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Les limites des modalités de financement des
Coopératives au Maroc
Maroua ZINEELABIDINE
PHD en Sciences de Gestion à la FSJES-Agdal, Université Mohammed V de
Rabat
Maroua.zineelabidinee@gmail.com
Mohammed HASSAINATE
PES à la FSJES-Agdal, Université Mohammed V de Rabat
hassainate@gmail.com
RESUME
La notion de financement est comprise comme la recherche des moyens financiers, c'est-à-
dire, l'approvisionnement en capital. Cet approvisionnement montre quelle partie du capital de
l'entreprise constitue l'apport propre des sociétaires et laquelle est l'apport étranger. Il est
nécessaire que chaque entreprise, coopérative ou non, dispose d'assez de capital afin de
pouvoir développer les activités projetées. En d'autres termes, afin de pouvoir participer à la
vie économique, il faut que la coopérative soit assez solvable. Dès le début, le terme
"financement des coopératives" a été d'une importance considérable. Il est question de savoir
comment les coopératives, comprises généralement comme des associations de personnes à
faible revenu qui visent une amélioration de leur situation économique en recherchant des
possibilités de promotion, pouvaient-elles rassembler les moyens financiers nécessaires au
développement de leurs activités en tenant compte des limites que peut dégager chaque mode
de financement. La réponse à cette question est faite à travers une recherche théorique et une
étude qualitative auprès d’un échantillon de coopératives à travers lequel on a pu détecter les
limites financiers dont peuvent faire face les coopératives objets de l’étude.
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Introduction
Les organisations paysannes modernes appréhendées sous l'aspect coopératif et associatif
prennent naissance en réaction au capitalisme industriel et commercial de la fin du 18ème siècle
et du début du 19ème siècle en Angleterre principalement.
Après 1844, les coopératives ont gagné toute l'Europe. Jusqu'à aujourd'hui, l'on a assisté à
l'émergence de nouvelles formes d'entreprises coopératives en agriculture, pêche, banque,
assurance, logement, et autres. Ces entreprises touchent principalement les secteurs de l'action
sociale, de la production ou du travail.
Au niveau mondial, toutes les coopératives sont regroupées au sein d'une même organisation:
L'Alliance Coopérative Internationale (ACI). Celle-ci est l'instance suprême de la pensée
coopérative. Elle étudie et recense les multiformes des coopératives et produit des documents
considérés comme des références essentielles se rapportant à l'évolution du monde coopératif.
Il s'agissait d'une imposition car l'objectif poursuivi par cette coopération moderne s'écartait
de la coopération traditionnelle africaine focalisée sur les actions collectives d'entraide
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dominées par des valeurs culturelles et morales sans rapport économique conventionnel et
souvent sans générer de projet à long terme.
I. Aperçu théorique
Elle s’est affirmée depuis les années 1980 comme une voie alternative à l’économie privée et
publique classique. En effet, cette économie se veut une nouvelle manière d’entreprendre et
d’agir en société (ATTOUCH.H, 2011). Cet auteur en étant en accord avec la vision anglo-
saxonne, a distingué entre deux types d’institutions de l’économie sociale et solidaire :
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Une coopérative est une personne morale regroupant des personnes physiques qui ont des
besoins économiques, sociaux ou culturels communs et qui en vue de les satisfaire,
s’associent pour exploiter une entreprise conformément aux règles d’action coopérative.
Ainsi, un nouveau projet de loi n° 112-12 relatif aux coopératives a été adopté par la chambre
des représentants le 16 juillet 2014. Il définit la coopérative comme "un groupement de
personnes physiques ou morales, qui conviennent de se réunir pour créer une entreprise"
(article 1).
Elles axent leurs activités sur la personne et permettent aux membres, par le biais de décisions
prises démocratiquement, de déterminer de quelle manière ils veulent réaliser leurs aspirations
économiques, sociales et culturelles". Cette définition montre une primauté de l’homme sur le
capital.
La coopérative repose aussi sur son rôle de prestataire de services à ses adhérents. Elle est
ainsi, une entreprise détenue et contrôlée, démocratiquement, par des membres (des
personnes) qui utilisent et bénéficient des services offerts par cet affaire. Elles opèrent
généralement dans tous les secteurs, y compris le financier, la consommation, l’habitat, le
forestier, la pêche… (A. Harris et al.).
