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Le dialogue social

Slides de N.Dacher
Adaptés par V.Maillard
FAQ
Sources complémentaires :
– Site du Ministère du travail, de l'emploi, de la
formation professionnelle et du dialogue
social (www.travail-emploi.gouv.fr).
– Sites des organisations syndicales.
– Site de l'Anact (Agence nationale des
conditions de travail) : www.anact.fr.

En cas de questions :
vmaillard@omnesintervenant.com

Evaluation : Mélange de QCM et questions


courtes.
Pour vous aider dans vos révisions…
La chronologie commentée : les dates à retenir sont dans les
dernières pages du support de cours.
Les grands concepts à retenir : chercher ce symbole sur les
slides.
Introduction

• D’inspiration récente, le dialogue social s’est construit progressivement

• « Avancées » et « régressions » successives

• Il est politiquement, économiquement et culturellement situé

• Objectivité et subjectivité s’y côtoient

• Tous les citoyens sont concernés par le dialogue social


Les déterminants du dialogue social
Responsabilités envers les parties prenantes de l’entreprise
• Idéologie dominante, portée
notamment par Milton Friedman
(1970) : le but de l’entreprise est
d’amasser du profit pour le
redistribuer ensuite aux
actionnaires (shareholders)

• Pour Freeman (1984), le but de


l’entreprise est de répondre aux
besoins des parties prenantes
(stakeholders), c’est à dire toute
personnes concernée par les
décisions prises par l’entreprise.
Ceci permettra de réaliser ensuite
du profit

Voir également cours d'Éthique du


manager
La RSE - La responsabilité sociale de l'entreprise
• Diverses définitions de la RSE en fonction de la vision adoptée.
• Définition de la Commission Européenne : « Le concept de RSE
est l’intégration volontaire par les entreprises de
préoccupations sociales et environnementales à leurs activités
commerciales et leurs relations avec leurs parties prenantes ».

Voir également cours


d'Éthique du manager
Le dialogue social : définition

Selon l’Organisation internationale du Travail (OIT) :

• Le dialogue social inclut tous types de négociation,


de consultation ou simplement d’échange
d’informations entre les représentants des
gouvernements, des employeurs et des travailleurs
selon des modalités diverses, sur des questions
relatives à la politique économique et sociale
présentant un intérêt commun
Histoire des relations sociales en France
Une mise en place récente et très progressive

L’Organisation internationale du Travail (OIT) a lancé la première Journée


mondiale contre le travail des enfants en 2002
Exemple : le travail des
enfants

Le travail des enfants dans les mines, 1844 : « Je suis descendu dans la mine à sept ans. Quand j'ai
tiré avec la ceinture et la chaîne, ma peau s'est ouverte et j'ai saigné. Si on disait quelque chose, ils
nous battaient. J'en ai vu beaucoup à tirer à six ans. Ils devaient le faire ou être battus. Ils ne
peuvent pas se redresser quand ils remontent à la surface »
• 1841 : Suite au rapport de Villermé (1840), première loi française limitant le travail des
enfants.Loi applicable dans les manufactures, usines, et ateliers limite l'âge d'admission dans
les entreprises à 8 ans, mais uniquement dans les entreprises de plus de 20 salariés
• 1851 : durée du travail limitée à 10 heures au dessous de 14 ans et à 12 heures entre 14 et 16
ans
• 1874 : interdiction du travail des enfants de moins de 12 ans, du travail de nuit pour les filles
mineures et pour les garçons de moins de 16 ans. Le repos du dimanche devient obligatoire
pour les ouvriers âgés de moins de 16 ans
• La scolarité obligatoire mettra fin au travail des jeunes enfants (Loi jules Ferry en 1882) ; un
système de compensation du manque à gagner pour les parents dû à l'interdiction du travail
des enfants et à leur scolarisation sera mis en place très progressivement, les « allocations
familiales »
• 1892 : durée du travail limitée à 10 heures pour les jeunes de moins de 18 ans
Chronologie commentée – 1
1791 - 1941 : déni du droit d’association

• 1791 : les décrets d’Allarde suppriment les corporations. La loi Le Chapelier


interdit toute coalition entre personnes d’un même métier pour défendre en
commun leurs intérêts

• 1er décembre 1803 : création du livret ouvrier, sorte de passeport


permettant à la police et aux employeurs de connaître la situation exacte de
chaque ouvrier. Tout ouvrier voyageant sans son livret est réputé vagabond

• 18 mars 1806 : création des conseils de prud’hommes pour régler les


différends du travail. Les ouvriers n’y sont pas admis. Premier conseil des
prud’hommes à Lyon

