la cote de la Bourse, celles-ci sont généralement des
PME à caractère familial, moins enthousiastes à ouvrir leur capital. Outre la
question de la culture des entreprises, la Bourse de Casablanca est confrontée
à un problème de taille. Le marché souffre de l'incertitude de la part des
investisseurs. Il faut dire que celui-ci traverse une période particulière du fait
d'un climat d'inquiétude à l'international et aussi une certaine méfiance au
niveau local. De plus, «le marché marocain a la contrainte d'offrir uniquement
des instruments financiers dits classiques type actions, obligations, etc. Ce sont
des instruments qui présentent un risque pour les investisseurs alors qu'il
n'existe pas de marché parallèle pour se couvrir». En effet, on en parle depuis
la fin du siècle dernier. Un projet de loi a été élaboré par la direction du Trésor,
en concertation avec le CDVM, Bank-Al-Maghrib et l'APSB. Il a été ensuite
adopté par le Conseil de gouvernement en juillet 2009. Il a même été soumis
au vote du Parlement quoi qu'il attend toujours dans un tiroir. Il s'agit du projet
concernant la création d'un marché à terme.
Une culture de couverture peu développée
Ce marché, après sa création, devrait permettre aux investisseurs de se couvrir
contre les risques financiers (risque de change, de taux, actions ou de matières
premières). «Le risque matières premières est aujourd'hui couvert pas l'Etat à
travers la compensation mais, au détriment du contribuable. La création de ce
marché incitera les entreprises à faire l'effort de se couvrir et contribuera à
réduire l'effort de compensation ». Et d'ajouter : «Néanmoins, les entreprises
marocaines à l'exception de quelques -unes n'ont pas cette culture de
couverture des risques financiers en général». En effet, les statistiques
dévoilent que plus de 70% des entreprises qui opèrent dans les pays
développés couvrent les risques financiers. Il n'existe pas de statistiques pour le
Maroc. Pourtant, selon les estimations ce taux se réduirait à 30%.
«C'est le rôle des banques de vulgariser ces produits». Et de signaler « 
aujourd'hui les banques souffrent elles mêmes de ce problème. Au niveau
d'une même banque, les cadres qui travaillent dans les salles de marché ont
une connaissance parfaite de ces instruments. Mais, pour ceux qui collaborent
au niveau réseau, ils deviennent de plus en plus compliqués». En effet, le
personnel qui est en contact permanent avec les clients doit être formé aux
instruments de couverture pour garantir que les entreprises les adoptent. Et
«c'est la demande des entreprises pour ces d'instruments qui permettra le
développement d'un compartiment dédié Une internationalisation du marché
L'enjeu est donc de taille. La création d'un marché à terme est à même de
contribuer à l'animation de la place boursière marocaine, d'améliorer son
fonctionnement et de renforcer son attractivité. « La réglementation devrait
venir avec Casablanca finance city. Cette zone off-shore va ouvrir beaucoup
d'opportunités pour le développement des marchés financiers au Maroc.», En
effet, si on analyse le marché financier international, les places financières qui
se sont très bien développées sont celles qui ont su s'ouvrir a des investisseurs
et des intervenants internationaux.
Le marché marocain reste très jeune. Celui-ci a consommé une phase de mise
en place. Aujourd'hui, il doit s'inscrire dans une phase de développement. Cette
phase de développement viendra certainement avec la place financière CFC
mais proviendra aussi de la volonté des intervenants de vouloir développer le
marché à terme. Le développer, non dans l'esprit de spéculer, mais comme un
outil de soutien aux entreprises marocaines.
Les entreprises qui veulent se financer, les entreprises qui veulent se couvrir et
les entreprises qui veulent fructifier leurs trésoreries avec des instruments
financiers sur lesquels ils ont une visibilité et une transparence.
«C'est la demande des entreprises pour ces instruments qui permettra le
développement d'un compartiment dédié»

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