Les coopératives représentent des locomotives de développement durable, s’appuyant sur les
principes de l’économie appelée plurielle, solidaire ou participative, en y faisant une partie
intégrante. Les coopératives offrent en particulier un modèle entrepreneurial qui diffère
significativement du modèle dominant ordinaire. (Blanc, et Colongo 2010).
Au lieu de retirer des dividendes, qui sont proportionnels au capital investi, ils retirent des
ristournes qui sont proportionnelles au volume d'affaires transigées par le membre avec la
coopérative (Dumais 1976).
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L’histoire de la Société des « Equitables Pionniers de Rochdale » représente la première
véritable expérience connue et aboutie en matière coopérative. Cette histoire constitue pour
beaucoup le point de départ du mouvement coopératif mais elle doit être vue comme un
modèle de développement coopératif.
Elle montre comment les conditions de vie difficiles, la protection inadéquate des
consommateurs ont poussé 28 ouvriers à créer en 1844 une société coopérative de vente au
détail, la Société des Equitables Pionniers de Rochdale. L’objectif était de fournir aux
ouvriers des aliments et autres biens, ainsi que des facilités éducationnelles et sociales. La
Société était guidée par des principes qui, aujourd’hui encore, servent de base aux
coopératives.
Il convient de rappeler au préalable que la devise des organisations coopérative est: « Chacun
pour tous» (ACI, 1995) ; chacun des membres est appelé à s'auto-suffire tout en servant aussi
à autrui via l'entraide mutuelle. C'est une mise en commun des résultats dans une stratégie
démocratique où l'individu reste libre.
Cette devise traduit la valeur suprême de solidarité coopérative et de dépassement des intérêts
individuels pour des intérêts communs. Cette vision fait d'une organisation coopérative une
vraie communauté de production des biens ou des services au sens sociologique (ROCHER,
1973).
Les principes coopératifs énoncés dans la Déclaration sur l’identité internationale des
coopératives (Alliance Coopérative Internationale, 1995) constituent les lignes directrices qui
permettent aux coopératives de mettre leurs valeurs en pratique :
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L'autonomie et l'indépendance : les coopératives sont des organisations autonomes
d'entraide mutuelles gérées par leurs membres ;
Éducation, formation et information : La société coopérative doit fournir à ses
dirigeants, à ses membres et employés l'éducation et la formation requises pour
contribuer au développement de leur organisation ;
La coopération entre les coopératives ou l'inter-coopération : Pour mieux servir
aux intérêts de leurs membres et de la collectivité et renforcer le mouvement
coopératif ;
Engagement envers la communauté : Ce principe est récent par rapport aux six
premiers. Les coopératives contribuent au développement de la communauté. Elles
doivent faire preuve de leur engagement envers la communauté en la renforçant pour
qu'elle parvienne à mieux satisfaire les besoins économiques, sociaux et culturels.
Les coopératives et leurs groupements constituent des acteurs importants dans les nouvelles
orientations du développement socioéconomique local au Maroc. En effet, le secteur
coopératif contribue de manière efficace à la création de projets générateurs de revenus et de
postes d’emplois et participe à la résorption du chômage, en particulier dans le monde rural
(Département des Activités Génératrices de Revenus et d’Emplois, Agence de
Développement Social, 2010).
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II. Les contraintes et limites financiers des coopératives et au sein du
secteur :
Dans ce qui suit on présente les possibilités de financement des coopératives ainsi que les
limites inhérentes à chacune d’elles.
Le capital social de la coopérative représente la somme des parts sociales souscrites par
chaque membre. En effet, des biens corporels ou incorporels seront nécessaires pour le
fonctionnement de la coopérative. Certains de ces biens seront utilisés de façon durable par la
coopérative pour la promotion de ses membres. Généralement dans les pays en
développement et en transition, les membres de la coopérative n’ont que de faibles ressources,
parfois insuffisantes pour souscrire à une part sociale.
Le nombre de membres n’étant pas fixe, le capital social varie indéfiniment en fonction des
admissions ou des exclusions et démissions des membres : il s’accroît à chaque admission de
nouveaux membres ou de souscription de parts sociales supplémentaires ; il diminue par suite
de décès, exclusion ou démission.