• Février 1810 : promulgation du Code pénal de Napoléon 1er : il soumet à


l’agrément du gouvernement toute association de plus de vingt personnes et
réprime très sévèrement toute coalition ouvrière tendant à la cessation du
travail ou à la modification des salaires
Les révoltes des canuts (1831 et 1834, Lyon)
• Une des grandes insurrections sociales du début de l’ère de la grande industrie

• Elle avait été précédée, en 1819, d’émeutes, écrasées par l'armée à Vienne
lors de l’introduction de nouvelles machines à tondre les draps

• Les ouvriers du textile brisent les nouvelles machines à tisser car ces machines
les concurrencent et les privent de leur gagne-pain

• Ils revendiquent un salaire garanti face à des négociants qui répercutaient


toujours les fluctuations du marché à la baisse

• Ces émeutes se produisent dans un contexte de révolution industrielle et de


libéralisation de l'économie qui dégrade profondément les conditions de vie
de ces ouvriers et artisans, en les dépossédant d'un savoir-faire pour les
ravaler au simple rang de force de travail
Chronologie commentée - 2

• 22 mars 1841 : suite au rapport Villermé de 1840, on interdit le travail des


enfants de moins de huit ans, limite la journée de travail à huit heures pour les
8-12 ans et à douze heures pour les 12-16 ans. Le travail de nuit (9 heures du
soir-5 heures du matin) est interdit aux moins de 13 ans et, pour les plus âgés,
deux heures comptent pour trois

• Février 1848 : manifestations populaires à Paris. Proclamation de la liberté


d’association, du suffrage universel et du droit au travail. Des milliers de
travailleurs réclament la création d’un ministère du Travail

• 15 mars 1849 : loi contre les coalitions ouvrières et patronales. 27 novembre : loi
rappelant l’interdiction des grèves

• 1er juin 1853 : loi sur les conseils de prud’hommes. Elle instaure l’élection au
scrutin par collèges, fixe des conditions restrictives d’âge et d’ancienneté pour l’
électorat et décide que les présidents et vice-présidents sont nommés par
l’administration
Chronologie commentée - 3

• 25 mars 1864 : la loi Ollivier abolit la loi Le Chapelier et octroie le droit de grève
(tolérée)

• Juillet 1868 : création de deux caisses d’assurance sur la vie et contre les
accidents du travail

• 1874 : création de l’Inspection du travail, chargée de veiller au respect des lois


sociales. Promulgation d’une loi interdisant le travail des enfants de moins de
12 ans

• 1884 : la loi relative aux syndicats professionnels (dite « loi Waldeck-Rousseau


») autorise les salariés du secteur privé et les patrons à créer des syndicats

• 27 juin 1884 : adoption de la loi sur l’assurance contre les accidents du travail

• 1er mai 1890 : 1ère organisation internationale de la Fête du Travail. Suppression


du livret ouvrier
La grève de Carmaux de 1892
• Les grèves de Carmaux de 1892-1895 (Tarn) ont attiré l'attention en raison de
leur importance et de leur durée et aussi parce qu’elles sont les 1ères qui
touchent les mines de charbon françaises

• Alors ajusteur aux ateliers des mines, le maire Calvignac fut licencié le 2 août
1892 par la Société des mines de Carmaux prétextant que ses fonctions
politiques portaient atteinte à son activité professionnelle
Le cas de la grève de Carmaux - 1892

• Episode fondateur de la prise de conscience par la


classe ouvrière de sa force collective.
• Une des premières grèves ayant un motif politique.
• La « naissance » d’une figure du mouvement
ouvrier, Jean Jaurès.
• Deux voies de recours aux actions patronales se
dégagent de cette grève : voie légale et voie
radicale.
Chronologie commentée - 4

• 2 novembre 1892 : une loi limite et réglemente le travail des femmes et des
enfants et organise le corps des inspecteurs du travail

• 27 décembre 1892 : loi sur la conciliation et l’arbitrage facultatif en matière de


différends collectifs entre patrons et ouvriers ou employés

• 12 juin 1893 : promulgation d’une loi sur la sécurité et l’hygiène au travail.

