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mouvement contestataire
L’altermondialisme est un mouvement social promouvant l'idée qu'une autre organisation du monde est possible et qui, sans
rejeter la mondialisation, se propose de la réguler. Il connaît son apogée dans les années 2000[1],[2]. De manière générale, il
s'oppose au « libéralisme économique » et à la « mondialisation économique des pratiques financières » pour favoriser une
économie « plus sociale et mieux répartie »[3],[4]. Ces oppositions conduisent à une recherche d'alternatives globales et
systémiques à « l'ordre international de la finance et du commerce ». Les mouvements altermondialistes considèrent que
l'humanité appartient, du fait de la mondialisation, à une seule communauté et que la politique partisane ne permet plus de
transformer la société[5]. Marqué par une culture qui pourrait se rattacher à la tradition libertaire ou à l'écologie radicale[6], le
mouvement oscille entre réformisme (par exemple à travers la revendication d'une taxe Tobin[note 1] proposée à la création
d'Attac[note 2]) et activisme[7]. On trouve un certain nombre de prises de position et de revendications communes à de
nombreuses organisations [note 3] :
L'hétérogénéité et la diversité des associations altermondialistes incite à parler davantage de mouvements altermondialistes au
pluriel que de mouvement au singulier[8].
Slogans
Le mouvement se rassemble parfois autour du slogan « Un autre monde est possible » ou plus récemment, « D'autres mondes
sont possibles »[9].
Historique
Le terme anti-mondialisation a été le premier utilisé par les journalistes pour désigner le mouvement contestataire. En 1999, le
terme « altermondialisme » ou « altermondialisation », fut introduit dans la francophonie pour mettre en avant le caractère
favorable d'une partie du mouvement à une forme de mondialisation qui serait différente de la mondialisation actuelle[10]. Le
terme lui-même est la reprise du slogan « Un autre monde est possible ».
Prémices
L'altermondialisme se composant d'acteurs et d'organisations de différentes formes, son origine ne se rattache pas à une date
bien définie. Elle s'enracine néanmoins dans les mouvements de contestation émergeant au début des années 1980 dans les
pays du Sud avec la lutte, d'abord contre la dette du tiers monde et les plans d'ajustement structurels du FMI, puis contre
l'Organisation mondiale du commerce (OMC) créée en 1994[11].
L'altermondialisme apparaît en partie comme une conjonction entre « différents courants occidentaux critiques du capitalisme et
des courants anti-impérialistes du Sud »[12]. Ainsi, en 1984, naissent le Third World Network à Penang (Malaisie), association
consacrée au développement et aux échanges Nord-Sud, et les contre-sommets, dont le premier se tient à Londres, sous le nom
de « Other Economic Summit ».
À partir de 1988: Formation du mouvement
En 1988 à Berlin, a lieu la première mobilisation de masse contre l’assemblée annuelle du Fonds monétaire international et de la
Banque mondiale.
Un contre-sommet contre le G7 a été organisé à Paris en juillet 1989. L’événement s’appelait « Ça suffit comme ça » et visait
principalement à annuler la dette contractée par les pays du sud. Une manifestation a rassemblé 10 000 personnes et un
concert important a eu lieu sur la place de la Bastille avec 200 000 personnes. C'était le premier événement anti-G7, quatorze
ans avant celui de Washington. La principale conséquence politique était que la France prenait position pour favoriser
l'annulation de la dette[13].
Les manifestations de 1999 à Seattle sont les premières manifestations altermondialistes fortement médiatisées[14].
En 2001, un projet de loi visant à mettre en place la taxation de certains capitaux (Taxe Tobin) est proposé au Parlement
européen, mais est repoussée dès avant la première lecture grâce aux pressions de Tony Blair sur les députés travaillistes
anglais, mais aussi aux abstentions ou votes contre des députés de LO/LCR[15].
Extension géographique
Tandis que dans ses pays initiateurs et notamment en Europe le mouvement fait face à un revers d'une institutionnalisation
problématique de certaines de ses organisations[16], il connait une extension géographique en Afrique, aux États-Unis, dans le
monde arabe[16],[17].
Ainsi de nombreux forum sociaux s'organisent en Afrique, notamment à Bamako en 2006, à Nairobi en 2007 et à Dakar en
2011[17].
