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« Il faut savoir terminer une grève une fois la satisfaction obtenue. » Maurice Thorez
déclaration du 11 juin 1936.
Le krach boursier de 1929 aux États unis alors première puissance mondial entraine une crise
économique mondial. En 1931 l'Europe subit à son tour la crise économique à cause de la
demande des banques américaines qui réclament le remboursement immédiat des prêts
accordés pour la reconstruction post-première guerre mondiale. Dans ce contexte de crise
économique et de chômage en forte hausse appelé la grande dépression, on assiste alors à
une montée des extrêmes notamment en Allemagne avec l’accession au pouvoir d'Hitler en
1933. En France le cartel des gauches se constitue afin de contrer la montée du fascisme
avec la radicalisation des ligues tel que l’action française, jeunesse patriote et les Croix-de-
feu qui participent d’ailleurs au 6 février 1934. En effet dans la nuit du 6 au 7 février 1934
dans une ambiance d’émeute nocturne extrêmement violente, la police débordée et mal
organisée face à une foule hétéroclite composée de partisans d’extrême droite venant de la
classe moyenne mais aussi de communistes. Étant tous prêts à en découdre avec les forces
de l’ordre celle-ci n’ont d’autre choix que de tirer sur la foule. Le bilan immédiat est de 14
morts mais en comptant les morts des jours suivant et les blessés qui succombent des suites
de leurs blessures on dénombre au total de 31 morts ce qui est inédit dans l’histoire de la III -
ème république. Cet évènement a beaucoup choqué la gauche française et est un élément
déterminant de l’accession au pouvoir en 1936 du Front Populaire qui est une alliance entre
le parti Communiste, le SFIO qui a une idéologie socialiste et les radicaux de centre gauche.
La III république étant un régime parlementaire les élections législatives permettent
véritablement de diriger le pays. Le SFIO ayant obtenu une majorité parmi les partis de
gauche et après d’importantes négociations Léon Blum alors leader du SFIO devient
président du conseil. Avant même qu’il puisse conduire les réformes annoncées un
important mouvement de grève a lieu en France. De quelle manière la classe ouvrière a-t-
elle obtenue de nombreuses mesures au temps du Front Populaire, et quelles sont ces
mesures ?
1- Une époque ponctuée de grèves
A- Une première vague
1- Origines des grèves
2- Un mouvement qui se répand en région parisienne
3- Un mouvement vite étouffé
B- Une recrudescence impressionnante des grèves
1- Une expansion généralisée à toute la France
2- Une tentative d’apaisement : les accords Matignon
Les deux premières grèves éclatent au Havre chez Breguet le 11 mai, et le 13 chez Latécoère
à Toulouse, pour protester contre le licenciement d’ouvriers grévistes le 1er mai. Elles sont
victorieuses après une nuit d’occupation. Les jours suivants, deux usines d’aviation à
Courbevoie et Villacoublay connaissent des mouvements identiques cependant la presse
ouvrière n’en fait pas particulièrement mention et c’est seulement la semaine après la
grande manifestation du mur des confédérés réunissant 600 000 personnes que l’on observe
une première véritable vague de grèves. Cependant on sait maintenant que les véritables
causes des grèves sont bien plus importantes et relève d’une défaillance du système alors en
place à l’époque. En effet, alors que toutes les économies des pays développés sont
durement frappées par la crise. C’est seulement en 1936 que le monde ouvrier est vraiment
touché, malgré une hausse du salaire horaire et la baisse des prix les ouvriers ne voit pas leur
pouvoir d’achat augmenter. En effet les usines ayant massivement au chômage partiel les
ouvrier travail moins mais gagne aussi moins bien leur vie de plus la taylorisation de
l’économie française implique des cadences toujours plus importantes aux ouvriers des
grandes usines et il est d’ailleurs aussi question de ça dans les accords Matignon. En effet en
imposant des délégués syndicaux on limite le pouvoir du contre maitre et de ses
licenciements arbitraires au qu’elle s’exposait les ouvriers.
