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1.1. Définitions
Le mot « organisation » fait référence au fait de mettre ensemble et de coordonner des ressources, ainsi qu’à la
structure que dérive de cet acte. Quant à la structure, une organisation est une unité sociale, un collectif humain
construit et reconstruit intentionnellement pour atteindre des objectifs spécifiques autour d’une activité (quelconque)
commune. En d’autres mots, une organisation est un système d'activités consciemment coordonnées entre deux
personnes ou plus, et qui n’existe que sous trois conditions :
1. Il y a des gens capables de communiquer,
2. Il y a des gens prêts à contribuer à une action commune,
3. Ils cherchent à atteindre un objectif commun.
Les organisations peuvent être formelles ou informelles, en quête de profit ou pas.
Une entreprise est une activité humaine qui cherche à rassembler et à intégrer des ressources humaines et non
humaines (financières, matérielles, technologiques…) afin d'atteindre des objectifs d’autodéveloppement et de
rentabilité à travers la production et la commercialisation de produits.
Toute entreprise est une organisation mais toute organisation n’est pas une entreprise.
Aujourd’hui on entend par produit ce que l’entreprise propose au marché et qui est constitué par un mélange de
biens et de services :
Tout bien rend un service
Tout service a besoin des biens (une production matérielle)
Le marché est le lieu (physique ou virtuel) où l’offre et la demande se rencontrent : Un produit est proposé par les
producteurs (offre) à des consommateurs (demande) et le prix est alors négocié.
Le prix est l’expression monétaire de l’accord sur la valeur d’un produit. La valeur est une notion subjective, propre
à chacun. Cette valeur peut avoir plusieurs manières :
• Valeur travail :
• Valeur d’échange :
• Valeur d’usage :
• Valeur d’estime :
Les valeurs non marchandes (éthiques) d’une entreprise s’expriment dans sa philosophie, sa mission et sa vision.
Dans la mesure où les organisations réussissent (dans leur production et partage de valeur), elles ont tendance à
se développer (augmenter le nombre de niveaux hiérarchiques). Au fur et à mesure que l'organisation se développe,
il y a donc une distanciation progressive entre les personnes et la direction de l'organisation.
1.2. Petite histoire des organisations (XXe siècle)
Au cours du XXe siècle, les organisations sont passées par trois étapes7 :
1. L’ère de l'industrialisation classique. Entre 1900 et 1950. La culture prédominante était orientée vers le passé,
pour conserver les traditions et les valeurs. Les gens étaient des ressources de production, l’homme était un
appendice de la machine.
2. L’ère de l'industrialisation néoclassique. À partir de la fin de la Seconde Guerre mondiale et jusqu'à 1990.
L'organisation matricielle a favorisé une amélioration nécessaire de l'architecture et la culture organisationnelle
pour se concentrer sur le présent. La vision des relations professionnelles a été remplacée par celle de
l'administration des ressources humaines, en tant que ressources vivantes.
3. L'ère de l'information. Des années 1990 à nos jours, elle se caractérise par des changements rapides,
imprévisibles et inattendus ; l'information a réussi à parcourir la planète en millièmes de seconde. Les processus
organisationnels sont devenus plus importants que les domaines qui constituent l'organisation. Eux, à leur tour,
ils sont devenus transitoires et non définitifs ; les postes et les fonctions doivent être définis et redéfinis en
permanence en raison des changements dans l'environnement et dans la technologie ; les produits et les services
sont constamment adaptés aux demandes et aux besoins du client, désormais doté d'habitudes changeantes et
exigeantes. La ressource fondamentale n'est plus le capital financier mais la connaissance. Le travail manuel est
remplacé par le travail mental. L'administration des ressources humaines cède sa place à l'approche par les
talents : Human Talent Management.
Gérer avec les gens, c'est le nouvel esprit et la nouvelle conception.
L’économie, en tant que sous-système social, est constituée elle aussi par des organisations. Elle s’organise autour
de la production et de l’échange.