La ville d'Atlanta a accueilli le premier Forum social des États-Unis du 27 juin au 1er juillet 2007, à l'initiative du Forum social[18]
À partir de 2010, une contestation populaire dans de nombreux pays arabes a lieu, revendiquant un besoin de démocratie qui ne
soit pas une simple façade et plus de liberté individuelle. Ces mouvements, bien que dans la filiation de l'altermondialisme, ne
s'en revendiquent pas directement[1]. À la suite de ce mouvement deux forums mondiaux (2013 et 2015) auront lieu à Tunis. Le
mouvement des Indignés ou Occupy dénoncent dans les pays occidentaux la crise de la démocratie et de ces institutions[16]. En
2016, le mouvement Nuit debout dénonçant au début le dumping social de la loi travail, s'élargit à la contestation globale des
institutions politiques et du système économique.
Ces mouvements, bien qu'héritiers de l'altermondialisme par les thèmes qu'ils abordent, s'organisent très différemment des
anciennes contestations altermondialistes qui reposaient sur les associations. Ces nouveaux mouvements entretiennent une
certaine méfiance vis-à-vis des associations et revendiquent l’absence de structure et de porte-parole[20].
À la suite de ces mouvements, de nouveaux partis et personnalités politiques portent des idées altermondialistes[21] dans des
élections majeures dans différents pays d'Occident : Bernie Sanders aux États-Unis, Jeremy Corbyn au Royaume-Uni, Podemos
en Espagne, Syriza en Grèce ou la France Insoumise en France[1],[21].
Dans le cadre de la lutte altermondialiste contre la fraude fiscale, la campagne Apple contre Attac est lancée en 2017 pour que
la société Apple paie son amende de 13 milliards d’euros à laquelle l’a condamnée la Commission européenne pour évasion
fiscale[22].
Composition
Le mouvement altermondialiste résulte de la convergence et de la multiplicité de mouvements. Il regroupe des personnes
d'horizons très divers qui ont en commun le refus de la mondialisation néo-libérale[23]. Pour cette raison, cette mouvance est
appelée parfois « le mouvement des mouvements »[24].
La plupart des organisations altermondialistes refusant de créer un parti [réf. nécessaire], le mouvement s'est axé comme un contre-
pouvoir, un mouvement social et fait appel à l'opinion publique, créant des groupes de pression et organisant des mouvements
citoyens.
La question des alliances est constante. Les affinités sont grandes avec les mouvements anti-guerre et anti-fascistes. Certains
altermondialistes sont anticapitalistes, d'autres anti-productivistes, d'autres misent sur les initiatives d'alterdéveloppement local.
Certaines organisations sont également proches de la pensée néokeynésienne[25].
Organisation
Attac à Cologne
La mouvance altermondialiste ne forme pas une organisation, mais plutôt un réseau au fonctionnement « horizontal ». Les
associations réunies au sein du mouvement peuvent d'ailleurs se structurer ainsi (ainsi dans l'Union syndicale Solidaires en
France), mais certaines, comme Attac France, reproduisent dans leur structure une hiérarchie pyramidale en octroyant un
pouvoir décisionnel important à une minorité, comme le collège des fondateurs d'Attac.
Cette diversité se reflète dans le grand nombre d'organisations se revendiquant altermondialistes. Le point de vue
altermondialiste connaît également un écho parmi certains dirigeants des PMA, ainsi que certains l'ont exprimé dans la
déclaration de Dhaka ou dans leur appartenance au mouvement des non alignés.
Une dimension importante réside dans l'internationalité des réseaux (cf. la structure des mouvements Attac, ou Indymedia),
notamment à travers des forums mondiaux, tel le Forum social mondial de Porto Alegre, permettant d'y développer des
synergies entre les mouvements de différents pays.
Un mouvement français comme Les Désobéissants propose des ateliers pour organiser des actions de Désobéissance Civile en
rapport avec les thématiques de l'altermondialisme.
Médias, groupes de pression citoyens et autres
structures
Les structures diversifiées constituant la mouvance altermondialiste sont organisées en réseau, où les médias qualifiés
d'altermondialistes jouent un grand rôle. Parmi ces médias, on peut citer Actualutte, Le Monde diplomatique, Politis, Indymedia,
Le Plan B, EcoRev', Altermondes, la revue de la solidarité internationale, le journal de l'association de critique des médias Acrimed,
Bellaciao, le réseau d'agendas militants Démosphère ou encore Utopia.