Le ministre du travail L-O Frossard intervient alors rapidement et après une réunion entre les
syndicats et le GIM soit l’union des industries métallurgique et mécanique de la région
parisienne. Un accord est trouvé et les ouvriers obtiennent gains de cause d’après
l’Humanité qui explique que les salaires sont rehaussés, les pauses allongées et le paiement
des jours de grèves ainsi que la non-sanction des grévistes. Ainsi le premier juillet seulement
10 usines sont encore occupées.
B- Une recrudescence impressionnante des grèves
Alors que le mouvement de grève qui a commencé le 27 mai semble être terminé le 1 er
juin, le 2 juin les grèves recommence avec encore plus d’ampleur avec toujours les mêmes
caractéristiques, soit une grève avec des ouvriers qui occupent les usines tout en les
maintenant en état de fonctionné.
La grève alors majoritairement concentrée à Paris s’étend dans toute la France et le mardi
2 juin, 66 usines sont occupées à midi, 150 le soir. On assiste alors à un véritable mouvement
de grève dans toutes les régions industrielles. Ainsi Fives-Lille dans le Nord le jour même, le
lendemain, l’usine des Batignolles à Nantes. Renault et Citroën à Paris reprennent eux aussi
la grève le 4 juin. Il faut noter que comme la premier vague les secteurs les plus en grève
sont faiblement syndiqué en 1936. On peut notamment l’expliqué par le fait que les secteurs
fortement syndiqués négocient directement avec les patrons qui par peur de la grève
accorde les réclamations ou que qu’ils ont déjà obtenus les avancées sociales demandés par
les grévistes en 1936. En effet les fonctionnaires et les travailleurs proche de la fonction
publique tel que les employés de la RATP ont déjà des congés payés.
Cette vague de grève oblige le gouvernement à agir en effet alors qu’il vient d’être constitué
le gouvernement va alors réunir les différents partis affins de trouver une solution viable et
évité de nouvelle grève. Dès le début Léon Blum annonce clairement à la délégation
patronale le fait que la semaine de 40 h et les congés payé étant du ressort de la loi ne
seront de toute façon pas négociable. Et après des discussions tout de même assez rapides
qui ne dure qu’un après-midi les accords de Matignon sont signé dans la soirée du 17 juin
1936.
Les négociations de ces accords prennent place le 7 juin 1932, à l’hôtel Matignon à Paris, en
début d’après-midi. Ce lieu voit donc se réunir des représentants de la CGPF (Confédération
Générale de la Production Française, une organisation patronale), mais aussi de l’État, et de
la CGT (Compagnie Générale du Travail, syndicat français), chaque camp ayant un rôle à
jouer lors de ces négociations.
1- La délégation patronale
Une partie des individus présents à l’hôtel Matignon ce jour-là, fait partie de la délégation
patronale représentant la CGPF, soit la Confédération générale de la production française.
Parmi eux se trouvent Pierre Ernest Dalbouze, alors président de la Chambre de commerce
de Paris, René-Paul Duchemin, président de la CGPF, Pierre Richemond, président de L’Union
des industries métallurgiques et mécaniques, et enfin Alfred Lambert-Ribot, le délégué
général du comité des forges.
Le rôle de ces individus ce jour-là est simple : entendre les réclamations des représentants
de la CGT, pour juger lesquelles pourraient s’avérer acceptables pour l’ensemble des patrons
d’entreprise.
Il s’agit par ailleurs de la même délégation qui avait rencontré Léon Blum le 4 juin à
l’occasion d’une réunion préparatoire aux négociations de Matignon.