1.3.1. Les organisations d’une économie de marché
Dans une économie de marché, nous avons deux acteurs principaux :
• Les entreprises (organisations productives)
• Les ménages (organisations sociales)
Ces deux acteurs se rencontrent dans deux marchés, celui des facteurs et celui des produits. Dans ces
marchés, deux flux équivalents et de sens inverse se produisent :
• Le flux matériel commence par la mise en disposition des facteurs de production (terre, travail, capital)
en possession des familles comme sources de la production des biens et des services que les
entreprises mettront à disposition des familles pour la satisfaction de leurs besoins et leurs désirs.
• Le flux monétaire suit le flux matériel : les familles achètent les produits et services en payant les prix
et les tarifs qui servent de revenus aux entreprises. Une partie de ce revenu est dépensée pour payer
les salaires et les loyers en échange des facteurs consommés. L’autre partie sert à payer des intérêts,
des impôts et à faire de l’investissement.
7 La vision sur les organisations est intiment liée à la vision sur les hommes et sur le travail
L’État et le système financier (banques, assurances, investisseurs privés…) apparaissent comme acteurs
secondaires qui soutiennent ce processus de production et d’échange. L’État récupère des impôts qu’il va
ensuite redistribuer en forme de services publics et le système financier va gérer les dépôts et l’épargne des
ménages pour prêter aux entreprises et ainsi générer de la richesse.
1.3.2. Les organisations des économies mixtes
Traditionnellement, on sépare l’économie en trois secteurs (ou systèmes), avec des organisations bien
distinctes :
• Premier système, secteur privé : orienté profit, ce secteur est composé des organisations
commerciales orientées (quasi) exclusivement à la satisfaction du marché. Des microentreprises aux
grands groupes, toutes les entreprises « classiques » rentrent dans ce système, y compris les
organisations de l’économie noire (activités illégales telles que le trafic).
• Deuxième système, secteur public : au service du plus grand nombre, ce secteur est composé des
collectivités et organismes de gouvernance à tous les niveaux. Ces organisations fonctionnent plutôt
sous une logique de planification et de provision pluriannuelle.
• Troisième système, secteur social : partagé entre l’intérêt général et l’accès au marché, ce secteur
est le plus hétéroclite. Il comprend toutes les organisations de subsistance et d’autoproduction, des
clubs, des organisations communautaires, à but non lucratif, d’assistance, mais aussi les entreprises
sociales et autres organisations de l’économie sociale et de l’économie solidaire (associations,
fondations, mutuelles, coopératives).
Remarquez la subtile différence dans l’économie souterraine 8 (qui échappe au contrôle fiscal et à la
comptabilité nationale) : l’économie grise est informelle (comme les brocantes) et l’économie noire est illégale
(la fraude et l’évasion fiscale).
9Pour une introduction, vous pouvez visionner : « Tu connais l'ESS ? »: une vidéo-découverte pour les jeunes. Programme JeunESS (YouTube
Channel). Ajoutée le 27 mai 2013 : https://youtu.be/yruzZQT7NqE
Une autre collection d’organisations et activités qui nous intéresse pour ce cours est l’économie circulaire. Elle
va rompre avec une logique de production linéaire pour incorporer le retour des produits et la gestion de déchets
dès la conception des produits. En gros, les principes de l’économie circulaire cherchent à ordonner les acteurs
autour de l’utilisation raisonnable des ressources limités disponibles dans la nature. Il faut donc que tous les
acteurs sociaux s’engagent à :
• Extraire et exploiter les ressources de manière durable (sans compromettre l’approvisionnement futur)
• Concevoir produits et procédés en considérant les contraintes écologiques
• Mettre en place une écologie industrielle et territoriale (interaction systémique)
• Prôner une économie de la fonctionnalité (plutôt que de la mode ou la performance)
• Éduquer les usagers à la consommation responsable
• Faciliter l’allongement de la durée de vie d’un objet dans une optique zéro déchet
• Démocratiser le recyclage
Finalement, il y a aussi l’économie collaborative qui n’est autre chose que l’ensemble d’organisations et
activités qui sont nés de la mutualisation de ressources et de compétences individuelles pour le bien des
membres de la communauté. Elle s’est développée grâce aux plateformes virtuelles, fruit de la démocratisation
de l’internet.