Internet est également un élément important dans l'internationalisation, la constitution des réseaux d'associations
altermondialistes. Le mouvement altermondialiste utilise largement Internet pour la publication d'informations (plus rapidement
que par les médias papier), ainsi que pour la mobilisation, l'organisation pratique.
Structures politiques
La pluralité des orientations politiques au sein du mouvement est difficile à synthétiser. Il est possible de décrire un certain
nombre d'orientations spécifiques au sein du mouvement :
La pensée altermondialiste veut, d'une part, faire prendre conscience de ce qu'elle considère comme les méfaits d'une forme de
mondialisation trop centrée sur l'économie, et, d'autre part, proposer des réformes ou du moins des alternatives selon la formule
« un autre monde est possible ». Cependant, si la diversité du mouvement s'avère efficace en tant que front de contestation, son
manque d'homogénéité empêche le mouvement de produire un programme politique clair et de canaliser ses partisans dans
une voie unique. Néanmoins, une orientation commune se dégage sur des thèmes généraux comme la lutte pour le
développement durable, la souveraineté alimentaire et les droits fondamentaux comprenant la paix voire la démocratie.
L'altermondialisme se veut un moteur de lutte sociale. Il a désigné comme son principal adversaire idéologique le
« néolibéralisme ».
L’idée de base des altermondialistes consiste à considérer que le processus de mondialisation économique, s’il n’est pas
encadré politiquement, conduit à une augmentation des inégalités dans le monde : d’une part entre la population mondiale la
plus riche et la plus pauvre, d’autre part entre les pays du Nord, principalement l'Amérique du Nord et l'Europe, et une majorité
des pays du Sud dont l'Afrique subsaharienne et les PMA. Ce dernier point peut toutefois être contesté par l’analyse du PIB par
pays sur les 50 dernières années[30], un indicateur que les altermondialistes contestent en général.
D'autres accusent les grandes compagnies transcontinentales et les organes financiers et commerciaux internationaux de
favoriser, directement ou indirectement, des intérêts privés plutôt que l'intérêt général par la recherche de profits au détriment
des facteurs sociaux et écologiques (voir externalité négative et les difficultés à appliquer le protocole de Kyōto ou la Bourse du
carbone).
Plus précisément, une liste de propositions couramment avancées par les altermondialistes, dont particulièrement par le
mouvement Attac[31], a été synthétisée dans le manifeste de Porto Alegre[32], lors du Forum social mondial de Porto Alegre en
2005.
Est également critiquée la libéralisation des flux financiers et monétaires mondiaux qui a, selon eux, un effet déstabilisateur sur
les économies locales et des conséquences humaines néfastes. Ils attribuent par exemple la crise économique argentine et la
crise économique asiatique du Sud-Est à la fin des années 1990 à cette libéralisation. De plus, les paradis fiscaux sont une des
cibles des altermondialistes. Pareillement, la « spéculation » est régulièrement critiquée par le mouvement altermondialiste alors
qu'à l'inverse, elle est considérée par certains économistes [Lesquels ?] comme nécessaire à l'activité économique et à la
constitution d'un marché efficient [réf. nécessaire]. Les altermondialistes soutiennent souvent des idées réformatrices dans le
domaine économique comme celles d'un allègement ou de l'annulation de la dette des pays pauvres, d'une taxation sur les
transactions financières (taxe Tobin).
Organismes internationaux
Les altermondialistes [Lesquels ?] considèrent que l'économie n'est pas régie par des lois économiques naturelles et immuables
mais est le fruit de politiques conscientes des gouvernements qui concèderaient de plus en plus leur pouvoir au marché (voir
Consensus de Washington).
De leur point de vue, le marché réduirait l'homme et la nature à sa valeur marchande. Ils [Lesquels ?] voient comme contrepoids des
instances externes aux marchés, comme les États, certaines organisations internationales ou, sans trop de précision sur sa
représentation, la société civile. Bien que se disant favorables au développement d'organisations internationales, ils s'attaquent
à celles qui cherchent à privatiser ou à réduire l'accès aux services publics, ainsi qu'à celles qui visent à libéraliser l'économie.