2- La CGT
En face des patrons d’entreprises se trouvent donc des membres de la CGT, venus défendre
les droits des ouvriers, et faire entendre les plaintes exprimées par ces derniers lors des
grèves par exemple. Ces membres sont Benoît Frachon membre du secrétariat de la CGT,
Pierre Milan, René Belin, Henri Cordier et Raymond Semat, des syndicalistes français, ainsi
que le secrétaire général de la CGT, et futur prix Nobel de la paix en 1951, Léon Jouhaux.
Il est d’ailleurs intéressant de remarquer que la CFTC (Confédération Français des
Travailleurs Chrétiens), n’est pas représentée ce jour-là à l’hôtel Matignon.
Enfin, pour faire le lien entre les grands patrons et les représentants syndicaux lors de ces
négociations. Et pour juger de l’importance des impacts qu’auront la signature des accords,
la présence de certains hommes d’État semblait indispensable.
L’État est alors représenté lors de cette réunion par deux sous-secrétaires d’État, Jules Moch
et Marx Dormoy, ainsi que par le ministre de l’intérieur Roger Salengro, le ministre du travail
Jean-Baptiste Lebas, et bien sûr le président du conseil, Léon Blum.
Tous les acteurs présents se sont mis d’accords sur les termes des accords en fin d’après-
midi, soit peu de temps après le début de la réunion comme l’indiquera Benoît Frachon
plusieurs années plus tard, en 1969. Toutefois, les accords de Matignon ne seront signés
qu’à minuit quarante le 8 juin, bien que les textes soient datés du jour de la réunion : le 7
juin. Ces accords contiennent donc les termes suivants.
Par l’article premier des accords Matignon, “La délégation patronale admet l’établissement
immédiat de contrats collectifs de travail”. Ces contrats collectifs, plus tard appelés
conventions collectives, sont des textes établissant les conditions d’embauche et de travail
d’ouvriers dans des entreprises, après des négociations entre le patron de l’entreprise et une
organisation syndicale. Ils concernent l’ensemble des employés d’une entreprise, et
prennent le pas sur le contrat de travail s’appliquant à chaque employé individuellement,
comme l’indique la loi du 25 mars 1919. Toutefois, ce n’est que dans la loi du 24 juin 1936
que ces conventions collectives seront finalement définies et adoptées. Leur but est de
permettre aux employés de travailler dans de meilleures conditions, que ce soit en matière
de salaire ou d’hygiène. Cependant les conventions collectives ne sont pas des textes
législatifs. De plus l’année 1936 est extrêmement marquée par la dégradation du climat
social. C’est pour cela que très peu de patrons d’entreprises prennent la peine d’accorder de
meilleures conditions de travail aux salariés, mise à part l’augmentation de leurs salaires,
puisqu’ils ne risquent de subir aucune sanction. Force est donc d’admettre que les
conventions collectives n’eurent pas le succès et l’impact qui en étaient attendus.
Comme le stipule l’article 4 des accords Matignon, les ouvriers verront tous leur salaire
augmenter. Cette augmentation du salaire peut aller d’une augmentation de 15% pour les
ouvriers les moins payés à une augmentation de 7% pour les mieux payés d’entre eux.
Cependant, cet article précise également que de nouvelles augmentations individuelles de
salaires sont toujours possibles et sont même facilitées par les nouvelles conventions
collectives. Ces augmentations de salaire visaient à améliorer la condition de vie des
ouvriers.
Néanmoins, cette augmentation des salaires s’accompagne d’une inflation extrêmement
forte, entrainant une forte baisse du pouvoir d’achat. Cette augmentation des salaires bien
qu’accueillie avec enthousiasme par les ouvriers a donc malheureusement plutôt contribué à
aggraver la situation économique de la France.