• 1895 : congrès fondateur de la Confédération générale du travail (CGT)


Chronologie commentée - 5

• 9 avril 1898 : loi sur les accidents du travail établissant le principe de la


responsabilité patronale

• Août 1899 : décrets fixant un certain nombre de normes sociales dans le cadre
des marchés publics. Ils imposent ainsi aux entreprises amenées à travailler
pour le compte de l’État, en particulier pour le secteur des travaux publics, le
respect de conditions de travail minimales, déterminées par les syndicats de
patrons et d’ouvriers (durée du travail, salaires, repos dominical...)
Chronologie commentée - 6

• 30 septembre 1900 : promulgation de la loi Millerand qui abaisse à onze


heures la durée du travail journalier

• 11 juillet 1903 : loi sur l’hygiène et la sécurité dans les établissements


industriels

• Les entrepreneurs refusent de s’y soumettre : ils débauchent les


ouvrières en atelier et réembauchent des ouvrières à domicile

• l s’agit d’un mouvement massif : en 1904 on compte 800 000 ouvriers à


domicile dont 90 % de femmes
Chronologie commentée - 7
• 29 juin 1905 : la journée de travail des mineurs passe à huit heures

• 3 juillet 1906 : instauration d’un repos obligatoire hebdomadaire de 24 heures

• 8-14 octobre 1906 : congrès de la CGT et adoption de la Charte d’Amiens qui


affirme l’indépendance des syndicats vis-à-vis des organisations politiques

• 25 octobre 1906 : création du ministère du travail sous le gouvernement


Clemenceau. René Viviani devient le premier ministre du Travail et de la
Prévoyance Sociale

• 17 mars 1907 : loi réorganisant les conseils de prud’hommes. Elle prévoit l’


élection de leurs membres (collège ouvrier et patronal) et prescrit un
fonctionnement paritaire

• 3 juillet 1907 : loi permettant aux femmes mariées de disposer librement du


salaire provenant de leur activité professionnelle
Chronologie commentée - 8
Entre deux guerres : organisation des rapports collectifs, nouveaux droits

• 27 novembre 1909 : loi garantissant leur emploi aux femmes enceintes

• 7 décembre 1909 : loi garantissant le versement du salaire à intervalles


réguliers (tous les 15 jours pour les ouvriers, tous les mois pour les employés)

• 28 décembre 1910 : loi instituant le code du travail

• 1917 : Albert Thomas, ministre socialiste de l’armement, institue des délégués


d’atelier dans les usines de guerre avec l’objectif d’éviter les grèves.
L’expérience dure le temps de la guerre

• 19 mars 1919 : création de la Confédération Générale de la Production


Française qui regroupe 21 fédérations patronales. La CGPF s’efforce de fédérer
des groupements professionnels jusqu’ici indépendants et rivaux (comité des
forges...)
Chronologie commentée - 9

• 1919 : création de la Confédération française des travailleurs chrétiens (CFTC).


Elle rejette la lutte des classes

• 25 mars 1919 : une loi apporte un premier cadre institutionnel aux


conventions collectives. Elle constitue une étape décisive dans la construction
du droit de la négociation collective

• Avril 1919 : journée de travail fixée à 8h ; durée hebdomadaire de travail fixée


à 48h . Création de l’Organisation internationale du travail (OIT)

• 1936 : les accords de Matignon mettent fin au mouvement de grève qui a suivi
l'arrivée au pouvoir du Front populaire : congés payés, semaine de 40 heures
sans diminution de salaire, généralisation des conventions collectives,
institution de délégués du personnel
Chronologie commentée - 10

• La loi du 24 juin 1936 transforme la convention collective en véritable « loi


professionnelle » de portée plus contraignante :

• Elle introduit la procédure d’extension qui permet de rendre applicables


à l’ensemble d’une profession les conventions conclues par les
organisations syndicales les plus représentatives

• La convention doit comporter un certain nombre de clauses obligatoires


relatives à l’essentiel des rapports de travail

• Elle peut librement traiter de questions non prévues à titre obligatoire, si


elles sont plus favorables que celles des lois et règlements en vigueur

• C’est l’origine du principe « de faveur »


Chronologie commentée - 11

• 31 décembre 1936 : loi sur les procédures de conciliation et d’arbitrage

• La loi spécifie que dans l’industrie et le commerce tous les différents collectifs
du travail sont soumis aux procédures de conciliation et d’arbitrage avant
toute grève et tout lock-out
Chronologie commentée - 12
La parenthèse du gouvernement de Vichy

• 1940-1944 : le régime de Vichy dissout les syndicats, y compris les


organisations patronales. Les grèves sont interdites

• 15 Novembre 1940 : la résistance syndicale se met en place et 3 membres de


la CFTC et 9 de la CGT signent « le Manifeste des 12 » qui rappelle
l’indépendance syndicale, la mission purement économique et sociale du
syndicalisme, la lutte contre l’antisémitisme et le pluralisme syndical

• 27 juillet 1944 : l’ordonnance d’Alger annule la charte du travail de Vichy.