L'organisation Attac résume le souhait des altermondialistes de modifier les règles des grandes institutions internationales
comme suit :
« Une réforme radicale des institutions financières internationales, fondée sur une remise en cause
de l’organisation actuelle des pouvoirs au sein du système financier international, constitue une
condition politique préalable à la construction d’un mondialisme alternatif fondé sur le pouvoir des
peuples et sur une nouvelle conception du développement durable. »
Les altermondialistes souhaitent une plus grande démocratisation des institutions supranationales, non démocratiquement
élues au suffrage universel direct, comme l'OMC, FMI, la Banque mondiale ou le G8 (voir également : Banque centrale
européenne). Le manque de transparence de ces organisations est aussi souvent critiqué par le mouvement altermondialiste.
[réf. nécessaire]
Organisation mondiale du commerce
Tout d'abord, le mandat de l'OMC de réduire les obstacles au libre-échange est critiqué comme étant défavorable à certains pays
du Sud, particulièrement concernant l'agriculture. Ainsi, le rapport de la plateforme d'ONG françaises Coordination SUD intitulé
« La protection des marchés agricoles. Un outil de développement[33] conclut que « associée à des mesures de soutien à la
production » et « pendant une période de temps donnée », « la mise en place de mesures de protection (des marchés agricoles)
apparaît clairement comme une condition nécessaire pour parvenir à développer la production locale et renforcer
l’autosuffisance ».
Les négociations en huis clos sont également pointées du doigt, ainsi que le système de négociation per se, géré par des
comités techniques non élus démocratiquement et accusés de dissimuler des lobbies d'intérêt privés. D'autre part, la
domination des pays industrialisés dans le commerce mondial est pointée comme raison de l'impossibilité pour les pays
pauvres et les groupes minoritaires de s'opposer aux décisions de l'OMC. Ainsi, l'ONG Oxfam dénonce le fait que selon elle les
intérêts des pays développés prennent le pas sur le développement dans les négociations commerciales[34].
Les altermondialistes, rejoints en cela par des auteurs et experts de tout bord, appellent à plus de démocratie, plus de
transparence et un nouveau rapport de forces plus favorables aux pays en développement et aux politiques locales.
En outre, la gouvernance de l'OMC, basée principalement sur les ministres du Commerce des pays adhérents, est critiquée pour
son manque de préoccupation dans les domaines sociaux et environnementaux qui sont pourtant influencés par ses décisions.
Les accords concernant la propriété intellectuelle comme les ADPIC sont également dénoncés lorsqu'ils sont relatifs aux biens
« vitaux » (aliments, médicaments, eau) ou aux organismes vivants. Sont en particulier visés les OGM et le prix élevé de certains
médicaments comme ceux contre le SIDA. Les altermondialistes sont généralement favorables aux logiciels libres[35].
Ces critiques des interventions du FMI sont en fait très répandues et développées par des économistes de tous bords[36], dont
des défenseurs de la mondialisation. Sont mis en avant l'absence d'adaptations des politiques du FMI aux situations
particulières, l'absence de recul quant à l'hypothèse de l'autorégulation du marché, ou encore le dévouement de l'institution aux
intérêts de certains acteurs du marché financier.
La critique du FMI n'est donc pas du tout propre au mouvement altermondialiste. Ainsi, paradoxalement, si les altermondialistes
voient dans le FMI une instance du « néo-libéralisme », nombre de libéraux peuvent contester l'existence même du FMI, dont
l'objet est la régulation étatique du marché, donc en contradiction avec le principe de l'autorégulation.
Enfin, les altermondialistes critiquent le mode de fonctionnement du FMI, dans lequel les voix sont pondérées par la
participation financière, et préconise un mode de décision démocratique.
Multinationales
Certains mouvements altermondialistes accusent les grandes compagnies transcontinentales et les organes financiers et
commerciaux internationaux de favoriser, directement ou indirectement, des intérêts privés plutôt que l'intérêt général par la
recherche de profits au détriment des facteurs sociaux et écologiques (voir externalité négative et les difficultés à appliquer le
protocole de Kyōto ou la Bourse du carbone).
Olivier PetitJean, coordinateur de l'Observatoire des multinationales, estime que les multinationales ont un pouvoir trop grand
sur les politiques publiques et une influence néfaste sur « l'environnement […] et la vitalité démocratique des différentes régions
de la planète »[37].