https://actu.indre.cci.fr/entreprises/5e-appel-a-projets-economie-circulaire-region-ademe-centre-val-de-loire/
https://pro-spareblog.com/2015/06/19/quest-ce-que-leconomie-circulaire/
1.4. L’entreprise10
10 https://www.youtube.com/watch?v=ndtHS0rWoqU&feature=youtu.be
Nous avons étudié qu’une entreprise est une organisation avec des finalités particulières. Mais l’entreprise peut être
vue d’autres manières et notamment en tant que système.
1.4.1. Un système
En grec ancien, sustēma signifie « organisation, ensemble », terme dérivé du verbe συνίστημι sunistēmi (de
σύν ἵστημι sun histēmi : « établir avec »), qui signifie « mettre en rapport, instituer, établir ». Un système, c’est
donc un ensemble d'éléments interagissant entre eux, coordonnés par certains principes, règles ou une loi11.
Le pionnier dans l’analyse systémique a été Ludwig von Bertalanffy avec sa théorie générale des systèmes
(republiée à Paris par Dunod, 1993). Un système est déterminé par12 :
• Sa frontière (qui sépare le système de son environnement) ;
• Sa mission (ses objectifs et sa raison d'être) ;
• Ses interactions avec son environnement ;
• Son fonctionnement ;
• Ses ressources, leur organisation et leurs interactions.
Le système est donc un ensemble d'éléments liés dynamiquement qui développent une activité pour atteindre
un certain objectif ou but13. Chaque système fonctionne sur la matière, l'énergie ou les informations obtenues
à partir de l'environnement, qui constituent les entrées ou entrées de ressources nécessaires au
fonctionnement du système. Ces ressources sont exploitées par les différentes parties du système (sous-
systèmes) et transformées en sorties ou en résultats (sorties) pour être renvoyées à l'environnement.
En plus des ressources, les organisations ont besoin de compétences. La concurrence essentielle donne un
accès potentiel à une grande variété de marchés ; c'est également un déterminant important de la satisfaction
et des avantages du client.
Systèmes > Organisations > Entreprises
1.4.2. Un système ouvert
Chaque système existe et fonctionne dans un environnement. Les organisations sont entourées d'un
environnement à deux strates :
• Le macro-environnement (extérieur) : l’ensemble des facteurs économiques, technologiques, sociaux,
politiques, juridiques, culturels, démographiques,..., qui sont représentés dans le monde et dans la
société en général.
• Le micro-environnement (intérieur) : l'environnement de travail (à l’intérieur de l’entreprise).
Le degré d'interaction avec celui-ci détermine si un système est isolé, fermé ou ouvert14 :
• Isolé : Ne permet aucun échange (de matière ou d’énergie) avec l’environnement extérieur
• Fermé : Permet l’échange d’énergie mais non de matière
• Ouvert : Permet l’échange de matière et d’énergie.
11 https://www.cnrtl.fr/definition/syst%C3%A8me
12 https://fr.wikipedia.org/wiki/Syst%C3%A8me
13 A différence d’une organisation, un système peut se passer des humains (eg. le système nerveux). L’organisation demande de la
Une organisation industrielle est un système ouvert qui effectue des transactions avec un système plus large :
la société. Certains intrants sont présentés comme des personnes, des matériaux et de l'argent, d'autres sous
la forme de forces politiques et économiques provenant du système plus large. Les réalisations sont
présentées sous forme de produits et services et de rémunération à ses membres. L’entreprise fonctionne
alors comme un système ouvert, soumise à différentes forces externes (marché, réglementation…) qui évolue
dans un continuum dynamique (de la stabilité à l'instabilité) et complexe (de l'homogénéité à l'hétérogénéité).
