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Stratégie des organisations

Charles Signorini charles.signorini@u-bordeaux.fr


(Bureau N 2 Bâtiment A)

mardi 7 septembre

Cours de 31,5 heures sans TD

Examen écrit : 2 heures ; un cas / une


(mini-)dissertation / des questions : examen oral pour
les étudiants Erasmus.

Cours + lectures ; prise de notes ; culture d’entreprise ;


qualités rédactionnelles

Plan du cours 21 séances d’1h30 :

Chapitre 1 : Qu’est ce que que le management ?

Chapitre 2 : La Responsabilité sociale des Entreprises


et l’éthique

Chapitre 3 : L’histoire du management et la théorie des


organisations : de la rationalité à l’humain

Chapitre 4 : L’histoire du management et la théorie des


organisations : stratégie, structure et environnement
complexe
Chapitre 5 : La démarche stratégique et l’analyse
concurrentielle

Chapitre 6 : Le développement stratégique dans un


contexte globalisé

Chapitre 7 : Stratégie et communication

Chapitre 8 : Stratégie et comportements humains dans


l’organisation

“Management” et “L’usine Nouvelle” = revues à lire pour


la culture d’entreprise

Chapitre 1 : Qu’est ce que le management ?

I. Définition du management et concepts associés

Le management est universel et on le retrouve partout


dans le monde. Premièrement, il sert à décider sous la
contrainte en tant de crise. A chaque fois qu’il y a des
crises dans l’histoire, on cherche un sauveur (élections
2022), et il y a une espérance dans ceux qui sont dirigés
et dans une entreprise, les dirigeants.

Crise vient du grec “CRISIS” qui veut dire changement.


On parle de changement négatif (de la douleur). Le
manager est managé, les cabinets appellent ceci de la
gestion du changement. Napoléon voulait aller vers un
état structuré en passant par un conglomérat,... ect et il
a réussi.

A l’époque 90% de la population était catholique, et il y


avait des guerres religieuses et Napoléon a réussi à
apaiser les tensions entre catholiques et athées avec le
Concordat de 1804.

“the social network” (Mark Zuckerbeg, film)

Le management c’est aussi une vision et un sens. Dans


tout acte humain, il y a ce qu’on fait et aussi le sens
qu’on lui donne. L’action présente amène la finalité du
projet.
On peut distinguer trois niveaux de vision : l'instantané,
la vision globale et le long terme.
● On donne une vision au sens et un sens au
travail, à l’agir humain.
● ça sert à faire mieux, améliorer les choses

Exemple de microsoft : créé en 1978, il a conservé un


monopole sur le domaine informatique jusqu’à l’arrivée
d’Apple et de firmes concurrentes (Dell, Asus,...)

● Faire mieux, construire dans un monde très


complexe et changeant.
Le management se développe dès qu'un groupe se
structure dans une finalité précise et au sein de ce
groupe émerge un manager, un dirigeant ou plusieurs.

Introduction :

Le management est un art puis une science

Qu’est-ce que le management et quel est son intérêt


dans le monde aujourd’hui ?

Rappels :

(i) On est dans un système capitaliste : le monde


économique est structuré autour du marché. Il y a en
plus un processus d’accumulation du capital (sans
lequel nous ne serions que dans une économie de
marché).

(ii) le monde économique est composé d’organisations


: c’est un ensemble structuré autour d’une ou
plusieurs finalités.
Composition : ça rassemble des hommes, un
ensemble de savoirs/savoir-faire/savoir-être. Il faut
aussi des ressources (matériels ou financières) et de
l’information qui n’est pas forcément capitalisée dans le
savoir, c’est une connaissance que j’ai et que je
maîtrise.
C’est un ensemble qui interagit avec son
environnement et ces membres interagissent aussi
entre eux. Donc il y a des interactions internes et
externes.

La différence entre la finalité et l’objectif :

La finalité c’est la raison d’être, c’est-à-dire ce pourquoi


ça existe -faire du profit.
L’objectif c’est un élément chiffré et concret qui permet
d’atteindre la finalité. -faire 10% de profit.