Les altermondialistes dénoncent par ailleurs l’écart croissant des richesses entre pays pauvres et pays riches. Toutefois les
pays pauvres ont connu une croissance économique supérieure à celle des pays riches tout au long des cinquante dernières
années marquées par cette mondialisation, alors qu’elle avait été largement inférieure jusque-là. En outre, les critiques de
l'altermondialisme estiment que les différences de développement peuvent s'expliquer par d'autres facteurs qu'une exploitation
des pays pauvres : dégradation des termes de l'échange par la spécialisation sur des produits à faible valeur ajoutée, problèmes
internes aux pays du tiers monde qui ne connaissent pas l'état de droit et manquent de libre marché. Ils soutiennent également
que les différentes crises en Argentine ou dans les pays asiatiques peuvent être expliquées en partie par les déséquilibres
internes des politiques économiques menées par ces pays, bien plus que par la spéculation. Ainsi, le journaliste Philippe
Manière, dans L'aveuglement français, écrit que le spéculateur ne peut gagner que s'il y a des faiblesses déjà existantes dans
l'économie du pays, faiblesses qu'il ne fait que révéler. Autrement formulé, l'action du spéculateur (sur les monnaies dans
l'exemple cité) n'est pas un déséquilibre du marché mais au contraire un rééquilibrage du cours à sa juste valeur. Et Manière de
rappeler que Soros perdit presque autant d'argent en misant à tort contre le franc en 1992 qu'il n'en gagna en misant à raison
contre la livre[39].
Les altermondialistes dits « Lesagiens » (influencés par l'école de pensée de l'économiste Adrien Lesage, personnalité du
mouvement altermondialiste) pointent du doigt le fait qu'entre 1990 et 2000, malgré l'accroissement des forces productives,
illustré par le doublement du PNB mondial, le nombre des victimes de la faim n'a pas évolué [réf. nécessaire] significativement (+/-
9 millions de morts chaque année, soit près de 25 000 par jour selon les chiffres du PAM). Sur le plus long terme, on est passé
d'1,5 milliard de personnes souffrant de la faim dans les années 1950 sur une population de 2,5 milliards, à environ 800 millions
en 2006[40].
Exploitation humaine
Les politiques de délocalisations sont selon eux négatives à la fois pour les pays développés (car menaçant la stabilité et le
volume de l'emploi, la sécurité sociale ou le minimum salarial) et pour les pays du Sud (car favorisant le dumping social et
l'exploitation par le Nord plutôt que le développement local des pays du Sud).
Environnement
Une grande partie du mouvement adopte la critique écologiste de la mondialisation : à quoi sert de se développer en exploitant
de plus en plus intensivement des ressources qui ne se renouvellent pas et dont l'épuisement est prévisible si ce n'est à « aller
plus vite dans le mur » ? Le concept de développement durable est souvent employé, questionné et mis en débat en le
comparant avec le concept de décroissance soutenable.
Certains altermondialistes sont par ailleurs préoccupés par l'effet de serre, les OGM (voir Lutte anti-OGM), la pollution qui est
engendrée par l'activité industrielle ou encore les armes chimiques et nucléaires.
Ils dénoncent certaines multinationales qui, grâce à la libéralisation des échanges et aux avantages liés aux zones franches
industrielles, délocalisent et sous-traitent à bon marché en violant les droits humains[41] ou en provoquant des désastres
écologiques. Par exemple, Shell est accusé de refuser d’assainir le site du plus grand déversement souterrain d’hydrocarbures
en zone urbaine, à Durban, en Afrique du Sud, où plus d’un million de litres de pétrole auraient été répandus.
Certains auteurs, attribuant à la libre concurrence et aux subventions la responsabilité de l'aggravation de la surpêche, plaident
pour une « altermondialisation halieutique »[42].
L'altermondialisme s'oppose aux grandes multinationales comme Monsanto (producteur de semences génétiquement
modifiées, ou OGM), qui ont tenté d'interdire l'étiquetage sur les produits. Une figure française emblématique de cette lutte est
José Bové.
Brevetabilité du vivant
Plus généralement, les altermondialistes s'opposent à tous les brevets sur le code génétique (ADN), au motif qu'on ne saurait
breveter les êtres vivants (au sens de l'appropriation du vivant à des fins mercantiles).
