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Option : Economie-gestion
L'INTITULE DU MEMOIRE
Présenté le : 24/04/2022
Avant d'examiner l'ESS elle-même, il est nécessaire d'aborder ses deux composantes : le
socioéconomique et l'économie solidaire. En effet, les économies sociales et solidaires sont
un concept relativement nouveau, du moins tel que défini, et ce n'est que récemment que
nous avons combiné les économies sociales et solidaires pour les étudier en tant que
discipline.
1 Économie-solidaire-et-autres-concepts-Poirier-Juillet-2014
Ou la fabrication, ne seraient pas considérées économie Une deuxième définition est apparue
dans les pays anglophones dans les années 90. Même si elle apparaît comme une traduction
d’économie sociale, ce n'est pas le cas. En général, elle a une signification totalement
différente. Le «social» est ici le but ou le secteur d'activité, et non la propriété 2. Il se
rapporte généralement à des activités dans le secteur social comme les garderies, la santé,
les personnes âgées, etc. Des activités dans d'autres secteurs comme la foresterie,
l'agriculture sociale, sauf indirectement par exemple si une entreprise emploie des
personnes handicapées réalisant de l'artisanat pour se procurer un revenu. La propriété des
entreprises peut être des entreprises privées à but lucratif ordinaires, ou peut-être
collective (coopératives ou organismes sans but lucratif). Dit autrement, une « entreprise à
objectif social ». Il y a des similitudes avec les concepts de « troisième secteur », «
quatrième secteur » ou « entreprise sociale ».
1.2 Economie solidaire
L'économie sociale et solidaire résultera donc d'un « mix » entre l'économie sociale et
l'économie solidaire. Souvent, le tout est plus grand que la somme de ses parties, et on ne
peut pas simplement déduire l'ESS en termes d'économies socio-économiques et solidaires.
Les définitions proposées depuis l’émergence de l’ESS sont nombreuses. L’économie sociale
et solidaire prend « plusieurs appellations en fonction du contexte et du référentiel culturel
» (non-profit organisations aux États-Unis, volontary sector au Royaume-Uni, ESS en Europe,
économie de développement communautaire en Amérique du Sud) (IPEMED, 2013) 4. Mais, «
le défi est de construire un cadre théorique cohérent pour saisir la diversité de ces
expériences et innovations ». Avant toute chose on se doit de souligner le caractère
contradictoire des éléments du « concept ESS » (Neamtan, 2002).
Le terme « économie » renvoie à la production concrète de biens et services par des
entreprises qui contribuent à une augmentation de la richesse collective.
Le terme « sociale » se réfère à l’utilité sociale, par opposition au résultat purement
économique. Cette utilité sociale est évaluée en fonction de :
-Sa capacité à encourager une citoyenneté active, habile et participative, et des projets qui
favorisent à la fois l’initiative individuelle et collective.
3 https://base.socioeco.org/docs/dacheuxgoujonrennes2007version_finale.
4 https://www.eib.org/attachments/country/femip_study_femise_economie_sociale_solidaire_fr.pdf
-Sa contribution à l’amélioration de la qualité de vie et le bien-être de la population,
notamment par l’augmentation des services offerts.
-Sa contribution à la création d’emplois dans des domaines nouveaux et polyvalents.
Cependant, des similitudes existent entre les différentes définitions proposées :
1. Pour le US Social Forum 2007, l’économie sociale se réfère à toutes les initiatives qui
ne font pas partie de l’économie publique ou du secteur privé traditionnel 5. Elle se
caractérise par des entreprises et organisations, qui sont autonomes et de nature privée,
mais où le capital et les moyens de production sont collectifs.
2. Pour l’UNRISD, l’ESS désigne un large éventail de formes de production et d’échange
qui ont des objectifs économiques et sociaux explicites communs qui sont :
• de renouer l’activité économique avec des valeurs éthiques et de justice sociale,
• de satisfaire les besoins humains, renforcer la résilience, étendre les capacités humaines,
l’autonomisation des femmes, favoriser la démocratie au milieu de travail, et / ou
promouvoir de nouveaux modes de vie,
• d’adopter des modes de production et gouvernance qui sont plus soucieux de l’homme et
de l’environnement.