Exemple :

- Entreprise : c’est un ensemble de structurée avec


une finalité bien précise
- Associations sportives, culturelles, cultuelles,
caritatives (la finalité est non lucrative et c’est ce
qui la différencie des entreprises)...
- Les syndicats
- administration publiques (l’Etat, collectivités,
organisme(AAI))
- service public / bien commun
- Autres organisations sans existence juridique mais
qui exercent une certaine influence (famille,
groupes non déclarés) : corps intermédiaires

Une famille est une organisation structurée par les


générations autour d’une ou plusieurs finalités implicites.
Quand le bien commun prime avant l’intérêt, on se situe
dans le service public. Le service public ne discrimine
pas le prix.

Club de football : juridiquement c’est une association


sportive
L’entreprise peut reverser les bénéfices à ses
actionnaires. (pas une association).

(iii) L’entreprise :
● On peut avoir une vision économique (type
microéconomique) : l’entreprise combine des
moyens (T, K) qui vont permettre de produire des
biens et services afin de réaliser un profit. On
appelle cela une vision mécaniste.

● On a également une vision sociologique de


l’entreprise : l’entreprise c’est un groupe humain où
des individus entraînent une relation.

● une vision systémique : l’entreprise est vue


comme un système vivant qui interagit avec son
environnement et dont les composantes
interagissent entre elles, il y a des interactions avec
l’extérieur et l’intérieur.
● la vision juridique : qui voit l’entreprise comme
“un nœud de contrats/convention”, il y a plein de
contrats dans l'entreprise (contrat de travail entre
l’employeur et le salarié, contrat d’achat/vente,
conventions collectives, contrat de société, contrat
d’emprunt…)

● la vision managériale : l’entreprise est vue comme


un centre de décision.

Qui décide ? Que faire ? Quand et comment le faire


? Qu’est ce qu’une bonne décision ?

(iv) Fonctions de l’entreprise :


L’entreprise est structurée en plusieurs fonctions.

● la fonction de production
● la fonction de commercialisation (marketing,
vente,...)
● la fonction R&D (recherche et développement),
innovation
● fonctions transversales : qualité, logistique,
système d’information
● gestion des ressources humaines
● services administratifs (la compta, la direction
générale, service juridique,...)
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Vendredi 10 septembre
I. Définition du management et concept associé

A) Définition générale

Étymologie :
Il vient du moyen âge du terme “ménagement” : être
responsable de quelque chose sans en être propriétaire
; littéralement : ménager = utiliser avec mesure/ Italie =>
“maneggiare” (= prendre en main).

Définition : le management est l’art de diriger et de


gérer une organisation afin de réaliser de façon
optimiser sa finalité

Diriger : faire prendre une direction/ Donc le manager à


pour but de donner/montrer une direction à
l’organisation et aux personnes qui la composent /
diriger, c’est aussi donner du sens.

Gérer : mettre en oeuvre des moyens pour atteindre des


objectifs, une bonne gestion se fait de manière
optimisée (efficience => atteindre versus efficacité =>
min moyen + max résultats)

B) Les acteurs du management


Tout le monde est concerné, à différents niveaux, à
divers degrés, Henry MINTZBERG propose une
typologie de rôle de management :

Rôle interpersonnel :

- Le manager peut être un symbole “symbolos”. Ce


rôle est très important. Le manager a un rôle
important d’unir Exemple : Elon Musk
- Le dirigeant : il répartit et il coordonne les tâches
du travail
- Agent de liaison : établit les relations internes et
externes

Rôle informationnel :

- L’observateur actif : savoir et obtenir l’information


pour décider, contrôler et gérer les conflits
- Diffuseur : il fait circuler l’information
- Le porte-parole : vis à vis de l’environnement

Rôle décisionnel :

- Entrepreneur : celui qui instaure une dynamique,


qui innove, lance des nouveaux projets.
- Régulateur : gestion des conflits en interne et en
externe
- Le répartiteur de ressources : gestionnaire de la
rareté
- Le négociateur : il va défendre les intérêts à
l’intérieur et en dehors de l’organisation

Le manager n’est pas forcément bon dans tous les rôles


: d’où la nécessité de déléguer certaines parties liées
au management (il faut de la confiance, le manager
contrôle).

II. Pourquoi s’intéresser au management ?


Problématiques actuelles et solutions

Aujourd’hui, on est dans un contexte mondialisé, temps


court.

A) Le management nous concerne : les parties


prenantes

1) Définitions et typologies

Une partie prenante est un agent économique qui


participe à la finalité de l’organisation et qui a un intérêt
à considérer son activité.