De plus, certains changements dans l’environnement sont dus à l’action de l’entreprise.
Parmi tous les composants de l’entreprise, le capital intellectuel est devenu un atout indispensable pour se
démarquer dans une économie de la connaissance. Ce capital intellectuel, à différence du capital de
production ou financier, est constitué d’actifs incorporels :
1. Capital interne : structure, culture d'entreprise, concepts, modèles, systèmes administratifs et
informatiques, etc.
2. Capital externe : relations clients et fournisseurs, marques, brevets, prestige.
3. Capital humain : personnes, talents et compétences ; capacité d'agir pour créer des actifs.
La valeur des connaissances augmente de plus en plus. La valeur marchande des organisations ne dépend
plus seulement de leurs actifs physiques mais aussi de leurs actifs intellectuels. Les idées viennent de la
connaissance et cela est à son tour dans la tête des gens.
L’organisation d’une entreprise se formalise dans sa structure qui répond à une stratégie. Cette stratégie est
(normalement) alignée sur une mission et une vision.
Mission : C'est la déclaration du but et de la portée de l'entreprise en termes de produit et de marché. Elle définit le
rôle de l'organisation au sein de la société dans laquelle elle se situe et signifie sa raison d'être et d'exister. La mission
est déterminée donc par :
La raison d'être de l'organisation
Le rôle de l'organisation vis-à-vis de la société
La nature des activités de l'organisation
Les activités sur lesquelles l’entreprise concentre ses efforts (maintenant et à l'avenir)
L'important est de personnaliser l'organisation et ses produits afin qu'ils ne soient pas seulement des articles courants
sur le marché.
Vision : C’est la référence à ce que l'organisation veut être ; formulée de manière (très) inspirante, elle explique
pourquoi les gens consacrent la plupart de leur temps au succès organisationnel chaque jour. Il doit être lié aux
intérêts des partenaires. Une bonne vision :
1. Montre à toutes les parties prenantes la direction (ambitieuse et générique) de l’entreprise
2. Esquisse la situation future
3. Motive les personnes intéressées et impliquées à prendre les mesures nécessaires
4. Fournis la base commune d'efforts et de coordination ;
5. Inspire les gens à travailler vers un même but (une situation commune)
Chaque organisation doit définir sa mission, ses objectifs et le type de climat organisationnel qu'elle souhaite créer
pour les partenaires dont dépend la réalisation de ses objectifs. Les buts organisationnels ont de nombreuses
fonctions :
a. Ils présentent une situation future
b. Ils sont une source de légitimité
c. Ils servent de normes pour évaluer le succès de l'organisation
d. Ils servent à vérifier et à évaluer la productivité de l'organisation (transformés en objectifs et indicateurs).
Les buts et les objectifs doivent être communiqués. Compte tenu des objectifs, il appartient à la rationalité de trouver
les moyens les plus appropriés pour les atteindre d'une manière conforme à ses valeurs (c’est le rôle de la stratégie).
Ces moyens doivent être considérés simultanément du point de vue de l'efficience et de l'efficacité. L'efficacité est
un moyen normatif d'obtenir des résultats, tandis que l'efficience est une mesure de l'utilisation des ressources dans
les processus. L'efficience concerne les moyens, méthodes et procédures les plus adaptés, correctement planifiés et
organisés, afin de garantir une utilisation optimale des ressources disponibles.