Démocratie
Les pouvoirs économiques et financiers ont aussi un impact sur la démocratie. L'élite politique s'étant confondue avec la classe
politique[43], les grand groupes financiers décident directement des politiques publiques. Les organisations altermondialistes
comme Attac se donnent pour but de mettre en lumière la « collusion entre ces multinationales et nos gouvernements et
d'entamer la résignation » du grand public[44].
Critiques de l'altermondialisme
Critique du mouvement
Peur du changement
Certains estiment que le rejet de la mondialisation traduit une peur des changements du monde. Le politologue français Zaki
Laïdi, dans son ouvrage La Grande Perturbation analyse ainsi la mondialisation comme une nouvelle expression du changement
social[46].
Mouvement incohérent ?
Norberg s'en prend aux méthodes violentes de certains altermondialistes, en particulier lors de sommets du G7/G8. Le recours
aux méthodes violentes, à l'affrontement physique et à la provocation ne caractérise pas un mouvement démocratique mais au
contraire les ennemis de la démocratie : « Ils ridiculisent l'idée de liberté. Dans [le] vocabulaire simpliste d'un adolescent, ce sont
des fascistes »[47].
Boris Johnson, l'ancien maire de Londres aux convictions plutôt libérales, critique également le mouvement, tournant en dérision
les enfants de la classe moyenne qui le composent : aliénés, incohérents et en quête de cause. Il leur propose, s'ils veulent
réellement améliorer le sort des habitants des pays pauvres, de manifester en faveur de l'abolition des restrictions d'accès aux
marchés des pays riches, de l'aboutissement du cycle de Doha, en un mot de manifester en faveur du libre-échange[48].
L'essayiste et romancier Pascal Bruckner affirme par ailleurs que « Ce n’est pas être insultant que de souligner la grande
faiblesse théorique de la mouvance altermondialiste qui peine à dépasser le stade de la simple invective au moment où le
système a plus besoin que jamais pour se régénérer d’un adversaire à sa mesure »[50].
Les économistes dénoncent souvent les propositions restrictives de certaines ONG remettant en cause l’implantation de
certaines activités dans les pays en développement. À ce propos Jagdish Bhagwati prend l’exemple de la polémique sur
l’élevage de crevettes en Asie du Sud-Est, effet de la libéralisation du commerce ayant de graves conséquences
écologiques[note 9] dans les régions où il est pratiqué. Il explique que « de nombreuses organisations non gouvernementales ont
argué de ce fait pour dénoncer ce commerce et réclamer sa restriction. Mais cela revient à jeter le bébé avec l’eau du bain, car le
commerce est un puissant levier de prospérité et donc aussi bénéfique pour la société »[51].
Protectionnisme
L’économiste australien Kym Anderson a analysé les effets de la politique agricole de l’Union européenne dont le caractère est
protectionniste [réf. nécessaire]. Il note que la libéralisation des échanges provoquerait selon lui un déplacement de la production
vers les pays en développement. [réf. nécessaire]
On voit par exemple le gouvernement américain tenter de freiner les importations de produits étrangers au nom de la protection
de l’environnement [réf. nécessaire] ou la lutte contre la pauvreté (les États-Unis et l’Union européenne [évasif] dénoncent les
conditions de travail dans certains pays pauvres afin, selon certains [Qui ?], de trouver un prétexte à la protection de leur marché
national).
Certains détracteurs du mouvement affirment que, à l'inverse des affirmations des altermondialistes, c'est l'ouverture
commerciale et l'économie de marché qui permet la prospérité de tous. Et de citer le cas de l'échec des modèles de
développement autocentré et le "succès" de pays anciennement sous-développés ou peu développés par l'ouverture au
commerce international : Japon, Corée du Sud, Chine, Inde, Taïwan, Nouvelle-Zélande, etc.
Notes et références
Notes
Références
Voir aussi
Bibliographie
Filmographie
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Liens externes
Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie
généraliste : Universalis (https://www.universalis.fr/
encyclopedie/altermondialisme/) [archive]
https://www.dicopart.fr/altermondialisme-
2022 [archive]
Geoffrey Pleyers, Brève histoire du mouvement
altermondialiste (http://www.laviedesidees.fr/Breve-hist
oire-du-mouvement.html) [archive], La Vie des idées,
29 mars 2013
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