Pour les entreprises, c'est tout agent économique qui


participe à la création de valeur de l’entreprise

Typologie 1 :
● Les parties prenantes primaires sont les parties
prenantes qui ont une relation contractuelle avec
l’organisation.
Exemple : le salarié, les fournisseurs/clients, les
prêteurs, les actionnaires (SA, SASU,
anonymes)/associés (SARL). (contrat de société)

● Les parties prenantes secondaires n’ont pas de


relation de contrat.
Exemple : L’Etat, les associations/syndicats,
groupes de pression, le public.

Typologie 2 :

● interne : salariés, actionnaire, proches de


gestion, dirigeant

● externe : clients, fournisseurs, administration,


public, groupe de pression

2) La théorie des parties prenantes

Au XXème siècle, il y a eu une prise en compte plus


systématique de l’environnement.

Cette théorie émerge de Dodd (1932) et de Barnard


(1938) : l’idée est que le dirigeant doit considérer
l’ensemble de ses partenaires (ceux avec qui il est en
relation).
Dans les années 60, cette théorie émerge en Europe.

Freeman dit en 1984 que de nombreux agents ont un


intérêt dans l’entreprise à des degrés divers et en retour
l’entreprise doit de l’information aux agents (satisfaire le
besoin d'information des agents).

On a une réciprocité dans cette théorie des parties


prenantes.

Dans cette théorie (PP) se dégage 2 grandes visions :

● vision classique : l’entreprise rend des comptes


uniquement à l’actionnaire (parce que c’est son
propriétaire).
● vision partenariale (vision développée par la
théorie des parties prenantes, plutôt européenne) :
l’entreprise à un ensemble de partenaires à
satisfaire. Exemple : Sleeping Giants

3) Les attentes des parties prenantes

attentes : Ils ont des besoins en terme d’informations

Exemple :

Les fournisseurs apportent des biens et services qui


permettent de produire et veulent être payés à
l’échéance fixée.
Les clients rapportent le chiffre d'affaires et veulent des
biens et services qui correspondent à leurs besoins.

Les actionnaires apportent du capital social et veulent


être rémunérés au moyen de dividendes.

Certains sont incompatibles entre eux, exemple :


Actionnaire/ Salariés (si j’augmente les salaires, j’ai
moins de dividendes à verser)

Donc les attentes sont souvent contradictoires et le


dirigeant se met au milieu.

En situation de management :

● Qui privilégier ?
● Traiter tout le monde à égalité ? (mais les gens sont
différents)
● Traiter les parties prenantes en proportion de leur
implication ?

=> L’objectif c’est de trouver un équilibre délicat entre


les différentes parties prenantes.

B) Problématiques actuelles et solutions

1) L’intérêt du management aujourd’hui


Etudier le management permet d’avoir des pistes pour :

● diriger en environnement complexe (beaucoup


d’incertitudes).

● comprendre les sources de création de valeur


(pourquoi telle organisation est performante ? Et
qu’est-ce que ça veut dire une organisation
performante ?)
Exemple : Michelin en France, pourquoi c’est une
entreprise centenaire alors que la plupart se font
racheter où font faillite ? C’est une entreprise
familiale avec des innovations très importantes
dans la pneumatique, secteur très concurrentiel.
Les dirigeants appartiennent toujours à la famille de
Michelin.
Contre-exemple : dans les années 2000 avec la
société Vivendi (son PDG s'appelait Jean-Marie
Messier, J6M = (surnom) jean marie messier moi
maître du monde), l’entreprise a enchaîné les
pertes quand il a pris l’entreprise.
Contre-exemple : Bernard TAPIE, dans les années
90, il rachète Adidas qui était en difficulté. Il licencie
la moitié du personnel et revend Adidas. Adidas a
perdu en compétence et Adidas a eu du mal à s’en
remettre par rapport à ses concurrents.

● réaffirmer le rôle social et sociétal des organisations


et en particulier des entreprises.
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Mardi 21 septembre

Aujourd’hui par rapport aux trentes glorieuses, le


contexte et surtout la façon dont on conçoit le
management a changé. Si on a une entreprise qui ne
communique pas sur son rôle sociétal, on va le lui
reprocher.
Exemple :
Il y a quelques années, polémique de nike. La politique
de Nike est une entreprise qui fait fabriquer à l’étranger
et on leur reprochait de faire travailler des enfants dans
des conditions inhumaines.