Tous les syndicats de 1939, sauf la CGPF, sont rétablis. La Corporation
paysanne est également dissoute
Chronologie commentée - 13

• 15 octobre 1944 : création de la CGC, Confédération Générale des Cadres


(reconnue par le ministre du Travail en 1946, après une grève)

• 22 février 1945 : ordonnance instituant des comités d'entreprise dans les


établissements de plus de 100 salariés (ce seuil sera abaissé à 50 en 1946). Ces
comités sont élus, consultés chaque mois sur les conditions de travail et ont un
droit de regard sur la comptabilité (un rapport annuel doit leur être fourni).
Dans les entreprises de plus de 500 salariés, ils participent au conseil
d’administration

• 1945 : ordonnances portant organisation de la Sécurité sociale

• 1945 : la circulaire Parodi relative à l'appréciation du caractère représentatif des


organisations syndicales définit les critères de représentativité suivants :
ancienneté, effectifs, cotisations, indépendance à l'égard de l'employeur,
attitude patriotique pendant l‘occupation, loyauté dans l'application de la
législation sociale
Chronologie commentée - 14

• 1946 : le préambule de la Constitution de 1946 dispose notamment que :


« Tout homme peut défendre ses droits et ses intérêts par l'action syndicale et
adhérer au syndicat de son choix »

• 1946 : tout travailleur participe, par l'intermédiaire de ses délégués, à la


détermination collective des conditions de travail ainsi qu'à la gestion des
entreprises

• 12 juin 1946 : création du Conseil national du patronat français (CNPF)

• 11 octobre 1946 : loi relative à l’organisation des services médicaux du travail


(généralisation de la médecine du travail à la majeure partie des salariés,
caractère obligatoire de l’organisation de la médecine du travail, mise à la
charge des employeurs de sa gestion et de ses frais)
Chronologie commentée - 15

• 1946 : gestion de la sécurité sociale en commun par des représentants des


employeurs et des salariés

• 1946 : loi relative aux conventions collectives de travail qui institue un contrôle
de l'État sur la procédure de négociation et de conclusion de celles-ci
Chronologie commentée - 16

• 1947 : accord AGIRC (Association générale des institutions de retraite des


cadres) qui institue une retraite complémentaire pour les cadres, gérée
paritairement.
Création des Comité d'Hygiène et de Sécurité (CHS)

• 1948 : congrès constitutif de la CGT-Force ouvrière, scission de la CGT

• 1950 : le droit de grève est reconnu aux fonctionnaires civils (hors police et
administration pénitentiaire) par le Conseil d'État sur le fondement du
préambule de la Constitution de 1946
Chronologie commentée - 17
De l’instauration du dialogue social jusqu’au rapport de Jean Auroux
sur les droits des travailleurs (1981)

• 11 février 1950 : loi sur les conventions collectives, la liberté de négocier les
salaires et les conditions de travail. Création du SMIG (salaire minimum
national interprofessionnel garanti)

• 27 mars 1956 : promulgation de la loi sur les trois semaines de congés payés ;
les syndicats applaudissent et le CNPF ne réagit guère, craignant « un retour à
une intervention autoritaire de l’État »

• 1957 : loi du 26 juillet 1957 institue une procédure de conciliation obligatoire


pour le règlement des conflits collectifs

• 1958 : création de l'assurance chômage


Chronologie commentée - 18

• 1961 : création, par convention, de l'Association des régimes de


retraite complémentaires (ARRCO) des non-cadres

• 1964 : congrès de déconfessionnalisation de la CFTC, qui devient la


Confédération française démocratique du travail (CFDT). Une
minorité fait scission et conserve le sigle CFTC

• 1966 : arrêté du 31 mars attribuant une représentativité, sur le plan


national et interprofessionnel, à cinq syndicats de salariés : CFDT,
CGT, CGT-FO, CFTC et CGC (cette dernière pour les questions
concernant les cadres)
Chronologie commentée - 19

• 27 décembre 1968 : loi sur la section syndicale d’entreprise. Les syndicats


peuvent constituer des sections syndicales et désigner des délégués
syndicaux au sein des entreprises. Cette loi consacre une liberté
d’expression et d’action du syndicat dans l’entreprise, mais aussi une
institution proprement syndicale (le délégué syndical) aux cotés des
institutions élues (délégués du personnel et comité d’entreprise). Elle est
enfin le socle de la promotion future de la négociation collective
d’entreprise

• 1970 : droit au congé de formation


Chronologie commentée - 20

• 1971 : loi qui institue un droit à la négociation collective des salariés et


réserve la conclusion des accords aux syndicats les plus représentatifs

• 18 juillet 1973 : loi sur la résiliation unilatérale du contrat de travail. La


loi impose le respect de procédures de licenciement et notamment la
notification, par lettre recommandée au salarié, des motifs de son
licenciement
Chronologie commentée - 21
Des Lois Auroux (1982) jusqu’à la loi Fillon (4 mai 2004)

• 1982 : lois dites « Auroux » :


• Loi relative aux libertés des travailleurs dans l'entreprise
• Loi relative au développement des organisations représentatives du
personnel
• Loi relative à la négociation collective et au règlement des conflits
collectifs du travail
• Loi relative au comité d’hygiène, de sécurité et de conditions de travail

• Obligation de négocier au niveau de la branche et de l’entreprise dans certains


domaines et selon une périodicité.