• de promouvoir des valeurs et relations associées à la solidarité, la coopération, la
réciprocité et la justice distributive.
3. Selon la définition de l’Organisation internationale du travail (OIT), établie en 2009 à
Johannesburg lors de la Conférence régionale sur l’économie sociale, l’économie sociale et
solidaire « désigne les entreprises et organisations , en particulier les coopératives, les
mutuelles, les associations, les fondations et les entreprises sociales , qui ont comme
spécificité de produire des biens, des services et des connaissances tout en poursuivant
des objectifs à la fois économiques et sociaux et de promotion de la solidarité »6.
L’ESS se réfère à des formes spécifiques d’organisations et d’entreprises. Les types les
plus courants sont les coopératives, les mutuelles, les associations, les organisations
communautaires et autres entreprises à objet social. L’ESS désigne donc ces
structures, qui sont actives « dans la protection sociale complémentaire, l’assurance,
les banques, l’action sociale, l’éducation populaire, le sport, la culture, l’agriculture...
».
L’ESS est une économie dynamique et évolutive qui implique la participation active
de différents acteurs.
Les structures de l’ESS partagent des caractéristiques communes qui les distinguent
de l’économie publique et de l’économie conventionnelle à but lucratif. Elles
poursuivent un mix d’objectifs sociaux et économiques, et partagent les mêmes
principes de fonctionnement spécifiques basés sur la participation, la solidarité,
l’innovation, la participation volontaire et la propriété collective.
Le terme économie sociale et solidaire n’est pas le seul utilisé pour englober ces
réalités. L’économie sociale, l’économie solidaire, l’économie populaire et les
organismes à but non lucratif sont des concepts similaires. Ils ont tous des origines
géographiques et des horizons théoriques spécifiques et mettent l’accent sur des
aspects particuliers de cette forme économique.
Dans son ouvrage « la grève de Samarez » (1859), P. Leroux (1797-1871) élabore la notion de
solidarité : « j’ai le premier utilisé le terme de solidarité pour l’introduire dans la philosophie,
c’est-à-dire suivant moi, dans la religion de l’avenir. J’ai voulu remplacer la charité du
christianisme par la solidarité humaine » 7. Selon cet auteur, l’erreur du christianisme
provient du fait qu’il n’a pas su concilier l’amour de soi et l’amour de l’autre. Pour lui, il est
erroné de partir de l’individu isolé pour fonder la solidarité car même, si par le contrat, les
hommes sont soumis à une loi commune. Plus précisément, pour P. Leroux, la solidarité se
comprend par le sentiment présent en chaque individu de l’appartenance à l’humanité et
d’une singularité à préserver (P. Leroux, 1851).
Le concept du fordisme a été inventé par les économistes de l’école de la régulation pour
désigner en fait une nouvelle ère des configurations institutionnelles (rapport salarial,
monnaie, concurrence...) Qui ont été à l’origine de la croissance économique d’après-
guerre. « C’est dans une atmosphère très particulière que s’est nouée une série de
compromis lançant un régime de croissance sans précédent, le fordisme, appelée les «
Trente glorieuses » (M. Aglietta, 1976).
Ce mode d’accumulation du capital a entrainé des changements profonds sur tous les
niveaux. Amélioration de niveau de vie des salariés à travers la couverture sociale portant
sur la santé, l’éducation, la retraite et le logement, l’augmentation de leurs revenus ainsi que
l’accroissement de leurs consommations. Parallèlement, la concentration du capital et la
centralisation financière ont amené un changement dans la formation des prix et la
minimisation des risques d’instabilité liés à la logique du marché par des politiques de
régulation de la demande et d’intervention dans la formation des capacités de production.
6 https://www.revuefreg.fr/index.php/home/article/download/211/129/584
7 https://www.cairn.info/revue-le-telemaque-2008-1-page