Les entreprises dans ce contexte là prennent les


devant. On ne peut plus se passer de communiquer sur
le rôle social et sociétal (dire ce que l’on fait).

Exemple :
Le secteur du jouet (Jouéclub, Grande Récrée,...)
Le fait que la production se fasse en Chine avec des
normes qui ne respectent pas les normes européennes
(peinture au plomb).

2) La gestion des risques dans le monde


d’aujourd’hui

a) Définition et typologie
Risque : c’est la qualification d’une situation
d’incertitude qui peut être favorable ou défavorable.
Dans la vie courante, c’est défavorable. Mais dans la
définition stricte ça peut être favorable (agir dans un
monde certain “prendre des risques” donc pas
forcément négatif).

Dans un monde complexe, rien n'est prédictible.


Je ne dirige pas du tout de la même façon si je suis
dans un environnement stable.

Une problématique se pose, la mesure du risque !

On a une mesure du risque qui se fait par la variance

Le vert est plus risqué parce que la variance varie


Il y a une manière qualitative de mesurer, c’est les
facteurs de risque. Ils vont permettre de dresser une
typologie.
Typologie :
=> Risques politiques : il faut analyser la stabilité
politique avant d’investir quelque part
Exemple : Syrie qui fait du savon d'alep mais il y a la
guerre.

Lois et règles en vigueur :


Exemple : Le contrat avec l’Australie sur les océans qui
a été récupéré par les USA et l’Angleterre

=> Risques économiques : on peut avoir un risque de


chance
Exemple : Groupe de luxe LVMH qui ont beaucoup de
créances en dollars.

- On peut aussi avoir un risque de taux d’intérêt.

- Il y a les risques de marchés (volatilité)


Exemple : risque de matière première (prix du
pétrole, baril 10% plus cher). Les clients se
plaignent du manque de visibilité.

- Risque d’insolvabilité : c’est quand on peut plus


faire face à ses obligations. Le risque c’est d’arriver
à un situation où il y a des faillites en cascade. On a
besoin de règle pour ses problèmes.
Exemple : théorie sur l’Etat est nuisible
- Risque d’exploitation : lié à l’activité de
l’entreprise

- Risque culturel/social/sociétal : manifestation


- mode de vie : ils peuvent beaucoup changer, ce
sont des risques à anticiper.
Exemple : la hausse des divorces, il faut 2
logements.

- Risques technologiques et environnementaux :


Ils sont liés à l’obsolescence
Exemple : l’administration française qui se
numérise, les personnes âgées commencent à être
noyées de numérique.

- Risques environnementaux : avec les risques


d’impact sur l’environnement
Exemple : si on construit trop profond on risque de
toucher une nappe phréatique
Exemple : Les éoliennes qui tuent des oiseaux.
Il faut avoir une vision globale.
Exemple :
- Risque nucléaire (Fukushima 2012).
- Risques biologiques (OGM, les nouvelles
technologies liés au vaccin covid19)

- Risques juridiques : on recherche des


responsabilités systématiquement
Exemple : je me prends une branche dans la tête,
je porte plainte contre la mairie parce qu'elle n'a pas
bien entretenu les arbres.
Aujourd’hui, il y a peu d’acceptation de
l’incertitude, on a peur de l’avenir.
Exemple : des gens sont tombés malades, on
demande des comptes, Quick, un adolescent est
mort 24 heures après.

Problème de confiance ?

Pour un dirigeant : à quels risques suis-je


raisonnablement soumis ?

On va ajouter une sensibilité au risque différente.


Un trader (je vais spéculer sur ça) n’a pas le même
sens du risque qu’un comptable.

b)Comment gérer le risque ?

La gestion du risque est très demandée. Le métier est


le risk manager ou en français gestionnaire du/des
risques. C’est une personne qui va faire une veille (=
surveiller l’environnement) mais spécifique sur les
risques.

Outils :
(i) Premier outil pour s’assurer contre les risques :
l’assurance.

Comment fonctionne l’assurance ?

Il y a des risques plus ou moins probables (des


occurrences plus fréquentes que d'autres). Si j’ai un
accident de voiture, combien ca va couter ?