• Possibilité de conclure, dans certains domaines et dans des conditions définies


par la loi, des conventions et accords collectifs de travail dérogeant à des
dispositions législatives et réglementaires

• 31 décembre 1991 : loi qui impose que soit définie une politique de prévention
propre à chaque établissement
Chronologie commentée - 22

• 1993 : création de l'Union nationale des syndicats autonomes (UNSA) et de la


Fédération syndicale unitaire (FSU)

• 31 octobre 1995 : accord national interprofessionnel relatif à la politique


contractuelle tendant à rendre effectif le droit à la négociation dans toutes les
entreprises y compris celles qui sont dépourvues de délégué syndical, soit par la
négociation avec les élus (comités d’entreprises ou délégués syndicaux) soit grâce à la
technique du salarié mandaté par une organisation représentative

• 1995 : signature de deux accords nationaux interprofessionnels.


✔ L'un tend à rendre effectif le droit à la négociation dans les entreprises, y compris
celles qui n'ont pas de délégué syndical (par un élu ou personne mandatée)
✔ L'autre introduit l'obligation de négocier dans les branches sur le temps de travail
tous les trois ans
Chronologie commentée - 23

• 12 novembre 1996 : loi relative à l’information et à la consultation des


salariés dans les entreprises et les groupes d’entreprises de dimension
communautaire

• 1998 : loi du 13 juin d'orientation et d'incitation relative à la réduction du


temps de travail. Elle laisse un espace de négociation au niveau des
entreprises et des branches

• 1998 : le CNPF se rebaptise Mouvement des entreprises de France (MEDEF)

• 18 janvier 2000 : le MEDEF exige une « refondation sociale », c'est-à-dire une


situation dans laquelle le rôle de l'État dans la législation sociale serait réduit
au profit du contrat entre salariés et employeurs

• 19 janvier 2000 : loi sur la réduction négociée de la durée du travail. Période


d’adaptation d’un an pour les entreprises, durant laquelle les heures
supplémentaires sont moins taxées. Annualisation de la durée du travail.
Charges sociales diminuée en cas de négociation d’un accord majoritaire
Chronologie commentée - 24

• 2003 : la réforme des retraites du gouvernement Raffarin, qui provoque grèves


et manifestations, est approuvée par la CFDT et la CFE-CCG

• 30 septembre 2003 : accord national sur la formation professionnelle qui


introduit un droit individuel à la formation pour chaque salarié, transférable
d’une entreprise à une autre dans certaines conditions (licenciement
économique, fermeture d’entreprise ou restructuration)

• 4 mai 2004 : loi relative à la formation professionnelle tout au long de la vie et


au dialogue social. Elle transpose dans le droit deux textes déjà ratifiés par les
partenaires sociaux. La loi vise à clarifier le rapport entre les responsabilités de
l’État et celles des partenaires sociaux ainsi qu’à définir les règles de la
négociation collective
Chronologie commentée - 24
La modernisation du dialogue social et de la représentativité syndicale
depuis 2007

• 2005 : loi pour la cohésion sociale. Elle instaure notamment dans les
entreprises de 300 salariés et plus une obligation triennale de
négociation sur une gestion prévisionnelle des emplois et compétences

• 31 janvier 2007 : loi qui rend obligatoire une phase de concertation


avec les partenaires sociaux avant tout projet gouvernemental de
réforme dans les domaines des relations du travail, de l’emploi ou de la
formation professionnelle

• 21 août 2007 : loi sur le dialogue social et la continuité du service public


dans les transports terrestres réguliers de voyageurs
Chronologie commentée - 25

• 15 octobre 2010 : loi complétant les dispositions relatives à la démocratie


sociale issues de la loi 20 août 2008. Elle définit les modalités de mesure
d’audience des organisations syndicales dans les très petites entreprises

• 11 janvier 2013 : accord national interprofessionnel sur la compétitivité et la


sécurisation de l’emploi. Les organisations patronales (MEDEF, UPA, CGPME) et
trois syndicats (CFE-CGC, CFDT, CFTC) s’entendent sur de nouveaux outils de
flexibilité pour les entreprises et de nouveaux droits pour les salariés