Auparavant, l’efficacité d’une organisation comprenait uniquement des indicateurs comptables en termes de bénéfice,
de chiffre d'affaires, de facturation, de dépenses ou de critères similaires ; aujourd’hui, il est maintenant suggéré
d'utiliser les ressources humaines comme mesure. Sur ce principe, l’efficacité administrative conduit à l’efficacité
organisationnelle et elle est obtenue lorsque :
1. Les collaborateurs atteindront les objectifs fixés
2. Le système de gestion maintient le système interne
3. Le système permet de s’adapter aux évolutions de l’environnement externe
Une bonne coordination et une optimisation des ressources contribueront à tout cela. Il faut réparer une série de
principes communs à toutes les organisations :
a) Alignement : Quelle est la finalité de chaque tâche et de chaque activité ? La création d'un poste spécifique ou
d'un nouveau département ne sera justifiable que si elle permet d'atteindre les objectifs.
b) Spécialisation : Quelle est l’unité de travail plus spécifique possible pour être le plus performant possible ?
c) Unité de commandement : Qui est le chef et il peut diriger combien de personnes / activités différentes ?
d) Hiérarchie : Qui rend compte à qui ? Quels sont les centres d’autorité et quels sont les moyens et directions
de communication employés ?
e) Coordination : Quel équilibre de forces entre les différentes unités de commandement et la hiérarchie ?
f) Diffusion / Communication : Comment se fait la communication des obligations et attentes de chaque poste
et de chaque composante ?
g) Souplesse / adaptabilité : Quelle marge de manœuvre et de liberté d’action à chaque composante pour prendre
de l'avance et réagir aux éventuelles modifications de l’environnement ?
20 https://www.economie.gouv.fr/ess-economie-sociale-solidaire/loi-economie-sociale-et-solidaire
1.6.2. Typologie selon leur taille
L’INSEE (en France) annonçait que plus de 815 mille entreprises ont été créés en 2019. 47% de ces créations
sont des micro entrepreneurs. En rejoutant les entreprises toujours en vie, nous arrivons à plus de 4 millions
d’entreprises (INSEE, 2018) reparties de la manière suivante :
292 sont des grandes entreprises (GE) employant 3,9 millions de salariés en équivalent temps plein
(ETP), soit 29 % du total. Le secteur le plus concentré : activités financières et assurances (27 grandes
entreprises = 74 % des salariés)
5 800 sont des entreprises de taille intermédiaire (ETI) avec 25 % des salariés (ETP)
135 000 des petites et moyennes entreprises (PME) non microentreprises employant 27 % des
salariés (ETP)
3,9 millions, soit 96 %, sont des microentreprises (MIC) ; elles emploient 2,5 millions de salariés en
ETP (19 % du total)
Pourquoi la plupart des entités économiques restent petites ? et pourquoi les grands groupes continuent à
faire rêver certains ? Comment on classe les entreprises ?
En Europe, les définitions ont été publiées dans la recommandation 2003/361/CE du 6 mai 2003 et elles
prennent en compte deux critères : le nombre d’employés et le chiffre d’affaires. Depuis 2005, on considère
que :
Une entreprise est « toute entité, indépendamment de sa forme juridique, exerçant une activité
économique ». Cette approche est donc extrêmement large et englobe les entreprises artisanales,
individuelles ou familiales, les sociétés de personnes et les associations qui exercent une activité
économique de manière régulière.
Une Petite et Moyenne Entreprise (PME) est une entreprise qui emploie moins de 250 personnes
et dont le Chiffre d’Affaires annuel n’excède pas 50 millions d’Euros ou dont le total du bilan n’excède
pas 43 millions d’Euros.
Une petite entreprise est une entreprise qui emploie moins de50 salariés et dont le chiffre d’affaires
annuel ou le total du bilan annuel ne dépassent pas 10 millions d’Euros.
Une micro-entreprise est une entreprise qui emploie moins de 10 salariés et dont le chiffre d’affaires
annuel ou le total du bilan annuel ne dépassent pas 2 millions d’Euros.
En France, dans ses études statistiques, l’INSEE utilise une classification plus simple, basée uniquement
sur l’effectif :
Micro-entreprises : de 1 à 9 salariés.
Très petites entreprises (T.P.E.) : de 10 à 19 salariés (ou, par généralisation, moins de 20
salariés) ;
Petites entreprises (P.E.) : de 20 à 49 salariés (ou, par généralisation, moins de 49 salariés) ;
Moyennes entreprises (M.E.) : 50 à 499 salariés ;
Grandes entreprises (G.E.) : plus de 500 salariés.
