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LA GRÈVE

La conflictualité au travail LE
SYNDICALISME
• Le conflit prend diverses formes :

• recours juridiques,
• interpellations de la presse,
• déclarations publiques,
• coulages,
• refus heures supplémentaires,
• absentéisme…
La grève
« Cessation collective, volontaire et
concertée du travail (généralement avec
préavis et pour une durée déterminée)
par des salariés qui cherchent ainsi à
contraindre leur employeur à satisfaire
leurs revendications professionnelles ».
« Je râle, donc je suis »
• Les rapports sociaux des français sont basés sur la régulation conflictuelle.
• La France a bien une culture de grève pas seulement pour des conflits de
travail:
• Grèves historiques et sociales (guerre d’Algérie): à l’américaine (guerre du
Vietnam, pour les droits civiques…)
• Grèves politiques (2002, Jean-Marie Le Pen est passé au deuxième tour)
• La DARES, organisme en charge de collecter les statistiques officielles sur la
grève.
• Pourquoi faire la grève? Syndicats vs l’état. Laisser pourrir un conflit ou
négocier?
• La grève coûte cher.
Législation de la grève
• Le droit de grève est reconnu par la Constitution.
• « Tout homme peut défendre ses droits et ses intérêts par l’action syndicale et adhérer au syndicat de
son choix »
• Le droit de grève s’exerce dans le cadre des lois qui le réglementent
• Chaque individu peut donc faire grève, même s’il n’est pas syndiqué
Histoire du phénomène gréviste
• Révolution française (1789-1799): révoltes avec des barricades et des révolutions; de nos jours,
manifestations pacifiques.
• La grève est dépénalisée en France en 1864; 20 ans avant que les syndicats ne soient autorisés.
• Années 20: grèves « militarisées » vs grève pacifique/individuelle (manifestations, jours de congé).
• Seconde Guerre Mondiale: « régulation pacifiée » (pays d’Europe du Nord-Ouest) vs « régulation
conflictuelle » (L’Espagne, la France, l’Italie).
• Mai 68: le mouvement le plus massif de l’histoire. Une grève « à l’ancienne ».
• Les accords de Grenelle: reflux des conflits et reprise du travail.
« Liberté, égalité, fraternité »
• La Révolution française
• Inspirée par la Révolution américaine
• Elle a mis fin à l’Ancien Régime et a mis la France à l’Europe moderne
• Le peuple s’oppose aux privilèges de la noblesse, la royauté et la société d’ordres
• Ils se sont battus pour les droits de l’homme et l’égalité des citoyens devant la loi.
• La prise de la Bastille, les révoltes armées, l’exécution de Louis XVI et la massacre des milliers montrent
la puissance des citoyens français.
MAI
Manuel du gréviste: ORGANISATION
• Grève « carrée » (« Journée d’action ») vs grèves reconductibles.
• Il faut « descendre dans la rue »: culture des manifestations.
• Idées de la Révolution, des Lumières, de Rousseau.
• Pouvoir élu, mai pas forcément légitime: pouvoir au peuple (la Constitution dès la 1e République).
ORGANISATION DE LA GRÈVE
• Comité de grève: comité chargé d’organiser et de contrôler la grève.
• Piquet de grève: personnel gréviste pis en place à l’entrée (d’une entreprise) pur empêcher toute reprise éventuelle
du travail.
• Briseur de grève: personne qui continue à travailler dans une entreprise en grève, ou qui a été embauchée à la place
d’un gréviste.
• Faits de grève: participation à une grève.
• Allocation de grève: allocation versée aux grévistes par une caisse prévue à cet effet.
PROCÉDURE
• Dans le secteur privé : sans préavis, sans tentative préalable de conciliation.
Types et conséquences
• Pour être valable, la grève doit réunir les trois conditions suivantes:
1. L’arrêt total du travail
2. Un arrêt collectif du travail par l’ensemble des salariés grévistes (l’appel d’un syndicat à faire grève n’est
pas nécessaire)
3. Des revendications professionnelles (revendications salariales, portant sur les conditions de travail ou la
défense de l’emploi par exemple)
• Le salarié participant à un mouvement illicite n’est pas protégé par le droit de grève. Il risque une sanction
disciplinaire et peut être licencié sans que l’employeurs ait à prouver une faute lourde.
• Il n’existe aucune durée minimum, ni maximum.
• Les grévistes doivent respecter le travail des non-grévistes.
CONSÉQUENCES
• La grève suspend le contrat de travail mais ne le rompt pas, sauf en cas de faute lourde du salarié
(participation personnelle et active à des actes illégaux).
• Elle a des conséquences sur le salaire. Dans la fonction publique, la retenue légale est de 1/30e de la
rémunération par jour de grève.
Diversité de la grève
• Vous avez dit « grève... » ?
• Du zèle (respect scrupuleux des règlements)
• Perlée (réduction volontaire de la productivité)
• Sur le tas (avec occupation du lieu de travail)
• Tournante (alternance des salariés en grève)
• Générale (à l’échelle d’un pays)
• Sauvage (pas prévue)
• Grève « à la japonaise » (port d’un brassard au travail)
La grève dans l’imaginaire collectif

Publicité de Germinal d’Emile Zola dans le Journal Le Cri du À partir du 6 février 1899 : Le Journal du
Peuple, 1885. peuple, grand quotidien à 5 centimes
Les syndicats
La « préhistoire » syndicale
• Antiquité : esclaves et révoltes