Par ailleurs, l’article 3 des accords Matignon stipule que les travailleurs bénéficieront
désormais d’une liberté d’opinion totale, que ce soit en matière politique ou religieuse, et
qu’aucun ouvrier ne pourra se faire licencier à cause de ses opinions. Il y est également dit
qu’un travailleur étant libre d’appartenir ou non à un syndicat, un travailleur n’appartenant
pas à un syndicat ne devra pas subir de discrimination salariale ou d’embauche à cause de
cette raison. Enfin, un ouvrier jugeant son licenciement injuste pourra faire appel à un
syndicat qui engagera alors des négociations avec le patron de cet employé pour tenter de
défendre les droits de ce dernier.
L’article 5, quant à lui, affirme que les compagnies comprenant plus de 10 employés verront
être élu en leur sein (par les ouvriers de plus de 18 ans) au moins 2 délégués ouvriers, dont
la tâche sera de faire part aux patrons des entreprises les réclamations des ouvriers, sur le
plan salarial ou sur l’hygiène.
Enfin, les articles 6 et 7 exemptent les ouvriers grévistes de punitions, mais les engagent à
reprendre le travail le plus vite possible.
Les accords Matignon ayant octroyé de nouveaux droits aux ouvriers sont également une
occasion de réclamer à l’État l’accélération de la mise en place de réformes pour améliorer
leurs conditions de vie. Certaines des réformes réclamées faisaient d’ailleurs partie du
programme du Front Populaire, et leur mise en place semblait donc légitime.
Durant l’année 1936, l’État tente également par de nombreux moyens d’apporter un
renouveau économique à la France, et de la sortir de cette crise économique qu’elle traverse
depuis le Krach boursier de 1929.
Pendant l’été 1936 par exemple, l’Etat augmente le salaire des fonctionnaires, il indemnise
les chômeurs, aidant donc par exemple les ouvriers ayant malgré tout perdu leur emploi, et
fixe un nouveau prix du blé pour assurer un meilleur revenu aux producteurs.
L’automne 1936 s’accompagne lui aussi de nouvelles réformes, telle que la dévaluation
(=baisse de valeur) du franc, dans le but de relancer les exportations françaises. Une autre
de ces changements est la mise en place de la “politique des grands travaux”, qui consiste à
employer des chômeurs pour effectuer des travaux divers, faisant ainsi baisser
drastiquement le taux de chômage pour un temps. Enfin, cette période se conclut par
l’obtention pour les mineurs d’une retraite, améliorant leur condition de vie, et leur
permettant d’arrêter ce travail difficile de plus en plus tôt.
Cependant, la mise en place de toutes ces réformes par le Front Populaire ne provoque pas
un réjouissement général. En effet, ces mesures subissent une très forte critique,
notamment des partis politiques de droite. La semaine de 40 heures particulièrement, est
vue comme un obstacle à la production et à l’exportation française. (Voir caricatures du
Power Point)
Certains vont même jusqu’à propager l’idée selon laquelle le Front Populaire obéirait en
réalité aux ordres de l’URSS communiste. (Voir illustration du Power Point)
Conclusion :
Sitographie :
Cairn Info
Les grèves de mai-juin 1936 revisitées par Antoine Prost
https://www.cairn.info/revue-le-mouvement-social1-2002-3-page-33.htm
Le 6 février 1934, une crise policière ? Emmanuel Blanchard
https://www.cairn.info/revue-vingtieme-siecle-revue-d-histoire-2015-4-page-15.htm
L’Humanité : grèves chez Citroën
https://www.humanite.fr/1936-victoire-pour-les-ouvriers-de-citroen-612943
Article Le Parisien :
https://www.google.com/url?
sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=&cad=rja&uact=8&ved=2ahUKEwid9s214ujyAhVG
UhoKHYchAyIQFnoECAYQAQ&url=https%3A%2F%2Fwww.leparisien.fr%2Fsociete%2Fdans-
le-retro-en-1936-le-front-populaire-ouvre-la-voie-aux-conges-payes-01-06-2016-
5848289.php&usg=AOvVaw1k8XNPD0pSCunutRKJHOed
https://www.economie.gouv.fr/facileco/crise-1929-et-grande-depression
Bibliographie :