La loi de modernisation de l’économie (LME) de 200821 a introduit une définition de l’ entreprise et de sa taille
(décret n° 2008-1354) à partir de critères économiques qui conduit à une meilleure vision du tissu productif.
Approchée par la notion de groupe , cette définition est, depuis 2013, affinée par un travail de profilage pour
les plus grands d’entre eux. En 2015, on dénombre alors 3,82 millions d’entreprises dans les secteurs
marchands non agricoles, dont 3,70 millions correspondent à une seule unité légale indépendante.
Cette définition économique de l’entreprise révèle la forte concentration du tissu productif. Sur ces 3,82
millions d’entreprises, 287 grandes entreprises (GE) emploient 3,9 millions de salariés en équivalent temps
plein (EQTP), soit 29 % du total. À l’opposé, 3,67 millions, soit 96 %, sont des microentreprises ; elles
emploient 2,4 millions de salariés en EQTP (18 % du total). Par-delà ce dualisme se dessine une partition
assez équilibrée de la valeur ajoutée ou de l’emploi : 5 800 entreprises de taille intermédiaire (ETI) et 140 000
petites et moyennes entreprises (PME) non microentreprises emploient respectivement 25 % et 28 % des
salariés (EQTP). Le secteur le plus concentré est celui des activités financières et d’assurances : 26 grandes
entreprises y emploient 74 % des salariés. Dans les secteurs non financiers, les grandes entreprises dégagent
près d’un tiers de la valeur ajoutée, les ETI un quart, les deux autres catégories en réalisent le reste à parts à
peu près égales. En 2015, 57 % de la valeur ajoutée est ainsi produite par près de 6 000 entreprises (GE et
ETI) qui réalisent aussi 85 % des exportations.
Les ETI se distinguent des autres catégories par leur orientation vers l’industrie manufacturière et par le poids
des implantations étrangères. Parmi les 2,8 millions de salariés (EQTP) de l’industrie manufacturière, 38 %
sont employés par des ETI. Compte tenu de leur orientation industrielle, les ETI jouent un rôle essentiel dans
le commerce extérieur, réalisant 34 % du chiffre d’affaires à l’export.
Dans les services, qu’ils soient destinés aux particuliers ou orientés vers les activités spécialisées scientifiques
et techniques, la majorité des salariés travaillent dans les PME, y compris les microentreprises. Dans la
construction, en dépit de la présence d’une dizaine de grandes entreprises, la surreprésentation des PME (y
c. microentreprises) est encore plus forte. Les microentreprises comptent 72 % de leurs effectifs salariés dans
les activités tertiaires. Les PME hors microentreprises comptent en moyenne 27 salariés (EQTP). La majorité
(54 %) ont moins de 20 salariés. Les activités exercées sont plus diversifiées que pour les autres catégories.
De ce fait, leur structure d’emploi est assez proche de celle de l’ensemble. Les PME hors microentreprises
sont néanmoins surreprésentées dans la construction, les industries de type traditionnel, la réparation et
l’installation de machines et d’équipements.
1.6.3. Typologie selon leur croissance22
Avec la concurrence mondiale, les décideurs publiques ont mis leur attention dans des espèces d’entreprises23
un peu particuliers qui ont pris le nom des animaux. Dans le règne animal de l'entrepreneuriat au fil des ans,
différentes bêtes ont dominé. De la souris omniprésente à la licorne mythique, les animaux du royaume de
l'entrepreneuriat sont tout autour de nous.
Les souris sont partout. Ce sont les vendeurs ambulants indépendants que l'on trouve dans les pays
développés et en développement par millions. Ils ajoutent très peu à l'économie en termes d'emploi,
d'innovation ou de croissance de la productivité.
Les gazelles sont des entreprises de taille moyenne qui se développent rapidement et créent des emplois.