• 29 mars 2014 : les entreprises d’au moins 1 000 salariés doivent rechercher un
repreneur en cas de projet de fermeture d’un établissement

• 9 mai 2014 : promulgation de la loi permettant le don de jours de repos à un


parent d’un enfant gravement malade
Chronologie commentée - 26

• 22 septembre 2017 : ordonnances dites « Macron » (1) :

• Plus de souplesse pour la négociation obligatoire de branche

• Nouveaux domaines ouverts à la négociation de branche (CDD, travail


temporaire, CDI de chantier, portage salarial)

• Pour pouvoir être étendus, la convention collective ou l'accord


professionnel doivent, sauf justifications, comporter, pour les entreprises
de moins de 50 salariés, des stipulations spécifiques. Ces stipulations
spécifiques peuvent porter sur l'ensemble des négociations ouvertes à la
branche
Chronologie commentée - 27

• 22 septembre 2017 : ordonnances dites « Macron » (2) :

• Accélération de la fusion des branches

• Nouveau barème pour les indemnités prud'homales

• Conditions et délais de licenciement modifié

• En cas d'accord homologué par l'administration, les entreprises peuvent


lancer des plans de départ volontaires autonomes en dehors de plans
sociaux
Les organismes internationaux de
promotion du dialogue social
L’Organisation
internationale du
travail

Sa mission est de rassembler gouvernements, employeurs et


travailleurs de ses États membres dans le cadre d'une institution
tripartite, en vue d'une action commune pour :

• Promouvoir les droits au travail


• Encourager la création d'emplois décents
• Développer la protection sociale
• Renforcer le dialogue social dans le domaine du travail
Le Bureau International du Travail

• Le BIT entend aider les Etats Membres à mettre en place ou à renforcer les
cadres légaux, les institutions, les dispositifs ou les processus de dialogue
social bipartite ou tripartite dans les Etats Membres

• Il entend également promouvoir le dialogue social au sein des Etats Membres


ou des groupements régionaux ou sous-régionaux pour favoriser l’
établissement d’un consensus, le développement social et économique, et
promouvoir la bonne gouvernance
Le débat sur la hiérarchie des normes
en droit social
La hiérarchie des normes

Site internet, 2024


La remise en question du régime de faveur
Le droit français est fondé sur la hiérarchie des normes. Chaque norme juridique sous
le bloc de constitutionnalité ne peut s'insérer dans la hiérarchie juridique que si elle
respecte la ou les normes précédentes.
• 1936 : Principe de faveur introduit dans la hiérarchie des normes du droit du travail.

Le principe de faveur permet à des textes de norme inférieure de se substituer à des


dispositions légales sous réserve de comporter des stipulations plus favorables aux
salariés, sans déroger à celles qui sont d'ordre public.
Toutefois, le contexte économique mondial a conduit à favoriser la compétitivité des
entreprises :
• 1982 dérogations possibles si la loi permet l'éventualité.
• La loi de 2004 autorise un accord d'entreprise à déroger à un accord de branche.
Des verrous sont posés.
• En 2012 puis en 2013 et 2015, des lois prévoient que dans certains cas
(aménagement du temps de travail, emploi,), un accord d'entreprise s'imposera au
contrat de travail même si l'accord n'est pas plus favorable au salarié que son
contrat
• Les ordonnances de 2017 dites “ordonnances Macron”.
La remise en question du régime de faveur
après les ordonnances de septembre 2017

• Les ordonnance fixent une liste limitative de 13 domaines pour


lesquels l'accord de branche prime sur l'accord d'entreprise, même si
ce dernier a été conclu avant la promulgation de l'ordonnance (les
salaires minima, les classifications, la protection sociale complémentaire, certaines
mesures liées à la durée du travail, au CDD, à l’égalité professionnelle entre les
femmes et les hommes…)

• Dans tous ces domaines, l'accord de branche fixe des règles. Elles ne
peuvent être modifiées par l'accord d'entreprise que dans un sens
plus favorable aux salariés

• En l'absence d'accord de branche, ce sont les dispositions de la loi qui


s'appliquent ou encore celles de l'accord d'entreprise si elles sont plus
favorables au salarié
La remise en question du régime de faveur
après les ordonnances de septembre 2017
• L'ordonnance dresse ensuite une liste limitative de quatre domaines (La prévention
de l'exposition aux risques professionnels, L'insertion professionnelle et le maintien dans l'emploi des
salariés handicapés, L'effectif à partir duquel les délégués syndicaux peuvent être désignés, ainsi que
leur nombre, Les primes pour travaux dangereux ou insalubres)

L'accord de branche peut « verrouiller » ces quatre domaines et interdire aux


accords d'entreprise postérieurs de modifier les règles de l'accord de branche

• Les règles de l'accord d'entreprise priment sur celles de l'accord de branche


dans tous les autres domaines du droit du travail.