Le mécanisme de l’assurance, c’est d’un côté un risque


avec une probabilité + des dommages. Et de l’autre côté
on a une compagnie d’assurance qui va couvrir le
dommage. L’assuré va verser une prime régulière
(mensuel en général) qui va rémunérer la compagnie
d’assurance.

Comment cette prime est-elle calculée ?

Exemple :
On a un dommage estimé pour un risque à 1 million
d’euros. La probabilité est de 1 pour 10 000, mais le
dommage est relativement important. Pour calculer le
point d’équilibre, on utilise l’espérance mathématique
E(X). C’est la somme des probabilités p(i) et des
paiements x(i).
Prime : 150 euros
Gain de l’assureur : (150 * 10 000) - 1 million
Ce mécanisme est très utilisé mais en pratique tout
n’est pas assurable pour deux types de profils de
risques :
- Les risques à forte probabilité avec faible
dommage(franchise)
Exemple : rétroviseur
- Les risques à faibles probabilités avec très fort
dommage
Exemple : risque nucléaire

(ii) outils financiers de couverture

Il y a les contrats à terme et les options sur


supports.
Exemple : contrat à terme blé

En t : je vais acheter un contrat qui permet


d’acheter du blé 5 euros/quintal

En t : le prix du quintal de blé est à 4 euros.

En t+1 : le prix du blé passe à 12 euros par quintal.

Le contrat a permis de se protéger de la forte


hausse du prix du blé.

Remarque : les instruments de couvertures servent


aussi de produits de spéculation (je sens que ça va
monter, je spécule)
(iii) organiser une veille informationnelle :

acquérir le plus d’information possible


(savoir => moins d’incertitude => moins de risque)

Outil qualitatif : difficulté d’acquérir de l’information utile


. Importance d’identifier l’information qui imite le risque.

Information publique/privé

La réaction face au risque est importante, elle


conditionne l’avenir de l’organisation.

Réaction rationnelle/irrationnelle

Communication sur les risques/ de crise

Conclusion :

Ce chapitre avait pour but de montrer l’importance du


management dans le monde d’aujourd’hui. C’est une
discipline qui revient partout. Le management a son
importance en tant qu’art/ sciences : les principes de
management doivent permettre de réfléchir sur des
pistes complètes à appliquer.

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Vendredi 24 septembre

Chapitre 2 : La sensibilité sociale des entreprise


(RSE) et l’éthique

Introduction

L’agir humain a nécessairement une portée morale


au-delà de sa finalité.

Exemple : avant on utilisait des levains qui se lèvent


plus lentement (se lever plus tôt), pour des raisons de
productivité maintenant on peut utiliser la levure.

● Cas Finance éthique : (petit jeu)

Votre rémunération dépend de vos gains, il faut faire


fructifier cet argent. Il y a 6 périodes et à chaque période
on va devoir prendre une décision. Attention si vous
faites 2 pertes consécutives vous sortez du jeu.

Le portefeuille A : est très risqué, il y a 40% de chance


de perdre 30 millions, et 60% de chance de gagner 20
millions.
Le portefeuille B : 50% de chance de gagner 10
millions, 50% de chance de perdre 5 millions
Le portefeuille C : 10% de chance de gagner 1 million,
90% de chance de gagner 5 millions
Quel portefeuille conseillez vous ?

Résultats de l’amphithéâtre :

A B C D A B C D
1ère 5 5 10 -30 -5 +1
2èm 3 5 12 -30 +10 +5
e
3èm 1 0 4 12 -30 -5 +5 +25
e
4èm 2 0 1 14 -30 +10 +5 +25
e
5èm 0 1 5 10 +20 +10 +1 +25
e
6èm 2 2 1 11 +20 -5 +1 +25
e

La direction propose un nouveau portefeuille :


Le portefeuille D : 30% de chance de gagner 5 millions,
70% de chance de gagner 25 millions.

Dernière nouvelle : obligation de publier les activités


des entreprises constituants les portefeuilles.

Portefeuille A : Secteur automobile


Portefeuille B : Immobilier
Portefeuille C : Obligations de l’Etat
Portefeuille D : Stupéfiants/ Prostitution

- Quand on a pris nos décisions, on a choisi B ou C


- Quand il y a eu un portefeuille D qui est arrivé, il y a
eu un report massif sur le portefeuille D.
- Quand l’information supplémentaire est arrivée, il y
a des personnes qui sont sorties du portefeuille D.
=> On a pensé à l’image client.