Depuis les années 1980, on nomme ainsi les entreprises de moins de 5 ans qui ont expérimenté pendant 3
21 https://insee.fr/fr/statistiques/3303564?sommaire=3353488
22 https://bluenotes.anz.com/posts/2018/04/who_s-who-in-the-entrepreneurial-zoo-
https://thegedi.org/unicorns-in-the-kingdom-of-entrepreneurship-2/
23 En 2015, parmi les entreprises de 10 salariés ou plus, 15 000 (8,6 %), étaient « en forte croissance », ça veut dire qu’ils ont crû de plus de 10
% par an. Selon le rapport de l’INSEE de 2018, l’âge et l’activité de l’entreprise sont les principaux facteurs associés à la forte croissance, et
parfois elle est liée au fait que l’entreprise soit intégrée au sein d’un grand groupe. Le fait que l’entreprise exporte, qu’elle ait un taux
d’investissement important ou un taux de marge élevé peut aussi jouer pour pencher la balance du côté de la croissance tant espérée.
ans consécutives un taux de croissance annuelle soutenue supérieur à 20% sur des effectifs, valeur ajoutée
ou résultat d’exploitation24. Une gazelle est une entreprise qui décide d’augmenter ses capitaux propres et
investir pour attendre rapidement une taille critique (un marché national, voire international). Les gazelles sont
les principaux moteurs de création d'emplois dans l'économie de la plupart des pays. Ces animaux sont
rapides, évitent les prédateurs et se multiplient s'ils mangent suffisamment. Ces animaux ne sont pas petits
mais agiles et s'adaptent facilement aux environnements changeants.
http://www.observatoire.bpce.fr/gazelles-et-girafes-quelles-sont-ces-entreprises-qui-surperforment.html
Il faut aussi savoir que dans ce monde magique, des gazelles peuvent devenir des girafes, c’est-à-dire, des
entreprises innovantes qui grandissent exceptionnellement vite, entre 10 et 20%, mais étant âgées de plus de
5 ans.
Les éléphants sont de très gros animaux. Ils sont comme nos grandes entreprises. Stable, stable et sûr. Ils
sont essentiels à l'économie, non pas à cause de la création d'emplois, mais à cause de l'efficacité. Ces
animaux sont grands car ils sont capables de survivre et de grandir. Leur principale contribution à l'économie
est la croissance de la productivité, créant davantage avec la même quantité d'intrants année après année.
Dans le champ technologique, les startups à grand succès à l’image de la Sillicon Valley nous ont mis à rêver.
Maintenant on sait que les licornes existent, c’est-à-dire, des entreprises dans le secteur de l’innovation
digitale qui ont connu une croissance violente, qui sont valorisées en plus d’un milliard de dollars et qui sont
objet de spéculation de la part des investisseurs, sans qu’il y ait forcément une corrélation directe entre la
croissance et les profits dégagés.
Alors que les souris, les gazelles et les éléphants existent depuis des décennies, les licornes sont nouvelles.
Le terme a été inventé par Aileen Lee dans un article de blog TechCrunch de novembre 2013. Aujourd'hui,
l'industrie de la technologie regorge de startups d'un milliard de dollars. Alors qu'en 2013, nous ne comptions
que 39 des startups de logiciels américaines soutenues par le capital-risque qui ont dépassé le milliard de
dollars de valorisation aujourd'hui, il y en a au moins 80 aux États-Unis seulement. La montée de la licorne
s'est produite rapidement et sans grand avertissement, et elle commence à soulever des sourcils.
Certaines de ces entreprises sont déjà des noms connus dont les services sont utilisés par des millions de
personnes. Uber, l'entreprise de covoiturage, est évaluée à 41 milliards de dollars de plus que la capitalisation
boursière d'au moins 70% des entreprises de la liste Fortune 500. Les autres noms familiers sont AirBnb,
Snapchat et Dropbox. Chacun évalué dans les milliards de dollars.
24 http://www.cockpit.banquepopulaire.fr/entreprises-en-forte-croissance-des-gazelles-et-des-girafes/
1.7. Conclusion