Contrairement à l’action d’une société de capitaux qui représente un placement pour son
détenteur, la part sociale d’une coopérative est simplement la contribution que chaque
coopérateur apporte aux ressources de la coopérative afin que celle-ci soit en mesure de lui
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rendre les services bien définis qu’il attend d’elle. Pour cette raison, la part sociale n’est pas
source de plus-value comme l’est l’action dans une entreprise de type capitalistique.
Les excédents d’une coopérative ont trois affectations possibles : le renforcement des fonds
propres par la constitution de réserves ; le versement de la « ristourne » ; le versement aux
membres d’un intérêt limité au capital.
Les réserves de la coopérative sont collectives et sauf exception, ne peuvent faire l’objet
d’une distribution aux membres. Ce fonds de réserves permet à la coopérative de pallier les
périodes de faibles activités.
La coopérative peut être amenée à devoir emprunter pour pallier l’insuffisance de ses fonds
propres. Compte tenu du désir d’indépendance et d’autonomie de la coopérative, l’emprunt
auprès des membres est préférable.
Le milieu coopératif peut également s’avérer être une éventuelle source de financement. Les
coopératives d’épargne et de crédit en sont un exemple.
Le but ici n’est pas de réaliser le plus gros bénéfice, mais de rendre le meilleur service à ses
membres. Il est donc important d’adapter les règles classiques de gestion financière aux
spécificités coopératives ou du moins de les adapter au contexte coopératif.
Elle doit néanmoins satisfaire à certaines précautions élémentaires comme par exemple de
s’assurer que les fonds immédiatement disponibles sont suffisants pour couvrir les dettes à
court terme.
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2. La mobilisation des ressources financières
A côté de l'importance des ressources humaines pour le mouvement coopératif les membres
du conseil d'administration et le gérant de la coopérative devront s'occuper du maintien et de
la mobilisation des ressources financières. Comme toute autre entreprise, la coopérative doit
disposer de moyens financiers pour fonctionner, soit de l'intérieur ou soit de l'extérieur.
Par mobilisation des ressources financières internes, nous faisons référence au processus par
lequel l'on peut mettre en commun et investir des ressources productives que détiennent les
membres. Comme ressource financière de l'intérieure d'une coopérative, on peut énumérer les
suivantes :
Les parts sociales, la somme desquelles on appelle aussi le capital social, représentent la
contribution des membres à la formation du capital de base de l'entreprise (capital initial ou
augmenté). Ces parts sociales sont d'un montant déterminé, fixé par les statuts c.à.d. par les
membres. Le montant ou le nombre de parts peut être identique pour tous les membres, il
pourrait aussi varier selon des critères définis par les statuts. Ces parts sont payables en
principe immédiatement à la souscription par le coopérateur.
L'un des problèmes le plus répandu des petits exploitants agricoles est l'absence de l'argent en
espèce. Mais dans quelques cas, le remplacement de liquidité par des travaux manuels
effectués au service de la coopérative est possible. Ce travail remplace ainsi l'argent en espèce
qu'ils auraient dû payer.
Les réserves
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L’épargne
La coopérative peut offrir une structure organisationnelle qui facilitera la collecte de l'épargne
des adhérents, ce qui les qualifiera pour obtenir un crédit en cas de besoin.
Le fait que des membres d'une coopérative soient disponibles à régler les dettes d'une
coopérative même en cas de faillite, est un élément non seulement psychologique, mais aussi
matériel renforçant ses ressources financières et sa crédibilité envers les tiers. Une telle
obligation des adhérents est fixée par la loi et par les statuts.
En plus on peut citer comme problème de financement externe la charge des intérêts, les coûts
de crédit etc. Reconnaître cette situation ne signifie pas la négation du rôle plus positif que les
institutions financières ont joué et continueront de jouer dans l'histoire du développement
rural. On peut distinguer les formes suivantes :
Les emprunts
Ils peuvent provenir des membres mais aussi de toute autre personne physique ou morale.
Les dépôts
Les adhérents d'une coopérative peuvent selon le degré de confiance éprouvée vis-à-vis de
leur coopérative consentir à y déposer les sommes dont ils disposent. S'il s'agit des comptes
desquels ils peuvent retirer leur argent et y faire de nouveaux versements à tout moment, on
parlera de dépôts à compte courant. On parle de dépôts à échéance fixe si l'argent déposé
ne pourra être retiré qu'après une période prévue d'avance (par exemple 1 an) mais en tous cas
pas avant cette échéance.
Les dons
Il s'agit des subventions provenant soit de l'Etat ou soit des ONG sur le plan national et
international.