On en tire que ...

Cas pratique :

● Il y a des réactions différentes


● Il y a peu de réaction extrême (extrême dans le
sens, quelqu’un qui m’explique “moi je prends tout
le temps celui là, je m’en fiche d’être dans la
légalité, il y a juste le rendement qui compte pour
moi, le but c’est de faire du pognon”) => il y a un
fond commun, c’est-à-dire qu’il y a des décisions
qui sont exclues de fait. (on a fond éthique qui est
inscrit en chacun)
● Il y a plusieurs sens à l’action donnée : le
rendement, la pression du licenciement, et
l’aspect éthique (ça choque les gens).

On va essayer de s’intéresser à la RSE !


Dans quelle mesure la RSE, très en vogue
aujourd'hui, s'ancre-t-elle dans le concept plus
général d’éthique ?

Plan du Chapitre 2 :

I. Définition et historique de la RSE


II. Les enjeux de la RSE aujourd’hui
III. Les fondements de la RSE : les origines de
l’éthique

Il faut s’interroger et se demander si elle répond aux


critères éthiques.

A) Définition de la RSE

Définition : Commission des communautés


européennes, ça vient du livre vert qui a été publié en
2001.
La RSE est l’intégration volontaire des préoccupations
sociales et écologiques des entreprises à leurs
activités commerciales et leurs relations avec les
parties prenantes. Elle signifie non seulement qu'elle
doit satisfaire pleinement aux obligations juridiques
applicables mais aller au-delà et investir davantage
dans le capital humain, l’environnement, les
relations avec les parties prenantes.

On a des termes intéressants,

La RSE doit normalement se mettre en amont, (avant


d’agir on doit d’abord réfléchir à la portée de notre
action).

La deuxième idée est que les lois ne suffisent pas.


Exemple : je suis un gérant de l'agroalimentaire, j’ai
plein d’enfants obèses qui s'engraissent. Moi en tant
qu’entreprise, je dis que c’est autorisé. (PAS en
conformité avec la RSE).

Petite remarque de terminologie :


On parle de RSE (=responsabilité sociale des
entreprises) ou RSO (=responsabilité social des
organisations)

La RSE concerne toutes les organisations (les


administrations, le fisc,...)
Deuxième définition : Le développement durable

C’est un développement qui permet 2 choses :

● permet aux acteurs actuels de la période


présente de satisfaire leurs besoins tout en
garantissant aux générations futures de satisfaire
leurs propres besoins.
Rapport Brundtland, 1987.

(schéma)

Dans la RSE on a une idée de long terme (un projet


long). C’est compliqué, on est dans un monde où tout va
beaucoup plus vite.

L’objectif général est de transformer le système de


création de valeur.
Exemple : dès qu’un élu politique ou local est président
de région, dans tous les programmes vous verrez un
onglet écologique.

Il ne faut pas oublier toutes les dimensions, car il y a des


dimensions économiques, sociales,
environnementales et même sociétales.

B) Historique de la RSE
● Origines : on les a déjà depuis la 1ère
civilisations.

● La notion n’est pas formalisée, elle le sera


seulement au début du XXème siècle, on parlera
explicitement de ce qui est la responsabilité sociale
des entreprises.
Il y a un excès au XIXème siècle (capitalisme
sauvage suite à la révolution industrielle, et
ces réactions ont entraîné des réactions qu’on
pourrait rapprocher de la RSE).

L’origine de cette prise de conscience : la


pratique dans les entreprises
Exemple : Andrew CARNEGIE (EU)(1835-1919) a
essayé de bien traiter ses ouvriers, d’être payer un
peu mieux que d’habitude, alors que la loi
américaine ne prévoyait rien.
Exemple : Léon HARMEL (1829-1915) qu’on
appelait Le bon père Léon Harmel: Il avait une
petite filature de coton (usine Val des Bois), l’usine
est à la fois un lieu de travail et un centre social.
Il propose toute une série d'améliorations pour le
bien de tous. Il avait une vision globale. Il y avait
déjà la formation des ouvriers par les anciens et
Léon Harmel la proposait. Dans le système du
XIXème siècle il n’y avait aucune façon de former
les nouveaux ouvriers. Il a été mis en place aussi
des discussions autour des conditions de travail
(Tous les mois). Il y avait également la possibilité
de laisser des initiatives aux ouvriers dans
certains domaines. Au XIXème siècle c’était plutôt
le management à l’ancienne, donc c’était nouveau.
Aujourd’hui on discute de tout (exception Chine). Il
y avait aussi une vie associative. (Boulangerie,
caisse d’épargne, chorale, etc.)