• En l'absence d'accord d'entreprise, c'est l'accord de branche qui s'applique


naturellement

• Pour tous les autres domaine, c’est l’accord d’entreprise qui prime, même si il
est défavorable.
La remise en question du régime de faveur
Accords liés à l’emploi et au fonctionnement de l’entreprise

• En 2017 le législateur autorise également les accords d'entreprise pour


répondre aux nécessités du fonctionnement de l'entreprise

• Il s'agit de préserver ou de développer l'emploi mais aussi de préparer


l'entreprise aux évolutions du marché, même en l'absence de difficultés
économiques

L'accord d'entreprise peut ainsi :


✔ Aménager la durée du travail
✔ Aménager la rémunération, dans le respect du smic et des
salaires minimaux conventionnels hiérarchiques
✔ Fixer les conditions de la mobilité professionnelle et
géographique au sein de l'entreprise
Les organisations de Salariés (OS)
syndicats représentatifs, secteur privé

Dans l’ordre des résultats aux élections de 2019 : La Confédération française


démocratique du travail (CFDT) ; La Confédération générale du travail (CGT) ; La
Confédération générale du travail-Force ouvrière (CGT-FO) ; La Confédération française
de l’encadrement-Confédération générale des cadres (CFE-CGC) ; La Confédération
française des travailleurs chrétiens (CFTC).
Les cinq grandes O.S
Les organisations patronales (OP) représentatives
( OS : France et étranger)
Le taux de syndicalisation

France : 16 % de syndiqués salariés en 1980, 10,3 % en 2019 (dernières


élections professionnelles comptabilisées).
Le taux de couverture

• 97 % des salariés français travaillant dans des entreprises de plus de 10 salariés


sont couverts par des normes collectives

• La faiblesse du taux de syndicalisation n’empêche pas une forte couverture


conventionnelle des salariés

• Effet erga omnes :


✔ Signature syndicale
✔ Recours administratif à la technique de l’extension et de l’élargissement
des accords
✔ Les accords ne s’appliquent pas seulement aux entreprises dont les
employeurs sont affiliés aux organisations patronales signataires

• Question récurrente du financement des OS et OP


+¾ en financement publics.
Depuis les années 90 :
le syndicalisme dans la tourmente
Une dégradation globale des OS Mais un renforcement des
préoccupante : structures syndicales :
• Montée du chômage & de la • Exemple : effectifs de l’appareil
flexibilité syndical CGT :
• Évolution de l’organisation des 1965 : 33 personnes / 1975 : 91
entreprises personnes / 1985 : 145 personnes.
• Effondrement des régimes Une tendance qui se confirme.
communistes
• Multiplication des établissements de
faible taille • Tendance identique dans les
• Le ciment idéologique a souvent autres organisations
perdu toute crédibilité
• Les vocations se font rares • La baisse d’influence du
• Le syndicalisme vieillit syndicalisme sur le terrain ne
• Un déficit d’expertise face à des s’est pas traduite par une baisse
situations de plus en plus complexes des moyens dont disposent les
• Une méconnaissance de ce que appareils
veulent réellement les salariés
Les principaux acteurs
du dialogue social en entreprise

● Le Dirigeant
● L’encadrement
● La section syndicale
& Le Responsable de
Section Syndicale
● Le délégué syndical
● Le délégué du personnel
● Les instances
représentatives du
personnel
Les instances représentatives du
personnel
Le Conseil Social et Economique - Généralités

• Dans les entreprises de 50 salariés et plus, le CSE reprend globalement les attributions des
délégués du personnel, du comité d'entreprise et du CHSCT (art L.2312-1 et suivants CT)

• Le seuil de création du CSE est à 11 salariés (les attributions sont à moindre portée en dessous
de 50 salariés).