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2.3. Choix des modes de financement des coopératives
L’autofinancement
Les membres participent financièrement à leur coopérative par le biais de leur part sociale,
contribution qui varie selon les coopératives. Lors d’exercices financiers positifs, les membres
peuvent avoir un accès limité aux bénéfices, versés par le biais de ristournes
proportionnelles à l’utilisation des services de la coopérative par le membre, et affectent
également une partie afin de constituer la réserve de la coopérative (Noël, 1987; ACI, 2007).
Néanmoins, la participation financière des membres est complexe puisque ceux-ci ne sont
pas, dans la plupart des cas, en mesure de verser de gros montants d’argent à leur coopérative
et ce, en plus de n’avoir que rarement l’incitatif de le faire, puisque le principe coopératif
repose sur l’utilisation et non sur l’apport de capitaux (Doyon, 2005).
Les subventions
Au niveau de l’optimisation de la distribution des subventions, certains pays ont connus des
coopératives rentables en raison des subventions du gouvernement pour le secteur.
Cependant, les subventions ne sont pas une condition de la réussite. Par exemple, les
coopératives de la Nouvelle-Zélande fonctionnent sans subventions du gouvernement,
mais bénéficient en revanche d’une législation plus souple que d’autres pays, ce qui a
favorisé l’innovation dans la conception de la coopérative (Evans et Meade, 2005).
Il y un consensus pour dire que l’opportunité pour les petits producteurs agricoles
d’augmenter leurs revenus en vendant leurs produits, dépend de leur capacité à participer
avec succès au marché. «L’absence de l’information sur les prix et de nouvelles
technologies, l’absence des interconnections entre les acteurs du marché, les distorsions sur le
marché des inputs et outputs et l’absence de crédit souvent rendent difficile pour les petits
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producteurs de bénéficier des opportunités du marché» (Fonds International de
Développement Agricole «FIIDA», 2001).
L’emprunt est incertain dans la mesure où les institutions financières ne sont pas enclines à
investir dans une coopérative puisqu’elles se basent souvent sur les mêmes ratios
financiers que les entreprises capitalistes alors que les bénéfices de ces deux
institutions divergent à plusieurs niveaux.
De plus, les coopératives sont souvent perçues comme des entités avec une gouvernance
problématique, étant donné les intérêts divergents des membres, laissant place à une
sous-capitalisation de l’entreprise et une augmentation des risques financiers (Doyon, 2002).
Pour surmonter la limite inhérente des coopératives quant à l’accès au capital, des
formes d’adaptation rendues possibles suite à des changements législatifs facilitant d’une
manière limitée le recours aux emprunts du fait de la fragilité de la situation de
gouvernance interne et de l’absence de garanties réelles. Toutefois, elles semblent
comporter certains risques: «le recours massif aux emprunts risque de déstabiliser la
coopérative et de provoquer un déséquilibre des pouvoirs de décision et de contrôle au
détriment des adhérents» (Audroing, 1995).
Malgré un panorama de réalisations positivement apprécié avec une croissance soutenue des
créations de coopératives et l’émergence de nouveaux créneaux, les attentes en termes de
pénétration démographique et de performance économique et sociale restent moins
satisfaisantes.
Du côté du taux de participation au Produit Intérieur Brut (PIB), ce dernier est estimé à 1,5%,
ce qui reste insignifiant pour un secteur qui bénéficie d’une aide multiforme de la part des
pouvoirs publics, de la société civile et des bailleurs de fonds. A titre d’exemple, ce taux est
de 3% en Uruguay et en Nouvelle Zélande et d’environ 10% en Europe.
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Ces limites, entre autres, sont les conséquences, de la présence d’une série de limites et de
contraintes, tant au niveau de la structure interne du secteur coopératif qu’au niveau externe.
Sur le plan interne, les limites qui entravent le développement des coopératives se situent
principalement au niveau du défaut de gouvernance qui est dû au taux élevé d’analphabétisme
chez les dirigeants, en plus de l’absence de gérants qualifiés, et au non respect des statuts et
des règlements intérieurs de la coopérative.
A cela s’ajoute d’abord la faiblesse des capitaux propres en raison des apports très limités en
termes de parts sociales et du non-réinvestissement des excédents dans la coopérative, puis
s’ajoute l’absence de l’esprit coopératif, aussi bien chez les gérants que chez le reste des
membres.