Rendre l’ouvrier libre et conscient de ses


responsabilités. Lorsqu'on est abruti de travail 14h
par jour, on travaille et on dort. Par la vie
associative on avait un développement intégral de
l’ensemble de la personne humaine. De toute sa
vie Léon Harmel n’a jamais eu une seule grève.

Sitographie : “Le bien de l’ouvrier par l'ouvrier et


avec lui, autant que possible jamais sans lui, et à
plus forte raison jamais malgré lui”.

Exemple : Jean-Baptiste Godin (1817-1888)en


France. L’entreprise GODIN a créé le Familistère.
La logique était de pouvoir faire vivre l’ouvrier dans
un environnement possible et qui englobait
l’ensemble de sa vie. Cela lui a demandé beaucoup
d’investissement, il fallait arbitrer les conflits. Son
entreprise était plus grande que la filature de coton
de Léon Harmel. Cela a été un succès important. Il
ne voulait pas d’un système qui broie la personne.
Sur ces pratiques, on a eu une théorisation du
concept de RSE plutôt à partir du XXème siècle

● Premièrement en 1916 par un penseur anglais,


Clark, il affirme que l'entreprise est au cœur de
nombreuses relations et qu’elle doit en tenir compte
d’où la notion de parti prenante et d’où la notion
de gouvernance d’entreprise.

● En 1932, Berle et Means commencent à se rendre


compte que le dirigeant a une pression à bien
agir. Il y a une pression sociale sur les décisions à
portée éthique.
=> On va rechercher la responsabilité du dirigeant
dans le domaine. Il y a une prise de conscience, ce
qui oblige le dirigeant a chercher un équilibre
entre les parties prenantes. Il peut plus dire “moi
les salariés, je m’en fiche, si ils font des burn out,
tant pis”. La théorisation de 1938 : Barnard
explique que l’équilibre entre les parties
prenantes entraîne la coopération. Le
déséquilibre entraîne les conflits donc ça oblige à
faire un traitement équilibré.

● Il faudra attendre 1953 avec Bowen pour avoir une


définition de la RSE, il la définit dans le Social resp
of Business Men où il dit que la RSE est de mettre
en œuvre les valeurs désirables pour notre
société.
● Dans les années 60-70, on a un développement
des pratiques liées à la RSE.

● En 1975 Preston et Post précisent la notion de


responsabilité globale qu’ils appellent Corporate
Social Responsiveness

● Il y a la responsabilité économique, il faut


atteindre les objectifs économiques.

● Il y a également une responsabilité juridique


parce qu’il faut respecter les normes en vigueur.

● La responsabilité discrétionnaire, c’est la


responsabilité spécifique du dirigeant, liée à sa
personne, liée à ses actes. Il engage son
organisation mais agit aussi en tant qu’individu.

● La responsabilité éthique qui est liée aux valeurs


désirables de Bowen en 1953.

Respecter c’est 4 responsabilités n'est pas évident,


c’est difficile à conjuguer.

Exemple : Le licenciement, on peut pas licencier


n’importe comment, il y a une procédure juridique, est
ce que cette action est bonne pour chacune des parties
(éthique).
On va essayer de mieux prendre en compte l’impact des
actions en termes de responsabilité.

● Dans les années 80, la RSE s’implante davantage


dans les entreprises et se généralise.

● A partir des années 2000, on commence à avoir


une généralisation via les règles juridiques
nationales et supranationales.

Quelques initiatives récentes :

- le pacte mondial (Davos)


- Le Livre vert (CE, 2001) => il voit la RSE non pas
comme un coût mais un investissement. Comme
Léon Harmel, “je vais passer du temps auprès de
l’ouvrier mais je récolterai les fruits plus tard”.
- Loi NRE 2001 (nouvelle régulation économique) de
2001 => c’est la première loi qui a une obligation
de communiquer aux parties prenantes ses
initiatives RSE (entreprises cotées sur un
marché en bourse).

Comment on en compte l’impact social et


environnemental de notre société ? On peut l’inciter.
Celle qui publie rien ne fait rien.

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