• Moyen-Âge
• Servage et jacqueries
• Artisanat et corporations
• Société bourgeoise

Gaston Phébus et Jean de Grailli chargent les Jacques et les parisiens qui
tentent de prendre la forteresse du marché de Meaux où est retranchée
la famille du Dauphin. (9 Juin 1358)
Jean Froissart, Chroniques, Flandre, Bruges XV e s.
La naissance du syndicalisme moderne
• La Révolution industrielle

• Naissance de la classe ouvrière

• Organisation des travailleurs qualifiés sur le modèle des artisans: syndicalisme de


métier
• Perfectionne le rapport de force
• Exclusif
• Peu de place au projet politique

• Les activités syndicales se déroulent dans la clandestinité et sont violemment


réprimées
 Décriminalisation des activités syndicales (1872)
 La loi du 21 mars 1884 autorise les syndicats ou associations
professionnelles à se constituer librement.
 Naissance, en 1895, de la CGT.

• Création en 1886
• L’American Federation of Labor (AFL)
• Conseil des métiers et du travail du Canada (CMTC)
• Conseil central des métiers et du travail de Montréal

• Rôle de Samuel Gompers et de sa vision du syndicalisme.

• Apparition des “syndicats internationaux”


• Syndicalisme industriel

• Plus inclusif, plus politique

• Marginal dans un premier temps

• Les Chevaliers du Travail (1869-env. 1900)

• Les Industrial Workers of the World (1905-env. 1920) et la One Big Union (1919-env. 1922)

• La Ligue d’Unité Ouvrière (1929-1935)

• Conduit à une scission au sein de l’AFL pour créér le Congress of Industrial Organizations
(CIO) en 1938
Le syndicalisme français
• 1791: loi Le Chapelier (jacobinisme, lien direct entre Etat et le peuple)
• 1841: rapport Villermé sur les conditions de travail
• 1864: reconnaissance du droit de grève
• 1884: autorisation des syndicats
• 1936: délégué du personnel
• 1968: autorisation et organisation de la présence syndicale en entreprise
• Loi du 27 décembre 1968: Les syndicats gagnent leur droit d’entrée au sein de l’entreprise.
• En Allemagne, syndicats sociaux-démocrates regroupés dans la Confédération des syndicats allemands.
• En France, la CGT, un syndicat marxiste et militant: pour la lutte de classes.
• CGT et CFDT.
« Les patrons ont les syndicalistes qu’ils méritent; et inversement » (Jacques Chérèque)
Fonctions des syndicats
• Les syndicats s’accordent à dire que leur première mission
est de défendre les droits de tous les salariés: emploi,
salaire, conditions de travail, protection sociale, égalité
professionnelle, respect de la dignité de chacun...
• En concret, les syndicats jouent un triple rôle:
1. Celui d’information sous forme de tracts et d’affichages,
2. Un rôle de négociation des accords préélectoraux avant les
élections des délégués du personnel et des membres du
comité d’entreprise,
3. Et, finalement, le dernier rôle de présence aux réunions du
comité dans les entreprises de moins de 300 employés.
Types des syndicats
1. Les syndicats ouvriers, dont les quatre principaux sont: la CGT
(Confédération générale du travail), la CFDT (Confédération
française démocratique du travail), la CFTC (Confédération
française des travailleurs chrétiens) et la F.O. (Force ouvrière).
2. Les syndicats de cadres, dont la CFE-CGC (Confédération française
de l’encadrement – Confédération générale des cadres);
3. Les syndicats professionnels, dont la FEN (Fédération de
l’éducation nationale), la FSU (Fédération syndicale unitaire de
l’enseignement, de l’éducation, de la recherche et de la culture).

• Membres adhérents vs militants


Financement des
syndicats
• Par les cotisations que les adhérents versent à leur
syndicat.
• Par les entreprises qui peuvent contribuer
financièrement à l’activité syndicale.
• Par les collectivités locales qui peuvent allouer des
subventions aux unions locales de syndicats.
• Par les subventions publiques destinées à financer
certaines activités syndicales (formation des conseillers
prud’hommes du collège des salariés, formation
syndicale…)
Une tradition schismatique…
Le passage syndical (en synthèse)
Hiérarchie des normes et niveaux de
négotiation
La crise du syndicalisme
• 16 % de syndiqués en 1980
• 8 % aujourd’hui (concentrés à 50 % dans la fonction publique)
• 97 % des salariés français travaillant dans des entreprises de plus de 10 salariés sont couverts par des
normes collectives.
• La faiblesse du taux de syndicalisation n’empêche pas une forte couverture conventionnelle des salariés.
• Effet « erga omnes »
• Recours administratif à la technique de l’extension et de l’élargissement des accords
• Les accords ne s’appliquent pas seulement aux entreprises dont les employeurs sont affiliés aux
organisations patronales signataires.
• Un avenir incertain
• Le rapport de force entre le nombre d’emplois et la main-d’œuvre se modifie énormément.
• La main d’œuvre est de plus en plus diversifiée.
• La population en âge de travailler se raréfie en raison de son vieillissement.
• Les jeunes générations sont peu conscientes des réussites accomplies par les syndicats dans l’histoire.

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