Sur le plan externe, les coopératives souffrent de trois types de contraintes : juridiques,
institutionnelles et socio-économiques. Malgré la réforme récente de la loi sur les
coopératives, des contraintes et des ambiguïtés juridiques existent toujours, notamment au
niveau des dispositions relatives à la circonscription territoriale, à la gestion administrative, à
la tenue des comptabilités des petites coopératives et la transformation de coopératives en
société.
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Les réponses à nos questions nous donnent la possibilité d’avoir une idée plus claire sur les
coopératives, leurs modes de financement ainsi que les limites de chaque mode afin de tirer
les meilleures conclusions possibles par rapport au cadre d’analyse.
Suite à l’analyse des réponses des différents responsables des coopératives rencontrées nous
avons pu tirer les conclusions suivantes :
A l'intérieur de la coopérative, le versement d'assez de capital par les membres a toujours posé
un problème pour l'entreprise coopérative. La cause principale réside dans la caractéristique
de la coopérative en tant que type particulier d'organisation.
D'une part le nombre de personnes qui peuvent être considérées comme membre éventuels de
la coopérative ne peut pas être augmenté. Il est limité aux personnes qui ont un intérêt
véritable à faire appel aux services de l'entreprise coopérative et qui exercent leurs activités
dans le secteur et la circonscription territoriale de la coopérative. D'autre part les membres
sont libres de quitter la coopérative (principe de la porte ouverte) et par conséquent de
récupérer leur contribution ce qui a également une importance pour la question du
financement.
Le financement des activités de l'entreprise coopérative par des apports externes (crédits) est
compliqué par les problèmes d'intérêt, d'information et de communication entre les
institutions financières et les coopératives. En effet, une coopérative ne peut pas faire appel à
des tiers pour attirer du capital à risque parce que :
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dans un rendement optimal sur le capital investi. Ensuite le problème de gestion caractérise
les organisations autogérées, comme par exemple les coopératives. Le niveau d'information
des gérants sur les possibilités de financement, la connaissance sur la structure du capital et le
niveau du crédit sont très limitées.
Ensuite s'ajoute le manque de contact entre les gérants et les institutions financières dû à la
faiblesse d'expérience des dirigeants de la coopérative dans ce domaine.
Conclusion
Dans ce sens la coopérative devra mettre le côté positif du principe de la porte ouverte à son
profit, c'est-â-dire elle doit pouvoir susciter une plus grande adhésion des membres potentiels
et pouvoir maintenir les anciens membres au sein de la coopérative. C'est par cette occasion
qu'elle pourra également maintenir et même augmenter son capital propre.
La formation des gérants des entreprises coopératives afin de leur permettre d'avoir plus
d'information sur les principes de fonctionnement des institutions financières et de donner à
ces dernières une confiance quant à la gestion des affaires de la coopérative.
Pour les apportes en nature: veiller à ce que les objets apportés soient capitalisés à leur juste
valeur. On pourra par exemple s'orienter sur le prix du marché de l'objet offert à la
coopérative.
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Pour les réserves: essayer de convaincre les adhérents en assemblée générale de la nécessité
d'en faire pour le bien-être à long terme de tous. On pourra par exemple capitaliser les
dividendes ou ristournes en les transformant en parts sociales supplémentaires.
Les ressources financières externes on peut les mobiliser des manières suivantes:
D'abord la coopérative nécessite une bonne gestion pour attirer des capitaux extérieurs. Il faut
démontrer que l'argent engagé des bailleurs de fonds soit bien investi dans des projets
rentables.
Dans ce cas bonne gestion suppose évidemment honnêteté des dirigeants, dévouement,
stabilité interne de la coopérative et bonne réputation. La connaissance de la motivation des
bailleurs de fonds. Si la politique de la gestion de la coopérative cadre avec les objectifs
poursuivis par l'Etat ou des ONG, les chances d'obtenir des crédits ou des subventions
augmentent.
Références Bibliographiques :
AHROUCH S., 2011, « Les coopératives au Maroc : Enjeux et Evolutions », RECMA, N° 322. ;
ATTOUCH H., 2011, « Économie solidaire et développement humain territorial », REMACOOP, N°1,
ODCO ;
MIRI H., 2011, « L’Initiative Nationale pour le Développement Humain - INDH au cœur du
développement coopératif », REMACOOP, N°1. ;
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