• Le CSE est tenu de présenter les réclamations individuelles et collectives des salariés (art
L.2312-5 à L.2312-7 CT)

• Le CSE a pour mission d'assurer une expression collective des salariés permettant la prise en
compte permanente de leurs intérêts dans les décisions relatives à la gestion et à l'évolution
économique et financière de l'entreprise, à l'organisation du travail, à la formation
professionnelle et aux techniques de production (art L.2312-8 CT)

• Le CSE procède notamment à l’analyse des risques professionnels et peut proposer des actions
de prévention contre le harcèlement (art L.2312-9 CT)

• 3 mandats successifs maximum


Le conseil social et économique
• Le CSE se réunit au moins une fois par mois à partir de 300 salariés et une fois
tous les deux mois en deçà

• 4 réunions doivent porter en tout ou partie sur des questions de santé,


sécurité et conditions de travail

• L’employeur verse au CSE une subvention de fonctionnement annuelle


équivalente à :
• 0,20 % de la masse salariale brute dans les entreprises de 50 à 2 000
salariés
• 0,22 % dans les plus de 2 000 salariés

• La subvention de fonctionnement s’ajoute à une subvention destinée aux


activités sociales et culturelles

• Aucune subvention de fonctionnement n’est prévue pour les entreprises de 1


à 49 salariés
Le conseil social et économique

Commission « hygiène, sécurité et conditions de travail » :

• Dans les entreprises de plus de 300 salariés et dans celles jugées « à risque » (site
Seveso, nucléaire…), cette commission est obligatoire

• Les membres de cette commission sont désignés par le CSE

• Elle reprend les attributions de l’ancien CHSCT

• En dessous de l’effectif minimum ou dans des établissements non-dangereux, le CSE


reste compétent sur ces questions
Accord collectif dans les entreprises < 50 salariés

• L'employeur peut, en l'absence de délégués syndicaux, négocier avec un élu


non mandaté par un syndicat

• Il peut organiser un référendum pour valider un accord signé par des syndicats
représentant plus de 30% des salariés de l'entreprise, sauf si l'ensemble des
organisations signataires s'opposent à la consultation
Les conditions de base du dialogue social

• Des organisations de travailleurs et d’employeurs fortes et


indépendantes dotées des compétences techniques nécessaires et
pouvant accéder aux informations utiles à leur participation au
dialogue social

• La volonté politique affirmée d’engager le dialogue social de la part


de toutes les parties

• Le respect des droits fondamentaux que sont la liberté syndicale et


la négociation collective
Les grandes dates du droit social collectif
A retenir - important dates to remember
• 1791: loi le Chapelier. Interdit tout groupement professionnel (corporations, syndicats ou
autres revendications collectives)

• 1831 : révolte des Canuts à Lyon, première insurrection sociale de l'ère industrielle

• 1841 : suite au rapport Villermé sur les conditions du travail ouvrier, interdiction du travail
des enfants de moins de huit ans (sauf moins de 20 salariés)

• 1864 : la loi Ollivier abolit la loi Le Chapelier et dépénalise la grève et les groupements
professionnels

• 1884 : la loi relative aux syndicats professionnels (dite « loi Waldeck-Rousseau ») autorise
les salariés du secteur privé et les patrons à créer des syndicats

• 1895 : congrès fondateur de la Confédération générale du travail (CGT)

• 1919 : création de la Confédération française des travailleurs chrétiens (CFTC).

• 1936 : délégués du personnel. Principe de faveur. Convention collectives. Loi sur les
procédures de conciliation et d’arbitrage, congés payés et semaine de 40 heures sans
diminution de salaire
Les grandes dates du droit social collectif
A retenir- important dates to remember

• 1945 : ordonnance instituant des comités d'entreprise dans les établissements de plus de 100
salariés (seuil abaissé à 50 en 1946). Ordonnances portant sur l’organisation de la Sécurité sociale

• 1944 (reconnue par le ministre du Travail en 1946, après une grève) : création de la CGC,
Confédération Générale des Cadres.

• 1947 : Comité d'Hygiène et de Sécurité (CHS)

• 1948 : congrès constitutif de la CGT-Force ouvrière, scission de la CGT

• 1964 : congrès de déconfessionnalisation de la CFTC, qui devient la Confédération française


démocratique du travail (CFDT). Une minorité fait scission et conserve le sigle CFTC

• 1966 : arrêté du 31 mars attribuant une représentativité, sur le plan national et


interprofessionnel, à cinq syndicats de salariés : CFDT, CGT, CGT-FO, CFTC et CGC

• 1968 : autorisation et organisation de la présence syndicale en entreprise (section syndicale,


délégué syndical)
Les grandes dates du droit social collectif
A retenir- important dates to remember

• 1982 : Représentants des salariés au conseil d'administration ou de


surveillance dans les entreprises nationalisées (institution obligatoire) ;
délégué syndical central ; commission économique auprès du comité
d'entreprise ; comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de
travail (CHSCT)

• 1996 : Comité d'entreprise européen, dans les entreprises ou groupes


d'entreprises de dimension européenne

• 2008 modification de la mesure de la représentativité des


organisations syndicales.

• 2017 : ordonnances dites « Macron », extension des dérogations au


principe de faveur et à la hiérarchie des normes. Création du CSE.

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